Volume 59 – Juin 2014
Numéro Spécial
Perspectives globales sur le diabète
BRIDGES: de la tour d'ivoire à la vie réelle
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47 Fédération internationale du diabète Promouvoir la qualité des soins, la prévention et la guérison du diabète à travers le monde Diabetes Voice est publié trimestriellement et est également disponible en ligne à www.diabetesvoice.org
Toute correspondance doit être adressée au responsable de la rédaction : Fédération internationale du diabète, Chaussée de La Hulpe 166, 1170 Bruxelles – Belgique Tel : +32-2-5431626 – Fax : +32-2-5385114
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Rédacteur en chef : Rhys Williams éditeur invité : Linda Siminerio Responsable de la rédaction : Olivier Jacqmain, diabetesvoice@idf.org Rédactrice : Elizabeth Snouffer Assistante de rédaction : Agnese Abolina Comité de consultation : Pablo Aschner (Colombie), Ruth Colagiuri (Australie), Maha Taysir Barakat (Emirats Arabes Unis), Viswanathan Mohan (Inde), João Valente Nabais (Portugal), Kaushik Ramaiya (Tanzanie), Carolyn Robertson (USA). Mise en page et impression : Ex Nihilo, Belgique, www.exnihilo.be
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ISSN: 1437-4064 Photo de couverture :© William Vazquez La production de ce Numéro Spécial a été possible grâce au soutien de BRIDGES. BRIDGES est un programme de la Fédération internationale du diabète financé par une bourse éducative accordée par Lilly Diabetes.
sommaire
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40 Point de vue Nouvelles en bref
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La FID et BRIDGES aux quatre coins du monde pour lutter contre le diabète
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BRIDGES en un coup d'oeil
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P R é VE N TIO N Les écoles ouvrent leurs portes à des leçons de style de vie en Tunisie
Ruth McManus, Lois Donovan, David Miller, Isabelle Giroux, Michelle Mottola, Trisha Joy, Charlotte McDonald et Patricia Rosas-Arellano
L'intervention sur le style de vie facilite la lutte contre le diabète Asma Ahmed et Qing Qiao
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Encourager une autogestion plus efficace du diabète grâce aux SMS 32
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L'éducation pour changer le cours du diabète dans les Caraïbes
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Un coaching en santé pour une plus grande estime de soi et des sourires sains
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Heloisa de Carvalho Torres, Ilka Afonso Reis et Mariana Almeida Maia
Ayse Basak Cinar et Lone Schou
L'éducation pour faciliter la prise de décisions en matière de contrôle et d'alimentation saine et abordable 52 Bettina Tahsin
Tout ce que vous devez savoir sur le diabète gestationnel
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Une intervention de soutien par les pairs peut-elle améliorer les résultats du diabète de type 2 ?
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Liste des projets soutenus pa r l e p r o g r a m m e BRIDGES d e l a FID
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Valerie Holmes et Claire Draffin
P r at i q u e c l i n i q u e Josefien van Olmen, Grace Marie Ku, Maurits van Pelt, Christian Darras et Guy Kegels
Des ateliers professionnels pour combler les lacunes de l'autogestion du diabète
Errol Morrison, Shelly McFarlane, Cliff Riley et Novie Younger-Coleman
Jihene Maatoug, Nawel Zammit, Firas Chouikha, Sana Bhiri, Aymen Salem, Nathalie Farpour-Lambert et Hassen Ghanem
Réduire le risque de diabète après le diabète gestationnel
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Ming-xia Yuan et Shen-yuan Yuan
AUTOGESTION ET éDUCATION
IDF BRIDGES Ronan L’Hévéder
Des efforts intégrés en tant qu'élément clé pour des soins du diabète optima en Chine
Tim Johansson, Sophie Keller, Henrike Winkler, Raimund Weitgasser et Andreas Sönnichsen
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Point de vue
Unis autour d'une même vision pour sauver la vue La rétinopathie diabétique (RD) deviendra la principale cause de cécité dans le monde au cours des 20 prochaines années. D'après les estimations, d'ici 2035, 177 millions de personnes, soit la moitié des personnes atteintes de diabète, seront à risque de développer la RD. Des statistiques inquiétantes telles que celles-ci sont régulièrement publiées. Combien de fois n'avons-nous pas entendu parler du lien terrible et souvent tragique qui existe entre le diabète et la cécité ? Les messages sont choquants, mais on oublie souvent la réalité. À l'instar d'autres complications du diabète difficilement détectables, la RD n'est pas toujours facile à identifier et, lorsqu'elle l'est, il est parfois trop tard. N'est-il pas étrange qu'une vision trouble soit souvent la première étape avant le diagnostic du diabète chez un individu ? Lorsque la personne se décide enfin à consulter un médecin, ce problème de vision trouble se traduit par un double diagnostic : diabète et maladie oculaire. De telles situations montrent qu'une personne peut vivre très longtemps avec un diabète non diagnostiqué
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(souvent plus de dix ans), sans avoir conscience de son état. Cela confirme également la nécessité d'une plus grande sensibilisation au diabète et à la RD à travers le monde. Le fardeau mondial du diabète et de la RD attire également notre attention sur un autre problème majeur. Les conclusions de l'enquête mondiale Time2DoMore à paraître prochainement soulignent « l'inertie clinique » qui règne parmi les personnes atteintes de diabète de type 2 et les médecins qui les soignent. Selon cette enquête, 42 % des personnes atteintes de diabète de type 2 n'atteignent pas les objectifs en matière de glycémie avec, à la clé, un risque élevé de complications, dont la cécité. Le Dr David Strain, président du comité de direction de Time2DoMore, explique : « Au moment du diagnostic, les gens perçoivent le diabète comme une "condition bénigne". D'après les données recueillies, la majorité des personnes atteintes de diabète considèrent les complications comme un événement susceptible de se produire dans le futur, et non comme un problème dont elles doivent se préoccuper dès les premières années. »
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Point de vue
Un des objectifs clés vers lesquels tend la Fédération internationale du diabète (FID) est de renforcer l'engagement entre prestataires de soins et personnes atteintes de diabète. Mais ce n'est pas tout. Une collaboration plus étroite est requise au niveau local, national et mondial entre les décideurs, les prestataires de services, le secteur privé et les communautés pour réduire l'impact de la RD.
■P romouvoir des investissements dans des technologies
Telle est la raison qui a conduit la Fred Hollows Foundation et la FID à conclure un partenariat de dix ans fin 2013. Cette alliance entre la FID et la fondation est l'initiative la plus importante jamais prise par la direction de la FID afin de « sauver la vue » de millions de personnes atteintes de diabète.
Pour terminer, je voudrais préciser que ce deuxième numéro de Diabetes Voice de 2014 est consacré au programme BRIDGES de la FID. En guise de petit pas en avant et pour responsabiliser l'ensemble des personnes atteintes de diabète et de maladies oculaires, ce numéro a été spécialement formaté pour les personnes souffrant d'une déficience visuelle. La FID maintiendra ce cap pour toutes ses publications futures. La différence peut paraître mineure, mais ce nouveau format prend tout son sens pour les personnes souffrant de diabète et de problèmes de vision.
La Fred Hollows Foundation est active en Asie, en Afrique et dans le Pacifique, ainsi qu'auprès de communautés indigènes d'Australie. Une des caractéristiques de l'approche de la fondation consiste à travailler en étroite collaboration avec des partenaires tels que la FID sur des programmes ayant trait à la cécité et à la prévention, en particulier dans des régions pauvres et isolées. Notre partenariat sera l'occasion de sensibiliser le monde aux maladies oculaires en tant que priorité sanitaire. Brian Doolan, PDG de la Fred Hollows Foundation, est convaincu que les efforts combinés de la FID et de la Fondation renforceront la capacité à induire un changement. La sensibilisation, le développement de la main-d'œuvre, la recherche, les programmes et le développement de technologies, de même que l'éducation et la sensibilisation des communautés seront au cœur de ce partenariat mondial. Au cours des dix prochaines années, la FID et la Fred Hollows Foundation poursuivront les objectifs suivants : ■ I ntégrer la RD en tant que priorité sanitaire et réclamer des ressources accrues, des recherches et des directives mondiales pour la prévention et les soins de la RD. ■ Travailler sur et développer des programmes de soins du diabète et des yeux dans une série de pays en développement.
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innovantes et rentables de dépistage et de traitement de la RD afin de renforcer les capacités et d'étendre la portée des programmes et services. ■C ontribuer à la formation d'une main-d'œuvre qualifiée à même de prodiguer des soins de qualité par rapport à tous les aspects du dépistage, du traitement et de la gestion de la condition.
J'espère que vous vous joindrez à nous afin de défendre le droit de toutes les personnes atteintes de diabète à regarder vers l'avenir.
Michael Hirst, Président de la Fédération internationale du diabète.
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Point de vue
Jeter des ponts pour la prévention et du traitement du diabète avec BRIDGES Depuis 50 ans, j'ai eu l'occasion d'observer les progrès dans le domaine du diabète. Si l'on jette un regard en arrière et sur l'avenir, force est de constater que ce processus laisse entrevoir des promesses. Je me revois dans les années 1960 regarder mon père se battre avec les traitements et outils rudimentaires alors à la disposition des personnes atteintes de diabète. Il devait se soumettre à un régime strict, à des tests d'urine et à des injections d'insuline au moyen d'une seringue en verre munie d'une longue aiguille. Il n'existait aucun test de surveillance. Toutes ses décisions en matière de soins reposaient sur des conjectures. Et malgré tous ses efforts, son diabète s'est soldé par une série de complications et une fin tragique. Les années ont passé pour la communauté du diabète sans qu'il y ait beaucoup de progrès. Il a fallu attendre les années 1970 pour voir apparaître de nouveaux médicaments, des produits à base d'insuline et des outils d'administration plus performants, qui allaient offrir un certain soulagement à la communauté du diabète. Pourtant, les personnes atteintes de diabète ne disposaient toujours d'aucun moyen pour déterminer les hauts et les bas de leur glycémie. Elles continuaient
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donc à souffrir de complications graves dues à leur condition. Des méthodes de surveillance de la glycémie sont finalement apparues dans les années 1980. Des outils de test de la glycémie et de l'hémoglobine HbA1c ont fourni les informations nécessaires aux personnes atteintes de diabète et aux prestataires de soins. La communauté du diabète a pu pousser un nouveau soupir de soulagement. La surveillance de la glycémie permettrait d'éviter les complications. Dans les années 1980 et 1990, la disponibilité d'outils de surveillance a permis aux scientifiques et aux gouvernements du monde entier d'enfin investir du temps et de l'argent pour apporter des réponses à une série de questions en suspens. Le contrôle de la glycémie prévient-il réellement les complications du diabète ? Pouvons-nous empêcher le développement du diabète chez les personnes à risque ? Des études majeures nous ont appris que le contrôle de la glycémie permettait de prévenir les complications chez les personnes atteintes de diabète de type 1. De même, le contrôle de la pression artérielle et de la glycémie est très important pour les personnes atteintes de diabète de type 2. Enfin, pour
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Point de vue
les personnes à risque, plusieurs études de grande envergure ont montré que des interventions sur le style de vie contribuaient à réduire le risque de développer le diabète. La communauté du diabète a poussé un nouveau soupir de soulagement, avant de prendre conscience que ces conclusions scientifiques essentielles sommeillaient depuis quelques temps sur les étagères des universités. Et au grand soulagement de tous, les chercheurs, les décideurs du secteur de la santé et les agences de financement ont pris conscience qu'il y avait encore beaucoup à faire dans le domaine du diabète. Des ponts ont été jetés pour transposer ces conclusions fondamentales de la recherche dans les communautés au sein desquelles vivent des personnes atteintes de diabète ou à risque. Vous découvrirez dans ce numéro de Diabetes Voice un aperçu de l'univers de la recherche translationnelle. BRIDGES (Bringing Research In Diabetes to Global Environments and Systems) est un programme de la Fédération internationale du diabète (FID), soutenu par une bourse éducative de Lilly Diabetes, dédié à des projets de recherche translationnelle. Il transpose les enseignements tirés de la recherche au sein des communautés. Vous découvrirez dans ce numéro quelques projets sur lesquels travaillent actuellement des chercheurs du monde entier dans leur combat pour prévenir et soigner le diabète. En Tunisie, une intervention sur le style de vie est actuellement testée auprès d'élèves. Au Pakistan, des chefs de projets travaillent en partenariat avec des experts en prévention finlandais en vue de transposer le programme efficace de prévention du diabète de la Finlande dans le cadre d'une intervention sur le style de vie adaptée au contexte culturel visant à prévenir le diabète de type 2 au Pakistan. Des modèles de soins, une éducation et des programmes basés sur les pairs sont développés et testés en Autriche, au Brésil, dans les Caraïbes, en Chine et au Danemark
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dans le but d'offrir des soins et une éducation de meilleure qualité aux populations de ces pays. D'autres projets s'appuient sur la technologie. Ainsi, un système d'autogestion par téléphone mobile est utilisé pour aider les personnes atteintes de diabète en République démocratique du Congo, au Cambodge et aux Philippines. Un DVD dédié au diabète gestationnel est en cours de test auprès de mères enceintes au Royaume-Uni. De nombreux efforts ont été consacrés au test de stratégies de prévention et de traitement du diabète. Nous devons collaborer, apprendre les uns des autres, adapter les résultats à nos propres communautés et nous appuyer sur les approches testées. Au terme de la lecture de ce numéro dédié à la recherche translationnelle BRIDGES, j'espère que vous conviendrez que tout cela laisse entrevoir la promesse de pouvoir aider les personnes affectées par le diabète à l'avenir. Pour terminer, je tiens à remercier Lilly Diabetes pour son soutien continu. Je voudrais également remercier les membres des comités exécutif et de révision de BRIDGES et du bureau exécutif de la FID pour leur dévouement et leur travail acharné en vue de faire de ce programme un succès.
Linda Siminerio est professeur de médecine au sein de l'Institut du diabète de l'Université de Pittsburgh, à Pittsburgh, aux États-Unis. Elle est présidente du comité exécutif de Bridges (2009-2014) et rédactrice invitée de ce numéro spécial de Diabetes Voice consacré à BRIDGES.
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Cette jeune fille de Dushanbe, au Tadjikistan, bénéficie d’un soutien de Life for a Child
aucun enfant ne devrait mourir du diabète Le programme Life for a Child de la Fédération internationale du diabète soutient actuellement plus de 12,000 enfants atteints de diabète dans 45 pays.
BEAUCOUP D’AUTRES ENFANTS ATTEINTS DE DIABÈTE SONT DANS LE BESOIN, VOUS POUVEZ SAUVER DES VIES! www.lifeforachild.org
Nouvelles en bref
Une nouvelle initiative de la JMD invite les gens à se parer de « bleu pour le petit déjeuner » La campagne de la Journée mondiale du diabète (JMD) 2014 marque la première des trois années (2014-16) dédiées à une vie saine. L'impact d'une alimentation saine sur la prévention du diabète de type 2, ainsi que la mise en place d'une autogestion efficace seront au cœur des activités et des supports de la JMD. Les principaux messages de la campagne sensibiliseront la population au fait qu'il peut être facile de poser des choix sains en matière d'alimentation. Des conseils sur les différentes mesures que peuvent prendre les gens en vue de prendre des décisions informées concernant leur alimentation seront également prodigués. Une attention particulière sera accordée à l'importance de commencer la journée par un petit déjeuner sain, au travers du thème suivant :
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« L'adoption d'une alimentation saine débute dès le petit déjeuner » La Journée mondiale du diabète 2014 propose une nouvelle initiative : « En bleu pour le petit déjeuner ». L'initiative encourage les communautés du diabète et mondiale plus large à se réunir pour organiser un petit déjeuner sain dans leur ville ou quartier le 14 novembre 2014. Tous les petits déjeuners seront recensés et présentés sur une plate-forme en ligne personnalisée de la FID, qui proposera également des recettes de petits déjeuners sains issues des quatre coins du monde. Des petits déjeuners spéciaux créés par des
chefs soutenant activement la cause du diabète seront également mis à l'honneur. La campagne de la JMD continuera à soutenir activement des actions visant à protéger la santé et le bien-être des générations futures et à permettre aux personnes atteintes de diabète et à risque d'atteindre des résultats significatifs.
Pour en savoir plus sur la campagne, visitez le site www.idf.org/ journeemondialedudiabete.
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Nouvelles en bref
Sensibiliser nos villes au diabète La Fédération internationale du diabète (FID) et la European Connected Health Alliance (ECHAlliance) se sont associées pour créer un nouveau programme visant à optimiser la prévention et la sensibilisation au diabète par le biais de la mise en place d'un réseau mondial de villes « sensibilisées au diabète ». Le lancement du programme est prévu à l'occasion de la Journée mondiale du diabète, le 14 novembre 2014. Une ville « sensibilisée au diabète » apportera la preuve que toutes les sections de la communauté sont engagées en faveur d'un environnement urbain sain. Les services publics locaux, les entreprises et les institutions démontreront qu'ils comprennent les problèmes rencontrés par les personnes atteintes de diabète et à risque. Ainsi, les villes pourront être tenues de fournir des informations nutritionnelles pertinentes dans les restaurants et de mettre à disposition des espaces verts propres et sécurisés pour l'activité physique dans les parcs.
actions de sensibilisation au diabète sur les personnes atteintes de la condition ou à risque. « D'ici 2035, un habitant sur dix au monde sera atteint de diabète, si aucun changement radical ne s’opère », explique le Dr Petra Wilson, CEO de la FID. « Les habitants des zones urbaines sont particulièrement vulnérables. Il est important d'identifier de nouvelles méthodes de travail dans tous les secteurs afin de fournir aux gens des informations ciblées concernant des modes de vie plus sains », ajoute-t-elle. Brian O'Connor, président de l'ECHAlliance, a salué ce nouveau partenariat : « Fournir des informations mobiles sur les endroits où il est possible de manger, faire ses courses ou pratiquer un sport de manière plus saine dans les villes est un premier pas pour que les choix plus sains deviennent les choix les plus simples. Les informations sont essentielles pour permettre des choix sains. »
Grâce à des outils et applications de santé mobiles, les principaux acteurs de la vie urbaine pourront cibler les
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SA VE
-T
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DA TE
!
30 November – 4 December
Connect. Learn. Discover.
SCIENTIFIC PROGRAMME Chaired by Bernard Zinman Basic & Clinical Science lead by Steven Kahn Diabetes in Indigenous Peoples lead by Malcolm King Education & Integrated Care lead by Unn-Britt Johansson Global Challenges in Health lead by James Gavin III Living with Diabetes lead by Gordon Bunyan Public Health & Epidemiology lead by Edward Boyko worlddiabetescongress.org
#WDC2015
Nouvelles en bref
Cap sur Vancouver pour le Congrès mondial du diabète de 2015 ne le Congrès En 2015, la Fédération internationale du diabète (FID) emmè Vancouver, au mondial du diabète (WDC – World Diabetes Congress) à du diabète du Canada. Celui-ci sera l'occasion pour les experts en soins les meilleures monde entier d'échanger les résultats de leurs recherches et et de gestion pratiques en matière de prévention, d'éducation, de traitement iens souffrent du diabète. D'après les estimations de la FID, 10 % des Canad u'elle jette un de diabète. Vancouver occupe une position stratégique, puisq offrant ainsi un pont entre les régions Amérique du Nord et Asie-Pacifique, mie mondiale cadre approprié pour des discussions sur la lutte contre l'épidé s Objectifs du diabète. Le WDC 2015 coïncidera avec l'expiration des actuel l Agenda pour du Millénaire pour le développement et l'adoption du nouve uera de faire le développement après 2015. Dans ce contexte, la FID contin au traitement pression en faveur d'une amélioration de l'accès à la prévention, 2015 permettra et à la guérison du diabète. Le retour du WDC au Canada en Amérique de s'assurer que la conférence a un impact durable dans la région du monde. du Nord et Caraïbes (NAC) de la FID, ainsi que dans le reste
30 November – 4 December
www.idf.org/worlddiabetescongress
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Nouvelles en bref
Publications DIABETIC RETINOPATHY: FROM DIAGNOSIS TO TREATMENT Par David S. Boyer MD (auteur), Homayoun Tabandeh MD (auteur) 115 pages, anglais, Addicus Books, 1ère édition (1er avril 2014)
les difficultés liées à la gestion du diabète. Rédigé par une équipe de spécialistes en diabète de Johns Hopkins, cette deuxième édition aidera les personnes atteintes de diabète à collaborer de manière efficace avec leur équipe de soins en vue d'atteindre leurs objectifs et de rester en bonne santé.
