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Santé
Dr Stéphanie Dangel
GUIDE DES BONNES RÉSOLUTIONS MÉDICALES
Owen Beard | Unsplash
En 2021, les bonnes habitudes médicales, tant du côté des professionnels de santé que des patients restaient encore un peu bouleversées. Il faut cependant raison garder et suivre quelques principes essentiels pour conserver une bonne santé.
ADOPTER UN MEDECIN DE FAMILLE
Avoir un médecin traitant est un atout. Il vous connaît, vous, votre famille et votre mode de vie et reste un pilier pour vous orienter. Il se fait aussi l’interlocuteur le plus disponible pour vous soigner, répondre à vos questions, vous donner les bonnes informations et vous guider dans votre parcours de santé, en faisant le lien avec les praticiens hospitaliers et médecins spécialistes. Les consultations sur rendez-vous, qui restent dans l’immense majorité des cas encore la règle aujourd’hui, offrent l’avantage de plus de temps. Vagabonder d’un médecin à l’autre, ne privilégier que les services d’urgence ou de garde rendent impossibles ces échanges et, du coté du praticien, ne permettent pas d’avoir une vision globale de la situation, ce qui engendre souvent une errance médicale et difficultés de diagnostic dans les cas complexes. Peu de sens aux téléconsultations, qui heureusement n’ont plus beaucoup de raison d’être aujourd’hui et ne permettent ni examen physique, ne serait ce que la prise de la tension artérielle, ni dialogue et échanges très longs.
ADOPTER LA LIBERTE : STOPPER LE TABAGISME
La très classique résolution d’arrêter de fumer mérite de rester en top position. Si la mortalité masculine causée par le tabac est en recul, celle des femmes connaît une croissance continue. Le tabagisme accroît les risques du cancer bronchique, de la bronchopneumopathie obstructive (BPCO), mais aussi ceux du cancer du sein et, en constante progression, ceux des
maladies cardiovasculaires chez les femmes. Ces dernières demeurent encore une cible marketing majeure avec les stéréotypes de minceur, d’émancipation. Mais la vraie liberté reste celle de s’affranchir du tabac. Là aussi, le médecin traitant peut vous conseiller, vous guider parmi les nombreuses méthodes qui peuvent mener au succès, et vous soutenir.
ADOPTER ET PROMOUVOIR LE DEPISTAGE
• Du diabète: dans le monde, plus de 30% de personnes diabétiques ne sont pas diagnostiquées et plus encore dans les pays à revenu faible ou intermédiaire. Si la prévention du diabète de type 2 reste la pratique d’une activité physique régulière (30 minutes d’activité modérée quotidienne) et le maintien d’un poids correct, le dépistage reste essentiel, à l’aide d’une simple analyse sanguine.
• Du cancer du sein et du cancer du col de l’utérus: ne pas différer ses rendez vous de mammographie et d’échographie mammaire. Le programme de dépistage national permet de bénéficier tous les 2 ans d’une mammographie à partir de l’âge de 50 ans. On doit le faire avant cet âge en cas d’antécédents personnels ou familiaux. La visite annuelle chez le gynécologue pour la réalisation d’un frottis demeure aussi essentielle. Si ces contrôles restent plutôt bien ancrés dans les habitudes des femmes jeunes, ils sont parfois jugés non nécessaires par les femmes plus âgées, ce qui est faux. Alors, on peut faire un rappel autour de soi: sa mère, ses tantes… ou les amies étourdies.
• De même, il existe un programme national de dépistage du cancer du colon, à partir de l’âge de 55 ans.
Toutes ces méthodes simples et accessibles de dépistage permettent de diminuer la gravité, le handicap ou l’amputation de la qualité de vie résultant de ces affections et d’en améliorer la prise en charge thérapeutique et le pronostic.
METTRE À JOUR SON CARNET DE VACCINATION
Le mot vaccination est sur toutes les lèvres, mais il ne faut pas oublier de remettre à jour ses vaccins dits universels dont le bénéfice pour chacun ne fait plus débat. Pour le tétanos, la poliomyélite, la diphtérie et la coqueluche: un rappel, sous forme d’injection unique, est nécessaire tous les 10 ans. Pour les enfants, vaccins contre rougeole, oreillons et rubéole, hépatite B et méningite doivent rester incontournables (pour la méningite, un rappel est désormais préconisé pour les adolescents à l’âge de 15 ans). Enfin, si on a prévu de se rendre hors UE, se protéger de la typhoïde, de l’hépatite A et pour un séjour dans l’hémisphère sud, consulter en cas d’indication de traitement prophylactique du paludisme.
SOIGNER SA SANTE MENTALE
L’OMS, en 1946, a défini la santé en tant qu’état de complet bien être physique, mental et social. La part mentale est fondamentale, en étroite interaction avec notre santé physique. Mise à mal depuis quelques temps sur fond anxiogène de pandémie, ou par des modes de vie qui lui laisseraient peu de place, il faut lui accorder des soins si nécessaire. Une prise en charge peut être prochaine par la caisse de santé, serait une avancée pour l’accès au plus grand nombre.
SE FORMER AUX PREMIERS SECOURS
Se former au premiers secours peut entrer dans la liste des bonnes résolutions. À l’heure ou le bénéfice collectif est un enjeu, savoir réagir, acquérir les bons réflexes est sans nul doute, à l’échelle de chacun, un savoir au service de la santé de tous.
En conclusion, la médecine préventive, le dépistage, restent des atouts majeurs pour rester en bonne santé en 2022… et au-delà!