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@Agence McCann

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Trump demande à la Chine de passer à la caisse

C’est une curieuse peinture qui orne une rue berlinoise. Coline Michel Soignants, héros de la vraie vie Rendre hommage aux soignants n’était pas le but premier de la campagne commerciale lancée ce mois-ci par l’agence publicitaire McCann Belgrade. C’est pourtant le message que l’on retiendra de cette série de portraits sobres d’hommes et de femmes, aux traits tirés et marqués par de longues heures de travail à l’hôpital. Si dans les villes françaises on applaudit pour remercier le personnel soignant de son dévouement en ces temps troublés par le Covid-19, c’est une toute autre initiative qui a été prise ici. Ces photos, prises de face, montrent infirmiers, aides-soignants et médecins, aux visages démasqués pour mieux dévoiler les marques laissés par leurs équipements de travail. On devine ainsi la forme des derman et Ironman. Ces effets, créés numériquement à l’aide de retouche photo, tendent à montrer l’héroïsme de

Réalisée par le street-artist Eme Freethinker, elle représente Donald Trump et le président chinois Xi Jinping, tous deux protégés de masques, se donnant un baiser. Or comme chacun le sait, c’est loin d’être le grand amour entre les deux dirigeants, d’autant plus que la situation actuelle est un prétexte tout trouvé pour continuer les hostilités. Cette semaine, c’est Donald Trump qui a reposé la question d’un paiement de « réparations » de la part de la Chine pour la pandémie du coronavirus. Une facture que le président américain prévient comme étant lourde : « nous parlons de beaucoup d’argent », a-t-il ainsi annoncé. D’ailleurs, c’est l’état (républicain) du Missouri qui a d’ores et déjà porté plainte contre le gouvernement chinois, l’accusant d’avoir dissimulé la gravité de l’épidémie en causant des dégâts jugés « irréparables ». Evidemment, la réaction ne s’est pas faite attendre côté chinois : Cette soi-disant plainte, qui ne se fonde sur aucun fait ni aucune preuve, est complètement absurde», a réagi mercredi Geng Shuang, porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères. Certains se demandent en revanche si ce ne serait pas là une tentative de Trump de détourner chanson des Rolling Stones

l’attention de ses propres ratés à propos de la pandémie…

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masques qu’ils portaient, avec de discrètes références aux super-héros de fiction connus de tous : Batman, Spiceux qui restent au front. L’ensemble des portraits sera affiché dans les rues de Belgrade, capitale de la Serbie.

@John Macdougall / AFP

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Living in a Ghost Town, la nouvelle @Capture d’écran Youtube

Une chanson dans l’air du temps, à fredonner dans les rues d’une ville déserte. Le nouvel opus des mythiques Rolling Stones a tiré la langue au confinement et est sorti dans la soirée du 23 avril. Commencé à être écrit par Keith Richard et Mick Jagger avant le confinement, c’est la première composition originale du groupe depuis huit ans. Dans une interview, ils ont confié en avoir par la suite modifié les paroles pour que le morceau résonne davantage dans l’actualité. En plus des paroles et de son titre, Living in a Ghost Town (littéralement vivre dans une ville fantôme), le clip de la chanson est aussi très évocateur de la situation actuelle. Des images tournées de villes vides de ses habitants côtoient des prises des trois membres du groupe, parfois rassemblés en studio, mais aussi, confinement oblige, chacun travaillant le morceau chez soi.

Voyage dans le temps avec Antoine de Maximy

Antoine de Maximy, grand reporter et routard bien connu des Français, lance une web-série sur la plateforme YouTube. L’occasion pour lui, comme pour le spectateur, de voyager un peu dans le monde, mais aussi dans le temps.

Nul n’a besoin de rappeler la situation actuelle. Et c’est donc pour cela qu’Antoine de Maximy commence son documentaire sur ces quelques mots : « il faut quand même remarquer que même quand c’est rigolo, ça parle encore de confinement, donc moi ça me saoule ».

Comme vous l’aurez compris, le « routard » français revient pour de nouvelles aventures sur les petits écrans. Mais cette fois, pas question de prendre un avion, un bateau, de faire du stop ou même se balader à dos de chameau. Pour cette nouvelle aventure, Antoine de Maximy a souhaité faire un voyage dans le temps.

Le titre de cette nouvelle petite websérie ; « J’irai rajeunir chez vous ». Puisque comme il le souligne, il avait déjà 43 ans lorsqu’il a commencé la fameuse émission « J’irai dormir chez vous ». Elle connaît d’ailleurs un incroyable succès depuis juillet 2005, date de la première diffusion. L’émission a si bien marché qu’elle compte aujourd’hui plus de 10 saisons à travers 60 pays différents. Mais là n’est pas le sujet de cette nouvelle entrevue. « Les expéditions que j’ai faites avant de faire j’irai dormir chez vous, étaient plus exceptionnelles. Des gouffres de glaces au Groenland, dans des falaises au Mexique, j’ai fait du reportage de guerre, plein d’expéditions scientifiques, des films animaliers.»

