OCÉANORAMA fondation océanographique
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Cage immergeable de la ferme marine "Aquavar"
• ADMINISTRATION ET PUBLICATIONS: 81, BD ANATOLE-DE-LA-FORGE - 13014 MARSEILLE - TÉl. : 91.98.12.74 ET 91.98.91.45 • AQUARIUMS ET STATION MARINE : ILE DES EMBIEZ - LE BRUSC - 83140 SIX-FOURS-LES PLAGES - TÉl. : 94.34.02.49
ÉDITORIAL • La Fondation océanographique Ricard est une association sans but lucratif. Sa revue semestrielle "Océanorama" s'adresse aux lecteurs curieux d 'océanographie biologique et physique , d'archéologie, d'histoire. Elle publie également des informations sur les activités de la Fondation. • The "Fondation océanographique Ricard " is a non-profit making association. Its half-yearly revue "Océanorama " appeals to readers who are interested in biological and physical oceanography, archaelogy and history. It publishes as weil information on the "Fondation " activities .
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Enjeux économiques et sociaux, par Jean-Pierre Peyret
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Lilliput du sable - Un interminable labyrinthe grouillant de vie , par Claude Poizat
LA MER À DÉCOUVRIR Violets de Provence - Ils en voient de toutes les couleurs, par Jean-Marie Pérés, Marie-Berthe Régis
TRIBUNE
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Bernard C!avel - L'aventure , la révolte du quotidien , propos recueillis par Christian Frasson Fiches biologiques: La Grande nacre Pinna nobilis, par Nardo Vicente , et l'Apogon , par Patrick Lelong
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Coquillages modéles - Peut-être une voie 'n ouvelle pour la conchyliculture et une meilleure connaissance du vivant, par Stephen Baghdiguian
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• Die "Fondation océanographique Ricard " ist eine Vereinigung oh ne Gewinnalesicht. Ihre halbjahrig Zeitschrift "Océanorama", wendet sich an die neugierigen Leser, weil es ozeanische Biologie oder Physik, und Altertumskunde und Geschichtswissenschaft gibt. Sie publiziert auch Auskumft bezüglich die Activitaten der Errichtung. ~..r- ~~I
Fermes marines - Elles prennent le large , par C. Frasson
MER FRAGILE Alaska - Potion magique pour bactéries anti-marées noires, par Alain Ladousse
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Carthage - Les coquillages racontent. .. par Jeanne Zaouali
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• La "Fondation océanographique Ricard " es una asociaci6n sin finalidazd lucrativa. Su revista semestral "Océanorama" se dirige a los lectores curiosos de oceanografia biologica y fisica, de arqueologia, de historia. Publica tambien informaci6nes sobre las actividades de la Fundaci6n .
Les illustrations et textes publiés engagent la seule responsabilité de leurs auteurs.
DIRECTION DE LA PUBLICATION: Jean-Pierre Peyret • RÉDACTION EN CHEF ET MISE EN PAGE : Christian Frasson , Christine Ségui • PHOTOCOMPOSITION: André Achard (Marseille) • PHOTOGRAVURE: S.P.P. (Marseille) • IMPRESSION: Imprimerie Ricard (Marseille) • DÉPOT LÉGAL : février 1990.
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Enjeux économiques et sociaux par Jean-Pierre Peyret, président
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N Alaska, le produit anti-marée noire mis au point par Elf Aquitaine, avec le concours des scientifiques de notre Fondation, a permis d'enrayer la pollution causée par l'échouage d'un pétrolier. A Saint-Raphaël, sur la côte méditerranéenne, les premiers poissons, produits par la ferme marine "Aquavar'; viennent d'être exportés vers l'Italie. Un nouveau cycle d'élevage est entamé. Plusieurs dizaines de milliers d'alevins de loups issus de l'écloserie-nurserie des Embiez seront mis en cages avant l'été. Nos chercheurs sont également à pied d'œuvre au Maroc. Leur mission? Etablir une sorte d'état des lieux du milieu marin, à l'emplacement des futurs rejets d'une centrale nucléaire en projet. Chers amis lecteurs, si j'évoque ces travaux parmi bien d'autres, c'est d'abord pour vous inviter à lire les articles qui leur sont consacrés dans ce numéro d' "Océanorama ': Ils me permettent aussi de situer nos recherches qui sont en constante évolution. Commercialiser un produit de lutte contre les marées noires ou produire des poissons pour les vendre, ce n'est pas notre métier. Ce n'est pas notre vocation. Nos spécialistes interviennent à titre d'experts, de conseils sur des programmes scientifiques définis par contrats ou conventions. Nos partenaires sont des entreprises, des organismes nationaux ou internationaux: Ifremer, Communautés européennes, Organisation mondiale de la santé ... Quant aux thèmes de recherche, je souhaite qu'ils privilégient les domaines d'applications. Nous avons les pieds sur terre. Les scientifiques ne sont pas des professeurs Nimbus, perdus dans les nuages du savoir. Ils communiquent, coopèrent. Ils sont en prise directe avec le quotidien. Pour répondre à des besoins, à des objectifs économiques et sociaux. Il existe actuellement un extraordinaire courant de transferts technologiques. Comment éviter de passer à côté? De ne pas y être impliqué? En travaillant autrement avec les industriels, avec les décideurs. En sachant "se vendre", savoir et compétences réunis. Un laboratoire se gère aujourd'hui comme une entreprise. Avec des impératifs de rentabilité, avec des investissements à court et long terme, une valorisation de son image auprès du public ... C'est en tout cas dans cet esprit que nous abordons la dernière décennie de ce siècle . • « OCÉANORAMA » N ° 14 - 1990
Lilliput du sable par Claude Poizat Centre d 'études des ressources animales marines (Marseille)
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Sous celte loupe posée sur une plage de l'île des Embiez (Var), les curieux habitants (grossis 25 fois) d'un monde oublié (Ph. C.F. et A.R.).
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Ils vivent de préférence dans le sable ou le gravier exposés aux courants marins et aux vagues qui leur assurent oxygène et nourriture. Ils s'enfoncent dans le sable pour échapper aux tempêtes ou se protéger de la lumière; c'est pendant la nuit qu'ils reviennent à la surface pour y brouter algues et détritus. Ils produisent des larves dont le développement rapide s'effectue uniquement dans l'épaisseur du sable. Tout à la fois mâle et femelle, ils échangent, cependant, leurs spermatozoïdes à coups de banderilles. FONDATION OCÉANOGRAPHIQUE RICARD
LA MER A DÉCO UVRIR t-
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FORGOTTEN LILLIPUT OF THE SAND
O food. sand gives great
They thrive besl in limited coastal areas of sand and grave/, exposed to the tides and waves which pro vide them with oxygen and The life of these animaIs in the cracks of the and be/onging to various zoological groups, aIl of them a curious wormlike shape with a ability to change in form.
An endless labyrinth They creep down through the cracks in the sand to get .she/ter from storms and high tides and to protect themse/ves from the direct sunlight; during the night they creep back to the surface to feed from the grains of green or blue algae, dia toms, bacterial colonies or detritus. They produce photophobie larvae which develop best in the dark interstices ensuring the survival of poor populations which have settIed in very confined coastal sandy biotopes. However, carrying both male and fema/e genital glands, a few interstilial gastropods exchange their spermatozoa by means of " banderillas" (ca lied "spermatophores") fixed on the tegument of animaIs awaiting fertilizalion (cutaneous). A few interstitial Caecid Prosobranch present different stages of unrivalled growth features recalling the different stages of a rocket... These interstitial organisms and particularly the Gastropods can be used as indicators of cIean unpolluted coastal areas as weIl as for bio-essays to test toxicity of chemicals in the marine environment in vitro.
Tels sont quelques-uns des caractères des habitants microscopiques de la faune interstitielle : un monde oublié, peuplé de "petits monstres " capables de se déplacer dans le labyrinthe des espaces laissés libres entre les grains de sable. En effet, il ne peut exister de faune interstitielle que dans la mesure où la circulation de l 'eau et des organ ismes est possible entre les grains de sable . Les sables obstrués par des particules fines (argiles, limons ...) ou bien les sables constitués de grains de toutes tai lles n 'hébergent qu ' une faune pauvre car le milieu est devenu défavorable , invivable. Il existe en réalité bien des catégories de sable en fonction de la taille des grains. Celle-ci peut varier de cent millièmes de millimètre pour les sables fins jusqu 'à deux millimè-
« OCÉANORA M A» N° 14 - 1990
Un interminable labyrinthe grouillant de vie tres pour les sables très grossiers . Au-dessus de cette tai ll e et jusqu 'à quatre millimètres, ce sont les graviers , lesquels avec les sables très grossiers ont des interstices particulièrement vastes , très propices à la faune et à la flore. En Méditerranée , de tels sédiments sont fréquents dans les petits fonds côtiers , dans les herbiers de Posidonie ou à
leur proximité. C'est le cas à l'île des Embiez (Var) où cette faune est très abondante et variée. Dans les mers à marée (Manche , Atlantique ... ), les sables et grav iers peuvent se rencontrer dans la zone de balancement de la marée et également à plus grande profondeur, jusqu 'à 80 m, à Roscoff, par exemple. ~
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LA MER A DÉCOUVRIR
~ ~ La situation de la faune dans l 'épaisseur du sable (ce que l 'on appelle la distribution verticale) est commandée par des facteurs chimiques et physiques tels que l'oxygène et la lumière. Si les interstices sableux sont obstrués , la pénétration de l'oxygène et de la lumière vers la profondeur est perturbée .
LE BENTHOS C'est l'ensemble des animaux et des végétaux qui vivent sur le fond et à proximité immédiate de celui-ci, qu 'il soit meuble (sables, vases.. .) ou dur (rochers). Le macrobenthos est constitué par des organismes de longueur supérieure ou égale à un millimètre tandis que le microbenthos est représenté par des organismes de longueur inférieure à 50 micron s (bactéries, diatomées .. .). Le méïobenthos regroupe des organismes de taille intermédiaire ; il est représenté par des végétaux (méïofIore) et des ani-' maux (méïofaune). Cette notion, liée par définition à la taille, ne doit pas être confondue avec le Mesopsammon ou faune interstitielle. En effet, les organismes interstitiels, quelle que soit leur taille (jusqu'à cinq millimètres), sont définis par leur forme, leur comportement, leur physiologie et biologie, adaptés aux espaces entre les grains de sable. De plus, les animaux se localisent en fonction de leur aptitude à se nourrir de micro-organismes (bactéries, algues bleues ...) qui dépendent, eux-mêmes , de la pénétration de la lumière dans les interstices. Il faut y ajouter leur tolérance à des conditions anaérobies , à savoir l'absence d'oxygène . Les espèces qui ne sont pas affectées par ce manque sont les plus adaptées à des migrations entre la surface et les couches profondes. D'autres adaptations très particulières de ces organismes sont remarquables . Les organismes de petites tailles (inférieures à un millimètre) , constitués d'un nombre réduit de cellules , sont prédominants . Allon gés, souvent capables de se déformer considérablement, les annéli-
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des, némertes et autres opisthobranches se faufilent dans les plus fins étranglements du sable, sans en déplacer les grains . On trouve aussi une abondance d 'espèces plates (opisthobranches , turbellariés ... ) qui s 'enroulent autour des grains de sable. Elles progressent à la façon d 'un spéléologue franchissant un siphon. Mais il existe des formes plus rigides , certaines sont dotées d 'une cuticule , sorte de squelette externe, et même d 'une coquille . D'autres présentent des organes adhésifs ou des glandes qui fabriquent une sorte de colle (mucus) . Ils leur permettent de se fixer aux grains de sable pour ne pas être entraînés par les courants . Des espèces (opisthobranches, annélides ... ) s 'enferment même dans de véritables cocons formés de grains agglutinés par du mucus. Il existe bien d'autres adaptations , en particulier sur le plan de la reproduction . Toutes augmentent les chances de fécondation et de développement chez ces espèces de très petites tailles qui produisent . un nombre limité d 'œufs . S'y ajoutent l'absence de stades planctoniques lors du développement larvaire, la non-coloration du corps de l 'animal. Chez ce.rtaines espèces les yeux dégénèrent pour se réduire à des taches au niveau de la tête :
parfois , ils ont totalement disparu au fil du temps , du fait de la vie à l'obscurité .
Des migrations Sur les plages de sable , les populations d 'animaux interstitiels sont en perpétuel mouvement. C'est ce que montrent d 'ailleurs les variations importantes du nombre d 'animaux récoltés , d'une heure à l'autre , d 'un jour à l'autre, d 'une année à l'autre ... Ceux-ci se retrou vent tantôt concentrés à la surface du substrat, tantôt dans les couches profondes , tantôt disséminés dans toute son ' épaisseur. Ce qui peut être interprété par d ' incessantes migrations verticales (voir schéma
ci-dessous). Ces déplacements sont provoqués par les variations perpétuelles des conditions de vie: agitation de l ' eau , salinité, oxygénation , température ... Se rajoutent des variations dues à l 'augmentation ou à la diminution naturelle des populations par reproduction et mort des organismes . On ne récolte que peu d'animaux en hiver, un peu plus au printemps , un maximum en été ; puis il y a déclin du peuplement à l ' automne . Comment expliquer cette inégalité des récoltes d 'une saison à l'autre ? ~
D'UNE SAISON A L'AUTRE ... La faune interstiti elle (en vert) réa git par des m igrations entre la surface et les couches profond es de sabl e, en f onction de conditions de vie variables
Pleine eau
PRINTEMPS
ÉTÉ
AUTOMNE
HIVER
Sédiment plus fin , plus pauvre en oxygène
FON DATIO N OCÉANOGRA PHIQ UE RICA RD
LILLIPUT DU SABLE
DES GROUPES DIFFÉRENTS, UN MÊME PROFIL
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Bien qu'appartenant à des groupes zoologiques différents, les organismes interstitiels se rapprochent presque tous du même profil : le ver. Généralement, les groupes les plus fournis sont les nématodes et les copépodes. Suivent les annélides, les ostracodes, les turbellariés ...
Les graviers <il forment des Interstices larges très propices à la faune et à la flore. @ et @ Deux types de vers annelés (Annélides polychètes). Chaque anneau du corps est pourvu de soles locomotrices (longueur comprise en 1,5 et 3 mm). Limaces de mer @ Emb/eton/a pulchra (environ 1 mm en mouvement). Au niveau de la tête (haut de la photographie), sont visibles deux tentacules tactiles et deux taches oculaires. De chaque côté du corps, une rangée de papilles à fonction respiratoire (coloration artificielle au rouge neutre). @ Petits crustacés copépodes (environ 600 microns) très difficiles à saisir sous l'objectif car Ils sont en perpétuel mouvement. .
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LA MER A DÉCOUVRIR
une position extrême. Le manque d ' oxygène et même la quasiasphyxie des interstices les conduit de la surface du sable à la surface de l'eau . Ils y rampent alors assez curieusement , le ventre en l'air accroché à une pellicule de mucus servant de flotteur. Autre aspect insolite, ces organismes se cachent à l'intérieur de coquilles vides ou sur la face inférieure de certaines d'entre elles pour échapper à la lumière directe.
A coups de stylets
Halacarien, sorte de petite araignée d'un millimétre environ (d'après Bartsch, 1986).
