Hépatite C l'épidémie silencieuse

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Hépatite C l’épidémie silencieuse Brochure d’information des entreprises pharmaceutiques suisses pratiquant la recherche



3% de la population mondiale sont concernés ......................4 Le traitement de l’hépatite C est entré dans une nouvelle phase .......8 Six types de virus différents ..................11 A qui un test de dépistage de l’hépatite C est-il recommandé? .....13 Quelques règles à respecter au contact de patients atteints d’hépatite C ...........................................................13 Plus de 80 substances en cours de développement ....................14 Grandes étapes de la recherche sur l’hépatite C .........16 Informations sur Internet ...........................................................18

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La recherche – le plus sûr moyen contre les maladies De nouveaux médicaments et traitements améliorent la qualité de la vie et augmentent les chances de survie et de guérison de nombre de patients. Dans le cas de certaines maladies, par exemple le dia­ bète, ils permettent aujourd’hui de mener une vie quasiment normale. Dans d’autres cas, par exemple le cancer, les médicaments soulagent la souffrance, freinent l’évolution de la maladie ou peuvent même la guérir, en particulier bien souvent chez les enfants. L’existence de médi­ caments aussi efficaces contre de nombreuses maladies est le fruit de la recherche de ces dernières décennies. Mais le chemin est encore long. En effet, il reste trop de maladies que l’on ne sait pas encore soulager, il est urgent de trouver de nouveaux agents thérapeutiques. La mise au point d’un médicament au bénéfice des patients néces­ site plus que de l’esprit d’invention. Tout d’abord, le médicament doit passer de nombreux contrôles de sécurité et d’efficacité avant d’être autorisé à la vente par les autorités compétentes. Entre les premières expériences en laboratoire et l’autorisation officielle de mise sur le marché, huit à douze ans s’écoulent en général, voire vingt ans dans certains cas. Nous continuerons à l’avenir à tout faire pour le développement de nouveaux médicaments et de meilleurs traitements. Car nous som­ mes certains que la recherche est le plus sûr moyen contre toutes les maladies. Interpharma Association des entreprises pharmaceutiques suisses pratiquant la recherche


3% de la population mondiale sont concernés L’hépatite C est une épidémie qui n’est pas perçue comme telle, une «épidémie silencieuse». 130 à 170 millions de personnes de par le monde sont infectées par le virus de l’hépatite C, soit environ 3% de la population mondiale. A titre de comparaison, environ 33 millions de personnes sont touchées par le virus VIH. De même, pour ce qui est des décès, l’hépatite C a dépassé depuis quelques années le VIH, tout au moins aux Etats-Unis où l’hépatite C cause maintenant plus de décès que le sida, comme l’ont annoncé les Centers for Disease Control (CDC) à Atlanta en février 2012. Quels sont les symptômes d’une infection au virus de l’hépatite C? L’infection au virus de l’hépatite C (VHC, aussi appelée jaunisse dans le langage courant) passe souvent inaperçue car les premiers symp­ tômes ne sont pas spécifiques: fatigue, troubles de la concentration, douleurs articulaires. Il se peut que les urines soient de couleur très foncée. Environ 5 à 10% seulement des personnes touchées présen­ tent une jaunisse. De ce fait, la «partie immergée de l’iceberg» est grande: environ la moitié des personnes porteuses du virus l’ignorent. Quelles sont les conséquences de l’infection? Environ 2 à 4% des personnes infectées par le VHC développent un cancer du foie ou une insuffisance hépatique. Mais des dizaines d’années peuvent s’écouler avant qu’une telle situation ne se manifeste. 10 à 15% en moyenne des personnes infectées (soit environ 19 millions de personnes de par le monde) présentent des symptômes tels qu’une cirrhose du foie: le foie présente des cicatrices et la circulation san­ guine y est perturbée.


