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ARTISTES investissent SAINT-GERMAIN-des prés édition 2016 DU 9 AU 19 JUIN 2016
Sans limites de l’objet à l’oeuvre
- DOSS IE R D E P RE SSE © Erwin Wurm
EDITO Cette année marque les seize ans du Parcours Saint-Germain, un évènement désormais incontournable de la vie culturelle de ce quartier mythique. En ces temps troublés, l’art apparaît comme une nécessité. En permettant chaque année la rencontre entre des œuvres et un public toujours plus nombreux, le Parcours démontre que Saint-Germain-des-Prés reste l’un des grands pôles culturels de la capitale. L’art contemporain investit ainsi une nouvelle fois quelques uns des lieux et des enseignes les plus emblématiques du VIè arrondissement : places, boutiques, cafés, restaurants et hôtels, pour le plus grand bonheur des germanopratins, des parisiens, des amateurs, des collectionneurs, ou simplement des curieux, parfois étonnés mais surtout séduits par les talents artistiques exposés. Cette année, ce rendez-vous audacieux promet une édition ludique et passionnante qui nous pousse à repenser notre quotidien.
JEAN-PIERRE Lecoq, Maire du VIè arrondissement Vice-Président du Conseil Départemental de Paris.
À chaque acteur de cette manifestation, aux artistes, aux lieux participants, et surtout aux visiteurs, je souhaite une merveilleuse promenade. Je remercie très sincèrement tous les partenaires et lieux participants de cette nouvelle édition de permettre la réalisation du Parcours. Je félicite enfin Anne-Pierre d’Albis, Alice Gotheil, Manon Klein et leur équipe pour leur dynamisme et leur inventivité.
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EDITO Fondé il y a 16 ans en partenariat avec le Comité SaintGermain-des-Prés et la Mairie du VIème arrondissement afin de répondre à la demande des acteurs du quartier en manque de visibilité culturelle, le Parcours est une initiative précurseur qui a contribué à redonner un souffle artistique à Saint-Germain. En effet, l’arrivée des maisons de luxe à Saint-Germaindes-Prés a donné à ce quartier historiquement baigné de culture un nouveau visage ; leur participation à une grande manifestation d’art contemporain s’est alors imposée comme une évidence. Partant de cette idée, le Parcours a su se développer en restant fidèle à ses objectifs : en multipliant les collaborations entre les acteurs du quartier et les projets souvent ambitieux des artistes, l’événement est en perpétuelle expansion !
ANNE-PIERRE D’ALBIS-GANEM, Fondatrice, Présidente du Parcours Saint-Germain.
Partenaire de la FIAC jusqu’en 2015, nous avons décidé cette année de nous en détacher et d’organiser le Parcours en juin, revenant ainsi aux dates premières qui faisaient du Parcours un événement printanier. De nombreuses visites guidées sont organisées le soir du vernissage et durant les dix jours de l’événement avec des institutions culturelles et associations comme les amis des Beaux-arts de Paris, de La maison rouge, du Centre Pompidou, du Palais de Tokyo ou encore du Silencio. Ainsi, nous permettons à un large public d’appréhender la création contemporaine de manière ludique et interactive. Je suis heureuse d’accueillir de nouveaux partenaires exposants cette année et de perpétuer l’engagement de certains partenaires historiques ! Ces nouvelles collaborations témoignent de la réussite et du succès des précédentes éditions du Parcours Saint-Germain et assurent la pérennité de l’événement.
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VE RNI SSAGE LE JEUDI 9 JUIN 2016 DANS TOUS LES LIEUX PARTICIPANTS DE 18H A 21H30. DEPART DE VISITES GUIDEES TOUTES LES 15 MINUTES, DE LA PLACE SAINT-GERMAIN-DES-PRES. Initiative visant à valoriser et à animer la vie culturelle de Saint-Germain-des-Prés, le Parcours propose depuis plus de quinze ans une promenade artistique au cœur de la création contemporaine. À la rencontre de différents univers, il permet aux amateurs, collectionneurs et professionnels de découvrir des œuvres dans un cadre insolite. Événement printanier jusqu’en 2010, le Parcours Saint-Germain a été organisé en octobre de 2011 à 2015. Seulement quelques mois après l’anniversaire des quinze ans du Parcours Saint-Germain, l’équipe organisatrice fait le pari d’un retour au Printemps pour une édition printanière, plus confidentielle mais non moins festive et attendue du public parisien. Les boutiques, cafés, hôtels, places et institutions culturelles du quartier de Saint-Germain accueilleront des projets artistiques autour du thème «Sans limites : de l’objet à l’œuvre».
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UNE ÉDITION À THÈME SANS LIMITES : DE L’OBJET A L’ŒUVRE À travers le thème « Sans limites : de l’objet à l’œuvre », le Parcours Saint-Germain expose les jeux des artistes avec les objets qui nous entourent. Designers de l’inutile, les artistes plasticiens tirent de la vie ordinaire leur matière première afin de modifier notre perception du quotidien. Il y a plus d’un siècle déjà, Marcel Duchamp faisait d’un urinoir une Fontaine. Son geste radical amorçait une série de détournements du banal - de Dada aux Nouveaux-Réalistes en passant par le Pop-Art et Fluxus, « l’objet-œuvre » devient mythe. Aujourd’hui encore l’art joue avec les objets, les sort de leur contexte initial, les utilise à des fins narratives, poétiques ou encore symboliques. Ces nouvelles fonctions révèlent leur importance cultuelle et culturelle. En s’aventurant à ces jeux plastiques et conceptuels, les artistes nous font donc discrètement repenser nos usages habituels et renouvellent ainsi notre relation au monde tangible. À une réflexion sur la fonction utilitaire d’un objet, ils préfèrent l’intention esthétique. Au potentiel de reproductibilité d’un objet, ils préfèrent le caractère unique de la production. Reproduit, détourné, détruit, l’objet est élevé au rang d’œuvre. Sans s’imposer de limites, le Parcours explore ainsi le rapport entre la production manufacturée et l’énergie créative, entre l’ouvrage et l’œuvre, l’utile et l’inutile.
