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Journal d’Etudiant(e)s en Sciences Politiques et Relations Internationales

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DOSSIER

IDENTITÉ(S) ?


SOMMAIRE INTERNATIONAL.ink – n°06 Septembre 2009 Edité par l’Association des Etudiants en Sciences Politiques et en Relations Internationales (AESPRI) Imprimé par l’atelier d’impression de l’Université de Genève Financé par la Commission de Gestion des Taxes Fixes (CGTF)

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RÉDACTION Comité directoire Cléa Comninos, Mateo Broillet, Adrià Budry Carbó, Clément Bürge, Damien Callegari Membres Mélanie Escobar Vaudan, Matthieu Heiniger, Antoine Roth, Lukas à Porta, Alice El-wakil, Dorothea Schmidt, Flurina Marugg, Sarah Ramos, Mohammed Musadak, Fabien Kaufmann

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Graphiste Thomas Betschart Photographe (à définir) Retrouvez-nous sur notre site web www.aespri.ch/journal Une réaction, un commentaire ou envie de rejoindre la rédaction ? Contacte-nous à international.ink0@gmail.com

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ÉDITORIAL Il y a quelque chose de pourri au royaume universitaire

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PORTRAIT • Profil de M. Jean-François Staszak DOSSIER  : IDENTITÉ(S) ? • Je vous parle d’un mot qui n’existe pas • Entretien avec Matteo Gianni • Initiative contre la construction • de minarets • La Russie retrouve son rôle sur • le théâtre mondial • Toi • Mémoires d’un déraciné : les passagers • de la violence ZOOM : CULTURE • Une culture genevoise mise en péril ? • Courrier du cœur • Parole offerte à Olivier Jacquet, alias • « Olive », acteur du monde alternatif • genevois • Quelques pages sur lesquelles surfer VIE UNIVERSITAIRE • Relations internationales : • à l’heure du master • La vie associative à l’université, • un exemple par l’AESPRI VOYAGE • H.N.M.U.N. • ou la grande vadrouille SOURCES • Bibliographies REMPLISSAGE • Parce que l’inutile a son importance…


ÉDITORIAL

IL Y A QUELQUE CHOSE DE POURRI AU ROYAUME UNIVERSITAIRE Mieux que le parlement européen, les membres de l’Assemblée de l’Université ont été élus au mois de mai dans un climat des plus démocratiques : 94% de taux de non-participation1, un record. Une prouesse qui reflète toute la satisfaction de la population estudiantine et sa confiance en ses représentants. Comment l’Université est elle parvenue à de tels résultats ? Genèse d’un succès. Il est évident que les étudiant-e-s portent un intérêt naturel pour la palpitante politique universitaire. Déplacement des poubelles ou de locaux d’associations, défense du prix des chocolats chauds et de l’état de propreté des toilettes tant d’exemples qui ont envenimé de tumultueux débats durant des mois. Mais l’activisme naturel des étudiant-e-s ne peut pas à lui seul expliquer ce score impressionnant. Revenons sur le soin tout particulier apporté par les organisateurs aux conditions matérielles d’élection. Pouvoir voter le mercredi 32 avril entre vingt trois heures soixante et minuit2 dans des bureaux transparents gardés par des troll-ette-s aux détours des couloirs de l’Université ne pouvait que favoriser la participation aux élections. Bien heureusement, le rectorat a évité de tomber dans le piège des nouvelles technologies en ouvrant le scrutin sur le web comme le font d’autres universités. De manière générale, l’organisation de ces élections a donc été irréprochable. Citons notamment la performance réalisée par la Conférence Universitaire des Associations d’Etudiant-e-s (CUAE) qui a su différencier son rôle connu d’organisation politique et celui d’association faîtière des étudiant-e-s. Elle a organisé de multiples débats et conférences – on se souviendra encore longtemps de l’illustre débat organisé à l’Arena devant plus de quinze mille personnes – et a nettement favorisé la prise de parole de tout un chacun. Grâce à elle, les étudiants-e-s connaissaient aussi bien les candidats pour lesquelles ils votaient que les noms des rois turkmènes entre 1824 et 1877. En définitive, félicitons-nous pour ce merveilleux résultat qui est avant tout le fruit d’un travail d’équipe. Les lacunes du système de représentation couplées au manque d’intérêt de la majorité des étudiant-e-s nous mènent à un profond déficit démocratique au sein de l’Université. Pourtant, des changements sont nécessaires, voire vitaux, afin de représenter les volontés à tous les niveaux. Cependant, les voix manquent ou se taisent, laissant ainsi les étudiant-e-s dans l’oubli.

Adrià Budry Carbó et Clément Bürge 1 Pour l’Assemblée de l’Université (14 élections), 1 la moyenne des taux de participation a été de 6,43% 1 Cf. http://www.unige.ch/rectorat/elections.html 2 Les étudiants ont eu accès aux urnes 2 le mercredi entre 14h et 17h et le jeudi entre 9h et 12h.

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PORTRAIT

PORTRAIT

PROFIL DE M. JEAN-FRANÇOIS STASZAK De la géographie provinciale à la géographie post-coloniale: Parcours de vie Staszak : n.m/f. Héritage masculin de la région du sud de la Pologne qui s’écrivait Stasiak. « Immigré de la troisième génération » : un terme totalement vide de sens pour celui qui le subit. Jean-François Staszak vit ses années d’enfance et d’adolescence en France, dans une petite ville lorraine qu’il trouve trop provinciale. Bon élève à l’école, issu d’une middle class bien intégrée, il aura du mal à se décider entre des études scientifiques ou littéraires. Avec de grands espoirs, il part à Paris à 17 ans pour préparer le concours d’entrée à l’Ecole Normale Supérieure. Il y suit une formation en géographie, mais aussi en philosophie, lettres et histoire. A ce moment, la géographie l’attire particulièrement, car elle a l’avantage de mêler l’aspect purement naturaliste à l’aspect social, ce qui lui permet de concilier les deux pôles qui le tiraillent, mais aussi parce qu’elle ouvre sur l’Ailleurs. Son arrivée à Paris sera une sorte de révélation pour M. Staszak; un « grand épanouissement intellectuel ». Comme une nourriture de l’esprit, il vit de tout ce qu’on lui apprend, jusqu’au moment où il finit sa thèse. Entouré de bons professeurs et étudiants, il aime cette période d’effervescence et de vie « très parisienne ». Puis, retour aux sources forcé, il vivra quelques années à Amiens, dans le nord de la France, où il décroche son premier poste de maître de conférences. Malgré la difficulté de ce retour en province, il se sent bien dans le milieu de l’enseignement universitaire. Deuxième phase parisienne, Jean-François se voit proposer un poste de maître de conférences à la Sorbonne. Il y est très heureux. Cependant, après un certain temps, il prend conscience que cela fait trop d’années qu’il donne des cours dans des universités françaises et souhaite alors changer de décor, d’autant que celles-ci ne se portent pas très bien, et que la géographie y est assez conservatrice. Ayant la vie de son côté, il se porte candidat pour un poste de professeur au département de géographie de Genève, dont il devient le directeur. Il vit actuellement avec sa famille à Genève. 6

Sara Ramos

Parcours professionnel Toujours curieux de nouveautés, c’est dans les courants de pensée américains que M. Staszak trouve son bonheur dans les années 1990. Il fait de nombreux aller-retour entre la France et les Etats-Unis, et tente de jouer le rôle de passeur entre les deux mondes ; celui des géographes avant-gardistes américains, qui parlent de tout et n’importe quoi – surtout de n’importe quoi – et celui des frileux français, qu’il essaie d’ouvrir à de nouvelles perspectives. Celles-ci sont d’ordre social. Elles traitent du genre, de la sexualité, du postcolonialisme et du postmodernisme. La force créatrice dont fait preuve cet enseignant tient, selon moi, dans le fait qu’il est ce qu’on appelle un « géographe populaire ». Ses articles et ses manuels sont facilement accessibles au profane de la géographie, contrairement à de nombreux écrits scientifiques, amphigouriques pour celui qui n’a pas de BAC +4 dans la matière présentée. Bien entendu, si ses explications sont accessibles, elles ne sont pas simplistes pour autant et cela se remarque aisément dans l’importance que M. Staszak accorde au choix de ses mots. Selon lui, son travail porte sur les représentations – et donc les mots puisque c’est notamment avec des mots que nous pensons. Actuellement, son travail se concentre sur les questions de l’exotisme et des représentations que nous en avons, plus particulièrement la manière dont nous avons glissé de l’exotisme à l’érotisme, et de l’importance que cela a encore dans notre monde « occidental ». Malgré une étiquette de géographe qui peut sembler réductrice pour certains, M. Staszak est avant tout un homme de nouveautés, autant en sociologie, en politique ou en économie.

Des goûts et des couleurs Le moment historique que vous aimeriez revivre : La « découverte » de l’Amérique avec Christophe Colomb ou Hernan Cortés. Le moment unique de l’inimaginable première rencontre avec une humanité insoupçonnée et radicalement autre – mais ce moment a eu des suites terribles. Il n’y aurait d’équivalent que, dans l’avenir, la rencontre avec des êtres extra-terrestres (encore que la sciencefiction nous y a préparés). Le mot de la langue française que vous aimez et utilisez le plus : « sens », « à mon sens », « dans un sens ». « donner du sens », « plaisir des sens ». Je m’entends utiliser ce mot souvent, un peu trop peut-être. Un endroit pour recommencer une nouvelle vie : La Californie, Sidney Un rituel avant les cours : Sans doute, mais je n’en ai pas conscience Le remède à la crise financière : Attendre, tout simplement

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JE VOUS PARLE D’UN MOT QUI N’EXISTE PAS

ENTRETIEN AVEC MATTEO GIANNI

Cléa Comninos

Propos recueillis par Cléa Comninos

Identité,

De mes mots à mes rêves à mes drôles d’habitudes Entre mes lambeaux de mémoire et les histoires que je m’invente Entre mes quelques certitudes, parfois entre mes insomnies De ce présent que je compose à ces lendemains indécis : Je t’entends, souvent même, je t’écoute Mais si j’en viens à te nommer « Identité »… je te trahis Soyez-en sûrs, chers lecteurs, ce n’est, pour moi, que le début d’une longue et incertaine quête. Entre temps, International.ink a décidé de partir, lui aussi, à la recherche de cette notion fantôme, dans un tout autre sens, sans doute bien moins personnel et peut-être plus sociologique. L’identité : qu’y a-t-il à voir dans ce miroir aux mille reflets ? Comment appréhender une notion si controversée d’un point de vue scientifique ? Quelle place reste-t-il pour une identité nationale dans notre espace globalisé ? Qu’y a-t-il à dire sur cette notion du point de vue des relations internationales ?

