ISSN 1635-3064
CÉTACÉS QUESTION DE SURVIE EAU-ÉNERGIE LES INDISSOCIABLES DE L'AVENIR
L'EAU POUR TOUS Le défi de l'hydrodiplomatie N°13 - 2014
Ph. V. Tollard
L’eau pour tous, tous pour l’eau
Chaque action de l’homme a un impact sur l’environnement naturel, et notamment la mer, à travers le cycle de l’eau. L’occasion de rappeler que l’océan mondial est avant tout la grande fabrique d’eau douce de la planète et que cette ressource naturelle est rare et mal répartie. « Le temps de l’eau facile est révolu », annonce Loïc Fauchon, partenaire de l’Institut océanographique Paul Ricard et président d’honneur du Conseil mondial de l’eau, dans le dossier de cette Lettre d’information : « L’eau pour tous, le défi de l’hydrodiplomatie. » En effet, il est temps de prendre conscience de notre empreinte eau, car si l’eau douce est essentielle à la vie et à la dignité humaine, elle est également nécessaire au développement de toutes nos activités économiques, en particulier la production d’aliments et d’objets manufacturés : du steak à la paire de chaussures ou à l’ordinateur. Ce que l’on appelle l’eau virtuelle. Mais il faut que cette prise de conscience soit, elle, bien réelle parce que l’accès pour tous à une eau de qualité constitue un droit aussi fondamental que le droit à la vie. Peut-être puisons-nous là notre plus belle leçon d’humanisme, d’ingéniosité durable, de paix. Et espérons que l'hydrodiplomatie soit comprise et acceptée lorsque demain nous serons dix milliards d’hommes, de femmes et d’enfants à vivre, je l'espère, en bonne intelligence et en toute dignité sur notre Planète bleue. Patricia Ricard
Présidente de l’Institut océanographique Paul Ricard
LA LETTRE D'INFORMATION DE L'INSTITUT OCÉANOGRAPHIQUE PAUL RICARD N°13 - 2014 Institut océanographique Paul Ricard île des Embiez 83140 Six-Fours-les-Plages Tél : 04 94 34 02 49 E-mail : embiez@institut-paul-ricard.org www.institut-paul-ricard.org Couverture : Cette photo réalisée dans le nord-ouest de la Chine, province du Gansu, montre le spectacle désolant d’un lac-réservoir asséché par diverses causes : longue période de sécheresse, mauvais état des systèmes d'irrigation… Ce qui pourrait bien arriver dans d’autres régions du monde suite à la rétention d’eaux en amont des fleuves. D’où l’importance d’une meilleure gestion hydrologique et d’une coopération entre États. (© REUTERS) Directrice de la publication : Patricia Ricard - Rédacteur en chef : Christian Frasson-Botton Comité de rédaction : Patricia Ricard, Christian Frasson-Botton, Nardo Vicente, Alain Riva, Jean-Luc Bonnefont, Patrick Lelong, Yvan Martin, Karine Braneyre - Maquette : Ouvreboîte, Marseille - Impression : Espace Imprimerie, Marseille. Papier 100% recyclé, label Imprim’vert 2009. Dépôt légal : août 2014.
// DÉVELOPPEMENT DURABLE
Ressources naturelles / Dossier
L'EAU POUR TOUS, LE DÉFI DE L'HYDRODIPLOMATIE 1 / Une ressource vitale mal répartie, sous menaces et agressions. 2 / Améliorer l’offre, réguler la demande, partager. 3 / L’hydrodiplomatie : volonté politique et solutions concrètes.
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Biodiversité • Cétacés de Méditerranée Question de survie
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• Projet Landeau Nurserie et reconquête de l'espace
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// INFORMATION - SENSIBILISATION • Carnet de bord
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// ASSOCIATION PARTENAIRES
• Entretien avec Anne-Marie Colombier, déléguée régionale du Groupe EDF Provence Alpes Côte d'Azur
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VISION
• Yvan Martin : "Surveiller, analyser, agir resteront les maîtres-mots de notre démarche"
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• Le Prince Albert II de Monaco aux Embiez
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// DÉVELOPPEMENT DURABLE
Ressources naturelles / Dossier
L'eau pour tous
Ph. Peggy / Dmytro Tolokonov - Fotolia
Le défi de l'hydrodiplomatie
1 / Une ressource vitale mal répartie, sous menaces et agressions. 2 / Améliorer l’offre, réguler la demande, partager. 3 / L’hydrodiplomatie : volonté politique et solutions concrètes.
e parcours professionnel de Loïc Fauchon est atypique, pour le moins singulier : divisé par moitié entre le secteur public et le secteur privé, il se double d’une dimension planétaire et humanitaire : « C’est une chance, voire une force », commente-t-il, d’avoir pu travailler à tous les niveaux d’administration du domaine public et de connaître ainsi les différents niveaux de compétences de notre pays. » À ce propos, Loïc Fauchon s’étonne toujours de l’acharnement de certains, qui opposent public et privé. Lui s’est toujours « employé à assumer des responsabilités de service public, que ce soit dans une entreprise privée, une organisation internationale ou une association humanitaire. Dans tous les cas, l’intérêt public doit demeurer un idéal ». Nommé directeur général de la Société des Eaux de Marseille en 1992, Loïc Fauchon devient cinq ans plus tard, président-directeur général du Groupe des Eaux de Marseille, fonction qu’il occupe toujours.
La Lettre d'information de l'Institut océanographique Paul Ricard - N°13 - 2014
Mais sa carrière prend une toute autre envergure quand, avec un certain nombre de personnalités, il se trouve « au centre de discussions sur la nécessité d’une structure qui regrouperait la communauté internationale de l’eau ». En 1995, il participe ainsi à la création, puis au développement du Conseil mondial de l’eau : d’abord comme conseiller spécial puis vice-président, et président, de 2005 à 2012. Entretien avec un grand patron doublé d’un humaniste engagé et pragmatique qui continue de tracer sa route, avec force et conviction. Avec un seul credo : défendre l’accès à l’eau pour tous, grâce à une hydrodiplomatie universelle, ambitieuse et innovante.
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Ph. C. Gérardin
L
Ph. Alain Riva
Ph. SEM-J. M. Huron
ENTRETIEN AVEC LOÏC FAUCHON PRÉSIDENT HONORAIRE DU CONSEIL MONDIAL DE L’EAU.
// DÉVELOPPEMENT DURABLE
Ressources naturelles / Dossier
L’EAU POUR TOUS
1 / Une ressource vitale mal répartie, sous menaces et agressions La pénurie d'eau douce est le plus grand danger pesant sur la planète.
Pour reprendre les propos de ce texte, je dirais que nous avons besoin d’eau douce et d’eau salée pour vivre parce qu’elles sont parties essentielles l’une et l’autre du grand cycle de l’eau (voir information page 8, ndlr).
Koïchiro Matsuura, directeur général de l'Unesco (1999-2009)
L'eau sur la planète Terre La Terre est un bloc de matière solide contenant très peu d'eau.
Volume total d'eau (≈ 1,4 million de m³)
LOÏC FAUCHON, « EAU DOUCE, EAU SALÉE, MÊME COMBAT », ÉCRIVEZ-VOUS DANS UN ÉDITORIAL D’UNE PUBLICATION DU GROUPE DES EAUX DE MARSEILLE, INF’EAU MAGAZINE. QUE FAUT-IL ENTENDRE EXACTEMENT ?
Volume total d'eau douce (≈ 0,04 million de m³)
Toutes deux sont indispensables au développement du genre humain autant qu’à la protection de la biodiversité. En associant l’eau douce et l’eau salée, nous participons à un même combat pour valoriser et préserver le monde que nous léguerons aux générations futures.
DONT ACTE, MAIS REVENONS AU CŒUR DE NOTRE SUJET : L’EAU DOUCE. QUELLE PLACE OCCUPE-T-ELLE SUR NOTRE PLANÈTE ? Sur Terre, seule une part très minime de l’eau est douce, mais sa quantité est nettement supérieure aux besoins de consommation de l’humanité. Le problème est très simple à comprendre : l’eau douce ne se trouve pas là où l’on a besoin qu’elle soit ; et quand elle est présente, elle n’a pas forcément la qualité dont nous souhaiterions disposer.
Volume total d'eau douce liquide accessible en surface (≈ 93 000 km³)
Moins de dix pays se partagent 60 % des réserves d’eau douce de notre planète et 50 % de la population mondiale n’a pas accès à l’eau potable.
Source des données chiffrées : Igor A. Shiklomanov, in Water in Crisis, Peter H. Gleick Ed., Oxford University Press, New York (1993).
Un Américain moyen utilise chaque jour au moins 500 litres d’eau, un Français, environ 150 litres, alors qu’un milliard d’individus se contentent de 10 litres au quotidien. En 2030, ce sera près de la moitié des hommes qui vivra dans des zones soumises à des stress hydriques importants (1).
Ph. Jean-Claude Braun - Fotolia
L’eau insalubre tue 3,6 millions de personnes par an, dont 1,5 million d’enfants de moins de cinq ans, victimes de diarrhées.
En Afrique, femmes et filles parcourent chaque jour de longues distances pour assurer le ravitaillement en eau.
A l’échelle planétaire, la question de l’eau se pose en ces termes : comment faire pour disposer de l’eau nécessaire au développement du genre humain, sachant que la demande en eau ne cesse d’augmenter, notamment en raison de la croissance démographique et de l’élévation des niveaux de vie ?
(1) Selon l’ONU, un pays est en situation de stress hydrique quand la réserve d’eau douce de surface disponible (rivières, fleuves, lacs…) est inférieure à 1 700m3 par an et par habitant, soit un peu moins de 5000 litres par jour.
N°13 - 2014 - La Lettre d'information de l'Institut océanographique Paul Ricard
1 morceau de sucre de canne (4g)
= 8 litres d'eau 1 tasse de café
L'EAU VIRTUELLE Quantité d'eau nécessaire à la production agricole et industrielle.
= 176 litres d'eau 1 tee-shirt en coton
= 2700 litres d'eau 1 steak de viande de bœuf (200g)
= 3960 litres d'eau 1 automobile
Ph. World Bank Photo
Moins de dix pays se partagent 60 % des réserves d’eau douce de notre planète et 50 % de la population mondiale n’a pas accès à l’eau potable.
Ph. Phase4Photography - Fotolia
= 10 000 litres d'eau
POUVEZ-VOUS ÉVOQUER CES PRINCIPALES MENACES QUI PÈSENT SUR L’EAU, RESSOURCE VITALE ET IRREMPLAÇABLE POUR LES ÊTRES HUMAINS ?
pauvre, vous ne mangez pas de viande ; si vous êtes plus aisé, vous consommez un premier type de viande, par exemple du poulet, et vous pouvez aller jusqu’à la côte de bœuf...
La première d’entre elles, c’est la croissance démographique : un sujet relativement tabou, dont l’ONU ne se saisit d’ailleurs jamais.
Les recherches menées depuis une vingtaine d’années sur l’eau virtuelle évaluent les quantités nécessaires à la production agricole ou industrielle (voir information ci-dessus).
Quand le problème est posé dans les enceintes internationales, la tension monte très vite, jusqu’à l’agression verbale, pour demander de quel droit on peut discuter de politique démographique, qui est du seul ressort de chaque pays. Pour l’Inde et la Chine, qui représentent 30 à 40 % de la population de la planète (2), le problème est terrible, d’autant plus que l’Empire du Milieu vient d’officialiser le droit d’avoir un deuxième enfant. Vous imaginez les conséquences pour un pays d’un milliard et demi d’habitants. La deuxième menace est corrélative à la première. Il s’agit de l’accroissement du niveau de vie, qui introduit des habitudes alimentaires différentes : lorsque vous êtes
Cela permet de mieux comprendre l’impact de l’élévation du niveau de vie, des habitudes alimentaires, mais aussi vestimentaires : quand vous portez une chemise, vous avez une certaine quantité d’eau sur le dos ; avec un veston en plus, le nombre de litres augmente. Tous les biens de consommation nécessitent de l’eau pour être fabriqués, et plus votre niveau de vie est élevé, plus vous en mobilisez quelque part à la surface de la Terre. De ce fait, l’Asie du Sud-Est est fortement impactée car elle produit, par exemple, 80 % des équipements de maison d’une famille française. >> (2) Notre planète compte aujourd’hui 6,8 milliards d’habitants (entre 9 et 10 milliards en 2050).
La Lettre d'information de l'Institut océanographique Paul Ricard - N°13 - 2014
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Ressources naturelles / Dossier
>> En Chine, cette nécessaire disponibilité d’eau supplémentaire pour l’industrie se rajoute aux énormes besoins des populations dont le niveau de vie grimpe très rapidement. La situation est identique en Inde, et même plus tendue.
Des études montrent que devenu touriste, le même individu consomme de cinq à dix fois plus d’eau que chez lui : pas seulement en se lavant plus, mais aussi parce que l’on consomme plus d’eau en vivant d’une manière plus insouciante.
Ph. SEM
LES FLUX TOURISTIQUES PROVOQUENT-ILS UNE PRESSION SUPPLÉMENTAIRE SUR L’EAU ?
Une croissance démographique exponentielle constitue la première menace qui pèse sur l’eau.
Ne condamnons pas pour autant le tourisme, même s’il représente un problème pour le Bassin méditerranéen, qui accueille plusieurs centaines de millions de visiteurs par an. Il est nécessaire de faire la part des ressources avec le développement de cette activité.
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Plus largement, les villes, l’agriculture intensive, l’industrie sont autant de sources d’agressions qui polluent gravement l’air et l’eau. Dans les années à venir, nous serons contraints de dépenser beaucoup plus pour traiter nos rejets domestiques et industriels.
... AVEC LA PRISE EN COMPTE DE NOUVELLES POLLUTIONS COMME CELLES ENGENDRÉES PAR CERTAINS MÉDICAMENTS ?