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SÉLECTION PA RT E N A I R E S 20 1 6
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AL I C E AN D ERSON P L A C E S A I N T- G E R M A I N - D E S - P R E S NÉE EN 1972 VIT ET TRAVAILLE A LONDRES Depuis quelques années, alors que le monde devient de plus en plus virtuel, Alice Anderson explore l’évolution des mécanismes de la mémoire. Si l’environnement digital dans lequel nous vivons nous permet plus de liberté et de créativité ainsi qu’un accès presque sans limites à l’information, il modifie également nos processus mémoriels. Les explorations continuelles d’Alice Anderson sur les différentes méthodes de mémorisation l’ont conduit à créer un mode « d’enregistrement en 3D » d’objets et d’environnements à travers un processus physique quasi rituel à l’aide de fil de cuivre, voué à créer une nouvelle relation aux choses et à l’espace. Depuis peu, l’artiste poursuit cette même idée de capture des moments significatifs de nos existences en préservant des objets quotidiens, en l’occurrence à l’intérieur d’une capsule en acier recyclé. Les sculptures qui en résultent sont conceptuelles et minimales ; elles prennent les dimensions et la forme de l’objet qu’elles contiennent. Le spectateur est ainsi invité à visualiser mentalement l’objet contenu dans la stèle grâce au volume de celle-ci. Tel un rituel funéraire, ce geste reflète la rapidité avec la-
quelle notre mémoire oublie ce qui nous entoure et questionne la transformation de notre expérience du monde par la technologie. Ces sculptures sont naturellement recouvertes d’une pellicule de rouille, agent de corrosion et de décomposition qui agit comme une barrière de protection en acier érodé. L’accent est mis sur la préservation : en effet, Alice Anderson crée des œuvres témoins de notre époque, des alternatives en 3D aux banques de données perdues dans l’éther technologique. À l’occasion du Parcours Saint-Germain, Alice Anderson présente sa première série de capsules temporelles, Insouciance. Ces stèles contiennent certains éléments classiques des terrasses de cafés parisiens, sélectionnés par l’artiste. Ceux-ci sont intrinsèquement liées à la vie et à la culture parisiennes. Depuis plusieurs siècles déjà, parisiens et touristes prennent plaisir à y flâner. Depuis le 13 novembre 2015, ces objets du quotidien parisien ne seront plus jamais tout à fait les mêmes. Texte de l’artiste
Insouciance, Capsules d’objets en acier recyclé, 2016
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M at h ieu M ercier C afé de F lore NÉ EN 1970 VIT ET TRAVAILLE À PARIS L’œuvre de Mathieu Mercier semble se construire avec une méticulosité, selon une logique aussi implacable qu’insaisissable. L’artiste développe depuis 1993 une pratique protéiforme et mouvante, à la limite des catégories dans lesquelles on serait tenté de l’enfermer pour mieux le saisir. A première vue, ses sculptures et installations interrogent la place de l’objet du quotidien dans l’art dont tout caractère utilitaire a soigneusement été dissout. De fait, un questionnement central de sa pratique pourrait résider dans le passage irrésolu du statut de l’objet à valeur de d’usage repensé et détourné du réel dans une tentative inexorable de le situer aux limites de l’abstraction. Dans cette perspective, plusieurs références peuvent être convoquées, des avant-gardes ayant tenté de mêler art noble et dimension utilitaire, en passant par Duchamp et défilant l’héritage jusqu’au design actuel. Cependant, l’essentiel n’est peut-être pas tant dans la perception d’un équilibre possiblement impossible que dans la compréhension de la démonstration qui en est la source. Chacune des œuvres de Mathieu Mercier peut se comprendre comme la matérialisation synthétique de l’ensemble des données d’un problème – au sens scientifique du terme- auquel l’artiste s’est confronté sans trouver de solution satisfaisante et qu’il soumet avec toute l’ambiguïté d’un questionnement demeuré en suspens. L’œuvre qui en résulte n’en est pas formellement aboutie : loin de toute projection mentale brute, elle est la construction d’un assemblage d’idées mûre-
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ment connectées, restitué avec une épure toute ascétique. Il est dès lors possible que l’équilibre de son œuvre puisse être saisi dans la relation parfaite auquel l’artiste est parvenu, d’une pensée non-linéaire lentement concise à son incarnation dans une œuvre où la ligne prédomine. Se faisant, Mathieu Mercier soumet au spectateur une œuvre dont sa présence semble exclue, mais dont le sens et l’enjeu sont avant tout à rechercher dans la synthèse mentale qu’elle matérialise. Texte de Marie Chênel
Drum & Bass, 2004
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S é pà nd D anes h L es D eux M agots NÉ EN 1984 A TEHERAN, IRAN Vit et travaille entre Paris et Bruxelles Les recherches de l’artiste franco-iranien Sépànd Danesh se regroupent autour d’un monde nourrit de silences où chaque geste et chaque détail nous proposent une interprétation libre. Ses œuvres admettent l’évidence d’une solitude non imposée mais régie par l’histoire propre de l’artiste, dont la famille a fui l’Iran après des années de guerre. Nourri d’une nouvelle culture française dont il a dû apprendre la langue à travers les livres, Sépànd Danesh s’est appliqué à faire jouer cette double identité. Des références aux grands écrivains français jusqu’aux notions iconographiques des représentations occidentales, il ne met pas de côté les souvenirs d’Iran. Un travail et une méthode longuement réfléchis régissent la série des toiles où le coin devient le sujet principal; ce coin qui image à la fois la punition de l’enfant mais également l’impossibilité d’avancer. C’est un lieu de recueillement, imposé ou non. Quelques éléments iconographiques mûrement choisis nourrissent ces verticalités et
