Exposition Le Roi est mort - Château de Versailles

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Visuel : Marche et Convoy funèbre de Louis le Grand, Roy de France et de Navarre de Versailles à Saint Denis, le 9 septembre 1715, anonyme, 1715. © BNF – conception graphique : Zoo, designers graphiques

LE ROI

EST exposition au château de versailles 27 octobre 2015 - 21 février 2016

#leroiestmort

MOR T



3 sommaire

Communiqué de presse

5

avant-propos par catherine pégard

6

avant-propos par béatrix saule

8

partie I : l'exposition

13

plan

14

le parcours de l'exposition

15

le commissariat

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la scénographie

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partie II : repères

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Chronologie des derniers jours de Louis XIV

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les lieux de la mort de louis XIV au château de versailles

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partie III : Autour de l'exposition

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Les publications

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Un MOOC sur la vie de louis XIV à Versailles

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Un dispositif numérique pour suivre les derniers jours de Louis XIV

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une programmation de château de versailles spectacles

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Les Visites guidées et activités pédagogiques

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la ligne de produits accompagnant l'exposition

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les partenaires de l'exposition

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informations pratiques

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communiqué de presse

LE ROI EST

exposition au château de versailles 27 octobre 2015 - 21 février 2016 vos billets SUr WWW.chateauversailles.fr #leroiestmort

le roi est mort Exposition du 27 octobre 2015 au 21 février 2016 Salles d'afrique et de crimée

l’Établissement public du château du musée et du domaine national de Versailles consacre une gr ande exposition à l a commémor ation de l a

Visuel : Marche et Convoy funèbre de Louis le Grand, Roy de France et de Navarre de Versailles à Saint Denis, le 9 septembre 1715, anonyme, 1715. © BNF – conception graphique : Zoo, designers graphiques

mort de Louis XIV, survenue à Versailles, il y a 300 ans, le 1er septembre 1715.

MOR T

roi-homme et roi-institution, est un moment essentiel dans la construction de l’imaginaire monarchique, alliant le religieux (mort d’un chrétien) au politique (mort et résurrection du roi qui ne meurt jamais). De l’agonie à la mise au tombeau, elle tient de la représentation, du grand spectacle baroque, et joue un rôle fondamental pour la société de cour dont elle marque plus que jamais les rangs.

L a mort du roi,

L’exposition – la première sur le sujet – s’applique avant tout à retracer les détails, étrangement peu

Commissariat

Béatrix Saule Directeur-conservateur général du musée national des châteaux de Versailles et de Trianon Assistée d'Hélène Delalex Attachée de conservation au musée national des châteaux de Versailles et de Trianon et Gérard Sabatier Professeur émérite des Universités. scénogr aphie

Pier Luigi Pizzi

contacts presse

connus, de la mort, de l’autopsie et des funérailles de Louis XIV, et à les replacer dans le contexte cérémoniel de celles des souverains européens de la Renaissance au siècle des Lumières. Elle évoque aussi la survie - souvent paradoxale - de ce rituel depuis la Révolution jusqu’à l’époque moderne. Cet te exposition réunit des œuvres d’art et des documents historiques de première importance, issus des plus grandes collections françaises et internationales. Portraits d'apparat, statues et effigies funéraires, tombeaux, manuscrit du récit de l'autopsie du roi, pièces d'orfèvrerie du Trésor de Saint-Denis, médailles en or, emblèmes, ornements et mobilier liturgique des funérailles... les pièces exposées n'ont, pour certaines, jamais été présentées au public.

exige aussi de grands effets scénographiques. C’est au metteur en scène Pier Luigi Pizzi que Béatrix Saule, commissaire général de l'exposition, a fait appel pour illustrer ce grand spectacle baroque. En dix sections, c'est à un véritable opéra funèbre que le public assistera.

L a présentation de ces chefs-d'œuvre

Le propos, qui ne manque pas de surprendre, est d’une grande rigueur scientifique. Il se

fonde sur un programme international de recherches sur les funérailles royales dans les cours européennes, mené durant trois années au Centre de recherche du château de Versailles sous la direction des professeurs Gérard Sabatier et Mark Hengerer, ainsi que sur la collaboration d’une équipe pluridisciplinaire allant du médecin légiste au liturgiste, de l’historien médiéviste au contemporanéiste.

Hélène Dalifard, Aurélie Gevrey, Elsa Martin, Violaine Solari +33 (0)1 30 83 75 21 / L'exposition est réalisée avec le concours exceptionnel de la Bibliothèque nationale de France et presse@chateauversailles.fr de la DRAC Ile-de-France presse.chateauversailles.fr


6 avant-propos

1er septembre 1715, 8 h 15, l a mort du roi…

Pouvons-nous imaginer – nous qui sommes si prompts, trop prompts parfois, à interpréter les événements du passé avec nos certitudes d’aujourd’hui – ce moment où finit une France bâtie par un homme qui n’a déjà presque plus de contemporains ?

Cet instant où tout bascule dans l’après-Louis XIV, à la cour de France mais aussi dans toute l’Europe. Pas d’effet de sidération. Pas de surprise. Tous se sont depuis si longtemps épuisés à guetter, à espérer la fin du monarque. Ils attendaient son dernier souffle pour s’échapper d’un interminable règne. Parmi tous les témoignages qui ry thment l’agonie du roi, on retiendra cette anecdote ciselée par Saint-Simon avec son acuité habituelle quand, le 29 août, un léger mieux de Louis XIV affole les courtisans déjà entassés chez le duc d’Orléans : « Au biscuit que le roi mangea, un mieux prononcé avec la pompe du reste de la crainte et de la flatterie détourna pour vingt-quatre heures chacun de chez le duc d’Orléans et les courtisans se sentaient déjà coupables d’y avoir fait la presse. Leur frayeur fut de courte durée ; le roi retomba. » Parce qu’il en connaissait tous les ressorts,

au milieu de cette cour désenchantée, Louis XIV n’avait, lui, qu’une obsession jusque dans la souffrance la plus atroce : que rien ne change. Dans l'agonie, c’est un duel qui se joua entre les deux corps du roi : celui de l’homme ne pouvait pas, ne devait pas, entraîner dans sa déchéance celui de l’État.

L a longue cérémonie avec son cortège de symboles qui,

jusqu’à l’enterrement à l’abbaye royale de Saint-Denis, dura presque deux mois est le dernier acte de sa souveraineté. Ses adieux se jouent en public. Ultime spectacle.

C’est ce « spectacle »,

révélateur d’un pouvoir qui pour Louis XIV ne devait pas mourir, que nous dévoilent, pour la première fois, Béatrix Saule, directeur conservateur général du musée national des châteaux de Versailles et de Trianon, assistée d’Hélène Delalex, attachée de conservation, et Gérard Sabatier, professeur émérite des Universités. Les études internationales les plus récentes sur les funér ailles royales dans les cours

menées par le Centre de recherche du château de Versailles, et les contributions novatrices apportées par nos connaissances d’aujourd’hui nourrissent ce grand récit qui s’illustre dans les chefs-d’œuvre et les documents parfois oubliés des collections les plus diverses. Dans les drapés baroques du scénographe Pier Luigi Pizzi, ce récit devient le livret d’un opéra funèbre recréé dans la tradition des Menus-Plaisirs du roi qui avaient la charge de ce grand cérémoniel.

européennes,


7 ordonnait encore le 25 août que violons et hautbois l’accompagnent pour la Saint-Louis ne pouvait se concevoir sans musique. Celle qui ponctua la vie de Louis XIV mais aussi les requiem des rois de France marqueront la saison que Château de Versailles Spectacles propose à la Chapelle et à l’Opéra.

L’hommage au roi qui, mour ant,

ne soit pas seulement une date ni même une exposition inédite, mais qu’il engendre dans toute la programmation de l’Établissement public du château de Versailles, jusque sur son site internet, des événements originaux qui rappellent que l’Histoire ne s’éteint pas.

Car nous avons souhaité que le tricentenaire de l a mort de Louis XIV

catherine pégard

Présidente de l'Établissement public du château, du musée et du domaine national de Versailles


8 avant-propos

Dans son foisonnement, l’exposition «Louis XIV, l’homme, le roi »– présentée à Versailles il y a cinq ans – montrait l’importance de l’héritage en matière de collections d’art, d’institutions, de monuments, de places royales…, mais de tombeau du grand Roi, point, pas plus que de représentation du grand service funèbre à Saint-Denis. Et, pour cause. De la mort du monarque, on ne retenait que trois souvenirs : la fermeté du souverain jusqu’à son dernier souffle, la célèbre apostrophe « Dieu seul est grand mes frères » proférée par le Père Massillon et le convoi funèbre progressant nuitamment dans la forêt de Saint-Germain. En somme, des pompes funèbres escamotées. Il fall ait cependant,

à l’occasion du tricentenaire, commémorer l’événement, l’événement en tant que tel, comme achèvement du règne le plus long – et sans nul doute le plus glorieux - de la monarchie française, pour le bouleversement qu’il représente dans l’histoire de Versailles, mais aussi parce que 1715 s’affiche comme une année charnière en France et en Europe. Car, s’il est connu depuis le magistral ouvrage de Paul Hazard que dans le domaine des idées le siècle des Lumières était en germe depuis 1680, il n’en demeure pas moins que Louis XIV, garant de l’ordre et de la stabilité en son royaume, constituait le dernier rempart face au déferlement des idées nouvelles auxquelles sa disparition put enfin laisser libre cours.

entre la portée historique de l’événement et le peu de cas que les contemporains auraient accordé au rituel de passage. Certes, la part de soulagement, la volonté de tourner la page, l’urgence d’organiser la régence offrent un début d’explication, mais la mort du roi a toujours été un temps fort du cérémonial monarchique et un moment essentiel pour la société de cour car les rangs y sont marqués plus que jamais. En aurait-il été autrement pour Louis XIV ?

Il y aur ait donc un par adoxe

Le discours Le propos de l’exposition s’attache en premier lieu à démontrer combien l’enchaînement des faits est bien établi et combien le rituel fut bien observé. Il se fonde sur des témoignages immédiats et concordants : - le Journal et le Mémoire de Dangeau qui offrent un récit des derniers jours du souverain, des premières atteintes du mal le 10 août jusqu’à sa mort le 1er septembre, un rapport si précis sur la succession des faits que le cérémoniaire Desgranges conseille de s’en remettre au chroniqueur, se dispensant lui-même d’une nouvelle rédaction, -le Registre des Premiers Gentilshommes de la Chambre qui enchaîne toutes les séquences du rituel, première veillée mortuaire dans la chambre du trépas, soins du corps dans l’antichambre de l’Œil-deBœuf, exposition dans la chambre des honneurs (salon de Mercure), convois du cœur, des entrailles et du corps, jusqu’aux trois cérémonies de Saint-Denis, de Notre-Dame et de la Sainte-Chapelle, - Le Journal des Anthoine, enfin, qui chemine parallèlement aux deux précédents, s’autorisant çà et là des avis personnels, notamment sur le faste du service à Saint-Denis qui « a surpassé jusqu’à ce jour tout ce qu’on avait vu dans ce genre ».


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En dépit de leur richesse et bien qu’ils aient été l’objet d’études historiques, ces écrits laissaient

encore place à des questionnements et à des compléments d’enquête. Au fil des recherches, des zones d’ombre se sont éclaircies grâce, notamment, à la découverte de documents inédits. Le dossier d’un contentieux, impliquant la Chambre, l’Écurie et les cérémoniaires, a livré les listes de toutes les fournitures, d’une incroyable abondance, requises pour la circonstance ; un cérémonial plus développé que le Registre des premiers gentilshommes a procuré une description minutieuse du grand catafalque dont l’aspect était jusqu’alors ignoré ; une copie réalisée à l’époque de la Restauration a pallié la disparition du plan original d’aménagement du chœur de Saint-Denis ; un relevé de Viollet-le Duc restaurant la cathédrale Notre-Dame a révélé l’emplacement exact de la cavité contenant autrefois les entrailles. De nouvelles études se sont engagées pour préciser ou aborder des sujets aussi divers que le mode opératoire de la tripartition, l’itinéraire du convoi funèbre, la musique jouée durant l’office des funérailles, le poids des dépenses occasionnées dans l’économie curiale, la représentation de Saint-Denis dans l’imaginaire des contemporains, les comportements de la cour face à la mort et tout particulièrement la question si complexe des règles du deuil… Él argissant son champ chronologique et géogr aphique, le discours de l’exposition s’est également largement appuyé sur les travaux menés de 2007 à 2009 dans le cadre d’un programme du Centre de recherche du château de Versailles, dirigé par les professeurs J. A. Chroscicki, M. Hengerer et G. Sabatier et sur les trois volumes des Funérailles princières en Europe XVIe-XVIIIe siècle qui en restituent les découvertes. Il a pu ainsi s’enrichir de points de vue, les uns, tournés vers le passé, qui aident à comprendre les usages et les rites observés en 1715 et à juger s’ils s’inscrivent en rupture ou en continuité, les autres, s’ouvrant vers le large, qui permettent d’apprécier le réel retentissement des funérailles du grand roi en France et à l’étranger, ainsi que l’originalité ou le conformisme des pratiques funéraires suivies dans les autres cours d’Europe.

jusqu’à nos jours, traversant rapidement les époques marquées par le bouleversement des idées et par les changements de régime politique, pour montrer que ces rites monarchiques leur survivent, objets d’une appropriation, voire d’un détournement.

Enfin, nous nous sommes autorisés à pousser les investigations

C’est ainsi que se sont dégagées les sections de l’exposition : 1. Ce roi qui disparaît ; 2. Louis se meurt ; 3. autopsie et embaumement ; 4. Exposition et effigie ; 5. La cour en deuil ; 6. Le convoi funèbre ; 7. Préparation du service funèbre ; 8. À Saint-Denis; 9. Tombeaux et mausolées ; 10. Des funérailles monarchiques aux funérailles nationales.

Les objets les manuscrits sont abondants – au nombre desquels, le testament du roi et l’émouvant codicille sortis de l’armoire de fer des Archives nationales –, bien rares sont les représentations et plus rares encore, les vestiges. Un brillant tableau, peu connu, conservé dans les collections royales anglaises depuis 1799, passait pour figurer le convoi funèbre de Louis XIV descendant vers la plaine Saint-Denis, unique illustration peinte des funérailles du roi ; soumis à l’examen de N. Milovanovic qui y reconnait la manière de Van der Meulen, cette illustration s’avère concerner une fois de plus la reine Marie-Thérèse et non son époux. Il faut donc s’en remettre aux gravures : trois estampes du roi défunt dans son lit de trépas et dans son lit d’honneur, traitées avec une grande liberté d’interprétation, quatre autres, redondantes, du convoi, et surtout l’insolite gravure du « dépôt » à Saint-Denis qui interroge : pourquoi le graveur a- t-il choisi de fixer ainsi le dispositif provisoire que l’on montait en attente de la décoration de la nef plutôt que le grand service dont il ne subsiste aucun dessin ? C’en est le seul exemple et la question demeure.

