ITnation Magazine - Edition Automne 2018 3

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AUTOMNE2O18

Accompagner l’économie luxembourgeoise dans sa transformation digitale

LE GRAND ENTRETIEN

EY novation Hélène Delamare-Gutton & Olivier Lemaire

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GRAND DOSSIER I L'ESPRIT START-UP DOSSIER SPÉCIAL

START-UP

RETOUR D'EXPÉRIENCE

LIVRE BLANC

Immersion dans l'univers Agile Partner

Les 10 clés de la réussite

Placer l'IT au service de la performance

vers la Cyber-Reliance

INNOVATION P.18

TECHNOPORT P.38

DIGITAL TRANSFORMATION P.4O

DE LA CYBER-RESILIENCE P.57



ITNATION | AUTOMNE 2O18

EDITO

EDITO UN ÉCOSYSTÈME VIVANT ! PAR DIEGO DE BIASIO CEO du Technoport

Avec 20 années d’existence à son compteur, le Technoport constitue un témoin privilégié de l’évolution de l’écosystème entrepreneurial innovant au Luxembourg. Aujourd’hui, on ne peut que se réjouir de voir la dynamique à l’œuvre, elle qui s’est véritablement enclenchée il y a environ six ans. En 2012, Luxembourg entrait dans une nouvelle ère. D’une part, grâce aux efforts du Gouvernement qui renforçait sa démarche en faveur de l’entrepreneuriat innovant. D’autre part, grâce à la prise de conscience d’autres acteurs, surtout privés, de l’importance de se connecter à cet écosystème d’innovation. En six ans, c’est un tout nouveau marché qui s’est créé. En témoigne le nombre d’initiatives actuelles en faveur de l’entrepreneuriat innovant ainsi que la multiplication des start-up. Je m’étonne, aujourd’hui, quand j’entends dire qu’il y aurait trop d’initiatives, d’incubateurs ou de programmes pour l’entrepreneuriat innovant par rapport à la taille du pays. Je dois être honnête – je préfère de loin la situation actuelle à celle des années 2000 ! Pendant de nombreuses années, nous nous sommes sentis bien seuls à œuvrer à la promotion du monde des start-up technologiques. Quand on parle d’innovation, on parle de changement et un système national ou régional d’innovation n’échappe pas à la règle. Il est évident que la dynamique dans un tel système est très importante pour qu’il puisse, à terme, s’adapter, s’améliorer et progresser. Un tel système doit rester vivant et constamment se réinventer. Il ne faut pas oublier que notre système national est encore très jeune comparé à ce qui se fait depuis des décennies à l’étranger. Il est dès lors normal qu’il y ait des périodes d’hyperactivité avant que le système ne s’autorégule. Notre avantage est que nous n’avons pas un lourd héritage à porter dans ce domaine. Nous pouvons donc, a priori, être plus flexibles et réactifs que d’autres régions/pays face aux besoins de changement. Tout écosystème est en effet perfectible. Chaque initiative a ses qualités et ses défauts. Pour être judicieuse, elle doit pouvoir répondre aux besoins de la cible qu’elle vise. Et c’est l’entrepreneur qui, au final, fera ses choix et qui sera un élément crucial pour l’autorégulation du système. Cet ensemble d’initiatives évolue au gré des complémentarités et de la concurrence qui peut s’exercer. En tant qu’incubateur, nous avons et devons, nous aussi, innover pour rester à la pointe et offrir le meilleur à cet écosystème en devenir. C’est l’économie luxembourgeoise qui en sortira grandie dans la mesure où elle gagne en dynamisme et qu’elle se nourrit à travers les entrepreneurs de nombreuses nouvelles idées.

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est un magazine MAKANA 5, rue Belle-Vue L-7350 Lorentzweiler Grand-Duché de Luxembourg info@itnation.lu

Sommaire automne 2O18

IBAN I LU55 0141 0422 4000 0000 BIC I CELLLULL TVA I LU 30157240 RC Luxembourg B 95210

Publication

ÉMILIE MOUNIER

Owner emilie.mounier@ITnation.lu T. +352 691 99 11 56

CYRIELLE PINALIE Account Manager cyrielle.pinalie@ITnation.lu T. +352 671 26 10 26

Concept éditorial TALK2U

www.talk2u.lu +352 26 30 52 27

Rédaction

SÉBASTIEN LAMBOTTE QUENTIN DEUXANT

Mise en page KAMOO STUDIO

arnaud@kamoostudio.com www.kamoostudio.com +352 691 461 806

Photographie COVER & Grand entretien par :

GAËL LESURE www.gaellesure.fr Pages intérieures :

VINCENT REMY www.vincentremyphoto.com

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LE GRAND ENTRETIEN LE LUXEMBOURG A UNE « PART » DE START-UP DANS SON ADN


SOMMAIRE

ITNATION | AUTOMNE 2O18

ACTUALITÉS

ACTUAL-IT

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44-45

En bref

GRAND DOSSIER I L'ESPRIT START-UP 18-25 26-27 28-29 3O-31 32-33 34-36

46-49

Construire l’avenir en alignant compétences,

processus et technologie

Se doter des capacités d’évoluer toujours plus vite

5O-51

Avec Your Lab, CGI rend la digitalisation

Les 10 start-up à suivre

beaucoup plus tangible

Encourager la co-création dans l’Open-Banking

52-53

Open Banking : le commencement d’une

Cultiver l’innovation en interne et avec les Start-Up

nouvelle ère

Créer les conditions de la réussite Se réinventer au travers des start-up

TEMOIGNAGE I TECHNOPORT 38-39

Mieux explorer le contenu pour gagner en

efficacité

Les 10 clés de la réussite d'une start-up

PROBLÉMATIQUE I START-UP 4O

Servir les ambitions économiques nationales

avant tout !

41 42-43

Les petits seront-ils absorbés par les grands ?

EXPERTISES I DIGITAL RH 54-55

Pourquoi faut-il commencer par digitaliser la

fonction RH ?

LIVRE BLANC EBRC 57-74

De la Cyber-Résilience à la Cyber-Reliance

Faire émerger des start-up dans l’entreprise

MAISON D'EDITION I Autorisation d’établissement N°102739 © Toute reproduction, même partielle, est soumise à l’approbation écrite préalable de l’éditeur. Tous droits réservés. ITnation est membre de Luxorr – Luxembourg Organization For Reproduction Rights – info@luxorr.lu

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GRANDENTRETIEN

GRAND

ENTRETIEN

HÉLÈNE DELAMARE-GUTTON OLIVIER LEMAIRE et

Olivier Lemaire et Hélène Delamare-Gutton, respectivement Associé et Manager chez EY Luxembourg, coordonnent le programme EYnovation, qui soutient l’accélération du développement de start-up au départ du Luxembourg. Nous avons évoqué avec eux l’importance de l’écosystème entrepreneurial luxembourgeois dans la transformation de l’économie, ainsi que les principaux enjeux auxquels sont aujourd’hui confrontés les jeunes acteurs innovants.

Il n’y a qu’au Luxembourg que des acteurs diversifiés parviennent à travailler ensemble à la poursuite d’objectifs communs

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GRANDENTRETIEN

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GRANDENTRETIEN

ITNATION | AUTOMNE 2O18

L'INNOVATION

ST

LE LUXEMBOURG A UNE « PART » DE START-UP DANS SON ADN

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GRANDENTRETIEN

ITNATION | AUTOMNE 2O18

PASSE PAR LES

ART-UPS A vos yeux, comment l’écosystème entrepreneurial luxembourgeois a-t-il évolué ces dernières années ?

d’autres grandes nations. Les décisions sont

portance des start-up pour leur prospérité.

prises rapidement et les risques sont gérés

Ces acteurs entrepreneuriaux contribuent

de manière dynamique. Par ailleurs, il est plus

fortement au développement économique

aisé de réorienter une politique pour saisir de

et social d’un pays. Ils innovent, alors que

Olivier Lemaire : Si l’on se replace dans le

nouvelles opportunités. Le développement du

les corporate souffrent parfois d’une certaine

contexte entrepreneurial d’il y a dix ans, trop

secteur Fintech l’illustre parfaitement, avec

inertie. Ces jeunes pousses avancent plus

peu d’initiatives innovantes et fédératrices

la transposition rapide de la première direc-

rapidement et sont susceptibles d’entrainer

voyaient le jour. Le mouvement s’est toutefois

tive paiement. En outre, si l’on prend comme

avec elles tout l’environnement qui les en-

fortement amplifié depuis environ cinq ans,

exemple l’avancée remarquable dans le sec-

toure. A ce titre, les start-up sont facteur de

avec la multiplication d’initiatives comme,

teur spatial, on comprend tout-à-fait la capa-

progrès.

entre autres, Nyuko ou le Lux Future Lab.

cité du Luxembourg à innover et à mobiliser

Cela illustre parfaitement l’une des forces

des ressources pour explorer de nouveaux

Olivier Lemaire : Il faut avancer avec les start-

du Luxembourg, que l’on pourrait qualifier

horizons. Le pays tout entier et les start-up

up au même titre que le Luxembourg doit les

dorénavant de pays « start-up ». Par rapport

s’inscrivent dans une mouvance et une réac-

accompagner, pour créer de la valeur dans les

à une société corporate, de plus grande en-

tivité communes. Je dirais que le Luxembourg

domaines clés de son économie comme la

vergure, les start-up se singularisent par une

a en quelque sorte une « part » de start-up

Fintech ou encore la Regtech. Un autre

flexibilité accrue, une grande capacité de ré-

dans son ADN.

exemple est celui du domaine spatial ; à tra-

action et d’adaptation pour mieux répondre aux attentes du marché. De la même manière, je ne pense pas qu’il soit présomptueux de qualifier le Luxembourg de pays dynamique,

vers l’initiative spaceressources.lu, on perçoit

En quoi, aujourd’hui, soutenir cet écosystème entrepreneurial est devenu essentiel, voire crucial ?

agile et flexible, beaucoup plus que ne le

bien la capacité du Luxembourg à développer une vision d’avenir, à prendre des risques pour innover. Depuis ce lancement plusieurs start-up à potentiel se sont positionnées dans

sont certains grands pays. De par sa superfi-

Hélène Delamare-Gutton : La plupart des

le domaine spatial au Luxembourg. C’est

cie, le Luxembourg ne souffre pas de l’inertie

Etats sont aujourd’hui convaincus de l’im-

l’émergence d’un nouveau marché.

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GRANDENTRETIEN

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EY accompagne des start-up luxembourgeoises à travers son programme EYnovation. Au sein de votre réseau, dans divers pays, d’autres formes d’accompagnement de structures innovantes existent. Comment se positionne l’écosystème start-up luxembourgeois par rapport à d’autres pays ?

vers Tomorrow Street par exemple, sont perçus

sues de la recherche. L’Université de Luxembourg

avec intérêt et très souvent jalousés à l’étranger.

est encore jeune et déjà on voit apparaître les pre-

Il n’y a qu’au Luxembourg que des acteurs diver-

mières spin off.

Hélène Delamare-Gutton : On retrouve EYnova-

Est-ce que le Luxembourg voit naître suffisamment de start-up ? Comment l’écosystème pourrait-il mieux fonctionner ?

tion en Belgique et aux Pays-Bas. Dans d’autres pays, comme la France, l’Allemagne et l’Angle-

sifiés, incubateurs, Venture Capitalists (ou VC), « corporate », centres de recherche et acteurs publics, parviennent à travailler ensemble à la poursuite d’objectifs communs.

terre, d’autres programmes d’accélération ont vu

Quelles ambitions le Luxembourg doit-il poursuivre à travers le renforcement de son écosystème start-up ? Le pays peut-il se rêver en Silicon Valley de l’Union européenne ? Ou l’enjeu est-il ailleurs ? Olivier Lemaire : Je ne pense pas que cela soit l’enjeu, non. Il faut construire un écosystème

le jour à travers EY. Afin que chaque programme

Olivier Lemaire : Au regard de la taille du pays, le

innovant sur base de fondations solides. Le

puisse mieux profiter d’un effet réseau, ces initia-

Luxembourg n’a pas vocation à voir émerger ou

Luxembourg a bâti son succès sur des niches.

tives sont coordonnées à l’échelle européenne. En

à attirer des milliers de start-up. Il est néanmoins

La Fintech, par exemple, est certainement un

échangeant avec nos homologues, on peut dès

primordial de travailler sur des domaines clés qui

secteur porteur. Et l’on peut se réjouir que des

lors mieux apprécier les qualités de l’écosystème

sont ciblés, pour permettre ainsi à des acteurs in-

start-up luxembourgeoises comme Gover-

luxembourgeois et les défis qu’il doit relever. Il y a

novants de qualité d’émerger, ou pour en attirer

nance.com ou Tetrao se classent aujourd’hui

de nombreux atouts au Grand-Duché. Si d’autres

d’autres qui pourront servir le développement de

parmi les meilleures Fintech d’Europe.

pays ont beaucoup d’avance, le Luxembourg

l’économie. En outre, si l’écosystème local est per-

bouge vite et la dynamique s’accélère. Il suffit de

fectible, je trouve que ce qui a été mis en œuvre

Hélène Delamare-Gutton : L’innovation portée

constater la multiplication des incubateurs ces

jusqu’à présent va dans la bonne direction. Autour

par les start-up doit servir l’économie exis-

dernières années. Pour un Etat d’un demi-million

de l’Université, il y a sans doute encore des choses

tante. Ces start-up doivent notamment nous

d’habitants, la dynamique qui a été mise en place

à faire. Nous pourrions nous inspirer de ce qui

permettre d’appréhender la manière dont la

est remarquable.

se passe à Louvain-la-Neuve en Belgique, où un

technologie peut faire avancer des business

« business parc » extrêmement dynamique s’est

models établis. L’écosystème de start-up

Olivier Lemaire : En particulier, les partenariats

constitué autour de l’Université, avec des spin-off

peut en fait constituer un réel accélérateur du

public-privé mis en place au Luxembourg, à tra-

développées sur base d’idées et d’applications is-

changement. C’est cette dynamique qui doit également servir les enjeux de diversification de notre économie, comme c’est le cas avec le secteur spatial, les sciences de la santé, la logistique. En parallèle, cela ne doit bien évidemment pas constituer un frein à l’émergence de start-up plus généralistes.

Quand on parle des besoins de l’écosystème start-up, le défi du financement est souvent évoqué. Comment mieux soutenir le développement des start-up et les attirer ici ? Olivier Lemaire : Il est vrai qu’il est difficile de trouver les bons financements pour une startup au-delà des premiers stades de développement. Il faut pouvoir attirer le regard des VC sur le Luxembourg. Si la compétition est rude face à d’autres pays et qu’il y a encore des chantiers à mettre en œuvre en termes de

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GRANDENTRETIEN

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L’INNOVATION PORTÉE PAR LES START-UP DOIT SERVIR L’ÉCONOMIE EXISTANTE

Est-ce que l’innovation passe forcément par les start-up ?

crire dans une démarche d’open-innovation et de

de créativité n’est plus à prouver. Cependant,

Olivier Lemaire : C’est un vecteur que les « cor-

il est clair que pour pouvoir attirer des fonds,

porate » considèrent avec un intérêt grandissant.

À travers le programme EYnovation, comment stimulez-vous ces démarches d’innovation ?

il faut de bons projets.

Leur regard sur les acteurs innovants a changé

levée de fonds, j’ai cependant toute confiance dans le Luxembourg qui offre un environne-

répondre à une série de problématiques.

ment stable et dont la réputation en matière

en quelques années. S’ils pouvaient les percevoir

Hélène Delamare-Gutton : Le concept est sin-

Hélène Delamare-Gutton : Un autre enjeu est

comme une menace potentielle au départ, désor-

gulier dans la mesure où nous offrons aux jeunes

de parvenir à mieux faire rayonner le Luxem-

mais ils multiplient les interactions. Les sociétés

acteurs innovants et prometteurs un accès à des

bourg et ses start-up à l’échelle internatio-

d’envergure peinent à innover seules, en raison

ressources, et par là même l’occasion de collabo-

nale. C’est un des objectifs poursuivis à tra-

de leur taille, de l’inertie que cela implique. On a

rer au quotidien avec des grands groupes. Pour

vers le programme EYnovation. Notre volonté

donc assisté à la mise en place d’incubateurs par

être accompagnées, les start-up doivent répondre

est de faire profiter les acteurs innovants que

de grands groupes afin de profiter de l’agilité de

à certains critères de sélection. Nous assistons des

nous accompagnons de notre réseau interna-

start-up ou encore pour tester l’innovation. Je ne

sociétés qui disposent déjà d’un concept mature et

tional. Plus les start-up présentes au Luxem-

dis pas que les incubateurs vont remplacer des

qui envisagent une accélération de leur dévelop-

bourg seront visibles, plus l’intérêt des inves-

programmes de R&D interne. Toutefois, de nom-

pement à l’international. Selon leurs besoins, nous

tisseurs pour ce qui se passe au Grand-Duché

breux grands groupes aujourd’hui se dotent de

les aidons à se structurer, à mettre en place des

devrait grandir.

leur propre incubateur, leur permettant de s’ins-

plans de financement ou encore à s’étendre sur de

Embrace open banking with confidence 11


GRANDENTRETIEN

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Hélène Delamare-Gutton : nouveaux marchés. Si une start-up nous semble intéressante pour répondre à une problématique rencontrée par un client, nous n’hésitons pas à la recommander à ce client. Notre positionnement nous permet de créer le lien entre jeune pousse et corporate, afin qu’ils puissent se servir mutuellement, et là encore notre réseau est un bel atout. Olivier Lemaire : Jeunes pousses et corporates ont en effet beaucoup à gagner à travailler ensemble. Par ailleurs, nous considérons que nous avons un rôle sociétal, une responsabilité vis-à-vis de ces acteurs à fort potentiel, qui jouent un rôle primordial pour l’avenir de notre économie. Les start-up constituent aujourd’hui un élément important du tissu économique. L’innovation passe notamment par les start-up et le futur de l’économie dépend en partie d’elles. Si on ne prend pas soin de ces acteurs, on tue l’innovation dans l’œuf. Il est donc de notre devoir de les accompagner. Nous recourons d’ailleurs nous-mêmes à des start-up pour notre propre innovation, faisant appel à leurs compétences tout en collaborant et échangeant étroitement.

Comment évalue-t-on le potentiel d’une start-up ? Olivier Lemaire : C’est toujours un défi, car il y a un aspect rationnel mais aussi émotionnel. Nous commençons par évaluer le potentiel d’une startup en nous mettant dans la position du consommateur. Ensuite, vient l’analyse du produit et du service et la capacité de monétiser le produit. Du côté émotionnel, l’alchimie avec l’équipe diri-

Notre programme EYnovation offre aux jeunes acteurs innovants et prometteurs un accès à des ressources, ainsi que l’occasion de collaborer au quotidien avec des grands groupes 12

geante reste fondamentale ainsi que l’attrait du produit de la start-up. Hélène Delamare-Gutton : Une start-up doit nous faire rêver, se révéler à nous au-travers d’une histoire à laquelle on a envie de prendre part. Ensuite, nous évaluons des éléments techniques, comme le business plan, le business model, sa maîtrise de la technologie. Bien sûr, nous nous appuyons sur des experts au sein d’EY pour « challenger » la start-up. L’équipe est fondamentale, et ce pour chaque partie prenante, y compris au sein même de la start-up.


