Exposition Alphonse Mucha au Musée du Luxembourg du 12 septembre 2018 au 27 janvier 2019

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dossier de presse Alphonse Mucha

12 septembre 2018 - 27 janvier 2019

Musée du Luxembourg 19, rue Vaugirard, 75006 Paris

communiqué

p. 2

press release

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tisková zpráva

p. 6

repères chronologiques

p. 8

plan de l’exposition et intention scénographique

p. 10

parcours de l’exposition

p. 11

liste des 195 œuvres exposées

p. 17

catalogue de l’exposition

p. 40

extraits du catalogue de l’exposition

p. 41

autres publications

p. 47

programmation culturelle

p. 48

le Musée du Luxembourg

p. 51

informations pratiques

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visuels disponibles pour la presse

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partenaires média

p. 61

Alphonse Mucha, Femme à la marguerite (détail), 1900, tissu, velours imprimé, 60 x 78.5, Fondation Mucha, Prague Alphonse Mucha, Musée du Luxembourg © Mucha Trust 2018

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communiqué Alphonse Mucha

12 septembre 2018 - 27 janvier 2019

Musée du Luxembourg 19, rue Vaugirard, 75006 Paris

exposition organisée par la Réunion des musées nationaux - Grand Palais en coproduction avec Arthemisia avec la collaboration de la Fondation Mucha

Alphonse Mucha (1860-1939) est un artiste à la fois célèbre et méconnu. Célèbre pour avoir parfois donné son nom à l’Art nouveau, dont il fut sans doute le représentant le plus populaire. Méconnu pour son immense ambition de peintre voué à la cause nationale de son pays d’origine, qui ne s’appelait pas encore la Tchéquie, et des peuples slaves. L’exposition du Musée du Luxembourg, la première consacrée à l’artiste dans la capitale depuis la rétrospective du Grand Palais en 1980, se propose donc de redécouvrir le premier Mucha et de découvrir le second, de redonner à cet artiste prolifique toute sa complexité artistique, politique et spirituelle. Né en 1860 en Moravie, Mucha arrive à Paris en 1887 et commence une carrière d’illustrateur. En décembre 1894, c’est sa rencontre avec la grande tragédienne, Sarah Bernhardt, qui lance sa carrière d’affichiste. Il réalise pour elle l’affiche de Gismonda, une pièce de Victorien Sardou, première d’une longue série d’affiches publicitaires, ou simplement décoratives, variant à l’infini un répertoire de figures féminines entremêlées de fleurs et de volutes graphiques, qui lui apporteront une immense notoriété et l’amitié d’artistes comme Gauguin ou Rodin. Il est parallèlement sollicité pour des travaux de décoration, par le joaillier Georges Fouquet, ou d’illustration pour des livres. Mais dès 1900 et à l’occasion de l’Exposition universelle, il entreprend de concevoir un projet qui dépeint l’histoire et la civilisation du peuple tchèque et des peuples slaves. Cette entreprise, teintée d’une philosophie humaniste, franc-maçonne, va l’occuper les trente dernières années de sa carrière et le conduire à peindre des toiles gigantesques, pour lesquelles il produit une abondante quantité d’études préparatoires au dessin virtuose. Cette rétrospective montre donc non seulement les affiches qui ont fait sa gloire, mais aussi ses merveilleuses planches d’illustrateur, ses peintures, ses photographies, bijoux, sculptures, pastels qui permettent aux visiteurs de découvrir toute la diversité de son art.

Alphonse Mucha, Autoportrait en chemise russe (roubachka) dans l’atelier de la rue de la Grande-Chaumière (détail), Paris, 1882, tirage moderne à partir du négatif original sur plaque de verre, Prague, Alphonse collections du Mucha Trust © Mucha Trust 2018 Mucha, Musée du Luxembourg 2


....................................... commissariat : Tomoko Sato, conservatrice de la Fondation Mucha, Prague scénographie : Atelier Maciej Fiszer

....................................... ouverture : tous les jours du lundi au dimanche de 10h30 à 19h Nocturne jusqu’à 22h tous les vendredis et les lundis du 12 novembre au 17 décembre Les 24 et 31 décembre ouverture de 10h30 à 18h Fermeture le 25 décembre tarifs: 13 € ; TR 9 €, spécial Jeune 16-25 ans : 9 € pour 2 personnes du lundi au vendredi après 16h Gratuit pour les moins de 16 ans, bénéficiaires des minima sociaux accès : M° St Sulpice ou Mabillon Rer B Luxembourg Bus : 58 ; 84 ; 89 ; arrêt Musée du Luxembourg / Sénat

publications aux éditions de la Réunion des musées nationaux - Grand Palais, 2018 : - catalogue de l’exposition broché avec une affiche pliée en jaquette autour de l’ouvrage, 20,5 x 32,5 cm, 248 pages, 250 illustrations, 35 € - carnet de cartes postales 112 pages, 32 cartes postales, 128 x 165 mm, 14,90 €

contacts presse : Réunion des musées nationaux - Grand Palais 254-256 rue de Bercy 75577 Paris cedex 12 Florence Le Moing florence.le-moing@rmngp.fr 01 40 13 47 62 Mathilde Wadoux mathilde.wadoux@rmngp.fr @Presse_RmnGP

- journal de l’exposition par Alain Weill Piqure métal, 28 x 43 cm, 24 pages, 40 Illustrations, 6 €

informations et réservations : https://museeduluxembourg.fr/ expositions/alphonse-mucha grandpalais.fr #ExpoMucha

Alphonse Mucha, Musée du Luxembourg

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press release Alphonse Mucha

12 september 2018 - 27 january 2019

Musée du Luxembourg 19, rue Vaugirard, 75006 Paris

exhibition organised by the Réunion des musées nationaux - Grand Palais in co-production with Arthemisia with the collaboration of the Mucha Foundation

Alphons Mucha (1860-1939) is an artist who is both well-known and little-known: well-known for having occasionally lent his name to Art Nouveau, of which he was undoubtedly the most popular representative, and little-known for his immense ambition as a painter dedicated to the national cause of his homeland – which was not yet called the Czech Republic – and the Slavic people. The exhibition at the Musée du Luxembourg, which is the first to be dedicated to the artist since the retrospective at the Grand Palais in 1980, therefore aims to rediscover the first Mucha and discover the second, bringing to light all the artistic, political and spiritual complexity of this prolific artist. Born in 1860 in Moravia, Mucha arrived in Paris in 1887 and began his career as an illustrator. In December 1894, an encounter with the great tragic actress, Sarah Bernhardt, launched his career as a poster artist. He created the poster for Gismonda – a play by Victorien Sardou – for her, the first in a long series of advertising or simply decorative posters with an infinite variation on the theme of female figures interlaced with flowers and graphic scrolls, winning him a great deal of fame and the friendship of artists such as Gauguin and Rodin. He also received requests for decorative work, including from the jeweller Georges Fouquet, and book illustrations. But from 1900 and the Universal Exposition, he began to conceptualise a project to depict the history and civilisation of the Czech and all Slavic peoples. This work, imbued with a humanist, masonic philosophy, would occupy the last thirty years of his career and lead him to produce giant paintings for which he would draw a vast quantity of masterful preparatory studies. This retrospective therefore not only features the posters that made him a star, but also his wonderful illustrations, paintings, photographs, jewellery, sculptures and pastels, allowing visitors to discover the true diversity of his art.

Alphons Mucha, Self-portrait in “roubashka” Russian shirt, in the studio on rue de la Grande Chaumière (detail), Paris, 1882, modern print, original on glass plate, Prague, collections of Mucha Trust © Mucha Trust 2018

Alphonse Mucha, Musée du Luxembourg

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....................................... curator : Tomoko Sato, curator of the Mucha Foundation, Prague scénography : Atelier Maciej Fiszer

....................................... opening hours: Monday to Sunday from 10.30am to 7pm closes at 10pm every Friday and Monday from the 12th of November to the 17th of December On the 24th and 31st of December, opening at 10.30am to 6pm. The museum is closed on the 25th of December price: €13, concessions €9 Special Young Persons rate: €9 for two visitors (after 4 pm from Monday to Friday) free for those under 16 years, minimum wage earners

published by Réunion des musées nationaux - Grand Palais, 2018 : - exhibition catalogue Paperback, 20,5 x 32,5 cm, 248 pages, 250 illustrations, 35 € - postcard notebook hardcover, 112 pages, 32 cartes postales, 128 x 165 mm, 14,90 € - exhibition diary by Alain Weill metal pique, 28 x 43 cm, 24 pages, 30 Illustrations, 6 €

press contacts : Réunion des musées nationaux - Grand Palais 254-256 rue de Bercy 75577 Paris cedex 12 Florence Le Moing florence.le-moing@rmngp.fr 01 40 13 47 62 Mathilde Wadoux mathilde.wadoux@rmngp.fr @Presse_RmnGP

directions: Métro: St Sulpice or Mabillon RER B Luxembourg Bus: 58; 84; 89; stop at Musée du Luxembourg / Sénat information and reservations: https://museeduluxembourg.fr/ expositions/alphonse-mucha www.grandpalais.fr #ExpoMucha

Alphonse Mucha, Musée du Luxembourg

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tisková zpráva Alphonse Mucha

12. Září 2018 - 27. Ledna 2019

Musée du Luxembourg 19, rue Vaugirard, 75006 Paris

výstava pořádaná Réunion des Musées Nationaux - Grand Palais v koprodukci s Arthemisií ve spolupráci s Nadací Mucha

Alfons Mucha (1860-1939) je slavným, ale i nedoceněným umělcem. Slavným proto, že jeho jméno bývá spojováno se stylem art nouveau, jehož je bezpochyby nejoblíbenějším představitelem. Nedoceněným pro svoji nesmírnou malířskou ctižádost bojovat za zájmy své země, která se tehdy ještě nenazývala Čechy, a za slovanské národy. Expozice v Musee du Luxembourg, vůbec první, kterou město umělci věnovalo od doby retrospektivní výstavy v Grand Palais pořádané v roce 1980, si klade za cíl znovu objevit původního Muchu a vidět tak i toho druhého a vrátit tomuto plodnému umělci jeho uměleckou, politickou i duchovní celistvost. Mucha, narozen v roce 1860 na Moravě, přijel do Paříže v roce 1887, kde zahájil kariéru ilustrátora. V prosinci roku 1894, kdy se potkal se Sarah Bernhardtovou, významnou představitelkou tragických rolí, začala i jeho kariéra tvůrce plakátů. Právě pro ni a divadelní hru Victoriena Sardou vytvořil plakát Gismonda, první z početné série reklamních plakátů, nebo jednoduše dekorativní tvorby s nekonečnými obměnami řady ženských postav propletených s květinami a grafickými spirálami, která mu přinesla obrovský věhlas a přátelství s umělci, jako byl Gauguin nebo Rodin. Současně byl Mucha poptáván klenotníkem Georgem Fouquetem na dekorativní práce, nebo také ilustroval knihy. Avšak od roku 1900 a při příležitosti Světové výstavy se pustil do projektu, v němž vylíčil historii a civilizaci českého lidu a slovanských národů. Toto úsilí, podpořené humanistickým myšlením hnutí Svobodných zednářů, ho provázelo dalších třicet let jeho kariéry a přivedlo ho k malbě obřích pláten, jejichž mistrovským kresbám předcházelo velké množství přípravných studií. Tato retrospektivní výstava tedy neukazuje jen jeho plakáty, které mu přinesly slávu, ale také úžasné celostránkové ilustrace, malby, fotografie, šperky, sochy a kresby pastelem, díky nimž mohou návštěvníci objevovat široký záběr jeho díla.

Alfons Mucha, Autoportrét v rudé košili «rubašce» v ateliéru na ulici Grande Chaumière (detail), Paris, 1882, moderní tiráž, originál na skleněné desce, Praha, sbírky Mucha Trust © Mucha Trust 2018

Alphonse Mucha, Musée du Luxembourg

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....................................... Komise : Tomoko Sato, kurátor Nadace Mucha, Praha escenografía : Atelier Maciej Fiszer

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otevření: každý den od pondělí do neděle od 10:30 do 19:00 Nocturne do 10:00 každý pátek a pondělí od 12. listopadu do 17. prosince 24. a 31. prosince se otevřou od 10:30 do 18:00. Uzavření muzea 25. prosince cena: € 13, koncese € 9 Speciální nabídka pro mladé osoby: € 9 pro dvě návštěvy (po 16:00 od pondělí do pátku) zdarma pro osoby mladší 16 let, minimální mzdy

publikace Rmn-Grand Palais 2018 : - katalog výstavy Brožovaná vazba, 20,5 x 32,5 cm, 248 pages, 250 illustrations, 35 € - pohlednice : 112 stran, 32 pohlednic, 128 x 165 mm, 14,90 € - výstavní deník Alain Weill kovové pikty, 28 x 43 cm, 24 stran, 30 ilustrací, 6 €

Kontakt pro tisk : Réunion des musées nationaux - Grand Palais 254-256 rue de Bercy 75577 Paris cedex 12 Florence Le Moing florence.le-moing@rmngp.fr 01 40 13 47 62 Mathilde Wadoux mathilde.wadoux@rmngp.fr @Presse_RmnGP

přístup : metro St Sulpice nebo Mabillon Rer B Luxembourg Bus : 58 ; 84 ; 89 ; autobusová zastávka Musée du Luxembourg / Sénat informace a rezervace: https://museeduluxembourg.fr/ expositions/alphonse-mucha grandpalais.fr #ExpoMucha

Alphonse Mucha, Musée du Luxembourg

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repères chronologiques 24 juillet 1860 Naissance d’Alphonse Maria Mucha à Ivančice, ville du sud de la Moravie sous administration autrichienne. Son père est huissier de justice. 1872 Installation à Brno, la capitale de la Moravie. Pensionnaire au Slovanské Gymnasium. 1875 Visite dans une église de la ville d’Ústí nad Orlicí. Mucha est impressionné par les fresques de Jan Umlauf (1825-1926). Cet événement déclenche sa vocation de peintre. 1878 Sa candidature à l’Académie des beaux-arts de Prague est refusée. Il participe comme amateur à des spectacles de théâtre en tant qu’acteur-metteur en scène et décorateur. 1879 À Vienne, il travaille comme apprenti pour une entreprise spécialisée dans les décors de théâtre. 1881 Il perd son emploi après l’incendie du Ringtheater, le meilleur client de son employeur. 1883-1884 Le comte Eduard Khuen-Belasi (1847-1896) fait appel à lui pour décorer son château d’Emmahof. 1885 À l’automne, il commence des études à l’Académie des beaux-arts de Munich grâce à l’aide financière du comte Eduard KhuenBelasi. 1887 Installation à Paris pour étudier à l’Académie Julian, toujours avec le soutien financier du comte Eduard. Il devient président du Lada Club, association d’étudiants tchèques, polonais et russes.