La rétinopathie diabétique est la maladie des yeux la plus courante chez les personnes atteintes de diabète de type 1 et de type 2. Ce livre explique ce qu'est la maladie, comment elle se développe et les options de traitement. Conçu pour aider les patients et leur famille, ce guide aborde différents sujets, tels que les symptômes, les différents stades de la maladie, son diagnostic, les options en matière de traitement et les changements de style de vie débouchant sur un meilleur contrôle de la glycémie.
CHILDHOOD OBESITY: ETHICAL AND POLICY ISSUES Par Kristin Voigt (auteure), Stuart G. Nicholls (auteur), Garrath Williams (auteur) 272 pages, anglais, Oxford University Press, États-Unis, 1ère édition (25 avril 2014)
THE JOHNS HOPKINS GUIDE TO DIABETES Par Christopher D. Saudek (auteur), Richard R. Rubin (auteur), Thomas W. Donner (auteur) 504 pages, anglais, Johns Hopkins University Press, 2e édition (8 avril 2014) The Johns Hopkins Guide to Diabetes est un guide complet et convivial qui permet de mieux comprendre
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Ce livre cosigné est le premier à se pencher sur les questions éthiques et politiques que soulèvent l'obésité à l'enfance et sa prévention. Tout au long de ce livre, Kristin Voigt, Stuart G. Nicholls et Garrath Williams soulignent le fait que l'obésité à l'enfance est un phénomène à plusieurs facettes et n'est que l'un des nombreux problèmes auxquels les parents, les écoles et les sociétés sont confrontés. Ils insistent sur l'importance de reconnaître les difficultés qu'engendre cette situation et d'éviter toute approche « monothématique » en matière de politiques.
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Nouvelles en bref
Volume 1 Issue 1 September 2013 ISSN 0379-0738
DIABETES
RESEARCH AND CLINICAL PRACTICE Official Journal of the International Diabetes Federation
actuellement dans Diabetes Research and Clinical Practice
From pancreatic islet formation to beta-cell regeneration The double burden of diabetes and tuberculosis – Public health implications Serum uric acid levels and incidence of impaired fasting glucose and type 2 diabetes mellitus: A meta-analysis of cohort studies Evidence-based management of hyperglycemic emergencies in diabetes mellitus
DRCP est la revue officielle de la Fédération internationale du diabète (FID). Les articles suivants ont récemment été publiés ou sont sur le point de l'être dans cette revue. Les informations d'accès sont disponibles dans le code QR.
INTERNATIONAL DIABETES FEDERATION ATLAS PAPERS
INTERNATIONAL DIABETES FEDERATION GUIDELINES
Guariguata L et 50 autres auteurs. Diabetes Res Clin Pract 2014; 103: 137-255.
International Diabetes Federation Guideline Development Group. Diabetes Res Clin Pract 2014; 103: 256-68.
Série de 12 articles proposant des estimations mondiales récentes à propos de divers sujets en rapport avec le diabète et l'hyperglycémie pendant la grossesse, de même que des données et des discussions spécifiques aux régions de la FID.
GLYCAEMIC AND HAEMOGLOBIN A1C THRESHOLDS FOR DETECTING DIABETIC RETINOPATHY: THE FIFTH KOREA NATIONAL HEALTH AND NUTRITION EXAMINATION SURVEY (2011) Park YM, Ko SH, Lee JM, et al. Diabetes Res Clin Pract 2014; doi: 10.1016/j.diabres.2014.04.003 « En Asie, les données sur l'influence de la glycémie et de l'HbA1c sur la rétinopathie diabétique (RD) basées sur la population sont rares. Les auteurs ont étudié l'association de la RD, de la glycémie plasmatique à jeun et de l'HbA1c au sein de la population coréenne adulte. »
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Directives pour la gestion de la glycémie postprandiale dans le cadre du diabète – mise à jour s'appuyant sur les directives originales de la FID publiées en 2007.
DEPRESSION AND TYPE 2 DIABETES IN LOW- AND MIDDLE-INCOME COUNTRIES: A SYSTEMATIC REVIEW Mendenhall E, Norris SA, Shidhaye R, et al. Diabetes Res Clin Pract 2014; 103: 276-85. Les études de recherche identifiées comme pertinentes pour ce sujet comprenaient celles d'Inde (n = 8), du Mexique (n = 8), du Brésil (n = 5) et de Chine (n = 5). Un des auteurs conclut que « malgré le fardeau substantiel du diabète dans les PFMR [pays à faible et moyen revenu], peu [d'études] se sont penchées sur la dépression comorbide et le diabète ». Ces recherches laissent toutefois entendre que la dépression serait plus fréquente chez les personnes atteintes de diabète des PFMR que dans les pays à revenu élevé.
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Nouvelles en bref
Des parlementaires répondent à l'appel à l'action Hon Judi Moylan
C'est une révolution tranquille qui a vu le jour dans la ville trépidante de Melbourne, en Australie, en décembre dernier, avec l'organisation par le Congrès mondial du diabète de la réunion d'ouverture du Forum des champions parlementaires contre le diabète (Global Parliamentary Champions for Diabetes Forum). Des parlementaires issus de 55 pays ont signé la Déclaration de Melbourne sur le diabète et mis sur pied un nouveau programme de sensibilisation : le Réseau mondial des parlementaires contre le diabète de la Fédération internationale du diabète (FID). Le député britannique Adrian Sanders a été élu président,
tandis que les députés Dr Simon Busuttil (Malte) et Dr Rachael Nyamai (Kenya) ont été nommés vice-présidents. Le Forum des champions parlementaires contre le diabète et le Réseau mondial des parlementaires contre le diabète sont nés de l'inspiration de Sir Michael Hirst, Président de la FID, et de Guy Barnett, ancien sénateur australien, qui demeurent responsables du groupe. Le diabète constitue un défi pour l'ensemble des pays dans la mesure où sa progression malveillante met à mal la santé et les ressources financières des citoyens et des autorités publiques.
Le Forum des champions parlementaires contre le diabète a lancé un appel en faveur d'une action politique, auquel les parlementaires ont répondu avec enthousiasme. Depuis lors, des débats et des événements ont eu lieu au sein des parlements du Royaume-Uni, de Malte, d'Écosse, d'Australie, du Kenya et de Bolivie. Des rapports faisant état d'une hausse de l'incidence du diabète dans les pays de toutes tailles ont souligné la nécessité d'une action. Lorsqu'ils prennent conscience de l'impact du diabète sur les personnes de leur circonscription, les députés se transforment en de puissants alliés et défenseurs de la cause. Leur soutien permet au diabète d'occuper une place centrale dans les politiques, la planification et les réglementations en matière de santé. Le nouveau Réseau mondial des parlementaires contre le diabète s'efforce à présent de recruter de nouveaux membres afin de renforcer sa présence lors du prochain Congrès mondial du diabète à Vancouver en 2015.
De gauche à droite : M. Guy Barnett, co-président du Forum des champions parlementaires contre le diabète ; Hon Judi Moylan, coordinatrice mondiale du Réseau mondial des parlementaires contre le diabète de la FID ; Son Excellence Mme Bongi Ngema-Zuma, Première dame d'Afrique du Sud ; M. Adrian Sanders, président du Réseau mondial des parlementaires contre le diabète de la FID ; Sir Michael Hirst, Président de la Fédération internationale du diabète
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De plus amples informations sur la Déclaration de Melbourne sur le diabète et les actions parlementaires depuis Melbourne, ainsi que les coordonnées de contact du secrétariat, sont disponibles à l'adresse suivante : www.idf.org/pdgn.
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IDF BRIDGES
La FID et BRIDGES aux monde pour lutter Ronan L’Hévéder
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IDF BRIDGES
quatre coins du
contre le diabète
Photo : Tim Nolan
La recherche translationnelle a pour but d'assurer la transposition des résultats des sciences fondamentales au sein des communautés, au travers d'applications pratiques du monde réel. Ce type de recherche fait aujourd'hui l'objet d'une attention accrue dans le cadre de la prévention et du traitement du diabète.
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Plusieurs essais de grande envergure menés dans différents environnements de soins de santé et communautés ont démontré que les interventions sur le style de vie peuvent empêcher le développement du diabète chez les personnes à haut risque. De vastes études multicentriques ont également montré que des stratégies de prévention et des plans de traitement permettent de gérer les complications chroniques du diabète et, partant, de diminuer le coût des soins du diabète et d'améliorer la qualité de vie des personnes atteintes de la condition. BRIDGES en bref Lancé en 2007, par le biais d'une bourse éducative de Lilly Diabetes
(10 000 000 USD), BRIDGES (Bringing Research in Diabetes to Global Environments and Systems) est un programme de la Fédération internationale du diabète (FID) ayant pour but de mettre sur pied des projets de recherche translationnelle afin de prévenir le diabète et ses complications et d'améliorer la qualité de vie des personnes atteintes de la condition. La FID identifie, à travers les projets BRIDGES, les enseignements tirés de la recherche clinique pour les transposer dans les communautés qui en ont besoin. Les projets communautaires de BRIDGES profitent à leur tour aux personnes atteintes de diabète et contribuent à protéger celles à risque. Les cinq objectifs principaux du programme déterminent les activités menées à travers le monde : ■R enforcer les interactions avec les ministères de la santé afin d'optimiser les résultats des systèmes de santé ■A méliorer la qualité de vie ■A méliorer l'accès à une éducation de qualité à coût abordable
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IDF BRIDGES
■R enforcer les droits des personnes atteintes de diabète ■R enforcer les efforts de prévention dans le monde. Le programme est géré par la FID sous la supervision du comité exécutif de BRIDGES (CEB), présidé par le Professeur Linda Siminerio, et du comité de révision de BRIDGES (CRB), présidé par le Professeur Robert Gabbay. Les deux comités sont composés d'experts internationaux représentant les différentes régions de la planète, qui apportent leur expertise en économie de la santé, en épidémiologie, en éducation, en statistiques, en recherche clinique et en éthique. Lilly Diabetes compte un observateur au sein du CEB sans droit de vote ni représentation au comité de révision ni accès à ses membres. Atteindre la communauté internationale Au cours des six dernières années, la FID a géré quatre appels à propositions et reçu 449 demandes de 104 pays. Chaque proposition de projet a été évaluée en fonction de la qualité de l'intervention proposée et du potentiel de répercussions positives dans le domaine des soins de santé. Aujourd'hui, 41 projets soutenus par le programme BRIDGES de la FID sont en cours dans 36 pays en collaboration étroite avec les autorités sanitaires locales. Chaque projet est suivi de près par le biais de rapports réguliers et d'un programme de mentorat continu. Ce numéro spécial de Diabetes Voice consacré à BRIDGES
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vous présente quelques-uns de ces projets. Une présentation détaillée de chaque projet (notamment des résultats) est disponible sur notre site web à l'adresse www.idf.org/bridges et dans notre World Guide to IDF BRIDGES 2013, que vous pouvez télécharger sur notre site web. Ateliers BRIDGES de la FID : promouvoir l'excellence de la recherche translationnelle partout dans le monde En 2008, sous les auspices du programme BRIDGES, la FID a organisé une série d'ateliers d'une journée afin d'encourager et d'aider de jeunes chercheurs issus de pays à faible et moyen revenu à développer et à mettre sur pied des projets de recherche translationnelle. La structure et le contenu des sessions ont été fixés sur la base des conseils professionnels du Professeur K.M. Venkat Narayan (Université Emory, ÉtatsUnis). Depuis lors, neuf ateliers ont été organisés en différents endroits du monde et ont attiré plus de 140 participants. La participation est gratuite et les frais de déplacement et de logement de nombreux chercheurs participants sont pris en charge par la FID. Les supports des ateliers seront bientôt disponibles en ligne. Outre les ateliers de recherche translationnelle, le programme BRIDGES de la FID a lancé une série d'événements éducatifs intitulés How to get published – workshops for researchers en 2013. Le but de ces ateliers, organisés à Miami et à Dubaï, était
d'améliorer la diffusion des résultats et des meilleures pratiques issus des projets soutenus. Ces sessions animées et interactives ont permis d'obtenir les conseils d'experts par rapport à des points clés de la rédaction de présentations et d'articles de qualité pour des congrès internationaux et des revues destinées à des pairs. Tous les participants ont été invités par la FID, qui a également offert un soutien financier pour les frais de déplacement et de logement. L'événement How to get published – workshops for researchers a d'ores et déjà été répliqué en Colombie et la FID envisage la possibilité de proposer les sessions en ligne.
Photo : Tim Nolan
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IDF BRIDGES
D-START pour s'adapter à des environnements en pleine mutation Plusieurs problèmes ont été identifiés lors de la mise en œuvre initiale des projets BRIDGES. Les pays à faible et moyen revenu où la prévalence du diabète ne cesse d'augmenter sont confrontés à une pénurie de chercheurs expérimentés prêts à développer, à mettre sur pied et à évaluer des programmes de prévention du diabète au sein de leurs communautés respectives. Il est également devenu clair que la viabilité des projets BRIDGES dépendra de l'engagement des autorités sanitaires locales. La recherche de solutions efficaces a conduit au développement de D-START, avec le soutien d'une équipe d'experts internationaux, tels que Peter Bennett (États-Unis), Juan José Gagliardino (Argentine), Ayesha Motala (Afrique du Sud) et Jaakko Tuomilehto (Finlande). Un appel à propositions a été lancé et des partenariats impliquant des chercheurs et des autorités sanitaires des régions en développement, leurs collègues des pays développés et la FID ont vu le jour. Le choix de la prévention du diabète en tant que domaine de recherche exclusif a joué un rôle déterminant dans cette nouvelle approche. Les projets D-START reposent sur le protocole développé par Qing Qiao au sein de l'Université d'Helsinki, en Finlande. Dans les deux interventions, l'essai finlandais en matière de prévention a été adapté au contexte local afin
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de pouvoir être utilisé de manière efficace au Pakistan et au Vietnam. Vous trouverez notamment dans cette publication un article consacré au projet pakistanais, « L'intervention sur le style de vie facilite la lutte contre le diabète. » BRIDGES Research Net : mise en avant d'interventions fructueuses BRIDGES Research Net est une intervention BRIDGES basée sur D-START d'un point de vue conceptuel. Son fonctionnement est le suivant : lorsqu'un projet s'est avéré fructueux dans un pays, il est sélectionné, reproduit et mis en œuvre dans une autre région sous la houlette du responsable du projet initial et avec la participation active des autorités sanitaires locales. Un appel à propositions lance le processus : les candidats doivent expliquer de quelle manière ils entendent adapter l'intervention choisie au nouveau contexte sur le plan culturel et social et, surtout, démontrer le soutien actif des autorités locales à ce projet. Le premier cycle de BRIDGES Research Net a reproduit un projet fructueux portant sur l'amélioration des soins des pieds pour le diabète : « Impact de la mise sur pied d'un centre d'éducation et de prévention en matière de soins des pieds pour les personnes atteintes de diabète à Alexandrie, en Égypte. »
■L 'Association zimbabwéenne du diabète, à Harare (Zimbabwe) ■L e centre de soins de santé ambulatoires « CAA Cotocollao » du service de sécurité sociale national à Quito (Équateur) Avant le lancement de l'intervention dans les différentes régions, les candidats retenus ont reçu une formation complète d'une semaine sous la direction du Professeur Samir Helmy Assaad-Khalil, chercheur principal du projet en Égypte. Les interventions sont actuellement en cours et la FID suit les progrès de chacune au moyen de téléconférences régulières.
Ronan L’Hévéder Ronan L'Hévéder assure la gestion de BRIDGES pour le compte de la Fédération internationale du diabète.
Remerciements
Trois organisations ont été retenues : ■L 'hôpital endocrinien et du diabète de Qingdao, à Qingdao (Chine)
Ce projet est soutenu par BRIDGES. BRIDGES est un programme de la Fédération internationale du diabète financé par une bourse éducative accordée par Lilly Diabetes.
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IDF BRIDGES
BRIDGES en un
41 : nombre de projets
soutenus par BRIDGES
3
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38 : n ombre de pays
dans lesquels un projet se déroule
11 : nombre d'ateliers
organisés pour aider de jeunes chercheurs et des associations membres à améliorer leurs compétences à l'heure de rédiger des demandes de subvention, des résumés et des publications. Ces ateliers se sont déroulés en chinois, en anglais, en français, en espagnol et en russe
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93 : nombre de posters présentés
104 : nombre de pays
qui nous ont soumis une demande Juin 2014 • Volume 59 • Numéro spécial
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coup d'oeil
145 : n ombre total
de participants aux ateliers
449 : n ombre de demandes
reçues depuis le début de BRIDGES
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2007 – 2014 : durée de BRIDGES
10 000 000 USD : montant reçu de Lilly Diabetes en soutien de BRIDGES
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Prévention
Les écoles ouvrent leurs portes à des leçons de style de vie en Tunisie Jihene Maatoug, Nawel Zammit, Firas Chouikha, Sana Bhiri, Aymen Salem, Nathalie Farpour-Lambert et Hassen Ghanem
Une transition épidémiologique est en cours en Tunisie. La prévalence du diabète est passée de 2,3 % en 1977 à 6,4 % en 1990, pour ensuite atteindre 10 à 15 % en 2000. La prévalence du diabète augmente en parallèle avec l'obésité, qui constitue un facteur de risque important du diabète de type 2. La prévalence de l'obésité à l'enfance a augmenté partout dans le monde au cours des dernières décennies. La prévalence actuelle des enfants en surpoids et obèses était respectivement de 23,7 % et de 5,1 % pour les filles et de 21,1 % et 7 % pour les garçons dans la région de Sousse, en Tunisie. Une étude de cohorte a par ailleurs démontré la stabilité de l'obésité chez les enfants de la région.1 La prévention et la gestion de la surcharge pondérale à un âge
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précoce, avant l'apparition de problèmes chroniques, revêtent une importance cruciale.
