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Préambule
Confrontée à la pandémie de Covid-19, l’Organisation ITER a su mettre en place dès les premiers mois de l’année 2020, un ensemble de mesures destinées à protéger la santé de ses personnels tout en assurant la poursuite des activités critiques sur le site de construction à Saint-Paul-lez-Durance (Bouches-du-Rhône). Le strict respect des règles et recommandations des autorités de santé, la réorganisation du chantier, l’aménagement des espaces de travail et le recours partiel au télétravail dans le cadre d’une « nouvelle normalité » appelée à se pérenniser, ont permis de limiter de manière significative l’impact de la pandémie et de maintenir le rythme de progression des travaux : à la fin de l’année 2020, plus de 72% des tâches indispensables à la production du premier plasma, programmé pour la fin de l’année 2025, étaient parachevées. Le sens des responsabilités de chacun, l’adhésion des entreprises sous-traitantes et le soutien sans faille des Membres du programme ont largement contribué à l’efficacité de ces dispositions. Si elle a été marquée par la pandémie, l’année 2020 a d’abord été, pour ITER, celle du lancement de la phase d’assemblage de la machine, une étape entre toutes décisive et délicate. Dès le mois de mars, la communication entre le hall d’assemblage et le hall de levage était établie, le chemin des ponts-roulants testé et validé, et la voie ouverte à l’installation des premiers composants dans le puits d’assemblage du tokamak. Les 26 et 27 mai, la mise en place parfaitement maîtrisée de la base du cryostat (1 250 tonnes, 30 mètres de diamètre) dans le puits d’assemblage inaugurait cette phase nouvelle. Le 28 juillet, le président Macron, en duplex depuis le palais de l’Élysée, accueillait les chefs d’état et de gouvernement, ministres et haut-représentants des sept Membres ITER pour célébrer cette étape majeure et renouveler leur confiance dans le succès du programme ITER. Tandis que se préparaient et se déployaient les premiers actes de la phase d’assemblage (le cylindre inférieur du cryostat était installé le 31 août), les livraisons de composant hors-normes se succédaient à un rythme soutenu. Au total, entre le mois d’avril et le mois de septembre, l’Organisation ITER réceptionnait quatre bobines de champ toroïdal en provenance d’Europe et du Japon, une bobine de champ poloïdal fournie par l’Europe et fabriquée en Chine (10 mètres de diamètre), ainsi qu’un premier secteur de chambre à vide livré par la Corée. En dépit de la pandémie et de son impact sur certaines usines, laboratoires et ateliers dans les différentes parties du monde, la fabrication des composants s’est poursuivie : quatre des six modules du solénoïde central étaient en cours de finalisation aux États-Unis, les bobines de champ poloïdal n° 2 et 5 (17 mètres de diamètre), entraient dans la dernière phase de fabrication et qualification tandis
Bernard Bigot, Directeur général de l’organisation internationale ITER
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qu’en Russie la fabrication de la bobine de champ poloïdal n° 1 progressait comme prévue ; l’Inde quant à elle livrait la totalité des éléments du « couvercle » du cryostat, parachevant ainsi une aventure industrielle qui aura duré plus de sept ans. Au total, fin décembre, le taux de finalisation de l’ensemble des composants et des systèmes par les Membres d’ITER était de 83,4%. Afin d’aborder la phase d’assemblage dans des conditions opérationnelles optimales, la nouvelle organisation entérinée par le Conseil ITER en 2019 est entrée en vigueur le 1er janvier 2020. Fondée sur une définition plus précise des rôles et responsabilités de chacun, et sur une meilleure circulation de l’information au sein du programme, la nouvelle organisation s’est notamment traduite par la nomination de quatre responsables de grands domaines d’activité : la science, l’ingénierie, l’administration et la construction. Tout au long de l’année 2020, l’Organisation ITER a continué de veiller au strict respect des exigences de sûreté par l’ensemble des acteurs de la chaîne de fabrication. Cette vigilance repose sur une surveillance continue des activités, complétée par un programme d’audits et d’inspections à chaque étape de l’avancement du programme, sur le chantier de construction comme chez les fournisseurs industriels où qu’ils se trouvent dans le monde. Le site de construction d’ITER a par ailleurs fait l’objet de cinq inspections par l’Autorité de sûreté nucléaire française (ASN). S’il procède d’une obligation réglementaire, le rapport que vous avez entre les mains, le huitième depuis que l’autorisation de création de l’installation nucléaire de base (INB) ITER a été délivrée en 2012, exprime avant tout notre ferme et constante volonté d’informer en toute transparence le public sur les activités, les enjeux et les défis du programme ITER. J’espère que ce document détaillé saura répondre à votre attente. Je vous invite à nous contacter ou à consulter notre site internet : https://www.iter.org/fr/accueil si vous souhaitez compléter votre connaissance du programme ITER, de sa mise en œuvre et de sa progression.
Bernard Bigot, Directeur général de l’Organisation ITER
St. Paul-lez-Durance Juin 2021
Après la base du cryostat au mois de mai, le cylindre inférieur est à son tour déposé dans le puits d’assemblage. Sensiblement plus haut que la base (12 mètres contre 4) le cylindre inférieur est beaucoup moins lourd (375 tonnes contre 1 250). Août 2020