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GRANDENTRETIEN

LES START-UP CHERCHENT AVANT TOUT À SE CONSTRUIRE RAPIDEMENT UNE RÉPUTATION Quels sont généralement les besoins d’une start-up ?

sionnés. Ils travaillent la journée pour nos clients,

orientations stratégiques du pays. Je pense que

ont une réelle expertise dans leur domaine, mais

le Luxembourg sur ce point n’a d’ailleurs pas à en

sont aussi animés par une réelle envie de s’in-

rougir. Nos centres de recherche publics, comme

Hélène Delamare-Gutton : Cela peut varier forte-

vestir autrement en coachant des start-up. Notre

le SnT ou le LIST, prouvent leur efficacité. L’attrait

ment d’un acteur à l’autre. Certains auront besoin

politique est de répondre à leurs aspirations, de

des talents demeure néanmoins un défi. D’ail-

d’un réseau, d’autres de fonds ou encore d’établir

leur permettre d’entreprendre au sein de l’en-

leurs, d’autres grandes nations, même avec des

la bonne stratégie de « pricing » pour grandir à

treprise. Chez EY, l’entreprenariat a toujours fait

moyens conséquents, doivent faire preuve d’agi-

une échelle plus large. On peut aussi accompa-

partie de notre ADN, notamment à travers notre

lité pour les attirer ou tout simplement les retenir.

gner des sociétés innovantes dans leur structura-

programme « Entrepreneur of the Year » et nous

tion ou dans le cadre de problématiques fiscales

voulons perpétuer cette culture.

ou comptables. Dans l’ensemble, cependant, les start-up cherchent avant tout à se construire rapidement une réputation. Par conséquent, la mise en relation avec nos clients corporates ou tout autre acteur important du tissu économique constitue un élément clé de notre programme.

Au final, n’est-ce pas d’esprit entrepreneurial, au sens le plus large, dont il faudrait parler ? Comment promouvoir la prise de risque et d’initiative, même au cœur de l’entreprise ?

La technologie est au cœur des enjeux d’innovation. Or, en la matière, on voit certaines nations investir dans des programmes conséquents de plusieurs dizaines et même de plusieurs centaines de millions dans les domaines de l’IA par exemple… Luxembourg peut-il vraiment se positionner considérant les moyens d’autres pays ?

LA QUESTION QUE DOIT SE POSER LE LUXEMBOURG A TRAIT À TOUT CE QUE L’ON PEUT FAIRE DE LA

TECHNOLOGIE

Hélène Delamare-Gutton : Luxembourg a de Olivier Lemaire : Je pense que le Luxembourg a

beaux atouts pour servir ses ambitions. Si cer-

une carte à jouer dans ce domaine. Et là, il n’est

taines technologies continuent d’être dévelop-

Olivier Lemaire : Il y a une dynamique entre-

pas question que de problématique financière.

pées en Chine ou aux Etats-Unis par exemple, la

preneuriale à promouvoir, afin que des start-up

Je ne pense pas que le pays doit avoir l’ambition

question que doit se poser le Luxembourg a trait

plus nombreuses voient le jour, qu’elles soient

d’investir dans le développement technologique,

à tout ce que l’on peut faire de cette technologie.

mieux soutenues, mais aussi pour encourager

mais bien dans les usages qui peuvent découler

Comment, en mettant en place les bons écosys-

la prise d’initiative au niveau des « corporate ».

des nouvelles technologies. L’investissement

tèmes, entre entrepreneuriat, recherche, déve-

Il faut permettre la prise de risque. Notre équipe

dans la recherche est bien sûr nécessaire. Et pour

loppement de nouvelles niches, fiscalité adaptée,

de coaches au sein du programme EYnovation

ce faire, il faut disposer d’une masse critique de

infrastructures de pointe, peut-on mieux attirer

est avant tout constituée de professionnels pas-

chercheurs dans des domaines en phase avec les

des acteurs innovants, créer de la valeur ?

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SAVE THE DATE

09.05.2019 WWW.GOLDENI.LU

CONTACTS EMILIE.MOUNIER@ITNATION.LU I CYRIELLE.PINALIE@ITNATION.LU

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ACTUALITÉS

ACTUALITÉS I EN BREF

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L'actualité ICT et digital du Luxembourg en continu est sur ITnation.lu

%

DES CIO LUXEMBOURGEOIS interrogés lors d’une étude menée par un organisme indépendant voient la disruption tech-

CYBERSÉCURITÉ

DEVOTEAM REPREND PARADIGMO, SPÉCIALISTE DANS LA GESTION DES IDENTITÉS ET DES ACCÈS Devoteam a repris la société belge Paradigmo, spécialisée dans la gestion des identités et des accès, afin de renforcer son offre en matière de cybersécurité. « Devoteam Paradigmo travaillera pour l’ensemble du groupe, a indiqué Geert Stragier, Regional Director Belgium & Luxembourg chez Devoteam. La cybersécurité revêt toujours plus d’importance, entre autres, dans le contexte de la nouvelle législation RGPD et de l’internet des objets. Le cabinet d’études de marché Gartner prévoit, pour cette année, une croissance de 10 pour cent des activités d’Identity & Access Management. » TÉLÉCOMMUNICATIONS

POST INTÈGRE LE WIFI CALLING À SES PRINCIPALES OFFRES MOBILES Le WiFi Calling est une technologie qui permet de passer des appels depuis un mobile en utilisant un réseau WiFi sans passer par le réseau GSM. En cas de déplacement entre un réseau WiFi et le réseau mobile POST (et inversement), la communication se poursuit sans interruption. Avantages supplémentaires, cette technologie améliore grandement le confort d’utilisation et l’expérience client.

TÉLÉCOMMUNICATIONS

nologique davantage comme une opportunité

CHINA TELECOM EUROPE S’INSTALLE AU LUXEMBOURG

que comme une menace. La perception de nos

China Telecom Europe (CTE), filiale de China Telecom Global (CTG) pour la région EMEA, a annoncé l’ou-

dirigeants vis-à-vis de la capacité du digital à

verture d’un centre de services techniques dans le quartier de la gare à Luxembourg. Deux employés

transformer les modèles économiques a forte-

permanents chinois ont emménagé. Ils devraient être 10 d’ici un an. « Le Luxembourg a été choisi parce

ment évolué ces dernières années et est désor-

qu’il s’inscrit dans notre stratégie de couvrir des grandes villes européennes telles que Paris, Francfort,

mais alignée avec celle des autres dirigeants à

Budapest, Copenhague, Milan et Madrid, a précisé Athena Xian, directrice générale adjointe de CTE, au

travers la planète.

magazine Delano. C’était aussi l’occasion d’être plus proches des clients existants, notamment certaines des sept banques chinoises déjà établies au Grand-Duché.»

DIGITAL NATION

ICT LUXEMBOURG SOULIGNE LE BILAN POSITIF DE DIGITAL LUXEMBOURG Au cœur de l’été, ICT Luxembourg, qui représente les acteurs du monde digital à l’échelle nationale, est allée à la rencontre du Gouvernement. A cette occasion, l’association a souligné sa satisfaction d’avoir pu contribuer à la mise en place de certains projets, comme la création du « Digital Tech Fund », et se voit plus que satisfait des efforts du gouvernement dans le domaine du numérique, comme par exemple le développement du FinTech, l’adoption d’une philosophie de l’Open Data, la mise en place de projets tels que le « Luxembourg Digital Skills Bridge » ou encore le rapprochement plus poussé entre la recherche et les entreprises. ICTluxembourg se réjouit de l’avancement de l’initiative Infrachain et de l’effervescence de l’écosystème des start-up et des incubateurs. En ce qui concerne les réseaux et la connectivité 5G, le gouvernement a annoncé l’intention de définir certaines zones prioritaires pour des premiers déploiements pilote de la 5G au Luxembourg.

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DOSSIER I START-UP

LE GRAND

DOSSIER

Grandir en adoptant l’esprit start-up Qu’on les aime ou qu’on les redoute, personne ne peut ignorer l’importance des startup innovantes au cœur de nos économies. Réactives, dynamiques, ambitieuses, elles bousculent les modèles établis. Elles sont des moteurs importants du changement. Certaines, vecteurs de disruption (pour reprendre le buzzword), tenteront de doubler des acteurs bien établis. D’autres chercheront par contre à grandir avec des entreprises déjà en place, en aidant ces dernières à évoluer en leur compagnie. Toutes les organisations ont beaucoup à apprendre des jeunes acteurs innovants, en travaillant avec eux ou en s’inspirant de l’esprit qui les anime. A l’image des start-up, face à l’accélération des changements, les entreprises doivent s’adapter toujours plus rapidement, anticiper les besoins du marché, développer de nouveaux avantages compétitifs. Plus que jamais, chaque organisation doit se doter de nouvelles capacités d’innover et retrouver une certaine appétence pour le risque. Pourquoi les modèles et outils auxquels les acteurs entrepreneuriaux ont aujourd’hui recours ne pourraient-ils pas s’appliquer dans l’univers des grandes entreprises ? C’est la question que nous posons en introduction de ce dossier consacré à l’esprit start-up. Parce que la transformation digitale de l’économie luxembourgeoise s’appuiera forcément sur les jeunes sociétés innovantes, il nous semblait important de nous attarder sur l’écosystème entrepreneurial qui se développe au Luxembourg. Nous l’avons fait en cherchant plus particulièrement à identifier les clés qui permettront à l’ensemble des acteurs de l’économie de mieux avancer avec les start-up.

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DOSSIER I ESPRIT START-UP

ITNATION | AUTOMNE 2O18

SE DOTER DES CAPACITÉS

D’EVOLUER TOUJOURS PLUS VITE

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ITNATION | AUTOMNE 2O18

DOSSIER I ESPRIT START-UP

« Quand on parle d’innovation, permettre à des

lement et qui nous permettent d’accompagner les

idées d’émerger est une chose. Le vrai défi réside

entreprises tout au long de la démarche, jusqu'à

cependant dans leur validation et leur concrétisa-

l’exécution technique », indique Sylvain Chery.

tion au service du business », explique Sylvain Chery, co-fondateur et directeur d’Agile Partner. Dans

2 - VALIDER DES HYPOTHÈSES

une démarche d’innovation, Agile Partner se singu-

Toute idée n’est pas forcément bonne à mettre en

larise par sa capacité à aider ses clients à relever les

œuvre. « Parfois, on gagne plus à ne rien faire qu’à

défis de demain, à travers notamment la mise en

innover à tout prix, précise Pascal Claus, co-fonda-

œuvre d’un processus d’innovation, de la culture

teur d’Agile Partner. Quand un client vient nous voir

des idées jusqu’à l’exécution du développement

avec une idée, une vision, nous allons commencer

logiciel. La société, pionnière dans le domaine des

par le challenger, l’inviter à se poser les bonnes

méthodes agiles au Luxembourg, accompagne

questions. » La démarche s’appuie sur des hypo-

nombre d’entreprises dans l’adoption de méthodes

thèses relatives au marché, aux attentes de l’utili-

et pratiques qui leur permettent d’accélérer leur

sateur, à un besoin. Avant d’investir des sommes

transformations digitale et organisationnelle en

d’argent significatives dans un projet de déve-

garantissant la qualité des softwares mis en pro-

loppement, on s’assure que l’idée poursuivie est

duction. Immersion dans l’univers d’Agile Partner,

pertinente, qu’elle répond à un besoin réel. « Il est

à la recherche des clés de l’innovation.

important de définir la cible de la manière la plus

1 - ANTICIPER ET AGIR PLUS RAPIDEMENT, UN ENJEU CRUCIAL

claire possible au départ d’indicateurs business, et pas exclusivement à travers des considérations techniques. Nous commençons par détermi-

« Dans une économie de plus en plus digitale, où

ner au mieux la valeur que peut générer le projet

tout s’accélère, les acteurs doivent explorer de nou-

envisagé pour l’ensemble des parties prenantes

velles idées, les tester et les mettre en œuvre, le tout,

bénéficiaires : les utilisateurs de la solution, l’en-

toujours plus rapidement. L’enjeu est de trouver un

treprise dans sa finalité et ses clients », précise le

autre rythme, avec des cycles de développement

co-fondateur d’Agile Partner. « Et qui mieux que

plus courts, afin de créer de la valeur plus vite. Se

l’utilisateur ou le client final est en mesure de dire

doter de la capacité de traduire une idée en solution

si l’idée poursuivie viendra bien répondre à un des

opérationnelle le plus rapidement possible constitue

ses besoins ?, interroge Pascal Claus. Il est donc

désormais un enjeu vital », précise Cédric Pontet,

essentiel de se rapprocher d’eux. Trop souvent,

Head of Software Factory au sein d’Agile Partner.

nous avons été confrontés à des développeurs qui

Innover implique ainsi de s’engager dans une

n’ont jamais eu de contact avec l’utilisateur final,

démarche qui participe à la génération d’une autre

alors que celui-ci se trouvait parfois à quelques

culture d’entreprise et impacte donc l’organisation.

mètres à peine. » L’important est de questionner le

« Cela dépasse le simple fait d’avoir des idées. Il est

besoin potentiel, pour mieux envisager la manière

aussi essentiel de pouvoir les exécuter, en alliant

d’y répondre. Ne pas aller à la rencontre de l’utili-

méthodes et pratiques technologiques. Nous maî-

sateur, c’est passer à côté des idées qu’il sera très

trisons ces deux aspects, qui se renforcent mutuel-

content de partager avec vous.

AU CŒUR DU LAB, ON PEUT MENER DES RÉFLEXIONS EN S’ÉLOIGNANT DES OPÉRATIONS QUOTIDIENNES, SE DONNER LA POSSIBILITÉ DE REPENSER DES PROCESSUS EN IMPLIQUANT LE MÉTIER ET NOS CONSULTANTS. 19


DOSSIER I ESPRIT START-UP

ITNATION | AUTOMNE 2O18

3 - CRÉER RAPIDEMENT LA VALEUR EXPLOITABLE DANS UN EFFORT MAÎTRISÉ

amont de la phase de développement, on teste déjà la pertinence de l’idée, la proposition de

Faire vite et bien, c’est aller à l’essentiel. « Que

valeur », commente Guy Fabien, senior consul-

l’on développe en interne ou que l’on fasse

tant au sein d’Agile Partner. Une fois le concept

développer, on concentre en priorité nos efforts

validé, on procède à sa généralisation. « Les

sur la fonction essentielle génératrice de valeur

procédures pour garantir une généralisation sans

étendue. Autrement dit, celle qui répond le plus

accroc doivent, elles aussi, être pensées en amont.

efficacement au besoin de l’utilisateur et du

On tient compte des enjeux techniques, comme

business. La démarche se construit autour du

l’environnement dans lequel le nouveau logiciel

Minimum Viable Product (MVP), autrement dit la

sera intégré, mais aussi d’autres contraintes. On

version qui contient juste assez de fonctionnali-

implique des facilitateurs dès l’entame du projet

tés pour commencer à apporter de la valeur au

au cœur du LAB, afin de garantir l’industrialisation

client. De cette manière, on est en mesure de

future d’un concept. Le déploiement d’un nou-

mettre très rapidement en production une solu-

veau service, par exemple, peut exiger la mise en

tion répondant au premier niveau majeur du

place d’une fonction de support. Toutes les parties

besoin. La mise en œuvre d’un MVP prend de un

de l’organisation doivent être conscientes des

à trois mois. La méthode traditionnelle, encore

implications et préparées pour y faire face. »

très utilisée aujourd’hui sur le marché, quelle 6 à 9 mois, voire plus. Avec une approche Agile,

5 - INCUBER LES ÉQUIPES DE DÉVELOPPEMENT

les features secondaires pourront être envisa-

Pour s’assurer d’un alignement des équipes

gées à travers des cycles ultérieurs, si cela crée

sur la stratégie et les enjeux et faire monter

de la valeur additionnelle pertinente », précise

en compétences toutes les parties prenantes,

Cédric Pontet. En suivant cette logique, on

Agile Partner propose à ses clients d’incuber

que soit l’étendue du projet, prend en général

maximise le retour sur investissement en termes de bénéfices utilisateurs et business.

4 - GARANTIR LE TRANSFERT DE L’INNOVATION Une fois le MVP réalisé, on facilite sa mise en production et son industrialisation. « Il ne s’agit pas que les innovations restent coincées aux portes du laboratoire », assure Sylvain Chery. La première version de la nouvelle fonction développée est mise à disposition d’un nombre limité d’utilisateurs, afin de la tester et de la valider, en profitant notamment de leurs premiers retours d’expérience. « Cela dit, nous n’avons généralement pas attendu d’avoir un premier élément opérationnel pour le tester. Tout au long

LE DÉFI EST CLAIR : RÉDUIRE LES CYCLES, ALLER PLUS VITE EN GARANTISSANT UNE QUALITÉ CONSTANTE. 20

du processus de mise en œuvre, et même en


ITNATION | AUTOMNE 2O18

DOSSIER I ESPRIT START-UP

Factory. « On constitue une équipe mixte

6 - UN LAB POUR EXPÉRIMENTER ET BRISER LES SILOS

7 - PLUS VITE EN VISANT L’EXCELLENCE TECHNIQUE

client-Agile Partner, précise Cédric Pontet.

De plus en plus d’entreprises sont intéressées par

L’entreprise doit se donner la capacité d’agir

De cette manière, le client est impliqué dans

l’idée de mettre en place un LAB, autrement dit d’un

plus rapidement. Il est ainsi essentiel de mieux

le développement en collaboration continue

environnement propice à l’émergence et au déve-

maîtriser les aspects techniques pour aller plus

avec le Métier qui est le mieux placé pour

loppement de projets innovants. On peut aussi par-

vite en garantissant la qualité de ce qui est livré.

prendre les décisions structurantes comme

ler d’incubateur interne. « Au cœur du LAB, on peut

A ce niveau aussi, les équipes d’Agile Partner

la priorisation des features à développer. »

mener des réflexions en s’éloignant des opérations

accompagnent leurs clients pour les doter des

En s’installant au sein de l’environnement

quotidiennes, se donner la possibilité de repenser

outils, des méthodes et de l’environnement

d’Agile Partner, l’équipe peut profiter de

des processus en impliquant les équipes issues

permettant de mettre en production plus rapi-

toute l’expertise disponible au sein de sa Sof-

des divers départements de l’organisation ainsi

dement et plus régulièrement des nouvelles

tware Factory. Elle accède à des compétences

que nos consultants. De cette manière, on peut

fonctionnalités. « Dans la société actuelle, tout

très variées. « Dans ce contexte, chacun

envisager comment faire les choses différemment,

va plus vite. Hier, en développant sur base d’un

peut élargir ses connaissances et monter en

pour permettre à l’entreprise de mieux performer,

cahier des charges, il fallait plusieurs mois pour

compétences rapidement. Tout le monde est

ajoute Guy Fabien. La démarche permet à une

mettre en production un nouveau logiciel.

gagnant. La démarche facilite aussi la réin-

organisation de se mettre en mouvement, de s’en-

Aujourd’hui, les géants du numérique sont en

ternalisation des compétences chez le client.

gager dans une démarche d’innovation, d’évoluer

mesure de mettre en production plusieurs fois

Notre volonté est que le client garde la maî-

avec la technologie afin de se doter de nouveaux

par heure, poursuit Cédric Pontet. Au-delà de

trise du projet et du produit développé, qu’il

avantages compétitifs. » À travers le LAB, l’entre-

leurs idées, des acteurs comme Uber, Facebook

soit à terme autonome », argumente Cédric

prise aura recours à des démarches, méthodes et

ou Twitter démontrent aussi une véritable excel-

Pontet. Dotées de nouvelles compétences,

outils utilisés le plus souvent par des start-up et

lence technique qui contribue à créer une meil-

les équipes réintégrées dans l’environnement

acteurs innovants, qui contribueront à l’émergence

leure expérience utilisateur. » Le défi est clair :

du client pourront à leur tour partager leurs

de nouvelles idées, mais aussi à leur concrétisation

réduire les cycles, aller plus vite en garantis-

connaissances, les bonnes pratiques et les

rapide et responsable, réduisant drastiquement les

sant une qualité constante. « Un premier enjeu

méthodes acquises.

gaspillages en temps et coûts globaux..

réside dans la formation, explique Yoan Thirion,

leurs développeurs au sein de sa Software

Software Craftsman chez Agile Partner. On partage des bonnes pratiques mais on veille aussi à revaloriser la fonction de développeur, qui a un rôle clé dans ce contexte. L’agilité a beaucoup trait à l’organisation ; dans de nombreuses formations on se concentre sur les rôles émergents de l'agilité tels que Scrum Master ou Product Owner sans forcément parler et définir quelle est la place d'un développeur dans cet écosystème. Or, il n’est pas juste là pour rédiger des lignes de code, il fait un vrai travail créatif. Dans notre approche, nous voulons faire prendre conscience de son importance dans l’amélioration de la qualité de ce qui est déployé, qu’il est un élément essentiel de la création de valeur. »

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DOSSIER I ESPRIT START-UP

ITNATION | AUTOMNE 2O18

QUAND ON PARLE D’INNOVATION, PERMETTRE À DES IDÉES D’ÉMERGER EST UNE CHOSE. LE VRAI DÉFI RÉSIDE CEPENDANT DANS LEUR VALIDATION ET LEUR CONCRÉTISATION. d’amélioration, en jouant en équipe, que l’organisation gagne en maturité et peut ainsi déployer plus rapidement, plus régulièrement, en préservant, voire en améliorant qualité et sécurité.

