manifestes_du_debut_global by Institut du Nouveau Monde

SENTE É R P E D N O VEAU M U O N U D T L’INSTITU DU LES

S E T S E MANIF

nes u e j s e l r a p rédigés s e t s e f i d’été n e a l o c É ’ l Des m e d ) 5-30 ans 1 ( s t n a p i c i part e 2006. é n n ’a l e d de l’INM

TABLE DES MATIÈRES INTRODUCTION La parole des jeunes

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Pourquoi un manifeste ?

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Les manifestes du Début Global LES MANIFESTES ÉCRITS

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À mort le cercle vicieux ! . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9 Manifeste du cri primal

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Manifeste d'aujourd'hui pour demain Arrête de pelleter des nuages

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Debout . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14 Appel aux citoyens du monde

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L'éveil des sens . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18 Manifeste pour la fin de l'esclavage moderne . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 19 Marionnettes de l'indifférence, réveillez-vous

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Manifeste des enfants gâtés Électrochoc

Aujourd'hui, c'est demain la veille

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Le village qui tolérait l'intolérance . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 26 Manifeste des sept dieux . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 27 Un groupe commence par une personne

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Un manifeste pour ceux qui trébuchent, mais…

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Appel aux jeunes du monde . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 30 Essai de gymnastique sociale : les grands écarts Pensons à l'avenir

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LES PROJETS SPÉCIAUX DE MANIFESTE ET LES PROJETS MÉDIAS

L’ÉCOLE D’ÉTÉ DE L’INSTITUT DU NOUVEAU MONDE

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INTRODUCTION

LA PAROLE DES JEUNES Michel Venne Directeur général, Institut du Nouveau Monde En 1948, Paul-Émile Borduas et un groupe d’artistes lancent le manifeste du Refus global, un cri de ralliement contre les valeurs traditionnelles qui maintiennent le Québec dans un immobilisme étouffant. Il dénonce ce qui paralyse tout esprit créateur : la peur. Il fait l’éloge de la liberté totale, l’émergence de l’inconscient, la gratuité du geste. Depuis 2005, les manifestes sont revenus brusquement dans l’actualité avec ceux pour un Québec lucide ou pour un Québec solidaire (comme s’il était impossible d’être les deux à la fois). En août 2006, l’Institut du Nouveau Monde a demandé aux 500 participants de son École d’été, une école de citoyenneté pour les jeunes de 15 à 30 ans, de dire, à leur tour, dans des manifestes, ce qu’ils refusent et ce à quoi ils aspirent. Le thème de l’École d’été était Début global. Les manifestes écrits, photographiés, filmés, joués sur la scène ou parlés à la radio ont contribué à dessiner les contours du Québec auquel les jeunes rêvent. Vous pouvez lire, dans cette brochure, tous les manifestes écrits. L'ensemble des manifestes, incluant les manifestes médiatiques et artistiques, sont sur le site Internet de l'Institut du Nouveau Monde. www.inm.qc.ca

Un appel à la responsabilité Ces manifestes abordent différentes dimensions de la vie en société, mais certaines caractéristiques ressortent de l’ensemble des documents.

engagez-Vous, engagez-Nous. Investissez dans la pensée. Aideznous à concilier travail et famille. Travaillez avec vos employés, inspirez-vous de leurs idées.

1. Contrairement à celui du Refus global, publié en 1948 par PaulÉmile Borduas et une quinzaine d’artistes, les jeunes n’appellent pas à une rupture avec les générations qui les ont précédés, mais plutôt à un dialogue fécond. En 2004, les jeunes de notre École d’été avaient proposé la création d’un Conseil des sages pour le Québec afin que l’on puisse tirer profit de l’expérience de personnes qui ont mené une vie exemplaire consacrée à l’amélioration du bien commun. Leurs manifestes de 2006 vont dans le même sens.

Ils ne s’adressent pas aux syndicats ; ils s’adressent aux travailleurs et leur disent : Debout, travailleurs. Vous êtes l’âme de la production, vous êtes les créateurs. Que produisez-vous ? L’arme qui vous tuera ? Le gaz qui vous étouffera ? La machine qui vous remplacera ? Lève-toi, sors de ta boîte, construis le monde. Et ainsi de suite : aux consommateurs, aux jeunes (Yo, le jeune, mets tes culottes, retrousse tes manches), aux vieux (ils ont la politesse de les appeler les aînés) : Léguez-nous vos valeurs, Donnez-nous des rêves…

2. Ils lancent un appel à la conscience individuelle des conséquences de chacun de nos actes.

Et puis ils ne s’attendent pas à ce que l’État règle tout à leur place, tout en lui reconnaissant un rôle essentiel. Mais ils ne s’adressent pas à une machine bureaucratique anonyme. Ils s’adressent aux hommes et aux femmes politiques.

3. Ils lancent un appel à la responsabilité. Attention, pas un appel moralisateur à ce que chaque individu devienne, par égoïsme, responsable de sa vie au point de pouvoir se passer des autres. Non. Un appel à la responsabilité individuelle en faveur de la société, en faveur de l’intérêt public, en faveur des autres, de ceux qui nous entourent et de l’environnement dans lequel on vit.

Debout, chefs d’États, politiciens. Cessez de réparer, bâtissez. Cessez d’être des acteurs, soyez des réalisateurs. Pinnochio, cesse de mentir, laisse tomber ta langue de bois. Projetez à long terme, payez la dette ; assurez l’universalité et la qualité des soins de santé et de l’éducation, tissez un filet de protection sociale efficace.

4. Trait marquant de l’ensemble des manifestes : ils semblent ne plus faire confiance aux institutions pour prendre ces responsabilités. Aussi, s’adressent-ils aux personnes qui occupent des fonctions et détiennent un pouvoir au sein des organisations.

Et bien entendu, leur message s’adresse à l’ensemble de l’humanité. Les solutions ne peuvent plus être uniquement nationales.

Dans l’un des cinq manifestes sélectionnés par les jeunes euxmêmes comme étant les plus représentatifs, intitulé Debout !, ils ne s’adressent pas aux entreprises, ils s’adressent aux patrons. Ils disent : Aye, les boss, debout ! Ne gagez plus sur la planète,

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Ces manifestes serviront de matériau de base pour la rédaction d’une Déclaration des jeunes du Nouveau Monde, préparée par des jeunes du Québec, présentée à l’École d’été de l’INM d’août 2007 puis diffusée à travers le monde en trois langues à des fins de délibération.

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INTRODUCTION

Une nouvelle BOÎTE À IDÉES L’INM EST UN INSTITUT INDÉPENDANT, non partisan, voué au renouvellement des idées, à l’animation des débats publics et à l’éducation civique au Québec. L’INM ŒUVRE DANS UNE PERSPECTIVE DE JUSTICE SOCIALE, de respect des valeurs démocratiques, et dans un esprit d’ouverture et d’innovation. RETROUVER LE GOÛT DE L’AVENIR, relancer l’imaginaire, aider les décideurs à décider mieux, dessiner les contours du Québec dans lequel nous voulons vivre demain, déterminer ce qui doit être fait pour répondre aux aspirations d’une société progressiste, juste, démocratique et pluraliste : voilà l’essentiel de la mission de l’Institut du Nouveau Monde. Incorporé le 20 janvier 2003, l’INM a été lancé publiquement le 22 avril 2004 en présence de 300 citoyens et citoyennes à l’hôtel de ville de Montréal.

LA PAROLE AUX CITOYENS PAR SES ACTIONS, l’INM encourage la participation des citoyens, contribue au développement des compétences civiques, au renforcement du lien social et à la valorisation des institutions démocratiques. L’avenir du Québec dépend certes d’une économie de marché dynamique et d’un État transparent, mais aussi d’une société civile forte, bien informée, rompue aux règles de la délibération, apte à participer aux décisions et à produire de l’innovation. Après à peine un an d’existence, L’INM A REÇU LE PRIX CLAIRE-BONENFANT 2005. Il s’agit du Prix de la citoyenneté remis par le gouvernement du Québec pour les valeurs démocratiques et l’éducation civique.

L’ANNUAIRE DU QUÉBEC et ses suppléments L’INM PUBLIE CHAQUE ANNÉE L’ANNUAIRE DU QUÉBEC, un ouvrage de référence, publié aux Éditions Fides. Cet ouvrage, accessible au grand public, est constitué de textes inédits produits par les meilleurs experts du Québec dans leur domaine : études originales, synthèses ou revues de littérature, données statistiques sur toutes les dimensions du Québec contemporain, analyses de grands phénomènes sociaux. L’Annuaire du Québec est utilisé notamment au cégep et à l’université comme outil de référence. L’INM a lancé une nouvelle collection d’ouvrages thématiques grand public : les SUPPLÉMENTS DE L’ANNUAIRE DU QUÉBEC. Le premier numéro portait sur la santé et regroupait les résultats du premier Rendez-vous stratégique sur la santé : 100 idées citoyennes pour un Québec en santé. Le deuxième numéro fait état des nouvelles formes d’engagement des jeunes Québécois, offre une réflexion sur le mouvement de grève étudiante de l’hiver 2005 et raconte l’expérience de la première École d’été de l’INM. Il comporte aussi des extraits des conférences de Jacques Attali, Riccardo Petrella, Roméo Dallaire, Michaëlle Jean, etc.

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INTRODUCTION UNE ÉCOLE D’ÉTÉ POUR CHANGER LE MONDE L’École d’été de l’INM est une école de citoyenneté aux airs de festival. Réservée aux jeunes de 15 à 30 ans depuis la première édition, en 2004, l’École d’été comprend un volet intergénérationnel à compter de 2005. Chaque édition comporte une centaine d’activités. Depuis sa création, l’École d’été a reçu Riccardo Petrella, Michaëlle Jean, Ralph Nader, Jacques Attali, Françoise David, Roméo Dallaire, Lise Bissonnette, John Ralston Saul, Gérard Bouchard, Claude Béchard, Marie-France Bazzo, Bernard Landry, Jack Layton, et plus d’une centaine de conférenciers par année. En 2004, les 400 participants ont formulé 50 propositions pour le Québec de demain. En 2005, les 600 participants ont proposé 38 projets pour changer le monde.

LES RENDEZ-VOUS STRATÉGIQUES L'INM organise chaque année un Rendez-vous stratégique, dialogue entre citoyens et experts. Le premier, en 2005, a porté sur la santé, le deuxième, en 2006, sur l'économie et le troisième, en 2007, portera sur la culture québécoise.

SANTÉ ET CITOYENNETÉ En 2007, grâce au soutien de la Fondation Lucie et André Chagnon, l'INM lancera un programme santé et citoyenneté.

A GO, ON CHANGE LE MONDE! Après l’expérience de l’École d’été 2005, l’INM a décidé de continuer à valoriser, à soutenir et à promouvoir la réalisation concrète de projets pour changer le monde par la création, à l’automne 2006, du programme À go, on change le monde ! pour l’entrepreneuriat social des jeunes. Ce programme permettra d’inciter des jeunes de 18 à 35 ans à réaliser des projets de développement local et d’innovation sociale. Il offrira des conseils, des ateliers de formation, un espace sur Internet, l’accès à certaines ressources et, avec l’appui de partenaires financiers, des bourses.

