Exposition Lune au Grand Palais

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dossier de presse La Lune Du voyage réel aux voyages imaginaires 3 avril - 22 juillet 2019 Grand Palais Galeries nationales entrée Square Jean Perrin

sommaire communiqué de presse

p. 3

press release

p. 5

pressemitteilung

p. 7

les commissaires

p. 9

textes des salles

p.10

liste d’œuvres

p.12

plan de l’exposition

p.43

extraits du catalogue

p.44

quelques notices d’oeuvres

p.52

catalogue de l’exposition

p.57

autres publications

p.59

développements numériques

p.60

lancement d’une série de podcasts

p.61

programmation culturelle

p.62

activités pédagogiques

p.65

informations pratiques

p.67

visuels disponibles pour la presse

p.68

mécènes

p.75

partenaires

p.79

Leonid Tishkov, Private Moon (détail), 2003-2017, Plexiglass, Led et générateur , H. 100 ; L. 200 : prof. 13 cm, Collection de l’artiste et RAM radioartemobile, © Léonid Tishkov


communiqué La Lune Du voyage réel aux voyages imaginaires 3 avril - 22 juillet 2019 Grand Palais Galeries nationales entrée Square Jean Perrin

Exposition organisée par la Réunion des musées nationaux - Grand Palais

La célébration du cinquantenaire des premiers pas de l’homme sur la Lune nous offre l’occasion de célébrer la longue relation des hommes avec cet astre familier, à travers des d’œuvres d’art qui ont incarné les multiples formes de cette relation. Cette exposition articulée en cinq parties propose au visiteur de se confronter aux créations artistiques de l’Antiquité à nos jours, de l’Europe et d’ailleurs, inspirées par la Lune. De la lune à la Terre, du voyage réel au voyage imaginaire L’exposition débute par le voyage réel, en juillet 1969. Elle propose ensuite de remonter le temps, à travers les voyages rêvés par la littérature et les arts vers la Lune. Depuis l’Antiquité, l’idée de se rendre dans la Lune par les moyens les plus fous déchaina l’inventivité et l’imagination la plus débridée. Avec l’expédition d’Apollo 11, le voyage, devenu réalité, inaugure le début d’une nouvelle ère. Pourtant, l’imagination n’y perd pas ses droits, bien au contraire : à la fantaisie s’ajoute de grandes interrogations sur l’humanité, la place des femmes, le nationalisme, l’inégalité du développement économique. La Lune observée La première tentative de dessiner la Lune est de Thomas Harriot en 1609. A partir de Galilée, des instruments de plus en plus précis ont permis d’en explorer la surface : la Lune est observée. Les premières cartes de la planète sont dessinées au milieu du XVIIe siècle. A la fin de ce siècle, Cassini réalise une carte plus précise que les précédentes qui restera une référence jusqu’à l’apparition de la photographie. La présentation de la réplique de la lunette de Galilée, des premiers dessins et cartes, puis de photographies illustreront l’évolution d’un regard de prise de connaissance, à la recherche d’une vérité objective dont ne sont jamais absente le rêve et la contemplation esthétique. Les trois visages de la Lune Le parcours articule en trois sections l’évocation des trois visages de la Lune ou de ses trois humeurs : caressante, changeante ou inquiétante. Le premier visage est bénéfique et caressant ; c’est la Lune qui protège et qui inspire. Sous sa protection, l’homme rêve, aime, dort, prie ou médite. Ainsi, dans le célèbre tableau de Girodet, Endymion endormi, Diane visite sous la forme d’un rayon lumineux le sommeil du beau jeune homme, et le caresse de sa lumière. Le second visage est celui de la Lune changeante, versatile, dont les mutations scandent le temps des hommes et organisent leurs calendriers. Les croyances populaires Abraham Janssens (Anvers, 1575 – Anvers, 1632), L’Inconstance (détail), vers 1617, huile sur toile, H. 106,5 ; L 82 cm, Copenhague, Statens Museum of Kunst © SMK Photo / Jakob Skou-Hansen

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en font l’origine de l’humeur des femmes, qualifiée de « lunatique ». Ses rythmes deviennent phénomènes optiques inspirant de nombreux artistes du XXe siècle. Enfin, le troisième visage est celui de l’astre des ténèbres, de la mélancolie ou de la folie : la Lune noire ou démoniaque, source de fantasmes et de peurs. La Lune est une personne La quatrième partie de l’exposition montre que, depuis l’antiquité, cet astre lointain est une divinité proche, de forme humaine, tantôt homme, tantôt femme, ayant souvent différents aspects liés à ceux, changeants, de la Lune. Si en Egypte, en Mésopotamie ou dans l’hindouisme moderne la Lune est déifiée sous une forme masculine (Thot, Nefertoum, Sîn, Chandra), l’antiquité classique la fait femme : Artémis, Diane, Séléné, Hécate. Dans le christianisme, la Vierge, qui reflète la lumière mais ne la produit pas, va être aussi associée à la Lune. Une expérience partagée de la beauté La dernière partie de l’exposition montre la Lune comme source d’inspiration, proche et mystérieuse, qui dévoile la Nature sous une lumière réfléchie, étrange, intime, mélancolique, et toujours contemplative, propice à un renouvellement du thème du paysage. Elle est une expérience à part entière de la beauté. Une ultime promenade méditative sous le regard de la Lune. L’exposition se clôt sur L’endymion endormi de Canova, moment paisible de contemplation.

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commissariat : Alexia Fabre, conservatrice en chef, directrice du Mac Val, musée d’art contemporain du Val de Marne et Philippe Malgouyres, conservateur en chef, Département des objets d’art du musée du Louvre. scénographie : Agence bGc studio: Giovanna Comana / Iva Berthon Gajsak

....................................... ouverture : du jeudi au lundi de 10h à 20h ; mercredi de 10h à 22h ; fermeture hebdomadaire le mardi; fermé le 1er mai et dimanche 14 juillet tarifs: 14 €, TR 10 € (16-25 ans, demandeurs d’emploi et famille nombreuse), gratuit pour les moins de 16 ans, bénéficiaires des minima sociaux

publications aux éditions de la Réunion des musées nationaux - Grand Palais, Paris 2019 : - catalogue de l’exposition, relié, 24 x 33 cm, 256 pages, 260 illus., 45 €

contacts presse: Réunion des musées nationaux Grand Palais 254-256 rue de Bercy 75 577 Paris cedex 12

- journal de l’exposition, 21,5 x 42 cm, 24 pages, 25 illus., 6 €

Florence Le Moing florence.le-moing@rmngp.fr 01 40 13 47 62

accès : métro ligne 1 et 13: «Champs Elysées-Clemenceau» ou ligne 9 : «Franklin D. Roosevelt»

- Le fou caché de la Lune, bande dessinée, 19 x 26 cm, 48 pages, 12,50 €

Svetlana Stojanovic svetlana.stojanovic@rmngp.fr

informations et réservations : www.grandpalais.fr

- La Lune, encyclopédie du voyage, fac-similé, 11 x 15,5 cm, 180 pages, 19,90 €

#ExpoLune

L’exposition bénéficie du partenariat scientifique du Palais de la découverte, un site Universcience.

L’exposition bénéficie du soutien d’IBM France, de Crédit Agricole Corporate & Investment Bank, d’OMEGA et d’ArianeGroup.

ARIANE ULY_17_10868_LogoV_CMJN 14/03/2017 24, rue Salomon de Rothschild - 92288 Suresnes - FRANCE Tél. : +33 (0)1 57 32 87 00 / Fax : +33 (0)1 57 32 87 87 Web : www.carrenoir.com

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press release The Moon 3 april - 22 july 2019 Grand Palais Galeries nationales Square Jean Perrin entrance

exhibition organised by the Réunion des musées nationaux – Grand Palais

The celebration of the fiftieth anniversary of man’s first steps on the moon offer us the opportunity to look back at man’s longstanding relationship with this familiar astral body, through works of art that show the many faces of this relationship. This exhibition in five sections allows visitors to view artistic creations inspired by the moon from antiquity to the present day, from Europe and elsewhere. Scientific instruments will also be displayed, attesting to the quest for lunar knowledge. From the Moon to Earth, from the real journey to the imaginary voyage The exhibition begins with the real journey, in July 1969. It then takes us back through time, on lunar voyages as imagined by literature and the arts. Since antiquity, the idea of going to the moon by the craziest means possible has inspired unbridled inventiveness and imagination. With the Apollo 11 expedition, the voyage became a reality and heralded the dawn of a new era. But this was not the end of the era of imagination, quite the contrary: the dream was accompanied by grand interrogations into humankind, the role of women, nationalism, inequality and economic development. Observing the Moon The first attempt to draw the Moon was made by Thomas Harriot in 1609. With Galileo, increasingly precise instruments allowed the surface to be explored, and the Moon to be observed. The first maps of the planet were drawn up in the mid-17th century. At the end of the century, Cassini produced a more precise map than previous versions, one that would remain a reference until photography emerged. The replica of Galileo’s eyeglasses and the first drawings, maps and photographs on display will illustrate the evolution of an increasingly learned perspective, on a quest for objective truth, on which dreams and aesthetic contemplation are never far behind. The three faces of the Moon Over three sections, the exhibition explores representations of the three faces of the Moon, or its three moods: gentle, unpredictable or troubling. The first is beneficial and gentle; the Moon that protects and inspires. Under its protection, Man can dream, love, pray or meditate. As such, in Endymion endormi, the famous painting by Girodet, in the form of a beam of light, Diana visits a handsome young man as he is sleeping, caressing him with her rays.The second face is that of the unpredictable, versatile Moon, whose transformations cadence our time and

Abraham Janssens (Anvers, 1575 – Anvers, 1632), L’Inconstance (détail), vers 1617, huile sur toile, H. 106,5 ; L 82 cm, Copenhague, Statens Museum of Kunst © SMK Photo / Jakob Skou-Hansen

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our calendars. According to popular belief, it was the source of the female, or “lunatic”, mood. Its rhythms became optical phenomena, inspiring many 20th century artists. Finally, the third face is that of darkness, melancholy or madness: the black or diabolical Moon, the source of fantasy and fear. The Moon is a person The fourth part of the exhibition demonstrates how, since Antiquity, this distant celestial body has been seen as a nearby divinity in human form, whether male or female, and often with different aspects linked to the changing facets of the Moon. In Egypt, Mesopotamia and modern Hinduism, the Moon is deified in male form (Thot, Nefertem, Sin, Chandra), while according to classical Antiquity it is female: Artemis, Diana, Selene, Hecate. In Christianity, the Virgin Mary, who reflects but casts no light, is also associated with the Moon. A shared experience of beauty The last part of the exhibition shows the Moon as a source of inspiration, near yet mysterious, which reveals Nature in a reflective, strange, intimate, melancholic and always contemplative light, conducive to a revival of the landscape theme. It is a unique experience of beauty. A final meditative stroll under the watchful eye of the Moon. The exhibition concludes with Canova’s Sleeping Endymion, for a peaceful moment of contemplation.

....................................... curators : Alexia Fabre, Chief Curator, Director of the Mac Val, Musée d’Art Contemporain du Val-deMarne, and Philippe Malgouyres, Chief Curator, Département des Objets d’art, Musée du Louvre. scenography : Agence bGc studio: Giovanna Comana / Iva Berthon Gajsak

....................................... opening hours : from Thursday to Monday from 10 am to 8 pm, Wednesday from 10 am to 10 pm, closed on Tuesdays price: 14 €, concessions 10 € (16-25 years, jobseekers and large families), free for those under 16 years, minimum wage earners

published by Réunion des Musées Nationaux – Grand Palais, Paris 2019 : - exhibition catalogue, 24 x 33 cm, 248 pages, 260 illus.,45 €

press contacts : Réunion des musées nationaux Grand Palais 254-256 rue de Bercy 75 577 Paris cedex 12

- the exhibition journal, 21,5 x 42 cm, 24 pages, 25 illus., 6 €

Florence Le Moing florence.le-moing@rmngp.fr 01 40 13 47 62

access : metro line 1 and 13: «Champs Elysées-Clemenceau» or line 9 : «Franklin D. Roosevelt»

- Le fou caché de la Lune, BD 19 x 26 cm, 48 pages, 12,50 €

Svetlana Stojanovic svetlana.stojanovic@rmngp.fr

information and booking: https://www.grandpalais.fr/en/event/moon

- La Lune, encyclopédie du voyage, facsimile, 11 x 15,5 cm, 180 pages, 19,90 €

#ExpoLune

This exhibition benefits from the scientific support of Palais de la découverte, un site Universcience.

This exhibition is organized with the kind support of IBM France, Crédit Agricole Corporate & Investment Bank, OMEGA and ArianeGroup.

ARIANE ULY_17_10868_LogoV_CMJN 14/03/2017 24, rue Salomon de Rothschild - 92288 Suresnes - FRANCE Tél. : +33 (0)1 57 32 87 00 / Fax : +33 (0)1 57 32 87 87 Web : www.carrenoir.com

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pressemitteilung Der Mond

Von der tatsächlichen Reise bis hin zu den imaginären Reisen 3 April - 22 Juli 2019 Grand Palais Galeries nationales Eingang Square Jean Perrin

Ausstellung organisiert von der Réunion des Musées Nationaux - Grand Palais

Der Mond – eine lange Beziehung verbindet die Menschheit mit diesem vertrauten Gestirn. Der fünfzigste Jahrestag der ersten menschlichen Schritte auf dem Mond ist ein passender Anlass, diese Beziehung anhand von Kunstwerken, die die zahlreichen Formen dieser Beziehung verkörpern, zu feiern. Diese fünfteilige Ausstellung lädt die Besucher dazu ein, die vom Mond inspirierten künstlerischen Schöpfungen von der Antike bis heute, aus Europa und anderen Teilen der Welt, zu entdecken. Vom Mond zur Erde, von der tatsächlichen zur imaginären Reise Die Ausstellung beginnt mit der tatsächlichen Reise zum Mond im Juli 1969. Anschließend geht sie anhand von imaginären Mondreisen in der Literatur und Kunst ein Stück in der Geschichte zurück. Seit der Antike lässt die Idee, zum Mond zu reisen, der Fantasie keine Grenzen und die verrücktesten Erfindungen werden entwickelt. Mit der ersten bemannten Mondlandung von Apollo 11 wird die Reise zur Wirklichkeit – sie läutet den Beginn eines neuen Zeitalters ein. Die Fantasie verliert dennoch nicht an Präsenz, ganz im Gegenteil: Der Einfallsreichtum wirft große Fragen zur Menschheit, zur Stellung der Frau, zum Nationalismus und zur Ungleichheit der wirtschaftlichen Entwicklung auf. Der Mond steht unter Beobachtung Der erste Versuch, den Mond zu zeichnen, geht auf Thomas Harriot im Jahr 1609 zurück. Seit den Zeiten Galileis wurden immer präzisere Instrumente entwickelt, mithilfe derer die Mondoberfläche erforscht werden konnte: Der Mond wird beobachtet. Mitte des 17. Jahrhunderts werden die ersten Karten des Planeten gezeichnet. Am Ende desselben Jahrhunderts entwirft Cassini eine noch präzisere Karte, die daraufhin bis zur Erfindung der Fotografie eine Referenz bleibt. Die Darstellung der Nachbildung von Galileis Fernrohr, der ersten Zeichnungen und Karten sowie der späteren Fotografien illustrieren die Entwicklung einer Sichtweise, die von der Kenntnisnahme bis hin zur Suche nach einer objektiven Wirklichkeit reicht, jedoch immer vom Traum und der ästhetischen Betrachtung geprägt ist. Die drei Gesichter des Mondes Auf dem Rundgang werden in drei Abschnitten die drei Gesichter oder Gemütslagen des Mondes dargestellt: zärtlich, wechselhaft oder unheimlich. Das erste Gesicht ist wohltuend und zärtlich; es stellt den schützenden und inspirierenden Mond dar. Unter seinem Schutz träumt, liebt, schläft, betet oder meditiert der Mensch. So besucht Diana in Girodets berühmtem Gemälde, Der schlafende Endymion, in Form eines Lichtstrahls den schönen Hirten im Schlaf. Das zweite Gesicht ist das des wechselhaften, sprunghaften Mondes, dessen Wandel den Zeitlauf der Menschen prägt und ihre Kalender einteilt. Im Volksglauben ist Abraham Janssens (Anvers, 1575 – Anvers, 1632), L’Inconstance (détail), vers 1617, huile sur toile, H. 106,5 ; L 82 cm, Copenhague, Statens Museum of Kunst © SMK Photo / Jakob Skou-Hansen

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dies der Grund für die Gemütsstimmung der Frauen, die als « launenhaft » (von lat. lūna = Mond) bezeichnet werden. Seine Rhythmen werden zu optischen Phänomenen, die zahlreiche Künstler des 20. Jahrhunderts inspirieren. Das dritte Gesicht ist schließlich das des Gestirns der Finsternis, der Melancholie oder des Wahnsinns: der schwarze oder dämonische Mond als Ursprung von Hirngespinsten und Ängsten. Der Mond ist eine Person Der vierte Teil der Ausstellung zeigt, dass dieser weit entfernte Stern seit der Antike eine nahe stehende Gottheit in menschlicher Form ist, die, manchmal als männliche, manchmal als weibliche Gestalt dargestellt, oft verschiedene Erscheinungsformen des – wechselhaften – Mondes besitzt. Erscheint der Mond in Ägypten, in Mesopotamien und im modernen Hinduismus in männlicher Form (Thot, Nefertem, Sin, Chandra), so ist er im klassischen Altertum eine Frau: Artemis, Diana, Selene, Hekate. Im Christentum wird auch die Jungfrau, die das Licht widerspiegelt, aber nicht selbst erzeugt, mit dem Mond assoziiert. Eine gemeinsame Erfahrung der Schönheit Der letzte Teil der Ausstellung zeigt den Mond als zugleich nahe und mysteriöse Quelle der Inspiration, die die Natur in einem reflektierenden, seltsamen, innigen, melancholischen und immer beschaulichen Licht zeigt – ein günstiger Moment zur Erneuerung des Landschaftsthemas. Er stellt eine ganzheitliche Erfahrung der Schönheit dar. Ein letzter meditativer Spaziergang unter dem Blick des Mondes. Am Ende der Ausstellung lädt Canovas Schlafender Endymion zu einem Moment der Besinnung ein.

....................................... Kuratoren: Alexia Fabre, Chefkonservatorin, Direktorin von Mac Val, Museum für zeitgenössische Kunst des Val de Marne, und Philippe Malgouyres, Chefkonservator, Abteilung für Kunstgegenstände des Musée du Louvre Szenographie : Agence bGc studio: Giovanna Comana / Iva Berthon Gajsak

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Öffnungszeiten: donnerstags bis montags von 10 Uhr bis 20 Uhr, mittwochs von 10 Uhr bis 22 Uhr, dienstags geschlossen preise: 14€ /ermäßigt, TR 10 € Kostenloser Eintritt für Jugendliche unter 16 Jahren anfahrt: Metro-Linie 1 oder 13 « Champs Elysées-Clemenceau » oder Metro-Linie 9 « Franklin D. Roosevelt »

publikationen Réunion des musées nationaux - Grand Palais, 2019: - ausstellungskatalog, 24 x 33 cm, 248 pages, 45 €

pressekontakt: Réunion des musées nationaux Grand Palais 254-256 rue de Bercy 75 577 Paris cedex 12 Florence Le Moing florence.le-moing@rmngp.fr 01 40 13 47 62 Svetlana Stojanovic svetlana.stojanovic@rmngp.fr

informationen und reservierung unter: https://www.grandpalais.fr/ de/node/50699

Die Ausstellung wird von der Forschungspartnerschaft mit dem Palais de la Découverte, das dem Projekt Universcience angehört, unterstützt. Die Ausstellung findet mit Unterstützung von IBM France, Crédit Agricole Corporate & Investment Bank, OMEGA und ArianeGroup statt.

ARIANE ULY_17_10868_LogoV_CMJN 14/03/2017 24, rue Salomon de Rothschild - 92288 Suresnes - FRANCE Tél. : +33 (0)1 57 32 87 00 / Fax : +33 (0)1 57 32 87 87 Web : www.carrenoir.com

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les commissaires Alexia Fabre Conservateur en chef du MAC/VAL (Musée d’art contemporain du Val-de-Marne à Vitry-sur-Seine), Alexia Fabre a précédemment dirigé le musée départemental de Gap de 1993 à 1998. À partir de 1998, c’est elle qui reprend, reformule et mène à bien le projet culturel et scientifique du MAC/VAL, qui ouvrira ses portes en 2005. Alexia Fabre y mène depuis une politique artistique et culturelle en direction des artistes contemporains et des publics. En 2009 et 2011, la codirection artistique de Nuit Blanche Paris lui a été confiée avec Frank Lamy, chargé des expositions temporaires du MAC/VAL... Elle a enseigné également à l’École du Louvre, participé au comité d’experts du Grand Paris Express auquel elle participe à nouveau avec Frank Lamy pour la direction artistique de certaines gares du Val-de-Marne. Enfin, en 2017, elle est commissaire invitée de la Manif d’Art, biennale d’art contemporain de la Québec.

© photo Gueorgui Pinkhassov

Philippe Malgouyres Philippe Malgouyres est un historien de l'art français. Il est conservateur en chef du patrimoine au musée du Louvre. Après avoir fait ses études à l’École du Louvre, à l’Université de Paris IV et à l’École pratique des hautes études, il est reçu, en 1991, au concours d’entrée à l’École nationale du patrimoine. En 1993-94, il est pensionnaire à l’Académie de France à Rome, à la Villa Médicis. De 1995 à 1997, il est conservateur au musée Calvet d’Avignon, au moment de la réouverture du musée. Depuis 1997, il est conservateur au département des objets d’art au Musée du Louvre. En 2016, il est lauréat de la bourse André Chastel. Il enseigne régulièrement à l’École du Louvre. Il est marié avec l’historienne de l’art et écrivain Olga Medvedkova. En 2015, Il a été commissaire de l’exposition La Fabrique des saintes images. Rome, Paris, 1580-1660, au Musée du Louvre. Il a également écrit et participé à de nombreux ouvrages (lien wikipédia).