9 - FAIRE ÉVOLUER LA CULTURE D’ENTREPRISE Pour obtenir des résultats, on travaille aussi sur la culture d’entreprise, afin d’impliquer tout le monde. La démarche n’est pas celle d’apprentis alchimistes ou de quelques geeks qu’on laisse s’amuser dans leur coin. « Par exemple, le LAB

8 - LE BON ENVIRONNEMENT, POUR GAGNER EN MATURITÉ

fonctionne dans la mesure où il introduit plus de transversalité au sein des organisations. Pour garantir l’appropriation des idées à l’échelle de

Pour garantir l’excellence technique sur le long

l’entreprise, c’est essentiel que l’ensemble des

terme, Agile Partner accompagne ses clients

parties y prennent part. Cela implique aussi un

dans la mise en place d’un environnement de

autre mode de management, avec moins de hié-

développement adapté. « À ce niveau, il est

rarchie, plus de responsabilisation. Cette vision

important de considérer diverses dimensions,

encourage la prise d’initiative, le droit à l’erreur et

incluant les tests nécessaires, les bons outils,

de ne plus forcément attendre une validation de

mais aussi les étapes inhérentes à chaque ité-

l’ensemble de la hiérarchie pour s’engager dans

ration et les meilleures pratiques en matière de

une expérimentation. La structure décisionnelle

déploiement et d’intégration continus, affirme

se rapproche du métier. Le rôle du manager évo-

Adrien Muller, Agile Coach. On envisage ce qui

lue. Plus que décider, désormais il accompagne,

peut être automatisable, pour gagner en effica-

facilite le travail des équipes, met tout en œuvre

cité, les technologies qui permettent de déployer

pour leur permettre d’avancer plus rapidement

la solution à large échelle, rapidement et de

en toute confiance et pour plus de satisfaction

manière flexible, comme des plateformes cloud,

partagée », poursuit Guy Fabien.

les micro-services, la dockerisation et la scalabi-

22

lité des applications. On aide aussi à organiser les

À ce titre, l’innovation n’est pas un objectif, mais

équipes, à mettre en place de la veille techno-

un chemin à parcourir avec engagement, rigueur

logique. » C’est en entrant dans une démarche

et enthousiasme.


ITNATION | AUTOMNE 2O18

TRAVAILLER AVEC LES START-UP POUR ACCÉLÉRER LA DIFFUSION DES PRATIQUES ACTEUR D’UN ÉCOSYSTÈME INNOVANT

DOSSIER I ESPRIT START-UP

Comment cela se formalise-t-il à travers votre offre ? En amenant les corporates à collaborer avec des start-up, en créant des événements proches de leur univers, nous pouvons engager des entreprises dans une phase d’acculturation nécessaire, les aider à clarifier les stratégies d’innovation par rapport à leur contexte et aux enjeux qui les concernent. On peut faire infuser une culture start-up à l’échelle de l’entreprise, en créant des LAB, des cellules d’innovation internes ou externes à l’entreprise, en proposant des événements comme des hackathons ou des brown bag sessions. Ces outils accélèrent la diffusion des bonnes pratiques, favorisent

Sylvain Chery, pouvez-vous nous expliquer comment se positionne Agile Partner au cœur de l’écosystème innovant luxembourgeois ?

Entre corporate et start-up, comment mieux activer l’innovation ?

l’émergence de nouvelles idées et le partage

Nous baignons dans l’écosystème start-

Comment accompagnez-vous les start-up ?

de connaissances.

up depuis plusieurs années. Nous sommes Nos principaux clients sont les entreprises éta-

proches du Technoport, impliqués dans l’or-

Pour ces acteurs, le défi est tout autre. Ils

blies qui ont des besoins inhérents au dévelop-

ganisation des Startup Weekend, dont la 10e

n’ont pas les mêmes moyens, ni les mêmes

pement logiciel. Nous les accompagnons dans

édition aura lieu en décembre cette année.

contraintes que des grands acteurs. Nous les

leur projet, pas comme un prestataire traditionnel

J’ai fait partie de l’équipe de coaches du pro-

accompagnons avec une approche spéci-

mais plus comme un partenaire, en nous impli-

gramme Fit4Start de Luxinnovation.

fique, destinée à les aider à apprendre rapi-

quant dans l’analyse de leur problématique, en

dement et commencer à générer du revenu le

les aidant à valider leurs idées et en les accompa-

On connait bien les acteurs en présence. Dès

plus tôt possible. À terme, notre ambition est

gnant jusqu’à la concrétisation de leur solution.

lors, nous sommes bien positionnés pour

de s'imposer comme un acteur complémen-

connecter entre elles, corporates et start-up.

taire aux incubateurs existants, en étant un

Dans cette approche, nous nous inscrivons

Les petits ont besoin des grands, de leur por-

véritable partenaire de leur développement

depuis toujours dans une démarche d’innova-

tefeuille de clients, de leur circuit de distribu-

logiciel, capable de les aider à lancer leur

tion. Depuis quelques années, cependant, nous

tion...

produit sur le marché. Le modèle économique

nous sommes rendu compte que cette expertise

reste à affiner mais nous n'excluons aucun

au croisement de l’entrepreneuriat et de l’inno-

Les grands chercheront à se rapprocher des

mode de collaboration.

vation pouvait aussi intéresser les start-up. Nous

petits pour stimuler l’innovation en leur sein,

partageons avec les dirigeants de start-up le

développer de nouveaux produits. En travail-

Au-delà de l'opportunité business, nous

même esprit entrepreneurial, un état d’esprit et

lant avec des start-up, nous permettons à des

sommes convaincus que nous avons beau-

des approches similaires. Il était donc naturel de

entreprises établies de s’engager dans une

coup à apprendre les uns des autres. Pour nos

parler aussi aux jeunes entreprises innovantes.

démarche d’innovation ouverte.

équipes c'est très stimulant.

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DOSSIER I ESPRIT START-UP

ITNATION | AUTOMNE 2O18

LES VALEURS D’AGILE PARTNER L’humain au centre, autonome et libre d’entreprendre Agile Partner (communément appelée AP) est

l’on pose c’est : mais libérée de quoi ou de qui ?,

l’émergence de points de vue différents, dans le

une entreprise singulière à plus d’un titre. Il

commente Greg Nguyen. Dans les faits, on ne

respect des personnes, parce que c’est extrême-

suffit de se balader dans cet environnement, à

cherche pas à libérer des personnes d’un joug

ment riche quand on parvient à se mettre d’ac-

Bertrange, pour comprendre que son cœur ne

quelconque, mais bien les énergies de chacun

cord. Les gens ont une vie en dehors du travail

bat pas comme celui de la plupart des entre-

des carcans administratifs pour les mettre au ser-

et on l’accepte totalement. Ils viennent avec leur

prises de la place. Au-dessus de la porte de

vice de la vision de l’entreprise. » Le rôle de Greg

passion, leurs envies, leurs expériences pros et

l’espace détente, la mission de l’entreprise est

est, à ce titre, d’accompagner l’équipe des faci-

persos et ont la possibilité de mettre tout ça au

résumée en quelques mots : contribuer à rendre

litateurs d’Agile Partner pour qu’ils n’aient pas

service de l’entreprise. On considère que chacun

le travail de ceux qui créent des logiciels, plus

besoin d’un chef. « Ce mode de management

peut apporter beaucoup plus que son intitulé

humain, plus efficace, plus innovant. Il ne faut

implique évidemment de faire confiance aux

de poste. Cela apporte parfois des choses sur-

pas longtemps non plus pour se rendre compte

personnes, de les encourager à entreprendre

prenantes. Par exemple, certains s’intéressent

que, ici, ce sont bien plus que des mots. De la

tout ce qui est bon à leurs yeux pour l’entreprise.

à l’éducation positive des enfants. Et l’on s’est

même manière, tous les concepts distillés par les

L’important est de communiquer à tout le monde

rendu compte que cela pouvait aussi s’appliquer

consultants sont mis en œuvre dans l’entreprise.

quel est le chemin à parcourir ensemble, que les

à l’animation de groupe ou à la communication

Ici, on grandit avec les autres, qu’il s’agisse des

valeurs soient claires et largement vécues et

professionnelle, poursuit Greg. Finalement, on

pottègues (un concept à mi-chemin entre le

que tous les membres de l’équipe soient bien

dispose d’une équipe parmi les plus motivées

pote et le collègue), des clients ou partenaires.

alignés sur une même vision. » Chez Agile

qu’il m’ait été donné de côtoyer, avec des col-

On cultive la curiosité, la prise d’initiative, l’envie,

Partner, chacun apporte ce qu’il est. La diversi-

laborateurs qui évoluent les uns avec les autres,

les idées, la transmission des savoirs, l’ouverture.

té se vit au quotidien, avec la présence de per-

qui gagnent en compétences en travaillant

Et, concrètement, on parvient à mettre en œuvre

sonnes issues de tous les horizons, femmes et

ensemble. Tout cela, évidemment, ne fait que

les concepts d’entreprise libérée. « Quand on

hommes, anciens et jeunes, très diplômés ou

pousser Agile Partner toujours plus loin sur les

évoque ce concept, la première question que

non et de multiples nationalités. « On encourage

voies de l’innovation. »

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ITNATION | AUTOMNE 2O18

TELINDUS NOUVEAU PARTENAIRE POUR UNE PALETTE DE SERVICES ÉLARGIE

DOSSIER I ESPRIT START-UP

NOUS AVONS PU CONCRÉTISER NOTRE PROJET GRÂCE À LA SOFTWARE FACTORY La start-up Gig&Go a été constituée par des

mais aussi un apprentissage unique dans le

professionnels issus du monde musical, organi-

domaine du développement logiciel. Le projet a

sateurs d’événements, producteurs, agents d’ar-

pris une autre dimension. »

tistes. Constatant un manque d’outils facilitant la programmation d’artistes par les organisateurs

Accompagnée par les coaches, l’équipe a été

et, inversement, la recherche d’opportunités de

challengée, tant au niveau de son produit que

se produire quand on est un groupe, une bande

sur son approche du marché. « À chaque étape

d'amis a décidé de construire une plateforme

clé, on est invité à envisager le projet selon dif-

dédiée. « L’idée était de faciliter la mise en rela-

férents points de vue, afin de s’assurer de créer

tion entre artistes qui cherchent à se produire

de la valeur, de bien qualifier la cible, pour mieux

et des programmateurs. Nous avons voulu pro-

servir le client. En peu de temps, notre business

poser un outil qui simplifie la gestion, permet

model a ainsi beaucoup évolué », explique-t-elle.

de mieux organiser les contacts, améliore les échanges », commente Stéphanie Muller, asso-

La vraie difficulté, toutefois, se trouvait dans la

ciée de Gig&Go et gestionnaire d’une société de

capacité de l’équipe à livrer la solution. « Notre

production d’artistes.

travail au sein de la Software Factory a permis

Afin de mieux appréhender l’en-

de révéler beaucoup de choses. Au cœur de

semble des défis posés par une

L'équipe est composée de Stéphanie, Yann,

cette équipe, d'atelier en atelier, on organise, on

transformation digitale, Agile Partner

Olivier et Philippe, ce dernier étant lui-même

priorise… On se met en ordre de marche, pour

a conclu un partenariat avec Telin-

employé d’Agile Partner. Elle rassemble des

avancer, poursuit Stéphanie Muller. L’équipe,

dus, acteur majeur dans les domaines

compétences liées au monde musical d’une

qui travaillait jusque-là de manière distribuée,

d’expertise des télécommunications

part et une expertise dans le domaine technique

a gagné en cohésion et en maturité. « Rapide-

fixes et mobiles, des infrastructures

d’autre part. « Il y a 5 ans, nous avons commen-

ment, les développeurs d’Agile Partner nous ont

ICT, de l’hybride cloud, de la cyber-

cé à développer une première version, à mettre

suggéré de migrer vers de nouvelles technolo-

sécurité et des services managés.

en place une architecture, à proposer des inter-

gies et d’appuyer notre développement sur le

faces. Dans le même temps, nous avons intégré

cloud. » Deux stagiaires d’Agile Partner ont été

La grande complémentarité dans

le programme d’accompagnement de Nyuko »,

rapidement mis à disposition du projet, puis un

leurs activités respectives permet-

explique Stéphanie Muller. C’est dans ce contexte

développeur senior est venu renforcer l’équipe

tra d’aider les entreprises à adresser

qu’Agile Partner a commencé à s’intéresser à eux.

ponctuellement pour avancer plus vite.

tous ses aspects : stratégie, logiciel,

« À un moment où notre projet patinait, Agile

« Au-delà de l’offre de base, qui doit permettre

infrastructure, gestion du change-

Partner nous a proposé son aide. » En décembre

aux organisateurs et aux artistes de mieux se

ment, conduite de projet, coaching,

2017, les quatre associés constituent officiel-

trouver, nous avons beaucoup d’idées à mettre

formation, etc.

lement la société Gig&Go. En février 2018,

en œuvre, explique Stéphanie Muller. La

elle intègre la Software Factory d’Agile Partner.

Software Factory nous a permis d’avancer et

« Nous avons été immergés au cœur de ce pla-

de concrétiser notre projet. Nous allons pou-

teau extraordinaire, où sont rassemblées des

voir poursuivre sur cette lancée. L’expérience

compétences variées, qui s’entraident en perma-

nous permet d’être autonome. Mais nous

nence, qui évoluent et avancent ensemble, com-

comptons continuer à nous appuyer sur l’ex-

mente Stéphanie Muller. Pour nous, ça a été une

pertise d’Agile Partner, et particulièrement sur

formation accélérée aux méthodes agiles et aux

ses équipes de développement, pour mener à

différents rôles et pratiques que cela implique,

bien notre croissance ».

leur transformation digitale sous

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TOP 1O START-UP

ITNATION | AUTOMNE 2O18

DIX START-UP QUI ONT LE VENT EN POUPE Luxembourg est un territoire propice au développement des start-up innovantes. La preuve ? Voici une sélection de quelques pépites prometteuses qui ont choisi de grandir au départ du Grand-Duché.

TETRAO Tetrao a notamment développé une solution qui, en s’appuyant sur l’IA, a permis de réduire considérablement le délai d’ouverture de compte pour les professionnels de plusieurs mois à quelques jours. La technologie permet l’automatisation de tout processus (KYC ou AML) effectué par un travail humain sur un navigateur web, pour collecter des documents disponibles en ligne et pour les interpréter, accélérant et facilitant ainsi l’ouverture de compte.

ITRAVEL itravel est le premier tour opérateur dont la chaîne de valeur est entièrement digitale. Sa plateforme de tourisme en ligne offre la possibilité de composer près de 4.600 voyages longue distance adaptés aux sensations de voyage individuelles recherchées par le client.

MU-DESIGN La start-up Mu Design développe des objets connectés extraordinaires. Sans doute avez-vous déjà aperçu Ulo, une caméra vidéo connectée en forme de petite chouette, qui interagit avec vous grâce à son regard. Le petit objet, qui allie design et technologie, a déjà conquis 12.500 utilisateurs.

ALGOREG Fondée par des spécialistes de la compliance et du paiement, Algoreg a pour ambition de révolutionner les processus d’identification et de connaissance client (KYC) des acteurs régulés. Algoreg propose un outil intégré et modulaire qui englobe de manière automatisée toutes les phases de cycle de la relation client, depuis la mise en relation (onboarding) et l’ouverture du compte jusqu’au suivi quotidien du risque.

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TOP 1O START-UP

WIZATA La technologie de Wizata analyse, grâce à l’intelligence artificielle, le comportement des lignes de production dans l’industrie manufacturière. Elle analyse le fonctionnement des machines en vue de faire des recommandations aux ingénieurs afin d’améliorer le processus de production et la qualité des pièces produites. Au Luxembourg, elle travaille déjà avec ArcelorMittal, Paul Wurth et Aperam.

MOOVEE Moovee est une start-up active dans le domaine de la mobilité multimodale électrique. Elle entend nous apprendre à mieux nous déplacer, en voiture électrique, à vélo ou encore en trottinette. La société aide les entreprises à créer leur propre flotte multimodale électrique, à mieux la gérer, à faciliter le partage, pour une mobilité plus smart.

EMPATH Empath développe une intelligence artificielle de l’émotion. Sa solution entend identifier en temps réel les émotions d’un interlocuteur en analysant les propriétés physiques de sa voix, comme le timbre, le ton, la vitesse et le volume. Empath est capable de détecter les quatre émotions principales que sont la joie, le calme, la colère et la tristesse, et ce quelle que soit la langue parlée. Une telle technologie peut notamment soutenir les entreprises dans l’amélioration de leurs relations clients.

SYD.CLOUD Développée par PaySecure WorldWide, SYD.cloud est une plateforme d’échange permettant de réaliser des transactions commerciales sécurisées à l’échelle mondiale. Cet outil collaboratif en ligne permet de sécuriser et de simplifier les échanges des négociations commerciales, et de conclure des transactions entre des intervenants situés aux quatre coins du monde.

KOOSMIK Présente au Luxembourg depuis 2016, Koosmik est un acteur de la finance inclusive. La start-up développe une solution de compte bancaire directement géré depuis un mobile destinée notamment à des populations peu bancarisées en Afrique de l’Ouest. Elle facilite la gestion de compte, l’épargne, le paiement mobile et le retrait d’argent à travers des points de service. Elle compte déjà plusieurs dizaines de milliers d'utilisateurs.

NEUROPROFILER Basé sur les dernières avancées en Finance Comportementale, Neuroprofiler est un outil de profilage de risque, conforme aux directives MiFIDII, pour les conseillers financiers. À partir d'un questionnaire ludique et basé sur des propositions de gains, Neuroprofiler permet aux conseillers financiers de mieux évaluer le profil de risque de leurs clients.

