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SLOW LIFE, MODE D’EMPLOI
VIVRE MIEUX
SLOW LIFE : MODE D’EMPLOI POUR RALENTIR
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Par Thibault Roy Dépassée, la slow life, à l’heure du smartphone greffé à la main, de la tablette connectée en permanence et des réseaux sociaux où il se passe toujours quelque chose ? Bien au contraire. Il ne s’agit plus forcément de ralentir le rythme à tout prix et en permanence, mais de prendre le temps de bien faire, de découvrir, de connaître l’exacte provenance de ce que l’on achète. À présent, le phénomène a investi tous les pans de la vie quotidienne. « Multifacette, le concept s’est élargi. Il est devenu global, du slow wear au slow travel, en passant par le slow management. Il ne s’agit pas de faire de la lenteur un nouveau mode de vie, mais d’être dans son temps à soi. C’est une attitude active de transformation de la société », précise Stéphane Truchi, président du directoire de l’Ifop. Avec, au passage, une envie croissante de préserver les savoirfaire locaux. « L’intérêt pour le made in France est une forme d’expression de la slow life. C’est une manière de revaloriser ce qui est à côté de soi », estime Laurence Bethines, directrice du département Tendances et Innovations de l’agence de design Team Créatif. L’autre facette de la slow life, c’est en effet le besoin de comprendre ce que l’on achète et pourquoi on succombe à la tentation. Certaines marques ont déjà bien rebondi sur cette nécessité non seulement de bien faire mais aussi de permettre au consommateur de découvrir et de ressentir ce qui se cache derrière le produit qu’il est susceptible d’acheter. Le luxe est en pointe sur le sujet. En juin, LVMH a ainsi réitéré ses « Journées particulières », un rendez-vous permettant de se glisser dans les coulisses de Louis Vuitton, de Guerlain ou de Tag Heuer. Chanel organise des défilés « Métiers d’art », inspirés à chaque fois d’un pays différent, tandis qu’Hermès fait voyager à travers le monde son « Festival des métiers ».
/ Parmi nos coups de cœur des marques slow fashion à Lille, on pense tout de suite à Refab Market et Revive Clohing Lab au Printemps Lille. On adore aussi la jolie boutique Slow Mod rue Pierre Mauroy à Lille.
LA SLOW FASHION, UNE MODE ÉTHIQUE
La slow fashion, voilà un mouvement dont on entend beaucoup parler ces dernières années. Plébiscitée par de nombreuses marques, la slow fashion est aujourd’hui synonyme de consommation plus équitable, gage de qualité et garante de respect de l’Homme et de l’environnement. Le mouvement de la slow fashion a réellement pris de l’ampleur le 24 avril 2013, suite à l’effondrement du Rana Plaza, qui a fait plus de 1000 morts et 2 500 blessé.e.s. Le Rana Plaza était un sweat shop - traduisez “atelier de misère” - un terme qui qualifie les usines textiles destinées à la production en masse. Les employé.e.s, majoritairement des femmes, y sont littéralement exploité.e.s, les conditions de travail y sont épouvantables : pas de salaires décents, une cadence de production excessive, un travail précaire et sans aucun accès aux soins et une “discipline” qu’on pourrait qualifier de violente. Il n’est pas rare non plus de croiser des enfants dans ces usines… La couverture médiatique de cet événement a permis de mettre au grand jour les conséquences désastreuses de la fast-fashion et de sa production intensive de vêtements. Celle qui bafoue les principes fondamentaux des droits de l’Homme et qui détruit sans vergogne notre environnement. Dès lors le mouvement de la slow fashion a pris son envol …
Malgré tous ses bons côtés, on est encore très peu à adopter la slow fashion. Pourquoi ? Selon une étude réalisée par Yougov, 43% des Français achètent encore en dans les types d’enseignes de fast-fashion. Ce constat fait écho au critère premier (pour 81% des français) lors de l’achat d’un vêtement : le prix. L’impact écologique n’est que le septième critère. Quant au frein financier, on peut penser que la mode éco-responsable est onéreuse. Cela peut être vrai sur le moment, mais la durabilité des vêtements fait qu’ils nous reviennent à bien moins cher que l’achat de produits intempestif. On peut aussi se mettre à la mode durable sans être obligé d’acheter directement à travers des alternatives comme citer précédemment (chiner, louer, faire soi-même, acheter seconde main…). La slow fashion est donc un mouvement global qui invite à ralentir et on ne peut que féliciter les marques et personnes qui s’engagent dans cette nouvelle mode.