© DR

La Lune, Grand Palais

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textes des salles Du voyage réel au voyage imaginaire Cette exposition est née d'une date anniversaire : il y a cinquante ans, deux hommes marchèrent sur la Lune. L’immense portée de cet événement, où l’Homme dépassa les limites assignées par la Nature, n’est pas seulement de l’ordre du progrès, de la technologie et plus largement de la « conquête ». Elle est aussi puissamment symbolique de la nature de la relation qui l’unit à l’humanité, un caractère qui nous frappe aujourd’hui peut-être d’avantage, avec un demi-siècle de recul. Nous avons choisi d’y voir le point culminant de ce compagnonnage avec cet astre, luminaire de la nuit et marqueur du passage du temps. Cette relation est aussi diverse que paradoxale, et s’incarne de bien des manières : la fascination et la satire, l’attirance et la crainte de son pouvoir, la vénération pour le signe divin et la déception devant ce caillou stérile comparé à un fromage depuis l’Antiquité. La Lune est le lieu de tous les possibles, de toutes les rêveries : elle est une page blanche sur laquelle les Terriens peuvent écrire toutes les histoires. L’image kaléidoscopique qui en résulte nous semble au fond la plus juste : la Lune appartient véritablement à tout le monde et ne se laisse enfermer dans aucun discours. Laissons l’imagination et la poésie régner dans le monde de la Lune. Apollo XI Dans la nuit du 20 au 21 juillet 1969, l’impensable s’est produit : deux hommes marchaient sur la Lune. Ce fut l’aboutissement d’une longue série de recherches et de missions, effectuées depuis 1958 (programmes Mercury et Apollo). La onzième mission du programme Apollo envoya trois hommes vers la Lune, Neil Armstrong, Buzz Aldrin et Michael Collins, qui lui resta en orbite. La décision de la Nasa de retransmettre en direct l’alunissage a créé l’un des premiers événements à l’échelle mondiale, suivi simultanément par des centaines de millions de personnes. La mission avait pour objet de ramener des échantillons de roche et des photographies de la Lune. Quelques objets qui les ont accompagnés pendant ce voyage de huit jours témoignent de leur survie au quotidien. Voyage Pendant presque deux mille ans, le voyage vers la Lune fut du domaine de la fiction littéraire. Depuis Lucien de Samosate (IIe siècle), il est l’occasion de la satire et de la parodie : la Lune est une autre Terre, mais à l’envers, pour le meilleur ou pour le pire. Ces fantaisies littéraires prennent un tour nouveau au XIXe siècle, sous la forme de récits pseudo-scientifiques, qui annoncent la science-fiction. Le cinéma puis la bande dessinée nous projetèrent, bien avant Saturne V, dans l’exploration virtuelle de la surface lunaire. Devenu objet de compétition internationale au XXe siècle, la Lune se fait symbole de revendications sociétales et culturelles par celles et ceux qui en ont été exclus. Elle est aujourd’hui aussi objet d’une convoitise inquiétante pour le futur, tentation d’un monde terrestre toujours avide de trouver et d’épuiser ailleurs de nouvelles ressources. La Lune observée Au début du XVIIe siècle, les hommes tournent la lunette vers le ciel, un instrument d’abord conçu pour l’observation terrestre. Le perfectionnement de cet instrument d’optique, puis l’invention du télescope, permettent des observations de plus en plus exactes de la surface de la Lune et l’établissement de sa cartographie précise. La science exprime ainsi sa capacité rationnelle à décrire et à nommer, en faisant les cartes d’un monde que l’on n’a pas encore l’intention de visiter… L’enjeu devient aussitôt symbolique : les cartographes baptisent tous ces lieux lunaires découverts à travers l’objectif : astronomes, souverains rivaux se disputent ce nouveau territoire. La photographie supplante la gravure au cours du XIXe siècle, et ouvre la voie d’une nouvelle exploration: à but scientifique, elle émeut, surprend et inspire néanmoins encore et toujours. Les 3 visages de la Lune Les trois visages de la déesse Hécate manifestent la pluralité de l’influence que la Lune exerce sur les Hommes. Astre bienveillant qui éclaire la nuit, la Lune visite le sommeil des mortels et veille sur les

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amoureux. Constamment en changement, elle rythme le passage du temps : de nombreux calendriers, qui ont un usage rituel ou religieux, sont basés sur le cycle lunaire. La variation de son apparence en fait aussi l’emblème de l’inconstance et des humeurs lunatiques. Mais Hécate est aussi la déesse du passage entre notre monde et l’au-delà : elle préside aux destins funèbres, aux sortilèges et aux tourments. La Lune est une personne Bien que la Lune soit un phénomène universellement visible, les hommes ont ressenti la nécessité de lui donner corps : un dialogue devient ainsi possible avec cette entité à la fois lointaine et proche. Le plus souvent femme, elle est parfois incarnée par un homme. Lorsqu’elle est divinisée, elle prend sa place dans une cosmogonie, mais reçoit rarement un culte en tant que telle. Depuis très longtemps les hommes ont en effet observé qu’elle ne produit pas sa propre lumière mais reflète celle du soleil. Séléné, Luna, Diane, Chandra, Soma, Khonsou, Thot, Tanit sont ses multiples noms. Elle prête aussi le symbole de son croissant à l’Immaculée Conception et à la Reine de la Nuit. Une invitation à la beauté Astre qui s’est révélé désert et stérile, la Lune conserve intact son pouvoir d’émerveiller. Dans la contemplation silencieuse, au-delà de la connaissance, elle offre le moment suspendu d’une expérience plus intime, où le discours cède à la poésie. Diane-Sélénè, lune de beau métal, Qui reflète vers nous, par ta face déserte, Dans l’immortel ennui du calme sidéral, Le regret d’un soleil dont nous pleurons la perte, O lune, je t’en veux de ta limpidité Injurieuse au trouble vain des pauvres âmes, Et mon cœur, toujours las et toujours agité, Aspire vers la paix de ta nocturne flamme. Jean de La Ville de Mirmont (1886-1914)

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liste d’œuvres 1937-2019 / le Palais de la découverte x la Lune Présentée dans l’exposition avec des reproductions de photographies d’époque, la retransmission en direct et en public des premiers pas de l’homme sur la Lune par l’Office de radiodiffusion-télévision française (ORTF) a marqué l’histoire du Palais de la découverte. Aujourd'hui, les médiateurs de son unité d’astronomie apportent leur contribution scientifique à l’exposition Lune, du voyage réel aux voyages imaginaires, et à son catalogue. Une vingtaine de cartels*, écrits ou sonores, apportent à des œuvres de l’exposition un éclairage scientifique. Des visites guidées par les médiateurs du Palais de la découverte sont proposées, de même qu’un cycle de conférences sur le thème de la Lune, élaboré en collaboration avec la Réunion des Musées Nationaux – Grand Palais. Le Palais de la découverte est situé au cœur du Palais d’Antin, dans le même ensemble architectural que le Grand Palais. Ouvert au public depuis depuis 1937, il a accueilli le premier planétarium de France. *ces cartels sont signalés par le logo

1. Du voyage réel au voyage imaginaire Fritz Lang (Vienne, 1890 – Beverly Hills, 1976) Die Frau im Mond, 1929 1 h 23’ 11’’ - La sortie de la fusée du hangar 2 h 1’ 20’’ - Arrivée du premier homme sur la Lune Vassili Jouravlev (Riazan, 1904 – Moscou, 1987) Voyage cosmique, 1936 37’ 38’’ - Les cosmonautes soviétiques sur la Lune avec un drapeau Le dernier film muet de Fritz Lang (1929) est consacré au voyage lunaire. Pour ses aspects techniques et scientifiques, il fit appel aux meilleurs spécialistes du temps qui furent ensuite employés par les Nazis pour l’élaboration de missiles. Ce sont ces recherches qui fondèrent après la guerre, en URSS, aux États-Unis et en France, la technologie qui permit d’envoyer l’Homme dans l’espace. Le Voyage cosmique réalisé en 1936 par le réalisateur soviétique Vassili Jouravlev bénéficia des conseils du grand savant de l’astronautique russe, Constantin Tsiolkovski. Roy Ward Baker (Londres, 1916 – Londres, 2010) Moon Zero Two, 1969, générique Jacques Rouxel (Cherbourg, 1931 – Paris, 2004) Les Shadoks, 1969, 5 : « La course à la Lune » En 1968-69, alors que la course à l’espace entre les États-Unis et l’URSS fait rage, les Européens s’en emparent avec humour. Dans le générique du western spatial Moon zero Two, l’astronaute et le cosmonaute en viennent aux mains en s’arrachant leur drapeau respectif. Quant aux Français, ils sont incarnés par les Shadoks, ces misérables créatures qui tentent de coloniser la Lune à l’aide d’échelles tout à fait inadaptées. Rasoir Gilette L. 11,8 ; L. 4,8 ; pr. 2,5 cm Crème à raser Old Spice H. 15,5 ; L. 6,2 ; pr. 3,3 cm Washington, National Air and Space Museum 12 La Lune, Grand Palais


Casque de Collins destiné à être fixé à sa combinaison spatiale (« intravehicular helmet »), conçu par Dr. Robert L. Jones et James H. O’Kane 1969 Plastique, Aluminium anodisé, synthétique, enrobage H. 27,6 ; pr. 32,7 ; D. 28,6 cm Washington, National Air and Space Museum Le vide, les températures extrêmes, les micrométéorites et les radiations cosmiques sont autant de facteurs mortels pour un être vivant dans l’espace. Envoyer des astronautes sur la Lune nécessite donc une protection via des scaphandres pressurisés et thermo-régulés. La survie n’est garantie que par l’intégrité des quelques millimètres de néoprène, de nylon ou de polycarbonate des combinaisons. Ces scaphandres constituent de véritables vaisseaux à taille humaine, capable de palier temporairement aux défauts des véhicules spatiaux. Hachis de bœuf Viande déshydratée et compressée dans un sac en polyéthylène H. 17,5 ; L. 17,5 ; ép. 3 cm Washington, National Air and Space Museum Appareil photographique Hasselblad 500 EL Electric Lunar Surface Réplique de l’appareil utilisé lors de la mission Apollo XI H. 14,5 ; L. 10 ; pr. 21,5 cm Chalon-sur-Saône, musée Nicéphore-Niépce Tim Nahum Gidal (Munich, 1909- Jérusalem, 1996) First Moon Flight, Portrait of a Left Leg 1969 Epreuve gélatino-argentique Jérusalem, The Israel Museum,Tim Nahum Gidal Collection, Don de Gary B. Sokol, San Francisco ; The Pritzker Foundation, San Francisco ; Larry Zicklin, New Jersey ; et Dr John Summers, New York Les images filmées par les astronautes d’Apollo 11 avaient un format (SSTV) incompatible avec le standard de transmission TV (NTSC). Pour être retransmises sur les chaines de télévisions, elles devaient d’abord être converties au bon format, ce qui était fait à l’aide d’une caméra TV qui filmait en direct les images brutes arrivées sur les moniteurs de la NASA. Les films SSTV originaux ont été hélas perdus, et seuls survivent les enregistrements des images converties. A partir d’Apollo 12, les caméras embarquées filmeront directement au format TV standard. Gant d’entrainement des missions Apollo (NASA), 1968 Bracelet original à ouverture rapide Velcro® fourni par la NASA, 1965 Montre Omega Speedmaster Chronograph (Ref. 145.022) de l’astronaute Ronald « Ron » Evans Jr., 1970 Bienne, musée Oméga Première photographie de la face cachée de la Lune, transmise par la sonde spatiale Luna 3 7 octobre 1959 Tirage argentique d’époque sur papier fibre H. 25.4; L. 20.3 cm Collection Victor Martin Malburet Echantillons de sol lunaire prélevés en 1970 et 1972 par les sondes soviétiques Luna 16 et Luna 20 1970-1972 Sol lunaire - 3 plaques de verre et 3 tubes H. 3 : L. 8 cm (plaques de verre) H. 5,3 ; L. 2,5 ; diam. 1,6 cm (tubes) Paris, Bibliothèque de l’Observatoire La Lune, Grand Palais

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Portrait officiel de l’équipage d’Apollo 11 avant sa mission historique De gauche à droite : Michael Collins, Neil Armstrong et Buzz Aldrin Mai 1969 Tirage chromogène d’époque sur papier fibre H. 20,3 ; L. 25,4 cm Paris, Victor Martin Malburet Photographe non-identifié Neil Armstrong et Buzz Aldrin s’entraînent à prélever des échantillons et à prendre des photographies sur la surface lunaire, Apollo 11 avril 1969 Tirage argentique d’époque sur papier fibre H. 20.3 ; L. 25.4 cm Collection Victor Martin Malburet Neil Armstrong (Etats-Unis, 1930-2012), Buzz Aldrin (Etats-Unis, né en 1930), ou Michael Collins (Etats-Unis, né en 1930) La Terre vue d’une distance de 20 000 km dans l’espace, Apollo 11 Juillet 1969 Tirage chromogène d’époque sur papier fibre Kodak H. 20.3 ; L. 25.4 cm Collection Victor Martin Malburet Neil Armstrong (Etats-Unis, 1930-2012), Buzz Aldrin (Etats-Unis, né en 1930), ou Michael Collins (Etats-Unis, né en 1930) Lever de soleil lunaire vu de l’orbite, Apollo 11 Juillet 1969 Tirage argentique d’époque sur papier fibre H. 20.3 ; L. 25.4 cm Collection Victor Martin Malburet Buzz Aldrin (Etats-Unis, né en 1930) Lever de soleil sur la base de la Tranquilité vu depuis le Lem Eagle encore amarré au module de commande Columbia, Apollo 11 Juillet 1969 Tirage chromogène d’époque sur papier fibre Kodak H. 20.3 ; L. 25.4 cm Collection Victor Martin Malburet Buzz Aldrin (Etats-Unis, né en 1930) Lever de Terre sur l’horizon lunaire, Apollo 11 Juillet 1969 Tirage chromogène d’époque sur papier fibre Kodak H. 20.3 ; L. 25.4 cm Collection Victor Martin Malburet Michael Collins (Etats-Unis, né en 1930) Lever de Terre, Apollo 11 Juillet 1969 Photographie non-publiée, tirage argentique d’époque sur papier fibre H. 20.3 ; L. 25.4 cm Collection Victor Martin Malburet Neil Armstrong (Etats-Unis, 1930-2012) Première photographie prise par l’homme sur la surface d’un autre monde, Apollo 11 Juillet 1969 Photographie non-publiée, tirage chromogène d’époque sur papier fibre Kodak H. 20.3 ; L. 25.4 cm Collection Victor Martin Malburet 14 La Lune, Grand Palais


Neil Armstrong (Wapakoneta, 1930- Cincinatti, 2012) Buzz Aldrin pose pour une photographie à côté du drapeau américain, Apollo 11 Juillet 1969 Tirage chromogène d’époque sur papier fibre H. 20.3 ; L. 25.4 cm Paris, collection Victor Martin-Malburet Sur les images de télévision, on voit que le drapeau planté par Armstrong et Aldrin se balance pendant quelques secondes, et ce malgré l’absence d’atmosphère (et donc de vent) sur la Lune. Ceci a alimenté de nombreuses théories du complot accusant les missions Apollo d’être une imposture. L’explication des mouvements du drapeau est pourtant très simple : en l’absence d’atmosphère, et donc de frottement de l’air, les vibrations initiales du drapeau dues au plantage dans le sol perdurent très longtemps. Buzz Aldrin (Etats-Unis, né en 1930) La surface originelle et immaculée d’un autre monde, Apollo 11 Juillet 1969 Photographie non-publiée, tirage chromogène d’époque sur papier fibre Kodak H. 20.3 ; L. 25.4 cm Collection Victor Martin Malburet Buzz Aldrin (Glen Ridge, 1930) Vue de la surface lunaire avec l’empreinte du pied de l’astronaute Tirage chromogène d’époque sur papier fibre Paris, collection Victor Martin-Malburet Cette trace de pas a été imprimée dans une poudre rocheuse, nommée régolithe, qui recouvre l’essentiel de la surface lunaire. D’épaisseur métrique à décamétrique, elle est issue des débris projetés par les multiples impacts météoritiques qui parsèment la surface lunaire. Selon la proportion de grains de croûte pulvérisée et de verres, issus de la fusion superficielle provoquée par le choc, sa composition varie selon les régions. Neil Armstrong (Etats-Unis, 1930-2012) Portrait de Buzz Aldrin avec le reflet du Lem Eagle et du photographe dans sa visière dorée, Apollo 11, Juillet 1969 Tirage chromogène d’époque sur papier fibre Kodak H. 20.3 ; L. 25.4 cm Collection Victor Martin Malburet Buzz Aldrin (Etats-Unis, né en 1930) Portrait de Neil Armstrong de retour dans le Lem après la marche sur la Lune historique, Apollo 11 Juillet 1969 Tirage chromogène d’époque sur papier fibre Kodak H. 20.3 ; L. 25.4 cm Collection Victor Martin Malburet Neil Armstrong (Etats-Unis, 1930-2012), Buzz Aldrin (Etats-Unis, né en 1930), ou Michael Collins (Etats-Unis, né en 1930) Lever de Terre sur l’horizon lunaire, photographié après l’injection pour le voyage retour, Apollo 11 Juillet 1969 Photographie non-publiée, tirage chromogène d’époque sur papier fibre Kodak H. 20.3 ; L. 25.4 cm Collection Victor Martin Malburet Michael Collins (Etats-Unis, né en 1930) La pleine Lune depuis une perspective non visible sur Terre, photographiée pendant le voyage retour, Apollo 11 Juillet 1969 Photographie non-publiée, tirage chromogène d’époque sur papier RC Kodak H. 20.3 ; L. 25.4 cm La Lune, Grand Palais 15 Collection Victor Martin Malburet


Robert Madden (Etats-Unis, né en 1939) Neil Armstrong, Michael Collins et Buzz Aldrin après leur retour d’un autre monde, Apollo 11 Juillet 1969 Tirage argentique d’époque sur papier fibre H. 20.3 ; L. 25.4 cm Collection Victor Martin Malburet Neil Armstrong (Etats-Unis, 1930-2012) Buzz Aldrin sur le point de devenir le deuxième homme sur la Lune, Apollo 11 Juillet 1969 Tirage d’époque grand-format de présentation sur papier fibre Kodak H. 50 ; 60 cm Collection Victor Martin Malburet Les astronautes plantent le drapeau américain sur la surface de la Lune, Apollo 11 prise par une caméra automatique montée à la fenêtre du Lem Eagle Juillet 1969 Tirage chromogène d’époque H. 20.3 ; L. 25.4 Collection Victor Martin Malburet Neil Armstrong (Etats-Unis, 1930-2012) Buzz Aldrin observe le site d’alunissage de la Mer de la Tranquillité, Apollo 11 Juillet 1969 Tirage chromogène d’époque grand-format de présentation sur papier RC Kodak H. 27.7 ; L. 35.5 cm Collection Victor Martin Malburet Neil Armstrong (Wapakoneta, 1930- Cincinatti, 2012) Buzz Aldrin prélève des échantillons lunaires avant de retourner dans le Lem Eagle, Apollo 11 Juillet 1969 Tirage chromogène d’époque grand-format de présentation sur papier fibre H. 27.7 ; L. 35.5 cm Paris, collection Victor Martin-Malburet Lorsque le Soleil se lève sur Terre, sa lumière inonde le paysage et se propage aussi dans l’atmosphère. Celle-ci est alors éclairée et devient si lumineuse que le noir de la nuit disparait. Cette diffusion atmosphérique est inexistante sur la Lune qui est dépourvue d’atmosphère. Ainsi, le ciel reste noir même avec le Soleil qui brille au-dessus de l’horizon et éclaire la surface lunaire. Michael Collins (Etats-Unis, né en 1930) Lem Eagle et lever de Terre sur l’horizon lunaire Apollo 11 Juillet 1969 Tirage chromogène d’époque grand-format de présentation sur papier fibre Kodak, H. 51 ; L. 41 cm Collection Victor Martin Malburet Eugene Cernan (Etats-Unis, 1934-2017) Panorama à 360° de la vallée de Taurus- Littrow, pris à Shorty Crater, station 4, EVA 2, Apollo 17 décembre 1972 Mosaïque unique de dix tirages chromogènes d’époque sur papier fibre assemblés à la main H. 154 ; L. 27 cm Collection Victor Martin Malburet Journal, édition originale Juillet 1969 Paris, Philippe Malgouyres

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Stéphane Thidet (Paris 1974) From Walden to Space - Chapter II / The Hut 2015 Bois, systèmes sonores, synthétiseurs L. 190 ; H. 190 ; pr. 300 cm Paris, collection Antoine de Galbert, avec la complicité de Parnasse, la marque sélective d’Orange La conception des vaisseaux habités de la NASA a débuté avec le programme Mercury. Les capsules Mercury ont servi de véhicule aux premiers américains dans l’espace. Elles ont une double fonction : assurer la survie des astronautes en les protégeant de l’environnement spatial ou de la chaleur d’une entrée atmosphérique, et leur permettre de modifier leur trajectoire dans le vide à l’aide de propulseurs. Ces capsules sont les premières ébauches des modules de commande des programmes Gemini puis Apollo. Gilles Barbier (Port-vila, vanuatu, 1965) Sans titre (La Réserve), 2005 Gouache noire sur papier 8 panneaux H. 123 ; L. 189 cm chaque Paris, Galerie Georges-Philippe et Nathalie Vallois Aleksandra Mir (Lubin, 1967) First woman on the Moon 1999 Tirage photographique H. 120 ; L. 120 cm Paris, collection Laurent Godin Aucune femme ne figure parmi les douze astronautes ayant posé le pied sur la Lune. Plus généralement, les vols spatiaux habités sont depuis l’origine essentiellement une affaire d’homme. Malgré la présence de l’une d’entre elles (Valentina Terechkova, en 1963) parmi les tous premiers cosmonautes, les femmes représentent à peine plus de 10% des humains ayant fait un séjour dans l’espace, une proportion qui a à peine changé au cours des trois dernières décennies. Gwen Rouvillois (Paris, 1968) Propriété lunaire (pour/sans/sous/sur/derrière/dans la lune) 2007 Acrylique sur toiles, papier imprimé encadré sous verre 296 x 272 cm Vitry-sur-Seine, Mac/Val Sylvie Fleury (Genève, 1961) First Spaceship On Venus 2018 Fibre de verre, peinture avec paillettes Zurich, Famille Bauer-Burgerstein La fusée symbolise, à travers l’histoire des images, le voyage vers la Lune. Elle est aussi un symbole de la masculinité puisque seuls les hommes ont posé leur pied sur l’astre lunaire. L’artiste revendique ici une appropriation par les femmes de ces symboles et enjeux exclusivement masculins qu’elle fait entrer dans un univers féminin. La fusée devient un objet désirable et porteur de nouveaux espoirs, ceux d’une humanité où les femmes ont aussi accès et droit à la conquête comme aux progrès. Georges Rémi, dit Hergé (Etterbeek, 1907 – Woluwe-Saint-Lambert, 1983) Les Aventures de Tintin : Objectif Lune 1953 Les Aventures de Tintin : On a marché sur la Lune 1954 H. 31 ; L. 23 cm Paris, Casterman