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DOSSIER I ESPRIT START-UP

ITNATION | AUTOMNE 2O18

ENCOURAGER LA

CO-CRÉATION

DANS L’OPEN BANKING À travers la première édition de son Open

qu’il s’agissait des meilleures solutions dispo-

Banking Challenge, Sopra Banking Software

nibles sur le marché. Désormais, à l’ère de l’open

TROIS APPLICATIONS INNOVANTES PRIMÉES

a permis de faire émerger de nouvelles appli-

banking, la façon la plus intéressante de propo-

Au terme de cette première édition, trois parti-

cations bancaires destinées aux clients des

ser des solutions adaptées aux clients, c’est de les

cipants ont été récompensés. « Au-delà d’une

banques. Trois équipes participantes ont été

co-construire, de les imaginer et de les dévelop-

solution purement technologique, nous recher-

récompensées et bénéficieront d’aides, de 6

per avec l’ensemble des acteurs de l’écosystème

chions une véritable démarche entrepreneu-

mois d’incubation pour poursuivre le dévelop-

innovant », poursuit Guillaume Blot.

riale, confie Guillaume Blot. Et nous avons été

pement de leur projet.

agréablement surpris. »

En incitant les établissements bancaires à ouvrir

36 HEURES POUR RÉINVENTER LA BANQUE

leurs systèmes d’informations et à partager les

C’est dans ce contexte qu’est née la première

Digi.me qui s’est distinguée. Consciente des

données clients dont elles disposent avec des

édition de l’Open Banking Challenge imaginé

enjeux liés aux données personnelles, la jeune

tiers, l’open banking, introduit notamment par

par Sopra Banking Software, éditeur de solutions

pousse implantée au Royaume-Uni propose une

la directive européenne sur les services de paie-

bancaires présent dans le monde entier. « Ce

application permettant aux particuliers de garder

ment (PSD 2), va profondément transformer les

challenge avait pour ambition de faire émerger

le contrôle de leur vie privée et de leurs données

modes de fonctionnement des acteurs tradition-

des idées en matière d’innovation bancaire, au

numériques. Avec cette solution, les fournisseurs

nels. « En s’ouvrant les uns aux autres, les éta-

sein même du groupe Sopra Steria, mais égale-

de services, tels que les banques, peuvent éga-

blissements bancaires historiques et des acteurs

ment auprès des fintech, des indépendants, des

lement accéder à des données plus riches et de

comme des Fintech peuvent désormais mieux

étudiants, du monde de la recherche…, et de les

meilleure qualité, sans devoir détenir de données

envisager la création de nouveaux services et

faire concourir », commente le Chief Digital &

personnelles et en toute conformité avec GDPR.

parcours d’utilisation pour les clients », souligne

Innovation Officer de Sopra Banking Software.

La start-up disposera d’un partenariat privilégié

ainsi Guillaume Blot, Chief Digital & Innovation Officer au sein de Sopra Banking Software.

Dans la catégorie « Start-ups », c’est l’idée de

avec Sopra Banking Software : sa solution sera Au cours de ces derniers mois, 200 équipes pro-

embarquée dans la plateforme de services du

venant du monde entier ont tenté leur chance

groupe et pourra être commercialisée.

Si elles veulent continuer à répondre aux attentes

et remis leur dossier de candidature. Après dif-

de leurs clients, les banques doivent aujourd’hui

férentes phases de sélection, 32 d’entre elles

La solution d’Easy Invest (France), lauréat dans la

parvenir à repenser leurs modèles et fournir des

ont finalement été retenues pour participer à la

catégorie « Étudiants et développeurs indépen-

solutions digitales innovantes, améliorant leur

grande finale qui s’est déroulée ces 1 et 2 juin

dants », a également particulièrement retenu l’at-

expérience. « Par le passé, les éditeurs de logi-

à Paris, au Dernier Étage. L’occasion pour ces

tention du jury. L’équipe a proposé une applica-

ciels concevaient leurs produits au sein de leur

équipes de peaufiner, durant 36 heures et dans

tion aux vertus pédagogiques, afin de permettre

centre de recherche et développement, puis

un esprit coopératif, le démonstrateur de la solu-

à chacun de mieux comprendre les logiques d’in-

tentaient de démontrer à leurs potentiels clients

tion qu’elles avaient imaginée.

vestissement, de diversification des placements.

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er


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DOSSIER I ESPRIT START-UP

Le principe est simple. Chaque mois, Easy Invest prélève cinq euros auprès de l’utilisateur. Avec cette somme, l’équipe effectue un placement, en prenant le temps d’expliquer au client l’intérêt et les avantages de celui-ci à travers de courtes infographies. Les deux fondateurs de cette application profiteront de six mois d’accompagnement au sein d’un incubateur. Enfin, la Gaspar team a remporté le prix de la catégorie « Collaborateurs ». Son projet s’inscrira dans un programme de six mois de recherche et développement en interne afin de mettre en oeuvre sa solution. « Nous avions envie de répondre à des problématiques personnelles de notre vie quotidienne à travers notre activité professionnelle », explique l’équipe interne de Sopra Banking Software. C’est ainsi qu’elle a imaginé une application mobile proposant des moyens simplifiés pour assurer la traçabilité de nos différents biens de consommation, en associant la détection des paiements, l'enregistrement de la preuve d'achat et la reconnaissance du bien par ses identifiants (code barre, QR Code). Véritable coffre-fort sécurisé, l'application offre tous les services nécessaires à la gestion et la certification de la propriété.

UNE VINGTAINE D’AUTRES PROJETS PORTEURS « Nous n’avons pu sélectionner que trois gagnants, un par catégorie. Mais grâce à leur projet, plus de la moitié des équipes en lice ont pu trouver écho auprès des professionnels issus du monde bancaire et financier présents pour l’occasion. Ces institutions ont montré leur intérêt pour approfondir l’idée développée par les jeunes créateurs et certaines vont leur offrir la possibilité de poursuivre l’aventure », précise Guillaume Blot. Fort de ce premier succès, Sopra Banking Software organisera une nouvelle fois l’Open Banking Challenge l’an prochain. De quoi continuer à soutenir l’innovation et la coopération dans ce secteur.

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DOSSIER I ESPRIT START-UP

ITNATION | AUTOMNE 2O18

FOYER CULTIVE

L’INNOVATION EN INTERNE ET AVEC LES START-UP Foyer s’est inscrit dans une démarche volontariste et collaborative d’innovation. Alignée sur la stratégie de l’entreprise et son modèle opérationnel, elle doit permettre à ce leader luxembourgeois de l’assurance de mieux relever les défis à venir.

« Nous évoluons dans un environnement concurrentiel où la pression commerciale est forte, entre les exigences des clients et la multiplicité des offres, explique Marc Hotton, Innovation Coordination Officer au sein du Groupe Foyer. Ces défis nécessitent d’améliorer encore notre qualité de service, mais également de développer une offre innovante. La démarche d’innovation que nous avons mise en place doit justement nous permettre d’augmenter la satisfaction de nos clients, de mieux nous démarquer sur le marché, mais aussi d’appréhender de nouveaux usages et de rendre plus efficients encore nos services, nos processus. Pour accomplir ceci, nous misons sur deux éléments, la promotion de l’innovation en interne et une collaboration avec l’écosystème et le monde de l’open innovation. »

CRÉER UN ENVIRONNEMENT PROPICE À L’INNOVATION Un groupe comme Foyer a compris que l’innovation n’était pas quelque chose qui se décrétait, mais qui se cultivait. Il a aussi eu conscience que les idées pouvaient venir de divers horizons, tant de l’interne que de l’extérieur et qu’il fallait pouvoir s’ouvrir à chacune d’elles. « La démarche s’articule autour d’un hub dont la mission est de créer un environnement propice à l’innovation », poursuit Marc Hotton. Au départ d’un consensus fort, avec un sponsorship actif du Comité Exécutif, différentes initiatives ont été mises en place pour développer une culture de l’innovation au sein de l’entreprise. Cela a commencé par un challenge, sous la forme d’un hackathon au début de l’année 2017, qui développe l’esprit d’intrapreneuriat avec des méthodes empruntées au monde des start-up. À cette occasion, tous les collaborateurs de l’entreprise ont été invités à défendre leurs idées. L’objectif était d’imaginer une solution innovante pour transformer un élément de vie négatif, à savoir un sinistre, en un non-événement. « Nous Marc Hotton Innovation Coordination Officer I Groupe Foyer

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envisageons l’innovation selon une approche collaborative. Ce premier événement nous a permis


ITNATION | AUTOMNE 2O18

DOSSIER I ESPRIT START-UP

de révéler de très nombreuses bonnes idées, mais

problème peuvent par exemple s’inscrire dans une

rencontrer des start-up diverses. Cela nous per-

aussi de nous rendre compte de la forte implica-

démarche d’idéation, en vue d’explorer les pistes

met de rencontrer une large diversité d’acteurs

tion des collaborateurs dans le développement

leur permettant d’aller de l’avant. On peut recourir

susceptibles de nous accompagner dans notre

de l’entreprise », précise Marc Hotton. Ce premier

à diverses méthodes pour les aider, en les sortant

développement, de mieux faire face aux défis à

hackathon a été suivi d’un second, au début de

de leur environnement quotidien notamment, en

venir », commente Marc Hotton.

cette année. Entre les deux, la culture de l’inno-

ouvrant le champ de la réflexion. »

initiatives. Des brown bag sessions ont connu un

Pour soutenir ce réseau d’innovation interne, une

AVEC LES START-UP, EN MODE WIN-WIN

succès grandissant, rassemblant chaque fois plu-

plateforme technologique collaborative est né-

En quelques mois, sur les centaines de sollicita-

sieurs dizaines de personnes. « Ces sessions de

cessaire. « En revanche, nous avons fait le choix

tions de start-up reçues, 72 ont retenu l’intérêt

transfert de connaissances ouvertes à tous sont or-

de ne pas commencer par l’outil, mais de nous

de Foyer. Après analyse, 33 opportunités ont été

ganisées deux fois par mois, sur le temps de midi. A

consacrer dans un premier temps à la culture de

décelées, 8 proofs of Concepts ont pu être réali-

travers elles, des collaborateurs de Foyer, que nous

l’innovation et à la mise en place d’une gouver-

sés et 7 projets ont été mis en production. « Nous

appelons les innov’acteurs, ont la possibilité de ve-

nance. Diverses parties prenantes sont impliquées

réfléchissons le plus souvent nos relations avec

nir présenter un sujet dans une optique d’accultu-

dans cette démarche où la transversalité est un

les start-up dans une logique gagnant-gagnant.

ration à l’innovation, qu’il s’agisse de technologie,

élément clé. Un soutien fort du département for-

Nous évaluons ce qu’elles ont à nous apporter,

de méthodologie, ou de tout thème en lien avec la

mation, des ressources humaines et de la com-

au niveau technologique ou à travers leur dyna-

créativité. C’est le plus souvent à leur initiative. Le

munication est donc primordial. Ils sont tous les

mique entrepreneuriale, et nous envisageons la

format de ces sessions permet d’aborder des sujets

trois des relais essentiels, permettant de rendre

meilleure manière de les aider. Certaines auront

très variés, allant de thèmes « à la mode » tels que

visible cette démarche, invitant l’ensemble des

besoin d’investissements, d’autres de clients ou

l’intelligence artificielle, la blockchain, la réalité

employés à devenir de réels innov’acteurs, précise

encore de compétences assurantielles, comme

virtuelle à des sujets plus académiques comme

le coordinateur. Tous s’engagent dans cette vision

c’est souvent le cas des insurtechs, qui sont géné-

notre récent cycle autour du Brain Hacking. Ils per-

pour créer un environnement dans lequel chacun

ralement des plateformes technologiques. Chez

mettent aussi de rendre plus accessibles des sujets

se sente libre d’exprimer ses idées, soit écouté, ait

Foyer, nous voulons développer une approche

moins engageants tels que l’Inbound Marketing ou

le droit de se tromper. En anglais, on dit "create a

venture-client dans laquelle nous favorisons

le RGPD. », poursuit Marc Hotton.

safe place to innovate." » Il faut aussi que chacun

l’échange de compétences avec les start-up. Ainsi,

soit reconnu pour la manière dont il s’implique. Par

celles qui nous accompagnent ont tout à gagner

exemple, via le hub, chaque personne portant une

à profiter de notre expertise métier en matière

vation a infusé dans l’entreprise, à travers diverses

IDENTIFIER LES TENDANCES, LAISSER S’EXPRIMER LES IDÉES

idée innovante a la possibilité de venir la défendre

de gestion du risque par exemple. » Pour Foyer,

La veille technologique est aussi désormais mieux

devant des collègues, un supérieur hiérarchique et

travailler en bonne osmose avec l’écosystème

appréhendée, avec une gouvernance organisée

même jusqu’au Comité Exécutif. Le hub l’accom-

permet de mieux suivre les évolutions de marché,

à partir du Hub Innovation. « Une communauté

pagne, si nécessaire, afin de lui donner toutes les

d’être en amont, mais aussi d’adopter cet esprit

d’innov’experts a été mise en place. La mission

chances de convaincre.

start-up. « Nos équipes et les leurs peuvent s’enri-

de ces salariés passionnés est de mener une veille

chir mutuellement, précise Marc Hotton. Bien sûr,

stratégiques par la direction. Il peut s’agir de sujets

CRÉER DES LIENS AVEC L’ÉCOSYSTÈME INNOVANT

technologiques, comme la blockchain ou l’In-

D’autre part, Foyer s’est inscrit dans une dé-

à retirer, qui servira au développement de chacun

ternet of Things, ou de tendances, en matière de

marche d’open innovation, en développant des

et de l’entreprise. »

mobilité par exemple, avec l’arrivée de la voiture

relations avec l’ensemble de l’écosystème inno-

autonome, qui auront un impact sur les besoins et

vant luxembourgeois, et plus particulièrement

« En quelques mois, beaucoup de choses ont

usages des clients », explique Marc Hotton. Enfin,

avec la Luxembourg House of Fintech (LHoFT), le

bougé. Une réelle dynamique est en place. C’est

la volonté est de favoriser l’émergence d’idées,

Luxembourg Open Innovation Club, l’Université

la culture et l’organisation qui évoluent, offrant de

d’encourager la prise d’initiatives et d’accompa-

de Luxembourg et, depuis peu, Silicon Luxem-

nouvelles perspectives. Dans cette démarche, la

gner celles qui pourraient générer de la valeur

bourg. « Ces réseaux sont complémentaires et

création de valeur est récurrente et considérable »,

pour l’entreprise. « Des équipes confrontées à un

nous permettent de nous rendre visible et de

conclut Marc Hotton.

active sur des sujets qui ont été identifiés comme

tous les projets n’aboutissent pas. Il y a des échecs. Mais derrière chacun d’eux, il y a un apprentissage

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DOSSIER I ESPRIT START-UP

ITNATION | AUTOMNE 2O18

CRÉER LES CONDITIONS

DE LA RÉUSSITE

De gauche à droite : Stefan Berend Head of Start-up Support

Laurence Hulin Advisor / Start-up Support

Luxinnovation multiplie les initiatives en soutien aux start-up innovantes. Fit 4 Start, la plus connue de toutes, en est à sa septième édition. Au-delà de cet événement, la structure peut compter sur une équipe dynamique accompagne les porteurs de projets au quotidien, avec la volonté de faire de Luxembourg une véritable start-up nation.

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Valentin Rongoni Advisor / Start-up Support

Stéphanie Silvestri Advisor / Start-up Support

Sven Baltes Start-up Support Trainee

Absent : Jean-Michel Ludwig Director Start-up Support & SME Performance

Parmi ses nombreuses prérogatives, Luxinnova-

Autour de lui, une équipe jeune et dynamique,

tion a pour mission de soutenir l’entrepreneu-

qui accompagne les start-up dans leur installa-

riat innovant au Grand-Duché de Luxembourg.

tion et leur développement au départ de Luxem-

« L’émergence de nouvelles idées et leur trans-

bourg. « Pour de nombreuses start-up interna-

formation en activités économiques prospères

tionales, Luxembourg et son environnement

constituent un élément essentiel du dévelop-

peuvent être considérés comme une plateforme

pement économique du pays. Notre rôle est à la

idéale pour construire son business dans l’Union

fois d’attirer des jeunes acteurs innovants et de

européenne, poursuit-il. Dans ce contexte, notre

créer les conditions de leur réussite », explique

accompagnement des acteurs entrepreneuriaux

Jean-Michel Ludwig, Director Start-up Support

s’articule autour de trois axes : la structuration

& SME Performance au sein de Luxinnovation.

d’un business model au départ d’une idée, l’ac-


ITNATION | AUTOMNE 2O18

DOSSIER I ESPRIT START-UP

cès au financement et l’accompagnement de

et parviennent à lever au moins 50.000 euros de

poursuit Stéphanie Silvestri. L’octroi de cette aide

leur croissance. »

capital à l’issue du programme.

est cependant conditionné. « Il s’agit d’un instru-

FIT 4 START, ACCÉLÉRATEUR DU DÉVELOPPEMENT

80 NOUVELLES START-UP SOUTENUES CHAQUE ANNÉE

Fit 4 Start est l’initiative-phare de Luxinnovation à

Au-delà de ce programme, Luxinnovation se

de la validation de son produit par le marché,

destination des start-up. Les lauréats de l’édition

positionne comme un interlocuteur de choix

générer suffisamment de revenus, mais aussi

actuelle seront dévoilés le 4 octobre prochain, en

pour les porteurs de projets entrepreneuriaux.

avoir un plan d’expansion clairement défini. »

même temps que les noms des start-up retenues

Chaque année, l’organisation reçoit quelque 500

pour participer à l’édition automnale, la septième

demandes de contact. « Nos services sont orien-

du genre. « Pendant 16 semaines, elles bénéfi-

tés vers les projets innovants. Nous réorientons

CRÉER DES LIENS À L’INTERNATIONAL

cieront d’un programme d’accompagnement,

les projets qui ne répondent pas à ce critère d’in-

Luxinnovation, dans son soutien aux start-up,

en étant encadrées par des coaches nationaux et

novation vers nos partenaires de l’écosystème

a aussi pour mission de valoriser l’écosystème

internationaux issus de divers horizons, explique

start-up, souligne Stefan Berend, Head of Start-

entrepreneurial luxembourgeois à l’internatio-

Laurence Hulin, Start-Up Support Advisor. Le pro-

up Support au sein de Luxinnovation. Chaque

nal. En collaboration avec d’autres entités de cet

gramme constitue pour elles un bon moyen de

année, nous rencontrons environ la moitié des

écosystème, sous le slogan national « Let’s Make

s’ouvrir à l’écosystème luxembourgeois, de pro-

acteurs qui nous contactent, soit plus ou moins

It Happen », la structure participe à des salons

fiter d’un large réseau, à travers Luxinnovation et

250 porteurs de projets, et nous accompagnons

d’envergure internationale comme Vivatech.

les coaches, pour entrer sur le marché. » Fit 4 Start

la création de 80 sociétés. » Luxinnovation noue

« La volonté est de faire rayonner la dynamique

est ouvert aux acteurs nationaux et étrangers. 40 %

des partenariats durables avec ces start-up, avec

luxembourgeoise à l’étranger, de permettre à nos

des projets innovants accompagnés proviennent

la volonté de les accompagner à travers toutes

start-up de gagner en visibilité mais aussi d’attirer

de la Grande Région, les autres des quatre coins du

les étapes de leur développement.

de nouveaux acteurs, aussi bien des porteurs de

monde. Tout au long du programme, les porteurs

ment de soutien à la croissance. L’entreprise qui y prétend doit donc, entre autres conditions, présenter un certain niveau de maturité, être assurée

projets et que des investisseurs au Luxembourg »,

l’exécution de leur développement ou encore la

SOUTENIR LE DÉVELOPPEMENT DES JEUNES ACTEURS

manière de se présenter. Ils sont invités à envisa-

« Notre rôle est aussi d’orienter les start-up dans

ministère de l’Économie permet à cinq sociétés

ger très concrètement leur financement et les dif-

leur recherche de financements et de les aider

de partir pendant sept jours à San Francisco, au

férents moyens d’activer leur croissance.