JEUNES, SCIENCE ET DÉMOCRATIE Créé à la demande expresse des jeunes, Jeunes, Science et Démocratie est un programme visant à développer un dialogue entre les scientifiques et les citoyens. En utilisant différentes méthodes de participation citoyenne, le programme s'attache à créer une situation favorable de dialogue et de débat. Œuvrant en partenariat avec la Commission de l'éthique, de la science et de la technologie, le programme cherche à faire en sorte que l'opinion du citoyen soit entendue par les instances concernées. Pour ce faire, les jeunes âgés de 15 à 30ans sont invités à rencontrer des scientifiques et à dialoguer avec eux afin d'émettre des avis ou des recommandations.

LES CINÉ-DÉBATS DE L’INM Depuis 2004, l’INM présente, en collaboration avec l’Office national du film du Canada, des ciné-débats au cinéma ONF, rue Saint-Denis à Montréal. Chaque mois, un film engagé issu de la collection de l'ONF est projeté. En présence de cinéastes et de personnalités engagées de la société civile, du monde journalistique et politique, les projections mensuelles abordent différents enjeux sociaux dans une perspective de débat citoyen. Après la présentation du film, les spectateurs sont invités à questionner et à échanger avec les invités.

DEVENEZ MEMBRE! … … … …

Pour Pour Pour Pour

contribuer à l’émergence des idées nouvelles pour le Québec participer aux débats sur l’avenir de notre société recevoir une information fiable sur les grands enjeux de notre temps faire partie d’un vaste réseau de citoyens et de citoyennes

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INTRODUCTION

POURQUOI UN MANIFESTE ? Le Refus global, le Manifeste du Parti communiste, Speak White, le Manifeste du Futurisme… Depuis l’émergence de ce genre littéraire, chaque société, chaque groupe (intellectuels, femmes, étudiants, ouvriers, etc.), chaque sujet (religion, beaux-arts, luttes sociales, politiques) ou presque s’est vu représenté par un manifeste. Ce dernier est souvent dénonciateur et a parfois un effet coup de poing. Mais par-dessus tout, le manifeste prend position : c’est une déclaration. de personnalités influentes du Québec. Sa publication a constitué un événement totalement inattendu, accueilli par de nombreux grincements de dents, voire de l’indignation. Son titre, qui s’approprie la « lucidité », a également alimenté la controverse. De fait, il est coutume que les manifestes révèlent, à travers leur titre, leur spécificité. La définition de Demers et McMurray met par ailleurs en lumière deux modes de diffusion du manifeste : l’écrit et l’acte. Le manifeste agit, regroupe les lectures publiques et les interventions de nature théâtrale (parfois même silencieuses !) traduisant une volonté d’opposition. Le manifeste écrit fait appel au support de l’imprimé, mais il existe néanmoins sous plusieurs formes : affiche, tract, placard, dazibao, graffiti. Surtout, il n’est certainement pas exempt d’originalité. Parfois, il donne lieu à des expérimentations graphiques, des jeux de formats, de couleurs, de typographies, qui visent à renforcer son contenu provocateur. Il peut aussi être mis en scène. Le manifeste est à la fois actes et paroles, c’est pourquoi les auteurs de manifestes diffusent très souvent leur message par des slogans lancés à la face du monde ou des actes de rébellion.

Écrire un manifeste est manifester en soi. En s’adressant au monde, l’auteur d’un manifeste s’arroge un droit de parole, une place. Il revendique un début global !

Le terme « manifeste », d’abord apparu en italien manifesto en 1574, vient du latin manifestum, (évident, clair, palpable, notoire, indiscutable, flagrant). Le manifeste est aujourd’hui synonyme de contestation et de revendication. Mais à ses débuts, il était un outil de consolidation du pouvoir des dirigeants politiques. Les premiers manifestes étaient en effet l’affaire des « puissants », rois et membres de la classe nobiliaire, qui y exposaient leur programme. De « communiqués du pouvoir officiel », les manifestes deviendront à partir du 19e siècle, comme des moyens de contestation. Jusqu’alors strictement politique, le manifeste sera en même temps utilisé par des littéraires. Désormais, tous les groupes hors des sphères du pouvoir disposeront d’un moyen de s'affirmer, de revendiquer et de critiquer les instances.

Tel qu’énoncé dans la définition, un manifeste peut être l’œuvre d’un seul individu comme il peut émaner d’un groupe de personnes. Mais, et c’est une caractéristique propre au genre, le manifeste parlera toujours au « nous » car il se réclame d’une collectivité. En présentant une équipe et une force unie, il accentue ainsi son pouvoir de persuasion. Au cœur de la définition – et de la compréhension – du manifeste réside enfin la volonté des destinateurs de « forcer l’adhésion » à leur projet, à leur cause, qu’elle soit politique, éthique ou artistique. Le manifeste n’a d’existence qu’en rapport avec l’Institution, c’est-à-dire qu’il s’inscrit nécessairement entre ou contre un état actuel, une série de normes, de conventions. L’accusation et la dénonciation en sont donc des ingrédients typiques. Mais pour être efficace, un manifeste ne peut se cloisonner dans la contestation. Le manifeste présente aussi d’importants projets auxquels il désire rallier un maximum de partisans. Ultimement, le manifeste énonce donc les principes d’un système nouveau, il en trace l’ébauche et revendique un avenir différent.

Intervention-choc écrite et/ou agie, faite par un ou des destinateurs minoritaires auprès d’une majorité réelle ou fantasmée dont ils cherchent à forcer l’adhésion à quelque projet esthétique, éthique et/ou politique. Jeanne Demers et Line McMurray, L’Enjeu du manifeste, le manifeste en jeu, 1986, p.68.

Guillaume Denault Étudiant en journalisme à l’UQAM et rédacteur en chef du Quotidien de l’École d’été

Le manifeste est souvent lancé avec fracas, sans égard au moment ou au degré de réceptivité de ses destinataires. Pensons au Manifeste pour un Québec lucide, dévoilé en octobre 2005 par une douzaine

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INTRODUCTION

LES MANIFESTES DU DÉBUT GLOBAL Le Projet citoyen est un exercice démocratique original qui traverse la programmation de l’École d’été. C’est aussi et surtout un espace d’expression privilégié pour penser et repenser le monde. Au terme d’un travail d’équipe stimulant, les jeunes ont formulé un manifeste contenant leurs aspirations, mais aussi des dénonciations afin de changer le monde un débat à la fois.

Pendant quatre jours, des jeunes âgés de 15 à 30 ans réunis en équipes aléatoires de dix personnes ont manifesté leur engagement en argumentant, en discutant et en formulant des idées. Écrire seul est un exercice difficile en soi. Écrire à deux, à quatre… à dix représente un immense défi ! Rédiger un manifeste à plusieurs mains exige de faire des choix et des compromis, de faire preuve de beaucoup de créativité. Pour y arriver, différentes techniques d’animation et de rédaction ont été utilisées afin de faciliter les échanges, la créativité et l’obtention d’un résultat final satisfaisant pour l’ensemble des participants. Dans cet exercice démocratique, les jeunes sont sortis des sentiers battus et des lieux communs. Ensemble, ils ont rédigé des manifestes qui appartenaient à tous les membres de leur équipe. Chaque jour, chacun a été invité à écouter les autres, à s’engager dans la discussion à s’investir dans la défense de ses idées, à s’intégrer dans une démarche d’équipe, finalement, à faire progresser un projet commun. Une personne-ressource encadrait ce travail et aidait les participants à penser et à rédiger à plusieurs. Au terme du processus, un vote en Assemblée délibérante a permis de dégager cinq manifestes écrits. Ces cinq manifestes, de mêmes que les projets spéciaux ont été présentés à l’ensemble des participants et participantes, aux conférenciers, aux bénévoles, aux membres de l’INM, à des représentants de la société québécoise et aux médias lors de l’activité de clôture de l’École d’été : l’Assemblée citoyenne.

Chacun a été invité à écouter les autres, à s’engager dans la discussion, à s’investir dans la défense de ses idées, à s'intégrer dans une démarche d’équipe, finalement, à faire progresser un projet commun.

LA GRANDE DÉCLARATION Tous les manifestes de l’École d’été serviront de matériau de base à la rédaction d’une Déclaration des jeunes du Nouveau Monde. Une délégation de participants de l’École d’été de l’année 2006 rédigera une déclaration qu’elle soumettra au débat dans les régions du Québec et dans les réseaux de jeunes partout sur la planète. Au terme de ce vaste processus s’échelonnant sur près de deux ans, cette Grande Déclaration sera proclamée en 2008 lors de l'École d'été qui se déroulera à Québec à l'occasion du 400e anniversaire de la ville.

Au cours de l’École d’été, les jeunes ont participé à des débats et ont proposé des idées. Certains de ses jeunes feront partie de la délégation chargée de rédiger le texte de la déclaration à soumettre au débat.

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Au total, dix-neuf manifestes écrits ont été produits lors de l’édition 2006 de l’École d’été de l’INM. De ces dix-neuf manifestes, cinq ont été sélectionnés par les participants pour être présentés lors de l’Assemblée citoyenne clôturant l’événement, mais tous concrétisent les aspirations et les préoccupations des jeunes. Ensemble, ces manifestes montrent bien combien les jeunes ont à dire.

Rédiger un manifeste est l'occasion d'expérimenter la démocratie. En échangeant et en tentant de convaincre leurs pairs de la justesse de leurs idées, les participants ont concrétisé non seulement la démocratie, mais la solidarité de l'engagement citoyen et l'aspiration à un bien commun.

LES MANIFESTES

DE L’ASSEMBLÉE CITOYENNE

À MORT LE CERCLE VICIEUX ! Le monde se désintéresse de la politique. Le monde refuse le questionnement. Ramenons une culture du débat dans la population. À mort l’ignorance volontaire ! Le monde se déresponsabilise. Rééduquons la population et favorisons l’émergence d’esprits critiques. À mort la lâcheté! Le monde n’a pas de couilles. Trouvons le courage de donner priorité à l’action plutôt qu’au confort. À mort l’immobilisme ! La politique se désintéresse du monde. La politique a trop peu de vision à long terme. Exigeons de nos décideurs qu’ils cessent de gouverner pour leur réélection. À mort le « patchage » ! La politique n’est pas à l’écoute du peuple. Exigeons que nos décideurs retrouvent le désir de connaître la volonté populaire et de la traduire en actions concrètes. À mort l’arrogance ! La politique n’a pas de couilles. Faut-il vraiment élaborer ? Le monde se désintéresse de la politique. La politique se désintéresse du monde. Vive la fin du cercle vicieux !