C’est donc pour cela que cette nouvelle websérie traite uniquement de la jeunesse du grand reporter. Il y raconte sa vie d’étudiant qui s’est fait renvoyer du lycée à l’âge de 17 ans. Pour finalement rejoindre l’armée en tant qu’ingénieur du son et enfin devenir grand reporter à Beyrouth pour CBS News. Bagage dont il se sert pour faire croire qu’il sait parfaitement se servir d’une caméra, afin d’embarquer dans une expédition de 4 mois sur les Sommets de la Cordillère des Andes et les fleuves d’Amérique latine. Voyage pour lequel il est réalisateur pour Antenne 2. La machine est en marche et la grande aventure commence. Une vie de voyage, d’aventure et de rencontres, que de multiples anecdotes viennent retracer dans ces petits face à face faits maison. Parmi elles, la fois où, en plein raid dans la forêt amazonienne, Antoine de Maximy tombe nez à nez avec un indien qui tend son arc et sa flèche droits vers lui. Mais arrivé à ce stade, mieux vaut l’écouter en parler. Alors bon voyage !

Corentin Richard Une occasion de garder l’esprit ouvert

L’occasion est de rappeler que ces temps inouïs peuvent laisser de lourdes traces sur le futur. Puisque si le Coronavirus est un fléau, l’isolationnisme, la peur et le rejet de l’autre sont encore plus redoutables et tout aussi vicieux.

Il faut noter que les extrêmes ont le vent en poupe ces derniers mois, Boris Jonhson garde une forte popularité au Royaume-Uni. Il aurait d’ailleurs passé la barre des 66% d’approbation de sa politique selon une étude menée par YouGov. Quant à Trump, le taux d’approbation est au plus haut avec 49% au 6 avril 2020 selon l’Institut Gallup.

Si les temps qui courent veulent mener au protectionnisme et à l’isolationnisme, il est alors important de se rappeler que les frontières peuvent parfois être plus mentales que physiques. Et c’est en gardant l’esprit ouvert, même en temps de confinement, que l’on peut stopper ce virus plus contagieux encore que le Covid-19.

L’ART DU MEDIA

Diffusé le jeudi 30 avril en prime-time sur TF1, Les Visiteurs ont conquis 7.8 millions de téléspectateurs pour 29.3% de part d’audience. 27 ans après sa sortie, le film reste toujours populaire. @Allociné

Les films patrimoniaux de nouveau à la mode

Habituellement diffusés en période de fête, les films patrimoniaux ont envahi les écrans de télévision depuis le début du confinement. Mais pourquoi en voit-on autant en ce moment ? Explications.

Confinement oblige, plus de monde sont actuellement devant leur télévision (+20% sur un an). Les audiences sont donc excellentes mais les chaînes connaissent toutefois des difficultés financières puisqu’elles doivent faire face à une baisse des revenus publicitaires. De nombreux annonceurs ont en effet décidé d’annuler certaines de leurs campagnes. Les pertes sont importantes et le chiffre d’affaires en recettes publicitaires a par exemple chuté de 8.5% sur le premier trimestre pour le groupe M6 selon leur dernier bilan trimestriel. Pour tenter de passer au mieux cette crise, toutes les chaînes font des économies. Leur stratégie : diffuser des programmes qui ne leur coûtent pas cher. C’est le cas des films patrimoniaux comme Les Visiteurs, Le Corniaud, Le Père Noël est une Ordure ou encore la série des films Le Gendarme. « Si M6 a rediffusé Le gendarme de Saint-Tropez, c’est que cela ne lui coûte pas cher, les droits de diffusion du film appartenant à SND, sa filiale de distribution », explique un cadre d’une régie d’une grande chaîne privée. Les chaînes n’hésitent également pas à déprogrammer certaines émissions, séries ou films pour mettre ces oeuvres emblématiques. TF1 a ainsi supprimé Profilage afin de garder la série au chaud, le temps que les prix des tarifs publicitaires remontent. A la place, les téléspectateurs ont pu redécouvrir les aventures du Sergent-Chef Chaudard, Tassin et Pithivier dans les trois films de La 7ème Compagnie.

Des audiences au top !

Ce qui les pousse aussi à diffuser ces œuvres du XXème siècle sont évidemment les audiences. Ces films connaissent toujours des succès retentissants, à l’image de La Grande Vadrouille. Le célèbre film de Gérard Oury a su réunir 5.14 millions de personnes, un dimanche après-midi sur France 2, alors qu’il s’agissait pourtant d’une 27ème diffusion sur une grande chaîne. Des scores encore jamais atteints cette année sur la chaîne en milieu d’après-midi en dehors des compétitions sportives comme le Tournoi des VI Nations. Et de manière générale, ce sont les films avec Louis de Funès qui font des cartons d’audience. Depuis le début du confinement, l’acteur emblématique a attiré plus de 50 millions de téléspectateurs cumulés !

Cette stratégie à succès va se poursuivre dans les semaines à venir, et ce, malgré la fin du confinement. France 3 a déjà annoncé qu’ils allaient diffuser des films patrimoniaux chaque après-midi après le 11 mai, au contraire de France 2 qui retrouvera sa programmation habituelle les jours de semaine. En revanche, la deuxième chaîne continuera à les mettre à l’antenne durant les week-ends.

Anthony Comberousse

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