Si parmi les objets directement liés à l’événement,


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Exceptant les fr agments du cœur du roi conservés dans une boite-reliquaire à Saint-Denis dont il eût été inconvenant de faire un objet d’exposition, seuls, la plaque de l’inscription arrachée au cercueil en 1793 et les gantelets des funérailles ont été repérés comme vestiges de l’événement pouvant être présentés. Ces gantelets faisaient partie des honneurs chevaleresques, tout comme une réplique de la célèbre épée de Charlemagne, La Joyeuse, que le musée du Louvre a généreusement prêtée, parmi d’autres pièces emblématiques du trésor de Saint-Denis. Quant aux tombeaux, leur évocation ne pouvait passer que par le support de dessins ou de moulages, tels le relevé en perspective du monument du cœur de la collection Gaignières, ou le plâtre reproduisant le priant de Louis XIV du chœur de Notre-Dame, ultime image du roi commandée pour concrétiser le vœu de Louis XIII, érigée à proximité de la cavité contenant les entrailles des deux rois. D’autres œuvres ont été convoquées pour cerner le contexte, d’autres encore à titre d’équivalences, d’autres enfin comme éléments de comparaison. Portraits d’acteurs ou de témoins de l’événement répondent au premier objectif, tout comme les peintures allégoriques, les médailles de l’Histoire métallique et les médaillons de la place des Victoires qui composent le tableau glorieux du règne, nuancé toutefois par la présence de quelques caricatures. À titre d’équivalences, la couronne funéraire du roi de Pologne et électeur de Saxe ou le tabard du héraut d’armes du roi d’Angleterre peuvent évoquer des emblèmes de la monarchie d’Ancien Régime ayant disparu. En filiation directe cette fois, les ornements funèbres reconstitués pour les dernières funérailles d’un roi de France, celles de Louis XVIII en 1824, donnent une bonne idée de l’apparat déployé : le grand manteau de catafalque en velours de soie violet orné de trois cent soixante-dix fleurs de lys d’or, le heaume et son « timbre », la cotte d’armes, les éperons et les gantelets, les répliques du sceptre d’or de Charles V et de la main de justice, la petite couronne royale… Citons enfin, comme éléments de compar aison,

le somptueux recueil des pompes funèbres de Charles Quint qui demeurèrent toujours le modèle du genre, l’impressionnant gisant de Catherine de Médicis qui, tout en apportant une dimension tragique, permet de souligner, par contraste avec la magnificence de la chapelle des Valois à laquelle elle était destinée, l’absence de nécropole des Bourbons ; et, bien sûr, tout ce qui se rapporte à Henri IV et à Louis XIII, ainsi qu’à la section parcourant les siècles de Louis XV à l’époque contemporaine.

Ainsi l’amplification du propos,

au-delà du récit de la mort et des funérailles de Louis XIV, a-t-elle favorisé la réunion d’œuvres d’époques, de matériaux, de formats et de qualités très divers. Dans le domaine de la peinture, par exemple, les compositions de Pourbus, de Rubens, de Champaigne, de Rigaud, de De Troy, d’Hubert Robert ou d’Isabey viennent côtoyer des toiles moins connues, telle la saisissante représentation de La reine d’Espagne Marie-Louise d’Orléans sur son lit de mort (New York, Hispanic society of America), voire jamais exposées, comme l’immense panorama des Funérailles du président Sadi Carnot au Panthéon.

La collecte des objets s’est révélée plus ou moins aisée selon les thématiques. De façon surprenante, celle traitant du deuil à la cour a été difficile à illustrer du fait de la quasi-totale disparition des habits et accessoires antérieurs au XIXe siècle, en France mais aussi à l’étranger. Cela s’explique aisément : rien n’invitait à les conserver, ni leur aspect matériel, ni leur poids de souvenir. Et si l’on doit à la Révolution d’avoir fait disparaitre la couronne, le sceptre et la main de justice qui avaient été empruntés au trésor de Saint-Denis pour la cérémonie funèbre de Louis XIV, en revanche la plupart des autres emblèmes et ornements étaient voués dès leur création à un destin fugace, car ils relevaient, eux, de l’art de l’éphémère : un obstacle certes, mais, peut-être aussi, une opportunité…


11 La scénographie Le rassemblement de tous ces objets, si beaux ou si instructifs soient-ils, ne pouvaient suffire à faire ressentir l’émotion que les contemporains devaient éprouver durant les moments forts des honneurs rendus au souverain défunt : les hommages dans la chapelle ardente, scintillante de lumières, emplie des prières continuelles et des chants de la Musique de la Chapelle en faux-bourdon ; le défilé du convoi et de toute la Maison du roi au pas des battements sourds des tambours ; l’interminable pompe funèbre dans l’église de l’abbaye royale et la richesse de sa liturgie… Y parvenir relevait de l’impossible gageure.

Toutefois, nous avons tenté d’évoquer le faste et le pathétique qui caractérisaient ces cérémonies en recourant aux artifices de l’éphémère, dans la tradition des Menus-Plaisirs, et en nous intéressant particulièrement au morceau de bravoure auxquels ils s’appliquaient alors : le cénotaphe à l’italienne. Statues de plâtre doré, bas-reliefs imitant le bronze, sarcophage de marbre peint en trompe-l’œil, guirlandes, médaillons et girandoles s’y mêlaient aux emblèmes royaux couverts de crêpes, aux squelettes et aux crânes sous les draperies noires semées de larmes du baldaquin et du pavillon tombant de la voûte : autant de références glorieuses, autant de symboles propres à alimenter la méditation comme dans ces « vanités » dont la période baroque est riche en peinture comme en littérature théâtrale. l’une des plus grandes – sinon la plus grande – des fêtes monarchiques et dynastiques s’orchestraient ainsi, tel un spectacle total nourri par un déploiement d’inventions, de moyens et de prodiges, visant à marquer les esprits par une formidable mise en scène. Nul autre que Pier Luigi Pizzi et son talent à recréer les décorations architecturales et ornementales du baroque, n’était mieux à même de faire ressentir au public de l’exposition les effets de ce qui fut « le grand théâtre de la mort ».

Ces funér ailles royales,

Béatrix Saule

Directeur-conservateur général du musée national des châteaux de Versailles et de Trianon



partie i

l'exposition


14 Partie I — L'exposition

plan plan

salle 1 ce roi qui disparait

salle 6 le convoi funèbre

salle 2 louis se meurt

salle 7 préparation du service funèbre

salle 3 autopsie et embaumement

salle 8 à saint-denis

salle 4 exposition et effigie

salle 9 tombeaux et maussolées

salle 5 le deuil à la cour

salle 10 des funérailles monarchiques aux funérailles nationales

S10 S7

S8

S9

S5

S4

S6 S1

S2

S3


15 Partie I — L'exposition

1 - ce roi qui disparaît

La « bonne mort » d'un grand roi le 1er septembre 1715, Louis XIV meurt à 77 ans, après soixante-douze ans de règne. Sa mort intervient de façon soudaine après son déclin brutalement à l’été 1715. En moins de 15 jours, atteint d’une douleur à la jambe depuis le 10 août, il est emporté rapidement par la gangrène. Il meurt comme il a vécu : en représentation. Ses funérailles, loin d'être occultées, sont l'occasion de multiples cérémonies, véritables spectacles baroques où les grandeurs du disparu sont exaltées mais aussi ramenées à leur finitude.

Il y a 300 ans,

L'histoire du règne par l a médaille

Le règne de Louis XIV est le plus long et le plus glorieux de la monarchie française. En 1715, l'immense majorité des contemporains n'a jamais connu que ce roi. Roi dès l'âge de 5 ans, il gouverne personnellement à partir de 1661 jusqu'à sa mort. Dans l'exposition, cette longévité est présentée à travers une série de médailles qui célébrent les hauts faits du règne. Elles ont été choisies parmi les prestigieux exemplaires en or du Cabinet du roi, aujourd'hui conservés à la Bibliothèque nationale de France.

Seconde conquête de la FrancheComté (mai-juin 1674) Joseph Roettiers, avant 1689 © Paris, Bibliothèque nationale de France

Les excuses du Doge de Gênes (15 mai 1685) Joseph Roettiers, 1685 © Paris, Bibliothèque nationale de France

Médaille pour l'édit de Fontainebleau (révocation de l'édit de Nantes 18 ocotbre 1685) Jean Mauger, 1691 © Paris, Bibliothèque nationale de France


16 Portr ait en cire de Louis XIV à soixante-huit ans

Antoine Benoist, 1706 Relief, cire, verre, cheveux, dentelle, soie, velours Château de Versailles « Peintre du roi et son unique sculpteur en cire coloriée », Benoist a réalisé plusieurs portraits en cire de Louis XIV, dont celui de Versailles est aujourd’hui le seul connu. Probablement exécuté vers 1705, il constitue un relevé parfaitement fiable du visage royal : la technique de mise en œuvre de la cire, à partir d’une prise d’empreinte directe, a permis de reproduire les moindres traits du modèle, jusqu’aux traces de la variole qu’il avait contractée durant son enfance. Doté d’une valeur documentaire quasi photographique, ce saisisssant portrait montre le souverain âgé de plus de soixante-cinq ans, résolu à affronter dignement l’adversité, y compris la maladie et la mort.

© Château de Versailles (dist-RMN GP) / Christophe Fouin

Lumières et ombres du règne développent des variations sur la grandeur du règne en retenant cinq thèmes : le Roi fut grand dans le gouvernement, grand dans la guerre, grand dans la diplomatie, grand dans la religion, grand dans les arts. Ces thèmes sont illustrés par des images, peintes, sculptées ou gravées, les unes louangeuses commandées par le Roi lui-même ou élaborées par ses thuriféraires, les autres dénonciatrices, rédigées par ses adversaires.

Les or aisons funèbres de Louis XIV

: « Quoiqu’on lui ait reproché des petitesses, des duretés dans son zèle contre le jansénisme, trop de hauteur avec les étrangers dans ses succès, de trop grandes sévérités dans les choses personnelles, des guerres légèrement entreprises, l’embrasement du Palatinat, les persécutions contre les réformés ; cependant ses grandes qualités et ses actions, mises enfin dans la balance, l’ont emporté sur ses fautes. Le temps, qui mûrit les opinions des hommes, a mis son sceau à sa réputation ; et malgré tout ce qu’on écrit contre lui, on ne prononcera point son nom sans respect, et sans concevoir à ce nom l’idée d’un siècle éternellement mémorable. »

Dans «Le Siècle de Louis XIV», Voltaire dresse un bil an mesuré du règne


17 Le roi tenant le sceau

École française, vers 1675 Huile sur toile Château de Versailles

© Château de Versailles (dist-RMN GP) / Christophe Fouin

Grand dans le gouvernement : « les duels proscrits ; l’assiduité du roi aux conseils ; le secours donné aux peuples dans le temps de la disette ; la fermeté du roi dans les adversités ». Ce tableau représente Louis XIV dans l’exercice de son métier de roi. Il préside une séance du « Conseil d’Etat privé, finances et direction », aux compétences judiciaires ou financières. Habituellement, le Roi ne participait pas en personne à ces séances d’administration ordinaires du royaume, présidées par le chancelier. Mais entre janvier et avril 1672, la charge étant vacante, le Roi remplit lui-même la fonction de garde des Sceaux.

Portr ait équestre de Louis XIV

René-Antoine Houasse, vers 1675 Huile sur toile Château de Versailles Grand dans la guerre : « des fleuves passés à la vue de l'ennemi ; trois cent villes ou forteresses prises ; les frontières du royaume défendues par de nouvelles fortifications ». Dans ce tableau de Louis XIV en roi de guerre, les combats visibles à l'arrière-plan doivent être ceux des dernières campagnes de la guerre de Hollande qui s'est achevée en 1678 avec la signature du traité de Nimègue consacrant un Louis XIV « au comble de la gloire humaine ». Contrairement aux portraits équestres de Mignard représentant le roi à la romaine devant Maastricht (1674) ou en armure devant Namur (16931694), il porte ici un habit à la française. Par cette composition, Houasse réalise pour le roi de France une réplique aux célèbres portraits équestres du roi d'Espagne Philippe IV par Velàzquez.

© Château de Versailles (dist-RMN GP) / Christophe Fouin


18 Partie I — L'exposition

2 - Louis se meurt

décrit les derniers jours de Louis XIV à partir des premières atteintes du mal, le 10 août 1715.

Le journal du marquis de Dangeau

- Les premiers atteintes du mal se manifestent le 10 août 1715. - Alité dans sa chambre à Versailles dès le 15 août, le roi ne change rien à ses occupations quotidiennes malgré sa faiblesse, ses douleurs et l'impuissance des médecins : messe, travail avec les ministres, repas en public, etc. - Le 24 août, la gangrène est diagnostiquée, la fin paraît dès lors inéluctable. - Le 25 août, fête de la Saint Louis, le Roi reçoit l’extrême onction des mains du Grand aumônier, le cardinal de Rohan. Il règle sa succession avec les audiences du duc d’Orléans, du duc du Maine, des princes du sang qu’il informe de l’existence d’un testament. - Le 26 août, ce sont les adieux à la famille royale, au Dauphin de 5 ans, à ses officiers. L’affliction générale contraste avec la sérénité souveraine de l’agonisant ; ces journées sont émaillées de mots qui doivent rester : « Je m’en vais, mais l’État demeurera toujours », « Pourquoi pleurez-vous ? Est-ce que vous m’avez cru immortel ? ». - Le 30 août, c’est l’adieu à Mme de Maintenon. - Le 1er septembre, à 8h23 selon Dangeau, le roi rend son dernier souffle. Dans l’instant, tout Versailles se précipite auprès de l’enfant-roi, Louis XV.

La Mort de Louis XIV au château de Versailles

Thomas Jones Henry Barker, vers 1835-1840 Peinture à l’huile sur carton Saint-Quentin, musée Antoine Lécuyer Selon l’inscription portée au revers, cette esquisse a été « faite sous l’inspiration, sous les yeux et sur les indications du roi Louis-Philippe » en hommage à son illustre ancêtre. Alors qu'il n'était que duc de Valois puis duc de Chartres , le futur Louis-Philippe (1773-1850), roi des Français de 1830 à 1848, avait eu l'occasion d'assister au lever et au coucher de Louis XVI et devait se rappeler l'ameublement de la grande chambre du Roi avant qu'elle ne soit vidée de son mobilier sous la Révolution.