proposent ainsi une interprétation à chaque fois différente. Tout part de l’angle de mur, élément récurrent de la série de toiles. Le coin est un lieu où l’artiste a tout « rangé » comme pour préserver les objets d’une possible perte. Mais le coin indique également les notions de chute et d’élévation par sa verticalité, d’ascension intellectuelle. Dans un coin, on est confronté à soi-même, on ne peut fuir qu’en se détournant de sa propre réflexion. Chaque objet est à sa place précise, la peinture semble léchée mais en s’approchant, on tombe sur les fêlures de l’artiste, sur une certaine forme de fragilité et parfois des repentirs. Elève de Giuseppe Penone puis de Philippe Cognée, il a pu se confronter aux approches plastiques opposées de ses deux maîtres, notamment en ce qui concerne la peinture et le rapport à l’objet. Texte de Backslash Gallery
Analogie, huile, acrylique et spray sur toile, 135 x 195 cm, 2015
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J E R E M Y B E RTO N MONCLER NÉ EN 1986 VIT ET TRAVAILLE EN SEINE SAINT-DENIS À travers la pratique de la sculpture, au moyen de matériaux divers, Jérémy Berton élabore une figuration ludique à la limite de l’abstraction. Les sculptures naissent d’emprunts formels recueillis au fil des intuitions, transformés au cours d’un processus de réinterprétations. Profane et sacré, pop et minimalisme sont joyeusement combinés à travers des images où il cherche à faire basculer les choses d’un univers à l’autre. Les motifs proviennent de croisements entre imagerie populaire et références à l’histoire de la sculpture. Il recherche l’efficacité graphique, l’immédiateté visuelle. Il utilise la sculpture avec humour, à la fois comme un outil de mise à distance des signes quotidiens et comme un moyen pour produire de la présence. Texte de l’artiste
Bubble Gum, bronze patiné, résine polyester peinte, 120 x 55 x 75 cm, 2008
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N I L S G UA DAG N I N D I H N VA N NÉ EN 1985 VIT ET TRAVAILLE À PARIS Nils Guadagnin s’intéresse aux seuils de la perception entre matériel et immatériel. Il s’essaie à déborder la représentation fondée sur les lois de la rationalité, attiré par ce qui nous est insaisissable, au-delà des limites de compréhension de certains phénomènes. Il joue avec les règles de la pesanteur, tente d’en déjouer les caractéristiques vers une dimension sans contrainte physique. La présence des œuvres interagit avec l‘espace qui en indique Ies vides, Ies interstices, Ies reflets. Dans ses dessins comme dans ses sculptures combinant des matériaux tels que métal, bois, résine, feuiIIe d’or, pierre voIcanique, tubes fluos…, iI mobiIise Ies sens du visiteur, I’invitant à considérer Ia possibilité de l’impalpable, de l’illimité. Texte de Gunther Ludwig Le vide est tout sauf du vide et la perception que nous avons des choses est obligatoirement erronée. Il faut donc percevoir la pratique de Nils Guadagnin comme une démonstration sur la perméabilité des matériaux, sur la capacité offerte par les éléments de se révéler autrement et sur le fait qu’immatériel et matériel sont désormais équivalents. Si sa pratique s’inscrit dans une réflexion sur Ie vide, eIIe est tout autant une recherche sur Ia Iumière (…). Par un détournement de Ia nature de notre regard, I’artiste ampIifie Ia reIation ambiguë que nous entretenons avec l’espace, avec le réel et donc avec l’interprétation que nous avons de notre monde.
Shell, Tôle de cuivre, 44 x 23 x 15 cm, 2015, Courtesy de l’artiste et Galerie Derouillon
Texte (extrait) de Damien Sausset
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C H A R LOT T E E L M O U S SA E D L E C H O C O L AT A L A I N D U C A S S E NÉE EN 1987 VIT ET TRAVAILLE À PARIS La pratique photographique de Charlotte EL Moussaed est scandée par un petit nombre de sujets qu’elle explore de manière quasi-obsessionnelle, se rangeant en cela à l’avis de l’Umberto Eco des Confessions d’un jeune romancier, qui soulignait la vertu de la «définition par liste de propriétés contre la définition par essence». De la sérialité érigée en système à la conclusion qu’il s’agirait là d’une tentative de ressaisir les apparences fluctuantes des choses et des êtres dont elle fait le portrait, il n’y a qu’un pas ; un pas qu’il faut bien se garder de franchir. Car les relevés qu’elle dresse sont loin d’être linéaires : chez Charlotte El Moussaed, le relativisme est exclu ; tout ne se vaut pas, et c’est précisément ce qu’il importe de donner à voir. L’irruption de la couleur traitée en aplats, l’objet qui fait retour par l’attention portée au socle ou encore la hiérarchisation des images par la mise en
relief de certaines parties au moyen du châssis creusent l’écart avec l’esthétique deadpan de l’école de Düsseldorf dont on retrouve certains échos formels. Centrale à son travail, la série « Totem et tabou », qu’elle continue à augmenter aujourd’hui, précise la conception élargie du portrait qui est la sienne : à la manière de clichés d’acteurs sur fond d’incrustation sont photographiés divers objets du quotidien, qui se détachent sur un paysage projeté provenant de diapositives glanées au hasard des marchés aux puces. Entre les deux images, pas d’autre lien que celui d’une unité de lieu : le Chili. Une manière d’en appeler autant à l’interprétation associative libre que d’animer ces objets, loin d’être « sans qualité » , d’une énergie mythique: totémique, résolument. Texte d’Ingrid Luquet-Gad
Totem & Tabou, 2013
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J A D E F O U R E S - VA R N I E R JOSEPH NÉE EN 1984 VIT ET TRAVAILLE À PARIS « BRIGHT LIGHT CITY GONNA SET MY SOUL GONNA SET MY SOUL ON FIRE (…) VIVA LAS VEGAS WITH YOU NEON FLASHIN AND YOUR ONE ARMBANDITS CRASHIN ALL THOSE HOPES DOWN THE DRAIN »
Jade Fourès-Varnier, en artisan, apporte un soin tout particulier au détail, au beau, au travail fait main, mais la joie honnête du travail de l’artiste et le décoratif du résultat obtenu ne masquent pas totalement l’angoisse sousjacente de ces représentations.