1888 Il étudie à l’Académie Colarossi. 1889 Fin du soutien financier du comte Eduard Khuen-Belasi. Il commence à travailler comme illustrateur pour des éditeurs de Paris et de Prague. 1890 Participation à un cercle d’artistes comprenant Paul Sérusier et les nabis, qui se réunit dans la crèmerie de Mme Charlotte Caron, rue de la Grande-Chaumière. 1891 Mucha rencontre Paul Gauguin et commence à travailler pour l’éditeur parisien Armand Colin. 1892 Il donne des cours de dessin dans son atelier qui deviendront les « Cours Mucha » à l’Académie Colarossi. 1er janvier 1895 La parution de l’affiche Gismonda à Paris fait sensation. Mucha signe un contrat de six ans avec Sarah Bernhardt pour concevoir les décors, les costumes et les affiches de ses productions. 1896 Il rejoint le Salon des Cent, groupe d’artistes défendus par la revue La Plume, signe un contrat d’exclusivité avec l’imprimeur F. Champenois et crée ses premières séries de panneaux décoratifs, Les Saisons. 1897 Exposition personnelle au Salon des Cent. La Plume consacre un numéro spécial à Mucha. 1898 Il est initié dans la loge parisienne du Grand Orient de France. Collaboration avec Georges Fouquet (1852-1957). Alphonse Mucha, Musée du Luxembourg

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1899 Commandes du gouvernement autrichien pour l’Exposition universelle de Paris de 1900, notamment pour la décoration du pavillon de la Bosnie-Herzégovine. En décembre, Mucha publie Le Pater. 1901 Il reçoit la légion d’honneur pour sa contribution à l’Exposition universelle de Paris. 1903 Rencontre avec Marie (Maruška) Chytilová, étudiante en beaux-arts tchèque, qui deviendra sa femme. 1904 Premier séjour aux États-Unis. Il peint des portraits de notables et fait la connaissance de Charles Richard Crane (1858-1939), futur mécène de L’Épopée slave. 1906 Quatrième séjour aux États-Unis. Mucha commence à enseigner à l’Art Institute of Chicago.

1919 Membre fondateur de la première loge maçonnique tchécophone. Inauguration de la première exposition de L’Épopée slave au Klementinum à Prague, avec cinq toiles. 1928 Le cycle complet de L’Épopée slave est officiellement offert à la Ville de Prague par Mucha et Crane, et exposé au Palais des expositions. La famille Mucha revient s’installer à Prague. 1936 Rétrospectives au musée du Jeu de Paume à Paris et musée morave des Arts décoratifs à Brno. 1939 Invasion de la Tchécoslovaquie par les Allemands. Mucha est arrêté et interrogé par la Gestapo. Il est libéré, mais sa santé se dégrade vite. Il meurt le 14 juillet à Prague. Il est enterré au Slavin (le panthéon tchèque), au cimetière de Vyšehrad à Prague.

1909 Naissance de sa fille Jaroslava à New York. Crane accepte de financer le projet de L’Épopée slave. 1910 Il retourne à Prague pour travailler aux fresques murales de la Maison municipale. 1911 Installation avec sa famille au château de Zbiroh et commence à travailler sur L’Épopée slave. 1915 Naissance de son fils Jiří à Prague. 1918 Création de l’État indépendant de Tchécoslovaquie à la suite de la dissolution de l’Empire austro-hongrois. Mucha conçoit les premiers timbres-poste et billets de banque pour le nouvel État.

Alphonse Mucha, Musée du Luxembourg

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plan de l’exposition et intention scénographique

V. MUCHA, LE PATRIOTE

VI. ARTISTE ET PHILOSOPHE

II. UN INVENTEUR D'IMAGES POPULAIRES

IV. MUCHA, LE MYSTIQUE

III. MUCHA, LE COSMOPOLITE

I. UN BOHÉMIEN À PARIS

ENTREE

SORTIE

Atelier Maciej Fiszer

L’exposition est pensée en deux grands moments : les trois premières parties montrent l’évolution de la célébrité de Mucha, elles sont chronologiques et mettent en scène un crescendo décoratif. Les angles sont arrondis en citation à la courbe chère à Mucha. Les trois parties suivantes proposent chacune une ambiance différente. Le parti pris scénographique est de créer des contrastes entre les différentes salles - contrastes colorimétriques et contrastes lumineux. La scénographie se veut épurée, élégante et privilégiant la fluidité de la circulation. Les formats des œuvres étant souvent verticaux, l’architecture scénographique travaille sur la verticalité des cimaises au sein du Musée du Luxembourg qui dispose lui-même d’une grandeAlphonse hauteur de salle. Musée du Luxembourg Mucha, 10


parcours de l’exposition INTRODUCTION Alphonse Mucha est aujourd’hui l’un des artistes tchèques les plus connus au monde. Né en 1860 dans la petite ville d’Ivančice, il accède à la célébrité en 1895, à Paris, en créant des affiches pour Sarah Bernhardt, la plus grande actrice française de l’époque. En tant qu’affichiste, Mucha développe un style très personnel, le style Mucha, caractérisé par des formes sinueuses, des lignes organiques et une gamme subtile de tons pastel. Ce style incarnera bientôt le mouvement émergeant à l’époque dans les Arts décoratifs, l’Art nouveau. Quand l’Exposition universelle de Paris ouvre ses portes en 1900, Mucha est déjà une figure de proue du mouvement et, quand il se rend pour la première fois aux États-Unis en 1904, il est qualifié de « plus grand artiste décoratif du monde ». Si les affiches de sa période parisienne font sa renommée, Mucha est un artiste polyvalent : peintre, sculpteur, photographe, décorateur, mais aussi professeur apprécié. Mais ses convictions politiques et humanistes l’amènent à renoncer progressivement à cette veine purement décorative, et à entreprendre des cycles de peinture d’histoire, parfois sur très grand format, dans un esprit militant et idéaliste. Autour de 1900-1910, au moment où éclatent les avant-gardes européennes, il évolue et défend un art résolument figuratif et épique. Ses œuvres tardives notamment L’Épopée slave (1912-1926), un cycle composé de vingt peintures d’histoire monumentales, témoignent ainsi de son rêve d’unité de tous les peuples slaves. En retraçant la carrière de Mucha, cette exposition voudrait restituer ainsi le portrait d’un artiste visionnaire aux multiples facettes. Un Bohémien à Paris « L’artiste doit rester fidèle à lui-même et à ses racines nationales » - Alphonse Mucha Né en pleine renaissance nationale tchèque, Mucha grandit en croyant passionnément en une nation tchèque indépendante de l’empire austro-hongrois auquel elle était rattachée. Dans sa ville natale d’Ivančice, l’adolescent talentueux défend très tôt cette cause politique, en illustrant des magazines satiriques locaux et en décorant des auditoriums. Sa vie et ses activités artistiques seront par la suite guidées par son patriotisme qu’il ressent comme une force spirituelle. A Munich et à Paris où il se forme à la fin des années 1880, Mucha devient une figure de proue des communautés tchèques et slaves. Sa conscience nationaliste est manifeste dans son œuvre au travers de thèmes récurrents: l’identité tchèque, la philosophie panslave et l’amour pour sa famille et sa patrie. Lorsque Mucha arrive à Paris à l’automne 1887, la ville est la capitale européenne des arts. Venus de tous pays, les artistes et les étudiants affluent et se regroupent par communautés. Mucha ne fait pas exception à la règle ; il crée rapidement un club d’étudiants slaves, Lada, et rejoint plus tard la communauté tchèque, Beseda, dont il sera le président. À Paris, financièrement soutenu par le comte Eduard Khuen-Belasi (1847-1896), Mucha suit une formation artistique durant deux ans, d’abord à l’Académie Julian puis à l’Académie Colarossi. Mais au début de 1889, le comte cesse de payer son allocation et Mucha, contraint de travailler pour subvenir à ses besoins, livre des illustrations pour des livres et des revues à des maisons d’édition à Paris et à Prague. Durant ces années difficiles, il habite rue de la Grande-Chaumière, où il devient un habitué de la Crémerie de madame Charlotte au n° 13, et loge même au début dans une petite pièce au-dessus du restaurant. La Crémerie est un lieu de rassemblement connu des artistes en difficulté. Mucha y rencontre des confrères qui traversent des périodes critiques de leur carrière, comme Paul Gauguin (1848-1903) ou l’écrivain suédois August Strindberg (1849-1912). Mais le jour de l’An 1895, l’apparition sur les murs de la ville de sa toute première affiche, Gismonda conçue pour Sarah Bernhardt (1844-1923), va radicalement changer sa vie. Alphonse Mucha, Musée du Luxembourg

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Cette section s’intéresse aux débuts de Mucha en tant que « bohémien » (parce qu’originaire des régions tchèques, voisinant l’ancienne Bohême) et artiste de la bohème parisienne. Sont présentés ici des illustrations et des dessins anciens qui témoignent de sa solide formation académique, ainsi qu’une série d’affiches pour Sarah Bernhardt et d’autres œuvres associées à cette actrice. Un inventeur d’images populaires « Je préfère être un illustrateur populaire qu’un défenseur de l’art pour l’art. » - Alphonse Mucha Dans les années 1890, l’affiche occupe à Paris une place centrale dans la culture visuelle. Grâce au développement de la lithographie en couleur et aux demandes croissantes de publicités commerciales dans le contexte florissant de la Belle Époque, les artistes ont amplement l’occasion d’explorer cette nouvelle forme d’expression artistique. Les panneaux de la ville deviennent des « galeries en plein air » et la première affiche de Mucha pour Sarah Bernhardt, révolutionnaire dans son format, sa composition, ses couleurs pastel, apporte « une bouffée d’air frais » sur la scène artistique parisienne. Fort de ce succès, Mucha se lance dans la création d’affiches publicitaires commandées par des imprimeurs. En 1896, il signe avec l’imprimeur parisien F. Champenois un contrat d’exclusivité qui lui assure une rémunération mensuelle. Cette sécurité financière lui permet au cours de l’été 1896, d’emménager dans un grand appartement-atelier, 6 rue du Val-de-Grâce. Cette collaboration avec Champenois ne se limite pas aux affiches publicitaires. Mucha produit aussi pour lui des panneaux décoratifs originaux, c’est-à-dire des affiches sans texte conçues à des fins esthétiques pour la décoration intérieure. Contrairement aux œuvres d’art traditionnelles, cette nouvelle forme d’art est abordable et accessible au grand public. Au cours des années qui suivent, ses affiches circulent dans toute l’Europe, et « le style Mucha » devient synonyme de l’Art nouveau qui fait alors son apparition. Mucha, le cosmopolite « Mon art, si je peux l’appeler ainsi, s’est cristallisé. Il était en vogue. Il s’est répandu dans les usines et les ateliers sous le nom de “style Mucha”. » - Alphonse Mucha Entre 1885 et 1890 environ, la renommée de Mucha se développe parallèlement au mouvement Art nouveau qui déferle alors sur toutes les grandes villes d’Europe. En 1900, il est devenu un maître de l’affiche et le décorateur le plus recherché et le plus copié de Paris. Compte tenu de la position éminente qu’il occupe sur la scène artistique internationale, Mucha est associé à bon nombre de projets en lien avec l’Exposition universelle de Paris en 1900, le « plus grand événement du siècle ». Il décore notamment le pavillon de Bosnie-Herzégovine, région slave annexée à l’Autriche-Hongrie depuis 1878. Pour l’Empire austro-hongrois qui en fait la commande, ce pavillon représente un véritable enjeu politique. Après l’Exposition, Mucha est nommé membre de l’Ordre de François-Joseph Ier pour services rendus à l’Empire. Cet épisode le met néanmoins dans une situation paradoxale et inconfortable par rapport à ses propres convictions, puisqu’il se retrouve à travailler pour l’Empire, oppresseur des slaves. Cette expérience lui inspire l’idée d’une épopée qui dépeindrait les joies et les peines de tous les peuples slaves, en soulignant les liens qui les unissent et leur lutte commune contre l’oppression. De 1904 à 1909, Mucha se rend à cinq reprises aux États-Unis dans l’espoir de recueillir les fonds nécessaires pour ce projet qui deviendra L’Épopée slave. Il réalise son objectif en 1909 quand l’industriel de Chicago Charles Richard Crane (1858-1939) accepte de financer son projet. Cette section réunit des œuvres associées à l’Exposition universelle de Paris et revient sur sa collaboration avec le célèbre joaillier parisien Georges Fouquet (1862-1957). Sont également Alphonse Mucha, Musée du Luxembourg

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présentées ici ses créations américaines, et notamment celles qui témoignent de l’étroite association de Mucha avec le monde du théâtre, comme la décoration du Théâtre allemand de New York ou les affiches réalisées pour les actrices Leslie Carter (1857-1937) et Maude Adams (1872-1953). Mucha, le mystique « L’art est l’expression de sentiments intérieurs […] d’un besoin spirituel. » - Alphonse Mucha À la fin de l’automne 1894, Mucha fait la connaissance d’August Strindberg, auteur suédois, ami de Gauguin et nouveau venu dans la colonie bohème de Madame Charlotte. Mystique, Strindberg est profondément intéressé par l’occultisme et la théosophie. Bientôt, Mucha entretient avec lui des discussions philosophiques régulières, et cette amitié instille en lui l’idée que des « forces mystérieuses » guident la vie de chacun. Dans son œuvre, les figures énigmatiques apparaissant derrière le sujet découlent clairement de la croyance en des « pouvoirs invisibles » qu’il développera par la suite. Le 25 janvier 1898, Mucha entre dans une loge parisienne du Grand Orient de France, l’obédience maçonnique la plus ancienne et la plus importante d’Europe continentale, qui prône « l’amélioration de l’humanité » et la « conscience de la liberté ». Mucha voit la franc-maçonnerie un comme le prolongement de son spiritualisme. Son cheminement spirituel l’amène à faire de trois vertus – la Beauté, la Vérité et l’Amour – les « pierres angulaires » de la condition humaine. Il pense qu’en diffusant ce message par son art, il contribue au progrès de l’humanité. Mucha poursuit la pratique de la maçonnerie tout au long de sa vie. Après la création de la Tchécoslovaquie en 1918, il joue un grand rôle dans le rétablissement de la maçonnerie tchèque, interdite sous le régime des Habsbourg depuis 1794. En 1923, il devient le deuxième Souverain Grand Commandeur des francs-maçons tchèques. Mucha crée de nombreux dessins pour leurs loges , notamment sous forme de bijoux, d’illustrations de chartes et de gobelets de cérémonie. Cette section s’intéresse aux influences du spiritualisme et de la philosophie maçonnique sur l’œuvre de Mucha, particulièrement manifestes dans Le Pater. Mucha, le patriote « La mission de l’art est d’exprimer les valeurs esthétiques de chaque nation conformément à la beauté de son âme. La mission de l’artiste est d’enseigner au peuple à aimer cette beauté. » - Alphonse Mucha En 1910, Mucha retourne enfin dans sa terre natale pour réaliser son ambition de longue date : mettre son art au service de son pays et de ses compatriotes, notamment en créant L’Épopée slave. S’étant assuré le mécénat de Charles Richard Crane, il va poursuivre cet objectif avec énergie et détermination. En 1911, après avoir achevé la décoration du salon du Maire de Prague, il s’installe au château de Zbiroh, en Bohême occidentale, pour se concentrer sur son projet. L’Epopée slave, dont l’idée avait germé à Paris, va évoluer pour devenir un appel éclatant à l’unité, destiné à inspirer tous les Slaves et à guider leur avenir, en les incitant à tirer les enseignements de leur histoire. Pour cela, Mucha choisit vingt grands épisodes qui, selon lui, ont marqué ces peuples aussi bien d’un point de vue politique et religieux que philosophique et culturel. Dix scènes sont tirées de l’histoire tchèque et dix autres du passé d’autres nations slaves. Pour ce projet ambitieux, Mucha accomplit un énorme travail préparatoire. Il lit et consulte des experts de l’histoire slave. Il effectue aussi des voyages de recherche pour dessiner, photographier et étudier les coutumes et traditions locales en Croatie, en Serbie, en Bulgarie, au Monténégro, en Pologne, en Russie et en Grèce.