Les rédacteurs Ce manifeste bénéficie de l’appui des personnes suivantes qui en sont les rédacteurs. Guillaume Parent

Maggie Bellerose

Laurie Pelletier

Élaine Verhoeven

Tchavdar Koev

Jérôme Gendreau

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LES MANIFESTES

DE L’ASSEMBLÉE CITOYENNE

MANIFESTE DU CRI PRIMAL Cri Nous nous mettons au monde. Naissance imprévue d’un Québec qu’on disait stérile. On se croyait vasectomisés, ligaturés après une souveraineté mort-née, après une Révolution tranquille avortée. Regardez nous sortir, encore gluants des entrailles individualistes de notre mère patrie. Nous exigeons le droit d’exister, revendiquons notre naissante identité, riche de notre passé et de multiples possibilités. Nous nous mettons au monde. Nous prenons vie dans un système où l’humain a oublié l’humain, où les problèmes sociaux sont devenus des contraintes économiques. Sommes-nous à ce point déshumanisés que nous sommes capables d’ignorer des inégalités sociales encore criantes ? Nos yeux se sont ouverts sur un monde qui n’est pas un téléroman populaire, où les quatre et demie crasseux surpeuplés sont une réalité, où des enfants et des femmes déambulent dans nos rues et nos écoles avec des yeux au beurre noir, où la révolte des jeunes marginalisés se termine rarement en complet cravate, où les anges gardiens ont besoin d’être rémunérés, où l’angoisse et la dépression ne sont pas juste des épisodes hebdomadaires. Et pourtant, nous nous mettons au monde ; notre naissance est un pied de nez à cette société malmenée. Nous nous mettons au monde. Cette planète nous donne vie, nous savons l’habiter et non la posséder; nous sommes furieux de la voir exploitée sans répit, vendue, détruite, polluée. Fils et filles d’une nature débalancée, notre amour filial nous oblige au respect. Nous ne naissons pas dans le néant, nous sommes conscients de notre environnement. Nous nous mettons au monde. Nous sommes une nation, mais nous appartenons au monde; nous porterons donc notre combat au-delà de nos frontières. Pourquoi ne pas faire de la solidarité notre emblème national ? Nous naissons dans un espace public que nous ne voulons pas voir envahi par les logiques marchandes. Nous deviendrons, à notre pleine maturité, une société d’abord fondée sur des valeurs. Nous nous remettrons entre les mains des idées. Nous nous mettons au monde. Déjà révoltés ! En réaction à l’indifférence généralisée, nous refusons de croire que le bonheur s’achète sous forme d’écran géant. Nous sommes le contrepoison de l’anesthésie générale. Nous sommes individus, collectivité, libres et forts de cette liberté. L’ampleur de la tâche est grande ! Notre ambition fait peur, avec raison; tant de choses à changer, tant de projets à bâtir. Il est normal de se sentir petit.

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LES MANIFESTES

DE L’ASSEMBLÉE CITOYENNE

Mais si le sentiment d’impuissance est explicable, la paralysie n’est pas excusable. Nous déclarons que ceux qui se sentent impuissants reconnaissent par le fait même la nécessité du changement. Nous affirmons que responsabiliser les êtres humains, c’est les rendre responsables les uns des autres. Nous nous mettons au monde. Nous nous mettons au monde. Par cet acte, nous nous donnons comme mission de changer les rêves privatisés et de recréer le rêve d’une collectivité. Devenons les gardiens du bien commun, mondialisons l’espoir, exigeons un changement de cap. Nous sommes bébés éclairés, ne nous jetez pas avec l’eau du bain. Il n’y a pas d’âge pour être concerné. Nous exigeons une naissance citoyenne; notre naissance est la preuve vivante que tout n’a pas encore été tenté. Nous nous mettons au monde. Nous venons tout juste de naître, on nous croit naïfs; nous sommes taxés d’idéalisme et d’utopisme. Pourtant, pour nous, le réalisme n’est pas et ne sera jamais fatalisme. Nous nous mettons au monde. Nous nous expulsons hors d’un confort qui devenait étouffant. Notre cri primal est celui de l’éveil des consciences.

Les rédacteurs Ce manifeste bénéficie de l’appui des personnes suivantes qui en sont les rédacteurs. Francis Trudeau

Philippe Villemure

Marie-Noëlle Bélanger-Lévesque

Laurence Ricard

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LES MANIFESTES

DE L’ASSEMBLÉE CITOYENNE

MANIFESTE D’AUJOURD’HUI POUR DEMAIN Manifeste d’aujourd’hui pour demain Nous, les jeunes d’aujourd’hui... Nous refusons de vivre dans une société individualiste et de silence qui se complaît dans le confort et l’indifférence. Nous refusons de vivre dans une société insensible aux inégalités sociales et à l’exploitation de l’homme par l’homme. Nous refusons la peur : la peur des autres, du voisin, de l’étranger, de la connaissance et des idées. Nous refusons une vision uniquement économique de la vie et des personnes. Nous refusons un système d’éducation qui mise sur l’acquisition de connaissances brutes et néglige l’éducation citoyenne, le développement de l’esprit critique et de la conscience sociale. Nous refusons la perversion des mots, la manipulation verbale, le sophisme tendancieux et la pensée unique. Nous refusons la privatisation ainsi que la destruction consciente des ressources naturelles qui dilapident nos biens communs. Nous refusons une agriculture intensive, destructrice et mercantile. Nous refusons de vivre dans une société de surconsommation où les biens matériels priment sur les relations humaines. Conséquemment... Nous revendiquons d’aller, au-delà de la tolérance, vers l’acceptation de tous et de toutes. Nous revendiquons un dialogue intergénérationnel transmettant notre mémoire collective. Nous revendiquons de vivre dans une société soucieuse de la dignité et du bien-être de tous. Nous revendiquons de ne pas oublier la signification du mot solidarité : un sentiment qui pousse les hommes à s’entraider. Nous revendiquons un monde de paix, exempt de toutes formes de violence, de guerres, de massacres, de génocides et de fanatisme. Nous revendiquons l’humanisation du système d’enseignement de façon à ce qu’il stimule la conscience sociale et la responsabilité citoyenne. Nous revendiquons qu’au système d’éducation soit inclus un programme d’éveil à la solidarité par du bénévolat dans la communauté et de l’aide internationale. Nous revendiquons l’implantation d’une politique de consommation responsable afin d’enrayer le gaspillage. Nous revendiquons une conscientisation des populations face aux politiques néolibérales de l’OMC, du FMI et de la Banque mondiale, ainsi qu’un frein à leurs actions. Nous revendiquons une agriculture respectueuse de l’environnement et de l’homme. Nous revendiquons le droit de gérer publiquement nos ressources naturelles afin d’assurer des retombées profitables à toute la société. Nous revendiquons un développement véritablement durable qui assure aux générations futures la pérennité des ressources, de la biodiversité et de la qualité de l’eau, de l’air et de la terre. Finalement, nous exigeons, en tant que filles et fils du Refus global, des souverainistes, des fédéralistes, des felquistes, des féministes, des écologistes, des anarchistes, des communistes, des capitalistes, des dadaïstes, des surréalistes et des humanistes, que l’humanité se réapproprie son nom et s’unisse en vue de l’application de ces principes par tous les moyens possibles pour que chaque être humain sur cette Terre, sans qu’il ait besoin de posséder des richesses, puisse connaître, librement et sans peur, la joie, la beauté, un sourire, l’émerveillement, le rêve : en soi, la vie.

Les rédacteurs Ce manifeste bénéficie de l’appui des personnes suivantes qui en sont les rédacteurs. Marie-Ève Giroux

Yann-Manuel Hernandez

Elena Mikhailowa

Spyridoula Zachari

Julie Paquette

Honorine Paridaens-Vigneau

L’ÉCOLE D’ÉTÉ DE L’INSTITUT DU NOUVEAU MONDE

Andée-Anne Meunier

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LES MANIFESTES

DE L’ASSEMBLÉE CITOYENNE

ARRÊTE DE PELLETER DES NUAGES Tu dis que rien ne va plus, que le climat fout le camp, qu’il y a trop d’Africains qui meurent de faim, que le monde est trop injuste, que nos droits et libertés sont bafoués - d’accord. Tu dis que le système est corrompu, que la solidarité n’existe plus, que l’égoïsme règne en maître - d’accord. Allez, arrête de pelleter des nuages ! Laisse tomber tes lamentations stériles, tes grands discours. Tu t’écoutes trop parler. Éteins ta télé, lève-toi de ton canapé et sors de ton salon. Passe à l’acte et prends ton sac, ton crayon pour signer des pétitions, tes souliers pour manifester, ton agenda pour tes heures de bénévolat, tes cartons pour tes revendications, ton porte-voix pour défendre tes droits. Emmène ton ami Raoul et multiplie la foule. Fais le premier pas et tu verras… Descendre de son nuage, ce n’est pas si difficile.

Les rédacteurs Ce manifeste bénéficie de l’appui des personnes suivantes qui en sont les rédacteurs. Shakti Callikan

Gabriel Fournier-Fillion

Charline Nolet

Jiri Foral

Alexandre D’Aragon

Émilie Pelletier

L’ÉCOLE D’ÉTÉ DE L’INSTITUT DU NOUVEAU MONDE

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LES MANIFESTES

DE L’ASSEMBLÉE CITOYENNE

DEBOUT !! Le changement et l’évolution s’opposent à la répétition bornée d’idéaux préétablis. Égoïsme, mensonge, corruption, guerre, compétition, ignorance, stagnation, immobilisme, surproduction, surconsommation, vice économique : c’est ce que nous dénonçons. Évoluons, changeons ! Debout, les boss, debout ! Ne gagez pas sur la planète; engagez-Vous : engagez-Nous ! Investissez dans la pensée, éthiquement. Aidez-nous à concilier le travail et la famille. Dégagez-nous de l’impression de croissance et d’avancement. Continuez à courir vers les profits et Vous courrez vers Notre perte, courrez vers Votre perte. Illusionnistes, fini les « accroires » ! Assoyez-vous! Travaillez avec vos employés, inspirez-vous de leurs idées. Debout, travailleurs, debout ! Vous êtes l’âme de la production, de l’entreprise, vous êtes des créateurs. Que produisez-vous ? L’arme qui vous tuera, le gaz qui vous étouffera, la machine qui vous remplacera ? Lève-toi! Sors de ta boîte, construit notre monde, bâtis notre avenir. Debout, consommateur, debout ! Continuons à nous empiffrer de la terre, de l’air et de l’eau et nous éclaterons, nous nous noierons, nous nous asphyxierons de notre décadence ! Tu n’es pas ce que tu possèdes; tu es ce que tu fais. N’achète pas pour acheter, achète ce dont tu as besoin pour vivre. Consommateur, tu es Roi, sois-en digne. Sois éthique, Sois équitable, Sois bio. Debout, chefs d’État, politiciens, debout ! Cessez de réparer, bâtissez. Cessez de bouffonner, soyez vrais. Cessez d’être acteurs, soyez réalisateurs. Pinocchio, cesse de mentir, laisse tomber ta langue de bois. Pantin du marché, retrouve ton cœur d’enfant. Descendez de la scène, arrêtez votre cinéma. Projetez à long terme, payez la dette ; assurez l’universalité et la qualité des soins de santé et de l’éducation, tissez un filet de protection sociale efficace. Hey, les aînés, debout ! Que nous léguez-vous ? Que voulez-vous nous léguer ? Un fardeau financier ? Un monde pollué ? Une ignorance absurde ? Sortez de vos tombeaux, bougez vos cadavres inertes!

