ITnation Supplément Luxemburger Wort - Mai 2017

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Supplément sur l’économie IT et digitale à Luxembourg

5 mai 2017

VIRGINIE SIMON CONNECTE LA RECHERCHE À TRAVERS LE MONDE

Depuis le Grand-Duché, l’entrepreneuse française a développé MyScienceWork. Sa start-up innovante grandit et a désormais des bureaux à Luxembourg, à Paris et au cœur de la Silicon Valley. Sa réussite dans le digital doit en appeler d’autres et démontre que les métiers de demain seront avant tout digitaux. Article à lire p. 16

Sommaire ICT au Luxembourg : plus de 17 000 emplois

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Le poids du numérique dans l’emploi au Grand-Duché est de plus en plus important

Quels seront les métiers IT de demain ?

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Les compétences digitales dont l’économie aura besoin à l’avenir

Les robots vont-ils prendre nos emplois ?

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De plus en plus performants, les robots prennent le relais de l’homme dans de nombreuses fonctions. Mais de nouveaux emplois se créent

« Placer l’humain au cœur du processus »

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Entretien avec Nicolas Schmit, ministre du Travail, de l’Emploi et de l’Economie sociale et solidaire

Golden-i : Gilles Feith est le CIO of The Year

p. 8-9

Faites connaissance avec tous les lauréats du Gala Golden-i

ICT : où sont les femmes ?

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Les femmes sont minoritaires dans l’IT. Pourtant, de nombreuses opportunités les y attendent

Devenir codeur en 3 mois et demi

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WebForce 3, l’école qui vient répondre aux besoins criants en développeurs

L’organisation du travail à l’ère digitale

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Les entreprises doivent s’adapter pour répondre aux nouvelles aspirations des travailleurs

La génération Y et les smartphones

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Histoire à succès pour la BCEE

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Avec JOIN, vos lignes fixes se font mobiles

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Supplément du Luxemburger Wort du 5 mai 2017 excluant la responsabilité de la rédaction, Une publication by Makana S.A ITnation 153-155, entrée B, rue du Kiem, L-8030 Strassen, Grand-Duché de Luxembourg, +352 26 10 86 26, E. info@itnation.lu. Directeur de publication : Eric Busch. Impression : Saint-Paul Luxembourg s.a. Présenté par

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Digital luxembourg L’ICT au Luxembourg, c’est plus de 17 000 emplois Le Grand-Duché mène une politique volontariste pour s’inscrire au cœur de la nouvelle économie numérique. Dès à présent, les efforts consentis portent leurs fruits. Aujourd’hui, le secteur des technologies de l’information représente 7% du PIB et 4,6% de l’emploi total. Surtout, le digital transforme tous les pans de l’économie, de la finance à l’industrie en passant par la recherche et, demain, le secteur spatial.

Besoin urgent de smart leaders Notre société évolue à un rythme effréné. En dix ans, nos modes de vie ont été bouleversés. Nous consommons différemment, aussi bien l’information que les biens et services. Nos attentes à l’égard du travail ont profondément changé. Le digital s’est immiscé dans nos vies, pour transformer notre quotidien. En tant que citoyens, considérant les possibilités offertes par la technologie, nous nourrissons de nouvelles attentes vis-à-vis de nos employeurs, de l’administration, des prestataires de services auxquels nous faisons confiance, des marques qui nous sollicitent. Ces organisations doivent s’adapter pour répondre aux aspirations de leurs clients, sous peine de voir des concurrents rapidement prendre leur place. Les dirigeants, désormais, sont conscients des évolutions à l’œuvre. Cependant, il leur manque encore les clés pour appréhender ce monde en mutation et bien s’y positionner. La digitalisation de la société recouvre de nombreux risques, mais aussi des opportunités fabuleuses. Et il faut pouvoir prendre l’enjeu à bras-le-corps. Ce n’est, aujourd’hui, pas une problématique que l’on délègue à une personnalité digitale au sein d’une structure, un CIO ou CTO. Elle doit directement être considérée au niveau de la direction. Le CEO, lui-même, doit devenir un smart leader et, pour cela, commencer par s’informer et se former sur les possibilités offertes par le digital. Il doit être capable d’identifier les tendances, pouvoir appréhender la manière dont elles vont avoir un impact sur son secteur d’activité, sur ses clients, sur son business model à plus ou moins long terme. Au départ d’une meilleure compréhension des enjeux digitaux, il lui faut être en mesure d’élaborer une stratégie adéquate, de développer de nouveaux services, de repenser son organisation. Il doit pouvoir imaginer son positionnement à cinq ou dix ans, dans un monde qui aura encore considérablement évolué, et engager le chantier de la transformation lui permettant de garantir l’efficacité et la pérennité de son business. Les modèles hérités du passé ne survivront pas longtemps à la vague digitale qui déferle. Dans certains secteurs, les acteurs luxembourgeois accusent déjà un sérieux retard, notamment dans le monde du retail. Nous ne sommes qu’au début de cette révolution digitale. Si, de jour en jour, les dirigeants prennent mieux conscience des enjeux, il faut désormais qu’ils s’engagent directement dans la transformation de leur organisation et de leur business. C’est aujourd’hui un état d’esprit à avoir qui doit être suivi de faits concrets. C’est à nos dirigeants, directement, d’acter leur volonté de changer. ❏ Eric Busch, Directeur de la publication Busch & Partners - www. busch.lu

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Dans le top 5 Si l’on considère l’indice relatif à l’économie et à la société numérique 2017, le Luxembourg se classe en cinquième position parmi les Etats de l’Union européenne. Le pays se distingue des autres par sa connectivité, ses compétences numériques et l’utilisation d’Internet. L’intégration des technologies numériques par les entreprises et la digitalisation des services publics restent ses points faibles. Aujourd’hui, le Grand-Duché de Luxembourg est l’un des pays les mieux connectés du continent. Il a établi un réseau de connexions particulièrement performant avec les autres grandes places économiques en Europe. La dynamique dont profite le secteur ICT est le fruit d’investissements conséquents initiés il y a plusieurs années déjà. Le gouvernement, durant les années 2000, a développé d’importants centres de données, parmi les plus performants au monde. Il a aussi largement investi dans des réseaux de fibre, assurant une connexion optimale à tous les citoyens et toutes les entreprises. Ces réseaux ont ensuite été prolongés vers l’étranger.

Les axes de la transformation L’évolution technologique est permanente. Et créer de la valeur, au départ des infrastructures, exige de pouvoir s’appuyer sur des têtes bien formées. Pour consolider sa position de nation numérique au cœur d’une économie digitale, le Luxembourg a lancé il y a deux ans et demi l’initiative Digital Lëtzebuerg. Celle-ci, à travers ses différents volets, entend mieux répondre aux

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Editorial

’économie est et restera numérique. Le digital est déjà omniprésent dans nos vies. Et il est fort probable que la technologie transforme encore énormément notre quotidien dans les années à venir. Dans ce contexte, il n’est pas étonnant que le secteur des technologies de l’information et de la communication occupe une place de plus en plus importante dans notre vie. Il représente plus de 7% du PIB (2014), en progression (6,6%). Le secteur ICT emploie plus de 17.000 personnes, ce qui représente 4,6% de l’emploi total. Entre 2005 et 2014, le taux de croissance annuel moyen du secteur se situait autour de 5%, ce qui en fait l’un des plus dynamiques de l’économie.

défis de demain. Le développement des compétences numériques est l’un des enjeux majeurs auxquels il faut faire face. Le développement d’une administration électronique, le soutien aux acteurs innovants, dont les start-ups actives dans le domaine du numérique, et la transformation des acteurs traditionnels, notamment dans la finance, sont d’autres challenges clés. Le GrandDuché s’est doté d’une feuille de route devant lui permettre de bien appréhender les possibilités offertes par la 3e révolution industrielle et, mieux encore, envisager son avenir à travers de réelles ambitions spatiales.

Attirer de nouveaux acteurs On peut se réjouir de la manière avec laquelle le Luxembourg se positionne en leader de l’économie digitale. Il rivalise aujourd’hui avec d’autres grandes places et parvient à attirer de nombreux acteurs clés du monde digital sur son territoire. On peut citer Amazon, qui est occupé à recruter plusieurs centaines de personnes supplémentaires. D’autres sociétés ambitieuses, comme Rakuten par exemple, y développent des activités stratégiques. On ne compte plus les acteurs étrangers qui choisissent le

Luxembourg pour asseoir leurs ambitions européennes. Ils choisissent d’y mettre en place des activités de recherche et développement, s’appuyant sur les compétences présentes ici et le caractère largement international du Luxembourg.

Soutenir ses champions Des jeunes acteurs prometteurs, comme Digicash, qui propose des services de paiement, naissent et grandissent au départ du Luxembourg. SESAMm dont nous vous parlons dans ce supplément en est un autre exemple. Enfin, il y a ceux qui ont vu le jour au Luxembourg et qui, désormais, foulent un terrain de jeu qui s’étend de l’Asie à San Francisco, en gardant un ancrage national dont ils sont fiers. C’est notamment le cas de Virginie Simon, et de sa start-up MyScienceWork, ou de Talkwalker, spécialisées dans le marketing digital et la gestion de l’e-reputation des marques. Le Luxembourg peut être particulièrement fier de ces acteurs. Ils démontrent le potentiel du pays dans cette économie digitale et témoignent de la capacité du Luxembourg à embrasser l’avenir. ❏ SL

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Emploi

Quels seront les métiers IT de demain ? Les compétences informatiques évoluent à grande vitesse, en même temps que la transformation digitale de nos sociétés. Décryptage avec Moovijob – entreprise spécialisée dans l’organisation de salons de recrutement et la diffusion d’offres d’emploi sur Internet – des cinq profils qui seront les plus recherchés dans les prochaines années.