Alphonse Mucha, Musée du Luxembourg

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Cette section présente Mucha en patriote à travers diverses œuvres exécutées avant et après l’indépendance de son pays. Elle met l’accent sur L’Épopée slave et la gestation de cette œuvre monumentale et complexe, à travers des œuvres préparatoires, études à grande échelle, petites esquisses, photographies de studio, images documentaires. Artiste et philosophe « L’objectif de mon travail n’a jamais été de détruire mais de construire, de relier, car nous devons tous garder espoir que les Hommes se rapprocheront, et cela sera d’autant plus facile qu’ils se comprendront mieux. » - Alphonse Mucha Mucha est convaincu que l’art, par son pouvoir d’inspiration, peut aider les Slaves et d’autres nations à s’unir dans le sens du progrès de l’humanité. Pour lui, l’art en diffusant ses idées philosophiques, peut rapprocher les peuples et maintenir la paix. Cependant, la paix en Europe sera de courte durée. Le traité de Versailles ne règle pas de manière satisfaisante les questions territoriales entre les nations slaves nouvellement indépendantes. En 1933, Adolf Hitler devient chancelier de l’Allemagne. En 1938, dix ans après le don de L’Épopée slave à la ville de Prague, la Tchécoslovaquie perd d’importantes régions frontalières au profit de l’Allemagne, de la Pologne et de la Hongrie. Le 15 mars 1939, les troupes allemandes font leur entrée dans Prague. La patrie de Mucha perd son indépendance, vingt ans seulement après l’avoir acquise. Signalé sur les registres de la Gestapo, comme un « dangereux patriote peintre » et un franc-maçon, Mucha est l’une des premières personnes à être arrêtées par la Gestapo. Découragé et souffrant d’une pneumonie, il décède à Prague le 14 juillet 1939, 10 jours avant son 79e anniversaire. Cette section dédiée au Mucha philosophe présente les œuvres dans lesquelles l’artiste exprime ses préoccupations humanitaires et réagit aux menaces d’une guerre imminente dans un monde en mutation rapide. L’exposition s’achève sur son ultime projet, commencé en 1936 : un triptyque représentant L’Âge de la Raison, L’Âge de la Sagesse et L’Âge de l’Amour, véritable monument dédié à l’humanité tout entière. Mucha et Gauguin À la fin du mois d’août 1893, un Gauguin sans le sou, récemment rentré de Tahiti, entre dans la crèmerie de madame Charlotte, où se réunit le cercle des artistes de la rue de la Grande Chaumière. Mucha, qui commence à percer dans l’illustration, vit à l’époque au n° 8, en face de la crèmerie. Il dispose d’un atelier qu’il va partager avec Gauguin, qui prépare alors une exposition de son œuvre tahitienne. Leur amitié est illustrée par plusieurs photographies de Mucha. Deux des instantanés présentés ici révèlent un Gauguin facétieux, tandis que deux autres montrent l’artiste en train de poser pour Mucha. À l’époque, Mucha travaille sur les illustrations du roman de Judith Gautier, Mémoires d’un éléphant blanc, qui paraît en feuilleton de septembre 1893 à janvier 1894, avant d’être publié sous forme de livre en 1894. L’une des illustrations représente deux hommes en pleine conversation, l’un assis, l’autre debout dont l’attitude correspond chacune à des poses prises par Gauguin. Ces photographies constituent ainsi de précieux témoignages sur les méthodes de travail de Mucha dès cette époque.

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Mucha et Sarah Bernhardt L’actrice parisienne Sarah Bernhardt a joué un rôle particulièrement important dans le parcours artistique de Mucha. La première affiche qu’il réalise pour elle, Gismonda, le rend célèbre du jour au lendemain, et il évoluera, comme homme et comme artiste, grâce à sa collaboration professionnelle et à son amitié avec « La Divine Sarah », acclamée comme la plus grande comédienne de son temps. Pour avoir collaboré à des revues de théâtre, Mucha a connaissance des productions et des performances de l’actrice, mais c’est vers la fin de 1894 qu’il la rencontre pour la première fois. Un peu plus tard, au moment de Noël, il exécute presque par hasard une affiche pour la pièce Gismonda. Quand l’actrice voit le dessin, la vie de Mucha bascule. Selon ses mémoires, elle aurait dit : « Ah ! Que c’est beau! Dorénavant, vous travaillerez pour moi, près de moi. Je vous aime déjà. » Sortie dans tout Paris le matin du 1er janvier 1895, l’affiche connaît un succès immédiat. Fidèle à sa parole, Sarah Bernhardt signe avec Mucha un contrat de six ans et le charge de réaliser des décors de scène, des costumes et des affiches. Il va ainsi exécuter six autres affiches pour ses spectacles, dont La Dame aux Camélias et Lorenzaccio. Dans toutes ces compositions, l’artiste applique les mêmes principes que pour Gismonda : un format long et étroit avec une seule figure, l’actrice en pied placée en hauteur dans une niche peu profonde, à la façon d’une statue de sainte dans une église. Les éléments slaves dans le style Mucha Mucha élabore son style décoratif en s’inspirant d’une variété de motifs ornementaux – japonais, celtiques, islamiques, grecs, gothiques et rococos – reproduits dans les ouvrages de référence dont il disposait. Ses racines slaves en restent toutefois indissociables et accompagnent toute son évolution. À partir de 1896, il intègre des éléments traditionnels de son pays d’origine sous forme de robes, de fleurs et autres motifs botaniques inspirés de l’art et de l’artisanat populaire morave. Les halos, très présents, rappellent les icônes byzantines (selon Mucha, l’art byzantin est au fondement de la civilisation slave) tandis que les courbes et les dessins géométriques évoquent le décor des églises baroques tchèques. Alors que Paris connaît alors une vague de slavophilie, alimentée par la visite officielle en 1896 du tsar Nicolas II de Russie (1868-1918), les affiches de l’artiste rencontrent l’enthousiasme des Parisiens. Documents décoratifs Documents décoratifs est publié en 1902 par la Librairie centrale des beaux-arts, à Paris, sous forme d’un portfolio de soixante-douze planches, ce manuel pour artisans, décorateurs et étudiants en beaux-arts explique comment s’inspirer des formes de la nature et les utiliser de manière pratique. Mucha y présente les divers aspects de son travail décoratif, y intégrant des échantillons prêts à l’emploi pour les fabricants, mais aussi des dessins destinés à accompagner les dessinateurs dans leur processus de stylisation, par exemple en transformant des études réalistes d’après nature en motifs décoratifs applicables ensuite à des produits manufacturés. Dans la création de nouvelles formes inspirées de la nature et du corps humain, Mucha fait preuve d’une imagination sans limite. Cette publication utilisée dans les écoles d’art en France et ailleurs en Europe ainsi qu’en Russie. répondait à un idéal de Mucha, soucieux de mettre la création artistique au service de la société.

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Mucha et Fouquet Lorsque l’orfèvre et joaillier parisien Georges Fouquet (1862-1957) reprend la boutique de son père en 1895, il est déterminé à renouveler le style de la maison en engageant de nouveaux talents. Attiré par les magnifiques bijoux figurant sur des affiches de Mucha comme Médée et Zodiac, il invite l’artiste à se joindre à une équipe de décorateurs. En 1899, il lui confie la conception de toute une collection de bijoux – boucles d’oreilles, colliers, bagues et broches – pour son stand à l’Exposition internationale de Paris en 1900. Cette collaboration fructueuse va aboutir à la création d’un des plus spectaculaires exemples de décoration Art nouveau, la boutique Fouquet, inaugurée en 1901 au n° 6 de la rue Royale. Pour ce nouveau magasin, Mucha conçoit non seulement l’intérieur et la façade, mais aussi des meubles, des luminaires et toute une série d’objets décoratifs. Son travail est accueilli avec enthousiasme par la Revue de la Bijouterie, pour laquelle cette « boutique d’un nouveau genre » renouvelle le concept de bijouterie en l’élevant au niveau de l’art. L’intérieur de la Boutique Fouquet est aujourd’hui conservé et reconstitué au musée Carnavalet à Paris. L’Épopée slave L’Epopée slave, exécutée par Mucha entre 1911 et 1926, est une série de vingt toiles retraçant divers épisodes de l’histoire des peuples slaves. Monumentales dans leur format, les plus grandes de ces toiles mesurent plus de 6 mètres sur 8. Le projet a été financé par Charles Richard Crane (1858-1939), un riche homme d’affaires et philanthrope de Chicago. Très intéressé par la situation politique en Europe de l’Est et par la culture slave, Crane apporte un soutien financier et moral à Mucha durant près de deux décennies. Mucha dépeint des événements historiques couvrant une vaste période, des temps les plus anciens jusqu’à la fin de la Première Guerre mondiale. La moitié d’entre eux sont tirés de l’histoire tchèque, l’autre moitié concernent d’autres régions du monde slave. En 1928, Mucha offre la série complète de l’Epopée slave à la ville de Prague, en cadeau à la nation, à l’occasion du dixième anniversaire de l’indépendance du pays.

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liste des 195 œuvres exposées section 1 : Un Bohémien à Paris Autoportrait 1899 Huile sur toile 32 x 31 cm Prague, Fondation Mucha Mucha et ses amis dans son atelier, rue de la Grande Chaumière, Paris : (de gauche à droite) Paul Gauguin, Mucha, le peintre tchèque Luděk Marold et la maîtresse de Gauguin, Annah « La Javanaise » vers 1893-1894 Tirage moderne à partir du négatif original sur plaque de verre 18 x 24 cm Prague, Fondation Mucha Paul Gauguin jouant sur l’harmonium de Mucha dans son atelier de la Grande Chaumière, Paris 1893 Tirage moderne à partir du négatif original sur plaque de verre 24 x 18 cm Prague, Fondation Mucha Frantisek Kupka Diplôme de la Beseda tchèque de Paris en remerciement de la contribution de Mucha à la société 1898 Mine de plomb, encre, aquarelle et crayon sur papier Prague, Fondation Mucha Dans le désert, étude pour une illustration du magazine Světozor 1889 Mine de plomb, aquarelle et gouache sur papier 49 x 27.5 cm Prague, Fondation Mucha Xavier Marmier Contes des Grand’ mères illustrés par Mucha 1892 Livre illustré publié par la Librairie Furne et Jouvet & Cie, Paris 31 x 23 cm Prague, Fondation Mucha Vision, étude pour une illustration de Faust vers 1888 Fusain sur papier 82.8 x 60.5 cm Prague, Fondation Mucha

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Le roi Ferdinand le Catholique accepte les clés de Grenade, étude pour une illustration de l’Histoire d’Espagne (non réalisée) par Charles Seignobos vers 1898 Huile sur bois 57 x 42 cm Prague, Fondation Mucha Judith Gautier Mémoires d’un éléphant blanc - Illustrations par Mucha - Editions Armand Colin, Paris 1894 Livre illustré 31 x 23 cm Prague, Fondation Mucha Paul Gauguin pose pour une illustration de Mucha pour Mémoires d’un Éléphant de Judith Gautier 1893 tirage moderne, original sur plaque de verre 24 x 18 cm Prague, Fondation Mucha Gismonda 1894 Lithographie en couleur 216 x 74.2 cm Prague, Fondation Mucha La Dame aux Camélias 1896 Lithographie en couleur 207.3 x 76.2 cm Prague, Fondation Mucha Sarah Bernhardt : portrait en pied, étude c.1896 Plume et encre sur papier 41.5 x 26 cm Prague, Fondation Mucha Lorenzaccio 1896 Lithographie en couleur 203.7 x 76 cm Prague, Fondation Mucha Tête de Sarah Bernhardt : étude pour «Lorenzaccio» 1896 Crayon sur papier 25 x 21.5 cm Prague, Fondation Mucha

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Médée 1898 Lithographie en couleur 206 x 76 cm Prague, Fondation Mucha Etude pour «Médée» 1898 Crayon sur papier 56 x 46 cm Prague, Fondation Mucha Etude pour «Médée» 1898 Crayon sur papier 45.5 x 33.5 cm Prague, Fondation Mucha Hamlet 1899 Lithographie en couleur 207.5 x 76.5 cm Prague, Fondation Mucha Carton pour «Hamlet» 1899 Fusain sur papier calque 201 x 77.2 cm Prague, Fondation Mucha Sarah Bernhardt, la «Princesse lointaine» : Affiche pour le banquet du 9 décembre 1896 donné au Grand Hôtel à Paris en l’honneur de Sarah Bernhardt 1896 Lithographie en couleur 69 x 51 cm Prague, Fondation Mucha IIsée, Princesse de Tripoli 1897 Couverture d’une copie promotionnelle de livre 34 x 25,7 cm Prague, Fondation Mucha Truffier d’après Mucha Adolphe Armand Princesse Lointaine, applique murale c.1900 Platine, or, cabochons de malachite, améthiste, lapis lazuli 42 x 27 x 11 cm Prague, Fondation Mucha

