L’EXPOSITION
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VISUELS PRESSE
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SHINJUKU (EXTRAIT CATALOGUE) LE CATALOGUE BIOGRAPHIE
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DAIDO MORIYAMA ET LA FONDATION CARTIER
L’EXPOSITION
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AUTOUR DE CALI
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CALI CLAIR-OBSCUR (EXTRAIT CATALOGUE) LE CATALOGUE
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AUTOUR DES EXPOSITIONS LES SOIRÉES NOMADES LE JEUNE PUBLIC
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LE JARDIN DE LA FONDATION CARTIER INTERNET
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PROCHAINES EXPOSITIONS / HORS LES MURS p. 30 INFORMATIONS PRATIQUES PARTENAIRES
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L’EXPOSITION
Après avoir, en 2003, fait découvrir en France l’œuvre noir et blanc de Daido Moriyama, la Fondation Cartier pour l’art contemporain organise une nouvelle exposition consacrée à l’œuvre en couleur de l’artiste, figure mythique de la photographie contemporaine japonaise. L’exposition Daido Tokyo révèle ainsi une partie méconnue et pourtant essentielle de l’œuvre de Daido Moriyama depuis deux décennies. À l’instar de ces images en couleur, Dog and Mesh Tights, un diaporama de photographies en noir et blanc créé spécialement par Daido Moriyama pour l’exposition, dévoile la fascination de l’artiste pour l’environnement urbain et ses habitants. Commissaires de l’exposition : Hervé Chandès et Alexis Fabry
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DAIDO MORIYAMA Marquée par les changements spectaculaires du Japon dans les décennies suivant la Seconde Guerre mondiale, la génération de photographes à laquelle appartient Daido Moriyama contribue à l’invention d’un langage visuel nouveau, voulant saisir les mutations d’une société nippone qui oscille entre tradition et modernité. Après des études de graphisme à Osaka, Daido Moriyama décide de se consacrer à la photographie et rejoint Tokyo en 1961. Il est profondément influencé par les photographes d’avant-garde de l’agence Vivo, notamment par Shomei Tomatsu et Eikoh Hosoe. Il retient du premier la fascination pour la rue et apprend chez le second le goût de la théâtralisation et de l’érotisme. À la même période il découvre William Klein et Robert Frank et s’imprègne de la grande liberté photographique qui les caractérise ; c’est notamment
d’eux qu’il tient sa manière de capturer ses sujets en mouvement, se servant de l’appareil photo comme d’un véritable prolongement du corps. Cette combinaison d’influences se lit dans ses débuts, en tant que photographe indépendant à partir de 1964, puis dans les projets qu’il réalise pour Provoke – revue qu’il rejoint en 1968. Ses images d’avant-garde, transgressives et pulsionnelles reflètent la contestation et la prise de conscience japonaise. Sa première monographie Japan: A Photo Theater (1968) puis son livre d’artiste Farewell Photography (1972) lui valent une notoriété immédiate. Son travail connaît dès lors un grand retentissement dans le milieu artistique tant au Japon que dans le reste du monde. Révélant le goût de l’artiste pour les cadrages chancelants et les textures, ses photographies en noir et blanc très contrastées constituent l’essence de son travail et contribuent à sa renommée internationale.
IMAGES DE TOKYO Fasciné par l’étrange, l’inhabituel et l’extraordinaire du flux urbain, Daido Moriyama photographie la population de Tokyo et notamment celle du quartier de Shinjuku où il vit. On trouve, dans l’ensemble des photographies présentées, des panneaux publicitaires défraîchis, des vitrines miroitantes, des tuyaux aux formes insolites, ou encore des profils de Tokyoïtes saisis sur le vif. Comme prises à la hâte, ces photographies témoignent de l’esthétique de l’instantané chère à l’artiste, qui utilise un appareil photo compact qu’il brandit au fil de ses balades, tel un véritable chasseur d’images. Plutôt que de préparer et de cadrer avec soin ses clichés, il déclenche spontanément sans regarder dans son viseur, se servant de son corps et de ses humeurs pour capter la réalité qui l’entoure. Indifférent aux techniques académiques de composition et de tirage, Daido Moriyama livre des photographies d’une grande force expressive.
COULEUR Dès les années 1970, Daido Moriyama prête une attention particulière à la photographie couleur, un intérêt qui va croissant jusqu’à l’apparition des premiers appareils numériques. Depuis le début des années 2000, il prend presque uniquement des photographies en couleur avant de les convertir en noir et blanc.
Entre 2008 et 2015, l’artiste réalise ainsi plusieurs milliers d’images numériques puis choisit d’en conserver certaines dans leur forme originelle, en couleur ; un grand nombre de ces clichés est aujourd’hui présenté à la Fondation Cartier. Cette longue exploration de la photographie couleur témoigne de la pratique de l’artiste et de son évolution au cours des deux dernières décennies. Loin de s’opposer, les photographies couleur et noir et blanc se complètent dans l’œuvre de Daido Moriyama. Si pour l’artiste les photographies en noir et blanc sont empreintes d’onirisme, la couleur parle sans équivoque de la réalité, du monde et des gens qui l’entourent lorsqu’il marche dans les rues de Tokyo : « Le noir et blanc exprime mon monde intérieur, les émotions et les sensations que j’ai quotidiennement quand je marche sans but dans les rues de Tokyo ou d’autres villes. La couleur exprime ce que je rencontre, sans aucun filtre, et j’aime saisir cet instant pour ce qu’il représente pour moi. Les premières sont riches en contraste, dures et reflètent pleinement ma nature solitaire. Les secondes sont polies, sages, comme je me présente au monde. » Nées de la confrontation directe avec la ville, ces photographies reflètent la vision du monde de Daido Moriyama, où se mêlent l’intime et le réel.
DOG AND MESH TIGHTS Avec le diaporama Dog and Mesh Tights conçu spécialement pour l’exposition, le regard de Daido Moriyama se porte sur ce qui passe souvent inaperçu au sein du tumulte urbain. Composant un véritable journal de bord, l’artiste capte ses sujets dans les ruelles désertées ou sur les murs des bâtiments lors de ses errances urbaines quotidiennes. Pendant près de neuf mois (de juillet 2014 à mars 2015), Daido Moriyama a pris des clichés dans toutes les villes qu’il a visité, Tokyo, Hong Kong, Taipei, Arles, Houston et Los Angeles. Conçue comme un puzzle qui se parfait et s’enrichit sans cesse, cette série forme une carte photographique du monde reflétant les relations complexes des individus avec leur environnement urbain.
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Tokyo Color, 2008-2015
Série de 86 photographies couleur Tirages chromogènes 111,5 × 149 cm ou 149 × 111,5 cm © Daido Moriyama Photo Foundation
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Dog and Mesh Tights, 2014-2015 Diaporama de 291 photographies noir et blanc, 25 min Musique de Toshihiro Oshima © Daido Moriyama Photo Foundation 7
« SHINJUKU », PAR DAIDO MORIYAMA
(Extrait du catalogue de l’exposition)
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orsque je marche le soir, mon appareil photo à la main, du Kabuki-chõ à Kuyakusho-dori, puis d’Okubo-dori à la gare de ShinOkubo, il m’arrive parfois de sentir un frisson courir le long de mon dos. Il ne s’est rien passé de particulier, et pourtant je perçois en moi comme un mouvement de recul. Sous les néons et les enseignes lumineuses, ou dans l’obscurité au fond des ruelles, se reflète une foule grouillante à la présence fantomatique. Et les réactions de ces ombres humaines, aussi subtiles que celles des insectes, se transmettent à la manière d’impulsions électriques à l’œil du petit appareil photo que je tiens à la main. Sous le coup de la tension, les cellules de mon corps s’agitent un peu, tandis que je capte dans l’air environnant ces grésillements qui précèdent l’orage. Lorsque je rôde dans tous les recoins de ce quartier, enveloppé d’une vague atmosphère de violence, je me répète, comme pour me défendre de ma crainte, qu’aux yeux d’un photographe comme moi, finalement, le seul sujet qui vaille la peine, c’est Shinjuku. Pourquoi ? Parce que ce quartier est unique, et qu’il a conservé l’allure d’un gigantesque faubourg. En 1997, aussitôt après avoir terminé mon livre de photographies d’Osaka, je me suis dit : « Bon, cette fois,
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il serait temps que je m’attaque à Shinjuku ! », et cette idée s’est imposée à moi naturellement, mais aussi avec la sensation presque palpable d’une évidence. Je venais, pendant toute une année, de photographier Osaka, une ville caractérisée par une puanteur et des contours particuliers et, peu à peu, mon intuition m’avait mené à la conclusion qu’un seul endroit, par sa réalité dense, pouvait l’égaler et même la surpasser : cet endroit n’était autre que Shinjuku. En d’autres termes, pour moi chez qui déambuler dans les rues et regarder partout, un appareil photo à la main, est une seconde nature, le seul territoire encore plein de vitalité à Tokyo, ce n’est évidemment ni Shibuya ni Ikebukuro, et encore moins Ginza, Ueno ou Asakusa, mais Shinjuku. Et pour un photographe de rue comme moi, il serait inconcevable de marcher dans Tokyo en portant le regard ailleurs que vers ce quartier, boîte de Pandore débordant de mythes contemporains. Shinjuku est une véritable ville, et j’ai beau la fréquenter depuis près de quarante ans, elle demeure énigmatique à mes yeux. Chaque fois que je m’y pose pour la contempler, elle semble, telle une chimère, me dérober sa véritable nature, et brouille ma perspective mentale comme si je m’étais égaré dans quelque labyrinthe. Il serait faux de dire que je la déteste, mais quand on me demande : « Vous l’aimez donc vraiment ? », tout à coup je me sens réduit au silence. D’autres quartiers de Tokyo comme Ginza ou Asakusa peuvent me plaire plus ou moins, mais dans le fond mes relations avec eux restent assez insignifiantes, tandis qu’avec Shinjuku, c’est tout autre chose : il s’agit d’un attachement exclusif, qui ne fait que croître. […] Shinjuku, qui pour moi s’étend jusqu’au quartier de hautes constructions connu sous le nom de « nouveau centre urbain », se projette devant mes yeux tantôt comme une toile de fond géante, tantôt comme une vaste fresque dramatique, tantôt comme un bidonville installé là pour l’éternité. Et, curieusement, dans cet espace je n’arrive pas à découvrir
de dimension temporelle. Car à Shinjuku, on ne peut pratiquement pas trouver trace du passage du temps, ce temps qui, à sa façon, s’accumule dans toute grande ville. Loin de moi l’idée d’esquisser un parallèle avec New York ou Paris, mais dans ces cités-là demeurent quelques marques ou formes temporelles qui permettent, dans une certaine mesure, de décrypter leur histoire. Bien sûr, on ne peut nier que certains facteurs séparent ces villes : différences de culture ou de mentalité, restes ou non de ravages dus à la guerre… Mais chez ce monstre du nom de Shinjuku, les repères géographiques sont mouvants, et les repères temporels indistincts. Ce quartier, métamorphosé en bête inquiétante dont l’épiderme parcouru de soubresauts va de mue en mue, engloutit tout ce qui se présente mais – allez savoir pourquoi – n’a pas besoin de se repaître du temps. À une exception près : le 21 octobre 1968, point culminant des troubles politiques qui rayonnèrent depuis cet endroit à la fin des années 1960, dont la date est restée gravée dans les mémoires. Mais aussi bien avant qu’après cet événement, le temps a entièrement disparu de Shinjuku. […] Pendant les quelque deux années que j’ai consacrées à photographier ce quartier, toutes sortes de gens m’ont demandé : « Mais pourquoi Shinjuku ? » J’improvisais toujours une réponse, parfois assez plausible, mais en fin de compte voici la formule qui résume le mieux ma pensée : « Tout simplement parce que Shinjuku était là. » Qu’ajouter de plus ? Car le Shinjuku dont je parle se reflète aujourd’hui encore dans mon regard comme un faubourg immense, un sacré lieu de perdition. Les nombreux autres quartiers qui constituent la mégalopole de Tokyo ont, depuis l’après-guerre, franchi d’un bond toutes les décennies pour former selon moi, une fois pour toutes, des paysages aseptisés. En revanche, Shinjuku s’affirme toujours comme un monstre aux couleurs franches, débordant de vie, parcouru de constants soubresauts.
