Exposition Roux ! Musée Jean-Jacques Henner

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Roux ! De Jean-Jacques Henner à Sonia Rykiel

Roux !

Exposition du 30 janvier au 20 mai 2019 Vernissage presse le mardi 29 janvier 9h-11h30 Musée national Jean-Jacques Henner 43 avenue de Villiers • 75017 Paris Tous les jours sauf le mardi de 11 h à 18h 1

Dossier de presse, le 3 décembre 2018


Sommaire 3 Communiqué de presse 5 Avant-propos de Marie-Cécile Forest, directrice de l’établissement public du musée national Jean-Jacques Henner et du musée national Gustave Moreau Parcours 7 Rousses ! 10 La force d’une couleur 11 Rousseur et préjugés 12 Quelques traits de sanguine 13 Pourquoi tant de roux ?

15 Programmation culturelle autour de l’exposition 17 Catalogue et extraits des textes 21 Le musée national Jean-Jacques Henner en quelques mots 22 Jean-Jacques Henner, repères biographiques 23 Visuels disponibles

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27 Informations pratiques

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Communiqué de presse

Roux !

De Jean-Jacques Henner à Sonia Rykiel 30 janvier-20 mai 2019 Musée national Jean-Jacques Henner 43, avenue de Villiers 75017 Paris

Roux !

Visite presse le mardi 29 janvier 2019 de 9h à 11h30

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Jean-Jacques Henner, La liseuse, Entre 1880 et 1890, huile sur toile Photo @ RMN-GP / Hervé Lewandowski

© Sonia Rykiel/Martin Margiela Photo © Frédérique Dumoulin

Le musée national Jean-Jacques Henner consacre sa prochaine ­exposition temporaire au thème de la rousseur et plus précisément à la chevelure rousse, ­emblématique de la p ­ einture de Jean-Jacques Henner (18291905), qui en fait sa signature. Du 30 janvier au 13 mai 2019, un ensemble éclectique de peintures, ­croquis de mode, a ­ ffiches, photographies, dessins, masques, films…, sera ­exposé en ­regard des ­tableaux du peintre. En cinq sections, l’exposition réunit une centaine d’œuvres et montre ­différents ­aspects de la rousseur. Sans prétendre à l’exhaustivité, elle souligne ­l’importance de cette ­couleur tellement distinctive à travers des œuvres qui ne manqueront pas d ­ ’étonner et de détonner ! Cette exposition d’œuvres venues d’univers différents permet d’évoquer l’imaginaire et les préjugés autour de la rousseur, qui fascine et dérange à la fois. Pour l’occasion, elle a bénéficié de prêts importants provenant de nombreux musées (Orsay, Arts décoratifs, Petit Palais, Beaux-arts de la Ville de Paris, MuCEM, Quai Branly-Jacques Chirac), de la Comédie Française, de collections particulières dont celle de Nathalie Rykiel, ainsi que de la photographe Geneviève Boutry.


Rousses L’exposition s’ouvre avec la première rousse de Jean-Jacques Henner, Idylle de 1872, et quelques tableaux qui permettent de comprendre comment l’artiste a généralisé le roux dans son œuvre, quel qu’en soit le sujet. Cette section permet également d’aborder la thématique du portrait avec La Comtesse Kessler à la chevelure flamboyante mise en perspective avec Jeune femme à la rose d’Auguste Renoir et l’énigmatique Femme à l’orchidée d’Edgard Maxence et des photographies actuelles de Geneviève Boutry. À la suite, le visiteur est convié à une promenade à travers la littérature (Baudelaire, Zola, Maupassant…) et les icônes rousses du xlxe siècle.

