Parutions médiatiques et retombées presse A l’occasion de la publication du rapport du groupe de travail présidé par Michel Pébereau
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Sommaire "Enclencher une dynamique rapide de désendettement est indispensable"
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Challenges - 23/02/2017
La France marche sur la dette
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Le Point - 23/02/2017
OBSÉDÉ DE LA DETTE
6
Charlie Hebdo - 22/02/2017
La remontée des taux, un casse-tête pour les Etats fragiles
7
Le Monde - 18/02/2017
L'Europe qui prospère face à l'Europe qui stagne
9
Les Echos - 17/02/2017
Le cri d'alarme de Michel Pébereau sur les dépenses publiques
11
Le Figaro - Date : 16/02/2017
L'Institut de l'entreprise s'alarme du niveau de la dépense publique
12
Le Monde - Date : 16/02/2017
Pébereau s'alarme de la dépense publique, 11 ans après un premier rapport
13
Agence France Presse Fil Gen - Date : 15/02/2017
Dette : le nouveau « rapport Pébereau » sonne l'alarme
14
Les Echos - Date : 15/02/2017
Dette, déficit : Pébereau sonne l'alarme
15
Les Echos - Date : 15/02/2017
Michel Pébereau : " La baisse des dépenses publiques doit être immédiate, transversale ... Les Echos - Date : 15/02/2017
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JOURNALISTE :D. B
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23 février 2017 - N°510
Il l’a dit Michel Pébereau, président d’honneur de l’Institut de l’entreprise.
“Enclencher une dynamique rapide de désendettement est indispensable” L’a-t-il
fait ? Il faut au moins reconnaître à Michel Pébereau le mérite de la constance. Fin 2005, l’ex-patron de BNP Paribas avait déjà rédigé, à la demande de Bercy, un rapport «appelant à rompre avec la facilité de la dette publique », qui atteignait alors 1 200milliards d’euros et 67% du PIB. Objectif : alerter l’opinion publique et les leaders politiques. Sittler/REA Dans la foulée, le Premier ministre, Dominique Pascal de Villepin, promettait alors de rétablir l’équilibre des finances publiques et de faire repasser la dette sous la barre des 60 %d’ici à 2010. Un plan resté largement lettre morte, notamment en raison de la crise financière. Onze ans plus tard, la dette avoisine désormais les 2200 milliards (32 000euros par habitant), soit 97 %du PIB. A 75 ans, Michel Pébereau a donc repris son bâton de pèlerin des finances publiques et récidive, cette fois pour le compte de l’Institut de l’entreprise, dont il est président d’honneur. Son rapport, réalisé notamment avec l’économiste Jean-Marc Daniel, l’ex-directeur du Budget juppéiste Pierre-Mathieu Duhamel, et l’expert des Le rapport de Michel finances publiques Pébereau.Commeen 2005, François Ecalle, l’ex-patronde BNPParibas sonnel’alarme sur la dérive s’intitule Dépense des dépensespubliques.
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s’intitule « Dépense publique : l’état d’alerte ». L’ancien banquier se désespèreque la maîtrise des dépenses ne soit pas assez à l’ordre du jour de la campagne présidentielle et tire à nouveau la sonnette d’alarme : si les taux d’intérêt remontaient à leur niveau de 2005, la charge de la dette doublerait et risquerait de devenir insoutenable. Sera-t-il mieux entendu cette fois-ci ? D. B.
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JOURNALISTE :Pierre-Antoine De…
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ÉDITORIAUX
La France marche sur la dette L Institut de l entreprise publie un rapport alarmant sur l état de nos finances publiques . Une lecture indispensable pour les candidats à Elysée. '
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l Institut de l entreprise sous la direction de Michel Pébereau. Tout y est dit , en pages, chiffres et comparaisons internationales àl appui, sur la très inquiétante situation de nosfinances publiques etsur l encoreplus inquiétante absencedecette question dansle débatélectoral. Il y estrappeléquecette annéeseulesla Franceetla Grèce êtreencoreconcernéespar la procédure dedéficit devraient excessif . Que cet état de délabrement résulte d une « dégradation continue»des comptespublics d un paysqui vit depuis des décennies au-dessusdesesmoyens, dont les budgetsont été endéficit depuis1974-casunique dans monde. systématiquement Avec pour conséquenceune envoléesimultanée des prélèvements obligatoires (de %% en 1974à 45%% en 2016, le plus haut niveau de l Union européenne)et dela dette publique: 12 du PIBen 1974, 2o en 6.Unniveau %%en 1994 ,97 %%en atteint le au d une jamais déflagration qui expose pays risque en casderemontéedestaux . «Dansla périoderécente financière , la Franceafinancésadetteà trèsbonmarché,masquantsonexplosion. Silestauxaugmentaient pourretrouverleurniveaude 5, la charge dela dettedoubleraitetnotredetterisqueraitd êtreinsoutenable .» Lesauteursdu rapport ne partagent pasdu tout l optimisme autosatisfait de François Hollande, pour qui « la Sécuritésociale està l équilibre»et observent que la dette du régime généralde Sécuritésocialeetdu Fondsdesolidaritévieillesseatteint 152 milliards d euros, auxquelsil convientd ajouterles 35milliards d euros de detteportée par l Unedic. «La permanence desdéficitsdeces administrationssocialesqui està l originedecettedette(...) mine la '
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par Pierre-Antoine
Delhommais