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Les autres peuvent rester dans un état stable pendant des dizaines d’années. Le virus est présent dans l’organisme sans lui porter at­ teinte, un traitement n’est pas nécessaire. Chez environ 15 à 20% des personnes infectées par le VHC, l’organisme est capable de se défendre contre le virus sans aide médicale. Comment le virus se transmet-il? Le VHC se transmet par voie sanguine. Les voies de contamination sont similaires à celles du VIH, de sorte qu’environ un tiers des pati­ ents atteints du sida sont également porteurs du virus de l’hépatite C. Les personnes touchées sont souvent celles utilisant des seringues ou des aiguilles pour la consommation de drogues. Mais des tatoua­ ges et piercings n’ayant pas été réalisés dans les règles de l’art sont aussi un facteur de risque, ainsi que d’autres blessures par des ins­ truments pointus. Une transmission sexuelle est possible mais rare. Environ 10% des femmes enceintes infectées transmettent le virus à leur enfant. Avant 1990, nombre d’hémophiles ont été contaminés accidentellement par le virus dans le cadre de transfusions sanguines.


«Finalement, j’ai cette feuille de papier à la main, et là, c’est écrit noir sur blanc: mes taux hépatiques sont redevenus normaux, il n’y a plus de virus de l’hépatite C dans mon organisme. Je suis guérie. Quel soulagement et aussi quelle confirmation que cela valait la peine de se battre à ce point!»

Source: Centers for Disease Control and Prevention

Un long chemin de la réussite du traitement Un instant décisif dans la vie de Susan Mouthier (pseudonyme). Mais ce fut un long chemin pavé d’attentes, d’angoisses, de maux de tête, de faiblesse permanente et de perte d’appétit. Tout a probablement commencé par «sex, drugs and rock ’n’ roll». «A 17 ans, j’ai tout essayé, y compris l’héroïne. C’est peut-être comme ça que j’ai attrapé l’hépatite C, ou par une transfusion sanguine, ou par des rapports sexuels?» Impossible de


> 2.9  %

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Pas de données disponibles

Chaque année, environ trois à quatre millions de personnes contractent le virus de l’hépatite C et quelque 350 000 personnes en meurent. En Suisse, il y a environ 60 000 personnes touchées. Environ la moitié d’entre elles savent qu’elles sont infectées. En Europe et aux Etats-Unis, le virus est le plus souvent transmis par des aiguilles contaminées (p. ex. lors de la consommation de drogues).

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déterminer comment le virus est entré dans son organisme. «En tout cas, je n’aurais pas cru que ces bêtises de jeunesse me rattraperaient 30 ans plus tard.» C’est par hasard que le virus fut détecté chez cette femme professionnellement active, aujour­d’hui âgée de 56 ans. Lors d’une consultation, sa médecin remarqua ses taux hépatiques élevés et lui demanda si elle le savait. «Bien sûr, je les ai déjà depuis longtemps.» Avait-elle déjà fait un test de dépistage de l’hépatite C? «Non.» Le test fut réalisé et quelques jours

plus tard, le résultat était là: hépatite C avec toutes les conséquences imaginables que sont la cirrhose, le cancer du foie, la greffe, la mort. Jusqu’à la prochaine dose Susan Mouthier se décide en 2001 pour un traitement standard à l’interféron et la ribavirine. Pendant six mois, elle s’injecte tous les lundis une dose d’interféron et avale deux fois par jour de la ribavirine. Elle a l’impression de s’empoisonner: «Le lundi, je me sentais comme une fleur arrosée de pesticides. La fleur A suivre à page 12