La force d’une couleur La confrontation des œuvres de Jean-Jacques Henner, des masques de Papouasie Nouvelle Guinée et des créations rendant hommage à Sonia Rykiel, souligne la force d’une couleur, « couleur qui se voit et fait écart avec les autres », comme l’écrit si justement Michel Pastoureau au sujet de l’orangé. Papouasie-Nouvelle-Guinée (Nouvelle-Irlande), masque Kepong, xxe siècle, bois, fibres végétales, pigments, opercule de turbo, Paris, musée du Quai Branly-Jacques Chirac Photo @Patrick Gries / Bruno Descoings

Rousseur et préjugés De tout temps, les roux ont suscité des réactions mêlant fascination et répulsion. Cette section présente l’imaginaire autour du roux et ses multiples aspects : séduction (Sarah Bernhardt, Loïe Fuller), rire (clowns) et peur (ogres)… Un focus original est également porté sur les héros de l’enfance, de Poil de Carotte à Spirou.

Quelques traits de sanguine Les dessins de Jean-Jacques Henner ont la part belle dans cette exposition. La sanguine est pour lui le média idéal pour faire flamboyer la chevelure d’Andromède, de Judith et de La Vérité jusqu’au déroutant Christ mort. En contrepoint, figurent les croquis au feutre réalisés pour le défilé-hommage à Sonia Rykiel en 2008 par Jean-Charles de Castelbajac, Jean-Paul Gaultier et Martin Margiela. Le noir et le roux claquent ici comme un drapeau.

Pourquoi tant de roux ? S’interroger sur les raisons de la prédilection de Henner pour la rousseur, invite à entrer dans l’atelier du peintre. Il y faisait poser des modèles, qui n’étaient pas toutes rousses, et multipliait les esquisses. De l’inquiétante Hérodiade à la repentante Madeleine en passant par la sensuelle Vérité : presque toutes sont rousses ! Le plus original dans cette production sont les Christ roux qui intriguent alors que cette couleur est habituellement associée au traître Judas.

Commissariat

Claire Bessède, conservateur du musée national Jean-Jacques Henner

Muséographie

Hubert Le Gall, assisté de Laurie Cousseau

Graphisme

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Ursula Held

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Avant-propos « Pourquoi tant de rousses ? » se sont, de tout temps, interrogés les visiteurs du musée national Jean-Jacques Henner. Cette question taraudante a été à l’origine de cette exposition. Il est vrai que la recherche menée à cette occasion montre une couleur invasive dans l’œuvre du peintre. La Comtesse Kessler, Hérodiade, La Vérité, La Liseuse, toutes sont rousses au point que, en 1887, le Journal amusant coiffe d’un casque la chevelure flamboyante de Rêverie rebaptisée « La femme du pompier » et que, plus récemment, Henner a pu être qualifié de « peintre qui aimait les rousses », en clin d’œil au célèbre film de François Truffaut. La couleur rousse revient d’ailleurs comme un leitmotiv chez tous les caricaturistes qui se sont intéressés à la peinture de Jean-Jacques Henner. Si la réponse à la question posée par les visiteurs ne va pas de soi, elle ouvre des pistes sur l’intimité, la psychologie d’un homme peu disert en la matière. Il semblerait bien que l’on puisse interpréter cette chevelure rousse en contradiction avec le corps virginal comme le signe tangible du « feu sous la glace », une érotisation subtile de nus souvent vaporeux. Le Christ au tombeau reste le plus intrigant, sans que l’on puisse faire un lien direct avec un précédent roux fameux, celui de Jésus insulté par les soldats (Chicago, Art Institute) d’Édouard Manet, exposé au Salon de 1865. Si les peintures de Henner présentant cette caractéristique nous étaient déjà connues, les dessins volontairement confinés en réserve pour leur conservation sont une véritable nouveauté et ont la part belle dans cette exposition. La sanguine devient le média privilégié pour faire flamboyer la chevelure d’une Madeleine, d’Andromède, de Judith, de La Vérité et jusqu’au Christ mort. Cette couleur devenue fétiche l’amène même à coloriser tardivement la chevelure d’Ève dans un dessin figurant Adam et Ève trouvant le corps d’Abel, reprise du sujet avec lequel il remporta le prix de Rome en 1858.

