Désir (d’in)dépendance
Addiction et dépendance au sein d’une quête de stabilité et de sens
Une brochure gratuite de l‘International Police Association (IPA), section suisse
Addiction et dépendance au sein d’une quête de stabilité et de sens
Une brochure gratuite de l‘International Police Association (IPA), section suisse
Addiction et dépendance au sein d’une quête de stabilité et de sens
Cette brochure a été rédigée par des experts de la police dans le domaine de la prévention des dangers liés à la toxicomanie et sert de support à celles et ceux qui accompagnent et travaillent quotidiennement avec des enfants et des jeunes.
La publicité incluse dans cette brochure d‘information permet sa production et sa distribution. La considération par les lecteurs des entreprises ciblées par les publicités permet à ces dernières de poursuivre leur collaboration. Nous vous remercions d‘avance de votre soutien !
Toutes les expressions utilisées dans ce document pour désigner des personnes s‘appliquent toujours de manière égale à tous les genres.
Éditeur : IPA – International Police Association
Section Switzerland ■ CP – CH – 1951 Sion
E-mail : franz.bruelhart@ipa.ch ■ www.ipa.ch
Rédaction : Mag. (FH) Anna-Susanne Paar
Maison d‘édition : Informationsverlag Schweiz GmbH
Grundstrasse 18, CH-6343 Rotkreuz
Tél. : +41 41 798 20 60
E-mail : office@iv-verlag.ch ■ www.iv-verlag.ch
Direction : Benjamin Kunz ■ Service des annonces : Franziska Mathys
Graphique/design : Anita Fliesser-Steinrisser & Helmut Hierzegger
Publicités : Karin Strommer-Pojer ■ Index : 123456 Schweiz
Numéro TVA : CHE-295.811.423
Impression : Kromer Print AG ■ Juni 2024
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© Les images contenues dans cette brochure proviennent exclusivement de stock.adobe.com ou pixabay.com.
(d’in)dépendance
L‘alcool et les drogues font partie des substances dites psychoactives. Elles influencent le système nerveux central du corps humain et y provoquent des modifications différentes selon la drogue.
De nos jours, le contact avec l‘alcool et les drogues commence très tôt. De nombreux adultes sous-estiment ce phénomène car les enfants/adolescents voient et entendent « tout ». Si cela n‘est pas perceptible au sein du foyer, les jeunes disposent d‘une multitude de possibilités à l‘extérieur dans leur quotidien. Mais le risque de maladies et les souffrances associées à la consommation excessive de ces substances restent à ce momentlà invisibles.
Les membres de notre association rencontrent presque quotidiennement des consommateurs de drogues et/ou d‘alcool dans leur vie professionnelle. Le seuil diminue fortement lors de la consommation et cela se reflète ensuite dans la société. Altercations et agressivité ne sont que deux des nombreux termes clés. Peu importe la classe sociale ou l‘âge, il est alarmant de constater que les personnes concernées sont de plus en plus jeunes. Estce dû à une mauvaise éducation ou aux camarades de nos enfants ? C‘est une question à laquelle il est difficile de répondre ...
Chacun d‘entre nous, quel que soit son camp, est appelé à agir ! Nous devons contrer la spirale négative et lutter pour que l‘abus d‘alcool, de nicotine, de drogues ou même de médicaments ne compromette pas la vie de nos adolescents. C‘est pourquoi, comme le mentionne le titre, il est judicieux de réfléchir d‘abord avant de se resservir (d‘ingérer). Un combat que nous ne devons jamais abandonner !
Cette brochure permet d‘attirer l‘attention sur les dangers relatifs à l‘aide. C‘est un outil destiné à tous qui permet d‘en apprendre beaucoup et de transmettre ce que l‘on a appris. Car seul le SAVOIR aide à PROTÉGER !
Pour toute question, souhait ou suggestion, nous vous renvoyons aux points de contact cantonaux (organisations) et aux services correspondants de votre police.
Jean-Pierre Allet, président de l‘International Police Association (IPA) section Switzerland
Selon l‘OMS, la définition du terme « drogue » est la suivante : « On entend par drogue toute substance qui, en raison de sa nature chimique, modifie des structures ou des fonctions dans l‘organisme vivant, ces modifications se manifestant notamment au niveau des sensations, de l‘humeur, de la conscience ou d‘autres domaines psychiques ou du comportement. »
Mais dans le langage courant, ce terme ne concerne aujourd‘hui que les substances à effet psychotrope dont la production et la diffusion sont interdites par la loi dans notre pays (héroïne, cocaïne, cannabis, LSD,
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ecstasy, etc.). La notion de drogue est donc entrée en symbiose avec le droit existant dans la langue allemande.
Les autres substances psychotropes, communément appelées « stimulants » (alcool, tabac, café et thé) et « médicaments » (excitants, analgésiques, tranquillisants et somnifères), sont clairement distinguées de ce terme.
Cette segmentation des drogues en différents sous-groupes n‘a pas tant à voir avec leur dangerosité qu‘avec des raisons politiques et économiques.
Plusieurs critères doivent être pris en compte pour évaluer la dangerosité des substances addictives :
• Danger de mort (par ex. par overdose)
• Risque de lésions organiques
• Risque de dépendance (potentiel addictif)
• Risque de survenue d‘autres effets psychiques (agressivité, psychoses, etc.)
• Danger pour les « tiers » (alcool et drogues illégales dans la circulation routière)
• Risque de perturbation du développement de la personnalité en cas de consommation à l‘adolescence
Les chapitres suivants traitent principalement du domaine des drogues illégales.
Au sens classique du terme, l‘addiction est la dépendance à une certaine substance qui, à long terme, peut nuire à la santé et, dans le pire des cas, entraîner la mort. Qu‘il s‘agisse de substances légales ou interdites, l‘état souhaité par la personne dépendante peut être induit aussi bien par des médicaments achetés légalement que par des substances illégales comme la cocaïne, l‘héroïne ou d‘autres substances addictives préjudiciables à la santé. Il ne faut pas non plus oublier les addictions qui n‘ont pas nécessairement pour objectif principal la consommation d‘une certaine substance, mais un certain état provoqué par la personne dépendante. L‘anorexie, par exemple, vise le contrôle absolu de son propre corps, tandis que l‘addiction au jeu est l‘exact opposé : la perte de contrôle et l‘ivresse des sensations, l‘adrénaline pendant un jeu, sans tenir compte des pertes éventuelles.
Les caractéristiques essentielles de l‘addiction sont que le toxicomane tentera toujours de dissimuler son état au monde extérieur aussi longtemps que possible. Il y parvient d‘ailleurs très longtemps la plupart du temps car le toxicomane développe au fil du temps des mécanismes très intelligents pour cultiver son addiction en conséquence. De plus, l‘apparition d‘une addiction est généralement un processus insidieux : le facteur plaisir, associé à la curiosité et au désir de « faire une fois quelque chose d‘interdit » entre en compte très souvent au début. Ce n‘est qu‘au fil du temps que ce qui a commencé comme un essai anodin devient une régularité et donc une dépendance et un état incitant à la consommation de la substance qui provoque la dépendance (= assimilable à une volonté) et qui, dans le pire des cas, conduit à la mort.
L‘addiction ne se développe pas du jour au lendemain. La prédisposition à un comportement addictif se développe très souvent dès la petite enfance et est même, dans certains cas et dans une certaine mesure, génétiquement prédéterminée. Un exemple de l‘apparition d‘une addiction peut être le fait que les enfants se rendent compte dès leur plus jeune âge que ce que les parents prêchent et exigent n‘est pas ou peu appliqué dans la vie réelle. Cela crée de la confusion chez l‘enfant car il ne peut pas identifier cette divergence. Il n‘est pas rare que la quête de la vérité aboutisse à l‘addiction qui est toujours la finalité de toute quête : si la quête
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aboutit à l‘addiction, il n‘y a généralement plus beaucoup de place pour autre chose.
Un autre facteur, et non des moindres, est le fait que dans notre société de consommation actuelle, il est devenu courant de satisfaire rapidement ses propres besoins. Cela présente des avantages, mais également des inconvénients : le passage de la démesure à la dépendance se fait en douceur et aucune limite saine n‘est fixée.
L‘addiction peut en principe toujours être considérée comme un processus qui se déroule dans une zone conflictuelle entre
la personne dépendante elle-même, la substance addictive et la société qui entoure le toxicomane. Il serait totalement erroné de rendre exclusivement l‘enfance et le foyer parental responsables de l‘apparition de l‘addiction. La recherche des causes doit plutôt se concentrer sur le toxicomane luimême : qu‘en estil de sa capacité à gérer les conflits, de ses émotions et de son comportement
en situation de crise ? L‘estime de soi et la capacité relationnelle de la personne dépendante jouent également un rôle essentiel et doivent absolument être prises en compte. Ce n‘est qu‘en analysant le triangle des causes, à savoir l‘individu, la substance addictive et la société, que le véritable déclencheur de l‘addiction peut être mis en évidence.
| Mode d‘action et potentiel d‘addiction
Dose
| Prix
| Disponibilité et mode de consommation
| Évaluation sociale
| Milieu d‘origine
| Travail/logement
| Normes/valeurs
| Cercle amical
| Environnement
| Particularités socioculturelles
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| Estime de soi
| Compétence à résoudre des problèmes
| Gestion des conflits
| Situation de la petite enfance
Attitudes
| Composante physiologique
| Capacité à apprécier et à aimer
| Gestion des émotions
L‘addiction n‘est en principe pas quelque chose qui se déclenche du jour au lendemain et qui s‘arrête tout aussi rapidement. Au contraire, les débuts sont souvent accompagnés de la curiosité et de l‘envie « d‘essayer quelque chose de nouveau ». Lorsque l‘on est jeune, on ne se rend pas compte que le passage d‘un simple essai à la dépendance se fait en douceur. Et la personne concernée ne le perçoit souvent même pas. Ce n‘est que lorsque le désir psychique de retrouver toujours le même état d‘ivresse s‘accompagne d‘une dépendance physique que l‘on peut parler d‘addiction. Il est alors bien souvent trop tard pour se sortir de cette situation sans aide extérieure.
