ÉDITO Figure connue de tous mais également objet d’effroi dont s’est nourrie abondamment la culture populaire, le Tyrannosaurus rex , mieux connu sous le nom de T. rex , constitue incontestablement l’un des grands mythes contemporains. Un mythe qui traverse les générations et fait appel à des représentations diverses à la frontière entre terreur et fascination. Terreur car le T. rex est aujourd’hui perçu comme un féroce monstre carnivore, doté d’une imposante dentition, prêt à déchirer ses proies, et fascination puisqu’il incarne à lui seul et par son gigantisme une ère lointaine et révolue. Car c’est bien du dinosaure le plus célèbre qu’il s’agit ici. Une espèce figée dans l’image d’un prédateur sanguinaire qui occulte trop souvent les apports de la connaissance scientifique sur son cas. Le temps d’une exposition qui lui est intégralement consacrée, le Muséum remonte le temps et propose à ses visiteurs une plongée dans le Crétacé à la découverte d’un de ses représentants les plus époustouflants jamais conservés. Le T. rex arrive donc à Paris en juin pour une période de trois mois, sublimé par une scénographie immersive impressionnante. Événement majeur puisque c’est la première fois en France qu’un squelette bien réel, et non pas un moulage ou une simple reproduction, sera présenté au public. L’occasion unique de découvrir cette espèce disparue, vieille de 67 millions d’années.
T. rex Trix © Naturalis Biodiversity Center / Marten van Dijl
Le spécimen présenté, dénommé Trix, une femelle de 12,5 mètres de long qui devait avoisiner les huit tonnes de son vivant, a été exhumé dans l’État américain du Montana dans un état de conservation remarquable avec notamment comme pièce maîtresse, un crâne complet et intact. Le parcours scientifique qui mènera le visiteur vers son face-à-face avec Trix atteste que la réalité dépasse parfois le mythe. Il offrira aux yeux du public un squelette d’hadrosaure, dinosaure à bec de canard, acquis par le Muséum en 1911 et proie favorite du T. rex. Outre ces fabuleux squelettes, le mode de vie et l’environnement du T. rex seront aussi présentés. Loin d’être un événement isolé, cette exposition s’inscrit dans le prolongement de notre vocation de diffusion de la connaissance et offre un formidable complément à la visite de la Galerie de Paléontologie et d’Anatomie comparée qui abrite déjà, entre autres, de spectaculaires spécimens de dinosaures. À travers la présentation de ce T. rex, c’est toute la paléontologie qui sera donc mise à l’honneur. Il s’agit ainsi pour le Muséum de renouer avec la tradition des grandes expositions spectaculaires et de réaffirmer notre vocation de transmettre un message scientifique exigeant à tous les visiteurs, celle d’émerveiller pour instruire. Bruno DAVID Président du Muséum national d’Histoire naturelle
SAISON DE LA PALÉONTOLOGIE AU MUSÉUM SOMMAIRE 04 05 06 07
EXPOSITION "UN T. REX À PARIS" UN DINOSAURE HORS DU COMMUN PARCOURS DE L’EXPOSITION INFORMATIONS PRATIQUES
08 LES 120 ANS DE LA GALERIE DE PALÉONTOLOGIE 11 12 13 13 14 15
PROGRAMMATION ET ÉVÉNEMENTS FIL ROUGE "LE TEMPS DE L’EXPO" ATELIERS JEUNE PUBLIC RENDEZ-VOUS CULTURELS CYCLE DE FILMS ET RÉALITÉ VIRTUELLE ÉDITIONS
16 17 18 20
LA PALÉONTOLOGIE AU MUSÉUM : RECHERCHE ET COLLECTIONS LA « FOSSIL WEEK » : 5e CONGRÈS INTERNATIONAL DE PALÉONTOLOGIE LA PALÉONTOLOGIE EN FRANCE ET LE RÔLE PIONNIER DU MUSÉUM LES COLLECTIONS DE PALÉONTOLOGIE DU MUSÉUM
22 ÉCHELLE DES TEMPS GÉOLOGIQUES 22 VISUELS PRESSE Archeobelodon exposé dans la Galerie de Paléontologie et d’Anatomie comparée © M.N.H.N. / M.-B. Forel
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EXPOSITION "UN T. REX À PARIS" DU 6 JUIN AU 2 SEPTEMBRE 2018
T. rex Trix © Naturalis Biodiversity Center / Mylene Siegers
Représentation de Trix © Naturalis Biodiversity Center
Événement phare de cette saison dédiée à la paléontologie, le Muséum présente l’exposition « Un T. rex à Paris », l’accueil d’un spectaculaire et très rare spécimen quasi complet de Tyrannosaurus rex découvert dans le Montana (États-Unis) en 2013. Au cœur de l’imposante nef de la Galerie de Minéralogie et de Géologie du Jardin des Plantes, cette femelle tyrannosaure de 67 millions d’années répondant au nom de Trix est présentée pour la première fois au public en France.
Carte d’identité de Trix, Pays-Bas © Naturalis Biodiversity Center
QUELQUES CHIFFRES CLÉS SUR TRIX Âge du fossile : 66 à 67 millions d’années (Crétacé supérieur) Âge de l’animal : environ 30 ans Longueur : 12,5 mètres Hauteur : 4 mètres Longueur du crâne : 1,5 mètre Estimation du poids d’un T. rex adulte vivant : 8 tonnes
voir Échelle des temps géologiques p. 22
UN DINOSAURE HORS DU COMMUN — Exhumé par une équipe du Naturalis Biodiversity Center de Leiden (Pays-Bas), où il fut présenté au public néerlandais, ce spécimen est l’un des trois squelettes de Tyrannosaurus rex les plus complets au monde avec près de 75 % d’ossements en excellent état de conservation. Son crâne original, non déformé et monté pour la première fois sur le squelette, le rend particulièrement remarquable. Le public fait ainsi face aux mâchoires de ce dinosaure carnivore en position d’attaque. Dès son arrivée en Europe, de nombreux examens non invasifs réalisés par des équipes de chercheurs européens ont été menés sur ce squelette pour en déterminer les grandes caractéristiques. L’âge de Trix, une trentaine d’années, a notamment été déterminé grâce aux études histologiques, en examinant sous microscope ses os afin d’identifier les tissus biologiques qui les composent et comprendre leur croissance. Son crâne a été scanné (tomodensimètre) en Allemagne, ce qui a permis de reconstituer un modèle tridimensionnel de ce dernier et aussi de révéler des détails de la boîte crânienne. Des analyses pour déterminer son sexe et son régime alimentaire ont aussi été effectuées. Trix semble avoir eu une vie bien mouvementée : les paléontologues ont trouvé plusieurs blessures et marques pathologiques sur ses os qui suggèrent qu’elle a survécu à au moins une attaque et résisté à quelques maladies.