à profiter des aides étatiques auxquelles elles

cœur de la Silicon Valley, pour un stage d'été

peuvent prétendre », explique Stéphanie Silvestri,

organisé par le VC BootStrapLabs. « Il s’agit de

Advisor – Start-up Support. Par exemple, l’État a

start-up qui travaillent sur des sujets en lien avec

de projets sont challengés sur leur business plan,

LES START-UP, CATALYSEURS DE CHANGEMENT

explique Stefan Berend. Une autre initiative intéressante mise en œuvre en collaboration avec le

mis en place une aide pouvant s’élever à 800.000

l’intelligence artificielle, précise Stefan Berend.

« Fit 4 Start a été conçu comme un accélérateur

euros à destination des jeunes entreprises inno-

C’est un bel outil pour permettre à nos acteurs

du développement de projets entrepreneuriaux

vantes (Young Innovative Enterprise). « A travers

d’accéder à l’écosystème américain, de créer des

innovants, poursuit la conseillère. Les start-up

elle, la volonté est d’accompagner les start-up de

partenariats, de trouver des clients mais aussi

sont aussi des catalyseurs du changement. Tout en

moins de cinq ans dans leur projet d’expansion »,

d’élargir leur réseau d’investisseurs potentiels.»

les aidant à grandir, nous voulons favoriser la création de synergies en soutien à l’économie, en les invitant à développer des synergies avec d’autres acteurs établis. » La 7

UN HUB INNOVANT POUR LES ACTEURS DE LA CLEANTECH

édition de Fit 4 Start sera

Lancé en janvier, l’Innovation Hub de Dudelange est une autre initiative à laquelle prend part Luxinnova-

ouverte à un plus grand nombre de start-up, 15 au

tion. Issue d’un partenariat entre la Ville de Dudelange et le ministère de l’Économie, elle vise à soutenir les

lieu de dix. Les cinq places supplémentaires seront

start-up innovantes dans le domaine des écotechnologies. « Cet incubateur a été constitué à la demande

dédiées à des sociétés actives dans le domaine

de la commune, dans le contexte de la création d’un éco-quartier, afin de créer un environnement inno-

des technologies de la santé. Rappelons que tous

vant, créateur de valeur, et apporter de nouvelles idées et activités au cœur de ce beau projet, explique

les participants bénéficient d’une subvention de

Valentin Rongoni, Start-up Support Advisor. Douze start-up peuvent profiter de mètres carrés mis à leur

50.000 euros. À cette somme s’ajoutent 100.000

disposition à un prix attractif. Actuellement sept sont incubées et bénéficient, au-delà de l’espace, d’un

euros pour les entreprises qui remplissent les

accompagnement de Luxinnovation et du Technoport pour activer leur développement. »

ème

objectifs qui leur sont fixés en début de session

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DOSSIER I ESPRIT START-UP

Karin Schintgen CEO I House of Start-Ups

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ITNATION | AUTOMNE 2O18

DOSSIER I ESPRIT START-UP

SE RÉINVENTER AU TRAVERS

DES START-UP Le 1er juin dernier était inaugurée la toute nouvelle House of Startups (HOST). Au cœur de Luxembourg, dans des espaces spécialement aménagés pour accueillir les acteurs entrepreneuriaux, sont désormais rassemblés quelques-unes des structures d’accompagnement les plus prolifiques. Réel moteur de l’écosystème entrepreneurial au Luxembourg, la HOST veut attirer des start-up, soutenir leur développement et favoriser la création de nouvelles synergies au service du développement économique national. Rencontre avec Karin Schintgen, CEO de la House of Startups.

Karin Schintgen, pouvez-vous nous expliquer ce qui a conduit à la création de la HOST, cette structure exceptionnelle dédiée aux start-up à Luxembourg ?

des acteurs qui contribuent au développement

marketing, le web design, etc. Nous offrons des

entrepreneurial et innovant au Luxembourg.

espaces adaptés à des start-up mais aussi à des

Nous avons voulu créer un endroit où tous

professionnels qui ont envie de travailler avec

ceux qui s’intéressent à l’innovation ou dé-

des start-up.

sirent la soutenir peuvent venir. En créant la HoST, l’idée première de la Chambre

En quoi les start-up sont-elles essentielles aux ambitions économiques nationales ? Comment peuvent-elles soutenir le développement économique luxembourgeois ?

de Commerce était de mieux promouvoir l’éco-

Notre deuxième mission réside dans la promo-

système start-up comme force motrice du dé-

tion. La volonté, d’une part, est d’établir des liens

veloppement économique et de l’innovation à

avec d’autres structures comme la nôtre à l’inter-

l’échelle nationale. Notre structure a été pensée

national, afin de rendre notre écosystème plus

avec la volonté de poursuivre plusieurs missions :

visible et créer des échanges. D’autre part, nous

Nous sommes une émanation de la Chambre de

fédérer les acteurs de l’écosystème, promouvoir

entendons participer aux missions de promo-

Commerce, dont les membres sont l’ensemble

l’entrepreneuriat, soutenir le développement des

tion, comme nous l’avons fait récemment avec

des entreprises commerciales établies au Luxem-

start-up, œuvrer comme un catalyseur entre le

d’autres acteurs luxembourgeois de l’écosys-

bourg. Un des enjeux, dans ce contexte, est de

monde des start-up et celui des entreprises.

tème sous la bannière luxembourgeoise « Let’s

montrer à l’ensemble de ces acteurs comment

Make It Happen » à l’occasion de VivaTech.

les start-up peuvent soutenir l’économie, com-

Pouvez-vous nous détailler plus spécifiquement ces objectifs poursuivis ?

ment cet écosystème entrepreneurial peut être

Comment s’organise le soutien aux start-up au départ de la House of Startups ?

Si l’on prend la première mission, dont l’ob-

bénéfique pour chacun d’eux. Les start-up sont notamment des vecteurs d’innovation pour des PME et sociétés corporate établies. Par exemple,

jet est de fédérer les acteurs de l’écosystème,

Il se situe à divers niveaux. Les différents incu-

le Luxembourg Open Innovation Club (LOIC), qui

elle se concrétise de différentes manières.

bateurs présents développent chacun leur pro-

se réunit régulièrement chez nous, recense les be-

Au sein de nos installations, on retrouve trois

gramme d’accompagnement. Au-delà, la volonté

soins en innovation de ses membres corporate et

incubateurs, des accélérateurs et une palette

est de fédérer des experts capables d’aider les

les met en relation avec les start-up qui peuvent

d’experts qui peuvent aider les start-up luxem-

start-up tant sur des enjeux stratégiques, comme

les aider. Le LOIC est une organisation supportée

bourgeoises à mieux se développer. Au-delà

leur positionnement ou la levée de fonds, que sur

par les acteurs de l’écosystème tels que Luxinno-

de nos murs, l’idée est de fédérer l’ensemble

des problématiques opérationnelles, comme le

vation, le Technoport, le Lux Future Lab et Nyuko.

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DOSSIER I ESPRIT START-UP Vous avez fondé le Lux Future Lab, un incubateur adossé à la BGL. Cela doit d’ailleurs être la première initiative du genre menée par une société corporate au Luxembourg ?

ITNATION | AUTOMNE 2O18

Qu’est-ce qui a changé au sein de la société luxembourgeoise, dont les citoyens n’étaient pas forcément réputés enclins à prendre des risques et à entreprendre il y a quelques années de cela ?

Le Lux Future Lab a été créé il y a sept ans. Et

aussi fédérer des spécialistes du fund raising, des investisseurs, des business angels et des VC. La difficulté pour les start-up à lever des fonds est souvent pointée du doigt quand on évoque l’écosystème entrepreneurial luxembourgeois…

c’était la première fois en Europe qu’on voyait

Je pense notamment que les jeunes générations

un acteur bancaire développer un incuba-

nourrissent des aspirations nouvelles. Après

teur. L’initiative s’inscrivait à l’époque dans

la crise bancaire de 2008, la jeunesse a pris

une démarche de responsabilité sociétale de

conscience de la fragilité d’un modèle qui envi-

En effet. Des outils existent pour soutenir les

l’entreprise (RSE). J’avais été chargée par la

sageait la croissance, la croissance et encore la

acteurs en phase d’amorçage, à travers Luxinno-

banque de réfléchir à développer des actions

croissance. Les membres de la nouvelle généra-

vation notamment. Nous avons un réseau de Bu-

dans cette optique. Nous aurions pu mettre

tion entendent se réaliser autrement, et notam-

siness Angels (LBAN) qui fonctionne assez bien.

en place des actions de soutien à la culture ou

ment à travers l’entrepreneuriat et en étant plus

C’est quand la start-up arrive à un stade où elle

à la santé. Il nous est toutefois apparu que la

orienté vers l’utilisateur.

doit lever des sommes un peu plus conséquentes

première responsabilité d’une banque vis-àvis de la société était de soutenir l’économie et l’entrepreneuriat. C’est comme ça qu’est née l’idée du Lux Future Lab.

Comment, à vos yeux, a évolué le regard du monde économique sur l’écosystème start-up depuis lors ?

pour financer son développement qu’elle se

Certaines critiques s’élèvent aujourd’hui pour dire qu’il y a trop d’initiatives disparates en soutien aux start-up, qu’il faudrait rationaliser. Qu’en pensez-vous ?

heurte souvent à des difficultés. Il manque notamment au Luxembourg des incitants à l’investissement dans des structures entrepreneuriales. C’est quelque chose dont on parle beaucoup en ce moment. Jusqu’à présent, les gens préfèrent

Personnellement, je pense qu’il n’y a pas de

investir dans l’immobilier que dans l’économie.

limite à la créativité, que toute initiative est po-

C’est aussi un enjeu d’éducation.

sitive si elle a du sens. Bien sûr, toutes ne per-

Le futur de l’économie luxembourgeoise se trouve-t-il indiscutablement dans le développement de l’écosystème start-up ?

Il a beaucoup gagné en reconnaissance. Il y a

dureront pas dans le temps. Mais l’enjeu, selon

quelques années, au moment même où a été

moi, réside avant tout dans le développement de

créé le lux futurelLab, il n’y avait pas d’incuba-

synergies qui pourront mieux servir l’écosystème

teurs de start-up au Luxembourg en dehors du

et l’économie dans son ensemble. C’est ce que

Technoport. L’écosystème entrepreneurial était

nous faisons à travers la HOST, en permettant

C’est un vecteur essentiel. Ces acteurs in-

pour le moins pauvre. Même au niveau de la

aux acteurs de se rencontrer dans des locaux

novants sont à même de changer la donne

banque, le projet de création d’un incubateur

communs. La volonté n’est pas qu’il y ait moins

dans le temps. On a assisté à une évolution

était loin de convaincre. La dynamique en place

d’acteurs, mais bien de les rapprocher pour que

de la stratégie de prospection économique. Il

aujourd’hui découle d’une prise de conscience

des synergies se créent.

y a quelques années, la volonté était d’attirer

réelle de l’importance des start-up pour l’économie. Dans un pays qui n’a pas de ressources naturelles, qui dispose de peu d’espace et d’un

des géants – Goodyear, Dupont De Nemours,

Quels sont les principaux besoins des start-up qui s’installent au Luxembourg ?

nombre limité de compétences, l’esprit d’entreprise est un élément essentiel pour garantir la croissance. C’est à travers lui que le pays peut se réinventer, comme il l’a déjà fait à plusieurs reprises au cours du siècle dernier. Nous sommes passés d’une économie rurale, à une autre dépendant de la sidérurgie, puis de la finance. Désormais, c’est vers la connaissance, la technologie et l’espace que nous regardons. Dans ce contexte, l’esprit entrepreneurial est nécessaire à notre survie.

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Guardian – afin qu’ils installent leur filiale européenne ici. Désormais, on va chercher des acteurs plus petits avec la volonté de mieux

Ils sont les mêmes que ceux rencontrés par toute start-up, où qu’elle soit implantée. En étant positionné entre les entreprises luxembourgeoises et en développant des réseaux internationaux, les acteurs entrepreneuriaux ont avant tout besoin de clients et de financements. Nous voulons les aider, à pouvoir se connecter plus facilement avec des acteurs qui peuvent avoir besoin de leurs services. D’autre part, la HOST veut

accompagner leur développement. A un grand acteur, dont le maintien de la présence au Luxembourg dépend d’instances établies ailleurs, il apparait plus intéressant d’avoir plus de petits acteurs prometteurs. Bien sûr, il y a toujours l’espoir de voir une licorne se développer depuis Luxembourg. Au-delà, si on arrive à produire chaque année des start-up qui développeront entre 50 et 150 emplois, ce sera déjà pas mal du tout !


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TÉMOIGNAGE I TECHNOPORT

ITNATION | AUTOMNE 2O18

À TRANSFORMER 2O ANS DES IDÉES EN SUCCES

ENTREPRENEURIAUX

Depuis 20 ans, le Technoport accompagne les start-up technologiques luxembourgeoises dans leur développement. Premier incubateur luxembourgeois, il est le témoin de l’évolution d’un écosystème entrepreneurial dynamique. Pour Diego De Biasio, CEO du Technoport, soutenir l’émergence de l’innovation à travers les start-up est essentiel pour l’économie luxembourgeoise.

monde économique pour l’univers des start-up

CRÉER LES CONDITIONS DE LA RÉUSSITE

est bien plus récent. Diego De Biasio, CEO du

A travers le Technoport, la volonté a été de per-

portées notamment par des grands groupes

Technoport, évoque l’année 2012 comme un

mettre à de nouvelles idées pertinentes de se

privés ou des fédérations d’entreprises. « En

tournant. « À partir de ce moment, les différentes

concrétiser en sociétés innovantes. Programme

quelques années, le nombre d’incubateurs et de

pièces de l’engrenage ont vraiment commen-

d’incubation, accompagnement, mises à dispo-

programmes de soutien aux start-up a considé-

cé à se mettre en place. Il y a eu une prise de

sition de locaux, espaces de co-working, labora-

rablement évolué. Beaucoup d’activités ont vu

conscience croissante par rapport à l’importance

toire de fabrication numérique et de prototypage

le jour, créant une réelle dynamique, indique

de soutenir l’entrepreneuriat innovant dès le

(via le FabLab), organisation d’événements dont

Diego De Biasio. Rapidement, le Technoport s’est

démarrage et ce au niveau des pouvoirs publics

de nombreux hackhathons… le Technoport, tête

senti moins seul. De belles synergies ont pu être

mais aussi du secteur privé en général. C’est cette

de pont de l’entrepreneuriat innovant au Luxem-

envisagées et mises en œuvre avec un nombre

combinaison entre le public et le privé qui a fait

bourg, met en place une large palette de services

grandissant d’acteurs. »

que la dynamique a pris. »

pour encourager l’innovation à travers l’entre-

Le Technoport a 20 ans. Cependant, l’intérêt du

SOUTENIR L’ENTREPRENEURIAT INNOVANT

candidatures, en moyenne 150 par an. D’autres initiatives dédiées à l’innovation voient le jour,

activités technologiques, notre rôle est de créer

S’ENGAGER CONCRÈTEMENT DANS L’INNOVATION

preneuriat. « En tant qu’incubateur centré sur les les conditions de la réussite pour les entreprises

Luxembourg, depuis lors, se pense en start-up

A côté des investissements dans la recherche,

que nous accompagnons. Que cela soit des nou-

nation. Et les entreprises s’inscrivent de plus

de la mise en œuvre de politiques favorables

velles créations (start-up) ou bien des sociétés

en plus dans des démarches d’innovation. « Il

à la R&D et d’incitants permettant aux entre-

étrangères qui s’installent au Luxembourg avec

y a une volonté, de la part de la plupart des

prises d’innover, l’Etat a souhaité encourager

des activités de recherche et développement.»,

acteurs, de développer des approches nou-

l’entrepreneuriat. Le Technoport, émanation

explique Diego De Biasio.

velles avec des start-up. Toutefois, toutes ne

du CRP Henri Tudor, premier incubateur d’en-

sont pas prêtes à s’y engager. Se doter d’une

treprises technologiques au Luxembourg, a

MOINS SEUL

alors vu ses missions élargies à travers sa fu-

A partir de 2012, c’est tout un marché de l’innova-

des modes de fonctionnement en interne, de

sion avec l’initiative Ecostart du ministère de

tion qui se crée. Un nouvel écosystème se met en

mettre en œuvre une organisation plus trans-

l’Economie.

place. L’incubateur reçoit un nombre croissant de

versale permettant aux divers départements

38

telle capacité d’innover implique de casser


TÉMOIGNAGE I TECHNOPORT

ITNATION | AUTOMNE 2O18

pouvoir coordonner cet ensemble, ce qui

ENVISAGER DE NOUVELLES MANIÈRES DE COLLABORER

n’est pas toujours évident », poursuit Diego

« Pour qu’une collaboration entre une start-up

font pour identifier des idées susceptibles de sou-

De Biasio.

et une grande entreprise porte ses fruits, cha-

tenir leur développement, d’autres pour gagner en

cun doit s’adapter. Il faut éduquer les grands

agilité, ou bien simplement pour soutenir le déve-

groupes aux contraintes et modes de fonction-

loppement de cet écosystème, explique Diego De

de prendre part à de nouveaux projets. Il faut

MIEUX COORDONNER L’INNOVATION

« Chacun a choisi de se rapprocher du monde des start-up pour des raisons spécifiques. Certains le

nement des start-up, mais aussi mieux prépa-

Biasio. Des institutions financières s’inscrivent dans

A l’échelle d’une start-up, là où tout est à

rer ces dernières à planifier leur croissance,

cette démarche afin de mieux soutenir, par le finan-

créer, on jouit d’une réelle agilité, permettant

explique Diego De Biasio. Nous devons aider

cement, le développement de l’économie. »

de pivoter facilement selon les besoins du

les start-up à mieux cerner les processus de dé-

marché et les opportunités. Dans une société

cision dans ces grands groupes. Pour favoriser

établie, c’est autre chose. « De plus en plus de

l’innovation, garantir de bonnes relations dans

L’APRÈS START-UP POUR SE GLOBALISER

structures se dotent d’un Chief Innovation Offi-

la durée, il faut que les deux acteurs puissent

Pour développer un écosystème, il faut rester à

cer. C’est un pas important vers une démarche

mieux se comprendre et établir des partenariats

l’écoute et saisir certaines opportunités comme

d’innovation, mais c’est loin d’être suffisant. Il

à valeur ajoutée.»

celle qui s’est présentée au Technoport via une

faut mettre en œuvre une culture de l’innova-

joint-venture avec Vodafone Procurement et qui a

dynamique se rapprochant de celle des start-

A CHACUN SA RAISON DE SE RAPPROCHER DES START-UP

up », commente Diego De Biasio. En l’occur-

L’incubateur compte aujourd’hui sur un beau

initiative, c’est d’identifier, au niveau mondial, des

rence, il y a de nombreuses manières de s’ins-

mix de partenariats avec des organisations

sociétés déjà un peu plus matures pour les aider

crire dans une démarche d’open innovation.

publiques et privées comme la Ville d’Esch, le

à se globaliser plus rapidement via les réseaux du

Le Technoport se positionne aussi comme une

Centre National de l’Audiovisuel, la Chambre de

groupe Vodafone et de ses partenaires. En attirant

interface entre le monde des start-up et celui

Commerce ou encore la Banque Internationale

ce type de sociétés au Luxembourg, on peut renfor-

des groupes désireux d’innover. La structure

à Luxembourg (BIL), POST, ENCEVO, l’InCub de

cer l’écosystème avec des compétences nouvelles

permet le développement de synergies aidant

Paul Wurth, Agile Partner, la Banque et Caisse

et se positionner avec une offre de services qui

les premiers à grandir plus rapidement et les

d’Epargne de l’Etat, le Belval Business Center,

couvre l’ensemble des étapes de développement

seconds à innover de manière agile.