LE CATALOGUE
Le catalogue réunit l’ensemble des photographies présentées dans l’exposition, offrant une occasion unique de découvrir le travail récent de Daido Moriyama. Un texte de l’artiste invite également à mesurer sa passion pour Shinjuku, quartier underground de la ville de Tokyo dans lequel il aime déambuler. Daido Moriyama, Daido Tokyo Édition Fondation Cartier pour l’art contemporain, Paris Disponible en librairie, à la Fondation Cartier et sur fondation.cartier.com (rubrique e-shop)
Version bilingue français-anglais Relié, 18 × 27 cm, 248 pages 377 reproductions couleur et noir et blanc Prix : 35 € ISBN : 978-2-86925-122-9
ÉDITION LIMITÉE La Fondation Cartier édite deux lithographies réalisées par l’atelier Idem à Paris. Imprimées à 60 exemplaires chacune, ces lithographies (45 × 59 cm) sont numérotées et signées par Daido Moriyama. Disponibles à la librairie de la Fondation Cartier et sur eshop.fondationcartier.com
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BIOGRAPHIE 1969 Daido Moriyama rejoint la revue d’avant-garde Provoke, fondée l’année précédente par Takuma Nakahira et Koji Taki. Il participe aux 2e et 3e numéros avec notamment deux séries : la première est composée de nus flous pris dans un hôtel (Provoke 2, 1969), la seconde est un ensemble de photographies de bouteilles de soda, de boîtes de lessive et de bouteilles de V-8 (Provoke 3, 1969). 1970 Daido Moriyama présente sa première exposition personnelle, Scandal, au Plaza Dick de Tokyo. DAIDO MORIYAMA Né en 1938 à Ikeda, Osaka Vit à Tokyo 1959 Diplômé de graphisme à Osaka, Daido Moriyama travaille brièvement comme graphiste avant de s’initier à la photographie chez le photographe Takeji Iwamiya. 1961 Daido Moriyama déménage à Tokyo où il espère collaborer avec l’agence photographique d’avant-garde Vivo, mais arrive malheureusement peu avant la séparation du groupe. Il assiste alors le photographe Eikoh Hosoe sur sa série Ordeal by Roses réalisée avec l’écrivain Yukio Mishima. Durant cette période, il découvre le travail de William Klein, Robert Frank, Shomei Tomatsu ou encore Andy Warhol, chacun d’entre eux ayant eu une profonde influence sur son œuvre. 1967 Daido Moriyama reçoit le « New Artist Award » de la Japan Photo Critics Association. 1968 Parution du livre Japan: A Photo Theater (Muromachi-Shobo, Tokyo, 1968), premier livre d’artiste de Daido Moriyama, suivi de la publication en 1972 de Farewell Photography (Shashinhyoronsha, Tokyo, 1972). Ces deux livres lui valent une notoriété immédiate et son travail connaît dès lors un grand retentissement dans le monde.
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1974 Le Museum of Modern Art de New York organise l’exposition collective New Japanese Photography qui présente notamment 36 photographies de Daido Moriyama. Les années qui suivent sont une période de grande activité pour l’artiste : en plus de nombreuses expositions et publications, il anime des ateliers de photographie et dirige une galerie appelée CAMP, exposant les œuvres d’étudiants en photographie. Parallèlement, Daido Moriyama expérimente différentes techniques de reproduction comme la photocopie, la sérigraphie ou encore la photographie couleur. 1983 Daido Moriyama est élu « Photographer of the Year » par la Photographic Society of Japan. 1984 Publication de son autobiographie Places in My Memory: Memories of a Dog (Asahi Shimbun, Tokyo, 1984), dans laquelle Daido Moriyama explique l’ancrage de sa pratique artistique dans des références majeures comme Eugène Atget, Jack Kerouac, Nicéphore Niépce, William Klein, Shomei Tomatsu, Andy Warhol ou encore Weegee. 1987 Ouverture de la galerie Room 801 dans le quartier de Shibuya à Tokyo – rebaptisée un an plus tard Foto Daido.
1999 Daido Moriyama fait l’objet d’une importante rétrospective intitulée Daido Moriyama: Stray Dog au San Francisco Museum of Modern Art. 2002 Daido Moriyama remporte le « Mainichi Art Award » pour sa série Shinjuku (2002). Ces dernières photographies représentent la quintessence de sa pratique photographique. Constituée de scènes de rue, de vues de parkings, de voies ferrées, de rues désertes, d’affiches déchirées, de sex-shops et de multiples détails urbains, cette série présente un portrait intime et fiévreux de ce quartier de Tokyo cher à l’artiste. 2003 La Fondation Cartier pour l’art contemporain organise une grande exposition consacrée à Daido Moriyama. 2011 L’exposition Daido Moriyama: On the Road organisée au National Museum of Art à Osaka présente pour la première fois les photographies couleur récentes de Daido Moriyama. L’ouvrage Color publié à la suite de cette exposition, regroupe 191 photographies couleur sélectionnées par l’artiste parmi plus de 30 000 clichés pris entre 2008 et 2012. 2012 La Tate Modern organise une exposition intitulée William Klein + Daido Moriyama, montrant la relation étroite entre ces deux photographes. 2015 Présentée à la galerie Sozzani de Milan, l’exposition Daido Moriyama in Color dévoile 130 photographies couleur prises par l’artiste entre la fin des années 1960 et le début des années 1980. 2016 La Fondation Cartier pour l’art contemporain organise une nouvelle exposition avec Daido Moriyama. Intitulée Daido Tokyo, elle présente des photographies couleurs récentes, ainsi qu’un diaporama noir et blanc spécialement réalisé pour la Fondation Cartier.
DAIDO MORIYAMA ET LA FONDATION CARTIER POUR L’ART CONTEMPORAIN EXPOSITION
LA COLLECTION
ÉDITIONS
En 2003, la Fondation Cartier a consacré une importante exposition à l’œuvre noir et blanc de Daido Moriyama, réunissant 200 photographies des années 1960 à nos jours. Première exposition majeure du photographe en France, cette exposition rassemblait plusieurs de ses séries parmi les plus significatives, comme Platform (1971), Lumière et Ombre (1981-1982), Hysteric (1992) et Shinjuku (2002), ainsi que l’installation Polaroid Polaroid (1997).
Suite à cette exposition, la Fondation Cartier acquiert pour sa collection un ensemble de 25 tirages de l’artiste en très grand format, ainsi que l’installation Polaroid Polaroid (1997), qui propose une reconstitution de son atelier à travers 3 262 clichés polaroïds. Cette œuvre unique a notamment été présentée en 2006 dans l’exposition Collection of the Fondation Cartier pour l’art contemporain au Museum of Contemporary Art de Tokyo, en 20122013 à la Tate Modern à Londres dans une importante rétrospective consacrée à l’artiste et en 2014 dans l’exposition Mémoires Vives célébrant les trente ans de la Fondation Cartier.