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Rudolf Erich Raspe (Hanovre, 1736 – Muckross (Irlande), 1794) Les Aventures du baron Munchausen : Un voyage vers la Lune Traduit par Théophile Gautier (Paris, 1836 – Paris, 1904) et illustré par Gustave Doré (Strasbourg, 1832 – Paris, 1883) Paris, Charles Furne, 1868 H. 31,8 ; L. 23 ; ép. 3 cm Paris, Bibliothèque nationale de France Savinien de Cyrano de Bergerac (Paris, 1619 – Sannois, 1655) L’Histoire comique contenant les États et Empires de la Lune Paris, Charles de Sercy, [1657] Volume imprimé, reliure du XVIIème siècle, veau brun H. 15,1 ; L. 8,8 ; ép. 1,8 cm Paris, Bibliothèque nationale de France Mircea Cantor (Oradea, 1977) The Second step 2005-2019 Béton Avec l’aimable autorisation de l’artiste, de VNH Gallery, Paris et de Dvir Gallery, Bruxelles, Tel AvivMention Parmi les photos rapportées par Apollo 11, celle d’une empreinte de pas sur le sol lunaire est devenue célèbre. Dans l’esprit de tous, elle est à la fois le symbole du premier pas de l’homme sur la Lune et celui de la victoire des Américains sur les Russes pendant la Guerre Froide. Mircea Cantor qui dans l’ensemble de son œuvre s’attache à dénoncer le pouvoir symbolique des images, s’est emparé de cette célèbre photographie et l’a reproduit dans du ciment, invitant les visiteurs à poser leur pied dans cette trace. Par son titre, l’artiste attire surtout l’attention du spectateur sur le fait que cette empreinte photographiée n’est pas en réalité celle de Neil Armstrong, la toute première, mais de Buzz Aldrin, le second à avoir laissé sa trace à tout jamais sur le sol lunaire. Georges Méliès (Paris, 1861 – Paris, 1938) Le Voyage dans la Lune, 1902 - 3’ 10’’ Segundo de Chomon (Teruel, 1871 – Paris, 1929) La Excursion en la luna, 1908 - 3’ 50’’ Le cinéma, à peine né, devient le lieu de la fantaisie et de l’illusion : en 1902, Georges Méliès composa une fantasmagorie sur le thème du voyage dans la Lune, qui doit autant aux romans de Jules Verne qu’à l’opéra-féérie d’Offenbach. L’Espagnol Segundo de Chomon en fit une paraphrase quelques années plus tard, qui témoigne du succès du film de Méliès. Il inspira aussi William Kentridge en 2003, pour un poétique voyage lunaire à bord d’une cafetière… William Kentridge Journey to the Moon Paris, Marian Goodman Gallery Leonid Tishkov Private Moon 2003 - 2017 Plexiglass, Led et générateur collection de l’artiste Dante Alighieri (Florence, 1265 – Ravenne, 1321) La Comedia di Dante Aligieri con la nova espositione di Alessandro Vellutello Venise, Marcolini, 1544 « Dante et Béatrice dans la Lune », p. 286 Paris, bibliothèque Sainte-Geneviève 18 La Lune, Grand Palais


Francis Godwin (Hannington, 1562 – Hereford, 1633) L’homme dans la Lune ou le voyage chimérique fait au monde de la Lune nouvellement découvert par Dominique Gonzales, advanturier Espagnol, autrement dit le Courrier volant Traduit par Jean Baudoin Paris, F. Prot et I. Guignard, 1648 Paris, bibliothèque Mazarine, 8o Q 852 F *** Yinka Shonibare (Londres, 1962) Vacation, 2000 Wax hollandaise imprimée sur coton textile, figures en fibre de verre, plastique H. 152.5 ; L. 61 ; ép. 61 cm chacune Jérusalem, The Israel Museum, Achat par le Contemporary Art Acquisitions Committee of American Friends of the Israel Museum, New York Œuvres de Lucien de Samosate traduites en français par Nicolas Perrot d’Ablancourt Lyon, veuve de Fleuri Martin, 1683 Paris, collection Ph. M. Lucien de Samosate, au IIe siècle, écrivit le premier voyage sur la Lune, une « Histoire véritable » où, comme l’explique l’auteur, la seule chose vraie est que tout y est faux ! Pendant les siècles qui suivirent, les voyages lunaires adoptèrent ce modèle qui permet de rire de tout. -------------------------------------------2. La lune observée Evariste Richer (Montpellier, 1969) Dislocated moon #1 2012 Installation de 6 dessins Carbone bleu sur papier Collection de l’artiste Lunette de Galilée (reproduction) D’après l’original du Museo Galileo, Florence (vers 1610) Bois, verre, laiton Paris, Musée des arts et métiers – Cnam 8606-0001-001 Galilée n’est pas l‘inventeur de la lunette astronomique, qui fut développée aux Pays-Bas une décennie plus tôt, mais il a construit les instruments les plus sophistiqués de son temps. Grâce à eux, il a pu observer les satellites de Jupiter, les phases de Venus ou encore les montagnes sur la Lune qu’il a déduites de l’observation des ombres qu’elles portent sur sa surface. Ces observations ont aidé à remettre en cause le modèle antique selon lequel les corps célestes étaient « parfaits » et sans aspérités. Thomas Harriot (Oxford, 1560 – Londres, 1621) La Lune observée à la lunette Plume et encre brune sur papier Dessin daté du 26 juillet 1609 [le 5 août dans le calendrier grégorien] Chichester, West Sussex Record Office (Lord Egremont, Petworth House Archives, HMC 241/9 fol 26). Pour une planète ou une lune, la ligne fictive séparant la partie éclairée par le Soleil de la partie sombre est appelée terminateur. Cette ligne discrimine les lieux où il fait jour des lieux où il fait nuit. Les reliefs topographiques situés autour du terminateur sont éclairés en lumière rasante en raison de la faible élévation du Soleil. Leurs profils sont donc bien accentués car délimités par de longues ombres, ce qui facilite leur observation.

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Jan Heweliusz (Danzig 1611-1687) Johannis Hevelii Selenographia, sive lunae description 1647 volume imprimé, reliure parchemin H. 35 ; L. 32 ; ép. 4,8 cm Paris, Bibliothèque nationale de France - Réserve des Livres rares Giovanni Battista Riccioli (Ferrare, 1598 – Bologne, 1671) Almagestum novum astronomiam veterem novamque complectens observationibus... 1651 volume imprimé, reliure aux armes royales H. 38 ; L. 26 ; ép. 6 cm Paris, Bibliothèque nationale de France - Réserve des Livres rares Michael Florentius Van Langren (Amsterdam 1598 – Bruxelles, 1675) Pleni lunii Lumina austriaca Philippica, 1645 carte imprimée en noir et blanc H. 50 ; L. 38 cm Paris, Bibliothèque nationale de France - Département des Cartes et Plans Jean Patigny Représentation de la Lune dans son plein 1672-1679 Estampe, burin H. 54.6 ; L. 73.3 cm Paris, Bibliothèque nationale de France Claude Siméon Passemant (Paris, 1702 – Paris, 1769) Télescope à réflexion Acier, laiton, bronze doré et argenté, cuir H. 83 ; L. 11 cm Musée national des châteaux de Versailles et de Trianon, V.2012.7 C’est en 1666 qu’Isaac Newton (1642-1727) mis au point son célèbre télescope. La principale différence avec la lunette porte sur l’utilisation de miroirs et non pas de lentilles optiques. Un des avantages est de réduire la longueur de l’instrument et de faciliter la fabrication de dispositifs de grands diamètres qui, tels des entonnoirs à photons, permettent de capturer les faibles lumières des astres. Ange Leccia (Minerviu, 1952) Arrangements Lunes 2019 Globes lumineux Avec l’aimable autorisation de l’artiste et de la galerie Jousse Entreprise En assemblant des dizaines de globes lunaires, Ange Leccia crée avec cette œuvre nouvelle et poétique un paysage inédit, un horizon lunaire. Cette installation ramène au souvenir les globes terrestres lumineux, très répandus dans les chambres des enfants. Conjuguant au pluriel cet astre unique, l’artiste le démystifie en le démultipliant à l’infini et soulève la question de l’exploitation possible à venir de cette Lune qui, jusqu’il y a peu demeurait si mystérieuse et unique.

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James Turrell (Los Angeles 1943) Serie Moon: Sun and Moon Space, Image Stone, Full Moon, Gibbous Moon, Quarter Moon, Crescent Moon 1999 Gravure, aquatinte, photolithographie H. 26,7 ; L. 20,7 cm N° Inv. : FNAC 2000-39 - FNAC 2000-42 Paris, Centre national des Arts plastiques Johann Hieronymus Schröter (Erfurt 1745 - Lilienthal 1816) Selenotopographische Fragmente zur genauern Kenntniss der Mondfläche 1791-1802 H. 27,4 ; L. 21,7 ; ép. 4,6 cm Paris, Bibliothèque nationale de France – Réserve des Livres rares Johann Heinrich von Mädler, Wihem Beer (Berlin, 1794 - près d’Hanovre 1874) Mappa selenographica 1837 volume imprimé H. 31,2 ; L. 25 ; ép. 4,2 cm Paris, Bibliothèque nationale de France – Département Littérature et Art Paul Henry (Nancy, 1848 – Montrouge, 1905) Mathieu Henry (Nancy, 1849 – Pralogan, 1903) Photographie lunaire, Corne Nord 27 mars 1890 Épreuve sur papier albuminé, contrecollée sur carton 22 x 16 cm Paris, musée d’Orsay La face visible de la Lune porte les cicatrices du passé chaotique du Système Solaire. Les mers lunaires, gigantesques régions sombres, sont d’anciens bassins d’impact. Aux premiers instants du Système Solaire, il y a près de 4,5 milliards d’années, de nombreux corps massifs impactaient la surface des planètes et satellites nouvellement formés. Les plus grands ont creusés sur la face lunaire de gigantesques cratères, faisant fondre la surface à l’impact. La lave ainsi formée a rempli les bassins, puis en refroidissant a créé ces régions sombres appelées mers lunaires. Moritz Loewy (Vienne, 1833 – Paris, 1907) Pierre-Henri Puiseux (Paris, 1855 – Frontenay (Jura), 1928) Atlas photographique de la lune, page de titre Vers 1890 Épreuve photomécanique (héliogravure) H. 79,5 ; L. 60,5 cm Paris, musée d’Orsay, PHO 1981 151 1 La croûte lunaire porte les cicatrices de multiples impacts météoritiques. Les « mers lunaires » plus sombres et moins marquées sont formées par des coulées de laves qui ont effacé les traces de l’intense bombardement primitif. Leur origine est problématique. Dans les régions à faible épaisseur de croûte les gros impacts ont pu provoquer une fusion locale du manteau rocheux sous-jacent. Mais certaines semblent issues d’un magma résiduel, jadis pris en sandwich entre croûte et manteau rocheux. Man Ray, Emmanuel Radnitzky, dit (Philadelphie, 1890 – Paris, 1976) Le Monde 1931 Photogravure d’après un rayogramme Musée d’Art Moderne de la ville de Paris En 1931, Man Ray reçut la commande d’un portfolio publicitaire pour la compagnie parisienne de La Lune, Grand Palais

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distribution d’électricité. En s’inspirant de l’Atlas de Loewy et Puiseux, le photographe composa cette image où l’interrupteur transforme la lune en lampe de chevet et réduit le cosmos à la taille de la maison. L’ironie s’en fait aujourd’hui grinçante, dans le contexte de la course mondiale à l’énergie et à l’exploitation des ressources naturelles à laquelle la lune n’échappe pas. Claude Siméon Passemant (Paris, 1702 – Paris, 1769) Télescope à réflexion vers 1760 Poirier teinté, galuchat, laiton, verre H. 43 ; L. 23,7; D. tube oculaire 2 cm Paris, musée du Louvre, département des Objets d’art Angela Detanico (Caxia do Sul, 1974) Rafael Lain (Caxia do Sul, 1973) XXVIII LUNAE 2014 Film d’animation en latin, français, anglais et portugais Paris, Galerie Martine Aboucaya Cette vidéo déroule dans le temps et en quatre langues le texte fondateur écrit en 1610 par Galilée, Siderius Nuncius, premier ouvrage scientifique reposant sur ses observations avec une lunette astronomique. Ces deux artistes sont linguiste et graphiste de formation. Ils travaillent sur des textes ou des concepts en cherchant à leur donner une forme qui s’harmonise avec leur sens. Ici le texte prend la forme d’une lunaison. Evariste Richer (Montpellier, 1969) Le Mètre Lunaire 2012 Cuivre Bruxelles, avec l’aimable autorisation de l’artiste et de la galerie Meessen De Clercq Sur Terre, le mètre est « l’unité de longueur du système international ». Afin de rendre cette mesure universelle, elle a été définie comme la 10 000 000ème partie d’une moitié de méridien terrestre. Si on applique cette même définition du mètre en prenant pour base de calcul la grandeur d’un méridien lunaire et non d’un méridien terrestre, on obtient un « mètre » de 27,27 cm sur la Lune au lieu d’un mètre de 100 cm sur Terre. William Gilbert (Colchester, 1544 – Londres, 1603) De Mundo Nostro Sublunari Philosophia Nova Amsterdam, apud Ludovicum Elzevirium, 1651 Paris, Observatoire de Paris, Bibliothèque, 26754 C’est William Gilbert qui, dans les années 1590, dessine la première carte de la Lune et donc la première carte d’un autre monde que la Terre. Elle a été réalisée à partir d’observations à l’œil nu et précède de quelques années les observations télescopiques de Galilée et Harriot. Contrairement à l’opinion de la plupart des autres savants, Gilbert pensait que les régions claires sur la Lune correspondaient à des mers et les régions sombres à des continents solides. Jean Dominique Cassini (Peribaldo, 1625 – Paris, 1712) Dessins originaux d’après des tâches de la Lune d’après des observations de JD Cassini 1671-1679 Papier dans atlas relié H. 63,6 ; L. 48 ; ép. 6 cm Bibliothèque de l’Observatoire, Paris

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Moritz Loewy (Vienne, 1833 – Paris, 1907) Pierre-Henri Puiseux (Paris, 1855 – Frontenay (Jura), 1928) Trois plaques de verre H. 40 ; L. 40 cm Paris, bibliothèque de l’Observatoire Neil Armstrong (Etats-Unis, 1930-2012) Première séquence panoramique sur la surface de la lune, partie nord, Apollo 11 Juillet 1969 Quatre photographies non-publiées, épreuves de travail de l’USGS (United States Geological Survey) Tirages argentiques sur papier fibre H. 20.3 ; L. 25.4 cm (chacun) Collection Victor Martin Malburet Buzz Aldrin (Etats-Unis, né en 1930) Séquence panoramique à 360° du site d’alunissage de la Mer de la Tranquillité, Apollo 11 Juillet 1969 Dix photographies non-publiées, épreuves de travail de l’USGS (United States Geological Survey) Tirages argentiques d’époque sur papier fibre H. 20.3 ; L. 25.4 cm (chacun) Collection Victor Martin Malburet Neil Armstrong (Etats-Unis, 1930-2012) Séquence panoramique à 360° sur la Mer de la Tranquillité, Apollo 11 Juillet 1969 Tirage chromogène d’époque sur papier RC Kodak H. 20.3 ; L. 25.4 cm Collection Victor Martin Malburet Neil Armstrong (Etats-Unis, 1930-2012) Séquence panoramique à Little West Crater, Apollo 11 Juillet 1969 Tirage chromogène d’époque sur papier fibre Kodak H. 20.3 ; L. 25.4 cm Collection Victor Martin Malburet Buzz Aldrin (Etats-Unis, né en 1930) Panorama de la base de la Tranquillité vue depuis le Lem Eagle après la sortie historique sur la Lune, Apollo 11, Juillet 1969 Mosaïque unique de trois tirages chromogènes d’époque sur papier fibre Kodak assemblés à la main H. 47 ; L. 25 cm Collection Victor Martin Malburet Michael Collins (Rome, 1930) La pleine Lune depuis une perspective non visible sur Terre, photographiée pendant le voyage retour, Apollo 11 Juillet 1969 Photographie non-publiée, tirage chromogène d’époque sur papier RC Kodak H. 20.3 ; L. 25.4 cm Collection Victor Martin Malburet Eugene Cernan (Etats-Unis, 1934-2017) Panorama à 360° de la vallée de Taurus- Littrow, pris à Shorty Crater, station 4, EVA 2, Apollo 17 décembre 1972 Mosaïque unique de dix tirages chromogènes d’époque sur papier fibre assemblés à la main H. 154 ; L. 27 cm Collection Victor Martin Malburet La Lune, Grand Palais

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3. Les trois visages de la Lune 3 a. La lune caressante Marc Chagall (Liozna, 1887 – Saint-Paul-de-Vence 1985) Le Paysage bleu 1949 gouache sur papier H. 77 ; L. 56 cm Wuppertal, Von Der Heydt Museum William Dyce (Aberdeen 1806 – Londres, 1864) Francesca da Rimini 1837 Huile sur toile Edimbourg, National Galleries of Scotland À la tombée du jour, alors que la Lune et Vénus se lèvent sur l’horizon, un jeune couple qui vient de lire un roman de chevalerie encore ouvert sur les genoux de la jeune femme échange un baiser. Francesca da Rimini et son amant Paolo sont décrits dans l’Enfer de Dante comme un exemple de couple malheureux: quelques minutes plus tard, ils vont être assassinés tous les deux par le mari dont on voit la main sur la gauche. Triple Hécate Sidon, vers 389 après J.-C. Marbre Paris, Musée du Louvre, Département des Antiquités orientales Trois jeunes filles dansent autour d’un pilier, orné de trois têtes de femme. Elles représentent la course du temps autour d’un axe, symbolisé par la déesse Hécate, une divinité à trois visages qui est l’une des formes de la Lune chez les Romains. Cette déesse insaisissable et changeante est à la fois déesse de la fertilité, protectrice des femmes, mais permet aussi d’entrer en contact avec le monde infernal. Hécate préside aux seuils des maisons, aux carrefours et aux passages de la vie et de la mort. Merry Joseph Blondel (Paris, 1781 – Paris, 1853) Diane sur son char allant vers Endymion 1821 Huile sur toile H. 41 ; L. 41 cm Fontainebleau, musée national du château de Fontainebleau Sarcophage : Diane et Endymion Rome, vers 210 ap. J.-C. Marbre Paris, musée du Louvre, département des Antiquités grecques, étrusques et romaines À l’extrême droite, Endymion est endormi et Diane descend de son char pour admirer sa beauté pendant son sommeil. A gauche, elle remonte sur son char, conduit par l’Air, en détournant la tête pour le regarder encore. Les sarcophages romains du IIIe siècle portent fréquemment ce thème, qui montre l’homme visité par la divinité dans le sommeil de la mort, recevant ainsi une part d’immortalité. Anne Louis Girodet (Montargis, 1767 – Paris, 1824) Endymion. Effet de lune, dit aussi Le Sommeil d’Endymion 1791 huile sur toile H. 198 ; L. 261 cm Paris, musée du Louvre, département des Peintures

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Laurent Pernot (né en 1980) Arthur 2008 Photographie H. 80 ; L. 80 cm Paris, galerie Odile Ouizeman Paul Delaroche (Paris, 1797 – Paris, 1856) La Jeune Martyre 1855 Huile sur toile H. 171 ; L. 148 cm Paris, musée du Louvre, département des Peintures Johann Peter Hasenclever (Remscheid, 1810 – Düsseldorf, 1853) La Sentimentale 1846 Huile sur toile Wuppertal, Stiftung Sammlung Volmer La jeune sentimentale, dont se moque le peintre, cherche vainement dans la contemplation de la Lune une consolation à ses peines de cœur. Dans le confort bourgeois de sa chambre, où trainent encore les romans d’amour (dont les Souffrances du jeune Werther de Goethe au premier plan), la jeune fille s’abandonne aux sublimes sentiments des héros de ses lectures. Le format et la facture délicate évoquent délibérément la peinture hollandaise du XVIIe siècle, riche de tels sujets satiriques et moralisateurs. Marc Chagall (Liozna, 1887 – Saint-Paul-de-Vence 1985) The Lovers (Les Amoureux) 1929 huile sur toile 55 x 38 cm Tel Aviv, Tel Aviv Museum of Art, Don d’Oscar Fischer, Tel Aviv, vers 1940 Semiha Berksoy (Istanbul 1910-2004) Love under the Moonlight 1971 Huile sur panneau d’isorel H. 100 ; L. 70 cm Londres, Courtesy of the artist, Galerist Istanbul and Vigo Gallery Pierre Puvis de Chavannes (Lyon, 1824 – Paris, 1898) Étude pour sainte Geneviève veillant sur Paris Vers 1898 Crayon et huile sur toile Paris, collection particulière Cette grande esquisse pour le décor du Panthéon à Paris, œuvre ultime du peintre, montre sainte Geneviève veillant sur Lutèce. Sa protection s’étend sur la ville comme la lueur caressante de la Lune baigne le paysage et se reflète sur la Seine. Le reflet du disque sur le fleuve, non loin du visage de la sainte, parait comme une auréole détachée de sa tête. Dans la maison, on aperçoit une lampe à huile qui brule : comme la lampe de la parabole des vierges sages, elle restera allumée dans la nuit.