Les impacts du tourisme de masse sur l'environnement sont considérables : surconsommation des ressources naturelles, telles que l’eau ; nombreuses pollutions (eau, déchets, bruit) ; impacts physiques (urbanisation)...
Cette question est en situation d’observation et de recherche. Elle concerne principalement les eaux des estuaires et des fleuves situés en aval de très grandes stations d’épuration. On a même dit que des poissons de la Tamise auraient changé de sexe sous l’effet de certains perturbateurs endocriniens, médicaments et autres substances chimiques. Mais je pense qu’il y a bien d’autres questions à régler avant celle-ci, notamment en ce qui concerne des polluants comme les PCB (3). Leur teneur dans le Rhône, de Lyon jusqu’à la mer, est beaucoup plus préoccupante que celle des médicaments.
Plus votre niveau de vie est élevé, plus vous mobilisez de l’eau quelque part à la surface de la Terre.
(3) Selon le WWF (2007), des analyses ont révélé que des poissons contenaient des quantités de polychlorobiphényles (PCB), jusqu’à 40 fois supérieures aux normes admises pour une consommation quotidienne par l’OMS, les autorités sanitaires européennes et françaises (Voir page 24 : Question de survie, ndlr).
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L’agriculture intensive est grande consommatrice d’eau. Elle provoque des dégradations de l’environnement, en particulier une pollution des eaux de surface et des eaux souterraines due à un mauvais usage des engrais et des pesticides.
DANS LES MENACES SUR L’EAU, QUELLE EST LA PLACE DU CHANGEMENT CLIMATIQUE ? Le Conseil mondial de l’eau a toujours eu une attitude extrêmement prudente sur ce sujet, comme d’ailleurs le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC). Pour l’heure, ces spécialistes disent des choses évidentes et très simples comme l’eau va manquer en certains endroits, et qu’il y aura plus d’inondations en d’autres. Mais faut-il vraiment des études scientifiques pour effectuer de telles annonces ?
Je sais comme d’autres que la transition énergétique et l’avènement des énergies non carbonées sont nécessaires à la lutte contre le réchauffement climatique. Personne ne le discute, mais tergiverser dans les enceintes internationales pour savoir quelle en est la cause ne sert à rien. L’eau ne manquera pas dans trente ans à cause de ce réchauffement climatique. Déjà, un à deux milliards d’êtres humains en sont privés. De toutes façons, l’évolution des technologies et le génie de l’homme vont nous permettre d’avoir des comportements plus responsables à l’égard du climat.
POURTANT, LA CALOTTE RECULE EN ARCTIQUE ANTARCTIQUE...
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Alors, restons prudents, car on n’a pas beaucoup de longueur de lecture sur le changement climatique. On ne sait pas encore s’il se situe sur un cycle court ou long, et on n’en connaît vraiment pas la cause. Il existe des interactions complexes et compliquées à interpréter ou à simuler.
POLAIRE ET EN
Il est néanmoins évident qu’il existe des comportements irresponsables auxquels il faut mettre fin à l’avenir. Mais, là encore, a-t-on besoin d’un rapport sur le climat pour le comprendre ?
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Oui, cela a été constaté et vérifié. Maintenant, est-ce simplement dû au comportement de l’homme, à son attitude à ne pas privilégier un meilleur bilan carbone ? Comment en être tout à fait certain ?
La pollution de l’air et de l’eau menace la santé de milliards d’êtres humains. Mais surtout elle dégrade la qualité de la ressource en eau.
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Ressources naturelles / Dossier
Le grand cycle de l’eau La question de l’origine de l’eau à la surface de notre planète n’est pas entièrement résolue. Contrairement à l’idée d’un dégazage du manteau de la Terre primitive, on avance plutôt l’hypothèse extraterrestre d’apport d’eau par les astéroïdes et les comètes (1) qui contiennent ou sont constitués d’eau formée dans les zones froides de l’univers (2). La Terre apparaît comme la seule planète du système solaire possédant de l'eau à l'état liquide, ce qui est rendu possible par sa distance au Soleil. Vue de l’espace, elle se révèle de couleur bleue du fait que les cinq océans et les mers recouvrent 72 % de sa surface (3). L’eau salée représente 97,2 % de cette masse ; les réserves d’eau douce : 2,8 %, dont seulement 0,5 % utilisable pour la vie terrestre (4). Sa quantité n’a pas varié depuis l’aube de l’humanité et constitue l’hydrosphère (5). Dans les conditions de température et de pression de notre planète, au vu de sa stabilité moléculaire et de ses propriétés physiques, l’eau peut changer d’état et créer ainsi un mouvement perpétuel : le cycle de l’eau. Les réservoirs d’eau de la planète sont de deux types : conducteurs (cours d’eau et atmosphère) et accumulateurs (glaciers, eaux souterraines, lacs et océans). L'eau ne reste pas en place et suit un cycle, plus ou moins long qui fait que chaque molécule d'eau va circuler des océans aux nappes souterraines et phréatiques en passant par les nuages, les rivières, les organismes vivants, et jusqu’à nos robinets et bouteilles. Ce qui a fait dire au Dr Alain Bombard, naufragé volontaire, que l’eau de mer est constituée par du "pipi de dinosaure". Une manière imagée d’expliquer aux enfants que les êtres vivants participent au cycle de l’eau. On estime que 80 % de l'eau contenue dans notre corps sont remplacés chaque mois et qu’il faut six semaines pour régénérer la totalité.
L'évaporation et l’ascension de l’eau entraînent la formation de nuages qui, peu à peu, emportés par les vents, finissent par se refroidir, condensant l’eau qui retombe sous forme de précipitations : neige ou pluie. Le cycle va continuer à la fois sur Terre et dans l’atmosphère : 61 % de cette eau s'évaporent par évapotranspiration (animaux et plantes), 16 % ruissellent et rejoignent les cours d'eau et la mer, le reste s'infiltre et alimente les nappes et rivières souterraines avant d'atteindre la mer beaucoup plus tard. La dynamique terrestre de l'eau est complexe et évolutive. Elle a un effet sur le modelage des paysages (érosion) et sur les variations de remplissage des réservoirs d'eau naturels. Alain Riva (1) L'eau des océans serait venue de l'espace, Futura-Sciences, 2009. (2) Origine de l’eau : • http://fr.wikipedia.org/wiki/Origine_de_la_mol%C3%A9cule_d'eau. • www.cnrs.fr/cw/dossiers/doseau/decouv/univers/MenuUniv.html • www.dailymotion.com/video/xjvhdy_superscience-aux-origines-de-l-eau (3) En réalité, l’eau constitue 0,07 % de la masse terrestre, ou 0,4 % en volume. Son volume total est estimé à 1400 millions de milliards de mètres cubes, ce qui représente un cube de plus de 1000 km de côté, soit 400 fois le volume de la Méditerranée. • www.scientificamerican.com/gallery/its-a-water-full-world/ • www.notre-planete.info/actualites/actu_3393_eau_Terre.php • www.consoglobe.com/combien-eau-et-eau-douce-sur-terre-cg (4) La nature vivante est constituée de 65 % à 98 % d’eau suivant l’espèce biologique considérée. Chez les animaux terrestres, la majorité de l’eau corporelle est renouvelée constamment puisqu’elle sert à l’élimination des déchets du métabolisme et au maintien de la température du corps pour les thermorégulateurs. • www.fnh.org/download/eau_dossier2.pdf (5) À notre échelle, ce volume d'eau reste stable. En 4,6 milliards d'années, on estime que la quantité d'eau perdue correspond à une hauteur de 3 m sur la totalité de la surface de la Terre (BRGM, 2011). • www.dailymotion.com/video/xjvhdy_superscience-aux-origines-de-l-eau • www.consoglobe.com/combien-eau-et-eau-douce-sur-terre-cg (6) Consulter : • www.cieau.com/tout-sur-l-eau/le-cycle-naturel-de-l-eau
Ph. A. Kaljikovic - Fotolia
Dans la nature, les réservoirs conducteurs se renouvellent rapidement (1 à 16 jours), contrairement aux accumulateurs dont la durée de renouvellement est variable, d’un an à 9700 ans, voire plus pour les eaux souterraines profondes (6).
La dynamique du cycle de l'eau est variable suivant les lieux géographiques mais le principe est le même. Le moteur de ce cycle est l'énergie solaire qui provoque la fonte des glaces et l’évaporation de l’eau dans l’atmosphère, dont 85 % proviennent des océans.
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N°13 - 2014 - La Lettre d'information de l'Institut océanographique Paul Ricard
Ph. A. Karnholz - Fotolia
Ph. SEM
Précipitations Préci
Évaporation É
Évapotranspiration p Retour à la m mer Infiltration
Écoulement Éco oulement
Glacier Perito Moreno, en Patagonie (Argentine).
Ph. C.F-B
Ph. C.F-B
Sources
À la frontière entre l'Argentine et le Brésil, les chutes d'Iguazú comptent parmi les plus belles au monde.
LES USAGES DE L’EAU À L’ÉCHELLE MONDIALE
Agriculture
22 % Industrie
8%
Utilisations domestiques
60 %
environ de l’eau prélevée pour les différents usages sont gâchés avant même d’être utilisés par l'homme. Une gabegie liée au captage, au stockage et à l’acheminement de l’eau.
Ce qui est nouveau, c’est l’eau destinée à la nature. Pour respecter la biodiversité, il faut lui restituer une quantité indispensable à sa survie, et de surcroît de bonne qualité.
Ph. DR
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Loïc Fauchon
L’irrigation traditionnelle (gravitaire ou par submersion dans les rizières asiatiques) représente les deux tiers des surfaces arrosées du globe.
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70 %
Dans toute leur diversité, les êtres vivants sont soumis à une recherche d’eau pour croître et se multiplier.
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L’EAU POUR TOUS
2 / Améliorer l’offre, réguler la demande, partager LOÏC FAUCHON, COMMENT LES GOUVERNANTS, LES DÉCIDEURS ÉCONOMIQUES ET POLITIQUES FONT-ILS POUR RÉPONDRE AUX BESOINS EN EAU DES POPULATIONS ?
Le transfert est différent du transport d’eau douce comme l’a effectué, en 2008, la Société des eaux de Marseille (SEM) : plusieurs bateaux-citernes ont fait la navette entre la capitale phocéenne et Barcelone pour alimenter la Catalogne frappée par une grande période de sécheresse.
Les gestionnaires doivent faire face à une question facile à expliquer mais très compliquée à régler : l’offre et la demande. Il s’agit de fournir de l’eau de bonne qualité, au bon endroit et au bon moment.
Fournir de l’eau de bonne qualité, au bon endroit et au bon moment.
Concernant l’offre, il faut accroître la capacité d’accès aux ressources : pomper plus profondément, dessaler, transférer l’eau d’une région à une autre sur des distances de plus en plus grandes.
Ph. J.-M. Huron
En Chine, un projet titanesque a débuté au début des années 2000. Il vise à acheminer des eaux du Sud vers le Nord, notamment la région de Pékin, pour pallier le déficit hydrique qui, selon les autorités, entrave le développement économique et social du pays. Programmée en plusieurs tranches, la réalisation des voies orientale et centrale, soit quelque 3000 kilomètres (voir carte ci-dessous), devrait être achevée d’ici fin 2014.
Transport d’eau douce à destination de la Catalogne.
PROJET DE TRANSFERT D’EAU DU SUD AU NORD DE LA CHINE
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Non, il faut aussi mieux gérer cette demande, la réguler, car l’eau étant devenue rare à l’échelle de la planète, il est nécessaire de la protéger et de l’économiser. Le temps de l’eau facile est révolu. Très concrètement, mieux réguler l’eau, c’est déjà éviter les fuites de chasse d’eau ou le dérèglement du goutte-à-goutte du jardin. C’est aussi arrêter les consommations excessives et inutiles. Dans de nombreux hôtels à travers le monde, un panneau placé dans la salle de bain recommande de ne pas jeter sa serviette de bain par terre tous les soirs, afin de diminuer le fonctionnement des laveries. Chez soi, il est vrai qu’on ne remplace pas sa serviette chaque jour. S’ajoute la gestion de l’alimentation, afin de lutter contre le gaspillage colossal dû à son transport, sa conservation et sa consommation. La moitié des aliments présentée sur la table d’un déjeuner va à la poubelle. En France, le gaspillage alimentaire représente a minima près de 20 kg par habitant et par an.
CES EXEMPLES METTENT EN VALEUR L’IMPORTANCE DE NOS COMPORTEMENTS ET HABITUDES DANS LES GESTES QUOTIDIENS DE CONSOMMATION D’EAU... ... Oui, et l’éducation, la sensibilisation des jeunes générations sont essentielles. Les consommations d’eau baissent d’ailleurs significativement sur le long terme. C’est le cas, en France, depuis vingt ans à raison d’un pour cent par an. Ce nouveau comportement qui apparaît dans la société occidentale est dû à la fois à l’utilisation de nouvelles technologies, à l’information et peut-être à l’élévation du prix de l’eau. Il faut que des pays émergents comme la Chine, l’Indonésie, le Brésil, le Mexique et le Nigéria qui représentent 75 % de la population planétaire adoptent ce comportement. Persuadons ces habitants qu’on va leur fournir l’eau nécessaire à leur développement, et qu’en retour, ils sauront devenir économes de cette ressource.
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Y A-T-IL D’AUTRES PISTES POUR ÉCONOMISER L’EAU OU MIEUX L’UTILISER ? Les technologies de dépollution de l’eau sont aujourd’hui très au point, et on s’oriente vers un usage plus important des eaux recyclées, même s’il persiste un obstacle psychologique et législatif, en France. Dans notre pays, la loi interdit l’utilisation d’eau recyclée pour la production alimentaire. Petit à petit, elle est utilisée pour l’arrosage des parcs et des jardins. Je pense qu’avec les avancées de la technologie, l’usage des eaux recyclées sera de plus en plus important et, sans doute, dans un certain nombre d’années, il concernera l’alimentation.