© Saint-Quentin, Musée Antoine Lécuyer / Gérard Dufrêne


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Testament de Louis XIV : Codicille du 13 avril 1715, révisé le 23 août 1715

Manuscrit Paris, Archives nationales

© Paris, Archives nationales

Louis XIV rédige son testament le 2 août 1714 à Marly. Voulant assurer sa descendance directe, il ne confère à son neveu, Philippe d'Orléans qu'un rôle honorifique alors que le duc du Maine, fils légitimé, devient père de substitution pour Louis XV et maître de l'appareil militaire. À ce testament, Louis XIV ajoute deux codicilles. Le 13 avril 1715, il nomme Villeroy gouverneur du roi, avec ordre de conduire Louis XV à Vincennes sitôt son décès, puis au Parlement pour l’ouverture du testament. Le 23 août, il désigne comme précepteur du jeune roi Fleury, ancien évêque de Fréjus, et comme confesseur, le sien propre, le père jésuite Le Tellier. Tout est vérrouillé pour écarter de la Régence le duc d'Orléans. Le roi est cependant sans illusion. Remettant son testament aux magistrats, il reconnait avoir cédé à l’insistance de madame de Maintenon et de son protégé le duc du Maine. Dès le lendemain de sa mort, lors d'une séance solennelle au Parlement de Paris, le testament sera effectivement contourné. registre des premiers gentilshommes de l a Chambre

Michel Ancel Desgranges, 1669-1774 Manuscrit Paris, Archives nationales Ce précieux registre issu des papiers du secrétariat d’État de la Maison du roi s’offre comme une compilation de plusieurs grandes cérémonies de cour. On y trouve tous les récits officiels relatifs aux pompes funèbres de la famille royale depuis 1669 (mort de la reine d’Angleterre Henriette de France) jusqu’à 1774 (mort de Louis XV). Les pages 78 à 126 sont consacrées à celles de Louis XIV. © Paris, Archives nationales

Buste de Louis XV, à l'âge de six ans

Antoine Coysevox, 1716 Marbre New York, Frick Collection Le buste daté de 1716, le plus ancien actuellement connu, reflète au mieux la physionomie – visage joufflu, grand front, chevelure abondante, expression vive et quelque peu mélancolique – de l’arrière-petit-fils de Louis XIV, peu de temps après que ce dernier lui a adressé un ultime message public, le 26 août 1715 : « Mignon, vous allez être un grand roi… ».

© New York, The Frick Collection


20 Partie I — L'exposition

3 - autopsie et embaumement

le lendemain du décès, le corps de Louis XIV est ouvert, triparti et embaumé selon un rituel fixé dès le Moyen Âge. À partir de 9h, dans l'antichambre de l’Œil-de-Bœuf, l'opération est conduite par Fagon, Premier médecin, et par Mareschal, Premier chirurgien, en présence de cinq grands seigneurs et de deux officiers de la Maison. Le procès-verbal de l’ouverture révèle que le côté gauche du corps est gangréné depuis l’extrémité du pied jusqu’au sommet de la tête. Après l’autopsie, le corps du roi est triparti : corps, entrailles et cœur. L’embaumement est réalisé selon un protocole bien décrit par Dionis, autre chirurgien de la cour. Il commence par l’extraction des viscères (abdomen, thorax et crâne) qui sont placées dans un baril de plomb. Les cavités du corps sont ensuite remplies de produits desséchants et odoriférants (aromates, sel, étoupe), avant fermeture, bandelettage et dépôt dans deux cercueils, de plomb et de bois. Pendant que le plombier soude baril et cercueil, le cœur est à son tour embaumé et placé dans deux boîtes, l’une de plomb, l’autre d’or.

Georges Mareschal, premier chirurgien du roi (1658-1736)

École Française, XVIIIe siècle Huile sur toile Paris, musée d’Histoire de la médecine – Paris – Descartes En 1703, Georges Mareschal succède à Charles-François Félix de Tassy à la charge de premier chirurgien du roi. Maître d’hôtel du roi en 1706, il est anobli l’année suivante. C’est lui qui pratique l’autopsie et l’embaumement de Louis XIV. Il fonde en 1731, avec François Gigot de Lapeyronie, l’Académie royale de chirurgie. À sa mort, son fils Louis reprend sa charge.

© Christophe Fouin


21 Cours d’opér ations de chirurgie démontrées au Jardin royal par Mr Dionis, chirurgien de l a feue madame l a dauphine, à présent de madame l a duchesse de Bourgogne.

Pierre Dionis, 1707 Imprimé Paris, BIU Santé Dans ce célèbre ouvrage du chirurgien Dionis, les modes opératoires de l’ouverture et de l’embaumement y sont précisément décrits et les instruments utilisés, illustrés sous forme de planches.

© Paris, BIU Santé

Scie d’autopsie, d’excérébr ation

XVIIIe siècle. Acier et laiton Paris, musée de l’histoire de la médecine

© Christophe Fouin

Pl aque tumul aire de Louis XIV

France, 1715 Cuivre martelé et laminé, gravé au burin Paris, musée de Cluny, musée national du Moyen Âge ; en dépôt à la basilique-cathédrale Saint-Denis de Saint-Denis C’est l’une des deux plaques fixées sur les cercueils de plomb et de bois du Roi. Arrachée en 1793 lors de la profanation des sépultures royales, elle a été retrouvée, rivetée avec deux autres (celle de la duchesse de Bourgogne et celle de Mme Adélaïde), transformée en casserole.

© Christophe Fouin


22 Partie I — L'exposition

4 - exposition et effigie

défunt dans son palais pour y recevoir les derniers honneurs est un moment essentiel des funérailles royales. Elle connaît à l'époque deux traditions : - Celle avec effigie, où un mannequin en bois et en cire aux traits du défunt, vêtu en roi, avec couronne, sceptre et main de justice, tient lieu de corps. L'effigie est servie par les officiers du roi comme si celui-ci était toujours vivant. Cette formule est observée en France, en Angleterre et dans les pays sous influence française, comme le duché de Lorraine. - Celle des Habsbourgs, où les véritables corps des rois et reines sont présentés, en habit de cour avec les insignes de souveraineté. Cette modalité est suivie en Espagne, dans l’Empire et en Europe du nord.

L’exposition du souver ain

perdure de Charles VI (en 1422) jusqu’à Henri IV (en 1610). Rompant avec cet usage trop ostentatoire à ses yeux, Louis XIII adopte le modèle espagnol.

En Fr ance, l a présentation d’une effigie

n’est présentée à la vue du public que le jour de son décès, dans son lit de trépas. Les jours suivants, il est exposé dans le salon de Mercure, chambre de parade du Grand Appartement du Roi. On ne voit ni effigie, ni corps, mais seulement le cercueil et le reliquaire du cœur couverts du « grand poêle de la couronne ». Les pièces contigües, le salon de Mars est affecté à la Musique du roi tandis que le salon d’Apollon sert de sacristie aux soixante-douze ecclésiastiques qui se relaient pour réciter messes, prières et Requiem aux quatre autels dressés dans le salon de Mercure. Dans l’alcôve, les officiers du roi en manteau et chaperon de deuil assistent au défilé des princes, des courtisans, des délégations officielles qui viennent asperger le cercueil d’eau bénite. L’exposition dure huit jours. Le 9 septembre, le cercueil est descendu par l’escalier de la Reine pour être transporté en cortège jusqu’à Saint-Denis.

L a dépouille de Louis XIV

Masque du roi Henri II (1519-1559)

Germain Pilon, 1565 Terre cuite Paris, musée du Louvre, département des Sculptures Le sculpteur Germain Pilon est chargé en 1565 d'exécuter le gisant d'Henri II pour son tombeau à Saint-Denis. Il s'inspire d'un masque mortuaire en cire, réalisé par François Clouet à la mort du souverain, pour réaliser ce modèle préparatoire en terre cuite du visage du roi.

© RMN GP (musée du Louvre) / Tony Guerrec


23 L a Mort de Louis XIII

Jean-François de Troy, 1731 Huile sur toile Copenhague, Statens Museum for Kunst Commandé lors de la béatification du saint, ce tableau montre Vincent de Paul accompagnant Louis XIII dans son agonie, modèle de mort chrétienne. Auprès du Roi contemplant sereinement un crucifix, la reine Anne d’Autriche en manteau royal, est entourée de ses enfants, dont le futur Louis XIV en habit violet. Avec cette vision sentimentale et édifiante de l’Histoire nationale, Jean-François de Troy inaugure ici un style qui allait se développer dans le dernier tiers du XVIIIe siècle.

© Château de Versailles (dist. RMN GP) / Christophe Fouin

L a Chambre de trépas de Louis XIV

Anonyme, vers 1715 Eau-forte Paris, BnF, département des Estampes et de la Photographie Cette gravure, relativement exacte quant à l’assistance, est approximative pour le dispositif et erronée quant à l’exposition du corps du Roi.

© Paris, Bibliothèque nationale de France

Exposition du corps de Marie-Louise d’Orléans dans le salon du real Alcazar de Madrid

Sebastián Muñoz, 1689 Huile sur toile New York, Hispanic Society of America

© Courtesy of The Hispanic Society of America, New York

La fille de Monsieur (frère de Louis XIV) est représentée ici, vêtue d’un habit de carmélite, allongée dans son cercueil, entourée de tout l’apparat funèbre dû à une reine d’Espagne. D’un grand naturalisme pictural, cette œuvre se transforme en peinture des vanités tant par un ensemble de motifs symboliques que par l’inscription du cartouche, qui constitue une méditation sur la vanité du pouvoir royal.


24 Partie I — L'exposition

5 - le deuil à la cour

s’ajoutent aux deuils privés et s’imposent à tous, même aux simples visiteurs. Ces deuils officiels se multiplient durant le règne de Louis XIV qui accorde des funérailles royales à tous les membres de sa famille jusqu'au troisième degré (deuils de famille) ainsi qu’aux souverains étrangers, parents ou alliés (deuils diplomatiques dits deuils de cour).

À l a cour, les deuils officiels

pour qui, pour quelle durée et selon quelles modalités. Les usages sont vestimentaires, portant sur le type d’habit (la mante des femmes, le manteau des hommes), sur la longueur de la traîne, sur la couleur (noir, blanc, violet pour le roi) et variant selon les circonstances en grand deuil, demi-deuil et petit deuil. Ces nuances sont montrées dans l’exposition par des silhouettes grandeur nature réalisées d’après le Recueil des modes de la cour de France, accompagnées de quelques rarissimes accessoires conservés.

Le roi seul décide de l a prise du deuil,

on drape les pièces (antichambres et chambres), on habille de noir les domestiques, on drape et on teint les carrosses. Il induit également des comportements : visites aux parents du défunt, participations à la veillée funèbre, au cortège, à la cérémonie. En chaque occasion, les rangs sont révélés par des indices précis (qualité de l’accueil, placement auprès du lit mortuaire, type de siège offert, goupillon pour l’eau bénite tendu ou non etc.). Ainsi, les deuils marquent plus que jamais les rangs dans une société où les apparences sont révélatrices des positions de force.

Le deuil implique aussi des pr atiques :

Marie de Médicis (1575-1642) en deuil noir

Pierre-Paul Rubens, 1622 Huile sur toile Madrid, Museo Nacional del Prado Le deuil en noir avait été choisi par Anne de Bretagne à la mort de Charles VIII en 1498. La reine, délaissant le blanc que réclamait l’usage, voulait ainsi exprimer l’ampleur de son chagrin. À la mort d'Henri II en 1559, Catherine de Médicis décide, elle aussi, de porter le deuil en noir. L'adoption définitive du noir pour le deuil des reine des France date de 1610, avec Marie de Médicis.


25 Louis XIII en costume de deuil (1601-1643)

Franz Pourbus le Jeune, 1611 Huile sur toile Florence, Istituti museali della Soprintendenza Speciale per il Polo Museale Fiorentino Le faste déployé pour les funérailles d'Henri IV en 1610 passe également par l’exaltation de sa veuve et de son fils orphelin. Tout comme la reine mère se fait représenter en deuil de son époux, le jeune Roi est peint par Pourbus dans un costume violet cramoisi, couleur du grand deuil pour le roi de France. C’est dans cet habit qu’il se présente au parlement de Paris lors du lit de justice du 17 mai 1610.

© Paris, AKG-images

Louis XIV reçoit à Fontainebleau le prince électeur de Saxe, le 27 septembre 1714

Louis de Sylvestre, 1715 Huile sur toile Château de Versailles La réception par Louis XIV du prince électeur de Saxe en 1714 témoigne de l’ambiance de la cour de France à la fin du règne de Louis XIV, une cour toujours en deuil portant le poids des disparitions successives de tous les descendants du roi.

© RMN GP (château de Versailles) / Christian Jean

Louise-Fr ançoise de Bourbon (1673-1743), princesse de Condé, en gr and deuil

D’après Pierre Gobert, vers 1710 Huile sur toile Château de Versailles Veuve en 1710, la princesse est représentée en grand deuil : le front ceint d’un bandeau de lin blanc, une cape nouée sous le menton, un voile de lin attaché aux épaules comme une mante avec une longue queue, le tout assorti d’une longue jupe de drap noir et d’hermine, d'une ceinture de crépon noir tombant devant, et d'une traîne à la jupe d’hermine de plusieurs aunes.

© RMN GP (château de Versailles) / Gérard Blot


26 Partie I — L'exposition

6 - le convoi funèbre

Depuis l a fin du Moyen Âge, le convoi funèbre qui conduit la dépouille du souverain de son lieu de décès à celui de son tombeau est un haut moment des funérailles monarchiques. Le rituel connaît son apogée avec le cortège de Charles Quint à Bruxelles en 1558 et la présence symbolique des états vassaux, ainsi qu’avec celui de Henri IV traversant Paris en 1610 accompagné des différents corps de la population. Ses successeurs Bourbons sont conduits, de Saint-Germain pour Louis XIII, de Versailles pour Louis XIV, directement à Saint-Denis par un convoi composé de leurs seules Maisons religieuse, civile et militaire, excluant Paris sous le double aspect topographique et social. Quittant Versailles à 8 heures du soir le 9 septembre 1715, le char funèbre de Louis XIV chemine

en une longue procession de 2 500 personnes endeuillées, qui serpente pendant une dizaine d’heures à la lumière des flambeaux, au son des tambours et hautbois de la marche composée par Philidor, et sous le regard d’une population animée de sentiments divers. Le transport nocturne s’explique pour des raisons de commodité sûrement, d’influence espagnole peut-être, mais aussi de symbolique chrétienne : traverser la nuit du trépas pour arriver à Saint-Denis comme à l’aube de la résurrection.