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3b. Au rythme de la lune changeante Abraham Janssens (Anvers, 1575 – Anvers, 1632) L’Inconstance vers 1617 Huile sur toile Copenhague, Statens Museum for Kunst, KMSst387 C’est un cliché du XVIIe siècle que de se plaindre de l’infidélité des femmes. On pensait alors que la femme, plus humide que l’homme, était instable car soumise à l’influence de la Lune. Ici, l’allégorie de l’inconstance (son nom est indiqué en toute lettre sur la draperie qui vole autour d’elle) est une femme qui tient un croissant de lune et un homard par la queue. Tous ces attributs sont empruntés à l’Iconologie de Cesare Ripa, un recueil de compositions allégoriques très appréciés des artistes du XVIIe siècle. Le crustacé qui avance et recule, est la vivante image de l’irrésolution. Calendrier perpétuel (Ruznâmeh) Signé Sulayman Hikmati et daté 1174 de l’ère hégirienne 1760-1761 Manuscrit sur papier, cuir Rouleau manuscrit L. 160 ; l. 10,4 cm Paris, Musée de l’Institut du monde arabe Pour établir leurs calendriers, les Anciens ont utilisé soit le Soleil, soit la Lune, soit les deux. Les calendriers solaires sont basés sur les dates de retour des saisons et les calendriers lunaires sur les phases de la Lune. Le calendrier musulman est lunaire et contient 12 mois qui comptent de 29 à 30 jours. L’année du calendrier musulman peut donc comporter 354 ou 355 jours contre 365 ou 366 pour l’année d’un calendrier solaire. Calendrier lunaire Bénin, Yoruba XIXe siècle Bois, cuir H. 48 ; L. 28 ; pr. 4 cm Paris, Société d’Anthropologie de Paris. En dépôt : musée du quai Branly Philippe de Champaigne (Bruxelles, 1602 – Paris, 1674) La Vision de sainte Julienne de Cornillon Vers 1645-1650 Huile sur toile Birmingham, The Barber Institute of Fine Arts, The University of Birmingham, 63.4 La régularité des cycles de la Lune est le signe de la bonne marche de l’univers. Toute altération de ce rythme, éclipse ou autre, est un présage funeste qu’il faut savoir interpréter. C’est le signe qu’envoya le Ciel à sainte Julienne de Cornillon pour lui signifier qu’il fallait instaurer une nouvelle fête dans l’église pour honorer la présence du Christ dans l’hostie consacrée : c’est la Fête-Dieu, qui fut établie en 1264, quelques années après la mort de la sainte. Leonid Tishkov (Nizhniye Serghi, 1953) Private Moon 5 photographies sur caissons lumineux H. 100 ; L. 200 : prof. 13 cm Moscou, collection de l’artiste Lorsque la Lune est proche du Soleil dans le ciel, elle nous apparaît en forme de croissant, dont l’arrondi est toujours du côté du Soleil puisque c’est lui qui l’éclaire. La trajectoire apparente suivie par la Lune et le Soleil dans le ciel est un grand cercle appelé écliptique. Sous nos latitudes, ce cercle coupe obliquement l’horizon et le croissant apparaît «penché». Au contraire, entre les tropiques, l’écliptique tombe presque 26 La Lune, Grand Palais


verticalement sur l’horizon et donc le croissant s’incline. Il apparaît comme une barque au-dessus d’un horizon dégagé lorsque le Soleil est couché. Calendrier batak (Porhalá’an) Sumatra XXe siècle Bois, bambou, corde H. 23 ; L. 4 ; ép. 3,5 cm H. 30 ; L. 7,5 ; ép. 5,5 cm Besançon, musée du Temps Calendrier perpétuel (Ruznâmeh) Signé Sulayman Hikmati et daté 1174 de l’ère hégirienne 1760-1761 Rouleau manuscrit L. 160 ; l. 10,4 cm Paris, Musée de l’Institut du monde arabe Étienne Dinet (Paris, 1861 – Paris, 1929) Le Croissant 1910 Huile sur toile Angers, Musée des Beaux-Arts, MBA 719 Le mois du ramadan débute avec l’apparition du premier croissant au crépuscule (hilal). Ainsi, deux musulmans de bonne foi peuvent-ils déterminer le commencement de ce mois de jeûne et de prière, qui s’achève le premier jour du mois suivant par la fête d’Aïd el-Fitr (fête de la rupture du jeûne). C’est ce que montre Dinet : les hommes, le regard tendu, attendent ce signe et leurs gestes marquent le doute et l’expectative. « L’influence de la lune sur la teste des femmes » Paris, imprimerie Moreau, Saint-Germain-L’Auxerrois, vers 1650 Estampe (eau-forte et burin) H. 30,1 ; L. 41,2 cm Paris, Bibliothèque nationale de France, département des Estampes et de la Photographie La quasi-égalité de durée entre le cycle menstruel féminin et celui des phases lunaires (« menstruel » vient ainsi du latin mensis, c’est-à-dire «mois (lunaire) ») a été notée par presque toutes les civilisations et a parfois conduit à lier la psyché féminine à l’influence de notre satellite, en particulier « l’inconstance » féminine liée à l’inconstance d’une lune toujours changeante. Il semblerait cependant qu’il s’agisse d’une coïncidence, les cycles menstruels n’étant statistiquement jamais en phase avec le cycle lunaire. Nam June Paik (Séoul, 1932 – Miami, 2006) Moon is the Oldest TV (La lune est la plus ancienne télévision) 1965/1992 installation vidéo pour 11 moniteurs Paris, Centre Pompidou, Musée national d’art moderne La Lune effectue un tour de Terre en 27 jours et 8 heures. La moitié de sa surface est éclairée par le Soleil tandis que l’autre moitié est plongée dans l’ombre. Depuis la Terre, seule la partie éclairée est visible dans le ciel : selon la position de la Lune autour de notre planète, nous observons une part plus ou moins importante de la Lune, allant du croissant à la pleine Lune. Puisque la Terre se déplace autour du Soleil durant la révolution de la Lune, la durée de la lunaison (cycle de phases) est de 29,5 jours environ.

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Kader Attia (Dugny, Seine-Saint-Denis, 1970) Big Bang 2005 Sphère suspendue en bois, métal, résine diam :170 cm Paris, musée d’Art et d’Histoire du Judaïsme Evariste Richer (Montpellier, 1969) The Moon catcher photographie H. 30 ; L. 45 cm Paris, collection de l’artiste Chaque année, la Lune s’éloigne de la Terre d’environ 3,8 cm. Ceci est une des conséquences du phénomène des marées. Cet éloignement est mesuré avec précision grâce aux réflecteurs qui ont été placés sur notre satellite lors des missions Apollo. Depuis la Terre, la Lune est ainsi prise pour cible par des tirs lasers dont le « voyage » aller-retour est chronométré. Ce qui permet de déduire la distance entre la Terre et la Lune et de constater l’éloignement irrémédiable de notre proche voisine ! Ann Veronica Janssens (Folkestone (Angleterre), 1956) Side (studio version) 2006 vidéo - 3’ 3’’ Bruxelles, collection de l’artiste Lors d’une éclipse de Soleil, juste avant que la Lune ne s’apprête à masquer complètement le disque solaire, quelques perles de lumières paraissent s’enfiler sur le limbe lunaire. Ces flashs de quelques secondes sont appelés grains de Baily. Ils correspondent aux rayons du Soleil passant au travers des dépressions de la surface lunaire. Après l’éclipse totale, les perles de lumières réapparaissent de l’autre côté du limbe lunaire pendant quelques minutes. L’irrégularité de la topographie de notre satellite est si bien connue que la position de ces perles de lumières est prédictible par les astronomes. Calendrier Empire ottoman XIXe siècle Parchemin, cuir H. 4 ; L. 83 ; ép. 8,5 cm Besançon, musée du Temps Lisa Oppenheim (New-York, 1975) Lunagrams #1-#13 (version 5) 2010-2012 photogramme argenté unique Jérusalem, The Israel Museum La photographe américaine Lisa Oppenheim s’intéresse à l’histoire de la photographie, qu’elle rejoue au présent. Pour cette série, elle a utilisé un des motifs qui a particulièrement inspiré les inventeurs de la photographie, et contribué au développement de cette technique : la Lune. Elle a emprunté des images d’Henry Draper (1837-1882), pionnier de l’astrophotographie, et les a développées à la lumière de la Lune, chaque image étant révélée à l’éclat de la lunaison correspondante : ce sont des lunagrammes. Tim Gidal (Munich, 1909 – Jérusalem, 1996) Night of the Cabbalist, Meron, Lag B’omer 1935 Epreuve gélatino argentique H. 23.2 ; L. 20 cm Jérusalem, The Israel Museum, Tim Nahum Gidal Collection Purchased through the gift of Gary B. Sokol, San Francisco ; The Pritzker Foundation, San Francisco ; Larry Zicklin, New Jersey ; and Dr John Summers, New York 28 La Lune, Grand Palais


Tim Gidal (Munich, 1909 – Jérusalem, 1996) Samaritan Passover, Mount Gerizim, 1942 Epreuve gélatino argentique H. 17 ; L. 11.2 cm Jérusalem, The Israel Museum, Tim Nahum Gidal Collection Purchased through the gift of Gary B. Sokol, San Francisco ; The Pritzker Foundation, San Francisco ; Larry Zicklin, New Jersey ; and Dr John Summers, New YorK Johannes Müller, connu sous le nom de Regiomontanus (Unfinden, 1436- Rome, 1476) Calendarium Venise, Ehrard Ratdolt, 1476 H. 23; L. 18 cm Paris, Observatoire de Paris, Bibliothèque, 21397 bis La prédiction des éclipses, et en particulier des éclipses de soleil, a depuis toujours représenté un défi considérable pour les scientifiques. C’est l’astronome Claude Ptolémée, au IIe siècle de notre ère, qui a été le premier à relever ce défi, en se basant sur un modèle (erroné !) géocentrique du monde. C’est toujours en se basant sur ce modèle que, treize siècles plus tard, Regiomontanus est capable de correctement prédire les éclipses de soleil visibles en Allemagne pour la fin du XVe siècle. Horloge astronomique Paris, 1699 Paris, Observatoire de Paris, Bibliothèque, inv. 81 Sous la direction de Charles Perrault (Paris, 1628-Paris, 1703) Pierre Fardoil, horloger (? – après 1725) Domenico Cucci, ébéniste (avant 1640 – 1705) Jacques Caffieri, bronzier (Paris, 1678 – Paris, 1755) François Girardon, sculpteur (Troyes, 1628 – Paris, 1715) Antoine Coypel, peintre (Paris, 1661 – Paris, 1722) La périodicité des phénomènes astronomiques observés induit une similarité entre la mécanique céleste et l’horlogerie. En utilisant les modèles mathématiques de mouvement planétaires (comme ceux développés par Ptolémée, Copernic ou Kepler), on peut les matérialiser physiquement dans les engrenages des horloges astronomiques François Morellet (Cholet, 1926 – Cholet, 2016) Lunatique neonly no 3 1997 Crayon, acrylique sur toile fixée sur bois, néons et transformateurs Grenoble, Musée de Grenoble, MG2009-41-1 Grand artiste français de l’abstraction, François Morellet joue et déjoue avec malice les systèmes auxquels il soumet ses œuvres. Dans ce tableau lumineux, basé sur des numéros de téléphone, il rend en premier lieu hommage à la forme géométrique de la Lune, et dessine, grâce aux lignes de néons, le rythme des lunaisons, mais un rythme devenu fou. En faisant référence au caractère lunatique, le titre de l’œuvre met l’accent sur le désordre des néons qui s’entrecroisent. 3c. La lune noire Eugenio Lucas Velázquez (Madrid, 1817 – Madrid, 1870) Allégorie du Suicide Vers 1850 Huile sur bois H. 40 ; L. 27,5 cm Madrid, Museo del Romanticismo La Lune, Grand Palais

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Pierre Auguste Vafflard (Paris, 1777 – Paris, 1837) Young et sa fille 1804 Huile sur toile Angoulême, Musée d’Angoulême, 838.1.1 En 1736, la belle-fille du poète anglais Edward Young mourut à Lyon. Comme elle était protestante, on lui refusa l’enterrement au cimetière et elle fut inhumée à la sauvette, la nuit. Cet horrible épisode fut rapporté par le poète dans le cycle des Nuits, qui connut un immense succès dans sa traduction française. Vafflard, un jeune peintre, choisit ce sujet lugubre et sinistre pour proposer cet effet de coloris lunaire au Salon de peinture et de sculpture de 1802. Augustus Léopold Egg (Londres, 1816 – Alger, 1863) Passé et Présent No 2 1858 Huile sur toile Londres, Tate Augustus Leopold Egg (Londres, 1816 – Alger, 1863) Passé et Présent No 3 1858 Huile sur toile Londres, Tate Augustus Egg, un ami de Charles Dickens, composa un triptyque sur la chute de la femme adultère. Dans ces deux tableaux, on voit d’un côté la femme déchue sous un pont, qui porte un enfant illégitime. Elle contemple la Lune, comme le font au même instant, dans le second tableau, ses deux filles qui vivent désormais loin d’elle. Les jeunes femmes, en deuil de leur père et laissées dans le dénuement, semblent prier le ciel pour leur mère perdue. Salvador Dalí (Figueras, 1904 – Figueras, 1989) La Vache spectrale 1928 Huile sur contreplaqué H. 50 ; L. 64,5 cm Achat de l’Etat, 1974 Attribution, 1974 Paris, Musée national d’art moderne Auguste Ernest Gendron (Paris, 1817 – Paris, 1881) Les Ondines 1846 Huile sur toile Bordeaux, Musée des Beaux-Arts, Bx E 1077 Dans le folklore germanique, les âmes des jeunes filles mortes avant leur mariage sont condamnées à errer ; elles dansent au clair de lune en entrainant dans la mort de malheureux jeunes gens. Ce sont les Ondines, ou les Willis (ou les Roussalka dépeintes par Kramskoï). Ce sujet qui unit la femme, la lune et la mort fut très populaire durant la période romantique. C’est le thème du ballet Gisèle, créé en 1841 et de l’opéra de Giacomo Puccini, Le Villi, représenté à Milan en 1884. Ivan Kramskoï (Ostrogojsk,1837- Saint-Pétersbourg, 1887) Scène d’Une nuit de mai de Gogol (titre : Les Sirènes, ou clair de lune ?), 1871 huile sur toile H. 89,5 ; L. 134 cm Acquis par P. Tretiakov en 1871 chez l’artiste Moscou, Galerie Trétiakov. 30 La Lune, Grand Palais


Louis Français (Plombières, 1814 – Paris, 1897) Orphée 1863 Huile sur toile H. 195 ; L. 130 cm Paris, musée d’Orsay, RF 85 La Lune nous apparait grande dans le ciel, non pas en raison de sa taille intrinsèque, mais parce qu’elle est bien plus proche de la Terre que ne le sont les autres astres du firmament. En réalité, la Lune est, de loin, le plus petit des astres visibles à l’œil nu dans le ciel. Elle est environ 4 fois plus petite que la Terre et 400 fois plus petite que le soleil. Mais comme, par une étrange coïncidence, elle est également 400 fois plus proche de nous que le soleil, elle a quasiment la même taille apparente que lui dans le ciel. Paul-Alexandre Protais (Paris 1825-1890) Soir de Waterloo vers 1886 Huile sur toile H. 170 ; L. 230,5 cm Musée d’art de Nantes Paul Nash (Londres, 1889 – Boscombe, 1946) Battle of Germany 1944 Huile sur toile H. 121,9 ; L. 182,8 ccm Londres, Imperial War Museums London Théodore Gudin (Paris, 1802 – Boulogne Billancourt, 1880) Prise de Rio de Janeiro par Duguay-Trouin, le 23 septembre 1711 Huile sur toile 145 x 220 cm Musée national des châteaux de Versailles et de Trianon Angelo Caroselli (Rome, 1585 – Rome, 1652) Scène de sorcellerie Huile sur panneau Paris, collection particulière La puissance de la Lune est invoquée par les sorciers pour assurer le succès de leurs maléfices. Ici, la magicienne a réussi à susciter une vision du Sabbat dans les flammes qui jaillissent d’un crâne posé sur les braises. Elle voit surgir avec horreur une patte griffue qui vient la saisir. La scène de sorcellerie devient épisode burlesque alors que l’apprentie sorcière va être la victime de ses sortilèges. Léopold Burthe (La Nouvelle-Orléans, 1823 – Paris, 1860) Sapho jouant de la lyre 1849 Huile sur toile Carcassonne, Musée des Beaux-Arts Selon la légende, la poétesse grecque Sapho trouva la mort en se jetant du rocher de Leucate. Elle cherchait un soulagement à son amour malheureux pour Phaon : ceux qui se précipitaient ainsi mouraient ou étaient guéris de leur amour. Burthe, composant une image d’un archaïsme délibéré par le contour dur et la couleur plate, a fait de la Lune la spectatrice de cette scène de désespoir.

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Gustave Moreau (Paris 1826 – 1898) Le Christ au jardin des Oliviers Circa. 1880 huile sur toile H. 80 ; L. 75 cm Paris, Musée national Gustave Moreau Nikolaï Gay (Voronèje, 1831 – Chevtchenko, 1894) Le Départ du Christ avec ses disciples pour le jardin de Gethsémani 1888 Huile sur toile Moscou, Galerie nationale Tretiakov, 2638 Alors qu’il vient de partager un dernier repas avec les apôtres, le Christ s’apprête à se rendre au Jardin des Oliviers où il sera arrêté pour être crucifié dans quelques heures. Ce moment de passage et de solitude face à son destin, a été choisi par Nikolaï Gay d’une manière tout à fait originale : le peintre, un disciple de Léon Tolstoï, était fasciné par les sujets ayant traits à la misère et à la souffrance du Christ, le dernier des hommes. Sylvestre Meinzer (Paris, 1971) Lilith 2018 Photographie sur papier H. 72 ; L. 100 cm Paris, Sylvestre Meinzer -------------------------------------------4. La lune est une personne Johann Gregor van der Schardt (Nimègue, vers 1530 – Nuremberg ?, vers 1581) Luna Vers 1570 Bronze H. 51 ; L. 16,2 ; pr. 13,5 cm Vienne, Kunsthistorisches Museum Wien, Kunstkammer Mattheus van Beveren (Anvers, vers 1630 – Anvers, après 1679) L’Immaculée Conception Ivoire, écaille de tortue H. 63 ; L. 20 ; diam. 17 cm Amsterdam, Rijksmuseum L’identification de la femme décrite dans l’apocalypse de Saint-Jean, qui se tient debout sur la Lune et est couronné d’étoiles, avec la Vierge Marie est à l’origine de l’iconographie de son Immaculée Conception. Comme ici, elle est montrée exempte du péché originel, portant l’Enfant debout sur la Lune et terrassant le serpent qui représente le péché. Augustus Saint-Gaudens (Dublin, 1848 – Cornish, 1907) Diane de la Tour 1899 Bronze H. 96,6 ; L. 48,5 ; pr. 28,9 cm Washington, National Gallery of Art

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Statuette de Chandra (la lune) Inde du Nord Deuxième moitié du XIXe siècle Bronze Paris, Musée du Quai Branly, inv. 71.1930.54.48 D Dans l’hindouisme, la lune est incarnée par Chandra, un jeune homme portant un bâton et une fleur de lotus. La statuette munie de roulettes est mobile comme l’astre. Chandra se moqua de Ganesh, qui avait eu une indigestion, et Ganesh le maudit en lui jetant au visage l’une de ses défenses : Chandra restera balafré et soumis au perpétuel changement. En Inde, Chandra est le nom courant de la lune, qui fait partie des « neuf planètes », entités astrales qui agissent sur l’humanité. Alexandre Falguière (Toulouse, 1831 – Paris, 1900) Diane 1887 Plâtre H. 175 ; L. 70 ; pr. 62 cm Toulouse, musée des Augustins Cippe à la mémoire de Julia Victorina Rome, 70-90 après J.-C. Marbre H. 116 ; L. 70 ; pr. 66 cm Paris, musée du Louvre, département des Antiquités grecques, étrusques et romaines Jean Antoine Houdon (Versailles, 1747 – Paris, 1828) Diane 1790 Bronze H. 206 ; L. 90 ; pr. 115 cm Sur la plinthe à gauche : HOUDON. F. 1790 Paris, Musée du Louvre, Département des Sculptures Statuette du dieu-lune à tête de faucon Khonsou Basse Époque, VIIe-IVe siècle avant J.-C. Alliage cuivreux, or, ronde-bosse, incrustation H. 28 cm Paris, musée du Louvre, département des Antiquités égyptiennes Statuette du dieu-lune Khonsou momiforme Basse Époque, VIIe-IVe siècle avant J.-C. Alliage cuivreux, or, gravure, incrustation, ronde-bosse H. 18 cm Paris, musée du Louvre, département des Antiquités égyptiennes Kudurru de Nazimaruttash, Kassite : Nazimarutash (2e moitié du XIVe siècle avant J.-C.) (-1307 - -1282) Calcaire noir Bas-relief gravé H. 65 ; L. 30 cm Paris, Musée du Louvre, Département des Antiquités orientales Gatsuyô (Soma la Lune) bois, dorure, métal, polychromie 16.7 x 6.1 x 2.5 cm Musée national des arts asiatiques - Guimet

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Masque rond à stries kwezi Années 1900 Luba orientaux (RDC) Bois (Ricinodendron sp.), pigments H. 62 ; L. 50 cm Don de la Société des missionnaires d’Afrique (Pères blancs), Tervuren, collection du MRAC, inscrit en 1912 Série de six croissants en argent, symboles de l’Immaculée Conception avec symboles incaïques Pérou ou Bolivie, XVIIIe siècle argent Collection Priet – Gaudibert Albrecht Dürer (Nuremberg, 1471 – Nuremberg, 1528) Vierge à l’Enfant au croissant 1511 Xylographie H. 20,2 ; L. 19,6 cm Paris, Petit Palais, musée des Beaux-Arts de la Ville de Paris Attribué à Gregorio Gamarra (actif entre 1600 et 1642) L’Immaculée Conception avec saint Antoine et saint François Alto Perù (Bolivie) Début XVIIIe siècle Huile sur toile H. 176 ; L. 146 cm Versailles, collection Priet-Gaudibert Stèle punique à l’effigie de la déesse Tanit 225-50 avant J.-C. Calcaire Paris, Musée du Louvre, Département des Antiquités orientales, AO 5264 Cette stèle est dédiée à Baâl Hamon, le principal dieu de Carthage. Elle est ornée du « signe de Tanit », sa compagne, qui est représentée par une silhouette de femme stylisée. Elle tient ici un croissant au-dessus de sa tête. Tanit est, dans le monde punique, l’équivalent d’Ishtar : une déesse associée à la fertilité, qui est à la fois la planète Vénus et la Lune. Elle porte l’épithète de «face de Baal» ou «image de Baal» (Salammbô). Poids, Ur III : Shulgi (XXIe s (début). 2094-2047 av. J. - C.) (-2094 - -2047) Diorite sculptée H. 6.2 ; L. 4.5 cm Paris, Musée du Louvre, Département des Antiquités orientales Don, Boisgelin, Henri Louis Martin de, 1967 Incrustation de meuble Dynastique archaïque IIIB (Vers 2500-2400 av. J. -C.) (-2500 – -2340) Coquille incrustée H. 3.1 ; L. 2.1 ; ép. 0.4 cm Paris, Musée du Louvre, Département des Antiquités orientales