intéressantreportageétait diffusé l autre jour sur B TV, consacréaux difficultés querencontrent les6millions de sourdset malentendants pour suivre la campagne Français . Notamment en raison dessous-titragesautomatiques qui électorale retranscrivent àla télévisiondefaçon pour le moins approximative les proposdescandidats. Ainsi , quand FrançoisFillon lance fièrement lors d un meeting: «Il nousmanqueun représentant qui portehautla Franceetsescouleurs» , cela setransforme en un très obscur: «Il nousmanque8 millions demachinespiratéesdeLille nombre .»Ouencorequand, aujournal de2 oheures desreprésentants deFrance2 , cettephrasedeBenoîtHamon : « estunebelleétape» se retrouve sous-titrée: « estunebelleclaque . » Si cela peut les rassurer, les Français malentendants ont pour l instant pas loupé grand-chosed une campagnequi , plutôt que de intéresser aux moyens de lutter contre le chômageou de relancer la croissance,seconsacreentièrement àcommenter lebilan comptable d une prospèrepetite entreprise familiale et sarthoise. Ce estpas en écoutantlescandidatsà la présidentielle que les Françaispeuvent se faire une idée des défis et desmenaces géopolitiqueset économiquesauxquelsnotre paysestconfronté. Il faut aller chercher ailleurs lesinformations et les éclairages pour être en mesure de voter en toute connaissancede cause. Prêterattention , par exemple, aux déclarationsdu gouverneur de la Banquede France, FrançoisVilleroy de Galhau, lorsqu' il souligne que,« si la France étaitpasdansl euro, lecoûtdela dette publiquefrançaiseseraitnettementplus cher, au moins30 milliards d eurospar an, l équivalentdu budgetdela défense» .Ou lire le « Dépensepublique : l état d alerte» que vient de publier rapport '
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« Lier le niveau de la dépense publique avec son efficacité constitue un contresens économique . »
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JOURNALISTE :Pierre-Antoine De…
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23 février 2017 - N°2017
soutenabilitédu systèmeet endommagela confiancequi lui estportée .Notre pays estseul, enEurope, à avoir instauré par sesbénéficiaires de tellespratiques.» Ils attaquent aussi frontalement et àla doxa de la gauche et de l extrême droite selon courageusement réduire les dépensespubliques casseraitla croissanceet laquelle briserait le modèle social français . « estaucontrairela succession d augmentationdeladépense depolitiqueskeynésiennes qui contribue, à traverslephénomène decristallisationdedispositieinefficaces ,à entretenir leniveaudu chômagestructurel, qui minela cohésionsociale. Lier le niveaude la dépense publique avecson efficacitéconstitueun contresenséconomique .» L exemple de la Suède est d ailleurs là il est possible de réduire fortement les pour démontrer dépenses publiques sanstransformerpour autant un paysen jungle « ultralibérale»:elles y élevaient à63%% du PIBen moyenne entre elles ont représenté 49,8 du PIB en 2016. 1986à il faut reconnaître il a un aspectfortement anxiogène , le del Institut del rapport entreprise esten même temps réconfortant , qui prouve que la raison économique et le bon sens financier ont pas encore totalement déserténotre pays. Cedont on finit par douter en constatant que l un des principaux àl Elyséesemontre plus soucieux delutter contre les prétendants perturbateurs endocriniens que contre le chômage, un autrerêve de relancer l industrie française en rouvrant les mines de charbon et les hauts fourneaux , et que la favorite des sondagesdu premier tour prétend redonner à la Francetoute sa grandeur en commençant par la ruiner. Dans leur conclusion , les auteurs du rapport jugent « indispensable quelefutur présidentdelaRépubliqueportepersonnellement le discourspolitiqueetla responsabilitédela conduitedesréformes à la réductiondupoids dela dépense nécessaires publique.Il doit clairement descomptes expliquerqueleredressement publicsestunecondition essentielle pour la croissanceet la cohésionnationale». On ne voudrait pas être pessimiste, mais est plutôt mal parti. s'
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22 février 2017 - N°1283
OBSÉDÉDE LA DETTE Michel Pébereau, l'ancien président de BNP Paribas, aujourd'hui président d'honneur du très progressiste Institut de l'entreprise, lance un nouveau cri d'alarme contre la hausse de la dette, passée de 67% du PIB en 3005 à près de 100% aujourd'hui. Ce qui est dommage, c'est qu'il oublie de dire que cette situation résulte d'abord du coût du sauvetage des banques et des baisses d'impôts sur les hauts revenus. Mais on ne peut pas penser à tout.
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JOURNALISTE :Marie Charrel
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18 février 2017 - N°22426 - Eco et Entreprise
Laremontée des taux , un casse-têtepour les Etats fragiles Depuis l été 2016, les taux souverains ont remonté , en raison nettement du regain d inflation , de la relance américaine et de la poussée des populismes '
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Même si les taux sont encore loin de leur niveau d avant la crise , les finances publiques des Etats très endettés se trouveront sous pression
Selon la Cour des
Les trente-cinq pays membres de l OCDE auront besoin d emprunter milliards de dollars en 2017, selon l organisation
comptes , la hausse d un point '
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des taux d intérêt à la France 2,1 milliards coûterait d euros la première année et 4 ,9 milliards la suivante '
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La remontée des taux mettra certains Etats sous pression '
Les35 pays de l OCDEauront besoin d emprunter 9 500 milliards de dollars sur les marchés en 2017 '
our l instant , les candidats à l élection présidentielle française en parlent peu . Mais , « gérer la remontée des taux d intérêt et leur sur nos finances publiques incidence sera l un des dossiers les plus '
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délicats du prochain
, quinquennat» Dembik , prévient Christopher économiste chez Saxo Banque. Un constat partagé par Michel Pébereau , président d honneur de l Institut de l entreprise , un think tank proche des milieux . Onze ans après son premier patronaux '
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publiques sont dans un état du fait de la dérive des alarmant
dépenses» , souligne le document , rappelant que notre « fardeau » culmine désormais à près de 100%% du produit intérieur brut (PIB) . En 1980 , il était de 20%% du PIB seulement ... « Si les taux augmentaient pour
retrouverleur niveau
de 2005 , la
et la ble des pays industrialisés tendance est partie pour durer» , , chez rappelle Eric Bourguignon Swiss Life AM.
