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Des résultats plus lumineux Réalisation de jaquettes esthétiques avec IPS e.max® Press Impulse

Optimiser les moyens Traitement de dents unitaires sur implants avec IPS e.max® CAD-on

Les composites, un moyen de premier choix Restauration des dents antérieures avec IPS Empress® Direct

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Editorial

Chère lectrice, Cher lecteur, J’ai récemment eu l’occasion de visiter l’extraordinaire port de Sydney avec un groupe de dentistes et de prothésistes dentaires. Tandis que nous admirions l’Opéra, un chirurgien-dentiste local nous a expliqué les coulisses de son architecture novatrice et l’intérêt que ce bâtiment continue de susciter dans le monde entier. Beaucoup d’entre nous étant déjà dans la carrière depuis de nombreuses années, la conversation a roulé, sans surprise, sur la médecine dentaire, l’innovation et le processus qui aboutit à celle-ci. Une question, en particulier, semblait intéresser tout le monde : comment les entreprises du secteur dentaire, et en particulier Ivoclar Vivadent, réalisentelles leurs « innovations » ? C’était une bonne question et la discussion qui a suivi a été si intéressante que je voudrais vous en faire part. J’ai expliqué que l’innovation peut se définir du point de vue scientifique aussi bien que pratique. Ces définitions sont nécessaires pour bien mesurer l’importance de la question. Voyons d’abord la définition scientifique : du point de vue scientifique, l’innovation consiste à créer quelque chose de nouveau : une nouvelle formule, un nouveau processus, mais obligatoirement quelque chose de nouveau. Avec cette définition, l’innovation se définit en fonction des orientations de l’entreprise. Il s’agit en général de nouvelles technologies. La définition pratique, en revanche, met davantage l’accent sur l’utilisateur du produit et moins sur le fabricant. Pour l’utilisateur, une innovation est quelque chose qui améliore une situation ou résout un problème. Alors, qu’est-ce qu’une innovation : une application scientifique ou une solution ? Nous voilà au cœur du problème, car la question touche à la valeur même de l’innovation. Et cela a aussi été la question fondamentale de notre discussion dans le port de Sydney.

J’ai commencé par dire à l’un des dentistes présents que je l’avais déjà questionné sur les produits et sur sa pratique pour identifier les contraintes et les difficultés qu’il rencontrait. Je voulais comprendre ses problèmes pour que notre R&D puisse garder ses besoins à l’esprit. On m’a alors demandé si je travaillais, moi aussi, dans la recherche et développement, et j’ai répondu : « Oui, et vous aussi, d’une certaine manière ». Depuis toujours, le processus d’innovation est facile à expliquer : dans notre entreprise comme dans les autres, la majeure partie des efforts de recherche s’aligne sur les besoins des clients. Pour identifier ces derniers, on pose des questions et on écoute les réponses. C’est ainsi que l’on peut établir des passerelles, aussi bien entre le client et le fabricant qu’entre les besoins du client et le processus de développement. Et ces passerelles aident les chercheurs à trouver des solutions. Quand l’architecte chargé du chantier de l’opéra de Sydney a rencontré pour la première fois les autorités de l’urbanisme, il leur a sans doute demandé quels étaient leurs besoins et leurs exigences pour le nouveau bâtiment. De la même manière, les entreprises du secteur dentaire doivent savoir ce que souhaitent leurs clients et de quoi ils ont besoin. Qu’il se déroule dans un cadre formel ou informel, cet échange est indispensable dans tous les cas. Sinon, la science devient un but en soi. Voilà ce qu’est le processus d’innovation, et comment Ivoclar Vivadent et les autres entreprises le vivent. La communication y joue un rôle aussi important que la chimie. Nous essayons de bien écouter. Nous essayons de développer de nouveaux produits qui répondent aux besoins des clients. Notre but est de créer des innovations qui ouvrent de nouvelles possibilités aux prothésistes, aux dentistes et à leurs patients. Bref, nous offrons d’abord une oreille attentive, puis des innovations bien pensées. Avec mes meilleures salutations

Robert A. Ganley CEO Ivoclar Vivadent

Illustration de couverture : Facettes IPS e.max® Press sorties de pressée (photo : Nicole Schweizer).

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Sommaire Editorial La valeur de l’innovation .......................... ........ 02 Robert A Ganley (USA)

Dentisterie esthétique Les composites, un moyen de premier choix .......... 0 4 Dr Gabriel Krastl (CH) Un sourire naturel à 50 ans et plus ......................0 8 Dr Giovanni Molina Lugo, Dr Francisco Paul Curiel Aguilera et Dr Carlos A Ramirez Schleske (MX) 04

Teamwork Améliorer le sourire ....................................... 1 2 Dr Stephen Phelan (CA) et Harald Heindl, maître prothésiste (USA)

Prothèse Des résultats plus lumineux ...............................1 6

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Benjamin Votteler, maître prothésiste (D) Optimiser les moyens ...................................... 2 0 Oliver Morhofer, maître prothésiste, et Bernd Kobus, maître prothésiste (D)

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OURS Editeur

Parution

Ivoclar Vivadent AG Bendererstr. 2 FL-9494 Schaan / Liechtenstein Tel. +423 / 235 35 35 Fax. +423 / 235 33 60

Coordination

Lorenzo Rigliaco Tel. +423 / 235 36 98

Rédaction

D. Cadiou, Dr R. May, N. van Oers, L. Rigliaco, T. Schaffner

3 numéros par an

Service lecteurs/ lectrices

info@ivoclarvivadent.com

Production

teamwork media GmbH, D-Fuchstal

Tirage global 70.200 (versions linguistiques : allemand, anglais, français, italien, espagnol, russe)

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Dentisterie esthétique

Les composites, un moyen de premier choix Restauration des dents antérieures avec IPS Empress® Direct Dr Gabriel Krastl, Bâle/Suisse

Prendre la dent naturelle comme modèle pour des restaurations esthétiques impose des exigences rigoureuses aux praticiens et aux matériaux. Les matériaux modernes et les techniques de stratification calquées sur la structure de la dent naturelle offrent des conditions optimales pour un résultat esthétique prédictible. Le présent cas concerne la restauration d’une dent antérieure fracturée et met en avant les propriétés biomimétiques de l’IPS Empress Direct. Une jeune patiente est mécontente de l’aspect de ses dents antérieures maxillaires, en raison des séquelles d’un traumatisme sur la 11 survenu quelques années auparavant. La dent a été restaurée avec un composite juste après ce traumatisme. À l’examen, on constate une denture exempte de caries, conforme à l’âge de la patiente, et une très bonne hygiène buccodentaire (Fig. 1). Par rapport aux dents voisines, la partie naturelle de 11 est légèrement jaunâtre, la restauration en composite est translucide et grisâtre. Toutes les dents, à l’exception de la 11, réagissent au test de sensibilité. Les profondeurs de sondage mesurées dans le sulcus sont inférieures à

Fig. 1 La situation initiale fait apparaître un composite inesthétique sur 11.