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section 2 : un inventeur d’images populaires Modèle en costume folklorique de Bohème à l’atelier du Val-de-Grâce, Paris c.1899 tirage moderne, original sur plaque de verre 24 x 18 cm Prague, Fondation Mucha Modèle posant dans l’atelier du Val-de-Grâce, Paris c.1901 tirage moderne, original sur plaque de verre 24 x 18 cm Prague, Fondation Mucha Nu posant dans l’atelier du Val-de-Grâce, Paris c.1902 tirage moderne, original sur plaque de verre 24 x 18 cm Prague, Fondation Mucha Nu posant à l’atelier de Mucha, rue du Val-de-Grâce, Paris vers 1899 Photographie, tirage moderne - d’après tirage original 24 x 18 cm Prague, Fondation Mucha Exposition du Salon des Cent 1896 Lithographie en couleur 63 x 43 cm Prague, Fondation Mucha Salon des Cent : exposition de l’oeuvre de Mucha 1897 Lithographie en couleur 66.2 x 46 cm Prague, Fondation Mucha Lance-parfum «Rodo» 1896 Lithographie en couleur 44.5 x 32 cm Prague, Fondation Mucha Ensemble de flacons et boites pour le lance-parfum «Rodo» 1896 5 flacons verre et métal atomiseurs et étiquettes lithographiées sur boite en papier 4.5 x 22 x 19 cm Prague, Fondation Mucha

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parfum Houbigant «Coeur de Jeannette», flacon et coffret 1899 Flacon de verre en forme de lyre avec cabochon en forme de coeur et étiquette et coffret recouvert de papier en simili-cuir 13 (flaçon) cm Prague, Fondation Mucha Boîte en fer-blanc lithograhié Lefèvre-Utile avec poignée 1899 Boite circulaire en fer-blanc lithographié avec poignée 16 x 13.5 x 11.5 cm Prague, Fondation Mucha Affiche-calendrier 1897 pour les biscuits Lefèvre-Utile 1896 Lithographie en couleur 44 x 32.5 cm Prague, Fondation Mucha Boite pour les gaufrettes vanille Lefèvre-Utile c.1900 Boîte en fer-blanc, recouverte d’une étiquette lithographiée 19.3 x 18.3 x 17.5 cm Prague, Fondation Mucha Boite Lefèvre-Utile : gaufrettes pralinées 1901 Boite en fer-blanc, étiquette lithographiée 5 x 17.5 x 9.5 cm Prague, Fondation Mucha Boite Lefèvre-Utile : Champagne 1901 Boite en étain, recouverte de lithographie 8 x 20.4 x 11.7 cm Prague, Fondation Mucha Moët & Chandon : Brut Impérial 1899 Lithographie en couleurs 60 x 20 cm Prague, Fondation Mucha Moët & Chandon : Champagne White Star 1899 Lithographie en couleurs 60 x 20 cm Prague, Fondation Mucha papier à cigarette «Job» 1896 Lithographie en couleur 66.7 x 46.4 cm Prague, Fondation Mucha

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Champagne Ruinart 1896 Lithographie en couleur 173 x 59 cm Prague, Fondation Mucha Campagne ferrovière P.L.M «Monte Carlo» 1897 Lithographie en couleur 110.5 x 76.5 cm Prague, Fondation Mucha Le zodiaque 1896 Lithographie en couleur 65.7 x 48.2 cm Prague, Fondation Mucha Etude pour le zodiaque c.1896 crayon, encre, aquarelle sur papier 64 x 46 cm Prague, Fondation Mucha Rêverie 1897 Lithographie en couleur 72.7 x 55.2 cm Prague, Fondation Mucha Etude pour l’affiche « Savon Notre Dame » vers 1896 Crayon et aquarelle sur papier 52 x 37 cm Prague, Fondation Mucha Les Arts : Etude pour « La danse » 1898 Crayon et aquarelle sur papier 56 x 34,8 cm Prague, Fondation Mucha Les Arts : Etude pour « La peinture » 1898 Crayon et aquarelle sur papier 56 x 34,8 cm Prague, Fondation Mucha Les Arts : Etude pour « La poésie » 1898 Crayon et aquarelle sur papier 56 x 34,8 cm Prague, Fondation Mucha Alphonse Mucha, Musée du Luxembourg

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Les Arts : Etude pour « La musique » 1898 Crayon et aquarelle sur papier 56 x 34,8 cm Prague, Fondation Mucha Les Saisons : Etude pour « Le printemps » 1896 Pastel sur papier 76,5 x 38,4 cm Prague, Fondation Mucha Les Saisons : Etude pour « L’automne » 1896 Pastel sur papier 76,5 x 38,4 cm Prague, Fondation Mucha Les Arts : la danse 1898 Lithographie en couleur 60 x 38 cm Prague, Fondation Mucha Les Arts : la peinture 1898 Lithographie en couleur 60 x 38 cm Prague, Fondation Mucha Les Arts : la poésie 1898 Lithographie en couleur 60 x 38 cm Prague, Fondation Mucha Les Arts : la musique 1898 Lithographie en couleur 60 x 38 cm Prague, Fondation Mucha Les Saisons : le printemps 1896 Lithographie en couleur, série de quatre panneaux décoratifs 103 x 54 cm Prague, Fondation Mucha Les Saisons : l’été 1896 série de 4 panneaux décoratifs, Lithographie en couleur 103 x 54 cm Prague, Fondation Mucha Alphonse Mucha, Musée du Luxembourg

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Les Saisons : l’automne 1896 série de quatre panneaux décoratifs, Lithographie en couleur 103 x 54 cm Prague, Fondation Mucha Les Saisons : l’hiver 1896 série de quatre panneaux décoratifs,Lithographie en couleur 103 x 54 cm Prague, Fondation Mucha Documents décoratifs : dessin pour l’Assiette 26, avec études de pavot vers 1901 Crayon sur papier 47,5 x 31 cm Prague, Fondation Mucha Femme à la marguerite 1900 tissu, velours imprimé 60 x 78.5 cm Prague, Fondation Mucha Assiette décorative : l’Automne 1897 Faïence fabriqué par Georges Dreyfus, Paris, d’après le dessin de Mucha diam : 31 cm Prague, Fondation Mucha Boite décorée avec un visage féminin d’après Mucha c.1900 Boite en argent 11 x 14 x 11 cm Prague, Fondation Mucha Documents décoratifs : Assiette 33 1902 Lithographie en couleur : Planche extraite des «Documents Décoratifs» publiée par la LiIbrairie Centrale des Beaux Arts 46 x 33 cm Prague, Fondation Mucha Documents décoratifs : dessin au trait pour l’Assiette 33, avec des motifs de lys vers 1901 Crayon, stylo et encre sur papier 58 x 44 cm Prague, Fondation Mucha

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Documents décoratifs : Assiette 29 1902 Lithographie en couleur : Planche extraite des «Documents Décoratifs» publiée par la LiIbrairie Centrale des Beaux Arts 46 x 33 cm Prague, Fondation Mucha Dessin pour éventail avec motif de pavot et de lierre c.1889 crayon, aquarelle, papier or 25 x 28 cm Prague, Fondation Mucha Dessins pour un service de table c.1900 Fusain, crayons en couleur et blanc sur carton 20.1 x 20.1 cm Prague, Fondation Mucha Documents décoratifs : dessin final pour l’assiette 59 c.1901-02 Crayon, encre, blanc sur papier 48 x 31 cm Prague, Fondation Mucha Documents décoratifs : dessin final de l’assiette 67 1901-2 Crayon et blanc sur papier 60 x 40 cm Prague, Fondation Mucha Documents décoratifs : dessin final de l’assiette 72 1901-2 Crayon, lavis rehaussé de blanc sur papier 52 x 39 cm Prague, Fondation Mucha Documents décoratifs : dessin de l’assiette 14 1904 Crayon rehaussé de blanc sur papier 63.1 x 48 cm Prague, Fondation Mucha Documents décoratifs : dessin de l’assiette 27 1904 Crayon et blanc sur papier 48 x 35 cm Prague, Fondation Mucha

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section 3 : Mucha, le cosmopolite Etude pour le Menu du restaurant du Pavillon bosniaque, à l’Exposition de 1900 à Paris 1900 Crayon et aquarelle sur papier 62,5 x 24,5 cm Prague, Fondation Mucha Dessin pour le menu du banquet officiel de l’Exposition de 1900 1900 Crayon, gouache, aquarelle sur papier 62 x 49 cm Prague, Fondation Mucha Affiche pour le pavillon autrichien à l’Exposition universelle de Paris 1900 1900 Lithographie en couleurs 98.5 x 68 cm Prague, Fondation Mucha Menu du restaurant Pavillon bosniaque à l’Exposition de Paris 1900 1900 Lithographie en couleur 33 x 13 cm Prague, Fondation Mucha Pavillon de la Bosnie Herzégovine - illustration réalisée pour le «Figaro Illustré» (1er Mars 1900) 1900 Planche du «Figaro Illustré» 31.6 x 41.5 cm Prague, Fondation Mucha Deux jeunes filles accroupies près d’un trépied avec amphores. Carton pour la frise principale du Pavillon de la Bosnie à l’Exposition Universelle Dessin au pinceau, encre et fusain sur papier beige 77.7 x 79.2 cm Prague, Fondation Mucha Couple de l’Antiquité. Carton pour Le Cycle bosniaque vers 1899-1900 Dessin au pinceau, encre de Chine Prague, Fondation Mucha Femme musulmane en Burka 1900 esquisse, crayon et lavis blanc sur papier 45 x 25 cm Prague, Fondation Mucha

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Modèle posant pour une fresque murale au pavillon de la Bosnie-Herzégovine 1899-1900 Tirage moderne original sur plaque de verre 24 x 18 cm Prague, Fondation Mucha Modèles pour la déclaration du pavillon de la Bosnie Herzegovine 1899 Tirage moderne original sur plaque de verre 24 x 18 cm Prague, Fondation Mucha Scène de rue dans une ville bosniaque - lors d’un voyage d’étude dans les Balkans 1899 Tirage récent à partir de la photographie originale 18 x 24 cm Prague, Fondation Mucha Pavillon de la Bosnie Herzégovine à l’exposition de Paris 1900 : vue intérieure avec le mur des peintures de Mucha 1900 Photographie, tirage moderne - d’après original sur plaque de verre 18 x 24 cm Prague, Fondation Mucha Pavillon de la Bosnie Herzégovine à l’Exposition de Paris 1900, Diorama de Srajevo et de la peinture de Mucha « La Bosnie offre ses produits à l ‘exposition Universelle de 1900» 1900 Tirage moderne original sur plaque de verre 24 x 18 cm Prague, Fondation Mucha Bosniaques en costume de cérémonie pour un voyage de recherche dans les Balkans 1899 Tirage original d’après un tirage d’époque 18 x 24 cm Prague, Fondation Mucha Légendes bosniaques : Murcia - La Peste 1899 Fusain sur papier 44,5 x 59,5 cm Prague, Fondation Mucha Légendes bosniaques : Mort de la mariée de Hasanaga 1899 Fusain sur papier 43,5 x 59,5 cm Prague, Fondation Mucha

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Documents décoratifs : Etude finale pour l’Assiette 50 1901-1902 Crayon et blanc sur papier 50,5 x 39 cm Prague, Fondation Mucha Documents décoratifs : Etude finale pour l’Assiette 49 1901-1902 Crayon et blanc sur papier 51 x 39 cm Prague, Fondation Mucha Alphonse Mucha, en collaboration avec Auguste Seysses Buste de jeune femme pour la boutique Fouquet 1901 Cuivre galvanisé vert-de-gris 78 x 30,5 x 21 cm Prague, Fondation Mucha Tête de jeune fille, statue pour le stand de la parfumerie Houbigant à l’exposition de Paris 1900 1900 bronze, argent et partiellement doré 29 x 22 x 10 cm Prague, Fondation Mucha Bague aux Paons dessinée par Mucha, réalisée par Georges Fouquet (Présentée à Paris : exposition 1900) 1900 opal et or diam : 1.75 cm Prague, Fondation Mucha Chaîne ornementale avec pendentifs dessinés par Mucha et réalisés par Georges Fouquet 1900 or, émail, perle d’eau douce, nacre et pierres semi-précieuses x 159 Prague, Fondation Mucha Intérieur de la boutique Fouquet : esquisses de la cheminée avec statue, miroir, console, détails ornementaux du mur c.1900 mine de plomb, plume et encre sur papier Prague, Fondation Mucha Carnet de croquis d’éléments décoratifs de la boutique Fouquet c.1900 crayon, encre, aquarelle sur papier 23.5 x 43 cm Prague, Fondation Mucha

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Intérieur de la boutique de Georges Fouquet : dessin pour la cheminée avec statuette, miroir et détails ornementaux sur le mur c.1900 mine de plomb, encre, aquarelle sur papier 65 x 48 cm Prague, Fondation Mucha Intérieur de la boutique Fouquet : 4 dessins de meubles vers 1900 Crayon sur papier ligné d’un cahier 22 x 17,7 cm chacune (x 4 feuilles) Prague, Fondation Mucha Intérieur de la boutique : dessin pour le panneau mural avec statuette et miroir c.1900 mine de plomb sur papier 65 x 48.5 cm Prague, Fondation Mucha Boutique Fouquet : intérieur 1901 Photographie, tirage ancien ou moderne 18 x 24 cm Prague, Fondation Mucha Boutique Fouquet : façade 1901 Photographie, tirage ancien ou moderne 18 x 24 cm Prague, Fondation Mucha Autoportrait 1907 crayon bleu et blanc sur papier 55 x 42 cm Prague, Fondation Mucha Emballage pour le «Savon Mucha violette» 1906 Lithographie en couleur 31 x 18 cm Prague, Fondation Mucha Savon Mucha : présentoir de 4 panneaux miniatures pour 4 savons pour Armour &Co, Chicago, Lilas, violette, bois de santal, héliotrophe 1906 Lithographie en couleur,encre dorée imprimée 41.9 x 61.2 cm Prague, Fondation Mucha