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ue ce soit lors de nos événements ou sur notre job board, on constate que l’IT gagne chaque année du terrain sur le marché de l’emploi, par rapport notamment au milieu bancaire, historiquement présent à Luxembourg », explique Stéphane Couret, consultant commercial dans l’IT chez Moovijob. Les chiffres en attestent. « Le secteur représente en moyenne au moins 25% des offres que nous diffusons sur le web. Et sur notre dernier salon, 30% des entreprises étaient issues de l’IT », précise-t-il.

bonne base dans l’IT mais qui sont aussi et surtout capables d’évoluer. Les collaborateurs sont alors formés en interne aux produits et applications utilisés dans l’entreprise. Les compétences linguistiques ne sont pas négligées. « Les entreprises ont besoin de personnes polyglottes, afin de répondre aux demandes des marchés qui s’ouvrent de plus en plus », ajoute Stéphane Couret. « Une chose est sûre : le marché de l’emploi de demain sera concentré sur l’IT », poursuit le conseiller commercial.

Parallèlement aux évolutions technologiques et numériques, de nouvelles compétences IT font leur apparition. « Auparavant, l’informaticien gérait l’ensemble des branches du métier : les applications métiers, l’administration, la sécurisation du réseau et du système, le développement, etc., commente Stéphane Couret. Aujourd’hui, on assiste à une spécialisation de chacune des branches de l’IT. »

Découvrons les cinq talents qui seront les plus convoités dans le domaine.

Dans ce contexte, les entreprises peinent à trouver des profils disposant des compétences nécessaires. Dans la plupart des cas, les sociétés privilégient donc des candidats qui disposent d’une

➊ Développeur web / mobile « Les développeurs restent une denrée rare au Luxembourg, confie Stéphane Couret. Ils seront certainement encore fortement demandés dans les prochaines années. » Les développeurs sont en effet essentiels dans notre monde de plus en plus digital. Ce sont eux qui prennent en charge la réalisation technique et le développement informatique des sites web ou des applications mobiles.

➋ Test analyst « De plus en plus d’entreprises recherchent des testeurs d’applications ou de logiciels », précise Stéphante Couret. Le test analyst identifie et élabore les scénarios de test nécessaires afin de vérifier le bon fonctionnement des logiciels ou applications qui vont être créés. Il se charge ensuite d’évaluer les résultats de ces tests afin de diagnostiquer et résoudre d’éventuels problèmes.

➌ Security specialist « On voit apparaître au Luxembourg de plus en plus de data centers qui hébergent des serveurs. Les données des entreprises et des clients y sont numérisées et stockées, indique le conseiller de Moovijob. La sécurisation et la disponibilité des données constituent un enjeu de taille. » Les entreprises se doivent de s’appuyer sur des security specialists capables d’anticiper et de contrer les menaces cybercriminelles.

➍ Big data specialist Les données numériques sont aujourd’hui en pleine explosion : c’est ce que l’on ap-

pelle le Big data. Les entreprises actives dans le digital cherchent à traiter et exploiter du mieux possible ces données. Elles peuvent en effet être analysées à des fins multiples : anticiper des tendances, comprendre des comportements, gérer certains risques… Le rôle du Big data specialist est de développer des méthodes et outils statistiques permettant de trier et d’analyser ces données massives. L’objectif est de parvenir à les valoriser et à en retirer des informations à haute valeur ajoutée pour l’entreprise ou le client.

➎ Business analyst Le rôle du business analyst est de comprendre les besoins de l’entreprise en matière de processus d’affaires, d’en analyser les impacts – financiers et humains – et d’y apporter une solution. Il agit comme un relais entre les différents utilisateurs de terrain et l’équipe IT chargée de développer le projet. Les business analysts sont principalement présents dans le secteur bancaire. Comme l’explique Stéphane Couret, « ces personnes doivent à la fois disposer de compétences en finance et parler le langage IT ». ❏ JR

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dossier Les robots vont-ils prendre nos emplois ? La plupart des métiers que l’on connaît aujourd’hui n’existeront plus demain. Les robots s’immiscent au cœur de nos entreprises, remplaçant des fonctions occupées par des hommes. Dans quel but ? Réduire les coûts, certainement, mais aussi libérer les ressources humaines d’actions répétitives et fastidieuses, pour leur permettre de mieux s’exprimer dans des tâches à haute valeur ajoutée.

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Des emplois vont disparaître Ces derniers mois, des études plus ou moins alarmistes ont tenté d’évaluer l’impact de la digitalisation sur nos emplois. La plus célèbre d’entre elles date de 2013. Menée par Frey et Osborne, deux chercheurs de l’Université d’Oxford, elle a établi qu’aux Etats-Unis un emploi sur deux (47%) serait menacé par la numérisation de l’économie. L’étude a eu un réel écho, que l’on peut sans doute attribuer à son caractère inquiétant. Depuis lors, ces résultats ont pu être affinés et relativisés. Les deux chercheurs considéraient comme menacé tout emploi dont 70% des tâches qui le composent pouvaient être automatisées. Une étude de l’OCDE, en considérant que l’automatisation d’une partie des tâches liées à un emploi ne conduisait pas forcément à sa suppression, mais bien à des adaptations, a permis de réduire le taux d’emplois menacés à « seulement » 9%.

sans doute pour laisser l’intelligence humaine s’exprimer mieux par ailleurs.

Transition progressive et création d’emplois

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ous vivons une révolution sans précédent. Avec elle, c’est l’ensemble de la société qui doit entrer dans une nouvelle ère. Le changement, évidemment, inquiète. L’incertitude est latente. Mais la transformation digitale, cependant, n’attend pas. Un des sujets d’inquiétude a trait à l’évolution de la force de travail, entre la disparition de nombreux métiers et l’éventuelle création de nouveaux emplois. Les robots, car il s’agit bien d’eux dont on parle, peuvent aujourd’hui accomplir de nombreuses tâches assurées par des hommes et des femmes. Ils sont bien loin du robot fruit de notre imaginaire d’enfant. Ces robots s’incarnent dans des petits programmes, de plus en plus intelligents, capables de procéder à des transactions, de prendre des décisions rationnelles en s’appuyant sur des quantités toujours plus importantes de données. Si bien que beaucoup peuvent légitimement se demander comment, demain, les humains s’occuperont pour gagner leur vie.

Du mécanicien au banquier A chaque méthode ses résultats, rassurants ou alarmistes. Peu importe, ces études ont le mérite de nous faire prendre conscience des enjeux de la digitalisation par rapport à l’emploi. Bien évidemment, la transformation digitale de nos sociétés fait qu’une partie du travail, aujourd’hui accomplie par des êtres humains, le sera par des robots demain. La tendance est déjà extrêmement perceptible au niveau de nombreux métiers courants. Prenons le métier de mécanicien et l’évolution de l’industrie automobile. L’intégration des éléments technologiques au cœur de nos voitures a déjà largement transformé la profession. Aujourd’hui, poser un diagnostic sur une panne ou un problème technique nécessite surtout de savoir utiliser un ordinateur, alors qu’hier des compétences mécaniques poussées, alliées à une solide expérience, étaient nécessaires. Demain, avec la généralisation attendue de la voiture électrique, l’industrie automobile devra compter sur d’autres compétences parce qu’un moteur électrique ne partage pas grand-chose avec le moteur à explosion aujourd’hui utilisé. En Europe, cette industrie automobile occupe des dizaines de milliers de personnes, qui voient leurs compétences rendues obso-

lètes par un changement de technologie. L’exemple de l’industrie automobile a le mérite d’être suffisamment explicite. La révolution technologique, cependant, concerne tous les secteurs d’activité, de la finance à l’industrie, en passant par les commerces.

Automatiser des processus Dans chaque domaine, la technologie, et notamment des robots intelligents, permettent d’automatiser de nombreux processus. Une meilleure utilisation de la donnée, un partage plus efficient, permet d’éviter des encodages. Les robots, dès aujourd’hui, permettent de prendre des décisions de plus en plus complexes en prenant en considération un nombre croissant de variables. Ces fonctions d’encodage, aux tâches répétitives, fastidieuses et énergivores, sont amenées à disparaître. Pour assurer de telles tâches, les robots sont d’ailleurs beaucoup plus efficaces. Le recours aux algorithmes permet de se prémunir des inévitables erreurs humaines. Les machines ne connaissent pas de baisse de concentration. Elles peuvent analyser plus de variables, plus rapidement qu’un cerveau humain. Mieux, elles travaillent indépendamment de tout horaire, sans avoir spécialement besoin de temps de repos. Difficile de rivaliser.