L’ÉCOLE D’ÉTÉ DE L’INSTITUT DU NOUVEAU MONDE

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LES MANIFESTES

DE L’ASSEMBLÉE CITOYENNE

Apprenez-nous à giguer, comblez notre ignorance, inspirez-nous par l’exemple, aidez-nous à nous souvenir ; aidez-nous à apprendre, à grandir, à nous développer, à nous épanouir et à nous responsabiliser comme individus et comme collectivité. Grand-papa, grand-maman, occupez-vous de moi, maman travaille, papa vit loin, j’ai besoin d’amour. Léguez-moi vos valeurs. Donnez-nous des rêves. Yo, le jeune, debout ! Mets tes culottes, retrousse tes manches ! Engagez-vous, notre monde a besoin de votre indignation, de votre bouillonnement riche d’idées fraîches, de nos tapages, de vos ratages, de vos réussites, de vos remises en question. Votre suc vif réhabilitera les forêts pour que vive la diversité, à l’ombre des vieux chênes qui nous transmettront leur sagesse pour que jamais ne se répètent les destructions du passé. Voyagez, découvrez le monde, apprenez l’inuktitut, l’arabe, l’anglais; ouvrez-vous l’esprit, critiquez, débattez. Sort de ton Lazy-boy, bouge ton cadavre inerte ! Apprends à giguer. Rends-toi compte que t’as ton mot à dire. T’es le principal intéressé de ce qui s’est décidé pendant que tu dormais. Debout, vous tous, citoyens du monde, debout ! Debout, nous tous, citoyens du monde, debout ! Protégeons là, notre Gaïa, pensons à nos enfants, vivons en paix, déclarons la guerre à la guerre, respectons les différences, admirons la diversité, adoptons des solutions localement pour résoudre des problématiques locales; que la planète entière s’accorde sur des solutions globales pour soigner les plaies globales. Instaurons des mécanismes internationaux de régulation, de sanction et d’encouragement pour que les risques soient prévenus. Que notre environnement soit sain et diversifié, que notre science nous serve sans nous asservir, que l’humain et l’amour gagnent la partie face au profit pour le profit, que chacun puisse répandre tout le parfum qu’il peut et veut pour que fleurisse le parterre. La solution est en chacun de nous, en chacun de vous, si nous nous éveillons à temps à l’imminence de notre perte. Partage, entraide, ouverture, diversité, création, émergence, connaissance, évolution, éducation, amour, liberté! Voilà ce que nous scandons, voilà ce que nous voudrions ensemencer dans tous les cœurs.

Les rédacteurs Ce manifeste bénéficie de l’appui des personnes suivantes qui en sont les rédacteurs. Sophie B. Lemay

Alexandre Beaulieu

Jeanne Charbonneau

Boris Buisson

Éric Cadieux-Seney

Mathieu Oligny

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LES MANIFESTES

APPEL AUX CITOYENS DU MONDE ! À tous les citoyens du monde, nous dédions ce manifeste pour un début global. Il s’agit d’un premier pas pour méditer sur le monde que nous construirons ensemble, un monde où chaque citoyen, chaque citoyenne pourra vivre dans le souci du bien commun. Construisons un Québec en santé. Construisons un Québec propre. Construisons un Québec responsable. Nous devons remettre en cause notre société et proposer des alternatives à long terme pour l’émergence d’un nouveau modèle d’engagement citoyen, social, responsable qui se tourne vers le bien commun. Un Québec en santé, c’est… …une population moins stressée qui prend le temps de regarder les fleurs pousser, qui prend congé le mercredi matin pour écouter la pluie tomber, qui fait passer sa famille avant tout le reste et qui considère que le plus important, ce n’est pas d’arriver à l’heure, mais d’arriver en vie. Un Québec en santé, c’est… …l’accès universel à des soins de santé et à des services sociaux adéquats pour traiter les maux de l’âme, les maux du corps, les maux du cœur. Un Québec en santé, c’est… …l’accès à une alimentation saine où les OGM sont prohibés, où l’équitable est disponible, où le biologique est essentiel, où manger est un temps d’arrêt agréable et non pas un besoin pressé à satisfaire, où le coût des produits est abordable pour toutes et tous. Un Québec en santé, c’est… …une population qui bouge autant physiquement que mentalement, qui a des idées et qui les partage, qui marche pour se rendre au travail, qui joue dehors avec les enfants, qui profite de l’air, du vent, de l’eau, des arbres. Un Québec propre, c’est… …une communauté utilisant des énergies propres et renouvelables : le vent, l’eau, le soleil et la terre. Un Québec propre, c’est… ….une province sans nucléaire, de la mine à la centrale. Un Québec propre, c’est… … une communauté qui recycle, qui consomme rationnellement, qui réutilise, qui composte. Un Québec propre, c’est… … un État qui incite à l’utilisation raisonnée de la voiture et qui met à la portée de tous des transports en commun adaptés aux besoins, un réseau interrégional écologique et abordable. Un Québec propre, c’est… …assurer la protection et la revitalisation de l’environnement, le reboisement et la revalorisation des milieux naturels. Un Québec responsable, c’est… … une population active qui encourage les marchands locaux plutôt que les multinationales et les grandes filiales.

L’ÉCOLE D’ÉTÉ DE L’INSTITUT DU NOUVEAU MONDE

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LES MANIFESTES

Un Québec responsable, c’est… … des gens informés qui refusent d’être exposés aux interminables publicités qui nous aliènent et nous détruisent moralement, financièrement et physiquement. Un Québec responsable, c’est… … des personnes engagées qui se font un devoir de voter et qui élèvent ensemble leur voix. Un Québec responsable, c’est… … des individus soucieux du bien-être collectif, altruistes et empathiques. Il ne s’agit ici que d’un survol des directions à explorer pour construire ce monde, pour amorcer ce début global. Concrètement… Construisons des médias alternatifs nous permettant d’accéder à de l’information complète, objective et impartiale, sans douter du propos. Des médias d’information à l’image des réseaux indépendants, alternatifs, sociaux, environnementaux, altermondialistes, équitables et éthiques qui doivent prendre leur place sans avoir à compétitionner avec les plus riches -qui sont les désinformateurs à la recherche d’une société soumise, muette et ignorante de ses droits et libertés. Construisons un environnement politique citoyen, participatif et démocratique qui ouvre la porte aux femmes. Instaurons des budgets participatifs. Réformons le mode de scrutin. Manifestons notre désaccord face à la montée du néolibéralisme qui prône l’individualisme, le « moi, je », le bien matériel, l’aliénation du peuple, la division des classes sociales. Dénonçons la mauvaise utilisation des forces policières qui brime la liberté d’expression et d’action des défenseurs d’une société juste, écologique, équitable et participative. Construisons une économie sociale, éthique et équitable qui favorise le développement des hommes et des femmes plutôt que le rendement de l’action, une économie qui est au service des communautés et qui rallie les individus au lieu de les aliéner. Empêchons la privatisation de l’eau, de la montagne, de la santé, de l’éducation, de l’énergie et de l’agriculture… pour y accéder décemment et humainement. Pour y arriver, nous devons nous serrer les coudes et coopérer. Chaque geste, chaque action est un poids de plus dans la balance pour avoir une population en santé, un environnement propre et des individus responsables. Nous avons déjà des outils, autant technologiques que politiques et économiques, pour faire levier et arriver à nos objectifs. Il ne suffit que de se les approprier et d’amorcer un mouvement de masse. Coopérer, ce n’est pas l’avenir, c’est maintenant!

Les rédacteurs Ce manifeste bénéficie de l’appui des personnes suivantes qui en sont les rédacteurs. Julien Delangie

Élise Letarte-Lavoie

Mariette Dumas

Olivier Roy-Baillargeon

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Philippe Gagné

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LES MANIFESTES

L’ÉVEIL DES SENS En sortant des marges, nous allons déconstruire pour mieux nous instruire, emprunter une nouvelle voie et proposer une relecture du monde dans lequel nous vivons et dans lequel nos enfants vivront. Quel genre de coffre à outils voulons-nous leur laisser ? La jeunesse s’éveille et retrouve enfin ses sens. Fini le temps de l’apathie, ajoutons de l’humanité à la vie. Posons un nouveau regard sur le monde au-delà des images et des concepts prémâchés qui nous sont imposés par les médias de masse. Lisons entre les lignes pour conserver notre indépendance d’esprit. Voyons également avec les yeux de l’autre pour comprendre les diverses réalités de chacun. Retirons le bâillon de ceux à qui on impose le silence. Sans prononcer une parole, ils nous crient leurs injustices. Profitons de nos droits, élevons la voix. Tendons l’oreille. Nous ne parlons pas la même langue, mais il existe un langage universel, celui de l’humanité qui nous rassemble. Sortons de notre surdité chronique, apprécions la symphonie des métissages. Soyons attentifs au vrombissement de la planète qui se déchaîne; elle nous lance de nouveaux défis, elle étouffe. Respirons les arômes du bout du monde. Accueillons ce bouquet dans un air de fête, comme une bouffée d’air frais annonciatrice d’une nouvelle ère. Tissons notre propre trame de vie avec l’étoffe du passé, conscients des barbaries humaines, mais aussi des grandes réalisations qui nous précèdent. L’accomplissement devient désormais synonyme de présent. Érigeons une collectivité où chacun, conscient de ses responsabilités pourra trouver son rôle. D’un même souffle, le sourire aux lèvres, éveillons nos sens, car c’est à travers cette idée d’échanges que résident nos nouvelles richesses.