~~ Pendant l' hiver la mer est agitée et froide; par conséquent, l'oxygène est abondant dans l'eau interstitielle qui circule mieux dans la profondeur du sable devenu plus grossier, donc plus poreux : la couche sableuse superficielle , bien oxygénée, augmente d 'épaisseur et les gastéropodes et autres organismes s'y enfoncent pour échapper aux turbulences qui risquent de les entraîner hors de leur milieu (biotope). Inversement, à l'approche de l'été, la mer devient plus calme et plus chaude, l'oxygène se raréfie dans l'eau interstitielle tandis que le sable s'affine et que les interstices se colmatent. Les gastéropodes reviennent donc progressivement vers la surface pour échapper à l'asphyxie . D'autres migrations à périodicité journalière ont été mises en évidence chez les opisthobranches. Elles se traduisent par des fluctuations du nombre d 'animaux capturés à la surface du sable entre le jour et la nuit. Pendant la journée, les organismes s 'enfoncent dans le sable pour s'abriter de la lumière. Ils reviennent à la surface la nuit venue pour se nourrir et se reproduire. Dans des cas particuliers de vie en aquarium, les migrations verticales des opisthobranches peuvent amener les animaux dans
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Les espèces interstitielles sont de très petites dimensions, donc le nombre d'œufs est nécessairement limité. Par conséquent, leur existence impose que la fécondation et le développement des œufs soient mieux assurés que chez les espèces plus grosses dont les gamètes (ovules et spermatozoïdes) innom-
« Le jour,
les animaux s'enfoncent dans le sable pour s'abriter de la lumière. » brables , parfois plusieurs millions , sont déchargés en eau libre. Effectivement, chez ces petites espèces , il y a transfert direct de sperme du mâle vers la femelle . Chez les polychètes , par exemple, le mâle attache un petit sac rempli de spermatozoïdes (spermatophore) sur le corps de la femelle ; les spermatozoïdes pénètrent alors secondairement à l'i ntérieur de la femelle pour y féconder l'ovule. Ou encore le mâle perfore la paroi du corps de la femelle , soit mécaniquement à l'aide d 'un stylet, soit .
COMME LES ÉTAGES D'UNE FUSÉE ...
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Certaines espèces se distinguent par le caractère très insolite de leur croissance: c'est le cas des prosobranches caecidae qui grandissent à la faveur de trois étapes ("stades de Fo/in ") matérialisées par trois coquilles de taille croissante qui se succèdent dans le temps et dans l'espace. Au début du développement, le jeune Caecum vit à l'intérieur d 'une
petite coquille de quelques dizaines de microns, appelée protoconque. C'est le stade 1 de Folin, avec ou sans prolongement. Puis, l'individu s'installe peu à peu dans une coquille plus grande qui fait suite au prolongement de la première. C'est le stade 2. Enfin, au stade 3, l'organisme prend place dans sa coquille définitive. Dans la plupart des cas, les coquilles successives sont abandonnées au cours de la croissance , à la manière des étages inférieurs d'une fusée en cours d 'ascension . Les stades 2 et 3 sont dotés d'un septum à la partie postérieure. Un opercule mobile, attaché au pied de l'animal, obstrue l'orifiçe antérieur lorsque l'animaI est rétracté dans sa coquille . •
Dans le haut de la page 7, Caecum subannulatum au stade 3 (adulte) enfermé dans sa coquille. Sa longueur est de 1,5 mm environ. On distingue l 'opercule (à g.) qui obstrue la partie antérieure de la coquille, le septum, à droite. Le même animal (haut de la page 4) est sorti de sa coquille et 1/ est en mouvement, tentacules et mufles dirigés vers l'avant, les deux yeux noirs bien visibles (Ph. C. Poizat).
FONDATION OCÉANOGRAPHIQUE RICARD
LILLIPUT DU SABLE
chimiquement (histolyse) et introduit son sperme dans la plaie ainsi formée . La durée de vie des espèces interstitielles est très variable: pour beaucoup d'entre elles, deux à quatre générations par an, avec un cycle de vie de seulement un mois. Toutefois , deux opisthobranches présents en Europe occidentale (Philine catena et Embletonia pulchra) sont hermaphrodites et peuvent vivre plus d'une année , avec une seule période de reproduction: l'été ou l'automne. L'opisthobranche Hedylopsis spiculifera, égaIement hermaphrodite et annuel , n'a qu 'une seule génération par an , du printemps à l'automne. Deux opisthobranches à sexe séparé (Pontohedyle milaschewitschii et Unela glandulifera) vivent de sept à huit mois . Ils sont dotés de deux générations par an: au printemps et à l'automne, en Méditerranée. Ces deux espèces se reproduisent grâce à des spermatophores : deux ou trois très courts spermatophores sur un même individu chez la première espèce , un ou deux très longs chez Unela .
où, QUAND ET COMMENT OBSERVER?
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La faune inters titielle peut s'observer toute l'année, dans les sables et graviers immergés et également dans les parties émergées des plages , à condition d 'y faire un trou suffisamment profond pour atteindre la nappe d'eau . Les prélèvements se font, à pied sec, sur la plage, à l 'aide d'une bêche; en plongée libre ou en scaphandre, dans les petits fonds côtiers, à l'aide de récipients à fermeture hermétique ; à partir d 'un bateau, si les fonds sont plus importants , on doit alors recourir à une benne ou à une drague. Dans tous les cas, ilfaut se procurer un volume de sable suffisant
( 10 à 50 litres) pour obtenir un bail échantillonnage de formes différentes. La séparation des animaux de leur sédiment peut se faire de façon variée: simple tri manuel sous la loupe hinoculaire après coloration (avec du rouge neutre, par exemple), carIes organismes interstitiels sont souvent incolores; ou en respectant une méthodologie plus élaborée, qui répond à des exigences statistiques. Les organismes doivent , dan s tous les cas, être observés et identifiés à l'état vivant. C'est pourquoi, le transport des échantillons du point de prélèvement jusqu'au laboratoire s'effectue en conteneurs frigorifiques ; le stockage se fait en chambre froide jusqu'au moment du tri . •
"Cannibalisme" Le mé'iobenthos se nourrit essentiellement de débris divers, de plancton mort tombé sur le fond, de bactéries , de diatomées, d'algues bleues (cyanophycées) fixées sur les grains de sable. Ceux-ci , ainsi encroûtés , forment un véritable pâturage sur lequel beaucoup d 'animaux viennent brouter. Les matières organiques dissoutes représentent aussi une source de nourriture non négligeable. Les opisthobranches ont un régime alimentaire assez varié : certains sont carnivores et mangent des hydraires , d 'autres herbivores se nourrissent de diatomées. Il y aurait même prédation de ces limaces entre elles, simulant un certain "cannibalisme".
Des indicateurs vivants A l'inverse du plancton dont le prélèvement au filet s 'opère sans difficulté et qui représente une source de nourriture pour l'homme, le méïobenthos n'a pas le même intérêt alimentaire: difficulté technique de prélèvement et de séparation du sédiment, faible quantité de matière consommable (biomasse).
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Exemple de technique de séparation de la faune interstitielle de son sable. Le sable et sa faune vivante sont introduits dans des tamis cylindriques. Chacun de ces tamis est alors installé sur un récipient de verre de même diamètre, rempli d'eau de mer, le tout placé dans une cuvette. Des glaçons d'eau douce sont posés au sommet du sable. Au fur et à mesure que fondent ces glaçons, les animaux sont chassés vers le bas. Ils se réfugient dans l'eau de mer où ils sont récupérés pour être observés (Ph. C. Poizat).
En revanche , c'est une source de nourriture pour les poissons benthiques (sole, limande), les crevettes, certains crabes ... Mais , si elle ne peut être consommée par l'homme, la méïofaune présente un tout autre intérêt, en particulier dans le domaine de la protection de l'environnement. Des annélides et des copépodes sont considérés comme des indicateurs d 'eaux saumâtres polluées , c 'està-dire que leur présence ou leur absence permet d'établir des degrés de pollution du milieu . De même, les gastéropodes peuvent être utilisés pour tester in vitro des produits toxiques et déterminer la quantité minimale de produit qui
provoque la mort en un temps donné (dose léthale) . D'autres tests sont également menés à bien avec ces opisthobranches mais la dose de produit toxique utilisée est faible et altère seulement le comportement de l'organisme test sans provoquer la mort (dose sublétale) . Ce qui fournit des indications sur les modalités de contamination par le produit. Peut-être que , finalement, la revanche du monde oublié des interstices se fondera sur le développement de biotechnologies qui utiliseront les propriétés biologiques et biochimiques insoupçonnées des Lilliputiens du sable . • Claude Poizat
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Violets Ils en voient de toutes les couleurs par Jean-Marie Pérès, Marie-Berthe Régis Académie des Sciences, Centre d 'études des resso urces animales m arines
En Provence, et plus particulièrement à Marseille, si l'on parle de "Violet ", c'est plutôt à l'heure du souper, ou encore à celle de l'apéritif. Rien à voir avec la violette, puisqu'il s'agit d'un animal marin qui ressemble à une grosse pomme de terre, irrégulière, et d'un roux-brunâtre. A priori, ce n'est pas très attractif. Et pourtant, le Violet est un élément essentiel de tout plateau de fruits de mer avec quelques moules (et/ou huîtres) et palourdes, ou autres bivalves, et, bien entendu, trois ou quatre oursins - en saison de pêche, c'est-à-dire du début octobre jusqu'à la fin mars.
D Le violet comestible M/crocosmus su/catus (ci-dessus) dans son milieu naturel, ici associé à une anémone de mer (Ph. B. Rothan).
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FONDATION OCÉANOGRA PHIQ UE RICARD
En Méditerranée, il existe six espèces de violet : ici, le Mlcrocosmus sabatieri. On voit très nettement le siphon buccal parcouru par huit bandes rouge-carmin ou violet qui caractérisent cette espèce. Ci-dessous, violet prêt à la consommation. Le sac intestinal jaune représente l'essentiel de la partie consommable (Ph. S. Rothan et P. Lelong).
Le Violet appartient au groupe des Tuniciers , ainsi nommé parce que le corps - les parties molles, qui sont dégustées crues - est protégé par une tunique cellulosique assez épaisse et résistante . L'écailler la tranche d 'un coup de grands ciseaux et ouvre l 'animal de haut en bas , avant de le disposer sur le plateau , où sa couleur d 'un orangé vif, y jette un véritable rayon de soleil. Curieusement, cet animal , qui a la forme d 'une outre un peu allongée, n'est pas un invertébré comme ses compagnons de plateau. En effet, lors de sa reproduction, la larve qui sort de l'œuf se présente un peu comme un têtard de grenouille. Car elle a une corde dorsale, qui est l'équivalent de la colonne vertébrale de celle de tous les vertébrés, depuis les poissons
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jusqu 'à l 'homme . Cette larve ne nage que quelques heures au voisinage du fond , le temps de perdre sa queue, et se fixe sur le fond . C'est I.à un signe de sagesse de la part de ce lointain cousin , car que faire d ' une colonne vertébrale et d 'une queue si on est décidé à rester près de ses géniteurs.
Une chasse d'eau permanente Le Violet est donc un Tunicier, du genre Microcosmus. Pourquoi ce nom? Parce que, sur sa solide tunique s 'installe bien vite , un petit monde - un microcosme - végétal ~
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LA MER A DÉCOUVRIR
~ ~ et animal. Il se nourrit de plancton , surtout végétal , et de particules organiques non vivantes, qu'il inhale grâce à un puissant siphon d'aspiration. Tout ce qui est contenu dans l'eau est trié sur un filtre constitué par la branchie. Ce qui est nutritif est orienté vers l'estomac, tandis que ce qui ne l'est pas, traverse la branchie et est rejeté dans le milieu ambiant, grâce à un deuxième siphon, - exhalant celui-ci -, en même temps que les excréments de la digestion. Une véritable chasse d 'eau permanente. Qui dit mieux? Mais revenons à nos Violets . En fait, il y a au moins, en Méditerranée , deux espèces comestibles . Le plus estimé est le "Violet de roche ", qui peut dépasser vingt centimètres de haut. On le trouve - ou plutôt: on le trouvait naguère -, de quelques mètres jusqu'à cinquante à quatre-vingts mètres de profondeur (et plus rarement jusqu 'à cent cinquante à deux cents mètres) . Vers 1947, il était déjà devenu assez rare, dans le golfe de Marseille. A l'époque, l'un de nous reçut la visite du plus connu des écaillers de Marseille . Ce vénérable vieillard, auquel rien de ce qui concernait les fruits de mer n'était étranger, se désolait de devoir faire venir d 'Italie ces fameux "Violets de roche ". En fait, très vite après la fin de la deuxième guerre mondiale, la pratique de la plongée sous-marine commençait à faire des ravages dans ses populations ... en attendant ceux qu'occasionneront, bien vite, l'accroissement des diverses pollutions engendrées par l'homme.
De roche et de sable Faute de "Violet de roche ", les gourmets marseillais durent peu à peu se rabattre sur le "Violet de sable" qu'on trouve, en fait, sur des fonds sablo-vaseux entre quatrevingts et trois cents mètres de profondeur, au moins . Moins estimé , il est aussi plus petit (maximum 15 cm), mais ceux qu'on trouve sur le marché actuellement ne mesurent guère que huit à dix centimètres .. . Et parfois beaucoup moins. Bref, pour le consommateur marseillais d'aujourd'hui, il n'y a plus qu'un Violet. Mais n'est-ce pas surprenant que les Britanniques
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"Essayer de convaincre les professionnels de la pêche au violet de limiter les captures à douze, quinze' tonnes par an" (Ph. C. F.).
- qui ne mangent jamais de Violets , non plus que de grenouilles, d 'ailleurs - utilisent deux noms différents pour le " Violet de roche " ( "Sea fig") et pour le " Violet de sable " ( "Sand Violet ").
Mode ou snobisme L'historique de la consommation du Violet en Provence est encore à faire, mais il est assez probable que cette tradition est assez ancienne : mais nous sommes encore à la recherche de documents sur ce point. Par contre, Gourret, qui fût le principal collaborateur de A.F. Marion (qui fonda la station marine d 'Endoume en 1889) assure dans son ouvrage intitulé " Pro_ vence des Pêcheurs" (1894), que c'est en 1882 qu'un groupe de pêcheurs napolitains commença à draguer les Violets dans le golfe de Marseille(1). Ils ne perdent pas leur temps puisque, en dix années, (1882 1892), le marché marseillais vit passer 337342 douzaines de Violets, c'est-à-dire environ 337 tonnes (puisqu 'on admet pour le Violet, comme pour l'Oursin , que la douzai ne correspond à un ki 10gramme). En fait, il semble que, dans cette période, la consommation des Violets était devenue une mode, ou un snobisme. Car la pêche effectuée dans le golfe de Marseille même ne suffisait plus à satisfaire un marché qui était de plus en plus demandeur. En fait, la pêche pro(1) Notamment autour du Château d'If, par le travers de l'île de Ratonneau, ainsi qu'au large de Méjan, sur la côte nord du golfe de Marseille - qui fait partie de ce qu'on appelle la "Côte Bleue".
prement marseillaise ne fournissait guère que onze à douze tonnes par an, c 'est-à-dire à peu près le tiers de la demande. Le reste venait pour partie des côtes rocheuses du Var ( " Violet de roche "), d'Hyères et de Toulon, pour partie des ports de Sète (qui s ' appelait alors Cette) et d 'Aigues-Mortes où le littoral est plutôt sableux et qui fournissait surtout des " Violets de sablè " que Gourret qualifie de " noirâtres" et quelque peu "boueux ". Beaucoup de ces derniers étaient capturés par les "bateaux-bœufs ", navigant à la voile dans le golfe du Lion.
Une surexploitation Quoi qu'il en soit , on doit quand même reconnaître que ce sont ces quelques pêcheurs napolitains qui ont assuré, comme on le dit maintenant, la "promotion du produit" qu'est le Violet. Et aujourd'hui où en est la pêche aux Violets? Ce n'est pas simple parce que, jusqu'en 1971, les statistiques des pêches des ports de la façade française de la Méditerranée comptabilisaiént bien les poissons , les crustacés, les mollusques ... mais mettaient dans le même sac le Violet et l'Oursin. Ceci était, dans une certaine mesure acceptable aux temps où, dans l 'ensemble, les ressources marines les plus côtières étaient exploitées par une pêche artisanale, ce que l'Administration des Affaires maritimes appelait "les petits métiers", et qui n'avaient pas encore trop souffert d 'une détérioration de l'environnement côtier
FONDATION OCÉANOGRAPHIQUE RICARD
VIOLETS: ILS EN VOIENT DE TOUTES LES COULEURS
« Les pêcheurs dé Marseille persisteront jusqu'à
l'holocauste de 1986. » par la pollution, non plus que d'une surexploitation des ressources, vu les techniques sommaires qui étaient utilisées(2 l .