Ce que les robots ne feront pas Mais que vont devenir ceux qui avaient la responsabilité de ces tâches désormais automatisables ? Avant de répondre à cette question, il faut préciser que les robots sont aujourd’hui loin de pouvoir réaliser tout ce que peut faire un humain. Ces machines ne sont pas créatives, ne peuvent souvent résoudre un problème que dans un contexte très précis. En termes de créativité, les algorithmes déçoivent largement. Alors, oui, des emplois vont disparaître, mais c’est

Si la digitalisation détruit des emplois, elle en crée de nouveaux. Aujourd’hui, l’économie n’a jamais eu autant besoin de développeurs, d’architectes IT, de spécialistes de l’analyse des données. A l’horizon 2020, on parle de quelque 700 000 emplois dans le domaine du digital que l’on peinera à occuper, faute de compétences. On ne fait pas grand-chose de la technologie sans une intelligence humaine pour la mettre en œuvre. Enfin, il faut bien avoir conscience que la destruction de certaines fonctions, si elle est attendue, ne sera que progressive. Si l’on reprend l’exemple de l’automobile, il y a fort à parier que les moteurs électriques cohabiteront encore longtemps avec la mécanique traditionnelle. La transition se fera progressivement et ce, dans tous les secteurs de l’économie. Toutefois, les évolutions s’accélèrent. Face à ces changements, nous avons une responsabilité à exercer pour permettre une transition des compétences, pour donner des perspectives d’emploi à chacun dans une économie toujours plus digitale et pour développer les talents dont nous aurons besoin demain. ❏ SL

Le robot, allié de l’humain

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orsqu’on se penche sur le potentiel d’automatisation des tâches aujourd’hui réalisées par des humains, il est aussi possible de découvrir ce pour quoi les robots ne sont pas bons. Selon l’étude menée par l’OCDE, le risque d’automatisation varie fortement d’un emploi à un autre. Il atteint 40% pour les métiers occupant les travailleurs les moins qualifiés, pour lesquels la scolarité ne s’est pas poursuivie au-delà du cycle secondaire. Le risque d’automatisation est inférieur à 5% pour les diplômés de l’université. Les métiers moins rapidement touchés seront ceux qui font appel à des aptitudes singulières de l’humain, comme l’intelligence émotionnelle, compétence clé du domaine médical et du service à la personne notamment, ou encore la créativité, utile à la production artistique, l’écriture. Bien sûr, dans ces nombreux métiers, les robots pourraient s’avérer être des alliés importants. Il ne sera pas rare, dans certaines fonctions, de voir le robot devenir un collègue de travail à part entière. Toutefois, beaucoup s’accordent à dire aujourd’hui qu’un robot aura toutes les peines du monde à remplacer une relation de confiance, établie de personne à personne au cœur d’une relation commerciale. ❏ SL

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Dossier

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« La transformation des compétences, réel défi de société »

« Se ranger du côté des robots »

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es compétences utiles aujourd’hui ne seront pas forcément celles dont on aura besoin demain. Il est donc nécessaire d’anticiper les besoins à venir si l’on veut éviter des situations de licenciements massifs de personnes obsolètes au profit d’autres que l’on aura beaucoup de mal à trouver. « Et le vrai sujet, audelà de la transformation, c’est la vitesse à laquelle elle s’opère, expliquait récemment Christian Scharff, associé et People & Organisation Leader chez PwC Luxembourg, sur le site ITnation.lu. Tout s’accélère et il y a fort à parier que, à l’avenir, les besoins en compétences évolueront plus vite, poursuivait Christian Scharff. Au niveau des organisations, il faut pouvoir adapter les procédures de recrutement, mais aussi la manière d’accompagner l’évolution des talents. » Aujourd’hui, cependant, les organisations peinent à définir

les compétences qui seront nécessaires à leur développement. Et quand bien même elles parviennent à dresser les contours de leurs besoins futurs, rares sont celles qui peuvent faire un état des lieux exhaustif des compétences dont elles disposent. « Si les acteurs parviennent à définir un objectif, ils ne connaissent pas le point de départ. Difficile, dès lors, de définir le plan permettant de faire évoluer les compétences de manière adéquate », explique Christian Scharff. Le chantier est considérable, notamment pour les équipes en charge de la gestion des ressources humaines. « Le problème est que, au Luxembourg, la fonction RH reste encore trop administrative. Pour relever les défis à venir, il faut qu’elle se positionne aux côtés du business, qu’elle œuvre sur un axe stratégique. »

Pour relever les défis de demain, il faudra aussi reconsidérer la manière dont est appréhendée la formation continue. « On ne parle plus d’ajustement ou d’acquisition de compétences à la marge. La transformation à opérer n’a rien de cosmétique. On parle d’apprendre un nouveau métier en milieu de carrière. Cinq à sept jours de formation répartis sur l’année ne suffiront pas », assure Christian Scharff, qui préconise que l’on réfléchisse sans attendre à des nouveaux modes de financement de la formation continue. « Il y a là un défi de société. Il faut dès à présent développer de nouvelles compétences, afin de pouvoir mettre la technologie au service du business, mais aussi d’adapter la force de travail actuelle. Il est essentiel de donner à la population de réelles perspectives dans un monde toujours plus digital. » ❏ SL

uand on parle d’intelligence artificielle, les gens ont peur de se voir purement et simplement remplacés par la technologie… Dans le monde de la finance, où la pression technologique se fait de plus en plus forte, la crainte nourrit de nombreuses discussions. « Et c’est une crainte bien légitime, confiait récemment Nasir Zubairi, CEO de la Luxembourg House of Financial Technology (LHoFT), catalyseur de la transformation digitale de l’industrie financière luxembourgeois. Moimême, je m’interroge aussi sur l’avenir de mes deux enfants. Mais, d’expérience, je sais qu’il vaut mieux se positionner du côté de la technologie. Il y a quelques années, je travaillais au sein de la bourse, auprès des traders. Si l’on dresse le tableau de l’époque, on avait des personnes sur un plateau, assises devant un clavier, qui devaient exécuter des transactions. Le trading à haute fréquence n’existait pas encore. Il fallait exécuter des tran-

sactions manuellement le plus rapidement possible, pour engranger de l’argent. Rapidement, moi qui n’ai jamais rien codé de ma vie, j’ai compris qu’un ordinateur pourrait très bien prendre le relais. Face à ce changement, certains se sont braqués, tandis que d’autres, les plus intelligents, ont directement compris l’intérêt de la chose, se sont rangés du côté de la technologie et ont développé les algorithmes capables d’exécuter ces transactions. Ils ont su en tirer parti. » Il serait donc impossible d’arrêter cette (r) évolution en marche. Bien au contraire, il faut pouvoir en profiter. Le changement est permanent. C’est sans doute d’ailleurs la seule chose qui l’est. « Et plutôt que de s’y opposer, il est préférable d’y prendre part. Embrassez le changement, sans quoi vous serez amené à le subir. Il faut prendre le contrôle sur les évolutions technologiques à venir, pour en retirer toutes les opportunités », précise Nasir Zubairi. ❏ SL

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dossier « Placer l’humain au cœur du processus » Nicolas Schmit, ministre du Travail, de l’Emploi et de l’Économie sociale et solidaire, évoque les enjeux de la transformation numérique sur l’emploi et l’organisation du travail. « Il faut accompagner l’évolution des compétences », explique-t-il.

Nicolas Schmit : Il est vrai que l’humain, dans ce processus de transformation digitale, est arrivé tardivement au cœur des discussions et préoccupations. Personnellement, j’y suis attentif depuis longtemps. Car, d’une part, la numérisation a un impact important sur nos vies et nos sociétés et d’autre part, la création de valeur à partir de la technologie ne peut s’opérer sans l’intelligence humaine, sans les compétences adaptées. Il a cependant fallu attendre quelques rapports d’étude qui tiraient la sonnette d’alarme, pour que l’humain devienne un sujet de préoccupation. Je pense notamment à l’étude de Carl Benedikt Frey et de Michael Osborne, chercheurs à l’Oxford Martin School, qui prédisait l’automatisation de 47% du total des emplois actuels aux Etats-Unis. Cela soulève évidemment des questions. Est-ce la fin du travail ? Les robots vont-ils nous remplacer ?

Comment se positionner face à ces questions et inquiétudes ?

Chaque révolution détruit des emplois, mais en crée de nouveaux, bien différents de ceux qui existaient avant la transformation. La révolution que nous vivons va entraîner la disparition de certains emplois. La question est de savoir quels sont les emplois les plus exposés et quels sont ceux dont on aura besoin demain. Au-delà des emplois, le numérique va aussi redéfinir l’organisation même du travail, avec de nouvelles interactions entre l’humain et les machines, des carrières plus éclatées, une plus grande flexibilisation du temps de travail… Il faut, dès aujourd’hui, pouvoir s’inscrire dans les perspectives à venir, en veillant à développer des emplois qui privilégient la capacité des humains par rapport à la capacité des machines. Mais surtout, s’inscrire dans cette transformation en plaçant l’humain au cœur du processus.

Que sait-on des besoins en compétences à venir ?

S’il n’est actuellement pas évident d’en définir précisé-

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Alors que l’on parle de transformation digitale depuis un long moment, les enjeux humains, relatifs aux impacts sur le travail et son organisation, sont arrivés tardivement à l’agenda des dirigeants. Comment expliquer cela ?

« Etat, employeurs, travailleurs, tous responsabilisés » Comment garantir le maintien dans l’emploi ?

A l’avenir, on sera sans doute amené à changer plusieurs fois de métier au cours de sa vie professionnelle. Les besoins en formation, en requalification, seront beaucoup plus importants, pour garantir une transition numérique sereine et accompagner les acteurs tout au long de leur carrière. Il appartient à l’Etat, dès à présent, d’inventer de nouveaux systèmes pour soutenir les enjeux de requalification. Je pense notamment à des adaptations au niveau de la sécurité sociale permettant de mieux répondre aux besoins à venir en formation. ment les contours, on sait que 90% des emplois de demain requerront un minimum de connaissances numériques. Notre vie en général, et donc nos emplois s’appuieront sur des objets, des processus, des pratiques sous-tendus par le numérique. On sait aussi que divers soft skills – comme la capacité à travailler en équipe ou la capacité d’apprentissage, d’adaptation, de créativité - joueront un rôle accru à l’avenir.