Le défi au cours de cette étape consistait à sensibiliser les élèves à leur surpoids. De nombreuses études réalisées dans des pays développés, dont le programme suisse « Contrepoids », ont prouvé l'efficacité d'interventions sur le style de vie pour gérer l'obésité et le surpoids.2 Impact des interventions sur le style de vie en milieu scolaire Dans le cadre de ce projet financé par BRIDGES, « Intervention sur le style de vie chez des élèves obèses et en surpoids à Sousse, en Tunisie », des acteurs clés du
programme suisse « Contrepoids » ont formé l'équipe de l'étude. Notre tâche consistait à mettre sur pied et à évaluer une intervention sur le style de vie adaptée au contexte culturel pour des élèves en surpoids et obèses âgés de 1416 ans afin de prévenir le diabète de type 2. Les interventions sur le style de vie consistaient notamment à encourager une activité physique régulière et une alimentation saine et incluaient un soutien psychologique pendant toute une année. Cette intervention était le premier programme en milieu scolaire pour les enfants obèses et en surpoids en Tunisie. Il constituait également une « première » pour l'équipe de l'étude. Le programme a débuté par le dépistage des enfants en surpoids. Notre
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Prévention
plan de recrutement était simple : nous avons demandé aux enfants et à leurs parents de participer à l'étude en vue de parvenir à une perte de poids. Le défi au cours de cette étape consistait à sensibiliser les élèves à leur surpoids. En effet, d'un point de vue culturel, la surcharge pondérale demeure perçue comme un signe de bonne santé en Tunisie. Ce projet a offert l'opportunité d'expliquer aux enfants et à leurs parents les conséquences possibles du surpoids et les facteurs de risque associés. Le programme de l'intervention s'est déroulé sur un an, de décembre 2012 à fin novembre 2013. Deux stratégies d'intervention ont été mises en place : une intervention collective pour tous les enfants recrutés (en surpoids et obèses) et une intervention individuelle uniquement pour les enfants obèses ayant besoin d'une gestion intensive. Des sessions collectives ont été organisées pour l'ensemble des participants (enfants en surpoids et obèses). Elles incluaient souvent
Les élèves rencontrent un infirmier pour contrôler leur glycémie au Collège Massaadine de Msaken en Tunisie
des groupes ou plusieurs élèves sous la houlette d'un psychologue, d'un diététicien et d'un médecin. Malheureusement, le taux de participation des enfants et de leurs parents à ces sessions était très faible, malgré des invitations lancées à plusieurs reprises et par différents biais, tels que des lettres d'invitation et des appels téléphoniques. Certains parents et leurs enfants n'étaient pas motivés à l'idée de participer au programme de l'intervention car ils ne comprenaient pas ou ne percevaient pas les risques
Certains parents et leurs enfants n'étaient pas motivés à l'idée de participer car ils ne comprenaient pas ou ne percevaient pas les risques. Juin 2014 • Volume 59 • Numéro spécial
associés au surpoids et à l'obésité. Mais même s'ils n'avaient pas envie de changer de style de vie à cette occasion, les informations reçues pourraient les aider à prendre conscience du problème et à s'y attaquer dans le futur. D'autres parents étaient très motivés à l'idée de participer et ont amené leurs autres enfants en surpoids pour qu'ils rejoignent le programme dans l'espoir de les aider eux aussi. L'équipe de l'étude a saisi ces opportunités pour aider la famille toute entière, en apprenant aux parents, et en particulier aux mères, à utiliser des méthodes de cuisine saines. Les médecins assignés au projet ont été formés à la prise en charge d'enfants obèses et en surpoids. Cette subvention a également permis d'améliorer l'équipement sportif des écoles, jugé trop rudimentaire pour encourager l'activité physique ou la participation du corps enseignant. Le programme en milieu scolaire a
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Prévention
également encouragé les élèves à interagir. Les filles désireuses de perdre du poids dans le cadre du programme ont développé un esprit de rivalité amicale avec leurs camarades. Contribution de l'étude Cette intervention a identifié de multiples opportunités de prévention de l'obésité et du diabète. L'élément le plus important a été la prise en charge multidisciplinaire des enfants obèses et en surpoids, qui n'existe pas en Tunisie. Le programme de l'étude a en outre amélioré l'accès des soins à des enfants n'ayant pas le temps ou l'argent nécessaire pour se rendre à des consultations médicales. Malgré la hausse de la prévalence de l'obésité chez les jeunes Tunisiens, aucune assistance médicale n'existe pour assurer la prise en charge des enfants obèses et en surpoids, ce qui constitue un argument de poids en faveur d'une intervention en milieu scolaire. Plusieurs produits et services subsistent aujourd'hui dans les écoles, au terme du programme de l'intervention. Voici quelques recommandations pour contenir, d'un point de vue stratégique, la hausse de l'obésité à l'enfance et le diabète de type 2 en Tunisie : 1. Distribution de brochures et prospectus encourageant des changements alimentaires et augmentation de la disponibilité de médecins et d'infirmiers dans les écoles
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2. Renforcement des capacités de formation des médecins et infirmiers scolaires afin d'assurer une meilleure prise en charge des enfants obèses et en surpoids. Des activités de formation pourraient également être organisées dans les centres de soins de santé primaires où consultent les médecins. La formation des professeurs d'éducation physique afin qu'ils adaptent les exercices de façon à aider les enfants obèses pourrait également s'avérer très utile. 3. Les directeurs d'école doivent gérer et améliorer l'infrastructure scolaire de façon à proposer une activité physique quotidienne à tous les élèves intéressés. La continuité du programme de l'intervention pourrait aider tous les partenaires susmentionnés à réduire et à prévenir l'obésité et le diabète, qui constitue un problème de santé publique majeur en Tunisie. Il est recommandé d'utiliser notre programme d'intervention en milieu scolaire en tant que programme de référence national en Tunisie. Un rapport à propos de cette étude sera présenté aux ministères de l'éducation et de la santé, avant d'être partagé avec l'ensemble des écoles tunisiennes.
Jihene Maatoug, Nawel Zammit, Firas Chouikha, Sana Bhiri, Aymen Salem, Nathalie FarpourLambert et Hassen Ghanem Jihene Maatoug est professeur assistante de santé publique au sein du département d'épidémiologie de l'hôpital universitaire Farhat Hached, à Sousse, en Tunisie. Nawel Zammit suit une formation en résidence au sein du département d'épidémiologie de l'hôpital universitaire Farhat Hached, à Sousse, en Tunisie. Firas Chouikha est infirmière auxiliaire au sein du département d'épidémiologie de l'hôpital universitaire Farhat Hached, à Sousse, en Tunisie. Sana Bhiri suit une formation en résidence au sein du département d'épidémiologie de l'hôpital universitaire Farhat Hached, à Sousse, en Tunisie. Aymen Salem est médecin au sein du département d'épidémiologie de l'hôpital universitaire Farhat Hached, à Sousse, en Tunisie. Nathalie Farpour-Lambert est directrice du programme de soins de l'obésité au sein du service de spécialités pédiatriques, du département des enfants et des adolescents des hôpitaux universitaires de Genève et de l'Université de Genève, à Genève, en Suisse. Hassen Ghanem est professeur de santé publique et chef du département d'épidémiologie de l'hôpital universitaire Farhat Hached, à Sousse, en Tunisie.
Projet BRIDGES Intervention sur le style de vie chez des élèves obèses et en surpoids : étude quasi expérimentale pré et post-test avec groupe de contrôle à Sousse, en Tunisie
Remerciements Ce projet est soutenu par BRIDGES. BRIDGES est un programme de la Fédération internationale du diabète financé par une bourse éducative accordée par Lilly Diabetes.
Remerciements 1. Harrabi I, Maatoug J, Ben Hammouda H, et al. Tracking of overweight among urban school children: a 4 years cohort study in Sousse Tunisia. J. Public Health Epidemiol 2009; 1: 31-6. 2. Baker JL, Farpour-Lambert NJ, Nowicka P, et al. Evaluation of the overweight/obese child – practical tips for the primary health care provider: recommendations from the Childhood Obesity Task Force of the European Association for the Study of Obesity. Obes Facts 2010; 3: 131-7.
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Prévention
Réduire le risque de diabète après le diabète gestationnel Ruth McManus, Lois Donovan, David Miller, Isabelle Giroux, Michelle Mottola, Trisha Joy, Charlotte McDonald et Patricia Rosas-Arellano
La prévention primaire du diabète de type 2 s'est avérée efficace dans de nombreuses parties du monde. Plusieurs années se sont écoulées depuis que des études majeures ont affirmé que des mesures préventives telles qu'une perte de poids modérée, une activité physique raisonnable et une alimentation riche en fibres et pauvre en lipides peuvent contribuer à empêcher une intolérance au glucose d'évoluer en diabète de type 2.1,2 Pourtant, malgré les années passées à accumuler des données probantes, le diabète de type 2 demeure une épidémie continue. Souvent, la communauté de la santé sait ce qui fonctionne pour prévenir le diabète de type 2 dans des études de recherche hautement contrôlées. En revanche, elle ne sait pas toujours comment traduire la prévention du diabète de manière utile en environnement réel. Des programmes efficaces et éprouvés sont désespérément nécessaires afin de traduire les résultats des recherches en matière de prévention du diabète en programmes pour les personnes à risque de développer la condition. Par ailleurs, le diabète de type 2 est une « condition familiale ». Ce constat met en lumière le risque génétique héréditaire,3 mais aussi l'existence d'un lien avec l'environnement familial. L'importance du contexte communautaire associé au risque de diabète de type 2 inclut non seulement l'environnement
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physique ou le cadre social, mais également l'influence significative de l'unité familiale immédiate. Le risque accru d'obésité et de perturbations métaboliques chez les enfants nés de mères souffrant d'un diabète gestationnel (DG) suscite également des préoccupations croissantes.4 C'est pourquoi il est urgent d'identifier des interventions métaboliques précoces efficaces tant pour la mère que pour sa progéniture.
Les femmes atteintes de DG ont davantage de risque de développer le diabète que la population générale. Les femmes chez qui un DG a récemment été diagnostiqué constituent une population cible de choix pour les messages de prévention du diabète de type 2. Les femmes atteintes de DG sont généralement informées du risque de développer un diabète réel, ont davantage de risque de développer le diabète que la population générale et doivent communiquer activement avec des prestataires de soins. Les familles pour lutter contre le diabète Le projet BRIDGES Families Defeating Diabetes (FDD) a été conçu pour offrir un programme de prévention du diabète par le biais du réseau existant de centres
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Prévention
canadiens d'éducation au diabète, tout en évaluant les coûts en temps et en personnel. Le FDD est une intervention contrôlée randomisée de 12 mois pour la prévention du diabète de type 2 axé sur les femmes ayant récemment présenté un DG. Une attention particulière est également accordée au style de vie familial. Le but est de montrer de quelles manières les membres de la famille peuvent influencer des comportements liés au style de vie chez les personnes atteintes de diabète. La raison derrière ces interventions axées sur les membres de la famille immédiate des personnes atteintes de diabète repose sur l'idée que, lorsqu'elles reçoivent l'aide de leur famille, ces personnes sont souvent hautement opérationnelles. Les sites participants incluent London, en Ontario ; Calgary, dans l'Alberta ; et Victoria, en Colombie britannique. Le FDD a débuté en 2011 et l'intervention active se terminera fin 2014. Cette étude repose notamment sur des contacts par téléphone ou par e-mail sur une période de 24 mois afin de s'enquérir de l'alimentation, de l'activité physique et des mesures corporelles. L'étude FDD analysera les résultats physiques, tels que la perte de poids de la mère, l'HbA1c, et les mesures corporelles des participants et des membres de leur famille. Des données secondaires importantes seront également évaluées, telles que l'engagement des membres de la famille, la fréquence d'utilisation des supports électroniques et la corrélation entre les résultats physiques et les paramètres d'engagement de l'étude. Étude de femmes atteintes de DG et de leur famille Des femmes anglophones en surpoids atteintes de DG se sont vu proposer de rejoindre l'étude. Les femmes randomisées dans le groupe de contrôle ont reçu des documents récents sur la prévention du diabète de l'Association canadienne du diabète. Celles du groupe de l'intervention active se sont vu offrir : ■ Une participation à un séminaire d'une heure trois mois après l'accouchement ■U ne invitation à un groupe de marche hebdomadaire dans des centres commerciaux, où les enfants étaient
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À FAIRE… La plupart de vos courses alimentaires dans les rayons extérieurs des épiceries ou des supermarchés alimentaires, en évitant les allées intérieures. Les produits complets sont placés dans les allées extérieures. Il s'agit des aliments les plus riches en fibres et en nutriments. Leur couleur est également plus naturelle.
Essayer de manger en famille au moins une fois par jour. Les enfants qui mangent avec leur famille ont moins tendance à être en surpoids.
Prendre chaque jour un petit déjeuner sain. Les personnes qui prennent un petit déjeuner ont moins tendance à être en surpoids.
Faire 30 minutes d'activité physique par jour car cela contribue à prévenir le développement du diabète de type 2. Les enfants ont besoin de 60 minutes par jour.
Rendre les activités en famille amusantes pour vous et vos enfants. Jouez ! Dansez ! Courez ! Osez faire preuve d'un peu de folie !
les bienvenus (babysitting assuré) ■U n chèque cadeau après 15 marches en groupe ■ Des alertes bimensuelles par e-mail contenant des astuces pour prévenir le diabète ■U n accès au site web du FDD protégé par mot de passe, proposant diverses informations sur les comportements liés au style de vie et la prévention du diabète
La participation des membres de la famille immédiate a également été encouragée activement. Le séminaire, le site web et les mises à jour électroniques proposaient des messages simples et répétitifs conçus sur un ton enthousiaste et divertissant. À titre d'exemple, les messages encourageaient une perte de poids de 7 % après
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Prévention
À NE PAS FAIRE… Se laisser séduire par les emballages colorés ou
par les publicités pour des aliments fortement transformés. Ces aliments sont pauvres en nutriments et riches en lipides, en glucides et en additifs - autant d'ingrédients nocifs pour
votre santé. Ne pas croire que vos enfants ne regardent pas ce que vous mangez. Ils vous observent et voudront manger la même chose que vous. Acheter des plats préparés. Même si vous pouvez vous le permettre financièrement, les plats préparés (y compris les sandwichs pour le petit déjeuner) sont riches en lipides et en sodium et pauvres en fibres, ce qui signifie que vous ne vous sentirez pas repu après les avoir mangés.
S'asseoir plus de 2-3 heures d'affilée. Bougez et baladez-vous.
un an, une alimentation riche en fibres et pauvre en lipides bénéfique pour toute la famille et 30 minutes d'exercices quotidiens pour tous les membres de la famille. Les groupes de contrôle et de l'intervention ont complété des questionnaires les interrogeant sur leur connaissance de la prévention du diabète et leurs habitudes en matière de style de vie juste avant l'accouchement et trois, six et douze mois après la naissance. L'HbA1c a été mesurée trois et douze mois postpartum. Toutes les femmes ont été encouragées à allaiter. Les membres de la famille consentants des groupes de contrôle et de l'intervention ont également été encouragés à participer de manière active. Ceux qui ont accepté ont été interrogés sur leur connaissance de la prévention du diabète, et notamment sur les habitudes en matière d'alimentation et d'activité physique. Des mesures corporelles ont été effectuées à trois et douze mois. Les membres de la famille du groupe
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de l'intervention ont également eu accès à des supports électroniques et à des mises à jour. Données préliminaires 160 femmes ont accepté de participer à l'étude (81 pour l'intervention et 79 pour le contrôle). Les femmes éligibles qui n'ont pas participé avaient davantage tendance à fumer et à avoir des antécédents familiaux de diabète et un traitement sur prescription, et étaient moins susceptibles d'utiliser de l'insuline. Leur non-participation s'expliquait notamment par un emploi du temps trop chargé et leur indifférence à l'égard du risque personnel de diabète de type 2. Ce taux de non-participation était quelque peu inattendu car les femmes atteintes de DG affirment généralement vouloir éviter le diabète de type 2. Cette donnée est toutefois importante car elle montre que, même au sein d'une population informée du risque de diabète, bon nombre de personnes peuvent choisir de ne pas participer. À l'avenir, les interventions au sein de populations plus larges visant à prévenir le diabète devront prendre en compte la probabilité de taux significatifs d'indifférence et de désengagement à l'égard du processus au sein du public cible. Des approches innovantes visant à éveiller l'intérêt devront également être envisagées. Des membres de la famille se sont inscrits au FDD, quoique dans des proportions inférieures ; 25 des membres de la famille de l'intervention ont accepté de participer contre 19 des membres de la famille du contrôle. Dans une certaine mesure, on s'attendait à un tel résultat. Les membres de la famille, qui sont quelque peu en retrait par rapport au traitement ou au vécu du DG, ne sont pas toujours motivés à l'idée de participer à une enquête portant sur leurs habitudes en matière de santé personnelle. Il convient de noter que, si certains membres de la famille, en particulier les conjoints, sont réceptifs à l'adoption d'un style de vie plus sain dans un effort pour soutenir leur partenaire atteint de DG, ce n'est pas le cas de tous. Une enquête plus ciblée sur les avis des membres de la famille quant à leur rôle dans des interventions pour un style de vie sain pourrait fournir des informations utiles pour l'élaboration de programmes futurs.
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Prévention
De multiples invitations et rappels ont été envoyés aux participants tout au long de l'année pour qu'ils se connectent au site du FDD. Des taux d'accès au site de 41 % pour les femmes de l'intervention et de 38 % pour les membres de la famille de l'intervention ont été enregistrés. Les pages consultées concernaient le plus souvent les domaines suivants : la communauté, le séminaire du programme, des liens, les aliments appropriés, l'allaitement du bébé et la planification de la grossesse. La plupart des participants au FDD ont accédé au site web à cinq reprises sur un an. L'engagement ciblé au moyen d'un site web de prévention du diabète s'est traduit par un taux d'adoption d'environ 40 %. L'équipe de l'étude a estimé que le développement d'une présence électronique pour le programme FDD élargirait les possibilités de partage des connaissances et de soutien des comportements par le biais de liens vers d'autres sites utiles. Elle était convaincue qu'un site web attrayant serait une excellente façon de communiquer des informations en matière de santé aux participants. Malheureusement, le nombre de visites sur le site web s'est avéré décevant. Au terme du projet, les données recueillies permettront d'identifier les pages les plus consultées, ainsi que la corrélation entre cet engagement électronique et divers résultats quantitatifs tels que la fréquence de l'activité physique, la durée de l'allaitement et la perte de poids. Prochaines étapes Lorsque le FDD sera terminé et que tous les résultats auront été analysés, nous proposons d'évaluer les activités de l'intervention associées à des résultats positifs sur le plan physique et du processus. L'idéal serait d'intégrer ces aspects dans un programme de prévention du diabète de type 2 pour le DG à l'intention des centres d'éducation au diabète. Les résultats au niveau physique et du processus du programme FDD pourraient par ailleurs servir de base à des initiatives de prévention du diabète au sein d'une population plus large, notamment : développement de programmes éducatifs pour les femmes à risque de développer le diabète de type 2, détermination de l'impact de la participation de la famille à des degrés divers sur l'adoption de comportements sains en matière de style
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de vie et démonstration du pouvoir des outils éducatifs, notamment des supports électroniques, en termes de renforcement des connaissances et des comportements liés à un style de vie sain. Ruth McManus, Lois Donovan, David Miller, Isabelle Giroux, Michelle Mottola, Trisha Joy, Charlotte McDonald et Patricia Rosas-Arellano Ruth McManus est professeur de médecine au sein de la division d'endocrinologie et de métabolisme du département de médecine de l'Université de Western Ontario, à London, en Ontario, au Canada. Lois Donovan est professeur agrégé clinique au sein de la division d'endocrinologie et de du département d'obstétrique et de gynécologie de l'Université de Calgary, au Canada. David Miller est professeur assistant adjoint au sein du département de médecine de l'Université de Victoria, en Colombie britannique, au Canada. Isabelle Giroux est professeur agrégée pour un programme de nutrition au sein de la faculté des sciences de la santé de l'Université d'Ottawa, en Ontario, au Canada. Michelle Mottola est professeur au sein de l'école de kinésiologie du département d'anatomie et de biologie cellulaire de l'école de médecine et de dentisterie Schulich de l'Université de Western Ontario, à London, en Ontario, au Canada. Trisha Joy est professeur assistante de médecine au sein de la division d'endocrinologie et de métabolisme du département de médecine de l'Université de Western Ontario, à London, en Ontario, au Canada. Charlotte McDonald est professeur agrégée de médecine au sein de la division d'endocrinologie et de métabolisme, du département de médecine, de l'Université de Western Ontario, à London, en Ontario, au Canada. Patricia Rosas-Arellano est coordinatrice de recherche du projet Families Defeating Diabetes, au Canada.
Projet BRIDGES Les familles pour lutter contre le diabète (FDD) : intervention canadienne pour la prévention du diabète axée sur la famille après un diabète gestationnel
Remerciements Les chercheurs du FDD sont reconnaissants aux coordinatrices de notre site pour leur enthousiasme et leur bonne humeur, à savoir Kristen Barton (Calgary) et Karen Coles (Victoria). Ce projet est soutenu par BRIDGES. BRIDGES est un programme de la Fédération internationale du diabète financé par une bourse éducative accordée par Lilly Diabetes.
Références 1. Pan XR, Li GW, Hu YH, et al. Effects of diet and exercise in preventing NIDDM in people with impaired glucose tolerance. The Da Qing IGT and diabetes study. Diabetes Care 1997; 20: 534-44. 2. T uomilehto J, Lindstrom J, Eriksson JG, et al. Prevention of type 2 diabetes mellitus by changes in lifestyle among subjects with impaired glucose tolerance. N Engl J Med 2001; 344: 1343-50. 3. Franks PW. Diabetes family history: a metabolic storm you should not sit out. Diabetes 2010; 59: 2732-3. 4. Wroblewska-Seniuk K, Wender-Ozegowska E, Szczapa J. Long-term effects of diabetes during pregnancy on the offspring. Pediatr Diabetes 2009; 10: 432-40.
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L'intervention sur le style de vie facilite la lutte contre le diabète Asma Ahmed et Qing Qiao
Le Pakistan est le sixième pays le plus peuplé d'Asie du Sud-Est avec plus de 180 millions d'habitants. La prévalence du diabète au Pakistan est aujourd'hui estimée à 6,8 %.1 En 2010, un rapport de la Banque mondiale a tiré la sonnette d'alarme car le Pakistan est confronté à une crise sanitaire, avec notamment des taux de diabète, d'obésité, de maladies cardiaques et d'autres maladies non transmissibles (MNT) en hausse. D'après le rapport, les MNT représentent 59 % du fardeau total des maladies au Pakistan.2 Seuls les 88 000 décès annuels imputés à des complications du diabète viennent éclipser la prévalence croissante du diabète au Pakistan. D'après les estimations, d'ici 2035, 12,8 millions de personnes vivront avec le diabète dans ce pays. De nombreuses données probantes indiquent que les populations asiatiques développent le diabète de
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type 2 à un indice de masse corporelle (IMC) inférieur aux Caucasiens. Cela devient une préoccupation majeure dans un pays comme le Pakistan, où 12,8 % des hommes et 27,3 % des femmes ne font aucune activité physique. Une enquête au sein de la population de zones rurales et urbaines du Pakistan a montré que la prévalence de l'intolérance générale au glucose est de 22,04 % dans les zones urbaines et de 17,15 % dans les zones rurales. En outre, 25 % des Pakistanais sont classés en surpoids et obèses d'après les définitions de l'IMC spécifiques aux Asiatiques. Malheureusement, les dépenses en soins de santé au Pakistan s'élèvent seulement à 2 % du revenu intérieur brut (RIB) et les personnes atteintes de diabète et leurs familles doivent supporter la plupart de coûts associés aux soins liés à leur condition. Cela fait peser un fardeau considérable non seulement sur les personnes atteintes,
mais également sur leurs familles, en particulier lorsque le chef de ménage est l'unique source de revenu. Si le Pakistan veut s'attaquer à l'épidémie du diabète, il aura besoin de programmes de prévention et de gestion du diabète.
