Art & Cetera

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ART

&

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Numéro 2.1 – JANVIER 2019


Édito TOTO … Euh … Effectivement le dernier numéro remonte à Août 2017, au moins on sait se faire attendre !!! Alors, on raconte quoi de beau ? On parle des gilets jaunes ? Les pas fachos qui traitent les gens de pédales, ou de sale bougnoule ? Non, j’ai pas envie . Parlons musique, parlons poésie, parlons de la vie, parlons d’amour, de sexe évidemment.

2.1

Dans ce numéro, des nouvelles têtes Bilooooo, Karine, Maud et on retrouve LM, NOJO et inSOlo … Bonne lecture !…

JANVIER 2019



D'acre bordure de nacre. La danse du centre n'est autre que la clameur du sexe dense. Je ne vois rien sur ton regard absent je passe. Je ne dis pas mince à la longue heure de vicissitude je dis :

Amoré tragico. Fatalo et magnificat. Dante la prison de Béatrice. Blake et le ciel du mariage. Le soleil tourne comme la pluie s’égare. Je t'aime dans la douleur et la joie d'une extase.


Fustigation Electronique --------Je gèle mon cœur parle moi de tes ignorances ton nom a a la verticalité du destin ta vie sous ma fatigue ton regard sous ma soif my love my quiet face our loving tenebra god is quiet too pure energy is magnificat magnificat and preciosa la ville cette amante de luxe sale amère et lumière je la fornique dans la distance de mon regard pur j'aime le rien de la passion


Maud Querol Ferrer j’écrirais bien sur la voiture j’écrirais bien sur les champs bleus mais il n'existent pas du risque de ma vergogne je ne suis et ne suis pas la femme de dieu je l'aime et l'emmerde jusqu'au problème mathématique Ne part que vers l'ombre la lumière est au tournant


La complainte du couteau et de la fourchette

On m'a appris à poser le couteau à droite de l'assiette, à ne pas parler la bouche pleine. On m'a appris à avoir peur, à douter et redouter, à craindre, à ne pas dire ce que l'on pense. On m'a appris à ne pas faire de vagues, à respecter des gens qui ne respectent pas. On m'a appris à me taire, à accepter et à dire «merci madame» on m'a appris à faire semblant de vivre, dans un tout petit monde bien clôturé, à partager du vent plutôt que des idées. On m'a appris que les filles aiment le(s) rose(s), ne chantent pas de gros mots, et que les garçons ne versent pas de larmes. On m'a appris que les enfants n'ont pas besoin de donner leur avis, que les enfants n'ont pas d'avis. On m'a appris que le désir était sale, mal et que la sexualité... ah non , là on ne m'a rien appris. On m'a appris qu'il faut se caler, se caser, se coincer, s'enfermer parfois dans une vie bien rangée, même si elle vire au gris foncé . On m'a appris qu'il faut s'assurer, se mutualiser, s'abonner, se faire enregistrer, se déclarer. On m'a appris qu'il faut écouter et se plier, se fondre, s'oublier et s'adapter. On m'a appris que dieu n'existait pas vraiment, mais que dans le doute mieux vaut se faire baptiser. On m'a appris à cacher, à dissimuler, à enterrer des secrets qui peuvent dévaster. On m'a appris qu'une grande personne est raisonnable et qu'elle ne doit pas déborder. On m'a appris qu'on ne choisit pas sa vie, qu'on la subit, et qu'il est préférable de collectionner les compromis. On m'a appris que parler avec son cœur, les yeux dans ceux de l'autre, était dangereux et tellement compliqué. On m'a appris à coordonner ma faim avec les aiguilles d'une montre. On m'a appris à dépendre du regard et du jugement des autres, pour ne pas choquer, ne pas jurer, ne pas dépareiller . Pour ne pas se faire remarquer. On m'a appris qu'il fallait être noté pour connaître sa valeur. On m'a appris tant de choses inutiles. Et moi je suis floue. Je prends le train tous les jours pour les montagnes russes et je mange avec les doigts. J'ai du respect pour ceux qui le partagent. J'ai beau faire un effort, je ne marche pas dans les clous et je ne rentre plus dans les cages. Je suis fatiguée d'avoir tant à désapprendre et complètement ébouriffée d'avoir tant à découvrir , encore. Je suis une enfant, une fille, une femme, une mère. Et je préfère le bleu.