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C‘est justement dans leurs jeunes années qu‘il est particulièrement important d‘offrir aux enfants un soutien et une stabilité. Durant ces phases d‘insécurité intérieure, la vulnérabilité aux stimulants de toutes sortes est particulièrement élevée, d‘une part parce que tout ce qui est interdit stimule les enfants et les adolescents. Et d‘autre part, parce que l‘influence des amis peut constituer un moyen de pression à ne pas sous-estimer. Si les parents se disputent souvent, si l‘enfant se sent incompris ou s‘il a l‘impression de ne pas trouver le bon interlocuteur pour ses soucis et ses problèmes, les amis et le « groupe » prennent beaucoup trop d‘importance.
Si, en plus, il y a des tendances à la consommation de substances addictives dans le cercle amical, la voie est généralement toute tracée. Cela ne veut pas dire que tout désaccord au sein du foyer familial pousse immédiatement l‘enfant à l‘addiction. Mais il est très important, en particulier pour les jeunes, de savoir qu‘ils peuvent à tout moment trouver un interlocuteur à la maison et qu‘ils peuvent être aidés. L‘enfant restera alors généralement au stade de l‘essai ou de l‘expérimentation ou cessera tout simplement la consommation après un certain temps.
Une fois la phase de test passée pour satisfaire sa curiosité, le plus souvent seul, les substances addictives sont utilisées de manière plus consciente à l‘étape 2. Les situations difficiles à l‘école ou au travail sont apparemment plus faciles à gérer grâce aux drogues. Une pression massive s‘exerce alors sur le toxicomane car il devient de plus en plus difficile de se procurer les substances addictives sans être démasqué. Il poursuit néanmoins son chemin car à ce stade, la consommation de substances addictives se fait très souvent en communauté et le sentiment d‘appartenance qui en résulte est généralement plus fort que la peur d‘être démasqué.
À ce stade, l‘intérêt du toxicomane se concentre en grande partie sur l‘acquisition de substances addictives. Dans la plupart des cas, la prise ne se fait plus que seul et l‘intérêt pour l‘expérience de l‘ivresse en communauté a largement diminué. Si le toxicomane porte encore un intérêt à la société, c‘est principalement pour élargir son stock de substances addictives. Le toxicomane est seul avec sa drogue qu‘il continue d‘utiliser pour résoudre des conflits car cela fait désormais plus ou moins partie intégrante de son quotidien. À ce stade, le toxicomane se coupe en grande partie de la société.
À ce stade, le toxicomane est déjà tellement dépendant de la drogue que son intérêt pour l‘ivresse a largement diminué. Le toxicomane ne se préoccupe plus que d‘éviter les douloureux symptômes de sevrage. C‘est pourquoi toute son attention et son énergie tournent autour de la nécessité d‘être approvisionné à temps et en quantité suffisante en substances addictives.
La dépendance se guérit, mais à la différence d‘autres maladies, elle ne peut être guérie que par la personne dépendante elle-même : pas d‘un point de vue médical, même si un soutien médical sera nécessaire dans la plupart des cas. Mais au début de la thérapie, la guérison n‘aboutira que si la personne dépendante le décide elle-même. Toute forme de contrainte ou de pression n‘entraînera qu‘un changement temporaire et, dans la plupart des cas, ne durera pas. Le toxicomane s‘efforçant également de ne pas laisser le monde extérieur s‘apercevoir de sa dépendance, il est souvent difficile pour une personne extérieure d‘engager la discussion. Ce n‘est que lorsque la personne dépendante a pris conscience de la situation qu‘il est possible d‘orienter les étapes suivantes dans la bonne direction. Sans la volonté absolue de la personne dépendante de changer quelque chose à son état, aucune thérapie ne fonctionnera. Deux facteurs possibles susceptibles d‘être des déclencheurs
utiles pour que la personne dépendante souhaite volontairement changer quelque chose à son état sont :
• lorsque celle-ci tombe si bas qu‘elle ne peut plus concilier son état avec l‘image qu‘elle a d‘elle-même
• lorsque des changements extérieurs qui peuvent avoir un effet bénéfique sur l‘état psychique de la personne dépendante surviennent, comme de nouvelles amitiés, relations/partenariats ou de nouveaux développements professionnels
De manière générale, il ne faut jamais oublier que seul le libre arbitre de la personne dépendante permet de faire les premiers pas vers la liberté et l‘indépendance. Moins cette décision est influencée par des facteurs extérieurs car plus la vie de la personne dépendante sera durable et stable, et plus le risque de rechute sera faible.
En tant que parent, nous avons la possibilité de prévenir l‘apparition de l‘addiction dès le début de l‘éducation. Il ne sera jamais possible de l‘empêcher entièrement, mais avec une estime de soi stable et la possibilité d‘exprimer ses propres talents et intérêts, les bases d‘une vie saine sont posées dès le plus jeune âge. Nous présentons cidessous quelques facteurs qui peuvent contribuer de manière déterminante à une vie autodéterminée, dans laquelle l‘addiction peut devenir une tentation, mais pas une dépendance.
Une bonne estime de soi est la condition de base pour que les enfants développent dès leur plus jeune âge une personnalité stable et sachent qu‘ils peuvent faire valoir leurs droits sans offenser ou même blesser les autres. Les enfants qui, dès leur plus jeune âge, ont appris à être aimables dans tous les cas, même s‘ils commettent des erreurs ou s‘ils expriment un désaccord, seront également en mesure à l‘âge adulte de résoudre
les conflits d‘égal à égal. Une personne qui a de l‘amour-propre n‘a pas besoin de rabaisser les autres et encore moins de s‘échapper de la réalité pour se réfugier dans un « monde illusoire ». Autrement dit, celui qui s‘est déjà trouvé n‘a pas besoin de se chercher et donc de prendre des substances qui altèrent la conscience.
Être ouvert avec son interlocuteur et pouvoir résoudre les conflits en conséquence fait partie des conditions de base pour une interaction correcte et saine. La personne en mesure de défendre son point de vue avec assurance lors de discussions peut avoir de bonnes relations avec d‘autres personnes. Il en résulte des amitiés et des liens qui apportent soutien et stabilité et qui évitent de penser à la consommation de substances addictives.
L‘un des facteurs les plus importants dans la prévention des dangers liés à la toxicomanie est la gestion du stress. Il est très fréquent de recourir à l‘alcool dans des situations stressantes. Lorsque l‘alcool ne suffit plus, l‘idée de recourir à la drogue peut surgir. Il est donc très important d‘apprendre aux enfants, dès leur plus jeune âge, à gérer correctement les situations stressantes. Même si celles-ci ne peuvent pas toujours être résolues immédiatement, il faut avoir la capacité de les supporter. Si les jeunes sont capables de gérer des situations tendues, ils apprennent ainsi à bien gérer leur quotidien et ne ressentent pas le besoin d‘y échapper.
Il n‘est pas très judicieux de cacher aux enfants l‘existence des drogues. Il convient plutôt d‘en parler ouvertement. Il est surtout important de préparer son enfant au fait qu‘elles peuvent un jour leur être proposées à l‘école ou ailleurs. Il convient de leur apprendre dès le plus jeune âge comment réagir de manière adéquate et que la pression du groupe n‘est pas une raison pour faire quelque chose contre sa propre volonté. Il ne faut pas non plus sous-estimer le rôle des modèles : le comportement des parents est imité par les enfants dès leur plus jeune âge et jusqu‘à l‘âge adulte. Et même après, nous avons encore une certaine responsabilité vis-à-vis de nos enfants car parler n‘est pas très utile si les actes sont en contradiction avec ce que l‘on inculque. Cela ne signifie pas interdire entièrement l‘alcool ou les cigarettes. Mais plus on en parle ouvertement, en particulier des conséquences importantes de la consommation pendant des années, plus ces choses perdent de leur fascination. Les interdictions pures et simples sans explication ne sont généralement pas durables. Des discussions ouvertes et une relation respectueuse constituent la meilleure base pour une vie sans addiction.
L‘addiction et la dépendance sont omniprésentes dans la société actuelle et n‘épargnent plus les jeunes. Pourtant, le grand public a tendance à mettre cette réalité de côté et à pointer du doigt ceux dont le comportement addictif a été rendu public. L‘alcool est pourtant la première drogue populaire et sa consommation est volontiers minimisée. L‘exemple de l‘alcool montre également que le thème de l‘addiction peut concerner toutes les couches de la société. Bien sûr, toutes les personnes qui consomment des boissons alcoolisées n‘en sont pas automatiquement dépendantes. Mais le passage d‘un comportement de consommation normal à la dépendance se fait souvent en douceur
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et n‘est généralement reconnu que lorsqu‘il est trop tard. De plus, comme nous l‘avons déjà mentionné dans les chapitres précédents, l‘addiction fait partie de la quête et la personne concernée n‘est généralement pas consciente qu‘elle fuit une réalité difficile à supporter.