Un massacre méthodique Mais, vers 1970, la demande commençait à s'accroître en même temps que les pêcheurs tendaient à utiliser des méthodes de capture plus efficaces: cette mutation dura approxi mativement de 1970 j usqu'en 1982-1983. L'environnement côtier ayant continué, entre temps , à se dégrader, il ne pouvait en résulter qu'une surexploitation des ressources. C'est ce qui s'est produit pour l'Oursin comestible et diverses autres espèces, parmi lesquelles le Violet, dont le cas est, en quelque sorte, exemplaire. Dans les années 1970 à 1973 les débarquements de Violets dans le golfe de Marseille étaient de l'ordre de sept à huit tonnes par an , bien que cette pêche ne soit pratiquée que pendant un tiers de l'année. A partir de 1974, la pêche au Violet couvre plus ou moins tous les mois de l'année, et il en sera de même (à quelques exceptions près) jusqu'en 1985. En 1974 et 1975, la pression sur les populations de Violets dépasse pour la première fois le seuil des dix tonnes par an, avant de redescendre de 30 % en 1979. A partir de 1980, les méthodes de capture sont bien au point et les observateurs que nous sommes n'ont plus qu'à enregistrer le massacre méthodique, qui va se poursuivre de 1980 à 1985. Six années de massacre intensif, avec un maximum en 1982 (36,6 tl. c 'està-dire plus que la moyenne des captures annuelles de 1882 à 1892 (33,7 t), en provenance des cinq ports de pêche qui alimentaient le marché marseillais à la fin du siècle passé. Pendant trois ans encore (1983, 1984, 1985), les pêcheurs de Marseille persisteront jusqu'à l'ho(2) Ces "petits métiers" exploitaient tantôt une espèce (ou un ensemble d'espèces faisant partie d'une faune il peu près bien définie), tantôt une autre en fonction des saisons et/ou de la demande du marché.
« OCÉANORAMA» N° 14 - 1990
locauste de 1986, quand la pêche ne rapporta que trois tonnes. Quelle leçon pouvons-nous en tirer? Sans doute faudrait-il d'abord fixer une taille marchande, comme ceci a été fait pour beaucoup d'espèces marines (notamment l'Oursin et divers poissons), car nous avons de bonnes raisons de penser que le Violet a quand même une croissance assez rapide (plus en tous cas que l'Oursin) . Encore faut-il laisser les jeunes individus atteindre une taille acceptable pour le consommateur, par exemple six centimètres . De même qu 'on l'a fait depuis très longtemps . pour l'Oursin comestible, faudrait-il aussi instituer une période de fermeture de la pêche au Violet. Et, en attendant, essayer de convaincre les professionnels de la pêche au Violet de limiter les captures à douze, quinze tonnes par an .
C'est à ce prix que d'ici à cinq ou six ans, le Violet devrait redevenir une ressource sur laquelle les "petits métiers" pourraient compter pour subsister. Après tout, l'institution de quotas de pêche est déjà ancienne et elle est appliquée au niveau international depuis au moins vingt ans . • J.-M. Pérès, M.-B . Régis
POUR EN SAVOIR PLUS Clouzot F., 1962 - Le Pr Pérès envisagerait favorablement l 'exploitation rationnelle du Violet par les plongeurs. Etudes et sports sous-marins , 15 : 4-7. Pérès J.-M. et Régis M.-B. , 1989 - Les Violets, Ascidies comestibles du genre Microcosmus, espèces marines à protéger pour une meilleure gestion du stock. Deuxièmes rencontres scientifiques de la Côte Bleue : " Les espèces marines à protéger en Méditerranée " (sous presse). Roule L. , 1885 - Recherches sur les Ascidies simples des côtes de Provence. Ann. Sei. Nat., 20 : 1-229 . •
Espèces marines à protéger en Méditerranée
UNE ACTION CONCERTÉE
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Si des centaines d'oiseaux et de mammifères terrestres bénéficient de mesures légales de protection, seules quelques rares espèces marines (dauphin, phoque-moine, herbiers de Po sidonie) jouissent d'untel statut. Et pourtant, le mérou, le corb, la grande cigale sont en voie de disparition. La grande nacre et les gorgones sont en réel danger, ainsi que les Violets dont il est question dans l'article principal. Il est temps d'agir et c'est un véritable S.O.S. qui a été lancé aux
"Deuxièmes rencontres scientifiques de la Côte Bleue"(I) qui ont eu lieu à Carry-le-Rouet, les 18 et 19 novembre 1989. Ce colloque scientifique international, qui portait sur les espèces marines à protéger en Méditerra(1) Cette manifestation a été urganisée par l'Association pour la protection de l'environnement et de développement de la Côte Bleue, avec le Club subaquatique de Carry-le-Rouet, l'Association du parc régional marin de la Côte Bleue et la revue "Le Monde de la mer".
née a rassemblé scientifiques, asso- , ciations, élus, administrations et professionnels. Il était placé sous la présidence du Pr Jean Dorst, de l'Institut.
"Il a été demandé à chaque rapporteur, précise le Pr Boudouresque, l'un des principaux maîtres d'œuvre de cette manifestation, de faire le point des connaissances sur
l'espèce considérée et de formuler des propositions de gestion . Ces recommandations seront notamment transmises à la commission des communautés européennes, au Conseil de l'Europe, aux services « Environnement» des différents gouvernements et administrations concernés. " Mais comment protéger la nature sans informer le grand public? Une exposition illustrant les thèmes du colloque a accueilli des centaines de visiteurs, pour la plupart des jeunes très sensibilisés à ces problèmes . •
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Bernard Clavel L'aventure, la révolte du quotidien Propos recueillis par Christian Frasson
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C'est pratiquement en voisin que Bernard Clavel a rallié l'île des Embiez, dans le Var, pour prendre part au Forum de la malacologie, cette science qui a pour objet l'étude des mollusques. Lui, l'éternel errant - il revendique une trentaine de déménagements - vient de s'installer en Provence, dans les Alpilles, avec son épouse, Josette Pratte. C'est un écrivain entre deux œuvres que nous avons rencontré. Habité, du même doute, son "inlassable ennemi", il est prêt, "à force de volonté, à pénétrer un autre univers. A entreprendre un autre voyage".
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FONDATION OCÉANOGRAPHIQUE RICARD
ENTRETIEN AVEC BERNARD CLAVEL
La composition de la grande fresque romanesque qu'il vient d ' achever - son " Royaume du Nord " - représente "dix années lumineuses" de sa vie . Avec l'écrivain et le philosophe, c'est aussi l'homme révolté qui a répondu à nos questions. Un homme épris de justice et de paix, qui participe à bien des combats. Mieux que personne, il sait avec rigueur, simplicité et lucidité communiquer les grands mouvements de la nature, ses splendeurs et ses secrets, l'urgence de la protéger. Mais dans l'entretien qu'il nous a accordé, Bernard Clavel évoque d 'abord les raisons de sa venue aux Embiez. J'étais déjà venu ici, il y a une quinzaine d'années. J 'avais été frappé par le travail qui s'y fait dans le domaine de la défense de la mer. La défense de la nature m'intéresse, donc celle de la mer, par voie de conséquence directe puisque l'on sait aujourd'hui l'importance qu 'a le milieu marin pour les hommes.
Forum de la malacologie aux Embiez
PANORAMA ET VIE DES MOLLUSQUES Des conférences tout public, des tables rondes, un symposium international sur l'écophysiologie des mollusques, des présentations de collections de coquillages ... Oui, vraiment, la manifestation qui a eu lieu aux Embiez du 16 au 21 octobre 1989, n'a pas usurpé son appellation de Forum de la malacologie.
O
tionneurs. Le symposium d 'écophysiologie des mollusques a rassemblé des scientifiques de haut niveau des côtes françaises et de la Communauté économique européenne. Ils sont venus présenter quelques résultats des recherches de pointe
qu'ils conduisent dan s leur domaine respectif.
Deuxième raison de venir : par amitié pour l 'organisateur de ce colloque scientifique: Nardo Vicente. Je le considère comme un homme extrêmement avisé dans tout ce qu'il organise et j'étais sûr d'apprendre beaucoup . Evidemment, certains propos tenus ici sont pour moi un petit peu obscurs. Ils me passent au-dessus de la tête parce que l'on a affaire à des spécialistes . Mais il n'en reste pas moins que j'en retire un enseignement qui peut m'être utile, en tant qu'homme d'abord , et en tant qu'écrivain également. ~
«OCÉANORAMA » N° 14 - 1990
Enfin, animation qui a captivé les visiteurs, en particulier les scolaires : les expositions de coquillages . •
Organisée par la Société française de malacologie avec le concours de la Fondation océanographique Ricard et du Centre d 'études des ressources animales marines (Marseille), elle a accueilli une centaine de spécialistes français et étrangers. Ils ont planché sur des animaux aussi différents, du moins en apparence, que les coquillages de collection et de consommation, les escargots, les poulpes et les calmars. L'un d'eux, le Pr Vicente, président de cette Société et du Forum, dresse un premier bilan : « L'idée de base était d'aborder la malacologie sous ses multiples aspects. Et je pense que nous y sommes parvenus, puisque nous avons réuni aussi bien des scientifiques, des professionnels de la mer que des collec-
Bernard Clavel et le Pr Vicente (Ph. C. F.).
fossiles, les céphalopodes, l'évolution de la conchyliculture ... »
Un monde d'une rare beauté Autre aspect de ce Forum: la rencontre avec le public. En effet, la science n 'appartient pas aux seuls chercheurs. Il est important de la rendre accessible au plus grand nombre. C'est pourquoi nous avons proposé au public un cycle de conférences portant sur "20 ans de malacologie". Parmi les thèmes a bordés : les m ollusq ues
Murex (peigne de Vénus), espèce des mers chaudes (Ph. P. Lelong).
TRANSFERT DE CONNAISSANCES Deux tables rondes ont réuni scientifiques, collectionneurs et professionnels. Elles ont été suivies avec intérêt par les spécialistes, les journalistes et le public. La première a été animée par Michèle Duron, directeur du Muséum d'histoire naturelle de Marseille, entourée de scientifiques et de collectionneurs. Elle a permis de rapprocher ces deux communautés et de définir une ligne de conduite pour l'avenir afin de mieux cerner les problèmes de prélèvement, de détermination et de protection des espèces. La seconde qui a rassemblé des professionnels de la conchyliculture de la région toulonnaise, de Fos (Anse de Carteau) et de Sète, a été conduite par René Raimbault, ancien directeur de l'I.S.T.P.M. à Sète. Elle a fait le point sur l'état de la conchyliculture sur la côte méditerranéenne française, ses possibilités de développement , et du transfert des connaissances des scientifiques vers les professionnel, en mettant l'accent sur la formation . •
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TRIBUNE
"L'homme est menacé surtout par l'homme." • La civilisation souille et détruit la nature. Pensez-vous que l'homme est en train de s'autodétruire? Voyez-vous des remèdes pour qu'il recouvre sa véritable place dans la biosphère? Croyezvous en l'éducation des jeunes? Le sens moral du monde, s'il en existe un, peut-il progresser? Strombes de la collection A. Belot: ci-dessus, Lambis (Lambis) crocata (Link, 1807), spécimen normal (au milieu), nain (à dr.) et géant (à g.); ci-contre, Strombus (Doxander) listeri (Gray, 1852) - Ph. Marc Streitz (Association française de conchyliologie section sud-est).
~ ~ • Justement, vous avèz, un jour, parlé des scientifiques en les comparant à des poètes ...
o
Oui, enfin, c'est une comparaison un peu facile, peut-être . Mais rien que dans les discussions et les exposés qu'on a pu entendre, j'ai eu le sentiment que très souvent les scientifiques qui parlent sont proches de la poésie. Leur langage me semble, à certains moments, tenir autant de l'art que de la science. • Toujours à propos de la science, vous avez écrit: "Dans le monde mystérieux de la science, les bons et les mauvais génies naissent des mêmes travaux après avoir subi (ou dégusté) les leçons des mêmes maîtres". Cela semble une évidence: la science est susceptible de nous apporter le bonheur comme le malheur. Alors, quels sentiments éprouvez-vous à l'égard de ce pouvoir terrible des scientifiques? Etes-vous confiant?
o Je suis plus inquiet que confiant. L'histoire nous prouve que les plus grandes découvertes ont pratiquement toujours fini par être utilisées, non pas pour le bonheur de l'homme, mais pour son malheur. Quand on a découvert la poudre, on pouvait espérer que c'était pour un autre usage que des obus. Quand on a découvert la fission nucléaire, on pouvait espérer que ça servirait à autre chose qu'à faire des bombes. 14
On pourrait extrapoler comme ça, et généraliser dans bien des domaines. Que ce soit le cas des gens qui travaillent pour la défense de la mer, je ne le pense pas , mais quand on entend par exemple , comme aujourd'hui, que les politiques prennent des décisions qui, quelquefois, sont en contradictio[1 parfaite avec ce que préconisent les scientifiques, on se dit que la science qui ne tourne pas à aimer, et qui ne tourne pas à défendre l'homme, est une science éminemment condamnable . Vous savez, il ya une parole de Gide que je cite souvent et qui me paraît extrêmement importante : "Le monde ne sera sauvé, s 'il doit l'être, que par des insoumis" . Effectivement, même parmi les savants, il y a des insoumis. Il yen a parmi les grands penseurs aussi . Ces gens qui sentent fort bien qu ' à partir du moment où l'on a fait une découverte, soit scientifique, soit philosophique, si elle est utilisée contre l'homme, on a le droit de se révolter.
o Oui , mais c 'est là justement que l ' on peut adresser un gros reproche aux politiques . Prenons un exemple proche d'ici: les incendies de forêt. Cette année, ils ont été épouvantables. pas seulement en Provence. Voilà un domaine dans lequel on dit toujours: " il faut avoir des moyens de lutte beaucoup plus importants ': Je suis tout à fait d 'accord . Et d'accord pour dire qu 'avec un " Mirage" on pourrait acheter beaucoup de " Canadairs ". Mais il faudrait peut-être ~
-'.
Bien des savants se sont révoltés . Oppenheimer en est un exemple, Jean Rostand un autre. Ils se ' sont rendu compte que l'homme est menacé surtout par l'h omme . Et pas seulement par les tec hnologies les plus en pointe. Il y a eu beaucoup plus de morts à Dresde qu'à Hiroshima. Et pourtant, on n'a pas utilisé la bombe atomique.
FONDATION OCÉANOGRAPHIQUE RICARD
ENTRETIEN AVEC BERNARD CLAVEL
"LE ROYAUME DU NORD" C'est le titre de la grande fresque romanesque dont Bernard Clavel vient d'achever le sixième et dernier volet. D'après l'éditeur, (*) "elle révèle la grandeur sauvage et la beauté farouche du Grand Nord canadien. L'auteur renoue avec ses rêves d'enfance, se raconte les aventures qu'il aurait tant aimé vivre". Dans "Harricana ", il évoque les pionniers, coureurs de bois, défricheurs ... Le roman "L'Or de la terre", auquel fait allusion Bernard Clavel dans le texte principal, dépeint le monde de la mine : un monde aussi fruste, violent qu'exaltant et riche d'humanité. L'exode terrible des citadins victimes de la crise des années trente, vers des forêts inconnues constitue le thème de "Miserere". Le quatrième volet du "Royaume du Nord " est un roman d'aventure : deux trappeurs et un chien au sang de loup - 'i:\marok" - parcourent le Québec des années quarante.
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(*) Editions Albin Michel.