Avant de considérer plus amplement les questions soulevées ici et développées dans les pages suivantes, permettez-moi de vous proposer une brève réflexion sur les définitions du mot même. Déjà dans sa conception la plus globale et avant même d’être appliquée à un domaine quelconque, la notion d’identité se trouve tiraillée d’une position épistémologique extrême à une autre, ballottée entre les différentes disciplines des sciences sociales habituellement si soucieuses de l’étanchéité de leurs frontières.

teurs socialisants ou issue instantanée de nos actions et de nos choix ? Comment concevoir qu’un concept mobilisé par tous ne soit pourtant clairement défini par personne ? D’aucuns estiment que c’est essentiellement le caractère conflictuel et problématique de l’identité qui est la cause de ce flou conceptuel. Le fait que l’identité soit une « évidence socialement nécessaire » constituerait dès lors un obstacle pour les scientifiques qui chercheraient à introduire une distance critique1.

Identité consciente, aveugle, unique, plurielle, passive, changeante, antagonique ou englobante ? Somme des fac-

Au-delà des clivages ontologiques qui caractérisent le débat sur cette notion, ce sont précisément les questions et les défis que l’identité pose à nos sociétés qui nous serviront de point de ralliement. Car si pour certains, l’identité n’est « qu’une illusion engendrée par le temps » 2 , les controverses que ladite « illusion » anime, les passions qu’elle déchaîne, les ravage qu’elle féconde, n’ont quant à eux, rien de fictif.

1 KAUFMANN, Jean-Claude (2004), L’invention de 1 soi : une théorie de l’identité. Paris, Armand Colin 2 HUME, David (1739), Traité de la nature humaine, 2 traduction d’André Leroy, Aubier, 1946

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Matteo Gianni est Docteur en sciences politiques à l’Université de Genève et maître d’enseignement et de recherche depuis 2006. En répondant à ces questions, il nous offre un exemple concret de recherche académique au sein de notre université et apporte un éclairage scientifique sur la notion d’identité qui nous intéresse tout particulièrement dans ce numéro. Vous menez actuellement des projets de recherche liés au concept d’identité. Sur quoi portent-ils plus précisément ? Je travaille sur trois projets qui portent tous sur la population musulmane habitant en Suisse. La notion d’identité est transversale aux trois recherches. Dans la première, mes collègues et moi cherchons à comprendre comment l’identité musulmane peut être construite par le discours sur les musulmans dans le débat public. Dans la deuxième il s’agit plutôt de saisir l’identité en tant qu’attitude, que perception que les musulmans résidant en Suisse ont de leur propre intégration et comportement politique. La troisième recherche porte toujours sur la même population mais compare la situation suisse avec celle de cinq autres pays d’Europe. De manière générale il y a deux axes dans ces différents projets : l’un plutôt statistique qui cherche à répondre à la question « qui sont les musulmans résidant en Suisse ? » et à mesurer le décalage qui existe entre cette réalité démographique et politique et sa représentation dans le débat public. Le deuxième axe est plutôt qualitatif et a pour but de saisir la manière par laquelle une identité peut être attribuée, créée ou reproduite par le débat public et médiatique en particulier. Pourquoi vous être intéressé à ce sujet en premier lieu ? Ma démarche, en théorie politique, a depuis longtemps été guidée par les implications normatives du multiculturalisme, notamment en relation avec la théorie de la citoyenneté. Ma thèse était que la morale politique traditionnelle selon laquelle l’Etat ne doit pas voir les différences et se contenter d’être neutre n’était pas normativement pertinente. Avec ces projets de recherche, je souhaite approfondir ma connaissance de la situation empirique afin de nourrir ma réflexion théorique. En

général, c’est plutôt le parcours inverse que les chercheurs effectuent, mais si je reviens sur mes pas, c’est pour éviter de caricaturer la réalité que je conceptualise dans la théorie normative. J’estime, par ailleurs, que la question des musulmans est aujourd’hui un des points de tension multic ulturels les plus saillants dans le débat public et scientifique. Les musulmans sont en effet considérés, à tort ou à raison, comme la population la plus difficilement « intégrable » car les pays d’immigration ont jusque-là eu à faire à des immigrés provenant d’une aire de référence culturelle et religieuse plus « proche » (par exemple les Italiens, les Portugais et les Espagnols dans le cas de la Suisse). Pour pouvoir utiliser des concepts qui fassent sens dans la théorie normative, il importe de saisir les nuances de la réalité que l’on souhaite traiter. Quand on sait que – pour ne citer qu’une des informations significatives – seuls 15% des musulmans résidant en Suisse sont pratiquants, il me semble indispensable de repenser la présumée difficulté d’intégration de cette population, puisque cette supposition repose en grande partie sur l’argument d’une incompatibilité liée à la religion. Mais une fois de plus ce constat, isolé, laisse la porte ouverte à un dangereux amalgame : ce sont, cette fois, les musulmans pratiquants qui risquent d’être associés au problème d’intégration. Qu’entendez-vous par « identité » de manière générale et comment passer d’une notion souvent vague et ambiguë dans le sens commun à un concept opérationnalisable pour la recherche ?

ment la représentation que les autres ont de lui et la représentation culturellement conditionnée qu’il a de lui-même. Dans le cadre d’une recherche, on est bien sûr obligé de se rapporter à un concept moins global que celui que je viens d’esquisser. Dans notre étude sur la représentation de l’islam dans la sphère publique suisse par exemple, le concept d’identité renvoie à la projection dans le débat médiatique des caractéristiques supposées plus ou moins essentielles de l’autre. Par cette conceptualisation de l’identité, nous cherchons à montrer comment les représentations identitaires sont construites sémantiquement et thématiquement autour de sujets récurrents dans le débat public. Pour vous donner un exemple concret, un des résultats préliminaires que nous avons enregistré révèle que, très souvent, quand les termes « islam » ou « musulman » apparaissent dans les articles de presse romands, ils sont associés à des notions telles que « terrorisme », « incompatibilité islam / occident » ou « inégalités hommes / femmes ». Il s’agit donc, ici, de comprendre comment certains thèmes récurrents systématiquement associés à un groupe d’individus contribuent à la création de l’identité attribuée au groupe en question. Cette logique de construction de l’autre est, en effet, très importante pour comprendre le « possible » en matière de politique d’intégration, puisque ces représentations influencent largement la nature des politiques et leur légitimité sociale.

De manière générale, par identité, j’entends la manière que les individus, les acteurs clés d’un groupe identitaire ont de se représenter et d’être représentés. Cette première définition implique déjà une épistémologie constructiviste de ce qu’est l’identité. Pour moi, s’il y a un danger à éviter lorsqu’on parle de l’identité, c’est celui d’une conception purement volontariste de la notion (conception selon laquelle on ne serait que ce qu’on décide d’être). J’estime effectivement que c’est une erreur que de ne pas prendre en compte les éléments qui définissent le « possible » de l’acteur, c’est-à-dire notam9


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INITIATIVE CONTRE LA CONSTRUCTION DE MINARETS Fabien Kaufmann

son association à l’islam. L’initiative est également contraire à l’art. 14 CEDH qui interdit la discrimination. Selon la Cour européenne des droits de l’homme 6, il y discrimination lorsqu’une différence de traitement se fonde sur une caractéristique personnelle, notamment la religion. En l’occurrence, en interdisant la construction de minarets, l’initiative vise un symbole religieux de l’islam spécifiquement et non pas un type de construction que l’on pourrait retrouver dans d’autres religions. Elle instaure ainsi une différence de traitement fondée sur la religion. La discrimination est flagrante. Selon le Conseil fédéral toujours, l’initiative est également contraire à plusieurs principes constitutionnels suisses. En effet, l’interdiction générale et absolue proposée par l’initiative revient à restreindre des droits fondamentaux dont l’égalité devant le droit (art. 8 Cst.), la liberté de croyance (art.15 Cst.) mais aussi la garantie de la propriété (art. 26 Cst.) sans justification et sans respecter le principe de proportionnalité. L’interdiction proposée empièterait aussi sur la compétence des cantons en matière d’aménagement du territoire.