Ph. Antiksu - Fotolia
LES TECHNOLOGIES QUE VOUS VENEZ D’ÉVOQUER VISENT À ACCROÎTRE L’ACCÈS À L’EAU POUR RÉPONDRE À LA DEMANDE. EST-CE SUFFISANT ?
Le traitement des eaux usées constitue un enjeu majeur de santé publique. Ici, ensemble de réservoirs filtrants dans une station d'épuration collective, en Russie.
C’EST DONC EN AMÉLIORANT L’OFFRE ET EN RÉGULANT LA DEMANDE QUE L’ON POURRA, À L’AVENIR, VEILLER À CE QUE LES TERRIENS NE SOIENT PAS ASSOIFFÉS ? Sans doute, mais dans le monde il demeure et demeurera des poches régionales comme le fameux Triangle de la soif qui part de Gibraltar, va jusqu’au Pakistan, puis revient par la Corne de l’Afrique et retourne à Gibraltar. Pourtant, des pays en très forte croissance démographique comme le Maroc et l’Algérie ont mis en place de véritables politiques de maîtrise de l’eau - constructions de barrages, transferts d’eau, dessalement -, qui les mettent à l’abri pour un certain temps en termes de ressources en eau potable. D’ici 2019, l’Algérie prévoit la construction de 43 usines de dessalement d’eau de mer. Il n’en reste pas moins qu’aujourd’hui, un milliard d’habitants est soumis au stress hydrique ou à des tensions fortes sur la disponibilité en eau. Le Proche-Orient, avec Israël, la Palestine, la Jordanie et le Sud Liban, en est le meilleur exemple (4).
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Dans cette région, plusieurs projets pharaoniques se sont toujours concurrencés pour sauver cette région du stress hydrique. L’un d’eux consiste à pomper de l’eau dans la mer Rouge, à proximité du port jordanien d’Aqaba, et à la transférer dans un canal de 180 kilomètres jusque dans la mer Morte à raison de deux milliards de mètres cubes par an. Cet apport par gravité permettrait de faire remonter le niveau de cette mer qui baisse d’environ un mètre par an depuis dix ans. L’eau serait alors dessalée pour approvisionner les populations des trois pays voisins : Israël, Autorité palestinienne et Jordanie. Souvent qualifié de Canal de la Paix, ce projet porté par la Banque mondiale a reçu l’aval de la communauté internationale après des décennies de discussions. L’accord sur une première tranche a été signé par des représentants d'Israël, de Jordanie et de l'Autorité palestinienne le 9 décembre 2013, à Washington (États-Unis).
D’un montant de l’ordre de 300 à 400 millions de dollars (5), cette phase initiale va permettre de faire une injection annuelle de 200 millions de mètres cubes d’eau pompée dans la mer Rouge (voir page 14 : Partage des eaux - Vecteur de paix et source de discorde, ndlr). Cette quantité d’eau représente l’équivalent de la consommation annuelle de trois à quatre millions d’habitants. Pas encore à l’échelle des besoins, elle est déjà significative pour des populations assoiffées, notamment en Jordanie. Cet État qui accueille de surcroît des réfugiés syriens chassés par la guerre, se trouve en situation d’extrême tension. >> (4) Depuis les années 1960, sans concertation, ces pays détournent massivement l’eau du Jourdain qui alimente la mer Morte. La surface de cette mer a été réduite de 950 à 637 km2. Si rien n’est fait, la mer Morte n’existera plus d’ici 2050. (5) La Banque mondiale estime à 10 milliards de dollars les fonds requis pour réaliser l’intégralité du programme.
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À l'échelle planétaire, comment faire pour disposer de l'eau nécessaire au développement du genre humain ?
PROCHE-ORIENT LE PARTAGE DES EAUX, Canal de la Paix Israéliens, Jordaniens et Palestiniens viennent de signer un accord qui est présenté comme le symbole de la réconciliation et une étape importante dans le partage des ressources en eau. Une station de pompage implantée en mer Rouge, dans le golfe d’Aqaba, va collecter quelque 200 millions de mètres cubes d'eau par an. Une partie de cette eau sera traitée sur place, à Aqaba, dans une usine de dessalement avant d’être partagée entre Israël et la Jordanie. L’autre partie sera acheminée par le Canal de la Paix jusque dans la mer Morte.
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Cette première phase du projet qui est d'une ampleur limitée, vise à fournir de nouvelles ressources en eau à une région touchée par un approvisionnement hydrique insuffisant et à mieux comprendre, sous le contrôle de scientifiques, les conséquences du mélange des eaux de la mer Rouge et de la mer Morte. Source : Banque mondiale (9 décembre 2013).
La mer Morte se trouve à 400 m au-dessous du niveau de la mer. Cette mer intérieure, de 80 km de long sur 18 km de large, est la plus salée au monde avec en moyenne 275 g/kg d’eau. Ce milieu est quasiment abiotique et les rives sont désertiques. Bien qu’elle soit alimentée par l’eau du Jourdain, elle subit un déficit hydrique important qui entraîne par évaporation une baisse de son niveau, créant sur les plages, un paysage irréel, parsemé de monticules de cristaux de sel (en majorité du chlorure de magnésium et de sodium).
LE CANAL DE LA PAIX VA RELIER LA MER ROUGE À LA MER MORTE
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VECTEUR DE PAIX ET SOURCE DE DISCORDE. La Turquie, château d’eau du Proche-Orient, ferme le robinet.
La Turquie contrôle les sources de ces deux grands fleuves, et les barrages réduisent considérablement leur débit, au détriment de la Syrie et de l’Irak situés en aval. Le partage des eaux est une source de discorde entre ces pays depuis une quarantaine d’années.
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Le Projet de l’Anatolie du Sud-Est, ou Guneydolu Anadolu Projesi (GAP), est un programme d'aménagement du territoire lancé en 1976 par le gouvernement turc pour un coût de 32 milliards de dollars. Il vise à irriguer 1,7 million d'hectares de terres arides pour l’agriculture à partir de 22 barrages principaux, dont 19 équipés de centrales électriques. Ces barrages sont construits sur le Tigre et l'Euphrate qui se rejoignent avant de terminer leur course dans le golfe Persique.
Le grand barrage Atatürk se situe sur l’Euphrate, à Sanliurfa, dans le sud-est de la Turquie (voir carte). Il est voué à la production hydroélectrique et à l’irrigation.
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UN GRAND PROGRAMME DE BARRAGES SUR LE TIGRE ET L'EUPHRATE
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RESTONS AU PROCHE-ORIENT. PARLEZNOUS DES TENSIONS RÉSULTANT DES BARRAGES CONSTRUITS PAR LA TURQUIE SUR LE TIGRE ET L’EUPHRATE, ET QUI PÉNALISENT EN ALIMENTATION D’EAU DOUCE L’IRAK ET LA SYRIE. QUELS SONT LES ENJEUX GÉOPOLITIQUES ? Il y a aujourd’hui beaucoup moins de tensions. C’est l’un des dossiers sur lequel s’est employé le Conseil mondial de l’eau (Voir page 15 : Partage des eaux, ndlr).
Avec l’Unesco, un an plus tard, au 4e Forum mondial de l’eau, à Mexico, nous avons pris l’initiative de convier les trois ministres concernés pour leur dire : « Nous vous avons réuni dans cette salle, et nous vous demandons de ne pas en sortir sans vous être adressés la parole. » Ces pays qui ne communiquaient plus ont plutôt joué le jeu : au Forum mondial de l’eau d’Istanbul, trois ans plus tard, la Turquie qui verrouillait le dispositif, a accepté la création d’une structure interétatique et une augmentation sensible de la dotation d’eau qu’elle laissait passer vers la Syrie et l’Irak. Reste encore à ouvrir un peu plus le robinet. Cet exemple de dialogue positif montre bien qu’une bonne coopération permet d’obtenir des résultats à la fois hydrologiques et politiques, même si on est encore loin du compte. Il faut dire aussi que Syriens et Irakiens ne font pas encore suffisamment d’efforts pour gérer cet apport d’eau supplémentaire qui se perd dans les sables, après Bagdad.
Les guerres de l’eau, personnellement, je n’y crois pas.
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Quand j’ai pris la présidence de ce Conseil mondial en 2005, la tension était très forte, ponctuée de propos guerriers.
Avec l’Amazone, le Nil compte au nombre des deux plus longs fleuves du monde. Il est issu de la rencontre du Nil Blanc et du Nil Bleu qui s'unissent à Khartoum, capitale du Soudan.
La question du Nil est liée à un traité de 1929 datant de la colonisation anglaise. Revu en 1959, il attribue 90 % des eaux vives à l’Egypte et au Soudan : d’abord parce que ces pays dominaient politiquement, et qu’à l’époque les sept États qui étaient en amont (6) n’avaient pas de développement économique, peu de population, et donc des besoins minimes en eau. Ces pays ont grandi : l’Éthiopie compte aujourd’hui plus de 100 millions d’habitants, l’Ouganda 60 millions. Ils se développent et ont besoin d’eau, notamment pour produire de l’énergie et irriguer des terres agricoles.
ACTUELLEMENT, Y A-T-IL D’AUTRES SUJETS SUR LE FEU DANS CETTE RÉGION ?
L’Éthiopie a lancé sur le Nil Bleu le grand projet du grand barrage hydroélectrique de la Renaissance (7), qui représente pour l’Égypte une menace potentielle de réduction de son approvisionnement en eau douce.
Oui, le Nil. La tension est remontée, il y a quelques mois, puisqu’en décidant de construire un barrage sur le Nil Bleu, l’Ethiopie a lancé un défi à l’Égypte et remis en cause le partage des eaux du fleuve.
Dans un premier temps, les Égyptiens n’ont pas pris au sérieux ce projet, mais quand la construction de l’ouvrage a débuté, des propos extrêmement belliqueux ont été tenus par les deux parties.
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Mais, là encore, le dialogue a finalement prévalu puisque grâce à l’organisation régionale - Initiative du bassin du Nil (8) -, les États concernés se sont remis autour d’une table. L’Égypte et le Soudan devront accepter de revoir leur position dans le partage des eaux. De toute façon, les guerres de l’eau, personnellement, je n’y crois pas. Certes, il existe des tensions, mais seul le dialogue peut les faire baisser. Par le passé, des contentieux sont survenus entre l’Inde et le Pakistan qui se disputent le partage des eaux du fleuve Indus. Un accord a été signé en 1960, et le calme est revenu jusqu’à ce que l’Inde se lance dans la construction de barrages au Cachemire, susceptibles de limiter le débit de fleuves qui alimentent des provinces agricoles du Pakistan. Des tensions pourraient s’exacerber sur le Mékong car la Chine, qui a énormément besoin d’énergie, construit de nombreux barrages sur ce fleuve.
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Barrages en service Barrages en projet
Évidemment, la dotation en eau pour les pays en aval, c’est-à-dire le Laos, le Cambodge, le Vietnam et une partie de la Thaïlande, est en baisse avec de graves conséquences économiques et environnementales. >>
(6) Burundi, République démocratique du Congo, Éthiopie, Kenya, Rwanda, Tanzanie, Ouganda. (7) Avec ses 145 m de haut et 1800 m de long, Le barrage de la Renaissance sera le plus important d’Afrique (inauguration en 2016). Il pourrait atteindre une puissance de 6000 mégawatts, ce qui placerait l’Éthiopie au rang de premier producteur d’électricité en Afrique. Source : Gobal, magazine de la Slow-Info - 24 juin 2013. (8) Créée en 1999, cette organisation vise à assurer une coopération intergouvernementale régionale pour faciliter le développement et la gestion durable des eaux du Nil dans la paix et la sécurité. Elle regroupe 10 États membres : Burundi, République démocratique du Congo, Égypte, Éthiopie, Kenya, Rwanda, Soudan du Sud, Soudan, Tanzanie et Ouganda. L’Érythrée participe en tant qu'observateur. Source : Initiative du bassin du Nil, www.nilebasin.org
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Né sur le plateau du Tibet, le Mékong qui est traditionnellement appelé fleuve des neuf dragons traverse six pays avant de parvenir en mer de Chine.
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Ces pays se sont insurgés en demandant à la Chine de discuter.
Des projets de transferts massifs d’eau du Sud au Nord de la Chine et de barrages, à plus court terme, inquiètent aussi l’Inde qui se trouve en aval de ces cours d’eau.
Là aussi, il existe une Commission régionale (9), qui vise à préserver les intérêts des États où coule le fleuve, la Chine et la Birmanie n’intervenant qu’en simples observateurs. Mais les Chinois savent bien qu’ils ne peuvent pas rester à l’écart et font preuve d’une plus grande coopération.
De fait, ces réalisations entraîneraient autant des risques de ponctions d’eau supplémentaires. Une coopération sino-indienne est pourtant engagée : elle concerne un échange d’informations sur les risques de crue du Brahmapoutre pendant la mousson et devrait être étendue à deux affluents de ce fleuve, le Lohit et le Parlung Zangbo. Ainsi, plutôt que le conflit, le dialogue est instauré dans un intérêt réciproque. >>
La Chine doit gérer une autre source de conflits, en partie due à l’eau (10), cette fois avec son voisin indien. En effet, la République populaire veut garder la main sur le château d’eau du continent asiatique, à savoir la chaîne de l’Himalaya et les régions qui l’entourent au nord et à l’est. C’est stratégiquement essentiel pour le contrôle de l’eau en Asie, car dix grands fleuves y prennent leur source, en particulier ceux qui traversent l’Inde du Nord : l’Indus, les affluents du Gange et le Brahmapoutre.