Jean-Jacques Henner, Madeleine en prière, 1889, Paris, musée national Jean-Jacques Henner

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Photo @ RMN-GP / Adrien Didierjean

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Ce sont différents aspects de la rousseur que présente cette exposition, à travers des peintures de contemporains de Henner comme Carolus-Duran ou Edgard Maxence, une pochette de disque de David Bowie, qualifié parfois d’« homme à la chevelure rouge », ou encore diverses marionnettes d’ogre et de diablesse. Sans prétendre traiter le sujet de la rousseur de manière exhaustive, l’exposition montre toutefois l’importance de cette couleur tellement distinctive à travers des œuvres qui ne manqueront pas d’étonner et de détonner ! Les masques généreusement prêtés par le musée du quai Branly – Jacques Chirac sont à ce titre particulièrement bienvenus ainsi que les créations de couturiers en hommage à Sonia Rykiel, icône de la rousseur s’il en fut. Dans les photographies de ­Geneviève Boutry ou les affiches d’Eugène Grasset et Leonetto Cappiello, la chevelure se fait là aussi parure. Une part belle est faite aux héros de notre enfance, de Spirou à Poil de carotte et aux citations littéraires. Une invitation inespérée à relire Les Fleurs du Mal de Baudelaire et son poème « À une mendiante rousse » : Blanche fille aux cheveux roux Dont la robe par ses trous Laisse voir la pauvreté Et la ­beauté. Marie-Cécile Forest directrice de l’établissement public du musée national Jean-Jacques Henner et du musée national Gustave Moreau


J’ai toujours été particulière – le fait d’être rousse. À chaque fois, les gens se retournaient sur mon passage en disant : « Qu’est-ce qu’elle a, celle-là ? » J’en ai profité. Rousse : accepter le deal. Sonia Rykiel

La lumière jette sur la chevelure des rousses des reflets d’incendie et fait valoir le grain satiné de leur teint. La lueur fauve, couleur d’or, est la plus vivante, la plus discrète aussi par conséquent la plus harmonique et la plus belle. La beauté est ainsi sans détour. L’essayiste Henri Roujon à propos des œuvres de Jean-Jacques Henner

Jeune femme à la chevelure rousse Musée national Jean-Jacques Henner Photo © Jalo, Paris

(…) Je voudrais vous voir avec une perruque rousse. Roux !

Jean-Jacques Henner à Émile Durand-Gréville posant pour un Christ

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Parcours Présentée sur la totalité du musée selon un parcours en cinq sections, l’exposition réunit une centaine d’œuvres et objets provenant d’univers différents : peintures, croquis de mode, affiches, photographies, dessins, masques, films…, exposés en regard des tableaux de Jean-Jacques Henner. Des œuvres du peintre, souvent inédites, car restaurées et sorties des réserves pour l’occasion, complètent le parcours.

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Cet ensemble, tout en montrant différents aspects de la rousseur, porte un nouveau regard sur le thème en établissant des dialogues avec des contemporains de Henner (Pierre-Auguste Renoir, Jules Chéret…), comme avec l’art extra-­européen (masques Tatanua de Papouasie Nouvelle-Guinée). Des ­correspondances i­nédites sont également proposées avec la mode, grâce aux « robes hommage » à la créatrice Sonia Rykiel, avec la photographie (portraits de Geneviève Boutry), ainsi qu’avec la littérature à travers l’évocation des héros de la jeunesse (Poil de Carotte, Spirou…).