La Fondation Cartier a déjà publié deux ouvrages, réalisés en étroite collaboration avec l’artiste : Daido Moriyama 2003 Catalogue de l’exposition, avec un entretien entre Daido Moriyama et Nobuyoshi Araki
Yashi 2008 Édition limitée de 500 exemplaires, publiée par la Fondation Cartier pour l’art contemporain et Taka Ishii Gallery, Tokyo
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L’EXPOSITION
Du 6 février au 5 juin 2016, la Fondation Cartier pour l’art contemporain présente la première rétrospective européenne consacrée à Fernell Franco, figure majeure et pourtant méconnue de la photographie latino-américaine. Photojournaliste de profession, Fernell Franco réalise en parallèle un travail personnel expressif dédié à la précarité et aux contrastes urbains de Cali, ville où il a vécu et travaillé presque toute sa vie. L’exposition réunit plus de 140 photographies issues de 10 séries différentes réalisées entre 1970 et 1996, et met en lumière l’importance du travail de Fernell Franco au sein de la riche scène artistique de Cali qui émerge au début des années 1970. En hommage à Fernell Franco, l’artiste colombien Oscar Muñoz réalise une nouvelle œuvre spécialement pour l’exposition. Commissaires de l’exposition : Alexis Fabry et María Wills Londoño
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LES DÉBUTS « La nuit, à la campagne, on assiste au spectacle des étoiles dans le ciel. Ce que j’ai compris en arrivant à Cali, c’est que les étoiles étaient sur Terre. » Fernell Franco Enfant pendant la guerre civile, la Violencia qui fait rage en Colombie entre 1948 et 1953, Fernell Franco fait partie des milliers de réfugiés qui fuient la campagne pour s’installer dans les quartiers pauvres et marginalisés de Cali. Il commence très tôt à travailler et apprend la photographie en autodidacte alors qu’il est coursier
pour un studio photographique, puis en tant que fotocinero (photographe professionnel ambulant). En 1962, il travaille comme photoreporter pour El País et Diario Occidente, puis comme photographe de mode et de publicité pour des magazines comme Diners et Elite. Son métier le confronte alors quotidiennement à la violence et aux inégalités de la société colombienne l’artiste documente ainsi tout autant les émeutes urbaines et les violences du pays, que les cocktails de l’élite de Cali. Stimulée par l’arrivée de réfugiés fuyant la Violencia et par l’essor de l’industrie sucrière, Cali connaît à
AU-DELÀ DE LA PHOTOGRAPHIE DOCUMENTAIRE : UN NOUVEAU LANGAGE VISUEL « J’étais à la recherche de choses banales – des choses qui se passaient dans la ville au quotidien, qui arrivaient dans la vie des gens normaux. Des choses différentes du travail que je faisais dans la publicité et la photographie de mode. » Fernell Franco
cette époque une forte croissance démographique et économique ainsi que de nombreuses mutations urbaines. C’est à ce moment qu’émerge une communauté artistique extraordinairement riche, transformant l’ancienne périphérie de la ville en important centre culturel. Rapidement intégré à cette scène artistique dynamique grâce à son travail de photoreporter, Fernell Franco y côtoie l’écrivain Andrés Caicedo, les cinéastes Luis Ospina et Carlos Mayolo ou encore les artistes Ever Astudillo et Oscar Muñoz avec lesquels il partage une fascination pour la culture populaire et un intérêt pour la ville – des thématiques alors encore peu explorées dans l’art, la littérature et le cinéma colombiens.
Poussé par une recherche artistique intime, Fernell Franco réalise plusieurs séries photographiques saisissantes consacrées aux communautés marginalisées, aux destructions, aux transformations urbaines. Son style se différencie de celui de la photographie documentaire sociale – qui prédomine alors en Amérique latine – où l’image transmettait son message de la façon la plus directe possible. L’artiste invente un langage visuel plus suggestif, fait de ruines décrépites (Demoliciones), de paysages marins déserts (Pacífico), de ballots ficelés (Amarrados), de bicyclettes (Bicicletas), d’architectures et de lieux populaires (Interiores, Billares, Color Popular). Mettant l’accent sur la qualité expressive de ses photographies, il accentue les contrastes entre ombre et lumière, joue sur le grain de ses tirages et intervient souvent sur ses photographies en les rehaussant au crayon ou à l’aérographe. Influencé par les effets de clair-obscur des films noirs américains et par le cinéma néoréaliste italien qu’il a découverts enfant, Fernell Franco confère à ses œuvres une dimension cinématographique en y intégrant des éléments de narration et de temporalité. Prostitutas (1970) est l’une de ses plus célèbres séries : elle met en scène des femmes et des jeunes filles travaillant dans l’une des dernières maisons closes de la ville de Buenaventura. En choisissant le noir et blanc et en se servant du photomontage, Franco construit un récit qui décrit la vie quotidienne des prostituées dans toute sa véracité et évoque les forts sentiments de répétition et d’enfermement qui s’en dégagent. Les séries Interiores, Billares et Demoliciones explorent la rapidité de la modernisation, de l’urbanisation et de la destruction du centre-ville de
Cali. Pour Interiores (série qui marque le début de sa collaboration avec Oscar Muñoz), Fernell Franco photographie les intérieurs autrefois majestueux des vieilles demeures abandonnées et transformées en logements pour les populations pauvres et réfugiées de la Violencia. Avec Billares, il cherche à capturer l’esprit des anciennes salles de billard de Cali, à un moment où ces importants lieux de sociabilité et de loisirs cèdent la place à des bars à cocktails « modernes ». Dans la série Demoliciones, le photographe pointe son objectif sur les bâtiments en ruine de Cali afin de rendre compte des violences liées aux cartels de la drogue qui engendrent des destructions massives du patrimoine architectural de la ville. En photographiant ces lieux chargés d’histoire, Fernell Franco évoque non seulement les violences et déplacements subis par la population colombienne mais également la difficulté de préserver la mémoire collective d’un pays. Contrairement à un grand nombre de ses contemporains dont l’œuvre photographique traduit directement la réalité sociale, les séries de Fernell Franco – au croisement de la photographie, du cinéma et de la peinture – sont métaphoriques et quasi picturales. Repoussant les limites de cette photographie traditionnelle, l’artiste s’extrait du paradigme documentaire pour constituer une œuvre singulière traduisant son expérience personnelle et subjective du monde contemporain. Après Paris, l’exposition sera présentée au Mexique, du 27 juillet au 2 novembre 2016 au Centro de la Imagén à Mexico.
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VISUELS PRESSE AMARRADOS « La série Amarrados a sans nul doute un lien avec des images de violence mais aussi avec ce que je voyais lorsque je m’asseyais sur la place du marché en pleine activité : les bâches des étals et les choses qu’on y empaquetait, qu’on couvrait, qu’on protégeait et qu’on gardait ainsi. En travaillant à la photographie d’objets inanimés, je me suis rendu compte que cette façon d’envelopper avait quelque chose à voir avec celle de ficeler et d’isoler la mort. Avec la façon dont on empaquette le mort pour le couvrir, pour le retirer de la vue des vivants. »
1. Série Amarrados, 1976. Tirage gélatino-argentique, 24,6 × 36 cm. Tirage d’époque rehaussé par l’artiste. Collection privée, Paris
3. Série Billares, 1985 Tirage gélatino-argentique, 11,8 × 23,3 cm. Tirage d’époque. Collection Leticia et Stanislas Poniatowski
4. Série Billares, 1985 Tirage gélatino-argentique, 11,9 × 23,5 cm Tirage d’époque rehaussé par l’artiste. Collection Motelay
BILLARES « Les billards étaient de beaux lieux que je connaissais bien et qui commencèrent à disparaître au début des années 1970, avec la rénovation de Cali. Ils furent remplacés par des bars sans alcool qu’on appelait des « fontaines à soda », qui ne durèrent pas non plus. Ils répondaient à un concept importé qui sombra pour cette raison même dans l’oubli. » 5. Série Billares, 1985 Tirage gélatino-argentique, 12,3 × 22,4 cm. Tirage d’époque. Collection Naima et Bertrand Cardi, Paris
2. Série Billares, 1985 Tirage gélatino-argentique, 15,3 × 23,2 cm. Tirage d’époque. Collection privée 6. Série Billares, 1985 Tirage gélatino-argentique, 13,9 × 22,1 cm Tirage d’époque rehaussé par l’artiste. Collection privée
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COLOR POPULAR « Nous aimions tous la salsa et nous allions faire la fête dans des lieux très populaires où l’on écoutait cette musique. Ce genre de choses, pour quelqu’un comme moi qui venais des faubourgs, avait un sens. »
9. Série Interiores, 1979 Tirage gélatino-argentique, 7,6 × 18,7 cm. Tirage d’époque. Collection privée
7. Série Color popular, c. 1980 Tirage chromogène, 27,8 × 28,6 cm. Tirage d’époque rehaussé par l’artiste. Collection Leticia et Stanislas Poniatowski
10. Série Interiores, 1979 Tirage gélatino-argentique, 7,2 × 12,7 cm. Tirage d’époque rehaussé par l’artiste. Collection Evans Haji-Touma
PROSTITUTAS INTERIORES « Avec Oscar Muñoz, nous entrions dans de vieilles bâtisses, autrefois majestueuses et converties en immeubles de rapport après le départ des gens fortunés, qui avaient abandonné le centre de Cali pour les nouveaux appartements à la mode américaine. Armés de nos appareils, nous allions y photographier l’entassement des classes pauvres et des déplacés qui commençaient à peupler les lieux. »
8. Série Interiores, 1979 Tirage gélatino-argentique, 18,7 × 13,7 cm. Tirage d’époque. Collection privée, Paris
« Au bout de quatre années passées à travailler pour l’agence de publicité, j’ai commencé à réaliser la série des prostituées. Ce fut ma première proposition personnelle. Ce thème des prostituées, je n’aurais pu le photographier qu’en noir et blanc. Ce que je cherchais en elles, c’était la vérité de la vie lorsqu’elle n’est pas maquillée, même si elle était rude et violente. Je ne cherchais que des choses ordinaires, de celles qu’on vit quotidiennement dans la ville, de celles qui surviennent dans la vie des personnes normales. Quelque chose qui soit vraiment différent de ce que je faisais dans la publicité et dans la mode. »
11. Série Prostitutas, 1970-1972 (collage) Tirage gélatino-argentiques, 50,7 × 73 cm Tirage d’époque. Collection privée, Paris
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VISUELS PRESSE RETRATOS DE CIUDAD « Dans mes premiers portraits de ville, j’ai expérimenté la répétition des images urbaines dans un même format, et cette ville, généralement, c’est Cali. Le ton des manifestations était donné à Cali, théâtre de nombreux scandales, qui se répercutaient ensuite dans les autres régions du pays. »
12. Série Prostitutas, 1970-1972 (collage) Tirage gélatino-argentique, 21,9 × 23,5 cm Tirage d’époque. Collection privée, Paris
14. Série Retratos de ciudad, 1994 Tirage gélatino-argentiques, 18,7 × 24,1 cm Tirage d’époque. Collection privée, Paris
PACÍFICO « L’atmosphère de forêt humide qui enveloppe Buenaventura est angoissante ; la pauvreté et la déchéance y languissent dans une atmosphère brutale dont l’invasion des plantes et le délabrement des maisons sont la marque perceptible. C’est une ville étrange, esclave de problèmes qui semblent n’avoir pas de fin. »
13. Série Prostitutas, 1970-1972. Tirage gélatino-argentique, 30,5 × 23,5 cm. Tirage d’époque. Collection Leticia et Stanislas Poniatowski
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15. Série Pacífico, 1994 Tirage gélatino-argentiques, 120 × 104 cm Tirage d’époque. Collection privée, Paris
BICICLETAS
DEMOLICIONES
« Ceux qui venaient avec leur vélo ne s’en séparaient pas pour dormir. Cela me rappelait ma jeunesse de coursier à vélo, et je pensais que lorsqu’on est ainsi tenu à son instrument de travail pour subsister, celui-ci devient comme une extension de soi, comme une partie de son corps. »
«De la si belle architecture pratiquée dans les années 1930 et 1940, il ne reste presque plus rien. Lorsque j’ai vu l’ensemble de cette série de photographies, j’ai compris que ce qu’elle contenait dépassait les limites de Cali, même si elle avait pris naissance dans la tristesse qu’avait éveillée en moi la destruction de ma ville natale. Toutes les villes d’Amérique du Sud connaissent, d’une façon ou d’une autre, les mêmes problèmes. »
16. Série Bicicletas, 1975. Tirage gélatino-argentique, 16,4 × 21,4 cm. Tirage d’époque rehaussé par l’artiste. Collection Leticia et Stanislas Poniatowski
GALLADAS « Chez moi, un appareil photo était quelque chose d’exotique. J’avais une bande d’amis de quartier avec lesquels je sortais danser la salsa. L’un de ces camarades de bringue et de castagne travaillait dans un laboratoire photographique, Arte Italia, et il me proposa de devenir l’assistant d’un des photographes. C’est ainsi que je fis connaissance avec la photographie, comme coursier et comme assistant de laboratoire. »
18. Série Demoliciones, c. 1992 Tirage gélatino-argentique, 10,4 × 9,1 cm et 10,2 × 7 cm Tirage d’époque rehaussé par l’artiste. Collection privée, Paris
Cali Clair-obscur
© Fernell Franco Courtesy Fundación Fernell Franco Cali / Toluca Fine Art, Paris
17. Série Galladas, 1970. Tirage gélatino-argentique, 13,7 × 19,4 cm. Tirage d’époque. Collection privée, Paris
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BIOGRAPHIE 1970 Fernell Franco commence sa série Galladas, consacrée aux bandes de jeunes – « galladas » en argot – de la ville de Cali alors en pleine modernisation.