(9) Commission du fleuve Mékong (MRC, Mekong River Commission) : organisme intergouvernemental fondé en 1995 entre le Cambodge, le Laos, la Thaïlande et le Vietnam pour promouvoir et coordonner l’aménagement durable et l’exploitation des ressources du Mékong. Source : IRD, www.ird.fr (10) La zone est stratégique pour l’eau. Elle l’est également pour ses ressources naturelles - gaz, pétrole, uranium -, que la Chine souhaite exploiter pour ses propres besoins.
RUSSIE LA CHAÎNE DE L'HIMALAYA, CHÂTEAU D'EAU DU CONTINENT ASIATIQUE MONGOLIE
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Le barrage des Trois-Gorges est situé au cœur de la Chine, sur le fleuve Yangtse, dans la province du Hubei (voir carte). Mis en production de 2006 à 2009, il présente une retenue de 2,309 kilomètres de longueur, ce qui en fait le plus grand barrage au monde.
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LES EXEMPLES MONTRENT QU’AUJOURD’HUI L’EAU ET L’ÉNERGIE SONT DES ÉLÉMENTS ASSOCIÉS ET STRATÉGIQUES... Oui, et même plus importants que certains minerais. D’ailleurs, depuis une vingtaine d’années, on comprend mieux le lien permanent entre l’énergie et l’eau. D’abord concernant la demande, car ce sont les mêmes pauvres qui n’ont pas accès à l’eau et à l’électricité. Et puis, en matière de production d’énergie, l’eau est nécessaire pour refroidir les centrales nucléaires, développer l’hydroélectricité...
C’est un mauvais choix politique, un faux problème de parler de transition énergétique. Comme beaucoup de gens, je suis désolé qu’à la dernière Conférence environnementale (11) la place de l’eau n’ait pas été encore reconnue. Ne serait-ce qu’en raison de l’énorme besoin d’eau pour mener notre politique énergétique. Transition énergétique ou pas, pendant des années encore, les centrales nucléaires et hydroélectriques seront nécessaires pour répondre aux besoins des Français. (11) Les 14 et 15 septembre 2013, au Conseil économique, social et environnemental, Palais d’Iéna, Paris.
Le lien est indissoluble et, chemin faisant, les politiques de l’eau et de l’énergie devront à l’avenir être beaucoup plus liées qu’elles ne l’ont été.
L’EAU POUR TOUS
Porter la voix de l’eau sur la scène internationale vers les décideurs politiques et économiques.
LOÏC FAUCHON, VOUS AVEZ CÉDÉ LA PRÉSIDENCE DU CONSEIL MONDIAL DE L’EAU FIN 2012. QUEL REGARD PORTEZVOUS AUJOURD’HUI SUR VOS ANNÉES D’ACTION, LES AVANCÉES ? DES REGRETS ? J’ai le sentiment d’avoir eu beaucoup de chance de participer à une aventure exceptionnelle pendant une quinzaine d’années, dont huit ans à la présidence du Conseil mondial de l’eau.
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3 / L’hydrodiplomatie : volonté politique et solutions concrètes
Sa raison d’être est de porter la voix de l’eau sur la scène internationale vers les décideurs politiques et économiques pour faire en sorte que cette ressource vitale soit, chaque jour qui passe, un peu plus une priorité sur l’agenda politique international. En quelque sorte, on peut dire que le Conseil mondial de l’eau est le lobby de l’accès à l’eau. Il s’agit de convaincre les "grands" de ce monde, au plus haut niveau - Organisation des Nations Unies (ONU), chefs d’États et de gouvernements, patrons de grandes instances
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internationales -, que le temps de l’eau facile est révolu et qu’il faudra demain gérer cette ressource, son usage, avec beaucoup plus de rigueur, de professionnalisme et de volonté politique. C’est un travail essentiellement diplomatique et non pas technique. Il s’agit d’être une sorte de poisson-pilote pour dire : Attention ! L’eau, comme l’air et la mer, représente un grand sujet politique.
Le temps de l’eau facile est révolu. EN QUEL SENS ? PEUT-ON ENVISAGER UN DROIT À L’EAU POTABLE POUR TOUS ? Au-delà de l’accroissement des ressources en eau, de leur meilleur usage, qui font que l’on peut passer du pillage au partage, il y a l’émergence évidente de ce que j’ai appelé, il y a une dizaine d’années, l’hydrodiplomatie. C’est en ce sens que les choses vont beaucoup progresser. Il y a encore trop de paroles, de conférences internationales, de réunions et une certaine tendance à oublier les actes. C’est pour cela qu’au Forum mondial de l’eau, à Marseille, en 2012, j’avais souhaité pour thème : Le temps des solutions et la création d’un Village des solutions, qui montrait à travers une centaine de réalisations comment passer à l’action. L’hydrodiplomatie est tout à fait nécessaire pour faire avancer les idées, pour montrer qu’il existe des solutions extrêmement concrètes. Ensuite, ce n’est qu’une question de volonté politique, et pas seulement financière. Au fronton de l’action hydrodiplomatique, il y a d’abord le droit à l’eau pour lequel je me bats avec d’autres, depuis une quinzaine d’années, au sein du Conseil mondial de l’eau. Des avancées significatives ont été réalisées pour que les États reconnaissent par principe ce droit essentiel dans leur Constitution, comme le droit à l’éducation. Aujourd’hui, seulement une quarantaine de pays dans le monde a inscrit ce droit à l’eau. On se bagarre pour qu’il y en ait plus, petit à petit, car une fois que ce droit est intégré dans la Constitution, il peut être décliné à travers un certain nombre d’actions précises : dotations d’eau gratuite, secours en eau... Reste la question particulière du droit à l’eau en situation de crise et de guerre, d’abord dans le secours en eau aux réfugiés et puis dans l’absence d’attaques d’installations liées à l’eau.
Donc, droit à l’eau et, derrière, augmentation des circuits de financement pour le mettre en œuvre. Il ne faut pas compter que sur la charité internationale. Allons à l’encontre de l’idée que l’eau gratuite est une nécessité parce qu’elle est un bien public. C’est une bêtise, car si elle est gratuite, les gens la gaspillent. On le constate dans les pays de l’Est ou encore à Cuba, aujourd’hui, et même dans des États où l’eau est très peu coûteuse. L’eau a un prix et, petit à petit, il faut faire en sorte que le citoyen prenne conscience de cette valeur. L’État peut ensuite subventionner une partie du coût. C’est une question de politique nationale qui ne regarde pas la communauté internationale. À Marseille, maintenant, les plus démunis bénéficient de tarifications spéciales pour accéder à l’eau potable. Mais n’oublions pas que certaines personnes vivent encore dans la rue, complètement privées de cette ressource et de toilettes. On a parlé technique, argent, droit... Reste le savoir, c’est-à-dire créer une Internationale du savoir de l’eau, et faire en sorte que les échanges occupent une place beaucoup plus importante : pas forcément dans le sens Nord-Sud, et pas non plus pour des raisons commerciales. Je suis désolé que les collectivités n’aident pas suffisamment l’Institut méditerranéen de l’eau, qui a réussi à fédérer les bonnes volontés pendant deux ou trois décennies et qui a, aujourd’hui, quelques difficultés à se faire entendre. En réunissant toutes ces conditions et en développant le dialogue international, c’est-à-dire l’hydrodiplomatie, on peut être plus optimiste pour la place qui sera faite à l’eau dans le monde.
CE DROIT À L’EAU POUR TOUS DOIT AUSSI SE DOUBLER D’UNE SÉCURITÉ. C’EST CE QUE VOUS AVEZ DÉFENDU À L’ONU AVEC LE PACTE POUR LA SÉCURITÉ DE L’EAU, CELA VA-T-IL DANS LE MÊME SENS ? Effectivement, j’ai défendu la mise en place d’un tel Pacte qui serait placé sous les auspices de l’ONU et qui se situe au-delà du droit à l’eau pour tous, car en retenant son principe on admet celui d’inscrire l’eau dans les futurs Objectifs du Millénaire pour le développement (12). C’est l’idée que les États et les grandes organisations internationales, mais aussi les autorités locales, s’engageraient concrètement pour la sécurité de l’eau, c’est-à-dire qu’ils consacreraient plus d’argent, plus de capacité d’éducation à l’eau et, en même temps, protégeraient et valoriseraient les ressources. >>
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VOUS POURSUIVEZ DONC VOTRE ACTION AU SEIN DU CONSEIL MONDIAL DE L’EAU ?
L’eau et l’assainissement ont certes besoin de science, mais ils doivent d’abord mobiliser nos consciences.
Je ne suis plus président du Conseil mondial de l’eau mais j’en reste membre de droit et président honoraire. Pendant un an, je suis resté silencieux par égard envers mon successeur.
Loïc Fauchon, "Pour l’eau, le partage plutôt que le pillage", Les Carnets du Groupe des Eaux de Marseille, 2011.
Quelque part, j’ai fait ma rentrée au Sommet mondial de l’eau, en 2013, à Budapest (13) pour prôner une pétition planétaire en faveur d’un Objectif du Millénaire sur l’eau. C’est un rôle de passeur d’idées, comme l’on dit aujourd’hui.
JUSTEMENT QUELLES SONT CES IDÉES, VOS NOUVELLES PISTES DE RÉFLEXION ET D’ACTION ?
GLOBALEMENT, ET AVEC DU RECUL, VOYEZ-VOUS UNE ÉVOLUTION DE LA SITUATION DE L’EAU ET DES COMPORTEMENTS À SON ÉGARD DANS LE MONDE ? Oui, indiscutablement, depuis une vingtaine d’années, la place de l’eau est beaucoup plus importante, mais elle est encore totalement insuffisante. Et si je devais exprimer certains regrets, le premier serait qu’en 2002, au Sommet de la Terre de Johannesburg, nous n’avons pas réussi à faire inscrire l’eau parmi les Objectifs du Millénaire pour le développement (12). Et ce, malgré l’engagement du président Jacques Chirac, tout à fait convaincu que l’eau devait être portée en avant. Ce revers a ensuite pesé sur des décisions d’investissement, et des budgets n’ont pas été à la hauteur de nos espérances. Mais le combat est perpétuel, et nous continuons à le porter puisqu’en 2015 l’Assemblée générale des Nations Unies doit prendre une position définitive sur l’évolution de ces Objectifs du Millénaire. C’est plus important qu’il n’y paraît. Il faut notamment agir auprès du secrétariat général des Nations Unies pour faire admettre que l’eau soit inscrite dans ces Objectifs, et qu’à la prochaine Assemblée générale, en septembre 2014, il y ait déjà une décision préliminaire prise à ce sujet.
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Je désire aussi faire accepter l’idée que, dorénavant, les politiques de l’eau et de l’énergie soient étroitement liées. Cela implique des décisions législatives et des ressources financières spécifiques. J’ai aussi le projet de mettre en place une Fondation pour l’eau dans les écoles. Elle s’attacherait à ce que les États et des bailleurs de fonds prennent des engagements pour ne plus construire, en particulier dans les pays les plus pauvres, des écoles sans eau ni sanitaires. L’objectif est que, chaque année, plusieurs dizaines de milliers d’entre elles puissent en disposer. D’après une statistique de l’UNICEF, en Afrique la moitié des écoles, soit 30 à 40 000, n’ont ni eau, ni toilettes. L’Asie, l’Europe de l’Est, l’Amérique latine se trouvent dans la même situation. Ce combat humanitaire est un devoir moral, mais il est essentiel, car il donne l’opportunité de privilégier l’action, le concret, l’humain, les solutions. Plus largement, je crois que l’hydrodiplomatie sera un élément fort des relations internationales dans les décennies qui viennent. Propos recueillis par Christian Frasson-Botton (12) Les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) sont réunis dans la Déclaration du Millénaire signée en 2000 au siège des Nations Unies, à New York. Il s’agit d’objectifs que les États membres de l’ONU se sont engagés à atteindre d’ici 2015 pour combattre la faim et la pauvreté dans le monde, préserver l’environnement, améliorer l’accès à l’éducation et à la santé, promouvoir l’égalité des sexes, mettre en place un partenariat mondial pour le développement. (13) Ce Sommet a été coorganisé par le Conseil mondial de l’eau et le Gouvernement hongrois. Il a réuni d’éminents spécialistes de l'eau et de hautes personnalités, dont le président hongrois, János Áder, et le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon. Ph. J. M. Huron
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Je continuerai de porter l’idée d’un Pacte sur la sécurité de l’eau auprès du Secrétariat général des Nations Unies. Cet objectif est planétaire, et je souhaite que les États œuvrent en ce sens.
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Biodiversité
Reportage photo : Frédéric Bassemayousse
CÉTACÉS DE MÉDITERRANÉE
Question de survie Ci-dessus : 20 mètres, 50 tonnes, silhouette effilée, pectorales assez courtes, carénage caractéristique en avant du double évent : le rorqual commun ! Second plus gros animal de la planète.
AU LARGE DE NOS CÔTES MÉDITERRANÉENNES VIVENT DES POPULATIONS DISCRÈTES ET FASCINANTES MAIS DONT L'AVENIR DEMEURE BIEN INCERTAIN : LES CÉTACÉS.
Dans un article précédent (Lettre
n°10 - 2011, ndlr), nous vous avions présenté les principales espèces de ces cousins mammifères qui ont choisi le retour à la mer, il y a 50 millions d'années. Ils sont un élément important de la biodiversité méditerranéenne et ils enchantent les traversées de ceux qui savent ouvrir leurs yeux. Nous vous avions également fait part de nos inquiétudes quant à l'état de santé de ces populations contaminées par de nombreux polluants. Voici la suite de l'histoire. La Lettre d'information de l'Institut océanographique Paul Ricard - N°13 - 2014
Il est exceptionnel que le rorqual commun offre un point de vue aussi original et rapproché au photographe.
