Reflect 3-2014 French

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Restauration monolithique Reconstruction fiable et efficace d’une dent ayant reçu un traitement endodontique

Une technique simplifiée pour un cas complexe Bridge antérieur sur zircone transvissé

Le meilleur des deux mondes Facile et efficace : bridge longue-portée fabriqué par technique CAD-on


EDITORIAL Chers lecteurs, Les équipements et matériaux de dernière technologie investissent notre quotidien de manière fulgurante. La dentisterie moderne connait des évolutions grâce à l’arrivée de produits de qualité qui permettent aux chirurgiens-dentistes et aux prothésistes d’apporter fonction et esthétique aux sourires des patients. Mais ce qui est extrêmement intéressant, c’est que l’innovation qui gagne maintenant le domaine de la dentisterie est principalement constituée de matériaux de haute technologie et de grande qualité qui existaient déjà depuis un certain temps, mais qui sont complétés désormais par des procédés de mise en œuvre plus efficaces. Il s’agit d’une définition simple d’un terme que nous avons entendu récemment : innovation de rupture. Ce genre d’innovation ne peut être obtenue qu’en étant proche des clients, en comprenant leurs besoins et en étant préparé à investir du temps et des connaissances afin de trouver des solutions et de les soutenir. Face au nouvel élan qui s’empare de la dentisterie, dans un contexte économique et compétitif difficile, Ivoclar Vivadent tient le devant de la scène. Associer la technologie la plus avancée aux matériaux de haute qualité spécifiquement développés pour cette technologie permet de simplifier les procédés et procure des résultats esthétiques et réguliers de manière rationalisée. Nous savons très bien que la beauté d’un sourire dépend du choix judicieux du matériau et de la technique. Il n’est pas rare que des cas complexes puissent être traités par des techniques simples. Ou que la technologie CAD/CAM puisse procurer d’excellents résultats si vous êtes pressés par le temps. Parfois, restaurer un sourire en technique directe peut s’avérer aussi efficace qu’en choisissant l’option indirecte. Que choisir ? De la zircone translucide, IPS e.max ou des composites de restauration directe efficaces tels que Tetric EvoCeram Bulk Fill ? Au fil des pages suivantes, vous découvrirez comment des spécialistes de l’art dentaire exerçant dans différentes parties du monde utilisent leur savoir-faire et les innovations Ivoclar Vivadent pour créer de magnifiques sourires. Nous vous souhaitons bonne lecture. Cordialement

Evandro Figueiredo Directeur Général Ivoclar Vivadent Ltda. Brésil

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SOMMAIRE

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CHIRURGIE DENTAIRE

Restauration monolithique : à l’intérieur et à l’extérieur Reconstruction fiable et efficace d’une dent ayant reçu un traitement endodontique Dr Eduardo Mahn ........................................................................................... 4

TRAVAIL D’EQUIPE

Une technique simplifiée pour un cas complexe Bridge antérieur sur zircone transvissé Dr Giancarlo Bianca, Dr Aurélie Dubois et Denis Rizzo .................................... 8

Existe en version pour iPad

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Gestion optimale des données Fabrication de facettes ultra-fines en vue d’une restauration invisible et peu invasive Dr Necib Sen et Hilal Kuday, prothésiste dentaire .......................................... 12

TECHNOLOGIE DENTAIRE

Le meilleur des deux mondes Facile et efficace : bridge longue-portée fabriqué par technique CAD-on Massimiliano Pisa ......................................................................................... 16 Résistance, esthétique et productivité : optez pour la zircone ! Restaurations postérieures anatomiques en zircone translucide Dieter Knappe, maître prothésiste dentaire ................................................... 20

Profitez des multiples possibilités des magazines numériques pour tablettes et téléchargez l’article « Une technique simplifiée pour un cas complexe » par le Dr Giancarlo Bianca, Dr Aurélie Dubois et Denis Rizzo (p. 8) dans la version pour iPad. Profitez des diaporamas interactifs avec leurs images complémentaires, informez-vous sur les produits utilisés et consultez la biographie des auteurs.

La disponibilité des produits présentés peut varier d’un pays à l’autre.

OURS

Ivoclar Vivadent AG Bendererstr. 2 9494 Schaan / Liechtenstein Tel. +423 / 2353535 Fax +423 / 2353360

Coordination

André Büssers Tel. +423 / 2353698

Rédaction

A. Büssers, Dr. R. May, N. van Oers, T. Schaffner

Parution

3 numéros par an

Service lecteurs/ lectrices

info@ivoclarvivadent.com

Tirage global

65.000 (versions linguistiques : allemand, anglais, français, italien, espagnol, russe, grec)

Production

teamwork media GmbH, Fuchstal / Allemagne

Editeur

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CHIRURGIE DENTAIRE

Restauration monolithique : à l’intérieur et à l’extérieur Reconstruction fiable et efficace d’une dent ayant reçu un traitement endodontique Dr Eduardo Mahn, Santiago / Chili

Les matériaux composites se sont considérablement améliorés ces dernières années, permettant ainsi d’obtenir des résultats esthétiques encore meilleurs. L’arrivée des matériaux d’obturation en un temps (bulk-fill) et des adhésifs universels a rationalisé les procédures d’application.

Restaurer des dents après un traitement endodontique représente un défi. Il existe aujourd’hui autant de matériaux de traitement post-endodontique que de critères de choix. Les ciments verre-ionomère et les composites sont généralement les matériaux de choix pour les situations cliniques ne nécessitant pas de tenons endodontiques. L’amalgame est parfois utilisé pour des raisons historiques. Lorsque les tenons endodontiques sont requis, les options de traitement sont plus nombreuses du fait que la chambre pulpaire soit obturée par un matériau supplémentaire après la mise en place du tenon. Avant l’avènement de la dentisterie adhésive, les tenons métalliques représentaient la meilleure option de traitement. Dans ces cas-là, un tenon métallique coulé et un faux-moignon étaient placés dans le canal radiculaire et la chambre pulpaire puis scellés à l’aide d’un ciment phosphate de zinc. Face à la demande grandissante en matière de tenons endodontiques en fibre de verre, les colles composites sont aujourd’hui de plus en plus utilisées. Ceci a donné naissance à deux approches cliniques différentes : 1. La première approche consiste à concevoir un monobloc composé d’un fauxmoignon et d’un tenon endodontique. Pour cela, le matériaux de reconstitution de faux-moignon doit présenter une consistance fluide permettant de coller le tenon. Dans le même temps, le matériau doit offrir une résistance et une stabilité suffisantes pour pouvoir servir de faux-moignon. 2. La seconde approche est d’obturer la dent avec un composite universel, en utilisant une technique de stratification relativement longue, avec ou sans tenon endodontique. La plupart des utilisateurs préfèrent la première option, car cette approche permet une méthode plus efficace que la deuxième. Il convient de noter que, dans de nombreux cas, l’utilisation d’un tenon endodontique n’est pas nécessaire. L’indication requérant l’insertion d’un tenon radiculaire est basée sur l’extension de la surface de contact.