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cocktail
de facteurs
tels que la
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rapport choc sur le sujet , l ancien patron de BNP Paribas vient de une nouvelle note qui tire le publier signal d alarme sur le niveau de la dette de la France . « Nos finances
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charge de la dette doublerait et notre dette risquerait d être insoutenable », prévient la note. en sommes pas là . Mais il Nous est vrai que , depuis l été 2016 , les taux souverains ont entamé une nette remontée . Les taux français à dix ans ont ainsi grimpé de 0 ,1%% à 1,05 %% depuis août 2016 , les allemands de %% à 0 ,34%% , et les italiens de 1,05%% à2 ,1 %%.En cause :un
remontéede l inflation , des perspectives de croissance plus forte aux '
Etats-Unis
et les promesses
de
relance budgétaire du nouveau président américain , Donald Trump. Mais aussi , les inquiétudes face à l ascension des mouvements populistes en Europe . La montée en puissance du Front national , sur la qui promet un référendum sortie de l euro en cas de victoire de sa candidate , Marine Le Pen , inquiète les investisseurs . Ils '
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redoutentque cela conduise à l explosionde la zone euro . « Mais , '
au-delà du cas français , la hausse des taux est généralisée à l ensem'
à cent ans Obligations Même si nous sommes
encore
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loin des niveaux d avant-crise ( les taux français à dix ans dépassaient les 4,5%%) , les finances des Etats les plus fragiles publiques seront mises sous pression. En 2017, les trente-cinq pays de et l Organisation de coopération '
de développement économiques (OCDE) auront besoin d emprunter de dollars 9 500 milliards d euros) sur les (8 906 milliards marchés , estime l OCDE , dans son nouveau rapport sur les emprunts souverains . « est à peu près le même montant qu' en 2016 », Fatos Koc , spécialiste du sujet explique '
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au sein de l organisation. Ces dernières années , les Etats ont pourtant de profité conditions de financement favorables , grâce à la particulièrement baisse des taux d intérêt observée '
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JOURNALISTE :Marie Charrel
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18 février 2017 - N°22426 - Eco et Entreprise
depuis 2013 . Cela les a aidés à contenir la charge de leur dette (le paiement des intérêts) . « Certains ont d ailleurs gouvernements des taux bas pour émettre des profité à très long terme» , obligations remarqueMme Koc . En 2016 , la et l Irlande ont émis des Belgique à cent ans. obligations En outre , io 000 milliards de dollars de dettes échangeaient à taux quasi nuls ou négatifs en 2016 . Cela signifie que les décembre investisseurs en quête de placements sûrs sont toujours prêts à... payer certains Etats pour acheter leur dette ! Depuis 2014 , la France emprunte à taux négatifs pour sa '
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s'
dette de court terme . Lundi 13 février, le Trésor a encore levé d euros à trois 3,699 milliards mois à un taux de - 0 ,671%%. '
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De son côté , la Cour des comptes a rappelé , le 19 janvier , que 40%% de la réduction du déficit public français enregistrée depuis 2011 est liée à la seule baisse des taux d emprunt . Mais , à l inverse , la hausse d un point des taux d intérêt toutes maturités confondues coûterait 2 milliards d euros à l Etat la première année , et '
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4,9 milliards d euros la suivante ... Est-ce à dire que la France a pas assez profité des taux bas pour n'
redresser ses finances publiques
ou
pour réaliser des investissements susceptibles de renforcer la croissance future ? Probablement. Mais , selon leur sensibilité , les
économistes ne sont pas tous d
accord sur
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ce point . De même , tous ne partagent pas le cri d alarme sur la poussé par M .Pébereau
dette française , avançant que si la croissance et l inflation sont elles aussi au rendez-vous , la hausse des taux aurait une incidence sur nos finances publiques. limitée '
La
situation
pourrait en fin d année , lorsque la Banque centrale européenne préparera les esprits à la réduction de ses rachats de dettes publiques (le quantitative easing en anglais , ou QE) , courant 2018. «Jusqu' ici le QE a efficacement se tendre néanmoins
limitéla
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hausse
des taux M . Bourguignon. Mais lorsqu' il prendra fin , les Etats de la zone euro les plus fragiles seront en première ligne . MARIE CHARREL
souverains , rappelle
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RUBRIQUE :Opinions
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JOURNALISTE :Eric Le Boucher
PERIODICITE :Quotidien
17 février 2017 - N°22386
La chronique
Europe à deux vitesses
d Eric Le Boucher '
Malgré ses crises et ses divisions , l Europe reste une formidable puissance économique , écrit Eric Le Boucher. En témoigne sa croissance 2016, supérieure à celle des Etats-Unis . Mais elle reste éclatée entre bons et mauvais élèves . Les pays boulets de la croissance sont ceux qui ont le ratio dette/ PIB '
le plus important . Comme la France , ces cigales ont laissé filer le déficit plutôt que de se réformer ... PAGE 9
L Europe qui prospère face Europe qui stagne '
Malgré ses crises , l Europe reste une formidable puissance économique. En témoigne sa croissance 2016, supérieure à celle des Etats-Unis . Mais elle reste éclatée entre bons et mauvais élèves. Parmi ces derniers , la France. '
LA
commun , un fonds européen . Le plan Junker en représenterait la pointe avancée , il agirait de l armer beaucoup plus lourdement pour investir dans les biens publics qui ont des effets dynamisants , comme les télécoms ou l énergie renouvelable . Plutôt que de quitter l Europe pour se retrouver chacun seul ,il faudrait plus de Keynes » à l échelle . Cette solution , un budget européenne européen , un gouvernement économique européen ,un plan d investissement , voire une reprise partielle des dettes , va dans le bon sens . Mais encore faut-il l examiner avec beaucoup de '
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CHRONIQUE d Eric Le Boucher '
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est pas populiste aujourd hui de dire que l Europe va plutôt bien . Mais si !L Europe va mieux que ne le laissent entendre beaucoup les discours des souverainistes . La du PIB dans l Union a été de 1,9%% croissance l an dernier et de 1,7%% dans la zone euro , des chiffres supérieurs aux scores des Etats-Unis ( 1,6 %%) et du Japon ( 0 ,9 %%) . est dire la formidable puissance économique que conservent les Européens malgré leurs dissensions , les vents contraires , les cris et les crises. Cette Europe est trop allemande L argument est ressassé à l infini . Trop d austérité a été infligée à la Grèce et aux autres , il eût fallu y prendre autrement , suivre les keynésiens américains (énorme relance et restructuration bancaire) plutôt que les rigoristes allemands . Les économistes accordent sur ce sujet : est vrai (1). L austérité a tué la croissance et enfermé certains pays dans une spirale récessionniste . Mais aujourd hui , en 2017 , huit ans après le début de la crise financière , cet '
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argument anti-germanique
est beaucoup érodé . Il reste juste sur le fond : dans une Union si disparate , il faut des transferts de capitaux pour que les régions moins avancées rattrapent le train . Des flux s'
sont indispensables . Comme ceux d privée sesont taris depuis la crise , il origine faut un relais public , un mécanisme '
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Les pays boulets de la croissance sont ceux qui ont le ratio dette/ PIB le plus important. Comme la France , ces cigales ont laissé filer le déficit plutôt que de se réformer.
