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Les pages vertes de Janette

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Janette y était

Janette y était

JOUER AUTREMENT !

Sophie Caruelle

Moins de jouets pour mieux jouer: une nouvelle tendance à adopter? À l’approche des fêtes de Noël, Janette s’est emparée du sujet pour mieux le décrypter!

Paige Cody | Unsplash

LE JEU EST ESSENTIEL

Le jeu est fondamental au développement cognitif, social et émotionnel. Bien plus qu’un simple divertissement, il permet aux enfants de développer leur intelligence, leurs capacités et leur personnalité. Il invite à créer, apprendre, exprimer ses émotions et communiquer ses idées. Ainsi, aux anniversaires et à Noël, les parents s’emploient à économiser pour payer à leur progéniture une multitude de jouets. L’objectif: les gâter, les occuper, leur fournir les moyens de grandir et de s’épanouir. Pourtant, une fois les fêtes passées, de nombreux présents sont délaissés… Pourquoi la poupée ou le camion tant espérés sont progressivement boudés? Combien de jeux devez-vous chaque année remiser ou vendre au videgrenier? ON NE JOUE PAS SUR COMMANDE !

Le jeu est volontaire, libre et spontané. Qu’il s’agisse de s’amuser avec un objet ou un jeu de société, de passer un moment ludique en plein air ou de pratiquer une activité physique, c’est toujours l’enfant qui détermine ce qui lui semble amusant ou non. Nous sommes donc bien incapables de prédire si le jouet récemment acheté sera apprécié, un peu, beaucoup, ou sur la durée. On peut même se demander si cette panoplie de jeux "industriels", offerte généreusement et comme un rituel, est vraiment nécessaire. EXPLORER POUR SE DÉVELOPPER

Prenons l’exemple des très petits. Durant leurs premières années de vie, les bambins adorent interagir avec les objets du quotidien. Ils aiment ouvrir et fermer des boîtes, visser des couvercles, remplir et vider des bocaux, examiner les fruits et légumes… Ils peuvent passer des heures à creuser le sable, accrocher des pinces à linge, faire de la musique avec les ustensiles de cuisine. Ils sont ravis de ramasser des feuilles ou de récolter les carottes du jardin. À cet âge, une boîte en carton, une éponge, un arrosoir ou une clé à tourner peuvent constituer de superbes activités tant les enfants ont envie de toucher, d’essayer et d’imiter. En pleine phase de découverte de leur environnement, et si l’occasion d’explorer leur est accordée, le temps consacré aux "vrais" jouets se réduit finalement à peau de chagrin.

JOUER OU CONSOMMER ?

Progressivement, devenus grands, les enfants demandent les mêmes jouets que leurs copains, ceux des vitrines de magasins, ceux vus en cour de récréation ou à la télévision. Plongés bon gré mal gré dans la société de consommation, ils rêvent de la dernière nouveauté. Au quotidien pourtant, ce sont d’autres activités qu’ils plébiscitent: celles qui font rire, s’amuser, grandir

sans voir le temps passer. Les 6-12 ans aiment particulièrement jouer dehors, bricoler, faire des projets, se déguiser, imaginer des jeux de rôles, papoter, rigoler ou se dépenser. À cette période, l’enfant cherche avant tout la compagnie de ses pairs. Il aime apprendre et comprendre, il développe ses talents et forge ses valeurs. La vie en groupe, et le rôle qu’il va y jouer, prennent alors une grande importance.

JOUER SANS JOUETS ?

Peut-on affirmer que les enfants jouent mieux sans jouets? Certaines études tendent à le prouver. Elles montrent en effet qu’une quantité raisonnée de jouets donne la possibilité d’explorer davantage et de stimuler la créativité. Dépourvus de contraintes et de supports, les enfants imaginent, inventent, fabriquent, se débrouillent, faisant énormément avec peu! Ils prennent également davantage soin de leurs possessions et développent une meilleure capacité d’attention. Mais l’idée d’offrir moins reste tabou. Pourquoi "priver" ses enfants quand on a les moyens de les combler?Certains parents en rapportent les bienfaits: moins d’objets stockés, c’est une façon d’éviter l’encombrement et le rangement perpétuel des chambres. On consacre plus de temps aux activités en famille, et chacun prend conscience de la valeur des choses. La dimension écologique est aussi importante: si le plastique a révolutionné l’industrie du jouet, il a montré ses limites à être recyclé. Acheter moins, c’est éviter de surconsommer et d’engendrer toujours plus de déchets.

QUELS CADEAUX OFFRIR ?

Et si l’on suggérait à notre entourage d’offrir un moment de jeu plutôt qu’un énième jouet? Ici, pas besoin de gros moyens, seul le temps passé ensemble compte. Que l’on opte pour une balade en forêt, une journée au parc, une heure à lire ou à jouer à cache-cache, les enfants apprécieront ce moment exclusif qui leur est consacré, avec des souvenirs précieux à la clé! Pour les plus grands, on mise sur un ticket de cinéma, une sortie au théâtre, un abonnement au cours de musique… On les accompagne à un match de foot, un concert. On organise un atelier cuisine ou une sortie à rollers. L’idée est de privilégier ce qui compte vraiment pour eux, en ciblant leurs centres d’intérêt. Si l’on tient à proposer de nouveaux jouets, il est aussi possible d’opter pour une démarche éco-responsable. Se rendre à la ludothèque, acheter en seconde-main ou en location (kidsbox.lu), et miser sur des jeux aux matériaux sains et durables sont de chouettes alternatives!

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