CONNAITRE, PROTÉGER LA MER
SOMMAIRE
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L' In s titut océa nog rap hiqu e Pa ul Ri ca rd es t un e association sans but luc rat if. Sa rev ue semes tri e ll e " Océallorama" s'a dresse a ux lec teur s c uri e u x d'océanographie biolog ique et ph ys ique, d'archéo log ie, d'hi sto ire. L'In stitut pub li e éga lement des info rmati o ns sur ses ac ti vités.
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The " In stitut océa nographiqu e Paul Ricard " is a no n-profit making assoc iation. It s half-yea rl y rev ue " Oc éallorama " appea ls to reade rs who are inte rested in bi o log ica l a nd ph ys ical oceanography , arc hae logy and hi story. Il publi s hes as we il inform a ti o n o n the " In stitut " activities.
Regard surgi du passé, l'iguane des Ga/apagos.
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Das " Ins titut océanographique Paul Ricard " ist e ine gemeinnützige Ve re ini g un g . Seine ha lbj ahr li ch erscheinende Zeit sc hrift "Océanorama " wende t s ic h a n Le se r. die s ic h für biologische und phy sik a li sche Ozeanographie. Archaolog ie und Geschichte inte ress iere n. A uBerde m informiert sie übe r die Aktivitiiten der Vere ini g ung.
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DIRECT IO N DE LA PUB LICATION Jean Pierre Peyret : A DMINISTRATION André Segui RÉDACT ION E CHEF ET MISE E PAG E C hri sti an Frasson-B o tton ASS ISTAN CE TECHNIQ UE C laude Ganivet, David De Abreu PHOTOGRAV URE S.P.P. ( Marseill e) P.A .O., IMPRESSIO N Imprime rie Spéciale Ri card Dépôt léga l: décembre 1993
Galapagos - Uniques, fascinantes et fragiles , par Robert Miard. Les nouveaux pirates des Galapagos par Pierre Constant.
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South African waters - The magnificent jellyfish, by Bevan A. Pank.
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Petite araignée de mer et Lépadogastère
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E l " In s titut océa no g raphiqu e Paul Ri card" es una asoc iac io n sin fin a lid ad luc rati va. Su rev ista se mestral " Océallorama " se dirige a los lectores c uriosos de oceanografia biolog ica y fisica , de arqueo logia. de hi sto ri a. Publica tamb ien in fo rm ac io nes sobre las act iv id ades de i In stituto.
Vingt ans ... par J ean Pierre Peyret , président de {' Institut océanographique Paul Ricard.
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Des millions de tritons à l'île des Embiez par Patrick Lelong. par Patrick Lelong.
Dans les eaux claires de la mer Blanche, par 1. Dil'akol', A. Okorokol'.
De la planète Terre par Christian Corelli.
Double anniversaire à Antibes par Christian Frasson-Botton.
Les sirènes de Crystal par Michel Barkate.
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Océanoramagazine
Les illustrati ons et textes publiés dans la revue Océanorama engagent la seu le responsabilité de leurs auteurs, que l'In stitut remercie pour leur contribution gracieuse à son action d'information, sa ns but lu cratif. Océanorama est éditée à l'intention des adhé rents de l' association, en France et dans le monde, sans supp lément pour abo nnem ent. Il va de soi que les auteurs des clichés, titul ai re s des droits au titre de la loi du 11 mars 1957, sont responsab les à l'égard des perso nn es éventu el lemen t photographiées, se lon la loi du 17 juill et 1970 relative à la protection de la vie privée. Les clichés seront restitu és aux au teurs da ns les déla is co nve nu s.
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MINITEL 36 /5 PAULRICARD AQUAR IUMS ET CENTRE DE REC HERC HE: ILE DES EMBIEZ - LE BRUSC 83 140 SIX -FOURS-LES -PLAGES - TÉL 94.34.02.49 - TÉLÉCOPIE 94.74.46.45
ÉDITORIAL
VINGT ANS .. .
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CÉANORAMA, notre revue, fête son vingtième anniversaire. Dès l'origine, elle s'est voulue "l'antenne, le périscope de l'Observatoire de la mer" , l'actuel Institut océanographique Paul Ricard. Immédiatement, ses responsables ont eu la volonté d'en faire "un organe de liaison entre ceux qu'inquiètent les progrès dramatiques de la pollution marine et ceux qui s'intéressent à la recherche des solutions" . Ils souhaitaient "qu'au-delà de ce dialogue, les lecteurs apportent leur soutien à l'action des chercheurs, participant moralement à une oeuvre de longue haleine" . La revue a évolué dans son contenu et sa présentation; elle a élargi son domaine d'information et de diffusion : des articles émanent de pays comme le Maroc et la Tunisie, la Russie, l'Australie ou les États-Unis, concernent divers pays méditerranéens et sont diffusés à l'échelle de la planète. Amis lecteurs et adhérents, vous recevez la revue parce que vous soutenez notre action pour connaître et protéger la mer. Merci à chacun d'entre vous, chaleureusement. Nous continuerons à vous proposer des informations avec des spécialistes, en vous offrant la possibilité de vous forger une opinion. Dans ce numéro, par exemple, nous avons tenu à associer la vision idyllique des Galapagos aux menaces d'un tourisme de masse et à la pêche scandaleuse de certains animaux, en pleine réserve protégée. Je souhaite que vous vouliez bien prolonger cette action autour de vous. Vous pouvez être autant de relais de sensibilisation de l'opinion publique aux questions qui nous préoccupent tous. Ainsi, grâce à vous et à "Océanorama", l'information sera encore plus action, l'action information. Jean Pierre Peyret Président
TWENTY YEARS ...
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CÉANORAMA is currently celebrating its twentieth anniversary. The initial objective in launching the magazine was to provide "an aerial and a periscope for the Marine Observatory" that is now the Institut océanographique Paul Ricard. From the outset, the editors saw the magazine as a way of creating "a link between those who are disturbed by the dramatic increase in the pollution of the sea and those who are working to find solutions to the problem". It was their wish "that this dialogue will enable the readers to express their moral support for the work of the environmental scientists, and feel involved in this long term endeavour". The format and content of the magazine have changed over the years, and its scope and circulation have considerably widened. There are now articles from countries as far afield as Morocco and Tunisia, Russia, Australia and the United States, various Mediterranean countries receive regular coverage and Océanorama is read aIl over the world. A word of thanks to our readers and subscribers: you subscribe to Océanorama because you have chosen to support our work to ex tend our knowledge of the sea and help to protect it. We would like to take this opportunity to offer our heartfelt thanks to each and every one of you. We shall continue to supply you with news provided by experts, to en able you to have an informed opinion on a variety of subjects. In the present number, for example, we have chosen to temper the idyllic vision of the Galapagos Islands with sorne hard truths about the threat of mass tourism and the scandaI of the fishing of certain species that is going on right at the heart of the protected reserve. 1 hope that you will aIl help to relay this kind of news among your entourage. You can play a useful role in encouraging the spread of public awareness on the iss ues that concern us aIl. With your help, Océanorama will continue to provide the kind of news that provides fuel for action.
JEAN-MARC ROSSI
EDITORIAL
PH. PIE RRE CONSTANT
Galapagos Uniques, fascinantes et fragiles Robert Mi ard
LAMER àdécouvrir
* - Photographies de l'auteur
D MAGINONS une parcelle de notre planète, apparue il y a deux à trois millions d ' années et parvenue jusqu'à nous quasiment intacte. Quelle inépuisable mine de données scientifiques pour chercheurs de tous horizons ! Cette parcelle de terre existe: elle a pour nom Galapagos. L'archipel comprend une soixantaine d'îles et d'îlots , et quelques rochers. D'origine volcanique, il a surgi du fond des mers à un millier de kilomètres du continent sud-américain. * Adm inistrateur de l'Institut océanographique Paul Ricard
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OCÉANORAMA N" 21 - DÉCEMBRE 1993
Un paradis retrouvé ... et perdu ?
Colonies d'otaries à South Plaza . Une mère allaite son petit qu'elle reconnaÎt à l'odeur et au cri.
13 itué sur une zone de fracture,
audess us d ' un e pl aque tecto niqu e qui continue de se dé place r, so n relief évolue en fonction de l 'ac tivité des volcans. Témoin cette "caldera"(ll sur l'île de Fernandina, profonde de huit cents mètres, qui s'es t bru squeme nt affaissée, en 1968, de troi s cent cinquante mètres supplémentaires. Tout est extraordinaire ici. L ' implantation de la vie sur ces rochers basaltiques; l'adaptation, l'évo lution , la transformation des animaux e t de s végétaux ; la découverte de très nombreu ses espèces endémiques , c'est-àdire d 'espèces propres à cet endroit et que l'on ne retrouve nu lle part a illeurs dans le monde ; le fait d'y côtoyer à la fois des manchots (qui vivent dans un monde polaire) et des coraux (qui ex igent des eaux dont la température ne d esce nd pa s au-dessous d e 18 à 20°C). .. Sur ce dernier point, le paradoxe n 'est qu ' apparent. L'archipe l est au centre d ' un réseau co mpl exe de courants, certains étant froids (co ura nt s de Humbolt et de C ro mw e ll ), d'autres chauds (courant de Panama). Plu s é to nnant encore, le v is it e ur posant le pied sur une île rencontrera mammifères, reptiles, oiseaux, totalem e nt d é po ur v ùs d e cra inte à so n éga rd. L 'on pe nse à ces reprêsentation s popul aires du Parad is terrestre su r lesque lles Adam e t Eve so nt entourés de toutes sortes d'animaux. ( 1) "C haudron" en espagnol. Une forme de cratère.
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INSTITUT OCÉANOGRAPHIQUE PA UL RICARD
Iguane terrestre.
Animaux et végétaux dévastateurs Les Galapagos, un pamdi s ? Assurément: pour le touriste et pour le cherche ur , qu ' il so it géo logue, volcanologue, bio logiste, botani ste, zoologiste, naturali ste, ornithologue, spéc iali ste de 1' he rpétolog ie (étude des reptil es) de l' ichtyo log ie (poisson s) ou d ' autres sc iences. C 'est là un terrain d 'observations et d 'études unique. Unique, fascinant et fragile. Si fragile que l'on peut s' inquiéter à juste titre d u de ve nir d es Ga la p agos dont l' homme a été - et demeure - le principal prédateur. Directement o u indirectement , vo lontairement ou pas, il est à l ' origine des multipl es ag ress ion s subi es par l'arc hipe l. C'est l' hom me qui a massacré et presque ex te rminé ce rt ain es es pèces dont les o taries à fourrure et les tortues. C'est l' homme qui a introduit des a nim a ux e t des végétaux dévastateurs. C'est l' immi gration hum aine incontrôlée qui compromet un fragile équilibre.
L ' hi stoire de 1' homme aux Galapagos commence "officiellement" e n 1535. Un Domin icain, évêque de Panama, se rendait au Pérou. Dérouté par de forts courants m a rin s, so n navire arr iva dans l'archipel. Mais il a vrai semblabl eme!1t été précédé par des indigènes de l ' Equateur , pui s par d es In cas, venus sur des radeaux de balsa. Les probl è m es ont commencé au XVII" siècle, lorsque les pirates utilisèrent les îles comme refu ge et auss i pour cacher leur butin dans les grottes, et comme base de ravitaillement. De leurs vai sseaux - et de tou s ceux qui suivirent - débarquère nt des rats qui o nt te ll e m e nt prolifé ré qu ' il s so nt aujourd ' hui un véritable fl éau. Oe ufs de tortue, o isi llons sont leurs mets de prédilection. L 'élimination du rat est délicate . Il s'agit de les détruire sans nuire à d'autres espèces. Une actiontest de grande envergure a été menée il y a quelques années sur une î le. Le succès para issait ass uré mai s voici que depui s deux ou troi s ans , les rats sont de retour.
DIGEST
THE GALAPAGOS UNIQUE, FASCINATING ... AND FRAGILE T he Galapagos archipelago is made up of some sixt Y islands and islets and a few rocks. It is of volcanic origin, and rose out of the depths of the sea some six hundred miles from the coast of the South American continent.
by Ecuadorians, and there is talk of setting up a system uf quarantine for ail animais and plants arriving on the islands. There remains the problem of tourism development. Today, there are more than fifty thousand tourists a year.
An earthly paradise for tourists. But also for scientists, who find in the Galapagos a unique naturai observatory for field research. It is a fragile environment so much so, that the future of the Galapagos, where man is the main predator, is cause for legitimate concern .
L es pirates ont aussi débarqu é des chèv res pour disposer d ' un e réserv e de nourriture. Ils ne furent d 'a illeurs pas les seul s. Échappés, devenus sauvages, se multip l iant , ces anim aux causent d ' éno rme s dommages à l a végétation. Sur plusieurs îles, on a pu les éliminer, permettant à la faune et à la flore de se reconstituer. Cependant l 'entrepri se est loin d 'être terminée.
So what measures have been taken to combat the dangers that menace the precarious ecological balance of the Galapagos ? It was only in 1959 that the archipelago was declared a national park, and in 1986 that the marine reserve was set up . The mission of the Park is to inform and educate the public, to protect the native species and eliminate allogenous species and organise the local tourism industry.
The growth of tourism, and the consequent economic development, has made the Galapagos into the province of Ecuador with t h e highest standard of living. The inevitable result is that there has been an influx of Ecuadorians from the mainland, with a consequent increase in the introduction of new allogenous species : bovines , which represent a danger for the vegetation ; dogs, which become wild and prey on iguana and birds ...
OCÉAN PACIFIQUE
ARCHIPEL DES GALAPAGOS
Apparently, measures are now being taken to hait immigration PINTA
MARCHE NA
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GENOVESA
Massacres en série Au XYlUC siècle et jusqu' au milieu du XIX<, les îles furent occupées par des bal e ini er s. Partant pour de s ca mpagnes de pêche de six à huit moi s, il s capturèrent des di zaines de milliers de tortues géantes - ces fameuses Galapagos qui donnèrent leur nom à l ' archi pel. Ils les empilai ent dans les soutes de leurs bateaux pour constituer des réserv es de viande fraîche Les pirates agissaient de même. Cette tortue possède en effet la particularité de pou voir vivre près d ' un an sans boire et sans m anger. Ainsi, pendant qu atre siècles, les tortues furent décimées par
EQUATEUR
C.
South Plaza
Station Oarwin
SAN-CRISTOBAL
FLOREANA ESPANOLA
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OCÉANORAMA W 21 - DÉCEMBRE 1993
1 - Tortues terrestres géantes Galapagos à Santa Cruz. Les mâles peuvent atteindre 250 kg. Noter la carapace en forme de dôme.