Rousses ! L’exposition s’ouvre dans le Salon aux colonnes avec la première rousse de Jean-Jacques Henner Idylle, 1872. De retour à Paris après cinq années passées à la Villa Médicis (1859-1864), Henner souhaite se faire connaître sur une scène artistique très concurrentielle. Il fréquente Manet et Degas, qui peignent des roux, et trouve son inspiration au musée du Louvre. Dans Idylle, interprétation du Concert champêtre de Titien (vers 1509), resserrée autour des deux nus féminins, le roux apparaît comme un substitut du rouge pour créer un contraste avec le vert du paysage. Le peintre utilisera le roux tout au long de sa carrière comme une couleur et une signature.

Roux !

Aux côtés d’Idylle, figurent quelques œuvres du peintre, dont La liseuse, 1883, qui permettent d’aborder la généralisation du roux dans l’œuvre de l’artiste et d’évoquer la question sans cesse posée : pourquoi tant de roux dans les tableaux de Jean-Jacques Henner ?

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Jean-Jacques Henner, La Liseuse, 1883, huile sur toile, Paris, musée d’Orsay en dépôt au musée national Jean-Jacques Henner

Jean-Jacques Henner, Idylle, 1872, Paris, musée d’Orsay

Stop, Femme-poisson étudiant la pisciculture, Journal amusant, 5 mai 1883, musée national Jean-Jacques Henner


La thématique du portrait, bien représentée dans l’œuvre de Henner, est i­ llustrée par la présentation du célèbre tableau de La Comtesse Kessler mis en perspective avec des œuvres réalisées par des contemporains du peintre et des photographies d’aujourd’hui pour aborder la représentation du roux.

Vous aurez une chevelure admirable à peindre, digne de votre pinceau et la Comtesse [Kessler] une nouvelle œuvre du maître dont j’aime le talent par-dessus tous les autres. Lettre d’Henriette Beulé à Jean-Jacques Henner, datée du 27 janvier 1885

Jean-Jacques Henner, La Comtesse Kessler, vers 1886, huile sur toile, Paris, musée national JeanJacques Henner

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Comment représenter le roux ? Le portrait de la Comtesse Kessler par JeanJacques Henner met en valeur le contraste de la peau blanche dans la lumière et du fond sombre, contraste illuminé par le roux de ses cheveux. Dans la Jeune femme à la rose, un portrait de son modèle favori de l’époque ­Catherine Hessling, Pierre Auguste Renoir joue, au contraire, sur des teintes en camaïeu avec la chevelure qui en renforcent l’éclat. Le fond doré et les vêtements ornés de la Femme à l’orchidée d’Edgard Maxence en font presque une icône alors qu’elle exprime sa liberté en fumant. Le roux peut être mis en valeur par un vêtement sombre comme dans les photographies de ­Geneviève Boutry, dont les portraits cherchent à restituer l’intimité des êtres.

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Pierre Auguste Renoir, Jeune femme à la rose, entre 1918 et 1919, huile sur toile, Paris, Petit Palais, musée des Beaux-Arts de la Ville de Paris

Edgard Maxence, Femme à l’orchidée, vers 1900, huile sur toile, Paris, musée d’Orsay

Geneviève Boutry, Lauriane, 2009, photographie argentique, tirage sur papier, collection de l’artiste