Join et la Société Générale.

d’une société », commente Diego De Biasio.

tion à l’échelle de l’entreprise, développer une

abouti à la création du centre d’innovation Tomorrow Street à Luxembourg-Ville. « L’idée de cette

EN CHIFFRES

9O1

Le nombre de candidatures de start-up reçues par le Technoport entre 2012 et 2018.

61

61 des sociétés accompagnées sont sorties du programme d’incubation pour voler de leurs propres ailes. 17 d’entre elles ont été rachetées par des groupes internationaux.

14O

En 20 ans d’existence, le Technoport a accompagné 140 sociétés innovantes.

38

C’est le nombre de sociétés innovantes actuellement accompagnées par le Technoport.

39


PROBLÉMATIQUE I START-UP

ITNATION | AUTOMNE 2O18

SERVIR LES AMBITIONS ÉCONOMIQUES NATIONALES AVANT TOUT ! Pour rester à la pointe, le Luxembourg doit continuer à développer un écosystème start-up aligné sur les piliers de son développement économique. À l’instar de la finance, les secteurs logistique, automobile ainsi que l’industrie 4.0 doivent aussi attirer plus de start-up.

constitue un bon moyen pour les entreprises de faire évoluer leur organisation et leurs compétences », poursuit Brice Lecoustey. De cette manière, les start-up deviennent des accélérateurs de l’innovation en entreprise. Au regard de ces nouvelles pratiques, le Luxembourg a tout intérêt à développer un écosystème start-up en phase avec ses ambitions de développement éco-

C’est tout un ensemble de technologies qui arrive

nomique. « À mes yeux, il y a encore des chantiers

aujourd’hui à maturité et converge, transformant

importants à mener à ce niveau. Le secteur financier

ainsi significativement la manière d’appréhender

et l’ICT profitent aujourd’hui d’un grand nombre

le business. « Les possibilités offertes dans le do-

d’initiatives permettant d’attirer des acteurs inno-

maine de l’automatisation, de la connectivité et

vants au Luxembourg, à même de soutenir l’inno-

de l’intelligence artificielle poussent les acteurs

vation. Par contre, il faut continuer à encourager la

à proposer de nouvelles expériences utilisateurs

dynamique entrepreneuriale pour accompagner

et à repenser leurs modèles d’affaires et opéra-

le développement des secteurs logistique, auto-

tionnels, commente Brice Lecoustey, associé à

mobile et industrie 4.0 », constate Brice Lecoustey.

la tête du département Conseil pour le secteur

Pour l’associé du cabinet EY, « le temps est compté.

commercial et public, mais également Digital

L’attrait des start-up et la création d’une dynamique

Leader chez EY Luxembourg. Dans ce contexte, il

innovante autour de ces clusters, à l’instar de ce

ne s’agit plus de faire du digital. Aujourd’hui, une

que peut faire la Luxembourg House of FinTech

entreprise est digitale ou ne l’est pas. Et celles qui

(LHoFT) au niveau du secteur financier, constitue

ne le sont pas se verront rapidement doublées

une priorité incontournable. « Je ne dis pas que

produits toujours plus grandes. Ne négligeons pas

par des concurrents capables de combiner les

rien ne se fait. Simplement, si l’on veut que l’activité

également le moteur que représente une start-up

technologies disponibles et de les mettre au ser-

se développe dans ces domaines ici et plus qu’ail-

pour aider l’industrie automobile à fabriquer mieux,

vice de leur développement ».

leurs en Europe, il faut pouvoir attirer des start-up »,

plus vite, mais aussi pour explorer le business en

précise-t-il. Les acteurs de la logistique ont tout in-

devenir que représente la voiture connectée. « Il

Être digital, c’est notamment être en capacité d’in-

térêt à se tourner vers des entreprises innovantes

est dans l’intérêt de chaque entrepreneur, avec na-

nover en permanence, d’expérimenter de nou-

pour les aider à mieux exploiter la donnée, gérer les

turellement le soutien de son équipe dirigeante et

veaux modèles au départ des possibilités offertes

flux et les capacités avec toujours plus de précision

de tous ses collaborateurs, de veiller à prendre des

par ces technologies. « Les entreprises, quelle que

et anticiper leurs besoins. Pour émerger, les usines

initiatives avisées au cours des 12 à 18 mois à venir

soit leur taille, ont tout intérêt à s’inscrire dans

intelligentes, quant à elles, devront combiner les

pour attirer les start-up et travailler avec, pour ainsi

une démarche d’open-innovation. Elles doivent

possibilités désormais offertes par la technologie

prétendre à être vraiment à la pointe dans ces sec-

s’entourer de start-up qui vont les alimenter en

afin de mettre en œuvre des processus de fabri-

teurs, innover plus vite, développer du business, et

nouveaux concepts, en idées, en projets, en com-

cation lean, permettre une maintenance prédictive

tout simplement assurer leur pérennité », conclut

pétences. Collaborer avec des acteurs innovants

et offrir des possibilités de personnalisation des

Brice Lecoustey.

40

Brice Lecoustey Partner & TMT* and Digital Leader I EY Luxembourg

* TMT= Telecommunication, Media & Technology


ITNATION | AUTOMNE 2O18

PROBLÉMATIQUE I START-UP

LES PETITS SERONT-ILS FORCÉMENT

ABSORBÉS PAR LES

GRANDS ? montrant qu’il était possible de concurrencer

contraintes réglementaires, de jeunes acteurs

les banques, commente Gaël Denis, Partner,

innovants parviennent à se positionner, per-

FinTech Leader chez EY Luxembourg. Toute-

mettant aux établissements financiers d’ex-

fois, en dehors de ce champ particulier, on

ternaliser certaines fonctions ou en proposant

n’a vu peu de blockbusters émerger. Dans le

des outils d’automatisation des processus,

conseil en investissement avec le robot-ad-

pour l’on-boarding de clients par exemple.

vising par exemple, rares sont les acteurs qui

Ces acteurs se positionnent comme des ser-

s’adressent directement au marché. » La dyna-

vices providers, offrant la possibilité aux

mique autour de la Fintech n’en est pas moins

banques et aux acteurs du secteur financier

intense. Cependant, le regard des acteurs

de se concentrer sur la création de valeur au

établis vis-à-vis de ces sociétés innovantes a

départ de leur cœur de métier. » Avec la mise

changé. « Les uns et les autres travaillent de

en œuvre de PSD2, qui ouvre la voie à l’open-

plus en plus en collaboration. Dans beaucoup

banking, on devrait d’ailleurs voir se multiplier

de cas, la start-up Fintech et sa technologie

les collaborations entre établissements finan-

sont purement et simplement absorbées par

ciers et acteurs de la Fintech/Regtech autour

l’établissement financier », poursuit l’expert.

de plateformes mises en œuvre par les uns ou les autres. « À travers ces plateformes, l’enjeu

Gaël Denis Partner & TMT* and Fintech Leader I EY Luxembourg

De toute évidence, il reste difficile pour des

résidera dans le maintien du lien avec la clien-

petits acteurs d’acquérir une clientèle B2C, si

tèle », précise Gaël Denis.

ce n’est à travers les banques elles-mêmes.

Dans un secteur financier qui évolue rapidement, les sociétés innovantes et les établissements traditionnels doivent multiplier les collaborations pour préserver le positionnement attractif de Luxembourg.

Les acteurs financiers voient pour leur part

Quoiqu’il en soit, si la place financière luxem-

une possibilité de créer plus facilement de la

bourgeoise veut préserver sa position, les

valeur ajoutée par l’innovation technologique

acteurs traditionnels et les jeunes sociétés in-

dans l’intégration des acteurs innovants. Cela

novantes doivent multiplier les collaborations,

s’illustre parfaitement dans le rachat par cer-

quelle que soit la forme du partenariat. « Par

taines banques de start-up développant une

rapport à la dynamique Fintech au Luxem-

technologie de robot advising. La coopération

bourg, on peut se réjouir d’être considéré

Pendant un temps, les sociétés de la Fintech

entre acteurs financiers et Fintech aboutit-elle

comme une place de choix à l’échelle globale,

ont été perçues comme des menaces par les

toujours forcément à une absorption des ac-

notamment dans les domaines du paiement,

acteurs établis du monde financier. Le spectre

teurs innovants au profit des établissements

des crypto-currencies et de la Regtech. Le

de la disruption inquiétait. « Dans le domaine

traditionnels ? « Non, répond Gaël Denis. De

secteur financier, sur les activités clés qui le

du paiement, quelques acteurs innovants ont

nouveaux modèles émergent. Les acteurs

concernent, est loin d’être à la traîne, même

fait une percée significative, avec même plu-

de la Regtech permettent de bien illustrer le

si on peut toujours aller plus vite et voir plus

sieurs success stories luxembourgeoises, dé-

phénomène. Face à une augmentation des

grand », conclut Gaël Denis.

41


PROBLÉMATIQUE I START-UP

ITNATION | AUTOMNE 2O18

« Les business models des entreprises établies sont mis à mal par la transformation digitale, avec notamment l’émergence de nombreuses start-up, avec de nouvelles propositions de valeur », assure Oswald De Riemaecker, CEO de Continuous. La jeune société luxembourgeoise conseille et accompagne les entreprises face à ces changements, les aide à devenir plus agiles, plus réactives. « Quand tout s’accélère, les entreprises établies doivent aller plus vite, améliorer l’expérience client, innover sans cesse, en un temps réduit, poursuit-il. Le problème, c’est que la plupart des entreprises établies gèrent des Oswald De Riemaecker CEO & Co-Founder I Continuous S.A.

FAIRE ÉMERGER DES START-UP DANS L’ENTREPRISE

projets plus qu’elles ne développent des produits à part entière, comme le font des start-up. Il faut qu’elles puissent changer d’approche, intégrer les principes appliqués par les start-up afin de mieux innover, pour mieux se transformer », ajoute-t-il.

UNE ÉQUIPE AUTOUR D’UN PRODUIT Et plutôt que d’essayer d’adapter leur structure, souvent imposante, très hiérarchisée, lourde à manœuvrer, les entreprises seraient plus avisées de permettre à des start-up de se déployer en leur sein. L’idée, derrière cette approche, est de permettre à des petites équipes, travaillant de manière autonome, d’améliorer l’existant ou d’établir

Permettre à des start-up de naître au cœur de l’entreprise est un bon moyen d’innover, de se transformer et de s’adapter plus rapidement. Parce que la start-up pense produit plutôt que projet, cherche à générer de la valeur sans délai, adopte des méthodes et outils plus efficients, elle présente un modèle intéressant pour toute entreprise qui veut aller de l’avant.

de nouvelles solutions, produits ou services, en innovant au regard des attentes du marché. « Une start-up fonctionne selon une approche “lean start-up“, très dynamique, intégrant de manière transversale les enjeux indispensables à un développement efficace, commente Clément Venet, Sales Director de Continuous. Une équipe dédiée et multidisciplinaire accompagne l’établissement de l’offre de bout en bout, du brainstorming à la mise en production, en passant par la définition de la proposition de valeur à l’égard du marché, la programmation… Une seule équipe,

42


ITNATION | AUTOMNE 2O18

PROBLÉMATIQUE I START-UP

avec des compétences intégrées, gère tous les aspects de la mise sur le marché du produit imaginé, avec un maximum d’autonomie mais sans oublier les valeurs du groupe qui la soutient. » L’idée d’intégrer une start-up au cœur de l’entreprise est particulièrement adaptée pour le déploiement d’un nouveau produit ou service, ou pour l’évolution d’un service existant vers une version plus avancée, permettant d’atteindre de nouveaux marchés.

GÉNÉRER DE LA VALEUR RAPIDEMENT

Frédéric Dewinne CTO & Co-Founder I Continuous S.A.

Dans une structure traditionnelle, le projet est

mois avant de mettre une solution sur le marché.

DES ENTREPRISES INCUBATRICES

mené grâce à l’intervention successive de diffé-

Les entreprises se doivent donc de briser ces silos

Demain, l’entreprise pourrait donc s’apparenter

rentes équipes – marketing, légal, business, IT…

pour rester dans la course.

à un accélérateur, soucieux de voir des initiatives

Les équipes évoluent avec chacune un champ

novatrices en lien avec son métier se développer.

d’intervention bien délimité, avec de nom-

« La start-up fonctionne dans une toute autre

« Une société, en permettant à des équipes multi-

breuses contraintes à respecter, dans le cadre

approche. Avec les moyens disponibles, peu de

disciplinaires de s’établir, peut innover plus vite. Au

d’un processus et de procédures bien (trop ?)

revenus récurrents, elle a pour objectif de valider

cœur de l’entreprise, la start-up peut jouir d’avan-

établis. Chaque projet, dans ce contexte, prend

un business model le plus rapidement possible,

tages que leur envieront ses consœurs indépen-

du temps. Et les freins sont nombreux. Or, face

de vérifier sans délai ses hypothèses auprès du

dantes, comme une plus grande solidité finan-

à l’accélération des évolutions, les acteurs ne

marché. Il n’y a pas de temps à perdre », assure

cière, des ressources et compétences à proximité

peuvent plus se permettre d’attendre plusieurs

Clément Venet. Autonome et engagée, l’équipe a

qui pourraient être mobilisées selon les besoins,

recours à des méthodes agiles, en restant proche

un réseau... », poursuit Oswald De Riemaecker.

du marché, à l’écoute des besoins des futurs utilisateurs. Elle gère le projet dans son intégralité, de

Une fois le produit établi, considéré comme viable

bout en bout, en faisant appel à des ressources

et répondant à un besoin du marché, il peut être

adaptées, en étant libérée des contraintes qui

déployé largement. « C’est à ce moment que l’on

s’imposent habituellement.

peut envisager son industrialisation. Sa gestion opérationnelle, pour sa part, répond à un autre

C’est le produit, son développement, plus qu’un

mode de gestion, plus conventionnel », assure

projet, qui sont au cœur de la démarche. « C’est

Clément Venet. Le Sales Manager de Continuous

toute une chaîne de valeur à mettre en œuvre

ne manque toutefois pas de souligner, que dans

autour du produit, qui permet un déploiement

la perspective d’une mise en production efficace,

plus souple, plus efficient. L’approche permet

il est aussi essentiel que, au cœur de l’entreprise,

de limiter les risques, mais surtout d’innover plus

le business, l’opérationnel et les équipes en

rapidement, en étant orienté résultats », assure

charge du développement travaillent d’une seule

Oswald De Riemaecker.

et même voix.

Clement Venet Sales Director I Continuous S.A.

43


ACTUAL-IT

ITNATION | AUTOMNE 2O18

MIEUX EXPLOITER LE CONTENU

POUR GAGNER EN EFFICACITÉ Améliorer la performance de toute organisation implique une meilleure gestion des contenus et des données. Afin de permettre aux acteurs économiques de relever de nouveaux défis, PIXELIXIR, une société du groupe NSI, développe au Luxembourg un centre de compétences unique dans le domaine de l’Entreprise Content Management (ECM). De la gestion électronique des documents à l’automatisation des processus, en passant par l’exploitation de la donnée non structurée à travers des solutions cognitives, l’expert IT aide ses clients à gagner en performance.

afin de leur faire profiter des nombreuses possibilités offertes par la technologie, explique Maxime Grieshaber, Sales Manager - Software & Services au sein de NSI-PIXELIXIR. En fonction de leurs besoins, nous mettons en œuvre des plateformes de gestion des documents, leur permettant de mieux collecter et exploiter la donnée. De cette manière, nous pouvons les aider à envisager de nouvelles possibilités pour créer de la valeur. »

ECM : DE LA GED À L’AUTOMATISATION DES PROCESSUS NSI, membre du groupe CEGEKA, et sa récente acquisition, PIXELIXIR, développent une unité business spécialisée dans le domaine de l’Entreprise Content Management. Le prestataire rassemble dans son équipe une expertise unique dans la mise en œuvre des technologies IBM au service de la gestion du contenu. Platinum Business Partner du géant technologique américain, PIXELIXIR a notamment été honorée de l’IBM Outstanding Cognitive Solution Award en juin dernier. « Notre expertise et les compétences que nous développons en interne nous permettent aujourd’hui d’aider les organisations privées ou publiques à améliorer le traitement de l’information à travers toute la chaîne de valeur, indique Luc De Ribeiro, Managing Partner de PIXELIXIR. De la mise en œuvre d’une gestion électronique des documents à l’automatisation des processus, jusqu’au développement d’un traitement des données selon des approches plus cognitives, nous pouvons permettre à chaque entreprise

Tout le monde s’accorde aujourd’hui à dire qu’une meilleure exploitation de la donnée à gains d’efficience considérables. Le groupe

EXTRAIRE L’INFORMATION DE CHAQUE DOCUMENT

NSI, qui accompagne les acteurs de l’écono-

Si l’on parle beaucoup des possibilités of-

mie luxembourgeoise dans leur transforma-

fertes par l’intelligence artificielle, pouvoir

tion digitale, a dans cette perspective intégré

en profiter implique de disposer de données

la société PIXELIXIR dans son giron. « La volon-

de qualité. Se préparer pour l’avenir implique

té de notre groupe est de pouvoir accompa-

dès lors de se doter de la capacité de traiter

gner nos clients dans la mise en œuvre d’une

de l’information non structurée. La plupart

meilleure gestion du contenu en entreprise,

des entreprises trouveront un intérêt à mieux

l’échelle de l’entreprise permet d’accéder à des Yannick Martin Senior Consultant I Pixelixir

44

d’entrer dans une nouvelle ère. »


ACTUAL-IT

ITNATION | AUTOMNE 2O18

exploiter leur contenu, et ce bien avant de

ment, permettant à un ensemble de collabo-

mieux comprendre certains phénomènes et

retirer quelque bénéfice d’une approche co-

rateurs autorisés de mieux suivre un dossier

tendances ou encore pour envisager de meil-

gnitive. « Pour créer de la valeur à travers une

dans le temps, de plus facilement rassembler

leures approches du marché, souligne Jérôme

démarche d’amélioration de la gestion du

l’ensemble des documents qui y sont attachés,

Girs. L’exploitation de ces informations doit

contenu en entreprise, il faut avant tout pou-

commente Jérôme Girs, Senior ECM Consul-

aussi être mise au service de l’expérience uti-

voir capturer la donnée présente à travers l’en-

tant au sein de PIXELIXIR. Dans le domaine ju-

lisateur. Un chatbot qui accède à ces données

semble des documents entrants et sortants,

ridique ou encore pour la gestion de sinistres

non structurées gagnera en pertinence dans

explique Yannick Martin, Senior Consultant au

dans l’assurance, entre autres exemples, de

ses échanges avec le client. »

sein de PIXELIXIR. Des outils technologiques

telles solutions permettent d’obtenir des gains

permettent aujourd’hui d’extraire le contenu

d’efficience considérables. »

de chaque document, d’en exploiter les infor-

Ce nouveau centre de compétences de PIXELIXIR, filiale de NSI, compte actuellement 8

augmente la valeur de la gestion électronique

VERS UNE GESTION PLUS EFFICACE DES PROCESSUS

des documents. »

