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Sarah Bernhardt

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Le Janettoscope

Le Janettoscope

La Folie Divine

22 octobre 1844 : naissance à Paris

1862 : entrée à la ComédieFrançaise où elle joue le rôle d’Iphigénie

1859 : entrée au Conservatoire d’Art dramatique de Paris sur la recommandation du duc de Morny

20 décembre 1864 : naissance de son unique fils Maurice Bernhardt à Paris

Plus qu’une comédienne, véritable star de la Belle Époque, femme intrépide et affirmée, son talent fascine autant que ses frasques, ses extravagances et ses folies. Ayant foulé les scènes du monde entier, cent ans après son décès - le 26 mars 1923, le mythe qu’elle a créé reste intact.

LA DIFFÉRENCE, SA CHANCE

Au cœur de la capitale française, certainement le 22 octobre 1844 - l’acte de naissance authentifiant cette date ayant brûlé lors de l’incendie de l’Hôtel de Ville de Paris en 1871 - Judith Julie Bernardt, demi-mondaine juive hollandaise, met au monde Henriette Rosine Bernardt, surnommée Sarah. Née d’un père inconnu, ce n’est que plus tard qu’elle ajoute la lettre « H » au nom maternel. Courtisane, sa mère considérant sa fille comme un

1869 : devient célèbre grâce à son rôle dans « Le Passant »

1880 : création de sa première compagnie

1881 : tournée américaine avec « La Dame aux camélias » fardeau, elle l’envoie très jeune chez une nourrice en Bretagne. Ses visites ne sont que trop rares et Sarah souffre de cette absence. D’ailleurs, à 7 ans, elle ne sait ni lire ni écrire. Son physique lui cause bien des tourments également : cheveux roux indomptables, maigreur contrastant avec les formes généreuses de l’époque. Néanmoins, elle prend conscience que sa différence peut être sa force pour réussir dans la vie. Son destin l’attend et elle le sait.

Talentueuse Et Affirm E

Alors que sa mère aspire à un riche mariage pour Sarah, cette dernière n’en veut point. Le duc de Morny l’imagine au théâtre et, sur sa recommandation, à l’âge de 16 ans, elle entre au Conservatoire d’Art dramatique de Paris. Au fur et à mesure de ses représentations, elle surprend les spectateurs par son jeu, sa manière de se tenir, la grâce de ses mains, sa voix pure presque chantante et son

26 mars 1923 : décès à Paris

1914 : reçoit la Légion d’honneur

1915 : amputation de sa jambe désir de marquer les esprits. Elle n’est pas comme les autres et elle en use pour se démarquer. En 1862, son talent lui ouvre les portes de la Comédie-Française. Elle s’y illustre pendant quatre ans avant que son tempérament de feu ne prenne le dessus et qu’une gifle donnée à une sociétaire la pousse vers la sortie. Entre temps, elle accueille son fils unique, Maurice, le 20 décembre 1864. Elle l’élève comme un prince, le gâte trop, cède à tous ses caprices, pardonne toutes ses incartades. Par rapport à la gent masculine, elle comprend rapidement que la séduction peut lui être utile et n’hésite pas à charmer les critiques afin d’obtenir des éloges dans la presse. Forte de son succès, en 1880, elle crée sa propre compagnie et se produit ainsi en Europe, aux États-Unis. Elle enchaîne les conquêtes jusqu’à sa rencontre avec Jacques Damala, ancien militaire grec reconverti en acteur. Malgré un mariage à Londres en 1882, elle sent que cet amour n’est pas réciproque, qu’il se sert d’elle. Pourtant, après le décès de son mari, en 1889, elle continue à signer « veuve Damala », preuve d’un amour inconditionnel.

Passion Et Folie D Vorantes

Son objectif, elle ne le perd pas de vue : devenir la plus grande actrice du monde. Pour l’atteindre, elle ne s’arrête jamais : répétitions, essayages, rencontres artistiques, soirées mondaines, etc. Elle s’adonne également à la sculpture ce qui a le don d’énerver l’illustre Auguste Rodin, un tantinet jaloux. Mais le théâtre, c’est sa vie. Partout où elle va, elle doit tenir le premier rôle et même son appartement est une mise en scène où exposer sa folie. Photographiée dans un cercueil, elle revendique apprendre ses rôles en s’y allongeant. La mort, elle impose de la côtoyer lors de chacune de ses interprétations. La crédibilité de sa simulation impressionne, car une fois sur scène, elle se quitte afin d’incarner complètement son personnage. Le réalisme, elle cherche aussi à l’intégrer dans les costumes, les décors, la mise en scène qu’elle élabore avec minutie. En 1899, la « Divine » - comme le tout Paris la surnomme - prend possession du Théâtre de Paris qu’elle rebaptise à son nom.