"L'Angélus du soir" est un chant sombre, grandiose: l'histoire du dernier colon près de la rivière Harricana. Enfin dans "Maudits sauvages", Bernard Clavel dévoile l'envers de l'épopée: la spoliation des Indiens de la baie James, leur déchéance, la lente agonie d'un monde fier et harmonieux . Poignant. •
• • commencer par reconnaître qu'avec le coût du matériel de lutte contre l'incendie, on pourrait faire une prévention qui serait plus efficace que la lutte a posteriori et coûterait beaucoup moins cher. Si notre armée, qui n'a strictement rien à faire et nous coûte des milliards, était mise pendant l'été au service des préfets et distribuée un peu dans tous les départements à haut risque, à assurer la prévention, et faire en sorte que dès qu'un incendie se déclare, il soit muselé d'abord, il y aurait moins d' incendies et, jamais aussi tragiques. Si on ajoute que l'on a mis beaucoup de choses sur le dos des pyromanes! Je sais bien qu'il yen a. Mais j'ai assisté à deux incendies de forêt dans les Alpilles, il n'y a pas longtemps : l'un provoqué par une ligne de l'EDF, l 'autre par un employé de l'Equipement qui désherbait le bord d'une route . Comment voulez-vous enseigner la prudence au public si l'on n'arrive pas à l'enseigner à l'Etat? • Pour revenir à la question précédente, est-ce que vous croyez en l'éducation, à la formation de nouveaux adultes de demain qui aient d'autres rapports avec la nature, avec tout le respect que cela suppose? Sur ce plan-là, dans une certaine mesure, on constate que les jeunes sont assez touchés. Le mouvement écologiste est jeune. Je ne suis pas du tout d'accord pour que l'écologie devienne un parti politique. Mais le fait que bien des jeunes prennent conscience de ce qu'ils vivent dans un monde menacé dalJs sa survie, me paraît extrêmement important et encourageant. Il y a seulement vingt ou trente ans, quand on disait aux gens: "Vous savez, le monde, avec la pollution, avec la menace des découvertes nouvelles etc, va être déséquilibré et risque de disparaître", en général, on provoquait des haussements d ' épaules ou des éclats de rire . Mélintenant, quand on parle aux jeunes, on s'aperçoit qu'on aurait plutôt des visages inquiets et ouverts à la discussion . La plupart du temps, les jeunes disent: "Oui, on est d 'accord, mais qu'est-ce qu'on peut faire?" Et c'est là que nous devons avoir une réponse. Enfin, je dis nous, pas moi, écrivain. Je ne puis être que le porte-parole de spécialistes. •
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TRIBUNE
~ ~ • Est-ce que vous pensez, comme beaucoup, comme la plupart des scientifiques, que la mer est l'avenir de l'homme? Et comment le sentez-vous, le voyez-vous, vous qui êtes plutôt un homme de la terre?
Je crois que tout est lié . C' est vra i que l'o n a tendance à pense~ et à juste raison , que la mer est l'avenir de l 'homme. Mais il y a aussi le mystère . On la connaît moins bien que la forêt ou la montagne : alors , c 'est peut être aussi pour cela que l'on a tendance à dire que tout peut venir de là. On a dit aussi : tout peut venir de la Terre . Pendant longtemps , on a beaucoup plus pensé à la Terre qu 'à la mer. Maintenant, on sait que la mer, c'est ce qu 'il y a de plus grand et de plus profond. Donc, c 'est là qu 'il ya des trésors. Mais il ne faut pas les gaspiller. Tout est question de mentalité . Je viens de vivre pendant quatre ans en Irlande avec ma femme , Josette Pratte, qui est Canadienne, concernée elle aussi , par ces problèmes. Pendant ces quatre ans , j'ai continué à écrire, un cycle romanesque qui se situe en grande partie au Canada, où je retournais tous les hivers . J 'allais dans le Nord où j'ai situé certains livres, dont un qui se passe dans les mines d'or. J ' avais bien vu ce qu 'étaient la prospection aurifère, la forêt menacée par la mine, etc. Au retour d 'un de ces voyages , nous regagnions le Connemara où nous habitions , qui est la partie ouest, la plus sauvage de l'Irlande et la plus belle. En arrivant chez nous, l'Irlandais chargé de garder la maison nous dit : " Tout s 'est bien passé (on était parti depuis deux mois) , simplement vous verrez, ils ont fa it des trous dans le terrain parce qu 'ils sont venus chercher de J'or. " Je dis : Catastrophe. S 'ils trouvent de l 'or! Est-ce qu 'ils en ont trouvé? -II semble qu 'ils en aient trouvé et on ne sait pas ce que cela va faire . -S'ils trouvent de J'or, on n 'a plus qu 'à f.... . le camp. Nous étions allés là-bas pour la nature, pour la tranquillité .
« Je ne sais pas s'il y a beaucoup
de peuples pauvres qui sont capables de refuser l'or pour avoir la beauté. » Ma femme téléphone à la postière du coin , qu i sait tout. "-Je crois que chez vous ils en ont trouvé une bonne teneur et puis, vous savez, il n 'y a pas que chez vous, ils en ont trouvé dans tout le coin. Mais je vais me renseigner ". A minuit, nous dormions , le téléphone sonne, mais ça ce sont des manières irlandaises. Un monsieur nous dit : "Je suis J'ingénieur en chef des recherches aurifères sur vos terrains . Je viens d 'apprendre par la postière que vous êtes inquiet, alors je voulais vous rassurer tout de suite. Vous ne courez absolument aucun risque . C 'est vrai qu 'il y a beaucoup d 'or là où vous êtes, mais c 'est tellement beau que J'on n 'ira jamais y faire une mine ". Le lendemain on nous apportait des interviews parues dans les journaux locaux et régionaux de maires de petits villages extrêmement pauvres , où l 'on vit de la tourbe , de moutons ... et qui disaient : "Jamais on ne viendra faire une mine dans notre village, jamais on n 'acceptera ça parce qu 'on aime notre pays, on ne veut pas qu 'on le f.. .. en l 'air ". Je ne sais pas s 'il y a beaucoup de peuples pauvres qui sont capables de refuser l'or pour avoir la beauté. C'est une leçon absolument extraordinaire.
• Que représente la mer pour vous ? Est-ce que vous éprouvez de la crainte? Une aHirance particulière à son égard? Les deux à la fois . Je n'ai jamais beaucoup navigué. Quelques journées , hélas, pas beaucoup plus à mon crédit. La crainte oui , à cause du mystère. J'ai écrit des choses qui se passent sur la mer, notamment un naufrage. Une fascination aussi , parce que, depuis l'enfance, alors que je suis un terrien , puisque je suis né dans le Jura, bien loin de la mer. Surtout à une époque où on n'y allait pas comme on y va aujourd 'hui. J 'ai passé une bonne partie de mon enfance dans un arbre devenu bateau . J 'ai navigué dans cet arbre, au-dessus du jardin de mon père, qui était l'océan , et je vous assure que cela m ' a marqué profondément. A tel point que j'avais décidé, à 14 ans, alors que j'étais en apprentissage , de m 'engager comme boulanger sur un bateau. J 'avais même fait ma demande à la compagnie Paquet, et j'avais reçu. une réponse favorable . Malheureusement, la guerre est arrivée et je n'ai jamais pu embarquer. Je suis devenu romancier. Et mes plus beaux voyages sont imaginaires . •
"J'ai navigué dans un arbre, au-dessus du jardin de mon père, qui était l'océan, et Je .vous assure que cela m'a marqué profondément" (Ph. H. Tritschler - Festival mondial de l 'Image sous-marine d'Antibes - Juan-les-Pins - 1989).
FICHE BIOLOGIQUE
Grande Nacre Pinna nobilis SYSTÉMATIQUE
- Mollusque, Lamellibranche pteriomorphe, ordre des Mytiloïdes, super-famille des Pinnacées. Noms vernaculaires: Nacre, Jambonneau de mer, Pinna noble ("razor fish" des anglo-saxons) .
RÉPARTITION GÉOGRAPHIQUE ET HABITAT - La Grande Nacre de Méditerranée vit de préférence dans les herbiers de Posidonie ou encore sur les fonds meubles si la production planctonique y est assez abondante, comme c 'est le cas à l'île des Embiez, au parc national de Port-Cros ou encore en Corse. On trouve de jeunes individus depuis la surface jusqu 'à dix mètres de profondeur tandis qu ' il faut quelquefois descendre jusqu 'à cinquante mètres pour trouver les plus âgés .
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.r. Il. Pinna abritée dans l'herbier dePosidonie.
BIOLOGIE - ÉCOLOGIE - C'est le plus grand mollusque bivalve de Méditerranée : sa taille peut atteindre un mètre de haut dans les meilleures conditions. La coquille est difficile à apercevoir à nu, excepté sa partie antérieure, dentelée, qui continue de croître , et sa partie inférieure qui est fichée dans le sable. Tout le reste de la coquille est recouvert d'organismes divers (végétaux ou animaux) qui forment tout un microcosme lui conférant un véritable camouflage .
~ FICHE BIOLOGIQUE
Apogon Apogon imberbis S YSTÉMATIQUE - Embranchement des Vertébrés ; super-c lasse des Poissons ; classe des Ostéichthyens; sous-classe des Actinoptégyg i ens ; super-ordre des Téléostéens ; ordre des Perciformes ; sous-ordre des Percoïdes ; fam i lle des Apogon i dés; genre Apogon Lacepède, 1801. •
Les jeunes individus, par contre , ont une coquille souvent transparente: elle est ornée d'épines ou d 'écailles que l'on retrouve dans la région antérieure, moins développée chez les adultes et qui sont sur les lignes d'accroissement de la coquille . La Grande Nacre possède deux valves baillantes dans sa partie supérieure qui peuvent se fermer grâce à une puissante musculature (muscle adducteur). Dans la partie inférieure, sur le bord.
Pinna nobilis ••
ventral , on remarque le passage du byssus (1) qui est beaucoup plus long et dur que celui de la moule. On pense qu 'en s'agrippant aux grains de sable par ce byssus (par ailleurs recouvert d 'un mucus, qui agglomère divers débris coquillers , sédimentaires ou végétaux) , l' animal peut se redresser lui-même à la verticale .
REPRODUCTION
- Elle est mal connue ; on sait seulement que les œufs sont émis en pleine eau et que leur développement conduit à une larve véligére qui possède une protoconque (coquille larvaire) .
NOURRITURE - La Pinna est un animal filtreur planctonophage, comme l 'huître ou la moule, mais c ' est également un fouisseur. Elle se nourrit essentiellement de particules organiques ou minérales en suspension qu'elle capte dans le courant d'eau qui pénètre entre ses valves et amène aussi l'oxygène aux branchies.
Détail de l'organisme et de la coquille. On note la présence sur les branchies d'une crevette commensale: Pontonia.
des poissons à forte mâchoire (daurades, sars ... ) qui broient leur coquille, ou par des céphalopodes, comme les poulpes.
un minuscule homard rose tendre . Au cours de la croissance, des corps étrangers (grains de sable , débris végétaux .. .) parviennent à pénétrer dans l'épaisseur du manteau . Il se produit alors une irritation qui se traduit par la formation de "perIes" de couleur rose , rouge brique ou rougeâtre : elles sont peu abondantes et ne présentent aucune valeur marchande.
CURIOSITÉ - La Pinna abrite quelquefois un mysté-
MENACES - La Grande Nacre disparaît peu à peu de
PRÉDATEURS - Les jeunes individus sont dévorés par
rieux animal : un petit crabe Pinnothère commensal , qui élit domicile entre les valves du coquillage. Quelquefois, il est remplacé par un couple de crevettes (Pontonia) dont le mâle ressemble à (1) Les Romains tissaient des vêtements avec les filaments de ce byssus. Cette fine chevelure aurait même servi à confectionner la
"Toison d'Or".
Apogon imberbis ••
Synonymes: Mullus imberbis, Linnaeus 1758; Apogon ruber, Lacepède 1801 ; Apogon rex-mullorum, Cuvier 1828; Apogon imberbis, Günther 1859, Moreau 1881, Doderlein 1889, Soljan 1963, Bini 1968; Amia imberbe, Fowler 1936. . Noms v~rnaculaires : Apogon , Castagnole rouge, Coq, rOI des Rougets.
RÉPARTITI~N GÉOGRAPHIQUE - Méditerranée ; Atlantique Est; du Portugal au Maroc et aux Açores, également au Sud du golfe de Guinée.
HABITAT - Littoral , l'Apogon vit sur les fonds vaseux ou rocheux et les grottes jusqu 'à 200 m en hiver, et plus près de la surface (10-20 m) en été.
DESCRIPTION - Corps ovale et assez trapu, la tête est gro~se et l'œil très grand; la bouche est grande, oblique et la mâchoire inférieure légèrement proéminente. Le préopercule est finement crénelé, sans épine. Ecailles cténoïdes , 22 à 30 sur la ligne latérale. Il possède deux nageoires dorsales bien séparées, les pectorales sont longues et la caudale arrondie et légèrement échancrée. Formule radiaire: D1 VI ; D2 1 + 9-10 ; A Il + 8-9. Taille 10 à 12 cm, jusqu'à 15 cm . Le corps et les nageoires sont rouge très vif à rose-orangé , quelquefois très pâles et pouvant , présenter quelques points noirs épars . Deux ou trois taches noires, souvent jointives, à la base de la nageoire caudale. Quelquefois plus sombre sur
la Méditerranée à cause des prélèvements abusifs, de la pollution chimique qui détruit les œufs et les larves, et surtout de la destruction de ses biotopes d 'élection: les herbiers de Posidonie. C'est une espèce menacée qui fait l'objet d'une protection accrue partout où elle existe encore . • Pr Nardo Vicente
la partie supérieure de la tête ou sur une ligne allant de la pointe du museau à l'opercule. L'œil est noir, barré des deux lignes blanches horizontales.
MŒURS - Les Apogons vivent solitaires ou en petits groupes se réfugiant dans les anfractuosités rocheuses et les grottes le jour. Ils onfune activité nocturne et se nourrissent de petits invertébrés (crustacés notamment) et de petits poissons . La fécondation, qui a lieu en été (juin à septembre), est interne mais s 'effectue à distance, sans organe copulateur. Les œufs très petits et nombreux (20000) sont happés par le mâle juste après la ponte. Ils sont amalgamés en une boule qu 'il retourne de temps en temps dans sa cavité buccale de manière à les oxygéner. Il les incube ainsi jusqu 'à l'éclosion en se privant de toute nourriture. Après l 'éclosion, les petits ne se réfugient plus dans la bouche du père.
AQUARIUM - Ce très beau poisson s'acclimate très bien en aquarium dans une eau tempérée pas trop chaude (20 0 C). Il se plaît dans un décor présentant des anfractuosités où la lumière est atténuée comme dans son habitat naturel. Il est sociable et pacifique envers ses congénères et peut être associé à des Castagnoles, Anthias ou Gobies léopard qui sont ses compagnons habituels . Après un temps d 'acclimatation , il accepte très bien les petits morceaux de moule, de calmar ou de crevette mais il se régale à l'occasion avec des Artémias , Mysis ou petits alevins vivants . Reproduction possible . • Patrick Lelong
Coquillages modèles Peut-être une voie nouvelle pour la conchyliculture et une meilleure connaissance du vivant par Stephen Baghdiguian Centre d'études des ressources animales marines
Depuis la plus haute Antiquité, l'élevage des coquillages était une question de savoir-faire. Cependant, ces trente dernières années ont vu se modifier les bases mêmes de cette activité traditionnelle. La conchyliculture, en effet, n'est plus seulement le fait de "l'art" du conchyliculteur mais aussi le fait d'une meilleure connaissance de la biologie des espèces élevées. A ce propos, la production annuelle de coquillages dans notre pays est de 250000 tonnes environ et représente un chiffre d'affaires qui avoisine les deux milliards de francs.
D Comme en ostréiculture, l'élevage des moules (mytiliculture) peut aussi se laire sur des cordages qui sont, soit rattachés à des pilotis fixes (étang de Thau), soit à des radeaux flottants (Espagne) (Ph. B. Rothan et Ifremer-/a Tremblade).