© Paris, Bibliothèque nationale de France

L a Magnifique et Somptueuse Pompe funebre faite aux obseques et funer ailles du tres gr and et tres victorieus empereur Charles cinquième

Hieronymus Cock (dessinateur), Lucas van Doetichum (graveur) ; éd. Anvers, Christophe Plantin, 1559 Édition originale, trente-trois planches gravées et coloriées ; reliure de maroquin rouge aux armes de Hector Le Breton sieur de La Doinneterie, roi d'armes de France, après 1638 Paris, BnF, Réserve des livres rares Après le décès de Charles Quint en Espagne le 21 septembre 1558, son fils Philippe II organise à Bruxelles, les 29 et 30 décembre, une cérémonie à sa gloire. Dans un somptueux cortège, le clergé, les musiciens de la chapelle royale, les notables de la ville et deux cents pauvres précédent les emblèmes du pouvoir impérial, les étendards des pays et royaumes que Charles Quint a gouvernés, le nouveau roi, tout de noir vêtu, et les chevaliers de l’ordre de la Toison d’or.


27 Le Convoi funébre de l a reine Marie-Thérèse d’Autriche, épouse de louis XIV, arrivant en vue de Saint-Denis, le 10 août 1683

Attribué à Adam-François Van der Meulen, entre 1683 et 1690 Huile sur toile Collections royales anglaises

© 2015 Her Majesty Queen Elizabeth II

Entrée dans les collections royales anglaises en 1799, cette peinture inédite passait pour une représentation du convoi funèbre de Louis XIV, attribuée à Pierre-Denis Martin. Cependant la liberté de la touche, la qualité du traitement panoramique et atmosphérique du paysage, la vivacité du rendu des personnages sont bien davantage dans la manière de Van der Meulen, mort en 1690. Il faut donc y voir le convoi funèbre de la reine Marie-Thérèse, de plus de 20 ans antérieur à celui de Louis XIV mais dont le déroulement a été similaire.

Marche et convoy funèbre de Louis le Gr and roi de Fr ance […] le 9 septembre 1715

Anonyme ; éd. chez Jacques Chiquet, 1715. Eau-forte Paris, BnF, département des Estampes et de la Photographie Le 9 septembre 1715, le corps de Louis XIV quitte Versailles sur un char drapé de noir croisé d’argent aux armes de France, tiré par huit chevaux caparaçonnés de même. La Maison civile et militaire du roi, les courtisans et des membres de la famille royale composent le cortège. Le convoi de Louis XIV est l’occasion de la publication de plusieurs estampes de la part des grands éditeurs du temps, dont nous connaissons aujourd'hui quatre versions. Commandées à un graveur anonyme par leur éditeur, elles sont réalisées sans qu’aucune des personnes impliquées n’ait été présente sur place. Les représentations sont donc plutôt symboliques, et reprennent le modèle traditionnel des processions religieuses. Les lieux ne font figurer que quelques repères (Montmartre et SaintDenis) et les personnages ne sont que les symboles de leur statut et de leur rôle.

© Paris, Bibliothèque nationale de France


28 Partie I — L'exposition

7 - Préparation du service funèbre

Le cercueil arrive à l’abbaye royale de Saint-Denis le 10 septembre,

mais la grande cérémonie des obsèques ne se tient que le 23 octobre. Durant cet intervalle, le corps du roi est honoré dans la chapelle ardente qui est entièrement restituée à l’entrée de l’exposition. Ces 42 jours sont mis à profit par l’administration des Menus-Plaisirs pour concevoir, réaliser et mettre en place un décor éphémère qui doit entièrement transformer l’église abbatiale (façade, nef et chœur) occultant son architecture gothique sous un apparat de style baroque.

et du cabinet du roi Jean II Berain accorde tous ses soins au grand cénotaphe à l’italienne, de près de 30 mètres de haut, qui doit en être l’élément le plus spectaculaire. L'exposition en présente une maquette réalisée au 1/5e par Pier Luigi Pizzi à partir de la description détaillée donnée par le registre du cérémoniaire Desgranges.

Le dessinateur de l a chambre

représentation de l’endroit où a été déposé le corps de Louis quator ze roy de Fr ance dans l’église de Saint-Denis le 9 septembre 1715

Arnould Maillot (éditeur), 1715 Burin Paris, BnF, département des Estampes et de la Photographie

© Paris, Bibliothèque nationale de France

À son arrivée à Saint-Denis le 10 septembre, le corps du Roi a d’abord été déposé dans le chœur de l’église puis, du 27 septembre au 21 octobre, dans le chevet, pour laisser l’espace libre aux travaux d’aménagement des Menus-Plaisirs. Les parois de l'église sont tendues de noir avec des rangées d’écussons aux armes et au chiffre du Roi. Le cercueil est placé sur une estrade, couvert d’un drap de deuil noir croisé d’argent, sur lequel reposent la couronne, le sceptre et la main de justice. Quatre termes de squelettes soutiennent une grande couronne royale. Un dais à pentes enveloppe le tout. La Justice et la Force sont figurées en pleureuses.


29 Projet pour une pompe funèbre

Atelier de Piero Bonifazio Algieri, vers 1760 Maquette composée de cinq plans en carton, peints à la gouache avec des rehauts d’or Champs-sur-Marne, domaine national, Centre des monuments nationaux

© Centre des monuments nationaux / Pascal Lemaître

Auteur des premières maquettes de décors de théâtre connues en France, Algieri a également laissé un modèle en trois dimensions pour une pompe funèbre. Ce projet, dont la destination demeure inconnue, présente des analogies évidentes avec le décor créé en 1741 par le peintre Josse Perrot et les frères Slodtz pour honorer à Notre-Dame de Paris la mémoire de la reine de Sardaigne. Outre un tombeau environné de torchères formées de cyprès entrelacés, on y retrouve pour le couronner un grand dais abritant la figure de la Mort dotée de sa faux. Algieri a également ici introduit une architecture d’ordre ionique, avec au premier plan des cassolettes fumantes posées sur des balustrades, mise en scène susceptible de rappeler le rôle dans ce genre décoratif des artistes travaillant pour les spectacles de la cour.

Vue du décor élevé dans la nef de NotreDame pour la pompe funèbre du Prince de Condé

Jean Dolivar d’après Jean Berain 1687 Gravure au burin Château de Versailles

© RMN GP (château de Versailles) / Droits réservés

C’est à l’artiste Jean Berain qu'est confiée la pompe funèbre du Grand Condé en 1687. Madame de Sévigné se souvient : « de la plus belle, de la plus magnifique et de la plus triomphante pompe funèbre qui n’ait jamais été faite » décrivant le décor figurant « les pères (du défunt) représentés par des médailles jusqu’à Saint-Louis ; toutes ses victoires par des basses-tailles, couvertes comme sous des tentes (…) et portés par des squelettes dont les attitudes sont admirables. »


30 Partie I— L'exposition

8 - À saint-denis

est, depuis ses origines paléochrétiennes, étroitement associée à la monarchie française. Depuis sa reconstruction au XIIe et XIIIe siècles, la plupart des rois y sont enterrés. Son trésor, accumulé durant des siècles, comprend, entre autres, les objets et ornements utilisés pour les sacres et les funérailles. Au nord de Paris, l’abbaye de Saint-Denis

est peu documenté, la tradition française étant peu portée à conserver les pièces de deuil et le Régent peu enclin à faire graver les funérailles d’un oncle qui ne l’avait guère favorisé.

L’office solennel donné pour Louis XIV le 23 octobre 1715

Pour l’occasion, l’église est transformée en salle de spectacle avec des loges dans les tribunes du chœur, des tentures de deuil masquant l’architecture, des milliers de bougies éclairant le catafalque et l’autel. Après le placement des grands corps de l’État, du clergé et des princes, l’office, soutenu par la Musique du roi, se déroule durant 5 heures avec les temps forts de l’offertoire, des salutations, et de l’oraison funèbre. Extrait du mausolée, le cercueil est finalement conduit au caveau, les bannières inclinées, les insignes de chevalerie et de souveraineté déposés, et la formule « Le Roi est mort, Vive le Roi. » proclamée.

ont lieu par la suite à Paris (notamment à Notre-Dame le 28 novembre et à la Sainte-Chapelle le 17 décembre), dans tout le royaume, et à l’étranger où les plus fastueux sont célébrés dans les possessions espagnoles, commandés par Philippe V pour honorer son grand-père.

De nombreux services

Aigle de Suger

Égypte ou Rome impériale (vase de porphyre), Saint-Denis, avant 1147 (monture) Porphyre rouge, argent doré, fondu, gravé, ciselé, niellé Paris, musée du Louvre, département des Objets d’art L’abbé Suger de Saint-Denis a fait transformer un sobre vase de porphyre antique en aiguière liturgique en forme d’aigle aux ailes déployées. La métamorphose renvoie à la parabole des deux aigles d’Ezéchiel (17, 1-24) ou au livre d’Isaïe : « Ceux qui espèrent dans le Seigneur renouvellent leur force, ils déploient leurs ailes comme des aigles » (Is. 40-31), ce qui en fait un symbole christique et baptismal, à moins qu’il ne s’agisse du symbole de Saint Jean l'Évangéliste.

© RMN GP (musée du Louvre) / Daniel Arnaudet


31 Épée de Charlemagne, dite « la Joyeuse », et fourreau Île-de-France

Xe-XIe siècle (pommeau) ; XIIe et IXe-Xe siècle (quillons) ; fin du XIIIe ou début du XIVe siècle (fourreau) ; restaurations jusqu’en 1825 Épée : or, perles de lapis ou verre sombre, acier. Fourreau : argent doré, cuivre, pierres précieuses ; velours brodé d’or et pailleté Paris, musée du Louvre, département des Objets d’art

© Musée du Louvre, Dist. RMN GP / Philippe Fuzeau

Cette arme historique a été attachée à Charlemagne dès 1271 et a pris le nom de « Joyeuse ». Elle a servi deux fois dans la vie de Louis XIV : lors de son sacre et lors de ses funérailles. Au cours de cette dernière cérémonie, après la mise au tombeau, le Grand Écuyer de France l’a incliné vers le caveau, n’y mettant que la pointe. Elle a par la suite été utilisée lors du sacre de Napoléon en 1804, puis en 1825 pour celui de Charles X, et encore en 1830, lorsque Louis-Philippe Ier a été proclamé roi des Français.

Paire de gantelets funér aires dits « de Louis XIV »

France, début du XVIIIe siècle Cuivre doré, peau, velours de soie Paris, musée de l’Armée

© Paris - Musée de l'Armée, Dist. RMN GP / Marie Bour

Nettement surdimensionnés et réalisés dans un matériau léger, ces gantelets s’apparentent à ces simulacres d’armes et d’équipements militaires qui accompagnaient les dépouilles princières ou royales et qui étaient déposés dans le caveau ou à proximité du tombeau à l’issue des cérémonies. Ce rituel, lointain écho des dépôts d’armes funéraires du haut Moyen Âge, est décrit lors de la pompe funèbre de Louis XIV où figuraient, portés par les écuyers du roi, les éperons, les gantelets, l’écu « fait sur bon bois doré », la cotte d’armes, et le heaume « timbré à la Royale ». La présence de ces gantelets aux obsèques de Louis XIV est mentionnée sur deux listes établies le 2 janvier et le 18 janvier 1794 au moment du transfert des objets du trésor de SaintDenis au Muséum d’histoire naturelle et au Cabinet des médailles.

Tabard du roi d’armes Jarretière

Anonyme, 1719-1744 Soie, lin, fils d’or et d’argent Londres, Victoria and Albert Museum Les hérauts d’armes d’Angleterre et d’Écosse portaient des cottes d’armes, ou tabards, à la mode française, arborant les armoiries de leurs maîtres, ici Georges Ier roi de GrandeBretagne et d’Irlande, duc de Brunswick -Lunebourg, électeur du Saint-Empire en 1727.

© Victoria and Albert Museum, Londres


32 Partie I — L'exposition

9 - tombeaux et mausolées

remontant à la mort de Philippe le Bel (1314), les corps des rois de France et souverains européens sont soumis à la tripartition (corps, entrailles et cœur) avec trois lieux disctincts de sépulture. Cette pratique, qui multiplie les lieux où honorer le défunt roi, constitue autant de marquages au service des monarques pour la construction territoriale des États. Elle est aussi une marque de faveur envers les institutions qui accueillent les reliques royales.

Selon une tr adition

Nécropole des rois, la basilique n’offre aux corps des Bourbons qu’un caveau dans la crypte au chevet de l’église ; ni dalle funéraire avec gisant, ni imposant tombeau, comme pour les dynasties précédentes. Ce dénuement contraste particulièrement avec la magnificence de la Rotonde des Valois. Au début de son règne, Louis XIV veut y remédier mais les ambitieux projets de chapelle funéraire élaborés par François Mansart et par Le Bernin demeurent sans suite. Si bien que la dépouille de Louis XIV est placée dans le petit caveau provisoire sous le chœur à droite, y remplaçant le cercueil de Louis XIII qui s’y trouvait. Elle est y signalée par un simple cénotaphe. À la mort de Louis XV, elle rejoint la série des cercueils des membres de la famille, tous identiques dans leur absolue simplicité, alignés sur des tréteaux de fer dans la crypte. Paradoxalement les tombeaux d’entrailles et de cœur sont privilégiés par les Bourbons.

Le corps de Louis XIV est pl acé à Saint-Denis.

Le cœur du roi soleil est pl acé dans l’église des Jésuites de l a rue Saint-Antoine à Paris.

Les cœurs des rois vont en effet à la Compagnie, marquant ainsi une protection royale particulière : celui d'Henri IV est allé à la Flèche (Sarthe), et celui de Louis XIII dans le Marais à Paris, comme celui de Louis XIV. Elles sont déposées à côté de celles de Louis XIII dans une cavité située au pied du nouvel autel que Louis XIV a fait édifier dans la cathédrale, en exécution du vœu de Louis XIII mettant son royaume sous la protection de la Vierge Marie.

Les entr ailles, enfin, sont pl acées à Notre-Dame de Paris.

Effigie funér aire ébauchée de Catherine de Médicis

Girolamo della Robbia, 1565-1566 Marbre Paris, musée du Louvre, département des Sculptures © Musée du Louvre, Dist. RMN GP / Thierry Ollivier

Ce transi devait prendre place à l’intérieur du grand tombeau d'Henri II et de Catherine de Médicis. Mais l’œuvre demeura inachevée, peut-être en raison de l’effroi de la reine devant cette image macabre, ou, plus simplement, en raison de la mort du sculpteur en 1566.