Face au risque de disparition d’emplois, au profit des robots par exemple, faut-il craindre cette révolution numérique ?

Je suis un techno-optimiste. D’abord, je ne pense pas que l’on aura à faire au rouleau-compresseur qui va tout détruire, comme cela est évoqué par certains. Oui, des emplois vont disparaître et d’autres vont apparaître. A moyen terme, je crois à un équilibre entre ce qui sera détruit et ce qui sera nouvellement créé. Ce qui, bien sûr, ne veut pas dire qu’il ne faut rien faire. Il faut gérer les changements à court terme et s’inscrire dans une transition durable, au profit de tous. Il faut accompagner cette transition, en matière de développement des compétences et de réorganisation du travail. Par exemple, suite à la trans-

formation du travail portée par des plateformes comme Uber, il y a une opportunité à rassembler les acteurs, à réinventer le contrat social.

Les idées ne manquent pas en la matière. On pense au revenu universel, à la taxe robot, à la réduction du temps de travail…

Si on ne veut pas que numérisation rime avec précarisation, il faut mener une réflexion profonde, permettant de réécrire le droit social et du travail. Il y a beaucoup d’idées, mais il faut aussi faire la part des choses. Sur le revenu universel, par exemple, je suis réservé, pour plusieurs raisons. D’abord, parce que c’est extrêmement coûteux. Ensuite, parce que l’instauration d’un revenu universel risque d’amener la société à moins se préoccuper des gens exclus et des facteurs d’exclusion. Il faut savoir que le concept de revenu universel est d’origine ultra-libérale. Il a été évoqué par Milton Friedman, qui envisageait à travers ce revenu que chacun soit responsable pour lui-même. En cas de problème, grâce à ce revenu, il appartient à chacun de se débrouiller seul, sans l’État, sans la solidarité qui peut en découler. Ce n’est évidemment pas ma vision.

Comment envisagez-vous les nouveaux mécanismes d’aide à la formation et à la requalification ?

Nous travaillons avec les partenaires sociaux sur l’impact social du digital, afin de repenser le cadre garantissant les droits de chacun. Dans ce contexte, il y a un intérêt à pousser la réflexion autour de l’idée de compte personnel d’activité, à l’image de ce qui a été introduit en France. Chaque compte, attaché à une personne, rassemble l’ensemble de ses droits - à la formation, à la retraite, à des conditions de travail correctes– et lui permet de construire son projet professionnel. Dans une perspective de carrière plus éclatée, l’outil permet de responsabiliser l’employé, les employeurs, avec un soutien plus actif de l’Etat.

Réapprendre un nouveau métier n’est pas l’affaire de quelques heures de formation…

En effet. On parle de formation intense, tout au long de la vie. L’enjeu est considérable. Il faut que les travailleurs aient les moyens et la possibilité d’envisager de telles formations. L’enjeu est considérable et, comme l’a montré une étude sur l’ampleur de la transition à mener en matière de compétences, les entreprises en sont conscientes. La plupart savent

que les besoins changent et qu’il sera impossible d’aller chercher les compétences à l’extérieur. Il faut donc travailler à la création de nouvelles compétences en interne.

De quels soutiens disposeront les entreprises ?

Les entreprises qui mèneront cet effort de requalification visant à maintenir l’emploi dans l’entreprise dans un contexte de transformation digitale, pourront profiter d’un soutien. Bien sûr, cet effort de requalification, au vu de l’ampleur de la mission, exige des investissements conséquents dans les compétences. L’aide à la formation sera plus que centrale. Les entreprises, dans ce contexte, sont aussi responsabilisées et soutenues.

Que pensez-vous de l’idée d’introduire une taxe robot ?

Il y a le rapport de Mady Delvaux sur le sujet. Bill Gates lui-même s’est dit favorable à une taxe sur les robots. Toutefois, si cette idée devait être mise en œuvre, cela devrait se faire à l’échelle européenne, pour éviter des problèmes de concurrence et de compétitivité entre Etats. Il faut qu’un tel projet soit bien coordonné. Mais ça vaut la peine d’y réfléchir, dans la mesure où il soutiendrait le financement de la sécurité sociale dans le cadre de la transformation de l’économie, ou encore de mesures d’aide à la formation ou à la requalification.

Et assurer une meilleure répartition de la création de valeur ?

La lutte contre les inégalités, en effet, est un autre enjeu de cette transformation. Il faut, d’une part, limiter l’exclusion, éviter qu’un fossé ne se crée au sein de la société entre ceux qui seront qualifiés et ceux qui ne le sont pas. D’autre part, les inégalités hommes-femmes face au digital sont encore importantes. Si l’on ne veut pas perdre les acquis accumulés ces dernières années à la faveur d’une meilleure égalité des genres, il faut aussi amener de plus en plus de femmes vers les métiers du digital. Enfin, il faut bien encadrer l’économie des plateformes, afin de garantir des rémunérations décentes pour chacun, éviter l’exploitation, mais aussi des phénomènes de concurrence déloyale. ❏ SL

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Partenaires EBRC (European Business Reliance Centre), cap sur l’Europe L’année 2017 s’annonce faste pour EBRC. L’opérateur de Data Centres et fournisseur de services Cloud spécialisé dans la gestion des données sensibles a partagé en ce début d’année plusieurs annonces relative à son développement. EBRC est entré au capital de Digora, acteur français qui opère lui aussi dans la gestion de la donnée, afin de mieux déployer sa présence en France. L’acteur luxembourgeois a aussi officialisé plusieurs partenariats stratégiques avec d’autres acteurs spécialistes de la colocation en Europe. « Nous avons développé un partenariat avec MIGSOLV, à travers lequel nous pouvons prolonger nos services sur le territoire britannique. Une deuxième alliance a été établie avec DARZ, acteur allemand, situé

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à proximité de Francfort », explique Alex Duwaerts, Directeur Client Development chez EBRC. A travers ces rapprochements, EBRC renforce ses positions à l’étranger et concrétise l’ambition européenne qui l’anime depuis sa création. Le E de l’acronyme EBRC – European Business Reliance Center – en témoigne. « Au départ de nos infrastructures au Luxembourg, nous pouvons servir toute l’Europe, en offrant des solutions de haute qualité dans l’hébergement et la distribution de services », assure Alex Duwaerts. EBRC s’appuye aujourd’hui sur des infrastructures de pointe, une connectivité parmi les meilleures d’Europe et une expertise poussée pour convaincre ceux qui veulent en savoir plus sur ses services. « Pour des acteurs étrangers qui souhaitent développer du business en Europe, le Grand-Duché n’est peut-être pas la première place qui vient à l’esprit. Ils peuvent d’abord penser à Londres,

Paris ou encore Francfort, poursuit Alex Duwaerts. A travers ces partenariats, nous développons notre présence sur des positions stratégiques, pour toucher plus de clients potentiels et, finalement, mieux positionner le Luxembourg. Dans le contexte du Brexit, par exemple, notre présence en Angleterre est stratégique et doit nous permettre de mieux envisager avec nos clients les possibilités à venir. » Pour EBRC, l’ambition est claire : entre 2015 et 2020, la société entend doubler de volume. « Pour atteindre cet objectif, on ne peut pas compter uniquement sur la croissance organique, assure Alex Duwaerts. Ces nouvelles alliances avec des partenaires étrangers s’inscrivent dans notre stratégie de croissance. Notre volonté est de mieux rayonner à l’échelle européenne, pour mieux servir nos clients au cœur d’une économie digitale toujours plus ouverte. »

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evenement

Golden-i, Une décennie au service d’un Lu Cela fait dix ans que Golden-i accompagne les acteurs luxembourgeois dans leur transformation digitale, en les mettant à l’honneur lors d’un événement unique et prestigieux. Le gala constitue une occasion rare pour l’ensemble des talents du secteur ICT, des utilisateurs de solutions comme leurs providers et prestataires de services, de se rassembler. Avec eux, notre volonté est d’évoquer les principaux enjeux d’une transformation réussie dans une économie de plus en plus digitale. Pour cette dixième édition, le 4 mai à la Maison du Savoir à Esch-Belval, Xavier Bettel nous a fait l’honneur de prononcer le discours d’introduction de la soirée. Gartner, en la personne de Frank Buytendijk, a évoqué le modèle de la data driven company.

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Cette année encore, Gloden-i entend soutenir l’innovation et les bonnes pratiques digitales mises en œuvre au Luxembourg à travers la remise de plusieurs prix : les Flagship & Startup awards de l’APSI, le prix Best Cloud Service Provider de la Cloud Community Europe Luxembourg et enfin le titre de CIO of The Year 2017. Pendant la cérémonie, ITnation a décerné pour la première fois un prix « Coup de Cœur » !

CIO of the Year

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illes Feith occupe les fonctions de CIO et de directeur du Centre by des Technologies de l’Information de l’Etat (CTIE) depuis mars 2014. Le dirigeant IT est cependant dans cette organisation depuis bien plus longtemps. Auparavant, il y officiait en tant que directeur adjoint. L’informatique de by l’Etat n’a plus de secret pour lui. Et ils veillent à la transformer pour rendre les services de chaque administration plus performants, aux bénéfices des citoyens et des entreprises. Le CTIE gère en effet de manière centralisée l’ensemble des besoins et projets IT des administrations de l’Etat. Le budget IT du gouvernement, incluant la masse salariale de la structure, s’élève désormais à plus de 100 millions d’euros. L’équipe compte plus de 300 agents. Le CTIE joue notamment un rôle clé dans la mise en œuvre d’une e-administration efficiente.