Il est souvent difficile, en particulier pour les personnes extérieures, de voir une personne proche sombrer dans l‘addiction. Mais il ne faut en aucun cas se résigner. Regarder au lieu de détourner le regard est la devise : si l‘on ne peut pas empêcher une personne d‘entrer dans l‘univers de la drogue, il est néanmoins possible de l‘accompagner et de
la soutenir dans son retour à une vie normale
Mais que faire pour éviter que ses enfants ne s‘égarent ? Le plus important est de s‘informer en conséquence. Mieux on connaît les signes précurseurs possibles, plus il est facile d‘ouvrir les yeux et de reconnaître ces signaux. Il ne faut pas non plus sous-estimer son propre rôle de modèle. Si l‘on consomme soi-même librement des drogues, de l‘alcool et d‘autres substances addictives, il ne faut pas s‘étonner que cela devienne une habitude pour ses enfants.
S‘intéresser à la vie de son propre enfant joue également un rôle important dans le domaine de la prévention des addictions. En s‘intéressant au cercle d‘amis de son fils ou de sa fille, on peut très vite se faire une idée de l‘existence d‘un éventuel risque de dépendance.
Bien entendu, en tant que parent, il convient également de vérifier si d‘éventuels objets dans l‘environnement de son enfant
indiquent une consommation de drogue. Il ne s‘agit pas nécessairement de trouver une pipe à haschisch usagée au milieu de la chambre de l‘enfant. Ce sont souvent des objets d‘apparence beaucoup plus discrète, tels que des médicaments inconnus ou du papier plié, qui doivent nous faire réfléchir. Concernant l‘abus d‘alcool, il convient d‘être particulièrement attentif aux bouteilles cachées ou réétiquetées.
Enfin, le comportement de l‘enfant luimême joue bien sûr un rôle essentiel : si une fille ou un garçon auparavant très vif devient soudainement léthargique ou ne s‘intéresse plus à ses loisirs, il ne faut en aucun cas l‘ignorer. De même, les sautes d‘humeur, les troubles de la concentration ou du sommeil ou d‘autres changements importants dans les habitudes de vie doivent toujours être remis en cause et ne doivent en aucun cas être ignorés. Il est de la responsabilité des parents de prévenir l‘abus de drogues à un stade précoce, avant qu‘il ne soit trop tard.
Il est très fréquent, surtout dans le cercle familial, que l‘on essaie de dissimuler la dépendance du fils ou de la fille. Il n‘est pas rare que la personne dépendante soit présentée comme une victime et que « seuls les autres » (dans ce cas, les dealers ou le cercle d‘amis) soient les méchants. Cette attitude n‘aide personne et surtout pas la personne dépendante elle-même. Celle-ci n‘a pas besoin de tolérance mais de soutien pour pouvoir quitter le cercle vicieux de son addiction le plus rapidement possible pour retrouver une vie saine. Ce qu‘il ne faut surtout pas faire : contribuer à financer la dépendance de son propre enfant pour pouvoir continuer à la cacher. Celui-ci ne fera que s‘enfoncer davantage dans sa propre misère et perdra toute possibilité de s‘en sortir par ses propres moyens.
De même, il est insensé d‘exclure les toxicomanes de la société. Ils doivent au contraire bénéficier du plus grand soutien possible. Ce soutien ne doit toutefois pas être confondu avec la tolérance car il n‘y a qu‘un seul remède : SORTIR de la dépendance et non vivre AVEC. Les personnes qui pensent ainsi ont déjà perdu. Mais c‘est l‘attitude de
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la personne dépendante qui joue le rôle le plus important dans la sortie de l‘addiction. Sa volonté est l‘outil le plus puissant dans la lutte contre la dépendance. Il faut avant tout tenir compte de la raison pour laquelle cette personne souhaite se libérer de sa dépendance. Si elle le fait pour elle-même et pour sa propre guérison psychique, c‘est une chose positive et cela mènera au succès à long terme. Mais à partir du moment où elle « a besoin » de quelqu‘un d‘autre comme raison pour se détourner de la toxicomanie, la situation devient déjà plus complexe : cela peut également fonctionner, mais ce pont de sécurité présumée s‘effondre dès que la personne n‘est plus à ses côtés. Cela peut être le cas dans un couple, mais également dans le cercle familial ou amical.
Il est bien sûr important de se soutenir mutuellement dans les situations difficiles. Mais l‘amourpropre sera toujours l‘outil le plus puissant dans la lutte contre la dépendance car toute personne en paix avec ellemême ne doit pas craindre la réalité. Les substances addictives, qu‘il s‘agisse d‘alcool ou de drogues plus fortes, n‘ont alors aucune chance.
Les personnes très émotives, qui disposent d‘une grande capacité d‘empathie et qui n‘ont pas de personne de référence à qui parler de leurs problèmes, sont particulièrement vulnérables au développement de dépendances. La solitude, l‘absence de cercle amical ou le manque de soutien de la part de sa propre famille peuvent également déclencher un comportement de dépendance.
La quête d‘un sens à la vie, d‘un soutien et d‘un sentiment de sécurité joue très souvent également un rôle important car ces
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personnes n‘ont aucun sentiment d‘appartenance et se réfugient dans la dépendance pour ne pas avoir à supporter cet état. Il y a également des personnes déçues par la société, peutêtre aussi par leurs parents ou tout simplement par elles-mêmes, et qui se perdent dans l‘« ivresse » pour ne pas ressentir cet état douloureux. L‘anesthésie de ses propres sentiments par l‘utilisation de substances addictives joue un rôle tout à fait essentiel dans l‘apparition de l‘addiction : c‘est le pansement que s‘impose le toxicomane avec la promesse d‘un soulagement qui, à long terme, s‘avère être un énorme leurre.
C‘est la plupart du temps un mélange de curiosité, de structure de personnalité et d‘environnement de la personne concernée qui contribue de manière décisive à ce qu‘une personne glisse vers la dépendance aux drogues. Plus les choses sont interdites pendant l‘enfance, plus elles deviennent naturellement intéressantes à l‘âge adulte. Cela ne signifie pas que tout devrait être permis. Mais une approche saine, même avec des thèmes dangereux, crée de la transparence et de la compréhension et prévient les comportements d‘addiction ultérieurs.
Où mon enfant peut-il entrer en contact avec des drogues ?
Aujourd‘hui, (malheureusement) presque partout. Des substances addictives à vendre
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rapidement sont proposées dans les écoles, les gares, les boîtes de nuit, mais également dans les lieux publics. Il ne faut pas être animé par la peur, mais garder à l‘esprit de manière réaliste qu‘il n‘y a en principe plus d‘exceptions.
Des troubles physiques tels que des vertiges, une perte d‘appétit, des troubles gastro-intestinaux, des sueurs ou des palpitations peuvent être des caractéristiques possibles. Ces caractéristiques s‘accompagnent généralement d‘une baisse massive des performances, de sautes d‘humeur, de détachement ou d‘anxiété, d‘apathie et de difficultés d‘apprentissage. Un changement de cercle d‘amis et de connaissances peut également être un indicateur possible d‘abus de drogues.
Les infractions à la loi sur les stupéfiants sont punissables et doivent dans tous les cas être dénoncées par la police, qui est soumise au principe de la procédure inquisitoire. En tant que parent, on n‘est pas punissable si l‘on ne dénonce pas son enfant toxicomane. Mais on peut l‘être si on l‘aide à consommer des drogues en se les procurant soi-même ou en les essayant soi-même dans le but de mieux comprendre les pensées de son enfant.
La plupart du temps, il est malheureusement très difficile pour les noninitiés de le savoir. Il n‘existe que rarement des indices clairs, comme une piqûre sur une veine. Les objets nécessaires à l‘abus de drogues ne sont pas non plus laissés en évidence la plupart du temps dans la chambre et les modifications de comportement peuvent avoir les raisons les plus diverses et ne sont pas nécessairement le signe d‘une consommation de drogues. Seule l‘analyse d‘urine ou de sang par un médecin peut donner des informations sur la consommation réelle de drogues.
La première chose à faire : éviter les extrêmes. Il ne sert à rien de faire des reproches répétés à l‘enfant sur la déception que l‘on éprouve en tant que parent face à son comportement addictif. Mais il ne s‘agit pas non plus de faire preuve d‘une compréhension excessive ou même d‘essayer de partager le quotidien de l‘addiction avec l‘enfant. Il
convient plutôt d‘essayer, en parlant et en écoutant, d‘apprendre les vraies raisons pour lesquelles l‘enfant a sombré dans l‘addiction. C‘est en même temps la meilleure mesure préventive : plus on s‘occupe de son enfant, plus on prend du temps pour lui et moins on consacre de temps à la télévision, au téléphone portable, etc. par rapport aux activités de loisirs communes, plus l‘enfant se sentira en sécurité et compris et ne développera pas le besoin de vouloir changer quelque chose à son état ou de l‘anesthésier.