L’exploitation de données non structurées per-

processus de transformation digitale au départ

met aussi d’envisager l’automatisation de certains

d’une meilleure exploitation du contenu.

mations essentielles très facilement. Ainsi, on

FACILITER LA RECHERCHE D’INFORMATION

collaborateurs-consultants, prêts à aider les entreprises désireuses de s’engager dans un

processus. « La technologie offre la possibilité de reconnaitre la nature d’un document, comme une

PIXELIXIR aide ses clients à dématérialiser l’en-

facture par exemple, et d’en extraire la donnée

semble de ses documents mais aussi à les archiver

utile au processus de traitement. Un processus de

plus efficacement. À travers son nouveau centre

validation et de paiement de la facture peut alors

de compétences, le prestataire luxembourgeois

être automatiquement enclenché dès la réception

accompagne ses clients dans la conception

du document », précise Yannick Martin. Une meil-

d’une nouvelle architecture de l’information,

leure gestion du contenu permet aussi d’améliorer

dans la mise en œuvre et la configuration d’outils

le traitement de certaines fonctions à l’aide de

technologiques adaptés, dans l’amélioration et

robots. « Des tâches répétitives, qui n’impliquent

l’automatisation de ses processus.

pas de réflexion particulière, peuvent être facilement effectuées par des robots. Les ressources hu-

En prenant en compte toute l’information

maines qui étaient attachées à une mission d’en-

contenue dans les documents, on peut par

codage, par exemple, peuvent alors être affectées

exemple mettre en œuvre des outils de re-

sur des fonctions qui permettent de créer plus de

cherche documentaires beaucoup plus perti-

valeur, poursuit l’expert. Avec les possibilités of-

nents. « Le collaborateur dispose d’outils simi-

fertes par la technologie, au départ d’une gestion

laires à un moteur de recherche, capable de

optimisée de l’information, on peut beaucoup

faire remonter une information au départ d’une

plus facilement redessiner les processus métier au

expression clé. La recherche ne s’effectue plus

cœur de toute organisation. »

selon un classement, à partir de l’intitulé des outils prennent en considération le contenu de

INTÉGRER DES SOLUTIONS COGNITIVES

l’ensemble du fichier », poursuit l’expert. Au

Dans cette perspective, IBM offre une large

sein de l’entreprise, le temps passé à chercher le

palette de solutions technologiques. Le géant

bon document en est significativement réduit.

américain emmène aussi les entreprises dans

documents ou de métadonnées. Les nouveaux

DES OUTILS DE CASE MANAGEMENT

Jérôme Girs Senior ECM Consultant I Pixelixir

une nouvelle ère, avec des solutions cognitives construites autour d’IBM Watson. « En se dotant de la capacité d’exploiter une information

L’entreprise peut aussi envisager d’autres

non structurée, il est possible de faire remon-

moyens de collaborer. « Il est possible de

ter des indicateurs utiles au développement

mettre en place des outils de case manage-

de l’entreprise, par exemple, pour anticiper ou

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ACTUAL-IT

ITNATION | AUTOMNE 2O18

Avec, de gauche à droite Cristian Paun Head of Business Transformation & Procurement I Lombard International Assurance Paul Upchurch COO I Lombard International Assurance Philippe Evrard Director of Technology & Business Solutions I Lombard International Assurance

CONSTRUIRE L’AVENIR EN ALIGNANT COMPÉTENCES, PROCESSUS ET TECHNOLOGIE Leader global de l’assurance-vie au service de la structuration patrimoniale, Lombard International Assurance a mis en place une nouvelle équipe dédiée à l’amélioration de ses processus opérationnels et au développement de nouveaux services. En partant des besoins business, avec une réelle maîtrise des processus opérationnels, la compagnie veille à placer la technologie au service de la performance. Rencontre avec Paul Upchurch, Chief Operating Officer, Philippe Evrard, Director of Technology & Business Solutions, et Cristian Paun, Head of Business Transformation & Procurement, au sein de Lombard International.

46


ACTUAL-IT

ITNATION | AUTOMNE 2O18

Comment sont appréhendés les enjeux technologiques au sein d’une structure comme Lombard International Assurance ? Philippe Evrard : La technologie est considérée comme un moyen que l’on place au service du business. Elle n’est pas envisagée au premier plan, ni indépendamment du business. Offrir de la technologie ne constitue pas notre première intention. Nous sommes leaders dans le domaine de la structuration patrimoniale. A ce titre, le numérique est considéré comme un levier nous permettant de mieux faire notre métier, de mieux servir nos clients. Cette approche, loin d’être triviale, a un impact fort sur notre organisation, la manière dont l’informatique collabore avec l’ensemble des départements. Au sein de Lombard International, les projets technologiques mis en œuvre partent toujours d’un enjeu business. C’est fondamental. Paul Upchurch : L’IT est cependant au fondement de notre modèle opérationnel. Pour servir nos clients et partenaires, nos processus doivent s’appuyer sur une plateforme informatique solide, qui soutient notre développement et qui nous assure de rester compétitifs au sein d’un environnement de plus en plus complexe. La technologie est une composante importante pour une plus grande efficience opérationnelle. La digitalisation est un levier de différenciation clé, qui nous permet de mieux gérer la complexité à laquelle nous devons faire face, de faire mieux que nos concurrents, de mieux envisager l’avenir.

Dans beaucoup d’industries, cependant, la technologie conduit à des disruptions considérables dans la manière de conduire les activités. Comment le digital transforme-t-il votre métier ? Philippe Evrard : J’ai commencé ma carrière dans le domaine technologique en 1996. Depuis lors, dans le discours, chaque nouvelle année est celle où le digital va tout changer, quel que soit le secteur dans lequel on évolue. Que la technologie soit vecteur de changement est vrai depuis

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ACTUAL-IT

ITNATION | AUTOMNE 2O18

Au-delà de l’efficience opérationnelle, comment Lombard International voit-elle son business évoluer dans une société de plus en plus digitale ?

toujours. Ce qui a évolué, ces dernières années,

technologiques, nos communications envers

c’est l’accélération de ces changements. L’orga-

nos clients et partenaires sont également amé-

nisation doit être capable de s’adapter avec ra-

liorées. Notre plateforme technologique, bapti-

pidité. L’autre changement, c’est la diversité des

sée Connect, facilite par exemple l’exécution de

technologies disponibles, ouvrant un champ de

transactions et supporte la réalisation de tâches

possibilités toujours plus vaste. Avec l’augmenta-

routinières. Elle garantit un meilleur suivi pour

Cristian Paun : Nous sommes leaders sur notre

tion des opportunités offertes par le numérique

chacun, sans pour autant remplacer la relation de

marché. Le rester implique une volonté de tou-

croît le risque de faire des choix qui ne répondent

personne à personne, qui reste essentielle dans

jours faire mieux et, pour cela, d’être en mesure

pas suffisamment bien aux besoins de l’entre-

notre métier.

de penser et de faire les choses différemment.

prise. L’enjeu est de sélectionner les projets pertinents, de faire les bons choix technologiques au regard des besoins de l’activité.

Par le passé, j’ai eu l’occasion de travailler pour

Comment identifiez-vous les projets à mettre en œuvre ?

des groupes leaders dans d’autres secteurs, comme AB InBev ou Jacobs Douwe Egberts par exemple. Au sein de tels groupes, on anticipe

Comment fonctionne votre organisation dans ce contexte ?

Cristian Paun : Nous travaillons au départ de

en permanence les choses, au départ d’une vue

trois leviers essentiels : les compétences, les

globale du marché et de l’analyse des possibi-

processus et la technologie. Un des enjeux

lités qu’il offre. En tant que leader, les projets

Paul Upchurch : Nous avons mis en place une

premiers est de pouvoir établir une cartogra-

que nous menons aujourd’hui doivent façonner

nouvelle organisation, permettant de mieux ré-

phie complète du fonctionnement de l’en-

le futur du métier. En permanence, nous nous

pondre aux enjeux business. Je suis arrivé dans

treprise, incluant ces éléments. A partir de là,

demandons où nous serons dans deux, trois ou

ma fonction de COO à l’automne 2017. Cristian,

on peut mieux comprendre les processus, les

cinq ans, comment les services doivent évoluer

dont la mission est notamment d’identifier les

mécanismes à l’œuvre, pour envisager avec

et ce qu’il faut mettre en œuvre pour réaliser les

processus à améliorer pour atteindre un niveau

l’ensemble des équipes les possibilités d’amé-

objectifs que nous nous fixons.

de performance supérieur, a rejoint Lombard dé-

lioration à mettre en œuvre. Au départ des mé-

but 2017. Philippe, qui veille à la mise en oeuvre

tiers, avec les personnes qui font fonctionner

Philippe Evrard : La valeur ajoutée de mon dé-

des projets technologiques d’envergure, occupe

la société, nous envisageons comment rendre

partement a deux prérequis fondamentaux : un

son poste depuis décembre 2017. C’est en travail-

chaque processus léger et éliminer les freins.

alignement parfait aux objectifs de la société,

lant en bonne collaboration, en étant proches des

Ce n’est qu’à partir de ce moment que l’on peut

d’une part, et d’autre part une approche d’ex-

besoins du métier, que nous conduisons le chan-

considérer la mise en place de nouvelles appli-

ploration technologique permanente afin de

gement et que nous envisageons l’innovation. Au

cations technologiques, à la poursuite d’une

pouvoir proposer la bonne solution technique

total, sur les 400 personnes qui travaillent pour

excellence opérationnelle accrue.

dès lors que le besoin business est identifié et

Lombard International au Luxembourg, une cin-

compris.

quantaine est attachée aux aspects informatiques

Philippe Evrard : Toute technologie peut pré-

et technologiques.

senter un intérêt pour le business. Mais l’on ne peut mettre en place ces éléments que si on

Quels sont les principaux projets technologiques qui vous occupent actuellement ?

Cristian Paun : Comme évoqué, ce ne sont pas

dispose de cette vue holistique sur le fonction-

les possibilités technologiques qui orientent

nement de l’entreprise. L’enjeu est d’atteindre

Philippe Evrard : Nous travaillons sur divers

nos choix, mais bien les besoins, enjeux et op-

de meilleures performances, avec les bonnes

projets, qui vont dans des directions diffé-

portunités relatifs à notre métier. Nous définis-

personnes en place, les bons processus et le

rentes. Dans une perspective d’amélioration

sons d’abord la direction à prendre pour ensuite

recours aux technologies adaptées.

des processus, la Robot Process Automation

mieux envisager les divers moyens d’y arriver le plus efficacement possible, à travers l’amélioration de processus en place, la mise en œuvre de nouveaux services. Paul Upchurch : La technologie, avec l’automatisation notamment, nous permet d’accélérer et de fluidifier certains processus. Via nos outils

48

AVEC L’AUGMENTATION DES OPPORTUNITÉS OFFERTES PAR LE NUMÉRIQUE CROIT LE RISQUE DE FAIRE DES CHOIX QUI NE RÉPONDENT PAS SUFFISAMMENT BIEN AUX BESOINS DE L’ENTREPRISE. L’ENJEU EST DE SÉLECTIONNER LES PROJETS PERTINENTS, DE FAIRE LES BONS CHOIX TECHNOLOGIQUES AU REGARD DES BESOINS DE L’ACTIVITÉ.


ACTUAL-IT

ITNATION | AUTOMNE 2O18

permet des gains significatifs de performances et en laissant nos équipes se concentrer sur des activités créatrices de valeur. Nous sommes actifs sur des projets de business intelligence afin de gagner en finesse dans le pilotage de notre activité, mais aussi pour gagner une connaissance toujours plus intime de notre clientèle. Au niveau du front, nous faisons en permanence évoluer notre plateforme digitale Connect, à travers laquelle nous servons nos partenaires et nos clients, en étudiant par exemple les moyens de réduire le temps d’onboarding. La volonté est de proposer la meilleure expérience à nos clients, nos partenaires et nos équipes. Notre plateforme est un outil exceptionnel à cet égard. Elle nous permet de mieux communiquer et travailler avec chacun, de partager plus efficacement l’information pour garantir une plus grande proactivité dans les services rendus.

naires. Nous rejetons une approche d’une infor-

vaillant en équipe à faire évoluer l’activité et pour

matique qui développe des projets dans son coin.

toujours mieux servir nos clients.

Paul Upchurch : Dans ce contexte, le digital

Chaque projet part d’une large consultation, pour

constitue un moyen de libérer les équipes opé-

garantir la pertinence de la solution apportée.

rationnelles de tâches routinières. Elles peuvent

Quel est le rôle de la technologie vis-à-vis des enjeux réglementaires ?

alors se concentrer sur le client, ses attentes, les

Paul Upchurch : Il est important de regarder ce

possibilités de mieux répondre à ses besoins. Les

qu’il se passe dans d’autres industries. Mais il faut

Paul Upchurch : Lombard International sert des

compétences s’attachent à créer de la valeur

pouvoir écouter les gens en interne, leur donner la

clients à travers le monde entier. Nous travaillons

ajoutée plutôt que d’être occupées à des fonc-

possibilité de rêver. L’innovation peut venir de l’ex-

avec 200 banques dépositaires et un millier de

tions répétitives. Au final, le défi est de faire mieux

térieur, mais il y a de très bonnes idées à l’intérieur.

gestionnaires d’actifs dans de très nombreuses ju-

avec les ressources dont on dispose actuelle-

Nous accordons beaucoup d’importance à l’in-

ridictions. Nous devons composer avec un haut ni-

ment, de se donner la capacité de servir mieux et

trapreneuriat, à la prise d’initiative, en veillant à la

veau de complexité, des législations qui évoluent.

plus rapidement chaque client. C’est dans cette

récompenser. Les talents, au sein de notre société,

Le défi est d’être prêt en permanence, d’anticiper

perspective que Lombard International envisage

sont importants. C’est avec les personnes qui font

chaque changement, pour garantir à nos clients et

son développement, avec la volonté de grandir

partie de notre équipe que nous avançons.

partenaires la plus grande tranquillité. La techno-

durablement on s’appuyant sur l’expertise en place, en se fixant de nouveaux objectifs, année après année.

Quand on est leader de son marché, avec de très nombreux partenaires et clients à travers le monde, n’est-ce pas plus difficile d’innover ?

logie joue un rôle important. Elle nous permet de

Qu’avez-vous à offrir aux talents dans le domaine du numérique alors que ces compétences sont très disputées ?

gérer beaucoup plus facilement cette complexité et de mieux appréhender le changement. Philippe Evrard : Avec des systèmes d’informa-

Philippe Evrard : Avec l’équipe en place, il y a de

tion qui permettent de nous adapter rapidement,

grandes opportunités au sein de Lombard In-

on peut transformer une contrainte en opportu-

ternational pour ceux qui désirent travailler sur

nité. Nous sommes en mesure de faire évoluer

des projets digitaux innovants, développer des

nos systèmes pour faciliter la vie de nos parte-

Philippe Evrard : C’est un enjeu permanent auquel

technologies de pointe, pour créer des projets

naires, en leur offrant les garanties qu’en travail-

nous répondons par une unité organisationnelle.

robustes. Au-delà, ils pourront évoluer dans

lant avec nous, ils sont assurés de répondre aux

Nous abolissons les frontières traditionnelles de

une culture d’entreprise différente de beaucoup

prescriptions réglementaires, où qu’ils soient

l’entreprise et travaillons en équipes pluridiscipli-

d’autres, en étant proches du business, en tra-

dans le monde.

49


ACTUAL-IT

ITNATION | AUTOMNE 2O18

AVEC YOUR LAB LUXEMBOURG,

CGI Open Finance, nous avons concrétisé une démarche s’appuyant sur une plateforme d’API management et des solutions logicielles afin que les banques puissent dans un premier temps se positionner vis-à-vis de PSD2, à l’ère de l’open

CGI REND LA DIGITALISATION ET L’INNOVATION BEAUCOUP PLUS TANGIBLE

banking, pour innover ensuite dans leurs ser-

CGI au Luxembourg se dote d’un laboratoire d’innovation pour accélérer la transformation digitale et l’innovation des entreprises. À travers lui, la société propose à ses clients de nouvelles expériences immersives pour leur permettre de se projeter plus facilement dans leur transformation digitale. Dans une dynamique de co-création, l’idée est d’imaginer de nouveaux cas d’usage issus des possibilités aujourd’hui offertes par la technologie.

Enfin, la volonté de CGI est aussi d’accompagner

vices, assure Brice Martin. C’est un exemple parmi d’autres. Grâce au laboratoire, nous pouvons rendre directement accessibles de nouvelles démarches d’innovation et des démonstrateurs personnalisables en live, qu’ils aient été développés en local ou pensés par nos collègues partout à travers le monde. »

ses clients dans le développement d’une réelle culture de l’innovation et du conseil en innovation, et ce au-delà du seul secteur financier.

JOUER AVEC LA TECHNOLOGIE POUR MIEUX L’APPRÉHENDER CGI veut donc inviter ses clients à jouer avec la technologie, à découvrir les possibilités qu’elle

Fin septembre, CGI au Luxembourg inaugure

qui permettent d’augmenter les capacités des

offre. Au cœur du laboratoire, ils pourront di-

son laboratoire d’innovation. Baptisé Your LaB,

collaborateurs dans l’entreprise, d’améliorer

rectement interagir avec LIA, l’avatar de CGI qui

cet outil doit permettre aux organisations d’ap-

l’ensemble des processus métier pour mieux

s’appuie sur l’intelligence artificielle, décou-

préhender beaucoup plus concrètement les

servir le client et offrir de réels gains de perfor-

vrir un configurateur de voitures qui s’appuie

possibilités offertes par la technologie et de plus

mance », précise Brice Martin. Une deuxième

sur la réalité augmentée, s’immerger dans de

facilement se projeter dans l’avenir. « Il n’est pas

thématique importante aborde les possibilités

nouveaux environnements générés grâce à un

toujours évident de comprendre comment une

offertes par ce que CGI appelle les réalités al-

casque de réalité virtuelle. « Nous pouvons,

technologie peut être mise en œuvre pour trans-

ternatives, qui associent réalité augmentée et

depuis Luxembourg, faire visiter d’autres la-

former son activité, améliorer des processus ou

réalité virtuelle. « L’usage de ces évolutions

boratoires à nos clients situés ailleurs dans le

encore proposer de nouveaux services, explique

technologiques doit notamment permettre de

monde, d’où ils peuvent vivre d’autres expé-

Brice Martin, directeur en charge de Your LaB

construire des expériences nouvelles ou enri-

riences », précise encore Brice Martin.

Luxembourg. À travers ce nouveau laboratoire,

chies, d’emmener le client dans de nouveaux

notre volonté est de leur faire vivre des expé-

environnements qui seraient plus complexes et

riences, leur permettre de se projeter au-delà des

plus onéreux à mettre en œuvre dans le réel »,

METTRE EN AVANT LE SAVOIRFAIRE LOCAL AU NIVEAU MONDIAL

concepts technologiques. »

poursuit Brice Martin.