25 % des Pakistanais sont classés en surpoids et obèses. L'étude En collaboration avec l'Université d'Helsinki, le programme en cours de prévention du diabète au Pakistan (PDPP) basé à Karachi s'attaque à des problèmes majeurs liés à la prévention du diabète de type 2. Karachi, capitale du pays, est la plus grande ville du Pakistan avec une population estimée à plus de 18 millions. Environ 20 000 habitants de Karachi font actuellement l'objet d'un dépistage des facteurs de risque du diabète à l'aide d'un
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Prévention
reen Sultana Ali, Ms Marvi Hussain, Ms Hamidah Aziz et Ms Meh sin Moh e:Mr droit à he gauc de ée, rang ière Prem Hussain Iqbal, Ms Hina Shabbir, Mr Arif Hussain et Mr Tariq Deuxième rangée, de gauche à droite: Mr Jamal
système non invasif de score des risques du diabète. Les personnes chez qui un risque accru a été identifié sont soumises à un test oral de tolérance au glucose (TOTG). À la suite du TOTG, les personnes identifiées comme présentant un syndrome métabolique (ou prédiabète) sont invitées à prendre part à une intervention sur le style de vie dans le cadre du PDPP. L'intervention consiste en des stratégies de prévention adaptées au contexte culturel axées sur l'alimentation et l'activité physique dans des environnements réels. Un autre aspect important de cette étude consiste à évaluer
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DiabetesVoice
l'impact de la planification urbaine sur la prévalence de l'obésité et du diabète. Impact de l'intervention sur le style de vie Des essais randomisés sur des personnes à haut risque de développer le diabète viennent soutenir l'hypothèse selon laquelle le ciblage explicite de facteurs liés au style de vie peut contribuer à réduire sensiblement l'incidence du diabète de type 2. Le programme de prévention du diabète (DPP) et l'étude finlandaise de prévention du diabète (FDPS) ont mis en évidence une réduction de 58 % de l'incidence
du diabète de type 2. Ces conclusions concordaient également avec l'étude historique Da Qing, qui est parvenue à une diminution de l'incidence du diabète de 51 % grâce à une intervention sur le style de vie. Lors du suivi, les études ont montré qu'elles pouvaient être fructueuses à long terme, avec notamment une réduction soutenue de l'incidence de 43 % sur une période de 20 ans.3 En revanche, l'intervention sur le style de vie dans le cadre du programme indien de prévention du diabète (IDPP) a eu un effet moindre (réduction de 28,5 % de l'incidence
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Prévention
du diabète) sur la prévention du diabète. Outre les résultats cliniques, l'IDPP s'est avéré rentable, un élément important pour la prise de décisions en matière de politique des soins de santé. Contexte national À ce jour, l'efficacité des interventions sur le style de vie pour la prévention du diabète n'a pas été étudiée au sein de la population pakistanaise asiatique native. On peut supposer que l'IDPP pourrait être en partie appliqué à la population pakistanaise asiatique, dans la mesure où ces pays font partie du même sous-continent, mais même au sein de la population sudasiatique, des variations en termes de susceptibilité au diabète ont été observées au sein d'une même zone géographique. En outre, les pratiques culturelles et les habitudes alimentaires des Sud-asiatiques sont très diverses. Par exemple, la prévalence du diabète chez les Indo-musulmans gujaratis et les musulmans pakistanais parmi les migrants d'origine sud-asiatique vivant au RoyaumeUni diffère d'environ deux fois. La population du Pakistan est constituée de cinq grands sous-groupes ethniques divers originaires de différentes parties d'Asie centrale et du sud et ayant des langues, des pratiques alimentaires, des lieux d'origine, des valeurs culturelles, des croyances en matière de santé et des comportements différents. En outre, la participation des femmes à des activités physiques, perçue comme inconvenante
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dans plusieurs communautés musulmanes, est également responsable des faibles taux d'exercice. La situation politique actuelle influence également la vie au Pakistan. Elle est à l'origine d'un stress psychologique important qui pourrait contribuer au « syndrome d'insulinorésistance », qui se traduit par une hausse de la prévalence du diabète. Progrès actuels du PDPP L'objectif premier du PDPP est de mettre en œuvre des programmes d'intervention sur le style de vie adaptés au contexte culturel dans des environnements réels pendant deux ans. L'éducation de la communauté afin de modifier des pratiques non saines en matière de style de vie et d'alimentation devrait se traduire par une réduction de l'incidence du diabète de type 2. L'étude est réalisée dans deux grandes zones de Karachi sur la base des différences au niveau de la culture alimentaire et de la configuration de la ville. À ce jour, 13 969 personnes ont été dépistées avec l'aide d'un système non invasif de score des risques du diabète et, sur celles-ci, 2 677 ont fait l'objet d'un TOTG. Ces résultats font apparaître une hausse de la prévalence de l'obésité (35,2 %), de l'inactivité physique (56,9 %) et de l'intolérance au glucose au sein de la population de Karachi. La prévalence globale du prédiabète et du diabète chez les personnes à haut risque était respectivement de 31,3 (IC de 95 % 29,6-33,1) et 15,2 (IC
de 95 % 13,9-16,6). Il est apparu que l'augmentation de l'IMC et de l'adiposité centrale était étroitement liée au prédiabète et au diabète. Une intervention sur le style de vie avec le système de score des risques élevés est en cours. Environ 475 participants ont assisté à des sessions d'intervention. L'objectif du programme d'intervention PDPP est d'améliorer la sensibilisation de la communauté afin de réduire l'incidence de l'obésité, du diabète et d'autres complications associées. Le PDPP prendra fin en octobre 2014. Asma Ahmed et Qing Qiao Asma Ahmed est professeur assistante et endocrinologue à l'hôpital universitaire Aga Khan, de Karachi, au Pakistan. Qing Qiao est professeur adjoint au sein du département de santé publique de l'Université d'Helsinki, en Finlande.
Projet BRIDGES Essai randomisé translationnel d'interventions sur le style de vie économiques et adaptées au contexte culturel pour la prévention du diabète de type 2 au Pakistan (Programme de prévention du diabète au Pakistan, PDPP)
Remerciements Ce projet est soutenu par BRIDGES. BRIDGES est un programme de la Fédération internationale du diabète financé par une bourse éducative accordée par Lilly Diabetes.
Références 1. International Diabetes Federation. IDF Diabetes Atlas, 6th edn. IDF. Brussels, 2013. 2. Engelgau MM, El-Saharty S, Kudesia P. Capitalizing on the Demographic Transition: Tackling Noncommunicable Diseases in South Asia. World Bank. Washington DC, 2010. 3. Lindstrom J, Ilanne-Parikka P, Peltonen M, et al. Sustained reduction in the incidence of type 2 diabetes by lifestyle intervention: follow-up of the Finnish Diabetes Prevention Study. Lancet 2006; 368: 1673-9.
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Pratique clinique
Encourager une autogestion plus efficace du diabète grâce aux SMS Josefien van Olmen, Grace Marie Ku, Maurits van Pelt, Christian Darras et Guy Kegels
Une autogestion de qualité est essentielle pour mener une vie en bonne santé en cas de diabète. Les activités d'éducation à l'autogestion du diabète (EAGD) et d'assistance à l'autogestion du diabète (AAGD) permettent aux personnes atteintes de la condition d'acquérir les connaissances et les compétences requises pour changer de comportement et gérer avec succès leur diabète et les conditions connexes. La mise en œuvre de l'EAGD/AAGD peut prendre différentes formes, selon l'organisation des soins des personnes atteintes de diabète et notamment leur système de soins de santé et les soins qui leur sont prodigués. L'environnement culturel et socioéconomique dans lequel elles vivent constitue également un facteur important.
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DiabetesVoice
Ces dernières années, la pénétration et la généralisation rapides des technologies mobiles dans le monde ont montré que celles-ci pouvaient changer la donne et améliorer les approches actuelles de l'EAGD/AAGD. Les technologies mobiles mettent désormais un éventail d'outils susceptibles d'améliorer la santé à la disposition des personnes concernées et des professionnels actifs dans le domaine du diabète. Ainsi, les smartphones peuvent être directement reliés à l'équipement de mesure de la glycémie, améliorant ainsi la collaboration entre le patient et le prestataire de soins. De même, pour renforcer la motivation et améliorer les comportements d'autogestion, il est possible d'envoyer des SMS axés sur le style de vie aux personnes atteintes de diabète.
L'étude TEXT4DSM a été mise sur pied dans le but de déterminer comment utiliser la technologie des téléphones mobiles de manière à la fois simple et intelligente au profit des programmes du diabète dans divers contextes. L'évaluation de l'impact des technologies mobiles sur les problèmes liés au diabète qui sera réalisée au terme de l'étude sera également vitale. Ces problèmes incluent notamment les changements liés à l'état de santé physique, le sentiment de contrôle, l'utilisation des services de soins de santé et le comportement d'autogestion. Étude Nous avons conçu un essai contrôlé randomisé pour des personnes atteintes de diabète à partir de programmes du diabète existants dans
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Pratique clinique
L'équipe d'évaluation de BRIDGES rend visite à un groupe d'éducation par les paires au Cambodge. Photo: Tim Nolan
trois pays : la République démocratique du Congo (RDC), le Cambodge et les Philippines. Chaque site a recruté 480 participants. Tous ces participants (groupes soumis à l'exposition et de contrôle) ont continué à recevoir des soins du diabète et une EAGD dans leur environnement habituel. Tous ont également reçu un nouveau téléphone mobile. Le groupe soumis à l'exposition a par ailleurs reçu des SMS portant sur différentes dimensions de l'autogestion du diabète, tels que des conseils en matière d'alimentation, d'activité physique, d'autosurveillance et de gestion des urgences. Les participants du groupe soumis à l'exposition ont également été encouragés à utiliser leur téléphone lorsqu'ils avaient des questions ou éprouvaient le besoin d'obtenir de l'aide par rapport aux exigences de
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l'autogestion. Dans une telle situation, les participants étaient encouragés à contacter leur prestataire de soins. Des données concernant l'ensemble des participants ont été recueillies avant le début de l'intervention, de même qu'un an et deux ans après son terme. Ces données comprenaient des variables biomédicales et anthropométriques (HbA1c, IMC, TT, RTH), ainsi que des informations sur les connaissances, les attitudes, les perceptions, les pratiques et le sentiment de contrôle des participants. Après six mois, nous avons également procédé à une collecte intermédiaire de données limitée aux variables biomédicales et anthropométriques. Lors des analyses pour cette étude, nous nous concentrerons sur l'évolution des
variables dans les trois environnements et évaluerons les différences éventuelles. Nous évaluerons par exemple de quelle manière l'utilisation de technologies mobiles pour le diabète par un participant est susceptible de déclencher des mécanismes différents. Contexte des environnements de l'étude D'après l'Atlas du diabète de la FID, la prévalence estimée du diabète dans les différents pays de l'étude est la suivante :1 ■ RDC : 6,1 % ■ Cambodge : 3,0 % ■ Philippines : 6,9 % Le programme en RDC est un réseau vieux de 40 ans comprenant 80 centres de soins primaires basés dans
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Pratique clinique
la capitale, Kinshasa. Ces centres fournissent des soins du diabète dans le cadre d'une offre de base à environ 8 000 personnes atteintes de diabète. La première personne de contact pour ces personnes est un infirmier. Chaque samedi, ces patients peuvent se rendre au centre de santé pour des sessions éducatives et un test de glucose urinaire. Tous les deux mois, les personnes atteintes de diabète ayant accès à un centre de soins primaires voient un médecin et sont soumises à un test de glycémie sanguin, à un contrôle de la pression artérielle et à un examen des pieds. Elles peuvent également acheter des médicaments sur prescription à un prix subventionné. Les personnes sous insuline reçoivent généralement leurs injections au centre, plutôt que de se les administrer elles-mêmes.
Un gestionnaire du projet détaille l'étude aux participants potentiels lors d'une réunion d'information en RDC
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Une éducatrice du diabète interagit avec des patients lors d'un cours d'autogestion à Barangay, aux Philippines
Au Cambodge, le programme du diabète, initié en 2005, intervient par le biais de réseaux d'éducateurs pairs au sein de la communauté. À l'heure actuelle, 130 éducateurs pairs travaillent aux côtés de 7 000 personnes atteintes de diabète. Ces éducateurs travaillent en moyenne un jour et demi par semaine et reçoivent une petite compensation financière pour chaque activité éducative qu'ils contribuent à mettre sur pied. Ils sont soutenus par le centre d'information des patients MoPoTsyo, une ONG basée à Phnom Penh, la capitale. Ce centre propose également un accès à des services médicaux locaux, à un fonds tournant de médicaments et à des examens de laboratoire. Aux Philippines, les personnes atteintes de diabète reçoivent des soins primaires et une EAGD dans
un établissement de soins de santé. L'AAGD est de type communautaire et est fournie par des travailleurs de la santé communautaires (TSC) dans le cadre du projet First Line Diabetes Care (FiLDCare). FiLDCare est opérationnel dans une zone urbaine où le principal point de contact pour les personnes atteintes de diabète est un médecin de famille. Cependant, des infirmiers éducateurs, des diététiciens, des pharmaciens et des médecins spécialistes sont également disponibles. FiLDCare est également proposé dans deux zones rurales, où des TSC offrent une AAGD, tandis qu'un médecin rural assure l'EAGD. À l'heure actuelle, 70 TSC apportent leur soutien à environ 1 000 personnes atteintes de diabète dans le cadre du programme. Progrès réalisés à ce jour Au moment de rédiger cet article,
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Pratique clinique
le projet était en phase de mise en œuvre. Nous avons réussi à recruter 480 patients dans chaque pays et à collecter leurs données de base. Des contrats avec des opérateurs téléphoniques locaux pour la fourniture de 480 téléphones mobiles (destinés aux 480 participants de chaque pays) ont été signés. L'équipe de l'étude envoie actuellement des SMS journaliers à chacun des 240 participants. De manière générale, des SMS couvrant les neuf dimensions des directives de l'EAGD2 ont été envoyés pendant un an au rythme de cinq par semaine. À ce jour, l'équipe de l'étude a recueilli des données auprès de l'ensemble des participants un an après leur inclusion. Le traitement de ces informations est en cours. Les principales difficultés liées à l'étude TEXT4DM concernent l'authentification des SMS envoyés et reçus et le suivi des participants. Tous les participants ont reçu un nouveau téléphone mobile et un nouveau numéro de téléphone, qui ont servi à envoyer les messages de l'étude TEXT4DM. Dans les trois pays, nous avons rencontré des patients qui avaient perdu, cassé ou donné leur téléphone de l'étude. Nous avons réalisé que la plupart des gens avaient accès à un autre téléphone et utilisaient le « numéro de mobile de l'étude » alternatif pour les messages. Nous nous sommes heurtés à des contraintes spécifiques au Cambodge, où nous voulions pouvoir communiquer dans la langue locale (le khmer), ce
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qui aurait nécessité des téléphones à police spéciale. Nous avons opté pour l'envoi de SMS vocaux, ou de SMS sous forme de messages vocaux, aux participants de ce pays. Au moment du suivi des participants de l'étude, nous en avions perdu environ 5 % pour cause de décès ou de déménagement dans une autre région. Les premiers résultats de l'analyse seront publiés dans des revues destinées à des pairs. Attentes possibles au-delà des raisons initiales Les difficultés en partie imprévues rencontrées lors de la mise en œuvre d'une intervention d'assistance par téléphone mobile ont mis en lumière certains obstacles et limitations à l'utilisation de solutions de santé mobiles qui pourraient se poser sur une plus grande échelle. Néanmoins, les réactions et l'examen des premières analyses des données de référence fournies par les praticiens et les personnes atteintes de diabète dans chacun des pays ont débouché sur de nouvelles idées et suscité l'enthousiasme quant à la manière d'améliorer les soins du diabète et l'EAGD/AAGD. L'étude TEXT4DM s'est révélée être une expérience enrichissante à bien des égards. La collaboration dans le cadre d'un programme de recherche conjoint a offert des opportunités d'apprentissage à toutes les personnes associées au consortium international de TEXT4DM.
La capacité à concevoir, mettre en œuvre et analyser les recherches s'est développée dans tous les pays de l'étude. Le partage de pratiques du diabète entre les sites a contribué à améliorer la connaissance des soins du diabète, de même que d'autres domaines. Mais surtout, ce projet a donné des idées quant à la manière d'utiliser efficacement des ressources technologiques pour offrir un accès à une éducation et une assistance à l'autogestion du diabète.
Josefien van Olmen, Grace Marie Ku, Maurits van Pelt, Christian Darras et Guy Kegels Josefien van Olmen est chercheuse en phase prédoctorale au sein de l'Institut de médecine tropicale d'Anvers, en Belgique. Grace Marie Ku est chercheuse en phase prédoctorale au sein de l'Institut de médecine tropicale d'Anvers, en Belgique, et est en charge du projet FiLDCare aux Philippines. Maurits van Pelt est directeur du MoPoTsyo au Cambodge. Christian Darras est conseiller auprès de Memisa, à Bruxelles, en Belgique. Guy Kegels est maître de conférences au sein de l'Institut de médecine tropicale d'Anvers, en Belgique.
Projet BRIDGES Soutien à l'autogestion du diabète par téléphone mobile : analyse plurinationale de sa mise en œuvre dans le cadre de programmes existants d'éducation à l'autogestion du diabète en République démocratique du Congo, au Cambodge et aux Philippines
Remerciements s Ce projet est soutenu par BRIDGES. BRIDGES est un programme de la Fédération internationale du diabète financé par une bourse éducative accordée par Lilly Diabetes.
Références 1. Federación Internacional de Diabetes. Diabetes Atlas de la FID, 6ª edición. FID. Bruselas, 2013. 2. National Institutes of Health, National Diabetes Education Program. Guiding principles for diabetes care professionals. Diabetes, 2009.
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Pratique clinique
Des efforts intégrés en
pour des soins optima en Chine Ming-xia Yuan et Shen-yuan Yuan
La prévalence du diabète au sein de la population adulte chinoise est estimée à 11,6 %, soit quelque 113,9 millions de Chinois adultes ou un tiers de la population mondiale atteinte de diabète. La prévalence du diabète est plus élevée chez les personnes plus âgées, les habitants des zones urbaines et les personnes vivant dans des régions économiquement développées. Parmi les personnes atteintes de diabète, seuls 25,8 % recevaient un traitement et seuls 39,7 % de celles traitées affichaient un contrôle adéquat de leur glycémie.1,2 Ces chiffres laissent entendre que la Chine a succédé à l'Inde en tant qu'épicentre de l'épidémie mondiale de diabète.3 Des recensements mondiaux ont mis en lumière le rôle croissant joué par les généralistes dans les soins du diabète.4 Si le rôle des généralistes dans les soins du diabète doit être renforcé en Chine, un problème urgent se pose toutefois : le passage de soins spécialisés à des soins primaires ne risque-t-il pas de compromettre la qualité de ces soins ? En raison de l'existence relativement récente de la pratique généraliste en Chine et de l'inexpérience globale des généralistes en matière de gestion du diabète, les personnes atteintes de la condition privilégient les soins spécialisés aux soins primaires. Les généralistes de la communauté de soins
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locale demeurent ainsi un vivier de ressources relativement inexploité. Une fois organisés, les généralistes pourraient offrir des soins de meilleure qualité à un nombre étendu de personnes atteintes de diabète en Chine. Le pays prend progressivement conscience que des efforts intégrés entre spécialistes et généralistes pourraient être la solution idéale en vue de garantir une gestion optimale du diabète. L'étude Ce projet en cours soutenu par BRIDGES met en œuvre et évalue un système de gestion intégré communautéhôpital pour le diabète de type 2 à Pékin, en Chine. La qualité et les efforts du modèle intégré communauté-hôpital de soins du diabète seront évalués grâce à l'analyse de l'évolution des résultats primaires au sein de chaque groupe : notamment, le pourcentage de participants parvenant à un contrôle optimal de la glycémie, de la pression artérielle et des lipides, ainsi que les résultats cliniques, tels que l'incidence et la progression de complications microvasculaires liées au diabète. Données actuelles Il est aujourd'hui clairement établi qu'un contrôle glycémique intensif, une pression artérielle et des lipides
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Pratique clinique
tant qu'élément clé
du diabète sous contrôle et l'utilisation d'aspirine chez les personnes atteintes de diabète réduisent le risque de complications micro et macrovasculaires.5 La transposition de ces interventions dans un environnement réel demeure toutefois un problème majeur en Chine. Dans le cadre des enquêtes nationales Diabcare-China de 2006,6 seuls 26,8 % des patients ayant un diabète de type 2 sont parvenus à une HbA1c ≤6,5 % (critères de la Fédération Internationale du Diabète) et 41,1 % des personnes atteintes de diabète à une HbA1c <7 % (critères de l'Association américaine du diabète (ADA)). Le pourcentage de patients affichant un « contrôle inadéquat » (HbA1c >8 %) était de 28,3 %. En outre, seuls 22,4 % des patients ont atteint l'objectif d'une pression artérielle inférieure à 130/80 mmHg et le pourcentage de patients parvenant à des taux de lipoprotéines de haute densité (HDL) >1,1 mmol/l et de triglycérides (TG) <1,5 mmol/l était de 60,9 % et 40,7 %, respectivement. La qualité de la gestion du diabète à Pékin est conforme aux données collectées au niveau national. Des rapports nationaux en provenance de centres communautaires indiquent que l'état des soins est même pire, puisqu'environ 10 % des personnes atteintes de diabète de type 2 seulement sont parvenues à une HbA1c ≤6,5 %.