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circonspection. Les résultats économiques de 2016 sont très éclairants .Les pays qui ont une croissance sous la moyenne sont la Finlande , l Estonie , la Lettonie , le Portugal , '
la Grèce , la Belgique ,la Grèce ,l Italie et la France . Tous sont précisément ceux qui ont pas su répondre à l exigence formulée : dans une par les Allemands union monétaire , la dévaluation est interdite , chacun doit sedoter d dans le avantages comparatifs compétitifs '
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grand marché européen . Le problème de fond de ces pays est pas l insuffisance de la demande mais bien l inefficacité de l offre . Ils souffrent d abord parce ils ont pas fait les efforts structurels qu' '
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nécessaires pour rendre leur système productif compétitif et attractif La preuve est apportée par le tableau des endettements .Les pays boulets de la croissance sont ceux qui ont le ratio dette-PIBplus important : 179%% en Grèce , 133%% en Italie ,107 %% en Belgique et 96%%
en France . On mettra de côté les deux Etats baltes , qui rebondissent , comme la Finlande , qui cherche sa spécialisation après Nokia . Leur dette est limitée . Et l Espagne , fortement endettée ( 100 %%) '
mais qui , justement , repart après avoir retrouvé une compétitivité industrielle. Tous les autres ont cette caractéristique d avoir parallèlement une croissance '
anémique et une dette forte .La raison est simple à comprendre : ils ont négligé la question de l offre pour , par paresse ou par lâcheté , laisser filer les déficits publics au motif de soutenir la demande. Ces cigales se retrouvent huit ans après la crise devant la question allemande : que fabriquez-vous de bien ? La Belgique a fait des efforts sur les salaires , elle se porte un peu mieux . La Grèce se débat pour se donner enfin un Etat en ordre et lever des impôts , mais la '
elle est capable de question de qu' produire et d exporter laisse pessimiste. L alléger de sa dette , comme le demande le FMI , ne résoudra pas le vide productif L Italie a perdu toutes sesgrandes entre'
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RUBRIQUE :Opinions
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JOURNALISTE :Eric Le Boucher
PERIODICITE :Quotidien
17 février 2017 - N°22386
prises , elle est handicapée par vingt ans de sous-investissement et par un vieillissement généralisé ,de sa politique ,de ses institutions ,de sesrelations de travail , de son secteur bancaire , qui aujourd hui l attire vers le fond. La France , deuxième puissance , se range parmi les malades. européenne Quarante-cinq ans de déficit budgétaire ont fait que financer l immobilisme , comme le rappelle le nouveau rapport Pébereau (2) . Les efforts entrepris sous ce quinquennat ( le CICE et la moindre des dépenses) peuvent augmentation être jugés méritoires , commercial de malheureusement , le déficit 50 milliards d euros et le dernier rapport de la Cour des comptes sont venus cette semaine en démontrer la grande '
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insuffisance. Huit ans après la crise , le diagnostic peut être porté . Conjoncturellement , les Allemands ont tort , l austérité ne peut marcher ( Espagne ou Irlande) qu' à la condition de disposer d un tissu productif prêt à repartir . Les Allemands ont structurellement raison : là est la clef. L analyse des pays en souffrance montre que , lorsque ce tissu est absent ou qu' il dépérit , il est très difficile de le ranimer. Force est d admettre que la naissance d une production résistante est un '
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Eric Le Boucher est éditorialiste aux « Echos ».
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phénomène beaucoup
plus complexe et plus lent que ne le pensent les Allemands . Tous les pays ne disposent pas d un « Mittelstand » entreprenant , d une '
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(1) A qui la faute ? » , Selma Mahfouz et Jean Pisani-Feriy , Fayard. (2) « Dépense publique : l état d alerte » , Institut del entreprise. '
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cogestion intelligente et d un système de formation adéquat. professionnelle
Les Européens conservent une force économique
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Mais tous ont une voie pour y arriver. Onze pays de la zone euro ont une croissance moyenne de plus de 2%% . Sept, une création d emplois supérieure à 2%% . Six , un taux de chômage revenu au standard du plein-emploi . Ils vont très bien . Les autres ? est leur faute , pas celle de Bruxelles.
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malgré leurs dissensions , les cris et les vents contraires.
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Date : 16/02/2017 Pays : France Page : 3 Rapport M.Pébereau/Dépense publique Quotidien
Le Figaro
Le cri d'alarme de Michel Pébereau sur les dépenses publiques Plus de dix ans après un premier rapport qui alertait sur la situation de la dette publique française - laquelle dépassait alors tout juste les 1 000 milliards d'euros -, Michel Pébereau reprend la plume. Forcé de constater que la dette a doublé depuis son premier cri d'alarme, le président d'honneur de l'Institut de l'entreprise revient cette fois-ci sur l'impérieuse nécessité de réduire la dépense publique. C'est un sujet « presque absent du débat présidentiel », a déploré ce mercredi l'ancien patron de BNP Paribas. Aujourd'hui, il se dit « surpris » de cette situation, alors que «les finances publiques n'étaient pas totalement absentes des débats en 2007 et 2012 ». Il est vrai que pour l'instant, seul le programme de François Fillon parle d'économiser 100 milliards sur le quinquennat Les spécialistes chevronnés (l'économiste Jean-Marc Daniel, l'ancien directeur du Budget Pierre-Mathieu Duhamel, l'ancien magistrat de la Cour des comptes François Ecalle ) qui ont