Nous savons depuis longtemps que les tenons radiculaires n’augmentent pas la résistance de la dent. Les tenons sont indiqués si une rétention fiable du fauxmoignon ne peut être garantie sans ancrage dans le canal radiculaire. 4


Fig. 1 : Situation préopératoire : dents nécessitant un traitement en raison de caries profondes atteignant la chambre pulpaire.

Cela est souvent le cas pour les molaires en raison de la taille importante de leur chambre pulpaire. Sans tenon, la rétention sur ces dents est souvent insuffisante. Notamment, la nécessité d’un tenon est souvent moindre pour les dents postérieures avec deux faces résiduelles ou plus. Composites bulk-fill Les composites bulk-fill ont été lancés il y a quelques années. En raison de la translucidité plus importante de ces matériaux, les praticiens sont aujourd’hui en mesure de placer une seule couche de matériau pouvant atteindre 4 mm d’épaisseur. Cela signifie que la plupart des chambres pulpaires peuvent être obturées en une ou deux étapes au maximum. Ces matériaux sont parfaitement compatibles avec le composite utilisé pour le collage du tenon en fibre de verre dans le canal radiculaire. Tetric EvoCeram® Bulk Fill, composite postérieur indiqué pour la réalisation de restaurations directes, fait partie de cette nouvelle catégorie de matériaux. Le réseau de charges comprend un réducteur de stress de polymérisation. Ce composite se caractérise par un taux de charge entre 53 et 54% (en volume) avec une taille moyenne de particules comprise en 40 et 3000 nm. Afin d'accélérer le processus de polymérisation, Tetric EvoCeram Bulk Fill contient le nouveau photo-initiateur breveté appelé Ivocerin®, qui s’ajoute aux systèmes d’initiateurs classiques (camphroquinone et Lucirin® TPO). Ainsi, obturer par couches allant jusqu’à 4 mm d’épaisseur, obtenir une esthétique élevée et des temps de polymérisation courts ne sont plus incompatibles. Si l’on utilise une lampe à photopolymériser à haute performance telle que Bluephase® Style par exemple, le composite bulk-fill peut être polymérisé en 10 secondes. Associés à un adhésif universel Une nouvelle génération d’adhésifs universels connaît un succès grandissant grâce aux nombreuses possibilités d’ap-

plication de ces produits, leur efficacité et leur facilité d’utilisation. Le nouvel Adhese® Universal est un adhésif universel monocomposant photopolymérisable pour restaurations directes et indirectes. Adhese Universal est idéalement adapté pour être utilisé avec Tetric EvoCeram Bulk Fill. Cet adhésif universel procure des valeurs d’adhésion élevées sur différents types de matériaux de restauration. La faible épaisseur du film de ce matériau minimise les risques d’imprécision d’ajustage après le collage. Aucun activateur de polymérisation dual n’est nécessaire pour le collage des restaurations indirectes. Adhese Universal possède des propriétés à la fois hydrophiles et hydrophobes. Il est tolérant à l’humidité et pénètre efficacement dans les tubuli dentinaires ouverts. Adhese Universal, ayant une acidité modérée, est compatible avec toutes les méthodes de mordançage et garantit une adhésion optimale entre la structure dentaire et la restauration. Un simple « clic » active le VivaPen®, qui délivre alors la quantité exacte de matériau, il n’est donc plus nécessaire d’avoir recours à un godet de mélange avant d’appliquer le produit. Cela permet de ne plus gaspiller de matériau. VivaPen contient 2 ml d’adhésif, ce qui permet environ 190 applications unitaires. Par rapport aux présentations en flacon, cela représente près de trois fois plus d’applications par millilitre (Source : Berndt & Partner, Etude Benchmark VivaPen, Août 2013). Cas clinique Le cas clinique suivant décrit l’utilisation de Tetric EvoCeram Bulk Fill comme matériau de reconstitution de faux-moignon associé à Adhese Universal. Il souligne l’efficacité de la procédure consistant à reconstituer une dent après un traitement endodontique et de la restaurer à l’aide d’une couronne monolithique (IPS Empress® CAD) (Figs. 1 à 13).

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Fig. 2 : Accès à la cavité après dépose de l’obturation provisoire.

Fig. 3 : Application directe en bouche d’Adhese Universal à l’aide du VivaPen.

Fig. 4 : Brossage d’Adhese Universal sur la surface pendant 20 secondes.

Fig. 5 : Photopolymérisation rapide et fiable d’Adhese Universal avec une lampe haute performance (10 secondes, Bluephase Style).

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Fig. 6 : Application d’un composite fluide (Tetric EvoFlow®) pour lisser les petites irrégularités dans la chambre pulpaire. Fig. 7 : Modelage d’une couche de Tetric EvoCeram Bulk Fill de 4 mm. Fig. 8 : Adaptation de Tetric EvoCeram Bulk Fill aux parois de la cavité. 6

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Fig. 9 : Noyau dentinaire hybride en composite, après mise en place d’un fil de rétraction, prêt pour l’étape suivante.

Fig. 10 : En raison de la dureté du composite, la surface lissée (sans irrégularités ni accrocs) présente un aspect plus proche de celui de la dentine naturelle que si l’on avait utilisé un matériau fluide moins stable. Ceci est particulièrement visible lorsque l’on prépare le faux-moignon à l’aide d’une fraise.

Fig. 11 : Situation post-opératoire après achèvement de la restauration (couronne IPS Empress CAD).

Fig. 12 : Apparence naturelle de la restauration monolithique après polissage.

Fig. 13 : La radiographie finale met en évidence la radio-opacité de Tetric EvoFlow et Tetric EvoCeram Bulk Fill.

Conclusion En utilisant un composite bulk-fill de dernière génération, associé à un adhésif universel, les dents ayant reçu un traitement endodontique peuvent être restaurées en alliant facilité de mise en œuvre, efficacité et fiabilité. Les tenons radiculaires deviennent inutiles dans de nombreux cas, notamment pour la restauration d’une molaire présentant deux parois résiduelles ou plus.