Prix « Coup de Cœur »

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ébut 2016, Patrick de la Hamette lance un appel sur Facebook pour récupérer de vieux ordinateurs. Fondée il y a un an, l’ASBL Digital Inclusion s’est donnée pour ambition d’offrir aux réfugiés et aux résidents dans le besoin les moyens de se connecter. Dans son atelier, les volontaires préparent des ordinateurs destinés à ses bénéficiaires à partir de matériel informatique récupéré. Elles développent aussi de nombreuses animations autour du digital, pour assurer une meilleure intégration de chacun au sein de notre société de plus en plus numérique. Digital Inclusion a été honoré du prix « coup de cœur » d’ITnation lors du dernier gala Golden-i.

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evenement

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un Luxembourg digital

Les chiffres • Linkedin : 3 647 membres • Facebook : 1 571 • Twitter : 2598 followers / 7494 tweets • Newsletter : 6000 abonnés

Best Cloud Service Provider

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loud Community Europe Luxembourg – anciennement EuroCloud - a décerné à la société à E-Kenz le prix de Best Cloud Service Provider pour sa solution SAP Private Cloud in Luxembourg. Société luxembourgeoise spécialisée dans la mise en œuvre, le support, l’hébergement et la maintenance de solutions SAP, a développé et opère une plateforme cloud unique au Luxembourg pour mieux servir ses clients. A travers le SAP Hana Certified Private Cloud, établi au départ d’un data center Tier IV au Luxembourg, E-Kenz offre des services d’hébergement flexibles pour toutes les solutions portées par SAP, de l’ERP au CRM, y compris les applications mobiles, quel que soit le secteur de la branche ou du marché. Les plates-formes d’E-Kenz sont flexibles, si bien que l’acteur peut répondre aux besoins des grandes entreprises comme des petites. La solution, en outre, offre l’avantage de pouvoir évoluer avec les besoins de ses clients.

Startup Award

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our la deuxième année consécutive l’APSI décerne son Startup Award à une jeune entreprise innovante dans le développement de nouvelles idées créatives se basant sur les technologies informatiques . Cette année le lauréat est Motion-S, une jeune spin-off de l’Université du Luxembourg fondée fin 2014. La société commercialise des systèmes télématiques innovants pour le marché de l’assurance automobile et la gestion de flottes.

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partenaires L’APSI, la première association des professionnels de l’IT au Luxembourg

L’APSI a orienté l’année 2017 autour du thème « Luxembourg 4.0, the contribution of Digital to Luxembourg’s economic progress » pour démontrer que le secteur des technologies occupe une place significative dans la structure économique du Grand-Duché et contribue à la compétitivité des entreprises luxembourgeoises toute industrie confondue. Outre ce volet de promotion de la place ICT, l’APSI a fortement contribué à l’état

© BLITZ

Forte de 80 membres, l’Association des Professionnels de la Société de l’Information (APSI) a su devenir un fédérateur clé pour le secteur ICT du Luxembourg. Créée en 2000, sa mission est d’informer, de conseiller, de représenter et de défendre les intérêts des sociétés membres mais aussi de soutenir le développement de l’ICT au Luxembourg.

d’avancement de plusieurs dossiers dans le secteur, que ce soit à titre individuel ou par le biais de la plateforme ICTluxembourg.

thématiques des GT sont ‘Disruptive Models’, ‘Secure Luxembourg’, ‘ Talents’. D’autres groupes de travail viendront s’y rajouter.

FAITS MARQUANTS Présidée par Jean Diederich, Wavestone, l’association positionne toutes ses actions autour du thème de l’année et réunit ses membres dans des groupes de travail. Actuellement les

Les APSI Days sont des évènements organisées par l’APSI au long de l’année sur des thématiques clés du secteur ICT : FinTech, e-skills, The API Economy, Open Banking, PSD2, etc.

Pour la deuxième année consécutive l’APSI décerne son Startup Award à une jeune entreprise innovante dans le développement de nouvelles idées créatives se basant sur les technologies informatiques. Cette année le lauréat est Motion-S, une jeune spin-off de l’Université du Luxembourg, fondée fin 2014. La société commercialise des systèmes télématiques innovants pour le marché de l’assurance automobile et la gestion de flottes. Contact : Rafael Raimundo, clc info@apsi.lu

Robotisation et Automatisation des processus : vers une transformation du travail dans les services financiers Vers une nécessaire transformation technologique Malgré une forte croissance, le secteur financier a connu ces dernières années une évolution accélérée, due à une réglementation contraignante et une compétition accrue via de nouveaux entrants, disruptifs et plus agiles technologiquement. Cette compétition, ainsi qu’une forte pression sur les coûts, oblige les acteurs établis à réagir. Et cette réaction passe par une gestion plus intelligente du travail.

« RPA », « Digital Labor »... Bien que ces termes soient couramment cités, ils restent sans aucun doute un des concepts les moins bien maîtrisés comparés à d’autres évolutions digitales qui ont touché le secteur financier. Il est vrai qu’il n’y a aucune définition commune pour le « Digital Labor » en général ou la « Robotic Process Automation », ou RPA, en particulier. Du logiciel qui automatise une partie d’un processus métier à l’interface quasihumanoïde de l’intelligence artificielle, chacun y va de son interprétation. Mais derrière cet acronyme se cache la promesse de gains de productivité substantiels pour l’industrie financière, et l’une des clefs pour répondre aux challenges à venir.

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Les bénéfices de la RPA : efficience et économies La RPA sous toutes ses formes amène la promesse non seulement d’une réduction significative des coûts mais également d’une amélioration de l’efficience opérationnelle à un niveau inédit. En outre, la RPA permet d’améliorer la qualité en concentrant le travail humain sur les tâches à haute valeur ajoutée ou d’avoir recours au « Big Data » et à l’analyse de données, sources d’amélioration et de standardisation importantes (par exemple pour des besoins d’AML/KYC, FATCA, etc…), etc. Alors pourquoi si peu d’adhésion ? Tout d’abord parce que la technologie n’a que très récemment atteint un niveau acceptable de sophistication pour les besoins du secteur financier. Depuis deux

à trois ans, l’intelligence artificielle des ‘bots, leur degré d’automatisation ainsi que leur facilité d’implémentation se sont significativement accrus et ont permis d’envisager leur utilisation pour des tâches complexes. Ensuite, parce que les sociétés ont du mal à définir leur approche RPA au sein de leurs opérations. Dans le cadre d’une telle transformation, différents freins peuvent apparaître. Une place prépondérante dans l’industrie financière La RPA s’est durablement installée chez les acteurs du secteur financier où il commence à générer des résultats concrets, et où, couplé à l’intelligence artificielle, il apporte des gains de productivité tout en assurant des processus opérationnels plus sûrs et plus rapides ainsi qu’un meilleur service aux consommateurs finaux. Aujourd’hui, il n’est plus réellement question de savoir si l’on souhaite lancer de telles initiatives, mais plutôt de savoir comment l’on souhaite les déployer. Le potentiel de transformation de la RPA et de l’automatisation cognitive dans le secteur financier est à l’égal de l’automatisation des industries automobiles : c’est un véritable « Game Changer ». Julien Ganter, Associé, KPMG Luxembourg

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les femmes dans le digital ICT : où sont les femmes ? Les femmes demeurent encore minoritaires dans les branches informatiques. Pourtant, le secteur, en plein boom au Luxembourg, offre de multiples perspectives de carrière.

© MARION DESSARD

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Marina Andrieu, Directrice et Co-fondatrice - Association WIDE

e Luxembourg est l’un des marchés européens où les technologies de l’information et de la communication pèsent le plus lourd dans l’économie. Selon les derniers indicateurs connus, le secteur y représente 7% du PIB et 4,6% de l’emploi total. Paradoxalement, c’est aussi l’un des pays où le pourcentage de femmes actives dans le domaine est le plus faible : 12,6% pour une moyenne de 16,1% dans l’Union européenne.

Stop aux idées préconçues Pour Marina Andrieu, directrice et co-fondatrice de l’association Women in Digital Luxembourg (WIDE), cette sous-représentation féminine est le résultat de plusieurs facteurs. « Les filles s’orientent beaucoup moins vers les études informatiques que les garçons. Le déficit est donc présent dès la formation », constate-t-elle. En France par exemple, on compterait moins de 20% d’étudiantes dans les filières informatiques. « Ce déséquilibre est principalement dû aux représentations liées au monde de

l’ICT. “Ce sont des métiers de geek, où les contacts sociaux sont limités”, entend-on souvent dire. Or, c’est tout l’inverse, commente Marina Andrieu. Le secteur regroupe de véritables passionnés, avec un vrai sens de la communauté. Et le Luxembourg, grâce à son écosystème vivace, offre de nombreuses opportunités dans le domaine. » Pourtant, « les filles diplômées, déjà peu nombreuses, ont davantage tendance à se diriger vers l’enseignement à l’issue de leurs études, plutôt que vers le monde de l’entreprise », poursuit-elle.