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trois millimètres. La 11 est légèrement sensible à la percussion. La radiographie rétro-alvéolaire fait suspecter une lésion apicale (Fig. 2). Le canal radiculaire semble en grande partie oblitéré. En concertation avec la patiente, un traitement du canal radiculaire de 11 est prévu. Il sera suivi d’un éclaircissement interne, avant restauration avec un nouveau composite. Traitement du canal radiculaire Le traitement est effectué avec une digue. Malgré le microscope opératoire, le canal est difficile à trouver jusqu’à une profondeur de 13 mm. Après préparation et obturation à l’hydroxyde de calcium pendant deux semaines, le canal radiculaire est définitivement comblé avec de la gutta-percha et un agent d’obturation thermoplastique. L’éclaircissement interne de la partie cervicale de 11 est réalisé avec du perborate de sodium jusqu’à ce que la teinte de la dent atteigne celle des dents voisines. Analyse de la forme et de la teinte de la dent Un examen attentif des deux incisives centrales révèle une légère asymétrie (Fig. 3), qui se traduit par une

Fig. 2 Radiographie révélant une lésion apicale sur la 11


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Fig. 3 Détail des dents 11 et 21

Fig. 4 L’ancienne obturation est enlevée et la dent 11 préparée.

couronne de la 11 légèrement plus large en apparence. Questionnée à ce sujet, la patiente confirme avoir eu avant l’accident un diastème qui a été refermé unilatéralement par la première restauration. Les masses émail et dentine sont sélectionnées à l’aide du teintier IPS Empress Direct. La masse dentine est adaptée à la partie cervicale de la dent et la masse émail est choisie en fonction de la partie incisale de la dent voisine. La restauration d’une dent est une opération très complexe, qui doit être envisagée dans les détails. Afin de prévisualiser le résultat final souhaité, il est utile de réaliser, avant de commencer le travail, un schéma « topographique » de la dent, en relevant entre autres les zones de translucidité ou d’opacité accrue. Une photo de la situation initiale et son examen sur l’écran de l’appareil numérique peuvent être utiles, à cet égard, pour la stratification. On gardera toutefois à l’esprit que la photo numérique ne donne des indications que sur le positionnement des différentes masses de composite et éventuellement des maquillants. Elle ne restitue jamais la véritable couleur. Dans le cas de cette jeune patiente, les masses suivantes ont été choisies pour réaliser la stratification en composite : A3 Dentin, A2 Enamel, Trans Opal et Tetric® Color blanc.

biseautés. Afin que la limite de la future restauration soit invisible, la préparation doit être un peu plus large (d’environ 2 mm), en particulier dans la région labiale (Fig. 4). Une digue est posée sur les dents antérieures (jusqu’à la première prémolaire), entre autres pour dégager la vue pendant le traitement. Des ligatures permettent d’isoler complètement les dents antérieures à traiter et de repousser la digue jusqu’au bord de la gencive. L’adhésion à la substance dentaire est réalisée avec un système en trois phases qui nécessite un mordançage préalable à l’acide phosphorique (par ex. Syntac® Classic). Afin de donner aux deux dents antérieures un aspect symétrique et de fermer le diastème, il faut légèrement élargir la partie mésiale de 21 avec de la masse émail.

Mock-up et clé en silicone Un mock-up est réalisé pour fabriquer une clé en silicone. La forme et le contour de la restauration existante concordent pour l’essentiel avec la dent 12 voisine, de sorte qu’il n’y aura besoin que de corrections mineures de la forme. Par exemple, le bord incisal est légèrement rallongé dans sa partie distale. Le mock-up ainsi obtenu est retenu avec de la pâte de silicone à modeler. Seuls la partie palatine et le bord incisal de la clé en silicone seront nécessaires pour refaire la partie incisale de 11. La clé est donc découpée à l’aide d’un scalpel. Préparation, traitement adhésif et correction par addition de la dent voisine L’ancienne restauration en composite est déposée à l’aide d’instruments rotatifs et les bords d’émail sont

Réalisation des surfaces palatines et proximales La méthode de stratification anatomique a pour but de réaliser une « coquille d’émail » artificielle définissant le contour palatin et proximal souhaité de la restauration. Pour cela, une petite quantité de masse émail (A2 Enamel) est d’abord déposée dans la clé en silicone et étalée en couche mince à l’aide d’une spatule, de façon à couvrir le mieux possible le défaut. Du composite « fluide » Tetric EvoFlow® est appliqué sur la dent 11 préparée, au niveau de la limite palatine. Si la masse émail est correctement positionnée dans la clé en silicone, elle ira jusqu’à la limite cervicale de la préparation. Le composite fluide appliqué sur la dent est refoulé, de façon à recouvrir les manques éventuels et à assurer une bonne adaptation marginale. La polymérisation est ensuite réalisée par le côté vestibulaire. On peut ensuite retirer avec précaution la clé en silicone et polymériser le composite appliqué par le côté palatin. Les petits excédents au niveau palatin ou proximal s’enlèvent facilement avec un bon scalpel (taille 12). La paroi palatine ainsi réalisée couvre exactement l’étendue souhaitée pour la restauration au niveau incisal, mais n’a pas encore de contact proximal avec la dent voisine. Le choix d’une technique de matriçage adéquate est crucial pour obtenir des contours proximaux aussi proches que possible du naturel. Le défaut étant bien au-dessus de la gencive sur les faces

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Fig. 5 Après le traitement préalable à l’adhésif, on réalise une « coquille d’émail » palatine.

Fig. 6 Le noyau en dentine est volontairement construit de dimensions généreuses.

Fig. 7 Le noyau en dentine construit ne laisse que peu de place pour la masse d’émail.

Fig. 8 Après la caractérisation avec des masses translucides et blanchâtres opaques et le modelage, la restauration est prête à polir.

proximales, des matrices transparentes sont fixées avec des coins en bois. La paroi proximale est réalisée délicatement et précisement. Une fois la matrice et les coins enlevés, on obtient une fine coquille de composite reproduisant de façon idéale les contours incisaux, palatins et proximaux de la dent (Fig. 5).

translucides (Fig. 7). Chaque incrément est polymérisé pendant 20 secondes avec une lampe bluephase®.

Réalisation du noyau de dentine La stratification se poursuit avec une masse de dentine opaque (IPS Empress® Direct Dentin, A3). Le noyau de dentine est construit (Fig. 6). Il est plus gros que celui de la dent naturelle et ne laisse que peu de place pour la couverture par la masse d’émail du côté vestibulaire. Il est judicieux de couvrir aussi l’émail biseauté avec la masse dentine. On s’assure ainsi que la limite de la restauration n’apparaîtra pas comme une ligne grise. L’étendue et la morphologie du noyau de dentine dans le sens incisal sont déterminées par les dents voisines ou controlatérales. En l’occurrence, des structures de mamelons sont modelées et une place correspondante est ménagée du côté incisal pour les masses émail

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Caractérisation incisale Au niveau incisal, la partie comprise entre les mamelons est comblée avec un composite IPS Empress® Direct Opal. On peut ainsi simuler l’opalescence naturelle du bord incisal. La caractérisation est en outre obtenue par l’application d‘un maquillant blanc (Tetric Color blanc) pour simuler des zones blanchâtres au niveau de l’émail. Réalisation de la partie vestibulaire La restauration s’achève avec la dernière couche d’émail vestibulaire (IPS Empress® Direct Enamel A2) (Fig. 8). Le relief de surface de la restauration est modelé dès cette étape en travaillant le composite encore mou à l’aide d’un pinceau. La forme de la dent sera de préférence modelée de façon à réduire au minimum les étapes de travail lors de la finition.