Le traitement de l’hépatite C est entré dans une nouvelle phase Beat Müllhaupt est professeur à l’Hôpital universitaire de Zurich et spécialiste de l’hépatite C. Bien que plus de personnes de par le monde soient touchées par le virus de l’hépatite C que par celui du sida, on prête comparativement moins attention à l’hépatite C. Pourquoi? Pr Beat Müllhaupt: Plusieurs raisons peuvent entrer en ligne de compte. L’évolution de l’hépatite C n’est pas aussi dramatique que celle du sida. L’hépatite C ne se déclare souvent que des années, voire des dizaines d’années après l’infection. Le virus est moins mortel. De plus, il ne s’est pas créé contre l’hépatite de large mouvement social visant à rassembler les patients et à collecter des fonds pour la recherche. L’hépatite C a toujours évolué dans l’ombre du sida. Le virus de l’hépatite C n’a été découvert qu’en 1989. Pourquoi si tard? Dans les années 1980, on ne connaissait que l’hépatite A et B. Cepen­ dant, les médecins se rendaient bien compte, en raison de leurs tra­ vaux de recherche, qu’il devait exister encore un autre type de virus. C’est pourquoi on appelait à l’époque ce virus encore inconnu «hépa­ tite non-A non-B». Lorsque le virus de l’hépatite C a été découvert, les médecins ont pu classer nombre de patients atteints d’hépatite dans la catégorie de ce type de virus.



Quel était à l’époque le traitement standard de l’hépatite C? A l’époque, on utilisait déjà avec succès l’interféron contre l’hépatite B. Il était donc logique de l’employer également contre l’hépatite C. L’inter­ féron est une substance qui active le système immunitaire, l’aidant à mieux combattre le virus. Mais l’interféron n’attaque pas directement le virus, de sorte qu’au début, le taux de guérison était relativement faible: on parvenait à guérir environ 10% des patients. Ensuite, on a découvert par hasard que la ribavirine, une autre substance active, permet d’améliorer la réponse au traitement à l’interféron et d’aug­ menter les chances de guérison. Quelles ont été les étapes suivantes dans le traitement? On a ensuite élaboré un interféron que les patients n’avaient plus be­ soin de prendre tous les jours ou plusieurs fois par semaine, mais une fois par semaine seulement. Ceci a amélioré la qualité de vie des patients. De l’an 2000 à 2009, l’essentiel était d’optimiser le traitement et de mieux l’adapter aux différents types de virus (il existe en tout six types de virus de l’hépatite C différents, voir encadré). Aujourd’hui, la durée du traitement dépend du type de virus que le patient a con­ tracté. On détermine tout d’abord le génotype et on met en place le traitement sur cette base. Le traitement de l’hépatite C s’est donc personnalisé. Quelle est la différence avec le traitement du sida? Environ la moitié des patients sont guéris après traitement de l’hépatite C. Ceci représente une différence décisive avec les patients atteints du sida, car ceux-ci doivent prendre des médicaments toute leur vie.


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Six types de virus différents Il existe de par le monde six types de virus de l’hépatite C différents. Ils se distinguent par leurs caractères héréditaires (gènes), ce que l’on appelle le génotype. Les différents génotypes sont plus ou moins répandus sur les différents continents. C’est ainsi qu’en Europe et aux Etats-Unis, on rencontre surtout le génotype 1. En Afrique, c’est le génotype 4 qui prédomine, en Asie, le génotype 6.

Tous les patients atteints d’hépatite C sont-ils soignés? Non, car tous les patients ne sont pas porteurs d’un virus d’une telle agressivité qu’il s’attaque au foie du patient. En principe, on ne lance un traitement que si l’on s’attend à l’apparition d’une maladie du foie, voire d’une cirrhose. Aujourd’hui, on peut assez bien évaluer si une telle évolution menace chez un patient ou non. Mais la décision de com­ mencer un traitement dépend aussi d’autres facteurs tels que l’âge du patient ou la présence éventuelle d’autres maladies chez celui-ci. Depuis 2011, deux nouvelles substances actives contre l’hépatite C sont autorisées en Suisse. Quels sont les avantages de ces médicaments? Ces deux substances actives ont nettement amélioré les chances de guérison. Par exemple, pour ce qui est de l’hépatite C de génotype 1, très répandue en Europe, elles sont passées de 40 - 50 % à 70 - 80 %.