2 - Les tortues se nourrissent de végétaux.
3 - Le flamant rose est rare dans l'archipel. Sa population n'excède pas 600 individus répartis sur quatre îles. 4 - Crabes rouges à ventre bleu Grapsus grapsus à Floreana.
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INSTITUT OCÉANOGRAPHIQUE PAUL RICARD
L'iguane marin (ici à South Plaza), seul lézard marin au monde, se nourrit d'algues vertes Ulva qu'il va chercher à vingt mètres de profondeur. Les plus grands atteignent un mètre de long.
l'homme et par les animaux (rats, chiens) qu ' il avait introduits. Certaines espèces ont d ' ailleurs disparu .
retour , beaucoup succombent à l' alcoolisme, à la toxicomanie et à la délinquance.
Pendant la Seconde Guerre mondiale, les Américains obtinrent du gouvernement équatorien l'autorisation de construire une base aérienne sur l'île de Baltra pour surveiller le canal de Panama. Résultat: extermination sur cette île des iguanes terrestres et des otaries . Aux dégâts propres aux travaux , s'ajoutait l'inactivité des soldats qui tiraient sur tout ce qui bougeait.
Actuellement, plus de dix mille personnes vivent dans huit villes ou villages répartis sur quatre îles. L ' accroissement de la population, de l'ordre de douze à quinze pour cent par an, inquiète les scientifiques car elle accélère l'introduction d 'espèces allogènes : bovins (menaces pour la végétation), chiens (beaucoup deviennent sauvages et détruisent des populations d ' iguanes et d'oiseaux), chats (prédateurs d'iguanes terrestres , de lézards, de pinsons), porcs (nids de tortues marines , végétation), ânes ...
U ne immigration désastreuse D'autres problèmes , relativement récents mais très sérieux, sont liés à l ' immigration. L'essor du tourisme, avec ses retombées économiques, a fait des Galapagos la province de l'Équateur ayant le niveau de vie le plus élevé. Conséquence inévitable : un afflux de population venue du continent pour profiter de cette manne. Comme toujours dans ce contexte, ce sont surtout des gens miséreux , sans formation, souvent sans compétence, qui viennent tenter leur chance dans ce qu ' ils croient être un Eldorado. Venus pauvres, il y sont encore plus pauvres, tout étant beaucoup plus cher ici; même l'eau potable qui vient pour moitié de mille kilomètres par cargo-citerne ( 2 ) ! N ' ayant pas l ' argent du billet de (2) On récupère également de l' eau de pluie sur les hauteurs de Santa Cruz.
Les végétaux introduits s'avèrent encore plus néfastes. Au cours des sept dernières années, plus de cinquante espèces ont été apportées par 1' homme : plantes agricoles ou ornementales . Il y a aussi les graines mêlées aux approvisionnements , aux vêtements , aux aliments. Chaque arrivage de denrées alimentaires apporte des insectes , des arachnides, des champignons et autres parasites. Le framboisier sauvage, introduit inconsciemment, détruit les autres espèces végétales en les étouffant et colonise de vastes territoires . Autre exemple : la fourmi rouge, également redoutable pour la végétation et les invertébrés. Il semble qu'actuellement des mesures soient prises pour stopper l'immigration des Equatoriens, et il est question de mettre en quarantaine tout arrivage d'animaux et de végétaux.
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Un paradis retrouvé ... et perdu? fo rmés au Parc national Ga lapagos et à la Stati on Darw in . Lors des débarquements, des règ les stri ctes doi vent être observées : ne rien jeter, ne ri en prélever, ne pas fumer, ne pas manger, ne pas nourrir les anim aux , ne pas les effraye r, ne pas sorti r des limites des se ntier s .. . Mê me ce de rni e r po int n'enlève rien au plaisir intense d ' une prom enade à terre ca r les anim a ux, eux, ne se privent pas de venir sur les sentiers, qu ' il s ' ag isse des otaries , des iguanes, des oiseaux, des lézards ou des tortues.
Couple d e p élica ns b run s. Lo urda ud à terre, ce gra nd o isea u est un remarq uable plan eur et un r edo utable p êch eur. En attrap ant le p o isso n, il avale plusieurs litres d'eau dans sa p oche et la rej ette ensuite p ar les o rifices de so n bec.
Reste un autre souc i, ce lui causé par l 'esso r to uri stiqu e. Il y a m o in s de vin g t-c inq a ns a rriv a it le pre mi e r bateau de cro isière avec so ixante passagers. En 1979, on enreg istrait mill e deux cents touri stes . Actue llement il s so nt plu s de c inqu ante mill e par an. Un deuxième aéroport a été constru it , en 1986, sur l'île San Cri stobal , et on a échappé de peu à la constructi on de pa laces deva nt fa ire d ' Isa be la un e "Mecque" du tourisme. Po ur combi en de temps? Si le touriste représente un apport économique important, il peut devenir aussi une calamité éco log ique.
Des mesures salutaires A lors, face aux dangers multi ples qui m e nace n t l 'é quilibre préca ire des G a la pagos , qu e ll es m es ures so nt pri ses ')
Il a fa llu a tt e nd re 1959 po ur qu e l'a rchipe l so it décl aré Pa rc nati o na l (97 % de sa superficie, les 3 % restant étant les zones habitées) , et 1986 pour que soit créée une réserve marine. Le Pa rc a po ur mi ss io n d ' info rm e r e t d'éduquer le public, de protége r des es pèces , d 'é limin e r ce ll es qui so nt all ogènes , d ' organiser le tourisme. A insi, seul s une quarantaine de sites sont "visitables", so it un demi po ur cent de terres. Pour chaque site accessible au public , plu sie urs so nt interdits. Certaines zones sont exc lu sive m e nt rése rv ées a ux scie nti f iqu es.
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INSTITUT OCÉAN OGRAPHIQUE PA UL RI CARD
Qu e lqu es -un es son t maint e nu es vierges. La taill e des nav ires autori sés à accoster es t rég le m e ntée , le no mbre des pa ss a ge rs limit é. " Le Ga lapagos Explorer", par exemple, a une capacité de ce nt cinqu ante perso nn es mai s n 'e n e mm è ne qu e qu atre-v in g t-di x, chi ffre maximum fixé pour les débarqueme nts. Encore ceu x-c i se font-il s par groupes de vingt personnes maximum. L e p a qu e bot " Mermoz", e n croi sière aux Galapagos en 1989, n ' a débarqué ses c inq cents passagers qu'à Pu e rt o Ayo ra e t Pu e rto Baque ri zo Moreno. Les touri stes so nt ob li ga to ire me nt encadrés pa r des g uides- natura li stes
POUR EN SAVOIR PLUS ... PIERRE CONSTANT, 1989 - L'a rchip el des Galapagos, 376 pp. • PIERRE CONSTANT, 1991 - Galapa gos, /'imag e du paradis p erdu, " Océa no ram a", rev ue d e l'Institu t océ an ographique Paul Rica rd , 16 : 2-8. • TUI DE ROY et MARK JONES, 1991 P o rtr a it o f G a l apag o s . Imprenta Mari scal . Quito, Equateur. • PETER SALWEN , 1992 - Galapagos, le paradis p erdu . Édition s So lène.
Travaill ant en étro ite coopé ration avec le Parc, la Fondati on Charles Darwin di spose depui s 1964 d ' un ce ntre de recherches qui réa li se un travail énorme. On lui doit notamment le sauvetage de tortues menacées de di sparition et auss i d ' iguanes terrestres. Il res te qu e les g uid es ne sont pa s assez nombreux et les crédits limités, qu e le P a rc n e di s p ose d ' a uc un e vedette de patrouill e ( 3) sur les li e ux a lors qu ' il ex iste un e c inquanta in e, vo ire plu s, d ' e mbarcati ons de to utes ta illes po ur les tou ristes , diffic iles à surveill er. Il ya le probl ème de l'é li minati on des déchets. Il y a... Bref, 1' homm e est parfa ite me nt con sc ie nt des ag ress ion s qui ass aillent l' archipel.
Pour 1' he ure, les G a lapagos de me urent encore l' un des très rares écosystèmes préservés dans le ti e rs monde. L es co n serv e r e n l 'é t a t n ' es t pa s qu ' un e "affa ire se ntim en tale" . Ces lie ux uniques , mag iques, sont auss i, nous l'avons dit, un fantas tique terrai n d 'études pour des sc ienti fiques de tous pays qui s'effo rcent de réso udre là bi en des questi ons encore sans réponse. Il s ont enfin une valeur spirituelle: être le symbo le d ' une vie harmonieuse e ntre 1' ho mm e e t la na ture. Ou le contraire ... Robert Mi ard (3) La M a rin e é qu a to ri e nn e p oss è d e d e u x patro uilleurs.
Des croisières aux Ga/apagos et en Ama:onie , avec encadremew de guides-naturalistes ji-an cophon es, sont inclus dan s /' excellewe dé co uv e rt e d e /' Éq ua teu r prop osée par " Voyage urs du m onde " ; 5, p lace André Ma/rGLlX, 75001 Paris.
Les nouveaux pirates des Galapagos Pierre Constant
LAMER fragi le
* - Photographies de l'auleur
[ l 'ANNÉE 1992 semble avoir été pour les Galapagos, l'année de tous les scandales. Pour le moins en ce qui concerne la réserve marine. Bien qu'officiellement protégée par un décret présidentiel de mai 1986, celle-ci a soudain excité la convoiti se de la pêche industrielle étrangère, essentiellement japonaise, qui, non seulement s'intéressa aux ailerons de requin (depuis quelque s années déjà), mai s devait par la suite rechercher les holothuries (ou concombres de mer). * Naturaliste. orga nisateur d'ex péd itions aux Ga lapagos.
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OCÉANORAMA N° 21 - DÉCEMBRE 1993
DIGEST
THE NEW PIRATES OF GALAPAGOS
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or the Galapagos , 1992 was the year of ail the scandais , at least as far as the marine reserve is concerned. Although officially protected by a presidential decree dating from May 1986, the reserve suddenly began to attract the attention of the fishing industry of other cou ntries, pa rticu 1a rly Ja pan, which is drawn not only by sharks' fins , but also, more recently, by th e hunt for sea cucumbers. ln February 1992, the Dona; - an Ecuadorian fishing vessel - was challenged by the Ecuadorian navy off the island of Pinta , with a cargo of fifty hammer - head sharks on board. Another similar incident came to light a few months later. . ln November 1991, the Japanese fishing vessel Choki Maru was detected to the east of Isabela Island and arrested by the Ecua dorian navy patrol boat. She was escorted to Puerto Ayoora , the main tourist centre of the Galapagos, where sixt Y tons of fish and five thousand shark fins were found in the holds of the ship.
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près l 'i ncident de février 1992 , où bateau de pêche équatole ri en -, fut arraiso nn é par la Marine éq uatori enne au large de l 'île Pinta, avec une cargaison de c inqu ant e requins martea ux à bord , un e autre affa ire devait faire surface qu elques moi s plu s tard.
During the same year', another kind of traffic was being organ ised secretly in the western part of the archipelago - in pepinos de mar, or sea cucumbers . Ali the lo cal lobster fishing boats were turning ta fishing for pepinos. It is estimated that each boat could take in up ta six thousand sea cucumbers a day, and the whole fleet up to a million per month. Rumours about this i llegal f ishing trade began to spread early in 1992. At the time , there was no law aga inst sea cucumber f ishing in Ecuador, but a law was finally passed in June 1992. It was high time, since the pepinos business had become so lucrative that it was said even in Villamil that the following year ail the local fishermen would give up lobs ters and turn to fishing fo r sea cucumbers instead. Despite these protective measures, it is likely that the pirates and their Japanese allies will find other ways to carry on plying on their trade and exploiting their new-found gold mine, unless they decide ta turn their attention to other species.
Julian décida de clarifier l 'affa ire sur le champ. L ' "Amigo" fi t par deux fois le tour de la masse roc heuse de L eon Dormido, avant de découvrir en surface deux bou ées-flotteurs de couleur rou ge-o ran gé, avec de s in scr iption s japonai ses, ain si qu ' un bidon en plastique po rt ant l a marque: "C-Ve ra
Cristobal". L e 22 juin 1992, Julian Echeverria, guide natu rali ste du parc national des Galapagos , croisa it à bord d e l' "Amigo" , au large de l 'île San Cristob a l , à sep t heures du m atin . A 1~ a ppro c h e de LeDn Dormido , cathédrale de tuff volcanique émergeant de l 'océa n à la verticale, il aperçut une "pa nga" bleue, canot à moteur horsbord , qui , une foi s repérée, fit rapidemènt demi-tour.
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INSTITUT OCÉANOGRAPHIQUE PAUL RICARD
L es bouées étaient liées à une longue li gne et séparées à intervalles réguliers par de gros noeuds rou ges, d 'où pendait sur chacun d 'eux une li gne individuelle. Pour en avo ir le coeur net , Juli an tira chac une des lignes hors de l 'eau. La première révéla la présence d ' un petit requin des Galapagos d ' un mètre de long, hameçonné à son extrémité.
Des morceaux de chair d'otarie servent d 'a ppâts.
La deuxièm e li g ne so rtit un autre requin de la même taille . Quant à la troi sième ligne, ell e mit en lumi ère par quel procédé horrible les requin s étaient piégés. L 'appât n'était, ni plus
1 et 2 - Puerto Ayora - Transport 1 3 de viande de requins 4 marteaux. Le scandale d'un commerce lucratif tout à fait illégal. 3 et 4 - Requin des Galapagos Carcharhinus galapagensis et requins marteaux Sphyrna lewini au large de /'ïle de Wolf.
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ni moins, qu'u n morceau de c ha ir d 'otarie avec les poil s de la peau en prime. Le comb le de l ' ho rre ur lo rsqu 'on connaît la douceur de ces mammifè res mar in s, sans o ubli er éga iement le fait que ces anim aux, comme le res te de la fa un e des Galapagos, so nt offic ie ll e me nt protégés par les règles du parc national des Ga lapagos (qui reçoit des donations du monde ent ier) depuis 1959. Cette fo is, il n'était plus quest ion de simpl e pêche au req uin (déjà illégale), mais de carnage de viande d ' otarie.