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MER FÉCONDE
C'est dans ce contexte économique important que se situent les études menées sur le métabolisme des mollusques bivalves (huître , moule, palourde ... ) par le Centre d 'études des ressources animales marines (Marseille) , la Fondation océanographique Ricard (Les Embiez) , et le Laboratoire national des écosystèmes conchylicoles (Ifremer-La Tremblade) .
Adaptation et réaction autonome Depuis plus de cinq ans , ces travaux se sont concrétisés par plusieurs thèses dont celle que nous avons soutenue , en juillet dernier, et qui traite de l' influence de la température et des conditions de nourriture sur la physiologie de la palourde " Ruditapes decussatus ". Ces études ont démontré que le coquillage était capable de réagir aux variations du milieu par un changement de ses fonctions vitales (respiration , excrétion , filtration) qui n'ont pas toujours un caractère adaptatif.
C'est ainsi que des animaux placés , pendant plusieurs mois , dans une eau à 18°C, sans nourriture , voient leur respiration (indicateur du métabolisme) diminuer au cours du jeûne ; il Y a donc adaptation. Alors que, à haute et basse température (10 °C et 26°C) , la consommation en oxygène n 'est pas modifiée, même après plus de trois mois de privation de nourriture . Dans ce cas , il n'y a donc pas adaptation et le fonctionnement de l 'organisme, vis-à-vis de la température , semble plutôt être le fruit d 'une réaction autonome. Par ailleurs , les résultats obtenus par une approche écophysiologique (étude de l'adaptation des organismes au milieu) sont parfaitement confirmés par l'analyse des cellules de la glande digestive au microscope électronique . C ' est ainsi que le caractère autonome des niveaux de consommation d 'oxygène à haute et basse températures se traduit au niveau microscopique par l'apparition d 'éléments nouveaux dans les cellules : mitochondries géantes , lamelles annelées. .. ~
AU CœUR DES FONCTIONS VITALES
La compréhension des mécanismes du vivant nécessite l 'utilisation de différentes techniques. Ici , séance d 'observation au Service commun de microscopie électronique à l 'université d'Aix-Marseille III. Ce laboratoire travaille en liaison avec le Service commun d 'études en microscopie (SCEM) dirigé par Monique Henry. Il apporte une assistance techn ique aux universitaires et aux entreprises dans le domaine de l'analyse ultra-structurale, c'est-à-dire à l 'échelle cellulaire. Image au microscope électronique à balayage d 'un Dinophysis grossi 1.800 fois . Cette algue qui constitue une partie du phytoplancton secrète une toxine diarrhéique qui , en se concentrant dans les mollusques bivalves , peut devenir dangereuse pour le consommateur (Ph . C.F. et laboratoire E.S.N. - /fremer Nantes) .
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FONDATION OCÉANOGRAPHIQUE RICARD
Mytiliculture sur pilotis. On remarque la presence tres importante d'une faune et d'une flore associees. Au Japon, la production conchylicole est non seulement considerable (350.000 t en 1984) mais aussi tres diversifiee : ci-dessous ecloserie-nurserie d' Haliotides au Banda Marine Laboratory (130 km de Tokyo), dirige par le P' Koike - (Ph. B. Rothan et C.F.).
~ ~ L'ensemble de ces résultats débouche sur la proposition d'un nouveau modèle conceptuel permettant une meilleure compréhension des mécanismes de croissance chez les mollusques bivalves .
D'un point de vue théorique , l'idée essentielle de cette approche est qu 'une certaine compréhension des mécanismes de croissance est possible sans avoir recours aux propriétés particulières des forces mises en œuvre au cours de ce phénomène biologique capital. Cette relative indépendance de la croissance vis-à-vis de notre connaissance des remaniements biochimiques et moléculaires qui ont lieu dans un organisme en pleine phase de développement, peut être illustrée par deux exempies: . laissons un œuf de grenouille fécondé se développer dans des conditions favorables; en consultant les traités d'embryologie, nous sommes en mesure de prédire avec une assez bonne précision toutes les modifications de forme subies par cet organisme au cours du temps ; . par contre, imaginons un rocher récemment détaché d'une fa-
laise et soumis, à une date déterminée, aux actions de la mer ;imaginons , en outre , que l ' on connaisse la nature géologique de ce bloc et tout le microclimat à venir ; peut-on prévoir la forme que prendra ultérieurement ce rocher sous l' action de l 'érosion et notamment des vagues? Dans le deuxième cas , notre connaissance du substrat et des forces agissantes est excellente, néanmoins qui pourrait prédire avec précisions la forme qui sera sculptée dans ce bloc par les vagues? Dans le premier cas, à l'inverse , les possibilités de prévision sont très bonnes , et cependant notre connaissance des mécanismes de fonctionnement du vivant est encore des plus incomplètes . Lors du déroulement des phénomènes biologiques, il n'y a donc qu 'un rapport très distant entre nos possibilités de prévision d'une part, et notre connaissance du substrat, d 'autre part. Cependant une question demeure sur toutes les lèvres: ces modèles de croissance sont-ils susceptibles d 'un contrôle expérimental? Dans le cas présent, nous pouvons répondre par l'affirmative. Des techniques biochimiques au-
jourd 'hui classiques, en effet, pourraient permettre d 'isoler les différents éléments du modèle. Il est toutefois superflu d 'insister sur le caractère hypothétique de cette présentation de la dynamique globale d'un animal.
Modèle conceptuel de croissance Notre seule ambition dans cette étude était de fournir un cadre conceptuel acceptable pour expliquer une question obscure et complexe : celle de la croissance . La finalité de la science , en effet, n'est pas d 'amasser indistinctement des données empiriques , mais d 'organiser ces données en structures plus ou moins formalisées qui en font la synthèse et les expliquent. Dans ce but, il faut avoir des "idées " a priori sur la manière dont se passent les choses, il faut avoir des modèles . Jusqu'à présent la construction de modèles scientifiques a toujours été éminemment intuitive . Mais cette intuition n'est-elle pas à la base de la connaissance ellemême? • Stephen Baghdiguian
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mes Elles prennent le large
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" Le projet "Aquavar" est prometteur et novateur. " Charles de la Pomélie , chargé des relations extérieures et de l'assistance technique à la profession à l ' ifremer, est à la fois optimiste et réaliste . Cette ferme marine implantée dans la baie de Fréjus-Saint-Raphaël symbolise bien, selon lui, le démarrage relativement rapide de l'aquaculture nouvelle en région Provence-Alpes-Côte d 'Azur.
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Que de chemin parcouru depuis 1986 où seulement deux fermes produisaient une centaine de kilos de poissons! A fin 1989, on en dénombre une vingtaine et la production s'élève à une quarantaine de tonnes. L'avenir devrait confirmer cette tendance. Et l ' on peut raisonnablement envisager cent tonnes en 1990 et trois fois plus à l'horizon 1991-1992. Mais nous n'en sommes pas encore là. En décembre dernier, ''Aquavar'' a livré ses premiers loups à l'exportation, en Italie . L'occasion pour Bernard Lengen et son équipe d'inviter à célébrer l'événement ceux qui ont soutenu le projet. Pour la jeune société, c'est une étape importante. Elle
Les cages immergeables implantées à Saint-Raphaël ont parfaitement démontré leur fiabilité .
UN SYSTÈME INGÉNIEUX ET NOVATEUR
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Ballast pouvant être rempli ou d'air ou d'eau
La cage immergeable est constituée d'une structure métallique flottante (ballast de travail) sur laquelle est suspendu un filet. Il est possible de gonfler d'air ce ballast qui peut alors supporter une dizaine de personnes. Pour immerger la structure flottante, on purge le systéme et on remplace l'air par de l'eau. Ce qui donne à l'ensemble une flottabilité résiduelle d'environ 200 kg. Les èâbles en acier se tendent et fixent la cage au fond sur des lests en béton. Et grâce à des poulies de renvoi, les câbles parviennent jusqu'à un cylindre relié à la surface par un tube dans lequel on peut injecter de l'air. Quand il se remplit d'air, ce cylindre remonte vers la surface entraînant la cage vers le bas. Pour relever la cage, on procéde à l' opération inverse en remplissant d'air le ballast de travail.
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démontre que le système - une structure offshore immergeable fonctionne bien . Actuellement, les installations comprennent sept cages à quelques encablures du nouveau port Santa-Lucia. L' ensemble représente un volume d'élevage de mille mètres cubes, soit une production potentielle de trente tonnes de poissons . Pourquoi une structure en pleine mer? D'abord pour surmonter l'un des principaux facteurs limitants de l'aquaculture : la disponibilité de sites à terre. Il est vrai que sur le littoral, on est plus enclin à construire une marina qu 'une entreprise aquacole. Et pourquoi immergeable? Pour mettre très rapidement les cages d'élevage à l'abri de la tempête. Par vent d 'est, soit des houles qui peuvent atteindre quatre à cinq mètres de creux, les cages sont plongées à vingt mètres sous l'eau puis fixées solidement sur le fond . Des études ont montré que les forces agissantes étaient ainsi divisées par cinq. L' immersion des structures permet également de causer une gêne aussi minime que ~
FONDATION OCÉANOGRAPHIQUE RICARD
FERMES MARINES : ELLES PRENNENT LE LARGE
~ ~ possible aux activités de loisirs nautiques : en période estivale, les cages restent en surface deux fois trente minutes par jour, le temps d 'alimenter les poissons . Pour ces raisons majeures, l 'aquaculture en mer semi-abritée du type ''Aquavar '' (Saint-Raphaël) ou "Aquamed " (Théoule-sur-Mer) puis à terme , en pleine mer, offre de belles perspectives. Et l 'ifremer, qui a soutenu le projet ''Aquavar '' dès son origine, s 'emploie à mettre à la disposition des professionnels des outils novateurs et performants . Mais, pour M. de la Pomélie, il ne faut pas brûler les étapes . L'élevage offshore demande un rodage des installations et des hommes.
Le projet "Atoll"
AQUACULTURE EN MER OUVERTE Autour de la bouée technique centrale, le système d'élevage "Ato"" comprend, en première périphérie, 12 cages de 200 m' destinées au prégrossissement des poissons (de 2 à 125 g). Le grossissement s'effectue dans les cages de la deuxième périphérie. Les études montrent qu'une dizaine de systèmes "Ato"" pourraient être implantés sur le littoral de la région P.A.C.A. (Doc. "Aquavar »).
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Passer de la cage de cent mètres cubes à celle de deux mille mètres cubes demandera des étapes intermédiaires. Et c'est avec passion que Bernard Lengen envisage le proche avenir : le projet "Atoll ", système conçu pour l'élevage de 300 000 alevins, soit une production de 120 à 150 tonnes de poissons amenées à terme en dixhuit à vingt-quatre mois. Implantée en mer sur une concession de trois hectares, la structure comprend une bouée centrale flottante qui est le centre de gestion. C'est là qu 'est stockée la nourriture, avant d'être distribuée par un système d'automate programmable, dans les trente-six cages immergeables disposées sur douze lignes en étoile. La réalisation du projet est évaluée à environ cinq millions de francs et il serait générateur de la création d'une dizaine d'emplois. Poùr Bernard Wagner, président honoraire de l'Union patronale du Var et conseiller régional, la ferme marine ''Aquavar '' est le fleuron du Var et de l'aquaculture . Il répond parfaitement à la volonté de la Région d 'orienter ce département vers les sciences de la mer et son exploitation . C'est un phénomène fabuleux au niveau de la création de l'emploi et de la valeur ajoutée du Var, à condition bien sûr que cette activité nouvelle s' inscrive en parfaite complémentarité avec les autres activités dérivées de la mer et non pas à leur détriment. • Christian Frasson
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MER FÉCONDE
L'écloserie-nurserie des Embiez
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L'écloserie-nurserie des Embiez est entrée en activité le Il décembre dernier. Cet établissement est né de la volonté de deux organismes de réunir leurs compétences techniques et scientifiques: d'une part, la Fondation océanographique Ricard, qui conduit des recherches aquacoles depuis une dizaine d'années; d'autre part, la société 'i<\q uavar", qui souhaitait se libérer des aléas du marché des alevins de poissons en assurant elle-même l'approvisionnement de ses structures d'élevage. Le premier cycle d'élevage porte sur 800 000 œufs de loups. Le jour de
notre VIsIte, les larves avaient un mois. Elles pesaient en moyenne de quinze à trente milligrammes. "La période larvaire dure de deux à trois mois, explique Philippe Aublanc. C'est la phase critique. Les larves, très fragiles, sont sensibles à la moindre variation des paramètres physiques et chimiques de J'eau dans laquelle elles évoluent." Pas surprenant que la surveillance soit de tous les instants et qu'elle soit même renforcée par un système de contrôle automatique. Il porte sur l'alimentation en eau et en électricité des installations. C'est à ce prix que l'on peut diminuer des taux de mortalité élevés, dus aussi à de nombreuses anomalies: malformations, maladies ... Et jusqu'au "cannibalisme" qui réduit un peu plus le cheptel de départ.
Chaîne alimentaire "De plus, ajoute Corine Phelepp, les larves carnivores sont des prédateurs qui exigent pour seule nourriture des proies vivantes que nous sommes contraints de produire artificiellement d'une manière régulière et en q uan ti té suflisan te. Pour cela, il est nécessaire de reconstituer une véritable chaîne ali-
men taire. Celle-ci comprend à la base du phytoplancton (algues) qui sert de "fourrage" au zooplancton, en particulier des rotifères, animaux translucides d'un demi-millimètre de long, et des "Artemia salina': petites crevettes des marais salants. En fait, la larve est le dernier maillon de cette chaîne alimentaire. Et à ce régime, elle atteint le poids de deux cents milligrammes en quarante-cinq jours." Survient alors le sevrage: la larve accepte de consommer des granulés commercialisés, adaptés à ses besoins nutritionnels. La croissance se poursuit en nurserie : un ensemble de bacs. Quand ils atteignent un poids moyen de deux grammes (soixante jours plus tard), les poissons sont transférés dans des installations extérieures, en cages flottantes par exemple. En élevage, environ un quart des œufs fécondés donnent des poissons adultes. Cela peut paraître bien peu mais dans la mer un œuf sur... 100000 produit un poisson adulte. Les objectifs de production de l'écloserie-nurserie des Embiez se situent aux environs de 300 000 alevins par an . • Filtration
NURSERIE
Filtre biologique prégrossissement
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Trois stades du dévelopyement du loup: 80 % des ceufs CD parviendront à l'éclosion. Les larves <2J devenues alevins @ en nurserie, peuvent être mis en élevage (Ph. P. Lelong et C.F. Doc. Jean Descatoire).
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C'est aprés être sorti d' un couloir de navigation, afin d'éviter un iceberg, que le pétrolier s'est échoué dans la nuit sur un récif d 'Alaska ; en médaillon, le terminal pétrolier de Valdez (Ph. A . Ladousse et Exxon).
ALASKA Potion magique pour bactéries anti-marées noires par Alain Ladousse chef d u service "Environnement" - Société Elf Aquitaine « OCÉANORAMA » N ° 14 - 1990
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MER FRAGILE
Le 24 mars 1989, le pétrolier "Exxon Valdez" s'échouait sur un récif, dans le sud de l'Alaska. Quarante mille tonnes de pétrole brut se déversaient dans la baie du Prince William. Malgré tous les moyens de confinement et de récupération mis en œuvre, la marée noire atteignait le littoral, une quinzaine de jours plus tard. Avec mille kilomètres de côtes dont cinq cents fortement touchés, c'est la plus importante pollution de ce type connue aux Etats-Unis.
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ALASKA
CANADA
Les quelque 7.000 personnes employées par la société Exxon pour les opérations de nettoyage ont utilisé 700 bateaux, 56 avions et plus de 144 km de barrières flottantes. En médaillon, une image qui illustre l'efficacité du produit utilisé. On distingue très nettement la zone traitée. (Ph. A. Ladousse et Exxon).
OCEAN PACIFIQUE Mille kilomètres de côtes ont été pollués.