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Fig. 9 Après le polissage, une technique de brillantage adéquate permet d’obtenir un brillant de surface naturel et une morphologie fine.

Fig. 10 Quatre semaines plus tard, le contrôle fait apparaître une situation clinique normale.

Fig. 11 La radiographie finale, avec l’obturation radiculaire et la restauration en composite Fig. 12 La ligne labiale d’une patiente satisfaite

Finition et polissage Les petits excédents sont éliminés avec un scalpel (n° 12). Les méthodes de finition et de polissage appropriées permettent d’obtenir le brillant de surface et la micromorphologie des dents voisines. Des disques flexibles sont utilisées au niveau des bords de la restauration et pour les corrections des régions proximales et incisales. Ils doivent être employés avec la plus grande prudence du côté vestibulaire, afin de ne pas aplanir la morphologie modelée, voire enlever par inadvertance la masse d’émail. Les concavités de la surface buccale sont approfondies par endroits à l’aide d’un polissoir en silicone. Le polissage final est réalisé avec des brossettes au carbure de silicium (Astrobrush®) (Fig. 9).

raître aucune anomalie (Fig. 11). La patiente ne ressent aucune douleur et elle est tout à fait satisfaite du résultat d’ensemble (Fig. 12). q

Contact : Dr. Gabriel Krastl Leiter Zahnunfallzentrum Basel Klinik für Parodontologie, Endodontologie und Kariologie Universitätskliniken für Zahnmedizin der Universität Basel Hebelstrasse 3 CH-4056 Basel gabriel.krastl@unibas.ch

Contrôle Quatre semaines après la fin du traitement, la situation clinique est normale. La restauration de 11 est presque invisible et la symétrie du maxillaire antérieur est rétablie (Fig. 10). Le contrôle radiographique ne fait appa-

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Dentisterie esthétique

Un sourire naturel à 50 ans et plus Une prothèse totale implanto-portée esthétique réalisée selon le système BPS® Dr Giovanni Molina Lugo, Colonia Polanco, Dr Francisco Paul Curiel Aguilera, San Francisco del Rincón, et Dr Carlos A Ramírez Schleske, Granada/Mexique

Les gens d’âge mûr, en bonne santé, soucieux de qualité et désireux de plaire, apprécient d’avoir des prothèses dentaires amovibles adaptées à leur mode de vie actif. Ils se soucient d’esthétique et de leur bien-être. Pour répondre à toutes ces attentes, le praticien a besoin de choisir judicieusement concepts et matériaux. Les auteurs décrivent ici l’utilisation du Système Prothétique Biofonctionnel (BPS) pour la réalisation de prothèses de grande qualité destinées à ces patients exigeants. Le système BPS s’est imposé depuis quelques dizaines d’années pour le traitement des patients édentés. Le concept englobe des produits adaptés les uns aux autres, l’utilisation correcte de ces produits et la coopération professionnelle du chirurgien-dentiste et du prothésiste dentaire. Il comprend, entre autres, les instruments nécessaires pour obtenir une fonction masticatoire dynamique (par exemple des articulateurs) ou des matériaux spécialement adaptés (par exemple des résines) permettant d’assembler les dents prothétiques et les superstructures et de reproduire les parties molles. La gamme de produits comprend aussi tout l’équipement de cabinet et de laboratoire nécessaire. Elle permet ainsi une communication optimale entre les principaux intervenants : patient, chirurgien-dentiste et prothésiste dentaire. La demande croissante de prothèses dentaires implanto-portées s’explique par la bonne santé et l’activité sociale importante des patients. Les prothèses sur implants peuvent améliorer nettement leur qualité de vie. L’avantage du système BPS est qu’il offre tous les composants nécessaires pour obtenir un bon résultat, de la planification à la finition. La mise sur le marché d’une nouvelle génération de dents prothétiques

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appelée SR Phonares® NHC a encore relevé le niveau esthétique des prothèses pour les patients édentés. Grâce à une meilleure résistance à l'abrasion, une faible tendance à l’accumulation de plaque et à la décoloration, ainsi qu’à des formes et des formes et des teintes d’aspect naturel, ces nouvelles dents prothétiques constituent le premier choix pour des solutions de grande qualité. Diagnostic et planification Une patiente de 57 ans se présente à notre cabinet. Elle demande une amélioration de ses fonctions masticatoires et une prothèse plus esthétique. L’examen clinique et radiologique, suivi d’une analyse des modèles de situation sur l’articulateur, fait apparaître une parodontopathie chronique complexe et un mauvais pronostic, affectant toutes les dents naturelles résiduelles (Fig. 1 et 2). Après discussion des différentes options thérapeutiques avec la patiente, le plan de traitement suivant est arrêté : q extraction des dents ne pouvant pas être conservées et réalisation d’une prothèse provisoire, q pose de cinq implants au maxillaire et cinq autres à la mandibule, q réadaptation par des prothèses à demeure sur implants au maxillaire et à la mandibule. La prothèse provisoire La première étape a consisté à réaliser des prothèses immédiates selon le concept BPS (Fig. 3). Les multiples extractions ont été pratiquées pendant ce temps. La crête alvéolaire a été remodelée là où cela était nécessaire. La patiente a pu quitter notre cabinet porteuse de prothèses provisoires. Elle a ainsi été appareillée pendant les trois mois nécessaires à la cicatrisation (Fig. 4).


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Fig. 1 Situation initiale. La parodontopathie affecte l’ensemble de la denture résiduelle.

Fig. 2 La radiographie met en évidence le déchaussement des dents et les défauts des restaurations.

Fig. 3 Après extraction des dents irrécupérables, une prothèse immédiate, fabriquée selon le système BPS, est mise en place.

Fig. 4 Le provisoire en bouche. L’os se remodèle pendant la phase de cicatrisation de trois mois.

Fig. 5 Planification de l’intervention chirurgicale. L’image superposée de la prothèse immédiate constitue la base du positionnement correct des implants.

Fig. 6 Forage du lit d’implantation avec un gabarit de forage et mise en place des implants

Le concept BPS, instrument de planification en chirurgie dentaire assistée par ordinateur Un scanner est réalisé afin de planifier l’intervention chirurgicale de pose des implants, à l’aide d’un programme de planification numérique en 3D. Les prothèses provisoires sont prises comme référence pour la planification. Le positionnement et l’angle d’insertion

des ancrages endo-osseux sont ainsi corrects par rapport à la superstructure prothétique prévue (Fig. 5). Dans le cadre de ce processus, on réalise également par stéréolithographie des gabarits de forage pour l’insertion des implants. L’intervention est ainsi d’une grande précision, tout en étant moins traumatisante pour la patiente (Fig. 6).