— 5 — Saison de la paléontologie
Hadrosaure Edmontosaurus annectens © M.N.H.N. / J.-C. Domenech
PARCOURS DE L’EXPOSITION —
Poisson fossile de Monte Bolca © M.N.H.N.
QU’EST-CE QUE LA FOSSILISATION ? Trouver un fossile, c’est à dire le témoin d’un organisme passé ou de son activité, est très rare. En effet, pour qu’un organisme se fossilise, des conditions particulières doivent être réunies. Généralement, après sa mort il est préférable que l’organisme soit près ou dans l’eau. Il pourra ainsi être plus rapidement recouvert par des sédiments qui le protègeront à la fois des prédateurs et de la décomposition. Une désagrégation des parties molles et un phénomène de minéralisation des parties dures s’opèrent ensuite. Potentiellement, tout peut se fossiliser si les conditions sont rassemblées. Tectonique des plaques et érosion pourront par la suite ramener le fossile à la surface, où il ne restera plus qu’à le prélever et à l’étudier, que ce soit un squelette de poisson ou de dinosaure, une coquille de mollusque, une carapace d’insecte, un tronc d’arbre ou une empreinte de feuille.
Saison de la paléontologie — 6 —
Une première partie introductive, découpée en cinq séquences, plonge le visiteur dans un univers très ancien, il y a 67 millions d’années (Ma), alors que la période du Crétacé touchait à sa fin : une immersion nécessaire pour comprendre les conditions dans lesquelles vivait cet incroyable spécimen. C’est d’abord le contexte chronologique qui est évoqué afin de se situer dans le temps, un million d’années avant la crise Crétacé-Tertiaire qui provoqua l’extinction des grands dinosaures, apparus 165 Ma auparavant. Le public peut ainsi mieux appréhender la place du Tyrannosaurus rex, l’un des derniers représentants des dinosaures, et les bouleversements fauniques liés à cette crise. Le contexte géographique est ensuite présenté, en particulier celui de l’Amérique du Nord où vivait le T. rex. Les visiteurs découvrent notamment une grande mer intérieure, la Western Interior Seaway, qui coupait l’Amérique du Nord du nord au sud. Les similitudes entre espèces de dinosaures nord-américaines et asiatiques sont ainsi soulignées. La troisième séquence concerne le contexte environnemental. Le public découvre ici les écosystèmes continentaux nord-américains de la fin du Crétacé et en particulier la proie principale du T. rex, l’hadrosaure Edmontosaurus annectens, un dinosaure herbivore à bec de canard. Aussi, pour l’occasion est assemblé pour la première fois depuis sa découverte en 1910, un squelette d’ Edmontosaurus long de 10 mètres et présent dans les collections du Muséum depuis 1911. Un moulage de la peau momifiée d’un de ces dinosaures que le public pourra toucher sera aussi exposé. Il sentira ainsi la rugosité de cette peau écailleuse semblable à celle du tyrannosaure.
L’histoire du groupe des tyrannosauroïdes, dont les premiers représentants connus datent de 165 Ma, est ensuite évoquée : il a fallu quelques 100 Ma de « bricolages » évolutifs avant que les Tyrannosaurus rex n’apparaissent. Entre temps, certains tyrannosauroïdes avaient acquis un plumage et ne dépassaient pas les deux mètres de long. Enfin, la cinquième et dernière séquence propose au visiteur de suivre, à travers de nombreuses photographies, les pas des grands découvreurs de dinosaures de la fin du XIXe siècle. Une épopée qui mène le visiteur dans le sillage de plusieurs missions paléontologiques nord-américaines avec notamment Charles Steinberg et Barnum Brown (qui découvrit le premier T. rex). Un tableau présente toutes les découvertes de Tyrannosaurus rex dans le monde depuis 1900. Le voyage prend fin avec un film rappelant les trois années pendant lesquelles le squelette de Trix fut exhumé, nettoyé de sa roche, transporté et remonté en Europe. Tout au long de cette première partie, des pièces phares des collections du Muséum sont mises en exergue : des météorites et fossiles d’animaux disparus pendant la crise Crétacé-Tertiaire, des fossiles de poissons, le squelette de l’hadrosaure, des fossiles de plantes à fleurs de cette période, le moulage d’un crâne de Nannotyrannus lancensis , dont on ne sait toujours pas à ce jour s’il s’agit d’un jeune ou d’une espèce naine de tyrannosaure. Légèrement dans la pénombre, le visiteur entre ensuite dans la seconde partie pour vivre un face à face spectaculaire avec cet incroyable prédateur. Un rugissement émanant de cette gueule ouverte aux dents acérées est quasiment perceptible. Les effets de lumière révèlent quant à eux l’attitude et les dimensions hors du commun de l’animal. En contournant le T. rex , le visiteur a accès à plusieurs panneaux descriptifs sur son anatomie, son régime alimentaire, ses combats… Les scénographes ont d’ailleurs prévu un emplacement dédié aux selfies afin d’immortaliser cette rencontre unique. La troisième partie concerne la paléobiologie du T. rex. Onze modules interactifs et ludiques, particulièrement destinés aux enfants, jalonnent ainsi l’espace et invitent le public à s’intéresser à l’âge des T. rex, leur cerveau, leurs œufs, leurs proies, mais aussi à chercher des fossiles, faire du vélo pour comparer sa vitesse à celle du dinosaure, dessiner et même danser ! Enfin, munis de leur ticket d’entrée, les enfants ayant visité l’exposition pourront jouer aux apprentis paléontologues et accéder à un chantier de fouille monté pour l’occasion au Jardin des Plantes.