Il peut également être utile de rappeler à son enfant ses capacités et ses talents, les choses qu‘il aimait faire auparavant. L‘addiction n‘est pas irréversible et la véritable personnalité de l‘enfant n‘a pas été perdue. Elle a simplement été enfouie. L‘addiction n‘a pas non plus rendu l‘enfant insensible, seules l‘approche et la manière d‘exprimer les sentiments (si tant est qu‘ils soient encore exprimés) ont changé.
Mais le plus important est de donner des repères à l‘enfant dépendant : l‘honnêteté, le respect, la discipline et le sens des responsabilités sont des lignes directrices qui apportent soutien et sécurité. Chacun, adulte ou enfant, doit trouver lui-même le chemin de la sortie de la dépendance. On ne peut qu‘accompagner et soutenir son enfant dans cette démarche. Les groupes de paroles peuvent également être utiles aux parents pour échanger des informations avec des personnes dans la même situation. Il existe des centres de conseil et de prévention des addictions, le service psychosocial et, bien entendu, dans chaque hôpital cantonal, des services ambulatoires spécialement destinés aux personnes dépendantes et à leurs proches. Mais la prévention reste le maître
mot et peut être pratiquée au mieux par les personnes de référence qui jouent le plus grand rôle dans la vie des enfants : leurs propres parents. Car le premier pas vers l‘addiction est déjà un pas de trop.
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Les parents d‘enfants dépendants à la drogue peuvent aujourd‘hui se joindre à d‘autres personnes concernées dans des groupes. Vous trouverez en annexe une liste d‘adresses que vous pouvez contacter.
La prise de drogues semble faire partie de la préhistoire de l‘homme. Le désir de s‘évader de la réalité était déjà présent dans les temps les plus reculés. Et la prise de drogues en fait inévitablement partie.
Entre 8 000 et 5 000 ans avant Jésus-Christ, l‘effet anesthésiant du jus de pavot, également appelé opium, était connu de tous. Les essences de l‘arbuste coca, qui servaient à la fabrication de la cocaïne, étaient utilisées par les Incas en Amérique du Sud. En Asie, les connaissances sur les effets du chanvre résineux (appelé haschisch) ont été utilisées à des fins personnelles. Mais la grande différence avec aujourd‘hui est que toutes ces substances anesthésiantes étaient principalement utilisées dans le domaine médical
pour soulager la douleur. Jusqu‘au 19e siècle, c‘était avant tout l‘opium et le chanvre qui étaient utilisés dans la médecine populaire. Mais même cette forme de drogue était réservée à certaines personnes. Ce n‘est qu‘au cours du 19e siècle que les scientifiques ont réussi à produire artificiellement les substances actives (alcaloïdes) contenues dans les produits naturels. C‘est pourquoi des substances telles que la caféine, la morphine, la nicotine, l‘atropine, la cocaïne ou l‘éphédrine ont pu être produites et commercialisées. Dans les années 1850, les pharmacies, les drogueries et les teintureries faisaient également partie des précurseurs de l‘industrie pharmaceutique actuelle et produisaient de la cocaïne, de l‘héroïne et de la morphine à des fins commerciales. Les drogues sont
devenues un problème populaire au cours des décennies suivantes. En 1855, on estimait déjà à 400 millions le nombre de personnes dépendantes de l‘opium et à un peu moins le nombre de personnes se réfugiant dans leur propre monde imaginaire en prenant du chanvre. Enfin, on comptait environ 10 millions de cocaïnomanes dans le monde. Les puissances coloniales ont été les principales responsables de cette évolution. Cellesci ont encouragé la culture des précurseurs de drogues pour accroître leur fortune. La domination coloniale de la Grande-Bretagne a fait de l‘Inde le grenier britannique de l‘opium et du chanvre, et l‘Angleterre et la France n‘avaient rien à envier.
La Chine a bien sûr été victime de cette évolution et a donc organisé la première commission internationale de l‘opium à Shanghai en 1909. Elle n‘a pas eu beaucoup de succès, mais trois ans plus tard seulement, une autre assemblée sur le thème de plus en plus actuel de la drogue s‘est tenue à La Haye, aux Pays-Bas, lors de la première conférence sur l‘opium. Aucun projet de loi visant à endiguer l‘abus de drogues n‘a certes été engagé à l‘époque. Mais en raison de la diffusion croissante des substances addictives pendant la Première Guerre mondiale et de l‘apparition de nouvelles drogues pendant les « Années dorées », une deuxième conférence sur l‘opium a été organisée à Genève. Les premières lois anti-drogue concrètes ont ensuite vu le jour, entraînant l‘effondrement de la distribution légale à plus ou moins long terme.
Comme on pouvait s‘y attendre, le crime organisé est alors devenu actif et s‘est formé en particulier aux États-Unis sous le nom de « Cosa Nostra ». Au début des années 1930, différents pays ont tenté, indépendamment les uns des autres, de maîtriser
la consommation de drogues par le biais de lois nationales. Cette évolution a toutefois été largement interrompue par la Seconde Guerre mondiale, pendant laquelle la consommation de drogues a de nouveau sans cesse augmenté. La création de l‘ONU en 1946 a permis de mettre en place un « comité des drogues » au sein de l‘OMS, une première étape dans la lutte contre les trafiquants de drogue. Deux ans plus tard, toutes les drogues de synthèse étaient déjà soumises à la législation. Il a toutefois fallu attendre 15 ans de plus pour que la « Convention unique sur les stupéfiants » de l‘ONU interdise toutes les drogues nocives pour la santé mentale. Malgré cela, la consommation de drogues a pris des proportions épidémiques dans les années 1960, notamment en Amérique du Nord et en Europe occidentale. L‘Est a également suivi le mouvement une vingtaine d‘années plus tard, lorsque les organisations mafieuses qui y sont établies se sont chargées de la culture, du traitement et de la distribution de ces drogues.
La tendance actuelle est de s‘éloigner des drogues classiques comme la cocaïne et l‘héroïne et de se tourner vers les drogues de synthèse. En Europe notamment, la consommation de méthamphétamine Crystal Meth a pris des proportions parfois dévastatrices. D‘une manière générale, on observe que le toxicomane classique, qui se limite à la prise d‘une seule drogue, devient de plus en plus rare. Au lieu de cela, on observe de plus en plus la prise d‘une combinaison de différentes préparations, appelée la polytoxicomanie.
Retrouvez cidessous un aperçu des drogues de synthèse, des inhalants, des médicaments et des substances addictives classiques.
Les substances synthétiques à effet psychoactif qui apparaissent actuellement sur le marché des drogues sont appelées « legal highs » ou « research chemicals » (RC) et, autrefois, « drogues de conception ou de synthèse ». Ces termes ne sont pas clairement différenciés et sont souvent utilisés sur le même plan. Depuis peu, ces substances synthétiques sont regroupées sous le terme générique de « nouvelles substances psychoactives » (NSP).
• Nouveaux produits à effet psychoactif qui ne sont généralement pas encore couverts par la législation sur les drogues
• Ils sont généralement vendus sous forme de produits finis et contiennent comme principe actif des research chemicals, des substances psychoactives de synthèse.
• Le nom legal highs suggère aux consommateurs qu‘il s‘agit de stupéfiants légaux
• Ils sont souvent commercialisés à des fins lucratives en tant que substituts soidisant légaux de substances illégales traditionnelles
• Proposés par ex. sous forme de mélanges d‘herbes, de sels de bain, de pilules d‘engrais, etc.
La consommation de legal highs entraîne des risques importants pour la santé. Des intoxications potentiellement mortelles peuvent se produire. L‘absence de liste des substances actives sur l‘emballage pose problème. On ne peut jamais savoir exactement quelle substance active on absorbe et à quelle concentration. De plus, la composition des substances actives d‘un produit est souvent modifiée par les fabricants au fil du temps.
Le terme research chemicals (abréviation RC, autrefois drogues de synthèse) désigne deux types différents de substances chimiques psychoactives :
des modifications moléculaires de substances existantes, parfois illégales comme les amphétamines, la MDMA (ecstasy) et la cocaïne
ou
• des substances aux structures chimiques entièrement nouvelles
• Les RC sont des substances pures synthétiques. Ils sont également appelés « produits chimiques de recherche » et sont généralement des déchets de la recherche pharmaceutique. Les RC sont les véritables ingrédients ou substances psychoactives contenues dans les produits legal high.
La plupart des RC sont encore largement inexplorés. Il n‘existe pratiquement aucune information sur les effets psychoactifs, la toxicologie et surtout sur les risques à long terme. L‘état actuel des connaissances se réduit presque uniquement à des témoignages de consommateurs.
Dès 1914, l‘entreprise allemande Merck a développé la MDMA et l‘a rapidement promue comme coupe-faim. La MDMA est toutefois retombée dans l‘oubli les années qui suivirent avant de réapparaître quelque temps plus tard aux États-Unis en tant qu‘hallucinogène. Les psychiatres ont également commencé à utiliser cette substance pour traiter leurs patients. Même le ministère américain de la défense aurait utilisé la MDMA pour traiter les vétérans de guerre et leur redonner ainsi goût à la vie. Ce n‘est qu‘à la fin des années 80 que la MDMA a été inscrite sur la liste des substances interdites par une décision officielle de l‘ONU.