Contact : Dr Eduardo Mahn Directeur de la Recherche Clinique et du Programme de Dentisterie Esthétique Université des Andes Monseñor Álvaro del Portillo 12455 Santiago Chili emahn@miuandes.cl

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TRAVAIL D’ÉOUIPE

Egalement disponible pour iPad

Une technique simplifiée pour un cas complexe Bridge antérieur sur zircone transvissé Dr Giancarlo Bianca, Marseille, Dr Aurélie Dubois, Sausset-les-Pins, et Denis Rizzo, St Victoret / France

Ce cas associe habilement une armature en zircone translucide, une dentine pressée, une céramique de caractérisation et un composite de laboratoire couleur gencive (esthétique blanc-rose), pour un résultat hors du commun.

La patiente se présente au cabinet dentaire car elle souhaite rétablir l’esthétique de son bloc antérieur. Le bridge qui s’étend de 12 à 22 ne lui convient plus. L’examen clinique et radiologique de la situation révélant des lésions sévères au niveau des apex, nous décidons de répondre à sa demande par une restauration esthétique sur implants. Plan de traitement L’état des dents antérieures ne nous semble pas adapté à des mesures de restauration conventionnelles (Figs. 1 et 2). C’est pourquoi nous étudions soigneusement la possibilité de recourir à d’autres options. Nous décidons d’extraire les dents et de placer deux implants dans le cadre d’une restauration implantaire immédiate. Pour des raisons de biocompatibilité et selon des considérations mécaniques et esthétiques, nous choisissons de réaliser l’armature en zircone translucide (Zenostar Zr Translucent, Wieland Dental). Celle-ci sera recouverte d’une vitrocéramique à base de fluoroapatite (IPS e.max® ZirPress) pressée. La restauration sera ensuite personnalisée par stratification (IPS e.max Ceram) et, enfin, collée sur des bases en titane. Procédure chirurgicale L’intervention chirurgicale est soigneusement planifiée et effectuée à l’aide d’un logiciel d’imagerie implantaire (SimPlant®, Materialise Dental) et une navigation assistée par ordinateur (guide chirurgical). Les implants sont posés en lieu et place des dents 11 et 21. Une restauration implantaire immédiate (bridge provisoire en composite) est mise en place et nous libérons la patiente. Les zones de contact muqueux du bridge seront régulièrement retravaillées au cours des mois suivants afin de conditionner les tissus mous, dans le but d’obtenir une illusion d’émergence naturelle du bridge implanto-porté (Fig. 3). Fabrication de la restauration définitive

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Figs. 1 et 2 : Situation préopératoire : les dents ne peuvent pas être conservées et seront extraites.

Armature en zircone La patiente ayant de grandes exigences, nous réalisons tout d’abord un mockup esthétique. Nous utilisons pour cela les dents artificielles SR Phonares® II. La forme B62, reflétant une certaine féminité, permettra de satisfaire les attentes de la patiente. Grâce à leur stratification sophistiquée, composée de matériaux Dentin, Incisal et Effect, et leur macrostructure exceptionnelle (Fig. 4), ces dents sont très esthétiques. Lorsque nous essayons le mock-up, nous apparait la nécessité de reconstituer les papilles interdentaires afin d’éviter les triangles noirs disgracieux.


Fig. 3 : Vue après implantation et conditionnement des tissus mous.

Fig. 4 : Evaluation et validation du mock-up esthétique.

Fig. 5 : Elaboration de l’armature CAD sur les bases de l’essayage esthétique.

Fig. 6 : Image de l’armature transvissée dans le logiciel CAM.

Fig. 7 : Vue de l’armature zircone sur les bases en titane.

Fig. 8 : Application des différents liners pour un effet de teinte naturel.

Cet essayage esthétique validé nous sert de gabarit de scannage pour l’armature en zircone (Fig. 5), qui sera ensuite fabriquée par procédé CAD/CAM. Nous effectuons une numérisation de la situation puis nous activons les paramètres de réduction dans le logiciel. En un clic, l’armature est réduite à la bonne échelle (Fig. 6). Cette sous-structure est conçue pour résister aux forces mécaniques en bouche et soutenir les suprastructures de manière optimale. Nous utilisons un disque en zircone translucide (Zenostar Zr Translucent) pour usiner l’armature. Ce matériau permet à la lumière de pénétrer dans la sous-structure et ainsi d’apporter une apparence naturelle à la totalité de la restauration. Le système CAD/CAM (Zenotec Select, Wieland Dental) utilisé dans ce cas a été choisi en raison de sa grande précision et de ses excellentes capacités de reproduction. L’armature en zircone ajuste parfaitement. Elle est essayée sur les bases en titane (Biomet 3i) après quelques menues corrections (Fig. 7).

Les restaurations transvissées (collées sur bases titane) sont biocompatibles, esthétiques, et permettent de s’affranchir des étapes de collage.

L’association base titane / implant titane utilisée pour ce cas est très courante et a fait l’objet de nombreuses études.

Nous appliquons un liner (IPS e.max Ceram ZirLiner) pour préparer la sous-structure. Ce liner est conçu pour assurer une adhésion forte entre la céramique et la zircone et garantit la bonne transmission de la lumière et une excellente fluorescence. Trois nuances sont appliquées sur la surface de l’armature : IPS e.max Ceram ZirLiner Gingiva, sur le tiers cervical du bridge, pour simuler l’influence des tissus gingivaux et créer une transition naturelle entre la gencive et la céramique. ZirLiner Orange est déposé sur les faces palatines et les zones interdentaires et créera un équilibre satisfaisant entre saturation et profondeur (Fig. 8). Enfin, ZirLiner Clear est utilisé sur les surfaces restantes. Noyau dentinaire Pour la réalisation du noyau dentinaire, nous avons recours à la technique de surpressée (IPS e.max ZirPress). La forme des dents ayant été validée lors de l’essayage, nous utilisons le mock-up comme gabarit pour la réalisation de la restauration définitive. Nous en tirons une clé en silicone et créons sur l’armature en zircone préparée une réplique en cire de la restauration. Ce wax-up nous permet un nouvel essayage en bouche (Fig. 9) et nous effectuons quelques ajustages. La nécessité de supprimer les triangles noirs entre les dents est à nouveau mise en évidence. Ces espaces disgracieux devront être obturés avec un matériau couleur gencive. Le composite de laboratoire SR Nexco® sera parfaitement indiqué pour cela. Le teintier adapté permet de déterminer la couleur de gencive appropriée (Fig. 10). Au laboratoire, le wax-up est légèrement réduit (cut-back) (Fig. 11) et l’armature est préparée pour la procédure de surpressée. Le noyau dentinaire obtenu servira de base solide pour la finalisation de la forme et de la couleur de la restauration.

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Fig. 9 : Essayage du wax-up destiné à être préparé pour la pressée.

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Fig. 10 : Choix de la couleur de gencive à l’aide du teintier approprié.