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Fig. 7 Montage des dents dans l’articulateur Stratos 300

Fig. 8 Superstructure en titane pour le maxillaire, fabriquée par CFAO

Fig. 9 Superstructure en titane pour la mandibule, fabriquée par CFAO

Fig. 10 Les prothèses terminées, prêtes à être intégrées

Fabrication des prothèses Les prothèses ont été fabriquées selon les étapes suivantes : 1. Obtention d’une fonction masticatoire dynamique Les nouvelles prothèses ont été réalisées avec les dents prothétiques SR Phonares NHC. Les données de la patiente ont été relevées à l’aide de l’arc de transfert UTS, permettant un positionnement précis des modèles dans l’articulateur Stratos® 300 (Fig. 7). Les dents ont alors été montées selon la méthode BPS, en utilisant les accessoires appropriés au Stratos 300. 2. Réalisation de la superstructure en titane En tenant compte de la position des dents, une superstructure en titane a été réalisée par CFAO. Nous avons choisi le titane parce que ce matériau allie précision, passivité, biocompatibilité, grande résistance à la rupture et légèreté (Fig. 8 et 9). 3. Finition des prothèses définitives Les prothèses ont été terminées à l’aide du système SR Ivocap®. La résine SR Ivocap HI (High Impact), mise en œuvre par injection, est très résistante. Le principe d’injection avec compensation du retrait à la polymé-

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risation ne produit pas de surélévation occlusale et assure donc une grande précision d’adaptation. On obtient une excellente liaison entre la base prothétique, les dents et la superstructure titane, ainsi qu’une transition esthétique entre les dents et les tissus mous adjacents (Fig. 10). 4. Intégration des prothèses terminées Les prothèses terminées sont vissées sur les implants ; les trous des vis sont tout d’abord recouverts avec un film en téflon, puis bouchés avec un matériau d’obturation temporaire (Telio CS® inlay). La méthode BPS permet de déterminer avec une grande précision la dimension verticale et l’occlusion centrée (Fig. 11). Le montage guidé des dents prothétiques assure une excellente équilibration des prothèses au final. L’intégration esthétique des dents Phonares dans l’environnement naturel et leur excellente fonction font nettement la différence avec les générations précédentes de dents en résine. La qualité des matériaux et de la méthode, associée aux compétences techniques, manuelles et au travail en équipe du praticien et du prothésiste, permet d’obtenir d’excellents résultats pour les prothèses implanto-portées (Fig. 12 et 13).


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Fig. 11 Les prothèses transvissées en bouche

Fig. 12 Excellente intégration esthétique des dents (SR Phonares NHC) et des fausses gencives dans l’environnement naturel

Contacts : Dr. Giovanni Molina Lugo Homero 655 PB – A01 MX-Colonia Polanco, D.F. C.P. 11550 begol@prodigy.net.mx

Fig. 13 Une photo vaut mieux qu’un long discours : la patiente avec ses nouvelles prothèses implanto-portées

Conclusion La méthode décrite, basée sur le système BPS, permet au patient de retrouver une mastication efficace, un confort et une esthétique très satisfaisants. La qualité de vie des patients s’en trouve ainsi grandement améliorée. Les avantages pour le praticien sont évidents. Il peut proposer à ses patients des prothèses de grande qualité, réalisées selon un système standardisé et fiable et permettant de résoudre de façon simple, rapide et au meilleur coût les cas les plus complexes. q

Dr. Francisco Paul Curiel Aguilera Prol. Josefa Ortiz de Domínguez #408, Zona Centro MX-San Francisco del Rincón, Gto. C.P. 36300 pacocuriel@prodigy.net.mx

Dr. Carlos A Ramirez Schleske Hospital Español Sala 4 Consultorio 7 Ave. Ejercito Nal 613 004 MX-11520 Granada carsch54@prodigy.net.mx

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Teamwork

Améliorer le sourire Correction minimal-invasive d’un diastème avec des facettes en IPS d.SIGN® Dr Stephen Phelan, Oakville, Ontario/Canada, et Harald Heindl, maître prothésiste, Mill Creek, WA/États-Unis

Nos patients attendent des restaurations non seulement fonctionnelles, mais aussi esthétiques. Par différents canaux, ils sont aujourd’hui mieux informés des possibilités et du potentiel des nouveaux matériaux et des techniques actuelles. Ils espèrent, à juste titre, que nous obtiendrons un résultat optimal dans la « réhabilitation » de leur sourire. Le but principal reste cependant toujours de rétablir un bon état de santé buccale, de la manière la moins invasive possible. Pour choisir les options de traitement, chirurgiensdentistes et prothésistes doivent tenir compte non seulement des aspects cliniques, mais aussi des exigences des patients. Lorsque les patients refusent un traitement orthodontique, les facettes en céramique collées sont une solution efficace pour modifier la forme ou la position des dents, fermer les diastèmes ou les espaces interdentaires ou encore modifier la teinte des dents. Ces facettes constituent une excellente option de traitement en termes biologiques, fonctionnels, mécaniques et esthétiques. Le traitement doit s’efforcer tout particulièrement de préserver l’émail.

Fig. 1 Situation initiale : Tout le monde ne trouve pas cela charmant : notre patiente n’aime pas son diastème entre 11 et 21.

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La préparation conventionnelle de facettes entraîne souvent une mutilation importante des substances dentaires saines, ce qui ne s’accorde pas avec la préservation tissulaire. Les techniques et matériaux actuels permettent d’obtenir un résultat esthétique et durablement fonctionnel avec une préparation a minima. Grâce aux aides au diagnostic telles que les wax-up, et à une vitrocéramique fluoroapatite (IPS d.SIGN), les praticiens et les prothésistes sont en mesure de réaliser des facettes en céramique peu invasives. Ils peuvent ainsi offrir au patient un soin esthétique, d’aspect naturel, fonctionnellement adéquat. Présentation de cas Une patiente âgée de 52 ans se plaint de la taille et de la forme de ses incisives supérieures et demande que l’on ferme le diastème entre ses incisives centrales (Fig. 1). Après discussion avec la patiente, nous décidons de réaliser deux facettes en céramique IPS d.SIGN sur 11 et 21. Le but est de répondre aux attentes de la patiente tout en épargnant la substance dentaire. Les préparations seront principalement amélaires, laissant présager un collage optimal.

Fig. 2 Relevé de la couleur (A1) après une préparation a minima


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Fig. 3 Le modèle de travail pour la réalisation des facettes

Fig. 4 La stratification est réalisée sur des moignons réfractaires. La clé en silicone de la cire sert de référence.

modelée sur le modèle. Cette cire de diagnostic est ensuite transformée en résine (mock-up). La patiente peut ainsi se faire une idée du résultat avant la préparation des dents. Fig. 5 Choix judicieux des masses dentine et précision du modelage s’allient pour donner une coquille de céramique d’aspect naturel.