33 Monument du cœur de Louis XIV dans l’église des Jésuites de l a rue Saint-Antoine à Paris

Anonyme, vers 1730 Plume, lavis et aquarelle Paris, Bibliothèque nationale de France, département des Estampes et de la Photographie En mourant, Louis XIV donne l'ordre de déposer son cœur dans l’église où est conservé celui de son père. Le monument destiné à contenir l’organe royal est donc érigé dans une arcade du chœur de l’église de la maison professe, Saint-Louis-des-Jésuites, rue Saint-Antoine. En exacte symétrie avec le monument du cœur de Louis XIII dont il reprend la disposition d’ensemble, celui de Louis XIV occupe l’arcade du chœur côté Ouest. Si l'organe royal y est porté dès le 6 septembre 1715, le monument n’est commandé par le Régent qu’en 1720 et achevé seulement en 1730.

© Paris, Bibliothèque nationale de France

Chapelle où est pl acé dans une urne le cœur de Henri IV

Attribué à Louis Métezeau, 1610 Plume, lavis et aquarelle Paris, BnF, département des Estampes et de la Photographie Le cœur embaumé d'Henri IV est reçu par l’église des Jésuites de La Flèche (Sarthe) le 4 juin et logé « au lieu de son repos attendant que les urnes plus richement élaborées soient achevées ». Les travaux n'aboutissent qu’après la mort de Marie de Médicis, avec la construction de deux monuments distincts.

© Paris, Bibliothèque nationale de France


34 Partie I — L'exposition

10 - des funérailles monarchiques aux funérailles nationales

À l a révolution, en 1793,

l'abbaye de Saint-Denis est soumise au vandalisme des révolutionnaires, les caveaux des rois sont ouverts et leurs restes dispersés. Le rituel des funérailles royales ne disparaît cependant pas avec la fin de l'Ancien Régime.

lors de la Restauration (1814-1830), rétablit Saint-Denis dans sa fonction. Des funérailles royales sont organisées a posteriori pour Louis XVI et Marie-Antoinette. La magnificence des cérénomies organisées pour le duc de Berry et Louis XVIII rehaussent le prestige d’une dynastie contestée. Les accessoires du rituel, alors recréés, sont les seuls permettant aujourd’hui d’évoquer ce cérémonial monarchique séculaire.

Le retour des Bourbons sur le trône,

L a Viol ation des caveaux des rois de Fr ance à Saint-Denis, en octobre 1793

Hubert Robert, 1793 Huile sur toile Paris, musée Carnavalet - Histoire de Paris Pour marquer le premier anniversaire de la chute de la monarchie, la Convention décrète que les tombeaux des rois seront détruits le 10 août 1793. Cinquante-et-un tombeaux sont alors démontés. Certains d'entre eux sont cependant conservés pour leur valeur artistique. Les caveaux sont vidés, comme le représente le tableau. Le plomb des cercueils est récupéré, et les corps sont jetés dans deux fosses communes au nord de l’abbaye.

© Musée Carnavalet


35 Emblèmes et ornements des funér ailles de Louis XVIII

Les emblèmes royaux, déposés sur le cercueil de Louis XVIII lors de ses funérailles en 1824, ont été reconstitués de 1817 à 1824 par les bronziers Pierre-François Feuchère et son fils Lucien-François, d’après les originaux conservés au Louvre et au Cabinet des médailles, ainsi que sur des maquettes de François-Joseph Bélanger et de Jacques-Ignace Hittorf.

Manteau des funérailles France, 1821 Velours de soie, satin, broderies d’or Paris, mobilier national ; en dépôt à la basilique-cathédrale Saint-Denis

© Christophe Fouin

Réplique de la couronne du roi dite « de Charlemagne » et son coussin Feuchère père et fils sur des dessins de Bélanger, 1821-1824 Bronze ciselé et doré, pierreries, faux camées et fausses perles, crin, velours de soie Paris, mobilier national ; en dépôt à la basilique-cathédrale Saint-Denis

© Christophe Fouin

Réplique du sceptre de Charles V et de la main de justice Feuchère père et fils sur des dessins de Bélanger, 1817-1821 Bronze ciselé et doré, émail, pierreries, fausses perles Paris, mobilier national ; en dépôt à la basilique-cathédrale Saint-Denis

© Christophe Fouin


36

le rituel funéraire « à la royale » persiste jusqu'à nos jours et s'accompagne, selon les contextes, de transformations, d'appropriations, ou d'adaptations. Bien des traits lui sont empruntés pour honorer la dépouille des grands personnages.

Hormis dur ant l a période de l a période de l a Restaur aton,

Observé comme une pr atique en soi, il devient indépendante de la qualité de la personne, s'appliquant selon les régimes, aux princes, aux présidents ou aux grands hommes. Il peut être suivi dans toutes ou parties de ses composantes, avec une prédilection pour les cortèges. De Voltaire à Victor Hugo, le convoi funèbre traversant la capitale retrouve sa fonction d’origine. Il redevient un instrument de cohésion nationale, autour de figures comme Napoléon ramené de Sainte-Hélène, autour des hommes politiques, des savants, des poètes... À côté des questions du rituel et de qui en bénéficie,

se pose celle de la nécropole. SaintDenis apparaît trop associé aux Bourbons. Les Invalides, dédiés aux soldats, sont préférés pour Bonaparte. L’église Sainte-Geneviève devient, dès la fin de l’Ancien Régime, le Panthéon des grands hommes ; la IIIe République officialise ce choix en 1885. La panthéonisation des présidents de la République morts en exercice, comme Sadi Carnot en 1894, apparaît comme l’apothéose des rois de jadis.

L a Pompe funèbre de Mar at (1743-1793) à l’église des Cordeliers, le 16 juillet 1793

Attribué à Fougeat, 1794 (concours de l’an II) Huile sur toile Paris, musée Carnavalet - Histoire de Paris Martyr de la Révolution, Marat bénéficie de funérailles royales avec première exposition sur le lieu du trépas, tripartition et embaumement, seconde exposition (c’est le sujet du tableau), double cercueil de plomb et de bois, convoi funèbre aux flambeaux, transfert au Panthéon, avant « dépanthéonisation » en 1795.

© Musée Carnavalet

L’Embarquement du cercueil de Napoléon I er à bord de l a frégate « L a Belle Poule », 15 octobre 1840

Eugène Isabey, 1842 Huile sur toile Château de Versailles L’empereur Napoléon, mort en 1821 dans l’île de Sainte-Hélène, a souhaité être inhumé « sur les bords de la Seine au milieu de ce peuple français [qu’il a] tant aimé ». En 1840, le roi Louis-Philippe obtient des autorités anglaises le rapatriement de son corps. © Château de Versailles (dist. RMN GP) / Christophe Fouin


37 L a chapelle ardente du prince Jérôme (1784-1860) au Pal ais-royal, 30 juin-2 juillet 1860

Philippe-Jacques Linder, 1860 Aquarelle à rehauts de gouache Château de Versailles, dépôt du Mobilier national

© RMN GP (château de Versailles) / Gérard Blot

Durant trois jours, dans le grand salon du Palais royal entièrement tendu de noir, l’exposition du corps du prince Jérôme, le plus jeune frère de Napoléon Ier, emprunte bien des traits à l’ancien rituel monarchique. Les Funér ailles de Sadi Carnot (1837-1894) au Panthéon en 1894

Georges Bertrand, 1903 Huile sur toile Château de Versailles

© Château de Versailles (dist. RMN GP) / Christophe Fouin

Lors des obsèques du président assassiné, la IIIe République inaugure un rituel qui s’inscrit dans la tradition des fastes monarchiques : exposition solennelle du corps à l’Elysée, convoi funèbre par l’avenue des Champs-Élysées et la rue de Rivoli (avec le corbillard de Louis XVIII) devant une foule estimée à deux millions de personnes, célébration religieuse à Notre-Dame, puis cérémonie laïque au Panthéon. C’est cette dernière étape que décrit cet immense tableau, commande de l’État jamais exposée. Au centre, sous le portique drapé de noir et au-devant du catafalque, les représentants des puissances étrangères conduits par le nonce apostolique quittent le monument après avoir été accueillis par les officiels français et avoir rendu hommage au défunt. Les fleurs, les couleurs des uniformes, la lumière vive de juillet confère à cet événement civique une dimension festive.


38 Partie I — L'exposition

le commissariat

Béatrix Saule Pensionnaire de l’Académie de Fr ance à rome en 1975-1976,

Béatrix Saule est nommée conservateur au château de Versailles en 1976, et, à partir de 1995, elle crée et dirige la direction des Publics et des Services Culturels, du Développement et de la Diffusion. En 2003, elle crée le Centre de recherche du château de Versailles, qu'elle dirige encore aujourd'hui. Depuis 2008, elle est également Conservateur général du patrimoine, et, depuis 2009, Directeur du musée national du château de Versailles. Au château de Versailles, Béatrix Saule a relancé la politique des grandes expositions. Elle dirige aussi la collection « Les métiers de Versailles » (co-édition Perrin et Musée national des châteaux de Versailles et de Trianon). Béatrix Saule a également été commissaire ou commissaire général de très nombreuses expositions : De la naissance à la gloire : Louis XIV à Saint-Germain, 1638-1682 (Musée des Antiquités nationales, 1988), Le Soleil et l’Étoile du nord. La France et la Suède au XVIIIe siècle (Galeries nationales du Grand Palais, 1994). Au musée national des châteaux de Versailles et de Trianon : Versailles et les tables royales en Europe XVIIe – XIXe siècles (1993-1994), Topkapi à Versailles, les trésors de la cour ottomane (1999), Splendeurs de la cour de Saxe, Dresde à Versailles (2006), Quand Versailles était meublé d’argent. Le grand mobilier d’argent des cours européennes dans le Grand Appartement du Roi (2007-2008), Sciences et curiosités à la cour de Versailles (20102011), André Le Nôtre en perspective 1616-2013 (2013-2014).

Gérard SABATIEr Gérard Sabatier est professeur émérite des universités (Histoire moderne, XVIe-XVIIIe siècle,

université Pierre Mendes France Grenoble II). Il s’est spécialisé dans l’étude de la représentation du pouvoir et des rituels monarchiques en Europe, particulièrement dans la France du XVIIe siècle. Il a participé à l’enquête internationale sur la genèse de l’État moderne (CNRS 1985-1986, Fondation Européenne de la Science, 1989-1992) Genèse de l’État moderne. Iconographie, propagande et légitimation, Allan Ellenius, dir. Oxford University Press, 1998, Presses Universitaires de France, 2001. Il a enseigné, organisé des séminaires et des colloques en Italie, Espagne, Angleterre, Suisse, Allemagne, Autriche, Pologne, Russie. Il est président du comité scientifique du Centre de recherche du château de Versailles. Publications. Environ 70 comptes-rendus, articles et participations sur les portraits, les allégories, les médailles, les programmes iconographiques, les résidences princières, la statuaire, les rituels religieux, les entrées royales… Principaux ouvrages : Versailles ou la figure du roi, Albin Michel, 1999. Le prince et les arts. Stratégies figuratives de la monarchie française de la Renaissance aux Lumières, Champ Vallon, 2010. En collaboration : Les monarchies de France et d’Espagne, 1556-1715, rituels et pratiques, Armand Colin, 2001. Direction : Lugares de poder / lieux de pouvoir / places of power, Europe, XVe-XXe, Fondation Gulbenkian, 1998. Claude-François Ménestrier. Les jésuites et le monde des images, PUG, 2009. Louis XIV espagnol ? Madrid et Versailles, images et modèles, Centre de recherche du château de Versailles-Éditions de la Maison des sciences de l’homme, 2009. Les funérailles princières en Europe XVIe-XVIIIe siècle, vol. 1, Le grand théâtre de la mort, CRCVMSH, 2012, vol.2, Apothéoses monumentales, vol.3, Le deuil, la mémoire, la politique, CRCV-Presses Universitaires de Rennes, 2013, 2015.


39 Partie I — L'exposition

la scénographie

pier luigi pizzi le parcours qu'elle avait imaginé pour son exposition sur la mort du Roi, j'ai immédiatement accepté pour deux bonnes raisons.

«quand Béatrix Saule m'a demandé de met tre en image

Le thème m'a paru extr aordinaire et l'occasion de retrouver Beatrix dans une nouvelle aventure était encore plus extraordinaire. Je l'avais rencontrée pour l'exposition Versailles et les tables royales en Europe XVIIe – XIXe siècles en 1993-1994 dont je garde le plus beau des souvenirs. On avait heureusement beaucoup de temps devant nous. On pouvait donc se permettre pour une fois de penser à notre projet avec du calme, mais l'impatience m'a obligé à me mettre tout de suite au travail. Bien sûr, Béatrix Saule avait déjà fait ses recherches et ses choix. Il fallait maintenant trouver le style. Il fall ait évoquer le gr and ThÉÂtre de l a mort d'un roi,

Dessin pour la présentation dans l'exposition Le Roi est mort, de la maquette du cénotaphe de Louis XIV à Saint-Denis, Pier Luigi Pizzi © Pier Luigi Pizzi

la spectaculaire cérémonie qui accompagnait son enterrement. Mais tout ce que les Menus-Plaisirs du Roi avaient prévu pour l'occasion a disparu, car tout était éphémère. Très peu de documents par exemple pour la reconstitution du catafalque à Saint-Denis, ou la présentation du cercueil dans le salon de Mercure. Pas de gravures, seulement la description de quelques témoins, qui nous a permis de trouver le sens des choses. À ce moment il fallait décider à quelle échelle réaliser nos projets, car nous n'avons pas dans les salle d'Afrique les mêmes dimensions de la nef d'une cathédrale. Le parti pris a été de traiter ces représentations comme sur une scène de théâtre en décors éphémères. L a couleur dominante est naturellement le noir ,

comme expression de deuil. Mais rassurezvous l'exposition va être bien vivante, pleine de coups de théâtre et d'ironie. »

Pier Luigi Pizzi, architecte, met teur en scene,

scénographe de renommée internationale a signé, dans sa longue carrière, plus de 500 spectacles dans les plus grands théâtres du monde. Entre autre, il faut signaler l'inauguration de l'Opéra Bastille avec Les Troyens de Berlioz. En 1989, il réalise la scénographie de l'exposition Seicento au Grand Palais, qui fait sensation et sera la première d'une longue série. On notera à Versailles la scénographie des expositions Versailles et les tables royales en Europe XVIIe – XIXe siècles en 1993-1994, et Versailles et l'Antique en 2012-2013, mais aussi Anticomania pour la Galerie Kugel, La Biennale des Antiquaires en 1992. Plus récemment, en 2015, Les Bas-fonds du Baroque, La Rome du vice et de la misère au Petit Palais.



partie II

repères


42 Partie II — Repères

chronologie des derniers jours de Louis XIV

10 août : lors d'une visite à Marly, qui sera sa dernière, Louis XIV ressent les premiers symptômes de la maladie. Guy Crescent Fagon, son Premier médecin, demande une dose de sirop d'opium pour le soulager.