Fig. 11 : Clé silicone après la réduction (cut-back) du wax-up.

Fig. 12 : Stratification avec les différentes masses Effect.

Fig. 13 : Stratification des mamelons (masses OE et TN).

Fig. 14 : Le bridge caractérisé après cuisson.

Fig. 15 : Collage de la structure sur les bases en titane.

Stratification personnalisée Le volume dentinaire ayant été pressé sur l’armature, il n’est plus nécessaire d’avoir recours à une stratification céramique complexe. La stratification avec IPS e.max Ceram ne concernera que la zone incisale. Cette étape, destinée à parfaire l’aspect naturel de la restauration, est réalisée à l’aide des poudres Incisal et Effect, appliquées de façon ciblée, à l’aide de techniques adaptées (Figs. 12 et 13). Un incisal bleuté est appliqué sur les bords proximaux afin de renforcer l’aspect tridimensionnel. Dans le tiers incisal, nous obtenons un effet de profondeur avec la poudre Essence «profundo». Enfin, nous appliquons une fine couche de transparent (clear) sur la restauration, qui permettra d’obtenir un glaçage uniforme.

Collage Le collage est réalisé selon les recommandations des fabricants des produits utilisés. Il convient de protéger profils d’émergence, puits de vis et extrados avec de la cire. Les surfaces de collage des bases en titane et des éléments en céramique sont correctement préparées et nous appliquons du Monobond Plus pour établir la liaison chimique. Le composite autopolymérisant Multilink® Hybrid Abutment HO est utilisé pour le collage des composants (Fig. 15). Cette colle présente une excellente opacité et masque efficacement la base en titane, sans modifier la couleur de la céramique. Les excès de colle sont éliminés tout comme la cire de protection, à la fin du processus de collage.

Le résultat après la première cuisson dépasse toutes nos attentes. Le retrait de la céramique est limité et contrôlé, ce qui garantit un résultat optimal. Le noyau dentinaire en IPS e.max ZirPress sert de support et permet d’équilibrer correctement les axes, ce qui aurait été plus difficile à obtenir avec une stratification totale du bridge. L’armature en zircone translucide permettant à la lumière de pénétrer la suprastructure, l’opalescence de la céramique est accentuée de manière adéquate (Fig. 14).

Finition avec le composite de laboratoire Le travail des états de surface de la restauration est mené de manière ciblée. Au cours de la procédure, nous créons différentes textures (macro et micro) pour produire un effet tridimensionnel, en accord avec les dents voisines. Pour cela, nous finissons la restauration à l’aide d’instruments rotatifs successifs. Le brillant est obtenu par polissage mécanique à l’aide d’une pâte diamantée à granulométrie moyenne et un disque à polir en coton. Ensuite, nous traitons les triangles noirs dans la zone cervicale. Un composite


Fig. 16 : Le bridge terminé. Les papilles gingivales ont été recréées avec un composite de laboratoire couleur gencive.

Fig. 17 : Le résultat sur le modèle…

Fig. 18 : … et en bouche.

Fig. 19 : Les espaces interdentaires peuvent être facilement nettoyés avec une brossette.

couleur gencive est utilisé pour obtenir une esthétique blanc-rose naturelle. La surface céramique est mordançée localement (alternative : sablage à l’AL203), puis nous appliquons le primer universel Monobond Plus pendant 60 secondes et l’adhésif Heliobond® pendant 60 secondes également. Le composite de laboratoire SR Nexco (teinte G3) est modelé de manière à fermer les embrasures gingivales (Figs. 16 et 17). Cette technique simple crée une gencive d’aspect naturel et évite une cuisson supplémentaire de la céramique. Autre avantage : les embrasures peuvent être retouchées facilement et sans aucun risque avec une résine composite, en cas de rétraction gingivale. Insertion de la restauration Le protocole établi ayant été respecté, la restauration céramique s’intègre sans difficulté et est en parfaite harmonie avec la denture naturelle (Fig. 18). Lors de la reproduction des papilles gingivales, nous avons pris soin de ménager un espace suffisant pour le passage des brossettes interdentaires, qui permettront à la patiente d’apporter le meilleur soin possible à ses restaurations (Fig. 19). Le résultat final répond à toutes les exigences de cette restauration sur implants.

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Contacts : Dr Giancarlo Bianca 65 avenue du Prado 13006 Marseille France bianca.cipe@orange.fr

Dr Aurélie Dubois 8 chemin Calendal 13960 Sausset-les-Pins France

Denis Rizzo Laboratoire Eurodentaire 14 rue Elsa Triolet 13730 Saint Victoret France contact@denisrizzo.com 11


TRAVAIL D’ÉOUIPE

Gestion optimale des données Fabrication de facettes ultra-fines en vue d’une restauration invisible et peu invasive Dr Necib Sen et Hilal Kuday, prothésiste dentaire, Istanbul / Turquie

Une approche systémique est essentielle lorsque le but est d’obtenir le meilleur résultat esthétique possible dans les situations délicates. Outre la morphologie de la dent, les paramètres de luminosité, d’opacité et de translucidité doivent être pris en compte.

Un sourire radieux suggère une attitude positive et joue un rôle important dans les relations humaines. Lorsqu’on modifie un sourire, cela influence la manière dont la personne est perçue par les autres. Pour rendre un sourire attractif, il convient de réaliser un wax-up et/ou un mock-up pour déterminer dès le départ le résultat attendu du traitement. Cette approche permet également de préserver le plus de structure dentaire possible. Une fois les bases établies, la restauration définitive peut être créée, parfois sans préparation significative. Le wax-up est une aide indispensable pour diagnostiquer et analyser les besoins de restauration spécifiques du patient, car il reflète les conditions réelles. Il est également nécessaire d’établir le protocole de collage dès le début du traitement, de manière à anticiper et écarter tout problème éventuel. Étude de cas Dans le cas suivant, cette jeune actrice souhaite que ses restaurations composites sur 11 et 21 soient remplacées par une solution esthétique durable. De plus, la patiente n’est pas satisfaite de la teinte trop foncée de ses incisives centrales (Figs. 1 et 2). Le but du traitement va être d’obtenir le résultat exceptionnel attendu, en appliquant le principe de restaurations peu invasives et en n’utilisant qu’une très petite quantité de matériau de restauration.

Fig. 2 : Situation préopératoire : la vue rapprochée souligne les défauts esthétiques.

Fig. 3 : La denture après dépose des anciens composites de restauration.

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Fig. 1 : Portrait de la patiente avant le traitement.


Fig. 6 : Essayage avec le mock-up après rallongement chirurgical des couronnes.

Figs. 4 et 5 : Le wax-up est confectionné à l’aide d’une cire opaque.