"Mantanza brutal" Dans un article publié le 8 décembre 199 1 dans le quotidien équatori en "El Un iverso", et intitulé : "Matanza hru-
DI
OCÉANORAMA N° 21 - DÉCEMBRE 1993
To rtue verte du Pacifique Chelonia Mydas aga ssi zi, près de l'Îlot de Masqu era.
de l'île Fe rnandina (à l'ouest d ' Isabe la), e n bordure d e m e r, à quelqu es kil o mè tres du s ite de vi s ite de Punta Es pinosa, au se in du parc nati ona l.
Les nouveaux pirates des Galapagos la I" (tue ri e brutal e), Juli a n Eche ve rri a dé nonçait la pêche ill égal e au se in de la réserve marine des Galapagos. En nov e mbre 19 91 , le batea u d e pêc he indu s tri e ll e japona is " C hoki M am " , s urpri s à qu a tre mill es marin s d e la bai e C artago (à l'est de l'îl e Isabe la), est arrai sonné par le patrouille ur de la M a rine équ atorie nne. Escorté j usqu 'à Pue rto Ayora, capital e touri stique des Gal a pagos, on mit a u jour du ve ntre du "Choki Mam" : soixante to nnes de poi sso n e t c inq mille a il e r o n s d e requin . Bien s ûr, une ame nde sévè re fut infli gée au batea u pirate . Ma is une té léco pi e du mini stè re de la Pêche, le " minis te ri o de P esca. ln d l/ s tri a v Co m erc io", o rdonn a d e lib é re r l'e n a vire, qui fit aus s it ô t route ve rs Gua yaquil. Qu e pe nse r d e l' intég rité de Max Ag uirre, alo rs directe ur de la " Subsecrelaria de Pesca" , et des inspecte urs de la pêche aux Galapagos ?
Pêche illicite De long ues li g nes de de ux mill e c inq cents hameçons fure nt trouvées à bo rd du "CI/Oki Mam " . L 'acti vité du navire é ta it illéga le po ur plu s ie urs ra isons: il opé ra it d a n s les ea u x d e la rése rve ma rine, au sein de la réserve de pêche arti sana le; la pêc he a u requin est fo rme ll e me nt inte rdite (articl e 155) ; l'art de la pêc he e n lo ng ues li gnes est ill éga l ; so n pe rmi s d e pêc he e n ea u x é qu a to rienn es d ' une durée d e tro is m o is é t a it pé rim é . P a r a ill e urs, les so ixa nte to nnes de po isson ca pturé ne re prése nt e nt e n ri e n tro is m o is d e p êc he, e t co rres p o n de nt plut ô t à qu atre j o urs de butin , ce qui sig nifi era it qu ' un batea u mè re att e nda it dan s les ea u x int e rn a ti o na les. Il s ' a vé ra e nfin que quatre à s ix ma rin s j apo na is tra vai li a ie nt ill ég al e me nt à bo rd du
"Choki Mam" . Ma x A g uirre f ut d é mi s d e ses fo nction s de ux moi s plu s tard , ain s i que le
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INSTITUT OC EAN OG RA PHI QUE PAU L RICARD
mini stre de l' Indu stri e e t de la Pêche . Le no uveau mini stre Fal co ni d e vait reconnaître par la s uite qu ' il y ava it e u e ffec tiv e me nt d a ns ce tte a f fa ire d es irrég ularités de pêc he . La mê m e a nn ée , un a utre commerce s ' orga ni sait sec rète me nt du côté d ' Isabe la (partie occ ide nta le de l' a rchipe l), la plu s g rand e îl e d es Ga lapa gos. Ce lui d es " pepi nos d e m a r", le s co nco mbres de me r o u ho lothuri es . Tous les bateau x locaux qui se co nsac ra ie nt à la pêc he à la la ng ou ste, se reco n ve rti ssa ie nt maint e nant ~I la pêc he a ux "pepinos" . On e stim a que c haqu e batea u pou va it fa ire moi sso n de s ix mill e conco mbres de me r pa r j o ur, une fl o tte jusqu 'à un millio n par mois . Un Thaï e t un Philippin , basés res pec ti ve me nt à Pu e rto Vill a mil (îl e Isabe la) e t à Pue rt o Ayo ra (île Santa Cru z) s e livr a ie nt à ce co mm e rce lucratif, ac he ta nt le "pepino" à ce nt s uc res (28 centim es) e t le re ve ndant a u bat ea u-m è re - à l ' ex té ri e ur 2 7 d o ll a rs a m é ri ca in s le kil o. L es "pepinos" se pêc hent à bo rd de "pan gas" équipées de compresseurs et de narg uil és qu ' utili se nt les pl o nge urspêche urs so us l'ea u. De vé ritabl es ca mpe me nt s sa u vages s' in stallè rent sur les côtes basa ltiques
Les pêche urs rati ssaie nt la partie ouest de l'île e t au no rd de l'île Fe rnandina, jusqu 'au s ite d e Punt a Es pino sa . Les holothuries é taie nt séchées au sole il , à m ê me la lav e volc a niqu e. Le s a ni m a u x sec s é taient mi s e n sac , pui s ex portés aux J apon a is e t a ux Chinoi s, qui les consomme nt e n soupe , parfo is les ré dui se nt e n p o udre , p o ur les besoins de l' indu strie pharmaceutique, comme e ng rai s, vo ire comme aphrodisi aque. La rum e ur de cette pê ch e illi c ite se ré pandit au dé but d e l' année 1992. Il n 'y ava it à l' é poque auc une lo i interdi sant la pêche au conco mbre de mer. Cette loi a été fin a le me nt ad o ptée e n juin 1992, à Quito, capital e de l' Équate ur. Il éta it te mps car ce négoce des " pepin os" é ta it d e venu s i re ntabl e , qu ' on di sa it m ê me à Vill a mil , qu e l 'a nn ée s uiv a nte, tou s les pê ch e urs a ll a ie nt se reconv e rtir à la pê che au concombre e t dé lai sser la langouste. Malg ré ces mesures vi sant à protége r les concombre s de me r, il sembl e ra it que les pirates et le urs a lliés j apona is tro uve nt d e nouve ll es solution s pour m e ne r le ur c omm e rce à bi e n , e t à ex ploite r le ur nouv e lle mine d 'o r, s i ce n 'est d 'autres es pèces . Pas vu , pas pri s ... Pie rre Constant
MARINE LlFE OF THE GALAPAGOS Ce guide en anglais sur les poissons, baleines, dauphins et autres ani maux marins des Gala pagos a demandé à Pierre Constant, six années de travail , en pa~ticulier à la station de recherche Charles Darwin à Puerto Ayora. Plus de quatre vingts plongées ont été nécessaires pour réaliser les 216 photographies qui illustrent l'ouvrage de 248 pages. On peut se procurer ce livre en librairie ou en le commandant à
l'auteur, 180 FF (frais de port gracieux) 9, rue Philibert Lucot , 75013 Paris, France. Naturaliste, plongeurphotographe, l 'auteur est également organisateur de croisières (avec ou sans plongée) aux Îles Galapagos depuis 1984. Pour tout renseignement sur les différentes formules proposées s'adresser à : Calao life - 9 , rue Philibert Lucot, 75013 Paris.
A Semaeostome jellyfish Pelag ia noctiluca From False Bay on the Cape Peninsula of South Africa Ph. : Suzanne Painting, Sea Fish eries Research Institute, Cape Town. Cubomedusa jellyfish of the genus Carybdea and probably an Alata species from South Africa 's Table Bay. Ph. : George Bran ch, Zoology Department, Un iversity of Cape Town.
South Arrican waters The magnificent jellyfish Bevan A. Pank
LAMER àdécouvrir
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00 NE crisp wintry day, 1 accompanied sorne friends to sample the champagne-like air of Danger Beach. With crystal c1ear rock-pools and c1ean white sand, it is the very heart of our False Bay marine reserves. Unfortunately, many of its warriors are vanquished at this time by the mighty Cape Rollers. A huge glistening jellyfish of "battle" group Scyphozoa was now stranded along the driftline. "Magnificent - but deadly", someone erroneously remarked. * Dive r, science writer, Cape Town, Rep. So uth Africa
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OCÉANORAMA W 21 - DÉCEMBRE 1993
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mag ic of South African waters lie s in the trem e ndou s div e rs ity of invertebrate tife in three distinct coasta l reg ion s and yet none are deadl y. Even the notori o us sea wasps of our easte rn shores a re not pa rti c ularl y tox ic. Whereas an Australian species C hironex f lecke ri - can kill peopl e within only three minut es! " It is magnificent in physiological terms ," 1 agreed. "However, let's Il ot exaggerate ilS potent but mainly off~seasona l invasion of this fabulous heach to the detriment of our tourist industry."
1 000 million years Most of the 200-odd described jellyfish species are zoologically cl ass ifi ed as Scy ph ozoa. This name is derived From the Greek - skyphos for cup and zoon for animal. Together with anemon es, co ral s, sea fans and hydrozoans (s uch as by-the-wind sai lors) , they belong to the phylum or major grouping Cnidaria - meanin g nettle. rt is th e ir nettl e- lik e s tin gi ng ce ll s known as nematocysts - th at validate th e lege nds of c nidarian firepower. Unfortunate ly, battle g roup Scyphozoa are always at red a lert in nava l parlanc e and th e less agg ress iv e aspects of th e ir superb ph ys iolo gy receive tittle attention . Yet judging by the fos sil reco rd s of co ral relatives, they are amon g the mos t success ful life form s - with a history spanning at least 1000 million years ! Je llyfi s h hav e two very intere stin g anatomical features. Th e first is a large di gest ive cavity with its lipped mouth . This s in g le asset places the crea tures way ahead of protozoa ns and even sponges in evo lution, because it e nables them to se lect a g reater range of food sizes. The second feature compri ses ten tacled ex tensions of the ir radi all y sy mmetric body, which e nabl es them to effici e ntl y ca pture prey. The body wa ll has three layers co ns isting of an outer e pide rmi s, an inner cellul ar lining and an ex treme ly thick interm ed iate ge latin o us mesoglea. Movement is provided by complex ameboid ce lls within the mesoglea . Aiso present are powerful c ircular muscl es of contractil e cells to g ive sw immin g pul sa tion s. Since th ese fibres have e lastic recoil, th e mesoglea reforms after each pul sation with minimal loss of energy . Some spec ies - parti c ul arly among the sea wasps are very fast sw imme rs. They have a special flap termed th e va larium o n
III INSTITUT OCÉANOGRAPHIQUE PAUL RICARD
RÉSUMÉ
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MEDUSES EN BEAUTE La magie des eaux sud -africaines repose sur l'extrême diversité du monde des Invertébrés.
sont responsables de nombreux décès dans les eaux d'Australie et des Philippines.
La plupart des deux cents espèces de méduses décrites sont, sur le plan zoologique, des Scypho zoaires. Méduses en fo r me d' ombrelle ou de cloche, elles forment l'une des trois classes dominantes de Cnidaires.
Issue d'un oeuf, la méduse Scyphozoaire type est d'abord une larve nageuse (pIanu/a) avant de se fixer et de prendre la forme de Polype (Scyphistome). Par scission transversale de ce Polype, prennent naissance les jeunes méduses (éphyrules), qui atteignent leur taille définitive et leur maturité sexuelle en deux ou trois mois . Les f ibres qui garnissent l'ombrelle assurent, en se contractant, la propulsion de l'animaI.
La méduse présente deux principales caractéristiques anato m iques : une grande cavité gastrique et des tentacules préhen siles garnis de cellules dont le filament barbelé pourvu de capsules urticantes sert à capturer et tuer ses proies. Ce filament, à la force de pénétration importante chez les grandes méduses, comme la physalie ou galiote portugaise, provoque de doulou reuses brûlures à la peau humaine. Les espè·ces des côtes d'Afrique du Sud ne sont pas particulièrement dangereuses, alors que les "guêpes de mer" Chironex fleckeri et Chiropsalmis quadrigatus
th e ir outer m a rg in, th a t ca n fold inward s to form a nozz le. On ejecting water from the ir musc ul ar cav ity, they then become jet-propelled.
A classic Greek urn Developing from a fertilized egg , the jellyfish typically becomes a freesw immin g planula larv a before attaching itself to the substratum. At thi s earl y sta ge, it is a minute polypoid larva or scyphistoma and - if we can ignore the mouth 's fringe of long tentacles - looks like a classic Greek urn. It then grows into a tall slender strohila, wh ich resembles a cylinder ringed w ith concave star-washers. When ail eight points of each star have formed stubby forked ann s, the washers move upward s and launch th emse lves one by one. Known as ephy rae, th ese yo ung medusae eventuall y mature to produce ye t ano ther ge ne ration of
Longtemps, ces êtres étranges, qui peuvent être décorés des plus vives couleurs, ont été dédaignés. Les naturalistes ne voyaient en eux qu'une sorte de gelée vivante constituee par 99 % d'eau . Au fil du temps et des recherches , l' organisation de ces animaux que l' on avait cru d' une si grande simplicité, s'est révélée d'une grande comp lexité puisqu'ils possèdent déjà un embryon de système nerveux.
eggs. But this slow budding procedure is s hort-circuit ed by imp atient sea was ps. rn fact, they get up to so many trick s, that taxonomists - perhaps in exasperation - sepa rately c lassify them as Cubozoa. At least one species - Tripedalia cystophora has been proved to metamorphose direct ly from a so litary scyphistoma into an ephyra ! As an adult medusa, the common je lIyfi sh of cl ass Scyphozoa is surprisingly complex. rts central stomach is usually s urro unded by four gastric pouches and separated by partitioning ca ll ed th e septa. Each septum has a muscular lobe with gonads and a funnel to provide good water circulation. The inn er margin bea rs many filament s, which contain cn idocytes to subdue still active prey and produce enzymes to break it down. Processed f~od is then di st ributed throu g h an ex te ns ive system of radial and often branched canals. Other organs include
The magnificent jellyfish spec ia li zed pulsating and balancing contro ls. There are even light-receptive clusters of oce/Ii , but sea wasps go a step further ! These supposed ly simp le blobs of ge l have comp lex eyes with a le ns and retina-like arrangement of sensory cells. However, let us not draw a parallel wit h the o ld shark myth that they are actua ll y 100king out for us. Most jellyfish belong to the o rd er Semaeostomae, in which their sha ll ow bell or umbrella has a sca ll oped margi n of mu scular lobes termecl lappels and bearing tentacles. Aiso present are very specia lized rhopalial types in multiples of four, each with a hooclecl sensory o rgan for con tro ll in g pulsati o ns of the umbre lla. Although th e hood's o uter surface has an ex tens ive sensory area, what lies beneath Im'gely accounts for the remarkab le success of je llyfish . Bes ides the rhopa lium . the re is a pi gment spot to gi', è them clelicate co lour. One Chrysaora spec ies off the west coast h as alternate radia tin g stripes in pink and purpl e. There a re a lso two se parate phot o-recep ti ve a reas, that e nable jell yfis h to ga uge the inte nsity of Iight. Whereas twili g ht and cloudy weather encou rage them to s urface , they mostly re main subme rgecl in brig ht sunlight. This photota xic aspect make s goocl se n se, because th e ir planktonic foocl ge ne ra ll y follow s a s imilar mi g ratory patte rn . Furthermore, by striking a balance betwee n surface ancl opposing sub-surface c urre nt s, th ey ca n then maintain hori zontal pos ition s in the most viab le feeding s ituation with minimal loss of energy.
