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Généralités sur la sécurité des procédés L’homme et sa sécurité doivent constituer la première préoccupation de toute aventure technologique. N’oubliez jamais cela quand vous vous plongez dans vos croquis et vos équations

Albert Einstein

Introduction • Toute activité comporte depuis son origine des dangers intrinsèques et des risques potentiels qu’il est impératif de maîtriser • La mise en œuvre de la maîtrise n’est pas triviale car la vision du danger ne doit pas être uniquement appréhendé d’un point industriel mais en appréhendant les choix que font les hommes

Introduction • Très fort développement industriel entre 1960- 1980 (production pétrolière x 5, puissance nucléaire x 100) • Apparition d’accidents à retentissements mondiaux faisant prendre conscience de l’importance de la sécurité

6 grandes familles de risques • Les risques naturels (avalanche, incendie de forêt, séisme, inondation, tempête, cyclone, éruption volcanique…)

• Les risques technologiques (industriel, biologique, nucléaire, rupture de barrage..

• Les risques professionnels liés à la sécurité et à la protection de la santé des travailleurs (CNAMTS-INRS) • Les risques des transports collectifs (personnes, matières dangereuses…)

• Les risques de la vie quotidienne (accidents domestiques, de la route…)

• Les risques liés aux conflits

Risques technologiques • Gigantisme industriel (production en milliers de tonnes, commercialisation de près de 100 000 molécules…)

• Cela entraîne des unités de grandes tailles avec des stockages importants, des tonnages transportés importants • Des procédés de plus en plus complexes à fiabilisés et conduisant à des produits intermédiaires ou finis dont les caractères dangereux vont en augmentant • L’urbanisation autour des sites ne fait qu’aggraver les conséquences des accidents • Bon nombre d’entreprises affiche la sécurité comme premier objectif de leur politique pour des raisons éthiques et économiques

Terminologie de la sécurité Diversité de définition dans la littérature. Choix du Guide 51 : 1999 de l’ISO (l’organisation internationale de normalisation)/ CEI (Commission Electrochimique Internationale) • Dommage : blessure physique ou atteinte à la santé des personnes ou préjudice aux biens ou à l’environnement • Phénomène dangereux : source potentielle de dommage • Événement : occurrence d’un ensemble particulier de circonstances • Situation dangereuse : situation dans laquelle des personnes, des biens ou l’environnement sont exposés à un ou des phénomènes dangereux • Événement dangereux : déclencheur qui fait passer de la situation dangereuse au dommage • Conséquence : résultat d’un événement

• Source : élément ou activité qui a des conséquences potentielles : c’est un phénomène dangereux • Probabilité: degré de vraisemblance pour qu’un événement se produise • Risque : combinaison de la probabilité d’un dommage et de sa gravité • Risque tolérable : risque accepté dans un certain contexte sur des valeurs admises par la société • Risque résiduel: risque subsistant après le traitement du risque, risque subsistant après que les mesures ont été prises • Gestion du risque :activités coordonnées visant à diriger et piloter un organisme vis-à-vis du risque • Appréciation du risque : processus global d’analyse et d’évaluation du risque • Analyse du risque : utilisation systématique d’information pour identifier les sources et pour estimer le risque

• Évaluation du risque : processus de comparaison du risque estimé à des critères donnés pour déterminer l’importance du risque • Identification des sources : processus permettant de trouver, recenser et caractériser les sources • Estimation du risque: processus utilisé pour affecter des valeurs à la probabilité et aux conséquences d’un risque • Critères de risques: termes de références permettant d’apprécier l’importance des risques • Perception du risque : ensemble de valeurs ou préoccupations aux travers desquelles une personne, un groupe ou un organisme considère un risque • Réduction du risque :actions entreprises en vue de diminuer la probabilité et/ou la gravité d’un risque • Atténuation : limitation de toute conséquence d’un événement • Maîtrise du risque: actions de mise en œuvre des décisions de gestion du risque

Confusion fréquente entre « danger » et « risque » Danger : propriété intrinsèque d’un élément susceptible de produire un dommage sur une cible Risque : combinaison de la probabilité de réalisation d’un événement accidentel et de la gravité des conséquences Exemple de la peau de banane sur champ ou sur un trottoir Le terme de probabilité peut prendre différents sens : -rapport du (nombre cas favorables / nombre cas possibles) -vraisemblance mesure la confiance qu’on peut accorder à une proposition à partir d’impression et de dire des experts -fréquence relative d’une occurrence dans une longue série obtenue par observation directe (la durée d’observation est importante). Ex : Pays bas 10-6/an pour 1 accident majeur. Si observation sur 20 ans alors p =2.10-5

Accidentologie et indicateurs Cas des accidents mortels Nombre de décès Les accidents technologiques majeurs et les catastrophes naturelles ont un très fort impact auprès de la société alors que les conséquences des risques dit diffus sont tolérés

