Jacker Magazine #3

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Photo : Cedric Crouzy

Jacker : .v.tr. Argot Américain Projeter avec force un liquide sécrété par l’organisme.

Edito

Sommaire

Si Jesus Christ s’était barré de la croix un gros blunt à la bouche, ou si cet enfoiré de Judah ne l’avait pas balancé comme l’aurait fait un vulgaire bourgeois du 16ème, l’histoire aurait peut être été différente, notre chère et tendre marijuana serait alors symbole de délivrance, et les curés s’enfileraient des gros cônes au lieu d’avoir peur de mourir. Bref, les médias de masse corrompus essayent toujours de nous éloigner de la vérité, et Jacker Magazine vous crache toujours sa street semence gratuitement à la gueule. Des rues de la capitale des boches, au village hippie australien, en passant par Avignon, New York, Paris, Montréal, nous avons une fois de plus écumé la culture urbaine du mieux qu’on a pu, tout ça sur un fond de techno underground ou de hip hop selon notre humeur et le dosage de la bête. La récolte arrive à grands pas, si ce n’est pas déjà fait. Prenez donc le temps de rentrer à la maison, de vous en rouler un gros, et de savourer ce troisième numéro. In street we trust.

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Berlin

Lucas Puig

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Amen

Noble Society

If Jesus Christ had left the cross a big blunt in his mouth, or if that bastard of Judah had not snitched on him as would have done an ordinary bourgeois of the 16th district of Paris, the story would have been different, our dear and loving marijuana would have been symbol of freedom, and the priests would smoke large joints instead of being afraid of dying. In short, the corrupted mass medias are still trying to get us away from the truth, and Jacker Magazine is always jacking off our street semen in your faces. From the streets of the german capital to the town of the Australian Hippies, to Avignon, through New York, Paris, Montréal, we once again roamed the urban culture as best as we could, all that on an underground techno or hip hop tune, according to our mood and the dosage of the beast. The harvest is fast approaching, if not already done. Take the time to go home, to make a big one and to enjoy this third issue. In street we trust.

P28

Avignon Street Art

P46

Amen

Tealer Jacker Magazine 64, allée Baldasseroni 84300 Cavaillon contact@jackermag.com www.jackermag.com Fondateur - Manager Roman Soler

Fondateur - Graphiste Aurélien Courbon Rédaction Dimitri Gilles Tiffany Roubert Adrien Boizet Luce Mathieu Clémence Bruno

Collaborateurs Geoffrey Courbon Charly Ferrandes Brice Rancou Alex Mos Assistant rouleur Sandro Leal

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P22

Oliver Deutschmann

P40

123 Klan

P50

Nimbin Un grand merci à : Bruno Gayet, Keep Fire, Sixpack France, Unwise, Emmanuel Labadie, Kat’seyes, David Lestrade, Damien Raud, Patate, Coralie Bonnat, Julien Pirrello, Alex et Karine, Annette et Patrick, Stéphane Soler.

Impression Imprimerie Gayet 131 Chemin des Ribes Quartier des Brayettes 13560 Sénas Tél. : 04 90 57 23 20 Fax : 04 90 59 01 07



Playlist

Flava FLAVA in IN ya YA ear EAR HIP HOP

REGGAE

• Oddisee - Let It Go • SK4MC - Poof Be Gone • PMPDJ - Stachmou • Chill Bump - Melancholy • La Fine Equipe & Mattic - Back In The Days • John Anthony - Drugs • ScHoolboy Q - THere He Go • JCR - Freestyle Kwistax • Stalley - Sound of silence • CunninLynguists – « Looking Back » (Acoustic Version)

• Tanya stephens - Gangsta lean • Soom t and disrupt - Puff the police • Damian marley - School controversy • Alpha blondy - Jerusalem • Queen ifrica - Below the waist • Matthew mcanuff - Be careful • Pressure - Bless my soul • Dezarie - Mama africa • David isaac - Jah love I • Gladiators - Soul rebel

DRUM’N’BASS

TECHNO/TECH HOUSE

• Vector&Macca-Dawn • Calyx Teebee -Elevate This Sound • Loz Contreras- Chloe’s Exodus • Specrasoul Away With Me (Calibre Remix) • LSB -All My Love (Technicolour & Komatic Remix) • Mos - More Than You Know • Lenzman- Wordsmith • Kasper - Vivaldi • Roygreen protone & Pennygiles - Enity • Calibre - Windows

• Anthea - Distraction - (One records) • System Of Survival - Xpert - (Bpitch Control) • Damien Raud & Mashup - By The Way You Move (Sierra Sam remix) - (Falkplatz) • Dusky - Flo Jam - (Dogmatik) • Paolo Rocco - Move Body, Move Forward - (Klasse Recordings) • L.D Nero - Whare House Dew 3 - (Pomelo) • Franck Roger feat Mandel Turner - Trought The Motion - (Real Tone) • Mr.G - Gettin Hot - (Rescue Recordings) • Eda - Get Busy Boys - (Unpleased) • Luc Ringeisen - Babel - (Vynil Club)



City Zoom

BERLIN Texte > Roman Soler - Photos > Geoffrey Courbon

Destroyed and tortured during the last century, it’s probably because of its past that Berlin is what it is today. Since the wall felt, it became in a decade the vice city. Urban arts has now a capital, party and underground culture sundenly are the same. Our pilgrimages in Berlin have always been a breath of inspiration, made of extraordinary meetings and an immersion in an explosive graffiti. Street-art is now a state matter as some neighborhoods are painted. Day or night, things go, the sprays are emptying, asses are jiggling on electronic music, in short, an active city. Keep a watch on your wrist, you might suddenly realize it’s been 48 hours that you are standing dancing, living, or whatever. We will not spread out so much, you’ll move there to check that yourself. Let’s go, some local street art can’t hurt.

Détruite et torturée durant le dernier centenaire, c’est probablement à cause de son passé que Berlin est aujourd’hui ce qu’elle est. Depuis la chute du mur, elle est devenue en une décénnie la cité du vice. L’art de rue a enfin sa capitale, la fête et la culture underground ne font plus qu’un. Nos pélerinages berlinois ont toujours été une bouffée d’inspiration, de rencontres hors du commun et d’immersion dans un graffiti explosif. Le street-art y est devenu une affaire d’état tant certains quartiers sont bombardés. De jour comme de nuit, les affaires tournent, les sprays se vident, les culs se trémoussent sur de la musique électronique, bref, une ville active. Gardez une montre au poignet, vous pourriez vous rendre compte tout à coup que ça fait 48 heures que vous êtes debout. On va pas s’étaler, vous bougerez sur place pour checker ça par vousmêmes. Allez, un peu de street-art local ne peut faire de mal.

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Riders on the storm

LUCAS PUIG Texte > Aurélien Courbon - Photos > David Lestrade & PxC photographie Un style incomparable, des Switch tricks à ne plus savoir si il est Goofie ou Régular et une modestie à toute épreuve. Lucas Puig est un Toulousain de pure souche qui se prend pas la tête. Décrit comme sauvage par les gens qui le connaissent, loin du strass et des paillettes, il n’en n’est pas moins l’un des meilleurs skateurs français à ce jour. Tout commence en 2000 lorsqu’il gagne le Teenage Tour à 13 ans, l’Hexagone découvre alors ce nouveau prodige qui passera pro en 2004 grace à Cliché, à qui il restera fidèle. Puis il entre chez Lakai aux côtés de legendes du skate comme Mike Carroll, Guy Marianno, Éric Koston et j’en passe... Il participe alors à la mythique vidéo “Fully Flared”. Il rejoint Adidas Skateboarding en 2011 avec qui il signe un pro model très réussi et crée également la marque de casquettes “Hélas” avec un pote à lui, des five panels qu’il porte depuis toujours, indissociables de son style vestimentaire. Lucas Puig est un exemple du skateboard français qui nous lâchera pas pour aller faire du flouze aux US, et ça, ça fait plaisir.

Lucas Puig is a guy from Toulouse with an incomparable style , making Switch Tricks to ask ourselves if he is goofie or regular, and over all, with a foolproof modesty. Described as a feral from people who know him, far away from the glitz and the glamor, the fact is no less that he is one of the best French skateboarders to date. Everything began in 2000 when he won the Teenage tour at 13 years old, making the hexagon discover this new prodigy who will get pro in 2004 thanks to Cliché, to whom he remained faithfull till this day. Then he joined Lakai alongside legends as Mike Caroll, Guy Marianno, Eric Koston and so on... He will then participate on the mythical video “Fully Flared”. He joined Adidas Skateboarding in 2011 with whom he signed a very succesfull shoes pro model and also created a cap brand “Hélas” with a friend of him, five panels that he always had on the head, as he is used to wear everyday. Lucas Puig is an example of the french skateboarding scene that will not go to the US for the money and we enjoy that fact.

Jacker / Présente-toi à nos lecteurs.

Jacker / Present yourself to our readers.

Lucas / Lucas Puig, skateur professionel, originaire de Toulouse, j’ai 25 ans, et puis voilà, on est au Bright et c’est de la balle.

Lucas / Lucas Puig, pro skateboarder, from Toulouse, I’m 25, and yeah, we’re at the Bright and it’s fucking awesome.

J / Qu’est-ce qui t’a donné envie de faire du skate, comment est-ce que tout a commencé ?