: après le conseil des Ministres, Louis XIV s'accorde une promenade dans les jardins de Trianon.

11 août

12 août : Fagon diagnostique

une sciatique. Le soir, au coucher, Dangeau rapporte : « il me parut en se déshabillant un homme mort ».

Madame de Maintenon pour la dernière fois. : une tâche noire est repérée sur le pied de Louis XIV par George Mareschal, Premier chirurgien du roi. Le Duc du Maine et le Dauphin doivent assurer la revue de la gendarmerie.

21 août

24 août : les médecins évoquent la gangrène comme cause du mal du Roi. Comprenant qu'il est perdu, Louis XIV se confesse auprès du père Le Tellier. La princesse Palatine déclare : « la maladie du Roi m'effraie à tel point que le cœur m'en tremble ».

13 août : Le Roi soupe au Grand

Couvert pour la dernière fois. Il reçoit longuement l'ambassadeur de Perse, mais montre des signes d'épuisement. 14 août : Louis XIV assiste pour la dernière fois à la messe à la Chapelle royale.

la messe de l'Assomption est célébrée dans la chambre du roi.

15 août :

: le Roi reçoit le baron d'Imhoff, envoyé du duc de Brunswick-Wolfebüttel. C'est la dernière audience diplomatique.

16 août

: le Roi se fait déplacer dans les appartements de 19 août

: la gangrène gagne du terrain. Malgré l'état du souverain, les festivités de la Saint Louis sont maintenues. Les « 24 violons du Roi » jouent à proximité de la chambre du souverain. Louis XIV s'entretient avec les Princes de sang. Trop faible pour se rendre à la Chapelle royale, il assiste à la messe depuis son lit. En fin de journée, il fait un malaise et demande à recevoir le viatique et l'extrême-onction par le cardinal de Rohan.

25 août

suspendus dans le royaume. Le Parlement de Paris ordonne des prières publiques pour le Roi. Les adieux commencent. Aux Princes : « Je vous demande pour mon petit-fils la même application et la même fidélité que vous avez eu pour moi ». Aux officiers de la couronne : « Je m'en vais mais l'Etat demeurera toujours ». À son arrière petit-fils de 5 ans, son successeur : « Vous allez être le plus grand roi du monde », « J'ai trop aimé la guerre... ». Il reçoit également les cardinaux, les officiers, Madame de Maintenon et les Princesses. : le Roi demande à ce que son cœur soit, après sa mort, placé à l'église des Grands Jésuites rue SaintAntoine, près de celui de Louis XIII. Il s'entretient avec les chanceliers et les ministres. Il confie à Madame de Maintenon : « j'avais ouie dire qu'il était plus difficile de mourir ».

27 août

: on administre au Roi l'élixir de Brun, un charlatan de Marseille. La cour veut croire à un miracle mais le roi reste très affaibli.

28 août

26 août : Louis XIV déclare à

29 août : Dangeau : « l'effet de

son chirurgien qui effectue des incisions : « Ah Mareschal, vous me faites grand mal ! ». Tous les courriers sont

l'élixir est comme un peu d'huile qu'on remet dans une lampe qui s'éteint ». La gangrène gagne le pied et le genou.


43 : à la demande du Roi Madame de Maintenon quitte Versailles pour Saint-Cyr, « pour n'en revenir jamais ». 30 août

: Louis XIV tombe peu à peu dans l'inconscience, les moments de lucidité sont de plus en plus courts. Mareschal examine à nouveau la jambe du roi « marbrée de noir » jusqu'à la cuisse. À 22h30, on dit au Roi la prière aux agonisants. Le Père Tellier reste toute la nuit à son chevet. Louis XIV prononce ses dernières paroles : « Faites-moi miséricorde, ô mon Dieu, venez à mon aide, hâtez-vous de me secourir ».

31 août

cortège, pour son exposition. 72 écclesiastiques se relaient pour dire des messes en continu aux quatre autels dressés dans la pièce. À Paris, on ouvre le testament royal pour en faire une lecture publique. Mais au mépris du document, le Parlement proclame Philippe d'Orléans Régent de France. : le clergé rend hommage à Louis XV. En mémoire de Louis XIV, un requiem est chanté dans la Chapelle royale en présence de son successeur.

3 septembre

: à 23h, dans un carrosse drapé de noir tiré par 1 septembre : à 8h23, selon huit chevaux, à la lumière de Dangeau, Louis XIV rend son douze flambeaux portés par des dernier souffle. Les valets de pages, des gardes du corps et chambre ferment les yeux du Roi, changent sa chemise, le duc des valets de pied, les entrailles de Bouillon apparaît au balcon : de Louis XIV sont transportées « le roi Louis XIV est mort, vive à Notre-Dame de Paris. le roi Louis XV ». Le duc d'Orléans et les Princes rendent 5 septembre : anniversaire de Louis XIV, il aurait eu 77 ans. immédiatement hommage à Louis XV. Le corps du Roi est exposé dans vendredi 6 septembre : le cœur de Louis XIV est transson lit de trépas, un crucifix entre les mains. Des chandeliers porté chez les Jésuites de la rue Saint-Antoine à Paris, dans un et des cierges sont disposés de carrosse drapé de noir tiré par part et d'autre. La cour se huit chevaux, précédé de deux presse dans la chambre ainsi carrosses de six chevaux et de transformée en chapelle ardente. Le De Profondis et des quatre-vingts flambeaux. Le Régent rend visite à Madame psalmodies résonnent toute la de Maintenon à St Cyr pour journée. l'assurer de son soutien, respectant les demandes de Louis 2 septembre : l'autopsie du XIV. corps du Roi, effectuée par

arriver à Saint Denis à 7h du matin. Le cortège rassemble près de 1 000 personnes, dont 800 à cheval et portant un flambeau de cire blanche. Les officiers de la Maison du roi s'installent à Saint-Denis pour veiller le cercueil qui restera au chevet de la Basilique en attendant les funérailles, 43 jours plus tard. Louis XV s'installe au château de Vincennes. : les corps constitués et les ambassadeurs sont invités par des jurés crieurs « Nobles et dévotes personnes, priez... ».

27 septembre

4 septembre

er

Mareschal, commence à 9h dans le salon de l'Œil-de-Bœuf. Le corps est triparti, embaumé et placé dans un cercueil de plomb, le cœur et les entrailles sont enfermés dans des boîtes scellées. Le corps est transporté dans le salon de Mercure, en

9 septembre : à 15h les vêpres du défunt sont célébrées dans le salon de Mercure. Le cercueil est transporté jusqu'au char funèbre par la salle des gardes et l'escalier de la reine. Le convoi quitte le château à 19h pour

pendant tout le mois d'Oc-

l'administration des Menus-Plaisirs est chargée de parer la Basilique des couleurs du deuil. Le chœur, la nef et les voûtes sont tendus de noir, sur la façade trois bandes de velours noir sont disposées.

tobre :

le corps de Louis XIII est ôté du petit caveau et mis dans le grand, entre Henri IV et Marie de Médicis.

21 octobre :

23 octobre : Funérailles à Saint-Denis. L'oraison funèbre est prononcée par l'évêque de Castres. En qualité de Grand maître de France, le duc de le Trémoille prononce la formule : « Le Roi est mort », trois fois, puis « Vive le Roi », trois fois.

: des cérénomies sont organisées partout en France et à l'étranger, à Rome et en Espagne surtout.

Jusqu'en février 2016


44 Partie II — Repères

les lieux de la mort de louis xiv au château de versailles

fidèle à l'Étiquette qu'il a mis en place, Louis XIV meurt en représentation, et ce malgré les plus grandes souffrances. Le public pourra prolonger la visite de l'exposition en retournant sur les lieux des derniers instants du Roi Soleil. Le 1 er septembre 1715,

C’est là qu’il agonise, qu’il dit adieu à sa famille et qu’il donne ses dernières instructions pour la future gestion du royaume. C’est aussi là qu’il meurt le matin du 1er septembre 1715. Toute la cour se presse alors dans la chambre du Roi transformée en chapelle ardente afin de rendre ses derniers hommages au Roi Soleil.

À partir du 17 août, le roi ne quit te plus son lit.

Dès le lendemain de sa mort, le corps du défunt est transporté dans l’antichambre de l’Œil-de-Bœuf adjacente à la chambre, pour être, selon un rituel fixé dès le Moyen Âge, autopsié et embaumé par les médecins et chirurgiens. C’est là qu’a lieu la tripartition qui permettra à Louis XIV d’avoir trois sépultures : Saint-Denis pour son corps, Notre-Dame de Paris pour ses entrailles et l’église des jésuites de la rue Saint- Antoine à Paris pour son cœur).

En haut: Le lit de la chambre du Roi © château de Versailles / Didier Saulnier Ci-contre: L'antichambre de l'Œil-de-Bœuf © château de Versailles / Didier Saulnier


45

Le 2 septembre, le cercueil est transporté jusqu’au salon de Mercure, chambre de parade du Grand Appartement du Roi, où il est exposé jusqu’au 9 septembre. Soixante-douze ecclésiastiques se relaient pour dire des messes, des prières et des Requiem en continu aux quatre autels dressés dans le salon. Les pièces voisines sont affectées à la Musique du roi (salon de Mars) ou utilisées comme sacristie (salon d’Apollon).

Le salon de Mercure © château de Versailles / Thomas Garnier

le cercueil de Louis XIV est transporté par l'escalier de la Reine jusqu’au char funèbre, dans la cour royale, attelé à huit chevaux caparaçonnés de noir. Un cortège de près de mille personnes l’accompagne jusqu’à la basilique Saint-Denis où ses funérailles auront lieu 43 jours plus tard, le 23 octobre.

Le 9 septembre,

La cour et la grille royale © château de Versailles, Christian Milet



partie iII

autour de l'exposition


t que au de ée au s XIV rituel dans dans marouvels plus

t méaques onsties en Denis, rituel chanle.

Les publications

catalogue de l'exposition «le roi est mort» Louis XIV - 1715

715

Partie III — Autour de l'exposition

LE ROI EST MORT

ez-vous rtels ? »

48

Avant-propos

par Béatrix Saule par Gérard Sabatier : « Le Roi est mort »

Introduction génér ale

LE ROI

Essais

- « La bonne mort des rois » par Bernard Hours - « Autopsie et embaumement » par Philippe Charlier - « Esthétique et étiquette du deuil à la cour » par Raphaël Masson - « Les funérailles royales, dernier triomphe des rois. De Charles VI à Henri IV » par Monique Chatenet - « Les funérailles de Louis XIV à Saint-Denis » par Frédérique Leferme-Falguières - « Oraisons funèbres et pamphlets à la mort de Louis XIV » par Francis Assaf - « Les pompes funèbres de Paris et de Saint-Denis sous le règne de Louis XIV : l’avènement de la grandiloquence » par Jérôme de La Gorce - « La musique dans le cérémonial des funérailles » par Thomas Leconte - « Une Muse plaintive : les procédés musicaux du lugubre » par Jean Duron - « Les Menus-Plaisirs et l’économie des funérailles royales au XVIIIe siècle » par Pauline Lemaigre-Gaffier - « Des funérailles royales aux funérailles nationales » par Avner Ben-Amos - « Saint-Denis et Notre-Dame, cathédrales du deuil » par Jean-Marie Le Gall

EST MORT Louis XIV - 1715

Co-édition château de Versailles / tallandier

15 octobre 2015 336 pages 24 x 28 cm 44,90 €

Notices d’œuvres

1. Ce roi qui disparaît ; 2. Louis se meurt ; 3. Ouverture et embaumement ; 4. Expositions et effigies ; 5. Le deuil à la cour ; 6. Le convoi funèbre ; 7. Les services à Saint-Denis, en France et à l'étranger ; 8. Tombeaux et mausolées ; 9. Des funérailles royales aux funérailles nationales.

publications en partenariat avec le château de versailles Louis XIV intime

Hélène Delalex Gallimard 22 octobre 2015 192 p, 29€ Louis XIV manie l’art de la dissimulation à la perfection. Cet homme, le plus représenté de l’Histoire, est aussi le plus secret. Mais qui est-il derrière les fastes, l’Étiquette et la mécanique du pouvoir ? Au fil des pages, les portes dérobées s’ouvrent, les lettres sont décachetées et l’on pénètre dans l’intimité de ce roi au charisme fascinant. De son amitié avec Le Nôtre à son goût immodéré pour les petits pois, de sa folie des orangers à son affection sans limites pour ses chiennes, de ses lubies d’enfant-roi à ses passions, ses amours mais aussi ses larmes, portrait d’un Louis XIV tel qu’en lui-même, sentimental, attachant, terriblement humain.


49

Girardon. Le sculpteur de Louis XIV Alexandre Maral Éditions Arthéna Octobre 2015 584 p, 140 €

Mort le même jour que Louis XIV, Girardon (1628-1715), fut le plus grand sculpteur de son temps. Il connut une éclatante carrière officielle et fut présent sur tous les grands chantiers royaux, de la galerie d’Apollon au Louvre, aux Invalides en passant par Versailles. En dehors des groupes d’Apollon servi par les nymphes et de L’Enlèvement de Proserpine et de la statue équestre de Louis XIV pour la place Vendôme, son chef-d’œuvre est assurément le tombeau de Richelieu à la chapelle de la Sorbonne.

Les derniers jours de Louis XIV

Alexandre Maral Perrin Octobre 2014 308 p, 22,50 € 1715-2015 : depuis trois siècles, la mort de Louis XIV n'a cessé de fasciner et d'émouvoir. Avant de quitter ce monde, le Roi Soleil a organisé lui-même la mise en scène de son dernier crépuscule : une mort chrétienne, parfaitement maîtrisée et conçue comme le spectacle par excellence de l'absolutisme. La mort du roi est venue interrompre le règlement d'importantes affaires, notamment en politique extérieure et dans le domaine de la religion. Pour mieux comprendre ces enjeux, le récit commence au 1er janvier 1715 et suit le roi dans ses dernières préoccupations.