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Biodiversité
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SYSTÈME ANTI-COLLISION
REPCET Oui, les cétacés sont contaminés par les polluants rejetés à la mer, en particulier les PCBs et les dérivés du DDT, molécules pourtant interdites d'usage depuis plus de 40 ans. Les travaux du WWF menés depuis 2006, avec le soutien de l'Agence de l'Eau et du ministère de l'Environnement, ont montré que les rorquals communs sont les moins contaminés, car ils consomment du krill situé assez bas dans la chaîne alimentaire. Les cachalots et les globicéphales le sont quinze à trente fois plus, car ils se nourrissent de céphalopodes situés un cran plus haut sur cette échelle trophique. Plus inquiétant, nous avons également constaté que les animaux de Méditerranée étaient cinq à dix fois plus pollués que leurs congénères d'Atlantique. Plutôt que de vous donner des concentrations en nanogrammes qui ne vous diraient pas grand-chose, je me suis livré à une arithmétique simple pour aboutir au résultat édifiant qu’un rorqual commun mâle « moyen » contient 75 grammes de PCB et 130 grammes de pesticides, 280 grammes et 550 grammes pour un cachalot.
Grâce à une communication satellitaire et un logiciel dédié, REPCET permet aux navires de s’informer mutuellement des positions de baleines observées sur les routes de navigation. Et comme ces animaux ont la fâcheuse tendance de ne pas rester là ou on les a vus, le système calcule et cartographie des zones de risques dans lesquelles le personnel de quart est invité à renforcer la veille et à réduire l’allure. Cinq armateurs et le CROSSMED sont engagés dans REPCET. Fin 2013, un cap a été franchi avec dix navires équipés. Mais c’est encore trop peu pour un dispositif qui est pourtant fonctionnel depuis 2010 : au moins trente navires devraient être équipés en Méditerranée nordoccidentale pour bénéficier d’un réseau fonctionnel. C’est l’objectif visé pour 2014. Simulateur en ligne et liste des compagnies équipées : www.repcet.com.
Certains transformateurs ou condensateurs visés par le plan d’élimination national et traités comme des déchets dangereux n’en contiennent pas plus ! MAIS QUEL EST L’IMPACT RÉEL DE CONTAMINATION SUR CES POPULATIONS ?
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Ces composés sont connus pour être cancérigènes et porter atteinte aux systèmes immunitaire et reproducteur. Démontrer des affections du système immunitaire d'animaux sauvages ayant le mode de vie des cétacés est inaccessible. D’un autre côté, connaître avec précision l'évolution des populations pour juger d’une diminution de la fertilité fait appel à de gros moyens à la mer, des efforts considérables, et le résultat sera toujours entaché d'une marge d'erreur préjudiciable à son interprétation.
Les collisions avec les grands navires constituent la principale cause de mortalité non naturelle pour les grands cétacés (cachalots et rorquals communs).
C’est pourquoi, pour contourner le problème, nous pratiquons des tests de grossesse sur les rorquals depuis quatre ans. Les hormones spécifiques sont dosées dans le gras des biopsies comme elles le sont dans l'urine pour les tests vendus en pharmacie. Le dosage de ces hormones stéroïdes nous permet également de distinguer les animaux sexuellement matures des juvéniles.
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© Souffleurs d'Écume
Les deux premières années, nous avons obtenu un taux de femelles gestantes de 52 puis 42 %. En 2012, ce taux a chuté brutalement à 13 %, puis il est remonté à 43 % en 2013. Parallèlement, le taux de juvéniles dans la population a fluctué autour de 21 % (21 %, 40 %, 13 %, 11 %). Le système collaboratif REPCET est le meilleur moyen disponible pour limiter les collisions entre les navires et les grands cétacés.
N°13 - 2014 - La Lettre d'information de l'Institut océanographique Paul Ricard
Avec son propulseur arrière surpuissant, le rorqual commun est taillé pour la vitesse et avait été surnommé "lévrier des mers " par les chasseurs baleiniers.
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Biodiversité
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COMMENT INTERPRÉTER CES RÉSULTATS ?
C’est évidemment la chute du taux de grossesse à 13 % en 2012 qui interroge : doit-elle être considérée comme un accident, lié par exemple à des conditions environnementales défavorables ? Ou reflète-t-elle un cycle régulier ? Dans le premier cas, avec une moyenne à 43 %, les femelles rorquals auraient un peu moins d’un petit tous les deux ans, ce qui les situerait dans la fourchette haute de ce qu'on peut trouver dans la littérature pour cette espèce.
Ce que signifient ces calculs, qu’il faut considérer comme des ordres de grandeurs, c'est que le facteur limitant la croissance des populations de rorquals de Méditerranée semble être la mortalité des juvéniles plutôt que la capacité des animaux à se reproduire. La littérature scientifique ne donne pas beaucoup de points de comparaison pour juger du caractère exceptionnel ou non de ce taux de mortalité juvénile élevé. Elle confirme en revanche l'ordre de grandeur de notre estimation puisqu'une autre étude, basée sur une toute autre méthode, propose un taux de mortalité de 77 % pour les très jeunes rorquals. Reste la question des causes. Là aussi nous en sommes réduits aux hypothèses. L'une d'entre elles repose sur la constatation que les juvéniles sont impliqués dans une très grande proportion des collisions mortelles avec les navires, recensées à travers le monde pour différentes espèces de baleines. On l'explique par le fait qu'ils passent plus de temps en surface que les adultes et aussi par leur manque d'expérience vis-à-vis de cette menace à laquelle l'évolution ne les a pas préparés. Ainsi dans une étude en Méditerranée, 94 % des baleines échouées présentant des traces évidentes de collision mortelle avaient une taille inférieure à celle de la maturité sexuelle (moyenne : 14,7 m).
Les analyses en laboratoires permettent, à partir d'un minuscule bout de peau et de gras, d'identifier les animaux, de connaître leur sexe, de mesurer leur niveau de contamination, de savoir s'ils sont adultes ou immatures et si les femelles sont gestantes.
Dans le second cas, avec 37 %, soit un peu plus d’un petit tous les trois ans, on serait plutôt vers le bas de cette fourchette. Cette seconde hypothèse supposerait également que les femelles se synchronisent pour mettre bas, ce qui n’est pas rare chez les populations sauvages mais n’avait jamais été décrit chez les rorquals communs. La bonne nouvelle c'est que la capacité à se reproduire de la population semble préservée. Mais un taux de natalité élevé est souvent dans la nature une réponse à une situation de stress des populations : peut-être ne faut-il pas se réjouir trop vite.
Le trafic maritime, identifié via les collisions comme la principale cause de mortalité non naturelle pour les grands cétacés, pourrait bien prélever un lourd tribut sur la fraction la plus fragile mais la plus porteuse d'avenir de ces populations. Des solutions existent, comme le système REPCET (voir page 24, ndlr), qui ne sont pas miraculeuses mais qui permettraient de limiter cet impact. Reste à convaincre les compagnies maritimes, dont certaines sont plutôt réticentes, à investir quelques milliers d'euros dans un tel système. Combien vaut un rorqual ? A vous, consommateurs, passagers pour la Corse, de donner votre avis ! Denis Ody Responsable du pôle Océans et Côtes du WWF
Le taux de juvéniles est également un paramètre important à examiner. Si l’on se place dans un monde théorique où la mortalité juvénile serait égale à celle des adultes, en considérant que la maturité sexuelle est atteinte vers 8-9 ans chez cette espèce et avec un petit tous les deux ou trois ans, nous devrions avoir trois immatures pour chaque adulte. En d’autres termes, les juvéniles devraient représenter 75 % de la population. Or, sur les quatre années, les juvéniles ne représentent en moyenne que 21 % de la population totale, soit seulement 28 % de cette population théorique de juvéniles (21 % de 75 % font 28 %) : 72 % manquent à l’appel !
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N°13 - 2014 - La Lettre d'information de l'Institut océanographique Paul Ricard
Juvénile de sar, Diplodus vulgaris > après 2 mois d'élevage
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Ph. T. Miard
Post-larve de sar, Diplodus vulgaris > lors de la capture
Biodiversité PROJET LANDEAU
Nurserie et reconquête de l’espace DANS UNE OPTIQUE DE GESTION DURABLE DE LA RESSOURCE HALIEUTIQUE, QUI DOIT TENIR COMPTE DES ENJEUX ENVIRONNEMENTAUX ET SOCIO-ÉCONOMIQUES, IL EST IMPORTANT D’ÉVALUER L’ÉTAT ACTUEL DE LA CONNAISSANCE DES PEUPLEMENTS DE POISSONS DES PETITS FONDS CÔTIERS. DEUX PHASES COMPLÉMENTAIRES
Lors de la reproduction, de nombreuses larves de poissons sont entraînées par les courants. À un certain stade de leur développement, elles rejoignent des habitats côtiers, généralement de faibles profondeurs. C’est sur cette thématique que s’articule le projet LANDEAU, dont l’objectif est de contribuer à la compréhension et à l'amélioration du fonctionnement d'une zone susceptible d’être une nurserie, en l’occurrence la lagune du Brusc qui borde l’île des Embiez (Var). De par sa configuration lagunaire de faible profondeur et abritée des influences du large, ce milieu particulier est potentiellement propice au développement de jeunes poissons.
Le programme se décompose en deux phases distinctes mais complémentaires : Dans un premier temps, un inventaire de la biodiversité de post-larves de poissons est réalisé au moyen de pièges lumineux disposés autour de l'île des Embiez et de la lagune. La Prud'homie et les pêcheurs du Brusc sont associés à cette phase du programme pour la pose et le relevage des pièges lumineux.
Le programme Landeau a été retenu dans le cadre de l'appel à projet : Restauration écologique des petits fonds côtiers de Méditerranée financé par l'Agence de l'Eau Rhône Méditerranée Corse et le Conseil général du Var. Les partenaires associés à ce programme sont les sociétés Ecocean pour la capture et l'élevage des post-larves et la société SM2 Solutions Marines pour la partie restauration des habitats.
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Biodiversité
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L’impact des prélèvements est négligeable car ils s’effectuent avant la phase de colonisation et ils ne représentent qu’une infime partie du flux de larves qui peuple les eaux littorales. De plus, on estime qu’environ 95 % des post-larves disparaissent au moment de l’arrivée sur l’habitat côtier.
Ph. T. Miard
La configuration particulière de la lagune du Brusc, qui possède trois passes orientées vers le large, permet de capturer à l’aide de petits filets les espèces qui colonisent réellement ce site. Des inventaires en plongée complèteront également ces observations.
Relevage d’un piège - De g. à dr. : Damien Kirchhofer, Institut océanographique Paul Ricard ; Rémy Dubas, Ecocean ; Fred Agostinetti, pêcheur professionnel. Ce type d'opération a déjà permis d’identifier plusieurs espèces de poisson fréquentant la lagune du Brusc.
Les espèces qui auront été capturées et élevées pendant quelques mois pour une meilleure identification seront relâchées sur différents sites. RESTAURATION DES HABITATS
La lagune du Brusc abritait, il y a peu de temps encore, un important herbier de plantes marines, Cymodocea nodosa, enracinées dans cette zone sableuse et vaseuse de mode calme. Or cet herbier, qui constituait un lieu idéal pour le développement de nombreux juvéniles de poissons, a fortement régressé. D’où l’intérêt dans un deuxième temps, de tester la faisabilité d’une transplantation de cette plante marine à l’aide de boutures provenant de secteurs en bon état de conservation (notamment l'ancienne saline de l'île des Embiez) avec l’espoir de voir cet espace se régénérer rapidement.
Ph. Ecocean
Plus tard, sur les zones où l’herbier a disparu, trois mini-récifs artificiels seront implantés afin d’expérimenter leur attractivité sur les post-larves et les juvéniles de poissons. Damien Kirchhofer, Thomas Miard Institut océanographique Paul Ricard Positionnement d’un filet de capture dans la passe Petit Gaou - Grand Gaou de la lagune du Brusc.
Ph. T. Miard
Ph. T. Miard
Après capture, les post-larves rejoignent les installations aquacoles de l'Institut océanographique Paul Ricard où elles seront identifiées, photographiées et mises en élevage pendant quelques mois. En voici deux exemples…
Post-larve du sar, Diplodus annularis
Post-larve d'une oblade, Oblada melanura
N°13 - 2014 - Océanorama
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Carnet de bord
Visite du Pr. Tony Clare Ce spécialiste du biofouling est issu de la School of Marine Science and Technology de l’Université de Newcastle (Angleterre). Il a profité de la tenue du colloque « Biofouling and antifouling » organisé par le laboratoire MAPIEM (1) dans le cadre des Journées scientifiques de l’Université de Toulon pour découvrir le Centre de recherche de l’Institut océanographique Paul Ricard. Le Pr. Clare, qui effectue des recherches sur la fixation des balanes, n’a pas manqué d’apporter ses conseils éclairés à l’équipe scientifique impliquée dans la mise au point de tests écotoxicologiques dans le domaine de l’antifouling (2) avec l’Université de Toulon. (1) Laboratoire Matériaux Polymères Interfaces Environnement Marin - http://mapiem.univ-tln.fr (2) Un antifouling ou peinture antifouling (ou antisalissure) contient des biocides destinés à empêcher les organismes aquatiques de se fixer sur la coque des navires ou autres objets immergés.
// INFORMATION
Carnet de bord
De g. à dr. : Jean-François Briand, Laboratoire MAPIEM-EA 4323 - Biofouling et substances naturelles marines, Université de Toulon ; Pr. Clare ; Jean-Luc Bonnefont, directeur de la Recherche, Institut océanographique Paul Ricard ; Robert Bunet en charge des études sur le biofouling à l’Institut ; C. Rodriguez, étudiant accompagnant le Pr. Clare.