Au volant d’une Oldsmobile Ninety Eight Convertible, l’autoradio crache Viva Las Vegas d’Elvis Presley. Les lunettes architecturées de Jade Fourès-Varnier vissées sur le nez en route vers la ville du péché, on constate l’architecture des bords de route et assiste en spectateur distant, lointain et impuissant au péril du monde.
En ce sens, son œuvre est véritablement Pop mais il s’agît ici du troisième acte de ce mouvement, celui de la fin des sixties que l’artiste anglais Gerald Laing décrit ainsi : « Pour moi, la décennie a la structure d’une tragédie : l’optimisme des deux ou trois premières années, suivi par l’hubris de la politique radicale, de la liberté sexuelle, de la drogue et du relativisme moral, enfin la Némésis de la dislocation et de la maladie. ».
L’exubérance des ornementations, le changement d’échelle, le factice des matériaux, la juxtaposition des styles contradictoires évoquent au final assez bien la logique postmoderniste du « hangar décoré » de Robert Venturi et Denise Scott Brown. Ces images amateurs sont les témoins d’événements effectivement vécus intimement, expérimentés et capturés par un individu. Oubliez le romantisme des éléments et la beauté extatique d’une nature préservée : l’œuvre de Jade ose vous montrer les diverses formes de maltraitance que la nature nous inflige, ce que personne n’ose finalement assumer. La gentillesse du doré qui sertit des dermes, croûtes, brûlures, cicatrices n’est là que pour « faire passer la pilule ».
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Texte (extrait) d’Étienne Gatti (écrit à l’occasion du 58e Salon de Montrouge)
Into the Space, 190 x 104 x 5 cm , Rotin, bois, cuir, feutre, acrylique, gouache fine, vernis, jet d’encre sur papier, plexiglas, 2012
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M A RC E L M I R AC L E AG N ES B. HOM M E NÉ EN 1957 A MADAGASCAR VIT A LAUSANNE ET DANS LE SUD TUNISIEN Géologue en Afrique puis instituteur en Suisse, Marcel Miracle essaie d’organiser son chaos en cosmos. Depuis plus de vingt ans, il réalise des milliers de petits dessins à l’encre et crayons de couleur qui veulent s’affirmer comme autant de mots d’un seul et même roman où les acteurs sont les passants. Marcel Miracle est une fourmilière dont chaque fourmi emporte le fragment d’un livre abandonné. La reconstitution sera longue. Il se situe lui-même dans une triple nuit : - cécité : impossibilité théorique kantienne de voir la chose en soi, au-delà du phénomène - absence de foi - précarité matérielle, qu’il partage avec la plupart des humains Mais il vit l’expérience métaphysique de la chose en soi par la pratique de l’ORIZON : accord des points-feu mentaux et des points focaux de l’espace, qui mènent à la découverte de débris abandonnés par le hasard, qui est, selon les mots d’Héraclite, « le plus bel ordre du monde ». Il pratique également le principe de non-nuisance étendu au monde minéral (« le heurt d’un caillou sonna midi », René Char). Enfin, il jouit de l’espace sauvage qu’est l’art, du temps comme convulsion momentanée de la matière : l’état vibratoire qui en résulte l’amène du chaos au cosmos. Texte de la galerie Magnin-A
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Bleu désir, technique mixte sur carton, 22 x 15 cm, 30,5 x 23,5 cm, 2015 © Cyrille Martin Courtesy Galerie MAGNIN-A, Paris
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T E E - S H I R T S D ’A R T I S T E AG N ES B. FEM M E A l’occasion du Parcours Saint-Germain, la boutique agnès b. femmes prolonge son exposition à la galerie du jour célébrant les grandes collaborations qui ont ponctué la collection «tee-shirt d’artiste». Felix Gonzalez Torrès lance le mouvement en 1994 et propose cette phrase discrète dans le dos: « Nobody Owns Me ». Edité à seulement 100 exemplaires, il est devenu une pièce de collection. Depuis, agnès b. a proposé ce support à de nombreux artistes, comme une page blanche qu’ils s’approprient chacun à leur manière. Au fil des années, une véritable ligne est née, faite de rencontres et de suggestions amicales. C’est cette même proximité, ce regard instinctif aux oeuvres et aux artistes que la styliste applique à l’accrochage de cette exposition. Les oeuvres ici présentées sont toutes issues de sa collection personnelle et dialoguent dans un rapprochement voulu esthétique plus que thématique. Son oeil aguerri et insatiable de nouveaux talents est mis à l’honneur.