Grâce à ce laboratoire, CGI entend mieux mettre en avant son savoir-faire local, mais

INTELLIGENCE ARTIFICIELLE ET RÉALITÉS ALTERNATIVES

PARTAGER LES CLÉS DE L’INNOVATION

Le LaB de CGI va apporter un catalogue d’ex-

Au Luxembourg, le laboratoire d’innovation

force du groupe. « Nous pouvons beaucoup

périences à vivre. L’activité du laboratoire

développe aussi une expertise autour des ser-

plus facilement partager les expériences dé-

s’articulera autour de plusieurs grandes thé-

vices financiers. « Nous élaborons de nouvelles

veloppées par nos équipes dans une multitude

matiques. La première touche à l’intelligence

boîtes à outils pour aider les acteurs à faire face

de secteurs d’activité. Il est intéressant de pou-

artificielle. « Autrement dit aux technologies

à de nouveaux enjeux. Par exemple, à travers

voir comprendre comment diverses technolo-

50

aussi le faire briller au niveau mondial. CGI au Luxembourg peut notamment s’appuyer sur la


ITNATION | AUTOMNE 2O18

ACTUAL-IT

gies ont pu être mises en œuvre dans d’autres domaines pour mieux envisager la manière de les transposer, poursuit Brice Martin. L’idée est de mettre en avant les usages, de pouvoir illustrer par des cas concrets comment la technologie peut être utilisée. Dans une logique de co-création, nous allons permettre à nos clients de se projeter dans l’avenir et d’envisager de nouveaux cas d’usage. A travers des expériences proposées en marque blanche, ils pourront même paramétrer la technologie en fonction de leur situation, pour mieux se rendre compte des bénéfices qu’elle génère. »

MIEUX IMAGINER POUR CONCRÉTISER ENSUITE De cette manière, les clients peuvent plus directement s’engager dans leur propre transformation digitale, dans une démarche de co-création et même de co-investissement. « Toutes les expériences proposées vont permettre d’appréhender les problématiques rencontrées par nos clients d’une nouvelle manière, explique Brice Martin. Ce qui intéresse le client, aujourd’hui, c’est de pouvoir plus directement se rendre compte des avantages offerts par la technologie, des résultats concrets qu’elle permet de générer. Dans cette optique, le laboratoire rend la digitalisation beaucoup plus tangible. Avec l’avantage que, au-delà de l’exploration des possibilités, CGI se distingue par sa capacité à mettre en œuvre la technologie, de traduire des idées en projet pour concrétiser de nouvelles expériences. » Inauguré le 27 septembre, Your LaB est accessible sur demande. Son activité sera aussi rythmée tout au long de l’année par l’organisation régulière de démonstrations, de présentations de nouvelles expériences. « Au fur et à mesure, le catalogue d’expériences proposées, par nos équipes ou nos collègues à travers le monde, va s’enrichir en vue de pouvoir mieux envisager les usages de demain », conclut Brice Martin.

Brice Martin Directeur I CGI au Luxembourg

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LUXHUB

ITNATION | AUTOMNE 2O18

OPEN BANKING

LE COMMENCEMENT D'UNE

NOUVELLE ÈRE LUXHUB

LUXHUB connaît des débuts prometteurs. La plateforme qui vise à faciliter la mise en conformité des acteurs bancaires européens dans le cadre de PSD2 séduit largement. Au-delà de l’entrée en vigueur de la directive, elle entend contribuer à l’émergence de l’open banking en facilitant la coopération entre les banques et les prestataires de services innovants dans le domaine du paiement. Lancé par quatre banques luxembourgeoises (BCEE, BGL BNP Paribas, Banque Raiffeisen et Post Luxembourg), LUXHUB a pour ambition de mettre à disposition des banques européennes une solution leur permettant de mieux appréhender la deuxième directive sur les services de paiement (PSD2) et de se positionner à l’ère de l’open banking. « Cette directive oblige les acteurs bancaires à s’ouvrir, lance Jacques Pütz, CEO de LUXHUB, à une centaine de jours de la première échéance réglementaire clé. Les banques doivent donc se mettre en conformité et nous sommes là pour les y aider. La plateforme que nous développons doit leur permettre d’y parvenir plus facilement, à travers une gestion efficiente des API Jacques Pütz CEO I LUXHUB

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permettant à des prestataires tiers autorisés d’accéder aux données de compte des clients. »


ACTUAL-IT

ITNATION | AUTOMNE 2O18

OBLIGER LES BANQUES À S’OUVRIR La directive reconnaît de nouveaux acteurs qui, avec l’autorisation du détenteur d’un compte bancaire, doivent pouvoir accéder aux informations de celui-ci, comme par exemple le solde ou encore les mouvements. « À partir du moment où les informations du compte sont disponibles

DEPUIS LE LANCEMENT DE LA STRUCTURE EN JUIN DERNIER, LUXHUB A CONVAINCU 6 AUTRES BANQUES EUROPÉENNES ET EST EN NÉGOCIATION AVEC QUELQUES DIZAINES D’AUTRES INSTITUTIONS, DE TOUTES LES TAILLES.

via une interface web, l’institution bancaire doit uns et les autres pour permettre l’émergence de

pouvoir les rendre accessibles gratuitement à

teur permettant aux AISP et PISP d’accéder aux

ces nouveaux acteurs agréés que sont les Ac-

données de compte et d’initier des paiements.

nouveaux services et modèles. « PSD2 oblige les

count Information Service Providers (AISP) et

Point de contact unique entre les banques et les

banques à innover. Nous sommes au commen-

les Payment Initiation Service Providers (PISP) »,

prestataires de services agréés, la plateforme

cement d’une nouvelle ère. Notre plateforme

poursuit Jacques Pütz. Les premiers pourront

gère automatiquement les droits d’accès. Elle

se positionne comme une marketplace. À tra-

par exemple développer de nouveaux services

permet, avantage non négligeable, de gérer les

vers elle, les banques pourront accéder à une

au départ des informations de compte, en pro-

enjeux inhérents à PSD2 pour un coût plus abor-

large gamme de services, leur permettant par

posant par exemple des vues consolidées des

dable que si la banque devait le faire seul.

exemple de monétiser d’autres informations,

avoirs d’un client sur différents comptes dans

mais aussi mais aussi d’avoir recours à des solu-

à eux directement initier des paiements au départ

QUELQUES DIZAINES DE BANQUES INTÉRESSÉES

du compte en banque du client.

Le modèle séduit. Depuis le lancement de la

FAIRE CONVERGER LES CULTURES

structure en juin dernier, LUXHUB a convaincu 6

A l’ère de l’open banking, il apparait évident que

autres banques européennes et est en négocia-

les acteurs de la Fintech et les banques doivent

tion avec quelques dizaines d’autres institutions,

mieux travailler ensemble. « Il est crucial de fa-

Le premier enjeu, cependant, reste la mise

de toutes les tailles. « Chaque semaine, nous

ciliter la collaboration entre acteurs. Les uns et

en conformité. Alors que les échéances ap-

recevons des appels de nouveaux acteurs. Ce

les autres ont beaucoup à gagner à mieux coo-

prochent, les banques européennes sont plus

qui se passe ici est assez formidable », poursuit

pérer. Avec l’open banking, de nouveaux éco-

ou moins préparées. Les grandes banques de

Jacques Pütz. Une équipe de 27 personnes expé-

systèmes vont émerger. Chacun devra y trouver

détail affichent un niveau de maturité supérieur

rimentées a été constituée en quelques semaines

sa place », poursuit Jacques Pütz. Aujourd’hui,

à l’égard des défis que représentent PSD2. Par

pour mettre en œuvre la plateforme et permettre

cependant, les acteurs semblent encore très

contre, des acteurs plus petits, et notamment

à ces banques de monter à bord.

éloignés. « Banques et acteurs innovants ne se

différentes banques. Les seconds pourront quant

GARANTIR LA MISE EN CONFORMITÉ

les banquiers privés, semblent seulement dé-

tions portées par des acteurs tiers. »

parlent pas suffisamment. Les uns et les autres

combent et l’envergure du chantier qui les at-

LES BANQUES CONTRAINTES D'INNOVER

tend. « Les banques doivent avant tout adapter

L’ambition de LUXHUB s’étend au-delà des défis

multiplie les initiatives. La société s’investit no-

leurs systèmes pour permettre et gérer l’accès

de mise en conformité. En effet, PSD2 risque bien

tamment au niveau de la LHoFT ou encore de

aux informations. Tous les acteurs proposant

de rebattre les cartes entre les acteurs à l’échelle

B-Hive, en Belgique. LUXHUB organisera aussi

des comptes courants, petits ou grands, ont

du secteur. La directive permet l’émergence de

prochainement la 1ère « open banking party »

l’obligation légale de devenir des fournisseurs

nouveaux acteurs et de nouveaux services pro-

à Luxembourg. Elle se tiendra le 25 octobre au

de données envers des tiers et de gérer des API

fitant de cet accès à l’information. On peut donc

Mélusina à Luxembourg. « Notre mission est

à cette fin. Or, ce n’est évidemment pas leur mé-

s’attendre à voir naître une nouvelle forme de

de connecter les acteurs. Au-delà des enjeux

tier », poursuit Jacques Pütz. La plateforme dé-

compétition et avec elle de nouveaux services

techniques, il est essentiel que les personnes

veloppée par LUXHUB est une réponse aux pro-

innovants. Avec la directive, des géants du nu-

issues du monde bancaire et celles venant de la

blématiques rencontrées par l’ensemble de ces

mérique, par exemple, pourront plus facilement

Fintech apprennent à se connaître et à se faire

acteurs dans le cadre de la mise en conformité

lancer des services financiers. LUXHUB, qui fait

confiance, et ce en dehors d’une salle de réu-

vis-à-vis de PSD2. Elle intègre et gère des API qui

le pont entre les prestataires tiers et les banques,

nion. C’est tout l’objet de cette soirée festive »,

répondant aux standards définis par le législa-

entend donc aussi faciliter la rencontre entre les

conclut Jacques Pütz.

couvrir les nouvelles obligations qui leur in-

ont du mal à se comprendre », poursuit le CEO. Afin de faire converger les cultures, LUXHUB

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EXPERTISES I DIGITAL RH

ITNATION | AUTOMNE 2O18

POURQUOI

FAUT-IL COMMENCER À DIGITALISER LA FONCTION DE RH ? La transformation digitale des entreprises implique le plus souvent de mettre en œuvre une gestion opérationnelle plus transversale entre les départements, de rassembler une large diversité de compétences pour mieux appréhender les projets. Pour relever les défis de demain, les organisations doivent privilégier une meilleure collaboration et veiller à une gestion optimale de l’humain. Pour accompagner ce changement, il est indispensable de commencer par digitaliser la fonction RH.

Encore trop souvent, au Luxembourg, les gestionnaires des ressources humaines sont cantonnés à des fonctions administratives, comme la gestion de la paie ou encore des congés. Ces tâches sont extrêmement chronophages si elles sont gérées manuellement. Or, elles peuvent être largement automatisées. Libérés de la gestion administrative, les gestionnaires RH, en tant que réels business partners, pourront alors mieux se consacrer à des projets de transformation de l’organisation.

ACCOMPAGNER LA TRANSFORMATION DE L’ENTREPRISE C’est un enjeu essentiel. En effet, les acteurs qui seront en mesure de relever les défis business à venir sont ceux qui miseront sur l’agilité, l’efficience opérationnelle, l’innovation. Cela passe évidemment par le digital, mais exige aussi un travail important sur l’organisation et sur l’humain. Y parvenir implique d’adopter des modèles de gestion plus transversaux, de rassembler les diverses compétences présentes dans l’entreprise au cœur d’équipes travaillant en mode projet. Les sociétés doivent aussi pouvoir évoluer plus rapidement, pour mieux coller aux besoins du marché, pour adopter plus aisément les technologies qui leur permettront de profiter d’avantages compétitifs. Au-delà de la nécessité de faire évoluer l’orga-

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ITNATION | AUTOMNE 2O18

nisation, pour une meilleure collaboration en son sein, le recrutement et la gestion des compétences doivent être gérés de manière fine, avec une meilleur connaissance des besoins actuels et surtout à venir. Le rôle des gestionnaires des ressources humaines dans le développement du business apparait donc comme plus important que jamais. C’est pourquoi tout

EXPERTISES I DIGITAL RH

LE DIGITAL SE PLACE AU SERVICE DES GESTIONNAIRES DES RESSOURCES HUMAINES POUR LEUR PERMETTRE DE SE CONCENTRER SUR LE COLLABORATEUR, SES ASPIRATIONS ET PRÉOCCUPATIONS.

acteur qui souhaite s’engager dans un projet de transformation devrait commencer par digitaliser la fonction RH.

AUTOMATISER LES TÂCHES RÉPÉTITIVES

RENDRE L’INFORMATION DISPONIBLE

par les managers. La gestion de la communication avec les candidats peut être facilitée, per-

Aujourd’hui, à travers un portail d’entreprise par

mettant d’importants gains en réactivité. Alors

exemple, l’information RH peut être plus facile-

que les bonnes compétences sont rares, il serait

Les processus RH, à l’instar de nombreux autres

ment partagée auprès du personnel. Un portail

dommage de laisser passer l’occasion de recru-

processus business, peuvent être automatisés.

RH doit permettre à chaque collaborateur de

ter la bonne personne simplement parce que

Le calcul de la paie, la mise sous pli et la dis-

consulter son solde de congés, d’introduire une

la communication entre les managers et les RH

tribution des fiches de salaires, la réception

demande de congé, de télécharger sa ou ses der-

n’est pas suffisamment efficiente. Les processus

des demandes de congés et leur validation, la

nières fiches de salaire, de prendre connaissance

liés au recrutement peuvent aussi être automa-

gestion des absences et des maladies... toutes

des plannings, de signaler une absence pour ma-

tisés – comme le mail de réponse à une candi-

ces tâches prennent du temps et, si elles sont

ladie ou un changement d’adresse, d’uploader

dature, l’envoi de la convocation à un interview

nécessaires, créent peu de valeur business.

un certificat. De cette manière, il est possible de

ou à se présenter au premier jour, l’établissement

Les automatiser permet aux gestionnaires des

libérer les gestionnaires des ressources humaines

du contrat, la préparation des droits d’accès.

ressources humaines de se concentrer sur

de très nombreuses demandes récurrentes. L’in-

Soulagé de certaines démarches administratives,

d’autres enjeux stratégiques pour l’entreprise,

formation est directement consultée ou modifiée

un responsable RH pourra mieux accompagner

centrés sur l’humain, l’évolution de l’organi-

par le collaborateur via un portail RH. Des pro-

l’intégration du nouvel arrivé dans l’entreprise et

sation du travail, la gestion du changement et

cessus automatisés peuvent aussi être mis en

pourra travailler sur les valeurs. Au final, c’est la

des compétences.

place, par exemple pour permettre à un manager

marque employeur qui devrait en sortir grandie.

de valider une demande de congé sans passer Dans un contexte de transformation digitale, le rôle des gestionnaires des ressources hu-

par les RH.

LE DIGITAL AU SERVICE DE L’HUMAIN

d’atteindre plus rapidement ses objectifs. En

ACCÉLÉRER LES DÉMARCHES DE RECRUTEMENT

tant que partenaires de la gestion de l’entre-

Le digital peut aussi soutenir les ressources hu-

prise, c’est à eux de trouver les moyens de faire

maines dans leur démarche de recrutement, en

évoluer l’organisation, de faciliter la collabo-

leur permettant d’être plus proches des besoins

Le digital se place au service des gestionnaires

ration, de susciter l’adhésion des salariés au

de chaque équipe. Avec une meilleure connais-

des ressources humaines pour, justement, leur

projet d’entreprise, de faire évoluer les com-

sance des besoins, la gestion des candidatures

permettre de se concentrer sur le collaborateur,

pétences pour garantir une plus grande effi-

peut être grandement améliorée. Un enregistre-

ses aspirations et préoccupations, afin que cha-

cience de tous dans un nouvel environnement.

ment des informations utiles dès réception du

cun puisse s’épanouir au sein de l’entreprise et

Tout cela ne va pas de soi.

CV, par exemple, doit permettre un meilleur suivi

la faire évoluer.

maines devrait être de permettre au business

De la même manière, le suivi des formations et des évaluations peut lui aussi être amélioré grâce à des solutions digitales de gestion RH.

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DIGITALNATION

ITNATION | AUTOMNE 2O18

MOVING HEADS

OLIVIER RENAULT

LUCAS HERNANDEZ

Société Générale Bank & Trust

Champ

Olivier Renault a été nommé Chief

Lucas Fernandez a débuté sa carrière

Operating Officer de Société Générale

en 2008. En 2013, il a cofondé Tecbak,

Bank & Trust en septembre 2018. Après

une start-up pionnière de l'Internet

avoir obtenu son diplôme à l’Ecole

des objets où il a lancé avec succès

Nationale de la Statistique et de l’Ad-

l'eFoosball. En 2015, Lucas a rejoint

ministration Economique (ENSAE), il a

Etix Everywhere Luxembourg en tant

débuté sa carrière comme consultant dans le secteur bancaire avant de devenir

que VP Product, où il a dirigé la division lab et développé un portefeuille

directeur du contrôle de gestion d’une société de service en France. Il a ensuite

de solutions en mode SaaS pour la gestion et la surveillance des opéra-

rejoint le groupe Société Générale en 1999 pour occuper des fonctions de Major

tions de datacenters critiques. Dans le cadre de son rôle, Lucas se concen-

au sein de la direction des ressources humaines avant de prendre la tête du

trera sur la promotion de l'innovation dans le portefeuille de produits

département de compensation et de conservation de SGSS en France. En 2006,

actuels de CHAMP, ainsi que sur l'exploration de nouvelles opportunités,

il est nommé directeur adjoint de SGSS S.p.A. à Milan, avant de devenir Respon-

la diffusion de l'innovation à l'intérieur et à l'extérieur de l'organisation.

sable Pays pour Société Générale Securities Services au Luxembourg en 2010.

SABRINA LEMAIRE

MARTIN GUÉRIN

POST Luxembourg

Luxembourg-City Incubator

Sabrina Lemaire a rejoint POST

Martin Guérin a été nommé premier

Luxembourg en tant que responsable

CEO du Luxembourg-City Incuba-

Marketing. À ce poste, elle assure

tor (l'incubateur lancé en avril 2018

la supervision et la coordination de

par la Chambre de Commerce et la

toutes les activités marketing de POST

Ville de Luxembourg). Diplômé de

Luxembourg. Titulaire d’une maîtrise

l’école de Management de Norman-

d’Echanges Internationaux et Finances et diplômée de l’Université de Pres-

die et coach certifié ayant accompagné plus de 200 entrepreneurs,

ton en Angleterre, elle commence sa carrière en 1998. Elle a exercé des fonc-

Martin Guérin a rejoint le Luxembourg en janvier 2016 pour prendre les

tions de directions en marketing, communication, business développement

commandes de Nyuko et mettre à contribution sa longue expérience

et transformation digitale pour le compte de PwC, Clearstream, Deloitte,

dans l'accompagnement de start-up, acquise au sein de l'agence de

Lombard International Assurances, Maitland Group. Elle a ensuite rejoint

développement économique et d'innovation parisienne Paris&Co. En

Société Générale en 2011 en tant que « responsable mondiale marketing

prenant la tête du LCI, Martin Guérin relève un nouveau défi : la créa-

et communication » pour les salles de marché de la banque privée, avant

tion et le développement du LCI dans un environnement extrêmement

de prendre la tête du pôle « digital » fin 2014. Ancienne directrice de la

complexe et concurrentiel.

communication pour l’Europe et membre du comité exécutif de CA Indosuez Wealth (Europe), elle rejoint POST Luxembourg afin de soutenir la stratégie de transformation digitale du premier employeur du pays.

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