A Semaeostome jellyfish of the genus Chrysaora and probab/y a Hysosce lla species from the Namibian coast. A Rhizostome jellyfish from the Fa/se Bay marin e reserve in a /aboratory tank. Note th e typica lly smooth domed bell and Jack of tentacles.
REPRODUCTION OF SCYPHOZOAN JELLYFISH
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"Orais arms" Unfo lcling a nothe r sect io n beneath the hoocl of rhopalial la ppe ts . we come ac ross a large bank of balancing o rga ns or sfalOcys fs. 1 ca li this the Ine rti al avigation System, because it is based o n the same penclulum princip le as accele r ol1le rers on many moclern warships. Each statocyst comprises a bail of lim e in a sp he ri ca l c ha mbe r lin ed with se nsory cells to record its moveme nt. Data on o ri e ntation to the pull of g rav it y is the n macle available. But althoug h such comp lex
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INSTITUT OCĂ&#x2030;ANOGRAPHIQUE PAUL RICARD
o rgans are characteris ti c of the scyphozoan meclusa , Semaestomae cl iffer from the other orders in two major respects. Fi rstly , their gastric pouches are not partiti oned and sperm or eggs penetrate the cl igestive cavity to pass through the mouth. Species of the genus A l/r elia even locl ge eggs in specia l pits alo ng the ir arm s, which serve as temporary brood chambers. Secondly, their mouth has a
tubul ar extens io n known as the manuIml/m , wh ic h fo rm s four to e ight frilly oral C/lms w ith sting ing ce ll s. Hang ing down to capt ure a nd in ges t m a inl y sma ll cr u s ta cea n s, th ese a rm s a re often g roovecl to acco modate whiplike flagella. Furthermore, they clraw any prey trappecl in muc us within the umbre ll a - which a lso has fl age ll a and clrive it to a rece iving point along th e margin. It is inte re stin g to note that some spec ies even prey o n fish,
Red alert and fire-power
while o th e rs wil l prot ec ! fish a nd sw imming c rabs. Such is the div erse behav iour among jell yfish ! As is also the case with South African sea wasps, our huge bowl-shaped Rhizostomae are very fast swimmers. So how s ho uld we reac t to th e ir presence ? Whe neve r th ey get strand ed on Dange r Beach, onlookers invari abl y stay weil clear. Yet their umbre lla 's marg in is totally lacking in st in g ing nematocysts ! Admittedly , th e ir s hort frill y a rm s are dangerous. But these are vis ibl y compact and don ' t trail unnoticed like the long tentacles of Semaeostomae. If o nl y to a ll ay public fears through aesthetic prejudice and any misinformation, perhaps lifeg uard s - in particular - should be trained to recogni ze different characteri stics. Rhizostomae don ' t ev en possess a prope r lipped mouth , s ince it has been replaced by numerou s pores along the ir arms. Connected to the stomach through a complex canal system , so-called secondary mouths draw in any zooplankton trapped by muc us on the surface of each arm. There are a lso spec ies of the genu s Cassiopea with littl e need to hunt for food. 1nstead, they accommodate Zooxanthella - a symbi otic alga - within their mesog lea and mostly s urvive on the products of photosynthesis. These include g lucose, glycerol and alanine.
As th o ugh jellyfish we re wa rsh ips , naval tenns ' Ii ke red aler! and firepo we r h ave somehow cre pt into this arti c le. But since they actually launch g uid ed mi ss il es, readers mi g ht be interested in th e mechanics of their formidab le weapo ns sys tem . When hunting prey , je ll yfish stop pulsating and descend w ith spread tentacles . Theil' d es cent is not undul y rapid , because the mesoglea mostly consists of a f1uid virt ua ll y identical to sea water - but with fewer sulphate ions. When a brush-like sensor called a cnidocil com es in con tact w ith prey, it trigger s the opening of a hin ged cover-p late or operculum to the missile compartment. Known as a cnidocyle, this capsu laI' compartment contains the slen o lele - a barbed tube fill ed with protein toxin. It is connected at the base to a centra l neuron ternl inal whi ch serves as a Fire Cont ro l syste~ and co-ordinate s th e lau n c hin g seq uence fo r massive sa i vos. Reloadin g the laun chers is us ually accomplished within 48 hours.
FURTHER READING 路 BARNES ROBERT D., 1987 - Class Scyp hozoa . Invertebrate Zoology fifth edition, Saunders College Pub lishing, New York, pp. 113-121 . 路 BRAN CH M . and BRANCH G., 1981 Class Scyph ozoa. The living Shores of Southern Afri ca, C. Struik Publishers, Cape Town , pp. 149-150. 路 DAY J .H., 1974 - Cnidaria - Class Sc yphozoa . A Guid e to Marine Life on South Afri can Shores, A. 8alkema Publish., Cape Town , p. 31.
Returning to our o ld fri end s - the sea wasps, these are cube-shaped and therefore very aptly named as be long ing to the order Cubomedusae. Armed with only four but ex tremely long tentacles, th ey compensate with a partic ularl y nasty st in g. Fortunately, as prev iousl y mention ed, those spec ies off our eastern shores are hi ghl y unli kely to kill people. Any wound should be imm e rsed in very hot water, or treated with vinegar and followed by a loca l anaosthetic ointment. Inc identalIy , don ' t ever bear mali ce against jelIyfis h, s in ce th ey represent a vital food source for o ur turtl es, ghost crabs and plough she ll s.
A stenotele penetrates the target area be it inadverte ntl y our skin - by means of three sharp sty lets. They th en fold back , all ow ing the barbs to take hold a nd th e c he mi ca l wa rhead to ca use paralysi s. Although the stenotele measures less th an a millimetre in length , it is s upe rbl y "eng in eered " for both rapid and acc urate delivery . By means of hi gh-speed mi croc in ematography , it has been proved in a related hydrozoan to accelerate at 40,000 gravi ties ! Bearing in mind that jellyfish reproduce th rough asex ual budding, allow me to e nd thi s rath er heavy articl e on a li ghter note. So me Zoology students al the Uni versity of Cape Town apparent ly once goofed-off lectures for a sw im at Danger Beach and gave the lame exc use of watching J e ll yfis h mate ! ln com memoration , the campus has since been decorated with paper je ll yfish mode ls and jelly sweets are handed out every anniversary of "J elIyfish Maling Day". Bevan A. Pank
Acknowledgement My thank s to Frit z Schlil ein of Sea Fisheries Research InSlill/le for exp laining the fascinating Illigratory patt ern of Chrysaora.
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OCEANORAMA N掳 21 - DECEMBRE 1993
Des millions de tri à l'île des Embiez Patrick Lelong
LAMER àdécouvrir
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[ l 'EST le Il février 1991, qu ' une grappe de petites capsules en forme de massues apparaît sur le décor de l'un des aquariums de l'Institut océanographique Paul Ricard où vivent deux tritons confiés en 1989 et 1990, par le centre de plongée des Embiez (Var - France). L'avenir démontre qu ' il s' agit par chance d'un mâle et d'une femelle, puisque cette grappe constitue le début d'une ponte. * Respo nsa ble du dé parte ment "Aq uar i ul1Is " ,
lnstitut océa nogra phique Paul Ri card
Triton femelle en train de pondre ou d 'a ssurer la protection et le nettoyage des capsules renfermant les œufs (ci-contre) . Sur la macrophotographie (ci-dessus) de quelques capsu les, on distingue les œufs qu 'e lles con tiennent (petits points jaunâtres).
DIGEST
MILLIONS OF TRITONS AT THE INSTITUT OCÉANOGRAPHIQUE PAUL RICARD
It
was on February 11 1991 that a bunch of small 'capsules , sha ped like an indian club , first appeared on the decor of an aquarium that houses two tri tons - the largest mollusc in the Mediterranean .
tons iii n
un moi s, le triton fe m e ll e va po ndre 302 caps ules . Toutes acc rochées au décor, e lles mes uren t environ troi s centimètres de long et c inq à huit millim èt res de diamètre; e lle s contiennent les oeufs d 'où sont issues des larv es "vé /i gères" qui resteront dans les capsules environ troi s mois. Durant cette périod e, la fem e ll e es t constamment sur sa ponte pour la protéger, peut-être, mai s surtout pour nettoyer les ca ps ul es e t les empêcher
Events were to reveal that by chance, the tritons happened to be of opposite sexes, since this bunch of capsules marked the beginning of spawning. Within about a month, the female triton was to lay 302 capsules, which clung tô the aqua rium decor. They measure about 3 centimetres long and five to eight millimetres in diameter; they contain the eggs fram which emerge the larvae, that stay in the capsules for about three months .
then, they measure half a millimetre in length, and can swim in open water, where they f ind their food . Studies are going on to determi ne the nutritional requirements of the tritons during their planktonic phase, and to establish its duration. ln three years , the triton couple has laid about five million eggs. Apart from a few thousand that are destined to be used for scientific research, most of the larvae have been released into the sea, where only a few speci mens will reach adulthood .
During this period , the female remains with her spawn , perhaps to pratect it, but mainly to c1ean the' capsules and prevent them from being colonised by algae or small invertebrates. After an incubation period of about three months, the larvae emerge through the opening at the free end of the capsule. By
Dans le régime alim entaire du triton : l'étoile rouge Echinaster sepositus.
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OCÉANORAMA W 21 - DÉCEMBRE 1993
Des millions de tritons aux Embiez
UN GROS ESCARGOT RARE ET NOCTAMBULE
d 'être colonisées par les algues et les petits invertébrés. La ponte se répétera cn j anvi er 1992 (350 cap sul es) pui s en janvier 1993 (592 capsules), chaqu e capsule contenant en moyenne 3880 larves. Après environ troi s m o i s d'incubati on, les larves sortent par l 'ouverture de l 'ex trémité libre de la caps ul e; ell es mesurent alors un demi-millim ètre de l o ng et sont ca pab les de nager en pleine eau où ell es trouvent leur nourriture. D es étud es sont pour suivi es pour essayer de déterminer les beso ins alimentaires des tritons durant leur phase planctonique et pour en fixer sa durée. En tro i s ans, le co uple de trito ns a pondu environ ci nq millions d'oeufs; hormi s quelques milliers d'entre ell es destin ées aux études, la plup art des larv es ont été relâchée s en mer et seul s quelques individus parvi endront à l 'âge adulte. Patrick L elong
E triton (Charonia lampas, pour les scientifiques) est le plus grand mollusque gastéropode de Méditerranée. Sa rencontre en plongée sur les côtes françaises est assez rare du fait de ses moeurs essentiellement noc turnes mais également parce que le nombre d'individus de cette espèce ne semble pas très important. Le cas des tritons a d'ailleurs fait l'objet d'une communication scientifique lors du colloque de Carry-le-Rouet (1989) su ries espèces à protéger en Méditerranée.
Il
On rencontre Charonia lampas dans le bassin occidental méditerranéen et dans l'Atlantique orien tai, des Canaries au sud de la Grande Bretagne. Il est relative ment rare en Méditerranée Nord occidentale et plus commun au nord du Maroc, sur les côtes espagnoles et en mer d ' Alboran . Une autre espèce, Charonia tritonis, peuple le bassin orienta l de la Méditerranée. Larve véligère - Les deux lobes ciliés servent à la locomotion dans le plancton. La larve âgée de trois mois environ est prête à sortir de la capsule. Larve avec protoconque , la future coquille.
Les tritons vivent jusqu'à plus de cent mètres de profondeur sur les fonds détritiques au voisinage des roches ou de l'herbier de Posidonies. Les pêcheurs les capturent quelquefois dans leurs filets ou leurs nasses, surtout la nuit, sur les fonds sableux, alors que les observations des plongeurs les situent dans les trous et les failles rocheuses, le jou r. Ces lieux de prise ou de rencontre indiquent son comportement: le triton vit caché ou immobile le jour dans les abris des fonds
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INSTITUT OCÉANOGRAPHIQUE PAUL RICARD
rocheu x, de l'herbier ou du coralligène; la nuit, il part à la chasse sur les fonds détritiques voisins. Son régime alimentaire, bien étudié en aquarium, est à base d'échinodermes avec une très nette préférence pour l 'étoi le rouge Echinaster sepositus ou d'autres étoiles de mer, mais il peut se contenter d'holothuries et d'oursins. On connaît peu cet animal et on connaît encore moins sa reproduc tion et son cycle de vie. C'est une espèce à sexes séparés avec des stades larvaires planctoniques (en pleine eau) très longs. La ponte a déjà été observée quelquefois
La taille des œufs atteint 250 microns.
dans des aquariums (à Naples; à l' Institut océanographique Paul Ricard, aux Embiez) et dans la nature, dans la mer d'Alboran. Ces observations font état de pontes de 200 à 300 capsules contenant entre 275 et 407 oeufs et il existe très peu de données sur le développement larvaire.
P.L.