PLACER l’OCÉAN AU CŒUR DES NÉGOCIATIONS INTERNATIONALES SUR LE CLIMAT... ... Tel est l’objectif de la Plateforme Océan et climat 2015 qui a été lancée le 8 juin, à Paris, à l’occasion de la Journée mondiale de l’océan, par des organismes de recherche, des ONG et la Commission océanographique intergouvernementale de l’Unesco. Cette annonce intervient en préparation de la Conférence des Parties de la Convention cadre des Nations unies sur les changements climatiques (COP21) qui se tiendra à Paris du 30 novembre au 11 décembre 2015. Son but est de parvenir à un nouvel accord international sur le climat en vue de maintenir le réchauffement climatique en dessous de 2 C.
Souffleurs d’Écume LAURÉAT DU 1ER PRIX FONDATION SALINS LA REMISE DU 1ER PRIX FONDATION SALINS POUR LA PROTECTION DES BALEINES ET AUTRES CÉTACÉS EN MÉDITERRANÉE S’EST TENUE LE 24 MAI, SUR L’ÎLE DES EMBIEZ (VAR).
Le Prix Fondation Salins a été créé par la Fondation Salins, sous l’égide de la Fondation de France, pour marquer le 80e anniversaire du sel La Baleine. C’est l’Institut océanographique Paul Ricard qui a accueilli le lancement de ce Prix qui s’adresse aux associations, institutions d’intérêt général et groupements professionnels sans but lucratif du pourtour méditerranéen français.
Ph. C. F.-B.
Suite à un appel à projets, treize dossiers ont été reçus et analysés par un Comité de sélection.
De part et d’autre du lauréat du Prix, Pascal Mayol, fondateur de l’association Souffleurs d’Écume, de g. à dr. : Patricia Ricard, présidente de l’Institut océanographique Paul Ricard ; Dominique Dupeux, chargé de la Fondation Salins ; Denis Ody, responsable du Pôle Océans et Côtes, WWF-France ; Florence Saki, directrice de la communication du groupe Salins ; Nardo Vicente, responsable scientifique de l’Institut.
L’association Souffleurs d’Écume représentée par Pascal Mayol a reçu ce premier trophée : une baleine en cristaux de sel, accompagnée d’une allocation de 20 000 €. Depuis 14 ans, cette association travaille au sein du Sanctuaire Pelagos pour limiter les risques de collisions entre navires et grands cétacés. En ce sens, elle coordonne une formation régulière des personnels navigants et œuvre au déploiement d’un système de partage en temps réel des positions de cétacés entre les navires, nommé REPCET (voir page 24 : Question de survie, ndlr). Une conférence grand public sur la situation des cétacés et des requins en Méditerranée a conclu la journée. 29
Concours
40E FESTIVAL MONDIAL DE L’IMAGE SOUS-MARINE
OLIVIER ROELLINGER Ph. A. Parant
L’Institut océanographique Paul Ricard récompense une œuvre de sensibilisation à l’environnement. En 2013, le prix a été attribué à Alessandro de Rossi et Federica Botta (Italie) pour leur documentaire : Le spiagge di chelona, qui traite de la survie des tortues marines.
La remise des prix de la 3e édition de ce concours s’est déroulée le 29 avril 2014, au siège de l'UNESCO, à Paris, sous la présidence d’Olivier Roellinger, chef des Maisons de Bricourt et vice-président de Relais et Châteaux.
Ph. Seaweb Europe
Philippe Vallette, l’actuel président du Festival (à dr.), remet à Daniel Mercier une Palme d’or pour l’ensemble de son œuvre.
Palmarès 2014 du concours Olivier Roellinger, entouré (au centre, et de g. à dr.) de Patricia Ricard et Wendy Watson-Wright.
Photo exceptionnelle de Giuseppe Piccioli Resta, Plongeur d’or 2013 - Juvénile de Régalec ou roi des harengs, Regalecus glesne. À l’état adulte, ce poisson pélagique privilégie les grands fonds, et sa taille peut atteindre communément 5 mètres, voire plus.
Un anniversaire
HAUT EN COULEUR POUR MARQUER LES 40 ANS DU FESTIVAL MONDIAL DE L’IMAGE SOUS-MARINE, PHILIPPE VALETTE ET SON ÉQUIPE
ONT
PROPOSÉ AU
PUBLIC
UNE
FÉÉRIE
MUSICALE DE LUC BAIWIR ET DE LUC BETTENS SUR DES EXTRAITS DE FILMS PRIMÉS, D'HIER ET D'AUJOURD’HUI. De l’émotion toujours avec un moment très attendu : l’hommage rendu à Daniel Mercier. Le président et fondateur du Festival a souligné combien « cet événement a demandé de la persévérance, beaucoup de soutien et la collaboration de nombreuses personnes de bonne volonté qui sont animées de la même passion. Nous avons semé dans bien des pays l’esprit qui était le nôtre, apporté à un large public une meilleure connaissance de la vie sous la surface des eaux, du ruisseau à la mer. » Dans une ambiance brésilienne, les soirées de fête et les projections de films en avant-première ont rassemblé un nombreux public. Océans du futur sera le thème de la 41e édition, du 30 octobre au 2 novembre 2014, au Parc Chanot, à Marseille. Renseignements : www.underwater-festival.com Alain Riva
Parmi les seize finalistes ayant participé aux épreuves pratiques les 2 et 7 avril, seuls trois lauréats des catégories « Élèves ou apprentis » et « Jeunes professionnels » ont reçu un Prix des mains d’Olivier Roellinger, aux côtés de Wendy Watson-Wright, secrétaire exécutive de la Commission océanographique intergouvernementale de l'UNESCO, et de Patricia Ricard, présidente de l’Institut océanographique Paul Ricard. Fondé par SeaWeb et Ferrandi-Paris, l’école française de gastronomie, en partenariat avec le Lycée hôtelier de Dinard et l’association Relais et Châteaux, ce concours vise à sensibiliser les futures générations de chefs et les jeunes professionnels de la restauration à la fragilité des ressources halieutiques et au rôle qu’ils peuvent jouer au sein de cette filière. Olivier Roellinger a félicité l’ensemble des candidats, parce qu’ils sont « parvenus à sublimer la mer en ce qu’elle recèle de meilleur, mais surtout parce qu’ils ont choisi des espèces qui pourront être dégustées par les générations futures, car elles sont durables. » La première édition espagnole de ce concours a été lancée à Séville, les 14 et 15 mai. Pour l'occasion, Patricia Ricard était représentée par Sergio Trigos. Ce jeune biologiste, doctorant de l'Université de Valencia, est associé au programme de recherche sur la grande nacre de Méditerranée conduit par le Pr. Vicente, responsable scientifique de l'Institut océanographique Paul Ricard.
UNE CUISINE DURABLE ET SAVOUREUSE Les chefs cuisiniers sont de véritables liens entre les professionnels de la mer et les consommateurs. Ils ont un rôle clef à jouer pour la préservation des ressources en choisissant des espèces marines dont les stocks sont en bon état. Mieux que quiconque, ils savent faire découvrir aux gourmets des espèces souvent méconnues, ou jugées moins nobles que d’autres, mais pourtant tout aussi délicieuses et durables. Renseignements : www.seaweb-europe.org
CET ÉTÉ aux
Embiez...
Les Mercredis DE LA MER CONFÉRENCES À 16 H, ÎLE DES EMBIEZ, FORT SAINT-PIERRE
2 JUILLET
Philippe Aublanc
L'hippocampe, un étrange poisson !
9 JUILLET
Alain Riva
Regards sous la mer : de la plage aux grands fonds.
16 JUILLET
Patrick Lelong
23 JUILLET
Rémy Simide
La sexualité des poissons méditerranéens, une histoire pas si simple. Une histoire des sciences et de la technologie en plongée.
30 JUILLET
Stéphanie Pierre
L'aquaculture a la pêche
6 AOÛT
Christophe Pierron
Un festival d'images sous-marines
13 AOÛT
Stephen Baghdiguian
La recherche en biologie marine : une quête vers l'immortalité !
20 AOÛT
Nardo Vicente
Un géant de la Méditerranée : la grande nacre
27 AOÛT
Rémy Simide
Vers la disparition du caviar sauvage ?
Rencontres
Ambiance
CHAQUE JEUDI, JUILLET ET AOÛT, À 16 H
1 ER JUILLET AU 30 SEPTEMBRE
Les scientifiques de l'Institut présentent leurs travaux et répondent à vos questions.
Exposition de peinture de Karine Schneider, Aqua Circus.
AVEC LES CHERCHEURS
MARINE
Karine Schneider • Institut océanographique Paul Ricard Fort Saint-Pierre, île des Embiez 83140 Six-Fours-les-Plages
RENSEIGNEMENTS
« L’Art ne pourra jamais se passer de la Nature. », écrivait le célèbre peintre Pierre Bonnard. C'est ma devise. Mais que deviendra l' Art s’il n'y a plus de Nature ? La Nature doit être protégée par les hommes de tous bords avec, en première ligne, les scientifiques comme les chercheurs de l'Institut océanographique Paul Ricard.
Tél. : 04 94 34 02 49 embiez@institut-paul-ricard.org www.institut-paul-ricard.org.
LES NOUVEAUX Mardis LES MARDIS DE L’ENVIRONNEMENT PROPOSÉS À PARIS PAR L’INSTITUT OCÉANOGRAPHIQUE PAUL RICARD ET LA SOCIÉTÉ EUROPÉENNE DES RÉALISATEURS DE L’ENVIRONNEMENT (SERE) CHANGE DE FORMULE.
CARREFOUR DE RÉFLEXION Après 22 ans d’un rendez-vous mensuel, les Mardis de l’Environnement sont désormais trimestriels. (1) Le principe est toujours de proposer de grands rendez-vous pour faire progresser la discussion et nourrir l’information sur les nouvelles tendances de notre société liées au développement durable et aux grands enjeux de demain.
Patricia Ricard, présidente de l’Institut océanographique Paul Ricard, dirige les débats ; des personnalités étrangères peuvent intervenir sur internet via SKYPE ; une Revue d’actualité (2) est animée par Alain Zecchini. (1) Changement d’horaire, le public est accueilli de 10h30 à 13h30, à la Fondation d’entreprise Ricard, 12 Rue Boissy d’Anglas, à Paris (métro Concorde). (2) Diffusion mensuelle, à partir du premier mardi du mois, sur les sites www.s-e-r-e.net et institut-paul-ricard.org
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Partenaires
ENTRETIEN AVEC...
Anne-Marie Colombier
DÉLÉGUÉE RÉGIONALE DU GROUPE EDF - PROVENCE ALPES CÔTE D’AZUR
À l’issue d’une formation à l’Institut commercial de Grenoble, Anne-Marie Colombier entre dans la grande distribution : « Au terme de trois ans, les évolutions de carrière étant limitées, surtout en tant que femme, j’ai envoyé un certain nombre de candidatures, et c’est le Groupe EDF qui m’a retenue en 1979. »
Ph. J. Guillaume
EAU-ÉNERGIE, LES INDISSOCIABLES DE L'AVENIR
À Paris, puis à Toulouse, Anne-Marie Colombier exerce pendant plusieurs années des fonctions dans les domaines clientèle et commercial. Revenue dans la capitale, elle prend en charge la direction du Marketing sur le marché du résidentiel en électricité, mais sa vocation, précise-t-elle, c’est avant tout le terrain : « À la fois exercer du management et être en relation avec un public externe. » Sa carrière professionnelle se poursuit à Lyon, où elle crée les nouvelles structures commerciales liées à l’ouverture progressive des marchés de l’électricité à la concurrence ; et, il y a dix ans, elle rejoint Marseille : « J’ai été chargée de mettre en place une direction commerciale plus importante qui réunit les marchés des résidentiels, des entreprises et des collectivités locales. »
Depuis deux ans, Anne-Marie Colombier occupe les fonctions de déléguée régionale du Groupe EDF Provence Alpes Côte d’Azur (PACA) pour « fédérer l’ensemble des métiers qui s’exerce sur ce territoire et faire en sorte que l’offre du Groupe soit visible et lisible ». Entretien avec une femme de conviction, engagée et solidaire.
A
nne-Marie Colombier, brièvement, quels sont les axes forts de l’activité du Groupe EDF ? Électricité de France est le premier producteur et fournisseur d'électricité en France et dans le monde, mais également le cinquième producteur d’énergie renouvelable sur la planète, avec l’hydraulique en rôle majeur (voir page 33 : EDF national et international, ndlr).
Le territoire méditerranéen ne compte pas de centrale nucléaire, mais un centre d’ingénierie nucléaire national qui assure tous les travaux de rénovation et de sécurité du parc de production existant. Il regroupe plus de 1500 collaborateurs à Marseille.
L’activité du Groupe se décline en quatre grands métiers :
EDF PACA est producteur thermique à gaz, avec la centrale de Martigues, et bien sûr producteur hydraulique avec les ouvrages des vallées de la Durance et de la Roya : 40 % de la production régionale d’électricité sont issus de centrales hydrauliques.
- la production concerne EDF SA et comprend l’hydraulique, le nucléaire, le thermique à gaz ou à charbon, le photovoltaïque, l’éolien, la cogénération (1), le bois-énergie et le biogaz.
(1) Technologie qui permet de générer simultanément de l’électricité et de la chaleur au moyen d’une seule et même installation.
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N°13 - 2014 - La Lettre d'information de l'Institut océanographique Paul Ricard
// ASSOCIATION
Partenaires
- le transport et la distribution sont effectués par les filiales Réseau de Transport d’Électricité (RTE), et Électricité Réseau Distribution France (ERDF) (2) qui amène le courant jusqu’au bas de votre immeuble.
Ph. EDF
- la commercialisation, assurée par EDF SA, concerne la vente de l’électricité, du gaz et des services.
Ferme solaire et ses panneaux photovoltaïques. Avec plus de 300 jours d'ensoleillement par an, la région PACA dispose de la meilleure ressource solaire de France métropolitaine.