Avant de rejoindre le premier étage du musée où des confrontations inédites entre les œuvres de Jean-Jacques Henner et celles d’autres artistes attendent le ­visiteur, ce dernier est invité, dans le jardin d’hiver, à une évocation des héroïnes rousses dans la peinture et la littérature du xlxe siècle. Peintres et écrivains ont souvent été inspirés par la chevelure rousse. Au xlxe siècle, avec le déclin de la peinture d’histoire et la montée du réalisme, les sujets issus du quotidien deviennent prépondérants. Gustave Courbet, chantre du réalisme, travaille la chevelure de Jo, la belle irlandaise, comme un véritable morceau de nature. D’autres artistes indépendants, épris de modernité, comme Edgar Degas et Henri de Toulouse-Lautrec, vont peindre des femmes à leur toilette, faisant de la chevelure rousse l’élément central du tableau. En Angleterre, les peintres préraphaélites sont les plus fameux à avoir représenté des chevelures flamboyantes, en sécession avec l’art académique. En Norvège, Edvard Munch est encore plus radical ; dans une peinture comme Vampire, où le roux est combiné au seul noir, il accoste aux portes de l’expressionnisme. Les rousses sont également nombreuses dans la poésie et le roman. Avec son ­célèbre poème « À une mendiante rousse », publié dans le recueil Les Fleurs du mal en 1857, Charles Baudelaire associe la rousseur à la prostitution et à la pauvreté. Les écrivains naturalistes, dont Émile Zola est le chef de file, vont alimenter le mythe de la femme fatale rousse. Nana devient de plus en plus rousse au fur et à mesure de sa déchéance. Dans une veine tout à l’opposé, son contemporain, le poète Armand Sylvestre s’adonne, une année auparavant, à une poésie parnassienne avec son poème « Les Naïades », d’après une peinture de Jean-Jacques Henner.

« Blanche fille aux cheveux roux, Dont la robe par ses trous, Laisse voir la pauvreté, Et la beauté, Pour moi, poète chétif, Ton jeune corps maladif, Plein de taches de rousseur, A sa douceur. » Charles Baudelaire, « À une mendiante rousse » (extrait), Les Fleurs du Mal, 1857

« Nana était toute velue, un duvet de rousse faisait de son corps un velours ; tandis que, dans sa croupe et ses cuisses de cavale, dans les renflements charnus creusés de plis profonds, qui donnaient au sexe le voile troublant de leur ombre, il y avait de la bête. C’était la bête d’or. »

Roux !

Émile Zola, Nana (extrait), 1880

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La force d’une couleur Dans la splendeur des grands volumes du salon rouge situé au premier étage et qui conserve encore les moucharabiehs installés par Guillaume Dubufe, le visiteur sera surpris par la confrontation des tableaux de Jean-Jacques Henner avec des masques de Papouasie Nouvelle-Guinée et des créations rendant hommage à Sonia Rykiel, exposés ici pour souligner le caractère fort mais aussi ambivalent du roux.

« Couleur qui se voit et qui fait écart avec les autres », comme l’a écrit Michel Pastoureau, l’orangé conserve ce caractère lorsqu’il est une couleur de cheveux. Grâce à lui, Jean-Jacques Henner crée un chromatisme singulier et séduisant. Pour lui, le roux est une véritable couleur qu’il utilise soit en camaïeu sur toute sa toile, soit uniquement pour les cheveux afin de capter le regard dans un tableau aux ombres très présentes. Le rouge-orangé est alors renforcé par la présence du bleu-vert, sa couleur complémentaire. Les « robes hommage » des créateurs à Sonia Rykiel incarnent la puissance et le charme de la chevelure rousse mais aussi son caractère distinctif, car on la reconnaît immédiatement dans ces évocations de sa chevelure. Enfin, les masques tatanua comme les portraits d’indiens de Georges Catlin, avec leurs crêtes rousses, incarnent à la fois la sauvagerie et la séduction, le drame et la vitalité.

« J’étais rousse. Rousse comme il n’est pas permis de l’être. Rousse sang. Pas d’une couleur orangée très vive mais d’un rouge flamboyant, un rouge rubis, un rouge hurlant. [...] Très vite, j’ai affirmé mes positions. J’ai joué l’avantage de cette différence, j’en ai fait un pôle plus, une évidence, un pouvoir. » Sonia Rykiel, Et je la voudrais nue, 1979

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Papouasie Nouvelle-Guinée (Nouvelle Irlande), Masque Kepong, xxe siècle, bois, fibres végétales, pigments, opercule de turbo, Paris, musée du Quai Branly – Jacques Chirac

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Maison Martin Margiela, Création spéciale pour Sonia Rykiel, 2008, veste constituée de six perruques aux cheveux crêpés roux, collection privée Nathalie Rykiel