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Maude Adams en Jeanne d’arc 1909 Lithographie en couleur, gouache, peinture 63 x 23 cm Prague, Fondation Mucha Portrait de Maude Adams 1909 Crayon sur papier 49.5 x 44 cm Prague, Fondation Mucha Leslie Carter : affiche pour «Kassa» 1908 Lithographie en couleur 209.5 x 78.2 cm Prague, Fondation Mucha Comme vous l’aimez : conception pour ensemble de scène vers 1908-1909 Crayon, aquarelle et gouache sur papier 48 x 63 cm Prague, Fondation Mucha Dessins de costume pour une pièce shakespearienne vers 1908-1909 Crayon sur papier 24 x 37 cm Prague, Fondation Mucha Dessins de costume pour une pièce shakespearienne vers 1908-1909 Crayon et aquarelle sur papier 25 x 37,2 cm Prague, Fondation Mucha Dessins de costume pour une pièce shakespearienne vers 1908-1909 Crayon, encre et aquarelle sur papier 21 x 28 cm Prague, Fondation Mucha Dessins de costume pour une pièce shakespearienne vers 1908-1909 Crayon et aquarelle sur papier 24 x 34 cm Prague, Fondation Mucha

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section 4 : Mucha, le mystique Modèle posant pour le diplôme des Francs-Maçons tchèques 1924 Tirage moderne à partir d’une plaque de verre 24 x 18 cm Prague, Fondation Mucha Diplôme de franc-maçon tchèque c.1925 Lithographie 80 x 45 cm Prague, Fondation Mucha Autoportrait en habit de franc-maçon, en tant que Grand Commander de l’ordre Suprême des francs-maçons tchèques 1923 Tirage moderne original sur plaque de verre 24 x 18 cm Prague, Fondation Mucha Étude pour le Pater : «Que ton nom soit sanctifié» 1899 Pastel sur papier 40 x 24 cm Prague, Fondation Mucha Page 7 allégorique du Pater : «Et ne nous soumet pas à la tentation mais délivre-nous du mal» 1899 Page du livre, photogravure 40.4 x 30.2 cm Prague, Fondation Mucha Cinquième page allégorique du Pater : « Donne-nous aujourd’hui notre pain quotidien» 1899 Page du livre, héliogravure 40,4 x 30,2 cm Prague, Fondation Mucha Mucha, mise en page et illustrations 1899 Livre, éditions H.piazza &Cie, Paris 41 x 31 cm Prague, Fondation Mucha Étude pour la cinquième page allégorique du Pater : « Donne-nous aujourd’hui notre pain quotidien » 1899 Fusain et lavis d’encre sur papier 31 x 25 cm Prague, Fondation Mucha Alphonse Mucha, Musée du Luxembourg

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Étude pour la page 7 allégorique du Pater : «Et ne nous soumet pas à la tentation mais délivre-nous du mal» 1899 Fusain, lavis d’encre sur papier 31 x 25 cm Prague, Fondation Mucha Nu sur un rocher fin 1890 Pastel sur papier 61 x 47 cm Prague, Fondation Mucha Sarah Bernhardt et son fils Maurice : étude pour un double portrait fin des années 1890 Fusain et aquarelle sur papier 98 x 39 cm Prague, Fondation Mucha Deux Figures avec lumière fin 1890 Fusain et pastel sur papier 54.2 x 38.6 cm Prague, Fondation Mucha Nu sur un rocher fin 1890 Bronze 28 x 17 x 15 cm Prague, Fondation Mucha Auguste Rodin Femmes damnées : d’après un motif de la Porte de l’Enfer (non utilisé) dédicacé par Mucha c.1885-1911 Bronze 21 x 28 x 11 cm Prague, Fondation Mucha Mucha et Jaroslava posant pour l’affiche de Forest Phonofilm, Zbiroh c.1927 Tirage moderne original sur plaque de verre 24 x 18 cm Prague, Fondation Mucha Bohémienne en blanc c.1912 Tirage moderne original sur plaque de verre 24 x 18 cm Prague, Fondation Mucha

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Mère et enfant, Prague : étude pour la Russie c.1921-22 Tirage moderne original sur plaque de verre 24 x 18 cm Prague, Fondation Mucha Nuit sainte c.1900 pastel sur papier 60 x 45.5 cm Prague, Fondation Mucha Vision c.1900 Pastel sur papier 30 x 55 cm Prague, Fondation Mucha Vision (étude en bleu) c.1900 Pastel sur papier 61 x 47 cm Prague, Fondation Mucha Fille qui pleure vers 1899-1900 Craie noire et pastel sur papier 47,5 x 32,3 cm Prague, Fondation Mucha Deux Figures (Orphée et Eurydice) début des années 1900 Pastel sur papier 62 x 38 cm Prague, Fondation Mucha Le printemps se lève sur la terre 1933 Huile sur toile 136 x 90 cm Prague, Fondation Mucha La Lune et les étoiles : étude pour «La Lune» 1902 Aquarelle et esquisse lithographiée en couleur 56 x 21 cm Prague, Fondation Mucha La Lune et les étoiles : étude pour «L’étoile du soir» 1902 Aquarelle et esquisse lithographiée en couleur 56 x 21 cm Prague, Fondation Mucha Alphonse Mucha, Musée du Luxembourg

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La Lune et les étoiles : étude pour «L’étoile du nord» 1902 Aquarelle et esquisse lithographiée en couleur 56 x 21 cm Prague, Fondation Mucha La Lune et les étoiles : étude pour «L’étoile du matin» 1902 Aquarelle et esquisse lithographiées en couleur 56 x 21 cm Prague, Fondation Mucha Madonne aux fleurs de lys 1905 Tempera sur toile 147 x 182 cm Prague, Fondation Mucha « Bien qu’humilié et torturé, tu vivras à nouveau, mon pays ! » Étude pour une fresque murale dans la Salle du maire dans la Maison municipale de Prague 1910-11 Crayon et graphite rehaussé de blanc sur toile 117 x 98 cm section 5 : Mucha, le patriote Par la force vers la liberté, par amour vers l’unité : Étude pour une fresque murale dans la Salle du maire dans la Maison municipale de Prague 1910-11 Crayon et fusain sur toile 79 x 98 cm Prague, Fondation Mucha «Accepte l’amour et l’enthousiasme de ton Fils, Mère de la Sainte Nation »Étude pour une fresque murale dans la Salle du maire dans la Maison municipale de Prague 1910-11 Crayon et graphite rehaussé de blanc sur toile 130 x 90 cm La Concorde slave : étude pour la peinture du plafond de la salle de la mairie du Lord Mayor, Obecni Dum, Praque 1910-11 Huile sur toile 63.5 x 63.5 cm diam : 50 cm Prague, Fondation Mucha Étude pour l’affiche du 8ème festival de Sokol 1925 Lithographie en couleur 123 x 82.7 cm Prague, Fondation Mucha

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Étude pour l’affiche du 6ème festival de Sokol 1911 Aquarelle, encre, gouache sur papier 168.5 x 82.5 cm Prague, Fondation Mucha Chorale des professeurs moraves 1911 Lithographie en couleur 106 x 77 cm Prague, Fondation Mucha Noël en Amérique 1919 Huile sur toile 83 x 79 cm Prague, Fondation Mucha Étude à grande échelle pour l’Épopée salve ( cycle n°10) : La réunion à Krizky - la communion Sub utraque c.1916 pastel sur papier 292 x 148 cm Prague, Fondation Mucha Carton pour l’Épopée salve ( cycle n°7) : Milic de Kromeriz (1916), partie centrale basse 1916 Fusain sur papier 289 x 66.5 cm Prague, Fondation Mucha Étude pour l’Épopée salve ( cycle n°19) : L’abolition du servage en Russie 1913-14 Aquarelle, et gouache sur papier 30 x 38.5 cm Prague, Fondation Mucha Étude pour l’Épopée slave ( cycle n°6) : couronnement du Tsar serbe Stepan Dusan comme Empereur romain d’Orient c.1923.24 plume, encre et aquarelle sur papier 44 x 39 cm Prague, Fondation Mucha Étude pour le cycle « L’épopée slave » N° 17 : Le mont Athos c. 1925-26 Fusain, rehaut de blanc sur carton 33.2 x 37.4 cm Prague, Fondation Mucha

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Étude pour le cycle « L’épopée slave » N° 18 : Le serment d’Omlandina sous le tilleul slave c. 1925-26 Crayon et aquarelle sur papier 29.7 x 44.2 cm Prague, Fondation Mucha Étude pour l’Épopée salve ( cycle n°14) : La défense de Sziget par Nikola Zrinski (1914) 1914 Dessins photographiés assemblés ensemble, aquarelle et gouache 31 x 44 cm Prague, Fondation Mucha Étude pour l’Épopée salve ( cycle n°3) : introduction à la liturgie slave (1912) 1911-12 Huile sur toile 38 x 45 cm Prague, Fondation Mucha Étude pour l’Épopée salve ( cycle n°9) : Maître Jan Hus prêchant à la Chapelle de Bethlehem : la vérité l’emporte (1916) 1914 huile sur toile 33 x 46 cm Prague, Fondation Mucha Étude pour l’Épopée salve ( cycle n°7) : Millic de Kromeriz c.1915.16 huile sur toile 34 x 23 cm Prague, Fondation Mucha L’Épopée slave 1912-1926 DVD - double écran à grande échelle, projection images digitales des 20 peintures de l’Épopée Slave 83 x 79 cm Prague, Fondation Mucha section 6 : Artiste et philosophe Guerre 1917 Crayon et lavis rehaussés de blanc sur papier 36 x 47.5 cm Prague, Fondation Mucha Guerre 1917 Fusain et pastel sur papier 60 x 44 cm Prague, Fondation Mucha Alphonse Mucha, Musée du Luxembourg

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Etude pour l’affiche Russia «Restituenda» 1922 Encre et aquarelle sur papier 52.2 x 30.2 cm Prague, Fondation Mucha Portrait de Halide Edip Adivar (1884-1964) - écrivain turque et leader du mouvement des droits des femmes vers 1928 Pastel sur papier 54 x 40 cm Prague, Fondation Mucha La France embrasse la Bohème c.1919 Huile sur toile 122 x 105 cm Prague, Fondation Mucha Étude pour Femme dans le désert c.1923 Huile sur toile 49.5 x 50 cm Prague, Fondation Mucha La Lumière de l’espérance 1933 Huile sur toile 96.2 x 90.7 cm Prague, Fondation Mucha Etude pour « La Lumière de l’espérance » vers 1933 Crayon et aquarelle sur papier 66 x 50 cm Prague, Fondation Mucha Femme regardant une bougie brûlant 1933 Huile sur toile 78 x 89 cm Prague, Fondation Mucha Harmonie : étude pour le vitrail de l’église de Jérusalem (non-réalisé) 19c.1904 Encre, aquarelle, crayon sur papier 90 x 130 cm Prague, Fondation Mucha

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Mère et enfant - Berceuse (étude pour le vitrail « La Chanson » du grand hall de l’immeuble de la société Hlahol, Prague) c. 1921 Huile sur toile 78 x 88 cm Prague, Fondation Mucha Saint Vitus, itraux, carton final pour les vitraux des panneaux centraux représentant Saint Cyril et Saint Methodius 1931 Encre, aquarelle,sur papier 98 x 140 cm Prague, Fondation Mucha Cathédrale Saint Vitus, carton final pour les panneaux centraux : Sainte Ludmila 1931 Encre, aquarelle,sur papier 92 x 140 cm Prague, Fondation Mucha Cathédrale Saint Vitus, St Wenceslas ( duc de Bohème), agenouillé près de la Grandmère Lumidla 1931 Encre, aquarelle,sur papier 92 x 139.5 cm Prague, Fondation Mucha Cartons préparatoires pour les vitraux de la cathédrale St Vitus 1931 Encre et aquarelle sur papier 101 x 136,5 cm Prague, Fondation Mucha Carton prépatoire pour les vitraux de la cathédrale St Vitus 1931 Encre et aquarelle sur papier 101 x 138,5 cm Prague, Fondation Mucha 8 dessins sur pastels : A l’origine : études pour le cycle «Genesis» (projet inachevé) c.1935 Pastel sur papier 18 x 24.7 cm Prague, Fondation Mucha L’Âge de la raison : étude pour le panneau gauche du triptyque « Les Trois Âges » 1936-1938 Crayon et aquarelle sur papier 30.5 x 35.5 cm Prague, Fondation Mucha

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L’Âge de la sagesse : étude pour le panneau central du triptyque « Les Trois Âges » 1936-1938 Crayon et aquarelle sur papier 35 x 32 cm Prague, Fondation Mucha Etude pour « L’Âge de la sagesse » (2ème version) 1936-1938 Crayon et aquarelle rehaussée de blanc sur papier 35 x 29 cm Prague, Fondation Mucha L’Âge de l’amour : étude pour le panneau droit du triptyque « Les Trois Âges » 1936-1938 Crayon et aquarelle sur papier 30,5 x 35,5 cm Prague, Fondation Mucha Dessin pour le triptyque (non réalisé) « Les Trois Âges » : L’Âge de la raison, L’Âge de la sagesse, L’Âge de l’amour 1936-1938 Crayon et aquarelle rehaussée de blanc sur papier 12 x 42 cm Prague, Fondation Mucha

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catalogue de l’exposition broché avec une affiche pliée en jaquette autour de l’ouvrage, 20,5 x 32,5 cm, 248 pages, 250 illustrations 35 euros éditions de la Réunion des musées nationaux Grand Palais 2018 en librairie le 12 septembre 2018 en vente dans toutes les librairies ou sur : www.boutiquesdemusees.fr

sommaire : Alphonse Mucha : Art nouveau et utopie Tomoko Sato Mucha affichiste Véronique Vienne Mucha symboliste : un spiritualisme sensuel Jean-David Jumeau-Lafond Alphonse Mucha, les Slaves et la « résurrection » tchèque Antoine Marès Chronologie : Mucha et son temps Bibliographie sélective

auteurs : Tomoko Sato est conservatrice de la Fondation Mucha. Elle a organisé de nombreuses expositions sur Alphons Mucha à travers le monde, ainsi que sur le design et la photographie. Véronique Vienne est l’auteur de nombreux ouvrages et articles sur le graphisme, le design, l’architecture, la photographie et la communication. Jean-David Jumeau-Lafond est historien de l’art, spécialiste du mouvement symboliste et des relations des arts plastiques avec la musique. Antoine Marès est historien, spécialiste de l’histoire contemporaine des pays tchèques et auteur de nombreux ouvrages, notamment sur les transferts culturels entre la France et l’Europe centrale.