Les femmes, un atout pour l’ICT Sur ce marché en pleine pénurie – il y aurait plus de 700.000 postes à pourvoir dans les TIC en Europe à l’horizon 2020 –, les entreprises aimeraient pouvoir compter sur davantage de profils féminins. « Les acteurs économiques sont prêts à engager des femmes. Ils sont demandeurs, afin d’enrichir leurs projets de points de vue autres et de former des entreprises à l’image de la société dans laquelle nous vivons », indique Marina Andrieu. Pour répondre à cette problématique, l’ac-

cent doit plus encore être mis sur l’éducation, en donnant l’opportunité aux plus jeunes de découvrir réellement ce que recouvrent les métiers de l’ICT.

Donner la parole aux femmes WIDE, dans cette optique, a pour mission de contribuer à bâtir un vivier de talents ICT plus diversifié au Grand-Duché. L’association, créée par Marina Andrieu et Marie-Adélaïde Gervis en 2014, met sur pied des conférences, formations et ateliers pour promouvoir la place de la femme dans les métiers liés à la technologie. Cette année par exemple, WIDE développera un programme de mentoring, destiné à identifier et accompagner les lycéennes désireuses de rejoindre l’ICT. « Nous devons mettre davantage en avant les femmes actives dans l’ICT, ajoute Marina Andrieu. Pour les jeunes en pleine orientation professionnelle, elles font figure de modèles et démontrent qu’en tant que femme, il est possible d’avoir un parcours brillant dans ce milieu. » ❏ JR

Elles travaillent dans l’ICT Marianne Dutriez, CEO de Sopra Steria Luxembourg

Marie-Astrid de Taillandier, analyste développeur chez Fujitsu

Spécialisé dans les services numériques, le groupe Sopra Steria compte aujourd’hui 150 collaborateurs à Luxembourg. Marianne Dutriez, à la tête de l’entreprise, partage son expérience et son point de vue sur le rôle de la femme dans l’ICT.

Originaire de Bordeaux, Marie-Astrid de Taillandier a rejoint le Luxembourg en 2014 pour y débuter sa carrière dans l’ICT.

Qu’est-ce qui vous a poussée, en tant que femme, à travailler dans l’ICT ?

A la fin de mon bac, j’ai suivi un cursus assez généraliste à l’Université Lille 1 de Sciences et Technologies. Une fois diplômée, j’ai eu l’opportunité de travailler dans le développement et l’analyse informatiques. Cette filière m’a plu. J’ai donc complété ma formation dans ces domaines au CNAM avant de rejoindre le groupe Sopra en 1992, à Lille. Au travers de l’ICT, j’ai pu gérer de nombreux projets dans des milieux variés : les assurances, l’industrie agro-alimentaire, la grande distribution, le secteur public,… Aujourd’hui, je suis CEO de la filiale luxembourgeoise du groupe, qui compte des compétences multiples, bien au-delà de l’ICT. Cette diversité des métiers ICT n’est pas assez souvent soulignée.

Comment peut-on encourager la présence de femmes dans l’ICT ?

Il faut continuer encore et toujours à travailler sur les préjugés. Dans cette optique, Sopra Steria collabore régulièrement avec les écoles et les universités, pour démontrer aux plus jeunes que l’ICT ne comprend pas que des métiers techniques.

Marianne Dutriez, CEO - Sopra Steria Luxembourg

Pourquoi les femmes sont-elles essentielles dans ce milieu ?

Créatives, visionnaires, organisées, flexibles, sensibles… Les femmes, en général, présentent des qualités précieuses pour ces métiers. La diversité, que ce soit en matière de genre ou de culture, est aujourd’hui une véritable richesse pour toute entreprise. C’est avec elle que nous parviendrons à nous réinventer et à répondre au grand défi actuel, celui de la transformation digitale de nos sociétés. ❏

Pourquoi avez-vous choisi de vous orienter vers l’ICT ?

Après avoir travaillé pendant près de cinq ans dans la gestion de restaurants, je me suis reconvertie dans l’ICT en 2013. Je souhaitais participer, à mon niveau, à l’évolution des sociétés par le biais de la technologie et de toutes ses facettes. Malgré les aspects controversés de l’ICT que l’on connaît – avec les notions de déshumanisation et d’isolement induits par sa pratique –, j’y ai vu, bien au contraire, une approche novatrice des relations humaines. La plupart des métiers ICT se basent en effet sur le travail d’équipe, sur une forme d’émulation intellectuelle permettant de faire émerger de nouvelles idées et de mieux avancer.

En quoi consiste votre métier aujourd’hui ?

Je suis analyste développeur. Deux grands axes peuvent se dégager de ma fonction. Le premier, plus technique, concerne le développement à proprement parler et les analyses technico-fonctionnelles qui y sont associées. Le second a trait à l’aspect relationnel induit par le service proposé à nos clients et partenaires.

Marie-Astrid de Taillandier, Analyste Développeur - Fujitsu

Quel regard portez-vous sur la place de la femme dans l’ICT ?

Il est vrai que les stéréotypes que l’on se fait du secteur ICT ont encore la vie dure. Mais personnellement, ma condition de femme ne m’a jamais posé de difficultés particulières, notamment au sein de Fujitsu où le genre n’a aucune espèce d’importance. C’est l’individu, en tant que tel, qui est valorisé. Il me semble également que ces dernières années, on a pu noter une certaine ouverture des métiers ICT aux femmes. A cet égard, je pense qu’elles ont une place privilégiée dans les fonctions d’analyse et celles exigeant de bonnes aptitudes relationnelles. L’ICT étant sans cesse en mutation et en expansion, de multiples options de carrière s’offrent aux individus dans ce domaine, notamment aux femmes. ❏

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competences Devenir codeur en 3 mois et demi Les développeurs et intégrateurs web font partie des ressources rares au Luxembourg. L’ADEM, en partenariat avec la société NumericALL et l’école WebForce3, offre la possibilité aux demandeurs d’emploi passionnés de nouvelles technologies, de se former de manière intensive à ces métiers porteurs.

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90 personnes formées en deux ans

os sociétés connaissent aujourd’hui des mutations profondes. Les évolutions technologiques modifient nos modes de fonctionnement, nos métiers, les organisations toutes entières. De nouveaux besoins apparaissent, nécessitant des compétences spécialisées dans l’IT. Le Luxembourg, qui s’est engagé pleinement dans la transformation digitale, est confronté à une pénurie importante de main-d’œuvre dans le secteur. Pour répondre à leurs besoins, les entreprises se doivent de recruter de plus en plus loin, en Europe de l’Est, en Tunisie ou encore en Inde par exemple.

Apprendre en pratiquant Créée en 2013 par Alain Assouline, patron d’une agence de communication digitale à Paris, l’école WebForce3 développe une pédagogie axée sur la pratique. De cette façon, « les candidats sont pleinement opérationnels à l’issue de la formation. Ils peuvent directement postuler à des offres d’emploi de développeur ou d’intégrateur junior », commente Brigitte Lepage, co-fondatrice de NumericALL. Langages HTML, CSS, Javascript, WordPress, PHP, SQL, intégration web, développement d’un projet concret… Pendant trois mois et demi, à raison de 490 heures de cours et d’exercices en ligne, 5 jours par semaine, les élèves apprennent les bases du code informatique. Mais pas seulement. « Au-delà des compétences techniques, nous mettons également l’accent sur ce que l’on appelle les soft skills et l’employabilité,

MURYAM ©

Partant de ce constat, l’Agence pour le développement de l’emploi (ADEM) a mis sur pied un programme de formation de développeurs-intégrateurs, intitulé Fit4Coding/ WebForce3. Depuis novembre 2015, la société NumericALL opère en franchise l’école française WebForce3 au Technoport de Belval. « Nous ne devons pas négliger les talents dont nous disposons en interne, au Grand-Duché, explique Yves Lepage, CEO de NumericALL. Le gouvernement, à travers cette initiative portée par l’ADEM, entend apporter une réponse pédagogique efficace aux besoins en matière de nouvelles compétences. »

Mise sur pied il y a moins de 18 mois au Luxembourg, l’initiative accueille déjà sa cinquième vague de candidats. Face aux besoins croissants du secteur IT et aux ambitions luxembourgeoises en matière de société digitale, il y a fort à parier que d’autres formations viendront prochainement compléter le catalogue actuel.

précise Brigitte Lepage. Préparation de CV, de pitch, visite de salons de l’emploi, participation aux événements IT… Ces modules spécifiques et concrets permettent aux apprenants de se projeter sur le marché de l’emploi et de se positionner comme une solution aux besoins des entreprises. C’est aussi l’occasion de favoriser la rencontre entre étudiants et futurs employeurs. » Dans cette même optique, les candidats sont accompagnés par des mentors, des personnes issues du monde de l’informatique ou des ressources humaines et qui, bénévolement, apportent leur soutien aux élèves.