Les dents de la Terre © M.N.H.N. / L. Vives; C. Argot
INFORMATIONS PRATIQUES Galerie de Minéralogie et de Géologie Jardin des Plantes 36, rue Geoffroy Saint-Hilaire, Paris 5e — Tous les jours de 10h à 18h sauf les mardis — Tarif plein : 14€ Tarif réduit : 9€ Un billet pour l’exposition donne aussi accès à la Galerie de Paléontologie et d’Anatomie comparée. Réservation conseillée. Billets coupe-file pour l'exposition "Un T. rex à Paris" sur mnhn.fr — Site internet : mnhn.fr/TRex #ExpoTRex
COMMISSAIRE SCIENTIFIQUE : RONAN ALLAIN, MAÎTRE DE CONFÉRENCES, PALÉONTOLOGUE AU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
— 7 — Saison de la paléontologie
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LES 120 ANS DE LA GALERIE DE PALÉONTOLOGIE
Façade de la Galerie de Paléontologie et d’Anatomie comparée © M.N.H.N. / J.-C. Domenech
Arrivée du Diplodocus en 1908 à la Galerie de Paléontologie © M.N.H.N. / Bibliothèque centrale
Inauguré en 1898, l’édifice dédié à la paléontologie (1 er étage et mezzanine) et à l’anatomie comparée (rez-de-chaussée) est l’un des fleurons du Muséum et du Jardin des Plantes. Depuis 120 ans, cette Galerie offre au public des spécimens de plusieurs millions d’années récoltés à travers le monde. Cet anniversaire est aussi l’occasion de rappeler que des travaux de rénovation sont aujourd’hui indispensables pour continuer à diffuser ce savoir dans les meilleures conditions.
LE DIPLODOCUS Cet été, le Muséum fêtera aussi les 110 ans de l’une de ses pièces les plus impressionnantes : le Diplodocus carnegii surnommé Dippy. L’Américain Andrew Carnegie, industriel ayant fait fortune dans l’acier, fit don au Muséum le 15 juin 1908 d’une réplique du spécimen original conservé à Pittsburgh. À l’époque, l’arrivée de ce sauropode de 27 mètres de long et 4 mètres de haut eut un retentissement extraordinaire. Un dîner d’inspiration paléontologique fut servi à ses pieds le soir de l’inauguration.
Plus d’informations sur la Galerie de Paléontologie dans l’ouvrage « Un jour avec les dinosaures » (page 15)
Depuis sa création en 1635, le Jardin royal des Plantes médicinales, devenu Muséum national d’Histoire naturelle en 1793 poursuit sa mission en valorisant les sciences de la nature à travers ses collections, la recherche scientifique, l’enseignement et la diffusion des savoirs. Georges Cuvier, pionnier de l’anatomie comparée et de la paléontologie, souhaitait déjà au XIXe siècle présenter au public des squelettes et des organes en fluide (alcool, formol) permettant de mieux comprendre les liens entre les espèces. Mais le lieu choisi pour cela, avec les années et l’accumulation des collections, devint de plus en plus exigu. À l’approche de l’Exposition Universelle de Paris de 1900, les professeurs du Muséum se saisirent de l’événement pour repenser la présentation des spécimens anatomiques, paléontologiques et anthropologiques dans un ambitieux projet architectural et muséographique. Ferdinand Dutert fut sélectionné pour être l’architecte en chef de ce projet. Très inspiré par Gustave Eiffel et Auguste Bartholdi, Dutert proposa un bâtiment « ouvert » avec poutres de fer apparentes, escalier monumental, balcons avec ferronneries ornementales inspirées de la nature, plafonds hauts et transparences, dans un esprit Art nouveau. En réalité, le bâtiment ne fut jamais achevé. De 320 mètres de longueur initialement prévus, l’édifice n’en fait finalement que 80. En 1872, quelques années auparavant, Albert Gaudry devient titulaire de la chaire de paléontologie. En publiant les premiers arbres phylogénétiques qui relient espèces vivantes et fossiles, par exemple chez les chevaux, les rhinocéros ou les hyènes, Albert Gaudry est considéré comme fondateur en France de la paléontologie évolutive. — 9 — Saison de la paléontologie
Son objectif est alors de montrer l’évolution des faunes à travers les temps géologiques (Paléozoïque – Mésozoïque – Cénozoïque). La Galerie de Paléontologie incarne cette volonté en présentant les spécimens de manière chronologique et thématique. Le public passe ainsi progressivement à travers les grandes ères :
La Galerie de Paléontologie et d’Anatomie comparée © M.N.H.N. / A. Iatzoura
PALÉO MUSÉUM, L’APPLI Depuis 2015, une application d’aide à la visite entièrement conçue par les chercheurs du Muséum, permet de découvrir 24 fossiles emblématiques de la Galerie de Paléontologie. À travers des images inédites, des reconstitutions ou encore des interviews de chercheurs, cette application informe le visiteur sur le mode de vie des animaux, leur physionomie, l’histoire de leur découverte…
Paléo Muséum est une application gratuite disponible sur Apple Store & Play Store
L’ère Paléozoïque (-540 à -250 Ma) avec les premiers poissons avec ou sans mâchoires, les invertébrés, les premiers vertébrés terrestres et les plantes caractéristiques de cette ère. L’ère Mésozoïque (-250 à -66 Ma) avec l’avènement des dinosaures. Le public fait face aux dinosaures saurischiens (dont le bassin ressemble à celui des lézards) incluant les carnivores bipèdes (théropodes) et leurs proies herbivores quadrupèdes (sauropodes). Il découvre aussi les dinosaures ornithischiens (dont le bassin ressemble à celui des oiseaux), tels les stégosaures… C’est aussi l’ère des reptiles marins (mosasaures, ichtyosaures et plésiosaures), des reptiles volants (ptérosaures) et des crocodiles. L’ère Cénozoïque (-66 Ma à aujourd’hui) est l’âge de la diversification des mammifères. Avec la disparition des dinosaures non-oiseaux, les mammifères ont bénéficié d’une opportunité extraordinaire. Certaines lignées s’arrêteront, d’autres évolueront de façon buissonnante. À cet endroit de la nef, les squelettes sont réunis par familles : félins, rhinocéros, éléphants (160 espèces fossiles recensées sur 56 Ma) dont l’incroyable mammouth de Durfort, placé en majesté, et les géants de la dernière période (mastodontes, cerfs Megaloceros , paresseux géant Megatherium ), disparus à la fin de l’ère glaciaire. Les vitrines latérales présentent les grandes notions de l’évolution ainsi que les sites de fouilles des chercheurs du Muséum.