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extraits du catalogue de l’exposition Alphonse Mucha : Art nouveau et utopie L’artiste aux multiples facettes Artiste extraordinairement prolifique et polyvalent, Alphonse Mucha a laissé sa marque dans de multiples domaines des arts graphiques – affiches, joaillerie, décoration d’intérieur, théâtre, conditionnement de produits –, mais aussi en peinture, illustration de livres, sculpture et photographie. Tchèque de naissance, il est néanmoins souvent associé à la France et considéré comme une figure éminente de l’Art nouveau, l’un des mouvements les plus influents de l’histoire de l’art européenne. Dans son pays d’origine, on se souvient également de lui comme d’un « Grand Tchèque », qui a dessiné les premiers billets de banque et timbres-poste et, surtout, a créé L’Épopée slave, conçue comme un monument universel dédié à tous les Slaves de toutes origines. En outre, membre éminent de la franc-maçonnerie, Mucha a activement lutté en faveur du pacifisme et de l’amélioration spirituelle de l’humanité après la Première Guerre mondiale. Dans l’exposition et le catalogue qui l’accompagne, son œuvre sera examinée sous l’angle des six facettes de sa personnalité : « bohémien », illustrateur populaire, homme cosmopolite, mystique, patriote et philosophe, mais, dans cette présentation, nous nous attacherons aux deux grands facteurs qui fondent son art et son idéologie, à savoir le mouvement Art nouveau et ses idéaux utopistes. L’Art nouveau et « le style Mucha » [...] Contrairement à beaucoup d’autres mouvements artistiques, l’Art nouveau ne cherche pas à promouvoir un système précis de principes artistiques inventé par un artiste ou un groupe d’artistes et de théoriciens. Le nom lui-même est celui d’une boutique à Paris, la Maison de l’Art nouveau, ouverte en 1895 par le marchand d’art allemand Siegfried Bing (1838-1905). Pour Bing, comme pour beaucoup de ses contemporains, la civilisation européenne traverse une période de grande turbulence et est confrontée à des changements politiques, sociaux et technologiques sans précédent; le monde de l’art et de la décoration doit donc répondre aux exigences de cette évolution. Les idées de Bing trouvent des échos dans de nombreux autres grands foyers culturels de toute l’Europe, et sa galerie va devenir synonyme d’un mouvement en faveur d’un « art nouveau » qui entend s’affranchir des ordres anciens – autant d’entraves à l’amélioration et à l’innovation – et explorer des idées qui prennent en compte les nouvelles conditions de la production artistique et préparent les fondements du modernisme du XXe siècle . L’Art nouveau va toucher la totalité des arts plastiques – peinture, sculpture, arts graphiques, architecture et arts décoratifs – et, en 1900, il a gagné toute l’Europe, créant une grande diversité de styles par hybridation avec les traditions populaires de chaque pays. Cependant, il donne également naissance à un ensemble d’idiomes internationaux qui caractérisent ce que l’on nomme le «style Art nouveau» : des lignes aux courbures élégantes, des fleurs, des végétaux et autres motifs naturels, des figures élancées de femmes idéalisées aux longues chevelures flottantes. Telles sont aussi les caractéristiques du « style Mucha », comme on l’appellera en France.[...] Nationalisme et visions utopiques En cinq ans, Mucha, arrivé parmi de nombreux autres artistes slaves à Paris, a acquis une notoriété internationale et en vient à personnifier l’Art nouveau mais, intérieurement, il ressent une fracture entre son succès artistique et social et ses aspirations spirituelles, qu’il décrira en ces termes : « Je n’avais pas trouvé de véritable satisfaction dans ce genre de travail [décoratif]. Ma voie me paraissait être ailleurs, dans quelque chose de plus élevé. Je recherchais des moyens de répandre la lumière jusque dans les coins les plus reculés. » [...] Toute sa vie, Mucha sera un franc-maçon actif et un ardent nationaliste. Autrement dit, sa philosophie englobe deux idéologies apparemment opposées : le libéralisme maçonnique et l’exclusivité nationaliste. À partir de cette chimie unique, il va élaborer ses propres principes philosophiques et, Alphonse Mucha, Musée du Luxembourg

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finalement, une vision de l’humanité qui va au-delà du nationalisme conventionnel. [...] La première réalisation du Mucha philosophe est Le Pater qui, pour lui, constitue l’une de ses plus belles œuvres. Publié à Paris le 20 décembre 1899 sous la forme d’un magnifique livre illustré – quatre mois avant l’Exposition universelle de Paris de 1900, qui marque la fin du siècle –, Le Pater a été conçu comme un message aux générations futures.[...] D’une façon générale, Le Pater décrit la progression de l’humanité en sept étapes – de l’obscurité de l’ignorance vers les états supérieurs de la spiritualité et de la vérité –, guidée par la lumière vers l’idéal jusqu’à rencontrer l’Être suprême (Dieu). C’est une œuvre d’art totale qui traduit une vision spirituelle en recourant à différents langages picturaux. [...] L’Épopée slave, le magnum opus de Mucha, peut être considérée comme sa seconde « thèse » picturale en tant que philosophe. Du fait des thèmes abordés – vingt épisodes historiques choisis dans l’histoire des Tchèques et autres peuples slaves –, cette épopée a souvent été étudiée dans le contexte de la peinture d’histoire, genre éminent dans la peinture académique du XIXe siècle en Europe mais explicitement rejeté plus tard par les adeptes des mouvements modernistes. En conséquence, quand Mucha expose son Épopée slave à Prague, en 1919 et en 1928, les toiles suscitent une profonde controverse parmi les artistes tchèques «progressistes» qui estiment que ces compositions « historiques » sont anachroniques et que le sentiment «nationaliste» qu’elles véhiculent ont perdu de son sens après l’indépendance de la nation en 1918. [...] Mucha se lance dans L’Épopée slave en 1911, à l’âge de cinquante ans. Il y consacrera le reste de sa vie, travaillant dans un atelier qu’il loue dans le château reculé de Zbiroh, en Bohême occidentale. Durant les dix-sept années qu’il passe à Zbiroh, les contours de la carte européenne changent radicalement avec la disparition de l’Empire russe, de l’Empire austro-hongrois, de l’Empire germanique et de l’Empire ottoman, qui, ensemble, constituaient « l’ordre mondial » avant la Première Guerre mondiale. La patrie de Mucha et les autres nations qui avaient été sous le joug de ces empires accèdent à l’indépendance, mais les problèmes territoriaux et ethniques soulevés par ces changements ne trouvent guère de solutions, ce qui conduira à la Seconde Guerre mondiale une vingtaine d’années plus tard. En 1928, quand Mucha et Crane font officiellement don de l’ensemble du cycle de L’Épopée slave à la Ville de Prague pour marquer le dixième anniversaire de la création de la Tchécoslovaquie, Mucha s’adresse à son pays en ces termes : « Je suis convaincu que le développement de chaque nation ne peut réussir que s’il se fait de façon organique et sans discontinuité depuis ses propres racines, et la connaissance du passé est indispensable pour la préservation de cette continuité. […] Je voulais m’adresser à ma façon à l’esprit de la nation. [...] Le but de mon œuvre n’a jamais été de détruire mais de construire, de créer des liens, car nous devons tous espérer que l’humanité va se rapprocher, et cela sera d’autant plus facile si nous nous comprenons mieux. Je serai heureux d’avoir contribué avec mes modestes forces à cette compréhension, du moins au sein de notre famille slave. » Par ces mots, Mucha exprimait une vision utopiste qui réunissait un idéal nationaliste et humaniste, dont le dessein était de réaliser la paix et l’unité de l’humanité par la compréhension mutuelle et par le respect de l’identité ethnique et des différences culturelles entre nations. Dans ce processus d’union spirituelle de l’humanité, il considérait les Slaves comme une famille qu’il souhaitait associer à son Épopée, perçue comme une étape vers le progrès – et la paix – de l’humanité. Tomoko Sato

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Mucha affichiste L’intervention divine [...] Plus prosaïquement, la divine intervention dont il bénéficie en 1894 est celle de Sarah Bernhardt, surnommée « la Divine ». C’est pour cette célèbre comédienne au caractère indomptable qu’il crée sa première affiche. Il s’agit d’une commande faite à la dernière minute. Mucha se trouve par hasard dans l’atelier de l’imprimeur Lemercier quand son directeur, Maurice Brunhoff reçoit un appel de Sarah Bernhardt lui demandant une affiche pour Gismonda, un mélodrame de Victorien Sardou qui se joue depuis début novembre au théâtre de La Renaissance, près de la Porte Saint-Martin. Il y a urgence : la pièce, dont Sarah Bernhardt est la protagoniste, ne fait plus salle comble. Il faut mobiliser un nouveau public pour la prochaine représentation, programmée le 4 janvier 1895. Aucun des affichistes de renom n’étant disponible en raison des fêtes de fin d’année, Brunhoff se tourne vers Mucha. Il prend un risque avec ce novice, mais il n’a pas le choix. Il lui donne quarante-huit heures pour lui proposer un dessin. Si l’imprimeur s’attend au pire, il n’est pas déçu. Non seulement l’ébauche de Mucha est maladroite, mais en outre le choix du format est étrange : c’est un long rectangle vertical aussi étroit qu’une stèle funéraire à l’intérieur de laquelle la figure de la grande comédienne semble égarée. La tête de Sarah Bernhardt est trop petite par rapport au reste de son corps. Ses bras et ses mains sont d’une maigreur presque morbide. La lourde robe d’apparat de la comédienne accuse l’ampleur de son buste et de son abdomen. La perspective, en contre-plongée, sacrifie l’élégance et le charme au profit de la prestance. La pose est rigide, comme celle des personnages qui peuplent les mosaïques byzantines, un style que Mucha admire. Mais Brunhoff n’a que faire du symbolisme religieux dont l’image est le support, les croix grecques, les têtes de faunes, les entrelacs et les rinceaux. Il ne voit qu’une chose : la femme que Mucha a choisi de représenter est l’incarnation même du monstre sacré. Horrifié, l’imprimeur refuse d’abord de montrer cette maquette à Sarah Bernhardt. Mais le temps presse. Mucha promet d’ajuster les proportions de son dessin original et de donner à son trait un peu plus de délicatesse et de fluidité. Il place derrière son sujet une arche qui lui tient lieu d’auréole, transformant le visage pâle de sa Gismonda en celui, couronnée de fleurs, d’une idole antique. Enfin, il se débarrasse des couleurs vives pour ne garder que des teintes neutres. Presque monochromatique, son affiche gagne en monumentalité et sa composition un peu guindée est adoucie par la luxueuse blondeur d’un camaïeu de tons mordorés. Bien qu’imparfaite aux yeux d’un professionnel de l’image comme Brunhoff, l’affiche de Mucha a l’avantage d’être différente de celles de Chéret, de Lautrec, de Bonnard, de Grasset ou de Steinlen qui ornent les murs de Paris à l’époque. Sa facture est exotique, et l’exotisme devient à la mode. Sarah Bernhardt reconnaît aussitôt l’originalité de la proposition de Mucha et identifie chez le jeune homme les signes avant-coureurs d’un grand talent. Non seulement elle accepte l’affiche telle quelle, mais elle en commande sur-le-champ six autres pour ses six prochains spectacles. Placardées dès les premiers jours de janvier 1895 sur les murs de Paris, les affiches de Gismonda connaissent un succès fulgurant. Les passants tentent de les arracher, non pour les vandaliser, mais, à l’inverse, pour se les approprier. Ils sont prêts à tout pour en obtenir un exemplaire, soudoyant les colleurs d’affiches ou sonnant directement chez l’imprimeur pour réclamer des tirages. Pour satisfaire à la demande, cette surprenante lithographie est réimprimée plusieurs fois. [...] Véronique Vienne

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Mucha symboliste : un spiritualisme sensuel Lorsque Mucha s’établit en France, en 1887 , Paris s’apprête à connaître une période de foisonnement créateur d’une intensité particulière. Tandis que les préparatifs de l’Exposition universelle de 1889 s’accélèrent et que la silhouette de la tour Eiffel s’élève rapidement dans le ciel de la capitale comme le symbole d’un matérialisme triomphant, la littérature et l’art bruissent d’un mouvement nouveau. La suggestion charnelle Foi dans le pouvoir des images, hypnose et matérialisation de l’âme cohabitent dans l’esthétique de Mucha, comme un écho aux principes du symbolisme. Un aspect de la vision de l’artiste le singularise toutefois par rapport à nombre de ses confrères idéalistes : la prédominance d’une suggestion charnelle qui ne contredit pourtant pas le message spiritualiste. Si les études pour Le Pater et certains fusains et pastels, qui restent parfois énigmatiques, privilégient une approche plastique diffuse et font songer à des figures ectoplasmiques, les femmes de la plupart des œuvres de Mucha associent le mysticisme remarqué par les commentateurs à la permanence d’une grande sensualité. Ainsi, le critique Henri Degron vante-t-il l’artiste, capable de transcender une femme « qu’il nous est possible de rencontrer », et il ajoute : « devant un Osbert, l’âme seule est en cause, devant un dessin de Mucha, il y va un peu de notre chair… » En opposant les figures spectrales d’Alphonse Osbert, peintre d’une nuit perpétuellement bleue, aux femmes si « présente » de Mucha, il voit juste. Le peintre a beau être idéaliste, il préfère l’incarnation à l’apparition: telle Lina, être bien réel, habitée et métamorphosée par une suggestion extérieure, les figures de Mucha représentent des idées qui ont pris forme humaine. Cependant que certains symbolistes évoquent un monde inaccessible au travers de brumes, le peintre tchèque veut voir l’au-delà sous les « traits » d’un réel dont les lignes précises attirent, fascinent et hypnotisent jusqu’à la séduction. Dans un contexte symboliste qui fait de la femme et de ses attributs, regards, cheveux, bijoux, drapés, les signes les plus récurrents de la poésie et de l’art, cette dimension charnelle ne doit pas nous surprendre ; on ne s’étonnera donc pas que Camille Mauclair, dans le chapitre de son Éleusis, déjà cité, consacre un long paragraphe de ses Notes sur les arts futurs à «la sensualité» : « Elle est l’ancienne joie de l’humanité, et elle participe de l’art de notre désir de ce qui est caché. Ses manifestations sont innombrables et son royaume impose l’univers […], esthétique comme le corps de l’homme, éducatrice des formes…» Messager spirituel à travers les expressions les plus frémissantes de la vie, Mucha est bien le chantre d’un art qui parvient à allier l’au-delà d’un monde mystérieux à la présence plastique la plus charnelle. Jean-David Jumeau-Lafond