Une sélection rigoureuse C’est l’ADEM qui identifie, parmi les demandeurs d’emploi, les candidats potentiels à ce programme qu’elle finance en collaboration avec le Fonds Social Européen. « Nos sessions regroupent des personnes de tous âges, aux profils variés, confie Yves Lepage. Il peut s’agir de jeunes, passionnés

d’informatique depuis toujours, mais qui n’ont pas trouvé leur voie à l’université, ou de professionnels de métiers vraiment impactés par le web (marketing, communication, généralistes informatiques...) qui ont l’ambition de se reconvertir. » Après une réunion d’information, les personnes désireuses de s’engager dans la formation sont soumises à un test de culture web et de logique. « Si elles réussissent avec 70%, elles sont reçues en entretiens individuels, indique Brigitte Lepage. Là, nous évaluons leur motivation réelle et la manière dont cette formation pourra s’intégrer de manière concrète dans leur parcours professionnel. » Lors de chaque session, 18 places sont disponibles. « Ce nombre limité permet un accompagnement personnalisé de chaque élève et encourage les échanges avec les formateurs », poursuit la gérante. Si les demandeurs d’emploi présélectionnés par l’ADEM sont prioritaires, la formation est également accessible aux candidats indi-

« Nous sommes dans une logique d’amélioration continue afin de favoriser l’insertion professionnelle des diplômés et répondre au plus près aux attentes du marché, assure le CEO. C’est pourquoi nous travaillons main dans la main avec les différents acteurs du terrain : le gouvernement, l’ADEM et des entreprises partenaires actives dans la transformation digitale. Kneip, Vanksen et PWC nous soutiennent ainsi depuis le début. Plus de 30 sociétés ont participé au programme de mentoring. » Et la recette fonctionne. Pour preuve, à l’heure actuelle, 75% des participants à la formation ont trouvé un emploi dans les six mois suivant la formation. Pour la dernière promotion, diplômée il y a quatre mois, le taux est déjà de 80% ! ❏ JR

viduels en cas de places disponibles et ce, moyennant un financement propre.

Intéressé par la formation Fit4Coding/WebForce 3 ?

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etrouvez tous les renseignements pratiques sur www.numericall.fr

Remise des certifications pour la session 3 qui se déroulait chez Etix Everywhere, en présence de Mme Isabelle Schlesser, Directrice de l’ADEM et de Brigitte Lepage, gérante de NumericALL

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© NATALIYA YAKOVLEVA

rh

L’organisation du travail à l’ère digitale La technologie bouleverse la vie de nos entreprises, jusqu’à remettre en cause l’organigramme hiérarchique de chaque société. Mobilité, horaires flexibles, travail à domicile, collaboration, partage de savoirs… Les organisations doivent évoluer pour garantir leur compétitivité et leur productivité. Evocation de quelques tendances majeures. ➊ Commencer la journée à la maison Les blocages au cœur de la circulation, chaque soir et chaque matin, ont des conséquences néfastes et souvent sous-évaluées sur l’économie. Venir travailler à Luxembourg-ville, au quotidien, est un fardeau parfois lourd à porter. Au-delà du temps perdu dans le trafic, il faut prendre en considération la fatigue et le stress générés, la baisse de motivation à rejoindre chaque jour le bureau… En termes de productivité, le prix à payer peut être considérable. Or, la technologie permet plus de flexibilité dans l’organisation du temps de travail. Aujourd’hui, chacun peut accéder à ses outils informatiques à distance, notamment grâce à des solutions cloud sécurisées, et commencer sa journée de travail à domicile avant de rejoindre le bureau une fois que la circulation s’est fluidifiée.

➋ Activer le partage des connaissances Les jeunes générations de travailleurs ont grandi avec

Google et les réseaux sociaux. Confrontés à un besoin quelconque, ils souhaitent pouvoir accéder à la bonne information, sans délai, pour mener à bien leur mission. Les sociétés seraient bien avisées de revoir leur système de gestion de l’information, de favoriser le partage des connaissances, de prôner une plus grande transparence. Les outils informatiques, dans ce contexte, favorisent la collaboration, l’accès aux ressources et compétences au cœur d’une même organisation, par les canaux les plus adaptés.

➌ Faire rimer coopération et autonomie Il semble s’éloigner le temps où l’on pointait en arrivant au bureau. On y faisait ses huit heures avant de plier bagages. Très tôt, les jeunes générations veulent pouvoir assumer des responsabilités, comme elles souhaitent aussi pouvoir s’appuyer sur des personnes expérimentées pour les guider, les encadrer, les aider à avancer. Les horaires de travail comptent moins que la mission à mener. Ils veulent des objec-

tifs à atteindre et être évalués sur base des résultats, plus que sur leur assiduité à leur poste de travail. On comprendra vite que c’est le management, dans son ensemble, qui doit être repensé pour satisfaire à ces aspirations. Dans la guerre des talents qui fait rage actuellement, ces éléments comptent énormément. La flexibilisation du temps de travail va de pair avec ces nouvelles attentes.

➍ Respecter le droit à la déconnexion C’est un des nombreux paradoxes de notre ère. La flexibilisation du temps de travail a pour effet un estompement des frontières entre vie privée et vie professionnelle. Le travail s’invite à la maison. Ce qui ne va pas sans créer d’autres soucis, comme le sentiment de devoir répondre aux sollicitations à toute heure, de l’aube jusqu’au coucher. Il est important, dans ce contexte, de faire valoir et de respecter un droit à la déconnexion de chacun. Et le management, en premier lieu, doit montrer l’exemple. Certains grands acteurs interdisent par exemple l’envoi d’e-

mails au-delà d’une certaine heure et le temps du week-end. Car, finalement, tout le monde peut attendre le lendemain, quand ce n’est pas quelques jours, pour obtenir une réponse à sa question. L’urgence, dans de nombreux cas, est toujours relative.

➎ Assurer un meilleur suivi des évolutions de carrière La formation est clé pour garantir la compétitivité des acteurs à long terme. La transformation digitale que nous vivons exige de pouvoir s’adapter toujours plus vite, d’adopter de nouveaux modèles, de nouveaux outils, quand il ne faut tout simplement pas réapprendre un métier. A l’avenir, les sociétés qui réussiront seront celles qui consacreront plus d’argent ou de temps à la formation de leurs employés. Pour bien former, encore faut-il se fixer les bons objectifs, définir quels sont ses besoins en compétences et réfléchir à comment faire évoluer les talents existants au sein de son organisation.

➏ Commencer par digitaliser la gestion des ressources humaines Les responsables des ressources humaines ont un rôle clé à jouer dans la transformation digitale de l’entreprise, pour mettre la technologie au service d’une organisation plus performante. Ce sont les interlocuteurs privilégiés, pour un meilleur recrutement et un développement adapté des compétences, pour la mise en place d’outils de collaboration et d’une culture du partage, pour l’élaboration de nouvelles organisations. Il est important que les objectifs fixés aux équipes RH soient alignés avec la stratégie digitale de l’entreprise. Or, au Luxembourg, les responsables RH sont encore trop attachés à des fonctions administratives. Des solutions numériques existent pour les soulager de ces tâches à faible valeur ajoutée. Libérés, ils pourront se consacrer pleinement à la mise en œuvre d’une organisation à la fois digitale et performante. ❏ SL

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eBanking La génération Y et les smartphones : une histoire à succès pour la BCEE « La priorité, pour le développement de cette nouvelle solution fut de proposer une expérience utilisateur optimale. » Jean Hilger, IT Officer de la BCEE effectuent plus de 1.000.000 de connexions par mois, dépassant ainsi le nombre de connexions par PC. Le moteur de ce succès, et ceci n’est pas une surprise, sont les clients de la génération Y. 40 % des utilisateurs d’S-net Mobile ont entre 20 et 30 ans.

Jean Hilger, IT Officer - BCEE

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’est une scène courante de notre temps. Un groupe de jeunes dans un café ou sur une terrasse, tous avec leur téléphone mobile en main. Ne vous méprenez pas, il s’agit là d’un simple constat, pas d’un jugement. Etre connecté, partager et s’échanger en permanence est simplement devenu une réalité pour cette génération. Une réalité à laquelle la Banque et Caisse d’Epargne de l’Etat, Luxembourg (BCEE) s’est adaptée. C’est avec cette idée en tête que la BCEE avait pris la décision de redévelopper son application mobile S-net Mobile, avec l’objectif de délivrer une expérience utilisateur à la hauteur des attentes de cette génération exigeante. De par sa navigation intuitive et rapide, son design épuré et grâce à un accès ultra facile via PIN ou empreinte digitale, S-net Mobile a connu un succès fulgurant qui a dépassé toutes les attentes. Aujourd’hui, 24 mois après le lancement, les clients mobiles

Ils se connectent en moyenne plus de 20 fois par mois et effectuent plus de la moitié de leurs transactions via le mobile. Dès lors, la barre a été haut placée. Cette clientèle jeune est habituée à des innovations permanentes, de sorte que la

BCEE poursuit ses efforts en développant régulièrement de nouvelles fonctionnalités. Depuis la mi-mars, des notifications Push avertissent ainsi les clients dès qu’une entrée de fonds est enregistrée sur leurs comptes. La gestion des cartes de crédits leur permet

« Représentant 40 % de nos utilisateurs, la génération Y est le moteur du succès d’S-net Mobile. » Luc Sinner, chef-adjoint du Marketing de la BCEE d’adapter leurs limites de paiement à leurs besoins quotidiens, que ce soit pour un déplacement, des vacances ou un coup de cœur en vitrine. Depuis les débuts de l’online banking, la BCEE a toujours été le leader de la banque électronique au Luxembourg et elle compte bien le rester. Parce qu’en fin de compte, génération Y ou pas, la volonté de la BCEE de mettre le client au cœur de ses préoccupations est inchangée, fidèle à son adage « Spuerkeess : Äert Liewen, Är Bank ». ❏

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telecom Avec JOIN, vos lignes fixes se font mobiles

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donc toutes les fonctionnalités des PBX, au départ du cloud, sans nécessiter d’installation physique chez le client. « Les collaborateurs peuvent profiter de toutes les fonctions d’un central téléphonique en utilisant seulement leur mobile, et ce, quelle que soit la taille de l’entreprise, assure le Managing Director. Le collaborateur est joignable à tout moment, où qu’il soit, via son numéro fixe ou mobile, sur son téléphone portable. » Pour un appel sortant, le collaborateur peut également choisir d’afficher son numéro fixe ou mobile. Enfin, la solution est modulable dans le temps. Elle permet d’ajouter simplement d’autres numéros fixes et mobiles au système, selon l’évolution de la société.