Initiative contre la construction de minarets : un projet contraire au droit international et aux valeurs fondamentales de la Suisse Le 29 novembre prochain, le peuple suisse devra se prononcer sur l’initiative contre la construction de minarets. Le projet, mené par l’Union Démocratique du Centre (UDC), vise à introduire un troisième alinéa à l’art. 72 de la Constitution (paix religieuse) interdisant de manière totale et sans exceptions la construction de minarets. Cette initiative radicale a fait naître un débat souvent confus où les arguments pour et contre s’affrontent avec passion. Quels sont ces arguments, en quoi consistent-ils ? Qu’affirment les initiants et que leur est-il rétorqué ? Bref, que penser ? A l’occasion de son numéro sur les identités, International.ink s’est penché sur la question. Eclairage et commentaire. 10

Selon le comité d’initiative1, « le minaret n’aurait aucun rapport avec la pratique de la foi dans l’islam »2. Il serait la manifestation d’une volonté d’imposer un pouvoir politico-religieux, l’instrument « d’un combat visant à éliminer les autres religions »3. Le minaret symboliserait donc une conception contraire à la Constitution et au régime juridique suisse. En effet, le comité d’initiative affirme que l’érection de minarets serait la manifestation de l’exclusivité religieuse et de l’intolérance ; ce qui constituerait une menace à la paix religieuse (art. 72 Cst). La nouvelle disposition prévoyant l’interdiction de la construction de minarets aurait ainsi pour but de garantir durablement le régime juridique et social en Suisse et d’empêcher « les tentatives des milieux islamistes d’imposer (…) un système légal basé sur la sharia »4. Les initiants se défendent de porter atteinte à la liberté de conscience et de croyance garantie

par la Constitution à l’art. 15 puisqu’ils ne privent pas les musulmans de leur lieu de culte, qu’ils ne les empêchent pas de se réunir et de pratiquer leur foi. Selon le Conseil fédéral5, l’initiative porte atteinte à plusieurs dispositions de droit international. Il en va ainsi de l’art. 9 de la Convention européenne des droits de l’Homme (CEDH) qui garantit la liberté de religion (al.1) et le droit de manifester ses convictions (al. 2). En l’occurrence, le minaret se distingue d’une construction quelconque justement par son lien avec l’islam. En effet, dans la conscience de chacun, les deux sont liés. Le comité d’initiative en fait lui-même la preuve : en se défendant d’interdire une construction religieuse, il focalise toutefois son argumentation sur la religion musulmane. Le lien est évident. Il est impossible d’interpréter l’art. 9 conformément à la CEDH puisque le minaret n’est défini que par

Commentaire Le comité d’initiative semble méconnaître la religion dont il parle. Avant d’aller plus loin, revenons donc sur la notion de minaret7. Bien qu’ils ne soit prévu dans aucun texte, il est un signe fort de l’islam dans la conscience collective. En effet, il témoigne de la présence de la religion musulmane : c’est un élément culturel et identitaire. On lui attribue des fonctions allégoriques mais pas le symbole du pouvoir politique. En effet, sa verticalité peut représenter le lien matériel avec le divin. Pour certains le minaret est aussi l’évocation de l’alif, première lettre de l’alphabet arabe et allégorie d’Allah. On ne connaît en revanche aucun cas dans lequel un minaret aurait été érigé suite à une victoire politique ou militaire. Il faut aussi noter qu’il est rejeté par certains mouvements fondamentalistes qui souhaitent vivre leur foi dans la plus pure tradition des premiers temps où les minarets n’existaient pas 8 et qui le voient donc comme une innovation impie. On relèvera ici l’ironie : l’UDC partage le point de vue de musulmans fondamentalistes.

primer ses convictions (art. 9 al. 2 CEDH) ainsi qu’à l’interdiction de la discrimination (art. 14 CEDH). Si le peuple accepte cette initiative, la Cour européenne des droits de l’homme, si elle était saisie, pourrait condamner la Suisse qui devrait alors soit dénoncer le traité soit corriger son droit interne, à savoir supprimer l’interdiction de construire des minarets. L’initiative porte donc atteinte au régime juridique qu’elle dit vouloir défendre. Et ce, introduisant une disposition allant à l’encontre d’un traité ratifié par la Suisse (qui n’est autre que la Convention européenne des droits de l’homme) et des normes constitutionnelles suisses. D’un point de vue social, l’initiative ferait naître une polémique propre à créer des tensions jusqu’ici inexistantes. En effet, des citoyens de confession musulmane pourraient se sentir humiliés et se tourner vers une pratique plus radicale de leur foi, face à un pays qui ne tolère pas leur religion. Sur le plan international aussi, et en particulier dans les pays musulmans, une telle interdiction pourrait être interprétée comme un acte islamophobe et ainsi mettre à mal les intérêts d’une Suisse respectée. Depuis toujours compromis et conciliations ont entretenu une paix sociale et politique souvent mise à mal dans l’Histoire de notre pays. La Suisse est aujourd’hui forte de ses diversités ; un mélange de cultures, de langues, de religions uni par des valeurs communes. Une volonté de vivre ensemble selon des principes tels que la liberté, la démocratie, l’indépendance et la paix. Le peuple suisse est déterminé à vivre ses diversités dans le respect de l’autre et de l’équité, comme l’annonce le Préambule de la Constitution fédérale. Une interdiction de construire des minarets serait donc contraire aux valeurs fondamentales qui font de la Suisse un pays où une population d’origine et de cultures diverses vit en harmonie.

1 Composé de 16 membres de l’UDC. Parmi eux, 1 5 Conseillers nationaux. 2 Le minaret et sa signification, dépliant argumenta2 tif du comité d’initiative 2 (visible sur www.minarets.ch, le site des initiants) 3 Idem 4 Texte argumentaire du comité d’initiative 4 « Initiative populaire fédérale contre la construction 4 de minarets ». 5 Cf. Message du Conseil fédéral du 27 août 2008 5 in FF 2008 6923 6 Arrêt du 28.07.2005, 33539/96 Alatukkila ua c.

Sur le plan juridique, l’initiative n’est pas conforme au droit international. Le minaret est interdit parce qu’il est la représentation de la présence de la religion musulmane. Cela porte atteinte à la liberté de religion (art. 9 al. 1 CEDH) et au droit d’ex-

6 Finlande. 7 Cf. KORBENDAU, Yves, L’architecture sacrée 7 de l’Islam, PUF, Paris, 1997. 8 Le minaret le plus ancien est probablement celui 8 de la mosquée des Omeyades à Damas. Il date de 8 715.

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LA RUSSIE RETROUVE SON RÔLE SUR LE THÉÂTRE MONDIAL Adrià Budry Carbó

« Risurgimento » Considéré par M. Poutine comme la plus grande catastrophe géopolitique du XXème, l’effondrement du système soviétique a provoqué un grave traumatisme dans la majorité de la population russe. En effet, les années de présidence de M. Eltsine laissent le souvenir d’une sombre période, marquée par la corruption et la récession économique. La « thérapie de choc » qui avait pour objectif de faire passer brutalement le pays à une économie de marché a été associée à des dénationalisations effectuées dans des conditions douteuses ainsi qu’à la pénétration des oligarques dans les plus hautes sphères du pouvoir et à la montée en puissance des mafias. A la faveur des privatisations et de la complicité du pouvoir en place, certains bâtissent d’immenses fortunes en s’accaparant les matières premières et énergétiques et en les exportant avant qu’elles ne profitent au pays. C’est donc avec l’impression de sortir d’un cauchemar, que la population voit la démission de M. Eltsine et l’élection de son successeur : Vladimir Poutine. Cependant, ce sont surtout des facteurs conjoncturels qui aident la Russie à échapper à la crise économique dans laquelle elle était plongée. L’envolée du prix de l’énergie permet au pays de tirer de précieux bénéfices de ses exportations de pétrole et de gaz, la nationalisation de ces ressources naturelles, fer-de-lance de la reprise économique, ayant été engagée par le nouveau gouvernement. Cependant, les représentants de l’ancienne équipe d’Eltsine occupent toujours des postes gouvernementaux et gardent une influence dans la sphère présidentielle. Fermement décidés à maintenir le nouvel ordre économique qu’ils avaient euxmêmes contribué à instituer, ils sabotent systématiquement les mesures prisent par le nouvel exécutif. C’est après d’âpres combats que M. Poutine parvient à se libérer du pouvoir des eltsinistes, plaçant ses hommes à des postes clés (armée, ministère de l’Intérieur, services de sécurité fédéraux). Mais c’est le bras de fer victorieux du Kremlin contre les oligarques qui assure le plus grand regain de crédibilité et de confiance dans les forces gouvernementales. Désireux d’obtenir une minorité de blocage à la Douma pour promouvoir leurs intérêts mais aussi de bénéficier de l’immunité parlementaire, les grands chefs d’entreprises « politisés » ont été mis en garde à plusieurs reprises par le 12

Kremlin. MM. Berezovski et Goussinski, qui se mêlaient ouvertement de la politique et tentaient d’imposer leurs vues au gouvernement, ont été contraints à l’exil. Mikhaïl Khodorkovski, ancien patron de Ioukos (compagnie pétrolière russe), ainsi que plusieurs membres de son entourage croupissent en prison pour vol par escroquerie et évasion fiscale. Pour certains, ces arrestations ne seraient qu’une vaste opération de chasse aux sorcières menée à l’encontre de ceux qui avaient financé et permis l’accession au pouvoir de M. Eltsine. En réalité, la stratégie de M. Poutine tient surtout au désir non pas d’éliminer mais de coopter les oligarques, par les incitations ou la menace, de façon à mener à bien ses projets économiques ou politiques. D’autre part, la recentralisation du pouvoir a également permis de limiter -à défaut d’éliminer- le phénomène des mafias locales. Redonner confiance à la population d’un pays aussi étendu et hétérogène que la Russie et lui permettre de recouvrer sa fierté nationale n’était pas chose aisée. Après l’humiliation subie par la chute de l’URSS, beaucoup vivaient dans l’expectative d’un homme fort et charismatique capable de redresser le timon. La récupération du discours nationaliste par M. Poutine et le redressement économique ont permis le retour du sentiment d’appartenance en une Nation, mais aussi, une réunification de la popu-

lation avec son gouvernement. C’est donc pleinement consciente de sa puissance que la Russie se dit à nouveau prête pour peser sur un ordre international aux tendances beaucoup plus unilatéralistes que celui qu’elle avait « quitté ». Quelle surprise ! La Russie se comporte exactement comme une grande puissance Lors de l’ouverture des Jeux olympiques de Beijing le 8 août dernier, la plupart des médias occidentaux décrivent l’ouverture du conflit entre la Géorgie et la Russie comme une agression et une invasion impérialiste. La majorité de la population russe se dit choquée pas le caractère unanime du soutien accordé à un Mikheïl Saakkachvili des plus américanisé (diplômé à la Columbia Law School). C’est à peine si sont mentionnées les attaques massives engagées contre la ville de Tskhinvali (avec de nombreuses pertes civiles) et contre les bases de casques bleus russes de la force d’intervention. Savoir qui a commencé « importe peu », affirme l’ultraconservateur Robert Kagan car « si Mikheïl Saakkachvili n’était pas tombé dans le piège de Vladimir Poutine cette fois-ci, le conflit aurait été déclenché autrement ». A en croire que seuls les Etats-Unis auraient le droit d’agir unilatéralement, exportant le feu de la guerre un peu partout et décrétant l’indépendance