Jonas Mekas, Harmony Korine, Douglas Gordon, Futura 2000 sont présentes, et notamment Claude Levêque à qui agnès b. a souhaité con er une carte blanche et qui nous fait l’honneur d’une installation in situ. A l’occasion de son quarantième anniversaire, la marque agnès b. réédite en série limitée, une vingtaine de tee-shirts choisis parmi les plus emblématiques depuis la création de cette ligne, qui rassemble depuis plus de vingt ans de nombreux artistes, célèbres ou inconnus, français ou étrangers, plasticiens ou photographes, vidéastes ou street-artistes.
Texte de la galerie du jour – agnès b.
Certaines de ses découvertes comme Philippe Baudelocque côtoient des gures majeures de l’art contemporain: Jean-Michel Basquiat, Gilbert and George, John Giorno, Jim Shaw, Dennis Hopper... En n les amitiés de toujours,
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S T E PH A N E V I G N Y HESCHUNG NÉ EN 1977 AU MANS VIT ET TRAVAILLE À PARIS Depuis près de 15 ans, Stéphane Vigny s’est engagé dans un projet singulier: explorer inlassablement les multiples composants qui fabriquent les formes à la fois populaires et élitistes de la culture. Tous ses travaux doivent s’envisager dans cette confrontation permanente entre l’esthétique du centre et celle de la périphérie, où l’influence vernaculaire affronte les modes passagères, où le « bon goût » se coltine le goût « tout court ». Comment distinguons-nous le ringard du plus hype, le chic du kitsch, le vieillot du tendance? C’est toujours par des sculptures et des installations inédites qu’il parvient à actualiser cette question qui engage tous les champs de la pensée et des savoir-faire. Il rend ainsi possible la cohabitation inopinée entre les réflexions philosophiques que ces antagonismes soulèvent, et le bricolage matériel qui la rend manifeste. Texte de Gaël Charbau
Glouglou, deux verres, vin, 2013
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D AV I D R E N G G L I MARINA RINALDI NÉ EN 1974 VIT ET TRAVAILLE À ZURICH La pratique de David Renggli insinue le déséquilibre et distille le doute dans la permanence des catégories et des styles qui garantissent habituellement la validité de nos schémas perceptifs. Façonnant au fil des années un univers peuplé de simulacres, de reflets, de doubles dédoublés, de formes illusoirement chancelantes, de souvenirs truqués, de trompes l’oeil qui ne trompent personne, d’hommages rendus puis aussitôt repris à l’histoire des formes et des idées, cet art accapare la réalité à travers sa doublure et poétise le « faux ». Fausses peintures, fausses sculptures, fausses photographies, faux objets, fausses équations, et pourtant, le factice atteint une forme de vérité autonome, pourrait-on dire d’authenticité. Les images qu’il égraine avec une apparente désinvolture ne semblent avoir d’autre dessein que de se contredire ellesmêmes. Derrière les allures parfois accidentelles, inachevées ou profondément absurdes de ces assemblages, la question du calcul, de la mesure, ou de la logique est au cœur de cette œuvre : par quel principe une œuvre tient-elle debout, quelle est la règle qui légitime sa présence sur la scène d’exposition?
Ainsi, les œuvres de David Renggli possèdent une forme de fragilité intrinsèque, elles ne cachent pas leurs propres limites, exhibent leur défauts et leurs incohérences. Cette aporie du sens, bien souvent libère une charge onirique et mélancolique. Texte de Clara Guislain
Ces assemblages à la fois plausibles et irréels à l’intérieur desquels prolifèrent les objets, les références et les citations, déconcertent bien souvent le regard, tautologisent le doute, redoublent les mystifications quotidiennes. Body language, métal, peinture, socle en bois laqué, 100 x 90 x 55 cm, 2012-2013
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ANNABELLE ARLIE ROBERT CLERGERIE NÉE EN 1986 VIT ET TRAVAILLE À TARBES Annabelle Arlie réalise des assemblages composés de matériaux de récupération et d’objets de grande consommation. Vieux disques vinyle, matériel de sport usagé, coupons de tissus aux motifs et aux matières improbables, planchettes de contreplaqué ou d’agglo – restes de meubles bon marché achetés dans les centres commerciaux environnant, promesses d’une vie bien rangée au meilleur prix – composent le vocabulaire de cette jeune artiste dont l’œuvre dialogue constamment entre l’image et le volume, à l’image de son Tumblr fourni où quasi chaque jour apparaissent de nouvelles compositions éphémères selon ce qui se trouve à ce moment là dans son studio. Revendiquant l’économie des moyens utilisés, Arlie joue finement sur la limite entre l’obsession vintage du hipster et le franc mauvais goût. Elle reformule ainsi la question du kitsch qui traverse l’histoire de l’art depuis les années 80, de Jeff Koons à Heim Steinbach, de Sylvie Fleury à Rachel Harrison, s’attaquant parfois de façon oblique aux stéréotypes de race, de genre et de classe qui peuplent les acquisitions quotidiennes de la classe moyenne blanche des petites villes européennes. Texte de Dorothée Dupuis
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Transat, appareil à abdominaux, coussin de chaise, set de table, feuille artificielle, 143 x 53 x 50 cm, vue d’exposition à Omnibus, Tarbes, 2014
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PA U L I N E G U E R R I E R LA PERLA NÉE EN 1990 VIT ET TRAVAILLE À PARIS Unir le mouvement et la lumière à la sculpture a toujours été une donnée essentielle de mon travail. Enfermé dans une boîte, figé sur le papier, arrêté sur la toile ou en perpétuelle répétition, je cherche à manipuler et à appréhender le temps, à exposer ce qui nous échappe afin de rendre tangible les rapports et les échanges invisibles qui unissent les spectateurs entre eux. Le corps, l’espace, le temps, la trace sont des sujets que je ne cesse de vouloir lier dans un rapport initiatique, parfois même cérémonial et ritualistique. Tout en restant au service de mes idées, ce travail s’apparente à une démarche scientifique: en prenant la forme d’expériences, d’échantillonnages, de schémas ou de planches morphologiques. Cette démarche me permet de mettre en avant les rapports humains, les émotions et les sentiments qui en découlent.