J / What has motivated you to start skateboarding, how does it all began ?

L / Je voulais pas être comme tous mes amis à l’école, pas faire un foot, pas être encadré par un entraîneur ou quoi que soit, je voulais direct être libre, et j’ai trouvé le skate, je m’y suis retrouvé dedans.

L / I didn’t want to be like all my friends at school, not to play soccer, not be supervised by a coach or anything either, I wanted to be free, and I found skateboarding.

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Photo : PxC photographie


Photo : David Lestrade


J / J’ai lu sur internet que tu faisais des switch back tail big spin out à 14 ans. A ce point ?

J / I read on the internet that you did switch back tail big spin out at 14. Really ?

L / C’est vrai, je devais avoir 15 ans mais bon, comme les gens romancent... tous le monde a commencé à me connaître quand j’avais 14 ans, puis à 15 ans j’ai fait deux trois tricks et tous le monde s’en souvient, je crois que c’est ça, mais bon, pour moi c’est normal quoi. J’ai vu des gens meilleurs que moi partout, je suis pas choqué, j’ai juste fait ce que j’avais à faire avec un peu de chance.

L / It’s true, I was 15 years but yeah, you know how people amplifies... I became popular when I was 14, at 15, I made two, three tricks and everyone will remember, I think that’s good, but for me it’s normal. I’ve seen people better than me everywhere, I’m not shocked, I’ve just done what I had to do with luck.

J / Tu passes beaucoup de temps aux US, tu skates dans le monde entier, dans quel endroit tu te sens le mieux ?

J / You spend a lot of time in the U.S., you skate around the world, in which city do you feel best, and which is your favorite place to skateboarding ?

L / J’adore les US, mais je dois te dire que c’est l’Europe quoi, juste parce que c’est beaucoup plus facile, les gens sont plus compréhensibles et ya beaucoup de beaux spot aussi. Les Etats-Unis, c’est vraiment chanmé mais c’est autre chose, tu vas te faire virer, ya trop de risques, tandis que l’Europe c’est beaucoup plus facile. Tu viens à Berlin par exemple, les gens sont trop cool, on dirait que c’est un village. Barcelone c’est pareil, donc je vais dire l’Europe.

L / I love the U.S, but I must tell you that it’s Europe, just because it’s much easier, people are more understandable and there are many beautiful spots too. The U.S. are really cool, but it is something else, you’ll get fired, too risky, while Europe is much easier. When you come to Berlin for example, people are so nice, it looks like it’s a village. Barcelona is the same, so I’ll say Europe.

J / Qu’est ce qu’il y a à Toulouse qu’il n’y a pas aux US ?

J / What is there in Toulouse that there is not in the U.S. ?

L / Ben à Toulouse ya tous mes potes avec qui j’ai grandis, qui s’en battent les couilles du niveau que j’ai ou quoi que ce soit, pourquoi je suis cool, ils s’en foutent, c’est juste des potes, y a pas d’interêt. Après il y a ma famille bien sûr. Ce qu’il y a pas aux Etat-unis c’est ça, c’est mes vrais amis. Je vais pas dire que c’est juste le business mais bon, je peux avoir des vrais potes mais tu sais jamais ce qui est fake, ce qui est du business, si c’est juste du skate, bref ça m’inquiète trop quoi. Je préfère rester avec des gens sur lesquels je peux compter. Pas avoir une désilusion dans deux ans du genre, putain, je suis à LA, j’ai plus de potes.

L / In Toulouse there are all my friends with who I grew up, who don’t care about the level I have or anything, they don’t care if I’m cool, they’re just some friends, there is no interest. There is also my family of course. What there is not in United State is that, it’s my real friends. I will not say it’s just the business but hey, I can have real friends but you never know what is fake, what is business, if it’s just skateboarding, in short I worry a lot about that. However I prefer to stay with people whom I can rely on. Not have a desilusion in two years something in this kind, like I’m in LA but I have no friends anymore.

J / Tu as ta paire de pompes à ton nom chez Adidas. Ça fait quoi ? Comment as-tu collaboré avec eux pour la réaliser ?

J / You have got an Adidas pair of shoes at your name at Adidas. How does it feel ? How have you collaborated with them to achieve it ?

L / Ben ils m’ont donné la chance d’avoir un pro model. De mon côté j’ai regardé toutes les vieilles shoes Adidas, j’ai pris un peu des shoes de tennis des année 60, puis une des premières pompes de skate qu’il ont fait dans les année 70. J’ai pris un truc d’une chaussure, un autre truc d’une autre. Les génies d’Adidas m’ont écouté au doigt et à l’oeil, ils ont fait exactement ce que je voulais, et c’est un truc énorme pour moi, c’est une grosse opportunité dans ma vie quoi, c’est une grande porte qui s’ouvre et voilà, je vais tout faire pour que ça continue comme ça .

L / Well they gave me the opportunity to have a pro model. For my part I looked at all the old Adidas shoes, I took details of tennis shoes from the sixties, then some of the first skate shoes they have done in the seventies. I took something of one shoe, another thing from another one. The geniuses of Adidas listened to me exactly as I wanted it, they did exactly what I wanted, and it’s a huge thing for me, a big chance in my life, a large door that opens and yeah, I will do everything so that it continues like that.

J / Tu as créé ta propre marque de casquettes “Hélas” . C’est ton passe temps ou c’est pour la thune ? Raconte nous comment ça se développe.

J / You created your own caps brand “Hélas”. Is that a past time or is it a real job ? Tell us how you develop it.

L / Ça a commencé avec un de mes meilleurs amis avec qui j’ai commencé le skate, lui n’a pas vraiment arrêté mais il a pris d’autres directions. Il fait des études, il travaille vraiment dur dans la restauration et tout ça. On est toujours meilleurs potes, je lui raconte toujours mes sessions, mes exploits. Il y a deux ans, on s’est dit on fait un truc ensemble ou quoi, on a 25 ans, si on le fait pas maintenant on le fera jamais, même si on doit le regretter, c’est pas grave, j’ai pas envie d’avoir de regrets parce que je l’ai pas fait, donc on s’est dit faut qu’on fasse une marque, les five panels on en met depuis qu’on est super jeunes donc allons y. C’est pas pour la thune, c’est pas pour faire comme Supreme, c’est surtout pour faire un truc qu’on kiffe vraiment, que ça ait un sens quoi. Si je fais une marque de grip, ça c’est pour la thunes, alors que Hélas c’est surtout pour le kiff.

L / It started with one of my best friends with whom I started skateboarding, he has not stopped but we have taken other directions. He studies, he works really hard in a restaurant and all that. We’re still best friends, I tell him always about my sessions, my exploits. Two years ago, we told ourselves let’s do something together or anything, we are 25 years old, if we don’t do it now we never will, even if we regret, it doesn’t matter, I don’t want to have regrets, so we started thinking to launch a brand, we are wearing five panels caps since we were super young, so let’s do it then. It’s not for the dosh, it’s not to do like Supreme, it is especially for something that really gets off, it make sense for us you know. If I would make a griptape brand, that would be for the money, but “Hélas” is really for the trip.

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Photo : PxC photographie

J / C’est quoi l’emploi du temps d’un skater pro ?

J / What is the planning of a pro skateboarder ?

L / Ben ça dépend, je pourrais me lever tard mais je me lève assez tôt, en general je suis debout vers 10 heures, je me lève, je déjeune, je chille, je checke quelques vidéos, je regarde les news, je lis mes mails, je réponds à mes managers, puis, vers 14h, ou un peu avant, je vais skater quoi, des fois toute la journée, des fois 10 minutes, toute la nuit. On est free.

L / Well it depends, I could get up later but I get up early enough, in general I’m up at 10 hours, I get up, I have lunch, I’m chilling a bit, I check some videos, I watch the news, I read my mails, I answer my manager, and around 14h or shortly before, I’ll go skating, sometimes all day, sometimes 10 minutes, all night. We’re free you know.

J / Quel est pour toi, le plus grand skater de tous les temps ?

J / Who is for you, the greatest skater of all times ?

L / Je vais rester classique mais je m’en fiche, pour moi c’est Marianno. J’aime bien ce qu’il a apporté au skate, l’image qu’il donne, tout le passé à travers sa vie, pour moi c’est un exemple. C’est pas un Tony Hawk, ou je sais pas quoi, il a vraiment amené un truc au street, t’as pas besoin d’être le meilleur, faire les meilleurs tricks, tant que tu les fais d’une manière propre avec ton style, que tu copies sur personne, je trouve ça bien, c’est ça que j’ai envie de faire, faire ce que je kiffe, pas faire pour les autres tu vois.

L / I’ll stay classic, but I don’t care, for me it’s Marianno. I like what he brought to skate, his depiction, all what passed through his life for me is an example. This is not a Tony Hawk, or I do not know if he really brought something to the street skateboarding, you do not need to be the best, do the best tricks, as you make them in a manner with your style, I think it’s good, that’s what I want to do, do what I like, not doing it for others you know.

10 / Le meilleur rappeur aprés Biggie ?

J / The best rapper after Biggie ?

L / Ça dépend de mes humeurs, 2pac j’aime bien, mais faut que ce soit d’une hummeur agressive comme je suis assez souvent, après tous les classiques que tout le monde connaît, Nas, Jay-z, Big L, c’est pas pour rien que tous le monde les connaît.