Le Groupe possède d’autres filiales telles qu’EDF Énergie Nouvelle (EDF EN), EDF Optimal Solution (EOS) qui travaillent en parallèle, respectivement sur la production d’énergies renouvelables, la recherche de solutions globales d’éco-efficacité, la gestion de l’énergie... >> (2) Une fois produite, l’électricité emprunte un réseau de lignes aériennes et souterraines comparables au réseau routier, avec ses autoroutes et ses voies secondaires.
EDF NATIONAL ET INTERNATIONAL
Ph. C. F.-B.
Chiffres clés 2012
Chantier de réhabilitation du barrage hydraulique de Breil-sur-Roya (Alpes-Maritimes).
1ER
producteur et fournisseur d'électricité en France et dans le monde
5E
producteur mondial d’énergie renouvelable
642,6
milliards de KWh produits, dont 84,7 % sans émission de gaz carbonique
39,3 Ph. EDF-E. Fradin
millions de clients dans le monde
72,7
milliards d'euros de chiffre d'affaires, dont 46,2 % hors de France
159 740
collaborateurs dans le monde
Ligne à haute tension.
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Ph. EDF-C. Helsly
Ph. C. F.-B.
Centrale nucléaire du Tricastin, dans la basse vallée du Rhône. Équipée de quatre réacteurs, elle a produit 22,5 milliards de kWh en 2011.
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Partenaires
>>
Un mix-énergétique diversifié et décarboné DF doit répondre à une demande croissante E d’énergie tout en respectant notre planète. Quelle est la vision du Groupe en terme de développement durable ?
Le développement durable est au cœur de notre stratégie, afin de parer aux risques climatiques et à la raréfaction des ressources. Pour répondre à l’accroissement de la demande d’électricité, EDF privilégie le mix-énergétique diversifié, et surtout décarboné, qui permet de produire en France une énergie à presque 100 % sans émission de gaz carbonique. Sur ce plan, la France est la nation par excellence de par le fait que le Groupe gère un parc nucléaire, mais aussi hydraulique très important, et qu’il développe des énergies renouvelables, dont les ambitions et les potentiels sont différenciés selon les régions. En région PACA, nous avons l’opportunité de tester un nouveau prototype d’éolien flottant parce que le territoire s’y prête et que l’éolien terrestre est compliqué à installer. Nous disposons aussi d’une énergie par excellence : le solaire.
P our le Groupe EDF, la non émission de CO , la lutte contre le changement climatique représentent donc des 2
enjeux majeurs ?
À ce propos, il est intéressant de dire qu’en France un zoom particulier est souvent fait sur cette énergie décarbonée : le nucléaire. En revanche, on laisse de côté des pays qui disent avoir une préoccupation environnementale et qui, par ailleurs, produisent de l’électricité avec des énergies carbonées, comme l’Allemagne avec ses centrales à charbon. Pour avoir fait des déplacements à Vienne ou à Copenhague, j’ai également constaté que d’autres nations ont les mêmes préoccupations à l’égard de l’environnement. Ce qui est peut-être vrai sur certains aspects, mais pas sur leur mix-énergétique qui se situe souvent entre 60 et 70 % carboné.
EDF EST LE CINQUIÈME PRODUCTEUR D’ÉNERGIE RENOUVELABLE SUR LA PLANÈTE, AVEC L’HYDRAULIQUE EN RÔLE MAJEUR >>
EDF RÉGION PROVENCE ALPES CÔTE D'AZUR Chiffres clés 2012
7,5
milliards de KWh produits annuellement, dont plus de 95 % d’énergie renouvelable, principalement hydraulique
1
PLUS DE
4 000 000
PRÈS DE
8000
de clients
collaborateurs sur différents sites
Ph. C. F.-B.
prototype d’éolienne flottante à axe vertical : une première mondiale
Située entre Fréjus et Grasse (Alpes-Maritimes), la retenue du barrage de Saint-Cassien stocke 60 millions de m3 d’eau sur une superficie de 430 hectares. La centrale dispose d’une puissance installée de 20 MW. Sa production annuelle correspond à la consommation d’une ville de 20 000 habitants.
Ph. EDF
LE DÉVELOPPEMENT DURABLE EST AU CŒUR DE NOTRE STRATÉGIE.
Ph. EDF
Prototype d’éolienne flottante piloté par EDF. L’ouverture d’une ferme avec treize machines est programmée au large de Fos-sur-Mer (Bouches-du-Rhône), à l’horizon 2017.
Barrage du Rizzanese, en Corse. À plein régime, il couvre un quart de l'électricité produite dans l’île tout en permettant de réduire l’activité des centrales thermiques, soit 60 000 tonnes de gaz carbonique rejetées en moins dans l’atmosphère chaque année.
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Partenaires
>>
D
L
Je pense que toutes les installations, ou presque, qui pouvaient être exploitées l’ont été en France.
L’efficacité énergétique fait partie d’une logique d’entreprise : à la fois se développer et assurer une mission de service public, même si elle génère une perte de chiffre d’affaires.
ans notre pays, la production d’énergies renouvelables est-elle en progression ? Pourquoi n’y a-t-il pas, par exemple, de construction de nouveaux barrages hydro-électriques ?
On peut encore imaginer la production de quelques mégawatts supplémentaires sur certains territoires comme celui de la Durance, en optimisant la production avec de nouvelles technologies. Le barrage du Rizzanese, a été inauguré en 2013 en Corse du Sud pour répondre à la problématique insulaire de renforcement de la sécurité énergétique.
’objectif, c’est consommations...
diminution
des
LES ÉCONOMIES D’ÉNERGIE PASSERONT PAR L’ÉVOLUTION DES COMPORTEMENTS ET LES NOUVELLES TECHNOLOGIES.
ans la construction d’un tel ouvrage, comment l’environnement naturel est-il pris en compte ?
Des études d’impact importantes ont été réalisées pour préserver la biodiversité.
Économie et transition énergétique E
une
En fait, nous avons toujours eu l’ambition d’accompagner nos clients pour diminuer leur facture, à la fois par des conseils pour mieux utiliser l’électricité au niveau de l’éclairage, du chauffage, par exemple, mais aussi par des solutions innovantes qui sont sources d’économies.
D
Pour EDF, ce respect de l’environnement au quotidien est majeur, en accord avec les riverains, les collectivités et des scientifiques. Il concerne l’ensemble de nos ouvrages lors de travaux de rénovation comme ceux réalisés sur la Durance.
donc
Avec les compteurs intelligents de demain, on pourra faire en sorte que le client maîtrise au mieux sa consommation parce qu’il disposera d’informations en temps réel. Le client va devenir conso-acteur, et tout cela fait partie des prémices d’une petite révolution sur le plan de la production et de la consommation d’énergie.
n France, y a-t-il une stratégie pour diminuer la part de l’énergie nucléaire ?
Je pense qu’il y a des modèles à réinventer, qui sont des équilibres entre l’existant et un nouveau modèle. Cette réflexion a été menée l’année dernière dans les régions avec le débat sur la transition énergétique.
Une décision gouvernementale vise les 50% de nucléaire à l’horizon 2025, le reste des besoins étant couvert par d’autres sources de production.
D
Mais compte tenu des enjeux en terme de non émission de gaz carbonique et de l’évolution croissante de la consommation d’énergie, à un moment donné la part de la production sera insuffisante pour répondre à la demande.
Dans ces domaines, les engagements du Groupe EDF concernent les enjeux énergétiques, le soutien aux sciences, à l'innovation et aux technologies.
Il faut donc faire des économies d’énergie qui passeront par l’évolution des comportements, mais aussi par les nouvelles technologies.
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’où la place de l’éducation, de la sensibilisation du grand public...
Des informations sont diffusées auprès des scolaires sur l’énergie et plus particulièrement sur la manière d’avoir un comportement adapté et pertinent pour réduire sa
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ÉNERGIE EFFICACE
Partenaires
CONSOMMER MOINS, MIEUX ET AUTREMENT La région Provence-Alpes-Côte d'Azur (PACA) est fragilisée au plan énergétique, car elle ne produit que 40 % de l’électricité qui est consommée (10 % dans l’est du territoire). « Il fallait agir », précise Laurence Boulin, directrice des relations extérieures, EDF PACA.
consommation. Cette sensibilisation touche aussi les personnes en situation de précarité pour lesquelles la facture énergétique représente un poids trop important. Cette pédagogie rassure, elle fait comprendre que, là encore, nous sommes en train de vivre une petite révolution et de quelle manière on peut en être acteur.
« Lancé en 2009, le Programme Énergie efficace vise à sensibiliser la population sur la maîtrise de la demande d’énergie et à développer les énergies renouvelables, le tout par le prisme de l’innovation. »
Pour le soutien aux sciences, différentes actions sont proposées au public : l’expédition scientifique TARA Océans (3), la Fête de la Nature, des expositions thématiques qui enrichissent l'éventail de nos contributions à faire connaître et préserver le vivant.
Cette stratégie de territoire est développée selon trois axes. • Augmenter la production locale La production électrique de la région PACA est à plus de 95 % issue de l’énergie renouvelable, essentiellement grâce au parc hydraulique. Le Groupe a procédé à la transformation de la centrale thermique de Martigues (Bouches-du-Rhône). Depuis 2012, L’alimentation est passée du fioul au gaz naturel, ce qui a permis d’augmenter sa capacité de production et de diminuer ses émissions de gaz carbonique.
>> (3) Cette expédition s’emploie à mesurer l'état des différents océans du Globe et l'impact du changement climatique sur la biodiversité planctonique.
• Maîtriser la demande d’électricité EDF accompagne les particuliers, collectivités et entreprises pour les aider à maîtriser leurs demandes énergétiques : primes de rénovation thermique des foyers, récupération des calories des eaux usées en sortie de stations d’épuration...
Ph. J. Guillaume
• Développer les énergies renouvelables Le Groupe soutient un projet innovant d’éolienne flottante (2MW/unité). Il a mis en service la centrale hydro-électrique de Manosque qui alimente 2700 habitants. Le biogaz et le bois-énergie sont parties intégrantes de ce programme de développement. « L’objectif 2015 d’ Énergie Efficace, c’est d'économiser l'équivalent de la consommation d'une ville de 300 000 habitants comme Aix-en-Provence, soit 1,5 million de KWh. C'est un chantier ambitieux et innovant auquel s'attèle EDF en région PACA », commente Laurence Boulin.
Ph. EDF
Anne-Marie Colombier et Laurence Boulin, directrice des relations extérieures.
Centrale thermique de Martigues. La Lettre d'information de l'Institut océanographique Paul Ricard - N°13 - 2014
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Ph. EDF-W. Valéry
EDF LAB, centre de recherche et développement, ouvrira ses portes en 2015 à Paris-Saclay (Essone).
>>
D
e quels moyens EDF dispose-t-il pour conduire sa politique d’innovation ? EDF dispose d’un Centre de recherche et développement à Clamart. Un nouveau plateau emblématique de l’innovation technologique sera bientôt implanté à Paris-Saclay (Essone). Environ 2000 personnes se consacrent aux technologies de demain sur le plan énergétique, dans des domaines tels que le stockage d’énergie de batteries, des vitrages qui pourraient emmagasiner la chaleur à l’extérieur et être source de chauffage à l’intérieur d’un bâtiment... Par ailleurs, le Centre de recherche et développement des Renardières, à Écuelles (Seine-et-Marne), accompagne l’évolution des systèmes électriques actuels vers les smart grids (4), futurs réseaux de distribution d’électricité intelligents. À cet effet, sur la plate-forme expérimentale Concept Grid, EDF a reproduit un lotissement composé de cinq petites maisons et d’un réseau de distribution complet. L’ensemble permet de tester dans les conditions du réel et en conditions perturbées des équipements actuels et futurs : compteurs intelligents, appareils électroménagers pilotables à distance, pompes à chaleur réversibles, micro-éoliennes, panneaux photovoltaïques, bornes de recharge de véhicules électriques, solutions de stockage…, en intégrant des sources de production d’énergie renouvelable (éolien et solaire).
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Engagement sociétal O
n connaît les engagements du Groupe EDF dans la préservation et la valorisation du patrimoine naturel. L’étude de la calanque de Podestat entre-t-elle dans ce cadre et pourquoi avoir confié cette recherche à l’Institut océanographique Paul Ricard ? Je pense qu’il faut saisir les opportunités en fonction du contexte local et des relations qui sont installées depuis quelques années entre l’entreprise et des acteurs externes du territoire. À un moment donné, les deux partenaires souhaitent aller un plus loin dans leur histoire commune. C’est le cas entre EDF et l’Institut océanographique Paul Ricard. Avec sa présidente, Patricia Ricard, nous avons engagé dans le passé des actions en faveur de jeunes des quartiers défavorisés de Marseille, que nous avons amenés par bus entiers sur l’île des Embiez pour les sensibiliser à la protection de la mer avec des conférences, projections de films...
(4) Les smart grids sont des réseaux de distribution d’électricité intelligents qui utilisent des technologies informatiques de manière à optimiser la production, la distribution, la consommation et améliorer l'efficacité énergétique de l'ensemble. Ils constituent l'une des réponses technologiques à l'objectif des « 3 x 20 » du Paquet Énergie Climat 2020 de l'Union européenne : 20 % d'énergies renouvelables, 20 % d'économies d'énergie et 20 % de réduction des émissions de gaz à effet de serre.
N°13 - 2014 - La Lettre d'information de l'Institut océanographique Paul Ricard
Aujourd’hui, EDF qui est propriétaire de la calanque de Podestat, dans le Parc national des Calanques, poursuit son partenariat avec l’Institut océanographique Paul Ricard sur le plan de la recherche. Depuis 2012, des scientifiques assurent un suivi écologique de ce site exceptionnel.