Les risques liés à la prise de MDMA résident dans l‘hyperactivité provoquée par la prise orale : celle-ci entraîne généralement une déshydratation importante et une forte augmentation de la température corporelle, qui
peut atteindre 40 degrés. Il est donc très fréquent, surtout chez les jeunes, que la personne ayant consommé de la MDMA s‘effondre physiquement, voire meure.
Une consommation régulière peut entraîner un affaiblissement du muscle cardiaque et de graves lésions du foie. Près de la moitié des consommateurs ont commencé à souffrir d‘hallucinations et de flashbacks. Le plus grand danger réside également dans le mélange de MDMA avec d‘autres substances pour modifier ou augmenter son efficacité et entraîner des effets imprévisibles. Un comprimé d‘ecstasy n‘est jamais le même. Les substances qu‘il contient peuvent varier jusqu‘à 200 fois. Ce qui signifie que le consommateur de cette drogue de synthèse représente toujours une sorte de cobaye, un danger à ne pas sous-estimer pour tout le monde.
Le LSD, plus connu dans les milieux branchés sous le nom d‘acide ou de trip, fait partie de ce groupe d‘hallucinogènes qui ne sont généralement utilisés que pendant une certaine période et ne sont que très rarement consommés en permanence. Il n‘en résulte pas de dépendance physique. Mais la consommation orale peut entraîner des délires, des crises de panique, une peur de la mort et des effets hallucinogènes résiduels comme des flashbacks qui peuvent survenir des mois ou des années après la consommation. Le LSD (diéthylamide de l‘acide lysergique) a été fabriqué pour la première fois en 1938 par le chimiste suisse Albert Hofmann. C‘est un produit chimique semi-synthétique dont le composant naturel est l‘acide lysergique (substance de base des alcaloïdes de l‘ergot de seigle). Il peut toutefois être également produit de manière purement chimique.
La substance active à partir de laquelle le LSD est fabriqué est connue depuis de nombreux siècles : c‘est un champignon de l‘ergot de seigle qui survit en tant que parasite des épis de céréales et qui peut détruire des champs de blé entiers, en particulier lors d‘étés humides. Le LSD est une poudre incolore et inodore qui est appliquée sous forme
Désir (d’in)dépendance
de solution sur un support, par ex. du papier buvard. Le LSD est généralement commercialisé sous forme de trips en papier (« trips », « tickets », « cartons ») ou de minipilules appelées « micros » (coloïdes d‘ergot de seigle). Les micros sont plus fortement dosés. Le LSD sous forme liquide est moins répandu.
Ce qui est souvent problématique avec le LSD, c‘est que sa consommation, à la différence de la plupart des autres drogues de synthèse, entraîne un renforcement de l‘humeur existante. Cela signifie qu‘en cas de dépression préexistante, celle-ci se manifeste de manière encore plus forte et peut alors entraîner ce que l‘on appelle des « horror trips ». Ceux-ci peuvent déclencher de l‘anxiété et une forte paranoïa chez le consommateur et se produire encore des semaines après la consommation. Ces flashbacks, déjà mentionnés plus haut, surviennent généralement de manière inattendue et peuvent donc également se produire lors d‘un trajet en voiture. En bref, même si la consommation de LSD n‘entraîne pas de dépendance physique durable, des effets physiques peuvent survenir longtemps après et de manière très soudaine, soulignant encore davantage la dangerosité de cette drogue de synthèse.
Le danger de l‘utilisation de médicaments réside dans le fait qu‘ils sont généralement prescrits pour une raison plutôt anodine, comme lutter contre l‘insomnie ou le stress. Bien souvent, ces médicaments ne sont même plus soumis à ordonnance ou leur acquisition est très facile sans ordonnance médicale. La consommation de ce type de médicaments est en outre devenue très courante dans la société. On peut parler d‘un certain « effet de banalisation ». La prise de ces médicaments pendant des années entraîne souvent, outre une dépendance physique, une dépendance psychique.
Pour déterminer au préalable dans quelle mesure certains médicaments présentent effectivement un potentiel de dépendance, un entretien personnel avec le médecin traitant est indispensable. Lui seul possède les connaissances nécessaires pour diagnostiquer avec précision dans quelle mesure une certaine préparation peut effectivement être utilisée sans risque élevé et pour quelle durée sans autres conséquences médicales.
D‘autres groupes de médicaments sont souvent utilisés dans les réseaux illégaux de drogue. Ils servent de substituts à certaines substances en cas de pénurie dans l‘approvisionnement ou sont consommés en plus de la drogue principale.
Voici quelques groupes de médicaments qui peuvent, dans certaines circonstances, déclencher une forme de dépendance chez le consommateur :
• Coupe-faim
• Médicaments contre l‘asthme
• Antidouleurs
• Laxatifs
• Médicaments psychotropes : somnifères (barbituriques, benzodiazépines), tranquillisants (benzodiazépines, méprobamate, méthaqualone)
• Anesthésiques et analgésiques contenant des opiacés
• Médicaments contre la toux contenant de la codéine
Quels sont les risques liés à l‘achat illégal de médicaments sur Internet ?
Hormis les pharmacies disposant d‘une autorisation correspondante, le commerce en ligne de médicaments sans ordonnance est interdit dans notre pays. Les médicaments illégaux trouvent donc de plus en plus d‘acheteurs sur Internet. Le problème est que plus de deux tiers des médicaments vendus en ligne sont des contrefaçons ou ne répondent pas aux normes pharmaceutiques. C‘est pourquoi nous mettons ici également en garde contre l‘achat de médicaments sur Internet.
Dans les cas les plus bénins, les contrefaçons sont tout simplement inefficaces, mais il n‘est pas rare qu‘elles nuisent à la santé. Les contrefaçons sont d‘ailleurs particulièrement fréquentes dans le domaine des analgésiques, des médicaments contre l‘impuissance et des médicaments pour développer la musculature.
• Les patients ne bénéficient d‘aucun conseil spécialisé.
• Les éventuels effets secondaires et interactions ne sont pas entièrement expliqués.
• Si un médicament n‘est pas autorisé en Suisse pour des raisons médicales, il peut tout de même être acheté sur Internet. Il n‘y a aucune sécurité des médicaments.
• La qualité des médicaments proposés sur Internet ne peut pas être vérifiée.
• Dans de nombreux cas, la notice n‘est pas disponible en français, est incomplète ou n‘existe tout simplement pas.
• La consommation de médicaments défectueux peut avoir des conséquences néfastes sur la santé.
• En cas de contrefaçon, il peut s‘agir de diluants ou même d‘ingrédients toxiques.
• Le consommateur ne peut pas savoir comment les médicaments ont été transportés et stockés, ni à quelle lumière et à quelle température ils ont pu être exposés, ce qui peut avoir une influence sur leur efficacité.
• Il n‘y a généralement que peu ou pas d‘informations précises sur le fournisseur.
• Enfin, en cas d‘atteinte à la santé, il n‘est pas possible de réclamer des dommages et intérêts.
De nombreuses substances d‘usage courant contiennent des solvants dont les vapeurs, lorsqu‘elles sont inhalées, peuvent dé clencher dans le cerveau des états proches de l‘ivresse. Ces sol vants se trouvent par exemple dans les colles, les vernis, les diluants pour peinture, les détergents ou l‘essence. Même le gaz normal contenu dans un briquet peut pro voquer un état d‘ivresse.
À quoi ressemblent ces substances ?
Ces substances sont la plupart du temps conditionnées dans des boîtes, des tubes ou d‘autres récipients adaptés. Les colles ou les vernis peuvent être versés dans des canettes, tandis que d‘autres substances sont versées dans de simples sacs en nylon.
Quel est l‘effet initial des substances à renifler ?
Au moment de l‘inhalation, des effets secondaires très désagréables apparaissent généralement, comme l‘irritation des muqueuses, des maux de tête, des nausées et des vomissements.
Le rythme cardiaque s‘accélère jusqu‘à la tachycardie. Cet état ne dure généralement que peu de temps après l‘inhalation et est donc accepté par les consom-
Que se passe-t-il ensuite ?
Comment ces substances sont-elles ingérées ?
Le plus souvent par inhalation.
Comment reconnaître de telles substances ?
En état d‘ivresse, le consommateur se montre généralement euphorique. Mais des pensées confuses, un ralentissement de la capacité de réaction ou des nausées peuvent également faire partie des réactions possibles. Dans tous les cas, l‘odeur caractéristique est une odeur piquante significative addictive pour le consommateur.
Une fois l‘effet extrême passé, une forme d‘état de relaxation ressentie comme agréable et apaisante apparaît. Des modifications de la perception sensorielle peuvent survenir, allant d‘une forte augmentation des stimuli optiques et/ou acoustiques à des hallucinations.
Quels sont les risques liés à l‘inhalation de ces substances ?
Si l‘inhalation s‘accompagne de vomissements et d‘une perte de conscience, il peut arriver qu‘une partie des vomissements parvienne dans les poumons. Cela peut conduire à une pneumonie ou à la mort par asphyxie. Certains solvants sont particulièrement nocifs pour le cœur car ils augmentent sa fréquence de manière anormale. Cela peut même entraîner une mort cardiaque subite chez les jeunes.
Quelles sont les conséquences d‘un abus prolongé ?
Toutes les substances décrites endommagent particulièrement le foie, impliquant un risque accru de cirrhose ou de cancer du foie.
À quels dommages physiques faut-il s‘attendre ?