L / It depends on my mood, I like 2pac, but it has to be quite aggressive as I often am, after, I would say all the classics that everyone knows, Nas, Jay-z, Big L, is not for nothing that everybody knows them.

J / Merci d’avoir pris un peu de ton temps pour nous répondre, on est à Berlin pour le Bright, tu aimes cette ville ?

J / Thank you for taking some of your time to answer us, we are in Berlin for the Bright, you love this city ?

L / Ouais carrément Berlin c’est chanmé, comme jte dis, on dirait un petit village, tous le monde se connaît, les gens sont super cool, en mode vacances, tout le monde s’envoie des sourires, des meufs blondes de partout, c’est plutôt cool ouais.

L / Yeah as I told you, Berlin is fucking dope, it looks like a small village, everyone knows everyone, people are cool, as on holidays, everybody smiles to each others, blonde babes all around, it’s pretty cool yeah.

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Good Vibes

NOBLE SOCIETY Texte > Clémence Bruno & Roman Soler - Photos > Droits Réservés & Kat’seyes

C’est à Brooklyn, New York City, que “Noble Society” voit le jour en 1998. Un métissage étonnant qui puise sa force dans des influences venues du monde entier comme la Guyane, la Jamaïque, l’Espagne, la Suisse ou encore la Géorgie.

It’s in Brooklyn, New York City, that “Noble Society” was born in 1998. An amazing mix, drawing its strengh into influences comming from all over the world as Guyana, Jamaïca, Spain, Switzerland or Georgia.

Plus qu’une identité, Noble Society a créé sa propre manière de faire de la musique. Ces magiciens interconnectent des styles musicaux entre eux, célébrant ce qu’ils appellent eux-mêmes la “Hardcore Niceness” (comprenez la gentillesse hardcore), montrant aux gens combien ils méritent d’être aimés. Une des meilleures opportunités que nous n’ayons jamais eu, dans une ambiance des plus déjantées. Décryptage.

More than an identity, Noble Society created it’s own way of making music. These magicians interconnect their musical styles together, celebrating what they call “Hardcore Niceness”, showing people how much they deserve to be loved. One of the best opportunities we had, in a crazy atmosphere. Decryption.

La voix reggae du groupe c’est Jahdan. Originaire de Guyane Anglaise, il s’installe à NYC à l’âge de six ans. Rapidement, l’artiste se met à écrire des textes conscients. Un talent exacerbé par des influences musicales sans limite, comme le Kalypso, la mental music ainsi que des messies comme Dj Premier. Le genre de mec qui dégage tellement d’énergie positive que vous le quittez avec le sentiment d’avoir grandi et de pouvoir escalader des montagnes. Lorsque nous les avons rencontrés, ils se mettaient à chanter de bonheur. Des mecs libres.

Jahdan is the Reggae Dancehall voice of the band. He is from English Guyana, immigrated to NYC when he was six. He feels easy to write conscious lyrics, having unbordered influences of genders, like Kalypso and Mental music as well as Dj Premier. The type of guy who has so much positive energy that you leave him with the feeling of having raised up and the will to climb mountains. When we met them, they didn’t hesitate to sing such as a bird posse celebrating the spring coming. Free boys.

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Delie, lui, est né à Brooklyn, Jamaïcain d’origine. Un MC qui crève le mic comme un dingue, avec des punchlines affolantes, toujours une nana à sa droite, une bière à sa gauche. Le genre de mec à se décapsuler une bouteille avec les dents pour la boire cul sec avant de monter sur scène. La manageuse nous avait prévenu, histoire de ne pas être effrayés: “Ce poète est juste un peu schizophrène”. Et le dernier mais pas le moindre, le fondateur du groupe, Fuego, un enfant du monde. Guitariste depuis sa plus tendre enfance, il étudie dans l’une des plus prestigieuses écoles de musique au monde, «Berklee». Pour vous faire une petite idée, ce génie a d’ores et déjà réalisé un tour européen aux côtés d’AfuRa. Autant dire qu’il y a du level! Pour être bref, Fuego c’est tout simplement le mec derrière les platines à qui Noble Society doit ses lignes d’instru monstrueuses. Delie was born in Brooklyn, with jamaïcan origins. He is the kind of MC running the mike like crazy, with amazing punchlines, always a chick on his right, a beer on his left. The kind of guy that is able to open a beer and drink it down in one shot just before going on stage. Getting in touch with them, the X-Ray manager told us not to be afraid of him. “This poet is just a bit schizophrenic”. The founder of the band, Fuego, is a child of the world. Guitarist from his childhood on, he studied music in one of the worlds famous music schools, Berklee. This genius already did a european tour with AfuRa, giving an idea of his level. He is just the guy standing behind the turntables, responsible for the great instrumentals they produce.

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Pour eux, le son n’est que de paix et d’amour. Ils produisent une musique positive, et le public le leur rend bien. En un sens, du Karma à l’état pur suscitant la spiritualité, provoquant un effet d’action/réaction sur le public. Pour Fuego, le sens de la vie revient à ce qu’il entend provoquer chez le gens. Son leitmotiv: “Ouvrir les yeux aux gens, pour qu’en eux s’éveille le troisième oeil, permettant d’atteindre sagesse, bonheur et paix intérieure” (c’est vrai qu’elle était puissante celle-là).

For them, music is nothing more than an action of peace and love. They project positive music and get back positive results. In a sense, it’s karma, reviving people’s spirituality, putting creative powers together, creating an action/reaction effect on the crowd once on stage. For Fuego, the sense of life and what he wants to trigger is just to “try to open one’s eyes, the third eye opening the inner vision, permitting to reach wiseness and happiness” (this one was quite heavy, yeah).

Ces trois mecs se sont rassemblés à Brooklyn autour de 1995, retournant les clubs du quartier et de Manhattan. Au-delà de NYC, ils répandent leurs vibes sur Boston, San Francisco, L.A., St Louis, Missouri... Cinq ans plus tard, ils dépassent les frontières des US direction l’Europe, avec une tournée majeure en 2003 sous le joug de leur album “Words to the wise”. Un an plus tard, un album de plus, la reconnaissance s’installe avec “Take Charge”. Ce dernier est notamment nommé meilleur album reggae sur Itunes. Ils ont découvert chez les Européens une certaine appréciation des expériences musicales, idéalisant le Hip-Hop et le Reggae, les mélangeant au Dubstep, Jungle et autre Grime.

The three guys came together in Brooklyn around 1995, rocking lots of nightclubs there and in Manhattan. Outside of NYC as well, with Boston, San Francisco, L.A., St Louis, Missouri... But five years later, they went beyond the US borders to Europe, making a major tour in 2003 with their album “Words to the wise”. One year later, one more album, “Take Charge” becomes best reggae album on Itunes. Since Noble Society is travelling, they discovered in Europeans an appreciation of musical fusions, experience and ideal of HipHop and Reggae, transcending Dubstep, Jungle and Grime.

Soit, un groupe reggae hors du commun à choper absolument dans une salle de concert!

What should we say more about this uncommon, amazing reggae band than to invite you to catch them in a concert hall!

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Good Vibes

Oliver Deutschmann Texte > Dimitri Gilles - Photos > Daddysgotsweets

Pillier de la scène berlinoise depuis maintenant une bonne dizaine d’années, Oliver Deutschmann, fait également partie de cette catégorie d’artistes que l’on pourrait qualifier “d’hyperactifs”. Il partage son temps entre la gestion de ses deux labels (Vidab et Falkplatz), la production et le Djing. Cela fait beaucoup pour un seul homme me direz vous. Mais c’est à force d’heures passées en studio et à pousser des disques qu’il s’est forgé sa réputation. Un artiste underground dans l’âme, infatigable chasseur de vinyles et résident du temple mondial de la techno, le Berghain/Panorama Bar. Il prépare également son premier album, qui devrait voir le jour fin 2012, en espérant que le bougre reste fidèle à sa marque de fabrique, une techno dirty et métallique taillée pour les dancefloors et les caves berlinoises.

Stalwart of the berlin techno scene for a decade now, Oliver Deutschmann is also part of these artist which we could name “hyperactive”. He splits his time with the management of his two labels (Vidab and Falkplatz), the production and the Djing. It makes a lot for one person would you tell me. But it is thanks to hours of hardwork in his studio and by pushing vinyls that he made his name. He has the spirit of an underground artist, tireless records hunter and is at the residence of the worldwide techno temple, the Berghain/ Panorama Bar. He prepares also his first album, which should come up end 2012, hoping that he will stay faithfull to his flair, a dirty and metallic techno made for the berliner dancefloors and caves.

Jacker / Présentes-toi.

Jacker/ Present yourself.

Oliver / Je m’appelle Oliver Deutschmann, je suis Dj, producteur. Je dirige également deux labels, Falkplatz, Vidab. Je vis à Berlin depuis 14 ans, j’ai commencé la production il y a 7 ans. Sinon je voyage autour du monde et je pousse des disques (rires).

Oliver / My name is Oliver Deutschmann, I’m DJ, producer. I also run two labels, Falkplatz and Vidab. I live in Berlin for 14 years now, I started production seven years ago. Otherwise I travel worldwide and I push vynils (laughs).

J / Comment t’es tu retrouvé avec une résidence au Panorama Bar ?

J / How did you end up with a residency at Panorama Bar ?