souhaite aborder dans mon travail : capter la lumière à travers les fils de nylon, tisser à travers la laine, construire avec le bois ou le métal. Les liens que je tisse avec la matière sont toujours dans un rapport honnête et logique avec ce qu’ils représentent. J’aime l’idée que l’on vienne se recueillir devant l’oeuvre, que l’on puisse avoir une approche méditative devant ce travail. Il s’agit de se laisser transpercer par le ressenti et l’émotion que peuvent procurer la contemplation et l’expérience esthétique de ces pièces vibratoires, mouvantes, évolutives dans l’espace et le temps. Texte de Pauline Guerrier
Rendre visible l’invisible. L’édification est primordiale dans ce travail. J’aime accumuler, superposer, recréer des masses à partir d’infimes unités, explorer la fragilité de l’élément unique qui prend forme dans l’accumulation et la construction, montrer la beauté qui peut naître dans la masse et la lumière. Dans cette optique, il me paraît nécessaire de me confronter à la difficulté imposée par les matériaux, que cela prenne du temps avant que n’apparaissent mes premières intentions. Cette patience est primordiale dans mon processus créatif. Je n’ai pas de matériaux de prédilection. Mon travail est avant tout le fruit d’une rencontre avec une matière que je découvre et qui m’inspire dans le moment même où je crée. La matière, ou plutôt ce qu’elle dégage, est en lien direct avec les sujets que je
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La chute, dentelles sur plaque de verre, 105 x 105 x 5 cm, 2015
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E VA TA U L O I S MINI NÉE EN 1990 VIT ET TRAVAILLE À PARIS Sur la base d’un vocabulaire formel minimal, sériel, issu de l’abstraction géométrique, l’œuvre d’Eva Taulois s’inscrit dans un réseau plus large de références, qui mêle tout aussi bien l’architecture, les vêtements traditionnels, l’art du patchwork ou le design industriel. Quel que soit le support engagé, la couleur joue un rôle central. Ses dernières recherches sont à la fois picturales et textiles, travaillant le motif et ses variations à l’intérieur de formes vestimentaires réduites à l’essentiel. Cette collection de vêtements-prototypes frappe par son caractère atemporel et générique: l’artiste s’inspire de modèles de toutes époques, et en redessine les patrons tels des épures. Puis vient la peinture, le trait spontané́ et primitif, l’efficacité de la ligne qui avance sûre d’elle-même, et la couleur saturée de l’acrylique mat, appliquée en aplat. Rouge feu, bleu Klein ou vert mélèze, la palette claque souvent, ou s’adoucit parfois en nuances pastel fraiches. Texte d’Eva Prouteau
When sunny gets blue, Toile de coton, acrylique, bois, socle jaune, 200 x 45 x 45 cm, 2015
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A D R I A N N A WA L L I S MARINA CABANEL NÉE EN 1981 VIT ET TRAVAILLE EN FRANCE Sa démarche artistique s’appuie sur notre rapport aux objets du quotidien. Dans son travail, ceux-ci sont tour à tour la forme, la matière, le langage, le symbole de l’œuvre. En les détournant de leur fonction première, les objets sont libérés de leur fonction utilitaire et acquièrent une dimension narrative. Le geste de l’artiste sur cette matière transitoire, en mêlant technique, travail manuel méticuleux et une démarche poétique faite de tendresse et de subversion, offre au spectateur un résultat empreint d’humilité mais dont la force d’évocation est toujours singulière. En jouant à la fois des bribes de son histoire personnelle et de l’intimité dévoilée de la matière, son œuvre puise au fond des liens familiaux, des transmissions entre générations, de la féminité, mais aussi d’absences subies, de présences pesantes. L’œuvre, en offrant aux spectateurs différents points d’entrée, suscite étonnements, interrogations et imaginaire silencieux. D’anodin, l’objet devient une passerelle vers nos propres intimités. Texte de l’artiste Poire, bronze blanc, 13 x 9 x 10 cm, 2010
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J O H A N N A B E N A Ï N O U S & E L S A PA R R A L E M O N T S A I N T- M I C H E L NÉES EN 1991 ET 1990 VIVENT ET TRAVAILLENT EN FRANCE Johanna Benaïnous et Elsa Parra forment un duo de photographes plasticiennes et vidéastes. Cette année, elles sont finalistes pour le prix HSBC pour la photographie et exposeront au 61ème Salon de Montrouge. Après s’être rencontrées à New-York, Johanna et Elsa ont très vite développé un intérêt commun pour l’observation de l’autre, celle du passant, de l’anonyme. En confrontant leur points de vue, elles ont fait émergé plusieurs physionomies, caractères, images qui leur semblaient à la fois singulières et ordinaires. Ces figures étaient omniprésentes tant dans leur imaginaire que dans leur quotidien. Texte des artistes
Sea salt issu de la série IN LOVE, 60x42, Tirage jet d’encre, 2015
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M A R TA Z G I E R S K A & CHRISTIAN VIUM LAUREATS 2016 DU PRIX HSBC POUR LA PHOTOGRAPHIE La photographie fait partie de la politique culturelle de HSBC France depuis de nombreuses années. Elle s’exprime aujourd’hui essentiellement à travers le Prix HSBC pour la Photographie, créé en 1995, sous l’égide de la Fondation de France. Depuis vingt et un ans, le Prix HSBC pour la Photographie accompagne tous les ans deux photographes de talent encore peu connus, en les aidant à promouvoir et à valoriser leurs œuvres. Pour les choisir, un concours est ouvert de septembre à octobre. Pour accompagner les deux lauréats, le Prix HSBC pour la Photographie : • Organise l’exposition itinérante de leurs œuvres dans cinq lieux culturels en France et / ou à l’étranger, • Aide à la production de nouvelles œuvres, présentées lors de la cinquième étape. • Assure l’acquisition par HSBC France de six œuvres minimum par lauréat pour son fond photographique, • Publie avec Actes Sud, dans la « Collection du Prix HSBC pour la Photographie », la première monographie de chaque artiste.