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7 Fig. 7 : Modèle de travail pour la réalisation des facettes sur les dents 15 à 25.

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Figs. 8 à 10 : Des tests ont été menés au laboratoire pour mettre en évidence l’incidence de l’émail dentaire sur la luminosité des restaurations. L’émail présente différents degrés de translucidité, et peut masquer efficacement l’aspect plus terne de la dentine. Au final, nous constatons que nous pouvons adapter la luminosité grâce à une réduction minime de l’émail. 10

Wax-up Dans un premier temps, les dents sont soumises à un traitement d’éclaircissement interne. Ensuite, les anciennes restaurations composites sont soigneusement retirées à l’aide de disques de finition. Les surfaces dentaires ne sont pratiquement pas touchées pendant cette phase (Fig. 3). L’espace étant très restreint, nous utilisons la cire à modeler spéciale hautement opaque CX-5 (ABI Inc., USA), pour créer le wax-up. Ce matériau répond exactement à nos attentes (Figs. 4 et 5). La forme, la morphologie et la micro-texture des restaurations finales sont élaborées en cire. Le modèle est transmis au cabinet dentaire, et quelques modifications mineures sont apportées avant validation du projet. Nous décidons d’offrir à la patiente un sourire « complet » avec un traitement des dents 15 à 25. Pour cela, les couronnes sont rallongées par chirurgie selon un protocole de pointe. Après la phase de cicatrisation, une empreinte est réalisée, sans rétraction des tissus mous (Fig. 6).

Réalisation des restaurations définitives Lors de l’étape suivante, les facettes en cire sont transformées en céramique par pressée avec IPS e.max® Press. Avant cela, les limites des restaurations ont été marquées au crayon rouge sur le modèle de travail (Fig. 7). Ces limites sont situées à environ 0,3 mm de la limite gingivale. Pour la réalisation des facettes, nous cherchons un matériau offrant la plus grande luminosité possible. De plus, le matériau doit être capable de reproduire la translucidité de la structure dentaire naturelle. Les lingotins IPS e.max Press Value présentent la luminosité requise dans ce cas, et permettront d’obtenir la translucidité souhaitée dans les zones incisales (Figs. 8 à 10). Notre choix se porte sur les lingotins Value 2. L’épaisseur des facettes pressées est d’environ 0,3 mm. Nous prévoyons de caractériser les facettes avec une céramique de stratification. Elles doivent donc être légèrement réduites. Les facettes ultrafines sont meulées avec la plus grande précaution, des

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Fig. 11 : Afin de créer de l’espace pour la caractérisation, les facettes pressées doivent être réduites de manière sélective.

Figs. 12 et 13 : Les repères portés sur les intrados des restaurations sont visibles sur la face vestibulaire et permettent des retouches ciblées.

Figs. 14 et 15 : Les facettes ultra-fines sont préparées pour la phase de caractérisation.

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retouches à ce stade étant susceptibles de fausser le résultat. Nous réduisons les restaurations selon les repères effectués (Fig. 11). Ces lignes horizontales et verticales ont été dessinées sur les intrados des restaurations. En raison de la grande translucidité de la céramique, ces lignes sont visibles sur les surfaces vestibulaires et servent de guide pour le retrait du matériau de restauration (Figs. 12 et 13).

Les zones ainsi réduites font apparaître le peu d’espace disponible pour les caractérisations (Figs. 14 et 15). Seules les zones incisales et centrales sont caractérisées (Figs.16 et 17). Les facettes sont terminées et expédiées au cabinet dentaire pour insertion. Les restaurations étant très fines, le polissage final s’effectuera en bouche.

Fig. 16 : Les facettes sont caractérisées à l’aide d’une très petite quantité de céramique de stratification.

Fig. 17 : Essayage des restaurations terminées.


Fig. 18 : Les restaurations sont collées et les limites sont soigneusement finies.

Figs. 19 et 20 : Restaurations collées en bouche. La transition entre les dents et la céramique est invisible.

Fig. 21 : Portrait de la patiente après traitement.

Insertion des restaurations Les restaurations sont collées de manière définitive avec le composite de collage Variolink® Veneer, mis en œuvre selon les recommandations du fabricant.

Lorsqu’on utilise la technique de collage, il est important de repousser les tissus mous en vue de la finition et du polissage. Les restaurations sont insérées, les transitions avec les tissus dentaires durs sont soigneusement finies et les facettes polies à l’aide d’instruments en silicone pour obtenir le brillant de surface souhaité (Fig. 18). Les facettes ont un aspect très naturel en bouche. Les restaurations en céramique ne se différencient pas de la structure dentaire (Figs. 19 à 21). Conclusion Les facettes non invasives offrent de nombreux avantages, notamment la préservation maximale des tissus dentaires.

Dans le cas ici décrit, nous avons répondu aux attentes de la patiente grâce à une restauration esthétique n’ayant nécessité aucun retrait de la structure dentaire saine.

Contacts : Dr Necib Sen Advanced Dental Clinic Bag˘dat Caddesi No : 302-1 Caddebostan 34728 Istanbul Kadıköy Turquie necibsen@gmail.com

Hilal Kuday, prothésiste dentaire Hilalseramik Esenyurt sok. Nil ap. No : 24, daire 19 34846 Istanbul Turquie hilalkudaylab@gmail.com www.hilalkuday.com

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TECHNOLOGIE DENTAIRE

Le meilleur des deux mondes Facile et efficace : bridge longue-portée fabriqué par technique CAD-on Massimiliano Pisa, Florence / Italie

La technique CAD-on (IPS e.max) combine les avantages de deux matériaux céramique exceptionnels et maximise l’aspect esthétique des vitrocéramiques au disilicate de lithium sur les armatures en zircone haute résistance.

Depuis plusieurs années nous tirons parti des avantages de la technique de travail IPS e.max® CAD-on/Veneering Solutions, qui associe deux matériaux largement étudiés : le disilicate de lithium (LS2) et la zircone (ZrO2). La technique CAD-on emploie les éléments suivants : - les blocs IPS e.max ZirCAD (zircone, armature), - les blocs IPS e.max CAD (céramique au disilicate de lithium, suprastructure), - le vibreur haute-fréquence Ivomix, - une vitrocéramique de fusion thixotrope spéciale pour assembler les structures en céramique. Situation initiale La patiente se présente au cabinet parce qu’elle n’est pas satisfaite de sa restauration maxillaire antérieure dont elle souhaite le remplacement (Fig. 1). La fonction du bridge céramo-métallique s’est détériorée et plusieurs éclats de céramique sont visibles. Un examen détaillé de la situation clinique révèle que 11 et 21 ne sont plus en mesure d’assurer l’ancrage d’une nouvelle prothèse en raison d’une atrophie osseuse sévère. Ces deux dents doivent être extraites. Comme la patiente refuse de subir un traitement lourd, la mise en place d’une restauration implanto-portée est écartée. Nous décidons d’opter pour un bridge fixé ancré sur les dents piliers 14 et 12 d’un côté et 24 et 22 de l’autre. Au niveau des deux centrales, une fausse gencive devra être recréée.