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Mais surtout, seuls 2,7 % des personnes atteintes de diabète sont parvenues à un contrôle optimal de la glycémie, de la pression artérielle et des lipides sériques à Shanghai,7,8 plus grande ville au monde (en termes de population). Il apparaît clairement que les personnes atteintes de diabète en Chine ont besoin de soins plus intensifs. De manière plus spécifique, il convient de s'attaquer aux problèmes suivants : ■ Les généralistes ont besoin des conseils d'experts, notamment d'une formation sur les directives actualisées en matière de diabète dans la pratique. ■ Des mesures préventives sont requises pour contrôler les différents facteurs de risque associés au diabète. ■ Des systèmes proactifs de surveillance et de soutien sont nécessaires pour améliorer la gestion actuelle du diabète. Formation des généralistes La formation des généralistes de la communauté est assurée par des spécialistes d'hôpitaux tertiaires et développée par les chercheurs principaux du projet, en collaboration avec un comité d'experts. Celui-ci est constitué de dix experts issus des domaines d'expertise pertinents, dont l'endocrinologie, la cardiologie et l'ophtalmologie, en plus de 20 endocrinologues provenant d'hôpitaux
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Pratique clinique
tertiaires. Les modules de formation incluent des classes de cours en groupe, des ateliers interactifs et des services de consultations externes spécialisés au sein de la communauté. Des spécialistes assistent les généralistes dans la pratique clinique deux fois par semaine, pendant toute la durée de l'essai. Au total, 150 généralistes participent au programme de formation. Les spécialistes supervisent une communauté spécifique et un nombre fixe de généralistes, eux-mêmes responsables d'un nombre fixe de participants. Tous les niveaux de l'organisation de l'essai sont reliés via une plate-forme de surveillance sur le Web, ce qui permet de partager rapidement et facilement les dossiers des participants (valeurs d'HbA1c, par exemple). La plate-forme web facilite également la transmission rapide d'informations et de feedbacks professionnels aux généralistes et aux patients participants par les spécialistes. Recrutement des patients Le grand Pékin est divisé en deux régions, l'une urbaine et l'autre rurale. Ces deux régions comptent chacune huit
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districts. 15 communautés de cinq districts de la région urbaine disposant de centres de soins de santé ont été sélectionnées au moyen d'une approche d'échantillonnage aléatoire en plusieurs phases, pour un total de 4 080 participants atteints de diabète de type 2. Ces cinq districts urbains ont été préférés aux régions suburbaines dans la mesure où les conditions économiques urbaines offrent une infrastructure médicale suffisamment solide pour mener à bien l'étude. Les participants ont été répartis aléatoirement entre le groupe bénéficiant de soins intensifs et le groupe de contrôle. Gestion de l'essai Pour parvenir à un contrôle cible adéquat, des stratégies d'adaptation de la gestion basée sur des directives9 ont continué d'être appliquées par une équipe collaborative constituée de spécialistes des hôpitaux tertiaires participants et des généralistes communautaires du programme. En outre, pour garantir l'intégrité et la qualité des données recueillies, une équipe composée
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Pratique clinique
de quatre spécialistes formés a été chargée de superviser les progrès de l'étude et les enregistrements de données dans chaque centre communautaire deux fois par an. Un score de qualité et un classement sont attribués aux données ainsi vérifiées et publiés dans un rapport en vue des réunions des chercheurs. 150 chercheurs, dont des spécialistes et des généralistes, participent à ces réunions, qui ont lieu tous les quatre mois. Elles proposent des données de suivi actualisées, un résumé des événements de référence, des conférences données par les chercheurs principaux et des présentations orales produites par des généralistes.
de communautés plus larges seront réalisées au cours de cinq ou dix années à venir, voire plus. Ming-xia Yuan et Shen-yuan Yuan Ming-xia Yuan est médecin en chef et vice-directeur du département d'endocrinologie de l'hôpital de Beijing Tongren, de l'Université de médecine de la capitale, à Pékin, en Chine. Shen-yuan Yuan est professeur au sein du département d'endocrinologie de l'hôpital de Beijing Tongren, de l'Université de médecine de la capitale, à Pékin, en Chine.
Projet BRIDGES Promotion d'un modèle intégré communauté-hôpital pour la gestion du diabète à Pékin
Remerciements
Résultats préliminaires D'après l'analyse, 9,4 % des patients du groupe bénéficiant de soins intensifs et 8,4 % de ceux du groupe de contrôle respectaient l'ensemble des valeurs HbA1c, PA et LDL-C cibles au départ (p=0,35). Les personnes atteintes de diabète soignées par des généralistes communautaires en formation ont affiché une amélioration notable après 18 mois d'intervention (14,6 % contre 12 %, p=0,03) par rapport au groupe de contrôle, de même qu'une hausse significative par rapport aux valeurs initiales. À ce jour, le système de soins au sein de la communauté s'est révélé être une approche efficace, même si l'on ne disposera des résultats complets qu'à la fin de l'étude, en décembre 2014. Intérêt pour la santé publique Un contrôle cible optimal de la glycémie, de la pression artérielle et des lipides devrait réduire sensiblement le risque de complications chroniques, améliorer la qualité de vie des personnes atteintes de diabète et atténuer le fardeau financier associé aux soins du diabète. Le défi consistant à maintenir une gestion optimale du diabète continue à long terme est toutefois considérable. Programme de durabilité Les résultats et expériences de cette étude seront utilisés à plus grande échelle à Pékin et dans d'autres régions de Chine. D'autres études exploratoires et de suivi au sein
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Ce projet est soutenu par BRIDGES. BRIDGES est un programme de la Fédération internationale du diabète financé par une bourse éducative accordée par Lilly Diabetes.
Références 1. Ning G, Zhao W, Wang W, et al. Prevalence and control of diabetes in Chinese adults. 2010 China Noncommunicable Disease Surveillance Group. JAMA 2013; 310: 948-59 2. Yang W, Lu J, Weng J, et al. Prevalence of diabetes among men and women in China. N Engl J Med 2010; 362: 1090-101. 3. Hu FB. Globalization of Diabetes. The role of diet, lifestyle, and genes. Diabetes Care 2011; 34: 1249-57. 4. G oyder EC, Drucquer M, McNally PG, et al. Shifting of care for diabetes from secondary to primary care, 1990-5: review of general practices. BMJ 1998; 316: 1505-6. 5. Stratton IM, Adler AI, Neil HAW, et al. Association of glycaemia with macrovascular and microvascular complications of type 2 diabetes (UKPDS 35): prospective observational study. BMJ 2000; 321: 405-12. 6. Pan C, Yang W, Jia W, et al. Management of Chinese patients with type 2 diabetes, 1998-2006: the Diabcare-China surveys. Curr Med Res Opin 2009; 25: 39-45. 7. Lu B, Yang Y, Song X, et al. Analysis of diabetes management in population-based patients diagnosed with type 2 diabetes in the Shanghai downtown. J Clin Intern Med 2008; 25: 466-8. 8. Yuan MX, Yuan SY, Fu HJ, et al. Current HbA1c status of type 2 diabetes in Beijing communities and the related factors. Chin J Diabetes 2010; 18: 752-5. 9. Chinese Diabetes Society (CDS). China guideline for type 2 diabetes - 2010. Chin J Diabetes Mellitus 2010; 2: 1-56.
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AUTOGESTION ET éDUCATION
Des ateliers professionnels pour combler les lacunes de l'autogestion du diabète Heloisa de Carvalho Torres, Ilka Afonso Reis et Mariana Almeida Maia
Cinquième pays le plus peuplé au monde, le Brésil compte plus de sept millions de personnes atteintes de diabète. La prévalence du diabète en 2013 dépassait 9 % et, d'après les estimations, le diabète est responsable de plus de 80 000 décès par an.1 L'augmentation de l'espérance de vie de la population mondiale, combinée à une mauvaise alimentation et à un style de vie sédentaire contribuent à la hausse des taux de diabète de type 2, et le Brésil ne fait pas exception à la règle. Le maintien d'un taux de glycémie proche de la normale est essentiel pour prévenir les complications microvasculaires et macrovasculaires du diabète. L'implication active des personnes atteintes de diabète dans leurs propres soins constitue la pierre angulaire d'une bonne gestion de la condition. Cela exige une éducation
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et un soutien efficaces et continus, adaptés aux aptitudes et à la capacité d'apprentissage de l'individu. La prise en compte du style de vie et de la culture dans le cadre de l'éducation au diabète est également essentielle pour garantir le succès. Les changements de style de vie sont généralement peu respectés, et ce pour diverses raisons, dont des problèmes de mobilité. Le ministère brésilien de la santé2 s'est fixé pour objectif de former des professionnels de la santé et, partant, de transformer et d'accroître les connaissances tirées de la pratique actuelle des soins de santé. Son but est de développer les compétences dans le domaine de la communication des soins de santé, un point essentiel pour établir un lien précieux entre les professionnels et les utilisateurs des services de santé.
L'étude L'équipe de ce projet BRIDGES a organisé l'éducation au diabète autour de plusieurs stratégies – groupes opérationnels, visites à domicile et suivi par téléphone – toutes conçues pour améliorer les pratiques d'autotraitement liées à l'alimentation et à l'activité physique. Le projet a été mené dans quatre « unités de santé de base » de Belo Horizonte, au Brésil, et englobait 240 participants atteints de diabète de type 2. Ateliers professionnels Les ateliers éducatifs ont été choisis de manière stratégique pour assurer le développement et la formation des professionnels de la santé participants. Ils visaient à mettre à jour les meilleures pratiques en matière de soins du diabète et d'adaptation à des modes de vie sains. Une méthodologie
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AUTOGESTION ET éDUCATION
d'analyse des problèmes a été utilisée parallèlement à l'expérience et aux connaissances des professionnels de la santé participants en guise de point de départ. Lors des ateliers, les discussions se sont penchées sur les pratiques éducatives et les connaissances concernant le diabète, l'alimentation et l'activité physique. Les professionnels de la santé ont mis en avant leur expérience de la prise en charge de personnes atteintes de diabète, en mettant l'accent sur la définition et la différenciation d'une conduite professionnelle. Ils ont également été encouragés à réfléchir à l'éducation à l'auto-traitement. Chaque atelier durait environ deux heures.
Les participants ont manifesté un intérêt marqué pour l'importance du travail d'équipe en vue de promouvoir des activités éducatives fructueuses pour les personnes atteintes de diabète. Les ateliers professionnels ont mis l'accent sur le développement d'une approche systématique de l'éducation au diabète, ainsi que sur l'importance de respecter les besoins, valeurs et croyances individuels. En outre, l'utilisation d'un langage approprié pour aborder différents thèmes de gestion avec les personnes atteintes de diabète a également été encouragée. Dans le cadre de l'éducation en groupe portant sur les interventions comportementales, les participants se sont penchés sur les besoins primaires :
Les participants apprennent à s'étirer et s'entraîner chez eux
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gestion de l'alimentation, activité physique, prise des médicaments prescrits, surveillance du taux de glycémie et prise des mesures adéquates en cas de problème. Les participants ont admis qu'aider les personnes à donner la priorité au diabète et à endosser la coresponsabilité d'un changement de comportement en matière d'alimentation et d'activité physique était essentiel pour garantir le succès. Divers sujets liés au diabète (Figure 1) ont été présentés à des groupes de treize par un infirmier et un diététicien au travers d'activités interactives et ludiques. Les professionnels de la santé (médecin, infirmier, physiothérapeute, ergothérapeute et diététicien) ont reçu une formation concernant leur attitude, leur langage et une communication positive. Visites à domicile et suivi par téléphone Au terme de la définition des compétences essentielles que doivent acquérir les participants à la formation en groupe, des « visites à domicile » entre des personnes atteintes de diabète et nos professionnels de la santé stagiaires ont commencé à être organisées. Nous sommes partis du principe que les interventions éducatives en monde réel utilisées dans le cadre du programme seraient plus propices à l'acquisition d'une expérience professionnelle de première main. Des visites à domicile ont été programmées afin d'aider les professionnels de la santé stagiaires à mieux comprendre comment promouvoir des changements de comportement
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plus positifs et l'acquisition de compétences en autogestion auprès de la population locale atteinte de diabète. La modification fructueuse de certains aspects du comportement des professionnels de la santé visait à promouvoir des consultations plus efficaces et efficientes. Il a été démontré qu'une relation positive entre le prestataire de soins et le patient jouait un rôle déterminant dans le succès de l'autogestion guidée du diabète. Ce projet offrait la possibilité d'observer les effets d'une formation professionnelle au diabète sur l'état de santé des personnes atteintes de la condition. Les visites à domicile ont renforcé le développement d'un lien entre les personnes atteintes de diabète et les professionnels de la santé stagiaires, en partie grâce à l'expérience de formation en groupe. Le fait de rendre visite à des participants individuels atteints de diabète à domicile a permis aux stagiaires de donner des conseils concernant la condition fondés sur une meilleure compréhension de la situation personnelle. Ces visites à domicile ont également permis de fournir une éducation au diabète à des personnes ayant un accès limité à des services de soins de santé primaires. Les professionnels ont été formés à l'utilisation des Conversation MapTM lors des visites à domicile, un outil d'éducation au diabète extrêmement visuel et interactif créé par Healthy Interactions en collaboration avec la Fédération internationale du diabète, et pris en charge par Lilly
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Figure 1 : Groupe d'éducation au diabète THÈME Alimentation saine
IMPORTANCE ■ Plan alimentaire
TECHNIQUES D'ANIMATION ■ Échange de recettes ■ Dégustation
Auto-traitement et renforcement de l'autonomie
■R egistre d'aliments ■ Encouragement de pratiques d'autotraitement ■A cceptation de la maladie
■ Lecture de textes et réflexion ■ Écriture de poèmes ■ Dynamique ludique
■ Promotion de la santé Changement de styles de vie
■ Activité physique
■ Dynamique de groupe
■ Alimentation appropriée
■ Présentation d'objets
■ Autonomie
■É criture de poèmes
Belo Horizonte-MG, 2012
Diabetes. Le visuel Conversation MapTM consiste en une illustration ou métaphore colorée de 90 cm sur 150 cm environ destinée à guider les équipes lors des sessions dédiées au diabète. Les outils éducatifs Conversation MapTM sont alignés sur le modèle axé sur le patient, qui met l'accent sur la responsabilisation, l'indépendance et des besoins définis au niveau individuel. Il permet aux participants d'intégrer des concepts du diabète et de les mettre en corrélation avec des informations en matière de santé tirées de leur expérience personnelle, avec à la clé une plus grande sensibilisation et acceptation de l'évolution des besoins liés à la vie avec le diabète. Les professionnels de la santé ont également été formés à l'utilisation d'appels téléphoniques de suivi en
tant que méthode pour encourager le respect du traitement au quotidien, ainsi que pour identifier les difficultés personnelles rencontrées avec les pratiques d'auto-traitement. L'accent a été mis sur la nécessité d'apprendre aux personnes atteintes de diabète à prévenir les complications aiguës et chroniques et de les aider à choisir la solution la plus pertinente pour améliorer leur contrôle métabolique. De nombreux participants ont utilisé les appels téléphoniques pour faire part de problèmes personnels liés à la nécessité de faire davantage d'activité physique et de respecter des restrictions alimentaires. Certaines personnes atteintes de diabète ont également exprimé des sentiments d'angoisse. Les praticiens ont utilisé ce temps pour mieux comprendre les émotions souvent ressenties par les
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personnes atteintes de diabète et pour instaurer un sentiment de confiance, essentiel pour de bonnes pratiques. En résumé, la préparation des professionnels de la santé en vue de les motiver, de les doter des compétences requises et de mieux les équiper pour aider les personnes à surmonter les obstacles associés à l'amélioration de l'auto-traitement du diabète apparaît comme une stratégie prometteuse. Une conception sur mesure est essentielle et le succès d'une telle intervention implique de mettre en place les conditions nécessaires pour l'apprentissage, l'animation de réunions de groupe à intervalles rapprochés et l'encouragement constant. L'élargissement des interventions comportementales dans le cadre du programme éducatif a atteint l'objectif consistant à impliquer activement les professionnels du diabète dans la prise en charge du diabète. L'idée
de combiner plusieurs interventions éducatives, telles que le suivi de l'activité physique, a offert aux personnes atteintes de diabète un choix en matière de participation. La possibilité d'un contact alternatif en dehors des heures de travail, en évitant des visites inutiles au centre de soins, s'est également révélée bénéfique. Le programme a permis de changer une série de comportements associés au diabète et à un meilleur contrôle de la glycémie, notamment : ■ amélioration des habitudes alimentaires et de l'activité physique ■ renforcement de la connaissance du diabète et de la sensibilisation à la condition ■ a ttitude plus positive à l'égard de la vie avec le diabète L'efficacité de l'étude portant sur le programme d'éducation au diabète s'explique en grande partie par les choix théoriques et méthodolo-
giques, axés sur une pratique éducative empreinte de dialogue et de réflexion pour les professionnels de la santé dans le domaine du diabète. Les résultats de cette étude devraient pouvoir être utilisés par d'autres unités de soins de santé au Brésil. Tous les efforts doivent être faits pour identifier des solutions permettant d'améliorer le contrôle du diabète par le biais du renforcement des activités d'auto-traitement.
Heloisa de Carvalho Torres, Ilka Afonso Reis et Mariana Almeida Maia Heloisa de Carvalho Torres est professeur au sein du département des soins infirmiers de l'Universidade Federal de Minas Gerais de Belo Horizonte, au Brésil. Ilka Afonso Reis est professeur au sein du département de statistiques de l'Universidade Federal de Minas Gerais de Belo Horizonte, au Brésil. Mariana Almeida Maia est infirmière au sein de l'Universidade Federal de Minas Gerais de Belo Horizonte, au Brésil.
Projet BRIDGES Évaluation du programme d'éducation au diabète pour des personnes atteintes de diabète de type 2 dans les soins primaires, Belo Horizonte, Brésil
Remerciements Ce projet est financé par BRIDGES. BRIDGES est un programme de la Fédération internationale du diabète financé par une bourse éducative accordée par Lilly Diabetes.
Références 1. International Diabetes Federation. IDF Diabetes Atlas, 6th edn. IDF. Brussels, 2013.
Les participants sont sensibilisés à une alimentation saine
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2. Ministério da Saúde. Plano de Ações Estratégicas para o Enfrentamento das doenças crônicas não Transmissíveis (DCNT) no Brasil, 20112022. Ministério da Saúde. Brasil, 2011.
