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ENVIRONNEMENT

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Lutte contre le coronavirus : les services secrets mondiaux en première ligne

Depuis le début de l’épidémie, les services secrets des grandes puissances mondiales sont mobilisés. Contrôle de la population, interception de matériels médicaux ou encore manipulation de l’opinion publique, ils tentent d’améliorer la situation de leur pays, avec certaines pratiques parfois contestées.

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© Mossad israélien © Guoanbu chinois © CIA américaine

«Nous nous emparons de tous les équipements médicaux possibles, à n’importe quel prix, quitte à intercepter des matériels commandés et payés par d’autres pays ». Comme l’explique cet officier supérieur du Mossad, agence de renseignements supérieurs d’Israël, à la télévision de son pays, c’est le genre de pratique courante effectuée par les services secrets ces derniers temps.

Empêtrés dans cette crise sanitaire sans précédent due au Covid-19 depuis le début de l’année, tous les pays du globe se démènent pour tenter de garder la tête hors de l’eau et se livrent une lutte sans merci. Pour ce faire, les chefs d’État des grandes puissances ont mobilisé leurs services de renseignements et une multitude de missions leur ont été confiées. De la CIA, le service de renseignements américain, en passant par le FSB en Russie, la DGSE en France, le Guoanbu en Chine, le Mossad en Israël et bien d’autres encore, ils sont sur tous les fronts depuis bientôt 5 mois. Un véritable bras de fer autour de l’équipement médical Bien qu’un centre d’analyses de la CIA alertait depuis plusieurs mois sur le risque d’une pandémie mondiale, ils sont aujourd’hui beaucoup de pays à ne pas avoir été assez préparés. Les masques chirurgicaux, respirateurs, gels hydro-alcooliques manquent grandement dans certaines nations et certains services n’hésitent pas à jouer des coudes pour s’en approprier. En mars dernier, une délégation américaine avait fait irruption sur le tarmac d’un aéroport chinois, où un avion chargé de millions de masques attendait de partir pour la France. Les représentants des États-Unis avaient proposé de payer prix double en argent comptant, puis étaient repartis directement avec la cargaison. De nombreuses transactions de dernières minutes ont été

© FSB russe © DGSE française © MI6 anglais

effectuées pour des masques, venant majoritairement de Chine, devenus véritable objet de rareté dont le prix s’est envolé. Pour Israël, c’est des respirateurs, dont la mission de s’en procurer a été confiée à son agence de renseignements, le Mossad. Là aussi, des imprévues ont été signalés de leur côté. « Dans un certain pays d’Europe, nos camions sont arrivés aux portes de l’usine, mais un autre pays nous a devancés et a chargé le matériel », expliquait un officier du Mossad. Les missions ne s’arrêtent pas là. Des contrôles de populations sont également effectués par les hommes de l’ombre pendant cette période de confinement, fortement opérées par les services russes du FSB.

La Chine a, quant à elle, mis au point des caméras de surveillance permettant l’identification de personnes portant un masque de

protection. Les communications explosent, le cyberespace scruté attentivement

Avec ce confinement, les services de cyber sécurité sont davantage sur le qui-vive. En plus de la surveillance de toute une population en confinement et donc présente massivement sur la toile, les services secrets se doivent également d’être attentifs aux actions de leurs homologues. C’est le cas de plusieurs agences européennes et américaines qui ont accusé les services secrets Russes et Chinois de créer et diffuser massivement des informations via de faux comptes pour manipuler l’opinion publique. Pour la Chine, l’objectif aurait été de faire oublier qu’elle serait à l’origine du virus, mais aussi de promouvoir son aide aux autres pays et montrer qu’elle a parfaitement géré le virus. Le tout avec des chiffres pouvant largement être contestés.

Un des plus vieux métiers du monde devenu rôle majeur

Surnommé «the Queen agent», Francis Walsingham était le maître-espion de la reine d’Agnleterre Elisabeth I

© Domaine public

Sur leurs appuis toute au long de l’année, c’est dans ce genre de moment, à l’instar de soldats lors d’une guerre, que ces organisations prennent une véritable dimension et importance au sein d’une puissance mondiale. Ces techniques sont en réalité plus anciennes qu’ils n’y paraissent. De l’Antiquité à l’époque moderne en passant par le Moyen-Âge, tous les chefs des plus grandes conquêtes ont eu recours à l’espionnage. Entre-temps, d’importantes organisations avaient tout de même

Au XVIe siècle, le précurseur du service d’espionnages encadré fait son entrée en lice. Il se nomme Francis Walsingham et devient le « maître-espion» personnel de la reine Élisabeth I ère. Sa capacité de s’entourer des meilleures personnes dont experts en cryptographie et détourneur de document et son efficacité américaine et du KGB soviétique.

dans le domaine pour la défense de la couronne anglaise ont inspiré de nombreux pays par la suite. Au royaume de France, Louis XV crée « Les secrets du Roi », un service de renseignements dont les missions principales étaient l’interception de lettres et l’espionnage des territoires ennemis. Ce service est dissous à sa mort mais ses membres continuaient d’épauler le successeur, Louis XVI, et notamment lors de la par tous lors de la Première Guerre mondiale, considéré alors par certains comme pratique immorale. C’est aussi à ce moment que les femmes sont entrées en jeu en qualité d’espionne, et notamment chez les Belges et Britanniques, se faisant passer pour des prostituées afin de récolter quelques informations essentielles.

été créées, à l’image de la BOI américaine en 1908 (devenue FBI) ou la MI (Military intelligence) britannique en 1909. Cette dernière aura d’ailleurs popularisé le métier « d’agent secret » avec le célèbre personnage James Bond. L’âge d’or de l’espionnage vient quelques années plus tard, lors de la Guerre Froide, avec les célèbres agences de la CIA guerre d’indépendance américaine.

Aujourd’hui, la plupart des pays ont leur bureau permanent de renseignement et leurs missions sont plus qu’indispensables pour les pays. Kenny Lauterbach

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