La céramique de stratification à base de cristaux de fluoroapatite renforcée à la leucite IPS d.SIGN convient idéalement pour la réalisation de restaurations en céramique collées telles que les facettes. Les excellentes propriétés optiques de ce matériau et sa bonne résistance à l’abrasion contribuent à la qualité des résultats. Ses propriétés physiques sont très proches de celles des dents naturelles. La céramique IPS d.SIGN est donc notre premier choix pour les soins par facettes épargnant la substance dentaire. La stratification directe sur des moignons réfractaires permet au céramiste de réaliser des restaurations d’aspect vivant, présentant une fluorescence très proche de celle des dents naturelles. La luminosité, la précision des teintes, l’opalescence naturelle et les multiples possibilités de caractérisation offrent aux spécialistes tout un éventail de possibilités créatives. Préparation clinique Après acceptation du plan de traitement par la patiente, le prothésiste réalise une cire de diagnostic sur le modèle issu de l’empreinte primaire. Le modelage, uniquement additif, est réalisé dans l’esprit de concevoir des préparations épargnant le plus possible la substance dentaire. La forme de dents souhaitée est

Elle accepte la proposition. Le mock-up sert de modèle pour la réduction de l’émail. Après anesthésie, on détermine la profondeur de préparation dans le tiers cervical à l’aide d’une fraise diamantée, en se guidant sur le gabarit résine. Le trou fraisé est marqué au crayon afin de faciliter son repérage. Le mock-up est écarté et l’émail enlevé avec un instrument diamanté arrondi, selon les exigences d’une préparation de facettes (Fig. 2). Enfin, des clés vestibulaires et palatines réalisées au préalable d’après la cire de diagnostic, permettent de vérifier que la préparation est adaptée à la restauration à venir. Les éléments provisoires sont mis en place et vérifiés. Une attention particulière est portée à la conformité des espaces interdentaires, afin de permettre la régénération de la gencive. Après un mordançage ponctuel à l’acide phosphorique, les provisoires sont fixés avec une colle composite provisoire – Telio link. Après quelques jours, les empreintes sont réalisées et l’occlusion est enregistrée. Un arc de transfert et transmis au laboratoire (Fig. 3). Travail de laboratoire Les facettes sont stratifiées sur des moignons réfractaires avec de la céramique IPS d.SIGN (Fig. 4). Avant la stratification proprement dite, une fine couche de connexion est appliquée jusqu’aux limites des préparations et cuite. Elle est suivie d’une application de Deep Dentin dans les zones vestibulaires, proximales et incisales. Le modelage est ensuite réalisé sur la base de la clé en silicone. Des masses de dentine de différentes luminosités et translucidités sont habilement appliquées (Fig. 5 et 6).

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Fig. 6 Stratification de masses de luminosité et de translucidité différentes

Fig. 7 Les lobes dentinaires sont réalisés grâce à un mélange de matériaux ivoire et crème disposé en fine couche.

Fig. 8 Les facettes cuites

Fig. 9 Afin de pouvoir évaluer et travailler la morphologie de surface, les facettes sont enduites de poudre d’argent.

Fig. 10 Le glaçage au four est suivi d’un polissage mécanique.

Fig. 11 Les coquilles de céramique, d’une extrême finesse, ont un aspect très naturel même sur le modèle.

Les lobes dentinaires sont soulignés par une mince application de matériaux ivoire et crème mélangés (Fig. 7). Une combinaison de masses incisales translucides et opalescentes est utilisée pour recouvrir toute la face vestibulaire de la facette (Fig. 8). Un contrôle sur le maître- modèle est effectué après la première cuisson. La forme et le contour sont complétés et les facettes sont remises au four pour la cuisson de correction (Fig. 9).

drique à 5 %. Les fines coquilles de céramique sont prêtes à être livrées au chirurgien-dentiste et mises en place (Fig. 11).

La forme et la texture de surface sont travaillées à l’aide de fraises diamantées et de meulettes minérales (Fig. 10). Après le polissage, les intrados des facettes sont mordancés pendant 60 secondes à l’acide fluorhy-

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Intégration Après le retrait du provisoire, une étape importante consiste à polir les dents préparées avec de la ponce, puis à les nettoyer soigneusement. Les facettes sont essayées séparément, puis ensemble, afin de pouvoir contrôler parfaitement les zones de contact. Pour montrer le résultat à la patiente avant le collage définitif, ces très fines coquilles de céramique sont d’abord fixées à l’aide d’un gel d’essayage. Le résultat est très convaincant et les


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Fig. 12 et 13 Les facettes en place.

Fig. 14 Deux ans après la pose : la gencive est saine, la patiente toujours satisfaite.

facettes peuvent alors être fixées avec un composite de collage avant le polissage final, l’adaptation et le contrôle de l’occlusion. Le souhait de la patiente est ainsi satisfait : les restaurations ferment le diastème. La patiente est ravie de l’esthétique de ses dents antérieures remaniées. Son sourire est beaucoup plus spontané et elle est visiblement plus à l’aise (Fig. 12 et 13).

esthétique tout en épargnant la substance dentaire. La demande de la patiente, de même que les exigences fonctionnelles du chirurgien-dentiste, ont été satisfaites de manière optimale (Fig. 14). q

Conclusion Les facettes constituent une solution de traitement peu invasif. Lorsqu’il s’agit d’améliorer ou de modifier l’aspect des dents antérieures, elles sont une alternative intéressante au traitement orthodontique. La céramique IPS d.SIGN est très proche des dents naturelles par ses propriétés optiques, sa résistance à l’abrasion et ses propriétés physiques, et permet de réaliser des restaurations qui s’intègrent de façon parfaite avec les dents naturelles. Dans le cas présenté, notre procédure a permis d’obtenir une restauration par facettes très

Dr Stephen Phelan 1500 Heritage Way CA-Oakville, Ontario dr.sphelan@cogeco.ca

Contacts : Ztm. Harald Heindl Aesthetic Dental Creations USA-Mill Creek, WA, 98012 aedecr@comcast.net

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Prothèse

Des résultats plus lumineux Réalisation de jaquettes esthétiques avec IPS e.max® Press Impulse Benjamin Votteler, maître prothésiste, Pfullingen/Allemagne

La perte de la substance amélaire peut avoir plusieurs causes comme les caries, l’abrasion ou un traumatisme. En règle générale, cette situation peut être corrigée de façon optimale avec des restaurations en céramique collées. La technique de pressée constitue une variante à la stratification sur moignons réfractaires et aux méthodes de CFAO. L’auteur décrit cette technique de fabrication dans le cas qui suit. La technique de pressée convient idéalement pour la réalisation de jaquettes : c’est une méthode rationnelle, qui permet d’obtenir un résultat de grande qualité (teinte, précision d’ajustage). L’intégration discrète de la restauration en bouche dépend non seulement du concept de stratification, mais aussi et surtout de la céramique de pressée utilisée. Le nouveau kit IPS e.max® Press Impulse offre au prothésiste de nouveaux lingotins de pressée qui donnent des résultats impressionnants. Une patiente âgée de 19 ans a fait une chute sur un rebord de chaise en jouant, à l'âge de 14 ans. Cet accident a provoqué une fracture horizontale au niveau incisal, avec une fragmentation de l’émail très étendue dans la zone palatine. Elle a néanmoins eu de la chance dans son malheur puisque les deux incisives endommagées sont restées vitales. La patiente a été soignée jusqu’à la fin de sa croissance avec des reconstitutions directes en composite. Le moment de la restauration définitive est à présent venu (Fig. 1). La teinte des dents antérieures étant un peu plus claire que A1 au niveau de la dentine, le choix des lingotins de céramique est difficile. Le bon matériau J’utilise habituellement un lingotin d’un ton plus clair que la couleur de la dent, mais cela n’est pas possible