Fourmi ailée incluse dans un bloc d’ambre © M.N.H.N.
LE FOSSILE DE LA SEMAINE Chaque mercredi et pendant tout l’été, un fossile sera mis en valeur pendant une semaine au sein de la vitrine octogonale à l’entrée de la Galerie de Paléontologie. Un cartel expliquera les raisons pour lesquelles il représente un intérêt scientifique et patrimonial. Ainsi, 14 fossiles durant 14 semaines seront présentés. Saison de la paléontologie — 1 0 —
La salle dite « du bassin de Paris » et les vitrines des coursives surplombant la galerie donnent à voir une sélection de l’immense collection des invertébrés fossiles : trilobites, ammonites, bivalves, coraux... C’est aussi l’occasion de rappeler les grands noms des pionniers de la paléontologie du Muséum qui œuvrèrent à l’enrichissement des collections et des premières connaissances fondamentales de cette discipline : Lamarck, d’Orbigny, Brongniart… La paléobotanique est un nouvel espace inauguré en 2014 qui illustre la diversité végétale présente dans les collections.
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PROGRAMMATION ET ÉVÉNEMENTS
La Galerie de Paléontologie et d’Anatomie comparée © M.N.H.N. / A. Iatzoura
FIL ROUGE "LE TEMPS DE L’EXPO" — Au gré de leur promenade, les visiteurs découvriront les liens insoupçonnés qui existent entre certaines collections permanentes du Muséum et la paléontologie. Dans le Jardin, les Serres, la Ménagerie et la Galerie de Paléontologie et d’Anatomie comparée (GPAC), ils apprendront de nombreuses anecdotes sur les rapports entre le T. rex et les autres espèces fossiles mais aussi les espèces actuelles. Quarante stations, dont une vingtaine en GPAC, seront matérialisées par des cartels ou panneaux : le casoar dans la Ménagerie, un tronc d’arbre fossilisé dans la serre de l’Histoire des plantes, un fémur de sauropode dans le Jardin… Un guide avec un jeu de piste pour les enfants sera disponible gratuitement dans les lieux d’accueil du Jardin et sur le site Internet (mnhn.fr).
Jardin des Plantes © M.N.H.N. / A. Iatzoura
UN MOULAGE DE FÉMUR GÉANT DANS LE JARDIN DES PLANTES En 2010, l’un des plus riches gisements à dinosaures français est découvert à Angeac en Charente. Dès la première campagne de fouille, des fossiles très divers datant de 130 millions d’années et extrêmement bien conservés sont découverts. Parmi les pièces les plus impressionnantes, les os du plus grand sauropode connu en Europe avec un fémur de 2,20 mètres. Le dinosaure devait peser une quarantaine de tonnes et faire 35 mètres de long. Un moulage de cette pièce originale sera présenté aux visiteurs du Jardin des Plantes qui pourront se mesurer à cet os gigantesque.
Saison de la paléontologie — 1 2 —
Fémur de sauropode, Angeac © M.N.H.N. / L. Cazes
RENDEZ-VOUS CULTURELS — Tous les rendez-vous culturels sont à l’auditorium de la Grande Galerie de l’Évolution à l’exception de la rencontre du samedi 16 juin à 14h30 qui se tiendra à l’amphithéâtre de la Galerie de Paléontologie. Lundi 4 juin – 18h00 Une expo, des débats : Comment les fossiles montrent l’évolution ? Table-ronde animée par Guillaume Lecointre, zoologiste et systématicien, professeur du Muséum. Avec les chercheurs du Muséum Alexandra Houssaye, paléohistologiste, Isabelle Rouget, spécialiste de l’évolution des céphalopodes, Philippe Taquet, paléontologue, membre de l’Académie des Sciences. Lundi 11 juin – 18h00 Un chercheur, un livre : Un jour avec les dinosaures Séance de présentation du livre suivie d’une dédicace avec les auteurs Christine Argot et Luc Vivès. Cf page 15
Le « jardin d’Ediacara », un monde marin énigmatique à la fin des temps précambriens, il y a environ 540 millions d’années. © M.N.H.N. / Fernandez, Saint-Martin
ATELIERS JEUNE PUBLIC
À PARTIR DE 8 ANS GALERIE DE PALÉONTOLOGIE ET D’ANATOMIE COMPARÉE
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Points paroles : Les dinosaures n'ont pas disparu ! Découvrez trois spécimens phares de la Galerie de Paléontologie, Archaeopteryx , Bambiraptor et Allosaurus et quelques-uns des nombreux caractères qu’ils partagent avec leurs descendants actuels, nos oiseaux modernes. Du mercredi 2 mai au dimanche 2 septembre, les mercredis, week-ends et jours fériés à 14h30, 15h30, 16h30 et 17h30. Interruption entre le 5 juillet et le 5 août. Rencontre avec les médiateurs : Fossiles de dinosaures à la loupe Au pied de l’allosaure de la Galerie de Paléontologie et entouré d’autres spécimens remarquables, un médiateur scientifique vous invite à découvrir des fossiles de dinosaures. Vous pourrez ainsi observer précisément et toucher des dents, griffes, crânes, pattes, empreintes ou encore plumes et plonger plus en détail dans la longue et tumultueuse histoire de ces animaux fascinants. Du samedi 7 juillet au dimanche 5 août, sauf les mardis, en continu de 14h30 à 18h.