oucieux de soutenir les indépendants ainsi que les petites et moyennes entreprises dans leur business, JOIN a développé une solution révolutionnaire de télécommunication. En remplaçant le central téléphonique classique, ONE* Virtual PBX permet de répondre aux enjeux de mobilité et de flexibilité croissants des collaborateurs. « Ce service se base sur le principe de la convergence mobile, autrement dit, sur l’évolution naturelle des télécommunications vers un seul réseau, explique Pascal Koster, Managing Director de JOIN. Ces solutions sont encore relativement méconnues au Grand-Duché – JOIN est le premier opérateur à les déployer ici – mais les pays scandinaves les ont déjà adoptées depuis plusieurs années. » Les centraux téléphoniques fixes, aussi appelés PBX classiques, nécessitent des investissements importants liés aux équipements techniques, aux travaux d’installation, aux modifications de configuration… « Avec les solutions traditionnelles, il est impossible d’intégrer véritablement les mobiles

des différents collaborateurs de l’entreprise, précise Pascal Koster. Les appels entrants peuvent uniquement être déviés du fixe vers le mobile, ce qui bloque la ligne durant l’appel. Dans une telle situation, le client ou le fournisseur voit apparaître le numéro mobile du collabora-

teur qu’il souhaite joindre, ce qui n’est pas toujours souhaité dans certaines professions, comme celles de médecin ou d’avocat par exemple. » Les solutions PBX dans le cloud, qui se sont développées ces dernières années, offrent davantage de flexibilité mais les fonctionna-

lités restent toujours limitées au poste fixe et les équipements sont coûteux. ONE* Virtual PBX est totalement intégré dans l’infrastructure du réseau de télécommunication de JOIN, hautement sécurisée. Le service offre

Si la solution ONE* Virtual PBX présente de grands avantages pratiques, elle est également intéressante en termes de coûts. « Seul un abonnement mobile est nécessaire. Vous n’avez pas d’installation à payer, pas de coûts de maintenance ni de suivi du software à assurer », précise encore Pascal Koster. ❏ JR

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STARTUP - PORTRAIT Virginie Simon, MyScienceWork : connecter la recherche, de Luxembourg à la Silicon Valley MyScienceWork, la plateforme digitale développée par Virginie Simon au départ de Luxembourg, connecte désormais 500 000 chercheurs à travers le monde. Elle regroupe et analyse des millions de données scientifiques. L’entrepreneuse française compte désormais parmi les rares femmes CEO de la Silicon Valley. Depuis la côte ouest américaine, elle garde en permanence un œil sur la recherche et le développement toujours menés au Luxembourg.

« Si la Silicon Valley est un lieu clé en ce qui concerne les avancées technologiques, le Luxembourg évolue lui aussi à grande vitesse. » Une première levée de fonds au Luxembourg

« Nous avions, dès le début, une idée précise de ce que nous voulions créer : une plateforme collective qui rassemble le contenu scientifique de manière simple et efficace. Nous avions plein de bonnes idées… mais pas d’argent. » Pour se faire connaître, les fondateurs créent et fédèrent une communauté autour du libre accès, écrivent des articles sur le sujet. L’incubateur Paris Pion-

© MYSCIENCEWORK

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ne école d’ingénieur en biotechnologie, une licence en philosophie, un master en génétique puis un doctorat sur l’utilisation des nanotechnologies dans la lutte contre le cancer. Virginie Simon dispose d’« une tête bien faite », selon l’expression consacrée. Rien ne la prédestinait pourtant au monde de l’entrepreneuriat. C’est au cours de ce brillant parcours qu’est née, en 2010, l’idée de MyScienceWork. « Pendant ma thèse, j’ai eu l’opportunité de travailler au sein d’une start-up qui, en tant que structure privée, n’avait pas accès aux articles scientifiques, explique-t-elle. J’en avais marre de cette science mise sous cloche. Mon souhait, à travers MyScienceWork, était de démocratiser l’accès aux sciences, de faciliter les collaborations et d’ainsi permettre l’évolution de la société. » Un projet ambitieux qu’elle développe avec Tristan Davaille. « Diplômé d’une école de commerce, il a un profil et un parcours différents du mien mais très complémentaires », commentet-elle.

Mesurer sa chance

Virginie Simon, CEO - MyScienceWork et l’équipe MyScienceWork nières les accueille. Le travail et la persévérance finissent par payer. Une première levée de fonds, d’1,2 million d’euros, leur est proposée au Luxembourg, « un pays idéal, en plein cœur de l’Europe, qui propose aux start-ups des programmes innovants et des subventions importantes dont nous avons pu bénéficier, confie-t-elle. Cette levée de fonds, c’était une vraie opportunité » Et Virginie Simon ne l’a pas gâchée. Grâce à ces investissements, la jeune entrepreneuse parvient à développer la plateforme digitale dont elle a rêvé en tant que chercheuse. La première version voit le jour en 2013.

Le grand saut Un an plus tard, le programme « Plug and Play », un accélérateur de start-up, propulse Virginie Simon et une partie de ses collaborateurs au pays de l’Oncle Sam. Direction la Silicon Valley, cet « écosystème incroyable » où les géants du web – Google, Facebook, Apple ou encore eBay – ont installé leur campus. « Nous avons fait nos valises, pour la société. Certains membres de l’équipe se sont mariés, pour que leur compagne ou compagnon puisse les suivre... MyScienceWork, c’est plus qu’une entreprise, c’est une véritable aventure humaine. » Le programme, d’une durée

« Comme nous sommes peu nombreuses en tant que femmes leaders, nous nous faisons rapidement respecter. » de trois mois, permet de voir si le modèle développé par la start-up en Europe, depuis le Luxembourg, est compatible sur marché américain. Il s’avère que oui. Aujourd’hui, MyScienceWork dispose d’une filiale à San Francisco et y emploie cinq personnes. Pour cette Française originaire de Tours, « c’est comme un rêve qui devient réalité ». Cette présence américaine est aussi l’occasion pour MyScienceWork de se lancer dans le Big Data et l’analyse des données rassemblées sur la plateforme.

A San Francisco, à Paris, à Luxembourg Virginie Simon n’en oublie pas pour autant ses racines. MyScienceWork est et restera avant tout une société luxembourgeoise. Le département

sa place. « Les femmes y sont sous-représentées, encore plus quand on parle de CEO ou de co-fondateur. C’est un constat lourd et pénible. » Pourtant, sa condition de femme, elle en a fait un atout. « Comme nous sommes peu nombreuses en tant que femmes leaders, nous nous faisons rapidement respecter », poursuit-elle. A travers son im plication dans diverses associations, Virginie Simon souhaite valoriser et donner la parole aux femmes dans les sciences, dans l’innovation, dans l’entrepreneuriat. « Aux Etats-Unis, il y a encore beaucoup à faire dans le domaine. Ici, le schéma familial est très marqué. Les chefs d’entreprise sont la plupart du temps des hommes célibataires, sans enfant. »

recherche et développement et le département informatique, qui comprennent cinq personnes, sont implantés à Luxembourg, « et ils vont continuer à grandir là ». De plus, deux commerciaux de MyScienceWork sont présents à Paris. « Je suis à San Francisco mais aussi à Luxembourg et à Paris. Tous les jours, je suis en contact avec mes équipes », commente la jeune chef d’entreprise. Du coin de l’œil, elle regarde ce qui se passe dans notre pays. « Si la Silicon Valley est un lieu clé en ce qui concerne les avancées technologiques, le Luxembourg évolue lui aussi à grande vitesse. » De jour en jour, MyScienceWork progresse. La plateforme regroupe désormais 66 millions de publications scientifiques et brevets dans 30 disciplines différentes, accessibles à tous. Elle est utilisée par 500.000 chercheurs et attire plus d’un million de visiteurs par mois. L’entreprise a développé un portefeuille de clients prestigieux, qui rassemble des universités et instituts de recherche renommés comme le SETI Institute de la NASA ou l’Université Stanford.

Femme et CEO Dans « ce monde très masculin des technologies et des sciences », Virginie Simon a su trouver

Dans cette vie à 100 à l’heure, Virginie Simon tente tout de même de s’accorder quelques instants de répit. En famille surtout. Parmi ses passions, elle évoque tout sourire son « petit garçon de trois ans » mais aussi « les voyages et les découvertes ». De nature très curieuse, Virginie Simon est une toucheà-tout. « J’aime beaucoup l’astronomie », en témoigne la lunette de vue qu’elle pointe du doigt juste derrière son bureau, « et le sport, comme le kayak et le tennis. Mais il faut du temps pour ça ». Et dans la Silicon Valley, le temps n’a pas la même valeur. « Aux EtatsUnis, l’organisation du travail n’est pas du tout pyramidale. Chacun est leader d’un projet, en fonction de ses affinités. Les horaires n’ont pas d’importance, pourvu que le projet aboutisse. Il y a un vrai sacerdoce par rapport au travail. Les gens mesurent la chance qu’ils ont d’être ici. Ils sont conscients que tout peut s’arrêter demain. Il en ressort une énergie incroyable qui me pousse chaque jour à continuer. » ❏ JR

MyScienceWork emploie 12 personnes, dont 5 au Luxembourg.

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