O / J’y allais souvent. Et mon plus grand rêve était de pouvoir y jouer. Un jour, Stephan, avec qui je gère Vidab, a donné un de mes mix à Michael, le gèrant du club et il a bien aimé. Il connaissait déjà Vidab et kiffait bien nos sorties, c’est de là que c’est parti. Ca a duré plus d’un an et demi avant que je devienne résident, depuis, je me régale. Mais ce fut beaucoup d’implication et de travail avant de pouvoir obtenir cette résidence.

O / I went there often. And my biggest dream was to be able to play there. One day, with Stephan with whom I manage Vidab, I gave one of my mixes to Michael, the club manager and he liked it. He already knew Vidab well and enjoyed our releases. It lasted over a year and a half before I became a resident, I really appreciate then. But it was a lot of involvement and work before obtaining that residence.

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J / Tu es donc à la tête de deux labels, Vidab et Falkplatz. Qu’est ce qui différencie les deux ?

J / So you are at the head of two labels, Vidab and Falkplatz. What differentiates the two ?

O / Je gére Vidab avec mon ami Stephan Hill, c’est un label plus underground que Falkplatz, où l’on sort seulement les tracks de quelques amis. Avec Falkplatz, je regarde moins le fait de rester underground, sur chaque Ep, je veux absolument un gros remix, comme Steffi ou plus récemment, Sierra Sam. Je ne dirais pas que Falkplatz est plus commercial, mais juste un peu plus tourné vers des artistes extérieurs, contrairement à Vidab qui est très Berlin, aux sonorités très darks et lourdes.

O / I manage Vidab with my friend Stephan Hill, it’s a more underground label than Falkplatz, on which we release only tracks of some friends. With Falkplatz, I look less at staying underground, on each Ep, I really want a big remix, as Steffi or more recently, Sierra Sat. I would not say Falkplatz is more commercial, but just a little more oriented towards artists from outside, unlike Vidab which is very Berlin, sounding very heavy and dark.

J / Comment sélectionnes-tu les sorties sur chacun ?

J / How do you select the outputs of each ?

O / Pour Vidab, je vois tout avec Stephan, on a besoin de pas mal de temps pour faire une sortie car on est pas toujours d’accord sur le choix des tracks. Pour Falkplatz, je m’en occupe personnellement. Si un track me plait, je le sors. Si un artiste que je ne connais absolument pas m’envoie une démo et que ça me plait, je peux le sortir quelques semaines plus tard.

O / For Vidab, I see everything with Stephan, we need some time to make a release because we’re not always agreeing on the choice of tracks. For Falkplatz, I’ll handle it personally. If there is a track that I like, I release it. If an artist that I don’t know at all send me a demo and I liked it, I can release it a few weeks later.

J / Tu as sorti il y a peu la compil “Future World” sur Slim Audio. Comment t’es tu organisé pour la sélection des tracks ? Quelle direction as-tu voulu donner au mix ?

J / You putted out very closely the compilation “Future World” on Slim Audio. How did you get organized for the selection of tracks ? What direction did you want to give the mix ?

O / Pour être honnête, je ne savais pas vraiment quelle direction lui donner. J’aime vraiment tous les courants de la musique électronique. Je peux jouer parfois assez dur, parfois plus funky ou housy. Pour ce qui est de la sélection, j’avais beaucoup d’amis, djs et producteurs à qui j’ai demandé s’ils n’avaient pas des tracks pour la compil, et beaucoup ont répondu présent. Par la suite, c’est devenu plus clair pour moi concernant le fait que les sonorités de la compil seraient plutôt dures et dark. C’est un procédé qui a duré presque 2 ans. Il s’est ajouté aussi un film à la compil, réalisé par 29 November Films, qui font pas mal de video pour des tracks house et techno.

O / To be honest, I didn’t really know what direction to give to it. I really like all the currents of electronic music. I can play pretty hard sometimes, sometimes funky or housy. In terms of selection, I had many friends, djs and producers that I asked for some tracks for the compilation, and many were present. Subsequently, it became clearer to me about the fact that the sounds of the compilation would be rather hard and dark. It is also added to the compilation a film, directed by 29 November Films, who make lots of videos for house and techno tracks.

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J / Tu sembles être un amoureux de vinyles, quelles sont les galettes qui ne te quittent jamais ?

J / You seem to be a lover of vinyl, what are the plates that never leave you ?

O / Il y a un paquet de disques qui ne quittent jamais mon bac. Beaucoup de trucs de Detroit, des Kenny Larkin, des Robert Hood, des vieux Plastikman aussi. Mais le disque pour lequel j’ai le plus d’affection c’est “Deep Burnt” de Pepe Bradock.

O /There are a bunch of disks that never leave my tank. Many tracks from Detroit, Kenny Larkin, Robert Hood, old Plastikman as well. But the disks for which I have the most affection is “Deep Burnt” by Pepe Bradock.

J / Ca fait donc 14 ans que tu vis à Berlin, quel est ton meilleur souvenir de soirées là bas ?

J / It’s been 14 years so that you live in Berlin now, what’s your best memory of evenings there ?

O / J’ai beaucoup joué à Berlin, mais mon meilleur souvenir reste le nouvel an 2010 au Panorama Bar. J’ai joué l’après-midi, avant Nick Hoppner, c’était vraiment plein à craquer. J’ai joué “Around The World” de Daft Punk et les gens ont littéralement pété les plombs.

O / I played a lot in Berlin, but my best memory is the New Year 2010 at the Panorama Bar. I played the afternoon before Nick Hoppner, it was really packed. I played “Around The World” by Daft Punk and people became totally crazy.

J / Quels sont tes projets pour le reste de l’année ?

J / What are your plans for the rest of the year ?

O / Je viens de monter un nouveau studio, avec mon ami Thomas Svenson, qui est un artiste signé sur Vidab, avec qui j’ai créé le projet “Subbroom Association”. Je suis tous les jours au studio pour bosser sur mon album, histoire d’avoir 20 à 30 tracks d’ici la fin de l’année pour pouvoir piocher dedans pour l’album. Je vais sortir pas mal d’Eps également, j’ai eu pas mal de propositions de gros labels, pour lesquels je veux être prêt. J’ai ensuite un gros projet chez Aura Karma records, un nouveau label de Munich. Je suis en train de faire un Ep pour eux, sur lequel on organise un remix contest. Le gagnant aura son remix sur vinyl. Il y aura bientôt une deuxième sortie sur Slim Audio, mais je ne divulguerais pas l’artiste.

O / I just get a new studio, with my friend Thomas Svenson, who is an artist signed on Vidab, with whom I created the project «Subbroom Association». I am every day in the studio working on my album, just to have 20 to 30 tracks by the end of the year to dig in for the album. I will release a lot of Eps also, I had a lot of proposals for major labels, for which I want to be ready. I am working also on a big project at Aura Karma Records, a new label from Munich. I am doing an EP for them, on which I am organizing a remix contest. The winner will have his remix on vinyl. There will soon be a second exit on Slim Audio, but I ‘ll do not tell artist.

J / La journée type d’Oliver, à quoi ça ressemble ?

J / What does a typical Oliver Deutschmann day look like ?

O / Je me lève à 8h du mat, j’amène ma fille à l’école, puis je vais au studio, j’y reste 6 ou 7 heures, puis le soir je rentre et je fais à manger pour ma femme (rires).

O / I get up at 8am in the morning, I drop my daughter at school, then I go to the studio, I have 6 or 7 hours work, then I come home at night and I cook for my wife (laughs).

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11€ - Préventes disponibles sur www.digitick.com 29




Portfolio

AVIGNON STREET ART Texte > Luce Mathieu - Photos > Kat’s eyes Heureusement pour nous, Avignon n’est pas que le refuge de viellards théatreux ou d’intermittents fauchés déguisés en toutes sortes de trucs, distibuant prospectus et flyers à profusion pendant ce cher festival. J’habite depuis deux ans dans cette ville pour mes études, et je vais probablement récidiver pour trois de plus. Autant vous dire que quand tu passes autant de temps au même endroit, tu es en droit d’espérer que la distraction ne va pas se limiter à un tas de pierres catho et des affiches plein les rues trois semaines dans l’année. Il y a aussi des membres actifs, des mecs qui en veulent et qui se bougent pour partager leur vision de l’art en général, et plus particulièrement celui de la rue.

Thanks god, Avignon is not just the refuge of old theater workers or “intermittants” in lack of money, wearing weird garbs and distributing flyers in insane quantities during this lovely festival. I have lived for two years in this city for my studies and I will probably be here for three more years. When you spend that much time in one place, you are entitled to expect that distraction will not be limited to some catholic stones and posters in the whole city for three weeks in the year. Fortunately, there are also active members, guys who want to haul ass and share their vision of art.

Et la liste est longue ... Le collectif ACA pour commencer, est composé à la base de huit artistes unis par un projet commun, à savoir la création d’un espace de travail qui à l’occasion se transforme en lieu de manifestation, comme récemment avec leur brocante artistique. Du trico au street art, en passant par la photo, les artistes mettent leur œuvres en vente à des prix abordables et créent l’événement.

And the list is quite long...The ACA crew for example, is initially composed of eight artists united by a common goal : creating a workspace turned occasionally into a place of manifestation as recently with an artistic art flea market. From cloth to street-art, through photography, the artists exhibit and sell their artworks for affordable prices, but above all, create the event.