CHRISTIAN VIUM
M A R TA Z G I E R S K A
NÉ EN 1980 V I T E T T R AVA I L L E A U D A N E M A R K
NÉE EN 1987 V I T E T T R AVA I L L E E N P O L O G N E Marta Zgierska est née en 1987, à Lublin en Pologne. Elle travaille et vit à Varsovie. Elle est titulaire d’un diplôme d’études supérieures des Beaux arts en photographie (l’Ecole nationale supérieure Leon Schiller de cinéma, télévision et théâtre), d’une maîtrise en théâtrologie et d’une maîtrise en journalisme.
The Nomadic City
Christian Vium est photographe, réalisateur et anthropologue : il travaille essentiellement sur des projets personnels ancrés sur une observation participative et une collaboration approfondie. Son travail se situe à la croisée des chemins entre documentaire, art et sciences sociales. Ses travaux précédents ont été récompensés par de nombreux prix : FOAM Talents 2015, gagnant du concours Lensculture Emerging Talents 2015 et en 2011, le Anthropographia Award for Human Rights aux Etats.Unis. Basé à Aarhus (Danemark), Christian Vium travaille actuellement en tant que boursier post.doctoral en anthropologie visuelle dans le cadre d’un projet de recherche « La Caméra, Critique culturelle ».
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Post
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FRISO KRAMER G A L E R I E C AT H E R I N E H O U A R D
NÉ EN 1922 A AMSTERDAM Friso Kramer, fils de l’architecte Pieter Kramer, a joué un rôle décisif dans le développement de l’ésthétique moderne néérlandaise, de la fin des années 1940 aux années 1970. Il apprend le «Good Design», l’épure graphique, et s’inscrit dans le mouvement moderne. Ses créations se réfèrent également à Gerrit Rietveld (1888 1964) membre du groupe «De Stijl». D’une grande simplicité apparente, ces chaises sont des trésors d’ingéniosité. En 1953, il créé la chaise 4060, dite Revolt, qui deviendra l’icône populaire du nouveau style hollandais. Présentée à la Triennale de Milan en 1954, elle remporte un immense succès. Friso Kramer et son industriel innovent grâce à une technique fondée sur une structure profilée en U dans une feuille d’acier. C’est une grande première à l’époque qui permet d’obtenir un acier plus léger, solide et durable, contrairement au tubulaire utilisé jusque là. Il s’est également illustré dans le design de mobilier urbain avec, par exemple, le Réverbère, pour la société Industria en 1960, les boites au lettres en plastique pour PostNL en 1970 ou encore la banquette, dite Olympic Bench, créée en 1966-1967 pour Wilkhahn et choisie pour équiper le métro de Munich, construit pour les Jeux Olympiques de 1972. Ingénieur visionnaire, Friso Kramer est extrêmement soucieux d’allier ergonomie et confort mais aussi d’inscrire ses créations dans une démarche éthique, caractéristique de cette époque: rendre cet art accessible, créer du mobilier pour tous.
Chaise Revolt avec accoudoirs, Ahrend de Cirkel, Assise et dossier rouge en ciranol et structure noire en tôle d’acier plié, 80,5 x 44,5 x 48 cm, 1953 © Galerie Catherine Houard
Texte de la Galerie Catherine Houard
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P R I X D A U PH I N E P O U R L’A R T CONTEMPORAIN GALERIE DU CROUS Soutenu par l’Université Paris-Dauphine depuis 2014, le prix Dauphine pour l’Art Contemporain est une initiative unique et innovante qui s’inscrit au cœur des enjeux liés à la création contemporaine. En destinant son prix à un binôme jeune curateur/jeune artiste le Prix Dauphine pour l’Art Contemporain entend valoriser corrélativement et égalitairement les postures d’artiste et de curateur ainsi que les liens qui les unissent. Texte du Prix Dauphine pour l’art contemporain
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RUNE GUNERIUSSEN H Ô T E L B E L- A M I NÉ EN 1977 VIT ET TRAVAILLE EN NORVEGE Le travail de Rune Guneriussen s’articule autour de deux pratiques : l’installation et la photographie à la chambre grand format. Mais Rune Guneriussen se défini avant tout comme photographe, la photographie reste pour lui la finalité de sa recherche plastique. La plupart de ces interventions, réalisées sur des sites naturels isolés, ne sont visibles qu’à travers ses photographies, seuls vestiges ou témoignages de ce qui a existé. À la recherche de lieux singuliers, Rune Guneriussen intervient sur le paysage dans une pratique proche du Land Art en maniant des objets usuels: lampes, mobilier ou livres qu’il met en scène et dispose selon un agencement précis dans des espaces naturels. Il utilise le paysage, non comme une toile de fond, mais comme sujet même de l’installation, il se sert des anfractuosités, des arbres et de la végétation, mais également des phénomènes météorologiques, tempête de neige ou chute des températures, pour
obtenir l’effet recherché. Rune Guneriussen insuffle vie à ces objets qui enchantent le paysage, et semblent coloniser l’arbre, la vallée, le sous-bois, la glace. Leur présence dans ces espaces, loin de paraître incongrue, semble presque immuable. Aucune trace de présence humaine ne subsiste, la fiction prend alors le pas et nous emporte dans un univers envahis par ces objets-créatures. Texte de la Galerie Mélanie Rio Une oeuvre pérenne de Manuel Mérida cercle bleu outremer acquise en 2015 par l’hôtel Bel Ami sera également visible. Cet achat témoigne de l’engagement de la direction en faveur de la création artistique contemporaine, sensible à ce moment de rencontre entre les oeuvres et le public : les visiteurs et les clients de l’hôtel. Des oeuvres qui s’inscrivent avec sens dans l’esprit du quartier Saint-Germain-des-Près.