Petite araignée de mer Maja crispa ta SYST ÉM ATIQ UE - Embranchement des Arthropodes classe des Crustacés; sous-classe des Malacostracés ; ord re des Décapodes; sou s-ordre des Brachyoures ; super-famille des Oxyrhynches ; fa mill e des Majidae ; genre, espèce : Maja crispata (Risso) ; Maja (o u M a ia) verr u c osa s y no nymes (Milne. Edwards) ; nom vernacu laire: Petite arai gnée de mer. RÉPARTITION GÉOG RAPHIQUE - Méd iterranée, sauf mer Noire. HABITAT - On trou ve la Petite araig née de mer dans la zone côtière supérieure depuis la surface; elle affecti onne parti culièrement les fonds rocheux recouverts d 'algues. DESC RIPTION - Ainsi que le nom de l'ordre l' indique, ce crustacé décapode possède dix pattes. Les quatre
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paires postérieures sont locomotrices et sont tenninées par des gri ffes. La paire antérieure est munie de pinces servant à la capture et à la préhension de la no urriture. La ca rapace es t plu s lo ng ue qu e large; elle est bordée sur les côtés de pointes épineuses ; sur l 'avant, le rostre est form é de deux pointes divergentes. Sur la face dorsale, la carapace est ornée de tubercules arrondi s et recouverte de poils durs et crochus. De coloration brune, sa taille atteint jusqu 'à huit centimètres. -+
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Lépadogastère Lepadogaster candollei SYSTÉMATIQUE - Embranchement des Vertébrés; superc lasse des Po issons; c lasse des Ostéichth ye ns ; ord re des Perc iformes; sous- ordre des Go bi e 0co ides ; fa mille des Gobiesocidés ; genre, espèce : Lepadogas te r cando l/ei ; Nom s vern ac ul a ires Lépadogastère, Porte-écuelle, Barbier. RÉPARTITION GÉOGRAPHIQUE - Méditerranée et mer Noire; dans l' Atlantique, de la Grande-Bretagne aux Canaries. HABIT AT - Le Lépadogastère est commun dans les premiers mètres d 'eau sous la surface . Il vit de préférence caché sous les pierres, dans les anfractuosités ou dans les herbiers de posidonies. DESCRIPTION - Ce poisson de petite taille, au corps très aplati dorso-ventralement dans la partie antérieure,
possède une peau nu e sans écailles. La tête es t imposante, triangulaire avec un museau spatulé (en bec de canard). Les yeux très mobiles sont situés sur le dessus de la tête; des appendices très petits a pparaîsse nt s ur les na rine s a nté ri e ures . L es nageoires pe lviennes sont, in co rporées dan un disque adhés if proéminent sur la face ventrale, la ventouse. -+
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OCÉANORAMA N° 21 - DÉCEMBRE 1993
Petite araignée de mer On tro uve également en Méd iterranée une espèce très voisine : Maia squinado (Esquinade ou Grande araignée de mer), do nt la ta ill e es t plu s grand e Uusqu 'à 20 cm). La carapace de cette es pèce est généralement plus large que longue chez les adultes et les pointes rostrales sont plu s peti tes. BIOLOGIE - Chez l' Araignée de mer, les sexes sont séparés, la ponte a lieu en mars-avril et en août ; les œufs sont rouge fo ncé à bleu sombre. Le développement larvaire s'effectue dans le plancton. A l' image de très nombreux crustacés, cette espèce se nourrit de débris et cadavres d 'autres animaux marins.
Particularité de l' Araignée de mer : elle est capable de se confondre complètement avec le mil ieu dans lequel elle vit. Elle qui ne peut ni changer de fo nne, ni de couleur, va utiliser le décor environnant pour se fabriqu er un camouflage : elle coupe, arrache des algues ou des invertébrés et les fixe sur sa carapace au moyen des poil s crochus qui la recouvrent. Il lui suffit alors de res ter imm obil e dans la végétati on pour se di ssimuler et échapper à ses prédateurs.
l'eau, de l'éclairement ou de la nourriture; il est donc très fac ile de conserver l'Araignée en aq uarium . Par contre, l es autres organi smes qui peuplent le bac, en particulier les algues et les invertébrés, risquent d 'être arrachés par l' animal qui les utili sera pour omer sa carapace. L'Araignée cohabite bien, cependant, avec les anémones de mer, les oursins et des poi ssons comme les castagnolcs ou les mendoles.
AQUARIUM - La plupart des crustacés sont des animau x robu stes, peu exigeants vi s-~ - v i s de la qu alité de
Institut océanographique Paul Ricard
Patrick Lelong
_._._._._._._._._._._._._._._._._._._._._. Lépadogastère
cul es et troi s à la base de la nageoire dorsale. Sa taille atteint jusqu 'à soixante quinze millimètres. BIOLOGIE - Ce petit poi sson est assez difficile à observer dans la nature car il passe la plupart de son temps dissimulé sous les pi en'es ou à la base des fe uilles de pos idonies. Grâce à sa ventouse, il adhère très fortement à son support. Il se dépl ace par bond s successifs, très rapidement, le plus souvent pour attraper les petits invertébrés dont il se nourrit.
La reproducti on a lieu au printemps et en été. Le mâle prépare une sorte de nid sur la face infé rieure d ' une pierre ou d'une coquille ; c'est lui qui assure la garde de la ponte.
Les nageoires dorsal e et anale se terminent près de la nageoire caudal e mais ne sont pas jointives avec celle-ci (à la différence du Lepadogaster lepadogaster auquel il ressemble beaucoup). Fonnule des nageoires: D 13-16 ; A 9-1 1(1)
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De coloration variable brun-verdâtre avec des taches plu s claires formant des lignes verticale s s ur les côtés, on distinque des taches rouge vif sur les oper( 1) 0 (D orsa lis) = nombre de nageoi res dorsales; A (Analis) = nombre de nageo ires anales.
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INSTITUT OCEANOGRAPHIQUE PAUL RICARD
AQUARIUM - Le Lépadogastère est un hôte très discret, fa isant bon ménage av ec les autres poi sso ns (de taille comparabl e) et les invertébrés. On lui ménagera des caches, surplombs, rochers légèrement surélevés, dans lesquelles il s' abritera souvent ; à condition de ne pas le bru squer, il prendra vite l' habitude de venir se poster au bord de sa cache de façon à assouvir sa curiosité naturelle. Il s' accomodera fort bien de petites crevettes, morceau x de moules ou de calmar.
Patrick Le10ng Institut océanographique Paul Ricard
Reflets de l'histoire dans les eaux claires de la mer Blanche Igor Oivakov * et Alexandre Okorokov **
liJ LUSIEURS campagnes archéologiques organisées par le Centre for the Complex Underwater Research viennent
La mer
d'avoir lieu en mer Blanche. Golfe de l'océan glacial arctique, au nord-ouest de la Russie, cette mer couvre une superficie de cent vingt mille mètres carrés; limitée par les péninsules de Kola, à l'ouest, et de Kanin à l'est, elle est peu profonde et présente des hauts-fonds et des bancs sablonneux. (*) Ru ss ia n State Centre fo r Marine Hi sto ry and C ulture, Moscow, Ru ss ia (**) Ce ntre fo r Compl ex Unde rwate r Resea rc h
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OCÉANORAMA N" 21 - DÉCEMBRE 1993
Dans les eaux claires de la mer Blanche (l 'a rc hip e l d e S o love ts ky, le plu s g ra nd d e la m e r Bl anc he, es t s itu é d ans la ba ie d ' Onéga ; il es t ré puté po ur la bea uté et la di ve rs ité de ses paysages ha rm o ni e ux co ns titu és de fo rê ts e t de roc h e rs, d e lacs, d e ri vières et de chenaux. L'eau (douce et marin e), la fo rêt et la pi erre co nstitu e nt les tro is é lé ment s nature ls fo nda mentaux de l'a rchipel ; so n hi sto ire est pro fo nd éme nt li ée à ce ll e du monas tè re d ' hommes fo ndé e n 1423 pa r d es p é le rin s, s ur l 'î le prin c ipa le. Pre mi e r re mp a rt co ntre l' in vas ion venue du Nord (S uédo is au X VII e s ièc le, A n g la is a u X I X" siècle ... ), le couvent éta it un haut-lie u maritime de la rég io n septentri o na le de la Ru ss ie; il comptait un milli er de pe rso nn es e n perm a ne nce e t di x à q uin ze mill e pé lerin s y séj ourn a ie nt chaque année. A vec ses six ég lises, ses annexes, en particulier indu strielles (tannerie, sc ieri e, briqueteri e, pi sciculture .. .), l'acti v ité du m o nas tè re é ta it fl o ri ssa nt e, d'a utant plus que l'ensembl e des î les lui a pparte na ie nt et qu ' il détena it le mo no po le de la pêche (hareng, saumon , phoqu e ... ).
Goélette de chasse et vedette à vapeur La mi ss io n des archéologues ru sses con s is ta it à ré pertori e r et à étudi e r diverses in stallations hydrauliques: - les e mb a rc a d è res d e l 'a n c ie n monastère; - le b ass in art ific ie l (Filip ovski e Sa dki ) d 'é le vag e d e poi sso n s, construit au XVIe siècl e et séparé de la mer par une dig ue ; - le dock de carénage de gran it du XIXe siècle dont le rempli ssage était ass uré par les marées ou l'eau douce du lac Sviatoe (lac saint) ; - le barrage de pierre qu i ré unissait a u XIX e s ièc le les îl es d e Grand e So lovetski et Grande Muksalma ; - l'anc ien port de l 'île de Bolsho i Zaya tsky; - le système de canaux de navigation reli ant les lacs de l'île principale. Des fouill es terrestres ont également é té réa lisées s ur d es sites li és à la constructi on navale, la navi gation, la chasse et la pêche e n mer.
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DIGEST
IN THE LIMPID WATERS OF THE WHITE SEA T he Russian Centre for Com plex Underwater Research has recently organised several archaeological field campaigns in the White Sea. The White Sea is a one hundred and twenty thousand square metre gulf eut in the frozen expanse of the arctic ocean, bound by the peninsulas of Kola in the west and Kanin in the east. It is a relatively shallow sea, with a profusion of shoals and sand banks. The Solovetsky archipelago the most extensive in the White Sea -. is situated in the bay of Onega . It is widely repu ted for the natural beauty of the forests and rocks, the lakes, rivers and channe ls that make up its harmonious landscapes. W ater (sea and fresh water) , the forest and rock are the three primary natural elements of the archipelago. Its history is
inseperarably linked to the monastery founded by pilgrims in 1423 on th e main island. The monastery was the first line of defence against the invaders who swept down from the north (the Swedes in th e 17th century, the English in the 19th centu ryl, and was one of the focal points of maritime activity in northern Russia . There were a thousand permanent residents , and ten to fifteen thousand pilgrims a year stayed there as guests. The monastery owned s i x churches, and num erous other buildings, most of them devoted to various industries (tan nery, saw mil!, brick works, fish farm etc) . The monastery flou rished economica lly, not least because ail the islands in the archipe lago belonged to it, and it held the monopoly of herring, salmon and seal fishing .
L'archipel de Solovetsky regroupe six Îles ; la plus importante (Grande Solovetski) a une superficie de 246 km 2 . Le profil des Îles, fortement découpé, avec un grand nombre de golfes et de baies abrités, est propice à la navigation.
PH . 1. DI VAKOV, 1. EPIHIN
LA VEDETTE A VAPEUR " DU MONASTERE Plans et vestiges de la vedette découverte dans le lac Bannoye.
Le monastère est situé sur me principale de l'archipel de Solovetsky. Dock de carénage du monastère. Canal artificiel de navigation sur me principale (photographies de haut en bas).
Dans les eaux claires de la mer Blanche m u total , les sc ientifiques ont étudi é la corrélati on qui ex iste dans l 'a rchi pel entre l 'env ironnement, 1' hi stoire et la culture. L es travau x ont ain si permi s d'évaluer dans le temps, l 'empri se de 1' homme sur la nature. G r âce à l 'a n al yse de plu s de de u x ce nt s o bj et s, co mpl ét ée p ar un e r ec h er c h e d e do nn ées bi b li og r aphiqu es, l es arc h éo l og ues o nt pu détermin er les étapes success ives de la constru cti on, reconstructi on et restaurati on d ' un ancien bassin de carénage (doc k) ; il s ont notamment mesuré la sur face d es parti es ém e r gées e t immergées, ainsi qu e de certain s éléments de sa structure. Par aill eurs, d 'a utres info rm ati on s intéressantes sur l a nav igati on ont été rec ueilli es l or s de f ouill es archéo l ogiques sur le site d ' une ancienne co loni e d at ant du troi si èm e mill én aire avant Jésus-Chri st. Une ancre de grès dur a été découvert e, ( 1) co mport ant un e ouverture dans sa parti e supéri eur e; e ll e m es ure trent e- d eu x ce nti mètres de long pour une épa isseur de cinq centimètres et pèse env iron cinq kil ogrammes. A utre pièce importante étudi ée lors de cett e mi ss ion : une goé lette de chasse du XIX c si ècl e d o nt l e fo nd de l a coque, d ' une longeur de trente-quatre mètres, est bien conserv é (voir pl ans par aill eurs) ; l es renfo rce m ents de l 'é tr ave e t de l 'ar ri èr e, ain si q ue d ' autres él ém ent s de sa stru c ture, parai ssent indiquer qu 'e lle était utili sée comme bri se-glace . Exe mpl e ty piqu e d e l a cons tru cti on nava le loca le, ce nav ire a été assembl é sa ns pl an, par des arti san s qu ali f i és, ri c hes d ' un sa voir - f aire ances tral ; ain si , l a poupe haute et sa ill ante du batea u, qui se rt à protéger le gouvernail de l a gl ace, est une caractéri stiqu e des embarca ti ons de la mer Bl anche. L es archéologues ont éga lement mi s au jour l ' une des deux vedettes à vapeur (vo ir pl ans par aill eurs), utili sées au début du XXe siècle sur les canaux et les l acs. L es pl onge urs l 'ont ex traite ( 1) Il s'ag it de la de ux ième déco uve rt e de ce type en Russ ie; la premi ère ancre a été trouvée dans les années 1960 sur la côte de Kare li a et date d u deux ième millénaire avant Jésu s-Chri st.
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Plans et profil (quille) de différents élém ents des structures d e la goélette de chasse
du lac Bannoye, dans l 'île principal e. L es moines se serva ient de ces embarcati ons rapides de six à huit mètres de l ong et équipées de moteur à vapeur pour effectuer le transport des pélerin s et des marchandi ses. L a restaurati on de cette vedette dont la coque est pratiquement intacte est envi sagée . Auj ourd ' hui , les trava ux auss i bi en subaqu atiqu es que terrestres se poursuiv ent (2) en m er Bl anche. C'est un ( 2) E n co ll abo ra ti o n avec les organismes s ui va nt s: M aril/e Artic CO ll/pie.\" E.rp edili!J/I. C l/ Ill/re Reseorc/t I I/Slill/Ie. SWle oceal/ograp/tic I I/slill/Ie.
trava il de longue haleine qui est engagé pui squ e l 'obj ecti f es t d ' ex pl orer l 'ensembl e de la zone cô ti ère, afin de mettre au j o ur et d 'étu d i er des vesti ges li és à la constru cti on navale et ù la nav igati on. Déj à, les rec herches se sont révé lées pa rti culièrement fru ctueuses: près de l a v ill e d'O n éga, un e di za in e de bateaux de di f férentes époq ues ont été déco u ve rt s; d es d o nn ées ethn o l og iqu es sur l a co n stru c ti o n l oca l e d "e mb arca ti ons ont pu être r asse m bl ées .