Les rédacteurs Ce manifeste bénéficie de l’appui des personnes suivantes qui en sont les rédacteurs. Julie Devallan

Mélissa Giroux

Eva Falk Pedersen

J-F Gauvin

Caroline Simard

Alexandra Lao

Marie-Pierre Larouche

Matthieu Auger

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LES MANIFESTES

MANIFESTE POUR LA FIN DE L’ESCLAVAGE MODERNE MISE EN SCÈNE (Un annonceur de nouvelles) Bienvenue au téléjournal, ici Jack Boudrias. En manchette ce soir : • Selon les dernières statistiques, on apprend qu’il y a présentement plus d’un million d’analphabètes au Québec. • On apprend que l’Iran désire bloquer le transport de pétrole dans le golfe Persique, ce qui a fait monter le prix d’un baril de pétrole à 125 $. Au Québec, le prix de l’essence à la pompe atteint en moyenne 2,12 $ le litre. • Un homme est décédé hier des suites des complications d’un test réalisé dans le cadre d’une expérimentation en milieu contrôlé effectuée par une entreprise pharmaceutique lors d’une étude clinique. • D’après les prévisions du FMI, la dette totale des pays en développement s’élèverait aujourd’hui à près de 4,6 trillions de dollars américains. • Au Mali, un homme a été relâché hier en matinée après 23 ans d’emprisonnement. Il avait été initialement condamné à purger une peine de cinq ans pour le vol d’un pain. (Annonceur interrompu par un groupe de jeunes) (EN CHŒUR) Nous, citoyens du Québec et du monde, acteurs du développement social, politique, économique et environnemental, désirons aller de l’avant. Nous proposons : LE MANIFESTE POUR LA FIN DE L’ESCLAVAGE MODERNE Le monde qui nous entoure semble prospère, l’économie nord-américaine roule à fond. Mais à quel prix ? L’endettement augmente, les logements sont maintenant deux fois plus chers qu’il y a 10 ans. Nous devenons esclaves de nos propres dettes. Nous devrons payer en 50 ans ce qu’on pouvait payer en 25. Le néo-colonialisme, né dans les années 70 avec les dettes de la crise pétrolière, affame les peuples de la Terre. Les dettes forcent les pays pauvres à exporter leur nourriture tandis que leurs populations meurent de faim. La criminalité déstabilise la paix sociale. Les conditions de santé se dégradent. L’éducation est en faillite, tandis que les guerres vomissent leurs horreurs et que les médias s’en nourrissent et suscitent la peur. Après la libération des colonies, le pouvoir trouva une nouvelle façon d’exercer son contrôle. L’humanité crève de faim, parce que les riches de la finance les ont « esclavés ». L’engrenage capitaliste entraîne la manipulation des corps sous le voile d’un soi-disant bien-être commun. L’archaïsme du marché de l’énergie et de la gestion des ressources naturelles mène l’humanité vers une faillite éminente. Et nous, pendant que nous dormons devant l’Injustice, nous devenons esclaves de nos propres dettes. Peuples de la Terre, réveillons-nous, levons-nous et marchons ensemble. Une fois pour toutes, marchons droit pour la Justice et le Respect de la Dignité humaine. Nous sommes prisonniers de nos dettes, de l’image du bonheur et « esclavons » les peuples du Sud qui travaillent pour des miettes. La privatisation à outrance mène à la privation de l’accès au bien commun. Dans la chaîne de l’esclavage, tu ne seras jamais le maître, car l’esprit du pouvoir est en mouvement et changera toujours de corps. Si nous refusons de pardonner, avec nous mourront tous les espoirs. L’esprit du pouvoir dévorera tout par la guerre, la faim et l’ignorance. L’Histoire se répète par la vanité humaine. Seul le grand pardon mènera à la vraie liberté. Frères et sœurs de la Terre, libérez-vous et pardonnez. Frères et sœurs, engageons-nous.

Les rédacteurs Ce manifeste bénéficie de l’appui des personnes suivantes qui en sont les rédacteurs. Marc-André Lavoie

Matthias Shauffacher

Charleine Coulombe-Murray

Julie Godin

Mahalia De Smedt

Christian Desgagné

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Simon Ferland

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LES MANIFESTES

MARIONNETTES DE L’INDIFFÉRENCE, RÉVEILLEZ-VOUS ! Chaque jour, des dizaines de milliers de personnes meurent de faim à travers le monde. Chaque jour, plus de mille êtres humains sont tués par des armes à feu. Chaque jour, des dizaines de milliers de personnes meurent de ne pas avoir accès à une eau de qualité minimale en quantité suffisante. L’heure a sonné, réveillez-vous ! Lâchez la manette, sortez de chez vous ! Spectateurs de vos lendemains, levez-vous, car rien ne bougera sans vous ! Au Québec, les personnes âgées sont esseulées, la pauvreté touche de plus en plus de gens, les désastres écologiques se multiplient et les hôpitaux sont bondés. Le sexisme et le racisme perdurent, le décrochage scolaire fait peur, et les inégalités sociales se résument par « le bonheur des uns fait le malheur des autres ». Devant tout cela, nous, peuple québécois, que faisons-nous? Rien! Ou, en tout cas, pas assez… Nos valeurs seraient-elles au mauvais endroit? Préférons-nous critiquer plutôt qu’agir ? Ou sommes-nous trop peu éduqués, trop peu informés ? Pourtant, nous sommes quotidiennement noyés dans une mer d’information et avons accès à une panoplie de programmes de toutes sortes. Nos journalistes ont une liberté de presse parmi les plus grandes dans le monde, et l’accessibilité aux études pour les étudiants est parmi les meilleures en Amérique du Nord… Où est le problème ? Le problème, c’est que notre système d’éducation, tel qu’il est, ne suscite pas suffisamment l’engagement citoyen. La vraie réponse, c’est que nos moyens d’éducation doivent être entièrement repensés de façon à responsabiliser les gens face aux enjeux qui nous concernent tous, et à les pousser à agir au lieu d’être de vulgaires spectateurs. Marionnettes, dès aujourd’hui, quittez vos fils de peur, de confort et de conformité. Libérez-vous, citoyens, apprenez à marcher; sachez vous chausser de sens critique et de bonne volonté. Dans une démocratie des plus éduquées, il est inadmissible… que les occasions de véritables débats soient si rares ; que la désinformation soit devenue monnaie courante ; que les organismes communautaires soient si peu connus ; que la pensée critique soit pratiquement absente de l’enseignement ; qu’il y ait si peu d’échanges entre élus et citoyens. C’est pourquoi nous revendiquons une réforme complète de toutes les sphères éducatives du pays! Nous sommes persuadés que la seule et unique solution à l’inactivisme et au je-m’en-foutisme du peuple québécois est de repenser et de restructurer de fond en comble notre manière d’apprendre, de penser et d’agir ! Sensationnalisme, je-m’en-foutisme et négativisme nous mènent dans la mauvaise direction. Faisons enfin preuve de civisme afin de contrer un peu l’inaction !

L’ÉCOLE D’ÉTÉ DE L’INSTITUT DU NOUVEAU MONDE

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LES MANIFESTES

Réveillons nos médias, réveillons nos institutions, réveillons nos élus, réveillons-nous! Sans plus attendre, nous exigeons… que soient développés des programmes d’éducation populaire alternatifs pour tous ; que les initiatives d’éducation populaire et citoyenne disposent d’un meilleur appui financier. Pour une éducation qui prépare mieux les jeunes à une vie de citoyen engagé, nous demandons… que soit mis en place un plus grand nombre de cours visant à développer l’éthique, l’esprit critique, la responsabilité citoyenne, la créativité ainsi que l’ouverture d’esprit; qu’un plus grand nombre d’actions citoyennes concrètes soient entreprises par les enseignants et leurs élèves. Pour une information claire, nette et précise, nous revendiquons… que l’usage du sensationnalisme soit retiré des habitudes journalistiques ; qu’une plus grande place soit accordée à la parole citoyenne dans les médias ; que les médias cessent d’exercer une simplification abusive des enjeux et qu’ils s’appliquent plutôt à les vulgariser de façon efficace et positive; que de plus grands budgets soient alloués à la création artistique de toutes sortes, et que l’engagement par les arts soit encouragé et stimulé ; qu’un plus grand nombre d’espaces soient mis à la disposition des artistes émergents et indépendants afin qu’il puisse partager leurs messages avec la population. Et enfin, pour élargir la notion d’éducation, nous réclamons… que soit améliorée la communication entre les différents organismes communautaires et que leurs activités soient mieux publicisées ; que soit mis en place un plus grand nombre de projets d’éducation populaire; que soient stimulées les initiatives personnelles dans ce même domaine. Marionnettes de l’indifférence, réveillez-vous !

Les rédacteurs Ce manifeste bénéficie de l’appui des personnes suivantes qui en sont les rédacteurs. Gregory Fortin-Vidah

Vanessa Fuentes

Leci Clermont-Dion

Cathie Bordeleau

Patrick Roy

Catherine Fortin-Blanc

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Guillaume Girard

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LES MANIFESTES

MANIFESTE DES ENFANTS GÂTÉS Écœurés de jouer le rôle d’oisillons braillards et infirmes qui piaillent pour avoir - tout cuits dans le bec - les fruits des arbres que d’autres ont semés avant eux, nous sentons l’urgence d’énoncer les devoirs qui nous incombent en tant que citoyens. Nous sommes conscients : conscients de la chance dont nous avons hérité, de l’aisance matérielle dont nous jouissons, de la reconnaissance et de la protection des droits des enfants, des femmes, des travailleurs et des minorités dont nous bénéficions ; conscients que c’est l’exercice constant de notre liberté d’expression et d’action qui fait de nous des citoyens à part entière ; conscients que sans engagement vigoureux, sans nécessité absolue, sans devoirs envers les nôtres, l’humanité marche inexorablement vers l’implosion. Nous refusons de nous vautrer dans la paresse intellectuelle, de nous complaire dans l’individualisme crasse, de nous asseoir sur nos lauriers. Nous prenons en main notre avenir pour déclarer que : enfants gâtés, aimés, choyés et langés, nous avons le devoir de donner les mêmes chances à nos descendants et de respecter les combats de nos aînés ; nous avons le difficile devoir de dénoncer la violence, qu’elle soit insidieuse ou flagrante, d’en protéger les victimes et de chercher des solutions alternatives, car aucune fin ne justifie ces moyens ; nous refusons de laisser à l’État l’entière responsabilité du bien-être matériel de la population. Nous avons le devoir collectif de repenser et de bâtir des programmes concrets de réduction de la pauvreté tout en œuvrant à protéger et à améliorer les systèmes de sécurité sociale existants ; nous avons le devoir absolu, devant notre dépendance et l’utilisation compulsive, excessive et absurde que nous faisons des ressources naturelles, de lutter pour un développement intelligent en symbiose avec l’environnement ; nous avons le devoir de douter de tout type d’information, de chercher à comprendre celles qui choquent et qui dérangent et de se construire un esprit critique guidant nos actions. Reconnaissant le caractère indispensable de l’enseignement de base au sein de toute société, nous avons le devoir moral de partager, de propager et de démocratiser l’éducation fondamentale, élémentaire et populaire. Le patrimoine culturel étant un facteur d’évolution des sociétés et des individus et sa multiplicité nécessaire au dynamisme de l’ensemble des peuples, nous avons le devoir de connaître notre histoire et notre culture, de l’alimenter et de la faire rayonner. Nous avons le devoir de contrer le confort de l’indifférence pour donner corps et âme à nos idéaux par nos actes individuels et collectifs. Les enfants gâtés

Les rédacteurs Ce manifeste bénéficie de l’appui des personnes suivantes qui en sont les rédacteurs. Isabelle

Gabriel

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Marianne

Alice

Audrey

Jimmy

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LES MANIFESTES

ÉLECTROCHOC Nous sommes aptes à réfléchir et à agir sur le monde, qu’attendons-nous pour bouger ? Une bombe ? L’individualisme, la peur, la paresse : la recette de notre propre bombe. Et elle va nous sauter en pleine face. Dans… 10 secondes… Arrête de laisser tourner ton VUS en plein été. On veut plus d’énergies renouvelables, de consommation responsable, de développement durable. L’économie ne doit plus primer sur l’environnement. 9 secondes… Le monde est à notre portée, la diversité est à proximité, mais est-ce que ça t’empêche d’avoir des préjugés? Soyons tolérants, ouverts d’esprit et innovateurs. 8 secondes… Oisif, écrasé devant ta télé, tu te laisses gaver par de l’information prédigérée. Engageons-nous à mieux nous informer, à poser des questions et à critiquer. Peut-être serait-il temps de se mettre quelque chose de croquant sous la dent… 7 secondes… Une vision de société, ce n’est pas une colonne de chiffres et ça dure bien au-delà de quatre ans. La famille, la qualité de vie, l’égalité : ça ne se compte pas, mais ça compte! Sortons des vieux débats et construisons un vrai projet de société. 6 secondes… Connais-tu ton voisin? Arrêtons de nous gratter le nombril de nos deux mains et bâtissons la société de demain. Parlons-nous, écoutons-nous, tu n’es pas seul dans la foule. Sentons-nous concernés par ce qui se passe, même au loin, mais commençons donc par notre prochain. 5 secondes… Tic, tac. Tic, tac. 4 secondes… Passons de spectateur à acteur. 3 secondes…. Il ne reste que trois secondes. Veux-tu désamorcer cette bombe ? Ensemble, nous avons les outils : mettre en commun, créer de ponts entre les générations, se donner une vision à long terme, se réapproprier l’espace politique. Faire des efforts, ne plus céder à la peur. Combattre l’inertie et la désillusion. Lève-toi, on voit plus loin quand on est debout !