Très souvent, le système nerveux périphérique ainsi que le cerveau sont attaqués, pouvant entraîner des dommages irréparables. Cela peut aller jusqu‘à des troubles de la sensibilité des extrémités, des difficultés à marcher, des fourmillements et des
engourdissements. Même la perception de température et le sens du toucher peuvent être entièrement perdus. Les lésions cérébrales qui en résultent réduisent la capacité de réflexion et de mémorisation et, d‘une manière générale, le vécu des émotions ne se fait plus que sous une forme aplatie. Dans les formes extrêmes, cela peut conduire à la démence. Les organes internes comme les reins, la peau et même le système immunitaire peuvent également subir des dommages ou être affectés dans leur fonctionnement.
La loi sur les stupéfiants fait la distinction entre les stupéfiants classiques, les substances psychotropes et les précurseurs. Il appartient non seulement au législateur suisse, mais également, en accord avec l‘ONU, à la Convention sur les stupéfiants, de déterminer quelles substances doivent effectivement être considérées comme des stupéfiants. La paille de pavot, le cannabis (plante et résine), la méthadone, l‘opium, l‘héroïne, la codéine et l‘amphétamine peuvent être cités comme exemples de stupéfiants.
Les substances psychotropes ont la capacité de provoquer un état particulier chez le consommateur, comme la stimulation ou l‘affaiblissement du système nerveux central,
pouvant entraîner des hallucinations ou des troubles de la motricité ou de la pensée. Le comportement de la personne, sa perception et son état d‘esprit peuvent également être modifiés. Les barbituriques ou les benzodiazépines sont des exemples de substances psychotropes.
Les précurseurs sont des substances souvent utilisées dans la fabrication illicite de stupéfiants ou de substances psychotropes, par ex. l‘acide acétique concentré dans les produits à base d‘héroïne.
Certains stupéfiants continuent d‘être utilisés dans la médecine et la production de médicaments.
Il existe désormais de nombreuses abréviations pour désigner cette drogue, étroitement apparentée aux amphétamines : Meth, Crystal, Ice Speed. Ces dénominations se réfèrent toutes à une substance : la méthamphétamine. Cette substance a un effet stimulant et peut être sniffée, fumée ou injectée dissoute dans de l‘eau. Elle s‘est répandue à une vitesse fulgurante au cours des dernières années grâce à la possibilité de la fabriquer soi-même. La substance principale est la pseudoéphédrine, un produit que l‘on trouve également dans de nombreux médicaments contre la toux.
L‘effet du crystal meth se produit principalement dans le cerveau. La drogue entraîne une libération accrue de neurotransmetteurs, dont principalement la dopamine, qui activent le système nerveux et entraînent une augmentation de la fréquence cardiaque. En raison de l‘augmentation de l‘irrigation
sanguine du corps, les consommateurs ressentent ce que l‘on appelle un « flash » ou un « rush » qui s‘accompagne d‘une certaine euphorie et légèreté. La confiance en soi augmente également de manière soudaine et un sentiment d‘invincibilité apparaît. Selon sa concentration, le crystal meth agit dans le corps humain jusqu‘à dix heures et même jusqu‘à un jour dans certains cas. Une fois l‘ivresse passée, l‘activité de base de l‘organisme chute. Cette phase est appelée « come-down ». Ce moment étant vécu comme très douloureux par les personnes dépendantes, l‘envie de consommer la drogue augmente à nouveau.
La consommation de méthylamphétamine a des conséquences importantes sur l‘organisme. Les personnes dépendantes ne ressentent ni la fatigue ni la faim, c‘est pourquoi elles ne s‘alimentent pas et ne dorment plus. La drogue supprime également toute
sensation de douleur. À long terme, de nombreuses personnes dépendantes au crystal meth souffrent de troubles du sommeil, de dépression et d‘hallucinations et perdent beaucoup de poids. La peau devient sèche en raison de la déshydratation constante, les caries et la chute des dents sont également des dommages typiques du crystal. Le crystal meth étant métabolisé par les reins, une consommation durable entraîne inévitablement des lésions rénales. En cas de surdose éventuelle, la tension artérielle peut chuter si fortement que cela entraîne parfois la mort du consommateur.
Le crystal meth est très souvent consommé lors de soirées, mais il est également utilisé dans la vie professionnelle ou privée pour stimuler l‘esprit. La consommation commence souvent à l‘école ou dans un autre établissement de formation. Ce qui est particulièrement problématique, c‘est que la dépendance s‘installe dès la première consommation en raison de la forte sensation d‘ivresse et qu‘il faut augmenter les doses la fois suivante pour obtenir le même effet. Une fois la dépendance au crystal meth installée, il est rare que l‘on parvienne à s‘en sortir : à peine 11 % des personnes dépendantes parviennent à sortir de ce cercle vicieux.
L‘alcool est considéré comme une drogue sociale dans de nombreux pays, y compris en Suisse. Il est courant de devoir justifier la non-consommation d‘alcool lors d‘événements officiels. L‘effet de l‘alcool est pourtant souvent sous-estimé : il agit sur les parties du système nerveux qui contrôlent la conscience et les émotions. L‘intensité et la durée de cet effet dépendent de la concentration d‘alcool dans l‘organisme. En règle générale, à partir de cinq pour mille environ, la vie de la personne en état d‘ivresse est en danger. Les effets de l‘alcool sont désormais bien connus, de même que ses effets secondaires néfastes. L‘alcool a un effet narcotique. Mais avant que l‘effet assoupissant
Désir (d’in)dépendance
ne survienne, la personne en état d‘ébriété connaît un état d‘excitation au cours duquel le seuil d‘inhibition diminue généralement également. Un effet secondaire intéressant est que la force musculaire brute a tendance à augmenter après la consommation de petites quantités d‘alcool en raison de l‘absence de sensation de fatigue, tandis que la concentration et les performances diminuent très rapidement. La capacité d‘autocritique et d‘autoréflexion est également diminuée en conséquence après la consommation d‘alcool. Cela a pour conséquence que les altercations dégénèrent souvent après la consommation d‘alcool car le seuil d‘inhibition naturel n‘existe plus.
Selon les estimations actuelles, plus de 30 millions de personnes sont alcooliques dans le monde. C‘est là aussi qu‘il faut tracer la ligne de démarcation avec la partie de la population qui aime certes boire de l‘alcool, mais qui peut arrêter à tout moment et qui n‘est pas physiquement dépendante. L‘alcoolisme est une maladie qui détruit non seulement la vie de la personne concernée, mais également celle de sa famille et de son entourage.
Les consommateurs d‘alcool peuvent généralement être classés dans les cinq groupes suivants :
Buveurs alpha
Cette catégorie consomme volontiers un verre à l‘occasion car elle vit généralement l‘état d‘ébriété comme agréable. Ces buveurs ne sont toutefois pas physiquement dépendants et peuvent arrêter de boire à tout moment.
Buveurs bêta
Ils ne sont pas dépendants, mais boivent volontiers et beaucoup, surtout en société, à la maison ou au travail. Ils peuvent également arrêter à tout moment, mais subissent à long terme des dommages organiques importants en raison de la quantité consommée.
Buveurs gamma
Le métabolisme de ces consommateurs s‘est déjà adapté à l‘apport d‘alcool. Cela signifie que ce groupe souffre de symptômes de sevrage lorsqu‘il ne boit pas et que son corps réclame de l‘alcool de manière compulsive. Ces consommateurs perdent le contrôle d‘eux-mêmes à la moindre quantité d‘alcool.
Buveurs delta
Un certain taux d‘alcool doit être maintenu de manière conséquente pour éviter que les symptômes de l‘abstinence ne deviennent trop importants.
Buveurs epsilon
Dans ce groupe, l‘alcool n‘est pas consommé en permanence, mais à intervalles déterminés et en grande quantité sur une très courte période. La crise est précédée d‘une phase d‘agitation pendant laquelle l‘« ivrogne trimestriel » est très tendu, ne peut pas travailler et souffre d‘insomnie. Une fois la phase de consommation passée, la personne concernée reprend son quotidien normal. On peut toutefois observer que les intervalles entre les crises sont de plus en plus courts.
La consommation d‘alcool n‘est pas critiquable en elle-même et celle-ci peut être appréciée avec modération. Le danger survient toujours lorsqu‘une substance est consommée pour résoudre des problèmes ou pour éviter une situation désagréable. On peut alors déjà parler d‘abus, qui devient très vite une habitude si l‘effet est vécu comme positif.
Si l‘accoutumance devient chronique, on parle généralement déjà de dépendance qui évolue très rapidement vers un état où elle ne peut plus être contrôlée par la personne concernée. Le stade de l‘addiction est alors atteint. Ce qui est particulièrement problématique, c‘est que les transitions entre les différentes phases ne sont pas perçues comme telles par les personnes concernées et que le glissement vers l‘addiction passe donc généralement inaperçu.
Famille de plantes : famille du chanvre
Parties de la plante utilisées : feuilles, fleurs, résine des feuilles
Composants actifs : plus de 400 substances chimiques, tétrahydrocannabinol (THC) Autres noms : hasch, herbe, etc.