1. Divak ov, A. Ok orokov
MISE EN VALEUR DU PATRIMO INE HISTORIQUE Cet
article s ' intègre dans les actions d ' information du Centre for the Camp/ ex Underwater Research . Cet organisme à but non lucratif a été fondé en 1989 à Moscou, au sein de l'Institut de la recherche culturelle du ministère de la Culture russ e. Depuis sa création, le Centre a déjà réalisé plusieurs campagnes archéo l ogiques en mer Noire, Caspienne et mer Blanche , ainsi que dans p l usieurs cours d ' eau de Russie . Les orientations prin cipales de ses activités sont : - des missions scientifiques fai -
sant appel aux méthodes archéo logiques subaquat iques ; - la réalisation d'un e banque d e données historiques portant sur la constru ction navale, la naviga tion , le commerce maritime et les installations hydrauliqu es ; - le développement d' études th éoriques sur la conservation et la restauration d ' objets e xtraits d e l'eau; - l'organisation d ' expositions, la publi cation de documents scienti fiques et de vulgarisation destinés à mettre en valeur le patrimoine historique sous-marin et l'éc olo gie du milieu aquatique .
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L'ENIGME DU LABYRINTHE DE PIERRE L es hommes préhistoriques du Néolithique ont laissé des témoignages étonnants dans l'archipel de Solovetsky. Tel ce labyrinthe de pierre de plus de vingt mètres de diamètre mis au jour par les archéologues russes dans la grande île Zayatsky. Le chemin formé entre deux murets de pierre d'un mètre de hauteur s'enroule en cercles concentriques pour conduire jusqu'à ce qui pourrait être un tumulus. Selon l'archéologue russe, Igor Oivakov, l'hypothèse d'un lieu de culte peut être avancé mais pour l'heure le labyrinthe de pierre garde tous ses mystères.
NDLR - Rencontré à Antibes, lors du Festival mondial de l'image sous-marine, Roman Denisov nous a informé qu ' il était l'auteur des photographies qui illustrent l'article: "Mer noire - A la recherche des cités englouties" ("Océanora ma" N ° 20 - juin 1993). Nous avons plaisir à le souligner ici car ces clichés, outre leur qualité, présentent un grand intérêt documentaire.
D'après: Marine Artic Complex Expedition of Culture Research
La Station biologique de Solvoki, spécialisée en aquaculture, était déjà en activité à la fin du siècle passé.
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Elle accueille toujours des scientifiques. Ci-dessus, l'un des auteurs de l'article: A. Okorokov.
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de la planète Terre Je suis de la planète Terre et du liquide Mer on y voit des forêts des plaines des monts on n'y voit pas une frontière "La Mer est ma demeure" Tel est le titre de l'ouvrage de Christian Gorelli récemm en t paru (') . et duquel est extrait le poème: "De la
planète Terre". D'origines italienne et espagnole, né à Marseille, Christian Gorelli est, selon certains, un poète .moderne du forum et de i ' amphithéâtre, un faiseur de mots, frère de loin des troubadours provençaux et toscans. C'est lui qui a créé les "Paralades", des échanges en public entre poètes, conteurs et m usiciens du Sud au cours des spectacles qu ' il donne: "La Mer parle" à Marsei lle, et le Festival itinérant à travers la Provence. Un écho en est la cassette sonore "Paralade méditerranéenne" ("Parole", 1992). (*) L ' Harmattan , 1993.
Chri stian Gorelli
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La mer est ma demeure "
avec les organismes qui y vivent les arbres les plantes les poissons nous y sommes environ quelques milliards de milliards de frères et dans mon coin rond les êtres sont un mélange d'eau salée d'olive de pierre blanche de lumière d'aubergine et de melon de chaleur et d'orage de bateaux et d'échanges vois ce dont je peux te faire don tu
est de cette matière avec en plus parfois ce qu'un homme peut avoir d'imaginaire
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INSTITUT OCÉA NOGRAPHIOUE PAU L RI CA RD
Christian G orelli extrait de "La Mer est ma demeure " (L'Harmattan, 1993)
"Voix bleu marine" Pour la deuxième année consécutive, le Festival itinérant des poètes, conteurs et musicien s de la Méditerranée ,a fait U)1e escale en juillet, à l'île des Embiez (Var) , Son créateur et poète, Christian Gorelli , a présenté le spectacle intitulé "Voix bleu marine", qui s'intégrait dans le festival "Embiez 93", de l' Institut océanographique Paul Ricard.
"Sur un grand cercle au sommet du village des Embiez, dans /'île, un peu plus près du ciel bleu nuit, entouré du bleu marine, c'est /' esplanade du f ort Saint-Pierre. Ce soir-là, ce sont des vues marin es sur une grande vo ile, ce sont des chants et des poèmes à la bouche de vieux canons de batterie en paix , c'est le sel de /' esprit de l' été sous la peau de bronze , c' es t l' amerrissage à la lueur des étoiles d' un immense vaisseau spatial, et humain: l'imagination ... " Ce soir-là donc, et à l'intérieur du fort Saint-Pierre en raison de la colère d 'Eo le, la chanteuse Françoise Atlan, le saxophoni ste Pierre Alliez-Danielli , le flûti ste G illes Patrat et le poète Chri stian Gorelli , ont rencontré un nouveau partenaire dans leur échange: la photographie avec le diaporama de vues marines présenté par France et Bernard Roth an. A utres re nd ez- vo us : "La Mer parle dans les Cafés du Port (" , à Marseille, du 4 au 20 fév rier 1994. Et en avril , la "Paro/ade méditerranéenne" partira en tournée à l'intérieur: Toulouse le 20, La Rochelle le 2 1, Quimper le 22, Le Mans le 24, Pari s le 28, Co lmar le 30 ... Tél. 9 l. 3 1.07.5 7.
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Double pour le Festival mondial
IMAGES
Il E succès du Festival, c'est à vous les créateurs d'images que nous le devons" . Très ému, Daniel Mercier, exprimait publiquement toute la philosophie d'une manifestation qu'il a créée en 1974 et dont la dimension n'a cessé de croître. Elle est aujourd'hui l'événement annuel majeur des passionnés de plongée et, plus largement, du monde subaquatique. Tout était réuni, soigneusement dosé et réglé pour faire de j'édition 1993 un manifestation au retentissement international.
Tout l'art de fixer sur la pellicule un poisson en habit de lumière. Par le Suisse Kalman Takats. "Chacune des épaves m'avait apporté un nouveau choc, m'était apparue comme un nouvel et fantastique univers." Cette phrase de Philippe Tailliez est extraite de son ouvrage "Nouvelles plongées sans câble. " Elle exprime bien l'ambiance de l'épave (cicontre), restituée grâce au talent et à la sensibilité du photographe néo -zélandais Andy Belcher.
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anniversaire de l'image sous-marine d'Antibes Christian Frasson-Botton
D'abord parce que l' anniversaire était double : vingt ans de Festival , cent ans de photographie sous-marine , avec le premier cliché pris par Louis Boutan, à Banyuls-sur-Mer ; ensuite parce que les plu s grand s noms de l'image sous-marine étaient présents : de glorieux anciens comme Hans et Lotte Haas, le "magicien" américain David Doubilet , qui collabore au "National geographic", les cinéastes
Chri stian Pétron, l ' homme du "Grand Bleu" et d '" Atlantis" , Mike Valentine. .. Enfin , le s différent s concours (image fixe , vidéo et grand format) ont ras semblé environ cinq cents concurrents d ' une trentaine de Beauté, plasticité, absolue perfection d'un ballet aquatique qui s'offre aux yeux du photographe et du photogra phié. Par le Suisse Mauro Bernasconi.
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nation s. Un pl a isir continu po ur les v in g t mill e v is ite urs enthou s ias tes, pendant c inq jours. Le p a lmarès c onfirme de s v a le urs s ûres te lle s que l ' I s raéli e n Ton y M a lmqui s t ( plon ge ur d ' or e n sé ri e sonori sée et diapositive) ; il con sacre de nouveaux ta le nts comme l ' Itali en Pao lo Foss atti , e t l' All e mand Cl aus Kimmi g égal ement dans la catégori e di a p os iti ve e t d es Fran ç ai s Mi c he l Bark ate, Pascal Doumange et Daniè le Me ngus, qui reçoivent la palme d 'or pour leur superbe vidéogramme: "Les Sirènes de Crystal" .
"Boutan nageant sous l'eau . " Photographie prise par J oseph Da vid en 1898 (à gauche). "Joseph David en scaphandrier ", par Louis Boutan ( 1898).
"J'a i ouvert la voie ... A d'a utres de la s ui vre, de f ra ye r de nou vea ux chemins ... écri va it Louis Boutan en 1900. Cette vi sion prophétique reste ac tue lle, a lors qu e le Fes tiv a l mondi a l de l' im age sous- marine prend un e no uvelle dimension. Dans j' intérêt et po ur le bonhe ur du monde sous-marin .
LOUIS BOUlAN PREMIER PHOTOGRAPHE SOUS-MARIN
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eune et bouillant zoologiste au laboratoire Arago, à Banyuls -sur-mer, Louis Boutan utilise le scaphandre à pied lourd pour observer le milieu marin, et plus particulièrement les mollusques. A chaque plon gée, il regrette de ne rien rame ner de tangible à la surface . II songe à l'image photogra phique.
Ch. F.- B. • LE PRIX DE LA MUS/OUE ET LA MER, doté par /'Institut océanographique Paul Ricard, a été décerné à Jean -René Combes-Damiens pour son œuvre " Thalassa ". Il a été remis par André Segui, secrétaire général (ci-dessous).
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Avec le concours de son père Auguste , ingénieur, puis de Joseph David, le mécanicien du laboratoire, il met au point son premier boîtier (ci -dessous) dans lequel il place un appareil photo. En jugeant sa première photo graphie prise à un peu plus de trois mètres de profondeur, durant l'été 1893, Louis Boutan écrit : " J ' ai pu braquer mon appareil sur un joli paysage. Le cliché obtenu a beau c oup de finesse ... " Pour limiter le t emps
de pose (10 à 30 minutes) , David construit le premier flash sous marin. Lourd, encombrant, il fonctionne à la poudre de magnésium . Les résultats sont spectaculaires. Boutan parvient à photographier des sujets en mouvements: poissons , nageurs .. . Il prouve que les prises de vue sont pos sibles à grande profondeur avec un éclairage électrique . L' ouvrage " La photographi e s ous - marine " (1900) consign e l' ex périence acquise en ce do ma ine par Boutan. Il met un terme aux expériences et recher c hes de celui qui demeure le premier opérateur sous-marin.
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U1DD ANS D'HISTOIRE DE L'IMAGE SOUS-MARINE" Alors qu ' il prépare une thèse de biologie marine sur les gorgones au laboratoire Arago, Steven Weinberg découvre les premières photographies sous - marines prises par Louis Boutan . Le temps passant, l'occasion est trop belle de ne pas célébrer par un ouvrage le centenaire de la photographie sous-marine. Avec le concours de Philippe Louis-Joseph Dogué, étudiant en
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INSTITUT OC EANOGRAPHIQUE PA UL RI CARD
art photographique, et de John Neuschwander, Steven Weinberg réalise un document d ' un grand intérêt, bien illustré, et qui offre le plaisir de découvrir une fabuleuse aventure de notre temps. Pour acquérir l'ouvrage paru au x Éditions Alain Schrotter, 188 pages, 24 x 30 cm , 340 F, utiliser le bulletin de commande de l a rubrique "Ouvrages de mer ", en page 40.
DES SPÉCIALISTES DE RENOM , ré uni s en co ll oq u e o nt retracé cent ans d ' histoire de la photog rap hi e sous-marine . Parmi les inte rve nants: Steven We in berg, Igor Di vakov, Yvette et M iche l Tavernier, Frédé ri c Di Mégli o ... • DAVID DOUBILET , le cé lèbre ph o togra ph e du "Na tiona l geogra phie", a présenté son de rni e r o uvrage : " Pacifie - Un l'oyage sa li s la mer" .
L 'habitat des lama ntins est exclusivement aqua tique: côtes, es tuaires. Ces Siréniens peuvent mesurer jusqu'à six mètres, peser près de deux tonnes et atteindre trente ans. Menacés par la pollution, ils sont également victimes des hélices de bateaux (ph . M . Barkate! .
A propos de la Palme d'or du Festival mondial de l'image sous-marine
Les sirènes de Crystal Carnet de tournage de Michel Barkate
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e dirigeais le bateau à fond plat qu'utili se nt les Américain s de Floride sur la Crystal river, à travers un dédale d 'îlots et de canau x. A cette heure matinale et non loin d ' une résurgence à l 'eau plus c laire, nous avions toutes les chances d 'en découvrir. L' excitation ne faisait qu ' am plifier notre impatience et les battements de nos cœurs. Tout-à-coup , Dani è le me demanda de ra lentir. Une tache claire ap paraissa it devant nou s. Je mis le moteur au point mort et lai ssai le bateau g li sser sur sa lancée. Il s étai en t là ! Nous décou vrîmes par transparence une mère et son petit qui , apparemment, dormaient encore. L 'émotion , la joie et la pe ur de les effrayer, firent que nous no us surprîmes à parler à voix basse.
O utre la Palme d'or du Festival d'Antibes, le vidéogramme a obtenu le Plongeur d'or et le Prix Jacques Piccard au Festival sous -marin "Seaview 93", à Hemiksem (Anvers), en Belgique. Les images, le montage, le texte (écrit et dit), ainsi que la réalisation, sont l'œuvre de Michel Barkate. La musique originale et le mixage sonore sont de Pascal Doumange.
Nous a llions après tant d ' efforts et de recherches , rencontrer " nos" lamantins. Vous ne pouvez pas imaginer à quel point nous étions he ureux mai s également inqui ets de rencontrer ces animaux. Nous accepteraient-ils?