Les rédacteurs Ce manifeste bénéficie de l’appui des personnes suivantes qui en sont les rédacteurs. Claudia

Julie

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Jessica

Isabelle

Dominique

Jean

Marie-Joëlle

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LES MANIFESTES

AUJOURD’HUI, C’EST DEMAIN LA VEILLE! Nous, visionnaires et détracteurs de ce qui est, voulons parler et être écoutés. La sagesse n’a rien à voir avec l’âge. Nous voulons être reconnus et respectés. Nous, visionnaires et détracteurs de ce qui est, avons des accusations à faire. Vous n’avez plus le choix. Écoutez-nous! Pendant qu’on se tue à récupérer et à recycler, vous vous promenez en gros « Caddy ». Pendant qu’on se tue à se tailler une place dans votre société, vous nous écrasez sous votre bureaucratie. Pendant qu’on se tue à chercher des solutions, vous dénombrez les jours restants avant votre retraite en la comptant comme seule porte de sortie. Nous, visionnaires et détracteurs de ce qui est, avons des récriminations à vous faire. C’est qui le cave? Celui qui attend l’autobus ou celui qui l’arrose avec son VUS? Nous, visionnaires et détracteurs de ce qui est, n’en pouvons plus de supporter vos âneries télévisées. À l’heure de grande écoute, vous asservissez votre population et l’endormez sur vos airs de fausses cultures, ancrées dans les cerveaux à grands coups de masse dans le front. À l’heure où de vrais enjeux se trament, vous décrétez les conditions de travail de vos propres employés sans même être ouverts à la négociation. À l’heure où l’on parle de débat, vous préparez les questions d’avance et vous pipez les dés. C’EST QUI LE CAVE ? Nous, visionnaires et détracteurs de ce qui est, pensons par nous-mêmes. Nous croyons que, depuis notre naissance, chaque geste qui a été posé avait pour but de nous autonomiser et de nous responsabiliser. Mais chaque jour nous fréquentons une école où l’on enseigne quoi penser. Notre gouvernement décide quelle radio écouter. Mme Bombardier nous dit comment parler. C’EST QUI LE CAVE ? Nous, visionnaires et détracteurs de ce qui est, pensons que nous payons chèrement ce qui est gratuit pour certaines classes. Nous, visionnaires et détracteurs de ce qui est, pensons que la liberté d’action, c’est d’abord une question de volonté. Cessez de penser qu’hier est révolu. Cessez de vous regarder dans la glace sans rien dire. Cessez de fermer les yeux sur demain.

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LES MANIFESTES

C’EST QUI LE CAVE? Nous, visionnaires et détracteurs de ce qui est, en avons assez de vous voir jouer les autruches! Nous, visionnaires et détracteurs de ce qui est, exigeons rançon de ce qui nous est délibérément enlevé : • l’eau que l’on prend pour acquise, • l’air que l’on pense sécuritaire, • ces terres que l’on croyait protégées qui seront morcelées et rasées au profit de gens privilégiés; • notre jeunesse et nos espoirs que l’on engloutit au même rythme que la désertification dans les pays d’Afrique. C’EST QUI LE CAVE ? Nous, visionnaires et détracteurs de ce qui est, sortons de la masse silencieuse! Exprimons-nous! À bas la démocrature! Affranchissons la démocratie du pouvoir, de l’argent et de la pédagogie. Nous, visionnaires et détracteurs de ce qui est, n’en pouvons plus de vos langues de bois, de vos promesses d’ivrognes, de vos lignes de pensée et de vos amis. C’EST QUI LE CAVE ? Nous, visionnaires et détracteurs de ce qui est, arrêtons d’être les caves de l’histoire. Reprenons en main le vrai sens du mot démocratie. Soyons vigilants, soyons présents. Ensemble, mettons à feu et à sac les dogmes établis. Nous, visionnaires et détracteurs de ce qui est, cessons d’être les victimes de notre propre ignorance. Ouvrons définitivement les yeux ! Ensemble, réécrivons l’histoire à notre façon. Car aujourd’hui, c’est demain la veille !

Les rédacteurs Ce manifeste bénéficie de l’appui des personnes suivantes qui en sont les rédacteurs. Patrick Leblanc

Audrey Lefebve

Sarah Charbonneau

Samuel Pépin

Samuel Larochelle

Annie Morin

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LES MANIFESTES

DE L’ASSEMBLÉE CITOYENNE

LE VILLAGE QUI TOLÉRAIT L’INTOLÉRANCE Nous nous engagions à être intolérants. Nous tolérions le désengagement. Il était une fois, un village homogène où nos familles ressemblaient à toutes les autres. Tout était décidé d’avance. La routine était installée. Nous savions que nous allions grandir, étudier, travailler et mourir dans notre village. Puis, nous avons grandi. Le village a changé. De nouvelles personnes sont arrivées. C’était un choc. C’était difficile. Nous avons érigé des clôtures. Nous avons ignoré les nouvelles personnes et tout fait pour les oublier. Avec une clôture bien haute, nous ne voyions pas la misère de nos voisins. Tolérer les différences est intolérable. Il y a tant à faire pour bien faire fonctionner le village. Il y a tant à faire pour améliorer le village. Nous travaillons toute la journée. Que les autres s’impliquent, nous en avons assez fait. Pourquoi changer ? Pourquoi nous engager quand rien ne va changer? Nous voulons rester chacun chez nous, être tranquilles, ne pas être dérangés, avoir la paix. Après un bout de temps, les choses ne vont pas comme nous le voudrions dans le village. Il y a beaucoup de mésententes entre les gens. Hommes et femmes, jeunes et vieux, hétérosexuels et homosexuels, riches et pauvres, groupes ethniques, linguistiques, religieux et autres groupes culturels ne sont pas au diapason. Personne ne fait rien. Nous ne faisons que nous plaindre. Nous nous sentons isolés. Nous commençons à trouver nos clôtures laides. Nous nous sentons emmurés. L’ennui, la solitude, la discorde et la frustration ont eu raison de notre discrimination. Après avoir blâmé le gouvernement, la société et les autres, nous, les gens du village, nous sommes demandés ce que nous pouvions faire, concrètement, pour améliorer la situation. Nous avons ainsi enlevé nos clôtures. Nous avons commencé à parler à nos voisins. Nous avons repris contact avec eux. Nous avons compris que pour que le village fonctionne bien, il faut que chacun s’implique un peu. Finis de blâmer les autres et les structures du village : le changement commence par soi-même et aujourd’hui. Il faut que nous nous engagions. Le village a grandi et nous avons grandi avec lui. Nous nous engageons à : Être intolérant à l’égard du désengagement Être intolérant à l’égard de l’inaction Être intolérant à l’égard de la discrimination

Les rédacteurs Ce manifeste bénéficie de l’appui des personnes suivantes qui en sont les rédacteurs. Laurence Côté-Lebrun

Clara Lambàs

Stéphanie Janin Rosales Balderas

Lydia Provencher

Marie-Andrée Racine

Marie-Elaine Thibeault

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LES MANIFESTES

MANIFESTE DES SEPT DIEUX Ce monde est un monde : où chacun a sa place, son identité; où les frontières disparaissent; juste, de tolérance et sans violence; sans mensonge, ni fausse promesse; où les familles, même éclatées, sont proches; sans individualisme et inactivisme; où l’environnement se trouve en bon état; sans pauvreté; sans exclusion; sans racisme; sans guerre; sans média de masse; sans haine; sans solitude; absent de détresse; sans bruit, seulement celui des discussions; sans enfant qui souffre en silence; sans maladie; sans incompris et sans déchet. Évidemment, ce monde n’est pas exactement le nôtre. La pauvreté existe, l’environnement se dégrade, le racisme existe toujours et il semble que le seul objectif valable soit d’acquérir un maximum de pouvoir sans même savoir quoi en faire. En cette période de désillusion, il est toutefois important de garder en tête qu’on a le droit de rêver. Si une utopie est par définition inatteignable, elle permet de guider nos pas pour s’assurer qu’un réel progrès prend place. Le monde décrit plus haut n’existera peut-être jamais, mais il serait possible d’en être beaucoup plus proche que maintenant, et ce, en respectant quelques règles simples. Par le passé, les règles de bonne conduite en société ont été définies par l’Église. Maintenant que l’époque catholique est révolue, notre société semble avoir mis aux oubliettes ses valeurs fondamentales. Or, des valeurs communes existent, et il est grand temps de les mettre sur papier et en action. Il faut cesser de chercher à fuir et plutôt définir, s’approprier et diffuser les fondements qui sont à la base de notre société. NOUS PROPOSONS DONC LE DODÉCALOGUE DE L’HEPTADEUS (Les 12 commandements des sept dieux) 1

Authentique, tu seras : À tes paroles, tes actes tu conformeras, tes valeurs les plus profondes tu ne trahiras point et à personne, surtout à toi-même, tu ne mentiras.

2) L’argent tu ne diviniseras point : Avec ton prochain tu diviseras. 3) Ouvert d’esprit et prêt à discuter tu seras : même si ces idées te confrontent. 4) Tu ne t’isoleras point : Aux autres tu t’intéresseras et personne tu n’excluras. 5) Tu ne jugeras point : De tolérance tu feras preuve. 6) Tu ne haïras point : Tu écouteras et tenteras de comprendre. 7) Ta famille tu chériras : Tes aînés tu respecteras, de leur sagesse tu t’abreuveras; sur les plus jeunes tu veilleras et tous tu aimeras. 8) Avec ton prochain tu coopéreras : Lorsqu’il sera dans le besoin, tu l’aideras; lorsqu’un défi surviendra, en main tu te prendras. 9) Tu ne pollueras point : De ta terre tu prendras soin, tu réduiras, réutiliseras et recycleras autant que faire se peut. 10) La consommation responsable tu pratiqueras : Les produits locaux tu achèteras, de la provenance de tes produits tu t’informeras. 11) Citoyen responsable tu seras : Bien informé, tu voteras; tes impôts tu paieras et ta contribution citoyenne, dans la joie et l’allégresse tu accompliras. 12) À ton pays tu ne te limiteras point : Les frontières tu considéreras comme possibilités d’échange. Tout est question de foi.