Il y a In Street aussi, une réponse alternative au festival, un collectif qui profite du “ désordre ” ambiant pour s’exposer dans les rues et les galeries (cf les voisins de Tampopo). Un travail revendicatif, créant une réflexion sur le rôle de l’art en général, tout particulièrement sur la problématique de l’accessibilité et du message. Des artistes comme Goddog, Pablito Zago ou encore Esem, mais aussi des designers, vidéastes, qui se sont associés pour promouvoir les arts urbains. Ils n’auraient pu choisir meilleure période ni meilleur endroit…

In Street is the alternative answer to the festival just taking advantage of the ambient “disorder” to expose in the streets and galleries (see Tampopo neighbors) but it is also a work of protest, creating a reflection on the role of art in general, particularly on the issue of accessibility and message. Artists like Goddog, Pablito Zago or Esem benefit from the event, but also graphic designers, video artists who joined forces to promote the urban arts.They couldn’t have chosen a better period or place...

Tout ce petit monde est alimenté en sprays par KeepFire, le seul shop graffiti de la ville. Yohann, le proprio, éternel graffeur, vend également des sacs faits maison, des t-shirts Sixpack, des sérigraphies, et toutes sortes de créations locales. Il devient alors un véritable tremplin pour les artistes Avignonnais, et le rendez-vous de toute la scène graffiti locale. Autant vous dire que les murs de la ville ont mis peu de temps à succomber à cette explosion de créativité. Une fois retirées, les affiches du festival ont levé le voile sur des pochoirs, collages, et graffitis que nous vous faisons partager dans les pages à venir. La rue a d’ores et déjà repris ses droits.

All these people are provided in sprays by Keepfire, the only graffiti shop in town. Yohann, the owner, eternal graffiti writer, also sells handmade bags, Sixpack T-shirts, serigraphies, and all types of local creations. He becomes then a real springboard for the artists from Avignon, and also the rendez-vous of the local graffiti scene. Let’s directly say that the walls of the city were quickly hit by this explosion of creativity. Once retired, the posters took off the fog on stencils, pastings and graffitis that we’ll share with you on the next pages to come. The street has already taken its rights back.

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Kouka

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Unknown artist

Polo EPG FMR TSH

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Unknown artist & Goddog

Unknown artist

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Unknown artist

Makhno 2.0

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Unknown artist

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Erell & Goddog

34 Photo : Droits réservés


G Ă D : Esem, Makhno 2.0, Milf OSB, Skor CKC

Bast3rd Fly

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Polo EPG FMR TSH

Melting Pot

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Arkane

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Goupil

38 Photo : Droits réservés


Photo : In Street

Cleps

Cleps X Zago

39 Photo : Cleps


Focus On

123 klan Texte > Aurélien Courbon On pourrait faire une longue liste des couples célèbres qui ont marqué notre monde, Bonnie and Clyde, Smith & Wesson, Bernard et Bianca … Mais peu d’entre eux peuvent se vanter d’avoir apporté une touche graphique à la plupart des tôliers du street wear comme le duo de graffeurs/graphistes 123 klan l’a fait. Depuis près de 20 ans, les inséparables Klor et Scien nous chient tout un univers inspiré de la rue avec un fort arrière goût de graffiti, et ont collaboré avec la plupart des marques que tu portes sur ton torse depuis l’époque où tu tapais encore des scandales à ta mère pour qu’elle te paye un t-shirt. Expatriés au Canada depuis quelques années, ces passionnés de l’image vectorielle (si tu sais pas ce que c’est, google it) amoureux du travail bien fait, creusent leur trou dans l’industrie et nous pondent des logos toujours plus beaux, toujours plus expressifs, tout en exportant notre french arrogance dans le monde entier. C’est dans une ambiance relax et sujet à la déconnade qu’il nous ont accordé cet interview.

We could make a long list of famous couples that have shaped our world, Bonnie and Clyde Smith & Wesson, the Rescuers... But few of them can pretend of having given a graphic touch to most of the street wears as the graffiti writers/ designers duo 123 klan did. For nearly 20 years now, the inseparable Scien and Klor shit out a world inspired by the street with a strong aftertaste of graffiti, and have worked with most brands that you wear on your chest since you cried to your mother to buy you a t-shirt. Expatriated in Canada a few years ago, these vector image passionnated(if you don’t know what it is, google it), well done work lovers, they digged their hole in the industry and lay still more beautiful logos, still more expressive, and export our french arrogance in the whole world. It is in a relaxed atmosphere and with jokes that they gave us this interview.

J / Présentez-vous à nos lecteurs .

J / Introduce yourself to our readers.

Scien / On est Scien et Klor, on a fondé le 123 Klan, c’est un groupe de graffeurs à la base et qui aujourd’hui est aussi un studio de création basé sur Montréal, spécialisé dans le sportswear, et la stratégie pour une cible 12-25.

Scien / We are Scien and Klor, we founded the 123 Klan which is a graffiti crew at the base and which today is a creative studio based in Montreal, specialized in sportswear, strategy for a 12 - 25 target.

J / Comment êtes-vous tombés dans le graffiti?

J / How did you get into graffiti ?

S / On en a entendu parler en 89, on a commencé à écouter du Rap, avec Public Enemy, Beastie Boys, on s’est mis à tagguer en 89-90, depuis on a pas lâché l’affaire.

S / We heard about it in 1989, we began to listen to Rap, with Public Enemy, Beastie Boys, we began writing in 89-90’s, since, we didn’t stop the game.

J / A quel moment est ce que vous avez décidé de la transition vers le graphisme, quel a été le déclic?

J / At what point is that you have decided to transition to the graphics, what was the trigger ?

S / Simplement parce que quand tu fais du graffiti, tu travailles la lettre, les couleurs. Chaque fois qu’on peint un mur, le format est différent donc forcément, c’est de la mise en page et de la composition. On s’est rendu compte que le graphisme, tout en ayant un support typographique, pouvait se révéler être créatif avec la typographie et la couleur. On a eu notre premier Mac et automatiquement, on s’est entraînés sur illustrator 1.0, puis c’est venu naturellement. Klor / On a pas decidé de faire de graphisme, ça s’est fait de manière naturelle, on a découvert juste un outil, puis on l’a utilisé.

S / Simply because when you do graffiti, you work on letters, on colors. Everytime we paint a wall, the format is different so it is necessarily layout and composition. We realized that the graphics, while having a typographical support, could prove to be creative with typography and color. We had our first Mac and automatically, we trained on Illustrator 1.0, and then it came naturally. Klor: We have not decided to do graphic design, it just happened naturally, we just discovered a tool, then we used it.

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J / Vous avez quitté la France pour Montréal. Pourquoi ?

J / You have left France for Montreal. Why ?

K / Parce que Sarkozy était passé au pouvoir (rires). Plus sérieusement, c’est pour nous rapprocher de nos clients qui sont principalement américains, et puis on avait envie de bouger. On est allés à Montréal pour aller voir une amie en fait, et arrivés sur place, on a dit on y est, on y reste. S / Et il y a une culture du street wear, sportswear trés présente ici aussi, il y a un vrai marché aussi par rapport à l’Europe où c’est des petites séries distribuées dans des petits magasins, ici ça représente beaucoup plus d’argent, et c’est plus intéressant pour le business. Donc il y a plusieurs raisons en fait, et Montréal c’est mortel aussi, bien mieux qu’en France.

K / Because Sarkozy became president(laughs). Seriously, this is bringing us closer to our customers who are mainly American, and then wanted to move. We went to Montreal to visit a friend actually, and once there, we said we are here, we’ll stay. S / And there is a culture of street wear, sportswear very present here too, there is a real market compared to Europe where everything is distributed in small series in small shops, here it means a lot more money and more people interested in the business. So there are several reasons actually, and Montreal is also awesome, much better than France.

J / De quoi s’inspirent vos créations ?

J / What inspired your creations ?

K / Ben, Scien s’inspire beaucoup de moi (Rires). Non,c’est tout et n’importe quoi en fait, c’est pas une personne ou bien une chose d’un certain domaine, ça peut être un combo de couleur que tu retrouves dans un logo minable, mais bon l’association est bonne donc ça t’interpelle, ça peut être une typo pour n’importe quoi ... S / Ou une petite mascote pourrie, il y a plein de trucs, ce qu’il faut, c’est être curieux et essayer de comprendre les choses, et après il y a aussi le message, dans nos prods persos, on joue beaucoup sur la french arrogance, le graffiti, ça vient de là, comme on est categorisés parti criminel dans certains pays avec certaines lois, on en fait commerce, donc on vend du crime quoi, c’est du banditisme. On joue beaucoup avec ça, comme le t-shirt “Have fun kids”, avec la bombe, c’est un truc super mignon qui te dis en gros “vas défoncer la ville à la bombe”. On aime bien jouer avec ces clichés-là, on est très sarcastique, finalement on est très francais.

K / Scien draws much by thinking of me (laughs). No, it’s everything and anything actually, it’s not a person or a thing from a certain area, this can be a color combo that you find in a crappy logo, but the association is good then its catchs you, it can be a typo or anything else ... S / Or a shitty little mascot, there are tons of stuffs, that’s what it takes to be curious and try to understand something, and after there is also the message, in our personal productions, we are critically through our french arrogance, graffiti, in its roots, is categorized criminal in some countries with certain laws, so we do business, we sell the crime,so it is banditism. We play a lot with that, as the t-shirt «Have fun kids,» with the bomb, this is something super cute that basically tells you «go smash the city with your cans». We like playing with these clichés, we are very sarcastic, finally, very french.