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Fig. 1 : La patiente souhaite une nouvelle restauration prothétique. Les dents 11 et 21 ne peuvent pas être conservées et doivent être extraites.

Fig. 2 : Situation après extraction de 11 et 21 et cicatrisation.


Figs. 3a et b : Les paramètres fonctionnels et esthétiques sont évalués en bouche à l’aide d’une restauration provisoire.

Fig. 4 : Le contour gingival est élaboré en bouche.

Fig. 5 : La restauration provisoire validée.

Abb. 5: Das Provisorium in anzustrebender, idealer Situation

Figs. 6a et b : La restauration provisoire et le maître-modèle sont numérisés (logiciel CAD).

Protocole de traitement Après l’extraction de 11 et 21 et le temps nécessaire à la cicatrisation (Fig. 2), la réalisation prothétique peut démarrer. Un wax-up de diagnostic va permettre d’évaluer les paramètres fonctionnels et esthétiques. Pour obtenir un sourire harmonieux, les bords incisifs des dents antérieures doivent être considérablement rallongés (Figs.3a et b). Après essayage du wax-up, nous déterminons le contour de la gencive artificielle et la modelons (Fig. 4).

Une évaluation détaillée en bouche et une adaptation du plan de traitement, pendant la phase de diagnostic, sont essentielles dans les cas exigeants sur le plan esthétique, quelles que soient les innovations technologiques à disposition.

A partir du wax-up, le prothésiste réalise une restauration provisoire qui est à nouveau évaluée en bouche et adaptée aux exigences esthétiques et fonctionnelles du cas. La situation établie par cette approche graduelle sert de référence pour la réalisation de la restauration finale (Fig. 5). Il convient alors de choisir les matériaux et méthodes de réalisation qui permettront de convertir les données précédemment collectées en une restauration esthétique hautement résistante. Pour cela, nous optons pour la technique IPS e.max CAD-on / IPS e.max Veneering Solutions. Cette méthode permet une reproduction précise du wax-up de diagnostic. Le logiciel sépare les données en deux groupes : un groupe destiné à produire l’armature en zircone et l’autre pour réaliser la suprastructure en disilicate de lithium. Le modèle et le waxup sont numérisés et les données sont importées dans le logiciel (Figs.6a et b). Réalisation de la restauration prothétique La structure primaire (armature) est réalisée en zircone par technique CAD/CAM. Sa précision d’ajustage est contrôlée sur le modèle et l’armature est envoyée au cabinet dentaire

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Fig. 7 : L’armature en zircone est préparée pour l’usinage (logiciel CAM).

Fig. 8 : L’armature en zircone en cours d’usinage.

Fig. 9 : Une fois la structure primaire en zircone frittée, nous lançons la réalisation numérique de la suprastructure.

Fig. 10 : L’armature en zircone sur le modèle.

Fig. 11 : Situation après usinage de la suprastructure en disilicate de lithium.

Figs. 12a et b : Fusion de l’armature et de la suprastructure avec IPS e.max CAD Crystall./Connect.

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pour essayage (Figs.7 à 9). L’armature ajuste parfaitement et ne nécessite aucune retouche (Fig. 10). A partir des données disponibles, la suprastructure (structure secondaire) est usinée avec IPS e.max CAD. Elle s’adapte facilement sur l’armature (Fig. 11). Encore au stade intermédiaire (pré-cristallin), les éléments cosmétiques en disilicate de lithium sont légèrement retravaillés de manière à correspondre aux caractéristiques morphologiques. Au stade intermédiaire, le disilicate de lithium est facile à travailler. Une base pour la stratification des zones gingivales a également été créée. La gencive artificielle sera modelée ultérieurement à l’aide

d’un matériau composite. Nous sommes maintenant prêts pour l’étape finale : après contrôle des paramètres fonctionnels et morphologiques, nous assemblons l’armature en zircone et le cosmétique en disilicate de lithium à l’aide de la vitrocéramique de fusion IPS e.max CAD Crystall./Connect et du vibreur Ivomix (Figs.12a et b). La cuisson de fusion / cristallisation est effectuée dans un four Programat avec le programme adapté. Ensuite, la restauration est personnalisée pour correspondre aux caractéristiques spécifiques de la patiente, puis soumise à une cuisson de caractérisation / glaçage (Figs.13 et 14).


Fig. 13 : La restauration sur le modèle après achèvement du processus de fusion.

Fig. 14 : Essayage en bouche.

Fig. 15 : La gencive est recréée en composite.

Fig. 16 : La restauration terminée, une semaine après insertion : esthétique, il est impossible de la distinguer de son environnement naturel.

Fig.17 : La céramique au disilicate de lithium possède les propriétés idéales pour créer un effet de teinte naturel.

Achèvement de la restauration Un dernier essayage entraîne quelques caractérisations conformes aux exigences de la patiente. Les zones de l’armature devant être stratifiées avec le composite sont sablées, mordancées et conditionnées et les zones gingivales sont recréées avec les teintes de composite préalablement choisies. Pour cela, nous nous servons de la restauration provisoire comme guide (Fig. 15). L’apparence naturelle du « bouclier gingival » est obtenue par apports successifs de petites quantités de matériau. Enfin, le bridge tout-céramique est mis en place selon les procédures habituelles. La restauration obtenue se fond si bien qu’il est difficile de la distinguer de son environnement naturel (Figs.16 et 17).

Conclusion Un résultat naturel et fonctionnel : des mesures de diagnostic précises effectuées au stade préopératoire, une connaissance approfondie des matériaux utilisés pour le traitement et une excellente collaboration entre le prothésiste dentaire et le chirurgien-dentiste ont permis d’obtenir un résultat très esthétique sans aucune intervention chirurgicale. La procédure associe parfaitement deux matériaux exceptionnels qui se sont tous deux révélés fiables et économiques.