FERNELL FRANCO Né en 1942 à Versalles Décédé en 2006 à Cali 1951 La Violencia, guerre civile qui fait rage en Colombie entre 1948 et 1953, conduit Fernell Franco et sa famille à fuir leur village de Versalles pour s’installer à Cali. 1954 Fernell Franco découvre le cinéma auquel il voue rapidement une véritable passion, fréquentant quotidiennement les salles de la ville de Cali. Le cinéma mexicain, le film noir et le néoréalisme italien ont, par la suite, une grande influence sur son travail photographique. 1956-57 Fernell Franco commence à travailler pour le studio photo Arte Italia comme coursier à bicyclette puis en tant que fotocinero (il photographie les passants dans la rue et leur vend leur portrait). 1962 Fernell Franco devient reporter-photo pour les journaux El País et Diario de Occidente, et couvre les violences et inégalités de la société colombienne ainsi que la chronique mondaine. Quelque temps plus tard, Fernell Franco commence à travailler comme photographe de mode pour l’agence publicitaire d’avant-garde de Hernán Nicholls. Il y rencontre de nombreux artistes, notamment les cinéastes Luis Ospina et Carlos Mayolo. Il découvre au même moment le travail du photographe Richard Avedon.
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1971 Le 6 juillet, s’ouvre à Cali un espace indépendant et pluridisciplinaire appelé Ciudad Solar. Créé à l’initiative d’Hernando Guerrero et Miguel González, cet espace comprend notamment un ciné-club, un laboratoire photographique et une salle d’exposition, et devient peu à peu, pour des artistes comme Fernell Franco, Oscar Muñoz, Ever Astudillo, Andrés Caicedo, Luis Ospina ou Carlos Mayolo, un espace de rencontre et d’échanges. 1972 Fernell Franco expose sa série Prostitutas au Ciudad Solar. Cette série met en scène des femmes et des jeunes filles travaillant dans l’une des dernières maisons closes de Buenaventura. Dans une démarche expérimentale, il utilise les procédés du virage et de la solarisation pour accentuer les contrastes dans ses photographies, les zones d’ombres devenant une métaphore de l’oubli et de l’enfermement. Soucieux de conserver la mémoire des espaces urbains en voie de disparition, Fernell Franco commence à photographier au début des années 1970 les vieilles demeures abandonnées et transformées en logements de fortune pour les populations pauvres et réfugiées. C’est le début de la série Interiores pour laquelle Fernell Franco collabore pour la première fois avec Oscar Muñoz. 1978 Au cours de ses promenades dans les marchés de Colombie et d’Amérique latine, Fernell Franco photographie les marchandises et étals ambulants empaquetés et ficelés donnant ainsi vie à sa série intitulée Amarrados. Fernell Franco participe à une grande exposition dans le cadre du Premier Colloque de la photographie latinoaméricaine au Museo de Arte Moderno de Mexico, au cours duquel la photographie de ce continent acquiert une dimension historique. Le livre
Hecho en Latinoamérica, dans lequel sont reproduites des œuvres de la série Interiores est publié à cette occasion. 1979 Une exposition de photographies de Fernell Franco au Museo de Arte Moderno La Tertulia, à Cali, aux côtés d’œuvres d’Oscar Muñoz et d’Ever Astudillo, met en lumière les similitudes et affinités tangibles entre les recherches plastiques de ces trois artistes. 1980 Fernell Franco commence sa série Demoliciones, dont les photographies documentent la démolition des bâtiments historiques qui cèdent la place à de nouveaux édifices plus modernes, financés en partie par les cartels de la drogue. 1981 Une grande exposition consacrée à la photographie colombienne est organisée lors de la Biennale de Venise. Intitulée Colombia en Blanco y Negro, elle réunit 23 artistes parmi lesquels Gertjan Bartelsman, Carlos Caicedo, Hernán Diaz et Fernell Franco. 1982 Une sélection de photographies présentées dans le cadre du Premier Colloque latino-américain de photographie à Mexico est présentée au Centre national d’art et de culture Georges Pompidou, à Paris. 1984 L’œuvre de Fernell Franco présentée à l’occasion de la première Biennale de la Havane est récompensée. 1985 Fernell Franco commence sa série Retratos de Ciudad qu’il réalise à Cali et dans des villes nord-américaines comme New York ou Houston 1992 Les œuvres de Fernell Franco sont exposées lors du festival international Fotofest de Houston, Image and Memory, Photography from Latin America. 2001 La conservatrice María Iovino démarre une série d’entretiens avec Fernell Franco. Cet unique témoignage de l’artiste a été publié en 2004 à
AUTOUR DE CALI l’occasion de l’exposition Fernell Franco: Otro Documento, présentée simultanément dans six lieux de Cali, dont le Banco de la República. 2009 L’America’s Society de New York organise une exposition consacrée à la série Amarrados. 2011 L’exposition Cámara Ardiente : Prostitutas de Fernell Franco organisée dans le cadre du Festival PhotoEspaña présente une cinquantaine de tirages issus de la série Prostitutas. 2014 De nombreuses photographies de Fernell Franco sont présentées dans l’exposition collective Urbes Mutantes : Fotografía Latinoamericana à International Center of Photography de New-York. 2016 La Fondation Cartier pour l’art contemporain organise la première rétrospective européenne de l’œuvre de Fernell Franco.
Album réalisé par Ever Astudillo durant les années 1970.
LE GROUPE DE CALI Au début des années 1970, une communauté artistique particulièrement dynamique s’impose dans la ville de Cali. En 1971, la création du premier espace artistique alternatif de Colombie, le Ciudad Solar, marque le véritable changement culturel de la ville. Fondé par Hernando Guerrero dans un manoir du xixe siècle que sa famille possède dans le centre de Cali, le Ciudad Solar comprend une galerie d’art, une chambre noire, un atelier de gravure, un magasin de produits artisanaux et des logements pour les artistes, dont la présence confère au lieu une atmosphère communautaire. Le Groupe de Cali est le nom donné aux artistes associés au Ciudad Solar, comme le grand écrivain colombien Andrés Caicedo ou les réalisateurs Luis Ospina et Carlos Mayolo. Tous ces artistes partagent un intérêt pour la culture populaire et la ville – des sujets jusque-là peu explorés dans l’art, le cinéma ou la littérature colombienne. Parmi ces artistes visuels qui s’intéressaient à des sujets liés au cadre urbain, se trouvaient Ever Astudillo (1948-2015) et Oscar Muñoz (1951). Le travail de ces deux derniers est présenté ici à travers une série de photographies et de dessins de la ville de Cali réalisés par Ever Astudillo, ainsi qu’une installation commandée spécialement par la Fondation Cartier à Oscar Muñoz en hommage à Fernell Franco. S’étant progressivement liés d’amitié, Fernell Franco, Ever Astudillo et Oscar Muñoz exploraient souvent la ville ensemble pour leurs différents projets artistiques.
Une exposition collective organisée au Museo de Arte Moderno La Tertulia, à Cali, en 1979, a révélé les nombreuses affinités artistiques entre ces trois artistes.
OSCAR CAMPO Le documentaire Escritura de luces y sombras réalisé par le cinéaste colombien Oscar Campo en 1995 et présenté dans l’exposition donne la parole à l’un des photographes les plus inventifs du continent sudaméricain. En rencontrant ainsi Fernell Franco dans son atelier ou au détour de ses errances dans la ville, le visiteur découvre les influences et inspirations de l’artiste ainsi que ses techniques photographiques novatrices et expérimentales.