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Quelques traits de sanguine

Au deuxième étage, la petite salle située derrière les moucharabiehs du salon rouge et appelée salle des dessins, propose un regard particulier sur une quinzaine de feuilles et carnets de Jean-Jacques Henner. La sanguine est pour lui l’outil idéal pour faire flamboyer la chevelure d’Andromède, de Judith et de La Vérité jusqu’au déroutant Christ mort. Comme ses tableaux, les dessins de Jean-Jacques Henner jouent sur le contraste entre le trait noir et le papier, parfois coloré ou imprimé. La couleur, un rouge-orangé souvent posé avec un carré Conté couleur sanguine, intervient soit pour placer quelques lignes directrices, soit comme complément du dessin sur une partie bien définie, dans la plupart des cas, des cheveux. Certains sujets comme La Vérité ont deux versions : une brune et une rousse. En contrepoint, figurent les croquis au feutre réalisés pour le défilé-hommage à Sonia Rykiel en 2008 par Jean-Charles de Castelbajac, Jean-Paul Gaultier et Martin Margiela. Le noir et le roux claquent ici comme un drapeau.

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Jean-Jacques Henner, Femme rousse, vers 1900, carré Conté et sanguine sur papier ligné collé sur papier bleu collé dans un carnet, Paris, musée national Jean-Jacques Henner

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Jean-Paul Gaultier, Création spéciale pour Sonia Rykiel, 2008, feutre sur papier, collection privée Nathalie Rykiel


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Rousses ! Rousseur et préjugés, le roux et ses représentations

« – À la première ligne que j’ai lue de vous, me dit Sarah, j’ai pensé : Cet homme-là doit être roux. Pourtant, les roux sont méchants. D’ailleurs, vous êtes plutôt blond. – J’étais roux, franchement roux, et méchant, madame, mais à mesure que la bonté me venait par la raison, mon poil passait au blond. » Jules Renard, Journal, à la date du 2 janvier 1896

La quatrième section est consacrée à l’imaginaire autour du roux et ses multiples aspects. Parce qu’ils sont peu nombreux, les roux peuvent susciter des réactions ambiguës mêlant fascination et répulsion. Au-delà des préjugés qui veulent que les roux soient des traîtres violents et les rousses des sorcières luxurieuses, tous dégageant un parfum particulier. Les roux attirent l’attention mais peuvent aussi être l’objet de sévices, tel le héros de Jules Renard surnommé « Poil de Carotte ». Le roux choisi et assumé, celui de David Bowie ou des punks, peut à l’inverse renforcer l’affirmation d’une personnalité provocatrice et d’une identité. La publicité comme la littérature jeunesse et les jouets ont exploité cette image du roux qui refuse un certain conformisme : une femme rousse sensuelle qui fume, Peter Pan qui refuse de grandir… et valorisé les héros roux, comme Tintin ou Spirou. Ils présentent également le double aspect du roux, couleur de cheveux des muses, des princesses et des artistes comme Sarah Bernhardt ou Loïe Fuller, mais aussi de ceux qui font rire ou peur, parfois les deux à la fois, du Bourgeois gentilhomme au clown en passant par l’ogre et la déesse guerrière.

« Ce mélange du mauvais rouge et du mauvais jaune n’est pas à proprement parler notre orangé […] mais plutôt la version sombre et saturée de celui-ci : le roux, couleur des démons, du renard, de la fausseté et de la trahison. »

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Jules Renard, Poil de Carotte, illustrations de Pierre Falké, Bruxelles, 1928, Paris, musée national Jean-Jacques Henner

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Michel Pastoureau, « Tous les gauchers sont roux », dans La trahison, revue Le Genre humain, Le Seuil, 1988

Jules Jean Chéret, Folies Bergère, La Loïe Fuller, 1893, lithographie, Paris, musée des Arts décoratifs


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Pourquoi tant de roux ? S’interroger sur les raisons de la prédilection de Jean-Jacques Henner pour la rousseur, invite à entrer dans l’atelier du peintre, qui se situait 11 place Pigalle à Paris. Ici, dans l’Atelier gris, on y croise des modèles qui posaient pour lui et qui n’étaient pas tous roux, on y mène des recherches sur la couleur et on y réfléchit au sujet de tableaux.