du Kosovo en violation de l’intégrité territoriale serbe. La reconnaissance de deux Républiques autoproclamées (Ossétie du Sud et Abkhazie) témoigne surtout d’un renoncement de la Russie à suivre les règles d’un droit international qu’elle s’était évertuée à défendre. Jouant sur les incohérences américaines, le Kremlin a aussi renoncé à obtenir la légitimité politique de ses actes, désireux de montrer aux autres puissances que les règles avaient changé : désormais il faudra compter avec la Russie sur l’échiquier mondial. Auparavant, c’est avec inquiétude que le pays avait dû supporter que les ex-républiques soviétiques se rapprochent de l’Occident, entrant d’abord dans l’Union européenne puis entamant des négociations avec l’OTAN. En effet, entourée par les puissances occidentales à l’ouest, mais aussi par des pays émergents tels que la Chine ou l’Inde, la Russie a fort à faire pour préserver ses zones d’influence. Le dossier du bouclier anti-missiles est rapproché par certains à l’ancienne politique d’endiguement américaine. De plus, la détérioration des relations russes avec ses voisins s’est poursuivie par le révisionnisme historique et culturel qui sévit en Ukraine, les liens très étroits entre la Révolution orange et le financement américain, la célébration de défilés nazis à Riga et la destruction de monuments en mémoire aux soldats soviétiques tombés pendant la Deuxième guerre mondiale dans les pays baltes. En tapant du pied dans la fourmilière caucasienne, la Russie s’affiche comme désireuse de remettre en question l’ordre européen de l’après guerre froide. Cependant, les événements

du mois d’août témoignent également d’aspects plus psychologiques pour les Russes. L’enjeu géorgien est, finalement, moins une question territoriale que de fierté nationale. Après quelques affrontements et la débâcle de l’armée géorgienne, la progression des troupes russes s’arrête tout comme l’avaient promis les dirigeants. Au cœur de cette opération coup de poing réside surtout le désir de se prouver et de prouver aux USA que la Russie est à nouveau une grande puissance capable de mener avec succès des opérations militaires hors de son territoire. De toute évidence, Washington semble avoir compris la leçon puisque ses projets d’intégration de la Géorgie et de l’Ukraine au sein de l’OTAN ont été repoussés sine die. Une coopération inévitable La bataille du gaz qui s’est jouée cet hiver a réaffirmé l’extrême dépendance de l’Union européenne en matière énergétique. D’abord soucieuse de condamner la « réaction disproportionnée » des Russes, Bruxelles s’empresse de rappeler « l’interdépendance entre l’Union européenne et la Russie » et l’inexistence « d’alternative souhaitable à une relation forte, fondée sur la coopération, la confiance et le dialogue ». Cependant, il apparaît que les principaux fournisseurs d’armes de la Géorgie sont des pays de l’Union (République tchèque, Bulgarie) ainsi que l’Ukraine. Lorsque l’on prend en considération le fait qu’en 5 ans Tbilissi a multiplié par quatorze ses dépenses en armement, il est facilement imaginable à quel point la poudrière caucasienne menaçait d’exploser. Prendre le parti de la Géorgie, zone stratégique pour l’acheminement du pétrole, c’était jouer en contradiction avec l’espoir de ne pas froisser la Russie, principale fournisseuse de gaz et de pétrole et partenaire commercial incontournable. Mais si Gazprom, société majoritairement détenue par l’Etat, a pu jouer sur le manque de politique énergétique commune de l’Union européenne en privilégiant les relations bilatérales, elle n’en demeure pas moins dépendante de la consommation du Vieux Continent puisque celuilà représente 80% de ses exportations. L’existence d’intérêts mutuels ne peut que contraindre les acteurs à poursuivre le dialogue. Par ailleurs, M. Medvedev a déjà fait un geste vers l’apaisement en ordonnant le retrait des missiles Iskander de la région de Kaliningrad, enclave russe entre la Lituanie et la Pologne. Ce signe fort en direction de Washington a été motivé, selon un responsable de l’état-major des forces armées russes, « par le fait que la nouvelle administration américaine

n’accélère pas le programme de déploiement » de bouclier anti-missiles. Cependant, M. Obama a précisé que le projet serait maintenu en raison de la menace que représente l’activité de l’Iran dans le nucléaire et en matière de missiles balistiques. C’est avec ce même Iran mais aussi avec le reste du monde musulman que la Russie a décidé de renforcer ses liens. Mises à mal pendant la guerre de Tchétchénie, les relations avec les Etats musulmans et laïcs musulmans se sont beaucoup améliorées depuis et les relations économiques avec la Turquie et l’Arabie Saoudite sont au beau fixe. La volonté de Moscou répond d’une part au désir de renforcer la multipolarité dans le monde (objectif officiel de la politique étrangère russe) et tient, d’autre part, à la tortueuse quête d’identité de la Russie. En effet, la Fédération de Russie compte plus de 15% de musulmans et la présence de l’Islam sur le territoire russe est antérieure à celle du christianisme, comme l’a rappelé M. Poutine. La fin de l’état de siège en Tchétchénie préfigure une Russie qui se veut plus ouverte et, peut-être, prédestinée à jouer un rôle de médiateur entre le monde occidental et le monde musulman. Cependant, il faudra peut-être que l’Occident et ses intellectuels apprennent à devenir plus modestes. Des conceptions pleines de préjugés et des théories sur l’incapacité des Russes à concevoir la démocratie jalonnent les discours. Erigeant le modèle démocratique occidental en modèle suprême, ils méprisent une Russie « barbare » avec qui tout dialogue serait vain. Déjà en 2007 M. Bush fils déclarait : « Il est impossible de reprogrammer le code génétique de la Russie et d’y inscrire la démocratie. La démocratie, la Russie ne l’a pas dans le sang ». Il est désormais nécessaire d’abandonner ce mépris occidental très commun ; la reprise d’un dialogue d’égal à égal reste fondamentale pour une normalisation des relations. Aucune solution aux problèmes énergétiques et au dossier du nucléaire iranien ne pourra être trouvée sans passer par Moscou.

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DOSSIER

TOI

DOSSIER

Flurina Marugg

Trop parler de ça ? L’identité, c’est ce qui est écrit dans ton passeport ? C’est ton prénom, (=..........) que t’ont donné tes parents (=.................+................) ? C’est ta taille (................cm) ? Ce qui est sur my.unige; tes notes (=...) ? Non, ça t’énerve. Ton identité, bien sûr, ce n’est pas tes notes. Plutôt tes pensées, celles que tu as eues ce matin quand tu t’es levé(e); ( =......................................................). Ce que tu aimerais manger tout de suite (=............... ............................), ou peut-être qu’une partie de ton identité est un besoin physique que tu as (=.............................................). Tu exprimes ton identité plutôt avec tes vêtements, ceux que tu portes aujourd’hui ? Si tu exprimes ton identité par ta façon de t’habiller, que portes tu maintenant ? (=.. ...............................................), tu penses à tes culottes ? (=........................................) Ton identité est peut-être plutôt visible dans le choix d’un ami (=.............................. ) qui, par hasard est à tes côtés maintenant. Pas encore assez profond pour dé-

finir ton identité ? Elle est tes souvenirs d’enfance, un événement de ton enfance (=...............................) qui y est tellement lié que à cet instant tu y penses spontanément ? Tu te souviens aussi de ton premier amour (=........................), plutôt de ton amour actuel (=........................) ? Tu souris quand tu penses à l’identité (= .................................................), pour le grand amour (prends des feuilles vierges), de ton amour ? Ou tu n’oses pas définir l’identité de l’autre ? Ou tu n’en as pas, un amour, parce que non, toi tu sais pourquoi tu n’en as pas (=...........................................................). L’identité, c’est la vision que tu as de la vie ou de toi ? Cette identité change-t-elle beaucoup? Ou c’est une manière spéciale de penser, de réfléchir à ton environnement ? L’identité ce reflète-t-elle dans tes humeurs ? Maintenant tu te sens un peu (=...............................................). Ou l’identité ce sont tes rêves. Te rappelles-tu du rêve (=................................) que tu as fait cette nuit ? Ou un rêve de ton futur (=................. ..................................................). Qu’est-ce que tu aimes de ton identité ? Tu pourrais définir ton identité ? Que penses-tu au sujet

de ton identité ? Ou peut-être que toi et ton identité c’est exactement la même chose.

L’identité (=.......................................................... ................................................................................ ................................................................................ ................................................................................ ................................................................................ ................................................................................ ................................................................................ ................................................................................ ................................................................................ ................................................................................ ................................................................................ ................................................................................ ................................................................................ ................................................................................ ................................................................................ ................................................................................ ................................................................................ ................................................................................ ................................................................................ ................................................................................ ................................................................................ ................................................................................ ........................................................................etc.)

MÉMOIRES D’UN DÉRACINÉ : LES PASSAGERS DE LA VIOLENCE

Mohammed Musadak

Parce que l’identité se sont aussi ces souvenirs, ces traumatismes que tout un chacun porte au plus profond de soi-même, nous avons voulu laisser un peu de place pour un article d’un genre un peu différent. Peut-être parce que seul le lyrisme peut dévoiler les blessures profondes, parties constituantes de l’être, ce récit d’un déraciné des terres brûlées de la misère vient ponctuer un travail collectif sur l’identité. (Adrià B. Carbó) Si je suis venu en Suisse c’est pour sauver ce que je pouvais. Ma vie d’abord et puis le reste. Le reste ce sont les blessures béantes que pourtant on ne voit pas, celles que l’on porte dans le cœur et que nos yeux ont eu le malheur de nous apporter. Il est possible de se soustraire aux balles et aux roquettes mais la guerre et la violence, hydres immondes nées des vanités de l’homme, vous poursuivent et il n’y aura jamais assez de distance entre elles et vous. Monstres implacables, elles vous piquent de leurs dards envenimés au premier regard échangé. Elles vous inoculent leur poison qui réveille en vous l’instinct de mort, elles vous lèguent le pouvoir effrayant de ne plus s’étonner des horreurs dont l’homme est capable. Et une fois qu’on les a découverts, qu’on les a regardés bien en face, qu’on a vu mourir, tuer, battre et torturer, on a plus qu’une seule obsession : fuir ! Loin ! Mettre mers, montagnes et désert - et plus encore !- entre elles et le refuge.