Magazine n°19 - Château de Versailles, de l'Ancien Régime à nos jours Dossier : La mort de Louis XIV et la France de 1715 Soteca Octobre 2015 84 p, 9,90 €

publications du centre de recherche du château de versailles Les funérailles princières en Europe, XVIe-XVIIIe siècle : le grand théâtre de la mort Vol.1 Publication issue du colloque international des 14, 15 et 16 octobre 2007 à Cracovie Sous la dir. de Juliusz A. Chrościcki, Mark Hengerer, Gérard Sabatier Coédition Centre de recherche du château de Versailles / Éditions de la Maison des sciences de l’homme Coll. « Histoire », série « Aulica – L’univers de la cour » Mai 2012 47€


50

Les funérailles princières en Europe, XVIe-XVIIIe siècle : apothéoses monumentales Vol.2 Publication issue du colloque international des 27, 28 et 29 novembre 2008 à Madrid Sous la dir. de Juliusz A. Chrościcki, Mark Hengerer, Gérard Sabatier Coédition Centre de recherche du château de Versailles / Presses universitaires de Rennes Coll. « Histoire », série « Aulica – L’univers de la cour » Décembre 2013 452 p, 22€

Les funérailles princières en Europe, XVIe-XVIIIe siècle : le deuil, la mémoire, la politique Vol.3 Publication issue du colloque international des 26 et 27 novembre 2009 à Versailles et du 28 novembre 2009 à Saint-Denis Sous la direction de Juliusz A. Chrościcki, Mark Hengerer, Gérard Sabatier Coédition Centre de recherche du château de Versailles / Presses universitaires de Rennes Coll. « Histoire », série « Aulica – L’univers de la cour » Juin 2015 440 p, 22€

dvd La mort de Louis XIV, documentaire

Mêlant scènes de reconstitution, interviews d’historiens et archives, ce documentaire revient sur la mort spectaculaire de Louis XIV, magistralement mise en scène par le Roi lui-même. Réalisatrice : Sylvie Faiveley. Productrice : Christine Le Goff. Une production ZED pour France Télévisions. 52 minutes Diffusé le 8 novembre à 9h15 dans la galerie France 5 Disponible en DVD au prix de 16,99€

hors série presse numéro spécial du magazine Historia : « Versailles, le théâtre de toutes les intrigues »

En partenariat avec Canal + Novembre-décembre 2015 108 p, 5,95€ En parallèle de l'exposition Le Roi est mort et à l'occasion de la diffusion de la série « Versailles», le magazine Historia publie un grand dossier qui décripte l'univers du Roi Soleil. Une équipe d'historiens (Alexandre Maral, Mathieu da Vinha, Raphaël Masson, Lucien Bély, etc) passent au crible et remettent en perspective les événements, personnages, décors et attitudes évoqués dans la série.

Ces publications sont disponibles dans les boutiques du château et sur www.boutique-chateauversailles.fr


51 Partie III — Autour de l'exposition

Un mooc pour découvrir la vie de louis XIV à versailles

Le château de Versailles et Or ange ont l ancé un MOOC culturel gr atuit destiné au grand public : « Louis XIV à Versailles ». Il permet au plus grand nombre de découvrir et d'approfondir ses connaissances sur la vie quotidienne du Roi Soleil dans son palais. Ce MOOC accompagne ainsi l'exposition Le Roi est mort. Le début des cours est programmé le 26 octobre, mais les inscriptions sont possibles jusqu'au 4 janvier 2016. Gr âce au partenariat avec Or ange,

le château de Versailles expérimente une nouvelle forme de dialogue avec les publics. En s’appuyant sur un projet numérique de diffusion de contenus culturels inédits, il poursuit sa mission de transmission des savoirs et de valorisation de son patrimoine.

informations pratiques

Inscriptions : jusqu'au 4 janvier 2016 sur moocversailles.com Début du MOOC : 27 octobre 2015 Clôture du MOOC : 21 février 2016 Durée : 7 séquences Temps de travail hebdomadaire estimé : 2h30 Tarif : gratuit Certification : attestation de réussite Langue du cours : français

Ce MOOC a été réalisé grâce au partenariat avec :

Le MOOC « Louis XIV à Versailles » propose un parcours de formation de 7 séquences. Chacune d'elles correspond à une grande thématique qui est développée en s'appuyant sur : - Trois vidéos mettant en scène un narrateur. - Des ressources documentaires complémentaires (entretiens, iconographies, vidéos, articles scientifiques, bibliographies, reconstitution 3D, podcasts, colloque en ligne...). - Des quizz ludiques permettant de s’auto-évaluer sur les connaissances acquises. - Un forum de discussion où les participants peuvent poser leurs questions aux experts de Versailles. Ils pourront également dialoguer entre eux.

1. Le Versailles de Louis XIV, 2. Dans la chambre du Roi, 3. Le Conseil des ministres, 4. À table et en cuisines, 5. Les « heures rompues », 6. Le Roi des Arts, 7. Fêtes et divertissements.

Les 7 séquences s'articulent autour des thèmatiques suivantes :

entre les équipes d'Orange et du château de Versailles. Son contenu a été écrit par Mathieu da Vinha, directeur scientifique du Centre de recherche du château de Versailles.

Le scénario du MOOC est le fruit d'une coll abor ation

Qu'est ce qu'un MOOC ?

Un « MOOC », ou Massive Online Open Course, est un parcours d’apprentissage en ligne au cours duquel les participants interagissent et partagent leurs compétences. • « Massive » signifie que ce parcours peut regrouper un nombre illimité de participants. • « Open » montre qu’il peut être ouvert à tous, quels que soient leurs situations géographiques et leurs niveaux de connaissances. • « Online » annonce qu’il se déroule en ligne. • « Course » indique qu’il possède un programme, un début, une fin.

en partenariat media avec trois couleurs


52 Partie III — Autour de l'exposition

un dispositif numérique pour suivre les derniers jours de louis XIV

À l'occasion du tricentenaire de l a mort de Louis XIV,

le château de Versailles a mis en place un important dispositif numérique qui a permis aux internautes de revivre les derniers jours du Roi Soleil. Un récit sur Twitter et un site internet dédié ont, au fil des jours, levé le voile sur ce moment méconnu de l'histoire de la cour de Versailles. L'occasion de revenir sur les ombres et les lumières du plus long règne de l'Histoire de France.

#LouisXIV : le fil twitter pour suivre en temps réel les derniers jours du roi sur @cversailles sur le compte twit ter du château (@CVersailles), les internautes ont pu suivre, à partir du 10 août, et au jour le jour, les dernières heures de Louis XIV, depuis les premiers signes de la maladie, jusqu'aux funérailles royales à la Basilique de Saint-Denis... Le 1er septembre, un hashtag spécial #leroiestmort a marqué la journée. Ce récit des événements d'août, septembre, et octobre 1715, construit à partir de nombreux témoignages historiques, notamment du marquis de Dangeau et des frères Anthoine, a ainsi permis aux internautes de revivre la fin de la vie de Louis XIV avec les outils de communication d'aujourd'hui.

« Le petit journal du grand roi » : Un site internet dédié un site internet dédié «Le petit journal du gr and roi» a été créé : www.leroiestmort.com. Conçu comme un site d'actualités, l'information y est traitée comme si les événements se produisaient aujourd'hui, tout en conservant une grande exigence scientifique et historique. Au fil des jours, des conservateurs, des historiens, des analystes y publient des articles, comme par exemple une rétrospective du règne, des analyses politiques, une nécrologie, des conseils de mode sur les tenues de deuil... Des extraits vidéos ou sonores de documentaires produits à l'occasion du tricentenaire de la mort de Louis XIV sont également disponibles.

est notamment réalisé grâce au concours d'institutions partenaires : la Bibliothèque Nationale de France et Gallica, le Centre des Monuments Nationaux, Notre-Dame de Paris, le Musée d'Archéologie nationale - Domaine national de SaintGermain-en-Laye, le musée du Louvre et les Archives Nationales, qui apportent chaque semaine de nouveaux contenus suivant leurs liens avec l'histoire de Louis XIV (l'enfance du Roi pour SaintGermain-en-Laye, les funérailles à la Basilique Saint-Denis ...).

Ce site, fédér ateur des savoirs autour de Louis XIV,

en partenariat média avec

France Info / Trois couleurs / Le Monde / Courrier International / Connaissance des Arts / Direct Matin / France 5 / France 2

C'est aussi sur ce site que,

les internautes retrouveront toutes les informations concernant l'exposition Le Roi est mort présentée au château de Versailles jusqu'au 21 février 2016.


53 Partie III — Autour de l'exposition

Une programmation de château de versailles spectacles

Opéras mis en scène

Armide Jean-Baptiste Lully Opéra Atelier Toronto : David Fallis Mise en scène : Marshall Pynkoski 20, 21 novembre 2015, 20h, 22 novembre, 15h, Opéra royal

Monsieur de Pourceaugnac Jean-Baptiste Lully Les Arts Florissants, William Christie Mise en scène : Clément Hervieu-Léger 7, 8, 9 janvier 2016, 20h, 10 janvier 2016, 16h, Opéra royal

Orféo Luigi Rossi Ensemble Pygmalion, Direction Raphaël Pichon Mise en scène : Jetske Mijnssen 19 et 20 février 2016, 20h, Opéra royal

Concerts Contacts presse

Les funérailles royales de Louis XIV

Opus 64

Musiques de Michel Richard de Lalande pour les funérailles de Louis XIV (1715) Grands Motets De Profundis & Dies Irae Faux-Bourdons de Jean Colin & Louis Chein Ensemble Pygmalion, Raphaël Pichon 3 et 4 novembre, 20h, Chapelle royale

Valérie Samuel et Amélie de Pange 52 rue de l'Arbre Sec 75001 Paris +33 (0)1 40 26 77 94 a.depange@opus64.com

Retrouvez toute la programmation sur : www.chateauversaillesspectacles.fr

Le ballet royal de la Nuit Musiques pour le Ballet de la Nuit, dansé par Louis XIV en 1653 Ensemble Correspondances, Sébastien Daucé 29 novembre 2015, 15h, Opéra royal

Gala Lully Millenium Orchestra, Cappella Mediterranea Direction : Leonardo García Alarcón 2 décembre 2015, 21h, Galerie des Glaces


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Noël Royal Marc-Antoine Charpentier Litanies à la Vierge, Antiennes O de l’Avent, Noëls pour instruments, Motets pour la Vierge Dialogum inter angeli et pastores, Magnificat à 3 voix. Les Talens Lyriques Direction, orgue et clavecin : Christophe Rousset 5 décembre 2015, 20h, Chapelle royale

Grande Messe vénitienne pour la Naissance de Louis XIV Rovetta, Monteverdi, Cavalli Galilei Consort, Direction Benjamin Chénier 16 décembre 2015, 20h, Chapelle royale

Musiques pour Saint Cyr Colasse : Cantiques Spirituels Nivers et Clerambault : Motets Les Pages et Les Chantres du Centre de Musique Baroque de Versailles La Rêveuse, direction Benjamin Perrot et Florence Bolton Direction Olivier Schneebeli 29 janvier 2016, 20h, Chapelle royale

Lully : Te Deum ; Campra : Requiem Les Petits Chanteurs de Sainte Croix de Neuilly Chef de chœur : François Polgar La Grande Ecurie et la Chambre du Roy Direction : Jean-Claude Malgoire 19 juin 2016, 17h30, Chapelle royale

la mort des rois - requiems des rois de france

Funérailles de la Reine Marie-Thérèse Charpentier Motets : In Obitum Augustissime ; De Profondis ; Luctus de Morte Augustissime Mariae Theresiae Les Pages et Les Chantres du Centre de Musique Baroque de Versailles La Rêveuse, direction Benjamin Perrot et Florence Bolton Direction Olivier Schneebeli 10 octobre 2015, 20h, Chapelle royale

Requiem(s) pour Louis XVI et Marie-Antoinette Luigi Cherubini, Requiem et marche funèbre créé le 21 janvier 1816 en hommage à Louis XVI Charles-Henri Plantade, "Messe de Requiem à grand orchestre" dédiée à Marie-Antoinette pour les 30 ans de sa mort, commandée par Louis XVIII Le Concert Spirituel, Hervé Niquet 21 et 22 janvier 2016, 20h, Chapelle royale

Sigismund Neukomm, Requiem à la mémoire de Louis XVI La Grande Écurie et la Chambre du Roy, Jean-Claude Malgoire 23 janvier 2016, 20h, Chapelle royale

Jean Gilles, Requiem pour les funérailles de Louis XV Capriccio Stravagante Les 24 Violons Collegium Vocale Gent Direction : Skip Sempé 22 juin 2016, 20h, Chapelle royale


55 Partie III — Autour de l'exposition

les visites guidées et activités pédagogiques

visites guidées de l'exposition Réservation obligatoire sur www.chateauversailles.fr ou au 01 30 83 78 00. Possible sur place le jour même (dans la limite des places disponibles). Tarif : 7€ + le droit d'entrée. Gratuité pour les visiteurs de moins de 10 ans. Durée 1h30

en famille Enquête sur l a mort du roi

À partir de 10 ans Qu'arrive-t-il lorsque le roi meurt ? Comment se passe la succession ? Où est enterré le roi ? À travers un parcours dans les salles de l'exposition, les familles découvrent et comprennent les rites funéraires royaux. 23, 26, 30 décembre 2015, 2, 10, 16 février 2016 / 14h-15h30 Tarif : 7 € (+ droit d'entrée pour les 26 ans et plus) Réservation obligatoire au 01 30 83 78 00 livret-jeu

{ IL Y A 300 ANS } Le 1er septembre 1715 mourait Louis XIV (14), aussi appelé « le Roi-Soleil ». Il avait 76 ans et régnait sur la France depuis l’âge de 5 ans, soit un record de 72 années à la tête du royaume. Avec sa mort, c’est toute une page de l’histoire de France qui se tourne.

Édition spéciale 2015-2016

{ INTERNET } Retrouve toutes les informations sur l’exposition « Le Roi est mort » dans Le Petit Journal du grand roi : www.leroiestmort.com

ISSN 1258 - 6447

On en apprend tous les jours !

Édition spéciale réalisée en collaboration avec le château de Versailles

Portrait équestre © Château de Versailles - C. Fouin

www.monquotidien.fr

Portrait en cire de Louis XIV à 68 ans, Antoine Benoist, 1706 © Château de Versailles - C. Fouin

CHRONOLOGIE

Découvre les grandes dates qui ont marqué l’histoire du règne de Louis XIV. p. II

p. II

Le Roi est mort

Les derniers jours de Louis XIV

Papier à base de fibres recyclées.

2 500 C’est le nombre de personnes qui ont suivi le cortège funéraire du Roi-Soleil.