STAR-SYSTEM FRANÇAIS

Détestant les limites, n’ayant peur de rien ni de personne, elle n’a qu’une devise : « quand même ». Elle ose et cela paie puisque son succès est mondial, les marques se battent pour apposer son nom sur leurs produits, ses faits et gestes sont détaillés dans la presse internationale. Elle crée ce qu’on appelle le star-system. À l’époque, elle est la seule qui joue sur tous les continents et qui s’évertue à le faire en français. Ses admirateurs ne comprennent pas toujours ce qu’elle dit, mais ils sont là pour la voir. Ce pouvoir peut influencer, elle le sait. C’est ainsi qu’en 1916, en pleine première guerre mondiale, elle fait sa dernière tournée aux États-Unis afin de convaincre l’armée américaine de venir soutenir les Français. La suite, on la connaît.

Mythe Ternel

En 1915, sa jambe la faisant atrocement souffrir, elle ordonne d’être amputée au-dessus du genou et ce, sans aucune anesthésie. Suite à cette perte, pour se déplacer, elle fait construire une chaise à porteurs à la manière d’une impératrice. Fatiguée, comme à l’agonie, en 1923, elle accepte de jouer une cartomancienne dans le film « La Voyante » de Sacha Guitry. Malheureusement, l’aboutissement de ce projet, elle ne le verra jamais. Le 26 mars 1923, l’icône inclassable s’éteint, mais la Divine reste éternelle.

25 mars au 10 avril 2023

10h00 à 20h00 au Centre culturel Paul Barblé (en face de la Mairie)

52, rue des Romains

L-8041 Strassen Luxembourg

Pour ce mois de mars, de plus en plus estampillé comme le mois de la femme et des droits des femmes, les distributeurs de cinéma proposent quatre histoires de femmes fortes, en lutte. Que ce soit dans un documentaire, une romance dramatique, une fiction tirée d’une histoire vraie ou une comédie, ces femmes ont décidé de prendre la parole !

All The Beauty And The Bloodshed

Décidément Laura Poitras tape fort et juste. My Country, My Country (2006) sur la guerre en Irak, The Oath (2010) sur la base de Guantanamo, Citizenfour (2014) sur Edward Snowden ou encore Risk (2016) sur Julian Assange lui ont valu de nombreuses récompenses, dont un Oscar du meilleur documentaire.

Avec All the Beauty and the Bloodshed, lauréat du Lion d’Or à la Mostra de Venise, la cinéaste s’intéresse à la photographe américaine Nan Goldin, célèbre pour ses clichés sur la fête, la drogue, la violence, le sexe, l’angoisse de la mort. Le film parle de photo, d’art, de domination de l’homme sur la femme mais surtout de la bataille de Goldin contre la richissime et philanthropique famille Sacker, propriétaire de Purdue Pharma, responsable, selon elle, de la crise des opioïdes qui, dans les années 2010, a fait des milliers de morts en Amérique du Nord.

Empire Of Light

De Sam Mendes, avec Olivia Colman, Colin Firth, Tom Brooke, Toby Jones…

Sam Mendes, réalisateur d’American Beauty, Road to Perdition, Jarhead, 1917 et de quelques James Bond, réunit un casting de rêve et replonge dans les années 80 pour raconter cette histoire on ne peut plus touchante d’Hilary, responsable du Empire, un vieux cinéma dans une petite station balnéaire du sud de l’Angleterre. Sa santé mentale est fragile, sa vie loin d’être un long fleuve tranquille. L’arrivée dans son cinéma d’un nouvel employé, Stephen, va permettre à ces deux écorchés vifs de soigner mutuellement leurs blessures.

Mon Crime

De François Ozon, avec Nadia Tereszkiewicz, Rebecca Marder, Isabelle Huppert, Fabrice Luchini, André Dussollier…

On a moins apprécié son Peter von Kant l’an dernier, mais François Ozon (Huit Femmes, Potiche, Dans la Maison, Grâce à Dieu, Été 85…) reste un réalisateur dont il ne faut pas rater un film. Dans Mon Crime, il met en scène Madeleine dans le Paris des années 30. L’actrice est jeune et jolie, mais sans le sou et sans talent. Quand on l’acquitte, pour légitime défense, du meurtre d’un célèbre producteur, elle profite de la célébrité acquise pendant le procès pour s’ouvrir, enfin, les portes du succès. Mais la vérité finit toujours par éclater au grand jour.

La Syndicaliste

De Jean-Paul Salomé, avec Isabelle Huppert, Yvan Attal, Marina Foïs, François-Xavier Demaison…

C’est une histoire vraie qu’a décidé de mettre en scène Jean-Paul Salomé (Arsène Lupin, Les Femmes de l’ombre, La Daronne…), l’histoire de Maureen Kearney, déléguée CFDT chez Areva qui, en 2012, est devenue lanceuse d’alerte pour dénoncer un secret d’État qui a secoué l’industrie du nucléaire en France. Seule contre tous, la syndicaliste va devoir faire face au pouvoir politique, judiciaire, économique et masculin pour avoir osé toucher à ce sujet aussi sensible que stratégique. Un film choc, entre usine et tribunal.

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