à ma vue, dans les propos innocents d’un article de presse, sur la table qu’on refusera de dresser pour moi. Je croise son reflet et sens enfler la bête en moi, non, juste derrière moi, tout près, à un pas. Je sens son souffle sur ma nuque, il m’enivre, me séduit presque. C’est le murmure lointain de sa cruelle litanie : « le respect n’est que la peur postichée. Il se prend, se cueille tout au plus, et ne se rend pas. C’est par moi qu’il arrive et ton salut réside dans mes bras. Gare ! Si tu hésites, sache que l’autre ne le fera pas… » Et déjà la haine se crispe dans mon poing, l’écume de la rage monte dans mon cœur et les larmes de la honte envahissent mes yeux. Qu’on ne me pardonne pas plus qu’à un autre, car chaque homme subit les offenses de sa condition. Que l’on ne me prenne pas en pitié, car je vis en homme digne. Que l’on sache simplement que j’ai infusé dans la marre puante des conflits modernes. Lorsque l’on sort de l’eau on est encore mouillé. Laissez juste le temps aux autres malheureux et à moi-même de sécher un peu…

Me voilà, ici au milieu des montagnes, dans ce pays ou les chants de la guerre et de la violence ont cessés de raisonner depuis longtemps. Je m’y sens à l’abri ; la guerre m’aurait-elle oublié ? L’aurais-je lassé avec mes doléances ? Bonne amie et malicieuse, si elle m’abandonne ce n’est que pour mieux me surprendre. Au milieu de la nuit, un coup de téléphone, de la famille, une roquette, du sang et des larmes. La revoilà, je sens, là, dans mon abdomen, la lame glacée, une piqure de rappel, un baiser acide pour se ressouvenir. La violence, elle, est plus facile à éconduire, mais comme une amante acharnée elle revient sans cesse à la charge. Toujours plus subtile, elle use de tous les artifices et de tous les fards pour tromper ma vigilance. Elle se reflète dans le geste de dégoût d’une ombre qui change de trottoir 14

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Pour cette édition, International.ink offre spécialement quelques lignes au groupe (nom à définir). En espérant que vous apprécierez ce qu’ils vous ont concocté, nous vous souhaitons une bonne lecture !

ZOOM CULTURE

UNE CULTURE GENEVOISE MISE EN PÉRIL ? MATEO BROILLET • Evidemment, à bien y penser, il y a matière à faire… En seulement quelques mois, deux des piliers culturels genevois semblent disparaître sans véritablement attirer l’attention. Les domaines de la création autogérée et alternative semblent en effet tomber dans l’oubli. La ville a la tête ailleurs et laisse sombrer ce milieu. Un abandon qui s’explique souvent par la nécessité pour l’Etat de traiter d’autres problématiques jugées – non sans raison - plus importantes et plus urgentes, comme la gestion immobilière ou le développement durable. Cependant, on ne peut que déplorer la chute de tout cet espace créatif qui s’est si souvent mis en valeur. Si les lieux d’Artamis, de Rhino, et certains Squats incarnaient un idéal aujourd’hui disparu, il est peut-être encore un peu tôt pour baisser les bras. Effectivement, des solutions existent. Remercions tous les initiateurs de projets comme l’Union des Espaces Culturels Autogérés , la RAAC , l’Association pour la Reconversion de la Caserne des Vernets , Darksite et la blogosphère toujours plus active . En espérant que le temps et l’action de ces derniers donnera raison à la culture alternative genevoise.

ZOOM CULTURE

COURRIER DE CŒUR La rédaction de d’International.ink ouvre ses portes aux blogueurs et blogueuses de « we love geneva », un des blogs phares de la Genève nocturne. We love geneva – INK We love Geneva, on est donc censé aimer Genève, nous. Ses nuits aussi par conséquent. Seulement voilà, dans toute histoire de love, il y a des hauts et des bas. Plutôt des bas ces temps-ci en fait. Bien sûr, tout n’est pas rose en ce moment. Il y a l’irresponsable politique de fermeture des squats culturels qui, à la fin des années nonantes, ont servi à établir une culture alternative forte, ainsi que la crise du logement qui n’aide pas l’ouverture de nouveaux lieux. Mais notre couple n’aime pas se plaindre et préfère aller de l’avant. Pour ce faire – tous les thérapeutes de couple vous le diront – il faut forcément passer par l’auto-critique : Et si c’était certaines mentalités qui étaient un peu étroites? Prenons nos amis de l’Usine par exemple, qui tout en étant un des derniers bastions ô combien vital de la culture alternative, ne souffrirait pas de se poser quelques questions. Notamment à propos du fait qu’ils rechignent à faire figurer tout sponsor privé sur les projets qui leur sont affiliés. Cela se défend au nom d’une certaine intégrité que l’on respecte. Toutefois, notre sourcil du paradoxe ne peut s’empêcher de se lever quand on constate que par ailleurs le KAB/PTR ont programmé cinq Disco All Styles ce mois de mars passé, soit plus de la moitié des soirées du weekend dédiées à des soirées peu variées et pas forcément très intéressantes. Et pendant ce temps là, tant de groupes recherchent désespérément des salles de concert pour se produire…

« alternative » de qualité. Celle-ci est une course de fond sur le long terme avec on l’espère la durabilité au bout (c’est ainsi que l’usine s’est faite il y a bientôt vingt ans). Il y aurait certaines initiales à retenir ici: UECA, RAAC ou encore ARV (association qui cherche à créer un débat participatif avec comme thème la reconversion de la caserne des Vernets en lieu de cultures). Ensuite, sans exclure la première, il y a la voie “coup(s) d’un soir”. Celle-ci se passe aujourd’hui. C’est cette voie qui nous fait repenser notre conception du lieu pour faire la fête. C’est elle qui fait appel à l’initiative spontanée. Un flirt avec le désordre créatif pourrait aussi être une raison pour laquelle We love Geneva! La rédaction de We Love Geneva! http://www.welovegeneva.blogspot.com/

On pourrait aussi prendre l’exemple d’un amour de vacances, le Republik qui avait déclenché une polémique probablement superflue autour des sponsors affichés clairement sur leurs parasols. Mais le cadre était chouette tout comme la programmation. En tant de crise, il faudrait peut-être savoir faire des compromis. Ce n’est là que des exemples de certaines questions qu’il faut se poser. Le fait est que la crise, si à la mode de nos jours, s’est installée dans notre couple noctambules/Genève. On commence à comprendre pourquoi il arrive que même certains membres de notre propre rédaction en commettent l’adultère en se rendant à Lausanne. Une fois là-bas, nous sommes forcés d’admettre que la cité de Calvin aurait des choses à apprendre de la capitale vaudoise. En vrac, il y aurait notamment la disposition bar/caves qui consiste à combiner des bars avec un lieu où peuvent se croiser dj, groupes, projections et spectacles en tout genre. Oh, cela ne se termine jamais bien tard, rarement au delà des deux heures du matin réglementaire pour les bars, mais c’est toujours bien ; que ce soit pour passer une petite soirée entre lève-tôt ou une bonne mise en train pour les party harders. Cela existe à Genève (le Cabinet par exemple) mais il nous semble que la chose ne se développe pas autant qu’à l’autre bout du lac. Il y a ensuite l’ambiance générale d’une club culture plus ouverte, où standing (terme à interpréter librement) et programmation soignée se combinent dans des lieux qui restent dans l’ensemble plus détendus et ouverts à toutEs. Et si on s’imaginait ce genre de clubs à Genève ? Probablement qu’on paierait alors un poil plus cher les entrées, mais pas de dictature de la chaussure de soirée et en prime une bonne affiche concocté par des programmateurs qui s’y connaissent. On se sentirait alors bien loin des ces lieux à Genève qui se définissent en tant que « boite » où discriminations et catégorisations uniformes font rage. Soyons fleur bleu deux minutes: A la fin du film, le couple doit se réconcilier. La remise en question faite, il y a plusieurs voies qui s’ouvrent maintenant à nous. Tout d’abord la voie « sérieuse », celle de la légitimation de la culture

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ZOOM CULTURE

PAROLE OFFERTE À OLIVIER JACQUET, ALIAS « OLIVE », ACTEUR DU MONDE ALTERNATIF GENEVOIS PROPOS RECUEILLIS PAR MATEO BROILLET • Qui pourrait mieux parler de la situation des scènes alternatives et autogérées genevoises que ses propres acteurs ? International.ink donne la parole à un de ses protagonistes.

QUELQUES PAGES SUR LESQUELLES SURFER

L’alternatif par essence, ne veut pas se vendre. Par exemple, pour la B.D «Le Renard» sur laquelle je travaille, nous préférons nous autoéditer plutôt que de passer par une boite d’édition, pour échapper à la censure et à la récupération* Alors est-ce un problème typiquement genevois ? Je ne crois pas que ce soit la bonne réponse.

RASSEMBLEMENT DES ARTISTES ET ACTEURS CULTURELS (RAAC) http://www.raac.ch/

La société se présente comme une pyramide dont nous sommes la base; atteindre son sommet n’est pas facile, pour ne pas dire impossible (et est-ce vraiment notre but?). Je pense qu’en art comme en politique (deux domaine où le but est de se faire connaître et s’exprimer), il y a deux façons de faire: soit écraser les autres pour réussir à monter, soit monter plus lentement mais en essayant de tirer tout le monde avec soi...ce qui est, bien sûr, beaucoup plus dur.