Effet : l‘effet dépend fortement de l‘état intérieur et des conditions extérieures. Jovialité, allusions, sensation de froid et faiblesse
Cannabis est le terme latin désignant la plante de chanvre. Le chanvre est considéré comme l‘une des plus anciennes plantes utiles du monde, son histoire remontant à 8 000 ans. Il est utilisé à la fois comme plante utile et comme stupéfiant. Toutes les variétés de chanvre de la plante de chanvre (Cannabis sativa) sont utilisées comme chanvre commercial et industriel. En revanche, le chanvre indien (Cannabis indica) ne joue un rôle que comme plante médicinale et stupéfiante.
Désir (d’in)dépendance
dans les membres. Affinement de la perception sensorielle, sécheresse de la gorge, envie de manger.
Toxicologie : en cas de surdosage, une désorientation spatiale et temporelle, une sensation d‘anxiété, de fortes variations d‘humeur, des hallucinations et des troubles visuels peuvent apparaître.
Le cannabis est divisé en plante mâle et plante femelle. Pour l‘effet enivrant, on utilise exclusivement la plante femelle non fécondée, d‘autant plus que c‘est dans les fleurs que l‘on trouve la plus forte concentration de la substance active THC.
Les deux produits cannabiques les plus courants sont la marijuana et le haschisch. Le haschisch est la résine des sommités fleuries et la marijuana est un mélange de type tabac obtenu à partir des feuilles et des fleurs séchées de la plante de chanvre femelle.
La plante de cannabis possède environ 80 substances actives, appelées cannabinoïdes. Ces substances actives réagissent avec différents récepteurs du cerveau et peuvent influencer de nombreux processus du système nerveux. Les deux cannabinoïdes les plus connus de la plante de cannabis sont le THC (delta9-tétrahydrocannabinol) et le CBD (cannabidiol).
Les plantes de chanvre du sud de l‘Inde comptent parmi les espèces les plus puissantes connues. Le chanvre ayant besoin de températures très élevées pour pouvoir produire des substances hallucinogènes, il ne peut pousser en Europe que pendant les mois chauds de l‘été. Quelques cultures isolées constituent l‘exception. Le haschisch est très souvent importé de manière illégale avant d‘être livré sous forme de plaques de résine compressées provenant du Liban, de Turquie, d‘Afghanistan, du Népal, d‘Inde, du Pakistan ou du Vietnam. Plus la résine est foncée, plus la teneur en THC, la substance enivrante, est élevée.
Pour pouvoir consommer du haschisch, il existe différentes possibilités d‘utilisation. De petits morceaux de la plaque dure de haschisch peuvent être émiettés et mélangés à du tabac finement émietté. Ce mélange peut être roulé en une cigarette normale, également appelée « joint ». Il est également possible de fumer le haschisch émietté dans une pipe spéciale ou à eau, de le cuire dans des biscuits ou de le boire sous forme de thé.
Comme nous l‘avons déjà mentionné dans le chapitre précédent, les effets nocifs de l‘alcool sont majoritairement connus. Concernant la consommation de haschisch, les choses sont quelque peu différentes. L‘alcool
se dégrade dans le corps humain d‘environ 0,1 pour mille par heure (en d‘autres termes, après une ivresse totale, l‘être humain est de nouveau entièrement sobre en l‘espace d‘une journée). Mais la situation est beaucoup plus complexe pour le haschisch. Cette drogue est composée de plus de 400 substances chimiques dont les effets sur le corps humain n‘ont pas encore été entièrement étudiés à ce jour. Le THC (tétrahydrocannabinol), la principale substance génératrice d‘ivresse, est liposoluble et se dépose donc dans les tissus graisseux de l‘être humain, comme le cerveau, le système nerveux et les organes reproducteurs. Elle ne se dégrade que très lentement : même des mois après sa consommation, ses effets nocifs persistent dans l‘organisme.
Les cigarettes de haschisch ou de marijuana contiennent également 50 à 100 % de substances cancérigènes en plus que les cigarettes classiques à la nicotine. En cas de consommation combinée, les effets nocifs correspondants sont à chaque fois plus que doublés.
Les dommages physiques en détail :
• perturbation du cycle menstruel
• diminution de la mobilité des spermatozoïdes
• troubles du rythme cardiaque
• modification de la tension artérielle
• Le risque de mettre au monde un enfant atteint de la trisomie 21 est 100 fois plus élevé.
• Un flashback (état d‘ivresse sans consommation) peut survenir jusqu‘à huit ans après la dernière consommation de haschisch.
• Des psychoses de type schizophrénique peuvent se développer dans certains cas.
Autres noms : H, héro
Dénominations des variétés : Hong Kong
Rocks, Rocks, Brown Sugar, Thai-H
Groupe de drogues : opiacés
La consommation d‘héroïne, également appelée substance « dépressive respiratoire », peut entraîner, en cas de surdose, une paralysie du centre respiratoire (arrêt de la respiration), une perte de conscience ainsi qu‘une défaillance cardiaque dont l‘issue est généralement fatale. La consommation sur plusieurs années entraîne une dépendance physique et psychique, rendant cette drogue particulièrement dangereuse. Un sevrage
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Substance active : diacétylmorphine
Mode de consommation : injectée, fumée, inhalée, plus rarement sniffée
Durée des effets : jusqu‘à quatre heures
s‘accompagne souvent d‘effets secondaires tels qu‘une forte transpiration, des troubles du sommeil, des contractions musculaires, des bouffées de chaleur, une perte d‘appétit, une augmentation de la pression artérielle, de la fièvre, des vomissements et des diarrhées. Même si le sevrage physique est une réussite, le besoin psychologique reste très souvent présent.
Autres noms : coke, neige
Groupe de drogues : stimulants
Mode de consommation : sniffée, fumée, inhalée, plus rarement injectée
Dangers en cas d‘abus bref : maux d‘estomac, douleurs musculaires, irritabilité, dépression, anxiété, épisodes psychotiques, crampes, troubles circulatoires, collapsus respiratoire, mort par overdose
La cocaïne fait partie des drogues qui entraînent la plus forte dépendance, tant psychique que physique, et est donc considérée comme l‘une des drogues les plus dures et les plus dangereuses. Elle est obtenue sous la forme d‘un extrait chimique des feuilles de l‘arbuste de coca, qui pousse principalement en Amérique du Sud. L‘arbuste se développe de manière optimale dans un climat chaud et humide, à une altitude comprise entre 600 et 1 800 mètres. Après la récolte,
Désir (d’in)dépendance
Dangers en cas d‘utilisation continue : forte dépendance psychique, désintérêt, paranoïa, amaigrissement, inflammation chronique des muqueuses nasales, dommages aux vaisseaux sanguins. L‘arrêt de la consommation de cette drogue s‘accompagne de forts symptômes de manque et le désir reste très présent.
les feuilles de coca sont séchées puis ficelées en balles solides comme du tabac. Ce n‘est qu‘après l‘isolation chimique de l‘extrait que l‘on obtient le produit final, la cocaïne, qui atterrit chez le consommateur sous la forme d‘une poudre blanche et floconneuse. La cocaïne est principalement sniffée ou, diluée avec de l‘eau, injectée dans une veine au moyen d‘une seringue. Comme pour la plupart des drogues dures, un surdosage est souvent fatal.
Le terme « darknet » est désormais connu de tous, mais peu de gens savent comment il fonctionne exactement. La plateforme en ligne pour le commerce illégal sur Internet existe depuis une vingtaine d‘années et est très fructueuse avec tout ce qui est officiellement interdit, notamment les armes et les stupéfiants. Pour les utilisateurs ordinaires, le darknet n‘est toutefois pas visible car il ne peut pas être utilisé avec un logiciel standard. Il faut pour cela utiliser le navigateur TOR (abréviation de « The Onion Router »). Ce programme permet à l‘utilisateur de naviguer anonymement sur le darknet car son adresse IP n‘est pas enregistrée, contrairement à l‘Internet normal. Plusieurs stations sous forme de serveurs sont ainsi traversées, rendant presque impossible la traçabilité des utilisateurs individuels.
Vous connaissez peut-être également le terme « deep web ». Deep web est le terme générique pour les zones d‘Internet qui ne sont pas accessibles par les moteurs de recherche officiels. À l‘inverse du « clear web » qui comprend l‘Internet classique que nous connaissons et utilisons tous. Le darknet, quant à lui, est une petite partie du deep
web et nécessite, pour pouvoir être utilisé, le navigateur TOR mentionné précédemment.
Les utilisateurs du deep web et du darknet peuvent être divisés en deux groupes principaux. D‘une part, ceux qui y font du commerce illégal et qui peuvent ainsi échapper à l‘emprise de la loi. D‘autre part, les très nombreux groupes qui parviennent à accéder aux réseaux de réseaux sociaux et à d‘autres plateformes de communication via le darknet pour y diffuser des informations explosives et pouvoir s‘en retirer sans être reconnus. Edward Snowden, connu comme lanceur d‘alerte, est un bon exemple de ce type d‘activités. Il a utilisé le deep web à ses propres fins pour divulguer des informations au public et a ainsi pu échapper pendant longtemps aux poursuites judiciaires. Ces dernières années en particulier, le commerce de la cybercriminalité a également fleuri sur le darknet. Qu‘il s‘agisse de paralyser un site Internet, de lancer une campagne de spam ou de se procurer un « kit de construction de virus », tout peut se trouver sur le darknet. Comme dans la plupart des autres cas, le paiement s‘effectue au moyen de cryptomonnaies, très souvent des bitcoins.