J / Quel est votre support préféré, quel a été celui qui vous a le plus marqué ?

J / What is your favourite working support, what was the one which you liked the most ?

S / Ils sont tous sympas, ce qui compte c’est comment tu vois les choses, ya rien de chiant, tu peux prendre un truc laid et le transformer en truc super drôle. J’ai vu cet artiste qui prenait des petit statuettes en porcelaine très kitch, sauf qu’il y en avait un avec une veine ouverte, l’autre avec la tête décapitée, c’est ce qu’on en fait, on détourne tout, mais ça c’est le délire du graff, genre on voit quelque chose où ya rien, et on le rend interactif, ça peut être tout en fait, des assietes, des couverts, des montres, des casquettes... Tout est faisable, on a pas de limites là-dessus, on a pas de préferences, ce qui est intéressant c’est toujours le prochain projet, il est là le challenge.

S / They are all cool, what matters is how you see things, there is nothing boring, you can take something ugly and turn it into something super funny actually, I saw this artist who was taking very little kitsch porcelain statues, except that there was one with open veins, the other with decapitated head, that’s what we do in fact, it diverts all, but that’s the graffiti lifestyle, like you see something were’s nothing, and you make it interactive in fact, this can be done while, a plate, a fork, a cap... Everything is to be done, there is no limit, we have no preference, what is interesting is always the next project, that’s the challenge.

J / Outre les collaborations avec les marques, avez-vous déjà bossé avec d’autres graphistes sur un même projet, l’envisagez-vous ?

J / Except collaborations with brands, have you ever worked with other designers on a project, do you plan it ?

S / On le fait beaucoup dans le graffiti, on graffe beacoup avec d’autres graffeurs, après, collaborer avec d’autres artistes, c’est un peu compliqué car on a un style très marqué. Mais bon ça arrive, disons qu’on fait ça plus avec des amis proches, il y a des potes à qui on demande de faire des trucs pour nous, et des fois ils nous demandent de faire des trucs pour eux, comme Mishka par exemple, on a repris notre mascotte avec le ballon de basket, Mr Card, sauf qu’à la place du ballon on a mis l’oeil de Mishka ….

S / We do that a lot with graffiti, we paint a lot with other graffiti writers, but collaborating with other artists is a bit complicated because we have a particular style. But it happens, we do it more with close friends, there are friends who we asked to do something for us, and sometimes they ask us things for them, as for example with Mishka back to our mascot with the ball of basketball, Mr. Card, except that instead of the ball we placed Mishka’s eye ....

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J / Vous avez créé la marque Bandit-1sm, c’est du serieux ou bien juste un projet qui permet de vous lacher créativement ?

J / You have created the brand Bandit-1sm, is it serious or just a project that helps you releasing more creative works ?

S / C’est un peu des deux en fait. K / C’est un délire intelligent. S / En fait, on a plein d’amis qui ont monté des marques , et puis quand ça marche, ben tu changes de métier. C’est à dire qu’au début tu montes une marque parce que que tu sais bien designer, mais après, t’as pleins d’autres trucs à checker, les shooting, les collections, le business, la distribution, les shows... Donc c’est beaucoup de travail et au final quand la marque grossit, tu te retrouves à faire 90% de business, et 10% de créa, nous ce qu’on veut c’est rester créatifs. Par exemple, quand on fait un t-shirt aujourd’hui, il sort dans trois mois, tandis que quand tu travailles avec une marque qui respecte les collections, quand tu fais un t-shirt maintenant, il sort au mieux l’année prochaine, donc c’est trop de pression et en plus on pourrait perdre nos clients, donc on préfere garder un petite marque et développer nos propres projets, tout est fait sur Montréal, à la main, 100% Amérique du Nord, que ça soit sérigraphie, t-shirts ect... Après, grossir trop vite... On aime bien se comparer à des mec comme Supreme, on sort des trucs comme on veut, quand on veut, on fait pas de promo, les ventes augmentent parce que les gens en parlent, c’est ce qu’il y a de mieux , c’est la meilleure pub qu’on puisse faire. Et le fait d’être petit nous permet de rester hyper libres, contrairement aux grosses marques pour lequelles on bosse par exemple Nike ect... où ils sont trés frileux sur plein de trucs parce qu’ils pèsent des milliard de dollars quoi. Donc voilà, c’est un délire perso qui grandit petit à petit. Mais c’est vrai qu’on est pas mal sollicités en Amérique du nord pour le développement de cette marque.

S / It’s a bit of both actually. K / It’s an intelligent frenzy. S / We have lots of friends who started their brand, and then, when it works, I can see that then you have to change your job. Until then, you started the brand because you design well, but after that, you have lots of other stuffs to check, the shootings, the collections, the business, the distribution, the shows... So it’s hard work and ultimately the brand grows, your job divises itself into 90% business, and 10% creavity. What we want is to remain creative. For example, when we make a t-shirt today, he’s released in three months, whereas when you work with a brand that respects the collections, when you do a T-shirt now it comes out next year at best, so it’s too much pressure and then we could lose customers, so we prefer to keep a small brand and develop our own projects. Everything is done on Montreal, handmade, 100% North America, screen printing, t-shirts ect ... After, it grows too fast, we like to be compared a bit like with Supreme. We release the stuff as we want to do it, whenever we want, we make no promo, sales increases because people talk, that’s what’s best, it is the best advert you can have. And being small allows us to remain free as opposed to fucking huge companies which we’re working for example as Nike ect ... which are very shy about a lot of stuff because they weight billions of dollars. So here is a personal frenzy which grows slowly. But it is true that some people are interested in developing the brand in North America.

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J / Avez vous atteind des limites dans le graffiti que vous n’auriez pas eu avec le vectoriel ?

J / Did you reach limits within vector design you wouldn’t have with graffiti ?

S / Ah ben oui c’est sûr, le vectoriel permet justement de jouer avec la mise en échelle de tout quoi, tu peux mettre un truc hyper complexe hyper petit et un truc super simple en énorme. L’avantage du vectoriel aussi c’est qu’il s’applique sur n’importe quel support, ce qui est dangeureux aussi sur certain travaux. Tu peux prendre un timbre poste et en faire des 4x3m dans la rue. Mais d’un côté, ça nous permet d’explorer d’autre facettes, de mettre en valeur des choses plus simples comme un gros tag par exemple, et de rajouter une petite mascotte en bas en logo. Ça permet de jouer avec des impressions de pantone aussi. Peut être qu’on se lâche plus en graphisme qu’en graffiti, on a un graffiti tres traditionnel je dirais, mais on va essayer de rendre quelque chose de plus vectoriel sur mur. On a quelques projets, mais comme on a un metier créatif, on peint moins mais c’est pas qu’on produit moins en fait, c’est que la création part ailleurs.

S / Oh yeah, that’s sure, the vector just permits playing with settings of anything, you can make something very complex even if it’s small, and something very simple in huge. The advantage of vector is also that it applies in any medium, which is also dangerous on some works too. You can take a postage stamp and make it in 4x3 meters in the street. But in a way it allows us to explore put forward more simple things like a big graffiti for example, and to add a small mascot logo in the bottom, this allows to play with pantone printing too. Maybe we will let us more go on graphic design, our graffiti is very traditonal I would say, but we’ll try maybe to make something more vector on walls. We have got a few projects, but as we have a creative job, we paint less, but we don’t produce less, the creativeness goes simply somewhere else.

J / Parlez nous des derniers évènements (expos) auxquels vous avez participé.

J / Tell us about the latest events (exhibitions) which you have participated.

K / Ben là on est en redescente en fait ! S / Ya eu Cancun il y a un mois, pour une conférence de graphisme an fait, avec Hydro74, Adhemas, North Kingdom, Mr Kone, et Golpeavisa. Là,on revient juste de New York où on a célébré les 20 ans de 123 Klan, il y avait plein de potes de partout dans le monde qui sont venus. On a peint un gros mur dans Brooklyn. On s’est bourré la gueule pendant une semaine à NY quoi, vous pouvez aller voir la récap sur facebook. On a pondu un gros gâteau à la carotte avec notre logo dessus, il y avait des gens comme Cope2, Dabs&myla, Flying Fortress, Most, Nychos, Kid Crap, Sye TC5, Scen 2, Deck2, Wane. En gros, il y avait beaucoup de gars oldchool de NY, des mecs news School, des gars de Boston, Berlin, Paris, c’était un mélange de potes perso. C’est tous des potes persos en fait, c’est juste que certains sont connus.

K / We are actually on hangover! S / We were in Cancun one month ago, for a graphism conference, with Hydro74, Adhemas, North Kingdom, Mr Kone, and Golpeavisa. Right now,we just came back from New York to celebrate 123Klan’s 20th anniversary, there were plenty of friends from around the world. We painted a thick wall in Brooklyn, well we were drunk for about a week in New York, you can see the recap on facebook. We made a big carrot cake with our logo on it. There were people like Cope2, Dabs & Myla, Flying Fortress, Most, Nychos, Kid Crap, Sye TC5, Scen 2, Deck2, Wane... There were lots of oldschool guys from NY, newschool guys,some guys from Boston, Germany, Paris, it was a mixture of personal friends. They’re all buddies actually, it’s just that some of them are famous.