DARKSITE http://www.darksite.ch/

ASSOCIATION POUR LA RECONVERSION DES VERNETS http://www.arv-ge.ch/

International.ink : Salut, Est-ce que tu peux te présenter ? Olive : Olive, 22 ans, dessinateur de bande-dessinée, photographe dans le milieu alternatif depuis quelques années où j’ai pu tisser un vrai réseau d’amitiés. Je dessine et j’ai dessiné pour Le Courrier, Le Zombie libéré, Le Consensus impossible, La Puce et photographié pour des groupes musicaux, pour des reportages. Je puise mon inspiration partout autour de moi; dans les musiques que j’écoute comme auprès des gens que je fréquente. I.I. : Peux-tu faire un bref résumé de la situation actuelle, selon ton point de vue ? O. : Mer...J’ai découvert le milieu alternatif par le mouvement punk auquel j’ai adhéré à l’adolescence. Je découvrais chaque week-end des lieux squattés ou associatifs différents où épancher ma soif de découverte. A peine 5 ou 6 ans plus tard je constate que tout est mort !

J’entends souvent des critiques quant à un certain appauvrissement de la scène: typiquement, le nombre de discos all-style (repère de drague pour étudiants) qui sont programmées a l’Usine. Mais il ne faut pas oublier que ces soirées sont surtout destinées à apporter du fric au lieu ou a certains labels comme Transit, par exemple, et ne sont présentes que le week-end...En semaine, c’est plutôt un public connaisseur et looké qui apparait, avec ce fameux petit public alternatif, preuve tout de même de son existence et de sa vitalité. I.I. : Ce n’est pas très positif...alors comment t’imagines-tu dans 20 ans ?

I.I : Mais alors quelles sont les solutions ? O. : J’imagine que la solution des squats reste la meilleure, comme base d’activité alternative...mais squatter n’est plus aussi simple qu’il y a 10, 15 ans où le dialogue avec l’Etat était encore possible! La politique cantonale de tolérance zéro vis-à-vis des squatters n’aide en rien à motiver les jeunes à faire le pas vers ce choix de vie, et je suis de ceux là ! Peut-être que rentrer dans l’illégalité n’est pas une solution à écarter, mais c’est plus facile à dire qu’à faire.

O. : Il m’est toutefois difficile d’être positif au quotidien et au vu de la situation mondiale, qui est véritablement critique. Alors dans 20 ans, je m’imagine soit au plus négatif, dans une guerre civile, soit dans une vision plus positive d’une société qui aura su évoluer après une vraie réaction de la classe moyenne, qui finira peut être par en avoir marre.

LA DÉCADANSE http://www.darksite.ch/ladecadanse/ UECA http://www.ueca.ch/ LA CHAÎNE http://www.lachaine.ch/ L’USINE http://www.usine.ch/ WE LOVE GENEVA ! http://welovegeneva.blogspot.com/ DÉPARTEMENT DE LA CULTURE http://www.ville-ge.ch/culture/index.html

L’adresse de son blog : http://www.darksite.ch/olive La caserne des Vernets ? Une rave ? Je me souviens d’une monstre rave party organisée par un collectif anarchiste français au stade des charmilles, c’était une optique intéressante, une sorte de happening, mais néanmoins il faut porter un message...car le milieu alternatif se fait bouffer de l’intérieur. I.I. : Ne crois tu pas que cela résulte d’un problème de communication ? O. : Il faut bien se dire que l’Etat comme les médias ne sont pas de nôtre côté, que ce soit bien clair (et d’où le mot «alternatif»). Les stéréotypes genre «punks=drogués, skins=nazis, etc.» qui sont véhiculés par les outils de désinformations officiels (TV, radio, journaux...), sont bien ancrés dans la vision de la scène qu’ont monsieur et madame Tout-le-monde. Les médias sont responsables de cette manipulation, et sont eux-mêmes manipulés par les gouvernements successifs et les nantis. Il est donc essentiel de faire nos propres médias. Ainsi, il y a une véritable difficulté de communication malgré le fait qu’un média remplace un autre, par exemple, à cause des lois sur l’affichage sauvage nous nous tournons vers le web plutôt que vers l’affiche et la distribution de flyers. I.I. : Donc, c’est un problème qui concerne le milieu alternatif «mondial» et pas seulement genevois ? O. : Genève n’est pas si chaotique que ça, la France, avec le gouvernement Sarkozy-Fillon s’est transformée en véritable Etat-policier, ce qui n’inspire pas vraiment confiance.

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VIE UNIVERSITAIRE

VIE UNIVERSITAIRE

RELATIONS INTERNATIONALES : À L’HEURE DU MASTER (auteur à définir)

Les étudiants titulaires d’un Bachelor en Relations Internationales se trouvent dans une situation singulière : l’abondance étourdissante des possibilités de masters qui s’offrent à eux – masters à l’UNIGE, IHEID, et innombrables institutions étrangères – occulte l’absence au sein de notre université d’un master consacré aux Relations Internationales elles-mêmes. Les raisons qui s’opposent à la création d’une telle formation sont connues : son coût serait bien trop élevé pour être assumé par l’Université et elle entrerait en concurrence directe avec les masters de l’IHEID, risquant ainsi de se transformer en formation poubelle pour les étudiants auxquels l’Institut aura fermé ses portes. Il existe pourtant un moyen de répondre à ces critiques. Ainsi, si une formation dont l’accès serait automatique, sans conditions autres que l’obtention d’un bachelor, risque effectivement de faire rapidement face au même problème de surcharge que connaît le BARI actuellement, l’imposition d’une forme de sélection à l’entrée permettrait d’éviter ce genre de travers. Limiter le nombre d’étudiants au sein de cette nouvelle formation restreindrait du même coup les coûts d’encadrement ; de même, un accès sur concours couperait court aux craintes de voir le nouveau master dévalorisé. Bien au contraire, celui-ci pourrait présenter une alternative intéressante à l’IHEID, apportant une concurrence bienvenue et une émulation réciproque qui ne pourrait être que bénéfique.

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Master consécutif? Est-il possible d’instaurer un master sélectif sans autres conséquences à l’UNIGE ? Si l’on considère en effet que cette nouvelle formation est un master consécutif, il n’est a priori pas possible d’en limiter l’accès, comme l’a prescrit la Conférence Universitaire Suisse (CUS) dans sa Directive de Bologne1 . Il faudrait donc considérer le nouveau Master comme un master spécialisé, pour lequel « les universités peuvent fixer des conditions supplémentaires, identiques pour tout les candidats »2 . La CUS accepterait-t-elle une telle dénomination? On peut espérer que tel sera le cas pour deux raisons. Premièrement, l’introduction d’une catégorie de masters spécialisés vise à permettre aux universités de « se profiler en proposant des enseignements spécialisés dans les domaines de pointe »3. Or les Relations Internationales sont pour l’Unige l’un de ces « pôles académiques »4 de pointe. La création d’un Master spécialisé en Relations Internationales serait donc, après la création du BARI, la prochaine étape logique du développement de ce pôle. On rappellera également que la CUS a déjà accordé à l’IHEID la désignation de tous ses masters comme spécialisés, ce qui a d’ailleurs permis de limiter l’accès des étudiants du BARI à l’Institut, et a soulevé de nombreuses critiques 5. La Conférence aura dès lors du mal à refuser le même traitement à l’Université de Genève, qui plus est pour un master similaire.

Il serait par ailleurs faux d’affirmer que le BARI ne dispose pas de master consécutif. L’admission aux Masters de Droit, de Science Politique, d’Économie, d’Histoire et d’Histoire Économique proposés par l’Unige est en effet automatique, pour autant que l’on ait suivi les options correspondantes au niveau du bachelor. Les étudiants du BARI ne disposent donc non pas d’un, mais de plusieurs masters consécutifs « dans la branche d’études correspondante » pour lesquels ils seront assurés d’être reçus « sans autre condition », conformément à la Directive de Bologne. Cependant, s’il existe un Master en Droit International ainsi qu’un Master en Science Politique axé sur les logiques de l’international, de telles formations centrées sur le domaine de prédilection du BARI font encore défaut en Sciences Économiques et en Histoire Économique et Sociale. Adopter des approches originales Ceci ne fait que renforcer l’intérêt de concevoir un véritable Master en Relations Internationales. Reste à déterminer son champ d’études. Créer une formation généraliste, un master consécutif au BARI au sens le plus étroit du terme, n’aurait que peu de sens, puisqu’il serait totalement identique au Master en Affaires Internationales de l’IHEID et entrerait de plus en concurrence avec les autres masters dans le même domaine qui existent ailleurs en Suisse (à Saint-Gall par exemple). Il serait bien plus intéressant d’aborder les Relations Internationales

sous des angles nouveaux, et de s’orienter vers des domaines d’étude plus précis et moins conventionnels : spécialisations régionales sur le modèle du Master en Études Asiatiques ; politique internationale en matière de santé publique, de marché du travail ou d’environnement ; échanges scientifiques, intellectuels et culturels ; hard powers et soft powers… Les exemples ne manquent pas. De tels masters orientés permettraient de se démarquer des autres hautes écoles suisses et de tirer partie de la diversité des champs d’études abordés au sein de notre université, qui fait sa force et sa richesse. Le BARI est actuellement dépassé par son succès et de nombreux étudiants se retrouveront au sortir de celui-ci devant de nombreuses portes engageantes, mais irrémédiablement fermées. Nous avons vu qu’un master généraliste avec accès automatique n’est pas une solution viable pour accueillir ce trop plein d’étudiants : au-delà de son coût, il risque d’être rapidement surchargé et de devenir ainsi un « master poubelle » peu valorisant et peu valorisé. Le seul moyen de satisfaire une demande grandissante tout en préservant la qualité de la formation en Relations Internationales est donc d’élargir l’offre de masters spécialisés et limités à un certain nombre d’étudiants dans des domaines particuliers tels que ceux cités plus haut. Ce n’est qu’en multipliant ce type de masters originaux que l’Université parviendra à répondre aux préoccupations des étudiants de plus en plus nombreux que le BARI attire en ses murs. Les cordons de la bourse La question du financement de tels masters reste bien entendu problématique. Plusieurs éléments permettent certes de limiter leur coût: d’abord des masters uniques en Suisse continueront d’attirer des étudiants d’autres cantons, et avec eux de larges subsides au nom de la péréquation intercantonale 6; ensuite, comme dit plus haut, limiter de nombre d’étudiants dans chaque formation permettrait également d’en restreindre le coût ; enfin, en orientant ses nouveaux masters vers des domaines d’études déjà présents en son sein, l’Université pourrait tirer partie des ressources et des compétences qu’elle possède déjà et ainsi éviter de devoir mobiliser trop de nouveaux fonds. Travailler en collaboration avec l’IHEID – comme c’est déjà le cas pour le Master en Études Asiatiques – aurait le même effet. Le Rectorat sera néanmoins forcé de délier les cordons de la bourse si des nouveaux cursus sont créés. Et il n’est même pas certain que le développement de Masters