Allait-on pouvoir le s caresser ? Ma combinaison mi se, le caisson prêt, je pén ét ra i dans leur monde dis c rè tement. L 'ea u é tait bonne (22 °C) et contrastait avec la température extérieure très fraîche. Doucement , je me mi s à palmer en direction des lamantin s. Tous deu x posés sur le sable, ils ne faisaient aucun mouvement. Notre arrivée ne les ava it pas perturbés. L'eau translucide s'avérait idéale pour la réalisation des images. Cinq mètres nous séparaient d 'eux. Nous ne voulions qu 'être les spectateurs uniques d' une pièce en un acte. La mère, immédiatem e nt suivie par son petit , effleura délicatement la surface de l 'ea u afin d 'y prendre une bonne bouffée d'air . Sans aucune crainte.
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œ ous observions depuis une demiheure leur va-et-vient quand, n 'y tenant plu s, Danièle s'approcha doucement. Elle était comme entraînée par une force invisible, qui l'invitait à po se r déli ca tement la main sur ce corps mystérieux . La mè re se lai ssa faire, si bien que durant de longues minutes, Danièle put la ca resser. A mon tour, j'avais envie de connaître cette sensation qui l'avait tant bouleversée. Nous ne sav ions plus à cet instant qui , de nous ou des lamantins, espéraient le plus des caresses. Le temps passait vite, trop vite. Nos amis se mirent en quête de nourriture. Herbivores de nature, les lamantin s so nt d' infatigables co n so mmate urs de plant es aquatiques. D'où l'ori gine de leur surnom : "vac hes de mer" . Lorsqu 'e n mars , les jacinthes d'eau ont totalement disparu de la surface, ils se rabattent sur les algues du fond. Ces repas pantagruéliques provoquent une dispersion phénoménale de partic ule s. Au bout d'une dizaine de minutes , nous devions cesser les pri ses de vues. Pourtant étourdis par cette première, nou s n'étions pas encore au bout de nos surprises.
Cours d'éducation sexuelle Un petit touchait, caressait et observait le corps de sa mère. Nous étions les témoi ns pri vi légié s d ' un cours d 'éducation sexuelle. Cette pratique est tout à fait courante chez d 'autres mammifères aquatiques comme les dauphins. La mère restait passive tout en étant à l'écoute des moindres gestes de son petit. Son calme re trouvé , celui-ci s'approcha bien vite de la mammelle rassurante, située à la base de chaque nageoire pectorale. Non loin du couple, un groupe d ' une dizaine d ' indi vidus, nageait tout en s urveillant un petit qui faisait des mouvements de queue maladroits et gauches. Touchant, amusant. Danièle ne put s'empêcher de l'aider à respirer en le guidant délicatement vers la surface. Ce lamantin ne devait pas avoir plus de six mois ; son insoucience était captivante. Le petit vint à quitter le groupe . Un vent de panique enveloppa alors les lieux. Les lamantins se mirent à com-
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INSTITUT OCÉANOGRAPHIQUE PAUL RICARD
Danièle et Michel: une même passion pour l'image et la nature.
mu niquer avec plus d ' in s istance en poussant de petits cris. Il s l 'a ppelaient. Ces cris étaient imperceptibles pour nous; seule la caméra les enregistrait. A ma grande surprise, un dialogue s'était instauré et la mère écarta délicatement du museau le polisson qui posait pour moi. Tranquillement celle-ci le guida vers un endroit plus calme. Nous étions fascinés par cet événement ql,li , je crois, n'avait jamais été filmé. M 'étant approché de la mère, immobile, je me mis à lui caresser le haut de la tête pui s ses nageoires pectorales . Soudain, celles-ci e nserrè rent ma main . Durant une dizaine de secondes dame lamantin me caressa la main . Difficile à croire peut-être , et pourtant, je crois qu 'à ce moment , nou s échangions un flux de sentiments et de tendresse.
Elle me libéra, me lai ssant profondément ému par ce contact extraordinaire. C'est alors que je repri s mes esprits, mon caisson à deux mains et me remi s à filmer. La confiance était là, omniprésente. Je pus alors réaliser, grâce à cette complicité, de merveilleuses images pleines de douceur et de sérénité. Est-il utile de dire à quel point fut pénible notre retour. En dix-huit ans de plongée, je n'avais jamais ressenti pareilles sensations. Parti s pour observer et filmer des mammifères mythique s, nou s rentrion s avec e n plus la certitude d'avoir vécu des moments uniques, en ayant pu, en quelque sorte, communier avec la nature.
"O n ne voit bien qu 'avec le coeu r, /' essentiel est in visible pour les yeu.x". Saint-Exupéry
Durant un sevrage de deux années, la maman éduque' et allaite son petit. A l'âge de cinq ans, le jeune mâle est en mesure d'assurer la pérennité de l'espèce.
BOURSE DE L'INSTITUT [il 'es t
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e n juin , à l'île des Embiez (Var), que s'es t réuni le jury de la Bourse
"Aidons l'eau, aidons la vie" . Composé de Lu c ie n Laubier, Henri -G. Delauze, Jacqu es Rouge rie , des Prs Hube rt-J. Ceccaldi , JeanClaude Chennann et Nardo Vicente , ce jury a désigné des lauréats parmi la quarantaine de projets reçus. La re mi se officielle de s pri x aura lieu le 2 1 décembre, à Pari s, so us le patronage du mini stère de l'Environnement. Parvenus des universités et des grandes écoles de toute la France, ces proj ets traitent de sujets aussi divers que la lutte contre la pollution de l'eau, sa gestion , les
D ERNIÈRE MINUT E
Le ministère de l'Environnement accorde, pour 1994, son haut patronage à la Bourse . recherches sous-mari nes , les réc ifs artificiels , le s a m é nage ment s hydrauliqu es, les eng in s d'observation des fonds marins ... Rappe lon s que cette bourse, reco nduit e en 19931994 , s'ad resse aux é tu diants dans toutes les disciplines. R ègle m e l/I de la Bourse s ur dell/al/de à : II/ Slillll océanog ra phique Palll R ic ard . BP 308 13309 Marseille cedex 14 ou 36 / 5 PAULR/CA RD .
RECORD PULVÉRISÉ En atte ignant 80 mètres de profondeur, l'A lsacien Rol and Specker a battu son propre reco rd du monde de plongée en apnée lacustre. L'exp loi t a eu li eu le 4 septembre, dan s le lac de Neuchâtel (Sui s~e). "Les sensations que j'éprollve en arrivant au fond , dit-i l, sont tellement il1lenses que l'on a l'impression de quitler le monde ... Les secondes paraissel1l éternelles." Prochain objectif : 100 mètres .
PALMARÈS 1992-1993 · PREMIER PRIX (30.000 F) : Yannick Goaziou Inscrit en première année préparatoire au BTS chimie à l'École technique supérieure privée de chimie de l'Ouest. Projet présenté:
Lutte contre la pollution, en travaux pratiques.
· DEUXIÈME PRIX (15.000 F) Dorothée Parmentier Inscrite en première année de BTS CA Publicité au lycée Gaston- Berger de Lille. Projet présenté:
Réaliser un calendrier sous forme de bandes dessinées, élaborées par des enfants, dans le cadre d'un concours proposé aux écoles. Par la participation active des enfants de 6 à 11 ans, il s'agit de leur faire prendre conscience de l'utilité de l'eau et de la nécessité d'en faire bon usage.
· TROISIÈME PRIX EX AEQUO (15.000 F) - Aude Subtil Étudiante en maîtrise d'économie à l 'université Paris 1 Panthéon-Sorbonne. Projet présenté:
Un chantier au Burundi. Avec un groupe d'amis, étudiants en région parisienne, la lauréate souhaite réaliser une adduction d'eau par pompage au bénéfice des habitants d'un village.
- Xavier Bourlon Inscrit à l'École nationale supérieure d'agronomie de Toulouse. Projet présenté:
Autour du lac Malawi. Avec trois étudiants de l'École, il s'agit de faire une étude sur l'écologie du lac et des structures socio-économiques des populations riveraines, afin de montrer les relations d'interdépendance de l' homme et de son milieu. Le projet comprend également la réalisation d'un documentaire pour illustrer l'impossibilité d'un modèle unique de développement.
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PREMIER PRI X
DES TRAVAUX PRATIQUES DE CHIMIE MOINS POLLUANTS , PLUS ÉCONOMIQUES Les propositions de Yannick Goaziou 225 kg ... C 'est la qu antité annue ll e de produits nécessaires po ur me ne r à bie n les t rava ux pra tiqu es d e c hi mie, e n pre miè re année de DEUG, à l ' Uni vers it é de Na ntes. Ces p roduits so nt au tant de déche ts tox iques, q ui sont déversés à l'év ie r o u ass imil és a u x o rdures m é n agères c lass iq ues . Il faut y aj o ute r l'utili sati o n de 8 000 litres d 'eau mi s au contac t de ces produits sous d iverses fo rmes. On im ag in e a u t o t a l les risques de poll ution engendrés par cet e nseig neme nt , e t les rés idus, récupé rés et recyclés par des e ntreprises spéc ia li sées, ne f o nt qu e déplacer le problème .
consommer l e mo ins de réactifs possibles , pOl/r un object if pédagog ique do nn é, se lo n le prin cipe médical de la dose minimale acti\'e. Autre inté rêt: e n util isant moins de métaux lourds, on emplo ie mo in s de réac ti fs pour les réc upé rer. Ce q ui représente une do uble économie : sur le pri x d'ac hat des produits (da ns le cas étud ié, 6 % d u budget annue l) et sur la qu antité ••• • Al o rs que faire? Comme nt limite r la po ll uti o n, économi ser l'eau ? Yannic k Goazio u, pro pose des soluti o ns; e lles sont déve lo ppées dans le cadre d' un BTS(*) pré paré
à l 'Éco le tec hniqu e s up éri e ure pri vée de c himi e de l'Ouest. "La première idée, préc iset- il , a été l'optimisation des manipulations, de manière à
(*) Le mémoire, int itulé "Oplillli· sarion des fIIanipu/alions de ehi fIIie en ! ère année - Essais de préeipilalion des lIIélaliX !ourds" , est
paru ell octobre 1993. Le maître de stage ell a été J.-c. Canevet, de l'Université de alltes.
TROISIÈME PRIX
DE L'EAU POUR LA COLLINE DE GISHA Il e Burundi? Situé en Afrique Centrale, au coeur de la région des grands lacs, ce pays de près de six millions d'habitants, est délimité par le Rwanda au nord , le Zaïre, à l'ouest, la Tanzanie au sud et à l'est. Grâce à l'agricu lture, qui occupe 80 % de la population active, le Burundi est l' un des rares états africain s à ass urer son autosuffisance alimentaire . Si l'eau ne manque pas, son accès est souvent ~ource de difficultés. C'est le cas sur la colline de Gisha, dans la province de Ngozi , où vivent 150 à 200 familles qui doivent s'approvisionner en eau 140 mètres plus bas. Le chantier avait pour but de réaliser, avec le concours de la population locale, une add uction d ' eau par pompage. Les résultats env isagés sont d 'améliorer les condi tions de vie des populations rurales (environ 3 000 personnes), de faciliter le ur hygiène, de diminuer les di stances d 'accès au point d ' eau ... Les travaux ont eu lieu en août dernier avec la participation d ' une douzaine de personnes . "Dès notre arrivée
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INSTITUT OC ÉAN OGRAPHIQUE PAUL RICARD
sur les lieux, nous avons mesuré l'ampleur de la tâche. Tout restait à faire: défrichage, captage , travaux de terrassement , sensibilisation de la population." Au fil des jours et de l'avancement du chantie r, une re lation particulière s'est nouée avec les villageois. Ces derniers ne manquaient pas de se moquer am icalement des " blancs" en les voyant manier la hache, la houe ou la machette.
"Notre présence était à leurs ye ux ambiguë. JI fa llait so uvent leur exp liqu er que nous n'é tions pas leurs "pa trons". Il est même arrivé que /' un des ouvriers demande à l'un d'entre nous /' autorisation de faire une pause. Nous nous sommes attachés à leur faire admettre que si nous étions les moteurs de l' opération , ce chantier était le leur et que c'était une société burundaise qui mènerait le projet jusqu'à son terme après notre départ. Il nous incombe de choisir el de faire acheminer une pompe répondant aux exigences techniques défin ies sur le terrain ."
SENSIBILISATION • • • de ces mati ères tox iques à ne utrali ser. En effet, le tra itement coûte cher.
"Dans un prem ier temps, po urs ui t l 'étud iant , il faut r édui r e le l'o lli me des ejj7uents aqueux à traiter : par précipitation des composés insolubles sous forme de carbonates; par récupération de l'a rgen t SO Ii S fo rme de métal . L'obj ectif est de ramener un volu me de / 00 litres à 200 ou 300 grammes de résidus" . Déj à, à l 'U ni vers it é de antes, des étudiants appli q ue nt ce rt a in es des so lu tions préconi sées par Yanni c k Goaz io u , ava nt qu 'e lles ne soient étendues à l'en emble de le urs 2 000 ca m a r a d es d e pre mi è r e a nn ée. U n be l exe mpl e à s uivre dan s l ' int é rê t d e tous.
"PAROLES DE MER" DI e de uxième mardi
de c haque mo is, la libr a iri e m a ritim e " L es chem in s de mer" (*) s'affirme comme le rendez-vo us des pass ionnés de la mer, à Marsei lle. Pro posé p ar l ' In stitut océa nog ra ph iq ue Paul Ri card et Marc Bescond , gérant souri ant de cette librairie, le cycle de conférences grand publi c (entrée libre) acc ue ill e les meille urs spéc iali stes .
Après, A ndré Laban et ses to il es sousmarines, Gérard Jaegge r et "La légende provençale de Forbin" , Patri ck Mouton et " la pes te à Ma rse ill e", l 'a nn ée 199 4 s'a nn o nce des plu s éclec tiq ues d ans le choix des suj ets. . 11 janv ie r : "Le Japon et la mer", par H.-J. Ceccaldi , . 8 févri er : "Bateaux de Provence et du Lang uedoc", par Yves Laget,
La conféren ce d 'André Laban.