Rencontre Paléontologie et BD À l’occasion de deux rencontres-dédicaces, le public peut écouter et échanger avec des paléontologues du Muséum et leurs collaborateurs auteurs et illustrateurs de bande-dessinée. Samedi 16 juin 14h30 - Amphithéâtre de la Galerie de Paléontologie Des chantiers de fouilles aux carnets de terrain Avec Ronan Allain, paléontologue, Muséum Isabelle Dethan, dessinatrice et scénariste de bandes dessinées et Mazan, illustrateur 16h - Auditorium de la Grande Galerie de l’Evolution Les dinosaures entre science et fiction Avec Pascal Tassy, paléontologue, Muséum Arnaud Plumeri, auteur de la bande dessinée Les dinosaures et Bloz, illustrateur Les métiers du Muséum Dimanche 24 juin – 15h00 Florent Goussard, ingénieur en imagerie 3D appliquée aux fossiles L’imagerie 3D est aujourd’hui omniprésente en sciences naturelles, et tout particulièrement en paléontologie. Que ce soit pour décrire un fossile, l’extraire de sa gangue de roche ou en étudier les potentialités fonctionnelles, l’imagerie 3D permet d’accéder - littéralement - aux secrets les plus enfouis d’organismes éteints depuis parfois plusieurs dizaines ou centaines de millions d’années.
— 13 — Saison de la paléontologie
Cycle de conférences Lundi 18 juin – 18h Paléontologie, mythes et légendes Pascal Tassy, paléontologue, professeur émérite, Muséum Lundi 25 juin – 18h Biodiversité au cours des temps géologiques : acquis et idées reçues Patrick De Wever, géologue, professeur, Muséum Lundi 2 juillet – 18h Les dinosaures du vignoble Ronan Allain, paléontologue, maître de conférences, Muséum
CYCLE DE FILMS — 2 juin 2018 à 15h Le voyage au centre de la Terre Réal. : Henry Levin (EU - 1959 - 132’ - VOSTF) À Édimbourg, en Écosse, en 1880, le professeur Oliver Lindenbrook (James Mason) lance une équipe scientifique sur les traces d’un explorateur islandais disparu lors d’une expédition dans le cratère d’un volcan, qui devait le mener au centre de la Terre. Un fabuleux périple commence, qui leur fera croiser de bien étranges créatures. L’une des adaptations les plus réussies du livre de Jules Verne, aux effets spéciaux remarquables (nominés aux Oscars). En présence de Nathalie Bardet, paléontologue (CNRS / MNHN).
9 juin 2018 à 15h Voyage dans la Préhistoire Réal. : Karel Zeman (Rép. tchèque - 1955 - 93’ - VOSTF) Parce que le petit Georges est féru de fossiles mais se désole de n’avoir pas connu cette période lointaine, ses trois amis l’entrainent dans un voyage extraordinaire qui les propulse à l’Âge de glace ! L’un des tout premiers chefs-d’œuvre du “Méliès tchèque” ! En présence de Jean-Sébastien Steyer, paléontologue (CNRS / MNHN) 23 juin 2018 à 15h Jurassic Park Réal. : Steven Spielberg (EU - 1993 - 127’ - VOSTF) Ne pas réveiller le chat qui dort... C’est ce dont le milliardaire John Hammond aurait dû se rappeler avant de se lancer dans le « clonage » de dinosaures. C’est à partir d’une goutte de sang absorbée par un moustique fossilisé que John Hammond et son équipe réussissent à faire renaître une dizaine d’espèces de dinosaures... En présence de Guillaume Lecointre, professeur du Muséum. 30 juin 2018 à 16h Séance du cycle Pousse Pousse - à partir de 3 ans Le petit dinosaure et la vallée des merveilles Réal. : Don Bluth (EU - 1989 - 68’ - VF) Bien avant l’apparition de l’Homme sur la Terre vivait une paisible espèce de dinosaures végétariens et pacifiques, les « mangeurs de feuilles ». Mais quand la sécheresse ne les contraignait pas à l’exode, les terribles « dents tranchantes », une espèce de dinosaures carnivores, les attaquaient. Un seul espoir : rejoindre la vallée des merveilles, où la verdure est abondante.
NOUVEAUTÉ AU CABINET DE RÉALITÉ VIRTUELLE « Géants disparus », une expérience en réalité virtuelle, propose un voyage dans le passé sur plus de 60 millions d’années à la rencontre des animaux géants qui ont peuplé notre Terre après l’extinction des dinosaures. Parmi eux, le serpent Titanoboa, le Balouchitère ou Rhinocéros Géant, le requin Mégalodon et le Mégathère ou Paresseux géant sont modélisés en 3D dans un décor réel à 360°. Pour chaque animal un paléontologue explique les raisons de son gigantisme et cherche à élucider le mystère de sa disparition.
Auteur : Eric Ellena, Concepteur/réalisateur : Luc Reder Coproduction French Connections Films, Chuck Productions, France Télévisions Nouvelles Ecritures en partenariat avec le
Saison de la paléontologie — 1 4 —
Muséum national d’Histoire naturelle, l’ISEM/Université de Montpellier et le Musée des Confluences de Lyon. — Ouvert tous les mercredis, week-ends et jours fériés, séances de 10h30 à 17h30 - 3e étage de la Grande Galerie de l’Évolution. Dès 12 ans — Tarif unique : 5€ en complément de la visite de l’exposition permanente de la Grande Galerie de l’Évolution — Réservation conseillée sur mnhn.fr
ÉDITIONS — Un jour avec les dinosaures Auteurs : Christine Argot et Luc Vivès Co-édition : Flammarion / Muséum national d’Histoire naturelle Versions française et anglaise 15 x 24 cm sous coffret - 224 pages - 29,90 € Parution : 30 mai 2018 Ce livre convie à un voyage « hors du temps », en offrant une balade fantasmatique dans la Galerie de Paléontologie du Muséum et en menant à la rencontre de ses dinosaures, grâce à une riche iconographie constituée d’authentiques spécimens, de reconstitutions et de représentations nées de l’imaginaire d’artistes des XIXe et XXe siècles comme C. R. Knight et Z. Burian, jusqu’aux cinéastes contemporains comme Steven Spielberg.