planché dans le groupe de travail auprès de l'ancien banquier sont pourtant clairs : « Nos finances publiques fragilisent notre influence internationale et peuvent affecter notre souveraineté. » Retard français Pour prouver l'urgence de la situation, rien de tel qu'une comparaison avec ce qui se passe chez quelques-uns de nos voisins. Ainsi, le rapport note qu'en 2015, les dépenses publiques ont atteint 57 % du PIB, ce qui a placé la France au deuxième rang de l'OCDE derrière la Finlande. En moyenne, dans la zone euro, elles étaient de 48,5 % du PIB. La France est donc encore 8,5 points au-dessus, ce qui équivaut à un écart de 185 milliards d'euros. « Entre 2010 et 2014, la France est le seul grand pays européen à avoir augmenté ses dépenses publiques (hors inflation), alors qu'elles ont baissé de 2 à 12 % ailleurs », note le rapport. Entre 2007 et 2015, la dépense publique s'est ainsi accrue de plus de 250 milliards dans l'Hexagone (passant de 991 milliards à 1 243 milliards). Ce qui s'est passé dans certains pays prouve pourtant qu'une baisse « très significative est possible », insiste le rapport. En Suède, entre 1986 et 1995, le taux de dépenses publiques atteignait 63 % du PIB ; en 2000, il était revenu à 53,5 % et s'établissait enfin à 50,5 % en 2015. Au Canada, les dépenses publiques étaient en moyenne de 49 % du PIB entre 1986 et 1995 ; elles sont revenues à 40 % en moyenne dans les années 2001 à 2010. Bref, si le sujet est pris à bras-lecorps, la France n'a aucune raison de ne pas y arriver, dit en substance l'Institut de l'entreprise. Pour le think tank, l'objectif doit être de rapprocher le niveau de la dépense publique française de la moyenne européenne. «Une réduction de l'ordre de 7 à 8 points de la part des dépenses publiques (autour de 50 % du PIB) permettrait à la France de baisser son niveau de prélèvements obligatoires de 5 à 6 points », ajoute le rapport. Dit autrement, dépenser moins permettrait de réduire le déficit, tout en diminuant les impôts et cotisations sociales. À moyen terme, une baisse de 10 à 11 points des dépenses publiques (autour de 46 % du PIB, soit un niveau beaucoup plus proche de notre voisin outre-Rhin) serait même d'ampleur à « combler le déficit entre la France et l'Allemagne en termes de prélèvements obligatoires (8,6 points) tout en maintenant l'équilibre structurel de ses finances publiques ». Mais pour l'heure, l'urgence est que le futur président de la République, quel qu'il soit, s'empare du sujet. Restera à s'interroger sur les dépenses à réduire et la manière de le faire. Là aussi, le rapport donne des réponses. Il met en exergue les marges d'efficience substantielles dans des domaines tels que la formation professionnelle, les politiques de l'emploi, le logement ou la santé. Du côté de l'État, les dépenses de fonctionnement « peuvent être très significativement réduites », à travers «de nouvelles mutualisations de structures, un endiguement de l'inflation des normes et une exploitation systématique des économies rendues possibles par la révolution numérique ». Pour les collectivités territoriales, « une réduction très significative du millefeuille territorial est indispensable ». Concernant la Sécurité sociale et l'assurancechômage, « toutes les marges de manoeuvre n'ont pas été mobilisées », notamment sur «les bornes d'âge » pour la retraite et la durée et le taux de remplacement de l'indemnisation pour l'assurance-chômage. La baisse des dépenses doit être « immédiate, transversale et pérenne », insiste Michel Pébereau. Pour la mettre en oeuvre, le rapport suggère d'organiser « une grande conférence nationale sur les finances publiques », de s'appuyer « sur une structure de pilotage politique » logée au sommet de l'État et d'impliquer davantage les parlementaires. ¦ « L'objectif doit être de rapprocher le niveau de la dépense publique française de la moyenne européenne, à environ 50 % du PIB, contre 57 % en 2015, ce qui permettrait de réduire de façon pérenne les impôts» MICHEL PÉBEREAU MARIE VISOT £@MarieVisot Michel Pébereau, président d'honneur de l'Institut de l'entreprise. V. ISORE/IP3 PRESS/MAXPPP
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Date : 16/02/2017 Pays : France Page : 2 Rapport M.Pébereau/Dépense publique Quotidien
Le Monde
L'Institut de l'entreprise s'alarme du niveau de la dépense publique L e sujet, jusqu'à présent, n'a pas occupé les débats de la campagne présidentielle. Aussi l'Institut de l'entreprise, think tank proche des milieux patronaux, sonnetil l'alerte sur la dépense publique, ce « mal français », rappelant que le bud get de l'Etat est continûment dé ficitaire depuis 1974. Coordonné par l'ancien prési dent de BNP Paribas Michel Pébe reau, le document présenté mer credi 15 février souligne la «situa tion alarmante de nos finances pu bliques». Nombre de ses constats ou analyses recoupent les réguliè res mises en garde adressées par la Cour des comptes. Il se focalise sur le niveau de la dépense publique, qui a atteint 57 % du produit inté rieur brut (PIB) en 2015, au deuxième rang de l'Organisation de coopération et de développe ment économiques derrière la Finlande, contre une moyenne de 48,5 % dans la zone euro. Si des économies substantielles ont été réalisées ces dernières an nées - de l'ordre de 40 milliards d'euros entre 2015 et 2017 -, la dé pense publique n'a malgré tout cessé de croître en volume. L'insti tut fixe comme objectif de rappro cher son niveau en France de celui de la moyenne européenne, en le ramenant à 50 % du PIB. Ce «rap pel à l'ordre» à moins de dix se maines du premier tour de l'élec tion présidentielle a une portée politique. Il est relayé par le prési dent du Medef, Pierre Gattaz, qui, dans un entretien au Figaro du 14 février, estime que, «la mère de toutes les réformes ( ), c'est la dimi nution des dépenses publiques ». La droite semble avoir fait sien ce credo. Dans son cadrage financier présenté en septembre 2016, Fran çois Fillon prévoyait