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Karl Friedrich Thiele (?, vers 1780 – Berlin ?, 1836) d’après Karl Friedrich Schinkel (Neuruppin, 1781 – Berlin, 1841) Apparition de la Reine de la Nuit (La Flûte enchantée, I, VI) 1819 Aquatinte Paris, Bibliothèque nationale de France – Bibliothèque-Musée de l’Opéra Dans la Flûte enchantée de Mozart, la Reine de la Nuit incarne les forces de la superstition et des ténèbres. Elle est l’emblème de la femme ignorante, l’antagoniste de Sarastro, qui représente le monde solaire de la Raison. Karl Friedrich Schinkel, pour la mise en scène de la première apparition de la Reine de la Nuit dans l’opéra, emprunte l’iconographie de l’Immaculée Conception portée par un croissant de lune. Stèle miniature du vizir Paser devant Thot couronné de la lune XIXe dynastie, règne de Ramsès II (vers 1279-1213 avant J.-C.) faïence égyptienne H. 10,5 cm ; L. 7,1 cm Paris, musée du Louvre, département des Antiquités égyptiennes Thot babouin tenant l’œil oudjat Basse Époque, VIIe-IVe siècle avant J.-C. faïence égyptienne H. 5,7 cm ; L. 3,2 cm Paris, musée du Louvre, département des Antiquités égyptiennes Grande amulette de l’œil oudjat Basse Époque, VIIe-IVe siècle avant J.-C. faïence égyptienne H. 10,3 ; L. 13 cm Paris, musée du Louvre, département des Antiquités égyptiennes

------------------------------5. Une invitation au rêve Salvador Dalí (Figueras, 1904 – Figueras, 1989) La Perle, d’après l’infante Margarita d’Austria de Vélasquez Vers 1981 Huile sur toile H. 140 ; L. 100 cm Œuvre prêtée par la Fondation Gala-Salvador Dali Figueres, Fondation Gala-Salvador Dalí Alexeï Bogoliubov (Poméranie, 1824 – Paris, 1896) Clair de lune 1867 Huile sur toile H. 73,3 ; L. 60,8 cm Fécamp, Les Pêcheries – Musée de Fécamp

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Joseph Wright of Derby (Derby 1734 – Derby, 1797) Clair de lune avec un phare, côte de Toscane Vers 1789 Huile sur toile Londres, Tate « C’était, dans la nuit brune, Sur le clocher jauni, La lune Comme un point sur un i. Lune, quel esprit sombre Promène au bout d’un fil, Dans l’ombre, Ta face et ton profil ? Es-tu l’oeil du ciel borgne ? Quel chérubin cafard Nous lorgne Sous ton masque blafard ? » Alfred de Musset (1810-1857), Contes d’Espagne et d’Italie, 1829 Arkhip Kouindji (Marioupol, 1841 – Saint-Pétersbourg, 1910) Nuit de clair de lune sur le Dniepr 1882 Huile sur toile 104 x 143 cm Moscou, Galerie nationale Tretiakov, 15129 « Vers une lune toute grande, Qui reluit dans un ciel d’hiver Comme une patène d’or vert. Les nuages vont à l’offrande. Ils traversent le firmament, Qui semble un chœur plein de lumières Où s’étageraient des verrières Lumineuses obscurément, Si bien que ces nuits remuées Mirent au fond de marais noirs, Comme en de colossaux miroirs, La messe blanche des nuées. » Emile Verhaeren (1855-1916), Les Moines, 1886 Soir religieux Hippolyte Sebron (Caudebec-en-Caux, 1801 – Paris, 1879) Intérieur d’une abbaye en ruine 1848 Huile sur toile H. 65 ; L. 81,5 cm Meaux, musée Bossuet

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Lovell Birge Harrison (Philadelphie, 1854 – Woodstock, 1929) Clair de lune sur la rivière Vers 1919 Huile sur toile Paris, musée d’Orsay, RF 1980-112 « Minuit faisait jaillir, comme des étincelles, Les gerbes de ses sons qui, palpitant des ailes, Montaient et vibraient en tremblant, L’air était sec et vif ; la nuit calme et splendide ; Et le dôme du ciel, sans vapeur et sans ride, Etait couvert d’or scintillant. La lune avait tendu les blancheurs de son voile ; On eût dit qu’un vent frais, passant sur chaque étoile, Les faisait osciller ; et que, confusément Semé d’une poussière impalpable et dorée, Du vif argent, teinté d’une teinte azurée, Animait cette nuit l’orbe du firmament. » Louis-Xavier de Ricard (1843-1911) Clair de lune dans Paris, 1863 Jean-François Millet (Gréville-Hague, 1814 – Barbizon, 1875) Le parc à moutons, clair de lune Vers 1872 Huile sur bois H. 39,5 ; L. 57 cm Paris, Musée d’Orsay, legs d’Alfred Chauchard, 1910 Georges Hendrik Breitner (Rotterdam, 1857 – Amsterdam, 1923) Clair de lune Entre 1887-1889 Huile sur toile H. 70,5 ; L. 164 cm Paris, Musée d’Orsay Joseph Vernet (Avignon, 1714 – Paris, 1789) La Nuit 1771 Huile sur toile H. 98 ; L. 164 cm Paris, musée du Louvre, département des Peintures Édouard Manet (Paris, 1832 – Paris, 1883) Clair de lune sur le port de Boulogne 1869 Huile sur toile Paris, musée d’Orsay « Belle lune d’argent, j’aime à te voir briller Sur les mâts inégaux d’un port plein de paresse, Et je rêve bien mieux quand ton rayon caresse, Dans un vieux parc, le marbre où je viens m’appuyer. J’aime ton jeune éclat et tes beautés fanées, Tu me plais sur un lac, sur un sable argentin, La Lune, Grand Palais

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Et dans la vaste nuit de la plaine sans fin, Et dans mon cher Paris, au bout des cheminées. » Jean Moréas (1856-1910), Les Stances, 1899 Jean Arp (Strasbourg, 1886 – Bâle, 1966) Humaine, lunaire, spectrale 1950 Plâtre, moulage brut, poncé et ciré Paris, Centre Pompidou, Musée national d’art moderne Centre de création industrielle En dépôt depuis le 25 juin 2004 à la Fondation Arp (Clamart) « Ô Fixe ! on ne sait plus à qui donner la palme Du lunaire ; et surtout, quelle leçon de calme ! Tout a l’air émané d’un même acte de foi Au Néant Quotidien sans comment ni pourquoi ! Et rien ne fait de l’ombre, et ne se désagrège ; Ne naît, ni ne mûrit ; tout vit d’un Sortilège Sans foyer qui n’induit guère à se mettre en frais Que pour des amours blancs, lunaires et distraits ..... Non, l’on finirait par en avoir mal de tête, Avec le rire idiot des marbres Egynètes Pour jamais tant tout ça stagne en un miroir mort ! Et l’on oublierait vite comment on en sort. Et pourtant, ah ! c’est là qu’on en revient encore Et toujours, quand on a compris le Madrépore ». Jules Laforgue (1860-1887) L’Imitation de Notre Dame de la Lune, 1886 Martin Honert (Bottrop, 1953) Lanterne (petite version) 2000 Ektachrome sur plexiglas, metal H. 100 ; L. 100 ; prof. 100 Dresde, Kunstfonds - Staatliche Kunstsammlungen Dresden « et puis alors la chambre est devenue très claire la lune était entrée Oui j’avais laissé la fenêtre ouverte et la lune était entrée Elle était là cette nuit-là dans ma chambre et elle brillait J’aurais pu lui parler J’aurais pu la toucher Mais je n’ai rien fait je l’ai seulement regardée elle paraissait calme et heureuse j’avais envie de la caresser mais je ne savais pas comment m’y prendre Et je restais là... sans bouger » Jacques Prévert (1900-1977), La lune et la nuit

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Joan Miró (Barcelone, 1893- Palma de Majorque, 1983) Baigneuse 1924 Huile sur toile Paris, Centre Pompidou, Musée national d’art moderne, AM 1984-618 « Ô Nadir dans ton lit de torrents et cascades Le négatif de celle aimée la seule au ciel Se baigne et des troupeaux lumineux de dorades Paissent l’azur sous les arceaux de l’arc-en-ciel Ni vierge ni déesse et posant ses deux pieds Sur le croissant de lune et l’anneau des planètes Dans le ronronnement de tes rouages d’acier Hors du champ tumultueux fouillé par les lunettes » Robert Desnos (1900-1945), Mouchoirs au nadir Mikhail F. Larionov (Tiraspol, 1881 – Fontenay-aux-Roses, 1964) Paysage au clair de lune 1911 Huile sur toile H. 73 ; L. 75 cm Donation de l’Etat soviétique en 1988 Paris, Centre Pompidou. Musée national d’art moderne Paul Delvaux (Wanze, 1897 – Furnes, 1994) L’Acropole 1966 Huile sur toile H. 150 ; L. 230 cm Paris, Centre Pompidou. Musée national d’art moderne. Eugène-Louis Boudin (Honfleur, 1924 – Deauville, 1898) Lever de lune sur un bassin Vers 1889-1894 Huile sur toile H. 40 ; L. 55,3 cm Le Havre, Musée d’art moderne André Malraux Joan Miró (Barcelone, 1893 – Palma, 1983) At the Bottom of the Shell 1948 76 x 96 cm Moshe and Sara Mayer Collection Meret Elisabeth Oppenheim (Berlin, 1913 - Bâle, 1995) A Moon in Light Red and Cypresses in Front of a Black Sky 1975 Huile sur toile H. 81 ; L. 94 cm Gift of Bernard Lewis Charitable Foundation, San Anselmo, California, to American Friends of the Israel Museum Jérusalem, The Israel Museum

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Roni Taharlev (Kibboutz Yagur, 1964) Not this light, the other light Huile sur toile H. 120 ; L. 120 cm Tel Aviv, collection particulière Hans Hartung (Leipzig, 1904 – Antibes, 1989) Lune 1916 Épreuve gélatino-argentique contrecollée sur panneau H. 38 ; L. 27 ; ép. 1,5 cm Antibes, Fondation Hans Hartung et Anna-Eva Bergman Anna-Eva Bergman (Stockholm, 1909 – Grasse, 1987) N°11-1955 Lune d’argent 1955 Huile et feuille de métal sur toile Antibes, Fondation Hans Hartung et Anna–Eva Bergman « Un gros moellon s’en va salut lune oh jeunesse jeunesse oh jeunesse oh des lundis arrachée les champs du Pacifique écoutaient ta marée salut lune salut lunaire est cet abîme un grand trou dans la terre et voici les eaux noires salut lune salut commère des histoires des êtres qui cherchaient la déroute des monstres se jetaient dans la plaine et vivaient inconnus et toi caillou volait bourrelé de légendes face de lampadaire et visage de brie reine jaune ou blanchâtre et fusion de la nuit » Raymond Queneau (1903-1976) Petite Cosmogonie portative, 1950 Lepneuveu Jules Eugène (Angers, 1819 – Paris, 1898) Velleda, effet de lune 1883 Huile sur toile 231 x 131,5 cm Quimper, Musée des Beaux-arts Eugenio Cecchini Prichard (Venise, 1831 - Bruxelles, 1910) Clair de lune sur la piazzetta San Marco à Venise 2ème moitié du XIXe siècle Huile sur toile H. 48 ; L. 39 cm Milan, Galleria d’Arte Moderna Auguste Rodin (Paris, 1840 – Meudon, 1917) La Terre et la Lune Marbre H. 120 cm Cardiff, Caerdydd, Amgueddfa Cymru – National Museum Wales, Don de Gwendoline Davies

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Félix Vallotton (Lausanne, 1865 – Paris, 1925) La nuit, effet de lune 1909 Huile sur toile Suisse, Collection particulière « Lune mellifluente aux lèvres des déments Les vergers et les bourgs cette nuit ont gourmands Les astres assez bien figurent les abeilles De ce miel lumineux qui dégoutte des treilles Car voici que tout doux et leur tombant du ciel Chaque rayon de lune est un rayon de miel Or caché je conçois la très douce aventure J’ai peur du dard de feu de cette abeille Arcture Qui posa dans mes mains des rayons décevants Et prit son miel lunaire à la rose des vents » Guillaume Apollinaire, (1880-1918) Alcools, 1913 Charles Guilloux (Paris, 1866 – Lormes, 1946) Lever de Lune sur un canal Huile sur toile Moulins, Musée départemental Anne-de-Beaujeu, 92.3.1 « Ce soir, la lune rêve avec plus de paresse ; Ainsi qu’une beauté, sur de nombreux coussins, Qui d’une main distraite et légère caresse Avant de s’endormir le contour de ses seins, Sur le dos satiné des molles avalanches, Mourante, elle se livre aux longues pâmoisons, Et promène ses yeux sur les visions blanches Qui montent dans l’azur comme des floraisons. » Charles Baudelaire (1821-1867), Les Fleurs du mal Tristesses de la lune (Spleen et idéal, 1857) Hasui Kawase (Tokyo, 1883 – Tokyo, 1957) Lune d’hiver sur la plaine de Toyama Décembre 1931 Estampe sur papier H. 39; L. 26,5 cm Bruxelles, collection particulière

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Ivan Aïvasovsky (Théodosie, 1817- Théodosie, 1900) Clair de lune. Bosphore 1894 Huile sur toile- H. 49,7 ; L. 76 cm Moscou, Galerie nationale Tretiakov « La lune était sereine et jouait sur les flots. La fenêtre enfin libre est ouverte à la brise, La sultane regarde, et la mer qui se brise, Là-bas, d’un flot d’argent brode les noirs îlots. De ses doigts en vibrant s’échappe la guitare. Elle écoute... Un bruit sourd frappe les sourds échos. Est-ce un lourd vaisseau turc qui vient des eaux de Cos, Battant l’archipel grec de sa rame tartare ? » Victor Hugo (1802-1885) Les Orientales, 1829 Aert Van Der Neer (Gorinchem, 1603 – Amsterdam, 1677) Paysage avec un château au clair de lune 1646 Huile sur panneau H. 60 ; L. 83,5 cm Jérusalem, The Israel Museum Legs d’Eduard Vis, Lausanne, au Gouvernement Léon Tutundjian (Amasya, 1905 – Paris, 1968) Sans titre 1929 Bois et métal peints Diam : 60 cm Paris, Fondation Léon Tutundjian Antonio Canova (Possagno, 1757 – Venise, 1822) Endymion endormi 1819 Plâtre Possagno, Fondazione Canova Onlus, Gypsotheca e Museo Antonio Canova Pour cette œuvre ultime, Antonio Canova s’inspira des Dialogues des dieux de Lucien de Samosate. L’auteur antique y décrit Endymion tel qu’il est amoureusement observée par la Lune. C’est ce regard de la déesse porté sur la beauté de l’homme endormi que le sculpteur vous invite à partager.

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plan de l’exposition scénographie : Agence bGc studio: Giovanna Comana / Iva Berthon Gajsak

Premier étage

début de la visite

1

2

accès au rez-de-chaussée, deuxième partie del’exposition

3a 1. 2. 3.

4. 5.

Du voyage réel aux voyages imaginaires La Lune observée Les trois visages de la Lune 3a La Lune caressante 3b Au rythme de la Lune changeante 3c La Lune noire

3b

La Lune est une personne Une invitation au rêve

3c

Rez-de-chaussée

sortie

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5

suite de la visite

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extraits du catalogue de l’exposition

Cette exposition est née d’une date anniversaire : il y a cinquante ans, dans la nuit du 20 au 21 juillet 1969, deux hommes marchèrent sur la Lune. L’immense portée de cet exploit, où l’Homme dépassa les limites assignées par la Nature, n’est pas seulement de l’ordre du progrès, de la technologie et plus largement de la « conquête ». L’événement est aussi puissamment symbolique, un caractère qui nous frappe aujourd’hui peut-être davantage, avec un demi-siècle de recul. Nous avons choisi d’y voir le point culminant de la relation que l’humanité entretient depuis toujours avec cet astre, luminaire de la nuit et marqueur du passage du temps. Cette relation est aussi diverse que paradoxale et s’incarne de bien des manières : la fascination et la satire, l’attirance pour la Lune et la crainte de ses pouvoirs, la vénération pour le signe divin et la déception devant ce caillou stérile comparé à un fromage depuis l’Antiquité... La Lune est le lieu de tous les possibles, de toutes les rêveries : elle est une page blanche sur laquelle les Terriens peuvent écrire toutes les histoires. Séjour des âmes des morts, sœur du Soleil, demeure d’un vieil homme ou d’un lapin, elle est la destination de voyages improbables où nous découvrons les Sélénites, lesquels nous révèlent, comme dans un miroir sans complaisance, toute l’étendue de nos ridicules. Nous avons pu mesurer cette déconcertante variété lors de la préparation de l’exposition : dès que nous avons parlé de ce projet aux amis, aux collègues, chacun avait immédiatement des idées, des suggestions. Cette prolifération même devint la difficulté à résoudre, que nous avons choisi de placer au cœur de cette exposition. C’est pourquoi l’on n’y trouvera pas de récit encyclopédique des rapports de l’humanité avec la Lune, mais, au contraire, une diversité de voix, de moments, de cas et d’œuvres d’art, qui exemplifient les thèmes privilégiés. Nous n’avons pas abandonné la belle idée de le faire aussi universellement que possible, mais toujours sous la forme de visions ou de fragments. L’image kaléidoscopique qui en résulte nous semble au fond la plus juste : la Lune appartient véritablement à tous et ne se laisse enfermer dans aucun discours. Laissons l’imagination et la poésie régner dans le monde de la Lune. Ce sera là notre ultime ambition, renvoyer chacun à la contemplation et à la rêverie.

Alexia Fabre, Philippe Malgouyres

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Du voyage réel au voyage imaginaire Vedute lunaires « Il fait encore nuit dans la contrée où nous avons pris contact avec le sol de la Lune. Le ciel brille d’une incomparable splendeur ; l’oeil y découvre des milliers et des milliers d’étoiles ; aucune féerie nocturne même dans nos régions tropicales ne peut donner une idée de la grande nuit lunaire. Bientôt cependant le Soleil va paraître et l’aurore ne saurait l’annoncer ; mais déjà surgit à l’orient une longue traînée blanche en forme de fuseau, c’est la lumière zodiacale dix fois plus brillante que chez nous. Pendant des heures cette aurore factice envahit la voûte céleste, ses teintes aux couleurs phosphorescentes vont s’accentuant du sommet à la base ; au milieu de l’énorme cône nuancé de vert et d’opale, brille un astre resplendissant : c’est la belle Vénus à peine reconnaissable sous son manteau de lumière. […] Tout à coup un rayon bleu, violent, que l’oeil ne peut supporter, s’élance du lointain horizon ; de toutes parts cette fois surgissent des îles de lumières : voici le jour. Où sommes-nous descendus ? » Théophile Moreux Un jour dans la Lune, 1912

La Lune fait-elle encore rêver ? par Alexia Fabre Depuis l’aube de l’humanité, la Lune accompagne les hommes. Éclairant la nuit, elle présente à chacune de ses apparitions un visage différent, ainsi qu’une nouvelle situation dans le ciel nocturne. Astre de la nuit, elle ne brille pas par elle-même, sa lumière est le fruit de la réflexion du Soleil. Astre infertile, elle a pourtant donné naissance à d’innombrables mythes et légendes : chargée de l’histoire de l’humanité, qu’elle reflète tel un miroir sans cesse à l’oeuvre, elle en incarne les peurs, les humeurs, les qualités et les travers. Elle a ainsi toujours été la source d’explication des phénomènes naturels encore mystérieux pour l’homme. Son origine est encore débattue. Certainement fruit des entrailles de la Terre, elle serait apparue il y a 4,5 milliards d’années après une collision planétaire. Serait-elle notre membre manquant, une part de nous-mêmes, inerte et morte ? Comme l’écrit Denis Savoie dans son texte « Cartographier la Lune », la Lune est depuis l’Antiquité l’objet de l’attention des hommes et le prétexte à de nombreuses avancées scientifiques, dont l’invention de la lunette, qui porte dans son nom ses origines. Dans cette tentative de connaissance et de compréhension de ce qu’elle est, de l’endroit où elle se situe et de ses relations avec la Terre, les scientifiques l’ont nommée pour la faire leur, pour inscrire sur ses cartes de plus en plus justes et précises leur nom ou ceux de leurs mécènes, tel un acte d’appropriation. D’autres en ont fait une réplique de la Terre, comme pour la rendre plus proche, donnant aux mers et aux cratères lunaires les noms des océans et des montagnes terrestres : des tentatives toponymiques qui racontent cette nécessité de ramener la Lune à la vie terrestre. Des millénaires d’attention, de peurs et de fiction, qui se retrouvent dans l’ensemble des croyances et des mythes fondateurs de l’humanité. Ainsi, les trois jours de disparition du Christ avant sa résurrection, comme également pour Osiris, sont calqués sur les trois jours de nuit profonde, de disparition totale de la Lune avant sa lente réapparition. Alors qu’elle est étudiée, connue dans sa géologie depuis le XVIIe siècle, l’homme s’en approche de plus en plus vite jusqu’à y poser le pied, le 20 juillet 1969. D’objet désiré, elle devient objet de conquête et symbole de puissance au coeur de la Guerre froide entre l’Union soviétique et les États-Unis. Si les Russes ont envoyé en 1961 le premier homme dans l’espace, Youri Gagarine, les Américains ont La Lune, Grand Palais

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finalement remporté cette manche avec l’engagement, dès 1961, de J. F. Kennedy, qui lance son pays dans cette course à la Lune. Ces premiers pas de Neil Armstrong puis de Buzz Aldrin marquent à jamais le sol lunaire, et d’une certaine façon mettent un point d’arrêt à l’histoire de l’humanité dans son rapport imaginaire avec la Lune. Depuis les ultimes missions Apollo (1972), la Lune est redevenue une terre sans vie, sans présence humaine. Mais si du fait de la connaissance elle a perdu une part de son mystère, elle n’a cependant pas perdu tout pouvoir sur l’humanité. Oubliée pendant quelque temps de la science, elle redevient aujourd’hui un objet de convoitise. De nombreux programmes projettent d’y installer des villages, construits de ses entrailles mêmes, bases d’études et, peut-être pire, lieux d’extraction et d’exploitation d’un gaz rare, l’hélium 3. Après avoir pillé la Terre de ses ressources vitales pour l’humanité, l’homme prétend-il exploiter et piller celles de la Lune avant de s’attaquer à Mars ? La Lune, malgré elle, incarne encore bien des aspects de l’humanité : ses peurs, ses craintes, ses humeurs, sa confiance, mais aussi ses rancoeurs et ses combats. Yinka Shonibare MBE, avec Vacation, pointe, comme il le fait dans l’ensemble de son oeuvre, la suprématie blanche et sa colonisation des peuples et des savoirs, revendiquant un droit de l’homme africain à participer aux grandes avancées de la science et aux conquêtes dont il a été exclu. Si, dans ses peintures, il rejoue la peinture d’histoire et fait en sorte que l’homme noir remplace l’homme blanc, il défend la possibilité d’une conquête spatiale par l’homme africain en recouvrant les astronautes de Wax, le tissu symbolisant son continent d’origine. La Lune « occidentalisée », l’espace sont aussi l’apanage des hommes, comme le dénoncent Aleksandra Mir et Sylvie Fleury. Enjeu de pouvoir, c’est encore la puissance masculine qui l’a emporté jusqu’à aujourd’hui. Pour fêter le trentième anniversaire du premier pas de l’homme sur la Lune, Aleksandra Mir a créé une performance sur une plage des Pays-Bas, rejouant elle-même cet événement, devenant par ce happening la première femme à avoir marché sur la Lune. Big Bang, oeuvre de Kader Attia, nous fait elle aussi rêver. Après la conquête spatiale, une Lune qui pourrait être parcourue par d’autres que les hommes blancs devient symbole de paix et de coexistence. L’artiste franco-algérien a créé pour la « Nuit blanche » 2005, au musée d’Art et d’Histoire du Judaïsme, une Lune qui rejoue les facettes de ses origines multiples. L’étoile de David y brille à côté du croissant musulman. En couplant les symboles des deux religions, il les ramène à leur genèse, à leur fonds commun, astres des uns comme des autres. Faussement joyeuse telle une boule à facettes disco, l’astre nocturne est ici piqué de ces symboles aujourd’hui trop souvent dressés tels des étendards belliqueux. Ils brillent de tous leurs feux grâce à une lumière extérieure, comme le Soleil illumine la Lune, et font rêver d’un avenir apaisé.