Un T. rex à Paris Co-édition : BeauxArts / Muséum national d’Histoire naturelle Auteurs : Ronan Allain, Florent Goussard, Claire Peyre de Fabrègue 22 x 18,5 cm - 42 pages - 9 € Parution : 21 mai 2018 Ce hors-série BeauxArts est la publication officielle de l’exposition. Vous saurez tout sur les dinosaures et le T. rex , les aventures des chasseurs de fossiles, l’anatomie et la journée d’un T. rex ... Le Carnet des dinosaures Illustratrice : Isabelle Simler Co-édition : Éditions courtes et longues / Muséum national d’Histoire naturelle 21 x 27 cm - 64 pages - 9,90 € Parution : juin 2018 Pour prolonger le plaisir de la visite, un carnet d’activités jeunesse consacré aux dinosaures avec cocotte, jeu de l’oie, labyrinthe, coloriages, jeu de points, mobiles, masques, memory, etc. Guide de la Galerie de Paléontologie et d’Anatomie comparée Ouvrage collectif Édition : Muséum national d’Histoire naturelle Versions française et anglaise 16 x 22,50 cm - 112 pages - 15 € Parution : juillet 2018 Ce guide de la Galerie de Paléontologie et d’Anatomie comparée invite à la découverte de l’architecture, des décors et de l’ensemble des collections scientifiques et artistiques du monument.
UN JOUR AVEC LES
DINOSAURES CHRISTINE ARGOT LUC VIVÈS
Flammarion
Deyrolle_CodeBarre.indd 1
11/07/2017 14:35
Mégathère ou Paresseux géant © French Connection Films/Bérénice Medias/CNRS Images
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LA PALÉONTOLOGIE AU MUSÉUM : RECHERCHE ET COLLECTIONS
Archeocete exposé dans la Galerie de Paléontologie et d’Anatomie Comparée © M.N.H.N. / B. Faye
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especesdours.fr mnhn.fr
Ammonite perisphinctes cyrilli © M.N.H.N. / J. Barbier
LA "FOSSIL WEEK" : 5e CONGRÈS INTERNATIONAL DE PALÉONTOLOGIE
DU 9 AU 13 JUILLET 2018
La France est le berceau de la paléontologie. C’est donc tout naturellement que le Centre de Recherche sur la Paléobiodiversité et les Paléoenvironnements – CR2P (Muséum national d’Histoire naturelle – CNRS – Sorbonne Université) organise le prochain Congrès international de Paléontologie (IPC5), l’un des événements internationaux les plus importants dans le calendrier des paléontologues. Il a lieu tous les 4 ans et attire des chercheurs du monde entier qui auront, pendant une semaine, une occasion fantastique de partager leurs dernières découvertes, de débattre des nouvelles orientations que prend la paléontologie et de discuter de l’application de nouvelles technologies. La 5 e édition de ce Congrès international de Paléontologie, appelée la « Fossil week » par les organisateurs français, se tiendra dans le 5 e arrondissement de Paris sur les sites du Muséum national d’Histoire naturelle au Jardin des Plantes et sur le campus Pierre et Marie Curie de Sorbonne Université. Le projet est piloté par le CR2P (MNHN-CNRS-SU), unité de recherche entièrement dédiée à la paléontologie avec ses 43 spécialistes. Treize autres laboratoires français (de 2 à 15 spécialistes), des musées et des réserves géologiques ainsi qu’une cinquantaine d’étudiants en thèse par an, représentent aussi la discipline en France. Bien que le nombre de spécialistes diminue régulièrement,
Os d’un Edmontosaurus © M.N.H.N. / J.-C. Domenech
ce sont en tout 250 paléontologues actuellement en poste en France qui sont impliqués dans l’organisation de l’IPC5. Dix excursions paléontologiques et géologiques sont proposées aux chercheurs étrangers afin de découvrir sur le terrain le patrimoine scientifique et culturel français. Pour en savoir plus : https://ipc5.sciencesconf.org
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LA PALÉONTOLOGIE EN FRANCE ET LE RÔLE PIONNIER DU MUSEUM La paléontologie est née en France au Muséum à la fin du XVIII e siècle, date des premiers écrits scientifiques de Georges Cuvier (1795). De nombreuses figures (Cuvier, Lamarck, d’Orbigny, Gaudry…) se sont succédé au sein de l’institution pour mieux comprendre les espèces ayant vécu tout au long des grandes périodes du passé, il y plusieurs centaines de millions d’années, et leur évolution jusqu’à aujourd’hui. Ils furent pionniers dans le montage de chantiers de fouilles de fossiles et dans la constitution de collections qui se chiffrent actuellement à plusieurs millions de spécimens. La paléontologie, à la croisée de deux importantes disciplines, la géologie et la biologie, a de multiples messages à transmettre. Il suffit de remonter un peu le temps pour constater à quel point les découvertes paléontologiques ont modifié notre conception de la place de l’Homme dans l’Univers. La biodiversité actuelle n’est qu’un instantané, elle ne représente ni un terme, ni un état permanent.
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CENTRE DE RECHERCHE SUR LA PALÉOBIODIVERSITÉ ET LES PALÉOENVIRONNEMENTS Le Centre de Recherche sur la Paléobiodiversité et les Paléoenvironnements, CR2P (MNHN–CNRS–SU) est l’une des plus importantes unités de recherche exclusivement dédiée à la paléontologie au niveau mondial et la plus grande structure en Europe. Regroupant une centaine de personnes dédiées à la recherche, à l’enseignement, aux collections... il occupe une place de leader à l’échelle nationale et internationale, grâce à son large panel de compétences scientifiques (paléontologie des vertébrés et des invertébrés, micropaléontologie, paléobotanique, etc.), à sa couverture temporelle quasi complète ainsi qu’à son savoir-faire technique remarquable.