Discipline considered an option, 115cm x 175cm, Digital c-print, aluminium, laminate, 2012
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N AT H A L I E A UZ E P Y H ÔT E L D E S M A R R O N N I E R S
VIT ET TRAVAILLE À PARIS Nathalie est portée par la production créative depuis son plus jeune âge. Avec ses œuvres, elle crée un dialogue permanent entre l’espace, le corps et l’esprit. Elle est passionnée par la fragilité de l’équilibre et la puissance de l’enracinement. La nature et le sacré sont ses champs d’expression, les arbres créant un lien entre la terre et le ciel ; le féminin incarnant l’énergie et la force créatrice. Les œuvres de Nathalie Auzépy se basent sur le désir d’établir un dialogue artistique sensoriel, poétique et sensible entre la nature et le féminin sacré et son environnement politique, social et symbolique. Les diffractions visuelles orchestrées par les jeux d’ombres et de lumière segmentent le regard qui se perd dans ce moucharabieh urbain parisien aux déploiements et aux effets d’optiques cartographiques. La nature, puissante et fragile enveloppe la ville dans un subtil effeuillage qui nous rappelle notre enfance comme une madeleine de Proust, lorsque nous cherchions à dévoiler le squelette et la structure de la feuille. Les vides absorbent les pleins et les ombres accentuées par les jeux de perspectives prennent l’ascendant sur la matière. La feuille de ville est suspendue sur son ombre, symbolique architecturale et sensible.
Feuille De Ville, Structure : acier laqué, époxy noir brilliant, Face : inox poli-miroir, 210 cm x 165 cm x 96 cm
Texte de l’artiste
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Installée dans la cour paisible de l’Hôtel des Marronniers, cet « arbre plan » dialogue avec l’identité du lieu.
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D ’a u t r es p r o j ets sont en co u r s de con f i r m ation et no u s se r ons r av ies de v o u s les fa i r e p a r v eni r t r è s p r oc h a ine m ent.
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I L S NOU S SOU TI E NNE NT ARJOWIGGINS CREATIVE PAPERS A l’ère du digital, la communication imprimée reste inégalée dans sa capacité à faire passer des messages multisensoriels mélangeants effets visuels et tactiles. Grâces au savoir-faire des experts du secteur du design et de l’impression, le papier continue d’être le support de communication le plus impactant en créant une relation personnelle et privilégiée. Depuis 1770, Arjowiggins Creative Papers fabrique des papiers fins pour ceux qui souhaitent communiquer avec émotion et distinction. De racines franco-anglaises, leurs papiers sont disponibles dans plus de 120 pays.
IMPRIMERIE CORLET
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PART ENAI R ES M E D IA S MADAME FIGARO Magazine d’influence, Madame Figaro décrypte chaque semaine les tendances de la mode, de la beauté et des grands sujets de société. Toujours à la pointe de l’innovation, cet hebdomadaire féminin est la référence en matière de luxe et de création.
ETAPES : Étapes: est aujourd’hui le magazine leader dans le domaine du design graphique et de la culture visuelle. Cahier de tendances et outil de travail pour les professionnels de la création, Étapes: témoigne depuis plus de 20 ans de l’évolution des styles, des réflexions et des préoccupations liées à notre époque.
artsper Artsper est le premier site de vente d’oeuvres d’art contemporain en ligne en Europe, qui recense plus de 20 000 oeuvres sélectionnées par plus de 600 galeries partenaires. De la peinture abstraite au street-art en passant par la photographie ou la sculpture, tous les médiums artistiques sont présents sur Artsper.
BARNEBYS’ Barnebys est le plus puissant moteur de recherche d’objets d’art et d’antiquités référencés par les maisons de ventes aux enchères et les marchands d’art. L’équipe éditoriale de Barnebys propose également via son blog les dernières actualités du monde de l’art et des enchères.
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L’É QUIPE DU PA RC O U RS SA I N T- G E R M A I N ANNE-PIERRE D’ALBIS-GANEM, Présidente ALICE GOTHEIL, Directrice MANON KLEIN, Chargée de coordination Milena Miguérès, Assistante Relations presse et communication Pour toute demande presse, merci de contacter coordination@parcoursaintgermain.com
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CR É ATIO N G RA P H IQ U E : FÉLICIE JOBBÉ-DUVAL (feliciejobbeduval@gmail.com)
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SANS LIMITES D E L’ O B J E T À L’ Œ U V R E
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