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L'éducation pour changer le cours du diabète dans les Caraïbes Errol Morrison, Shelly McFarlane, Cliff Riley et Novie Younger-Coleman
Selon les estimations de la Fédération internationale du diabète (FID), plus de 382 millions de personnes sont actuellement atteintes de diabète dans le monde, soit 11 % de la population adulte, et ce chiffre devrait passer à près de 592 millions d'ici 2035. Les données révèlent que plus de 80 % des personnes atteintes de diabète vivent dans des pays en développement. La FID estime qu'un adulte sur dix de la région Amérique du Nord et Caraïbes a le diabète.1 En 2013, plus de 178 520 Jamaïquains adultes (20-79 ans) avaient le diabète, avec un taux de prévalence estimé à 10,6 %, soit une hausse de 2,8 % entre 2008 et 2013.2 On le sait, le diabète et ses complications sont une cause majeure de morbidité chez les adultes dans le monde. La prévalence croissante du diabète et ses complications associées
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constituent des problèmes socio-économiques, médicaux et scientifiques de taille. En outre, l'étiologie et la pathophysiologie de la condition sont très différentes parmi les personnes atteintes de diabète dans la région et requièrent dès lors des stratégies de prévention, ainsi que des méthodes de diagnostic, de dépistage et de traitement différentes. Le diabète est aujourd'hui la 3e cause de décès dans les Caraïbes.3 Ce problème est aggravé par les taux de migration nets élevés des professionnels de la santé dans la région, en particulier parmi les infirmiers. Mise en œuvre d'une éducation au diabète sensible au contexte culturel Ce projet soutenu par BRIDGES s'efforce de mettre en œuvre un programme d'éducation au diabète par des pairs/non-professionnels adapté
au contexte culturel pour des adultes atteints de diabète de type 2 dans six pays des Caraïbes. Il a pour principal objectif de fournir aux travailleurs de la santé communautaires (TSC) des outils essentiels dans une région où de tels services d'éducation des patients au diabète ne sont généralement pas offerts. Ce programme efficace devrait renforcer les compétences d'autogestion individuelle et, partant, améliorer le contrôle de la glycémie des personnes atteintes de diabète des pays participants. Le programme utilise le nouveau programme d'éducation par des pairs adapté au contexte culturel. L'objectif à long terme de cette étude menée en association avec les ministères de la santé des pays participants et l'Organisation panaméricaine de la santé (OPS) est en outre d'accroître la sensibilisation au diabète
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et la connaissance de la condition, de même que d'améliorer les comportements d'auto-traitement des personnes atteintes de diabète de la région. Le programme de l'étude prendra fin en février 2015.
Le diabète est aujourd'hui la 3e cause de mortalité dans les Caraïbes. Menée dans six pays caribéens (Jamaïque, Grenade, Ste Lucie, Barbade, Belize et Antigua), l'étude testera l'applicabilité, la polyvalence et l'efficacité du programme éducatif. Cette dernière sera déterminée en évaluant l'impact sur les résultats des patients participants. De manière générale, le projet vise à améliorer et à accroître la connaissance du diabète, la sensibilisation à la condition et l'autogestion au niveau communautaire. D'autres activités et objectifs sont également visés : 1. Former et éduquer six coordinateurs nationaux et 12 TSC. Au travers du cours d'éducation par
des pairs/non professionnels, les TSC dispenseront une éducation communautaire au diabète aux patients participants. 2. Mesurer les progrès par la surveillance de l'HbA1c, du tour de taille (adiposité) et de la PA. Les participants atteints de diabète ont complété des questionnaires standardisés sur l'auto-traitement et la qualité de vie, qui font également partie du processus d'évaluation. 3. Fournir une formation aux communautés régionales et aux TSC afin de renforcer la sensibilisation, la connaissance du diabète et des comportements d'auto-traitement. Méthodologie de l'étude La formation des TSC est aujourd'hui terminée et le projet en est aux derniers stades de l'évaluation du programme. 115 participants atteints de diabète ont bénéficié de l'interven-
tion du programme. Les données démographiques et les valeurs de base, dont l'HbA1c, la pression artérielle et le tour de taille, ont été recueillies auprès de 237 participants au total (115 pour l'intervention et 122 pour le contrôle). Des questionnaires sur la qualité de vie et l'auto-traitement ont été soumis à l'ensemble des participants au début de l'étude, puis évalués. Les 12 TSC ont par ailleurs été chargés de saisir les données démographiques et les mesures biomédicales des patients à l'aide des tablettes fournies dans le cadre du programme. Ces informations sont chargées chaque semaine dans un dossier protégé par mot de passe et transférées de façon sécurisée au site de coordination, où un statisticien les télécharge pour analyse. Le programme est articulé autour de quatre modules : notions de base et
Activité éducative bon marché: choisir des chaussures adéquates
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traitement du diabète ; alimentation et problèmes psychosociaux ; activité physique et complications du diabète. À l'heure actuelle, une grande partie des TSC du programme des différents pays participants ont réussi à mettre en œuvre 75 % du cours pour les personnes atteintes de diabète. Les questionnaires sur l'autotraitement remis aux participants atteints de diabète sont conservés dans des fichiers Excel propres à chaque participant. Chaque TSC a organisé avec ses groupes d'intervention respectifs au moins deux sessions couvrant les modules 1 et 2 (notions de base et traitement du diabète et alimentation et problèmes psychosociaux). Lors des sessions, les TSC utilisent du matériel bon marché, tel que des chevalets et des cartons aide-mémoire. Ces derniers ont été adaptés à partir des Conversation MapTM, un outil éducatif. Des activités bon marché simples, telles que des démonstrations de chaussures et des présentations visant à modifier les portions alimentaires, ont été utilisées par les animateurs à des fins de démonstration. Résultats préliminaires Les résultats préliminaires basés sur les résultats primaires et secondaires de 38 participants de trois pays (Antigua, Grenade et la Barbade) n'ont montré aucune différence significative sur le plan statistique par rapport aux valeurs de référence. Les données complètes ne seront pas disponibles avant la fin du projet en février 2015.
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On notera avec intérêt que, dans les six pays participants, les sujets atteints de diabète ayant reçu une éducation à la condition ont déclaré être reconnaissants de ce soutien car cela fait des années qu'ils se battent pour gérer leur diabète. Un commentaire d'un participant de sexe masculin de Ste Lucie reflète l'effet néfaste du diabète de type 2 sur l'individu non informé : « Depuis mon enrôlement en octobre dernier, j'ai perdu 2 orteils. J'aurais aimé connaître à l'époque ce que j'ai appris lors de la première session. J'aurais mieux contrôlé mon diabète. » Difficultés du projet Des retards dans la saisie des données du programme ont conduit à un décalage entre la collecte et la saisie des données. Ce problème est principalement dû à la lenteur de l'adaptation des TSC à l'utilisation des tablettes fournies pour faciliter la saisie en temps réel des données au point de collecte. En outre, les TSC ont affiché une préférence pour la collecte de données sur papier plutôt que pour leur saisie sur les tablettes. Il apparaît donc clairement que l'abandon par les TSC du papier et du stylo au profit de dispositifs électroniques peut poser des problèmes ou entraîner des retards dans la saisie et l'analyse des données. La transition est assurée par des réunions d'équipe mensuelles via Skype.
Errol Morrison, Shelly McFarlane, Cliff Riley et Novie Younger-Coleman Errol Morrison est président de l'Université de technologie de Kingston, en Jamaïque, et président de l'Association jamaïcaine du diabète. Shelly McFarlane est monitrice de recherche au sein de l'Unité de recherche épidémiologique de l'Institut de recherche de médecine tropicale de l'Université des Antilles à Mona, en Jamaïque. Cliff Riley est professeur agrégé et doyen associé des études supérieures au sein du collège des sciences de la santé de l'Université de technologie de Kingston, en Jamaïque, ainsi que membre du conseil de l'Association jamaïcaine du diabète. Novie Younger-Coleman est biostatisticienne au sein de l'Unité de recherche épidémiologique de l'Institut de recherche de médecine tropicale de l'Université des Antilles à Mona, en Jamaïque.
Projet BRIDGES Mise en œuvre d'un programme d'éducation au diabète par des pairs/non-professionnels adapté au contexte culturel pour des adultes atteints de diabète de type 2 dans six pays anglophones des Caraïbes d'ici 2015
Remerciements s Ce projet est soutenu par BRIDGES. BRIDGES est un programme de la Fédération internationale du diabète financé par une bourse éducative accordée par Lilly Diabetes.
Références 1. International Diabetes Federation. IDF Diabetes Atlas, 6th edn. IDF. Brussels, 2013. 2. Wilks R, Younger N, Tulloch-Reid M, et al. Jamaica Health and Lifestyle Survey 2007-8. Tropical Medicine Research Institute, University of the West Indies. Mona, 2008. 3. L owe H. Caribbean Herbs for Diabetes Management: Fact or Fiction? Pelican Publishers. Kingston, 2012. 4. P an American Health Organization (PAHO), Diabetes Association of Jamaica (DAJ), Ministry of Health – Jamaica. Community Empowerment through Diabetes SelfManagement Education Training. 2012.
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Un coaching en santé pour une plus grande estime de soi et des sourires sains Ayse Basak Cinar et Lone Schou
La promotion de la santé buccale est essentielle pour prévenir et réduire les conséquences négatives du diabète de type 2 et rester en bonne santé.1 Les inflammations parodontales au début de la vieillesse ont tendance à être associées à une hausse de la mortalité à un âge plus avancé2 et les personnes atteintes de diabète ont davantage de risque de développer des parodonpathies que les autres.3 En plus de partager des mécanismes biologiques communs, le diabète de type 2 et les maladies buccales,4,5 également qualifiées de maladies liées au mode de vie, présentent les mêmes facteurs de risque liés au style de vie, tels que de mauvaises habitudes alimentaires ou le tabagisme. Vue d'ensemble du projet Le projet BRIDGES « un sourire sain en cas de diabète »
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vise à évaluer l'impact d'un coaching en santé (CS) sur la gestion du diabète et de la santé buccale chez les personnes atteintes de diabète de type 2 en Turquie et au Danemark. Le CS met essentiellement l'accent sur la transformation et le maintien de comportements de santé positifs par la responsabilisation de l'individu. Il est directement associé à des résultats positifs en termes de style de vie, tels que l'arrêt du tabagisme et une meilleure gestion de l'obésité et du diabète. Le CS crée une sensibilisation aux valeurs individuelles et permet aux participants d'effectuer une transition vers un style de vie sain. Le processus de CS permet aux personnes atteintes de diabète d'adapter et de modifier leurs comportements en matière de santé et de les respecter à long terme. Dans le cadre de cette étude, le coaching
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a mis l'accent sur la responsabilisation par rapport aux pratiques de soins du diabète au quotidien, à leur respect et aux soins autonomes liés à la santé buccale. Les compétences en matière de santé et d'auto-surveillance et la prise de responsabilités en matière de santé et de qualité de vie étaient également au cœur de l'attention. Les participants se sont fixé leurs propres objectifs et plans d'action sous la supervision de leur coach en santé. Les sessions de coaching ont été personnalisées et adaptées en fonction des attentes, des problèmes et des progrès des personnes atteintes de diabète. Au terme de la dernière cession de CS, les participants ont été invités à compléter des questionnaires semistructurés ouverts. Les exemples de résultats obtenus proposés à la fin de cet article témoignent de la gratitude des participants à l'égard de l'opportunité de CS et du sentiment de responsabilisation renforcé. Un participant âgé de 60-69 ans et atteint de diabète depuis 14 ans a expliqué avoir amélioré son style de vie, mais souhaitait avoir accès à un service régulier de santé buccale. Une autre participante d'une cinquantaine d'années atteinte de diabète depuis 12 ans a déclaré que le coaching lui avait permis de prendre un nouveau départ. De manière générale, l'étude a pour but de montrer que le CS peut s'avérer efficace pour l'adoption de styles de vie sains et une meilleure gestion du diabète. Matériel et méthodes Dans le cadre de cette étude d'intervention prospective internationale portant sur des personnes atteintes de diabète de type 2 (Turquie, n=186 ; Danemark, n=130), des participants ont été sélectionnés aléatoirement dans les centres de soins ambulatoires de deux hôpitaux d'Istanbul, en Turquie, et dans le registre électronique de patients du département d'odontologie de l'Université de Copenhague au Danemark. La phase en Turquie est terminée (2010-12) et celle au Danemark devrait prendre fin en novembre 2014 (2012-14).6,7 Les critères d'éligibilité étaient : 1) diabète de type 2 confirmé ; 2) personnes âgées de 30-65 ans avec au moins quatre dents
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Le coaching en santé consistait à impliquer les personnnes atteintes de diabète dans des activites liées à la santé.
fonctionnelles ; 3) aucun traitement psychologique ni hospitalisation dû au diabète. Procédure et randomisation Lors de la visite préliminaire, les participants ont donné leur consentement éclairé et ont répondu à des questionnaires visant notamment à recueillir des données psychosociales et comportementales, ainsi que sur leurs origines. Les rapports médicaux les plus récents (HbA1c, glycémie à jeun, HDL, LDL, triglycérides) ont été obtenus auprès de l'hôpital. Au terme de l'examen buccal, les participants ont été répartis dans deux groupes : CS ou éducation formelle à la santé. L'intervention comportait deux phases (lancement et maintien et suivi). Lors de la phase de lancement et de maintien, un nettoyage parodontal gratuit a été proposé à l'ensemble des participants des deux groupes, qui se sont vu fixer des rendez-vous (entre 1 et 3). Le nettoyage consistait notamment à éliminer les dépôts mous et calcifiés à l'aide d'un appareil à ultrasons. Des brochures éducatives et de motivation ont été fournies en guise de soutien à tous les participants du groupe CS. Un coach en santé accrédité au niveau mondial et possédant une maîtrise en sciences du comportement et une licence en dentisterie communautaire a été assigné au groupe CS.7 Tous les participants ont rencontré le coach en vis-à-vis dans les deux semaines suivant la première visite. Le coach a mis l'accent sur la responsabilisation des personnes atteintes de diabète par rapport
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aux pratiques de santé au quotidien et au respect des programmes de soins autonomes en matière de diabète et de santé buccale. Le coaching avait pour autre objectif d'aider les patients à développer des compétences en matière de santé et d'auto-surveillance, ainsi qu'à endosser la responsabilité de leur santé. Les participants se sont fixé leurs propres objectifs et plans d'action, en mettant l'accent sur l'amélioration de leur style de vie et des mesures cliniques, sous la supervision du coach. Chacune des sessions de coaching a servi de base pour la session suivante, et a influencé les progrès en faveur de la réalisation des objectifs cibles. Les sessions de coaching en vis-à-vis duraient entre 20-60 minutes. Elles couvraient les besoins, les attentes, les problèmes et les progrès de la personne atteinte de diabète. Une surveillance par téléphone a également permis de soutenir les participants dans leurs progrès. Une « roue de la santé » (Figure 1) a été introduite lors de la session CS initiale afin d'examiner les valeurs, d'établir
Figure 1 : Exemple de roue de la santé, dans laquelle chaque domaine est défini par la personne atteinte de diabète.
100%
100%
Alimentation/ poids
Activité physique
0% Santé buccale
100%
50
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Exemples : Gestion du stress Socialisation
les priorités et de fixer des objectifs. Les participants ont indiqué leur degré de satisfaction (0-100 %) récent et celui qu'ils souhaiteraient atteindre à l'avenir. Ils ont ensuite été invités à définir chaque domaine sur la roue de la santé et à choisir un objectif et un plan d'action spécifiques. Même si le coach demandait régulièrement aux participants d'examiner les objectifs à la lumière de la santé buccale et des soins du diabète, les participants étaient libres de choisir des objectifs supplémentaires, tels que la gestion du stress. Le groupe d'éducation en santé a reçu des conseils standard en matière de style de vie, concernant les pratiques de soins de santé buccale, l'alimentation et l'activité physique. Un dentiste s'est chargé des sessions d'éducation à la santé et les participants du groupe ont reçu les mêmes brochures éducatives que le groupe CS en guise de soutien. Variables en termes d'impact qualitatif et résultats Au terme de l'intervention, les participants du groupe Coaching en santé ont été invités à répondre à des questions semi-structurées afin d'évaluer l'intervention CS et son impact sur leur vie. Plusieurs réponses sont présentées ci-dessous : En 2012, Turquie Homme âgé de 60-69 ans atteint de diabète depuis 14 ans « J'ai adopté des habitudes alimentaires saines et me brosse régulièrement les dents. J'ignorais l'importance de la santé buccale pour mon diabète. En outre, j'ai perdu certaines dents et je souffrais de saignement des gencives. J'aurais aimé qu'il y ait un service de santé buccale au sein de la polyclinique du diabète. » Femme âgée de 50-59 ans atteinte de diabète depuis 2 ans « Les sessions de coaching m'ont appris tout ce que je devais savoir sur la santé buccale et la gestion du diabète. Je me sens beaucoup mieux sur le plan psychologique. Ma vie a complètement changé et a pris une orientation positive. Avant les sessions de coaching, je menais une vie triste et désespérée. »
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Homme âgé de 50-59 ans atteint de diabète depuis 14 ans « Les sessions de coaching ont renforcé mon estime de moi. Durant ces sessions, j'ai senti et admis que j'avais de la valeur en tant que personne. Ces sessions ont dissipé toutes les pensées négatives concernant la vie avec le diabète. »
Ayse Basak Cinar et Lone Schou Ayse Basak Cinar est professeur assistante au sein de la section 1 de l'institut d'odontologie de la faculté de sciences médicales et de la santé, de l'Université de Copenhague, à Copenhague, au Danemark. Lone Schou est chef de la section 6 (santé buccale globale) de l'institut d'odontologie de la faculté de sciences médicales et de la santé, de l'Université de Copenhague, à Copenhague, au Danemark.
Projet BRIDGES
Femme âgée de 50-59 ans atteinte de diabète depuis 12 ans « Mon style de vie et ma vie sociale ont changé. Une nouvelle vie a débuté pour moi. J'ai eu de nouvelles idées et je me suis reconstruite. » Homme âgé de 70-75 ans atteint de diabète depuis 10 ans « Aujourd'hui, je suis plus actif sur le plan physique (natation, marche) et je bois plus d'eau et moins d'alcool. J'ai changé et adopté ces nouvelles habitudes car j'ai pris conscience que je voulais faire mieux lors des sessions de coaching. J'ai éliminé les comportements inappropriés et les ai remplacés par des habitudes saines. »
Le coaching en santé peut être utilisé comme une approche de promotion de la santé efficace pour une meilleure gestion du diabète et de la santé bucco-dentaire. Résumé Les dentistes, les médecins et les éducateurs en diabète suivent une éducation et une formation intensives afin d'apprendre « ce qui est le mieux » pour les personnes atteintes de diabète. Cependant, l'éducation et la formation traditionnelles ne permettent pas toujours de déterminer « comment » parvenir à ces résultats optima. Le « comment » est fonction de la motivation d'une personne. Il convient donc d'identifier des facteurs de motivation spécifique avec le soutien et les encouragements des prestataires de soins. Le coaching en santé peut être utilisé en tant qu'approche courante et efficace de promotion de la santé en vue d'une meilleure gestion du diabète et de la santé buccale.
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Un sourire sain en cas de diabète : essai randomisé translationnel d'interventions de coaching en santé adaptées au contexte culturel pour des patients atteints de diabète (phase II Danemark)
Remerciements Nous tenons à remercier de tout cœur nos collaborateurs en Turquie (Prof. Nazif Bagriacik, Prof. ass. Mehmet Sargin, Infirmière en chef Sengul Isik, Prof. Inci Oktay) et au Danemark (Christian Dinesen, Prof. Maximilian de Courten). Un tout grand merci également aux patients de notre étude pour leur participation et leur coopération. La phase turque est soutenue par la FID et l'Université de Copenhague, et la phase danoise par TRYG Fonden. Ce projet est soutenu par BRIDGES. BRIDGES est un programme de la Fédération Internationale du Diabète financé par une bourse éducative accordée par Lilly Diabetes.