SALSA C’est dans le Barrio Obrero, quartier populaire de Cali et berceau de la salsa caleña ou « Cali style », que Fernell Franco s’installe après avoir quitté son village natal de Versalles avec sa famille. Passant le plus clair de sa jeunesse à arpenter la capitale, il s’imprègne de l’esprit et du rythme endiablé de la salsa. Pour l’exposition de sa série photographique Prostitutas au Ciudad Solar en 1972, Fernell Franco souhaitait intégrer de la musique dans l’exposition afin de recréer l’ambiance animée et l’allégresse caractéristique des bistrots, restaurants, discothèques et maisons closes de Cali. 21
CALI CLAIR-OBSCUR PAR MARÍA WILLS LONDOÑO
(Extrait du catalogue de l’exposition) VOLEUR DE BICYCLETTE
C
omme de nombreux jeunes provinciaux en Colombie, Fernell Franco a grandi dans un quotidien chargé de violence. La guerre entre conservateurs et libéraux, qui faisait rage au milieu du xxe siècle, a bien évidemment marqué la création artistique de l’époque, concentrée en une modernité élaborée à partir de la peinture et de la sculpture. Franco n’était alors qu’un enfant de la campagne, vivant dans un village nommé Versalles, où son père travaillait à différentes affaires (il fut même le notaire du village) et s’occupait du domaine familial, tandis que ses opinions libérales lui valaient les menaces constantes des conservateurs. Lettres anonymes, coups de machette frappés à sa porte, multiplication des assassinats politiques poussèrent la famille à s’exiler en ville. Franco n’avait alors que huit ans. De ses souvenirs d’enfance, celui de sa rencontre avec la ville demeure, dit-il, l’un des plus marquants : « En termes visuels, la ville signifia pour moi que la nature s’absentait de mon environnement, que je perdais l’horizon auquel je m’étais habitué étant enfant ; c’était un changement brutal pour ce que les hommes avaient construit, édifié. » La ville en croissance rapide qui accueillit Franco fut Cali, dont la proximité avec la côte Pacifique lui permettait de recevoir cette brise de mer tant vantée par les artistes et de s’ouvrir largement aux influences culturelles, car elle était plus proche qu’aucune autre du plus grand port de Colombie à l’époque, Buenaventura. […]
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C’est à l’âge de douze ans, lorsqu’il commença à travailler comme coursier à bicyclette pour le compte d’un laboratoire photo tenu par des immigrants italiens, que Franco découvrit la diversité des conditions socioculturelles qui sont la marque de l’urbain. Sur le trajet de ses courses, il appréhendait, dans l’indéfinissable émerveillement qui naît du désordre, les dimensions de la ville et les contrastes sociaux qu’elles engendrent. Ainsi décrit-il cette découverte : « Dans chacun des métiers que j’ai exercés, je me suis rendu compte qu’on n’en finissait jamais de déchiffrer les codes d’une ville. Si je me suis attaché à la compréhension de cet espace, c’est parce que ma rencontre soudaine avec le monde urbain a marqué ma vie. Ce fut toute une énigme, que j’ai tenté de résoudre en même temps que je me l’appropriais1. » Plus qu’un lieu, la ville fut dès lors pour Franco un amplificateur de sensibilité ; son caractère tranquille et patient lui permettait de voir ce que les autres ne percevaient pas : les coins et les fissures, les personnages solitaires et les architectures oubliées. Franco voulut, sans conteste, être le photographe d’atmosphères condamnées à disparaître. Le délabrement et la ruine qu’il percevait lors de ses trajets ou de ses promenades dans les villes – qui commencèrent à bicyclette – lui permirent de saisir les espaces des limbes – des « nonlieux », pour reprendre le nom donné par l’anthropologue Marc Augé aux espaces de transit – qui, s’ils n’avaient pas existé dans ses photographies, eussent sombré dans l’anonymat. […]
PREMIER AMOUR, PREMIÈRE ŒUVRE
L
e premier amour de Franco fut le cinéma. Quand il avait douze ans et n’avait pas d’argent, il parvenait à convaincre des spectateurs d’acheter deux billets, et il restait des jours entiers, fasciné, devant l’écran. Son esthétique naquit de son expérience des quartiers populaires, dans la gaîté, les danses, les mélodrames de leurs 1. María Iovino, Fernell Franco, otro documento (2004).
habitants, mais aussi dans les scènes du cinéma populaire mexicain, qui montraient une réalité toute proche pourtant faite art. Le cinéma était alors, sans aucun doute, l’art le plus familier au peuple et à la multitude. On peut affirmer que l’œil de Franco fut formé par le cinéma. Il y trouva son université de l’image, qui lui enseigna comment, d’une abondance culturelle trop luxuriante, naissait la commune condition de la ville latino-américaine, mélange paradoxal d’humour, de tragédie et de pauvreté. Comme il le souligne lui-même : « Les fêtes populaires d’alors n’étaient pas comme aujourd’hui des fêtes privées. La musique s’entendait dans toute la rue et tout le quartier était ainsi invité à participer. Un quartier très pauvre et, quoiqu’il n’y eût aucune violence, qui était aussi celui des prostituées. » Le film noir américain, avec sa façon particulière de traiter la rencontre de l’ombre et de la lumière, le passionnait également. C’est néanmoins avec le néoréalisme italien que l’identification fut la plus forte. Ce cinéma, qui montre la réalité et la pauvreté avec une grande poésie, captiva Franco et le poussa certainement à photographier les immeubles de rapport, les lieux abandonnés, les filles de joie, les bars, ainsi sans doute qu’à réaliser une série sur la bicyclette. Il voyait dans le néoréalisme le contrepoint des films américains, où le monde est maquillé et déguisé, comme il l’est dans la publicité, domaine dans lequel il avait travaillé en tant que photographe. […] Auparavant, c’était dans la publicité que son regard créatif et affranchi des règles allait le mieux s’imposer. Sous la houlette des responsables d’agence Carlos Duque et Hernán Nicholls, il put faire valoir un point de vue original. La publicité était alors en Colombie une discipline naissante et la photographie apprenait à illustrer ses logos et ses slogans pour produits commerciaux. L’agence Nicholls Publicidad ne pouvait être comparée à aucune autre, pour la bonne raison qu’Hernán Nicholls était un pionnier. Ses studios devinrent un champ d’expérimentation pour les artistes, stylistes et graphistes ; il était
l’ami des jeunes espoirs du cinéma et de la littérature de Cali, comme l’écrivain avant-gardiste et critique Andrés Caicedo, mort à l’âge de vingt-cinq ans, ou comme les cinéastes Carlos Mayolo et Luis Ospina, qui bénéficièrent de sa générosité et purent utiliser son matériel pour certains de leurs tournages. C’est dans cet univers que prit forme le projet qui allait changer la vie de Franco : la série Prostitutas (1970-1972). Las de la frivolité du monde de la mode et de la publicité, le photographe profitait de son temps libre pour se rendre au port de Buenaventura, dont le délabrement le fascinait. On pourrait dire qu’il a découvert son style en photographiant la ruine, l’oubli, la « noire dégradation » que laissent voir les villes des tropiques, où la pauvreté et le sous-développement sont des plaies endémiques contre lesquelles toute lutte semble vaine2. Franco connaissait depuis les années soixante-dix les maisons closes du quartier de Pilota, à Buenaventura. Il y avait rencontré le côté obscur de la sexualité féminine marchandisée, mais y avait aussi trouvé une complicité avec des femmes de chair et d’os, dans un quotidien souvent drôle au cœur de leur tragédie3. Avec cette timidité qui est plus une qualité qu’un défaut, il parvint à les photographier dans toute leur sensualité, la plupart allongées sur un lit, en négligé, révélant leur corps
2. « Après avoir terminé la série Prostitutas – se souvient Franco –, j’allais encore à Buenaventura, pour tenter de comprendre la singularité du lieu, tellement étonnante dans sa noire dégradation. La touffeur de forêt humide qui enveloppe Buenaventura est angoissante ; la pauvreté et la déchéance y languissent dans une atmosphère brutale dont l’invasion des plantes et le délabrement des maisons sont la marque perceptible. C’est une ville étrange, esclave de problèmes qui semblent n’avoir pas de fin. » 3. Le texte de présentation de l’exposition Prostitutas, à la galerie caleña de la Ciudad Solar, est écrit par Nicolás Buenaventura : « Ce sont des images artistiques parce qu’elles démasquent ou démontent toute la machinerie sadique de l’idéologie officielle journalistique et qu’elles produisent tout à coup de la réalité : les putains de Buenaventura cessent d’être des putains – non pas tant dans l’exposition que dans la vie réelle – et tous leurs accessoires cessent d’en faire des “ marchandises ” ; il se produit qu’elles sont des êtres humains, de beaux visages purs, enfantins, féminins, encore vierges. Et les objets qui les entourent, leurs portes, leurs murs, leurs lits, leurs vêtements sont légitimes, ils ont la dimension humaine de l’artiste. »
réel, bien loin de la fausse perfection qu’il voyait dans sa vie de photographe de mannequins posant pour de grandes marques de vêtements. Les images qui composent la série Prostitutas sont le fruit d’une démarche presque ethnographique par laquelle Franco s’est immiscé dans la culture tropicale et musicale du port. Caché derrière son appareil, il parvint à se fondre dans le décor tragique de la prostitution, non pour offrir une version sensationnaliste de la misère, mais pour faire apparaître la beauté qui se manifeste dans la dégradation des villes de la modernité frustrée. Par son office des ténèbres, Franco révèle cette obscurité, captée dès la prise de vue, accentuée au laboratoire, comme symptôme de la disparition et de l’oubli. Avec cette série, il confirmait sa puissance artistique et usait de la photographie en malmenant ses règles intrinsèques et traditionnelles, pour créer une expérience plastique où la lumière est un moyen d’exploration, où des zones d’obscurité totale deviennent la parfaite métaphore de l’oubli. Il se servait aussi du virage et de la solarisation dans une démarche expérimentale, car il ne prétendait pas au contrôle absolu, mais cherchait au contraire, paradoxalement, à mettre en place une dérive de l’image. Nous voyons des plis, des courbes et des visages dont les tonalités révèlent une esthétique « vampire » nourrie de ces personnes ambiguës : nous ne savons pas si ce sont des femmes ou des petites filles. […]
TROIS ARTISTES, UNE SEULE CALI […]Franco fut le mémorialiste d’espaces en voie de disparition. Ses photos de la série Interiores, qu’il présenta dans l’exposition de 1979, bien au-delà d’un témoignage sur le quotidien et le logement dans le centre de Cali, sont de sublimes peintures d’ombres et de lumières. Il saisit comme personne la portée presque métaphysique d’un contraste de lumière poussé à l’extrême. Et ce contraste ne l’intéresse pas seulement parce qu’il est intimement lié à la géographie et à la météorologie de Cali, où les lumières naturelles
sont aveuglantes, mais aussi par son acception sociale, particulièrement visible dans une ville dont la croissance est si rapide, où les déplacés ne cessent d’arriver de la campagne pour habiter ces lieux de passage. […]
ATTACHER LE CONTINENT […] Réalisée entre 1980 et 1995 environ, née des déambulations de l’artiste sur les marchés des rues et des places d’Amérique latine, la série Amarrados fut présentée en 2009 à l’Americas Society de New York. Les déplacements de population sont en Amérique latine une donnée commune de la condition sociale. De nombreuses personnes vivent du commerce informel et ambulant ; la place du marché, chaque jour modifiée, y apparaît donc comme l’un des espaces emblématiques de la ville. Les images montrent des paquets, des ballots, des agglomérations d’objets emballés dans de la toile, ficelés et ainsi mis à l’isolement, protégés à l’heure d’être abandonnés sur les étals ou sur le pavé quand le marché ferme. Les prises de vue sont réalisées au lever du jour lorsque les lieux sont déserts et que nulle présence humaine ne vient troubler la solitude des objets, avec une pellicule noir et blanc, avant que les tirages ne soient retravaillés à l’aérographe. Soulignons cette volonté d’isoler l’objet par le cadrage, comme le permet la photographie – une possibilité qu’avaient déjà explorée les surréalistes comme Brassaï, Man Ray ou Hans Bellmer. Ces photos, qui pour Franco sont une allusion à la mort et qu’il associe aux momies égyptiennes, ouvrent aussi la réflexion sur les limites diffuses qui s’établissent entre l’espace public et l’espace privé. Et quoiqu’il décrive des marchés et des places publics, Franco privilégie un regard éminemment intime, qui porte une connotation de secret, de sanctuaire, d’intériorité. Amarrados est une des séries qui révèle la condition latino-américaine de l’artiste, dont l’œuvre est d’une sophistication sans exemple dans l’histoire de la photographie sur le continent.