BILOO



Une gare Il était là, planté derrière la vitre. Cela faisait déjà une heure. Il les regardait passer, passer encore, l'une après l'autre. La gare était animée ce dimanche. C'était le milieu des vacances. Un flot continu d’aoûtiens ne cessait d'être avalé par les portes automatiques, comme une respiration. A ces occasionnels de passage s'ajoutaientt les habitués. Il y avait les employés de la SNCF, hôtesses, conducteurs et autres agents techniques ou d'entretien, puis ceux des différentes boutiques, presse et restaura tion rapide. « Petite salade de pâtes à neuf euros monsieur, il y a de jolies fèves dedans... » et tout ça avec un air suffisant. Notre homme, lui, ne faisait partie ni de la première ni de la seconde espèce. Il appartenait aux autres, à ceux qui ne prenaient jamais le train et qui ne le prendraient sans doute jamais. Ils er raient chaque jour à contre courant, c'était leur vie, leur but. Il y avait celui avec son baladeur qui chantait et dansait, speed, très speed mais affichant un sourire rayonnant, communicatif. Il y avait aussi ces deux autres, bob sur la tête, la mine patibulaire, le déhanchement à la limite de la rupture. Tous jouaient le même jeu, celui du chat et de la souris, tentant d'échapper à la vigilance des agents de sécurité ou à celle des policiers, gilet pare balles et doigt sur la gâchette. Atmosphère ci nématographique, scénario des plus classiques des lieux publics actuels, de jeunes militaires lour dement armés, Robocops par quatre faisaient également des rondes incessantes. J'allais presque oublier, il y avait ce type assis en tailleur, une pancarte en carton marron posée devant et entouré de peluches attendrissantes. On pouvait lire, écrit au marqueur en lettres capitales: " POUR MANGER SVP". Pas bête celuilà, il connaissait les combines, futé le coup des peluches pour récupé rer quelques pièces jaunes sans être judoka. Pourtant bien que malin, il ne pouvait dissimuler ses dents éparses et sa trogne ravagée par des années d'injections. Vivant, assis au milieu des autres, il était pourtant seul et déjà mort. Toujours derrière sa vitre, notre héros se sentait bien. Il était dans sa bulle, concentré sur ces images délicieuses. Il n'adressait jamais la parole à personne ou presque, il se sentait supérieur. « Tous des pauvres types », pensaitil. Néanmoins il y avait la rouquine. Il lui parlait de temps en temps. [Enfin parler est un bien grand mot]. La rouquine, forte poitrine, mini jupe, le tout monté sur de longues jambes cristallines. Presque parfaite! Elle avait tout de suite compris son manège. Il faut dire qu'elle n'était pas là non plus par hasard. Par son allure, sa démarche, ses formes et sa tenue vestimentaire, elle cultivait les regards. La gare, c'était son jardin et elle le traversait cherchant des yeux braqués sur elle, des yeux bien gras, bien lourds, charnus, remplis des


désirs les plus lubriques, des regards qui balancent des : t'es bonne toi, j't'emmenerai bien à l'arrière d'une bagnole ou dans les chiotes...enfin ces regards là. En général la récolte était bonne... ! Lui, il l'avait ce regard et elle l'avait cueilli comme les autres, comme tout ces autres. Mais son regard était plus vif, plus intense plus pénétrant encore, c'est pourquoi lui aussi avait compris. Compris son jeu biensûr, mais surtout qu'elle n'était pas une, que derrière ces formes si délicates et cette belle tenue, il y avait un. Ayant mis chacun l'autre à nu, au fil des jours, une forme de complicité s'était installée et ils se saluaient quotidiennement. Pas de longs discours, pas de conversation autour d'un verre. Non! Rien de tout cela, juste un signe de tête, un air entendu ou une ébauche de sourire, un "salut! " de temps en temps, "ça va! " plus rarement. Aujourd'hui, elle était là également, dans cette gare, ce dimanche, cet été. Il faisait chaud, l’atmosphère était moite. Il était content de la voir. Tout allait bien. Il lui fit un clin d'œil, elle répondit par un léger battement de cils puis elle reprit ses vaetvient et lui, sa traque. Les mains dans les poches, il frottait délicatement le tissu du bout de ses doigts si fins, si délicats. Les proies ne man quaient pas aujourd'hui. Brunes, blondes ou rousses, jeunes ou matures, décolletées ou voilées, toutes étaient bonnes pour lui. Il se délectait de ces visions, de ces formes et de ces peaux parfois à peine visibles. Sa respiration devint soudain haletante ! Il était temps, il faudrait maintenant faire vite. Quitter le lieu d'observation, garder en tête toutes ces images, toutes ces belles images. Des cendre les escaliers rapidement, plus vite encore en direction du métro. La tension atteignait son paroxysme. Garder les images. Tourner à droite. Poser les 80 centimes dans la coupelle, ne pas parler, ne pas regarder la dame pipi. Au fond à droite, libérer son membre rougeoyant, raide comme un cierge, se remémorer ces images encore, jusqu'à la rupture. Quand il rouvrit les yeux, un filet d'écume jaunâtre glissait lentement sur le blanc immaculé de l'urinoir.