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Alphonse Mucha, les Slaves et la « résurrection » tchèque Le nom d’Alphonse Mucha est lié à la France, où il a séjourné de 1887 à 1904, et à l’Art nouveau dont il a été l’un des principaux acteurs. Il est pourtant resté profondément enraciné dans ses origines, même si sa trajectoire tchèque et slave a été en partie occultée par sa célébrité occidentale et son empreinte sur les arts décoratifs. Né en 1860 à Ivančice, petite ville du sud de la Moravie, il appartient à une génération d’artistes tchèques qui est encore passée par le filtre de l’art germanique : tout d’abord à Vienne, dans l’atelier du célèbre Hans Makart, considéré comme le « chef-décorateur » de la société viennoise de son temps, véritable star de l’époque ; puis à Munich, avant de venir à Paris, comme le firent directement certains de ses compatriotes. Rappelons aussi la place de la musique dans sa formation : organiste, il a chanté adolescent dans la chorale de la cathédrale de Brno dirigée alors par Leoš Janáček, dont l’attirance pour la Russie est bien connue : chez le compositeur morave, influencé par Modeste Moussorgski, l’alliance de la langue et de la musique était fondamentale. [...] L’Épopée slave de Mucha [...] Le concept de cycle slave est né chez Mucha au moment de sa réalisation du décor du pavillon consacré à la Bosnie-Herzégovine, au sein de l’Exposition universelle de 1900. Certains des grands panneaux qu’il réalisa alors rappellent ceux qui suivirent une décennie plus tard. D’ailleurs, ce travail de Mucha faisait suite à une certaine fascination tchèque pour les Slaves du Sud illustrée par Jaroslav Čermák (1830-1878) quelques décennies plus tôt : les thèmes de l’Adriatique et de l’exotisme « ottoman » ont été très présents dans la peinture tchèque. Espérant y réunir l’argent nécessaire pour son projet, il partit aux États-Unis en 1904 où l’industriel Charles Richard Crane lui promit de le financer. Après avoir résidé entre Paris et New York, Mucha n’eut pas le succès espéré aux États-Unis et décida de rentrer en Bohême en 1910 pour poursuivre son entreprise dans le château de Zbiroh. Les commandes publiques ou privées qu’il accepta à son retour (décor de la Maison municipale, et après 1918 billets, timbres, armoiries, décorations, oeuvres caritatives, commémorations, affiches, vitraux de la cathédrale Saint-Guy) ne l’ont distrait que momentanément de son entreprise : s’il termina sa première toile dans un format de six mètres sur huit en décembre 1912, il en présenta déjà onze en 1919 au Klementinum de Prague, avant une tournée triomphale aux États-Unis. À Prague, pour le dixième anniversaire de la Tchécoslovaquie en 1928, il en présenta dix-neuf (il y manquait Le Serment de l’Omladina) au Palais des expositions, avant Brno en été 1930. Trois pièces furent ensuite montrées à Paris en 1936 dans le cadre d’une présentation commune avec František Kupka, peintre majeur du XXe siècle et pionnier de l’abstraction. Avec ce cycle, le propos de Mucha était clair : « Le but de mon oeuvre n’est pas de détruire, mais toujours de construire, d’établir des ponts, car nous devons tous vivre dans l’espoir que l’humanité se rapproche, et cela d’autant plus facilement que les peuples se connaîtront bien. » Dans une vision messianique, il était persuadé que la mission historique des Slaves était de réaliser les idéaux humanitaires et sociaux, et l’ensemble du cycle recourt densément aux représentations symboliques, considérées comme un mode d’expression privilégié dans le monde slave. L’effort déployé au cours de ses dix-huit années de travail intense (au lieu des cinq prévues initialement) est impressionnant : voyages de 1911 à 1924 en Russie, Serbie, Bulgarie et Pologne pour rassembler sa documentation ; commandes de toiles hors normes en Belgique ; travail continu au château de Zbiroh ; innombrables esquisses avant la mise en oeuvre de techniques mixtes pour assurer la pérennité de l’oeuvre. L’ensemble réunit dix toiles consacrées à l’histoire tchèque et dix aux autres Slaves. Le pacifisme, le patriotisme et le démocratisme de Mucha se reflètent dans la mise en scène du roi Přemysl Otakar II, des réformateurs du XVe siècle Jan Milič et Jan Hus, du chef de guerre hussite Jan Žižka, de Alphonse Mucha, Musée du Luxembourg

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l’apôtre de la non-violence Petr Chelčický, du souverain utraquiste Georges de Poděbrady ou de Komenský, représentés dans des circonstances historiques marquantes allant du XIIIe au XVIIe siècle. Chez les autres Slaves, après les origines mythiques, les tsars Siméon et Dušan Štěpan, la bataille de Grünwald ou le chef de guerre croato-hongrois Miklós Zrínyi face aux Turcs illustrent une dimension héroïque, pour ce dernier dans une métaphore de la Première Guerre mondiale. La fondation de la république monastique du Mont-Athos, la suppression du servage en Russie, l’Omladina et l’apothéose « des Slaves pour l’humanité » constituent le sommet de l’effort symbolique et quasi mystique de Mucha, renforcé par l’usage de couleurs qui caractérisent chaque époque. Mucha donne de l’histoire tchèque une vision qui s’inscrit dans une tradition protestante, lyrique, héroïsante et progressiste, dominante officielle de la Première République masarykienne, paradoxalement reprise en la déformant par le régime communiste. L’ensemble peut être aussi classé en quatre groupes : allégorique, religieux, guerrier et culturel. Le don fait par Mucha à la ville de Prague en 1928 provoqua l’embarras en raison de l’ampleur de cette Épopée slave qui nécessitait une installation particulière : dévolue à la Galerie de la Ville de Prague, à condition de l’abriter dans un lieu idoine, elle fut déposée au château de Moravský Krumlov, proche d’Ivančice, et accessible aux visiteurs à partir de 1963. Puis une solution provisoire fut trouvée dans un espace aménagé dans le Palais des expositions de Prague de 2012 à 2016. Un aboutissement plus pérenne est toujours en suspens. Le caractère théâtral, allégorique, très classique et statique de l’oeuvre, qui rappelait les rideaux de théâtre de la jeunesse de l’artiste, et sa thématique nationale ont également provoqué des commentaires contrastés. Malgré tout, ce cycle figure parmi les oeuvres majeures de l’art tchèque du XXe siècle. Outre ses qualités intrinsèques, le succès de L’Épopée slave tient à la fois à sa monumentalité qui a peu d’équivalents, au marché de l’art mondial qui a réservé à Alphonse Mucha un statut conséquent et à la résonance de son nom en Pays tchèques : après l’entrée des Allemands à Prague, arrêté par la Gestapo, il est mort le 14 juillet 1939 à la suite de ces interrogatoires, quelques semaines avant le pacte germano-soviétique. Dans le paysage intellectuel et artistique tchèque, Mucha offre finalement un alliage singulier de patriotisme, d’idéalisme slave et d’humanisme maçonnique qui dépasse les frontières de son seul pays natal : il n’est pas anodin que la 5 122e astéroïde de notre univers ait reçu son nom. Antoine Marès

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autres publications journal de l’exposition Alain Weill éditions Rmn-Grand Palais, 2018 28 x 43 cm 24 pages, piqure métal, 40 illustrations, 6 € parution : 12 septembre 2018 Ce journal réunit les oeuvres emblématiques de l’exposition en les replaçant dans le contexte artistique et culturel de l’époque. auteur Alain Weill fut le premier directeur artistique du Festival International de l’Affiche de Chaumont (1990-2001) et directeur du Musée de la Publicité (1971-1983). Il est également expert en arts graphiques et création publicitaire, et l’auteur de nombreux ouvrages de références sur le domaine, en particulier de l’inventaire raisonné des affiches de Mucha.

et aussi... carnet de cartes postales éditions Rmn-Grand Palais, 2018 12.8 cm x 16.5 cm 112 pages, relié, 32 illustrations, 14.90 € parution : 12 septembre 2018 Cet ouvrage raffiné réunit les oeuvres emblématiques de l’exposition sous la forme d’un carnet de 32 cartes postales détachables, accompagné des textes de présentation écrits par la commissaire de l’exposition, Tomoko Sato. L’ouvrage est bilingue français — anglais

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programmation culturelle cycle de conférences Les conférences ont lieu au Centre culturel tchèque, 18, rue Bonaparte et sont gratuites. Réservation obligatoire sur : museeduluxembourg.fr conférence de présentation Tomoko Sato, conservateur de la Fondation Mucha, commissaire de l’exposition et Emmanuel Coquery, directeur scientifique de la Réunion des musées nationaux – Grand Palais. Première grande exposition consacrée à Alphonse Mucha à Paris depuis près de quarante ans, la rétrospective du Musée du Luxembourg permet de découvrir les différentes facettes de cet artiste prolifique. Tomoko Sato et Emmanuel Coquery présentent les coulisses de l’exposition. date : jeudi 20 septembre, 18h30 de Chéret à Mucha : quand l’affiche devient un art Nicholas Zmelty, maître de conférences à l’Université de Picardie Jules Verne. À la fin des années 1890, Alphonse Mucha s’impose comme le maître absolu de l’affiche Art nouveau. Avec son style si personnel qui conjugue ornementation foisonnante et figures féminines au charme envoûtant, il s’assure une renommée sans pareille même si d’aucuns l’accusent d’avoir sacrifié son talent sur l’autel du profit. À travers un panorama de la diversité de l’affiche fin de siècle, cette conférence mettra en lumière la singularité des œuvres de Mucha et questionnera la complexité des relations entre art et publicité. date : jeudi 22 novembre à 18h30 Paris à la Belle Époque Dominique Kalifa, professeur à l’université Paris 1 Panthéon - Sorbonne Pensée par Walter Benjamin comme la capitale du XIXe siècle, Paris, rénovée et «embellie» par le baron Haussmann s’impose aussi comme l’un des phares du XXe siècle naissant. L’éclat de la République, la puissance internationale et l’extraordinaire vigueur de sa création culturelle en font un lieu majeur de l’innovation. Cette conférence évoquera le contexte dans lequel évolue Mucha, alors que Paris attire artistes, intellectuels, étudiants et entre dans un nouveau siècle auquel elle entend bien imposer sa marque. date : jeudi 13 décembre à 18h30 artistes tchèques à Paris au début du XXè siècle Anna Pravdová, conservatrice à la Galerie nationale de Prague. Comme Mucha, de nombreux artistes tchèques sont venus se former à Paris ou tenter leur chance sur la scène artistique de la capitale à partir de la deuxième moitié du XIXè siècle. Spécialiste de la diaspora artistique tchèque, Anna Pravdová vous fait découvrir ces artistes célèbres ou moins connus ainsi que leurs œuvres, de la fin du XIXè siècle à la Deuxième Guerre mondiale. date : jeudi 10 janvier à 18h30

soirées spéciales ciné-club projections en partenariat avec le cinéma Les 3 Luxembourg, 67, rue Monsieur le Prince - Avant-première exceptionnelle de Dilili à Paris, Michel Ocelot, 2018 Dans le Paris de la Belle Époque, avec un jeune livreur en triporteur, la petite Kanake Dilili mène une enquête sur des enlèvements de fillettes. Elle va d’aventures en aventures, rencontrant des Alphonse Mucha, Musée du Luxembourg

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hommes et des femmes extraordinaires qui l’aident, et des méchants qui sévissent dans l’ombre. Les deux amis feront triompher la lumière, la liberté et la joie de vivre ensemble. date : jeudi 4 octobre 2018 à 20h30 en présence de l’équipe du film French Cancan, Jean Renoir, 1954 Danglard, entrepreneur de spectacle, se lance dans la rénovation d’un vieil établissement qu’il nomme le Moulin Rouge. Il prend le pari de remettre à la mode un vieux quadrille, le cancan et de faire de Nini, jeune blanchisseuse, une danseuse vedette. date : jeudi 15 novembre à 20h30 réservations : http://www.lestroisluxembourg.com/ nuit blanche Animation par le collectif Soirées dessinées qui réalisera en musique et devant le public une grande fresque dessinée en écho à l’œuvre de Mucha (https://www.lessoireesdessinees.com/) date : samedi 6 octobre de 19h30 à 1h (dernière entrée à 00h30) entrée libre et gratuite soirée carnet de dessins Le temps d’une soirée spécialement dédiée au dessin, les visiteurs pourront venir avec leurs crayons se mesurer aux célèbres affiches mais aussi aux peintures, aux sculptures ou encore aux pastels du maître de l’Art nouveau. date : mardi 16 octobre de 19h à 21h30 réservation obligatoire sur museeduluxembourg.fr autour du tatouage Amateurs de tatouages ou simple curieux, venez assister en direct à la création d’un dessin de tatouage original inspiré des œuvres de l’exposition et découvrez, au travers de photographies, comment le travail de Mucha a influencé cet univers. date : samedi 24 novembre, 19h30-22h réservation obligatoire sur museeduluxembourg.fr bal Belle Époque Boston, Matchiche, Mazurka : le temps d’une soirée costumée, retrouvez la fantaisie des bals de la Belle Époque. Danseur virtuose ou débutant, laissez-vous emporter par le tourbillon de la fête, emmené par les danseurs de l’association Carnet de bals. dates : les samedis 8 décembre et 12 janvier, 19h30-23h réservation obligatoire sur museeduluxembourg.fr

visites guidées et ateliers visite guidée : le « style Mucha » Les affiches de Mucha sont appréciées pour leurs figures féminines gracieuses, entourées de motifs aux lignes sinueuses. Ce style si reconnaissable, l’artiste l’a aussi développé sur de nombreux supports. Comment s’est-il constitué, quelles en sont les principales composantes et à quelle vision du monde et de l’art renvoie-t-il ? La visite guidée propose des réponses à ces questions. dates : du lundi au dimanche à 12h15, séance supplémentaire à 16h45 le dimanche et à 19h le vendredi, en période scolaire. Une visite guidée est proposée en nocturne à 19h les lundis 26/11, 3/12, 10/12, 17/12. D’autres séances sont programmées pendant les vacances scolaires. durée : 1h15 Alphonse Mucha, Musée du Luxembourg