de réaliser 100 milliards d'euros d'économies en cinq ans, pour ramener le ni veau de la dépense publique à 49 % du PIB en 2022, toutes les adminis trations (Etat, collectivités territo riales, Sécurité sociale) étant appe lées à en prendre leur part. Parmi ses propositions de «re dressement » économique : le pas sage à 65 ans de l'âge de la retraite à taux plein, la réforme des soins pris en charge par l'Assurance maladie, la dégressivité et le pla fonnement des allocationschô mage, le passage du temps de tra vail à 39 heures dans les trois fonctions publiques et la réduc tion de 500 000 du nombre de fonctionnaires. Addition vertigineuse Début février, la candidate du Front national, Marine Le Pen, a, elle, présenté l'économie géné rale de son projet. Celuici prévoit de ramener le niveau de la dé pense publique à 53,4 % du PIB en 2022. Un objectif bien impro bable, au vu de l'addition vertigi neuse de ses promesses qui entraîneraient, au bas mot, une cen taine de milliards d'euros de dé penses supplémentaires. Emmanuel Macron, quant à lui, a prévu de dévoiler le cadrage éco nomique et budgétaire de son projet mercredi 22 février. Il est le seul candidat qui envisage de maintenir le déficit public sous la barre des 3% du PIB. Les programmes de M. Hamon et de JeanLuc Mélenchon ne pro posent pas de cadrage financier. Le candidat PS entend « forger une al liance interétatique, politique et so ciétale pour imposer un moratoire sur le pacte de stabilité et le TSCG [le pacte budgétaire européen]», in dique son site de campagne. Il juge que «l'austérité est inefficace et contribue à augmenter la dette » et entend s'affranchir des règles bud gétaires européennes «jusqu'à l'approbation d'un pacte de stabi lité réformé». Pour le candidat de La France insoumise, la priorité est de « sortir des traités européens » et de la «surveillance budgétaire des Etats, afin que les peuples décident euxmêmes de la manière dont les impôts et cotisations sociales sont employés». Pas question de se plier aux contraintes d'une disci pline budgétaire qui a pour objet d'« asservir les peuples ». Le rapport de l'Institut de l'entre prise recommande, lui, «la réduc tion de la dépense publique doit être immédiate, transversale et pé renne». Il critique la méthode jus quelà privilégiée par le gouverne ment consistant à fixer des objec tifs de réduction de la dépense par ministère concentrés sur les dé penses de fonctionnement. Pour l'institut, il faut explorer d'autres pistes : réduire le périmè tre d'intervention de l'Etat et abandonner certaines politiques publiques; réorganiser les servi ces de l'Etat; diminuer les dépen ses d'intervention et les coûts de gestion des politiques publiques; freiner les dépenses de retraite et d'assurancechômage par de « né cessaires ajustements paramétri ques»; contractualiser avec les collectivités territoriales sur cinq ans une baisse progressive des ef fectifs et de leurs dépenses de fonctionnement. Des propositions qui trouveront une oreille attentive du côté de Fillon et de l'électorat de droite. Le succès est moins assuré de l'autre côté de l'échiquier politique. ? Macron est le seul candidat qui envisage de maintenir le déficit public sous la barre des 3% du PIB patrick roger
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Date : 15/02/2017 Pays : France Page : 1 Rapport M.Pébereau/Dépense publique Quotidien
Agence France Presse Fil Gen
Pébereau s'alarme de la dépense publique, 11 ans après un premier rapport Paris, 15 févr. 2017 (AFP) -"Réduire la dépense publique pour renouer avec la prospérité": Michel Pébereau, ex-patron de BNP Paribas, a présenté mercredi un rapport tirant la sonnette d'alarme sur la question des finances publiques en France, "presque absente du débat présidentiel" selon lui.Onze ans après avoir présenté un premier rapport sur la dette publique française, qui avait marqué les esprits mais n'avait pas empêché l'envolée de l'endettement dans le pays, Michel Pébereau, désormais président d'honneur de l'Institut de l'entreprise, un think tank libéral proche du patronat, appelle à une réduction de la dépense publique "immédiate, transversale et pérenne".Pour l'Institut de l'entreprise, "l'objectif doit être de rapprocher le niveau de la dépense publique française de la moyenne européenne, à environ 50%" du produit intérieur brut, contre 57% en 2015, ce qui permettrait de réduire de façon pérenne les impôts."La réduction doit être amorcée dès les premiers jours du prochain quinquennat", via une loi de finances rectificative pour 2017, souligne le rapport.Du côté de l'Etat, les dépenses de fonctionnement "peuvent être très significativement réduites", à travers "de nouvelles mutualisations de structures, un endiguement de l'inflation des normes et une exploitation systématique des économies rendues possibles par les informatisations du passé et la révolution numérique".Pour les collectivités territoriales, "une réduction très significative du millefeuille territorial est indispensable". Le rapport plaide pour que l'Etat noue avec les collectivités territoriales "un contrat de cinq ans (...) afin de "programmer la réduction des dépenses et convenir avec elles des chantiers prioritaires".Concernant la sécurité sociale et l'assurance chômage, "toutes les marges de manoeuvre n'ont pas été mobilisées", notamment sur "les bornes d'âge pour l'assurance vieillesse" et la durée et le taux de remplacement de l'indemnisation pour l'assurance chômage.Pour mettre en oeuvre ces mesures, le rapport suggère d'organiser "une grande conférence nationale sur les finances publiques" et de s'appuyer "sur une enceinte de pilotage politique" avec, outre le Président et le Premier ministre, les ministres responsables de la dépense publique et les responsables du budget et de cette structure de pilotage.Par ailleurs, des parlementaires devraient "suivre spécifiquement le chantier de redressement des finances publiques".edy/efAfp le 15 févr. 17 à 14 39.