Une résistance éprouvée Les éclats survenant sur une céramique stratifiée sur armature en zircone sont souvent liés à un non-respect des exigences techniques spécifiques au matériau. En utilisant la technique CAD-on décrite dans cet article, le risque d’échec peut être minimisé pour ce type de restauration, car la résistance de la céramique utilisée pour la suprastructure est quatre à cinq fois plus élevée que celle d’une céramique de stratification classique. Cette résistance élevée a été confirmée dans une étude comparant des bridges réalisés par technique CAD-on avec des bridges stratifiés sur zircone (Tauch D, Albrecht T: In-vitro-Festigkeitsprüfung von viergliedrigen Brücken. Die CAD-on-Technik, Teil 3. Das Dental Labor 2010, 12, LVIII, 16-23). Les résultats de cette étude montrent que la résistance des bridges CAD-on est deux fois plus élevée (2188 ± 305 N) que celle des bridges stratifiés de manière conventionnelle.

Remerciements Nous remercions Paolo Vigiani (prothésiste dentaire) et le Dr Leonardo Bacherini, tous deux basés à Florence en Italie, pour leur soutien.

Contact : Massimiliano Pisa Dental Giglio Via Pier Capponi 42 50100 Florence Italie maspis@me.com 19


TECHNOLOGIE DENTAIRE

Résistance, esthétique et productivité : optez pour la zircone ! Restaurations postérieures anatomiques en zircone translucide Dieter Knappe, maître prothésiste dentaire, Schweigen-Rechtenbach / Allemagne

Les zircones modernes répondent aux trois principales exigences de la technologie dentaire contemporaine : résistance élevée, esthétique et efficacité. L’auteur décrit la réalisation de restaurations postérieures monolithiques avec la zircone translucide Zenostar Zr Translucent.

Cet article met en avant la zircone, matériau qui s’est imposé dans les laboratoires de prothèse dentaire ces 15 dernières années. Utilisée correctement, la zircone produit des restaurations très résistantes et durables. Elle répond également aux exigences en matière d’esthétique grâce à sa translucidité. Le cas suivant décrit de quelle manière la zircone monolithique est associée au processus de fabrication numérique pour produire des restaurations dentaires économiques ne faisant aucun compromis sur l’esthétique. Ici, le wax-up sert de base pour la fabrication de la restauration provisoire (Telio® CAD for Zenotec, Wieland Dental) et pour la restauration définitive (Zenostar Zr Translucent, Wieland Dental), grâce à un ensemble de données numériques et un système d’usinage CAD/CAM. Situation préopératoire La patiente se présente au cabinet dentaire avec, sur 26, un inlay céramique fracturé qu’elle souhaite remplacer. La restauration date de plusieurs années. Les dents 25 et 35 étant dyschromiées suite à un traitement canalaire, nous les incluons dans le plan de traitement. La structure dentaire de 26, qui a autrefois déjà été préparée pour recevoir l’inlay, a été préservée dans la mesure du possible. La patiente a de très grandes exigences esthétiques et souhaite que nous lui garantissions un résultat parfaitement naturel. Nous optons pour une méthode de réalisation très efficace, à savoir trois restaurations monolithiques fabriquées en zircone translucide (Zenostar Zr Translucent). Plusieurs possibilités s’offrent à nous pour réaliser ces restaurations monolithiques : 1. usinage, frittage, glaçage (rapide et économique) ; 2. usinage, frittage, caractérisation avec des matériaux céramiques, glaçage ; 3. usinage, caractérisation avec des liquides d’infiltration, frittage, glaçage (hautement esthétique). Nous choisissons de suivre la troisième option, qui sera très efficace et économique grâce aux avantages offerts par le processus de travail numérique.

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Figs. 1 et 2 : Modelage en cire des couronnes.

Le matériau zircone La zircone présente une résistance bien supérieure à toutes les autres céramiques dentaires, et ses propriétés mécaniques sont excellentes. Elle est utilisée pour réaliser des restaurations monolithiques et des armatures servant de base aux suprastructures personnalisées. La zircone translucide répond aux plus hautes exigences esthétiques. Le matériau Zenostar Zr Translucent permet une excellente transmission de la lumière.


Figs. 3 et 4 : Images CAD/CAM du wax-up scanné et des provisoires à long terme en PMMA (Telio CAD for Zenotec).

Fig. 5 : Couronnes usinées dans le disque PMMA.

Fig. 6a : Provisoires à long terme terminées, sur le modèle et ...

Il permet d’allier efficacité et esthétique, pour offrir des résultats impressionnants. Le large choix de disques, les maquillants correspondants et la technique d’infiltration au pinceau permettent d’apporter aux restaurations des effets naturels en un temps relativement court. Préparation Lors de la préparation des trois dents destinées à recevoir les restaurations en zircone, il faut respecter scrupuleusement les points suivants qui sont d’une importance capitale : éviter les angles vifs et respecter les épaisseurs minimales. La résistance élevée de la zircone autorise à n’éliminer qu’une infime partie de la structure dentaire. La 26 présente déjà une préparation étendue. Cependant, afin d’ancrer correctement la nouvelle restauration, une reprise de la préparation semble inévitable. La cavité doit être étendue à la face vestibulaire. Bien qu’elle soit très fine, la paroi vestibulaire est dans un état satisfaisant. L’objectif principal est de maintenir la dent en la restaurant avec une couronne. Suite à la phase de préparation, le praticien prend les empreintes des arcades maxillaire et mandibulaire et établit la relation occlusale, puis il réalise une restauration provisoire au fauteuil à l’aide d’une clé. Réalisation des provisoires à long terme Conformément au plan de traitement, la patiente va devoir conserver ses restaurations provisoires pendant plusieurs mois. Pour fabriquer ces restaurations, nous créons un waxup (Figs. 1 et 2). Nous préférons la technique du wax-up manuel car nous la trouvons plus rapide. Mais ces restaurations auraient aussi pu être conçues de manière virtuelle.

Fig. 6b : ... en bouche.

Quelle que soit la méthode utilisée, un résultat durable ne peut être obtenu que si le prothésiste possède une connaissance approfondie des principes d’occlusion fonctionnelle. Les couronnes modelées en cire sont transformées en provisoires à long terme à l’aide du système CAD/CAM. Tout d’abord, les modèles physiques et le wax-up sont scannés (Zenotec D500, Wieland Dental) et le fichier STL est importé dans le logiciel de conception correspondant (Dental DesignerTM, 3Shape) (Fig. 3). Ensuite, tous les paramètres sont adaptés et les données de fabrication sont transférées à l’unité d’usinage (Zenotec select, Wieland Dental). Les couronnes usinées à partir d’un disque PMMA (Telio CAD for Zenotec) (Figs. 4 et 5) sont ensuite légèrement retouchées, puis placées sur le modèle. Afin d’optimiser l’aspect esthétique, nous travaillons les états de surface de manière à obtenir une réflexion naturelle de la lumière. Les couronnes sont ensuite polies à l’aide d’instruments silicone et de brossettes en poils de chèvre (Fig. 6a). Puis le praticien dépose les restaurations provisoires et colle les provisoires à long terme à l’aide d’un composite de collage adapté (Telio® CS Link) (Fig. 6b). Réalisation des restaurations définitives Trois mois ont passé, il est temps de se concentrer sur les restaurations définitives. Afin que ce traitement par restaurations monolithiques soit aussi simple que possible, nous réutilisons les données existantes, validées par les restaurations provisoires à long terme (Fig. 7). Les couronnes seront usinées en zircone translucide Zenostar Zr Translucent. Ce matériau se présente sous forme de disques, avec un choix

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Fig. 7 : Réutilisation des données numériques : préparation pour la fabrication des couronnes en zircone (Zenostar Zr Translucent) à l’aide du système CAD/CAM.