Les rédacteurs Ce manifeste bénéficie de l’appui des personnes suivantes qui en sont les rédacteurs. Véronique Bastien

François-Michel Hastir

Félix St-Denis

Simon Bédard Goulet

Mélanie Jolin

Alexis Girard-Aubertin

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Geneviève Bois

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LES MANIFESTES

UN GROUPE COMMENCE PAR UNE PERSONNE «Vivre est la chose la plus rare au monde; la plupart des gens se contentent d’exister. » - Oscar Wilde À force d’inertie, nous sombrons dans l’inaction. Aveuglés par le reflet de notre ignorance. De là provient notre peur; l’inconnu nous effraie. Pour retrouver notre confort, nous délaissons nos responsabilités. Nous nous enlisons. Immobiles, l’action individuelle nous paraît maintenant inutile. Mais avons-nous oublié qu’un groupe, ça commence par une personne! Alors, pourquoi renoncer? Mes idées en valent la peine. NOS idées en valent la peine! Et si je m’informais? Si je me faisais assez confiance pour agir. Éducation, conviction, prise de position : ACTION. Je m’engage à vivre.

Les rédacteurs Ce manifeste bénéficie de l’appui des personnes suivantes qui en sont les rédacteurs. Julien Delangie

Élise Letarte-Lavoie

Mariette Dumas

Olivier Roy-Baillargeon

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Philippe Gagné

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LES MANIFESTES

UN MANIFESTE POUR CEUX QUI TRÉBUCHENT, MAIS… Un manifeste pour ceux qui trébuchent, mais qui se relèvent, se secouent, rattachent leurs souliers et repartent. J’suis J’suis J’suis J’suis J’suis J’suis J’suis J’suis J’suis J’suis J’suis

tanné tanné tanné tanné tanné tanné tanné tanné tanné tanné tanné

d’être gêné de m’affirmer. de penser qu’on peut rien changer. de l’indifférence généralisée. d’être prisonnier des idées du passé. de l’aluminium, je préfère le carbone, c’est plus léger. de mettre la faute sur les autres. d’attendre la souveraineté pour bâtir mon avenir. d’attendre après mon gouvernement. d’être pauvre, d’être endetté et de manger du spaghetti en « can ». de me sentir coupable d’avoir du succès. d’être tanné!

Je m’engage à prendre ces constats, non pas comme des fardeaux, mais comme des projets. Nous, les jeunes Québécois, nous allons nous lever, nous allons nous unir et nous affirmer. Nous sommes les héritiers d’un Québec moderne, d’un Québec qui s’est collectivement pris en main. Nous sommes créatifs, nous sommes instruits, nous sommes dynamiques et nous allons prendre notre place dans le monde d’aujourd’hui. Pour nous, il est impératif d’éviter le statu quo, sans pour autant laisser tomber les valeurs de solidarité qui nous ont permis de sortir le Québec de la Grande Noirceur. Je suis un Québec qui se souvient, qui fait face à de nouveaux défis et qui ose bâtir son avenir. Humain d’identité québécoise, je m’aime parce que je suis ce que je suis. Je suis un Québécois. J’ouvre mon esprit aux valeurs humanitaires, environnementales et spirituelles. Ces mots de la langue québécoise sont la source même de l’expression de mon ouverture d’esprit. Mon identité québécoise est forgée sur la Terre des quatre saisons où l’eau liquide devient glacée et parfois même sucrée. Ma peau est tatouée de l’histoire du monde. J’accepte l’amour des femmes, des hommes. J’ai des racines profondes et solides. J’ai des rêves de voyage et, sur les chemins du monde, je sème mon accent et ma couleur. Je sais rire de moi et surtout des autres. Et j’ai des rêves… des rêves de liberté, celui de la parole, de chuchoter et de crier. J’ai tous les mots en moi. Je veux simplement créer l’espace pour les dire. Ce rêve, je veux le construire aujourd’hui et pour aujourd’hui. Je serai responsable de mes défaites, de mes succès, de mon inaction et de mon audace. À la victimisation, j’opposerai la responsabilité. La responsabilité de ce que je suis aujourd’hui, de ce que je serai demain. Portons fièrement ce drapeau bleu et blanc sur lequel quatre fleurs de lys ont été semées. Le temps est venu pour elles d’éclore. Honorons notre liberté d’expression, notre ouverture d’esprit et nos avancements sociaux. Hurlons aux injustices et crions notre révolte en portant nos convictions. Identifions-nous avec fierté à ce peuple qui fait toute la différence. Peuple québécois, réveille-toi et prends conscience des inégalités qui t’entourent et qui ne vont que s’accroître. Et après, refuse-toi ces mêmes inégalités et mobilise-toi pour les enrayer. Je veux qu’ensemble, on rêve. Je veux qu’ensemble, on se bâtisse une utopie, un projet, quelque chose de plus grand. Je suis tanné, on se lève. Pour toi, pour moi, pour le simple plaisir de se sentir dans l’euphorie d’être avec nous.

Les rédacteurs Ce manifeste bénéficie de l’appui des personnes suivantes qui en sont les rédacteurs. Pascale Gendron Daigneault

Marine Séries

Krystelle Larouche

Fernando David Touchette

Louise Jade Boutin

Guillaume Charbonneau

Mathieu Ouelette

Édith Beauchemin

Simon Roy

Audrey Guy

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APPEL AUX JEUNES DU MONDE Nous, jeunes Citoyens du monde réunis à Montréal dans le cadre de l’École d’été de l’INM, appelons les jeunes à entendre nos inquiétudes sur l’état du monde actuel. Constatant que l’équilibre mondial est troublé par des manifestations d’individualisme et de cupidité, soutenues par une scène internationale passive, incapable de repenser de nouvelles règles du jeu équitables; Devant l’absurde raisonnement des grandes forces dans la gestion des conflits, le monde s’enfonce dans un nouvel ordre de barbarie, d’injustice et d’atteinte grave aux droits fondamentaux universellement reconnus; Dans le but de stopper l’hémorragie qui mènera à la mort subite de notre conscience collective et à la disparition de notre pouvoir d’agir et de réagir, nous revendiquons une prise de position décisive face à toutes ces aliénations et atteintes, afin de convertir tous nos points faibles en engagement citoyen, total et raisonné. Gardons l’espoir que nous pouvons faire une différence en s’engageant le plus possible. Notre potentiel est incomparable et sera gaspillé si on ne l’utilise pas pour défendre nos principes fondamentaux. Pour toutes ces raisons, nous appelons les jeunes à: Regarder autour d’eux pour découvrir la réalité des gens d’ici et d’ailleurs ; Analyser objectivement le monde tel qu’il nous est présenté ; Questionner nos actions locales et leurs impacts globaux ; Valoriser la tolérance, l’ouverture et le respect des différences pour faire tomber les barrières ; Combattre l’indifférence par l’engagement et l’éducation ; Mobiliser toutes nos forces pour sauvegarder la richesse naturelle et protéger l’environnement afin d’assurer un avenir meilleur ; Cesser de considérer la planète comme son dû, mais la chérir tel un héritage pour les enfants qui naîtront ; Réclamer un ordre économique juste et équitable, dans le but d’éradiquer l’exploitation ; Utiliser avec sagesse et responsabilité les nouvelles technologies de tous les secteurs ; S’unir aux générations précédentes pour profiter de leur expérience et ne pas reproduire les erreurs du passé ; Défendre ses valeurs et ses idées avec obstinations et enthousiasme ; Crier et chanter son espoir, ses rêves et sa volonté pour s’allier les individus, les groupes et les nations et que le changement devienne la seule issue possible ; Agissons, seuls et ensemble, pour qu’une nouvelle vie commence maintenant !

Les rédacteurs Ce manifeste bénéficie de l’appui des personnes suivantes qui en sont les rédacteurs. Honorine Samson

Sepideh Sabati

Ahmed El Mehdi Mezouari

Myriam Guénette

Claudine Lalonde

Pierre-Michel Vallée

Marie-Claude Perron

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ESSAI DE GYMNASTIQUE SOCIALE : LES GRANDS ÉCARTS Les différences naturelles qui existent entre les individus créent une dynamique, une diversité dans notre société. Par contre, nous vivons dans un monde de différences artificielles, des écarts créés par la société : Nous dénonçons le fait que le savoir soit à la botte du marché. Nous dénonçons le fait que l’accessibilité à l’éducation soit basée en grande partie sur la richesse et non sur le talent et l’intérêt. Nous dénonçons le fait que la reconnaissance sociale soit basée sur le niveau d’éducation. Nous dénonçons l’accent mis sur la formation spécialisée. Nous dénonçons l’existence de classes sociales créées par un écart important de rémunération. Nous dénonçons le fait que, malgré la richesse de la société, certaines personnes se retrouvent sans revenus. Nous dénonçons le fait que rester à la maison pour éduquer ses enfants ne soit pas socialement considéré comme un travail, et donc digne d’une rémunération. Nous pensons que le choix d’une profession est une décision importante dans la vie et que ce choix devrait être dicté par l’individu plutôt que par son milieu ou d’autres pressions. Nous dénonçons le fait que la rémunération soit un des critères importants du choix d’une profession. Nous dénonçons le fait que dans le choix des projets de société, l’analyse économique supplante l’analyse écologique, alors que la première sert le profit immédiat et la dernière, la survie à long terme de l’humanité. Nous constatons le fait que les mesures environnementales contemporaines sont négatives, car recycler, réduire et réutiliser vise à diminuer notre impact écologique. Nous dénonçons le fait qu’il y a encore des iniquités et des inégalités entre les hommes et les femmes. En s’inspirant d’autres modèles scolaires, nous proposons que le savoir devienne un bien universel. Nous proposons la gratuité scolaire pour tous les niveaux scolaires. Nous proposons que l’enseignement soit de qualité à tous les niveaux. Nous proposons qu’un accent nouveau soit mis sur la formation générale. Nous proposons l’instauration d’un plafond salarial qui vise à éliminer les classes sociales. Nous proposons l’instauration d’un revenu minimum garanti. Nous proposons la révision du système de taxation et d’imposition pour le rendre plus progressif et, ainsi, en faire un meilleur outil de répartition des richesses. Nous proposons que le fait d’élever une famille soit reconnu comme un travail à part entière, et donc rémunéré. Nous proposons que les mesures négatives soient maintenues et amplifiées (les trois « R »), simultanément à des mesures positives (par exemple, reboisement, politique nationale de l’arbre, campagne de sensibilisation accrue auprès de la population en général, etc.) dans le but d’équilibrer notre déficit écologique. Nous proposons que le ministère de l’Environnement soit au-dessus des autres ministères du gouvernement du Québec et que ceux-ci soient responsables de leurs agissements devant lui. Ainsi, le travail en silo ne devrait plus avoir lieu en ce qui concerne l ’environnement. Nous proposons qu’une analyse féministe et environnementale soit partie intégrante de chacun des projets qui émane de la société.