Cette catastrophe écologique met une fois de plus en avant le dossier des épandages accidentels de produits pétroliers dans les océans . En effet, si les hydrocarbures entrent dans le milieu naturel par un certain nombre de voies naturelles , ils ont pour principales origines les activités humaines. Chaque année, on estime entre trois et cinq millions , le tonnage de pétrole brut déversé en mer, volontairement ou accidentellement.
Récupération Les moyens actu e ls pour lutter contre ce fléau sont essentiellement la récupération mécanique et l'usage de produits chimiques . Le choix de l 'une ou l'autre de ces techniques, et éventuellement de leur combinaison , s'avère très
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complexe . Il prend en compte des paramètres tels que le type de pollution , les délais d 'i ntervention , la localisation , les conditions météorologiques ... Le comportement ou "vieillissement " des hydrocarbures dans la nature est variable. Il est soumis à divers processus. Etalement, évapo ration, dispersion, émulsification et dissolution sont prépondérants au cou rs des phases initiales d 'un déversem ent. Par contre , oxydation , sédimentation et dégradation biologique constituent des mécanismes à long terme . Ils déterminent l'évolution ultime des hydrocarbures . "L'état de vie illiss ement" des hydrocarbures , ai nsi que les conditions météorologiques , son t des critères déterminants dans le choix de la technique de nettoyage .
Bien que le pétrole soit à la longue assimilé par l 'environnement, le temps nécessaire est très variable. C'est pourquoi la priorité reste la récupération qui permet une minimisation de l'i mpact écologique. Elle est essentiellement basée sur l'écrémage de la couche huileuse étalée à la surface de l'eau . Pour cela , les hydrocarbures sont d 'abord déviés puis confinés par des barrages flottants .
Malheureusement, ces équi pements, quelle que soit leur valeur, atteignent trop rapidement leurs limites lorsque les conditions de mer deviennent difficiles. Ou que l' "état de vieillissement " des hydrocarbures rend leur récupération quasi impossible . Il fau t alors envisager d'autres méthodes . ~
FONDATION OCÉA NOGRAPHIQ UE RICARD
~ ~ L'autre alternative de traitement d'un épandage accidentel repose sur l'utilisation de produits de lutte : soit des absorbants minéraux ou organiques qui fixent les hydrocarbures , soit des gélifiants permettant de transformer les hydrocarbures liquides en masses semi-solides. Ce qui facilite la récupération mécanique . . Toujours basée sur l'utilisation de produits, une dernière approche consiste à favoriser les moyens naturels d'élimination des hydrocarbures . Cette démarche, entreprise depuis une douzaine d'années par le Groupe Elf Aquitaine , a débouché sur la mise au point de produits performants, dans les domaines de l'accélération de la biodégradation et de la dispersion des hydrocarbures .
Phénomène naturel en accéléré Dans la nature, plusieurs centaines de micro-organismes (bactéries, levures, champignons) ont été reconnues capables de dégrader les hydrocarbures . Mais c'est un phénomène lent, de l'ordre de deux à neuf mois, lié principalement à la teneur en oxygène du milieu, et à la disponibilité en éléments ~
"VIEILLISSEMENT" DES HYDROCARBURES Dans l'environnement, les hydrocarbures subissent une altération naturelle. Son ampleur et sa rapidité sont étroitement liées à la nature du produit déversé et aux conditions locales du milieu naturel. Dans la mer, les principaux processus de "vieillissement" (*) sont les suivants : • ETALEMENT - Rapide, il dépend étroitement des caractéristiques physiques des hydrocarbures et des conditions locales (vents, vagues). • EVAPORATION - Elle agit sur les fractions légères, d'une manière d 'autant plus intense que l'étalement est important. Ce phénomène est favorisé par des conditions locales
n Voir aussi
"Océanorama" no10 (1987): "Les-hydrocarbures dans le milieu marin ", par Gilbert Mille, chargé de recherches au C.N.R.S., directeur du Centre de spectroscopie moléculaire à la Faculté des sciences et techniques de Marseille-Saint-Jérôme. Et "Revue de la Fondation océanographique Ricard" n<>6 (1983) : "La biodégradation des hydrocarbures dans la lutte contre les pollutions par déversement ", par André Sirvins.
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fortes (mer agitée, vents forts) et des températures élevées. • DISSOLUTION - Elle s 'opère dans la masse d'eau. En règle générale, un hydrocarbure est d'autant plus soluble dans l'eau que son poids moléculaire et sa polarité sont élevés. C'est le cas, par exemple, du benzène . • EMULSIFICATION - Elle concerne le mélange des deux fractions insolubles : hydrocarbures et eau . Si les émulsions "huile dans l'eau" peuvent être facilement dispersées par les courants; en revanche, les émulsions du type "eau dans l'huile", communément appelées "mousses au chocolat", et pouvant contenir jusqu 'à 80 % d 'eau, sont très stables, hautement visqueuses, et difflciles à récupérer mécaniquement. • OXYDATION - Elle résulte de réactions chimiques et photochimiques qui aboutissent à la formation de dérivés d 'oxydation polaires et solubles dans l'eau. • SÉDIMENTATION - Liée à l'absorption sur des matières en sus-
pension. C'est un phénomène majeur de l'évolution à court et moyen terme des hydrocarbures. • DÉGRADATION BIOLOGIQUE - Ce phénomène complexe, constitue l'étape finale de l'évolution et de J'altération des hydrocarbures dans le milieu naturel. • AL.
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Exercice anli-pollution avec pompage de la nappe d'hydrocarbures (Ph. Elf Aquitaine).
~ ~ nutritifs. L'approche retenue par les chercheurs du Groupe Elf Aquitaine a consisté à sélectionner parmi la multitude de micro-organismes marins, ceux qui possèdent la faculté de "digérer" le pétrole .
Par un apport d'éléments nutritifs , ce sont ces espèces qu ' il convient de faire proliférer tout en rendant plus efficace leur capacité naturelle . En d'autres termes, comment "doper" ces bactéries pour qu'elles se multiplient? Comment leur ouvrir l'appétit, afin qu'el les dévorent avec avidité les marées noires? Des réponses ont été apportées avec la mise au point d'une sorte de potion magique, un produit baptisé " Inipol E.A.P 22,, (1 1• Il est fabriqué et commercialisé par la société Ceca. C'est un produit liquide et visqueux qui peut être mis en œuvre par tous les (1) Pour les spécialistes, ajoutons que le caractère oléophile du produit a été apporté par la formulation d'une micro-émulsion d'éléments minéraux hydrosolubles en capsulés par une phase organique olèophile. Ses principales caractéristiques sont les suivantes : caractère oléophile permettant la présence des éléments nutritifs à l' interface eau-hydrocarbure ; rapport optimum azotephosphore ; effet retard lors de la libération de l'azote et du phosphore ; inhibition de la formation d 'émulsions inverses ; absence de toxicité pour la flore et la faune , bonne biodégradabi 1ité.
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systèmes classiques d 'épandage par pulvérisation . Avant développement, l' "Inipol E.A.P 22" a subi de nombreux tests en laboratoire, puis en écosystème marin dans différentes conditions, notamment au Centre de recherche de la Fondation, à l'île des Embiez (Var). Au niveau des applications, ce produit peut être utilisé dans le traitement de pollutions en milieu aqueux, mais également en zones littorales où la contamination de sédiments côtiers est souvent une conséquence d'un déversement en milieu marin . Ainsi , en 1985, en collaboration avec Elf Aquitaine Norge et le Sintef, organisme de recherche norvégien, une plage polluée du Spitzberg a été traitée à l' "Inipol". Dans des conditions climatiques extrêmement rigoureuses, son utilisation a permis, en moins d'une année, de réduire d'environ 90 % le niveau de contamination . Sans traitement , le pourcentage n'a atteint que 15 %. Mais l'utilisation la plus spectaculaire concerne la réhabilitation des côtes polluées de l'Alaska. Les autorités gouvernementales améri caines ont confié à l'Environmental Protection Agency (E.P.A.), la responsabilité du traitement biologique des cinq cents kilomètres de côtes les plus fortement pollués.
Dans un premier temps , et au travers d 'un accord avec la compagnie pétrolière Exxon , une série d'essais de plusieurs produits a été réalisée en laboratoire . Ces tests, qui portaient essentiellement sur l'efficacité des produits et leur éventuelle toxicité sur des organismes marins, ont permis dé sélectionner deux d'entre eux, dont l' " Inipol". Ceux-ci ont été essayés Les bassins d'expérimentation de l'île des Embiez ont chacun une contenance de 16 m 3 et sont alimentés en eau de mer (Ph. D. D.).
FONDATION OCÉANOGRAPHIQUE RICARD
A L A SKA: POTIO N M A GIQ UE PO UR BACTÉRIES ANTI- MA R ÉES NO IRES
sur un ensemble de deux mille cinq cents mètres carrés de plages pol luées formées de galets , de sables et de rochers .
Pour Elf Aquitaine et la Fondation océanographique Ricard
Efficacité totale en deux semaines
DIX ANS DE RECHERCHES, UN "DÉPOLLUANT" DE NOUVELLE GÉNÉRATION
L'excellent résultat obtenu par le produit d 'Elf Aquitaine s 'est matér ialisé par la disparition totale des hydrocarbures dans un délai de deux semaines . Ce qui a amené l'E.P.A. et Exxon à prendre la décision de mettre en œuvre le traitement biologique sur les côtes de l'Alaska . Une commande de cinq cents tonnes d' "Inipol " a été livrée dans les plus brefs délais. Environ cent cinquante kilomètres de côtes ont été traités avec un résultat identique . On peut ajouter que l'opération de dépollution a dû être interrompue le 12 septembre 1989 pour des raisons climatiques et qu 'elle devrait reprendre au printemps prochain . Si le traitement biologique n'est pas encore une panacée dans la lutte contre les marées noires , du moins faut-il en apprécier les premiers résultats et le situer comme un outil nouveau dans la panoplie des moyens d 'intervention. Utilisable en association avec d 'autres techniques , il est toujours complémentaire , j.a mais concurrent. Enfin , il est vraisemblable que des développements importants verront le jour au cours des procha ines années. Ils permettront d 'accroître l 'efficacité du combat qui est mené contre l'asphyxie progressive des océans du globe . • Alain Ladousse
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C'est en 198 1 qu 'a débu té la collaboration entre Elf Aquitaine et la Fondation océanographique Ricard. Elle faisa it suite aux recherches menées à pa rtir de 1979 sous la direction d'André Sirvins pa r la Division " Recherches, expérimentations et applications" d u Centre Micoulau, à Pau, sur la mise au point d ' une form ula ti on nu tritive pour augmenter la vitesse et le taux de biodégradation des hydrocarbures en milieu marin. Des essais a u labora toire sur des so uches pures de la microflore marine ont permis d'élaborer plusieurs form ulations donnant de bons ta ux de biodégradation. Puis, l'eflicacité de cinq d 'entre elles a été testée, à partir de 198 1, da ns des écosystèmes ma rins expérimentaux in sta llés à l'île des Em biez, a u Centre de recherche de la Fondation océanographiq ue Ricard. S ur le plan q uantitatif, les rés ultats ont été da ns l'ensemble satisfaisan ts avec des taux de biodégradation atteignant 50 %, après estimation des pertes et des évaporations. Il a paru alors intéressa nt de mieux connaître les processus et l'impact de la pollution, du traitemen t et de la biodégradation, sur l'écosystème marin, la microflore et les comm una utés planctoniques. Ces différents points ont été a bordés en 1982 et 1983. Les expérimentations avec l''' Inipo l'' com me formulation nutritive ont permis d'effectuer des mesures portant sur les paramètres représentatifs de l'écologie des systèmes marins, qu 'ils 'soien t hydrologiques, chimiques o u biologiques. L'impact de la pollution et du trai tem ent a été appréh endé par l'examen des communautés planctoniques des écosystèmes expérimenta ux testés, ainsi que l'évolution des communa utés bactériennes. L'ensemble des bilans de fi n d'expérimentation fa isait éta t d'une biodégradation comprise entre 50 et 60 %. En 1984, de nouvea ux trava ux
ont porté sur l'exploitation de lX'Inipol". Non plus comme engrais favo risant la biodégradation d 'un pétrole brut in situ , mais comme engrais susceptible de produire de la biomasse planctoniq ue. Ces essais on t permis de comparer l'e flicacité d u produi t par rapport à des engrais minéra ux dits "classiques". De nouvea ux tests
Sous l'action des bactéries, la nappe de pétrole se fragmente avant de disparaître (Ph. A.R. et image de synthèse rèalisée sur palette graphique par Fred Marche - Atelier Sud Vidéo).
ont été entrepris, en 1985, aux Em biez. Ils portaien t sur des problèmes de toxicité et d 'impact. Il ne s'agissait plus de tester du pétrole brut, mais des produits raflin és. L'impact d 'une pollution par un gazole sur les écosystèmes marins a été abordé par l'étude des comm una utés planctoniq ues. Les rés ultats dém ontren t que le gazole est un produit plus "stressa nt" po ur le plancton q ue ne l'est un pétrole bru t. De plus, l'écosystème supporte mieux la pollution si le milieu est suppléé en sels nutritifs. Les études sur l'utilisation de lX' Inipol" comme accélérateur de la biodégradation d'un pétrole brut ont été pours uivies en 1986 et 1987. Les résulta ts positi fs des différents tests ont conduit à la mise a u point finale d u produit . •
Bernard et A nne Ca uchi, Yva n M artin
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CARfI'HAGE ...
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Les coquillages ra. par Jeanne Zaouali Institut national agronomique de Tunisie
Les ports puniques d'aprés H. Hurst (illustration ci-dessus). Au premier plan, le port militaire avec, au centre, l'îlot de l'Amirauté visible également en médaillon photographique (dans la partie droite) , tel qu'il se présente aujourd 'hui. Un canal reliait le port militaire au port marchand (à dr.) - Doc. et Ph. : I.N.N.A. (Tunisie) et J. Zaouali. Mise à la couleur: J. Froment.
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Deux étangs aux eaux stagnantes avec autour, quelques arbustes et brins d'herbe. Ainsi se présente le site des ports de Carthage à l'aube du XX e siècle. Mais ces étangs n'ont pas n'importe quelle forme: le premier est circulaire; en son centre s'étale une presqu'île ; le second, de contour plus vague, est grossièrement quadrangulaire et il est terminé par une sorte de langue qui se bloque en direction de la côte sud. FONDATION OCÉA NOG RAPHIQ UE RICA RD
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The environment of a port is a very sensitive ecological system . Observing sheJ/fish, the better preserved species if not the only one in the strata which has accumulated with time, can yield precious information on the ecological and historical vicissitudes of Carthage. The study ofthree thousand years of Carthagenian history highlights two major tendencies. The first consists in the construction -ex nihilo- of two ports and the fact tha t they were progressively abandonned. The process of abandonning the ports may have begun as early as the fifth century A.D. ft started with the circular port due to the serous damages it had suffered, ca used bya recession of the shoreline. As of the seventh century this process conti· nued with the rectangular port. The second tendency consist in the return to a large natural shelter formed by the Phenicians (ninth century B.C) and definiteJy adopted by the Arabs in the seventh century, laler to become permanent . •
content ... Au fil du temps , les descriptions de ce site ont toutes en commun un constat de vidE: : territoire submergé pour l 'Anglais Shaw (1743), fiction pour le naturaliste Peysonnel (1724), marais saumâtre pour le géographe arabe El Bekri (Xie siècle). En effet, comment voir dans ces marais sans fond les ports légendaires, théâtres de faits d 'armes prestigieux? Paradoxalement, il est faci le de retrouver les contours de ce paysage , grâce à des témoignages
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dont le plus important est celui du Grec Appien qui reprend un récit de Polybe du Il e siècle avant notre ère : "Les ports communiquaient entre eux de telle sorte que les navires pouvaient passer de l'un à l'autre et que, de la mer, on pénétrait par une entrée large de 70 pieds (environ 21 ml. Le premier port était réservé aux vaisseaux marchands. Au milieu du second, il y avait une Île. L'entrée du port avait une partie quadrangulaire et une partie ronde,, (1).