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Date : 15/02/2017 Pays : France Page : 3 Rapport M.Pébereau/Dépense publique Quotidien
Les Echos
Dette : le nouveau « rapport Pébereau » sonne l'alarme Quelques mots (et surtout quelques chiffres) ont changé, mais le constat, lui, n'a guère varié. En décembre 2005, une commission présidée par Michel Pébereau dévoilait un rapport qui voulait « rompre avec la facilité de la dette pour renforcer notre croissance économique et notre cohésion sociale ». Plus de onze ans plus tard, l'ancien patron de BNP Paribas se veut plus direct : il faut « réviser et réduire la dépense publique pour renouer avec la prospérité », indique le sous-titre du nouveau document qu'il a coordonné pour l'Institut de l'entreprise, et qui porte l'intitulé : « Dépense publique : l'état d'alerte ». Malgré sa forte médiatisation, le rapport de 2005 n'a pas produit les effets escomptés par son promoteur. La dette publique approche même désormais les 100 % du PIB quand elle était proche de 60 % à l'époque ! Une tendance lourde est à l'oeuvre : entre 1989 et 2012, le solde structurel entre dépenses et recettes hors effet de conjoncture « s'est dégradé de 2,8 points de PIB [...] en dépit d'une hausse sensible des prélèvements obligatoires (+3,3 points de PIB) » et résulte donc « de l'augmentation de la dépense publique (+6,1 points de PIB) », est-il écrit dans le rapport. remontée des taux d'intérêt. à craindre Entre 2012 et 2015, il y eut certes des économies - à savoir une croissance de la dépense en dessous de sa croissance tendancielle - de 29 milliards d'euros. Mais cela n'a pas empêché une progression nette de 92 milliards sur la période de la dette publique. Le rapport pointe que, si la France dépense plus, ce n'est pas tant parce qu'elle investit plus : « L'écart entre la France et la moyenne de la zone euro pour les dépenses de fonctionnement est de 3,3 points de PIB et de 3,2 points de PIB pour les dépenses sociales d'intervention », quand la différence n'est que de 1 point de PIB pour l'investissement. La France est, de la sorte, en situation périlleuse dans la perspective d'une remontée des taux d'intérêt. « Avec les taux de 2005, la charge de la dette doublerait », s'alarme Michel Pébereau (lire ci-contre), sans que cela rencontre pour le moment un grand écho dans le débat présidentiel. Que faire, alors ? Le rapport demande à celui ou celle qui sera élu président qu'il s'engage dans une réduction « immédiate, transversale et pérenne » des dépenses, qui débuterait dès l'été 2017 et le collectif budgétaire. Il appelle à en finir avec la politique du rabot : « Le périmètre d'intervention de l'Etat peut être révisé et participer à la réduction des dépenses de fonctionnement et d'intervention efficaces. » Les dépenses de fonctionnement pourraient être réduites à travers « de nouvelles mutualisations de structures, un endiguement de l'inflation des normes » et l'exploitation de la révolution numérique. Sur les retraites, le rapport juge de nouvelles réformes nécessaires et prône notamment de revoir la durée de cotisation et l'âge de départ sans décote. Pour l'assurance-chômage, il est recommandé de jouer des leviers que sont la durée d'indemnisation ou le plafonnement des taux de remplacement des allocations. Dernier chantier, les collectivités territoriales : la réduction du millefeuille est au programme, et les auteurs proposent un « contrat de cinq ans avec les collectivités afin de programmer la réduction des dépenses et convenir avec elles des chantiers prioritaires ». Reste la méthode. Le précédent « rapport Pébereau » s'était fracassé sur la crise financière et l'étiolement de la volonté politique. Pour éviter que cela se reproduise, les auteurs prônent que le dossier soit suivi au plus haut niveau de l'Etat, avec un comité politique réunissant président, Premier ministre, ministres responsables de la dépense publique et le ministre des Finances, bombardé numéro deux du gouvernement. Une structure de pilotage pour aider à la mise en oeuvre technique des réformes est également conseillée. Enfin, le Parlement serait associé à travers notamment les deux commissions des Finances de l'Assemblée et du Sénat, chargées du contrôle démocratique. ? 11,5 POINTS DE PIB C'est l'écart de dépenses publiques entre la France et quatre pays comparables (Allemagne, Royaume-Uni, Italie, Espagne). Ecart qui s'est accru de 3 points entre 2010 et 2014. Renaud Honoré@r_honore
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Date : 15/02/2017 Pays : France Page : 1 Rapport M.Pébereau/Dépense publique Quotidien
Les Echos
Dette, déficit : Pébereau sonne l'alarme FINANCES PUBLIQUES Retour à la case départ. Onze ans après un premier rapport très médiatisé, l'ancien président de BNP Paribas Michel Pébereau remonte au créneau pour dénoncer la dangereuse dérive des finances publiques en France, en s'associant à un document de l'Institut de l'entreprise très critique sur le sujet. La dette publique approche aujourd'hui 100 % du PIB, contre 67,1 % en 2005. L'Hexagone est dans une situation périlleuse dans la perspective d'une remontée des taux d'intérêt, pointe cette étude. Il y a urgence à agir, insiste Michel Pébereau qui regrette que cette question soit reléguée au second plan dans la campagne présidentielle. L'ancien banquier interpelle les candidats à l'Elysée et leurenjoint de s'engager à mener une réduction des dépenses publiques « immédiate, transversale et pérenne » dès l'été 2017. La politique du rabot en usage depuis de nombreuses années ne peut plus suffire, souligne-t-il. // PAGES 2-3 Michel Pébereau, président d'honneur de l'Institut de l'entreprise. Photo Nicolas Tavernier/RÉA
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Date : 15/02/2017 Pays : France Page : 3 Rapport M.Pébereau/Dépense publique Quotidien
Les Echos
Michel Pébereau : " La baisse des dépenses publiques doit être immédiate, transversale et pérenne" Les questions budgétaires sont peu, voire pas présentes dans le débat électoral. Est-ce que cela vous inquiète ? C'est une situation singulière. En 2007, le sujet était au coeur de la campagne électorale, et en 2012, il était évoqué par les deux principaux candidats, qui s'engageaient à retrouver l'équilibre des finances publiques au terme du quinquennat. Il est frappant que, aujourd'hui, le fait que notre déficit public va rester plus longtemps que prévu supérieur à 3 % du PIB ne suscite pas de débat malgré les avertissements du Haut Conseil des finances publiques et du Conseil constitutionnel, et la stagnation de notre croissance à 1,1 %. La France risque d'être quasiment le seul pays européen en situation de déficit excessif en 2017 ! La situation est alarmante. L'opinion publique n'a pas conscience qu'il s'agit d'un sujet fondamental, qu'il est urgent de traiter. Quel est votre diagnostic sur la dérive des finances publiques ? Notre dette publique s'élève à près de 100 % du PIB au lieu de 20 % en 1980. Elle est alimentée par des déficits incessants depuis 1981. La cause de ces déficits ? La hausse permanente de nos dépenses publiques, qui dépassent aujourd'hui 57 % du PIB : 13 points de plus que l'Allemagne ! L'écart global de ces dépenses entre la France et les quatre pays européens comparables (Allemagne, Royaume-Uni, Italie, Espagne) est passé de 8,5 points de PIB en 2010 à 11,5 points en 2014 Pour y faire face, nous avons porté nos prélèvements obligatoires à 45 % du PIB, le niveau le plus élevé de l'Union européenne, et 7 points de plus que la moyenne. Cela affecte la compétitivité de nos entreprises et de notre territoire, et pénalise l'emploi. On a vu récemment que notre consentement à l'impôt touchait ses limites. Compte tenu de nos excès de dépenses, les déficits ont persisté. Notre dette a continué de gonfler. Cela ne peut pas continuer indéfiniment. Nous avons besoin de la confiance de nos créanciers pour refinancer sans cesse cette dette dans de bonnes conditions. Pour la conserver, il faut démontrer que nous sommes décidés à faire disparaître ces déficits. Nous nous y sommes d'ailleurs engagés par les traités européens que nous avons signés. Que préconisez-vous ? Une révision d'ensemble des dépenses, qui permette de les réduire et de les réorienter au service de la croissance et de la cohésion sociale. Nous recommandons de les ramener à 50 % du PIB en cinq ans, ce qui reste au-dessus de la moyenne européenne. C'est la condition pour pouvoir réduire les prélèvements qui entravent notre compétitivité. La Grande-Bretagne, l'Irlande, l'Espagne ou l'Allemagne ont montré dans le passé que la réduction de ces dépenses est source de croissance économique à moyen terme. Mais, dans le débat, beaucoup citent le FMI, qui réclame une relance budgétaire à l'Europe, pour venir en relais de la politique monétaire A l'Europe, oui, mais pas à la France ! La zone euro affiche une balance des paiements courants largement excédentaire, grâce à l'excédent de l'Allemagne (8 % du PIB), mais aussi de la plupart de nos partenaires. Or, nos paiements courants sont déficitaires de plus de 1 % du PIB du fait de nos déficits publics. Notre secteur privé (ménages et entreprises) dégage une capacité nette de financement, mais qui n'est pas suffisante pour couvrir le déficit public. Pour le dire autrement, nous recourons à l'épargne étrangère pour alimenter notre train de vie ! Le FMI a raison de dire que la zone euro, et notamment l'Allemagne, a les moyens de dépenser plus. Mais il n'a jamais dit que le seul grand pays de la zone en déficit courant devait encore le creuser davantage. Vous aviez déjà tiré le signal d'alarme solennellement sur la dette en 2005, des engagements avaient été pris. Pourquoi cela n'a-t-il pas marché ? L'opinion publique avait été sensible au message unanime de la commission que j'avais présidée et qui rassemblait vingt personnalités d'horizons et de sensibilités très divers. La presse en avait très bien rendu compte. L'Institut de l'entreprise avait interpellé les candidats à la présidentielle de 2007 sur le coût de leurs propositions. Une revue générale des politiques publiques (RGPP) avait été lancée au lendemain de l'élection. Malheureusement, en août 2007, la crise financière démarrait ; et fin 2008, le G20 s'entendait sur la nécessité d'une relance keynésienne de la demande publique pour faire face à la crise économique. Dépenses publiques et déficit ont fortement augmenté en 2009-2010. Notre pays a lancé le programme des investissements d'avenir. Par où commencer pour réduire la dépense publique ? Il nous faut réviser toutes nos dépenses, pour assurer une réduction rationnelle. L'action doit être immédiate, transversale et pérenne. C'est dès la campagne électorale que doivent être annoncés les premières mesures et l'objectif de réduction à moyen terme. L'efficacité et l'équité supposent que l'effort de réduction soit partagé par toutes les administrations publiques. Pour toutes, les travaux de la Cour des comptes, des inspections générales et des services compétents de l'Etat proposent de nombreuses pistes de réformes. L'Etat, en déficit depuis plus de quarante ans, a amorcé un effort de maîtrise de ses dépenses depuis le rapport de 2005. Mais il n'est pas normal que ses dépenses soient de 20 % supérieures à ses recettes du fait des dépenses de tous les jours. Il faut changer de rythme et d'ambition, d'autant plus qu'il y a un besoin de redéploiement vers les besoins de sécurité (intérieure et extérieure). Il faut passer du rabot à de vraies réformes de structure pour réduire les dépenses de fonctionnement, par des réorganisations et l'exploitation de la révolution numérique. Cela suppose d'organiser vraiment la mobilité des agents publics. Le non-remplacement partiel des départs en retraite l'exige. Quid des collectivités locales et de la Sécurité sociale ? Du côté des collectivités, il faut réduire très significativement le millefeuille territorial et les dépenses de fonctionnement. Il y a de la marge : leurs effectifs ont été multipliés par 2,5 depuis 1980, soit 1,2 million d'agents en plus ! Le financement par l'emprunt du déficit substantiel persistant de la Sécurité sociale depuis 2002 pose un grave problème de solidarité ; il fait peser sur les générations à venir des charges qui viendront s'ajouter à leurs propres dépenses à ce titre. Quel risque fait peser la remontée des taux ? Grâce à la baisse des taux organisée par la BCE, la charge budgétaire de la dette se situe autour de 40 milliards d'euros. Elle est analogue à celle de 2005, alors que notre dette a presque doublé. Cela signifie qu'avec les taux de 2005, qui n'étaient pas très élevés, la charge d'intérêts serait
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Date : 15/02/2017 Pays : France Page : 3 Rapport M.Pébereau/Dépense publique Quotidien
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accrue de près de 2 points de PIB, ce qui la rendrait difficilement soutenable. Avez-vous le sentiment que les marchés deviennent plus nerveux à l'égard de la dette française ? Environ 65 % de notre dette est détenue par des investisseurs étrangers. Leur confiance dans notre capacité et notre volonté de l'honorer est indispensable. Si la campagne électorale crée une incertitude à ce sujet, l'écart de taux d'intérêt - le spread - entre les dettes allemande et française va augmenter. C'est ce qui s'est produit en 2010-2011, pour l'Italie et l'Espagne. Cette expérience a bien montré combien une telle crise est désastreuse non seulement pour les pays directement concernés, mais aussi pour les autres. Il faut à tout prix l'éviter et en tout cas éviter à notre pays d'être concerné. C'est la raison pour laquelle l'Institut de l'entreprise a décidé de lancer ce cri d'alarme. ? « Pour conserver la confiance de nos créanciers, il faut démontrer que nous sommes décidés à faire disparaître le déficit. » « Avec les taux de 2005, notre charge d'intérêts serait accrue de 2 points de PIB. » « C'est dès la campagne électorale que doivent être annoncés les premières mesures et l'objectif de réduction des dépenses. » Propos recueillis par Renaud Honoré@r-honore et Etienne Lefebvre @e_lefebvre Michel Pébereau est l'ex-patron de BNP Paribas. Photo Pascal Sittler/RÉA
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