Les rédacteurs Ce manifeste bénéficie de l’appui des personnes suivantes qui en sont les rédacteurs. Pierre-Luc Gauthier

Martine Cuillerier

Étienne Bergeron

Caroline Gingras

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Marianita Hamel

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LES MANIFESTES

PENSONS À L'AVENIR Nous, responsables de l'avenir, revendiquons notre droit à l'expression et à l'écoute. Nous exigeons de prendre part aux débats, car nous représentons la relève de la planète. Nous nous insurgeons contre certains politiciens qui bernent les citoyens par de fausses promesses de protection de notre bien commun. Rappelons-nous d'une promesse électorale visant à élargir les aires protégées du Québec à 8 %, alors que seulement 3,4 % du territoire est actuellement protégé. Par leur inaction, les politiciens sont complices de la dilapidation d'une importante richesse naturelle. Nous déplorons les mensonges de ces représentants, qui, malgré leur élection par les citoyens du Québec, n'honorent pas leurs engagements. Cependant, nous ne saurions cautionner le cynisme systématique envers la politique. Au contraire, nous devons nous y investir afin de participer aux débats qui nous tiennent à cœur, afin d'influencer positivement les moeurs politiques. Nous, responsables de l'avenir, revendiquons notre droit à la juste information. La rage nous envahit lorsque nous sommes influencés, manipulés par les médias. Le manque d'information nous maintient dans l'inconscience du mal que nous infligeons à notre planète, à notre environnement. Bien renseignés sur l'état des écosystèmes, peut-être choisirions-nous de nous moucher avec du tissu afin de sauver notre forêt surexploitée. Si seulement ceux qui possèdent l'information pouvaient nous conscientiser en la criant aux quatre vents sans peur de réprimande des partisans du néolibéralisme ! Au diable le protocole de Kyoto, ce n'est pas lucratif pour les multinationales pétrolières! Pourquoi acheter des voitures hybrides si elles ne sont pas économiquement rentables ? Construisons des ponts, de manière à pouvoir utiliser nos VUS. Oublions les étoiles au-dessus des grandes villes, contemplons plutôt le smog! Continuons d'acheter de l'eau embouteillée, c'est tellement « in » ! Cultivons des OGM et construisons des méga porcheries, c'est tellement plus rentable. Vendons nos parcs, nos montagnes et nos rivières, après tout, ça ne rapporte rien ! Et surtout, soyons individualistes, parce que l'union fait la force n'est qu'un slogan syndicaliste! Nous, responsables de l'avenir, voulons que les générations futures puissent bénéficier d'un environnement pur et sain. Nous revendiquons donc la valorisation de l'efficacité énergétique, la taxation plus sévère des entreprises polluantes, le développement de nouvelles énergies renouvelables, l'innovation en matière de transport en commun, la valorisation des moyens de transport alternatifs, comme la bicyclette et la marche. Mais, pour parvenir à ces fins, il nous faut des moyens, tous nos moyens ; il nous faut un État québécois. Où est passée l'honnêteté, où est passée la responsabilité. Où se dirige l'humanité ?

Les rédacteurs Ce manifeste bénéficie de l’appui des personnes suivantes qui en sont les rédacteurs. Olivier Gendreau

Annie-Claude Lachance

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Daniela Levasseur Urgilés

Meher Terjanian

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LES PROJETS SPÉCIAUX DE MANIFESTES ET LES PROJETS MÉDIAS Un manifeste peut prendre plusieurs formes. Des participants de l'École d'été de l'INM ont choisi de réaliser des Projets spéciaux de manifestes par le biais de leur plume de journaliste, de leur lentille de caméra, de leur micro d'animateur radio, par l'objectif de leur appareil photo ou par la création d'une pièce de théâtre. D'autres, ont plutôt choisit d'en apprendre davantage sur les rouages de différents médias en assurant la couverture journalistique, radiophonique et photographique de l'École d'été par le biais des Projets médias Tous les manifestes issus des projets spéciaux se trouvent sur le site Internet de l'Institut du nouveau Monde. www.inm.qc.ca

PROJETS SPÉCIAUX DE MANIFESTES citoyenne de l'ONF, les participants ont exploré le thème du sentiment d'humanité à travers l'utilisation croissante des technologies à l'ère informatique.

Projet manifeste photo Collectif créatif

Avec humour, le projet d'animation théâtrale montre combien l'agir ensemble est difficile mais nécessaire. Du covoiturage à la démocratisation des échanges en passant par les défis de l'écoute contructive de l'autre, les participants de ce projet insistent sur l'importance de la solidarité citoyenne comme véritable voie de changement social.

Projet animation théâtrale Équipe Mise au Jeu Les participants de ce projet ont réalisé, avec le soutien de l'Équipe Mise au Jeu, une animation théâtrale portant principalement sur les défis que représente la construction d'une solidarité citoyenne porteuse de changement. Abordant tant l'environnement que la politique, la pièce s'attache à souligner avec humour l'importance de l'action individuelle et collective dans la construction d'une société durable.

Projet manifeste vidéo

nologie est-elle à notre service ou nous emprisonne-t-elle ? Ayant bénéficié d'une formation sur l'art du vidéo par Parole

Le projet manifeste photo, réalisé avec l'aide de l’expert en créativité Bruno Poirier, a permis à des participants de prendre des centaines de photographies. Tablant sur une approche humaine du thème de l'environnement, le diaporama des participants présente des images dénonçant le paradoxe des actions humaines sur l'environnement. Insistant sur l'espoir d'un changement, le diaporama nourrit une réflexion que seules des images peuvent rendre aussi frappante.

Jetant un regard à la fois critique et indulgeant sur les actions humaines, le manifeste se propose d'inspirer le changement par une savante alternance d'images illustrant le cul de sac de nos comportements actuels et l'espoir apporté par ceux qui travaillent à changer le monde une action et une parcelle de terre à la fois.

Parole citoyenne (ONF) Le manifeste vidéo intitulé Connexions produit par les participants de ce projet cherche à répondre à la question : la tech-

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LES PROJETS SPÉCIAUX DE MANIFESTES ET LES PROJETS MÉDIAS

Une équipe de plus de 15 journalistes en herbe ont travaillé à la rédaction d'un quotidien distribué tous les jours de l'École d'été

Le Quotidien de l'École d'été contenant des articles sur les activités et les thèmes de l'événements n'a pas manqué d'alimenter les discussions du midi.

Projet manifeste radio CHOQ.FM Dans le cadre du projet manifeste radio, réalisé en collaboration avec la radio CHOQ.FM et à son équipe, des participants ont créé un manifeste radio sur les grands défis du Québec des prochaines années. Se projetant dans l'avenir, les participants ont imaginé un bulletin de nouvelles de l'année 2020 à l'antenne de Radio-Québec. Le bulletin du futur, une manière originale d'illustrer la faisabilité de projets d'avenir, témoigne des préoccupations des jeunes au moyen de reportages des plus nourris.

PROJETS MÉDIAS Projet journalisme Le Quotidien de l’École d’été Dans le cadre du projet journalisme écrit, et grâce à l’engagement des responsables du projet, Pascale Sévigny et Guillaume Olivier Hanigan (au centre), photographe pigiste (La voix du succès et L'actualité) a généreusement partagé son savoir avec les participants du projet de photo-journalisme.

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LES PROJETS SPÉCIAUX DE MANIFESTES ET LES PROJETS MÉDIAS diaporama rétrospectif de l'École d'été à partir des 100 meilleurs clichés. Un diaporama rétrospectif de l’événement a été créé avec les 100 meilleures photos.

Projet radio communautaire CIBL Radio-Montréal

L'École d'été accueillant plus de 100 conférenciers, les participants des projets radio ont eu la chance d'avoir un contact privilégié avec les personnalités qu'ils souhaitaient interrroger.

Denault, les participants de l’École d’été ont reçu un exemplaire du Quotidien de l’École d’été les vendredi 18, samedi 19 et dimanche 20 août. Une quinzaine de participants ont rédigé plus de cinquante articles, dont des entrevues, des reportages sur l’École d’été, des articles sur différentes formes de manifestes et d’engagement. Grâce à eux, les participants de l’École d’été ont pu prendre connaissance du con-

Une participante présente son reportage quotidien dans le cadre du « 4 à 6 » diffusé sur les ondes de CIBL pendant l'École d'été.

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Le projet radio communautaire, réalisé en collaboration avec CIBL Radio-Montréal, a permis à des participants de découvrir le métier de reporter radio. Chaque jour, dans le cadre de l’émission « Le 4 à 6 », les journalistes en herbe ont présenté leurs reportages sur différentes activités de l’École d’été. Un grand reportage sur le processus de création de manifestes a également été réalisé. À ne pas manquer !

tenu de certaines activités auxquelles ils n’ont pu assister.

Projet radio institutionnelle Projet photo-journalisme Le Quotidien de l’École d’été Dans le cadre du projet photo-journalisme, Olivier Hanigan, photographe réputé et socialement engagé, a formé des jeunes au photojournalisme. Ensemble, ils ont créé un

Radio-Canada Le projet radio institutionnelle, réalisé grâce avec l'aide de la radio de RadioCanada et de la journaliste Chantal Francœur de Radio-Canada, a permis à huit participants de réaliser des reportages radio exeptionnels sur l’École d’été.

Joseph facal, professeur aux HEC et signataire du manifeste Pour un Québec lucide est ici interrogé par un participant du projet de radio institutionnelle.

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UNE ACTIVITÉ DE L’INSTITUT DU NOUVEAU MONDE

DES CITOYENS D E S

I D É E S

DES PROJETS

L’Institut du Nouveau Monde est un organisme indépendant, non partisan, voué au renouvellement des idées et à l’animation du débat public au Québec. Il veut inspirer l’émergence d’idées nouvelles et contribuer à la recherche de solutions novatrices aux problèmes du Québec contemporain. L’Institut du Nouveau Monde travaille dans une perspective de justice sociale, dans le respect des valeurs démocratiques, et dans un esprit d’ouverture et d’innovation. L’INM publie L’Annuaire du Québec, aux Éditions Fides. Il organise des Rendez-vous stratégiques pour identifier les orientations du Québec de demain (le premier a porté sur la santé, le second sur l’économie et le prochain portera sur la culture). Il compte dix cercles régionaux dans autant de régions du Québec. Il veut mettre à profit les nouvelles technologies de l’information, notamment un site Internet, pour favoriser la délibération publique et rejoindre les citoyens de toutes les régions du Québec. 209, rue Ste-Catherine Est, Bureau V-3110, C. P. 8888, succursale Centre-ville, Montréal (Québec) H3C 3P8 T 514.934.5999

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