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LE CATALOGUE
Avec plus de 190 illustrations, dont les photographies présentées dans l’exposition, des textes d’Oscar Muñoz et de María Wills Londoño ainsi qu’une biographie de l’artiste, cette monographie richement documentée permet de découvrir et d’approfondir le travail singulier et sensible de Fernell Franco.
Fernell Franco, Cali clair-obscur Coédition Fondation Cartier pour l’art contemporain, Paris / Toluca Éditions, Paris Disponible en librairie, à la Fondation Cartier et sur fondation.cartier.com (rubrique e-shop)
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Version bilingue français-anglais Relié, 22 × 27,5 cm 296 pages 196 reproductions couleur et noir et blanc Prix : 40 € ISBN : 978-2-95224-427-5
AUTOUR DES EXPOSITIONS LES SOIRテ右S NOMADES LE JEUNE PUBLIC
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p. 27
LE JARDIN DE LA FONDATION CARTIER INTERNET
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PROCHAINES EXPOSITIONS / HORS LES MURS p. 30 INFORMATIONS PRATIQUES PARTENAIRES
p. 32
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LES SOIRÉES NOMADES Room vient confirmer ce lien étroit. Pour ce dixième album, le leader du groupe britannique, Stuart Staples, a sollicité des cinéastes pour qu’ils réalisent des courts-métrages avec pour seul indice le titre d’une chanson. Projetés pendant les concerts, ces films offrent un contre-point visuel et sensible au rock aérien, sombre et mélancolique de Tindersticks. Production : La Blogothèque & Lucky Dog, en collaboration avec le Festival International du Court Métrage à Clermont-Ferrand. Lundi 14 mars à 20h
Diamanda Galás, Death Will Come and Have Your Eyes
Les Soirées Nomades invitent des artistes de la scène vivante et contemporaine à investir le temps d’une soirée les espaces d’exposition et le jardin de la Fondation Cartier. Vendredi 5 février de 16h à 22h
Daido Moriyama Printing show À la carte
En 1974, Daido Moriyama réalise à Tokyo son premier atelier participatif de fabrication de livre qu’il intitule Printing show. Dans le cadre de l’exposition Daido Tokyo à la Fondation Cartier, les Soirées Nomades en organise la cinquième édition sous le titre À la carte. Performance éphémère le Printing show offre au visiteur l’expérience de réaliser son propre livre : chacun est invité à sélectionner 40 images parmi les 60 proposées par Daido Moriyama et en définit l’ordre afin de créer son exemplaire unique. Sur place, les pages sont imprimées et assemblées avec une couverture sérigraphiée ; le livre est ensuite signé par l’artiste dans l’effervescence d’un atelier animé par le bruit des photocopieurs en marche. « Lorsque je signe les livres, je regarde la première page et je me dis : ‘Ah. Cette personne a choisi cette image !’ J’ai l’impression de connaître ses goûts et son caractère sans pourtant ne rien savoir de son 26
quotidien ou de son travail. […] J’aime beaucoup cette idée. Je pense qu’il existe, grâce à la photographie, un moment de communication avec celui ou celle qui se tient devant moi à ce moment-là. » Daido Moriyama Daido Moriyama, À la carte est un événement coproduit par la Fondation Cartier pour l’art contemporain, la Daido Moriyama Photo Foundation et les galeries Akio Nagasawa (Tokyo) et Jean-Kenta Gauthier (Paris). Tarif unique : 60 €
(Solo piano) Diamanda Galás se produit en France pour un concert unique à la Fondation Cartier. Seule au piano, elle interprète avec rage et puissance des standards du jazz, du new free jazz, de la chanson française ainsi que des compositions originales. Avec sa voix d’une amplitude de trois octaves et demie, la chanteuse américaine évoque la peine, l’exil, la tragédie et les engagements qui lui sont chers. Cette maîtrise vocale exceptionnelle a fait la réputation de cette icône, musicienne d’avant-garde, poète et chanteuse également surnommée « la diva des dépossédés ». Jeudi 24 mars à 20h30
Noritaka Tatehana et Kanjuro Kiritake III,
Lundi 22 février à 20h
Japanese Puppet Show
Tindersticks
(Théâtre de marionnettes bunraku, suivi d’une rencontre avec les artistes)
The Waiting Room (Vidéos et concert) Les Soirées Nomades accueillent Tindersticks pour le premier concert parisien de The Waiting Room, leur nouvel album sorti en janvier 2016. La musique de Tindersticks a une longue histoire avec le cinéma, notamment avec celui de Claire Denis pour laquelle le groupe a réalisé certaines bandes originales. The Waiting
Pour cette Soirée Nomade, l’artiste japonais Noritaka Tatehana – célèbre pour la conception de chaussures à hauteur vertigineuse et sans talons rendues célèbres par la chanteuse Lady Gaga et inspirées des sabots en bois que portaient les oiran (courtisanes japonaises) –, invite Kanjuro Kiritake III, maître incontesté du bunraku à Osaka, pour un Japanese Pupett Show inédit.
LE JEUNE PUBLIC Inscrit au Patrimoine immatériel de l’Humanité de l’UNESCO depuis 2009, le bunraku – art traditionnel du théâtre de marionnettes au Japon – est composé de trois marionnettistes (ningyo-tsukai), accompagnés d’un narrateur (tayû) et d’un joueur de shamisen.
réalisateur ayant appartenu au Groupe de Cali avec Carlos Mayolo, Eduardo Carvajal, Ramiro Arbeláez et Andrés Caicedo.
Inspiré des histoires traditionnelles, Noritaka Tatehana met en scène une pièce en trois actes contant les aventures de trois courtisanes dont les marionnettes sont manipulées à vue par la troupe du prestigieux marionettiste Kanjuro Kiritake III. Noritaka Tatehana confectionne minutieusement les décors et lescostumes selon le savoir-faire traditionnel japonais, témoignage pour cet artiste contemporain de sa volonté de préserver, tout autant que d’envisager, l’avenir du bunraku.
Le festival Caliwood aura lieu au cinéma Christine 21 – 4 rue Christine, 75006 Paris.
Du mercredi 30 mars au vendredi 1er avril à 20h
* Extrait d’ un article de Nicolas Azalbert dans les Cahiers du Cinéma, février 2014.
Samedi 28 mai de 15h à 20h
Salsa caleña de Colombie (Orchestre, cours de danse et street food colombienne.) Les Soirées Nomades installent un parquet dans le jardin de la Fondation Cartier pour un après-midi festif au rythme entraînant et effréné de la caleña, salsa colombienne qui se danse à Cali plus vite que partout ailleurs.
Avec notamment Luis Ospina, Sandro Romero Rey et le souvenir du Groupe de Cali (Andrés Caicedo, Carlos Mayolo, etc.)
Le samedi à 11h Lors de ces parcours en famille, les enfants et leurs parents participent à une visite ludique des expositions, en compagnie d’un médiateur culturel. Après avoir pris le temps de découvrir en détail le parcours de l’exposition, les familles peuvent prolonger la visite à leur rythme.
LES VISITESDÉCOUVERTES
Le mercredi à 15 h Visites-découvertes des expositions de Daido Moriyama et Fernell Franco pour les enfants à partir de huit ans en compagnie d’un médiateur culturel.
Le mercredi et le samedi à 15h Après une introduction à l’exposition par un médiateur culturel, les enfants participent à un atelier original animé par un intervenant artistique. Des moments privilégiés avec les œuvres de l’exposition pendant lesquels les enfants pourront s’initier à différentes pratiques artistiques.