LM


Ma cane a ri Un petit oiseau s’est perdu Aujourd’hui dans la rue Au milieu des autres De tous ces bons apôtres De la violence et du rien Du sang sur les mains Celui des affamés Celui des morts nés Le vent se lève Petit oiseau cherche une trêve Il ne la trouvera pas C’est la mort du fragile Le règne du débile Pour plus de pouvoir d’achat Pour le beurre à satisfaire le moi Et bat mon cœur pour toi Petit oiseau perdu Tout petit loin du nid Perdu dans la rue.

Rêve de beurre Toi qui as tout compris, Toi qui comprend tout Peux-tu m’expliquer Qui sont ces gilets? C’est le peuple, C’est la révolution, Le peuple est en colère! Il rêve de beurre Du beurre au goût du bonheur Mais il n’existe pas Mais il ne le sait pas.


Rêve étrange Petit poussin rêveur Je pensais souvent à des primes Mes vacances étaient à la Grande Motte. Mes amis avaient tous un i-phone Lol Du bonheur dans les épinards -Papa j’veux du beurre dans mes épinards -Tu ne voudrais pas plutôt du bonheur? -Non ! J’veux du beurre, j’veux du beurre! -Calme toi ce sera du bonheur et c’est tout! -Ouin ouin ! J’veux du beurre ! J’vais tout casser! -Arrête ! J’ai dit non! -Ouin! Ouin! J’veux du beurre ! Pourquoi lui l’a du beurre et pas moi?! -Arrête, je t’ai dit ! Tout le monde nous regarde ! Le bonheur c’est meilleur pour la santé. C’est comme ça! -J’veux du beuurrre!!!! -Ça suffit maintenant ! Tiens le voilà ton beurre ! T’es content? -Nan ! J’veux plus de beurre ! Rien à foot de ton bonheur

Du noir et du rouge est-ce que ça peut faire du jaune ?


De Colère [Jour De Colère – Les Tambours Du Bronx – https://youtu.be/TAyEpn4e2yU] [Colère – La Belle Bleue - https://youtu.be/fX849wM-Cb8] La colère est ma conseillère [Stake A Claim - Dan Le Sac vs Scroobius Pip https://youtu.be/tQLOj_-lyZI] Devant l’injustice, elle dissipe ma paresse Manifeste fulminant des foudres de Némésis [New Cold War – Killing Joke - https://youtu.be/FDwx9JOy4LU] Elle m’essouffle les bronches mais ne me tape pas sur les airs Elle est l’impassible impulsion des indigné.e.s qui retient l’acharnement de mon assaut brûlant [The Attacker – Oktober Lieber - https://youtu.be/h6BtDjQ0r6E] Un moteur à explosions qui enflamme mes passions, déchaine mes réactions et attise mes tensions La courroie de mon courroux, distribution d’émotions [Angst In My Pants – The Sparks - https://youtu.be/e6FRV5IhuEU] L’écume des jurons qui va se lire sur mes joues et trahir mon dégoût La rage qui venge l’outrage qui m’agace et m’agresse [Douze Hommes En Colère – Charly Fiasco https://youtu.be/GR7ByPrzGTk] Vite, une fiole de patience dans le chaudron de ma véhémence ! Cette bouffée qui me pousse à bout, refoule ma bile hostile [Something Is Wrong – VoX LoW - https://youtu.be/gO7EZux8Ijg] Mon ressenti ment tellement qu’il livre le châtiment avec empressement et me laisse dans l’abattement Pétard mouillé de ma rogne qui chagrine ma hargne [Amour À Mort – Ludo Pin - https://youtu.be/hBOi7ESARno] Crise frénétique du déni, qui loque les limbes fausses de la furie Je provoque l’inimitié mais c’est l’amitié qui me convoque et soigne mon acrimonie [If I Knew – Bat For Lashes - https://youtu.be/faDlPWEZ5vk] C’est la rancœur sur la touche qui ferme toutes les bouches La colère m’use l’inspiration mais c’est avec elle que je compose [Careful – Suuns - https://youtu.be/TLDBsbAVcMY] Compagne coupable d’être amorale, je la contiens comme une cellule tumorale