Autres témoins de l'histoire : plus de 5000 coquilles de mollusques gastéropodes et lamellibranches . Elles proviennent de fouilles effectuées dans le cadre de la campagne archéologique de l'Unesco pour la :'sauvegarde de Carthage ". Les échantillons issus de tamisages faits dans les deux ports ~ (1) Cette description correspond en tous points à l'observation minutieuse du site faite par le cartographe Falbe, au début du XIX· siècle.
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HIER , LA MER
~ ~ au niveau ou en amont des quais , correspondent essentiellement à des déblais provenant vraisemblablement de dragages d 'entretien . Ces découvertes ont mis au jour une impressionnante quantité d 'objets aisément datables.
"Co thon " Les fouilles entreprises par les équipes anglaise et américaine font apparaître une surprenante découverte : du IX· siècle , moment de l 'installation des Phéniciens à Carthage , jusqu 'au V· siècle les ports n'existent pas . En effet, les couches les plus profondes de la zone portuaire montrent l' absence de témoignages archéologiques antérieurs au IV· siècle avant J.-C., et malacologiques en-dessous de ces strates . Les ports décrits par Appien furent donc creusés de façon artificielle dans une zone , peut-être marécageuse, mais certainement pas dans une lagune pré-existante. Cette création ex nihilo est confirmée par le nom même qui fut donné à ces ports , à savoir "cothon ", qui signifie " tailler " et par la découverte d 'un canal dont la portion mise au jour recoupe une partie du port circulaire au niveau de l'îlot central et la partie nord du port quadrangulaire, datée du IV· siècle avant J.C. D ' après les archéologues Hurst et Stager qui en furent les inventeurs , " les témoignages sédimentaires et malacologiques tirés des fouilles montrent que le canal (2) éta it en relation avec la mer ouverte ; aussi, on peut penser qu 'il se poursuivait plus au sud en direction de la baie du Kram ".
A la veille de la chute de l'empire punique, la malacofaune (ph. centrale) témoigne d'un milieu portuaire où la circulation des eaux est améliorée. Des coquilles des décharges urbaines s'ajoutent à la faune portuaire. Murex trunculus (ci-dessous) , spéCimen de très grande taille (9 ,5 cm) - (Ph . Hed i Zaouali).
Un "autre port" Bien que ne connaissant pas la " non existence " des ports de la Carthage ancienne, de nombreux historiens ont émis des hypothèses sur la présence d 'u n "autre " po rt. Enfin , la contemplat ion des deux étangs qu i s 'offraient à leurs yeux ne concordait pas avec l'idée d 'un port abritant une énorme flotte et de puissants arsenaux . ~ (2) Vraisemblablement, ce canal fut utilisé à l'origine pour amener par la mer les éléments architecturaux nécessaires à la construction des ports. Ceux-ci étaient, dans leur majorité originaires des carrières calcaires d'El Haouaria, situées sur la rive opposée du golfe de Tunis.
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CARTHAGE: LES COQUILLAGES RA CONTENT
« Les archéologues ont montré que l'îlot de l'Amirauté
abritait 180 cales et mis ainsi un terme à une énigme: loger autant de navires dans un espace, à première vue, aussi restreint. » ~ ~ C'est ainsi que certains pensèrent, tel Léon l 'Africain ou , plus tard , Shaw, que le port phénicien se trouvait à La Marsa, qui , en arabe , veut dire port, ou bien au Kram (ce fut l'opinion de Cintas et ce serait celle d 'Hurst et de Stager). ou bien à Gammarth (Franck) . D ' autres suggérèrent qu ' il pouvait, plus simplement, être situé dans le lac de Tunis , dans une anse proche du Kram . Les études sédimentologiques faites dans le lac permettent de formuler une telle hypothèse. Aussi rejoindrons-nous ce dernier avis.
Mieux se protéger
Ports puniques en 146 av. J . C . (schéma et reconstitution ci-dessus) : port militaire; ® îlot de l'Amirauté (sur la reconstitution réalisée sous l'égide du Pr Hurst, on distingue bien les loges qui pouvaient contenir plus de deux cents vaisseauJ0; @ ponton reliant l'îlot au quai ; @ tour d 'observation' @ canal reliant les deux ports; 6 port marchand ; (J) canal à la mer ; @ canal supposé (peut-être en partie souterrain); @ canal ' creusé par les Carthaginois pour tenter de forcer le blocus romain; ®l môle extérieur ou "choma" (voir également ci-contre gravure sur acier des années 1850 représentant le plan de Carthage) - Doc. I.N.N.A. et Musée de la Marine (Marseille).
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Les relevés détaillés des sondages montrent, effectivement, que le lac de Tunis ne s'est fortement envasé qu 'à partir d 'une époque comprise entre 1050 et 450 avant J.C. A cette date, qui précède de peu la construction du canal , il aurait été impérieux de trouver une solution de rechange . Le canal ainsi creusé aboutissait-il à une zone portuaire, reliait-il deux rades l'une au nord-est, l'autre au sud? Il fut , quoi qu ' il en soit , l ' amorce de la construction des ports , qui ne se serait pas faite immédiatement. En effet, les études les plus récentes confirment que les ports puniques et, notamment , le port circulaire n'ont été définitivement utilisés qu 'à partir du Ill e siècle avant J.C ., date qui coïncide avec le début de la première guerre punique . Carthage se sentant très fortement menacée , il était devenu indispensable de mieux se protéger, de mettre la flotte à l'abri sous la sauvegarde directe de la ·cité. D ' après un rapport de l'Unesco, les ports puniques constituent l'un des sites anciens les plus évocateurs et les plus beaux du monde. Leur aspect a été décrit, nous l'avons vu, par Appien; aussi , est-il facile d 'en dresser la carte . Reste , cependant , un point à élucider : d 'après les textes , le port militaire est circulaire ;
or, si l'on reporte un port rond sur la carte actuelle , le cercle tracé dépasse assez largement à l'est le trait de côte. Les découvertes récentes permettent de fournir une explication. A l'époque punique et jusqu'aux premiers siècles de notre ère, le niveau de la mer dans cette région était inférieur d'environ quarante centimètres à l'actuel. Par ailleurs , l 'observation des ruines immergées a permis de préciser la position du rivage , soit cent mètres en avant de la côte actuelle . La description d 'Appien et les fouilles minutieuses effectuées par l 'équipe anglaise dans l 'îlot central ont permis d 'en reconstituer avec précision l'aspect monumental. La mise au jour des couches occupées les plus anciennes a rendu possible l 'identification de 30 cales à bateaux , apportant ainsi confirmation à une découverte de 8eulé en 1861 qui , à l'époque , avait fait la risée des historiens . De plus , les archéologues ont montré , par extrapolation , que l'îlot de l'Amirauté abritait 180 cales et mis ainsi un terme à ce qui paraissait être une énigme, c 'est-à-dire la non possibilité de loger autant de navires dans un espace, à première vue , aussi restrei nt. Le port marchand , lui , n'a pu être fouillé que dans la seule zone restée aujourd 'hui à nu : dans sa portion ouest distale, à proximité du port rond. L'équipe américaine a mis au jour un quai cinq fois remanié , confirmant , s ' il était encore nécessaire , l ' ex i stence de ce deuxième port.
Revue malacologique Reste le problème de l'environnement de ces plans d 'eau. Il a été précisé par l 'étude malacologique. La faune recueillie , abondante et variée , montre la présence de 45 espèces . Ce nombre , relativement élevé pour un milieu en principe confiné, met en évidence une bonne influence marine . Cependant, les huit espèces ~
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HIER , LA MER
« Des ateliers de teinture de pourpre
étaient très actifs dès le
vnr siècle avant Jésus-Christ. »
~ ~ les plus abondantes correspondent, dans leur ensemble , à des mollusques margino-littoraux , c 'est-à-dire vivant dans des milieux relativement fermés . L'espèce la plus courante (225 individus) est la coque méditerranéenne Cerastoderma glaucum : elle est caractéristique des milieux aux eaux calmes et aux fonds plus ou moins envasés , typiques des zones lagunaires.
Forte activité portuaire La seconde est la Pourpre Murex trunculus représentée par 160 coquilles de grande taille, toutes broyées ; ce qui , vu la forte épaisseur des tests , a été fait de façon manuelle. En outre, le fait que ce gastéropode n'appartienne pas à la faune duport - on en a pour preuve l ' absence d 'i ndividus juvéniles conduit à penser que ces coquilles sont issues de décharges en provenance d'ateliers de teinture du voisinage ... Vient en troisième position l'huître plate Ostrea stentina avec 115 individus de très petite taille , correspondant vraisemblablement à des fixations de naissain , phénomène courant dans les zones portuaires . La quatrième espèce est la palourde Tapes decussatus représentée par 41 individus; ce bivalve caractérise des zones sablovaseuses soumises à des courants permanents ; ceci implique une bonne circulation de l'eau dans les milieux où elle s 'installe. Cinquième espèce , Murex brandaris, avec 27 individus dont les coquilles sont broyées; comme l 'espèce voisine Murex trunculus , elle ne peut être considérée comme faisant partie de la faune vivant in situ ; elle aurait donc, aussi, pour origine les ateliers de teinture . Sixième espèce, Monodonta turbinata (25 individus). gastéropode colonisant les substrats durs des milieux portuaires. Septième espèce, Amycla corniculum (24 individus), vivant de façon préférentielle dans les mi-
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lieux fortement chargés en matière organique ; on peut affirmer qu 'elle est le signe d 'une pollution reliée à une forte activité portuaire et à une forte occupation humaine du site . Huitième espèce, Nassa mutabilis (24 individus) , qui est toujours abondante dans les milieux lagunaires sous bonne influence marine . Cette revue malacologique permet de situer l'environnement des ports. Le milieu , bien qu 'assez nettement confiné - le canal à la mer étant situé dans une zone relativement éloignée du port princi pal- présente, néanmoins , des témoignages d 'une bonne circulation de l 'eau marine. Ce qui pourrait faire penser à l'existence d'un second canal à la mer, peut-être au niveau du port militaire? La prise en compte des espèces comme Murex trunculus et brandaris donne , par ailleurs , des renseignements d ' ordre socioéconomique . La présence d'ateliers de teinture de pourpre à Car.thage serait, en fait, très ancienne ; des fouilles faites par l'équipe allemande au niveau du quai à la mer
dans une zone située au nord des ports , montreraient que ces ateliers étaient très actii's dès le VI W siècle avant J.C. De même, la présence d' Amycla corniculum , espèce indicatrice d 'une forte teneur des eaux en matière organique, indiquerait l'existence d 'égouts débouchant au niveau des ports .
Les Romains s'emparent de Carthage En 146 avant J.C. s 'achève la troisième guerre punique . Les Romains s'emparent de Carthage. Le siège a duré trois ans et, dans un ultime sursaut, les Phéniciens essaient de forcer le blocus de la ville et de leurs ports . Les Romains conduits par Censorius ont fait éle-. ver une digue dans la baie du Kram qui coupe le canal à la mer. Aussi , les Carthaginois, pour déjouer l'ennemi , décident-ils de creuser un chenal annexe ouvrant sur le golfe de Tunis dans la zone du mole, le "choma ", qui protége l'entrée du Kram . La flotte punique , qui a pu sortir, ne peut, cependant , rentrer et se réfugie près du mole où Scipion l'attaque et la détruit. Bloqués dans leurs retranchements , les Carthaginois incendient le port marchand ; mais les Romains parviennent à pénétrer dans le port militaire . Armes et vaisseaux sont brûlés sur place et la ville est rasée et incendiée. Fruits de mer - Mosaïque du II" s. apr. J . C. (Acholla, Tunisie). En bas à droite, un Murex selon Pline l'Ancien, à la fois trunculus, par le haut, et brandaris par le bas. Selon le naturaliste romain, ces deux espèces portaient le nom de Pourpre (Purpurea). A l'heure actuelle, Murex truncullus est une ressource abondante, pêchée dans le lac de Bizerte (Ph. S. Goz/an - I.N.N.A.; et J. Zaouall).
Les Romains transforment le port militaire en une zone somptuaire. Ci-dessus, reconstitution de l'îlot de l'Amirauté au II" siécle après Jésus-Christ, d' après le Pr Hurst. L'étude malacologique des strates de ceHe époque montre la présence de valves de l' huître plate méditerranéenne Ostrea edulis (à g.) : un témoignage des débuts de l'ostréiculture en Atrique du Nord (Ph. I.N.N.A. et H. Zaouali).
En 121 avant J.C., Caius Gracchus essaie vainement d 'implanter une colonie romaine mais la ville ne reprend vie qu ' au début du le, siècle après J.C. sous l'impul sion d 'Auguste . Désormais , Carthage n' est plus une puissance politique mais seulement une zone d'exploitation économique . Les fouilles réalisées dans les strates confirment les faits historiques. On ne relève pas de traces de dragages des ports durant cette période.
Manque d'entretien A l'inverse de ce qui a été vu pour la période punique , les sédi ments dragués correspondant à la période écoulée entre la fin de la troisième guerre punique et les premiers travaux romains , montrent une malcofaune très peu diversifiée (17 espèces) indiquant l'existence d 'un milieu "stressé ". Les espèces les plus abondantes sont à peu près les mêmes que celles décrites précédemment , mais leurs proportions ont changé. Arrive en premier lieu Amycla corniculum (36 individus) , suivi par Cerastoderma glaucum (17), Cyclonassa neritea (17) , Ostrea edulis (11), Murex trunculus (9) , Tapes aureus (6) . Le passage d' Amycla corniculum de la septième à la première place montre un taux de pollution nettement accru . De plus, le milieu est nettement plus stagnant qu 'à l'époque punique comme l' indique le remplacement de la palourde Tapes decussatus par la clovisse Tapes aureus qui vit dans les eaux plus calmes.
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La raréfaction relative du Murex amènera it à penser qu 'à cette époque le travail de la Pourpre n'est plus aussi intense. En définitive , la réduction du nombre d 'espèces vivant dans les ports montre qu 'il y a eu depuis la fin de la Carthage punique jusqu 'à sa réactivation par Auguste , une forte évolution régressive du milieu. Elle est caractérisée par une nette stagnation du plan d'eau . Ceci pourrait suggérer un manque d 'entretien , non seulement au niveau portuaire mais , aussi , au niveau du ou des chenaux à la mer. De même , l ' absence d ' une faune correspondant aux milieux de substrat dur tels que les quais , indiquerait que ceux-ci seraient partiellement colmatés par des sédiments vaseux.
La plus grande colonie africaine Au Ile siècle après J.C. , sous l 'ordre d 'Hadrien , sont exécutés d'énormes travaux de réaménagement urbain . Le port circulaire est reconverti en zone somptuaire , les arsenaux sont supprimés , le port marchand est entièrement rénové . Les quais sont surélevés de cinquante centimètres ; ceci amène à penser que le niveau de la mer atteignait une cote proche de l 'actuelle . L' étude malacologique des strates de cette époque montre un retour de la diversification spécifique (30 espèces) caractérisant un net assainissement du lieu . Amycla
corniculum cède sa place à Murex trunculus (56 individus) mettant en évidence la reprise du travail de la Pourpre .