Fouilles d’Angeac découverte d’un fémur de sauropode © M.N.H.N. / L. Cazes
Main de dinosaure prosauropode découverte en 2008 au Lesotho © M.N.H.N. / C. Letenneur et C. Peyre de Fabregues
Elle est le résultat temporaire d’un processus toujours en action. La biodiversité ancienne est donc un champ d’investigation extrêmement vaste dans lequel le paléontologue s’applique à étudier animaux et végétaux, organismes gigantesques ou microscopiques. Pour ce faire, leur description est une étape préliminaire indispensable avant toute interprétation. Les fossiles permettent de dater les séries sédimentaires, de reconstruire les paléoenvironnements et leurs changements et de reconstruire l’histoire de la vie sur notre planète. Par leur paléobiologie, ils nous renseignent sur leurs milieux de vie depuis les bords de plage jusqu’aux grands fonds abyssaux. Des informations importantes sont déduites sur les climats, la température, l’humidité ambiante ou encore la salinité des milieux. L’atout fondamental de la paléontologie est de pouvoir obtenir ces données sur un intervalle de temps long, des centaines de milliers voire des millions d’années. Il est donc possible de reconstruire les variations de la biodiversité et des paléoenvironnements au cours du temps. Les paléontologues peuvent mettre en évidence, sur le long terme, les extinctions et les apparitions d’espèces et interpréter les causes de ces modifications. Les grandes crises d’extinctions sont un des sujets majeurs de recherche actuelle en paléontologie. Enfin, du fait de l’irréversibilité de l’évolution et de la succession des données dans le temps, le paléontologue a pour mission de retracer les degrés de parenté entre les organismes depuis l’apparition de la vie sur notre planète.
Expédition au Laos © M.N.H.N. / M. Veran
DU TERRAIN À L’INTERPRÉTATION Des missions sont organisées sur les cinq continents et le CR2P a, ou a eu, de grands chantiers de fouilles en Bolivie, en Iran, en Chine, en Thaïlande, au Pakistan, au Maroc… Il peut s’agir de prélèvements d’échantillons le long d’affleurements pour les microfossiles ou fossiles d’invertébrés ou de champ de fouilles plus sédentaires pour les vertébrés. Les échantillons et/ ou les fossiles sont ensuite ramenés au laboratoire où ils sont préparés par des techniciens experts. Les paléontologues du Muséum travaillent en collaboration avec les scientifiques des pays partenaires pour déterminer les fossiles, produire les interprétations et publier les résultats avec photographies et dessins scientifiques à l’appui. Les fossiles sont ensuite placés en collections dans leur pays d’origine ou dans les collections nationales pour ceux provenant de France. En plus des approches classiques comme l’anatomie comparée ou l’analyse morpho-fonctionnelle, des analyses géochimiques peuvent être réalisées sur les fossiles eux-mêmes. L’imagerie en 3D non destructive a permis des avancées majeures ces dernières années, notamment sur des spécimens anciens. En scannant les fossiles grâce à des lignes synchrotron (ESRF, Soleilligne IPANEMA) ou sur des équipements du Muséum comme le CT-Scan, les paléontologues ont désormais accès aux structures internes de l’organisme fossile sans le détruire. — 19 — Saison de la paléontologie
Zamites jurassique © M.N.H.N.
LES COLLECTIONS DE PALÉONTOLOGIE DU MUSÉUM Depuis le XVIII e siècle, le Muséum national d’Histoire naturelle, à travers ses grands représentants scientifiques, constitue patiemment et méticuleusement une des collections de paléontologie les plus importantes au monde. Référence scientifique et patrimoniale incontournable, elle est composée de nombreux spécimens types et figurés (références de la première description de l’espèce). Alors que seulement 7 500 spécimens sont exposées dans la Galerie de Paléontologie du Jardin des Plantes, la collection associée compte en réalité aujourd’hui environ 5 millions de spécimens et de lames de microfossiles. Elle se découpe en onze sous-ensembles distincts :
La collection des arthropodes marins fossiles (trilobites, limules, crustacés…) qui rassemble environ 20 000 spécimens collectés depuis le XVIII e siècle grâce à l’un des premiers chercheurs spécialisé en paléontologie des crustacés, Faujas de Saint-Fond. Les échinodermes fossiles (oursins, étoiles de mer, ophiures, crinoïdes…) dont la collection est associée à l’une des figures de la paléontologie française, Alcide d’Orbigny.
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Les invertébrés constructeurs fossiles (porifères, coraux…) qui ont la particularité, pour la plupart, de générer des sécrétions minérales, qui, en s’agglomérant et en se fixant forment des bioconstructions. C’est le cas des récifs coralliens, représentants les plus emblématiques avec environ 50 000 spécimens. Les mollusques fossiles (bivalves, gastéropodes, céphalopodes…) dont la collection contient plusieurs millions de spécimens. Aujourd’hui, grâce au rayonnement UltraViolet, leurs motifs colorés disparus à l’état de fossile, réapparaissent. Une véritable révélation ! La collection de paléo-palynologie (étude des microfossiles végétaux constitués de matières organiques et conservés dans les roches sédimentaires) qui forme l’un des ensembles les plus étonnants avec ces milliers de préparations microscopiques et tubes de « résidus », matières organiques diluées dans de la glycérine. La collection de paléobotanique (plantes fossiles : feuilles, bois…) commencée en 1835 grâce à l’un des pionniers de la discipline, Adolphe Brongniart. Près de 200 ans plus tard, environ 100 000 spécimens de végétaux anciens constituent la collection avec 3 500 taxons représentatifs de quasiment toutes les aires géographiques et niveaux stratigraphiques du monde.
Ammonite du groupe des perisphinctides © M.N.H.N.