(Projections, lectures, rencontres)
Tout a commencé avec la création du Ciné-Club de Cali au théâtre San Fernando puis à la « Ciudad Solar » en 1971 : « un mélange de maison de la culture et de communauté hippie, un lieu ouvert à tout le monde. […] Dans le patio intérieur avaient lieu chaque week-end des projections de films en 16 mm dans le cadre d’une programmation qui était surtout grand succès. Chaque samedi, les gens venaient des horizons les plus divers (artistes, militants politiques de tous bords, bandes rivales de jeunes voyous) […], il y avait beaucoup de fêtes, beaucoup de drogue, on ne s’arrêtait jamais de travailler sur des films, de jour comme de nuit. C’était une fête sans fin », se souvient Luis Ospina*,
LES PARCOURS EN FAMILLE
LES ATELIERS POUR LES ENFANTS
Caliwood
La Fondation Cartier s’associe au cinéma Christine 21 à Paris pour un temps fort consacré à Cali, ville effervescente de Colombie éprise de jeunesse, de salsa et de cinéma dans les années 1970.
Tout au long des expositions consacrées à Fernell Franco et Daido Moriyama, la Fondation Cartier propose des ateliers créatifs et des visites guidées autour des œuvres présentées dans les espaces, ainsi que des parcours en famille.
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Achetez vos billets en ligne sur fondation.cartier.com Plein tarif : 13 € (12,10 € en ligne) Tarif réduit : 9 € (8,60 € en ligne) Étudiants, moins de 25 ans, seniors (plus de 65 ans), demandeurs d’emploi et bénéficiaires des minima sociaux, Maison des Artistes, institutions partenaires, ministère de la Culture, Amis des Musées Informations Tél. 01 42 18 56 72, tous les jours de 11h à 20h Retrouvez toute la programmation des Soirées Nomades surfondation.cartier.com/ soireesnomades
LES SECRETS DU JARDIN Le samedi à 15h La Fondation Cartier propose aux familles une balade dans le jardin à la découverte de sa faune et de sa flore foisonnante, en compagnie d’un chercheur en biodiversité.
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Achetez vos billets en ligne sur fondation.cartier.com Tarif unique : 11,60 € Informations Tél. 01 42 18 56 67, du lundi au vendredi de 10h à 18h Retrouvez toute la programmation des activités enfants sur fondation.cartier.com/enfants 27
LE JARDIN DE LA FONDATION CARTIER « D’autres arbres, d’autres buissons viendront. Ce sera finalement une question de patience et de passion que d’observer la transformation d’une idée en un espace vivant. » Lothar Baumgarten THEATRUM BOTANICUM Le jardin de la Fondation Cartier pour l’art contemporain n’est ni un parc à l’anglaise, ni un jardin à la française, ni même un parc de sculptures mais une œuvre commandée à l’artiste Lothar Baumgarten. Il emprunte son nom, Theatrum Botanicum, aux livres dans lesquels les moines inventoriaient les plantes médicinales et aromatiques au Moyen Âge. Le jardin a été imaginé autour d’une structure en cinq modules géométriques dictés par les contours mêmes du lieu (carré, rectangle, triangle, cercle, ellipse). En dessinant ce jardin, Lothar Baumgarten a créé une harmonie de mesures et de proportions entre le bâtiment de Jean Nouvel (1994) et l’ancien mur qui enclot le parc et garde l’écho des promenades de Chateaubriand qui vécut sur ces lieux. Le jardin de la Fondation Cartier est une œuvre en devenir permanent, fondée autour de l’idée d’offrir au visiteur le spectacle d’une nature à la fois calculée et sauvage.
LE BILAN ÉCOLOGIQUE Un bilan écologique, dressé en août 2012 par le Muséum national d’histoire naturelle, est à l’origine d’une réflexion plus large sur le jardin de la Fondation Cartier. Lieu privilégié pour la conservation de la nature, le jardin accueille un nombre important d’espèces animales et végétales dont les populations sont en régression au niveau régional et national. On trouve dans le jardin plus de 200 espèces végétales, de nombreuses espèces de papillons, abeilles ou bourdons, ainsi que certaines espèces d’oiseaux ordinairement sensibles à l’urbanisation. Une forte activité de chauves-souris a également été observée, allant jusqu’à 1 000 passages par nuit, lorsque le nombre de passages enregistrés dans la capitale se situe plutôt autour de la centaine. 28
LES ŒUVRES DANS LE JARDIN Depuis sa création, le jardin de la Fondation Cartier a accueilli de nombreuses œuvres lors d’expositions temporaires – telles que le Champs de lumière de Ingo Maurer, Le Pouce de César ou encore les Lampes In-Ei deIssey Miyake.
PROCHAINEMENT À partir du printemps 2016, une œuvre de Agnès Varda, Le Tombeau de Zgou-gou, émouvante double projection à caractère autobiographique et sentimental, sera installée de façon permanente dans le jardin de la Fondation Cartier.
À découvrir en ce moment dans le jardin : Ian Hamilton Finlay L’Ordre du présent est le désordre du futur (Saint-Just), 1987 9 pierres gravées, 900 × 350 cm Collection Fondation Cartier pour l’art contemporain, Paris
SUR INTERNET
Giuseppe Penone, Biforcazione, 1987-1992 Bronze, verre et sable 312 × 145 × 70 cm Collection Fondation Cartier pour l’art contemporain, Paris
Aujourd’hui, ce site Internet entièrement dédié au jardin donne accès à la richesse des contenus documentaires et scientifiques, photographiques et audiovisuels produits depuis plus de trois ans. Le visiteur peut y découvrir la faune et la flore du jardin de la Fondation Cartier, qui est un exemple atypique et passionnant de biodiversité urbaine. Ce site est également le relais des préoccupations environnementales de la Fondation Cartier, à travers la rediffusion des Nuits de l’Incertitude (Bat Night, Nuit du Miel) et la (re)découverte des expositions qui explorent des thèmes voisins (Le Grand orchestre des animaux, en été 2016).
Patrick Blanc « Mur végétal », 1998 Réalisé pour l’exposition Être nature, ce mur végétal intègre le bâtiment et le jardin en créant une continuité végétale entre les deux. Raymond Hains « Les Six Ifs » Plantés pour l’exposition Mémoires Vives (2014), ces six ifs sont un hommage au geste artistique effectué par Raymond Hains lors de sa première exposition à Jouy-en-Josas. L’artiste avait alors planté six ifs en mémoire du marquis de Bièvre – auteur de l’article « Calembour » de l’Encyclopédie de Diderot. Ackroyd & Harvey, « Beuys’ Acorns » Chêne planté à l’occasion de la Cop 21 dans le cadre du projet Beuys’ Acorns des artistes Ackroyd & Harvey.
jardin.fondationcartier.com Mis en ligne en septembre 2015, déjà plus de 50 000 visiteurs uniques
Projet réalisé en collaboration avec François-Michel Le Tourneau, Nathalie Machon, Hortense Serret et Minh-Xuan Truong du Muséum national d’histoire naturelle.
FONDATION.CARTIER.COM Des contenus exclusifs – interviews, entretiens filmés, documents inédits – sont régulièrement publiés pour prolonger la visite des expositions et continuer de découvrir la Fondation Cartier pour l’art contemporain. FERNELL FRANCO, #UNSEEN
30ANS. FONDATIONCARTIER.COM
Dès la fin de l’exposition Beauté Congo, en janvier 2016, le commissaire de l’exposition Alexis Fabry sélectionne pour Internet des photographies de Fernell Franco encore jamais vues. Absentes de l’exposition ou de son catalogue, elles complètent et enrichissent la découverte du photographe au rythme d’une photographie, mise en ligne chaque jour jusqu’à l’ouverture de l’exposition.
La Fondation Cartier pour l’art contemporain a développé une plateforme digitale ad hoc qui fait découvrir et diffuse à l’international 30 ans d’art contemporain à travers des documents d’archive (vidéos, textes, notes préparatoires d’expositions, diaporamas, etc.) et des témoignages actuels des acteurs de cette histoire (artistes, architectes, penseurs, écrivains…).
#FernellFranco #Unseen
› Retrouvez notamment les histoires liées à la photographie, qui occupe une place majeure dans l’histoire et la collection de la Fondation Cartier.
DAIDO MORIYAMA, DAIDO PARIS Sur Internet, la Fondation Cartier propose de (re)découvrir l’oeuvre de Daido Moriyama à travers deux expériences : › la mise en ligne quotidienne de photographies de Paris, réaliséespar Daido Moriyama au cours de plus de 20 ans de voyages à Paris, et présentées ensemble pour la première fois hors du Japon ; › une plongée dans la collection de la Fondation Cartier, et notamment une immersion digitale inédite et spectaculaire dans l’oeuvre Polaroid Polaroid, constituée de plus 3200 photographies.