commence à se faner. Au bout de quelques jours, ça va mieux, elle se remet à fleurir. Jusqu’à la prochaine dose.» Pour supporter le traitement, elle s’offre à chaque fois une séance de shiatsu, destinée à aider son organisme à garder son équilibre. Ce sont surtout les effets secondaires qui lui pèsent: maux de tête récurrents, fièvre, faiblesse, perte d’appétit. Elle commence à perdre ses cheveux. «A la fin, je pesais à peine 50 kilos.» Et après tous ces efforts, le verdict sans appel: le traitement a échoué. Recommencer

le traitement pourrait éventuellement être une solution, lui disent les médecins. «Mais je ne pouvais pas. J’ai dit aux médecins: quand vous aurez une nouvelle substance active à me proposer, d’accord.» Succès de la recherche sur l’hépatite Tel est le cas en 2009. Les travaux de recherche en cours depuis des années ont porté leurs fruits: deux nouvelles substances actives sont testées dans le cadre d’essais cliniques et Susan Mouthier participe

Quels sont les inconvénients de ces nouveaux médicaments? Actuellement, on combine les nouvelles substances actives avec les anciennes. Cela améliore les chances de guérison, mais entraîne en même temps plus d’effets secondaires. En effet, aux effets secon­ daires de la ribavirine et de l’interféron, qui peut par exemple déclen­ cher des dépressions, viennent s’ajouter les effets secondaires des nouvelles substances actives. Comme l’interféron entraîne beaucoup d’effets secondaires et doit en plus s’administrer sous forme de piqû­ res, la recherche déploie actuellement de grands efforts pour élaborer des traitements sans interféron. De plus, il peut y avoir des problèmes avec les comprimés, car il faut les prendre très régulièrement, par exemple toutes les huit heures, pour que l’effet soit aussi constant que possible. Si la régularité n’est pas respectée, le virus de l’hépatite C risque de développer rapide­ ment une résistance à la substance active. Cependant, je suis sûr que le traitement de l’hépatite C est entré dans une nouvelle phase. Il va se modifier fondamentalement dans les prochaines années. Pourquoi? On développe de plus en plus de substances actives qui s’attaquent directement au virus. Or, en tant que médecins, plus nous avons de substances actives disponibles, mieux nous pouvons proposer à chaque patient un traitement ciblé. Il se peut aussi qu’on ait à l’avenir une substance capable d’agir contre les six génotypes différents, ou encore des combinaisons de médicaments, comme dans le cas du sida, avec plusieurs substances actives dans un même comprimé. Cela permettra éventuellement de réduire la durée du traitement.


à l’un de ces essais. Cette fois, le traitement est deux fois plus long, presque un an. Mais bientôt, elle s’aperçoit que la nouvelle substance agit. Au bout de quelques semaines, le virus de l’hépatite C a pratiquement disparu de son sang. Mais cela va-t-il durer? Y compris une fois le traitement terminé? Sa peau est sèche et la démange en permanence, elle souffre de maux de tête et d’épuisement, mais elle parvient malgré tout à continuer à travailler. Son travail l’aide à ne pas tomber dans une dépression.

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A qui un test de dépistage de l’hépatite C est-il recommandé? Environ la moitié des personnes infectées par l’hépatite C en Suisse ignorent qu’elles sont porteuses du virus. Ce parce que l’infection au VHC passe souvent inaperçue. Afin de découvrir plus de cas de cette «partie immergée de l’iceberg», il est important que les personnes présentant un risque accru se soumettent à temps et éventuellement régulièrement à un test de dépistage. Si le test est trop tardif, il se peut qu’il soit trop tard pour commencer un traitement. En cas de symptômes tels que coloration jaune de la peau, fatigue et nausées, il peut être judicieux de faire un test de dépistage. En principe, il est recommandé aux personnes suivantes d’envisager un test de dépistage de l’hépatite C: toxicomanes et ex-toxicomanes (utilisation de seringues pour la consommation de drogues), personnes ayant reçu une transfusion sanguine dans les années 1990 ou avant, éventuellement personnes ayant des piercings ou des tatouages. Le médecin de famille peut faire le test de dépistage.