La micropaléontologie qui rassemble principalement des microcoquilles et des squelettes de microorganismes unicellulaires. Alcide d’Orbigny, fondateur de la micropaléontologie a laissé un ensemble impressionnant de foraminifères, une référence à ce jour. La collection de poissons fossiles constituée de spécimens allant de l’Ordovicien (- 490 Ma) à l’Holocène (-10 000 ans), l’une des plus vastes au monde avec près de 50 000 spécimens de poissons osseux, raies et requins, provenant de toutes les régions du globe. La collection des reptiles, amphibiens et oiseaux fossiles, constituée d’environ 18 000 spécimens et établie à partir des premières descriptions de squelettes fossiles de Cuvier, comprend des squelettes complets et des moulages. Certains spécimens (le Mosasaure de Maastricht, les tortues ou crocodiles) ou ensembles (la collection d’oiseaux fossiles du Tertiaire d’Alphonse Milne-Edwards) sont des références scientifiques et historiques incontournables. La collection des insectes fossiles commencée en 1830 comprend 30 000 spécimens dans des sédiments lacustres et 20 000 dans des ambres. L’un des éléments phare est une série d’insectes du Carbonifère supérieur (-300 Ma) de Commentry dans l’Allier avec sa libellule géante Meganeura monyi .
Les mammifères fossiles qui, avec 300 000 spécimens originaux et moulages, forment une collection importante répartie de la fin de l’ère Mésozoïque au Pléistocène, soit plus de 100 millions d’années et commencée au XIXe siècle, grâce aux travaux de Cuvier, Gaudry ou Daubenton. L’une des pièces emblématiques est la collection de Pikermi (Grèce) réunie grâce aux fouilles d’Albert Gaudry et qui eut un rôle fondateur dans l’édification de la paléontologie en France. Aujourd’hui, entre 130 et 150 chercheurs et étudiants du monde entier sollicitent annuellement les 15 chargés de conservation de cette collection pour réaliser leurs travaux. Elle est donc essentielle à la recherche fondamentale : systématique, phylogénie, biogéographie, paléoécologie, histologie, anatomie comparée… Cette collection est aussi l’objet de nombreuses demandes, pour des cours et des expositions pour le grand public. Enfin, un considérable travail de recensement et d’informatisation des collections est actuellement en cours. Pour plus d’informations : mnhn.fr/fr/collections
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ÉCHELLE DES TEMPS GÉOLOGIQUES
VISUELS PRESSE • UN T. REX À PARIS •
ÈRE CÉNOZOÏQUE
-66 MILLIONS D’ANNÉES (MA) À AUJOURD’HUI Développement des mammifères placentaires, primates, hominidés, […] homo sapiens sapiens
ÈRE MÉSOZOÏQUE -250 À -66 MA
66 millions d’années Crise Crétacé – Tertiaire
extinction de 75% des espèces, disparition de tous les dinosaures non oiseaux
Affiche « Un T. rex à Paris » © M.N.H.N.
T. rex Trix © Naturalis Biodiversity Center / Mylene Siegers
T. rex Trix © Naturalis Biodiversity Center / Marten van Dijl
Entre 100 et 66 Ma Crétacé supérieur sommet de la diversification des dinosaures
Entre 145 et 100 Ma Crétacé inférieur
nouveaux groupes de dinosaures, apparition des plantes à fleurs (130 Ma), ouverture de l’Atlantique Sud (140 Ma)
Entre 201 et 145 Ma Jurassique
ouverture de l’Atlantique Nord (190 Ma), développement des dinosaures, notamment de grandes tailles avec les premiers sauropodes (180 Ma) et tyrannosauroïdes (165 Ma), apparition des plus vieux mammifères placentaires (160 Ma), des oiseaux (150 Ma) et des lézards
Transport du T. rex © Naturalis Biodiversity Center
Hadrosaure Edmontosaurus annectens © M.N.H.N. / J.-C. Domenech
• LA GALERIE DE PALÉONTOLOGIE ET D’ANATOMIE COMPARÉE •
201 Ma : Crise Trias – Jurassique disparition de 75 % des espèces
Entre 246 et 201 Ma Trias moyen et supérieur
apparition des premières grenouilles (250 Ma), tortues (240 Ma), dinosaures (230 Ma), crocodiles (225 Ma) et mammifères (205 Ma)
Allosaurus exposé dans la Galerie de Paléontologie et d’Anatomie comparée © M.N.H.N. / B. Faye
Façade de la Galerie de Paléontologie et d’Anatomie comparée © M.N.H.N. / J.-C. Domenech
La Galerie de Paléontologie et d’Anatomie comparée © M.N.H.N. / A. Iatzoura
252 Ma : Crise Permien – Trias extinction de 95% des espèces
ÈRE PALÉOZOÏQUE -540 À -250 MA
Apparition de la vie sur Terre, premiers poissons avec ou sans mâchoires, premiers invertébrés et vertébrés terrestres…
Saison de la paléontologie — 22 —
Archeobelodon exposé dans la Galerie de Paléontologie et d’Anatomie comparée © M.N.H.N. / M.-B. Forel
Archeocete exposé dans la Galerie de Paléontologie et d’Anatomie comparée © M.N.H.N. / B. Faye
Tarbosaurus exposé dans la Galerie de Paléontologie et d’Anatomie comparée © M.N.H.N. / B. Faye
La Galerie de Paléontologie et d’Anatomie comparée © M.N.H.N. / A. Iatzoura
• RECHERCHE ET COLLECTION •
Ammonite perisphinctes cyrilli © M.N.H.N. / J. Barbier
Arrivée du Diplodocus en 1908 à la Galerie de Paléontologie © M.N.H.N. / Bibliothèque centrale
Fourmi ailée incluse dans un bloc d’ambre © M.N.H.N.
Le « jardin d’Ediacara », un monde marin énigmatique à la fin des temps précambriens, il y a environ 540 millions d’années. © M.N.H.N. / Fernandez, Saint-Martin
Main de dinosaure prosauropode découverte en 2008 au Lesotho © M.N.H.N. / C. Letenneur et C. Peyre de Fabregues
Poisson fossile de Monte Bolca © M.N.H.N.
Zamites jurassique © M.N.H.N.
Os d’un Edmontosaurus © M.N.H.N. / J.-C. Domenech
Fouilles d’Angeac découverte d’un fémur de sauropode © M.N.H.N. / L. Cazes
— 23 — Saison de la paléontologie
Imprimé sur papier issu de forêts gérées durablement — Couverture : Un T- rex à Paris © M.N.H.N. / Bruno David — 4e de couverture : Galerie de paléontologie - GPAC - Tyrannosaurus rex © M.N.H.N. / Agnès Iatzoura
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