Références 1. WHO European Region. Health21: The Health for All Policy Framework for the WHO European Region. WHO. Denmark, 1999. 2. Avlund K, Schultz-Larsen K, Krustrup U, et al. Effect of inflammation in the periodontium in early old age on mortality at 21-year follow-up. J Am GeriatrSoc 2009; 57: 1206-12. 3. S andberg GE, Sundberg HE, Fjellstrom CA. Type 2 diabetes and oral health: a comparison between diabetic and non-diabetic subjects. Diabetes Res Clin Pract 2000; 50: 27-34. 4. G enco RJ, Grossi SG, Ho A. A proposed model linking inflammation to obesity, diabetes, and periodontal infections. J Periodontol 2005; 76: 2075-84. 5. N ishimura F, Kono T, Fujimoto C. Negative effects of chronic inflammatory periodontal disease on diabetes mellitus. J IntAcadPeriodontol 2000; 2: 49-55. 6. C inar AB, Schou L. Health Promotion for patients with diabetes: Health Coaching or Health Education? Int Dent J 2014; 64: 20-8. doi: 10.1111/idj.12058. [Epub ahead of print] 7. C inar AB, Oktay I, Schou L. “Smile healthy to your diabetes”: health coaching-based intervention for oral health and diabetes management. Clin Oral Investig 2013. [Epub ahead of print]
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L'éducation pour faciliter la prise
de contrôle et d'alimentation Bettina Tahsin
L'accès limité à des aliments sains et le manque de sensibilisation à une alimentation de qualité sont deux des obstacles à l'autogestion efficace du diabète au sein des populations à faible revenu. Les États-Unis sont confrontés à un paradoxe en termes de santé publique, puisque ce sont les personnes ayant le plus de risque de souffrir d'obésité et de diabète de type 2 qui sont les plus touchées par l'insécurité alimentaire, ce qui signifie qu'elles n'ont pas toujours les moyens ou accès à des aliments sains en quantités suffisantes pour répondre à leurs besoins nutritionnels.1 Un des défis pour les prestataires de soins au service de populations à faible revenu consiste à réduire les risques sanitaires induits par ces obstacles. L'éducation et des conseils peuvent-ils aider les patients à faible revenu atteints de diabète de type 2 à poser des choix alimentaires plus sains dans les limites de leur budget et à améliorer leur santé ?
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Le contrôle du diabète de type 2 est fortement influencé par les choix alimentaires. L'une des plaintes fréquemment entendues de la bouche des personnes à faible revenu est que, en fin de mois, elles peuvent tout juste se permettre des en-cas bon marché riches en glucides. L'absence d'argent pour acheter des légumes sains peu caloriques et pauvres en glucides ouvre la voie à l'obésité et à un mauvais contrôle du diabète. Une éducation ciblée supplémentaire au diabète peutelle aider à renverser cette tendance ?
Le contrôle du diabète de type 2 est fortement influencé par les choix alimentaires. Étude L'étude se concentre sur la mise sur pied d'un cours d'éducation à la nutrition en cas de diabète spécialement axé sur les besoins d'une population américaine à faible revenu et présentant une grande diversité ethnique
souffrant d'obésité et de diabète de type 2 non contrôlé. Les principes de base de la gestion nutritionnelle en cas de diabète sont universels : contrôle des glucides et des portions, horaire des repas régulier et coordination avec les médicaments et gestion du poids. Le résultat ainsi obtenu dans l'assiette et la façon de gérer cela au quotidien sont propres à chaque individu. Il convient de prendre en compte les préférences alimentaires et culturelles, ainsi que la capacité à acheter les aliments adéquats qui maintiendront les personnes atteintes de diabète en bonne santé. Notre étude se concentre sur ces principes universels, tout en s'adaptant de façon très spécifique aux besoins et défis de notre population. L'étude se déroule au sein de la clinique du diabète et du centre de style de vie de la clinique Fantus, principale clinique de consultations externes du Cook County Health and Hospitals
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de décisions en matière
saine et abordable
System (CCHHS) de Chicago, dans l'Illinois. Le CCHHS est un réseau d'hôpitaux et de cliniques communautaires principalement au service d'une population à faible revenu et présentant une grande diversité ethnique à haut risque de développer des maladies chroniques. Les personnes en surpoids ou obèses constituent 80 % de la population de patients. Sur le plan ethnique, près de la moitié des patients du CCHHS sont d'origine afro-américaine et un tiers sont hispaniques. Le reste reflète la diversité urbaine de Chicago. Cette étude a pour but de déterminer si des cours supplémentaires de nutrition et de cuisine de base pourraient aider les participants obèses à faible revenu atteints de diabète de type 2 à perdre du poids et à mieux gérer leur diabète. Les participants à l'étude étaient des patients vus dans le cadre du programme du réseau pour le diabète (NDP) de la clinique Fantus, une clinique du diabète ayant
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pour vocation d'aider les personnes dont le diabète n'est pas contrôlé à parvenir à une meilleure maîtrise. Le NDP compte dans ses rangs des endocrinologues, des praticiens infirmiers, des infirmiers, des diététiciens licenciés et des pharmaciens, tous avec une formation, une expérience et une certification en diabète. Les cours se déroulent au Therapeutic Lifestyle Center (TLC), situé juste à côté de la clinique du diabète. Le fait
de proposer l'intervention dans le centre axé sur le style de vie est un des avantages du programme de l'étude par rapport à d'autres environnements communautaires ou hospitaliers des pays à faible et moyen revenu. Notre centre comprend une cuisine virtuelle et une épicerie fictive, ainsi que des salles de cours et d'activité physique. Si l'étude s'est concentrée exclusivement sur l'alimentation, l'activité physique a néanmoins été encouragée dans le cadre d'un style de vie sain.
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Au total, 98 patients atteints de diabète de type 2 affichant une HbA1c > 7 % et obèses (IMC > 30) sont recrutés au sein du centre du diabète. Les participants sont randomisés dans le groupe de contrôle, qui reçoit les soins habituels au centre du diabète, ou le groupe de l'intervention, qui reçoit des cours supplémentaires en plus des soins habituels. Chaque groupe de l'intervention de huit participants suit une série de huit cours d'une heure sur six mois, suivie d'une visite d'une épicerie de deux heures. Les cours ont lieu tous les 15 jours les deux premiers mois, puis une fois par mois les quatre mois suivants. Au terme des six mois, les participants sont soumis à une évaluation portant sur leur poids, le contrôle de leur glycémie et d'autres marqueurs de l'état de santé général. Les huit cours, donnés par un diététicien licencié/éducateur agréé en diabète, suivent les principes de base de la gestion de l'alimentation en cas de diabète et sont axés sur les aliments généralement consommés par la population participante. À ce jour, 67 % des participants à l'étude sont afro-américains, 14 % hispaniques,
11 % asiatiques et 8 % blancs. Les cours couvrent les sujets suivants : 1. Lecture des étiquettes pour le diabète – identifie les aliments qui augmentent la glycémie, décrit les portions appropriées et explique comme évaluer la teneur d'un aliment à l'aide des étiquettes nutritionnelles. 2. Planification de repas pour le diabète – explique de quelle manière la méthode de l'assiette, qui consiste en une moitié d'assiette de légumes non féculents, un quart de féculents et un quart de protéines, plus un fruit et du lait, peut être utilisée pour prendre en compte les préférences alimentaires tout en favorisant un contrôle adéquat de la glycémie. 3. Manger pour perdre du poids – met l'accent sur un contrôle adéquat des portions et des stratégies alimentaires à même de fournir une assiette saine et d'encourager la perte de poids. 4. Manger dans le respect du budget – traduit les principes alimentaires en stratégies économiques permettant de manger sainement malgré des moyens limités. 5. Se sentir repu avec moins – examine les avantages de la consommation
Si l'étude s'est concentrée exclusivement sur l'alimentation, l'activité physique a néanmoins été encouragée dans le cadre d'un style de vie sain. 54
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d'aliments complets contenant davantage de fibres et garantissant une plus grande satiété. 6. Des graisses saines pour le cœur – examine des pratiques alimentaires favorables à un cœur en bonne santé, une préoccupation majeure en cas de diabète. 7. Manger pour contrôler la pression artérielle – combine restriction du sodium et augmentation des légumes pour plus de potassium afin d'améliorer l'hypertension. 8. Manger dehors – applique les stratégies examinées précédemment au maintien d'un contrôle alimentaire adéquat en cas de prise de repas à l'extérieur. Une visite d'une épicerie d'un supermarché à bas prix conclut le programme et permet de mettre en pratique la sélection d'aliments sains dans le respect d'un budget donné. Résultats préliminaires À ce jour, trois des six groupes prévus pour participer à l'intervention ont terminé l'étude et plusieurs résultats intéressants ont émergé. Par rapport au groupe de contrôle, les participants du groupe de l'intervention ont amélioré le contrôle de leur glycémie, mesurée d'après leur HbA1c. Ainsi, les participants d'un des groupes de l'intervention ont diminué leur HbA1c moyenne de 0,7 %, contre une diminution de 0,2 % pour les participants du groupe de contrôle correspondant. Les patients de l'intervention dont le diabète était exclusivement géré par des médicaments oraux sont
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Résumé Le fait qu'un nombre significatif de participants au groupe de l'intervention aient amélioré les résultats de l'HbA1c et aient enregistré une perte de poids plus importante que ceux du groupe de contrôle témoigne de l'efficacité de l'éducation et des conseils en diabète. Aider les personnes à faible revenu atteintes de diabète de type 2 à poser des choix alimentaires plus sains dans le respect de leur budget peut déboucher sur des résultats positifs et leur offrir la perspective d'un avenir meilleur.
Bettina Tahsin Bettina Tahsin est diététicienne chercheuse et éducatrice en diabète au Cook County Health and Hospitals System de Chicago, dans l'Illinois (États-Unis).
Projet BRIDGES Une initiative communautaire d'alimentation saine au sein d'un centre médical axé sur le style de vie pour améliorer les résultats du diabète
Les personnes atteintes de diabète font l'app rentissage des choix d'aliments sains et malsains, Chicago, USA
également parvenus à une plus grande perte de poids (9,6 kg en moyenne contre seulement 1,2 kg pour le groupe de contrôle correspondant). Les patients de l'intervention sous insuline ont par contre éprouvé plus de difficultés à perdre du poids, reflétant en cela le problème de l'insuline et du contrôle du poids. Mais même ces patients ont affiché une amélioration de leur glycémie par rapport aux patients de contrôle, en raison
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d'une meilleure compréhension du lien entre la teneur en glucides et le dosage d'insuline. De manière générale, les participants qui ont régulièrement pris part aux cours ont affiché une meilleure compréhension de la planification de repas sains respectant leur budget et les habitudes alimentaires culturelles, ce qui s'est traduit par une amélioration du taux de glycémie.
Remerciements Le chercheur principal du projet est Leon Fogelfeld, MD et président de la division d'endocrinologie du Cook County Health & Hospitals System de Chicago, dans l'Illinois (États-Unis). L'auteure est la coordinatrice de l'étude et l'éducatrice pour ce projet, qui est soutenu par BRIDGES. Ce projet est soutenu par BRIDGES. BRIDGES est un programme de la Fédération internationale du diabète financé par une bourse éducative accordée par Lilly Diabetes.
Références 1. S eligman HK, Jacobs EA, Lopez A, et al. Food insecurity and glycemic control among low-income patients with type 2 diabetes. Diabetes Care 2012; 35: 233-8.
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Tout ce que vous devez savoir sur le diabète gestationnel Valerie Holmes et Claire Draffin
Le diabète gestationnel (DG) est une intolérance au glucose qui apparaît ou est décelée pour la première fois pendant la grossesse. Le DG est associé à une hausse de la morbidité périnatale.1 À long terme, les femmes souffrant de DG ont sept fois plus de risques de développer le diabète de type 2 plus tard dans la vie qu'en cas de grossesse avec un taux de glycémie normal.2 De récentes recherches se sont penchées sur les conséquences du traitement du DG sur l'issue de la grossesse et sur la définition de critères de diagnostic pour le DG. Ces recherches ont débouché sur les récentes recommandations de l'International Association of Diabetes and Pregnancy Study Groups (IADPSG) pour le diagnostic du DG.3 La prévalence du DG a augmenté ces dernières années, à l'instar de la prévalence du diabète de type 2 au
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sein de la population de référence. En outre, l'adoption des critères de l'IADPSG a accru la prévalence du DG de près de trois fois au sein de certaines populations.4 Le besoin de ressources éducatives innovantes Les femmes chez qui un DG est aujourd'hui diagnostiqué sont orientées vers des cliniques métaboliques prénatales afin d'y recevoir des soins médicaux et obstétriques spécialisés auprès d'équipes multidisciplinaires. La plupart des informations reçues par une femme atteinte de DG lui sont directement données par des professionnels de la santé lors de sa première consultation. En dehors de quelques brochures produites au niveau local, très peu de supports supplémentaires conviviaux s'adressent aux femmes chez qui un DG a été récemment diagnostiqué.
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L'éducation des patientes constitue une étape cruciale. Une meilleure compréhension du DG influencera et améliorera en outre le respect du traitement. Les femmes chez qui un DG est diagnostiqué doivent faire face à une courbe d'apprentissage rapide en vue d'apprendre à traiter leur nouvelle condition. Les défis sont divers : ■ comprendre les risques associés au DG pour leur grossesse et leur avenir ; ■ s 'adapter à une alimentation et à un style de vie compatibles avec le DG ; ■ s urveiller elles-mêmes leur glycémie et atteindre des objectifs personnalisés ; ■ s 'administrer de l'insuline, le cas échéant. En outre, les modifications apportées aux critères de diagnostic du DG affectent la charge de travail qui pèse sur les équipes du diabète s'occupant de femmes dans des environnements où les services tournent déjà à plein régime. Des approches innovantes sont nécessaires de toute urgence pour aider les professionnels de la santé à prodiguer une éducation aux femmes chez qui un DG est diagnostiqué pendant la grossesse. Un outil éducatif tel qu'un DVD contribuera à s'assurer que les femmes atteintes de DG s'adaptent au plus vite à leur nouveau diagnostic, réduisent le stress et l'anxiété et rétablissent/ reviennent à un semblant de normalité/ vie normale. Les informations
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de ce type doivent être guidées par les/ adaptées en fonction des besoins du public cible. L'objectif L'objectif de ce projet est de développer un DVD éducatif en partenariat avec les femmes atteintes de DG et les professionnels de la santé. Nous partons de l'hypothèse que ce DVD atténuera l'anxiété et améliorera la mesure de l'homéostasie du glucose chez les femmes atteintes de DG pendant la grossesse, et fournira des conseils en matière d'alimentation et de style de vie en vue de prévenir le diabète de type 2 plus tard dans la vie.
Conception de l'étude Il s'agit d'un projet en deux phases. La phase 1 consistait à développer le DVD éducatif sous la direction de professionnels de la santé adhérant aux directives du National Institute for Clinical Excellence.5 Les contributions de femmes atteintes de DG ont été intégrées afin de s'assurer que le DVD répond aux besoins de son public cible. Des groupes cibles de femmes atteintes de DG ont étudié leurs anxiétés, besoins et connaissances afin d'orienter le ton, les principaux messages et le format du DVD. Les résultats des groupes cibles ont confirmé que le développement de ressources éducatives
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conviviales était justifié et convenait à des femmes atteintes de DG de différentes origines ethniques. Les femmes tenaient notamment à disposer d'une ressource telle qu'un DVD en tout début du diagnostic, alors qu'elles ont de nombreuses questions sans réponse. Elles ont aimé le style de la production du documentaire, qui incluait des récits de femmes réelles atteintes de DG. Les participantes aux groupes cibles ont estimé que cela les aidait à prendre conscience qu'elles n'étaient pas seules. Les femmes tenaient à entendre les avis de professionnels de la santé et voulaient davantage d'informations sur les implications du diabète gestationnel pour leur bébé. Elles voulaient également savoir quel impact le DG pouvait avoir sur l'accouchement car elles estimaient que ce point n'était pas toujours expliqué par les cliniques obstétriques. Il était important pour les femmes que la ressource se penche sur les avantages d'entamer à un traitement à l'insuline, le cas échéant, de façon à dissiper les craintes qu'elles
peuvent avoir concernant l'administration du médicament et la tolérance à celui-ci. Les femmes souhaitaient également en savoir plus sur le risque futur de diabète de type 2. Les femmes atteintes de DG ont participé à la phase de développement du DVD et ont visualisé le prototype au sein des groupes cibles. Leurs réactions ont été intégrées dans l'édition finale du DVD. Le DVD de 46 minutes ainsi obtenu met en vedette cinq femmes atteintes de DG partageant leurs points de vue et leurs expériences, et propose un reportage fondé sur des données probantes.
Les réactions reçues des femmes qui ont regardé le DVD ont été positives. Le DVD comprend trois sections principales : ■Q u'est-ce que le diabète gestationnel ? ■V ivre avec le diabète gestationnel ■L a vie après le diabète gestationnel
Le DVD propose également des reportages supplémentaires sous la forme de guides pas à pas expliquant aux femmes comment surveiller la glycémie, s'injecter de l'insuline, consommer des aliments sains et déterminer si une perte de poids est requise après la grossesse. Le DVD a été produit en anglais, en ourdou, en somali et en arabe. La phase 2 du projet consiste à évaluer l'impact de ce DVD sur l'anxiété et le stress maternels, le contrôle de la glycémie, la connaissance du diabète et les résultats maternels et néonatals dans le cadre d'un essai randomisé contrôlé multicentrique. L'essai a débuté en janvier 2013 dans trois cliniques métaboliques prénatales d'Irlande du Nord et de Manchester. Des femmes chez qui un DG venait d'être diagnostiqué pour la première fois ont été invitées à y participer. Elles ont été réparties aléatoirement dans un des deux groupes de traitement : soins habituels plus DVD ou soins habituels uniquement. Le recrutement pour l'étude est à présent terminé et 150 femmes ont été enrôlées. Le suivi est en cours et les résultats seront disponibles fin 2014. Bien que nous ne soyons pas encore en mesure de communiquer les résultats de l'essai, les réactions reçues des femmes qui ont regardé le DVD ont été positives dans l'ensemble : « Le DVD est génial et je suis ravie d'y avoir participé. Il m'a rassurée car j'étais très inquiète lors de la première visite. » Une femme a déclaré qu'elle aurait préféré avoir
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une ressource en ligne. Les membres du personnel des cliniques ont réagi positivement à l'essai et attendent la fin de celui-ci pour pouvoir utiliser la ressource auprès de l'ensemble de leurs patientes. Le sentiment général parmi les participantes et le personnel est que le DVD éducatif sur le DG a comblé des lacunes au niveau des connaissances et aide les femmes à mieux comprendre le DG et sa gestion. Le personnel clinique a également expliqué que le DVD constitue une ressource précieuse pour l'éducation des patientes et pourrait être utilisé lors de sessions d'éducation en groupe. Intérêt pour la santé publique Ce projet présente un intérêt considérable en termes de santé publique, en particulier dans le contexte de la hausse du DG et du diabète de type 2 partout dans le monde. Les femmes atteintes de DG présentent un risque accru de développer le diabète de type 2 plus tard dans la vie.2 Le diagnostic du DG pendant la grossesse offre une opportunité en or d'intervenir dans la progression du diabète, tant pour les femmes que pour les professionnels de la santé. Cependant, malgré des directives claires concernant le dépistage et le suivi postpartum,6 la réalisation de tests de glycémie postpartum est faible, en raison notamment de la faible présence aux rendez-vous de suivi. La fourniture aux femmes d'informations complètes sur des changements de style de vie à long terme au cours
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de la période prénatale pourrait maximiser le potentiel offert par le DG. Elle pourrait également encourager le suivi au cours de la période postnatale. Durabilité Au terme du projet, nous pensons que le DVD pourrait être « adopté », reproduit et traduit dans d'autres langues en vue de son utilisation dans les environnements de soins de santé de différents pays. Cet outil convient pour une utilisation par les patientes à des fins de soutien individuel, de même qu'en tant que support éducatif pour l'éducation en groupe. Son adaptation à d'autres formats multimédia tels que des podcasts et des webémissions pourrait maximiser son impact sur les femmes atteintes de DG. Le transfert de connaissances à la suite d'un projet tel que celui-ci est essentiel en vue de maximiser l'impact des recherches. Dans le cadre d'un projet apparenté, nous avons récemment converti notre DVD de conseils préconception en plate-forme de site web (http:// go.qub.ac.uk/womenwithdiabetes). L'objectif est de renforcer la sensibilisation de toutes les femmes atteintes de diabète à l'importance de planifier leur grossesse, ainsi que de fournir des conseils sur les soins préconception pour les femmes qui prévoient d'avoir un bébé (financé par Diabetes UK et la Public Health Agency d'Irlande du Nord). Nous envisageons une approche similaire au terme de ce projet.
Valerie Holmes et Claire Draffin Valerie Holmes est conférencière principale au Centre de santé publique de l'Université Queen's de Belfast, au Royaume-Uni. Claire Draffin est monitrice de recherche au Centre de santé publique de l'Université Queen's de Belfast, au Royaume-Uni.