Quelques règles à respecter au contact de patients atteints d’hépatite C Les patients atteints d’hépatite C ne sont pas contagieux à condition de respecter quelques règles. La contamination pouvant avoir lieu par voie sanguine (y compris par des objets fraîchement contaminés), la prudence est par exemple de rigueur en cas de soins sur une plaie ouverte ou d’échange de lames de rasoir, de ciseaux à ongles, etc. Il convient de respecter les règles du sexe à moindre risque (safer sex) et de se laver les mains régulièrement.


«Lors du deuxième traitement, mon mari et moi nous sommes mieux préparés. Nous avons tenu un journal dans lequel nous notions nos sentiments, nos attentes vis-à-vis du partenaire, nos peurs. Je peux vraiment le conseiller à quiconque doit passer par une telle épreuve. Cela nous a vraiment aidés à affronter ensemble cette période difficile. Ce que je trouve important aussi, c’est de mettre les amis, la famille et surtout l’employeur au courant du traitement. Cela permet

tout au moins à ces personnes de comprendre pourquoi on va si mal, même si elles ne peuvent rien y faire.» Et finalement, fin 2009, le traitement terminé, elle tient cette feuille de papier récapitulant tous ses résultats d’analyse. C’est surtout une ligne qui l’intéresse: «Virus de l’hépatite C: néant.» «Je recommande à tout le monde de tenter un traitement, on ne peut qu’y gagner!»

Plus de 80 substances en cours de développement Depuis 2011, deux nouvelles substances actives contre l’hépatite C sont autorisées en Suisse: il s’agit de ce que l’on appelle des inhibi­ teurs de la protéase qui ont ouvert aux patients de nouvelles possi­ bilités thérapeutiques. Ces nouvelles substances administrées en complément du traitement standard classique empêchent la multipli­ cation du virus dans le corps humain. En fonction du génotype, elles ont augmenté fortement le taux de guérison dans les essais cliniques effectués jusqu’à présent. De plus, on espère que ces nouvelles substances seront efficaces chez les patients pour lesquels le traitement standard a échoué par le passé. Beat Müllhaupt, professeur à l’Hôpital universitaire de Zurich, est convaincu que le traitement de l’hépatite C est entré dans une nouvelle phase (cf. interview page 8). Autre élément encourageant: plus de 80 substances au total sont actuellement en cours de développe­ ment, dont des substances qui activent plus fortement le système immunitaire (immunomodulateurs) et divers vaccins. Le grand espoir: un vaccin Le grand espoir est toujours d’élaborer un vaccin contre l’hépatite C, comme on y est parvenu contre l’hépatite A et B. L’expérience montre qu’un vaccin serait le meilleur moyen de stopper l’épidémie mondiale d’hépatite C. Mais en dépit de dizaines d’années de recherche, toutes les tentatives ont jusqu’à présent échoué. Le virus se modifie trop rapidement pour qu’on parvienne à élaborer un vaccin capable de se fixer sur le virus.


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En outre, le corps humain n’est pas capable de fabriquer suffisamment d’anticorps contre le virus de l’hépatite C, comme le montre le fait suivant: même les personnes qui ont contracté le virus et dont le système immunitaire a réussi à l’éliminer sans aide médicale ne peu­ vent pas produire suffisamment d’anticorps pour être à l’abri d’une deuxième infection. L’élaboration d’un vaccin contre l’hépatite C est donc un défi particulièrement difficile. Un test bon marché Dans le domaine du diagnostic, on peut s’attendre à des progrès au cours des prochaines années. Un problème du diagnostic est actuelle­ ment que les tests de dépistage de l’hépatite C sont souvent trop onéreux pour les pays en développement. Un test plus facile à faire et meilleur marché serait important pour révéler plus de cas encore in­ connus. Ceci est important également du point de vue du traitement, car plus il commence précocement, plus les chances de succès sont grandes. Actuellement, la recherche porte sur différentes nouvelles approches.