Aci Acide ascorbique
Acide LSD
Barette Morceau de cannabis
Bedo Joint de cannabis
Benzedrine Amphétamine
Beu Herbe de cannabis
Bien tourner « S‘en sortir »
Blanche Cocaïne
Blue sky Ecstasy
Bong Appareil à fumer de type pipe à eau
Brown sugar Héroïne de couleur brunâtre
Bulle Médicaments emballés sous film
Bunker Planque
Champi Champignons hallucinogènes
Charge Dose de drogue
Coca Cocaïne. Produite à partir des feuilles de coca ou synthétiquement à partir de l‘ecgonine
Cocktail Mélange d‘héroïne et de cocaïne dans une seringue
Coke Cocaïne
Cône Joint de haschisch conique
Copilote Compagnon de voyage dans un trip LSD
Couper Mélanger le haschisch avec de l‘opium, ce que font les dealers peu scrupuleux pour rendre leurs clients dépendants
Dame blanche Mélange de cocaïne et de cannabis dans un joint
Dealer Vendre de la drogue
Défonce Action de se mettre dans un état second induit par une drogue
Distribuer Vendre des substances illégales
DOM (STP) Dérivés synthétique de l‘amphétamine à fort effet hallucinogène
Dynamite Bonne qualité de haschisch, également pour d‘autres drogues
Ecsta, ecstasy Drogue de synthèse, MDMA
Ecstasy Drogue de synthèse
Être accro Être dépendant
Être défoncé Ivresse de la drogue
Être en manque Avoir des symptômes de sevrage
Être stone Être dans un état d‘ivresse plutôt sédatif
Euphorie Sensation de joie intérieure, de satisfaction
Faire un rail Préparer la cocaïne
Faire un trip Avaler des substances addictives, presque exclusivement utilisé pour la prise de LSD
Fixe Dose d‘une drogue destinée à être injectée
Flash Sensation intense ressentie tout de suite après l‘absorption de la drogue par intraveineuse. La vague d‘euphorie qui suit le premier état
Flashback État qui survient sans avoir consommé de la drogue. Conduit souvent à l‘anxiété et à la peur, sentiment d‘être fou
Flipper S‘engoisser
Fraise Nom de buvard de LSD
GGanja Cannabis
Girl Cocaïne
Green Stuff haschisch vert en poudre
Guide amateur de drogues expérimenté qui surveille par ex. le trip au LSD et qui guide les autres
Gun Seringue d‘injection
HHallu Hallucinations
Hallucination Perception de quelque chose qui n‘existe pas
Hallucinogène Substance qui provoque des hallucinations
Hang-up Un problème personnel et psychologique difficile
Hasch Abréviation de haschisch
Hasch-Express Surnom donné à l‘Orient-Express Istanbul-Munich
Haschisch Sécrétion résineuse des fleurs de la plante femelle du chanvre indien
Hépatite virale Inflammation du foie due à un virus
Herbe Haschisch ou marijuana
Héroïne Stupéfiant obtenu à partir de la morphine par modification chimique
High Ivresse de la drogue, euphorie, changement heureux de la conscience
HLC Agent actif de la cocaïne
Hook Signifie être physiquement totalement dépendant. Il n‘y a aucun retour possible
Horror trip Ivresse liée à la drogue, caractérisée par des sentiments de peur et de panique
Huile Huile de haschich
Hyperthermie Synonyme de fièvre
Hypnotique Somnifères à effet psychotrope, barbituriques
Hypo Injection de drogue
Iboga Arbuste africain dont les racines contiennent de fortes quantités d‘un alcaloïde hallucinogène. Stimulant à petites doses et puissant modificateur de conscience à hautes doses
Jack Synonyme de l‘héroïne
Joint Cigarette de haschisch roulée, pure ou mélangée à du tabac
Junk Terme américain désignant les opiacés
Junkie Toxicomane, drogué (autrefois opiomane)
Kétamine Anesthésique
Key Un kilo de marijuana
Khat Substitut naturel de l‘amphétamine en Afrique de l‘Est, en Éthiopie et dans le sud de l‘Arabie
Kif Nom marocain du haschisch Kick État euphorique après la prise de drogue ; sensations fortes lors de la consommation de LSD
Kit kat Autre nom de la kétamine
Latte Bouffée de cigarette, de joint ou de pipe de haschisch
Laudanum Dangereux mélange d‘opium et d‘alcool répandu en Angleterre
Létal Qui provoque la mort
Ligne Petit tas allongé de cocaïne, d‘héroïne ou de mélange des deux finement, destiné à être inhalé à l‘aide d‘une paille
LSD-25 Acide lysergique diéthylamide, le plus connu des hallucinogènes synthétiques, drogue psychédélique la plus puissante. Elle est incolore, inodore et insipide
Ma Nom chinois pour le haschisch Main-Line
Ligne principale, nom donné à la ligne d‘injection sur le bras Matériel Terme générique pour div. substances Mavron Nom grec pour l‘herbe de chanvre Cannabis
Mal tourner « Prendre le mauvais chemin »
Mélange Mélange héroïne-cocaïne Meserole Cigarette de marijuana américaine à base de chanvre sud-américain
Métha Méthadone Morphine Puissant antidouleur Méphédrone Stimulant du système
nerveux central
Neige Cocaïne
Overdose Surdose
PPack Emballage d‘héroïne
Panama Red Marijuana d‘Amérique centrale
Paranoïa Psychose chronique se manifestant par un délire
Pet Abréviation de « pétard »
Pétard Désigne le joint de cannabis
Péthidine Aantispasmodique et analgésique, accepté comme substitut par les toxicomanes
Peyotl Mini-cactus mexicain sans épines. Agit comme un léger trip au LSD et contient de la mescaline
Pharma Pharmacie
Pilules P Pilules de Préludine
Planer Définit la période sous l‘effet de la drogue
Planète bleue Nom de buvard de LSD
Planquer Conserver la drogue dans une planque
Plaque Plaque de haschisch
Pompe Seringue d‘injection
Pot Haschisch ou marijuana
Prelus, Preludin Terme argotique désignant l‘amphétamine, la méthamphétamine et l‘éphédrine. Psychédélique Du grec Psyche = âme et Delos = visible. Désigne la modification de la conscience, les processus et les états après la prise de substances addictives
Purple Hearts Stimulant, généralement un mélange de somnifères contenant des barbituriques et d‘amphétamines
RRabla Nom donné à de l‘héroïne, souvent de piètre qualité
Rail Dose de cocaïne ou d‘autre drogue en poudre déposée en un petit tas allongé
Rave party Fête souvent nocturne et clandestine, dédiée à la danse et à la musique
techno
Red Birds Préparation à base de barbituriques
Rohypnol Stimulant
Sahara n° 1 Haschisch de qualité inférieure
Se faire quelqu‘un Frapper une personne
Se shooter Se piquer Poudre Héroïne ou cocaïne
Sevrage Interruption de la consommation de substance psychoactive
Shake Effet non voulu similaire au frisson, mauvaise substance
Shit Haschich, résine de cannabis
Shoot Piqure intraveineuse
Shooteuse Expression populaire qui signifie la seringue Sode Dose en verlan Slam Boisson alcoolisée
Sniffer Renifler une drogue
Sniffeur Cocaïnomane
Spécial K Autre nom de la Kétamine
Speed Ball Mélange Spliff Joint Stick Cigarette de marijuana
Speed Stimulant rapide, éveillant
Spoon Dose d‘héroïne
Stuff Narcotiques, drogues
Substance Terme générique pour désigner les stupéfiants
Subutex Drogue de substitution à l‘héroïne
Sucettes Ecstasy
TTaf Bouffée du joint de haschisch ou de marijuana
Tik Cristal
Tirer Fumer de la drogue
Tirer Injecter
Tirer sur un joint Fumer une cigarette de haschisch
Vendre son corps Se livrer à la prostitution illégale
Voir en quelqu‘un Discerner une personne Voyage Ivresse après la prise de drogue. Exaltation, modification de la conscience
Agence de voyage Lieu de consommation ou de commerce
WWhizz Amphétamines
ZZeppelin Cigarette contenant de la drogue
Les termes cités ne sont qu‘un petit extrait du répertoire de termes du domaine de la drogue. Nous n‘avons choisi que des termes connus dans le milieu de la drogue ou importants à connaître pour d‘autres raisons. Il est d‘ailleurs presque impossible de répertorier toutes les désignations locales de drogues, de consommation de drogues, de précurseurs, etc. Des termes disparaissent régulièrement de l‘usage pour faire place à de nouvelles désignations.
Si vous souhaitez connaître d‘autres termes, vous pouvez vous rendre sur le site Internet suivant : http://www.caat.online.fr/glossaire/abc.htm
Les centres spécialisés pour la prévention des addictions sont à votre disposition pour vous conseiller et vous aider dans le domaine de la prévention des addictions :
Dachverband Drogenabstinenz Schweiz
Postfach 3036
3001 Bern www.drogenabstinenz.ch
Schweizerische Vereinigung
Eltern gegen Drogen Postfach
3001 Bern www.elterngegendrogen.ch
Verein „Sag NEIN zu Drogen –Sag JA zum Leben“
Auf Nällen 6
6206 Neuenkirch, Suisse
Téléphone : +41 41 469 60 70 www.vsnd.ch
Verein Jugend ohne Drogen Sekretariat, 8000 Zürich
Téléphone et fax : +41 44 363 56 60 www.jod.ch