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Fig. 1 Situation initiale : Fracture horizontale avec fragmentation de l’émail

dans le cas présenté. Les teintes Bleach BL des lingotins IPS e.max® Press LT (basse translucidité) ne conviennent pas ici. Les lingotins Bleach sont trop saturés pour les facettes sur les dents non dyschromiées. Ils ne favorisent pas l’intégration de la couleur des moignons naturels dans la restauration. Malgré leurs excellentes propriétés optiques, les lingotins IPS e.max® Press HT (haute translucidité) ne sont pas non plus adaptés à ce cas. Les circonstances ont fait que j’ai eu la chance de participer à une formation pour les leaders d’opinion, dispensée par Ivoclar Vivadent, sur les prothèses céramo-céramique où l’on m’a remis les premiers lingotins à presser du nouveau kit IPS e.max Press Impulse : l’occasion se présente déjà de les tester en bouche. Ces nouveaux lingotins existent dans les variantes IPS e.max® Press Value (trois niveaux de luminosité) et IPS e.max® Press Opal (deux niveaux d’opalescence différents). Pour cette patiente, il me faut procéder à une stratification individuelle. Les nouveaux lingotins Value semblent bien convenir pour cela. Leur transparence se situe entre celle des IPS e.max Press HT et des IPS e.max Press LT.


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Fig. 2 Les préparations sont peu invasives.

Fig. 4 Les coiffes après pressée

Ils présentent en outre une fluorescence naturelle. Leur chroma se décline en trois niveaux (V1, V2, V3). Les informations suivantes sont importantes pour ce travail : le Value 1 se situe entre les teintes HT BL1 et HT BL2, les Value 2 et Value 3 entre LT A1 et HT BL1. Cela comble parfaitement, à mon avis, les manques dans le choix de lingotins en termes de luminosité. L’opalescence est comparable à celle des matériaux IPS e.max Press HT. La préparation est réalisée en épargnant au maximum la substance dentaire, en enlevant un peu de matière du côté vestibulaire mais aussi palatin en vue d’une réalisation de jaquettes (Fig. 2).

Fig. 5 Les armatures présentent une opalescence naturelle.

Fig. 3 Les armatures modelées pour les coiffes IPS e.max Press

Après la prise d’empreinte et la réalisation du modèle, des armatures en cire d’une épaisseur de 0,4 à 0,5 mm sont modelées (Fig. 3), puis pressées avec des lingotins IPS e.max Press Value 1 (Fig. 4). La température de pressée est la même que pour les lingotins HT. La couche de réaction est complètement éliminée avec des billes de verre de 50 µm sous une pression de 2 bar après le démoulage et le passage dans l’Invex (acide de dérochage). Le four de pressée joue, à mon avis, un rôle important pour le résultat. Par exemple, le Programat® EP 5000 respecte le matériau pendant la pressée. Une stratification bien réfléchie Après la cuisson de connexion, les éléments ont été caractérisés avec les maquillants IPS e.max® Ceram (Shades et Essences) au niveau cervical et proximal (Fig. 5). La dentine a été stratifiée et sa saturation réduite dans la zone incisale avec du Transpa Neutral (TN). La masse Opal Effect 1 (OE1) a été utilisée en proximal et dans la zone incisale dans le but de reproduire l’opalescence des dents jeunes (Fig.6). Les mamelons ont été reproduits de façon naturelle avec un mélange de masses pour mamelons de la gamme IPS e.max Ceram. L’utilisation de la masse OE3 permet de créer une transition graduelle entre les structures internes et le corps de la dent tout en contrôlant

Fig. 6 L’opalescence des dents naturelles jeunes a été reproduite au niveau proximal et incisal avec une masse Effect.

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Fig. 7 Reconstitution des mamelons

Fig. 9 L’essayage

la luminosité. Les faces vestibulaires ont été complétées avec différentes masses émail et opalescentes. La stratification a été parachevée par un halo de dentine au bord libre. La rétraction à la cuisson a été compensée par un léger surdimensionnement des éléments, de sorte qu’il n’a pas été nécessaire de procéder à une cuisson de correction (Fig. 7). S’agissant de mon premier cas traité avec le nouveau lingotin Value, j’ai voulu tester l’effet esthétique en bouche (Fig. 8). La photo de l’essayage montre bien que la transparence était équilibrée : pas d’effet gris, pas de couverture excessive du substrat (Fig. 9). Mise en forme précise J’accorde beaucoup d’attention à la réalisation de la forme et de la fonction. La structure de surface est travaillée avant la cuisson de glaçage avec des instruments rotatifs. Il est utile de s’aider de poudre d’or pendant ce travail (Fig. 10). Après la cuisson de glaçage, les contacts proximaux et l’occlusion sont vérifiés sur le modèle non fractionné. Le polissage mécanique au micro-moteur, indispensable, avec un mélange fin de pierre ponce et de Sidol et une roue en feutre mouillée, donne la touche finale à la restauration (Fig. 11). Moment de suspense : la mise en place La surface amélaire des dents préparées est mordancée pendant 30 secondes avec de l’acide orthophosphorique à 37 %, puis pulvérisée pendant 60 secondes avec

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Fig. 8 Les éléments stratifiéss sur le modèle

un spray d’eau et d’air. L’adhésif en trois flacons Syntac® Classic est utilisé selon les instructions du fabricant. Parallèlement, les restaurations céramiques sont mordancées à l’acide fluorhydrique à 5 % et soigneusement rincées à l’eau après 20 secondes. Les restaurations sont ensuite nettoyées à l’alcool puis silanisées avec du Monobond Plus. Attention : Après passage de l’Heliobond® (agent de liaison), les restaurations doivent être protégées de la lumière. Afin d’éviter la contamination des surfaces conditionnées, celles-ci doivent être mordancées et silanisées immédiatement avant la pose, et non au laboratoire. Un composite de collage photopolymérisable (Variolink® Veneer) proposant différents niveaux de luminosité constitue une bonne base pour la fixation de ces éléments. L’avantage des composites photopolymérisables est que l’on dispose de temps pour enlever les excédents. Après application du composite de collage dans les intrados restaurations, celles-ci sont positionnées précisément sur les moignons préparés, et les excédents de produit sont éliminés à l’aide d’un fil dentaire au niveau proximal, d’un pinceau au niveau des limites marginales et d’une éponge en mousse du côté palatin. Les dents sont ensuite polymérisées pendant cinq secondes du côté palatin et autant du côté vestibulaire. Afin d’éviter le contact avec l’oxygène pendant la polymérisation (couche d’inhibition par l’oxygène), du Liquid Strip est alors appliqué sur les joints. Sans cette précaution, ces derniers risquent de se décolorer rapidement. Enfin, les restaurations sont polymérisées soixante secondes sur chaque face et les fils de rétraction sont ensuite enlevés. Le contrôle des sulcus pour éliminer d’éventuels résidus de composite de collage est impératif. Le traitement est terminé après le contrôle de l’occlusion statique et dynamique (Fig. 12 à 15).