Grandes étapes de la recherche sur l’hépatite C Années 1970 Dès le milieu des années 1970, des scientifiques sont en mesure de démontrer que nombre de patients atteints d’hépatite ne sont pas porteurs des virus A et B connus à l’époque. Ils sont donc convaincus qu’il doit exister un autre type de virus. Mais il faudra encore plus de dix ans pour découvrir cet agent pathogène, le virus de l’hépatite C. 1989 A l’aide de méthodes du génie génétique, des scientifiques parviennent pour la première fois à identifier le virus de l’hépatite C (VHC). Il s’agit d’un progrès décisif, car ces nouvelles connaissances permettent d’élaborer des méthodes de mise en évidence du virus, par exemple dans les dons de sang, et donc d’éviter la contagion par le biais des transfusions sanguines. Un an plus tard, un tel test est déjà disponible. Au cours des années suivantes, le nombre d’infections au VHC dues aux transfusions est quasiment réduit à zéro.

1991 Deux ans seulement après la découverte du virus, les autorités sanitaires américaines FDA donnent le feu vert à l’interféron pour le traitement de l’hépatite C. Ce parce que l’interféron est déjà autorisé pour le traitement de l’hépatite A et B. 1998 Une deuxième substance active contre le VHC, la ribavirine, est autorisée. Cette substance avait été découverte au début des années1970. Les scientifiques avaient tout d’abord espéré qu’elle agirait contre le virus de la grippe. Mais cet espoir avait été déçu. Des dizaines d’années plus tard, on finit par s’apercevoir qu’on pouvait utiliser cette substance contre un autre virus, le VHC.


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1999 Un nouveau test, capable de dépister le VHC avec une plus grande précision, est élaboré. Ce test se base sur ce que l’on appelle la réaction en chaîne par polymérase (PCR). 2001 Un nouvel interféron amélioré est autorisé et prend vite sa place dans le traitement standard du VHC. Ce nouvel interféron présente l’avantage qu’il suffit de le prendre une fois par semaine au lieu de plusieurs fois par semaine comme c’était le cas jusque-là. Années 2000 L’hépatite C est un exemple intéressant permettant de montrer les progrès de la médecine personnalisée. Autrefois, on ne pouvait pas prédire chez quels patients le traitement allait être efficace ou non. Aujourd’hui, grâce à un test génétique (test sur le gène IL28B), on peut évaluer les chances de succès chez

chaque patient car les gènes ont une influence sur le succès du traitement du VHC. Cela peut aider le médecin et le patient à décider s’il est judi­cieux de commencer un traitement ou pas. 2011 Deux nouveaux inhibiteurs de la protéase sont autorisés. L’efficacité du traitement s’améliore de ce fait considérablement. 2012 Plus de 80 substances sont actuellement à l’essai, dont plusieurs en dernière phase d’élaboration, de sorte qu’elles pourraient être autorisées dans les prochaines années.


Informations sur Internet www.viralhepatitis.ch/fr Site du groupe des experts suisses en hépatites virales www.bag.admin.ch/themen Informations de l’Office fédéral de la santé publique (OFSP) (voir sous «Maladies et médecine», «Maladies infectieuses») www.hepch.ch Conseils relatifs à la prévention et au traitement de l’hépatite C www.health-kiosk.ch/fr/start_hepa Informations de Roche sur la définition, les causes, le traitement, etc.

Interpharma Association des entreprises pharmaceutiques suisses pratiquant la recherche Petersgraben 35 Case postale 4003 Bâle Téléphone +41 (0)61 264 34 00 E-mail info@interpharma.ch www.interpharma.ch Equipe rédactionnelle Interpharma: Sibylle Augsburger, Natalia Aeple, Roland Schlumpf Rédaction: advocacy AG, Bâle Graphisme: vista point, Bâle Photos: Barbara Jung Page 15 © F. Hoffmann-La Roche Ltd. Juin 2012




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