Jean-Jacques Henner, Figures féminines, entre 1872 et 1879, huile sur carton, Paris, musée national Jean-Jacques Henner

Jean-Jacques Henner, Camille Merval, vers 1886 ?, huile sur bois, Paris, musée national Jean-Jacques Henner

Henner multiplie croquis et esquisses avant d’aboutir à un résultat qui lui convienne. Le roux, qui peut tendre vers le brun ou l’orangé, est au centre de ses recherches sur la couleur. Henner ne cherche pas à faire des portraits de rousses et il peut recourir à des modèles différents pour une même figure en recherchant des femmes avec des caractéristiques physiques assez proches. Dans ses agendas, il désigne ces femmes par leur prénom et parfois leur nom, comme Camille Merval ou Emma Dobigny, et les autres par leur couleur de cheveux (« blonde », « brune » et « rousse » ou « rouge ») ou leur nationalité (« l’Italienne »). Il peut modifier leur couleur de cheveux ou leur faire porter une perruque. Peindre des cheveux roux permet au peintre d’utiliser une couleur soutenue dans la représentation du corps humain nu et de donner à ses représentations de sujets tirés de la mythologie une plus grande sensualité et au Christ une originalité par rapport à ses habituelles représentations.

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Henner, Le Régénérateur de la chevelure, Le Figaro, 12 mai 1894, Paris, musée national Jean-Jacques Henner

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Stop, La Femme du pompier, Journal Amusant, 12 février 1887, Paris, musée national Jean-Jacques Henner


Le surprenant Christ roux Le Christ roux des tableaux de Jean-Jacques Henner peut susciter l’étonnement alors qu’aucun texte n’indique sa couleur de cheveux. Si elle est peu fréquente, la rousseur étant plus souvent associée au traître Judas, l’iconographie du Christ roux n’est pas nouvelle. Selon Michel Pastoureau : « C’est aussi et surtout une mise en scène de l’osmose qui, par le baiser de la trahison, s’opère entre la victime et son bourreau, entre Jésus et Judas. » Édouard Manet, avec Jésus insulté par les soldats (1865, Chicago, Art Institute) et Paul Gauguin, avec Christ au Jardin des oliviers (1889, West Palm Beach, Norton Museum of Art), ont également ­représenté des Christ roux.

Jean-Jacques Henner, Le Christ au linceul,1896, huile sur toile, Paris, musée national Jean-Jacques Henner

« Vendredi 9 novembre 1883. Posé pour le Christ. Henner a commencé une seconde petite tête, la première ne le satisfaisant pas. [...] Henner. – Je voudrais vous voir avec une perruque rousse. Durand-Gréville. – Rien de plus facile ; j’irai en louer une chez un costumier. Samedi 10 novembre 1883. Posé avec la perruque rousse. »

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Entretiens de J.-J. Henner. Notes prises par Émile Durand-Gréville après ses conservations avec J.-J. Henner (1878-1888), Paris, 1925

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Programmation culturelle autour de l’exposition Événements Nocturne « Tous Roux ! » Jeudi 14 février

Une nocturne pour célébrer une Saint Valentin tout en rousseur ! Animations et séances photos, avec le photographe Pascal Sacleux, créateur du Red Love Festival. Tarifs et horaires à venir.