Calmants Illuminati Hotties – Kiss Yr Frenemies

(You're Better) Than Ever : https://youtu.be/HrG9LfE08F8 Declutter : https://youtu.be/ckA4OhmGNEQ Erasmo Carlos – Amor É Isso

Pagar Para Viver : https://youtu.be/j2Iwodf3m2g Convite Para Nascer De Novo : https://youtu.be/3kt9BEDSDjw Golden Dawn Arkestra – Children Of The Sun

The Answer : https://youtu.be/Hds-do5EKEI The Ocean : https://youtu.be/YLcYHfuxZH0 Totally Mild – Her

Take Today : https://youtu.be/wuo9PUlxtKw Lucky Stars : https://youtu.be/_s2ZYj1kSvA More : https://youtu.be/R77yd6ye5cw Otzeki – Binary Childhood

True Love : https://youtu.be/70g_LGD6Oro Foreign Love : https://youtu.be/KeOG_0lfovI Jungle By Night – Livingstone

Stormvogel : https://youtu.be/-D8P1821qmM Spectacles II / The Fog : https://youtu.be/Yq5MPpOfmu4 Red Red Eyes – Horology

Untold : https://youtu.be/en8cyA2drGw Wildfires : https://youtu.be/Sr_CShxTmtU Matt Holubowski – Solitudes

The Year I Was Undone : https://youtu.be/oL35Spb1-iM A Home That Won't Explode : https://youtu.be/tPcn2fsTOH0 LUMP – LUMP

Curse Of The Contemporary : https://youtu.be/4MTyqoigiso Rolling Thunder : https://youtu.be/8baKLg3bjQI Shake Your Shelter : https://youtu.be/UULmpcqfNZA Etienne Jaumet – 8 Regards Obliques

Nuclear War : https://youtu.be/JYdFjGvIqc0 SHH Peaceful : https://youtu.be/3So8trJmgO4


Viens faire une scène avec… Jay Jay Johanson – La Piscine (Roubaix) le 26/1 Rainbow :

https://youtu.be/_crjoPVo7Vo

Massive Attack ft. Liz Fraser – Palais 12 (Bruxelles) le 31/1

https://youtu.be/u7K72X4eo_s - Silent Spring : https://youtu.be/wi-i8kYCFzI Teardrop :

Thylacine – L’Aéronef (Lille) le 1/2 https://youtu.be/RorX2xupZQ4 Beak> – L’Aéronef (Lille) le 8/2 Poly :

Yatton :

https://youtu.be/ZoRYlIDWzpk

The Streets – L’Aéronef (Lille) le 12/2 Fit But You Know It :

https://youtu.be/MEIRNj0EmH0

Crocodiles – La Cave Aux Poètes (Roubaix) le 13/2 No Black Clouds For Dee Dee :

https://youtu.be/vf4n-5e-27A

Kælan Mikla / Some Ember / Cheshire Cat – La Malterie (Lille) le 20/2 Kalt :

https://youtu.be/ImyPz4tqPFU

Boy Harsher / Rendez-Vous / Kontravoid – L’Aéronef (Lille) le 28/2 Yr Body Is Nothing :

https://youtu.be/-2-nBOvcOls

The Lemon Twigs – L’Aéronef (Lille) le 1/3 As Long As We're Together :

https://youtu.be/xQ4nqnVOfMo

Kate Tempest – SO36 (Berlin) le 8/5 The Truth / Lonely Daze :

https://youtu.be/E8Jus1QbMso

Dead Can Dance – Le Grand Rex (Paris) les 10 et 11/5 Mesmerism:

https://youtu.be/Ojb1LhUVgZc

Chilly Gonzales – Théâtre Sébastopol (Lille) le 27/5 Apology : https://youtu.be/Rr9rMsMtorU

NOJO PLACE






ART & CETERA Avec BILOO KARINE MAUD NOJO PLACE LM InSOlo A SUIVRE ...


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