en Relations Internationales soit la façon la plus judicieuse d’utiliser les nouveaux fonds éventuellement débloqués. C’est en effet avant tout dans le BARI qu’il s’agit d’investir. Dépassé par son succès, celui-ci voit affluer un nombre de plus en plus important d’étudiants attirés par une formation unique en suisse. Face à cet afflux, l’encadrement a toutes les peines à suivre. Le Rectorat montre pourtant une réticence coupable à débloquer les moyens nécessaires pour faire face au succès des Relations Internationales. Le BARI a été mis en place avant l’entrée en fonction de l’équipe actuelle. On comprend que celle-ci veuille créer ses propres projets, mais elle a avant tout la responsabilité de ne pas laisser péricliter l’héritage légué par ses prédécesseurs. Les Relations Internationales sont un « pôle stratégique » pour l’UNIGE et ce à juste titre, puisque son succès montre l’intérêt des étudiants de Suisse et d’ailleurs pour un domaine d’études en pleine expansion. Ce succès justifie à lui seul de soutenir et de développer une formation qui contribue tant à distinguer notre université dans le paysage académique suisse et qui constitue un pilier indispensable de la « Genève internationale ». Faut-il pour autant abandonner l’idée de créer des « MARI » originaux? Non, bien entendu. Ces masters spécialisés sont la prochaine étape logique dans le développement du pôle académique en Relations Internationales. Mais avant de s’engager sur ce chemin nécessaire, il s’agit avant tout d’en consolider la base et de faire en sorte que les premières pierres posées avec la création du BARI ne soient pas emportées par un flot de problèmes que le Rectorat aura échoué à endiguer. 1 L’article 3 al. 2 de cette Directive stipule en effet 1 que « les titulaires d’un diplôme de bachelor délivré 1 par une université suisse doivent être admis sans 1 autre condition dans les filières d’études de master 1 universitaires de la branche d’études correspondan1 te ». La Directive est disponible à l’adresse suivante : 1 http://www.cus.ch/wFranzoesisch/publikationen/ 1 richtlinien/BOL-RL-2008-Fr-V2.pdf 2 Article 3 al. 3 de la même Directive. 3 Commentaire à l’article 3 de la Directive, 3 disponible à la même adresse. 4 Voir l’objectif no 5 du Plan stratégique de l’unige, 4 « Une vision pour 2020 », 5 Voir à ce sujet l’interpellation urgente de 5 Mme Anne Emery-Torracinta et la réponse 5 du Conseil d’État, disponible sous : 5 http://www.geneve.ch/grandconseil/data/texte/ 5 IUE00239A.pdf 6 Voir l’éditorial du dernier numéro (no 5) 6 d’International.ink

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VIE UNIVERSITAIRE

VIE UNIVERSITAIRE

LA VIE ASSOCIATIVE À L’UNIVERSITÉ, UN EXEMPLE PAR L’AESPRI L’Association des Etudiant-e-s en Science Politique et en Relations Internationales (AESPRI) se présente. Si tu es intéressé-e par la vie universitaire et associative, n’hésite pas à te joindre à nous ! Qui sommes-nous ? L’Association des Etudiant-e-s en Science Politique et en Relations Internationales (AESPRI) est chargée de représenter les étudiants des bachelors en Science Politique et en Relations Internationales ainsi que des masters apparentés. Organisée sur trois plans différents, l’AESPRI est composée de groupes qui travaillent sur des thèmes ou des projets précis, d’un comité qui coordonne et repartit les différentes activités, et d’une assemblée générale qui supervise, élit et donne les orientations stratégiques à l’association en tant qu’organe suprême. Grâce à la motivation et à l’engagement de nos membres, nous organisons des activités qui, le plus souvent, pour ne pas dire toujours, se terminent autour d’un verre. Ce que nous faisons Nos participations/ nos activités Les projets de l’AESPRI sont nombreux et diversifiés. Par exemple, l’année passée,

l’association a été active sur la scène universitaire en s’investissant dans la campagne sur la nouvelle loi sur l’Université, en donnant sa voix au projet d’amélioration du plan d’études du Bachelor en Relations Internationales ou encore en collaborant à l’organisation de l’anniversaire des 450 ans de l’Université. Ce n’est pas tout ! Nous nous engageons également à promouvoir la vie socioculturelle de l’Université. C’est ainsi que nous avons programmé un forum sur le thème de l’éducation réunissant tant des projections de films et des débats que des conférences. L’AESPRI est également l’éditeur de votre serviteur ci-présent, International.ink, le journal des étudiants, qui a publié plusieurs numéros l’an passé. De manière plus festive, l’AESPRI a également organisé des soirées déjantées, des tournois de jass et de poker, des projections de film et un voyage d’études à Bruxelles. En plus de ces projets, nous nous tenons à la disposition de tous pour répondre à vos questions concernant vos études, écouter vos propositions, vous apporter du soutien dans quelconque situation ou pour donner de la voix à vos revendications.

Comment participer ? Si la vie associative t’intéresse et si tu veux participer à l’organisation d’événements au sein de l’Université, t’investir dans la politique universitaire, devenir rédacteur au sein d’International.ink, etc. n’hésite pas à te joindre à nous ! Tu peux devenir simple membre1 en t’inscrivant sur le petit fascicule distribué en début d’année. Ton action permettra de reverser 4 francs de ta taxe universitaire aux associations d’étudiant-e-s pour financer leurs activités. Si tu veux t’investir plus activement, tu peux devenir membre de l’un de nos groupes (journal, voyage d’étude, forum du militantisme, politique, événementiel,…) ou participer directement aux réunions du comité, qui ont lieu chaque semaine. Il est tout à fait possible d’être membre d’un groupe sans participer au comité !

1 C’est-à-dire simplement soutenir ton association 1 sans participer directement à ses activités.

Dans tous les cas nous t’attendons pour l’assemblée générale de l’association le

Mercredi 23 septembre à 18h15 afin de présenter l’AESPRI plus en détail, et discuter des projets et des priorités pour l’année à venir. L’AG sera bien entendu suivie d’un apéro !

Pour prendre contact avec nous : www.aespri.ch aespri@unige.ch Bureau : 5297 (Uni Mail) L’AESPRI 22

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VOYAGE

VOYAGE

H.N.M.U.N. OU LA GRANDE VADROUILLE Au commencement… était le néant. C’est au départ une idée un peu folle qui a germé dans l’esprit de gens un peu fous : pourquoi ne pas se rendre à cette simulation des Nations-Unies organisée par Harvard à Boston ? Se basant sur l’expérience positive d’une étudiante de Guadalajara (en séjour mobilité à Genève), un petit groupe a commencé à se former, tout d’abord sans vraiment y croire. Puis, le groupe a commencé à croître et à se réunir pour pratiquer l’art du débat dans la langue de Shakespeare. Peu à peu les soutiens sont arrivés. D’abord celui de l’AESPRI puis des subventions de différentes instances (CGTF et rectorat). Ce sont finalement 24 personnes qui quittèrent, comme les pères pèlerins, la vieille Europe, pour une Nouvelle-Angleterre qui s’annonçait riche en péripéties (faute de mieux, British Airways serait notre Mayflower). Le Massachusetts n’avait qu’à bien se tenir.

Boston, considérée comme la plus libérale des villes américaines (derrière l’indétrônable San Francisco), ne se distingue pas uniquement grâce à son centre académique mais aussi de par cette sorte de poussière d’Histoire qui semble tapisser les bâtiments et flotter sur les rues. Aux grands buildings de verres répondent, comme dans un saute-mouton urbain, de somptueuses églises d’imitation médiévales. Comme un adolescent qui aurait grandi trop vite, la ville conserve un peu partout, au détour d’une ruelle, les traces de sa mélancolique enfance. Le port de Boston, à la genèse du pays, a vu passer toute une génération d’Américains, avides de grands espaces, venus coloniser une terre qu’ils se sont appropriées. C’est également ici que s’est formé le patriotisme américain. Quelque part sur la baie mouillent toujours les navires de la « Boston Tea Party », revendications politiques d’une autre ère