>> www.123klan.com

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Lifestyle

TEALER Texte > Adrien Boizet - Photos > Thibault Chamot-guzzo

To go and grab some weed is something we all know. The money changes from hand to hand, the grass ends in the pants and we go away. But dealers are like weed, there is the hydroponic and the grainy one. We will avoid the one met on the street who’s gonna fuck you up with his paraffine shit, aswell as the one in the staircase of the hood, hiding his hash in the mailbox of the old lady of the third floor. No, what we prefer is the one with whom you talk while smoking one on the couch after having made the deal. The guys whom we are gona talk about are part of those, but instead of dealing grass or any other enjoyment substance, they deal t-shirts. That’s why, you guessed it, Tealer. They aren’t on their first sales, before starting t-shirts, some grass pouchs passed. However, it was the one they smoked the day before which was their inspiration for this project. The weed of yesterday still affecting their minds, it would have been on a morning that the idea of dealing t-shirts made its way. Anyway, we loved the concept. At a time when t-shirt is to our generation, what Detroit is to techno, putting weed on it could only draw our attention.

Aller toper de la weed, on a tous connu ça. Les biftons changent de mains, la verdure finit dans les couilles et on repart. Mais les dealers sont comme la beuh, ya l’hydro et la graineuse. On aura tendance à éviter celui croisé dans la rue, qui tentera, sans aucun doute, de nous enfiler avec sa paraffine, idem pour celui de la cage d’escalier du tiéquar qui planque ses barrettes dans la boîte aux lettres de la vieille du troisième. Non, nous ce qu’on préfère, c’est le dealer avec qui tu discutes et avec qui tu calles un péco dans le canap’ après avoir fait affaire. Les mecs dont on va vous parler font partie de ceux-là, mais au lieu de dealer de l’herbe ou toute autre substance de jouissance, ils refourguent du T-shirt. D’où, vous l’avez dejà deviné, Tealer. Ils n’en sont pas à leurs premières ventes, avant de se lancer dans le T-shirt, quelques pochons d’herbe étaient passés par là. En revanche, c’est bien celle qu’ils ont fumé qui fut la source d’inspiration du projet. La weed de la veille rôdant encore, ce serait un bon matin que dealer du T-shirt leur serait venue. En tout cas, chez Jacker on a adoré le concept. À l’heure où le T-shirt est à notre génération, ce que Détroit est à la techno, coller de la weed dessus, ne pouvait qu’attirer notre attention.

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C’est en janvier que trois collègues, Jeff, Alex et François se sont lancés dans ce projet. Tout se déroule sous la lumière d’un néon, dans une cave du quartier du sentier, ils coupent, impriment et emballent pour submerger le marché parisien de leur coton. Des Tealers à contacter, on en recense neuf actifs à plein temps sur la capitale qui viennent se fournir chez eux pour abreuver de jeunes junkies en manque de qualité. Car quand on en porte, ne vous y trompez pas, on devient vite accro.

It’s in january that three friends, Jeff, Alex and François launched this project. Everything happens under a neon light, in a cave of the Sentier, they cut, print and pack so as to flood the parisian market with their cotton. Tealers to contact, we count nine active on full time in the capital comming to provide among them so as to sell them to junkies in need of quality. Because once wearing them, you won’t go wrong, you’ll get fast addict.

Il faut dire que ces Parisiens ne font pas les choses à moitié, totalement DIY, du choix du tissu au patron en passant par la découpe, on remarque une vraie prise de tête sur la création. Leur graphiste nous distille des visuels sur fond de ganja et ça nous plaît. On a particulièrement apprécié le “ Weed is like pussy, you never know how good it is until you eat it ” ou Denver (aka le dernier dinosaure) avec une pilule sur la langue. Mais la forme aussi nous régale, l’équipe, un brin provoc’ est allée charbonner devant le carnaval Colette, au nez et à la barbe de ces hipster chicos. Bref le concept est là, la manière aussi. Avec cette pré-collection axée sur le rapport à l’herbe et les teasers lâchés au compte-goutte sur le net, Tealer nous appâte et pose les bases de la marque.

It must be said that these parisians don’t do it half, everything DIY, from the choice of the cloth to the pattern through the cut, we observe a real headlock on the creation. Their graphic designer sets ganja visuals and we are fond of it. We particularly appreciated the “ Weed is like pussy, you never know how good it is until you eat it ” or Denver (aka the last dino) with a pill on the tongue. But the way they sell them is also delicious, a bit provoking, selling the tees in under Colette’s carnaval nose, a famous wanna be hipster shop exhibition. In short, the concept is effectual, the way of doing also. With this pre-collection focused on grass, and teasers released exceptionally, Tealer entices us and places the basics of his brand. But far from his mind to make a rasta brand, the crew considers “adding some tobacco in their joint”. That’s why the collection present in shops will be more mainstream, with T-shirts with Doui for example or his “Cool kid never die”, while their website will be totally based on weed. But if you are actually in Paris, the best is to call one of the Tealers, you will be served at best. You will even get some special street exclusivities. We can just hope that the network will expand, that the quality will stay the same and that the ganja will bloom on our duds.

Mais loin de vouloir faire une marque de rasta, l’équipe compte bien “rajouter du tabac dans son joint”. De ce fait, la collection présente en boutique sera plus axée mainstream, avec des T-shirts à la Doui et son “ Cool kids never die ”, alors que celle présente sur le site web sera carrément orientée weed. Mais si vous êtes actuellement sur Paname, le mieux reste d’appeler un des Tealers, vous ne serez que mieux servi et aurez accès à toute la collection. Voir même, paraîtrait-il, à quelques exclus spéciale street. On a plus qu’à espérer que le réseau s’étende, que la qualité reste et que la ganja fleurisse sur nos fringues. >> www.tealer.fr

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Lifestyle

NIMBIN Texte > Tiffany Roubert - Photos > Tiffany Roubert

Si le mouvement hippie semble appartenir aux années 60-70, un petit village intemporel du nom de Nimbin fait de la résistance. Làbas, on préfère Bob Dylan, Janis Joplin et autres Jimi Hendrix, au matérialisme, consumérisme, conformisme...et cannibalisme. L’art, les cultures alternatives, le Flower Power et surtout, la marijuana y priment; du coup, par soucis méthodologique cartésien, je me suis dit qu’il fallait que j’aille voir ça de mes propres yeux. J’ai pris ma plus belle tenue de baba cool, mon van à fleurs multicolores et je suis allée voir de plus près ce que donnait ce Woodstock australien.

We might think that hippie movement belongs to the ‘60s and ‘70s, but a village called Nimbin is resisting the future. Over there, we prefer Bob Dylan, Janis Joplin and Jimi Hendrix rather than materialism, consumerism and conformism...and canibalism. Art, alternative culture, flower power and mostly marijuana prevail. Hmm makes you wanna go over there, right? In order to be methodological, I thought that I have to go and see this for myself. I took my best baba cool outfit, my colourful van (with flowers of course) and went closer to check out what looks like Australia’s Woodstock.

Perdu dans les montagnes à 128 km au sud de Brisbane, où j’ai élu domicile pour un an, se trouve Nimbin, village unique en Australie. Le phénomène commença en 1973 quand des étudiants eurent l’idée de célébrer le mode de vie alternatif et la marijuana en créant «l’Aquarius Festival». C’est un succès. Des étudiants décidèrent d’y rester avec pour ambition de créer un paradis permanent. Pari relevé: la capitale hippie Nimbin est née.

Lost in the mountains at 128km south of Brisbane, where I took up home for a year, is Nimbin, a unique town in Australia. All started in 1973, when students had the idea of celebrating the alternative lifestyle and marijuana by creating the “Aquarius Festival». It has been a huge success. Students decided to stay with the ambition to create a permanent paradise. They did it: Nimbin has become a capital for hippies.

C’est au petit matin, avec des yeux de lapin albinos et une haleine de furet que j’arrive sur les lieux. Le temps de vomir trois fois la route sinueuse menant à ce village perdu, je suis fin prête, appareil photo à la main, à découvrir ce paradis terrestre. A peine deux pas effectués que déjà je me fais accoster par une vieille hippie: «Cookies lady?» Hum. J’ai pensé qu’il était mal poli de refuser de gouter aux spécialités locales, puis les cookies au p’tit dej, c’est parfait. En revanche, les cookies magiques, ça l’est moins. Bref, je me remets de mes émotions; mon exploration reprend.

It is in the early hours, with albino rabbit eyes and a ferreet breath of that I arrive in town. I had time to throw up three times because of the winding road leading to this lost village, but finally, here I am, ready with my camera in the hand to discover this heaven on Earth. Barely had time to make two steps when an old hippie woman approached me with a lovely “Cookies, lady?” Hmm, I thought that was rude to refuse to test local specialities, and what the hell cookies for breakfast, it’s perfect. On the other hand, magic cookies wasn’t such a good idea. Anyways, getting over my emotions, the trip is on.