· 8 m a rs: " Pl ongées dans l'océa n Indien", par Nardo Vicente, · 12 avril : "Des clippers aux grands voiliers" , par Jean-Jacques T rémillion , · 10 mai : "Les poissons de la Médite/Tanée", par Jean-Georges Harmelin, · 14 juin : "La transat des to rtues", par Michè le Du ro n- Dufrène. (*i 9. rue Elllhymèlles. /300 / Marseille
L'INSTITUT "POINT ACCUEIL WAPITI" ri e m oyen
de s'éve iller , d e s'a mu se r , de s'ém er veiller mais aussi de comp re nd r e l es réa li tés d' aujourd' hui pour m ieux préparer leur avenir, voilà ce que nO li s souha ito ns offrir aux enfants puis aux jeunes , de neuf mois à dixhuit ans. Pour cela, ajo ute Patri ce Amen, di recteur des éditi ons Mil an Presse, nous pro p osons tou te une gamme de maga: ines e t pa rm i ceùx-c i " W a piti " dest iné aux 7- / 3 ans. Ce mensllel de 48 pages dont le tirage atteint les JI a 000 exemp la ires, vise à fa ire comprendre la na tur e , /'aimer, la protéger. A utant de lecte urs ass id us et co n va in c us qui so nt regroupés au sein d ' un cl ub pl acé so us la ho ul e tte de César le cor b eau. Les
avantages club : des entrées et livres à la
DES POISSONS ET DES ENFANTS L ' Institut propose une ani mati on destinée aux jeunes e nfa nt s . A u x E mbi ez, il s aiment les pinèdes, les jardin s, les criques sauvages. A u fo rt Sa int-Pi e rre, le mu sée et l' aqu arium do nne nt un a pe rç u des fo nds marins. La tê te p le in e, les ye u x r av is , les vo ic i d a n s la b ibli othèq ue. Petites chaises, pe ti tes ta bl es ga rni es de crayons, de fe uill es de pap ie r et de c iseaux attend e nt les arti stes e n he rbe. Pour les petits lecteurs, de nombre ux ouvrages. A 1' h e ure d u re to ur , de bons souven irs, la curiosité évei llée, les dess ins sous le b ras ... E n v ie d'e n savo i r dava nt age ? A lors à bientôt!
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( 1) La li ste peut-être consultée sur Minite l 36 15 M ILAN.
DÉCOUVERTE DE LA MER membres de ce club bénéfic ie nt de no m b re ux ava n tages : réd uc ti o n s ur des stages, accès aux articles de la Bo uti que ... L ' Insti tut océanogra phique Paul Ri card rejo int la c inquanta ine de ces lie ux so ig ne useme nt sé lec ti on nés , q u i ex is tent déj à e n Fra nce(I). Cr itère m aj e u r: L a nat ure doit y être respectée e t pro tégée. S ur présentation de le ur carte, l'Institut acco rdera lui a u ss i des
Aux Embiez, des séjours pédagogiques sont propo sés a u x é lè ve s de maternelles, du primaire et du secondaire. Les thèmes (connaissance de l 'e nvironnement , protecti o n du mili e u marin ) p e uvent ê tre adaptés selon le souhait des enseignants. Dossier complel . suggesliolls édu c al ives e l ta r ifs, s u r demande à /' Institut océanographique Paut Ricard, Île des Embiez, 83 140 Six- Fours-Ies Plages.
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A propos des
SANCJ'UAIIlE MEDll'EIlRANEI!N . POUR U!S MAMMIl'I!IU!S MAlUNS
FILETS MAILLANTS [ l ' In s titut français de rech e rch e pour l 'exp lo it ation de la m er (lfremer) vient de co mmuniqu e r les premiers résultats d'un prog ramme de recherches s ur
"L'impact de la p êc herie thonière ail jïle t maillant dérivé en Atlantique nordest sur le dallphin commlln et le dauphin blell et blanc" .
UN PLAN D'ACTION EN FAVEUR DES MAMMIFÈRES MARINS [ l ors de la première conférence international e pour la protection des mammifères m ari n s en Méditerranée occidentale (octobre 1992), Mm e Segolène Royal , ministre de l ' Environnement, avait annoncé la création d ' un sanctuaire marin, interdisant les filets dérivants s ur plu s de 73 000 km 2 , entre la Côte d'Azur, la Ligurie et la Corse. L 'accord a été entériné par la France, l' Italie et la Principauté de Monaco, le 22 mars 1993 , à Bruxelles. L 'application effective de cet accord est l 'o bjectif prioritaire de R.I.M.M.O , qui a tenu la 2 e conférence internationale, à Antibes, du 3 au 5 novembre. Des experts scientifiques et juridiques de sept pays ont été réunis . Les travaux ont débouché sur des recommandations: - le recensement des cétacés (on estime à plus de
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l'égard des navires de toutes nationalités.
R./.M.M.O
En fait, un véritable plan d ' action est lanc é par R . l.M .M.O. avec un gros effort de sensi bi 1isation de l 'o pinion et des pays concernés par la protection des mammifères marin s.
Cette association pour la création d 'une réserve internationale maritime en Méditerranée occidentale a été créée en juillet 1992. Elle est présidée par Michaël Riddell, directeur du Marine land d'Antibes. Son objectif majeur est la protection de la faune marine. 100.000 le nombre de dauphin s bleus et blancs dan s le bassin occidental de la Méditerranée) ; - les dangers encourus par les mammifères marin s: fi lets déri vants, poli ution chimique, épidémie de morbillivirus, virus semblable à celui de la maladie de Carré chez le chien ; - les actions juridiques: suivant l'accord de création du sanctuaire, élargir l'interdiction de certaines méthodes de pêche à
INSTITUT OCÉANOGRAPHIQUE PAUL RICARD
L'étude "Gerdau" (Germon-dauphin) a permis une éva luation du nombre d e dauphins et autres espèces non ciblés pris chaque année dans les filets. En 1992 , les observate urs embarqués dans la zone de pêche des germon iers on t recensé 1 722 cétacés (dauphin s, g lobicéphales, cachalots ... ) pour 904 900 thons capturés. Selon les spécialistes , ce taux (moins de 2 %) ne peut en aucun cas mettre en péril la perpétuation de l'espèce.
Filets dérivants: mesurer exactement leur impact sur les mammifères marins.
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ACTUALITE LACHER DE CONGRES
AUX EMBIEZ (1 es
congres ca pturés e n Méd ite rranée troi s années plu s tôt avaient bien trop gra ndi pour continuer à vivre dan s les bac s de l ' aquarium de Bo ul og nesur-Mer (Nausicaa).
De plus, ce rtains d 'e ntre e ux é tai e nt d eve nu s matures , prêts à pondre. Or, pour des rai so ns que l' o n ignore e nco re, si l ' espèce ne parv ient pas à pondre en capti vité, e lle me urt. Il ne res ta it plu s aux respon sab les de Nausicaa qu 'à procéder au lâc her de ces cong res dan s le ur mer
d 'o ri g in e. En c hoi s issa nt l 'î le des Embiez où es t impl anté l' In stitut océanographique, ils ont bénéficié de l' ass istance d'une structure sc ientifique permettant d 'ass ure r un suivi de l 'acclimatation des poi ssons. Afin de les repérer indivi duellement, des taches indélébiles ont été faites sur leur corps . Le lâc her a e u lie u dans un site adapté aux moeurs de l'espèce. Dep ui s, des observations régulières so nt e ffect uées en plongée. P. L.
SAUVETAGE RÉUSSI
GI nple in
mois d'août, un dauphin s ' es t éc ho ué s ur un e pla ge de l ' île des Embiez.
Prévenu e par des plaisanciers, l'équipe de l' In stitut conduite par le Pr Vicente et Patrice Chafer, s'est rendue sur les li e ux. Visiblement, le jeune cétacé, sembla it perdu et épui sé. Consultés par té léphone, le Dr B o mp a rd , des spéc ia li stes du Marineland d ' Antibes, recomm and aient de le soutenir tout en essayant d e le calmer puis , d e le conduire au large afin de le re lâc her. Ce qui a été fa it
• DOLPHY - Dauphin ambassadeur de la côte catalane - Deux années ont été nécessaires pour réaliser le tournage. "Car, si Dolphy, précisent les réalisateurs Cyril Tricot et Thierry Masdeu, est un dauphin ambassadeur qui recherche le contact avec l' homme, elle n'en demeure pas moins un animal sauvage. Difficile d'approche, elle n'était d'ailleurs pas toujours disposée à se laisser filmer et elle demeurait parfois introuvable pendant plusieurs semaines" . Il fallait attendre ... Un respect de la nature transparaît dans le film. Il a d'ailleurs valu à la réalisation le "Prix Rolex de la protection du monde sous-marin" au récent Festival international du film maritime et d'exploration de Toulon. Quant aux images sous-marines, elles ont bénéficié des compétences techniques de l'opticien François Laurent, 1'homme du "Grand bleu". C'est tout dire. Camtra Services, 30 minutes, 130 F.
• NOUVELLE CALÉDONIE - Le plus grand lagon du monde - Féerique. La vie du lagon dans toute sa beauté et sa diversité. La cathédrale sous-marine avec ses sta lagmites, des chasseurs de trésors englouti , le repas des requins ... Au total: un instant rare de vrai plaisir offert par le documentaire de René Heuzey, qui vient d'obtenir une mention d ' honneur au Festival international du film maritime et d'exploration 'de Toulon. Label bleu vidéo, 48 minutes, 150 F.
• LE SECRET DE LA GROTTE COSQUER - Ce document exclusif relate une extraordinaire aventure: la découverte d ' une grotte vieille de près de 30.000 ans, dans le coeur des calanques, près de Marseille. Peintures et gravures préhistoriques représentant des mains et des animaux, contituent les plus anciennes manifestations artistiques connues au monde. D ' une rare beauté. L'émotion en prime. Fanny Broadcast - TF1 - H. Cosquer, 26 minutes, 150 F. • DÉFENDRE L'EAU, LA VIE - Dans cette présentation de l'Institut océanographique Paul Ricard , l'eau joue les premiers rôles. Rien d 'étonnant puisque ce sont les combats menés par Paul Ricard avec l'affaire des " boues rouges", qui l'ont conduit à créer en 19661 ' Institut.
g râce a u co nco ur s des C. R.S. , qui ont immédi atement mi s une embarcation à la di s posi ti o n des sa uv ete urs. Le dauphin , qui paraissait avo ir recouvré to u s ses esprits et toute sa vita lité, a repris ses courses au large.
PROCHAI S STAGES AUX EMBIEZ • Pl ongée biologique / 8-22 avril 1994 • Découverte de la MéditelTanée 25-29 avril / 994
Cette réalisation montre comment l'Institut contribue concrètement à apporter des solutions scientifiques à certains grands problèmes de notre temps: pollutions atmosphérique et pétrolière, rejets en mer. .. Le vidéogramme présente aussi dans quelle mesure l' Institut répond à l' attente de chacun d'entre nous sur la qualité de l'environnement naturel et la volonté de comprendre, d'être informé. Conférences, expositions, publications, stages, classes de mer, touchent un large public et plus particulièrement les jeunes. Ricard société Vidéo -12 minutes 30 -100 F C. F.-B.
POLIr vos commandes : téléphoner au 91.11.10.63 ou 3615 PAULRICARD. /
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OUVRAGES
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AVEC LE CONCOURS DE MARC BESCOND (LIBRAIRIE MARITIME: l.ES CHEMINS DE MER)
TA MATA ET L'ALLIANCE
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" Parlicip er à /' évolution du monde par la transformation de nos rêves en actes créateurs". C'est l'enseignement essentie l que Bernard Moitessie r a retiré de sa vie, de so n Indoch ine natale à ses navigations sur bon nombre de mers et d'océans du globe.
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Ce navi ga teur en so lit a ire , véritab le mythe vivant pour plusi e ur s généra ti o n s de marin s depui s la parution de " La longue route", s igne ici son quatrième li vre.
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Cet homme dont la simpli cité, la gentillesse et la sérénité sont res tées inta c tes au fil des années , nous communique par la lec ture de ce li vre sa foi a bso lu e d a n s notre libre a rbitre: à nou s se uls apparti e nt le choi x de guider notre destin au lieu de le subir.
o LES SEPT MERVEILLES
Son dernier objectif concerne tou s les humains et ce livre est un cri d 'alarme sur l' urgence du réve il des co nsc ie nces a u niveau planétaire. De Bernard MOITESSIER 402 pages - 145 F - Art haud.
o CÔTES DE MÉDITERRANÉE VUES DU CIEL
DU MONDE SOUS-MARIN
o AUTANT EN EMPORTE LAMER
Le rés ultat es t un tr ès bel ouvrage fait de diversité et de contrastes .
Des éc he lles du Levant à la ca lanq ue du Lac ydon, au coe ur de Marse ill e, du port de Larnaca a ux laza rets de Li vo urne et d'Arenc , de la Canebière aux coll in es d 'A ll a uch , Jea n-Jacqu es Antier a mené un e enqu ê te d ' un e exceptionne ll e envergure, reprenant à zéro le dossier ex plosif de l' un des plus grands drame s du XVIII e sièc le: la Grande Pes te de 1720. Les résultats de cette e nqu ê te o nt conduit à ce roman historique poignant où s'o ppo se nt le dev oi r e t la passion , la vie et la mort , la haine e t l'amour. Un document éton nant qui rév è le les complic ités dont ont bénéficié des notables de Marseille pour tent e r de sauver le ur fortune, au prix de la mort de toute une population.
De Yann ARTHUS-BERTRAND et Jean CONTRUCCI - 176 pages 380 F - Chêne.
De Jean-Jacques ANTIER 433 pages - 130 F Presses de la Cité.
Depui s Menton , au pi ed des A lpes, ju squ 'à Cerbère a ux portes de l'Espagne , ce so nt 450 ki lomètres de côtes médite rr a néennes françai ses qui no us so nt dévo ilées so us un ang le inhabituel. Les s ites naturels presti g ieux d e la Cô te d ' Azur , des Ca lanq ues, de la Camarg ue, du Languedoc et du R ouss illon cô toient les ports , les vi ll es, les monuments et les homm es dans le s photographie s de Yann Arthu s -B ertrand et le texte signé par le journ a li ste marseillai s Jean Contrucci.
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INSTITUT OCÉANOGRAPHIQUE PAUL RICARD
Le récif-barrière d e Béli ze a u coe ur des Caraïb es, le lac Baïkal en Sibérie, le nord de la me r Rouge , l 'a rchipel des Galapagos, la Grande Barrière d 'A ustralie , les so urces géoth ermal es abyssa les et Pa lau, au mili e u du Pacifique , so nt les sept joyaux naturel s que le photo g raphe Ri c k Sammon
nous fa it déco uvrir. Ce li vre nous offre toute la palette des co ul e ur s du m o nd e so usmarin et décrit l ' hi sto ire et la magie des plongées effectu ées dan s ces li eux où l'éq uilibre naturel est fragile et doit donc être préservé. De Ri c k SAMMON - 180 pages 220 F - Grlind.
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