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visites chantées L’exposition est traitée de façon originale à l’occasion des visites exceptionnelles animées par le ténor-conférencier Grégoire Ichou. Au cours de la visite guidée, aura lieu une interprétation en direct d’airs variés, choisis en écho aux œuvres de Mucha. dates : les jeudis 20 décembre et 3 janvier à 19h. Réservation obligatoire sur museeduluxembourg.fr Votre billet vous permet d’accéder à l’exposition dès 18h. visite famille : Alphonse Mucha, un art pour tous A partir de 6 ans. Comment Mucha s’y est-il pris pour créer des images qui puissent s’adresser au plus grand nombre ? Que voulait-il dire à chacun à travers elles ? Cette visite spécialement conçue pour les familles permet d’entrer dans la démarche de l’artiste pour mieux comprendre ses œuvres. dates : Les dimanches à 14h. En période de vacances scolaires, des séances supplémentaires sont proposées. durée : 1h champ social et visiteurs à besoins spécifiques Le Musée vous conseille sur la formule la plus adaptée à vos besoins et propose des tarifs préférentiels. Contactez : groupes@museeduluxembourg.fr ateliers enfants : Joue-la comme Mucha A partir de 6 ans. Les enfants pourront réaliser une affiche de leur héros ou objet préféré : il s’agit de repérerer dans l’exposition les techniques de Mucha pour mettre en valeur son sujet et de les réutiliser ensuite pour créer une estampe originale. dates : à 14h15 le dimanche 30 septembre, mercredi 24 et jeudi 25 octobre, dimanche 25 novembre, mercredi 26 et jeudi 27 décembre, dimanche 20 janvier. durée : 2h visite scolaire Lors d’une visite adaptée, les enseignants pourront faire découvrir à leurs élèves le travail d’un maître de l’Art nouveau, dessinateur, affichiste mais aussi patriote et philosophe, et qui voulait mettre son art au service de tous. et aussi : Pour jouer en famille sur la page jeune public : museeduluxembourg.fr/jeune-public 3 notices d’oeuvres : Mucha et les arts de la table : https://www.histoire-image.org/fr/etudes/mucha-arts-table Mucha et le théâtre : https://www.histoire-image.org/fr/etudes/mucha-theatre Mucha, chantre de la nouvelle affiche publicitaire : https://www.histoire-image.org/fr/etudes/mucha-chantre-nouvelle-affiche-publicitaire Et pour un public plus jeune, le site Panorama de l’Art propose une fiche sur l’artiste Mucha et sur les bouches de métro parisiennes : http://panoramadelart.com/

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le Musée du Luxembourg D’abord installé dans le Palais du Luxembourg, que Marie de Médicis fait construire entre 1615 et 1630, le Musée du Luxembourg est le premier musée français ouvert au public en 1750. Les visiteurs peuvent alors y admirer les vingt-quatre toiles de Rubens à la gloire de Marie de Médicis et une centaine de tableaux provenant du Cabinet du Roi, peints par Léonard de Vinci, Raphaël, Véronèse, Titien, Poussin, Van Dyck ou encore Rembrandt. Après le transfert de ces oeuvres au Louvre, le Musée du Luxembourg devient, en 1818, un « musée des artistes vivants », c’est-àdire un musée d’art contemporain. David, Ingres, Delacroix, entre autres, y sont exposés. Affectataire du Palais et du Jardin du Luxembourg en 1879, le Sénat fait édifier le bâtiment actuel entre 1884 et 1886. Les impressionnistes y sont pour la première fois exposés dans un musée national, grâce au legs Caillebotte qui comporte des oeuvres de Pissarro, Manet, Cézanne, Sisley, Monet, Renoir... Cette collection se trouve aujourd’hui au musée d’Orsay. Fermé après la construction d’un musée national d’art moderne au Palais de Tokyo en 1937, le Musée du Luxembourg rouvre ses portes au public en 1979. Le Ministère de la Culture y organise des expositions sur le patrimoine des régions et les collections des musées de province, le Sénat conservant un droit de regard sur la programmation et l’usage du bâtiment. En 2000, le Sénat décide d’assumer à nouveau l’entière responsabilité du Musée du Luxembourg, afin de conduire une politique culturelle coordonnée dans le Palais, le Jardin et le Musée. S’il a pour missions premières, en sa qualité d’assemblée parlementaire, le vote de la loi, le contrôle du Gouvernement, l’évaluation des politiques publiques et la prospective, le Sénat se doit en effet également de mettre en valeur le patrimoine dont il est affectataire. Pour garantir un rayonnement et un niveau d’excellence dans la production et l’organisation des expositions présentées au Musée du Luxembourg, le Sénat a choisi de faire appel à des professionnels de ce secteur. Le Musée du Luxembourg s’est depuis lors imposé comme l’un des principaux lieux d’expositions parisiens, en permettant à ses très nombreux visiteurs d’apprécier les chefs-d’oeuvre de Botticelli, Raphaël, Titien, Arcimboldo, Véronèse, Gauguin, Matisse, Vlaminck, Modigliani… En 2010, le Sénat délègue la gestion du Musée à l’Établissement public de la Réunion des musées nationaux et du Grand Palais des Champs-Élysées (Rmn – Grand Palais) avec pour mission d’y organiser des expositions ambitieuses. Trois axes de programmation, en lien avec l’histoire du lieu, sont privilégiés : « la Renaissance en Europe », « Art et pouvoir » et « le Palais, le Jardin et le Musée : le Luxembourg au coeur de Paris, capitale des arts ». C’est ainsi qu’un public nombreux a pu venir voir Chagall entre guerre et paix, La Renaissance et le Rêve, Joséphine, Paul DurandRuel. Le pari de l’impressionnisme, Les Tudors, Fragonard amoureux. Galant et libertin, Chefsd’oeuvre de Budapest, Henri- Fantin Latour. A fleur de peau, Pissarro à Eragny, Rubens, portraits princiers ou encore Tintoret, Naissance d’un génie. La Rmn – Grand Palais est l’un des premiers organisateurs d’expositions dans le monde. Exposer, éditer, diffuser, acquérir, accueillir, informer : elle contribue, pour tous les publics, à l’enrichissement et à la meilleure connaissance du patrimoine artistique aux niveaux national et international. Toute l’actualité du Musée du Luxembourg sur museeduluxembourg.fr

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informations pratiques adresse Musée du Luxembourg, 19, rue Vaugirard, 75006 Paris téléphone 01 40 13 62 00 ouverture tous les jours du lundi au dimanche de 10h30 à 19h Nocturne les vendredis jusqu’à 22h Nocturne les lundis jusqu’à 22h du 12 novembre au 17 décembre inclus Ouverture les 24 et 31 décembre de 10h30 à 18h Fermeture le 25 décembre tarifs 13 € ; TR 9 €, spécial Jeune 16-25 ans : 9 € pour 2 personnes du lundi au vendredi après 16h Gratuit pour les moins de 16 ans, bénéficiaires des minima sociaux accès M° St Sulpice ou Mabillon Rer B Luxembourg Bus : 58 ; 84 ; 89 ; arrêt Musée du Luxembourg / Sénat informations et réservations : museeduluxembourg.fr grandpalais.fr audioguides A travers une vingtaine de chefs-d’œuvre, les visiteurs pourront découvrir le travail de Mucha dans toute son étendue. L’audioguide est disponible en français, anglais, espagnol, allemand et dans une version pour enfants en français. #ExpoMucha

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visuels disponibles pour la presse autorisation de reproduction uniquement pendant la durée de l’exposition et pour en faire le compte-rendu

presse.rmngp.fr/ L’œuvre doit être reproduite dans son intégralité, ne doit être ni taillée, ni coupée, et aucun élément ne doit y être superposé. L’intégralité de la légende doit être impérativement mentionnée à chaque reproduction de l’œuvre. Toute reproduction en couverture ou à la une devra faire l’objet d’une demande d’autorisation auprès du service presse de la Réunion des musées nationaux-Grand Palais. Ces conditions sont valables pour les sites internet étant entendu que pour les publications de presse en ligne, la résolution des fichiers ne doit pas dépasser 72 DPI. Le justificatif de parution est à adresser à : Florence Le Moing, Service de presse / Réunion des musées nationauxGrand Palais / 254/256 rue de Bercy / 75012 Paris *** Reproduction authorised only for reviews published during the exhibition. The image must be shown in its entirety. It must not be bled or cropped in any way. Nothing may be superimposed on the image. The full credit line must be mentioned for each use of the image. For any use on cover or front page, please contact the Réunion des musées nationaux-Grand Palais press office. These conditions apply to websites too. Images‘ files online shall not exceed 72 DPI. A copy of the review is to be sent at: Florence Le Moing, Head of Press Department / Réunion des musées nationauxGrand Palais / 254/256 rue de Bercy / 75012 Paris

section 1 - Un bohémien à Paris

Alphonse Mucha Autoportrait en chemise russe (roubachka) dans l’atelier de la rue de la Grande-Chaumière Paris, 1882 Tirage moderne à partir du négatif original sur plaque de verre Prague, Fondation Mucha © Mucha Trust 2018

Alphonse Mucha Sarah Bernhardt : portrait en pied, étude c.1896 plume et encre sur papier 41.5 x 26 cm Prague, Fondation Mucha © Mucha Trust 2018

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Alphonse Mucha Gismonda 1894 lithographie en couleur 216 x 74.2 cm Prague, Fondation Mucha © Mucha Trust 2018

Alphonse Mucha Médée 1898 lithographie en couleur 206 x 76 cm Prague, Fondation Mucha © Mucha Trust 2018

2 - Un fabricant d’images

Alphonse Mucha Salon des Cent : exposition de l’oeuvre de Mucha 1897 lithographie en couleur 66.2 x 46 cm Prague, Fondation Mucha © Mucha Trust 2018

Alphonse Mucha Boîte pour les gaufrettes vanille Lefèvre-Utile c.1900 Boite en fer-blanc, recouverte d’une étiquette lithographiée 19.3 x 18.3 x 17.5 cm Prague, Fondation Mucha © Mucha Trust 2018 Alphonse Mucha, Musée du Luxembourg

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Alphonse Mucha papier à cigarette «Job» 1896 lithographie en couleur 66.7 x 46.4 cm Prague, Fondation Mucha © Mucha Trust 2018

Alphonse Mucha Le zodiaque 1896 Lithographie en couleur 65.7 x 48.2 cm Prague, Fondation Mucha © Mucha Trust 2018

Alphonse Mucha Rêverie 1897 Lithographie en couleur 72.7 x 55.2 cm Prague, Fondation Mucha © Mucha Trust 2018

Alphonse Mucha Les Saisons : l’été 1896 série de 4 panneaux décoratifs, Lithographie en couleur 103 x 54 cm Prague, Fondation Mucha © Mucha Trust 2018 Alphonse Mucha, Musée du Luxembourg

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Alphonse Mucha Les Saisons : l’hiver 1896 série de quatre panneaux décoratifs, lithographie en couleur 103 x 54 cm Prague, Fondation Mucha © Mucha Trust 2018

Alphonse Mucha Femme à la marguerite 1900 tissu, velours imprimé 60 x 78.5 Prague, Fondation Mucha © Mucha Trust 2018

Alphonse Mucha Dessin pour éventail avec motif de pavot et de lierre c.1889 crayon, aquarelle, papier or 25 x 28 cm Prague, Fondation Mucha © Mucha Trust 2018

Alphonse Mucha Dessins pour un service de table c.1900 Fusain, crayons en couleur et blanc sur carton 20.1 x 20.1 cm Prague, Fondation Mucha © Mucha Trust 2018 Alphonse Mucha, Musée du Luxembourg

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3 - Mucha, le cosmopolite

Alphonse Mucha Chaîne ornementale et pendentifs dessinés par Mucha et réalisés par Georges Fouquet 1900 or, émail, perle d’eau, nacre et pierres semiprécieuses Prague, Fondation Mucha © Mucha Trust 2018

Alphonse Mucha Intérieur de la boutique de Georges Fouquet : dessin pour la cheminée avec statuette miroir et détails ornementaux sur le mur c.1900 crayon, encre, aquarelle sur papier 65 x 48 cm Prague, Fondation Mucha © Mucha Trust 2018

Alphonse Mucha Emballage pour le «Savon Mucha violette» 1906 Lithographie en couleur 31 x 18 cm Prague, Fondation Mucha © Mucha Trust 2018

4 - Mucha, le mystique

Alphonse Mucha Mucha et Jaroslava posant pour l’affiche de Forest Phonofilm, Zbiroh c.1927 Tirage moderne, négatif original sur plaque de verre 24 x 18 cm Prague, Fondation Mucha © Mucha Trust 2018 Alphonse Mucha, Musée du Luxembourg

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Alphonse Mucha Nuit sainte c.1900 pastel sur papier 60 x 45.5 cm Prague, Fondation Mucha © Mucha Trust 2018

Alphonse Mucha La lune et les étoiles : étude pour «L’étoile du matin» 1902 Aquarelle sur esquisse lithographiée en couleur 56 x 21 cm Prague, Fondation Mucha © Mucha Trust 2018

Alphonse Mucha Étude pour l’affiche du 6ème festival de Sokol 1911 Aquarelle, encre, gouache sur papier 168.5 x 82.5 cm Prague, Fondation Mucha © Mucha Trust 2018

5 - Mucha, le patriote

Alphonse Mucha Noël en Amérique 1919 Huile sur toile 83 x 79 cm Prague, Fondation Mucha © Mucha Trust 2018 Alphonse Mucha, Musée du Luxembourg

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Alphonse Mucha Étude pour l’Épopée slave (cycle n°6) : couronnement du Tsar serbe Stepan Dusan comme Empereur romain d’Orient c.1923.24 Stylo, encre et aquarelle sur papier 44 x 39 cm Prague, Fondation Mucha © Mucha Trust 2018

6 - Artiste et philosophe

Alphonse Mucha Étude pour Femme dans le désert c.1923 Huile sur toile 49.5 x 50 cm Prague, Fondation Mucha © Mucha Trust 2018

Alphonse Mucha La Lumière de l’espérance 1933 Huile sur toile 96.2 x 90.7 cm Prague, Fondation Mucha © Mucha Trust 2018

Alphonse Mucha Cathédrale Saint Vitus, St Wenceslas ( duc de Bohème), agenouillé près de la Grand-mère Lumidla 1931 Encre, aquarelle,sur papier 92 x 139.5 cm Prague, Fondation Mucha © Mucha Trust 2018

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Alphonse Mucha L’Âge de la sagesse : étude pour le panneau central du triptyque « Les Trois Âges » 1936-38 crayon et aquarelle sur papier 35 x 32 cm Prague, Fondation Mucha © Mucha Trust 2018

affiche de l’exposition Alphonse Mucha Réunion des musées nationaux - Grand Palais 2018 © Mucha Trust 2018

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