Fig. 8 : Couronnes usinées.

Figs. 9a et b : La structure non frittée est soigneusement grattée et polie.

Figs. 10a et b : Infiltration au pinceau avant frittage : le liquide de coloration est appliqué sur les zones cervicales.

Figs. 11a et b : Infiltration au pinceau : le liquide de coloration est appliqué sur les pointes des cuspides et dans les sillons.

de six teintes. Nous décidons d’utiliser la nuance « sun », qui apportera une base chaude à la restauration. Il existe plusieurs possibilités de finition suite au processus d’usinage (Zenotec select) (Fig. 8). Conformément à notre choix, les structures non frittées seront caractérisées par infiltration de colorants.

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Finition : infiltration au pinceau Dans la technique d’infiltration au pinceau, les structures usinées sont infiltrées par un liquide de coloration (Zenostar Zr, Wieland Dental). Ce procédé offre aux restaurations une apparence naturelle, avec un dégradé de teinte similaire à celui de la dent naturelle. Toutes les teintes A-D peuvent être reproduites à l’aide de ces solutions de coloration. Il existe cinq maquillants supplémentaires. Dans le cas présent, les barres (connecteurs) sont retirées des couronnes usinées 26, 25 et 35 par grattage, et les surfaces sont polies (Figs. 9a et b). Ensuite, les liquides de coloration sont appli-

Fig. 12 : Les surfaces occlusales sont polies avant l’application des maquillants.

qués au pinceau sur les pointes des cuspides, au niveau cervical et dans les fonds de sillons (Figs. 10a à 11b). Pour une plus grande facilité d’application, ces liquides incolores peuvent être rendus visibles par ajout d’une goutte de concentré de couleur (Zenostar VisualiZr, Wieland Dental) à la solution. Ainsi, chaque liquide se distingue facilement des autres lorsqu’on l’applique sur la restauration à l’aide du pinceau. Les colorants, calcinables sans résidus, sont composés de pigments organiques. Après l’infiltration, les restaurations sont frittées à 1450°C (Zenotec Fire P1, Wieland Dental). Après le processus de frittage, les couronnes présentent une nuance chaude et naturelle grâce à la teinte de zircone choisie. Seuls quelques ajustages mineurs sont effectués suite à l’examen des éléments. Par conséquent, cette approche permet non seulement de gagner du temps et d’être économique, mais également de renforcer la garantie de qualité.


Figs. 13 et 14 : Les maquillants sont appliqués et recouverts d’une couche de glasure en spray.

Fig. 16 : Une alternative à la couronne stratifiée ou métallique : la couronne anatomique en zircone sur 35, parfaitement intégrée dans son environnement.

Les micro-fêlures sont évitées en réduisant le grattage au minimum.

A ce stade, et avant d’appliquer les maquillants, les surfaces occlusales des couronnes en zircone sont polies (Fig. 12). Ceci permettra de limiter efficacement l’abrasion des dents antagonistes. Avant de cuire les couronnes, nous appliquons une glasure en spray (Zenostar Magic Glaze, Wieland Dental) sur les surfaces pour créer une base régulière en vue de l’application des maquillants. Nous utilisons les maquillants en pâte (Zenostar Art Module Pastes, Wieland Dental) pour caractériser les restaurations. Les pâtes doivent être spatulées pour obtenir une consistance souple et lisse avant l’application. Les zones cervicales et incisales des couronnes sont personnalisées à l’aide des maquillants (Fig. 13). La glasure en spray est appliquée sur les restaurations (Fig. 14) avant leur cuisson. L’association des maquillants et de la glasure en spray légèrement fluorescente produit l’effet tridimensionnel. A l’issue de la cuisson de glaçage, les couronnes sont à la hauteur de restaurations stratifiées, présentant une apparence et une interaction interne des couleurs très naturelles. Nous procédons à un dernier contrôle des contacts occlusaux sur l’articulateur et des contacts proximaux sur le modèle. Puis les couronnes sont envoyées au cabinet dentaire pour insertion.

Fig. 15 : La couronne en zircone sur 25 immédiatement après collage. La 26 est restaurée de manière provisoire par une couronne PMMA.

Mise en place des restaurations Les dents 25, 35 et 26 sont préparées pour recevoir les restaurations définitives. Malheureusement, la tentative pour conserver la 26 a échoué. La paroi vestibulaire de la couronne s’est fracturée lors de la dépose de la restauration provisoire à long terme. Dès le début, nous étions conscients que la partie résiduelle de cette dent pouvait ne pas être assez résistante pour supporter le traitement. A ce stade, donc, il devient assez évident que la dent ne pourra pas être préservée. Par conséquent, les provisoires à long terme sont replacées et un nouveau plan de traitement est proposé à la patiente pour la dent 26, sur la base d’analyses détaillées. Quelques semaines plus tard, les couronnes tout-céramique définitives sont collées (SpeedCEM®) sur 25 et 35. Le plan prévoit de remplacer ultérieurement 26 par une restauration sur implant. Conclusion Les couronnes monolithiques en zircone sur 25 et 35 sont parfaitement intégrées et indiscernables (Figs. 15 et 16). La patiente a retrouvé esthétique et confort. Le protocole de fabrication CAD/CAM a permis de produire des couronnes économiques. Le matériau translucide (Zenostar Zr Translucent) utilisé dans ce cas présente un niveau élevé de transmission de la lumière. Ainsi, il constitue une base idéale pour reproduire les propriétés optiques de la dent naturelle. L’approche décrite permettra de satisfaire le nombre croissant de patients soucieux des coûts et exigeants sur l’aspect esthétique, car elle offre une alternative intéressante aux couronnes céramiques stratifiées et aux couronnes métalliques en alliage précieux ou non précieux.

Contact : Dieter Knappe, maître prothésiste dentaire Knappe Zahntechnik GmbH Weinstrasse 14 67889 Schweigen-Rechtenbach Allemagne dieter.knappe@orange.fr

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