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LA FONDATION CARTIER EN MUSIQUE En 2016, la Fondation Cartier lance sa chaîne musicale sur Deezer. 31 ans d’expositions et 21 ans de Soirées Nomades attestent de la relation privilégiée que la Fondation Cartier entretient avec la musique. Forte de cette expérience, elle devient
SUR LES RÉSEAUX SOCIAUX Pour ne rien manquer des rendezvous exceptionnels programmés jusqu’en juin 2016, rejoignez la page Facebook de la Fondation Cartier qui révèle chaque semaine de nouveaux éclairages sur ses activités, ainsi que des offres exclusives. › Retrouvez toute l’actualité de la Fondation Cartier sur :
#DaidoMoriyama #Paris
la première institution culturelle à proposer des playlists variées, liées à son histoire ou aux expositions à l’affiche. Exigeantes et accessibles, ces heures d’écoute musicale prolongent ainsi de façon inédite l’offre de la Fondation Cartier à son public. › Playlists à écouter sur deezer.fr 29
PROGRAMMATION / HORS LES MURS
LE GRAND ORCHESTRE DES ANIMAUX Juillet › Décembre 2016 La Fondation Cartier pour l’art contemporain présente Le Grand Orchestre des animaux, une exposition consacrée à l’œuvre de Bernie Krause. Bio-acousticien, scientifique et musicien américain, Bernie Krause a, depuis près de 50 ans, collecté plus de 5 000 heures d’enregistrement sonore d’habitats naturels sauvages, terrestres et marins, incluant plus de 15 000 espèces animales. Cette recherche sans précédent offre une plongée unique au cœur du monde secret des animaux. Avant de se consacrer à l’enregistrement des paysages sonores du monde sauvage, Bernie Krause a travaillé comme musicien et ingénieur du son tout au long des années 1960 et 1970, collaborant avec The Doors ou Van Morrison, et composé de nombreuses bandes originales de films, comme Rosemary’s Baby de Roman Polanski et Apocalypse Now de Francis Ford Coppola. L’exposition met à l’honneur la beauté des sons naturels et le sens caché des vocalisations animales. Bernie Krause a découvert que l’apparente cacophonie des sons dans le monde naturel est, en réalité, aussi soigneusement orchestrée que la partition musicale la plus complexe. Chaque animal possède une signature acoustique individuelle au sein du paysage auditif de son écosystème. Bernie Krause explique : « Chaque espèce résidente acquiert sa propre niche acoustique pour se fondre ou créer un contraste, à la manière dont les violons, les bois, les trompettes et les percussions se réservent leur territoire acoustique dans un arrangement orchestral. » L’histoire
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oublie que ce sont les animaux qui nous ont fait don de la musique. L’approche de Bernie Krause est unique. Il observe le monde naturel en poète, il écoute les vocalisations animales en musicien, il enregistre et étudie en scientifique. Il révèle la beauté et la complexité des vocalisations animales aujourd’hui menacées par l’activité humaine et nous conjure de tendre une oreille attentive avant que le silence ne s’installe au cœur du grand orchestre des animaux. En donnant un sens nouveau à la présence extraordinaire des voix animales, l’exposition propose une expérience émotionnelle et esthétique, qui plonge le public au cœur du monde naturel. Grâce à une sélection de sept enregistrements réalisés en Afrique, en Amérique et au plus profond des océans, les visiteurs découvrent la diversité, la singularité et la beauté de ces récits sonores. Chaque enregistrement célèbre un écosystème distinct, perçu à travers le prisme de sa propre chorale animale. Notre connaissance s’éclaire à l’écoute de la musique du monde naturel. L’exposition associe les dimensions visuelle et sonore et met ainsi en lumière leur interaction dans la représentation des phénomènes naturels. La composante visuelle de l’exposition témoigne de la relation perdue entre humains et non-humains et de la façon dont les artistes interprètent la présence des animaux dans nos sociétés. Dialoguant silencieusement avec le grand orchestre de Bernie Krause, ces œuvres illuminent ainsi l’extraordinaire capacité de ces artistes à traduire l’évolution complexe de notre relation au monde animal au fil du temps.
LA VIE DE LA COLLECTION Exit, une œuvre mise à jour Installée au Palais de Tokyo à Paris du 25 novembre 2015 au 10 janvier 2016 Exit est une œuvre majeure de la collection de la Fondation Cartier pour l’art contemporain. Cette installation immersive a été conçue en 2008 par les artistes et architectes américains Diller Scofidio + Renfro, sur une idée de Paul Virilio, dans le cadre de l’exposition Terre Natale, Ailleurs commence ici. Exit est composée d’un ensemble de cartes animées générées à partir de données statistiques provenant de plus d’une centaine de sources traitant des migrations humaines actuelles et de leurs principales causes. L’œuvre a été intégralement mise à jour en octobre 2015 et présentée à l’occasion de la COP21, la conférence internationale sur le changement climatique. Alessandro Mendini Le Dongdaemun Design Museum de Séoul organise une exposition entièrement consacrée à Alessandro Mendini jusqu’au 28 février 2016. Intitulée The Poetry of Design, elle rend compte de la carrière exceptionnelle de cette figure majeure du design italien. Dix œuvres de la collection de la Fondation Cartier y sont présentées dans un parcours organisé par l’artiste de manière poétique ; cet ensemble témoigne avec évidence des multiples moments de partage avec la Fondation Cartier. La Collection Suite à l’exposition Beauté Congo – 1926-2015 – Congo Kitoko, la Fondation Cartier a fait l’acquisition pour sa collection d’œuvres de Moke, Pierre Bodo, Chéri Chérin, JP Mika.
INFORMATIONS PRATIQUES
EXPOSITIONS
VISITES DE GROUPES
LE LAISSEZ-PASSER
La Fondation Cartier pour l’art contemporain est ouverte tous les jours sauf le lundi, de 11h à 20h. Nocturne le mardi jusqu’à 22h.
Visite libre Du mardi au vendredi, de 11h à 18h (minimum 10 personnes) Tarif adultes : 9 € / pers. Scolaires et seniors : 4 € / pers. (gratuit pour les accompagnateurs)
Adhésion annuelle : 30 € Offre Duo : 50 € Vous et l’invité de votre choix Tarif réduit : 25 € Étudiants, carte Senior, carte Famille nombreuse, demandeurs d’emploi, Maison des Artistes Tarif jeune : 18 € (moins de 25 ans) Tarif CE (nous consulter)
261, boulevard Raspail 75014 Paris Métro Raspail ou Denfert-Rochereau (lignes 4 et 6) RER Denfert-Rochereau (ligne B) Bus 38, 68, 88, 91 Station Vélib’ et stationnement réservé aux visiteurs handicapés devant le 2, rue Victor Schoelcher
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Achetez vos billets en ligne sur fondation.cartier.com (rubrique « Billetterie ») Plein tarif : 10,50 € (12,10 € en ligne) Tarif réduit : 7 € (8,60 € en ligne) Étudiants, moins de 25 ans, seniors (plus de 65 ans), demandeurs d’emploi et bénéficiaires des minima sociaux, Maison des Artistes, institutions partenaires, ministère de la Culture, Amis des Musées Gratuit Enfants de moins de 13 ans, moins de 18 ans uniquement le mercredi, Laissez-passer, carte Icom, carte de presse, carte d’invalidité
Visite guidée avec médiateur Du mardi au vendredi, de 11h à 18h (minimum 10 personnes) Tarif : 12 € / pers. Scolaires et seniors : 5 € / pers. (gratuit pour les accompagnateurs) Visites architecturales du bâtiment Un samedi par mois, à 11h et 17h (de 10 à 20 personnes) Voir calendrier sur fondation.cartier.com Durée de la visite : 1 heure Tarif : 12 € / pers. Scolaires et seniors : 8 € / pers.
Renseignements et adhésion Tél. 01 42 18 56 67, du lundi au vendredi de 10h à 18h, info.reservation@fondation.cartier.com ou sur eshop.fondationcartier.com
Billet couplé Visite guidée avec médiateur + visite architecturale Plein tarif : 20 € Scolaires et seniors : 10 € Réservation indispensable auprès du Service des publics : Tél. 01 42 18 56 67, du lundi au vendredi de 10h à 18h, info.reservation@fondation.cartier.com Visite guidée des expositions tous les jours à 18h (sauf le weekend) sur présentation du billet d’entrée, dans la limite des places disponibles.
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PARTENAIRES
Espace d’expression plurielle, de la Référence du photojournalisme depuis diversité des cultures et des points de plus de 65 ans, Paris Match a choisi de vue, TV5MONDE, première chaîne s’associer, en tant que partenaire, aux culturelle mondiale en français, est expositions Daido Moriyama, Daido heureuse d’être associée à la première Tokyo et Fernell Franco, Cali clair-obscur rétrospective mondiale consacrée présentées à la Fondation Cartier pour au photographe colombien Fernell l’art contemporain. Franco ainsi qu’à l’exposition de Parce que la photographie est l’artiste japonais Daido Moriyama à la aujourd’hui le langage le plus Fondation Cartier. universel qui soit, un langage que Les internautes de TV5MONDE les artistes continuent d’enrichir à la pourront découvrir le mini-site de force de leur talent, cette exposition l’exposition consacré à ces deux en deux regards est le reflet de deux artistes. mondes à partager. fichier du les logotype PRINT En savoir plus : tv5monde.com ParisIllustrator Match, CS3 tous jeudis chez les marchands de journaux et tous les jours sur parismatch.com CMJN 00/80/100/00
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Chaque mercredi, le Figaroscope, le cityguide Paris et Île-de-France du Figaro, décrypte pour ses lecteurs l’actualité culturelle à ne pas manquer, tous les restaurants à découvrir et les dernières tendances. Le vendredi, c’est Le Figaro Magazine avec quatre grands reportages illustrés par de somptueuses photos et le meilleur de la culture et de l’art de vivre. Côté web, outre ses émissions hebdomadaires musicales et cinéma telles que « le live » et « le clap », le Groupe Figaro propose une plateforme digitale entièrement dédiée au marché de l’art, lefigaro.fr/encheres, offrant un contenu éditorial enrichi ainsi que la possibilité d’enchérir en ligne. Le Figaro est heureux de s’associer aux expositions Daido Moriyama, Daido Tokyo et Fernell Franco, Cali clair-obscur présentées à la Fondation Cartier pour l’art contemporain. En savoir plus : lefigaro.fr
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Les inRocKuptibles sont heureux d’accompagner la Fondation Cartier pour l’art contemporain pour les expositions Daido Moriyama, Daido Tokyo et Fernell Franco, Cali clairobscur. Hebdomadaire et site dédiés à l’information et à la culture, le magazine Les inRocKuptibles et les inrocks.com défrichent et décryptent l’actualité via le prisme de la culture. En savoir plus : lesinrocks.com
noir + soutien de bleu CMJN 60/00/00/100
France Info s’associe aux expositions Daido Moriyama, Daido Tokyo et Fernell Franco, Cali clair-obscur présentées à la Fondation Cartier pour l’art contemporain. France Info, radio du groupe Radio France dirigée par Laurent Guimier, est le média global d’information de service public. Une grande rédaction de 160 journalistes concentrée sur deux objectifs : être la meilleure source d’information et offrir en temps réel les clés pour comprendre l’actualité, de l’antenne radio historique aux derniers-nés des réseaux sociaux. Reportages, invités et décryptages de spécialistes se succèdent en direct 365 jours par an sur l’antenne et les supports numériques. France Info, le réflexe info. En savoir plus : franceinfo.fr
Remerciements
La Fondation Cartier pour l’art contemporain tient à remercier Émotions Culinaires qui met cette année, en tant que partenaire, tout son savoir-faire au service de ses événements, soirées et réceptions. Fondé en 2010, Émotions Culinaires est déjà une référence dans le monde de l’événementiel, une griffe des plus belles réceptions parisiennes. Simplicité, professionnalisme et surtout amour du travail bien fait résument les valeurs d’Émotions Culinaires. En savoir plus : emotionsculinaires.com