Projet BRIDGES Développement d'un DVD éducatif à l'attention des femmes atteintes de diabète gestationnel : « Diabète gestationnel : ce que vous devez savoir (mais ignorez peut-être) »
Remerciements Les auteurs sont la chercheuse principale (VH) et la chercheuse (CD) de ce projet. Les co-chercheurs de ce projet sont : le Professeur Fiona Alderdice, École d'infirmières et de sages-femmes de l'Université Queen's de Belfast, Belfast, Royaume-Uni ; le Professeur David McCance, Belfast Health and Social Care Trust du Royal Victoria Hospital, Belfast, RoyaumeUni ; le Professeur Chris Patterson, Centre de santé publique de l'Université Queen's de Belfast, Royaume-Uni ; le Dr Michael Maresh, St Mary's Hospital de la Central Manchester University Hospitals NHS Foundation, Manchester, Royaume-Uni ; et le Professeur Roy Harper, South Eastern Health and Social Care Trust de l'Ulster Hospital, Dundonald, Royaume-Uni. Ce projet est soutenu par BRIDGES. BRIDGES est un programme de la Fédération internationale du diabète financé par une bourse éducative accordée par Lilly Diabetes.
Références 1. C rowther CA, Hiller JE, Moss JR, et al. Effect of treatment of gestational diabetes mellitus on pregnancy outcomes. N Engl J Med 2005; 352: 2477-86. 2. B ellamy L, Casas JP, Hingorani AD. Type 2 diabetes mellitus after gestational diabetes: a systematic review and metaanalysis. Lancet 2009; 373: 1773-9. 3. I nternational Association of Diabetes and Pregnancy Study Groups Consensus Panel. International Association of Diabetes and Pregnancy Study Groups Recommendations on the diagnosis and classification of hyperglycemia in pregnancy. Diabetes Care 2010; 33: 676-82. 4. W augh N, Royle P, Clar C, et al. Screening for hyperglycaemia in pregnancy: a rapid update for the National Screening Committee. Health Technol Assess 2010; 14. 5. N ational Collaborating Centre for Women’s and Children’s Health (Great Britain), National Institute for Clinical Excellence. Diabetes in Pregnancy: Management of Diabetes and its Complications from Preconception to the Postnatal Period. RCOG Press. London, 2008. 6. S jögren B, Robeus N, Hansson U. Gestational diabetes: a case-control study of women’s experience of pregnancy, health and the child. J Psychosom Res 1994; 38: 815-22.
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Une intervention de soutien par les pairs peut-elle améliorer les résultats du diabète de type 2 ? Tim Johansson, Sophie Keller, Henrike Winkler, Raimund Weitgasser et Andreas Sönnichsen
Le diabète de type 2 est en hausse partout dans le monde et le fardeau associé aux complications du diabète représente une grave menace pour les systèmes de santé, tant au niveau national qu'international. D'après les estimations, l'Autriche, un pays de 8,47 millions d'habitants d'Europe centrale, affiche une prévalence du diabète de 9,27 %.1 4 705 personnes y seraient mortes à cause du diabète en 2013, soit 12 habitants par jour.1 Les dépenses en diabète représentaient 10 % du budget de santé total de l'Autriche en 2011.2 En Autriche, les personnes atteintes de diabète de type 2 sont soignées dans le cadre de programmes existants de gestion de la condition (PGC) ou en fonction d'expérience de chaque cabinet médical. L'étendue des services du diabète offerts peut
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varier en fonction de spécificités régionales, telles que les réglementations nationales, les frais médicaux et la disponibilité de services. La gestion de la condition et les traitements médicamenteux modernes ont amélioré les soins du diabète, mais les thérapies actuelles sont loin de prévenir de manière efficace les complications micro et macrovasculaires. Il est donc impératif d'intensifier les interventions sur le style de vie et d'encourager les patients à mieux gérer leur diabète. Un soutien par les pairs pour améliorer les soins du diabète Cette étude contrôlée randomisée a pour but d'évaluer un programme de soutien par les pairs en termes d'amélioration de l'autogestion du diabète et d'introduction de changements de style de vie, tels qu'une activité
physique accrue. L'Organisation mondiale de la santé (OMS) reconnaît le « soutien par les pairs » comme une intervention économique et flexible pour l'amélioration des soins et des résultats du diabète.3 Parmi les modèles de soutien par les pairs figurent des programmes d'autogestion en vis-à-vis, le mentorat par des pairs et des travailleurs de la santé communautaire. Les pairs peuvent offrir un coaching et une direction et servent souvent de modèles pour des changements de comportement à plus long terme. Le programme Le programme de soutien par les pairs a été proposé à l'ensemble des patients enrôlés dans le PGC du régime public d'assurance santé de la province de Salzbourg, en Autriche. Les participants ont été recrutés
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au sein des cabinets des médecins généralistes locaux. Pour maintenir le secret de la répartition, tous les patients ont été randomisés par groupe au terme du recrutement et de l'attribution à des groupes. Le groupe de contrôle a reçu les soins habituels, conformément au programme de gestion de la condition.
Des groupes de six à huit participants se sont rencontrés pour discuter le l'aspect personnel, social et émotionnel du diabète. Au sein de chaque groupe de l'intervention, deux participants atteints de diabète ont été formés en tant que leaders de leurs pairs. Les groupes se sont réunis chaque semaine pour une séance d'activité physique extérieure d'au moins une heure et ont bénéficié par intermittence du soutien d'un éducateur physique. Une fois par mois, l'activité physique était suivie d'une réunion de groupe éducative, au cours de laquelle les groupes recevaient un soutien professionnel supplémentaire un mois sur deux. Des groupes de huit à dix participants se sont également rencontrés pour parler de problèmes personnels, sociaux et émotionnels liés au diabète et ont été constitués par un pair de soutien formé atteint de diabète de type 2. Chacun des groupes de l'intervention a reçu un soutien supplémentaire de la part de médecins, d'infirmiers
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éducateurs en diabète, de diététiciens, de psychologues cliniques et d'éducateurs physiques, selon les besoins. La principale mesure concernait le changement intervenu au niveau de l'HbA1c entre les groupes de l'intervention et de contrôle après deux ans. Les mesures secondaires concernaient la qualité de vie (index EQ5D-3L et échelle analogue visuelle EQ-5D) et l'amélioration du contrôle des facteurs de risque cardiovasculaire (pression artérielle systolique et diastolique, créatinine, cholestérol total, cholestérol LDL, cholestérol
HDL et triglycérides). Les autres mesures secondaires concernaient la diminution du risque cardiovasculaire global (UKPDS-Risk-Engine version 2.0), la perte de poids (indice de masse corporelle [kg/m²]) et l'arrêt du tabagisme signalé par le sujet lui-même. Le but du programme de soutien par les pairs était de fournir une base aux groupes du diabète qui serait maintenue après l'étude sans autre intervention de la part des prestataires de soins que le soutien professionnel décrit.
Activité de soutien par les pairs de randonnée dans les Alpes autrichiennes
Activité de soutien par les pairs dans les Alpes autrichiennes
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Résultats Sur les 77 cabinets de généralistes éligibles, 49 (63,6 %) ont recruté 393 participants remplissant tous les critères d'inclusion. Ces participants ont été répartis dans 41 groupes de pairs (21 groupes de l'intervention [n=202] et 20 groupes de contrôle [n=191]). Au total, 56 participants se sont retirés avant le début de l'intervention. Au moment du suivi, une analyse en intention de traiter a fait apparaître des valeurs d'HbA1c stables au sein du groupe de l'intervention et en légère augmentation pour les groupes de contrôle. La différence entre les groupes n'était pas significative. Nous n'avons par ailleurs décelé aucune amélioration significative au sein du
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groupe de l'intervention par rapport aux contrôles concernant la majorité des résultats secondaires. Discussion Une intervention de soutien par des pairs en groupe en tant que composante supplémentaire d'un programme traditionnel de gestion de la condition en vue d'améliorer les comportements en matière de style de vie associés à l'autogestion du diabète de type 2 est possible. En théorie, le soutien par les pairs constitue une approche très prometteuse. L'intervention de cette étude n'a toutefois enregistré qu'une amélioration marginale des valeurs de l'HbA1c par rapport au groupe de contrôle. En outre, le programme
n'a pas amélioré de manière significative les résultats cliniques, le profil de risque et la qualité de vie après deux ans d'observation. Ces résultats sont très probablement dus à des valeurs de référence bien contrôlées (HbA1c de 7,0 % dans les deux groupes, par exemple), laissant peu de place à une amélioration de la glycémie. Le groupe de contrôle a affiché la même hausse que celle constatée dans le cadre de l'étude United Kingdom Prospective Diabetes Study (UKPDS)4 et, à cet égard, la stabilité des résultats de l'HbA1c au sein du groupe de l'intervention peut être interprétée comme un succès. Un échantillon plus important serait nécessaire pour démontrer que cet effet est significatif.
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Une autre donnée du programme était la tendance des généralistes participants à recruter principalement des patients parfaitement sous contrôle, alors qu'ils leur avait été demandé d'inviter l'ensemble des personnes atteintes de diabète de type 2, quel que soit le contrôle de leur glycémie. Un biais de sélection dû au recrutement de patients affichant une plus grande motivation ou une meilleure autogestion pourrait donc s'être produit. En outre, l'intensité de notre intervention pourrait avoir été trop faible pour démontrer l'existence d'un effet sur l'HbA1c, même si un soutien professionnel accru aurait été en conflit avec le concept du programme de soutien par les pairs en groupe. Notre intervention s'est appuyée à dessein sur un niveau de soutien professionnel de faible intensité. En raison des retraits de consentement, certains groupes étaient plus petits que prévu, ce qui pourrait avoir eu un impact négatif sur la dynamique des groupes. Des contacts continus avec les pairs chargés du soutien et les participants tout au long de l'étude a permis d'apporter des modifications sur la base des réactions des participants. Le soutien individuel accru offert en fonction des besoins du groupe a également été pris en compte. L'intervention a été proposée gratuitement afin d'éviter l'exclusion de participants potentiels pour des raisons économiques. Les participants étaient en moyenne âgés de plus de 60 ans,
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de sorte que la validité externe est limitée et que les résultats obtenus ne peuvent pas être transférés de manière générale à l'ensemble des patients atteints de diabète. Conclusion et actions à suivre Un programme de soutien par les pairs pourrait permettre aux généralistes d'offrir un soutien supplémentaire aux patients désireux de pratiquer une activité physique et de modifier leur style de vie. Notre intervention est parvenue à maintenir des résultats d'HbA1c adéquats par rapport au groupe de contrôle. Bien que les interventions de soutien par des pairs puissent sembler répondre aux besoins des personnes atteintes de diabète, rares sont les données probantes témoignant de son efficacité disponibles dans la littérature à ce jour.5 Les interventions de soutien par des pairs peuvent présenter de l'intérêt pour les personnes en quête d'une aide et peuvent constituer un complément au traitement pour les patients désireux d'améliorer certains comportements en rapport avec le diabète. Cependant, les données probantes actuellement disponibles ne font apparaître aucun impact majeur du soutien par les pairs sur les résultats du diabète de type 2.6 D'autres études sont nécessaires en vue de déterminer l'effet du soutien par les pairs au sein de différentes populations et d'identifier les différentes approches d'intervention par des pairs possibles et les résultats et la durabilité à long terme.
Tim Johansson, Sophie Keller, Henrike Winkler, Raimund Weitgasser et Andreas Sönnichsen Tim Johansson est moniteur de recherche au sein de l'Institut de médecine générale, de médecine familiale et de médecine préventive de l'Université médicale Paracelsus de Salzbourg, en Autriche. Sophie Keller est monitrice de recherche au sein de l'Institut de médecine générale, de médecine familiale et de médecine préventive de l'Université médicale Paracelsus de Salzbourg, en Autriche. Henrike Winkler est chargé d'enseignement au sein de l'Université Paris Lodron University, de Salzbourg, en Autriche. Raimund Weitgasser est professeur agrégé et chef du département de médecine interne de la Clinic Diakonissen de Salzbourg, en Autriche. Andreas Sönnichsen est professeur de médecine familiale et directeur de l'Institut de médecine générale et de médecine familiale de l'Université de Witten/Herdecke, en Allemagne.
Projet BRIDGES Efficacité d'un programme de soutien par les pairs pour la gestion de la condition sur le plan de l'amélioration du contrôle métabolique, de l'auto-efficacité de la gestion du diabète, de la qualité de vie et du profil de risque
Remerciements Ce projet est soutenu par BRIDGES. BRIDGES est un programme de la Fédération internationale du diabète financé par une bourse éducative accordée par Lilly Diabetes.
Références 1. I nternational Diabetes Federation. IDF Diabetes Atlas, 6th edn. IDF. Brussels, 2013. 2. I DF Europe, FEND, PCDE, EURADIA. Diabetes The Policy Puzzle: Is Europe Making Progress? Third edition. http://ec.europa.eu/health/major_ chronic_diseases/docs/policy_puzzle_2011.pdf 3. W orld Health Organization. Peer Support programmes in Diabetes. www.who.int/diabetes/ publications/Diabetes_final_13_6.pdf 4. P rospective Diabetes Study (UKPDS) Group. Effect of intensive blood-glucose control with metformin on complications in overweight patients with type 2 diabetes (UKPDS 34). Lancet 1998; 352: 854-65. 5. D ale JR, Williams SM, Bowyer V. What is the effect of peer support on diabetes outcomes in adults? A systematic review. Diabet Med 2012; 29: 1361-77. 6. S mith SM, Paul G, Kelly A, et al. Peer support for patients with type 2 diabetes: cluster randomised controlled trial. BMJ 2011; 342: d715.
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Liste des projets soutenus par le programme BRIDGES de la FID Afrique du Sud ■E fficacité d'un programme d'éducation au dia-
bète en groupe recourant à des entretiens motivationnels dans des communautés oubliées d'Afrique du Sud
Australie ■S top au diabète : comportement en matière de santé et perception des risques chez des femmes souffrant de maladies métaboliques liées au style de vie et à haut risque de développer le diabète
Autriche ■ Efficacité d'un programme de soutien par les
pairs pour la gestion de la condition sur le plan de l'amélioration du contrôle métabolique, de l'auto-efficacité de la gestion du diabète, de la qualité de vie et du profil de risque
Brésil ■ Évaluation du programme d'éducation au
diabète pour des personnes atteintes de diabète de type 2 dans les soins primaires à Belo Horizonte, au Brésil
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Cambodge, République démocratique du Congo et Philippines ■ Soutien à l'autogestion du diabète par télé-
phone mobile : analyse plurinationale de sa mise en œuvre dans le cadre de programmes existants d'éducation à l'autogestion du diabète en République démocratique du Congo, au Cambodge et aux Philippines
Cameroun/Guinée ■A méliorer l'accès à la mesure de l'HbA1c en Afrique sub-saharienne
Canada ■L es familles pour lutter contre le diabète : inter-
vention canadienne pour la prévention du diabète axée sur la famille après un diabète gestationnel à London, Calgary et Victoria
Caraïbes ■M ise en œuvre d'un programme d'éducation au diabète par des pairs/non-professionnels adapté au contexte culturel pour des adultes atteints de diabète de type 2 dans six pays anglophones des Caraïbes
Juin 2014 • Volume 59 • Numéro spécial
Chine ■ Sur la voie de la santé : intervention sur le style
■ I ntervention sur mesure pour des patients hospi-
de vie pour prévenir le diabète ■P romotion d'un modèle intégré communautéhôpital pour la gestion du diabète à Pékin ■É tude translationnelle randomisée visant à examiner les effets de soins partagés par rapport aux soins traditionnels pour la gestion du diabète gestationnel au sein d'un réseau de soins prénataux à trois niveaux à Tianjin, en Chine ■ I mpact de la mise sur pied d'un centre éducatif et préventif de soins des pieds pour les personnes atteintes de diabète à Qingdao, en Chine
talisés : comparaison entre coordinateur de soins du diabète translationnels et soins traditionnels ■ Project SEED : support, éducation et évaluation en matière de diabète ■ I nitiative communautaire d'alimentation saine au sein d'un centre médical axé sur le style de vie pour améliorer les résultats du diabète ■D es entretiens motivationnels pour optimiser l'utilisation de l'éducation à l'autogestion chez des adultes atteints de diabète de type 2 ■ Examen non visuel des pieds pour des personnes souffrant de déficience visuelle
Colombie ■ DEMOJUAN – Espace de démonstration pour la
Fidji ■ Utilisation du théâtre municipal pour promouvoir
Danemark ■ Un sourire sain en cas de diabète : essai rando-
Haïti ■A mélioration des soins du diabète à Cap-Haïtien,
prévention primaire du diabète de type 2, JUAN Mina et Soledad, à Barranquilla, en Colombie
misé translationnel d'interventions de coaching en santé adaptées au contexte culturel pour des personnes atteintes de diabète
Égypte ■ Impact d'un centre éducatif et préventif de soins
des pieds pour les personnes atteintes de diabète à Alexandrie, en Égypte
Équateur ■ Impact d'un centre éducatif et préventif de soins
des pieds pour des sujets atteints de diabète au sein du centre de soins ambulatoires de première ligne "CAA Cotocollao" du service national de sécurité sociale à Quito, en Équateur
États-Unis ■ Faisabilité du développement d'un programme de formation pour des leaders de pairs en matière de diabète à Ypsilanti, dans le Michigan
Juin 2014 • Volume 59 • Numéro spécial
l'éducation et la prévention du diabète dans les îles Fidji
en Haïti
Inde ■E ssai randomisé translationnel portant sur une
intervention sur le style de vie adaptée au contexte culturel pour la prévention du diabète en Inde ■ Prévention du diabète de type 2 chez les femmes atteintes de diabète gestationnel dans l'Inde urbaine – étude de faisabilité
Jordanie ■P rojet de microclinique du diabète en Jordanie :
responsabilisation et sensibilisation de la communauté en vue d'améliorer la santé et le bien-être
Mali ■ Essai randomisé portant sur une intervention d'éducation intensive faisant appel à un réseau d'éducateurs pairs pour améliorer le contrôle de la glycémie des personnes atteintes de diabète de type 2 à Bamako, au Mali
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Pakistan ■E ssai randomisé translationnel d'interventions
sur le style de vie économiques et adaptées au contexte culturel pour la prévention du diabète de type 2 au Pakistan (Programme de prévention du diabète au Pakistan, PDPP) ■C ombler le fossé entre connaissances et pratique en matière de contrôle du diabète au sein d'une population rurale du Pakistan
Thaïlande ■P rogramme de prévention du diabète au sein de la communauté en Thaïlande
Tunisie ■ I ntervention sur le style de vie chez des élèves obèses et en surpoids : étude quasi expérimentale pré et post-test avec groupe de contrôle à Sousse, en Tunisie
Pays-Bas ■ Risque cardiovasculaire chez les personnes
Venezuela ■ I nterventions de télésanté et dirigées par des
Philippines ■R éduction du stress familial et formation à une
Vietnam ■P rogramme d'essai d'intervention sur le style
atteintes de diabète de type 2 : un modèle de prévision dynamique innovant
réponse ad hoc chez les Philippins atteints de diabète de type 2 à Quezon City, aux Philippines ■ Efficacité d'un programme d'éducation à l'autogestion du diabète au sein de la communauté : étude pilote à San Juan, dans la province de Batangas, aux Philippines
Royaume-Uni ■D iabète gestationnel : ce que vous devez savoir (mais ignorez peut-être) – conception, développement, test et évaluation d'un DVD à l'intention des femmes atteintes de diabète gestationnel
pairs pour la prévention du diabète à Maracaibo, au Venezuela
de vie pour prévenir le diabète de type 2 dans la province septentrionale de NinhBinh, au Vietnam ■P rogramme de détection et de prévention du diabète chez des personnes à haut risque dans une ville de taille moyenne au Vietnam
Zimbabwe ■M ise sur pied d'un service éducatif et préventif de soins des pieds pour des sujets atteints de diabète au Zimbabwe
Sri Lanka ■ "Diabrisk-SL" : Évaluation des facteurs de risque
de développement du diabète de type 2 et de maladies cardiovasculaires au sein d'une population urbaine jeune au Sri Lanka
De plus amples informations sur les différents projets sont disponibles sur le site www.idf.org/bridges.
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DiabetesVoice
Juin 2014 • Volume 59 • Numéro spécial
Lilly Diabetes is proud to partner with the International Diabetes Federation to bring you the BRIDGES programme, in an effort to provide innovative healthcare practices that will improve the everyday lives of people living with diabetes.
LILLY is a registered trademark of Eli Lilly and Company.
A travers BRIDGES, la Fédération internationale du diabète soutient 41 projets de recherche translationelle dans 38 pays.
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Plus d’information sur www.idf.org/bridges Fédération Internationale du Diabète
BRIDGES est un programme de la FID financé par une subvention éducative de Lilly Diabetes