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Fig. 10 La poudre dorée est utile pour définir la forme et la fonction.

Fig. 11 Les restaurations teminées sur le modèle

Fig. 12 Les restaurations s’intègrent de façon optimale dans la denture.

Fig. 13 Le résultat : une ligne du sourire harmonieuse ...

Fig. 14 ... une opalescence naturelle et une luminosité idéale, et ...

Fig. 15 … une patiente satisfaite

Conclusions Les nouveaux lingotins IPS e.max Press Impulse ont une translucidité qui se situe entre celle des lingotins de pressée IPS e.max Press HT et IPS e.max Press LT. Ils permettent d’obtenir des restaurations esthétiques grâce à leur fluorescence et à leur opalescence inhérentes. La résistance à la flexion typique de l’IPS e.max Press, de 400 MPa, est en outre rassurante pour l’équipe de traitement. q

Contact : Ztm. Benjamin Votteler Dentaltechnik Votteler GmbH & Co. KG Arbach ob der Straße 10 D-72793 Pfullingen benni@votteler.eu www.votteler.eu

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Prothèse

Optimiser les moyens Traitement de dents unitaires sur implants avec IPS e.max® CAD-on Oliver Morhofer et Bernd Kobus, maîtres prothésistes, Recklinghausen/Allemagne

Il faut du talent et un choix optimal de matériaux pour traiter les cas complexes de sorte que, malgré la présence de différents matériaux d’armature la teinte de toutes les dents restaurées soit identique. Maître prothésiste Oliver Morhofer a déjà obtenu de bons résultats avec le matériau IPS e.max®. Il présente ici un cas dans lequel des dents postérieures sur implants ont été restaurées avec la technique IPS e.max CAD-on.

Ils permettent l’obtention simple et rapide de couronnes et de bridges provisoires pouvant être portés en bouche jusqu’à douze mois. Les provisoires ainsi réalisés ont des valeurs mécaniques intéressantes. Déjà polymérisé lors de la fabrication, le matériau n’irrite pas les muqueuses et est bien toléré par l’organisme. L’homogénéité de la surface donne une sensation. Les prothèses en Telio CAD peuvent être individualisées si le patient le souhaite.

L’importance accordée à l’esthétique amène de plus en plus de patients à demander des restaurations en céramo-céramique. C’est le cas de cette patiente. Le but du traitement est de réaliser des couronnes unitaires sur les dents naturelles 44 et 47 et sur les implants en 45 et 46 (Frialit® 2, Dentsply Friadent) (Fig. 1). Pour des raisons esthétiques, 43 sera également intégrée dans le traitement, bien que cela n’ait pas été prévu au départ. Le faux-moignon métallique existant devra être réduit (Fig. 2). Nous choisissons une base A2 pour la teinte des dents. Le provisoire est réalisé sous la forme d’un bridge en Telio® CAD, un bloc de résine manufacturé de haute densité. Cette résine se présente en blocs, destinés à être mis en œuvre avec la technique CFAO.

Pouvoir manger correctement Dans le cas décrit, le provisoire a été usiné avec le système InLab (Sirona). Il a ensuite suffi de découper le point d’attache au disque. Le provisoire est adapté sur le modèle. Les bords, les espaces interdentaires et les surfaces occlusales sont polis à la pièce à main avec une roue en silicone. Le brillantage est réalisé avec une brosse en poil de chèvre, un tampon de coton et de la pâte à polir, à petite vitesse et sous faible pression.

Fig. 1 Les dents 44 et 47 préparées pour les couronnes. Le fauxmoignon métallique a été laissé en place.

Fig. 2 Contrairement au plan initial, la dent 43 a été incluse dans le traitement et le faux-moignon métallique existant a été réduit.

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Nous avons constaté que les patients étaient d’autant plus satisfaits que leur provisoire était fonctionnel et esthétique. Nous profitons donc volontiers, quand le patient le souhaite, des possibilités esthétiques du sys-


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Fig. 3 Le provisoire usiné en Telio CAD

tème Telio® (masses de caractérisation et maquillants photopolymérisables), en particulier pour les restaurations antérieures. Dans le cas ici décrit, les provisoires étant destinés à être portés pendant une courte période, nous n’avons pas apporté de caractérisations par maquillage ou stratification (Fig. 3). Afin que les armatures métalliques de 43 et 44 ne nuisent pas à l’aspect des prothèses translucides, nous les avons recouvertes de résine de la couleur de la dent (Fig. 4). Nous avons obtenu ainsi, sans individualisation, un provisoire esthétique qui satisfera tout à fait la patiente pendant le temps de temporisation. L’occlusion est ainsi rétablie et la patiente se réjouit de retrouver une mastication efficace (Fig. 5). Tout l’éventail des possibilités Les provisoires en place, nous avons le temps de fabriquer les prothèses définitives au laboratoire. Nous utilisons pour cela la nouvelle technique CAD-on du système IPS e.max. Grâce à cette nouvelle technique, des couronnes peuvent être réalisées en combinant IPS e.max®, vitrocéramique au disilicate de lithium (LS2) très esthétique, et IPS e.max® ZirCAD, matériau d’armature résistant en oxyde de zirconium (ZrO2), au moyen d’une nouvelle vitrocéramique d’assemblage (IPS e.max® CAD Crystall./Connect). De par leur grande solidité, ces restaurations CAD-on permettent la réalisation de bridges postérieurs de quatre éléments. Comme l’armature en oxyde de zirconium opaque empêche les piliers métalliques de transparaître, IPS e.max CAD-on convient aussi pour les restaurations sur

Fig. 4 Les parties métalliques ont été recouvertes de résine de la couleur des dents.