Premiers élevages L' espèce arrivant en second est Cerastoderma glaucum (46), la troisième , Ostrea edulis (17) ; mais , à l'inverse de ce qui a été vu jusqu ' alors , l ' aspect des coquilles trouvées a changé . Les huîtres ne sont plus représentées par de jeunes individus mais par de grandes coquilles en général cassées ; tout porte ·à croire qu 'elles . correspondent à des animaux allochtones originaires d ' élevages dont on pourrait ainsi dater les débuts en Afrique du Nord à cette époque. La quatrième espèce est Tapes decussatus (13) qui réoccupe la place qu 'elle avait à l'époque punique ; ceci montre qu 'il y a, de nouveau , de forts courants dans les ports et de bons échanges entre les milieux marin et portuaire . Les cinquième et sixième espèces sont des patelles : Patella lusitanica (13), Patella caerulea (10) ; leur présence confirme un désenvasement des quais . Cette liste montre en définitive un changement radical du paysage écologique sous l ' influence de grands travaux de réhabilitation et d 'assainissement. Les fouilles du Ille siècle ne contiennent pas d 'échantillons malacologiques . Il n'y a donc pas de travaux dans les ports. C'est une époque de désordres et de troubles marquée par la révolte de Gordien le, et de Domitien Alexander. ~
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HIER , LA MER
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L'Afrique de Dioclétien
La réapparition de la faune malacologique dans les fouilles du IVe siècle montre que les dragages ont repris . Toutefois, cette faune reste nettement diversifiée (32 espèces) malgré un abandon d ' un siècle. Ce qui amènerait à envisager la réal isation de travaux dans les ports sans véritable entretien des canaux. Les espèces les plus abondantes sont dans l ' ordre : Cerastoderma glaucum (182), Amyc/a corniculum (42) , toutes deux indiquent un retour de l'envasement et de l 'eutrophisation des ports. Murex trunculus arrive en troisième place (39) . Tapes aureus (38) a, de nouveau, remplacé Tapes decussatus , montrant que les échanges avec la mer sont en voie d 'atténuation. En cinquième place est trouvée Ostrea edulis (22) avec des coquilles qui restent de grande taille . L'ensemble faunistique récolté montre que les travaux effectués dans les ports n'ont pas eu l 'ampleur de ceux faits au Ile siècle. L'envasement et la pollution ont repris . Les quais semblent mal entretenus (les coquilles , témoins de la présence de substrats durs et propres, sont absentes) . Du point de vue socio-économique les ateliers de Pourpre continuent à travailler, les huîtres sont toujours cultivées. De plus, la moule Mytilus gal/oprovincialis, jusqu 'alors absente dans les fouilles , fait son apparition. Est-elle aussi cultivée?
Les Vandales s'installent Les Vandales débarquent en Afrique et s 'installent à Carthage (433) . Les ports leur servent de base pour attaquer les navires romains. Une fois encore , on note à cette époque une absence de témoignages malacologiques sur les travaux d 'entretien de la zone portuaire . La flotte vandale, qui est importante, est-elle en partie ancrée dans le lac de Tunis? Un siècle plus tard, l 'empereur byzantin Justinien envoie son générai Bélisaire en Afrique . Carthage l'accueille, un gouverneur est nommé . Les travaux reprennent dans les ports .
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Toutefois , tout porte à croire que le port rond, au contraire du port rectangulaire , ne subit pas de rénovation ; il n'y a pas, en effet, de témoins malacologiques provenant de cette zone . Selon Procope , une partie de la flotte bysantine aurait été ancrée dans le lac de Tunis qui aurait pris le relais du port rond désaffecté . Les strates fouillées dans le port rectangulaire montrent une faune très abondante et variée (52 espèces) indiquant un profond remaniement du milieu.
avoir atteint un niveau bien supérieurà celui des époques précéden tes ; ceci montrerait que les canaux à la mer ont été élargis et, peut-être aussi , déplacés? A partir du Vil e siècle , les témoins malacologiques disparaissent. Il n'y aura plus de travaux à Carthage . En effet , après la conquête de Tunis (689) , les Arabes renoncent à s 'y établir sans pourtant détruire la ville . On pense que l'abandon de la ville a été progressif.
Byzance (V· s. apr. J . C.). Les travaux de réaménagement des po ris favorisent la pénétration d'une faune trés diversifiée où se mêlent espèces lagunaires et marines (Ph. E. Zaouali).
Comme au IVe siècle, Cerastoderma glaucum (158) et Amycla corniculum (118) restent en tête ; cependant, la proportion nettement plus forte de cette dernière espèce par rapport à la coque signale une recrudescence de l'eutrophisation. Murex trunculus (76) qui suit, atteste la persistance des ateliers de teinture . Tapes decussatus (70) qui réapparaît après quatre siècles d 'absence, confirme l 'excellent état des échanges d 'eau entre la mer et le port. Cependant, l'apparition de Cyclonassa neritea (62) et le maintien de Tapes aureus (52) montrent que certaines zones , en raison peutêtre de la pollution, restent relativement envasées : L'huître plate cultivée (48) demeure abondante . Réapparaissent les témoins d 'entretien des quais : les patelles Patel/a caerulea (29) et Patel/a lusitanica (16). La moule commune persiste , montrant une colonisation définitive du milieu . L'étude écologique montre l'existence de grands travaux portuaires et d'une forte activité commerciale et artisanale, ainsi qu'une importante pression urbaine . Les échanges avec la mer paraissent
Les Arabes optent pour une solution nouvelle . Reprenant , peut-être, la première option des Phéniciens, ils installent leur port dans le lac de Tunis . Celui-ci , toutefois , n'est plus utilisable ; des travaux de très grande envergure sont entrepris . Un chenal navigable , creusé au niveau de la Goulette , est prolongé jusqu 'à la ville de Tunis ; il préfigure la construction du canal central mis en place par la colonisation française à la fin du XIX e siècle. Tunis prend définitivement le relais de Carthage . Néanmoins, bien que l'envasement des bassins gagne du terrain , les ports de Carthage conti nuent à vivre au ralenti. A la fin du XI e siècle , il existe encore une rade où l'on peut entrer avec de petits bateaux à voile. Par la suite, les ports qui semblent voués à la disparition, seront sauvés par la création de salines . Par la nécessité d'une communication permanente avec la mer, elles ont permis de préserver la configuration primitive des ports jusqu'à nos jours . • Jeanne Zaouali
FONDATION OCÉANOGRAPHIQUE RICARD
OCÉANORAMAGAZINE LA MER, VUE DES EMBIEZ ET DAILLEURS
Deux années de travaux de rénovation ...
L'AQUARIUM CHANGE DE VISAGE De l'avis même des premiers visiteurs , l'aquarium méditerranéen de la Fondation océanographique Ricard , à l'île des Embiez (Var), est aujourd ' hui beaucoup plus attractif, plus riche. Tant sur le plan de la présentation que du contenu. Pour Patrick Lelong, maître des lieux, cette impression est liée à la création de nouveaux bacs. Ils font face aux anciens qui ont été entièrement rénovés. Ainsi , les espèces marines évoluent aussi bien devant que derrière le visiteur. Ce qui lui donne, la pénombre aidant, le sentiment de pénétrer sous la mer. Au total , vingt-sept bacs pour une capacité totale d'environ 28.000 litres, sont présentés au p ublic. Ils sont tous en verre collé ou en résine de polyester, avec des décors en mousse de polyurétane et pierres natu~ relles .
Superb.e panache du spirographe : un ver qui vit dans un tube et qui se rétracte à la moindre alerte (Ph. F. Di Megllo - Festival mondial de l 'Image sous-marine d'Antibes - 1989). En médaillon, Paul Ricard , caméra en main, parmi les premiers visiteurs des aquariums rénovés (Ph. C. F.).
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DIATOMISTES AUX EMBIEZ
L'Hippocampe ne se rencontre qu'en Méditerranée, jusqu'à dix mètres de profondeur. Curieusement, c 'est le mâle qui assure la gestation des œufs dans une poche incubatrice (Ph. P. Le/ong).
L'aquarium rénové (suite) Des plus petits (60 1) aux plus grands (5.750 1) , ces bacs abritent en permanence une centaine d 'espèces de la faune et de la flore de Méditerranée occidentale. Parmi les curiosités : des 1iches, des sérioles et un Saint-Pierre, tous difficiles à acclimater. A observer aussi , une espèce rare: un petit gobie appelé Gammogobius steinitzi qui vit daQs des grottes sousmarines. Le repeuplement des bacs a plusieurs origines . .. Nous effectuons des captures en plongée, explique Patrick Lelong, grâce notamment à l ' utilisation d'anesthésiants. D'autre part, nous entretenons d ' excellentes relations avec les pêcheurs du Brusc. Ceux-ci nous signaIent les espèces intéressantes qu ' ils ramènent dans leurs filets, et parfois, nous nous associons à certaines de leurs sorties en mer. Enfin, nous avons des échanges avec d'autres aquariums : Canet-enRoussillon , Marineland d'Antibes ... .. Quant à l'alimentation de tout ce petit monde, elle est composée d'une manière générale par des moul·es (35 kg par semaine), des sardines, des poissons de friture, des calmars, et pour les plus petites espèces, des vers, des crevettes ... Des animaux ont même un régime spécial. C' est le cas du Triton qui dévore une holo-
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thurie et une étoile de mer (de préférence rouge) par mois . Animé , coloré , fragile ... Un aquarium est une véritable parcelle de mer qui éveille intérêt et curiosité. C'est d 'ailleurs pour répondre à cette demande et à l'intention de ceux qui souhaitent élargir et approfondir leurs connaissances que la Fondation organise des stages de découverte de la faune et de la flore méditerranéennes . D'une durée de cinq jours , ces stages intéressent aussi bien le profane
qui désire élever des poissons chez lui qu 'un responsable d ' aquarium public. En 1990, deux stages sont prévus, respectivement du 26 au 30 mars et du 15 au 19 octobre. D'autre part, la Fondation apporte sa collaboration à des stages de plongée biologique qui sont organisés par le Centre de plongée de l'île des Embiez.
Pour tout renseignement et inscription écrire ou téléphoner à la Fondation: 81 , Bd Anatole-de-Ia-Forge - 13014 Marseille. Tél. : 91.98.12.74.
Les diatom istes de langue française se retrouveront sur l'île des Embiez, du 25 au 28 septembre 1990, à l'occasion de leur Xe colloque annuel. Le précédent s'est tenu à Namur, en Belgique. C'est Patrick Lelong, responsable du département "Aq uariums" de la Fondation, planctonologue, qui a la charge d' organiser cette manifestation. Les diatomées sont des algues microscopiques remarquables par l'extraordinaire dessin de leur struct ure et par leur beauté, et dont certaines espèces se développent dans les eaux douces, d'autres dans les eaux marines. Les spéciali stes francophones, regroupés au sei n de l'Association des diatomistes de langue françai se, sont or i gi naires d ' Europe, du Canada, d'Israël, du Maghreb. (Voir l'article de Pa trick Lelong sur les diatomées dans "Océanorama"
noI3).
QUAND LES ENSEIGNANTS RETOURNENT A L'ÉCOLE ...
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Les sciences et techniques évolu ent rapidement, les programmes scolaires se modifient en conséq uence, toujours avec un certain décalage. L'actualisation des connaissances et leur approfondissement constituent pour les enseignants un besoin permanent. Aussi, les responsa bles administratifs de l'Education nationale ont mis en place un système de formation continue pour les professeurs du secondaire. Depuis 1977, la Fondation organise deux à trois journées de stage p ar an, dans des domaines liés à la mer. Les animateurs sont des scientifiques de l'association, avec le soutien d'universitaires, comme les Prs Nardo Vicente et Henry Augier, de l'Université de Marseille.
A partir de 1988, le thème " Bases théoriques et pratiques de l' aquaculture" a été développé avec le concours de professionnels, qui apportent leur expérience et la réalité du "terrain" . Ce stage est complété p ar la visite de deux structures aquaco/es: le centre expérimental de l'île des Embiez, qui produit des alevins de loup destinés actuellement à la ferme marine "Aquavar" ; un ensemble de quatre serres automatisées et gérées par ordinateur, où sont produites des plantes aquatiques d'aquariophilie. De l'avis même de certains participants, ces journées leur ont permis de "s'extraire de leurs ouvrages scolaires, grâce à une approche concrète, pragmatique d'une activité économique en pleine expansion en Méditerranée" .
A.R.
FONDATION OCÉANOGRAPHIQ UE RICARD
fondation océanographique
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POURQUOI ADHÉRER? Pour participer à une œuvre utile, bien sûr. Celle-ci est reconnue depuis longtemps puisque la Fondation océanographique Ricard bénéficie de subventions publiques, qu'elle compte des adhérents jusque dans des pays ou des régions telles que l'Algérie, la Grande-Bretagne, la Grèce, le Maroc, la Nouvelle-Calédonie, la Polynésie française, la Suisse ... La mer, plus que l'espace, s'ouvre à l'aventure moderne. Il reste beaucoup à découvrir, beaucoup à connaître et à faire connaître. Contrairement à l'espace, elle est dès maintenant
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accessible, d'une manière ou d'une autre, au plus grand nombre. Pour permettre aux jeunes de connaître ce milieu si riche de ressources mais aussi de possibilités pour l'avenir, il faut aider la recherche scientifique et l'action d'information. Pour que ces possibilités se concrétisent, il est nécessaire de les faire connaître, bien sûr, et pas seulement au public. La Fondation s'y attache, depuis sa création, en 1966. Elle vous permet de contribuer à cette action d'intérêt général.
RICARD taine, l'Ifremer ou l'Organisation mondiale de la santé, • s'attache depuis toujours à informer largement tous les publics et plus spécialement les jeunes, • édite des revues renommées, "Océanorama" pour ses adhérents , "Vie marine" pour les spécialistes, • propose des conférences, des expositions.
Les adhérents de la Fonda tion peuvent bénéficier des dispositions de l'article 238 bis du Code général des impôts. En effet, l'association fait partie des "organismes d'intérêt général ayant un caractère philanthropique, éducatif, scientifique, social, humanitaire, sportif, familial, culturel ou concourant à la mise en valeur du patrimoine artistique, à la défense de l'environnement naturel ou à la diffusion de la culture, de la langue et des connaissances scien tifiq ues françaises. "
Vous pouvez déduire votre cotisation • de votre bénéfice imposable, dans la limite de 2 %0 de votre chiffre d'affaires, pour les entreprises, • de votre revenu imposable, dans la limite de 1,25 %, pour les particuliers . Sur simple demande, une attestation vous sera adressée par nos soins à l'intention de votre receveur des impôts . •
La Fondation • travaille dans le domaine de la recherche scientifique pour de grands organismes publics français ou internationaux comme Electricité de France, Elf-Aqui-
Administration, Contacts - Yvan Martin , coordonnateur; chef du département "Recherches" ;
Sous l'autorité du président Jean-Pierre Peyret , les services de la Fondation sont animés par:
- Patrick Lelong, responsable du département "Aquariums" ;
• Secrétariat général (Marseille - Tél.: 91.98.12.7491.98.91.45) - André Ségui, secrétaire généraI ; - Christian Frasson , responsable des publications. A l'île des Embiez (Var), dans une ancienne batterie marine qui domine le port, se situe le siège de la Fondation ocèanographique Ricard. Il abrite un aquarium méditerranéen et un musée océanographique ouverts au public de 10 h à 12 h 30 et de 13 h 30 à 17 h 45 (18 h 30 en juillet et août), sauf le 1er janvier et les 25 et 26 décembre, de même que le mercredi matin, de novembre à mars (Ph. C. F.).
- Alain Riva, responsable des Relations publiques et de la
Formation. Toute la correspondance générale. destinée au président et à l'administration (en particulier. formation . adhésions. cotisations. publications) est à adresser au siège administratif. à Marseille .
• Station marine (Ile des Embiez - Tél. : 94.34.02.49) - Nardo Vicente, responsable scientifique:
Si vous changez d'adresse ...
DOCUMENTATION Des notices, que vous pouvez obtenir en écrivant au secrétariat général, vous permettront de mieux connaître et faire connaître autour de vous votre association, ses buts, ses réalisations: - objectifs, axes d'activité, administration, - Paul Ricard et l'origine de la Fondation,
- comité d'honneur, conseil d'administration, - adhérents, - recherche, - éditions (liste et bon de commande), - mécénat scientifique. N'hésitez pas à écrire ou téléphoner pour demander celles qui vous intéressent.
Faites-le nous savoir sans attendre pour éviter des retours de courrier et toute interruption dans nos enVOlS.
... Adhérent na.
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ViIIe .
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ViIIe .