La lune est une personne La Lune dans la pensée pharaonique : quelques éléments d’éclairage par Christophe Barbotin Comme pour toutes les cultures anciennes proches de la nature, la lune jouait un rôle important dans la pensée des Égyptiens. Appelée Iâh, elle était à leurs yeux une entité mâle au contraire de notre représentation moderne. Elle constituait le pendant nocturne du soleil, comme en témoigne, par exemple, ce passage d’un hymne au dieu Amon : « Il est, lui (Amon), la lune destinée à diviser les jours et les nuits, les mois et les années. Son disque solaire est pour la journée, son disque lunaire pour la nuit sans défaillir durant l’éternité. » Si l’année officielle était solaire, avec douze mois de trente jours répartis en trois saisons de quatre mois chacune, auxquelles on ajoutait cinq jours supplémentaires «au-dessus de l’année» suivant la terminologie antique, les mois lunaires se sont maintenus en parallèle comme unité de temps religieux et mythologique. De nombreuses fêtes, qui marquaient chaque phase de la croissance de l’astre, constituaient autant d’occasions de présenter les offrandes aux morts. Dans les formules traditionnelles,

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le défunt demande ainsi un service d’offrandes « lors de la fête de la nouvelle lune, de la fête du mois lunaire, de la fête du sixième jour du mois lunaire, de la fête de la moitié du mois lunaire, de la fête de la montée de la lune». La lune était reproduite comme un croissant horizontal semblable à une paire de cornes entre lesquelles figurait le disque complet. En une seule image, on synthétisait donc ses deux aspects essentiels, nouvelle lune et pleine lune, ce en quoi l’on reconnaît la marque caractéristique du mode de figuration égyptien que l’on définit aujourd’hui comme « aspectif ». La lune était réputée l’oeil gauche de plusieurs divinités créatrices du monde, Amon, Rê et Ptah notamment. Un hymne à Ptah du Nouvel Empire énonce ainsi : « Ton oeil droit c’est le soleil, ton oeil gauche c’est la lune », tandis qu’un décret du dieu Amon pour la défunte Nésykhonsou au début du Ier millénaire confirme : « Son oeil droit et son oeil gauche (à Amon) sont le soleil et la lune. » La symétrie entre les deux astres apparaît donc parfaitement définie. Ramsès II au XIIIe siècle avant J.-C., dans la stèle qui célèbre son mariage avec une princesse hittite, fit transposer ce principe à son profit pour souligner son pouvoir universel au moyen de l’épithète « Soleil de la terre, lune de l’Égypte ». Plusieurs dieux, non pas des déesses étant donné le genre de Iâh, étaient spécifiquement déterminés comme lunaires. Le plus important fut certainement Thot, l’inventeur de ces hiéroglyphes que les Égyptiens nommaient « paroles du dieu », transmis aux hommes avec tout le « secret » et le pouvoir afférent. Thot était figuré comme un homme à tête d’ibis ou comme un babouin , l’un et l’autre surmontés ou non du disque lunaire dans le croissant. Khonsou, autre dieu lunaire important à partir du IIe millénaire avant J.-C., tenait quant à lui le rôle de fils dans la célèbre triade d’Amon, Mout et Khonsou de Karnak, le grand temple de Thèbes. On le représentait sous l’aspect d’un homme à tête de faucon avec le disque et le croissant sur la tête ou comme un être momiforme, coiffé de même mais portant aussi la mèche latérale qui est le signe distinctif de l’enfance. Les phases de croissance périodiques de la lune ont en effet lié cette planète à la régénération et à l’enfance : « Puissé-je renouveler ma jeunesse comme la lune », lit-on sur une statue du viie siècle avant J.-C. Et dans un hymne à Amon du Nouvel Empire : « Ce qu’il aime, c’est être la lune dans son enfance pour qui danse l’humanité. » C’est son pouvoir régénérant qui a également introduit la lune dans le cycle osirien puisque Osiris, mort et ressuscité, incarnait l’espoir de vie éternelle, une forme spécifique de ce dieu étant d’ailleurs appelée « Osiris-lune ». La lune était encore l’oeil du dieu Horus, le fils d’Isis et d’Osiris, qui avait été arraché par son frère Seth, le dieu violent et perturbateur par excellence, et peu à peu reconstitué pour devenir l’oeil « sain », oudjat en égyptien, représenté sous l’aspect d’un oeil richement fardé.. C’est Thot, en particulier sous sa forme de babouin, qui est chargé de l’opération et ramène l’oeil sain à son légitime propriétaire. [...]

La Vierge-lune : l’Immaculée Conception par Philippe Malgouyres Dans le christianisme, l’iconographie de la Vierge Marie s’est nourrie du symbolisme lunaire selon des modalités aussi complexes et ambiguës que les relations que nous avons avec notre satellite. La Vierge, mère de Dieu, se trouve en tant que femme aisément exemplifiée par la lune, suivant en cela une copieuse tradition dans le monde antique qui associe souvent cet astre aux divinités féminines. Elle devient ainsi symétrique d’un soleil masculin, que ce soit sous la forme d’un couple ou d’une fratrie, comme dans le cas d’Apollon et de Diane. Dans le cas qui nous occupe, il s’agit plutôt d’un rapport hiérarchique qui tient à la nature de ces deux astres. Depuis l’Antiquité, l’on sait que la lune ne produit pas sa propre lumière mais qu’elle ne fait que refléter celle du soleil : c’est un fait connu depuis au moins Anaxagore, au ve siècle avant J.-C., même s’il resta longtemps débattu. La lune permet d’expliquer métaphoriquement la place de la Vierge dans le christianisme : elle n’est pas la divinité, elle tire son éclat et sa sainteté de la lumière de Dieu, son soleil. La Vierge Marie devient facilement une lune, mais cela ne suffit pas à expliquer la naissance et la fortune de l’iconographie lunaire de la Vierge. Si elle est en partie fondée sur ce substrat ancien et vague, elle fut surtout édifiée sur la base des Écritures. Dans le Cantique des can-

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tiques, un dialogue amoureux, l’épouse est dite « pulchra ut luna, electa ut sol », belle comme la lune, pure comme le soleil. Les exégètes chrétiens reconnurent dans ce couple le Christ et l’Église (ou la Vierge). Cette identification de l’Église à la Vierge et à la lune apparaît aussi dans l’interprétation de l’Apocalypse, le plus important texte biblique pour notre sujet, dont nous parlerons plus loin. Dans l’Ancien Testament, la Vierge incarne aussi le principe féminin de la Sagesse, Sophia, qui est dite, dans l’Ecclésiaste (7, 26), un « miroir sans tache ». Cette image se retrouve dans les litanies de la Vierge, où elle exprime sa pureté, et son caractère réfléchissant la lumière divine, comme la lune. [...]

Les trois visages de la Lune La lune observée Cartographier la lune par Denis Savoie Avant que Galilée ne découvre à l’automne 1609 le relief lunaire grâce à l’utilisation, pour la première fois, d’une lunette astronomique, notre satellite passait pour parfaitement lisse, bien que l’on ait dès l’Antiquité remarqué des taches à sa surface. On se référait pour cela à l’opinion de Pythagore (vie siècle avant J.C. ?) et de Plutarque (46-120 après J.-C.). D’après les Pythagoriciens, « la lune se monte de glèbe parce qu’elle est habitée, de même aussi que cette terre qui est la nôtre ». Plutarque, quant à lui, donnait dans son ouvrage Sur le visage qui apparaît sur le globe de la Lune, qui a dominé l’Antiquité et la Renaissance sur le sujet, une véritable démonstration de la parenté entre la Terre et la Lune. En particulier, il fait correspondre les zones sombres de la Lune à des golfes et voit des mers dans les zones claires. L’ouvrage contient en outre toute une discussion sur les créatures vivantes habitant la Lune. Avec la découverte par Galilée de montagnes sur la Lune et des ombres qu’elles projettent lorsqu’elles sont éclairées tangentiellement par le Soleil – Galilée estime leur hauteur à 6 000 mètres –, débute véritablement la sélénographie, c’est-à-dire « la description de la Lune et des taches ou points remarquables qu’on y distingue », ainsi que l’écrit au XVIIIe siècle l’astronome Jérôme Lalande. Dès le début du XVIIe siècle, la géographie terrestre est transposée sur la Lune : on y trouve ainsi les Apennins, les Alpes, les monts du Caucase, mais aussi des promontoires, des marais, des failles, des golfes, des lacs, des chaînes de cratères, etc. : autant de dénominations, uniquement en latin, qui sont encore officielles à l’heure actuelle. Rappelons que ce que l’on appelle « mers » sur notre satellite consiste en d’énormes dépressions basaltiques de couleur foncée, qui couvrent près de 35 % de sa surface totale. Les plus grandes sont aussi appelées « océans ». La surface lunaire est tout entière parsemée de cratères d’impact d’origine météoritique et de cirques (cratères modifiés par des impacts ultérieurs) de taille extrêmement diverse : les plus grands dépassent 100 km de diamètre – comme celui de Clavius, qui atteint plus de 200 km –, mais beaucoup ne font que quelques mètres, voire quelques centimètres. Par rapport aux dimensions du globe, le relief lunaire est beaucoup plus important que celui de la Terre ; les fonds des cratères sont souvent situés à plusieurs centaines de mètres en dessous du niveau du sol environnant et les montagnes sont très élevées : les cimes des monts Huygens atteignent par exemple 5 500 mètres d’altitude (le point le plus élevé de la Lune culmine à 10 786 mètres). À la suite des découvertes de Galilée, de nombreux astronomes se lancent dans l’observation de la Lune à l’aide de lunettes plus ou moins perfectionnées. Deux astronomes vont dominer cette première moitié du XVIIe siècle, par la qualité de leurs observations et celle des cartes qu’ils vont publier. Le premier est Michael van Langren (1598-1675), qui publie en 1645 ce qui est considéré comme la première carte lunaire et dont quatre exemplaires seulement sont connus. Chaque cratère est désigné (en latin) par le nom d’un personnage illustre, cela pour « distinguer les montagnes des brillantes et lumineuses îles ». On y trouve en effet les cratères Copernic, Timocharis, Kepler, Tycho Brahe, etc. Ce que l’on prend alors pour des mers reçoit les noms d’« Oceanus Philippicis » (soit « océan Philippe III d’Espagne », le protecteur de Van Langren), de « Mare Belgicum » (« mer de Belgique »), mais aussi de « Mare Langreni » (l’auteur s’étant attribué une mer) ; quant aux plaines, elles sont baptisées « Terra Dignitatis » («Terre de la dignité»), 48 La Lune, Grand Palais


« Terra Sapientiae » (« Terre de la sagesse »), etc. Le deuxième astronome, contemporain de Van Langren, à s’intéresser à la Lune est bien plus connu puisqu’il s’agit de Johannes Hevelius (1611-1687). Fils d’un riche brasseur de la ville de Dantzig, il se passionne pour l’astronomie, voyageant à travers l’Europe, où il se lie avec les plus grands astronomes de l’époque. De retour à Dantzig, il installe sur le toit de sa maison un observatoire d’où il se lance dans l’observation de la Lune. Car Hevelius a un autre talent : c’est un graveur exceptionnel. Il publie en 1647 un ouvrage magnifique, la Selenographia, où il reproduit les aspects de la Lune tout au long d’une lunaison, avec des détails d’une grande finesse. Hevelius, comme Van Langren, donne lui aussi des noms aux cratères, aux mers et aux plaines, mais son choix est différent : considérant la Lune comme une autre Terre, il transpose des noms de l’ancienne géographie. D’autres astronomes par la suite vont publier des cartes, avec leur propre nomenclature ; mais entretemps, une publication de premier ordre va toutes les éclipser : Jean-Baptiste Riccioli (1598-1671), un astronome italien de l’ordre des Jésuites, publie en 1651 l’Almagestum novum, l’un des ouvrages les plus importants publiés par l’ordre au XVIIe siècle. Dans cette entreprise de l’Almagestum novum (l’ouvrage est si volumineux qu’il est divisé en deux tomes), Riccioli s’est adjoint l’aide d’un autre astronome jésuite, Francesco Grimaldi (1618-1663), connu pour sa découverte de la diffraction de la lumière, et qui a beaucoup observé la Lune à l’aide d’une bonne lunette de près de 4,50 mètres de focale. Riccioli publie six planches de la Lune dessinées par Grimaldi, où il rejette en partie la nomenclature d’Hevelius : pour un jésuite, la Lune ne peut être habitée comme la Terre et n’est pas, comme on le pensait dans l’Antiquité, le siège du séjour des âmes. Riccioli reprend les noms adoptés par Van Langren, mais ne conserve que des noms d’astronomes ou d’auteurs qui ont parlé d’astronomie et qu’il a eu l’occasion de citer dans son ouvrage. Quant aux régions, aux continents, aux mers (et aux lacs), il les dénomme d’après les effets et les influences qu’il attribue à la Lune, non qu’il veuille donner à entendre que les effets découlent du lieu qui en porte le nom. Comme on peut le voir sur l’image Riccioli – on devrait dire Riccioli-Grimaldi – divise la Lune en octants. Dans les trois premiers, il place les astronomes et personnages de l’Antiquité ; puis, dans les octants suivants, il place les astronomes « modernes ». Quant à Copernic et à ceux qui adhèrent à sa doctrine héliocentrique (Galilée, Kepler, Reinhold, Rheticus…), ils sont placés dans l’Océan et dans ce que l’on prend pour des îles : il s’agit bien entendu d’une sorte d’ostracisme vis-à-vis de ces astronomes, car, rappelonsle, un jésuite, même plus d’un siècle après la mort de Copernic, ne peut admettre que la Terre soit en mouvement autour du Soleil : la condamnation de Galilée en 1633 n’est pas si lointaine. Il n’est pas surprenant de trouver beaucoup de jésuites (trente-cinq) sur la Lune de Riccioli (octant VI), assez éloignés, il est vrai, des philosophes grecs comme Platon… Et la taille du cratère a son importance: Ptolémée et Clavius (le maître à penser des Jésuites) ont droit aux cratères les plus larges. Riccioli n’hésite pas non plus à placer sur la Lune ses amis, comme le célèbre Kircher, ou bien les pères Scheiner et Grinberger, et bien évidemment à s’attribuer un cratère (octant VIII). Mais reconnaissons qu’il est fair-play car il n’oublie pratiquement aucun personnage important, y compris ceux dont il ne partage pas les opinions cosmologiques ou religieuses. On trouve les mers de la Tranquillité, de la Sérénité, des Pluies, des Humeurs, termes toujours usités aujourd’hui. Car, il faut le souligner, les cartes actuelles de la Lune ont conservé l’essentiel de la nomenclature de Riccioli. [...]

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Anthologie poétique 1350 — 1968 (extraits) Établie par Joseph Laporte et Philippe Malgouyres Paul Verlaine (1844-1896) La Bonne Chanson, 1872 La lune blanche Luit dans les bois ; De chaque branche Part une voix Sous la ramée… Ô bien-aimée. L’étang reflète, Profond miroir, La silhouette Du saule noir Où le vent pleure… Rêvons, c’est l’heure. Un vaste et tendre Apaisement Semble descendre Du firmament Que l’astre irise… C’est l’heure exquise. Raymond Queneau (1903-1976) Petite cosmogonie portative, 1950 Premier Chant : « Apparition de la terre – Son mugissement – Sa jeunesse – Extraction de la lune… » Un gros moellon s’en va salut lune oh jeunesse jeunesse oh jeunesse oh des lundis arrachée les champs du Pacifique écoutaient ta marée salut lune salut lunaire est cet abîme un grand trou dans la terre et voici les eaux noires salut lune salut commère des histoires des êtres qui cherchaient la déroute des monstres se jetaient dans la plaine et vivaient inconnus et toi caillou volait bourrelé de légendes face de lampadaire et visage de brie reine jaune ou blanchâtre et fusion de la nuit

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Marguerite Yourcenar (1903-1987) Endymion, 1929 Mère éthiopienne aux mamelles d’étoiles, Matrice où l’univers éclôt avec lenteur, Nuit dont la noire chair a de luisantes moelles, Ombre laiteuse au Pôle et verte à l’équateur. Nuit, secrète tiédeur où les corps se pénètrent, Où l’âme se répand en de sombres parfums ; Minuit, zéro de l’heure, étonnement des êtres, Où rôdent, spectres blancs, d’autres minuits défunts. […] Nuit qui fait resplendir sur la beauté du pâtre La pâleur de la lune et celle du désir Touffes noires de l’ombre au creux chaud d’un albâtre, Sépulcre sidéral où saigne du plaisir. […] Le jour, je me cherchais, la nuit, je me retrouve ; Le sein primordial un instant s’est rouvert ; Et ma chienne à mes pieds, comme une sombre louve, Lèche sur mes orteils la blancheur de l’hiver. La nuit emplit mes flancs, mes vaisseaux, mes vertèbres, Le sein froid de Diane a de sombres appâts ; Blotti comme un enfant sur le coeur des ténèbres, Je glisse éperdument vers tout ce qui n’est pas. J’ai cessé d’espérer, de poursuivre ou d’étreindre ; Je ne suis qu’un oubli respirant et bercé. L’ombre, secret giron où plus rien n’est à craindre, Fait de l’immense vie un cauchemar passé. La nuit résout en moi l’énigme qui m’obsède : Mon corps fond comme un miel dans ce nocturne été ; Et l’être, chaque soir, qui se livre et qui cède, Passe des bras de Pan dans les bras d’Astarté. Henri Cazalis (1840-1909) L’Illusion, 1893 Le tsigane dans la lune C’est un vieux conte de Bohême : Sur un violon, à minuit, Dans la lune un tsigane blême Joue en faisant si peu de bruit, Que cette musique très tendre, Parmi le silence des bois, Jusqu’ici ne s’est fait entendre Qu’aux amoureux baissant la voix. Mon amour, l’heure est opportune ; La lune argente le bois noir ; Viens écouter si dans la lune Le violon chante ce soir !