Fig. 5 La patiente est contente de retrouver une occlusion avec le provisoire.

implants. L’armature et la partie cosmétique sont conçues avec l’aide de l’ordinateur et usinées successivement au sein de l’unité d’usinage MCXL Sirona. Après le frittage de l’armature en oxyde de zirconium, les deux éléments sont assemblés avec la vitrocéramique IPS e.max CAD Crystall./Connect. Les restaurations sont ainsi remarquablement esthétiques, mais aussi extrêmement résistantes et durables. L’avantage de la diversité Dans le cas présenté, la difficulté réside dans le fait de travailler sur moignons naturels et sur implants. Nous avons tiré parti de la diversité des matériaux IPS e.max pour obtenir un résultat aussi durable et esthétique que possible. La couleur des moignons ayant une influence sur les prothèses céramo-céramiques, il est important de la transmettre au prothésiste. La couleur des dents, dont va dépendre le choix des matériaux, nécessite également une communication précise entre le praticien et le prothésiste. Pour pouvoir couvrir le moignon de 44 et les deux implants, nous réalisons des coiffes en oxyde de zirconium avec le logiciel InLab et les usinons dans un bloc d’IPS e.max ZirCAD teinté dans la masse, dans la couleur MO 1. Le logiciel « multilayer » permet de concevoir dans le même temps la structure cosmétique CAD-on de 45 et 46, qui sera usi-

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Fig. 6 Les piliers implantaires recevront une restauration en IPS e.max CAD-on.

Fig. 7 Les éléments sont ajustés sur le modèle avant la cuisson de fusion/cristallisation.

Fig. 8 Un essayage permettant de valider l’occlusion est également réalisé.

Fig. 9 Les couronnes 43 et 44 sont stratifiées individuellement. Les couronnes 45 et 46 sont cristallisées ensuite.

née dans un bloc e.max CAD (LS2) dans la teinte HT A2 (haute translucidité), selon les recommandations d’Ivoclar Vivadent (Fig. 6). Les armatures en ZrO2 sont séchées avant la suite du travail, frittées dans le Programat® S1 et ajustées. Une armature en IPS e.max CAD d’opacité moyenne (MO) est réalisée sur 43, ainsi qu’une couronne anatomique en IPS e.max CAD basse translucidité (LT) A2 sur 47. Ce choix témoigne de la richesse de la gamme et des concepts d’opacité et de translucidité des matériaux IPS e.max. Les diverses possibilités de combinaison offrent une solution adaptée à toutes les indications techniques, pour les laboratoires utilisant les céramiques à l’oxyde de zirconium et au disilicate de lithium.

La couronne anatomique en IPS e.max CAD sur 47 est cristallisée dans le four à céramique Programat® P500 avec deux paliers de température. Les armatures de 43 et 44 sont stratifiées individuellement avec de l’IPS e.max® Ceram (Fig. 9). Une cuisson de fusion/cristallisation est réalisée pour lier armatures et parties cosmétiques des dents 45 et 46.

Une grande sûreté Les bords des armatures usinées sont minutieusement travaillés avec un polissoir en silicone. Selon les recommandations d’Ivoclar Vivadent, les structures cosmétiques sont ajustées de façon à reposer seulement sur l’épaulement cervical de l’armature en ZirCAD. Les surfaces occlusales sont ensuite légèrement lissées au diamant fin de façon à reproduire une texture naturelle (Fig. 7). Afin de nous assurer que l’occlusion transposée avec le provisoire correspond bien à l’occlusion souhaitée, nous procédons à un essayage en bouche avant l’adaptation (Fig. 8).

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La vitrocéramique spéciale d’assemblage IPS e.max CAD Crystall./Connect existe dans neuf teintes. Ce choix permet de reproduire de façon optimale la teinte souhaitée. Pour la teinte A2 nécessaire en l’occurrence, nous avons choisi un bloc d’oxyde de zirconium de la teinte MO1 et un bloc en disilicate de lithium HT A2 à l’aide du tableau de combinaison. Dans la technique CAD-on, la cuisson d’assemblage s’effectue dans le même temps que la cuisson de cristallisation. On dépose d’abord un peu de liant dans l’intrados du cosmétique à l’aide de la spatule IPS, avant de le répartir uniformément avec le vibreur Ivomix (Fig. 10). L’armature est ensuite positionnée précisément dans la structure en e.max CAD en appuyant légèrement. Le liant s’échappe alors sur tout le pourtour. Cette masse n’est fluide que sous l’action des vibrations et se solidifie immédiatement dès que celles-ci cessent. Cela permet ainsi de vérifier sur l’articulateur l’occlusion de la structure assemblée, avant la cuisson.


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Fig. 10 L’armature et la partie cosmétique sont assemblées avec de la masse IPS e.max CAD Crystall./Connect.

Fig. 11 Dès la cuisson d’assemblage, nous appliquons quelques touches de maquillants sur la restauration bleue.

Fig. 12 La combinaison de l’IPS e.max ZirCAD (ZrO2) et de l’IPS e.max CAD (LS2) est aussi résistante qu’esthétique.

Fig. 13 Les restaurations en IPS e.max CAD-on minimisent les risques de fractures et ont un aspect naturel et vivant.

Le bon choix pour un meilleur résultat Après la cuisson à 840°C, les deux éléments sont définitivement assemblés. Les cuissons d’assemblage et de cristallisation simultanées donnent également à la restauration « bleue » sa teinte définitive. Nous utilisons les maquillants IPS e.max CAD Crystall./Shades et Stains pour les caractérisations (Fig. 11). Pour ce cas, les surfaces occlusales des couronnes ont été retravaillées avec de l’Add-On Incisal et de l’Add-On Dentin. Un résultat particulièrement naturel et vivant est obtenu après la cuisson de glaçage (Fig. 12). Malgré la diversité des matériaux, l’utilisation de plusieurs niveaux de translucidité et les différentes structures de moignons, l’harmonie de teinte et des états de surface est remarquable (Fig. 13). Ces restaurations présentent également une grande résistance, point important notamment pour les prothèses supra-implantaires. Avec de tels matériaux, la réalisation de prothèses dentaires est un réel plaisir. Le résultat satisfait tout autant le chirurgien-dentiste et le prothésiste que le patient (Fig. 14).

Fig. 14 Tout simplement belles … Malgré la diversité des matériaux utilisés, les prothèses ont une teinte parfaitement harmonisée.

Contacts : Ztm. Oliver Morhofer High-Tech-Dental GmbH Große Geldstraße 18 D-45657 Recklinghausen o.morhofer@high-tech-dental.de www.high-tech-dental.de

Ztm. Bernd Kobus High-Tech-Dental GmbH Große Geldstraße 18 D-45657 Recklinghausen b.kobus@high-tech-dental.de www.high-tech-dental.de

Remerciements Nous remercions les docteurs Baris Yanik, Thomas Olivier et Tobias Wienhöfer, à Recklinghausen, pour leur agréable coopération et la préparation optimale du cas. q

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L'innovation fait la différence Un sourire éclatant grâce à des dents saines. Jour après jour, nous consacrons nos efforts pour atteindre cet objectif. Nos efforts s'orientent vers la recherche de solutions innovantes, économiques et esthétiques afin que vos patients aient un sourire éclatant grâce à des dents saines. Des produits de haute qualité pour des restaurations directes et indirectes, adjointes ou conjointes. Et tout cela pour qu'avec des produits de haute qualité vous soyez en mesure de faire retrouver le sourire à vos prochains.

www.ivoclarvivadent.com Ivoclar Vivadent AG 638372

Bendererstr. 2 | FL-9494 Schaan | Liechtenstein | Tel.: +423 / 235 35 35 | Fax: +423 / 235 33 60


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