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Nimbin c’est un village cultivant la cool attitude, peuplé de personnes aux cheveux longs fumant des joints. En pleine immersion dans ce monde, je me dis que la seule chose qui pourrait venir perturber l’ambiance peace qui y règne c’est l’explosion d’une bombe nucléaire. Ou la diffusion d’heavy métal. Mais bon, au diable les clichés, le but de la vie d’un hippie ne se résume pas (seulement) à sauver la Terre en parlant écologie et en faisant l’amour sur un air de Janis Joplin. Si on prend le temps de le regarder autrement, Nimbin c’est aussi de l’agriculture biologique, des médecines alternatives et des industries écologiques; avec des noms colorés comme “The Rainbow Power Company”. Entre art, poésie et philosophie, le village est incontestablement le QG des écrivains, des peintres et artistes en tous genres.

Here we go! Nimbin it’s a town cultivating a cool attitude populated by people with long hair smoking joints. Immersing myself in this world, I was thinking that the only thing that could come to disrupt the peaceful atmosphere is the explosion of a nuclear bomb. Or Heavy metal on the radio. But well, letting go of the clichés, the life goals of a hippie is not (only) to save the Earth, talking ‘bout ecology and making love on Janis Joplin’s melodies. If we take the time to look at it differently, Nimblin is also organic farming, alternative medicine and green industries (with coloful names like “The Rainbow Power Company”). Between art, poetry and philosophy, the village is for sure the HQ of writers, painters of every style.

Dans la rue principale (Cullen Street) les Shop délirants se succèdent. Des boutiques psychédéliques où tu achètes ton joint comme une baguette de pain, aux épiceries tournées vers la nourriture biologique, pas le temps de s’ennuyer. Puis il y a surtout un musée. Le Nimbin museum. Sur la devanture, une phrase: “Donate if you can, but go in anyway” (traduction: donne si tu peux, mais rentre dans tous les cas). C’est sur, je nage en pleine idéologie hippie de partage. Je fais ma donation et pénètre dans l’antre. Je me demande où je suis, hors de la réalité de toute évidence. Rendant un véritable hommage à la philosophie hippie, aux combis seventies et bien sûr à la plante locale, ce musée est fascinant.

In the main street (Cullen Street) one delirious Shop follows after another. Psychedelic shops where you buy your joint as bread, to grocer’s shops turned into the natural food, no time to be bored. Then, there is a special a museum. Nimbin’s Museum. At the front “Donate if you can, but go in anyway”. It’s a fact, I’m swimming in a full hippie ideology of sharing. I make my donation and penetrate into the cave. I’m wondering where I am, out of any reality probably. Paying a real tribute to the hippie philosophy, the 70s combi and of course to the local plant, this museum is fascinating.

En sortant, tout aussi intriguant, je rencontre Shaun. Voilà quelques années que ce musicos retraité a trouvé refuge à Nimbin, par désir de vivre autrement. Et par “autrement” Shaun entend...sans weed. Bon, à première vue on peut penser qu’aller à Nimbin pour renoncer à la weed est aussi logique qu’aller dans un bordel pour faire voeu de chasteté; mais le mec a l’air sérieux.

When exiting, as intriguing as the museum, I met Shaun. It’s been a few years since this retired musician has found refuge in Nimbin, because of his desire to live differently. And by “diferently” Shaun means without...smoking weed. Well, we might think that giving up on weed in Nimbin it is as logical as going into a whorehouse to take vows of chastity; but this dude is serious.

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“ I’ve been waiting for a peaceful place like this for a long time.. and now I’ve finally got it! I feel so good, nobody to influence me. I knew it was the good place to give up on my addiction. I love the ambiance, I love the people, there are such good vibes here.” Sounds pretty tempting uh? I believed him without too much trouble, however I had trouble leaving the place and its «good vibes»...

“J’ai toujours voulu mon petit coin de paradis, je l’ai enfin! Ici je me sens bien, il n’y a personne pour m’influencer. Je savais que c’était le bon endroit pour renoncer à mon addiction. J’aime l’ambiance, j’aime les gens, il y a des good vibes.” Je l’ai cru sans trop de mal. En revanche, j’en aurai un peu plus pour quitter ce village et ses «good vibes»... Sachez enfin, chers amoureux du cannabis, fêtards et autres curieux, qu’ici en plus de tolérer le cannabis, on le célèbre pendant le Mardi Grass Festival (+1 pour ce joli jeu de mots). Tous les premiers weekends de mai, ce petit village voit des milliers de personnes s’élever contre la prohibition du cannabis; car si la verdure euphorisante se vend aussi facilement qu’à Amsterdam, elle reste, comme dans toute l’Australie, interdite. Au programme, de la musique, des défilés anti-prohibitions avec les fées Ganja et tout un tas d’activités plutôt atypiques. (Ce n’est pas dans nos fêtes de village français, où l’illustre Patrick Sébastien n’en finit plus de faire tourner les serviettes, qu’on irait faire des concours de roulage de joints à l’aveugle, c’est sûr.)

For cannabis’s lovers, party animals and just the curious, you must know that over here we do more than just tolerate cannabis, it is actually celebrated during the Mardi Grass. Thus, every first weekend of May this little town sees thousands of people fighting for legalisation. ‘Cause if you can buy weed as easily as in Amsterdam, it’s as everywhere in Australia illegal. In the program, music, the parades anti-prohibitions with the fairies Ganja and a whole lot of atypical activity. (It’s not like our French villages’ feasts, where the popular dance singer is a king, that we would go to make competitions of «rolling joint blind», that’s for sure.) Anyway, I will let you enjoy the last photos that I have collected for your appreciation. PEACE

Bref, je vous laisse apprécier les derniers clichés que j’ai collectés pour vos pupilles affamées. PEACE.

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Lifestyle

DIRTY LEFT FOOT Texte > Roman Soler - Photos > David Manaud

Wearing one fucked up shoe on two can have several reasons. You are a skateboarder or a biker (we won’t talk about being footfister, it is practiced barefoot in general). Dirty Left Foot is a project initiated by “Jampy” from Big Bore Cycles, well-known tuner, and “JMZ” skate activist and owner of the skate shop Pulp68, both installed in Geneva with offices a few meters away from each other. I met this pair of uncommon characters at the Bright in Berlin, two oldtimers who showed me what’s kicking them right now. Jim: “ Skate is a big part of my life, I’m in it since 25 years, then here, we ended up to be a little delirious with Jason, Jampies son. He wanted to see the world of skateboarding and I wanted see the bikes on which he worked in his studio with eyes full of stars. ” Jampy : “It’s his first visit to the shop that impressed him. I’m in there since years, I don’t really realize what I do actually. It’s seeing him arrive with eyes that made me feel like a mad man, that everything started. (...) I wanted to create something with a brand. I had already worked for small structures and I wanted to get closer to what I like, something pure, old school. The lung that triggered that, is Jim. The fact that the world of the bike was joining the world of skateboarding was our knack. Then the fact that many old skaters stopped skating and turned to the bike, was part of our motivation.” Greatly supported by DC, JP and Jim found themselves on a project of scale, bringing together two different worlds, two passions in order to create a unique custom they called “DLF The Machine”. They spent over a year and a half to combine their know-how and ideas on this project that is emerging right now. So stay tuned !

Avoir une chaussure défoncée sur deux peut avoir plusieurs raisons : vous êtes un skateur ou un bikeur (on écartera le fait d’être footfister, ça se pratique pieds nus en général). Dirty Left Foot est un projet initié par “Jampy” de Big Bore Cycles, préparateur custom reconnu et “JMZ”, skate activist et proprio du shop Pulp68, tous les deux installés à Genève avec des locaux à quelques mètres l’un de l’autre. J’ai rencontré ce duo de personnages inédits lors du Bright à Berlin, des vieux de la vieille qui m’ont présenté ce qui les bottait en ce moment. Jim :“J’ai fait du skate une grande part de ma vie, ça fait bien vingt-cinq ans que je suis dedans, puis voilà, on s’est retrouvés à se faire un petit délire avec Jason, le fils de Jampy, pour voir le monde du skate qui lui plaisait, et moi inversément voir dans son atelier les bécanes sur lesquelles il travaillait, avec les yeux plein d’étoiles.” Jampy : “C’est sa première visite au shop qui l’a un peu marqué. Je suis là-dedans depuis des années, je vois plus ce que je fais en fait. C’est en le voyant arriver avec des yeux qui m’ont traîté de malade mental qu’on a pris les liens, que ça a démarré.(...) J’ai voulu créer quelque chose avec une marque. J’avais déjà bossé pour des petites structures et j’ai voulu me rapprocher de ce que j’aime, quelque chose de pur, de oldschool. Le poumon qui a déclenché ça, c’est Jim. Le monde de la bécane qui rejoignait le monde du skate, c’était notre truc. Puis le fait que plein de vieux skateurs arrêtaient le skate pour se tourner vers la bécane, faisait partie de notre motivation.” Grandement soutenus par DC, Jim et JP se sont donc retrouvés autour d’un projet d’ampleur, réunissant deux univers différents, deux passions, dans le but de créer un custom unique qu’ils ont appelé “DLF The Machine”. Ils ont passé plus d’un an et demi à réunir leurs savoir-faires et leurs idées sur ce projet qui se concrétise en ce moment même. Restez au courant!

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Rider : Luc Boimond


SHOPPING

- Supremebeing -

- DC Shoes -

- Bandit-1sm -

- Sixpack France -

- Obey -

- Jacker -

- Unwise -

- Wesc -

- Tealer -

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- Huf -

- Adidas -

- Proof -

- Skullcandy -



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