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quelques notices d’oeuvres Le bel endormi d’Antonio Canova Canova modela son Endymion en 1819 pour répondre à une commande du duc de Devonshire, qui souhaitait « une sculpture ». Le sujet, choisi par l’artiste, était dans l’air du temps ; ainsi, le jeune John Keats avait publié l’année précédente un long poème en pentamètres iambiques intitulé Endymion, sa première oeuvre importante mais qui n’eut guère de succès. Le marbre fut achevé en 1822, l’année de la mort du sculpteur, puis envoyé à Chatsworth, où il se trouve toujours. Le plâtre original, modèle pour l’exécution du marbre, est ici présenté. Melchior Missirini (1773-1849), qui fut l’ami et le secrétaire de Canova, se souvient des vers grecs qui furent récités face à la sculpture, en particulier les Idylles de Théocrite. Canova avait coutume de se faire lire les Anciens lorsqu’il travaillait : c’est ainsi qu’il était inspiré pour recréer la poésie de l’antique en sculpture sans jamais en copier littéralement les formes. Au-delà de ces références génériques, il existe pour cette oeuvre une source grecque précise qui ne semble pas avoir été identifiée jusqu’à présent, c’est le Dialogue des dieux de Lucien de Samosate. À Aphrodite qui lui demande des nouvelles de ses amours avec Endymion, Séléné répond : « Pour moi, Aphrodite, il est parfaitement beau, surtout quand, ayant étendu sa chlamyde sur un rocher, il dort, tenant de la main gauche ses javelots qui lui échappent, que sa main droite, recourbée sur le haut de sa tête, encadre gracieusement son visage et que lui, détendu par le sommeil, exhale une haleine d’ambroisie. Alors je descends sans faire de bruit, en marchant sur la pointe des pieds, de peur de l’effrayer en l’éveillant. Mais tu sais ce qu’il en est. A quoi bon te dire ce qui s’ensuit ? Je te dirai seulement que je meurs d’amour. » La composition de Canova illustre terme à terme cette évocation sensuelle : le manteau jeté sur le rocher, les javelots abandonnés, le bras replié (ce qui est l’attitude des faunes ivres). Aux pieds du jeune homme, ici plus chasseur que berger, son chien veille, les oreilles dressées, et semble soupçonner l’invisible caresse de Séléné sur le visage ravi de son maître. Car la lune est présente en reflet sur ce corps opalescent étendu en croissant. Sa chair, radieuse sous cette lumière froide, se détache sur l’étoffe plus épaisse et le rocher rugueux. La sensualité de ce sommeil se lit sur le visage frémissant de volupté, dans le manteau qui a glissé sur la cuisse et dans les sandales de chasseur qu’il a gardées aux pieds. « Et peut-être, qui sait ? le vilain garçon manigance encore dans son esprit actif de nouvelles conquêtes; et Canova, plus puissant que Jupiter, a voulu que dans le marbre il ne soit pas contemplé sans péril », commente Isabella Albrizzi en 1823. Et de conclure : « Belles dames, qui avez naturellement l’esprit enclin à l’amour, regardez-le, ce dangereux jeune homme, mais passez outre et ne laissez pas traîner trop longtemps le regard. » Il peut être aussi périlleux de surprendre la beauté de Diane que de contempler l’objet de son désir. Philippe Malgouyres

Antonio Canova Endymion endormi, 1819 Plâtre, H. 93 ; L. 183 ; pr. 95 cm Possagno, Gypsotheca e Museo Antonio Canova

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Arrangements Lunes, 2019 Ange Leccia Premier artiste français à avoir fait de la vidéo une authentique discipline artistique, Ange Leccia est avant tout un arrangeur d’objets et d’images. De même qu’il pratique l’art du montage pour les images qu’il crée ou utilise afin de faire advenir de véritables univers visuels – certains issus de nos mémoires, d’autres qui s’impriment dans celles à venir –, il assemble les objets pour les faire devenir autres, les faire entrer dans une autre dimension. Ainsi, cet art de l’assemblage et de l’association inédite crée des disruptions, des harmonies ou des dissonances, et frappe nos consciences en leur soumettant de nouvelles propositions visuelles chargées de mémoire collective et intime et d’un sens critique toujours poétique. Car c’est bien dans le champ de la poésie et de l’imaginaire qu’Ange Leccia nous convie, même lorsqu’il associe deux avions qui s’embrassent sur un tarmac ou deux projecteurs unis par leur lumière respective. Cet art de l’union et de la réunion, de la lumière et donc du cinéma, convoque aujourd’hui la lune. Cette nouvelle production de l’artiste assemble des dizaines de globes lunaires, ramenant à la mémoire ceux de l’enfance, ces globes terrestres qui illuminent les nuits des enfants. Ces objets préfabriqués, réunis et assemblés, créent sur le sol de l’exposition un paysage de lunes abandonnées, comme jetées au sort. Objet de désir et de fantasmes depuis l’aube de l’humanité, la lune est aujourd’hui largement étudiée. Pourtant, alors que les connaissances scientifiques ne cessent de s’accroître, elle a été, au début des années 1970, d’une certaine façon abandonnée, comme si elle n’avait pas tenu ses promesses. Depuis 1972, plus aucun homme n’y a posé le pied, elle est reléguée aux confins des sujets de recherche, comme mise au coin. D’objet unique et précieux, compagne de nos nuits depuis toujours, deviendra-telle dans un avenir plus ou moins proche une nouvelle colonie à exploiter, comme certains programmes spatiaux semblent le laisser entrevoir ? Ses entrailles renferment-elles des ressources que l’homme pourrait piller, après avoir épuisé celles de la Terre ? Cette oeuvre d’Ange Leccia, avec la poésie de ce paysage lunaire jamais encore vu, cet horizon de lunes ici conjuguées au pluriel, interpelle sur l’avenir de l’astre nocturne, un avenir qui est aussi le nôtre puisque lune et humanité sont inséparables. Comme l’écrit si merveilleusement Matthieu Gounelle, « Estil un homme qui n’a jamais regardé la Lune ? Ne pourrait-on pas définir l’homme comme cette créature qui, inlassablement, tourne ses yeux vers la lune et interroge son entêtante présence ? Et si la science a désormais dévoilé bien des secrets de notre satellite, le mystère de notre lien avec la Lune demeure et demeurera ». Notre imaginaire puise-t-il encore dans cet astre à la fois familier et mystérieux, ou notre connaissance nous prive-t-elle de son pouvoir envoûtant ? Est-il encore possible de vivre avec la Lune, aujourd’hui à portée de main, une expérience intime et existentielle ? Enfin, par la magie de l’intervention de l’artiste, la lune brille tel un astre dans la nuit. Si sa surface brille, ce n’est que parce qu’elle est éclairée par le soleil. Nulle production d’énergie ou de lumière, en réalité la lune serait un astre mort. Aujourd’hui, dans cette oeuvre inédite, la lune, les lunes brillent de mille feux, comme de nouveaux possibles, comme des promesses. Alexia Fabre

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Ann Veronica Janssens et les éclipses Ann Veronica Janssens a fait de la lumière la matière première de son art. Depuis les origines de son oeuvre, c’est à elle qu’elle se consacre, réalisant des environnements, des espaces pour les corps, expériences sensibles et envoûtantes. Artiste de la matière instable et de l’impermanence, elle poursuit l’éphémère, dont elle crée les expressions fugaces et mouvantes. De longue date, Ann Veronica Janssens est fascinée par le phénomène des éclipses, qu’elle suit sur la terre entière, vivant des expériences ultimes. Elle grimpe et campe sur le Spitzberg, part en expédition au coeur du désert de Mongolie, tout cela afin de trouver les meilleures conditions d’observation du phénomène et de vivre cette expérience fugace et risquée, au risque de l’échec. Car les chasseurs d’éclipses le savent, les éléments, le hasard peuvent s’allier pour leur cacher cet instant miraculeux et par nature fugitif. Dans Side, oeuvre vidéo, l’artiste capte une éclipse solaire, le passage de la lune devant le soleil. Depuis la Terre, les deux astres, par le prodige de leurs dimensions et de la distance, se recouvrent totalement, ne laissant autour de la lune qu’une aura de lumière, la couronne solaire. Tout est réel dans cette vision rare et précieuse, la durée comme le phénomène de la lune qui vient éclipser le soleil, filmé à Side, à Antalaya en Turquie, en 2006. Tout est bien réel sauf le travail sur la couleur qui est ajoutée en post production. Les raisons de cette passion chez Ann Veronica Janssens comme chez d’autres chasseurs d’éclipses sont certainement complexes : saisir l’insaisissable, assister à ce qui tient du miracle, vérifier sa propre existence à travers cet événement astral… Dans Side, la lune devient un soleil noir, un oeil immense qui scrute l’humanité et l’interpelle. L’artiste, dans sa recherche de formes primordiales et d’expériences sensorielles, paraît en quête de ce qui fait trembler et résonner ce qui est enfoui en chacun, de tout temps, de toute culture. Les situations qu’elle crée tentent, à la manière de ce miroir de l’humanité qu’est la lune, de réfléchir ce qui est de l’ordre du vécu universel. À partir de la vision minimaliste d’un phénomène naturel, qu’elle capte et auquel elle porte une attention infinie, elle engendre cette relation intime et hypnotique qui entraîne le vertige du sublime. En nous, inexplicable, surgit alors l’expérience existentielle et métaphysique du « déjà vécu ». Il est remarquable de constater combien les artistes de tout temps, et particulièrement ceux que l’on appelle « contemporains », se sont intéressés au phénomène de l’éclipse. Plus encore, ils sont souvent fascinés par ce qui est pour eux avant tout un phénomène optique. Ce type d’événement visuel a toujours été une source d’inspiration pour les artistes, et davantage encore depuis l’invention de la photographie. La lumière, solaire ou lunaire, a marqué Vincent van Gogh, Philippe Delaunay, Paul Klee… et tous les artistes de la modernité, tant dans leurs recherches sur la géométrie des formes et jusqu’à l’abstraction, que dans une sorte de phénoménologie de l’art. Dans les années 1960, avec l’art optique et cinétique, puissant révélateur de la société des progrès, la lumière est advenue sujet et matière, expression en soi. Ludique, souvent même impertinent avec les oeuvres du GRAV1, cet art du temps présent s’est énoncé dans son rapport direct au spectateur, dans sa fulgurance et son évidence. La rémanence rétinienne, l’éblouissement, l’aveuglement même ont été à l’oeuvre pendant ces années de recherche pour créer une relation directe et simple entre l’art et la vie. Si les artistes ont fait oeuvre de la lumière, de son recouvrement et de son dévoilement jusqu’à l’aveuglement de l’éclipse, il est probable que les nombreuses dimensions symboliques de celle-ci n’ont pas totalement disparu, qu’elles ne se sont pas radicalement éclipsées. Ann Veronica Janssens aime à rappeler, pour éclairer son oeuvre, l’histoire de Joseph Plateau, l’un des précurseurs du cinéma, qui perdit momentanément la vue pour avoir trop fixé le soleil. Les éclipses solaires ont de tout temps effrayé l’humanité. Cette terreur de la nuit en plein jour, d’un non-retour de la lumière, a engendré mythes et légendes, dieux et déesses dans toutes les cultures. « Le mythe cosmogonique demande à la vie le secret de ses origines. Pour expliquer le monde et d’abord l’apprivoiser,les primitifs n’avaient que le seul recours à l’imaginaire. Ils peuplèrent le mystère – ou l’absence de mystère – de leurs cris de plus en plus articulés, et de quelques premiers éléments narratifs qui allèrent en s’étoffant et en se reliant, fragment par fragment, jusqu’à composer des sortes de genèse. » 54 La Lune, Grand Palais


Chez de nombreux peuples, en Europe comme Galina Kabakova le relate ici et chez les Inuits d’Alaska ou les Indiens Jivaros plus loin de nous, l’éclipse symbolise l’étreinte des deux astres, une étreinte qui donne parfois lieu à une union forcée, violente ou incestueuse, entachée de la faute originelle qui se lit sur la face de la lune. Dans ce couple primordial que tout oppose, la lune poursuit sans cesse le soleil, qu’elle ne retrouve, qu’elle ne recouvre que tous les dix-huit ans environ, et c’est par une extraordinaire coïncidence que la lune, quatre cents fois plus petite que le soleil, mais quatre cents fois plus proche, peut le recouvrir et momentanément « l’éteindre ». Cependant, au fil des ans, ce recouvrement diminue car la lune s’éloigne de la Terre, de 3,2 cm chaque année. C’est dire si dans le passé les éclipses étaient plus sombres et plus effrayantes encore. Cosmogonie, mythes et légendes, expressions artistiques : depuis son origine, l’humanité tente de conjurer ses peurs en créant avec l’astre de la nuit une relation, une histoire pour que la nuit soit moins noire et moins longue.

Alexia Fabre

Ann Veronica Janssens (Folkestone, 1956) Side (studio version), 2006 Vidéo Bruxelles, collection de l’artiste

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S’aimer au clair de lune Dans le secret de la nuit, à la lueur complice de la lune, les amoureux se retrouvent. Ce moment d’intimité est parfois volé quand cet amour est interdit, comme dans la fable de Pyrame et Thisbé, contraints à se retrouver nuitamment1. Shakespeare se joue du cliché dans Le Songe d’une nuit d’été. Les comédiens, qui ont décidé d’interpréter cette histoire tragique, s’inquiètent de la présence indispensable de la lune sur scène mais se rassurent en consultant l’almanach : il y aura bien de la lune le soir du spectacle. William Dyce, traitant d’un sujet similaire, les amours malheureuses de Paolo et Francesca, choisit de les mettre en scène au clair de lune. Le sujet, un fait divers de l’Italie du XIIIe siècle, a été immortalisé dans la Divine Comédie. En 1283, le beau Paolo Malatesta tomba amoureux de Francesca, femme de son frère Gianciotto. Ce dernier les surprit et les tua, selon la légende, alors qu’ils échangeaient un baiser en lisant le roman de Lancelot. Dyce choisit de montrer ce baiser adultère sur la terrasse d’un palais, au clair de lune : c’est son principal apport à ce sujet fréquemment illustré dans la peinture du XIXe siècle. Dyce, proche des nazaréens et des préraphaélites, se souvient des fameuses compositions d’Ingres, bien sûr, mais surtout de l’un des premiers tableaux sur le sujet, Les Amours funestes de Françoise de Rimini et Paolo Malatesta peint par Marie-Philippe Coupin de la Couperie en 1812. On y voit l’amoureux qui tend les lèvres, la jeune femme qui tient le roman et détourne pudiquement le visage tandis que le jaloux va surgir de la coulisse, le fer à la main. La composition de Dyce est aujourd’hui amputée sur la gauche : il ne reste que la main de Gianciotto, que l’on voyait, grimaçant et armé, monter à la terrasse. William Dyce exposa son tableau à Édimbourg en 1837, accompagné d’une notice tirée du commentaire fait par Boccace de La Divine Comédie : Francesca n’y est pas adultère mais trompée sur l’identité de son futur fiancé – c’était le boiteux Gianciotto et non le beau Paolo comme elle le pensait. Les amoureux sous la lune sont l’un des thèmes de prédilection de la peinture de Marc Chagall tout au long de sa carrière. Il en multiplia les images autour de 1930, célébrant son amour pour son épouse Bella, qui mourut en 1944. Ici, la jeune femme est gentiment assise sur les genoux de l’homme qui regarde vers la Lune, une image domestique, presque banale, qui devient pure poésie par l’introduction des motifs préférés du peintre, l’animal debout comme un homme et l’ange. Dans l’amour, qui est comme une petite maison, toute la création communie. Chagall revint à ce sujet après son retour en France en 1949. Il passa les premiers mois de l’année à Saint-Jean-Cap-Ferrat, où il peignit une série de gouaches inspirées par la contemplation de la baie de Nice et du ciel. Dans ces paysages monochromes apparaissent les formes chères au peintre : les deux visages des amoureux, les fleurs, le poisson et le coq8. Ici, leur baiser dérive dans l’océan de la nuit. Comme un astre errant, le couple est entouré d’autres phénomènes célestes : est-ce le disque de la nouvelle lune ou un soleil éclipsé ? est-ce le faible éclat du dernier croissant miroité sur les eaux qui devient un poisson d’argent, ou le reflet de celui-ci dans le ciel ? Le coq solaire menace ce poisson, toujours lunaire chez Chagall et symbole des profondeurs inaccessibles. La nuit permet le surgissement de ce qui échappe à la conscience de l’homme, le poisson devient croissant de lune. L’instant, irréel et suspendu, est celui de la plénitude fugace de la fusion des amoureux. [...] Philippe Malgouyres

William Dyce Francesca da Rimini, 1837 Huile sur toile, H. 142 ; L. 176 cm Edimbourg, National Galleries of Scotland, acquis par la Royal Scottish Academy en 1864, transféré à la National Gallery of Scotland et présenté en 1910

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catalogue de l’exposition éditions Réunion des musées nationaux-Grand Palais, Paris 2019 relié, 24 × 33 cm, 256 pages, 260 illustrations, 45 € parution le 3 avril 2019 en vente dans toutes les librairies ou sur www.boutiquesdemusees.fr sommaire Du voyage réel aux voyages imaginaires La photographie d’un autre monde : l’héritage artistique de la NASA (1961-1972), par Victor Martin-Malburet De la Lune à la Terre, par Philippe Malgouyres Vedute lunaires, par Elsa de Smet Pierres de lune, par Matthieu Gounelle La Lune fait-elle encore rêver ?, par Alexia Fabre Un pas comme monument Une fusée, c’est féminin ! La lune observée L’homme se rapproche : la Lune à la lunette Les ombres inversées de la Lune et la science révolutionnaire de Kepler, Raz Chen-Morris Cartographier la lune, Denis Savoie Cette nuit, la lumière La carte de la Lune de Jean Dominique Cassini (1679), Véronique Stoll La Lune photographiée Entretien avec Évariste Richer, propos recueillis par Alexia Fabre Les trois visages de la Lune Hécate, la déesse aux trois visages, Philippe Malgouyres I. La déesse caressante Le Sommeil d’Endymion, un chef-d’oeuvre conçu sous une lune romaine, Côme Fabre Les deux lumières Le bel endormi d’Antonio Canova Le pudique éclat de la sainteté S’aimer au clair de lune II. L’astre changeant La carrière de la Lune Calendrier lunaire et prévision Calendrier lunaire et prédiction Calendrier lunaire et fêtes musulmanes Une pendule astronomique La lune et la femme, Brigitte Serre-Bouret La femme lunatique Un signe du ciel Consolation des coeurs meurtris Quand commence la nouvelle lune : la lune, la foi et la photographie de Tim N. Gidal, Judith Caplan Folle la Lune Ann Veronica Janssens et les éclipses

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III. L’astre des ténèbres Compagne de l’horreur Complice du mal La Lune et la vierge maudite Spectatrice de la chute L’agonie au clair de Lune « … et que la lune solitaire se tient à l’horizon » : Kant, Gogol et « Une nuit de mai » de Kramskoï, Olga Medvedkova Lumière de mort La lune est une personne La Lune dans la pensée pharaonique : quelques éléments d’éclairage, Christophe Barbotin La Lune, un luminaire dans les cieux de la royauté orientale, Sophie Cluzan Tanit, déesse de Carthage Quand la Lune visite les mortels Séléné l’Africaine, la place de la lune dans quelques récits et rites congolais, Julien Volper Deux lunes d’Asie La Vierge-lune : l’Immaculée Conception, par Philippe Malgouyres Lune-Diane La Vierge chasseresse Le Soleil a rendez-vous avec la Lune : l’astre nocturne dans les contes européens, Galina Kabakova L’astre-femme Une invitation à la beauté Nuits de pleine lune La Lune, compagne des poètes Anthologie poétique 1350-1968 Joseph Laporte et Philippe Malgouyres Annexes: Index des noms de personnes Les notices des oeuvres ont été rédigées par Alexia Fabre et Philippe Malgouyres.

........................ auteurs : Philippe Malgouyres Alexia Fabre Victor Martin-Malburet Elsa de Smet Matthieu Gounelle Raz Chen-Morris Denis Savoie Véronique Stoll Côme Fabre Brigitte Serre-Bouret Yudith Caplan Olga Medvedkova Christophe Barbotin Julien Volper Galina Kabakova

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ANTIER.

ATELLITE…

ÉLURÉE

SSIRONT-ILS

ANT FOU

SIDENTS

journal La lune parution le 3 avril 2019 éditions Réunion des musées nationaux-Grand Palais, Paris 2019 21,5 x 42 cm, piqures, 24 pages, 25 illustrations, 6 € Le journal traitera, à partir d’une dizaine de thématiques, de notre rapport à la Lune dans des domaines traditionnels (les croyances populaires) ou scientifiques (la surface de la Lune, l’histoire de la conquête spatiale…), en adoptant un point de vue vivant et amusant. Il invitera au voyage, réel ou imaginaire, grâce à de véritables conseils pratiques (quel kit de survie y emmener ?), musicaux (la play-list à emporter sur la lune) voire diplomatiques (que faire si vous rencontrez les habitants de la Lune) !

bande dessinée Le fou caché de la Lune

Pierre Fouillet

Christine Beigel

parution le 3 avril 2019

Christine Beigel

par Pierre Fouillet, dessinateur, diplômé des Beaux-Arts, il dessine pour la jeunesse et la bande dessinée. Il est le dessinateur des Aventuriers du cubisme chez Steinkis ou du Dico des mots pour briller en société chez Hatier.