Adrià Budry Carbó

et symboles de l’indépendance des EtatsUnis. Ce sera un hôtel comme seuls les pays nouvellement riches peuvent en construire qui nous accueillera : la démesure de sa taille (15 étages) et du nombre de ses chambres (941) n’a d’égal que le kitsch et le mauvais goût qui ornent ses couloirs. Dorures à volonté, profusion de lustres affriolants, piano automatique… rien ne semble trop bon pour nous. D’abord gonflés par le sentiment d’être soudain devenus des pachas, l’excitation est vite retombée lorsque que nous nous sommes découvert être entassés à 4 dans des chambres ne disposant que d’un lit matrimonial. 10 jours et 9 nuits : la cohabitation s’annonçait difficile mais, après tout, nous n’étions pas ici que pour nous amuser. Au fil des jours, nous avons vu les autres

délégations arriver et prendre leurs quartiers dans un hôtel qui acquérait une ambiance indescriptible : un peu moins de 3000 étudiants venus des quatre coins du monde, une sorte d’auberge espagnole surdimensionnée. Le service de sécurité, dans ses grands souliers les premiers jours -se permettant de débarquer comme les tontons flingueurs dans nos appartements- avait bien du mal à réduire au silence les couloirs d’un hôtel maintenant plein de fêtards et se contentait de disperser les trop nombreux occupants d’une chambre pour les retrouver dans la suivante. Eteindre un foyer pour en rallumer un autre un peu plus loin… Et puis le grand jour est arrivé. Il fallait bien commencer un jour et ce fut un jeudi : introduction aux nouveaux venus, rappel des règles de procédure, cérémonie d’ouverture et, sans transition, première conférence. Au vu de l’importance de notre délégation, nous avions le privilège de représenter deux pays : El Salvador et la Slovaquie. Répartis en une ou deux personnes par pays et par comité, nous étions dispersés dans des conférences de l’Assemblée Générale, de l’OMS, de l’ECOSOC ou même dans des reconstitutions historiques (conférences de San Francisco et de la guerre des six jours de 1967). Tout d’abord, choisir de quoi l’on va parler : la bataille des mots. Différents thèmes, différentes sensibilités, reflets de différents intérêts. Ainsi, si les grandes puissances n’entendent pas à ce que leurs exactions puissent être mises en évidence, les pays en voie de développement tentent d’éviter les thèmes où leur retard leur est directement imputable. Les premiers discours marquent le tempo et annoncent la couleur. Dans les couloirs on négocie ferme. Les « unmoderated caucus » permettent de constituer alliances et contrealliances. Dans de nombreux comités, l’Amérique latine s’accorde en constituant un bloc qui commence à inquiéter les plus puissants. De son côté, l’Afrique, souffrant plus de son hétérogénéité, peine à coopérer. Le modérateur dirige les opérations et répartit le temps de parole. Au HNMUN, les pressions politiques ou économiques ne sont pas applicables : chacun aura donc le droit de se faire entendre. Mais la compétition entre les universités est acharnée. Certains n’hésitent pas à multiplier les coups tordus : faux rendez-vous pour écarter les indésirés, espionnage, médisances, vols de projets etc… Tous les moyens sont bons. La guerre du tous contre tous. A en effrayer les plus hobbesiens d’entre nous. Bien que la coopération soit indispensable pour réussir à faire passer sa « draft resolution », les perspectives d’échange d’idées,

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de partage de connaissances, d’ouverture sur d’autres cultures ne semblent que très peu valorisées. Finalement, souffrant des mêmes défauts que la politique internationale, la simulation est peut-être un tantinet trop réaliste de ce côté-là…

GE est sauf. Et puis, note positive pour notre délégation durant cette cérémonie, HEC Lausanne est également repartie les mains vides… On est Genevois ou on ne l’est pas.

La clôture des différents comités et les remerciements laissaient un peu de place pour les plus excentriques d’entre nous : chacun y va de sa petite chanson, de ses petits messages personnels et certains s’adonnaient même à quelques confidences. Ainsi, une jeune étudiante chinoise, qui a d’abord cru bon de nous signifier qu’elle venait d’un pays très traditionnaliste et conservateur, nous affirma que certains ici embrassaient très bien. Dans l’éclatement de rire général, elle se justifia un peu gênée : « it was my first time ». Un ange passe… Les étudiantes vénézuéliennes, sur un ton beaucoup plus sérieux, eurent également leur petit mot à dire. Singeant une profonde tristesse, doléances d’une petite bourgeoisie estudiantine, celles qui représentaient Cuba nous rappelèrent combien il était difficile de défendre ce pays. De plus, en ce dimanche 15 février, selon elles, le Venezuela se trouvait immergé dans une profonde lutte contre le chavisme et pleurerait l’éventuelle réussite du référendum sur les mandats présidentiels (qu’elles ont effectivement dû pleurer quelques heures plus tard). Se sentant pousser des ailes, une étudiante Iranienne monta également à la tribune pour nous expliquer qu’il incombait à notre génération de faire quelque chose pour son pays. Qu’importent les urnes, vive l’interventionnisme américain! L’histoire ne nous dira malheureusement pas si ces partisanes zélées ont finalement obtenu l’asile politique aux USA.

Harvard National Model of United Nation Association des Etudiants de Science Politique et de Relations Internationales Commission de Gestion des Taxes Fixes Il semble avéré que l’administration du HNMUN aime jouer. Ainsi, s’ils ont donné Cuba à la classe vénézuélienne la plus anti-bolivarienne, ils ont également attribué la Tunisie à la délégation venue du Maroc ou la Somalie à une université américaine du Kenya.

Après de longues journées de travail, le temps des loisirs était enfin venu. Loisirs en tous genres puisque lors des cocktails, soirées dansantes et autres, organisés par l’administration du HNMUN, d’aucuns (hommes et femmes sans distinctions), se sentant renaître leur âme de chasseurs primitifs, se sont lancés à la conquête du monde en 80 délégués-ères. Malheureusement, le réveil est dur après les soirées arrosées et les efforts nocturnes ne sont pas récompensés lors de la remise des prix. Au final, ce sont souvent les meilleures universités américaines qui ont raflé les prix. Les Hollandais et les Français de SPO Lille, tous très à l’aise en anglais, s’en sont tirés eux aussi avec plusieurs mentions. De fait, après les avoir côtoyés, force est de constater que la différence ne s’est pas tant faite sur les connaissances que sur la maîtrise de la langue. L’honneur de l’UNI25


SOURCES

REMPLISSAGE

BIBLIOGRAPHIES ÉDITORIAL (pages 4 à 5)

Selon rubriques correspondantes (à remplir)

de M. John McCain, cité dans le Monde diplomatique de septembre 2008 L’Islam a commencé à se répandre

Il y a quelque chose de pourri au royaume universitaire

VOYAGE (pages 24 à 25)

3 siècles avant que le premier Etat russe n’adopte le christianisme en 988.

(à définir)

H.N.M.U.N. ou la grande vadrouille (à définir)

Les incroyables aventures de Dr. Ink

Le mystère du mojo de M. Olarreaga « Comme le savent beaucoup d’étudiants, le professeur Olarreaga exerce une étrange attraction sur les étudiants de type femelle… »

D’après LEVESQUE Jacques, La Russie retrouve ses racines musulmanes, Le Monde diplomatique no 657,

h iiiiiiiii

décembre 2008.

DOSSIER (pages 6 à 15)

iiiii ! ! !

« Bien évidemment, cela n’est pas du goût de tout le monde. »

hiiiiii ii ! ! !

Quel cœur de porc ce prof… il faut vraiment qu’on fasse quelque chose…

Toi (à définir)

REMPLISSAGE (pages 27 à 28)

Je vous parle d’un mot qui n’existe pas (à définir)

Mémoires d’un déraciné : les passagers de la violence

(titre article)

Pff, non j’en peux plus d’Olarreaga…

(à définir)

(à définir)

Entretien avec Matteo Gianni (titre article)

(à définir)

(à définir)

Initiative contre la construction de minarets (à définir)

La Russie retrouve son rôle sur le théâtre mondial

(titre article) ZOOM (pages 16 à 19)

(à définir)

Une culture genevoise mise en péril ? (à définir)

Oh Dr. Ink notre sauveur ! S’il vous plaît ! Aidez-nous !

http://fr.rian.ru/russia/20070221/61087679.html http://fr.wikipedia.org

Ne vous inquiétez pas ! Je vous prépare une formule magique ! Un cœur de porc, un flyer plutôt rigolo de l’AIESEC et de l’ail sec (que des bonnes choses) mélangé dans les toilettes d’Uni Mail et…

Que se passe-t-il mes enfants !!! J’ai entendu que l’on a besoin de moi !!!

Courrier de coeur (à définir)

http://www.ababord.org/spip.php?article762

apresPoutine.pdf

Parole offerte à Olivier Jacquet, alias « Olive », acteur du monde alternatif genevois

Dossier : Le nouveau désordre mondial, Le Courrier

(à définir)

http://www.egmontinstitute.be/papers/07/eu/PEC-

… notre bon vieux Olarreaga ne vous embêtera plus ! Manquioufeyerabenndebourdieutralala !

International no 931, 4-10 septembre 2008.

Ossétie, Le Monde diplomatique no 654, septembre

Quelques pages sur lesquelles surfer

2008.

(à définir)

RADVANYI Jean, Quand les « grands » jouent en

SANTOPINTO Federico, Désunion européenne face à la Géorgie, Le Monde diplomatique no 657, décembre 2008. LEVESQUE Jacques, La Russie retrouve ses racines musulmanes, Le Monde diplomatique no 657, décem-

VIE UNIVERSITAIRE (pages 20 à 23)

bre 2008. L’humiliation nationale consécutive à la chute de

Relations internationales : à l’heure du master

l’URSS a été rapprochée, par certains auteurs, à celle

(à définir)

subie par l’Allemagne au sortir de la Première guerre mondiale. Beaucoup craignaient que des conditions qui avaient fabriqué le lit du fascisme hitlérien ne se répercutent de la même manière en Russie.

Et voilà le travail !

MEUH !

Et c’est ainsi que le professeur s’en alla paître dans ses lointaines plaines uruguayennes laissant tranquille tous les jeunes étudiants bourrés d’hormones qui agitent ses classes. Encore une fois le Dr. Ink a sauvé l’Université, mais que ferions nous sans lui ???

La vie associative à l’université, un exemple par l’AESPRI (à définir)

Le fait que les oligarques ont étendu leur emprise sur l’économie ces dernières années témoigne de cette volonté. D’après Fiodor Loukianov, GAZETA.RU Robert Kagan, politologue américain, conseiller informel

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REMPLISSAGE

Dessine-moi un Oris - Résultats Et voici le dessin de l’heureux gagnant du concours « Dessine-moi un Oris » ! Eric Lecoultre, étudiant en sciences politiques.

Pour le prochain numéro, envoyez nous votre plus beau poème d’amour sur un professeur à l’adresse mail : international.ink0@gmail.com. Bonne chance à tous ! 28



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