Nombre de décès

A titre comparatif, 170 000 décès annuels par maladie de l’appareil circulatoire, 146 000 par tumeurs cancéreuses, 19 000 par accidents domestiques, 23 000 pour alcoolisme, 4000 par accident de la route…

Risque individuel de décès Le nombre annuel d’accidents mortels rapporté à la population En 2000, le nombre d’accidents mortels de la circulation en France était de 7625 pour une population de 58.5 millions. Le risque individuel de décès était de 1,3 10-4 mort/personne.an

Risque individuel de décès

Les tableaux 1-2, 1-3, 1-4 présentant le risque individuel de décès montrent que l’exposition aux causes naturelles exceptés les maladies et les activités imposées à l’homme présent le même Rid. En revanche le Rid des expositions volontaires est 100 fois plus importants

Indice FAR (Fatal Accident Rate) Le nombre moyen d’accidents mortels pour 108 (cent millions) d’heures d’exposition au danger.

Par exemple, dans une entreprise où le FAR est de 4, les 1500 salariés, embauchés à l’age de 20 ans travaillant 1667 h/an et par personne ne serait plus que 1496 à l’age de 60 ans.

Indice FAR (Fatal Accident Rate)

Indice URSI (Unité de Référence en Sécurité Industrielle) Une URSI correspond au risque de mort naturelle en début de vie soit 10-7/heure

Cas des accidents du travail Les risques professionnels en France sont évalués par : -CNAMTS : Caisse Nationale d’Assurance Maladie des Travailleurs Salariés -CRAM : Caisse Régionale d’Assurance Maladie TF: Taux de fréquence des accidents avec arrêt de travail C’est le nombre d’accidents avec arrêt par milliers d’heures travaillées Par exemple, en 1995, le TF moyen en France était de 25 TG: Taux de gravité des incapacités temporaires C’est le nombre de journées de travail perdues par milliers d’heures travaillées En 2000, TG = 1, soit 1 journée de perdu pour 1 millier d’heures

Dangers potentiels de l’industrie Les explosions Détonation ou déflagration (selon la vitesse de propagation) : -explosions de gaz-vapeur et poussière -emballement thermique (perte de contrôle de la T) -explosions physiques de Type BLEVE Les combustions et feux Consécutifs à une explosion, une fuite, une malveillance Emissions toxiques Perte de confinement ou incendie avec dégagement de fumées

Les composantes d’un danger Le danger résulte de la prise en compte simultanée de 3 entités : -le produit (caractéristiques physiques, chimiques et toxico) -conditions de fonctionnement (mettront le produit dans un état physique ou réactionnel donné) -le matériel (matériau et différents éléments de l’ensemble) Exemple Le chlore (toxique) se véhicule sous pression dans une conduite en acier. Si T > 120°C, réaction d’oxydation d e l’acier et donc perte de confinement C’est la prise en compte des 3 entités qui conduit au risque toxique

Causes des accidents La recherche des causes d’un accident se fait à l’aide des méthodes d’analyse de risque (APR, MADS-MOSAR, HAZOP, arbre des causes,….)

Prépondérance du facteur humain dans les causes d’un accident (80%) [conception, construction, conduite et maintenance du process]

Quelques échelles de mesure du danger Le risque est l’indicateur classique de mesure du danger Il est le produit de facteurs indépendants: -la probabilité que l’évènement redouté se réalise -la gravité exprimant le dommage qui alors en résulte

Quelques échelles de mesure du danger Exemple de qualification des 2 dimensions de l’espace danger -Grille UIC (Union des Industries Chimiques) à 6 niveaux correspondant aux probabilités -Cotation en gravité en fonction des conséquences sur le type de cibles (Salvi et Bernuchon) -cotation en gravité de l’UFIP (Union Francaise des Industries Pétrolières) tenant compte du couple conséquences et limites d’étendues des dommages -Cotation DRIRE (Direction Régionale de l’Industrie, de la Recherche et de l’Environnement) dans le cadre de la directive Seveso

Perception, acceptation et tolérabilité du risque La perception du risque dépend de divers paramètres ( élément sociologique, socio-économique, médias, culture…)

Un risque est accepté lorsqu’il est intégré tel quel dans le contexte de la vie courante et du travail

Un risque est toléré lorsqu’on décide de vivre avec, sans le considérer comme négligeable, mais avec la confiance qu’il soit correctement maîtrisé Il est difficile de sélectionner une valeur de critère de risque car le choix est souvent perçu comme arbitraire

Le risque sociétal compare les résultats d’une évaluation de risque à des critères probabilistes officiels (courbe de Farmer)

La réduction du risque peut être réalisées de 3 façons : -prévention en diminuant la probabilité -protection en abaissant la gravité -démarche mixte

DÊmarche pratique des responsables d’entreprises et des assureurs