OURMANDS

UR LA LUNE !

fr

Pierre Fouillet

coédition Réunion des musées nationaux-Grand Palais et Bloom, Paris 2019 19 x 26 cm, broché, 48 pages, 12,50 € à partir de 7-9 ans

LE FOU CACHÉ DE LA LUNE

EN VISIBLE

AÎTRE,

autres publications

bloom

et Christine Beigel, auteure, étudie les langues pour se destiner à la traduction. Mais après l’obtention de sa maîtrise, elle prend la plume et depuis, n’a de cesse d’explorer la littérature jeunesse sous toute ses formes. On la retrouve chez Gautier-Languereau dans Le Crapaud qui refusait de se lever tôt et chez Syros avec Piste noire.

fac similé La Lune, encyclopédie de voyage parution le 3 avril 2019 éditions Réunion des musées nationaux-Grand Palais, Paris 2019 11 x 15,5 cm, 180 pages, une centaine d’illustrations, 19,90 € La réédition en fac-similé du plus original guide de voyage, introuvable depuis de nombreuses années. Un livre d’une grande poésie, pour les voyageurs de l’imaginaire. Des dépliants, des inserts, dans un joli livre relié effet cuir. La Lune, Grand Palais

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développements numériques

l’Application de l’exposition l’application mobile permet de suivre l’actualité du Grand Palais, préparer sa venue, vivre pleinement les expositions et les événements, et conserver en souvenir ses œuvres préférées, ses plus belles photographies et ses meilleurs moments de visite. L’utilisateur se l’approprie par une mise à jour à chaque nouvelle visite. pour smartphones (iPhone et Android) en français et en anglais accès gratuit : l’exposition salle par salle, programmation culturelle, visite en audiodescription (en français), activités-jeux pour les enfants (nouveau), parcours de Podcast (5 podcast sur la thématique de la Lune) accès payant (2,29 €) : audioguides en français, anglais et une version pour les enfants (en français) à télécharger sur Google Play et l’Appstore : https://tinyurl.com/appligrandpalais www.grandpalais.fr vidéos, articles thématiques, informations pratiques, billetterie en ligne, programme culturel, jeu intéractif, et activités-jeux de la rubrique Jeune Public www.histoire-l’image.org Une thématique sur la conquête spatiale sur la base d’images emblématiques. www.panoramadelart.com Une fiche de l’oeuvre antique : « le sarcophage de Séléné et Endymion »

jeu en ligne gratuit Destination Lune https://destination-lune.grandpalais.fr

#ExpoLune

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lancement d’une série de podcasts Fous de Lune – Chronologie d’un fantasme

La Rmn-GP a choisi la thématique de la Lune pour produire sa première série de podcasts. Cette création originale intègre des archives audiovisuelles et radiophoniques, des lectures de textes inédits, ainsi qu’un habillage sonore et musical en 3D (offrant une expérience sonore spatialisée au visiteur). Composée de 5 épisodes d’environ 5 minutes, elle sera diffusée sur SoundCloud, grandpalais.fr et l’Application du Grand Palais, Youtube ainsi que sur les principales plateformes de podcast dont Apple Podcast, Spotify, Deezer, etc. Tous les épisodes seront diffusés le 3 avril, jour d’ouverture de l’exposition. Cette chronologie d’un fantasme fait traverser 5 siècles à partir de 5 événements précisément datés : • épisode 1 : la Lune en rêves (aux alentours de 1608) Quand la fiction fait avancer la connaissance du cosmos. • épisode 2 : on s’envole vers la Lune (aux alentours de 1877) De Jules Vernes à Neil Amstrong, une courte histoire des lois de l’attraction. • épisode 3 : The Dark Side of the Moon (1973) Evocation de la face cachée de la Lune et des lunatiques de la sortie de l’album des Pink Floyd à l’alunissage de la sonde chinoise en janvier 2019. • épisode 4 : on visite la Lune (2014-2015) Le tourisme de l’espace à la portée des milliardaires. • épisode 5 : on fabrique une nouvelle Lune (Chine, 2020) Projet chinois pour éclairer la Terre.

production : Rmn-Grand Palais production exécutive : narrative auteur : Antoine Couder réalisation sonore : Simon Cacheux

http://bit.ly/FousdeLune SoundCloud.com La Lune, Grand Palais

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programmation culturelle entrée gratuite à l’auditorium entrée Champs-Élysées, square Jean Perrin accès prioritaire sur présentation d’une invitation à retirer sur grandpalais.fr

la présentation de l’exposition Mercredi 3 avril - 18h30 La Lune, du voyage réel aux voyages imaginaires par Alexia Fabre, directrice du Macval et Philippe Malgouyres, musée du Louvre, tous deux conservateurs en chef et commissaires de l’exposition

les rendez-vous du mercredi Cycle « De la Terre à la Lune » Mercredi 17 avril - 18h30 La Lune, un monde à portée de regard Conférence par Sébastien Fontaine, responsable de l’Unité Astronomie du Palais de la découverte Mercredi 22 mai - 18h30 En route pour la Lune ! Conférence par Roland Lehoucq, astrophysicien au CEA de Saclay, président du festival « Les Utopiales » Mercredi 12 juin - 19h Et si on y retournait ? Discussion avec Philippe Coué, ingénieur, auteur et conférencier, membre de l’International astronautics association (IAA) ; Bernard Foing, astrophysicien spatial de l’Agence spatiale européenne (ESA) à l’ESTEC, directeur de l’International Lunar Exploration Working Group & EuroMoonMars ; Claudie Haigneré, astronaute, ESA et Jean-Philippe Uzan, astrophysicien à l’Institut d’astrophysique de Paris, initiateur du projet Sanctuary sur la Lune Cette table ronde s’inscrit dans le cycle du Palais de la découverte intitulé « Il y a 50 ans on a marché sur la Lune ! » et se tient au Planétarium. la musique Dimanche 12 mai - 15h Dark side of the moon sieste acoustique avec Sonarium. Immersion et ecoute de l’album des Pink Floyd dans son intégralité en son haute-fidélité ; présentation et discussion animées par Julien Bitoun, professeur d’Histoire du rock à Science Po, journaliste et écrivain.

Un brunch à prix doux est proposé à l’espace restauration du Grand Palais de 12h à 15h

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la Nuit européenne des musées Samedi 18 mai : Pleine Lune ! Ouverture gratuite de l’exposition de 20h à minuit Médiation en salle par les étudiants de l’université Paris-Dauphine Fugue au Clair de Lune de Yoann Bourgeois / CCN2-Centre chorégraphique national de Grenoble Conception et interprétation Yoann Bourgeois Musique : Clair de lune de Claude Debussy par Alexandre Tharaud Salon d’Honneur du Grand Palais à partir de 20h30

Yoann Bourgeois

la série culte Samedi 25 mai à partir de19h30 Cosmos 1999 projection des trois premiers épidodes de la série créée par Sylvia Anderson et Gerry Anderson en 1975, avec Martin Landau et Barbara Bain 19h30 : 1er épisode A la dérive (45’) 20h30 : discussion avec Jean-Philippe Uzan, astrophysicien, Institut d’astrophysique de Paris et Barbara Laborde, enseignante et chercheuse, Audiovisuel et Histoire de la TV, Paris 3, Sorbonne nouvelle, modérée par Florence Porcel, auteure, vulgarisatrice et youtubeuse, Sciences de l’espace à l’Univers 21h30 : 2ème épisode Question de vie ou de mort (45’) 22h30 : 3 ème épisode Le Soleil noir (45’) (tous droits reservés)

le ciné-famille Dimanche 26 mai - 15h De Méliès à Tintin, voyagez en famille vers la Lune ! Objectif Lune suivi de On a marché sur la Lune, 1991, dessins animés, 1h30 En première partie : Voyage dans la lune de Georges Méliès,1902, muet, 14’

la danse Dimanche 2 juin - 15h et 17h Vous ne comprenez rien à la Lune Duo dansé avec Alice Zeniter (prix Goncourt des lycéens, 2017) et Orin Camus, chorégraphe, 30’ Echange avec les artistes et Jean-Philippe Uzan, astrophysicien, entre les deux représentations

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le cinéma De Fritz Lang à Ron Howard : six séances gratuites sont organisées à l’auditorium du Grand Palais

Dimanche 30 juin à 15h La Femme sur la lune de Fritz Lang, 1929, avec Klaus Pohl, Willy Fritsch et Gerda Maurus, 2h43, muet STF à 18h Destination Lune d’Irving Pichel, 1950, avec John Archer, Warner Anderson et Tom Powers, 1h 32, VO non sous-titrée Lundi 1er juillet à 15h Les Premiers hommes dans La lune de Nathan Juran d’après H. G. Wells, 1964, avec Edward Judd, Martha Hyer et Lionel Jeffries, 1h43, VOSTF à 17h 2001, L’Odyssée de l’espace de Stanley Kubrick, 1968, avec Keir Dullea, Gary Lockwood et William Sylvester, 2h21, VOSTF Mercredi 3 juillet à 17h Moonwalk One de Theo Kamecke, 1970, documentaire avec Buzz Aldrin, Neil Armstrong et Michael Collins, 1h48, VOSTF à 19h Apollo 13 de Ron Howard, 1995, avec Tom Hanks, Bill Paxton et Kevin Bacon, 2h20, VOSTF

les documentaires Les mercredis 3 avril, 17 avril et 22 mai à 16h La Lune dans tous ses états d’Alexander Abela, 2014,1h45 1ère partie Lune, sous la lumière de la Lune, 52’ 2 ème partie Lune, de la Terre à la Lune, 52’

les performances Mercredi 8 mai de 12h à 15h Créons au musée avec les étudiants en théâtre, danse, LSF et arts numériques de Paris 8 Professeur : Katia Légeret, Eur ArTeC et UPL. En salle d’exposition

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activités pédagogiques adultes visite guidée Cette exposition célèbre le cinquantenaire des premiers pas de l’homme sur la Lune, le 20 juillet 1969. Une sélection d’œuvres très variée offre un parcours de l’Antiquité à nos jours. Accompagnés d’un conférencier, découvrez la fascination de toutes les civilisations pour l’astre nocturne, puis laissez-vous porter par la rêverie… durée : 1h30 tarif : 25 €. Tarif réduit : 17 € offre tarifaire Tribu (billet pour groupe de 4 payants composé de 2 jeunes de 16 à 25 ans) : 67€ visite guidée à deux voix Accompagnés d’un conférencier et d’un médiateur du Palais de la découverte, vous bénéficierez de l’expertise de spécialistes pour mieux apprécier la dimension artistique et scientifique des œuvres. Dates : Mercredis 22/05, 12 et 16/06, 10 et 17/07 19h30 Samedis 18 et 25/05, 08 et 15/06, 06/07 14h durée : 1h30 tarif : 24 €. Tarif réduit : 17 € offre tarifaire Tribu (billet pour groupe de 4 payants composé de 2 jeunes de 16 à 25 ans) : 67€ visite-atelier individuels adultes Dessins en promenade Vous aimez dessiner ? Vous êtes professeur d’arts plastiques ou responsable d’un atelier de dessin ? Amateur ou artiste professionnel ? Venez goûter, seul ou à plusieurs, à l’ambiance du Grand Palais en ouverture restreinte. Accompagnés d’un conférencier, prenez le temps de remplir les pages d’un carnet de croquis de créations inspirées par l’astre de la nuit. Matériel de dessin non fourni. dates : mardi 21 mai et 25 juin 14h durée : 2h tarif : 30 €. Tarif réduit : 22 € familles et enfants

visite guidée famille (à partir de 5 ans) Eclairés des commentaires d’un conférencier, redécouvrez en famille l’exploration lunaire et la fascination exercée par ce satellite, à la fois si loin et si proche ! les mercredis durée : 1h tarif : 22 €. Tarif réduit : 15 € tarif famille (2 adultes et 2 jeunes de 16 à 25 ans) : 49 € tarif tribu (2 adultes et 2 enfants de moins de 16 ans) : 59 € visite-atelier familles (à partir de 5 ans) / Sur la Lune Après la visite guidée, les participants vont s’inspirer de la cartographie lunaire pour créer une œuvre en 3 dimensions. les samedis durée : 2h (1h de visite, puis 1h d’atelier environ) tarifs : 1 adulte + 1 enfant de moins de 16 ans : plein tarif 32 € - tarif réduit 25 € enfant de moins de 16 ans supplémentaire : tarif unique 7 € visite en français uniquement La Lune, Grand Palais

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Visite-atelier 5-7 ans / Coup d’œil sur la Lune Après la visite guidée, les enfants choisissent et créent des vues de la Lune qu’ils assemblent en un disque. mercredis et samedis durée : 1h30 tarif : 8 € Visite-atelier 8-11 ans / Couleurs de Lune Après la visite guidée, les enfants choisissent des vues réelles et créent des paysages imaginaires, qu’ils assemblent en un disque. mercredis et samedis durée : 2h tarif : 10 € Les ateliers pédagogiques du Grand Palais bénéficient du soutien de la Fondation Ardian, de Faber-Castell et de Clairefontaine.

*********************** visiteurs en situation de handicap Visite audiodécrite à l’attention des malvoyants Accompagnés d’un conférencier, prenez le temps de découvrir confortablement l’exposition à partir d’une sélection d’œuvres traduites sous la forme de planches en relief et de commentaires adaptés. Puis, rejoignez les salles pour y faire un parcours à la rencontre d’œuvres inspirées par la Lune. Durée : 2h (1h en salle, puis 1h dans l’exposition environ) tarifs : 10 € pour personne en situation de handicap et gratuit pour son accompagnant dates : - mardi 18 juin 14h-16h => sur réservation uniquement : contact.association@rmngp.fr

L’Application mobile du Grand Palais permet la visite de l’exposition en audiodescription (fr) https://tinyurl.com/appligrandpalais

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informations pratiques ouverture du jeudi au lundi de 10h à 20h mercredi de 10h à 22h fermeture hebdomadaire le mardi fermeture anticipée le jeudi 16 mai à 18h fermé le 1er mai et dimanche 14 juillet nuit européenne des musées samedi 18 mai 2019 toutes les expositions sont ouvertes et gratuites à partir de 20h. Entrée jusqu’à minuit, fermeture à 1h. places aux jeunes nocturnes gratuites pour les jeunes de moins de 26 ans, les premiers mercredis de chaque mois (sauf le 1er mai ) de 19h à 22h. Dernière entrée à 21h15. dates : 3 avril, 8 mai, 5 juin, 3 juillet Cette opération a été rendue possible grâce au mécénat de la Caisse d’Epargne Ile-de-France.

tarifs 14 €, TR 10 € (16-25 ans, demandeurs d’emploi et famille nombreuse), gratuit pour les moins de 16 ans, bénéficiaires des minima sociaux) tarif tribu : 38 € accès Grand Palais, galeries nationales entrée square Jean Perrin métro ligne 1 et 13: «Champs Elysées-Clemenceau» ou ligne 9 : «Franklin D. Roosevelt» audioguides (en location) 5€

informations et réservations : www.grandpalais.fr ou par téléphone au 01 44 13 17 17 #ExpoLune

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visuels disponibles pour la presse Autorisation de reproduction uniquement pendant la durée de l’exposition et pour en faire le compte-rendu. Reproduction authorised only for reviews published during the exhibition. Chaque photographie doit être accompagnée de sa légende et du crédit photographique appropriés. Each image should include the proper credit line. Toute reproduction en couverture ou à la une devra faire l’objet d’une demande d’autorisation auprès du service presse de la Réunion des musées nationaux-Grand Palais. No publication may use an image as a cover photo for a magazine, special insert, Sunday magazine, etc., without the prior consent of the press office of Réunion des musées nationaux-Grand Palais Les sites web ne peuvent reproduire les images dans une résolution supérieure à 72 dpi. Internet use shall be restricted to low resolution images, no greater than 72 dpi. Suite à la reproduction illégale d’images et à la mise en vente de contrefaçon, toutes les images numériques fournies devront être détruites après utilisation spécifiée dans les conditions ci-dessus. « Tout ou partie des œuvres figurant dans ce dossier de presse sont protégées par le droit d’auteur. Les œuvres de l’ADAGP (www.adagp.fr) peuvent être publiées aux conditions suivantes : - Pour les publications de presse ayant conclu une convention avec l’ADAGP : se référer aux stipulations de celle-ci - Pour les autres publications de presse : • exonération des deux premières reproductions illustrant un article consacré à un évènement d’actualité en rapport direct avec celles-ci et d’un format maximum d’ 1/4 de page; • au-delà de ce nombre ou de ce format les reproductions seront soumises à des droits de reproduction/représentation; • toute reproduction en couverture ou à la une devra faire l’objet d’une demande d’autorisation auprès du Service Presse de l’ADAGP ; • le copyright à mentionner auprès de toute reproduction sera : nom de l’auteur, titre et date de l’œuvre suivie de © Adagp, Paris 2019, et ce, quelle que soit la provenance de l’image ou le lieu de conservation de l’œuvre. • Ces conditions sont valables pour les sites internet ayant un statut de presse en ligne étant entendu que pour les publications de presse en ligne, la défibition des fichiers est limitée à 1 600 pixels (longueur et largeur cumulés) Suite à la reproduction illégale d’images et à la mise en vente de contrefaçon, toutes les hd fournies devront être détruites après utilisation spécifiée dans les conditions ci-dessus.

Sylvie Fleury First Spaceship On Venus 2018 Fibre de verre, peinture avec paillettes H. 340 ; L. 120 ; ép. 120 cm 70 kg Paris, Galerie Thaddeus Ropac Courtesy Galerie Thaddaeus Ropac, London • Paris • Salzburg © Sylvie Fleury

Man Ray, Emmanuel Radnitzky, dit (Philadelphie, 1890 – Paris, 1976) Le Monde Photographie (« Rayogramme ») pour l’ouvrage de Pierre Bost et Man Ray Électricité : 10 rayogrammes, Paris, Compagnie parisienne de distribution d’électricité, 1931 H. 38,5 ; L. 28,5 cm Paris, musée d’Art moderne de la Ville de Paris Paris © Man Ray 2015 Trust / Adagp Paris 2019

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Giovanni Battista Riccioli VI-Figura pro nomenclatura et libratione lunari 1651 carte gravée Paris, Bibliothèque nationale de France Réserve des livres raresParis © BnF

Ange Leccia Arrangements Lunes (le visuel sera disponible à partir du 2 avril 2019)

2019 Globes lumineux Avec l’aimable autorisation de l’artiste et de la Galerie Jousse Entreprise © Ange Leccia

Thomas Harriot La Lune observée à la lunette Plume et encre brune Dessin daté du 26 juillet 1609 [le 5 août dans le calendrier grégorien] H. 31,7 ; L. 20,9 cm Chichester, West Sussex Record Office (Lord Egremont, Petworth House Archives, HMC 241/9 fol. 26). © West Sussex Record Office

Joseph Blondel Merry Diane sur son char allant vers Endymion 1821 Huile sur toile H. 41 ; L. 41 cm Fontainebleau, musée national du château de Fontainebleau Photo © RMN-Grand Palais (Château de Fontainebleau) / Gérard Blot

La Lune, Grand Palais

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Marc Chagall Le paysage bleu 1949 Gouache sur papier 77 x 56 cm Wuppertal, Von der Heydt Museum © VG Bild-Kunst, Bonn ; Photo © ARTOTHEK © Adagp, Paris 2019

William Dyce Francesca da Rimini 1837 Huile sur toile H. 142 ; L. 176 cm Edimbourg, National Galleries of Scotland, acquis par la Royal Scottish Academy en 1864, transféré à la National Gallery of Scotland © National Galleries of Scotland, Edinburgh / Bridgeman Images

Sarcophage : Diane et Endymion Vers 235 (210 ?) après J.-C. Marbre H. 95 ; L. 211 ; pr. 62 cm (ou H. 61 ; L. 215 ; pr. 15 cm) Paris, musée du Louvre, département des Antiquités grecques, étrusques et romaines Photo © RMN-Grand Palais (musée du Louvre) / Hervé Lewandowski

Anne Louis Girodet Endymion. Effet de lune, dit aussi Le Sommeil d’Endymion 1791 huile sur toile H. 198 ; L. 261 cm Paris, musée du Louvre, département des Peintures Photo © Musée du Louvre, Dist. RMN-Grand Palais / Angèle Dequier 70 La Lune, Grand Palais


Paul Delaroche (Paris, 1797 – Paris, 1856) La Jeune Martyre 1855 Huile sur toile H. 171 ; L. 148 cm Paris, musée du Louvre, département des Peintures Photo © RMN-Grand Palais (musée du Louvre) / René-Gabriel Ojéda

Paul Nash Battle of Germany 1944 Huile sur toile H. 121,9 ; L. 182,8 ccm Londres, Imperial War Museums London © Imperial War Museum, London, UK / Bridgeman Images

Abraham Janssens (Anvers, 1575 – Anvers, 1632) L’Inconstance vers 1617 Huile sur toile H. 106,5 ; L 82 cm Copenhague, Statens Museum of Kunst © SMK Photo / Jakob Skou-Hansen

Kader Attia Big Bang, 2005 Sphère suspendue en bois, métal, résine, miroirs Paris, Musée d’art et d’histoire du Judaïsme photo © mahJ / Christophe Fouin © Adagp, Paris 2019

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Leonid Tishkov Private Moon 2003-2017 Plexiglass, Led et générateur H. 100 ; L. 200 : prof. 13 cm Collection de l’artiste et RAM radioartemobile © Léonid Tishkov

Ann Veronica Janssens Side (studio version) 2006 Single monitor installation, dvd and dv-pal, colour, ratio 4:3 3’ 3’’ Bruxelles, collection de l’artiste © Ann Veronica Janssens © Adagp, Paris 2019

Edouard Manet Clair de lune sur le port de Boulogne 1869 huile sur toile 82 x 101 cm Paris, musée d’Orsay Photo © RMN-Grand Palais (musée d’Orsay) / Hervé Lewandowski

Série de six croissants en argent, symboles de l’Immaculée Conception avec symboles incaïques Pérou ou Bolivie, XVIIIe siècle argent Collection Priet – Gaudibert © Photo François Doury

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Karl Friedrich Thiele, d’après Karl Friedrich Schinkel Apparition de la Reine de la Nuit 1819 (W. A. Mozart, La Flûte enchantée, acte I, scène 6) Aquatinte H. 23 ; L. 34 cm Paris, bibliothèque-musée de l’Opéra, no entrée 13730 © BnF

Masque rond à stries kwezi Années 1900, Luba orientaux (RDC) Bois (Ricinodendron sp.), pigments, H. 62 ; L. 50 cm Don de la Société des missionnaires d’Afrique (Pères blancs), Tervuren, collection du MRAC, inscrit en 1912 © Photo R. Asselberghs MRAC Tervuren

Jean Antoine Houdon (Versailles, 1747 – Paris, 1828) Diane 1790 Bronze H. 206 ; L. 90 ; pr. 115 cm Sur la plinthe à gauche : HOUDON. F. 1790 Paris, Musée du Louvre, Département des Sculptures Photo © Musée du Louvre, Dist. RMN-Grand Palais / Pierre Philibert

Thot babouin tenant l’oeil oudjat Basse Époque, VIIe-IVe siècle avant J.-C. Faïence siliceuse, ronde-bosse, H. 5,7 cm ; L. 3,2 cm Paris, musée du Louvre, département des Antiquités égyptiennes, Photo © Musée du Louvre, Dist. RMN-Grand Palais / Christian Decamps

La Lune, Grand Palais

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Hans Hartung Lune 1916 Épreuve gélatino-argentique contrecollée sur panneau H. 38 ; L. 27 ; ép. 1,5 cm Antibes, Fondation Hans Hartung et Anna-Eva Bergman Photographie © Fondation Hartung-Bergman

Antonio Canova Endymion endormi 1819 Plâtre H. 85 ; L. 183 ; pr. 95 cm Possagno, Museo e Gypsotheca Antonio Canova – Proprieta Fondazione Canova Onlus © Gypsotheca e Museo Antonio Canova, Possagno

affiche de l’exposition © Réunion des musées nationaux - Grand Palais, 2019 / Adagp, Paris 2019 Design C-Album / Adaptation Solenn Marrel

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