LE PARTENARIAT AVEC L’INSTITUT OCÉANOGRAPHIQUE PAUL RICARD ILLUSTRE BIEN LA PART PRISE PAR LE GROUPE EDF AU RESPECT DE LA BIODIVERSITÉ.
L’intérêt est manifeste : située à l'ouest de l'émissaire de Cortiou, la calanque de Podestat peut constituer un modèle d'étude des modifications de la biodiversité liées aux agressions de l’activité humaine, mais aussi au changement du climat et de statut de protection de cette zone (5). En fait, ce partenariat emblématique du territoire avec l’Institut océanographique Paul Ricard va apporter au Parc national des Calanques une contribution scientifique à la connaissance de ce site marin remarquable. Il illustre bien la part prise par le Groupe EDF au respect de la biodiversité. Propos recueillis par Christian Frasson-Botton - 2014 (5) Cette zone a intégré le Parc national des Calanques à sa création en 2012.
Ph. C. F.-B.
Ph. P. Lelong
Ph. P. Lelong
SUIVI ÉCOLOGIQUE DE LA CALANQUE DE PODESTAT
La calanque de Podestat est un laboratoire naturel d’observation du milieu marin. Pour EDF, les scientifiques de l’Institut océanographique Paul Ricard y assurent des campagnes de suivi écologique : cartographie, inventaire des habitats, de la faune et de la flore.
La sole Solea solea, observée sur le fond de la calanque, mesure jusqu'à 60 cm de long. Elle vit sur les fonds sableux, jusqu’à 200 mètres de profondeur.
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// ASSOCIATION
Partenaires
Une parité Essenti’Elles A
Ph. DR
u terme de notre entretien, Anne-Marie Colombier a souhaité aborder « un sujet qui lui tient particulièrement à cœur, selon ses propres termes. Il y a sept ans, j’ai créé un réseau de femmes cadres d’EDF en région Méditerranée qui réunit aujourd’hui plus de 200 adhérentes. »
« L’objectif du réseau Essenti’Elles, c’est de voir comment aider à la promotion et à l’évolution professionnelle de ces femmes venues d’horizons divers : commercial, production, ingénierie nucléaire..., mais aussi de voir quels sont les freins rencontrés dans certains métiers techniques. Ph. C. F.-B
Certes, une femme vient d’être nommée directrice de la centrale nucléaire du Tricastin, ce qui veut dire que l’on progresse, mais je pense qu’il est possible de mieux faire. Aujourd’hui, mon vœu serait que la parité soit véritablement une réalité : ne pas être montrée parce que l’on est une femme et pouvoir arriver à un poste important de par sa compétence et son talent. »
LA SOLIDARITÉ COMME PRIORITÉ L’action de la Fondation EDF illustre les valeurs de l’entreprise liée au service public, l’intérêt général, la proximité et le maillage du territoire. Elle comprend : . l’inclusion sociale : participer à l’insertion sociale des jeunes et l’éducation, promouvoir l’égalité et la mixité, développer l’accès à la culture pour tous… . l’intervention humanitaire : sachant qu’un quart de la population mondiale n’a pas accès à l’électricité, faciliter l’accès à certains biens essentiels comme la santé (électrification de dispensaires), l’éducation (écoles), la sécurité (quartiers, favelas, bidonvilles). . l’autonomie : encourager les projets qui favorisent l’autonomie, en soutenant des réalisations innovantes en matière de recherche médicale.
Ph. EDF
Essenti’Elles est maillé avec d’autres réseaux féminins du territoire. Il est mobilisé pour l’orientation, l’insertion et la promotion des femmes du monde social et économique local, au travers de différentes actions.
FONDATION EDF
Ph. EDF
La Fondation EDF soutient L'école de la deuxième chance de Marseille qui assure, par l'éducation et la formation, l'insertion professionnelle et sociale de jeunes de 18 à 25 ans, sortis du système scolaire. Ici, les lauréats et leurs parrains.
Étape marseillaise du Tour de France de la Charte de la Diversité, le 14 novembre 2013, en préfecture de Région PACA. Elle fait suite à la signature de cette Charte par Philippe de Gibon, président de C3 PACA. De g. à dr. : Fella Imalhayene, secrétaire générale de la Charte de la Diversité ; Philippe de Gibon ; Annaik Juhuette-Jouenne, directrice des Centres de Relation clients particuliers Méditerranée, EDF ; Nathalie Alexandre, directrice Coordination interne et RSE, EDF.
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N°13 - 2014 - La Lettre d'information de l'Institut océanographique Paul Ricard
// ASSOCIATION
Vision
Yvan Martin
« Surveiller, analyser, agir resteront les maîtres-mots de notre démarche. » À notre demande, et pour compléter l’information parue dans la dernière Lettre d’information (1), Yvan Martin, l’ancien directeur de la Recherche de l’Institut océanographique Paul Ricard, exprime avec un certain recul quelle a été sa vision tout au long de ses quarante ans d’activité.
BEAUCOUP D’ESPOIRS ET DES INTERROGATIONS...
y
van Martin, lorsque vous intégrez la Fondation scientifique Ricard, quel était le contexte de la recherche dans ce laboratoire, et plus généralement, en France ?
Le hasard a fait que l’installation de l’équipe d’apprentis-chercheurs (2) constituée par Nardo Vicente sur l’île des Embiez, à partir de 1972, corresponde avec la mise en place d’un programme national de recherche océanographique baptisé Ecotron, un projet ambitieux portant sur le contrôle de la production marine, initié par le Centre national pour l’exploitation des océans (CNEXO) devenu plus tard l’Institut français de recherche pour l’exploitation de la mer (Ifremer).
Ph. V. Tollard
Nous avions un terrain expérimental en milieu littoral, des laboratoires à développer, le soutien des initiateurs du projet : les Prs Lucien Laubier, Jean-Marie Pérès…, beaucoup d’enthousiasme. Bien entendu, les thèmes abordés étaient ceux pour lesquels il y avait à la fois beaucoup d’espoirs mais aussi d’interrogations à l’époque – aquaculture, pollutions marines –, avec cependant, pour nous, des axes forts dans les domaines de l’écophysiologie des mollusques bivalves (les coquillages) et de la microbiologie marine, discipline encore balbutiante.
Ph. IOPR (1980)
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Aux côtés de Jacqueline Auriol, première femme française pilote d’essai (1951), et de l’explorateur polaire Paul-Émile Victor, Yvan Martin et Pierre Escoubet (de g. à dr.), les premiers chercheurs, avec Claude Lucain, de l’équipe scientifique constituée par le Pr. Vicente.
// ASSOCIATION
Carnet
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Q
uelle était votre réflexion sur le devenir de vos travaux ? Simplement, nos compétences ont permis de conduire différents projets d’études, aux Embiez et bien au-delà, en matière d’aquaculture, mais surtout sur la qualité des eaux littorales, thème devenu pour nous un axe porteur, notamment avec l’Ifremer et surtout avec la société Elf Aquitaine. Ces préoccupations environnementales se sont progressivement élargies avec des recherches sur la biodiversité, sa gestion, voire sa réhabilitation, avec l’appui d’organismes scientifiques, des collectivités territoriales et des catégories socio-professionnelles concernées. Ces programmes sont d’ailleurs toujours d’actualité : suivi des populations de mérous, de la diversité des poissons, des peuplements d’intérêt écologique en zones Natura 2000, des populations de nacres, d’oursins, essais de repeuplement et conséquences…
A
lors que l’Institut fêtait ses 30 ans, vous définissiez dans un article d’Océanorama (n° 26) de nouvelles pistes pour l’avenir de la recherche. S’inscrivaient-elles dans une continuité cohérente de gestion et de préservation de la mer ? Aujourd’hui, comment se situent les travaux de l’Institut par rapport à votre vision de l’époque ?
Il s’agit d’une part des coopérations mises en place avec différentes équipes, notamment avec le Laboratoire de biologie moléculaire marine (EB2M) de l’Université de Toulon-Var qui nous permet d’accéder à des technologies modernes, utilisées en particulier par Sylvain Couvray dans le cadre d’une thèse sur l’oursin comestible de Méditerranée. Il s’agit, d’autre part, du hall polyvalent d’aquaculture expérimentale, un outil sans équivalent, dépourvu de préoccupations commerciales, qui pourrait effectivement contribuer dans certaines conditions à la sauvegarde d’espèces menacées, ainsi que le suggèrent les essais réalisés par notre équipe sur la grande nacre, l’hippocampe, l’oursin… Il s’agit enfin de la compétence développée par nos chercheurs dans ces différents domaines et de l’enthousiasme qui les caractérise, vertu cardinale selon le commandant Philippe Tailliez (3) ! Quoi qu’il en soit, surveiller, analyser, agir resteront les maîtres-mots de notre démarche. (1) N° 12/2013 (2) D’abord Yvan Martin et Claude Lucain, rapidement rejoints par Pierre Escoubet, puis Alain Riva, et enfin Patrick Lelong, ndlr. (3) Pionnier de la plongée sous-marine, avec Jacques-Yves Cousteau et Frédéric Dumas, les célèbres Mousquemer et, par ailleurs, administrateur de l’Institut océanographique Paul Ricard, ndlr.
Cette évolution n’est pas due au hasard. En fait, tous les travaux s’inscrivent dans une stratégie déjà esquissée dès 1996, dans cet article d’Océanorama. Je cite : « ... C’est sur le plan de la qualité du milieu marin et de la diversité des peuplements que l’Institut pourrait jouer un rôle par la surveillance… et contribuer à améliorer la biodiversité locale… par la production de juvéniles de différentes espèces à des fins de repeuplement… » Ph. DR
Ce que nous avions prévu, il y aura bientôt 20 ans, a été progressivement mis en place ! DES ATOUTS PORTEURS D’AVENIR
G
lobalement, la recherche a donc rempli les attentes que vous en aviez ? Quelques regrets tout de même ? De nouvelles pistes pour l’avenir ? Des regrets ? Non, car le bilan me paraît très positif compte tenu de la taille de notre organisme et de nos moyens. Quant à la suite, nous avons des atouts porteurs d’avenir.
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Extrait du bulletin n°1 (1974) de l’ Observatoire de la mer, qui informe de la soutenance de la première thèse réalisée au sein de la Fondation scientifique Ricard. De g. à dr. sur la photo : les membres du jury, les Prs Albert Lucas, Jean Giudicelli, Nardo Vicente, et les deux doctorants, Claude Lucain et Yvan Martin. Ce dernier obtiendra son doctorat d’État en 1979.
Ph. IOPR
Ph. IOPR
Le fondateur de l’Institut océanographique, Paul Ricard, s’informait régulièrement sur les travaux en cours. De g. à dr., Paul Ricard, Patrick Lelong, Alain Riva et Yvan Martin.
Ph. IOPR
Réunion scientifique - De dr. à g., Patrick Lelong, Yvan Martin, Jean-Luc Bonnefont, l’actuel directeur de la Recherche de l’Institut océanographique Paul Ricard, le Pr. Nardo Vicente, responsable scientifique, et une étudiante ERASMUS, Sheila Carmona, dans les années 2000.
Ph. P. Lelong
Dans le cadre d’une expertise sur la qualité de l’eau, Yvan Martin analyse la diversité phytoplanctonique à l’aide d’un microscope inversé.
« Contribuer dans certaines conditions à la sauvegarde d’espèces menacées, ainsi que le suggèrent les essais réalisés par notre équipe sur la grande nacre, l’hippocampe, l’oursin… » Yvan Martin.
N°13 - 2014
VISITE PRIVÉE LE PRINCE ALBERT II A ÉTÉ ACCUEILLI LE 22 AVRIL 2014, AUX EMBIEZ PAR L’ÉQUIPE DE L’INSTITUT OCÉANOGRAPHIQUE PAUL RICARD. IL S’EST INFORMÉ SUR LES RECHERCHES EN COURS ET A ACCEPTÉ DE REJOINDRE LE COMITÉ D’HONNEUR DE L’ASSOCIATION.
Le Prince Albert II de Monaco aux Embiez À l’issue de la visite, le Prince a souligné combien le travail qui a été fait par l’Institut océanographique Paul Ricard depuis les années 1970 « est tout à fait remarquable au point de vue de la recherche, (...) mais aussi en matière d’innovations. Cette visite, a-t-il conclu, est l’occasion de saluer le travail tout à fait extraordinaire qui a été accompli par la famille Ricard et tous ses collaborateurs. » Pour Patricia Ricard, présidente de l’Institut océanographique Paul Ricard, « cette visite constitue une belle reconnaissance du travail réalisé par les scientifiques pour connaître et protéger la mer ». Les travaux communs des deux organismes s’inscrivent dans la durée et concernent notamment l’inventaire de certaines espèces de la Réserve sous-marine du Larvotto (mérou et grande nacre).
Le Prince Albert II de Monaco et Patricia Ricard, présidente de l’Institut océanographique Paul Ricard.
Le Pr. Nardo Vicente, responsable scientifique de l’Institut océanographique Paul Ricard, est membre de l’Association Monégasque pour la Protection de la Nature (AMPN) depuis l’origine : « Monaco fédère depuis 40 ans des recherches avec les principaux laboratoires de la région et en particulier avec notre Institut. C’est un phare de la Méditerranée qui fait le lien entre les deux bassins depuis les travaux du pionnier qu’était Albert Ier, Prince océanographe. »
Reportage photos : Lionel Miard
www.institut-paul-ricard.org
Visite de l’écloserie expérimentale de l’Institut océanographique Paul Ricard. Autour du Prince Albert II de Monaco, de g. à dr. : Robert Calcagno, directeur de l’Institut océanographique, Fondation Albert Ier, de Monaco ; Laurent Soler, aide de Camp du Prince ; Pr. Nardo Vicente, responsable scientifique de l’Institut océanographique Paul Ricard ; Philippe Aublanc, responsable de l’écloserie ; Patricia Ricard.