Un numéro spécial de Mon Quotidien est édité dans le cadre de l’exposition et revient, sous la forme d’un journal d’actualité, sur le règne du Roi Soleil, les circonstances de sa mort et les étapes du rituel funéraire. Mon Quotidien, édité par PlayBac Presse permet aux lecteurs de 10 à 14 ans de se sensibiliser chaque jour en 10 min à l’actualité, en France et dans le monde. Disponible gratuitement en français et en anglais, à l'entrée de l'exposition ainsi qu'aux points d'accueil et d'information du Château. Téléchargeable sur : www.chateauversailles.fr et www.leroiestmort.com

Fr ance tv éducation

À l'occasion de l'exposition, Francetv éducation, en partenariat avec le château de Versailles, crée deux dossiers autour de la journée du roi et de sa mort. Plateforme numérique multisupport 100% gratuite, France TV éducation met à disposition des enfants, parents et enseignants des ressources pour comprendre la vie et le règne de Louis XIV : - des vidéos issues des programmes diffusés sur les antennes de France Télévisions, - de nombreux articles en images, - des quizz pour tester ses connaissances.


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programme pour les scolaires et centres de loisirs Visites guidées de l'exposition pour les lycéens

Tarif : 75 €/ Durée : 1h30 Réservation obligatoire. Renseignements : 01 30 83 78 00 ou versailleseducation@chateauversailles.fr Formation enseignants

Cycle 2015, année Louis XIV Visite de l’exposition : 4 nov. 2015 de 14h15 à 15h45, 7 nov. 2015 de 10h00 à 11h30 Louis XIV, l’homme et le roi : 25 nov. 2015 de 14h15 à 15h45. Louis XIV et la création de Versailles : 9 déc. 2015 de 14h15 à 15h45 Formation inter-musées : Château de Versailles - Musée du quai Branly Volet 1 : Présentation des collections de référence sur la thématique « La mort et après » et visite guidée de l’exposition temporaire « SEPIK, Arts de Papouasie-Nouvelle-Guinée ». 9 déc. 2015 de 14h à 16h30 – Musée du Quai Branly Volet 2 : Visite de l’exposition Le Roi est mort. 16 déc. 2015 de 14h00 à 16h30 – Château de Versailles Formations gratuites, sur inscriptions, ouvertes exclusivement aux personnels de l’Éducation nationale (sur présentation du Pass Éducation). Renseignements : 01 30 83 78 00 ou versailleseducation@chateauversailles.fr « L a mort des rois »

avec la participation de Gérard Sabatier CANOPE dans la catégorie jeunesse Octobre 2015, 64 p, 5€ Écl airer, pour décrypter l'essentiel. En vente dans les boutiques du château et sur www.boutique-chateauversailles.fr

Programmes pour les publics spécifiques Parcours sensoriel

Pour les publics handicapés Grâce à la visite, présentée sous la forme d’un conte, les groupes accompagnés d’un conférencier, découvrent l’exposition à travers six étapes, au cours desquelles quatre sens sont sollicités : toucher, ouïe, odorat et vue. Renseignements : 01 30 83 78 00 ou versaillespourtous@chateauversailles.fr Parcours miroir entre le château de Versailles, les Archives nationales et l a basilique de Saint-Denis

Pour les publics dits « éloigné des musées » Les trois institutions s’associent pour proposer aux relais culturels un parcours croisé sur le thème des funérailles royales aux XVIIe et XVIIIe siècles. La visite au château de Versailles se déroule dans l’exposition Le Roi est mort. Aux Archives nationales, après avoir découvert les grands dépôts et quelques documents originaux du règne de Louis XIV, les participants rédigent lors d’un atelier d’écriture une nécrologie ou une épitaphe. À la Basilique, sont abordées l’évolution du rituel funéraire et l’importance politique qu’il représente pour une monarchie réputée éternelle. Renseignements : 01 30 83 78 00 ou versaillespourtous@chateauversailles.fr


57 Partie III — Autour de l'exposition

La ligne de produits accompagnant l'exposition sur www.boutique-chateauversailles.fr, à la librairie des Princes, et dans les boutiques de la rmn GP du château de versailles

une Bougie parfumée « 1715 » À l’occasion du tricentenaire de la mort de Louis XIV, la collection de bougies « Château de Versailles » s’enrichit d’un écrin inédit et d’une nouvelle senteur. Offrant un parfum boisé, minéral et épicé évoquant l’encens, la bougie « 1715 » se constitue de notes de lys, emblème des rois des France. Cette bougie vient compléter la collection des douze bougies conçues autour de l’univers du château de Versailles. Fabriquées en France - 59 €.

MÉDAILLES ArTHUS BErTrAND « POrTrAITS DE LOUIS XIV » La maison Arthus Bertrand s’associe au château de Versailles pour proposer une collection de 17 médailles. Parmi elles, trois reproductions des portraits de Louis XIV à l’âge de 5 ans, 22 ans puis 46 ans ont été réalisées d’après les « Portraits de Louis le Grand suivant les âges », par Antoine Benoist. 48 € la médaille, disponible à partir de novembre 2015.

NOUVELLE LIGNE DE PAPETErIE AUTOUr DU rOI SOLEIL Cette ligne rend hommage au Roi Soleil en proposant des déclinaisons autour de la figure du dieu solaire Apollon, emblème choisi par Louis XIV lors de la fête du carrousel le 5 juin 1662, et omniprésent dans le décor des Grands Appartements. Cahiers, carnets, crayons, gommes… Une gamme complète est proposée dans les boutiques RMN du Château et sur la boutique en ligne. De 1,70 € à 15 €.

LIGNE D’ACCESSOIrES DÉDIÉE À L’EXPOSITION LE rOI EST MOrT Dans le sillage de l'exposition, la RMN GP, en collaboration avec le château de Versailles, propose une nouvelle collection inspirée des thèmes et de la scénographie de l’exposition et de son catalogue. Élégante et sobre, cette ligne décline les emblèmes royaux et rend hommage à l’esprit du Roi Soleil.

Une série limitée de sacs et d'accessoires réalisée à partir des bâches de l'exposition Collection disponible à partir d'avril 2016. En exclusivité sur la boutique en ligne.

BOITE DE huit MACArONS LADUrÉE « LOUIS XIV » EN SÉrIE LIMITÉE

La maison Ladurée, en collaboration avec le château de Versailles, a imaginé une boîte de 8 macarons, ornée du chiffre royal de Louis XIV (deux « L » entrelacés) gravé à l’or fin sur un fond noir. Un écrin précieux rappelant subtilement les décors dorés de la dernière demeure du Roi Soleil, cette boîte sera disponible dans tous les points de vente Ladurée et au château de Versailles, à partir du 21 octobre 2015. 20 €



les partenaires de l'exposition


60 Partie IV — Les partenaires de l'exposition

partenaires médias

Fr ance Info, radio du groupe Radio France dirigée par Laurent Guimier, est le média global d’information de service public. Une grande rédaction de 160 journalistes concentrée sur deux objectifs : être la meilleure source d’information et offrir en temps réel les clés pour comprendre l’actualité, de l’antenne radio historique aux derniers-nés des réseaux sociaux. Reportages, invités et décryptages de spécialistes se succèdent en direct 365 jours par an sur l’antenne et les supports numériques. France Info, le réflexe info.

soutient et relaie les tendances et l’actualité culturelle parisienne avec un regard différent, en s’attachant à les rendre accessibles au plus grand nombre. Dans ce cadre, Trois Couleurs soutient l’exposition Le Roi est mort présentée au Château de Versailles qui présente et décrypte de façon inédite un aspect méconnu de la culture versaillaise et de notre histoire à travers des pièces exceptionnelles.

Le magazine mensuel gr atuit Trois Couleurs

Quotidien né en 1944,

Le Monde est devenu une entreprise de presse qui édite également des suppléments thématiques et son magazine M, dans un souci d'indépendance, de rigueur et d'exigence éditoriale. C'est chaque mois 15,1 millions de lecteurs, internautes et mobinautes. C'est une couverture quotidienne et en continu de l'actualité internationale, française, économique et culturelle. Ce sont, chaque jour, quatre pages consacrées à la culture avec des contenus enrichis, des portfolios, des vidéos, sur son site et son application. C'est pourquoi Le Monde est ravi de s'associer au château de Versailles pour l'exposition Le Roi est mort, et de partager avec son audience son engouement pour cet événement.

Courrier international, un autre regard sur l’actualité internationale. Chaque semaine, plus de 1 500 journaux et sites web de la presse internationale sont épluchés par les journalistes de la rédaction afin de sélectionner les articles les plus pertinents. Chaque article choisi est traduit fidèlement afin de proposer aux lecteurs les analyses les plus complètes des événements internationaux et les articles des meilleures plumes internationales. Courrier international s’intéresse aussi à la France et aux Français, mais tels qu’on les voit d’ailleurs, avec une vision internationale de la France. Courrier international propose à travers son site courrierinternational.com l'accès à des chaines thématiques (Enquêtes, Sciences, Voyage et Histoire). Partenaire de l'exposition Le Roi est mort, le journal apporte à travers des articles de la presse étrangère un autre regard sur le rôle de Louis XIV et de la France sur la scène internationale au début du XVIIIe siècle. Courrier international, qui fêtera en novembre ses 25 ans et qui fait partie du Groupe Le Monde, publiera le 29 octobre un supplément régional consacré à Versailles, vu par la presse étrangère.


61 Gr âce à l a diversité de ses publications,

Connaissance des Arts, donne à ses lecteurs tous les repères indispensables pour mieux comprendre l’art de toutes les époques, de l’archéologie à la création contemporaine, de l’art des jardins à la photographie, du design à l’architecture. En complément de son mensuel (11 numéros par an), Connaissance des Arts publie une quarantaine de hors-série et des livres d’art. Également présent sur Internet, connaissancedesarts.com est le site de référence de toute l’actualité artistique nationale et internationale, avec ses articles de fond, portfolios, podcasts et vidéos. Connaissance des Arts existe maintenant en version numérique grâce à son application, une version enrichie de photos et vidéos… Chaque mois, Connaissance des Arts tient ses lecteurs au courant de toute l’actualité internationale. Expositions, ventes aux enchères, foires et salons sont commentés sous la plume des meilleurs journalistes et experts.

Créé en 2007, Direct Matin est un quotidien gr atuit d’information,

qui délivre l’essentiel de l’actualité nationale, internationale mais aussi locale. Il se décline en plusieurs éditions régionales notamment grâce à un partenariat exclusif avec les grands groupes de PQR : Sud Ouest, La Dépêche, La Voix du Nord, La Provence, Le Progrès et Midi Libre. Distribué à près de 900 000 exemplaires* dans les 12 principales agglomérations** françaises (avec près de 3 000 points de distribution), Direct Matin compte chaque jour 2 585 000 lecteurs ***. Avec son offre numérique DirectMatin.fr et ses applications mobiles pour smartphones et tablettes, Direct Matin est accessible tout le temps sur l’ensemble du territoire. Cette offre digitale propose toute l’actualité en temps réel, un décryptage approfondi de l’information avec une approche résolument visuelle, graphique qui rend son utilisation simple et intuitive. * 881 625 exemplaires distribués - OJD print cumul Janvier-Juillet 2015 ** Paris Ile-de-France, Lyon, Marseille, Aix-en-Provence, Lille, Nice, Toulouse, Bordeaux, Nantes, Strasbourg , Montpellier et Rennes, soit au total 195 communes couvertes. *** Source Audipresse - ONE 2014/2015 – LNM

est la chaîne des grands événements, ceux qui rassemblent. Sur le spectacle vivant, l'ambition est de partager les émotions incroyables et multiples que peuvent engendrer les créations et interprétations offertes par les artistes. Sa mission est d'être le lien entre les propositions des institutions culturelles: les maisons d'opéra, les musées, les théâtres, les orchestres, les festivals, en France et en Europe et le public le plus large. Pour ce qui est certainement la plus grande salle de spectacle, ce sont de vrais coups de cœurs qui sont transmis. Fr ance 2

France 5, depuis sa création, s’attache à emmener le téléspectateur, sans tabou, sur tous les sentiers de la connaissance. France 5 et la culture, c’est un engagement permanent, décliné aussi bien dans les magazines que dans les documentaires, tout au long de la semaine, en journée, en prime ou encore lors de soirées événementielles. C'est « La Galerie France 5 », présentée par Laurence Piquet, « Entrée Libre », le magazine culturel présenté par Laurent Goumarre, « La Grande Librairie », présenté en direct par François Busnel, sans oublier la collection documentaire « Duels ». C’est donc tout naturellement que France 5 est partenaire de l'exposition Le Roi est mort au château de Versailles, un lieu de culture et chargé d'histoire.


62 informations pratiques

Moyen d'accès

Pour plus d'informations 01 30 83 78 00 www.chateauversailles.fr Château de Versailles facebook.com/chateauversailles

@CVersailles twitter.com/CVersailles

Château de Versailles plus.google.com/+chateauversailles

Chateauversailles

RER ligne C, en direction de Versailles Château - Rive Gauche Trains SNCF depuis la gare Montparnasse, en direction de Versailles - Chantiers Trains SNCF depuis la gare Saint - Lazare, en direction de Versailles - Rive Droite Autobus ligne 171 de la RATP depuis le pont de Sèvres en direction de Versailles Place d’Armes Autoroute A13 (direction Rouen) sortie Versailles-Château Stationnement Pl ace d'Armes. Le stationnement est payant, sauf pour les personnes en situation de handicap, et les soirs de spectacles à partir de 19h30.

Horaires d’ouverture

instagram.com/ chateauversailles

Photos Souvenir

flickr.

com/groups/versaillesfamille

Château de Versailles

est ouverte tous les jours, sauf le lundi et les vendredis 25 décembre et 1er janvier, de 9h à 17h30 (dernière admission 17h), fermeture des caisses à 16h50.

L'exposition

youtube.com/chateauversailles

Versailles Media media.chateauversailles.fr

Tarifs Billet Exposition,

coupe-file : 15 €, vendu exclusivement en ligne (dans la limite des places

disponibles). Exposition également accessible avec les billets Passeport ou Château et la carte « 1 an à Versailles ». : 15 €, tarif réduit 13 € Passeport (1 journée) donnant accès au Château, aux jardins, aux châteaux de Trianon et domaine de Marie-Antoinette, et aux expositions temporaires : 18€ Passeport 2 jours donnant accès pendant deux jours consécutifs au Château, aux jardins, aux châteaux de Trianon et domaine de Marie-Antoinette, et aux expositions temporaires : 25€ Gr ATUITÉ pour les moins de 26 ans, résidents de l'Union européenne. Le parc et les jardins est gr atuit tous les jours en basse saison. Billet Château

Audioguide gratuit Un parcours audioguide de 18 pistes est proposé en français, anglais et espagnol. Il permet une meilleure compréhension de l'exposition en s'appuyant sur les œuvres emblématiques.


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