Cycle de conférences autour de l’exposition (dates à venir)

Avec Michel Pastoureau (directeur d’études émérite à l’École pratique des hautes études, sous réserve), Claire Bessède (conservateur du musée Henner), Xavier Fauche (essayiste, scénariste), Valérie André (Maître de recherches Université libre de Bruxelles). Tarif : 8 € / 6 €

Théâtre Jeudi 7 février | 19h30 (horaire sous réserve)

Salomé, d’Oscar Wilde par la compagnie Diversités. Tarif : 15 € / TR 10 €

Concerts de musique de chambre Jeudi 14 mars, 9 mai | 19h15

Concerts en partenariat avec le Conservatoire national de musique et de danse de Paris. Tarif : 15 € / TR 10 €

Concert-lecture Jeudi 18 avril | 20h

En partenariat avec l’Orchestre de Paris Tarif : 15 € / TR 10 €

Dimanches en musique Dimanche 24 mars, 14 avril, 19 mai | 16h

Concerts de musique de chambre, en partenariat avec l’école normale de musique Alfred-Cortot Entrée libre sur présentation du billet d’entrée

Soirée dessin avec modèles vivants Jeudi 4 avril | 19h

En partenariat avec Dr Sketchy’s Anti-Art School Tarif unique : 10 €, réservation auprès de Dr Sketchy

Soirées dessin, musique et danse ! Jeudi 21 mars, 23 mai | 18h15-20h30

Avec la participation exceptionnelle de danseurs de l’Opéra national de Paris et de musiciens du CNSM.

Escape game spécial Carnaval ! Samedi 16 mars | 17h-22h

« Débusquez le fantôme du musée » !

Ciné-club (sous réserve) Jeudi 21 février | 19h30

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Photos © musée Henner

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Poil de Carotte de Julien Duvivier Tarif : 6 €

Bal des enfants Dimanche 17 mars | 14h30

Bal et apprentissage de danses de salon pour enfants et adolescents, animé par la chorégraphe Claire Duport et l’ensemble Paris de vents dirigé par Fabrice Colas. Airs d’Offenbach, Gounod, Stravinsky…


Visites et ateliers Ateliers enfants de pratique artistique Initiation au dessin Mercredi 13 février | 15h Mercredi 13 mars | 15h Mercredi 10 avril | 15h Mercredi 15 mai | 15h Mercredi 12 juin | 15h Tarif unique : 6 €

Visites animées Mercredi 6 et 20 février | 15h Mercredi 20 et 27 mars | 15h Mercredi 3 et 17 avril | 15h Mercredi 29 mai | 15h Mercredi 5 et 19 juin | 15h Tarif unique : 6 €

Visites contées en famille Dimanche 24 mars | 15h Dimanche 14 avril | 15h Tarif : 6 € / 4 € pour les enfants

Ateliers adultes-enfants Dimanche 10 février | 15h

« Le baptême des couleurs » Dimanche 7 avril | 15h

« Sur les traces de l’orangé… », dans le cadre des Journées européennes des métiers d’art. Tarif : 8 € / enfants 6 €

Cours de dessin pour adultes Samedi 9 février, 30 mars et 11 mai | 10h-12h30 Cycle de cours de dessin : 23 février, 23 mars, 20 avril, 25 mai, 22 juin | 10h-12h30

Animés par Sophie Graverand

Tarif unique : 15 € / Tarif du cycle : 60 €

Visites thématiques du musée et du quartier de la Plaine Monceau Dimanche 17 février | 14h Dimanche 31 mars | 14h Dimanche 19 mai | 14h Dimanche 2 juin | 14 h Dimanche 23 juin | 14h

Parcours-découvertes du musée En général le lundi à 15h, jeudi et samedi à 11h15 Gratuit sur présentation du billet d’entrée

Visites en anglais sur demande

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Photos © musée Henner

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Parcours de visite en allemand, italien, chinois téléchargeables gratuitement sur le site du musée.


Le catalogue

Sous le titre Roux ! l’obsession de la couleur. De Jean-Jacques Henner à Sonia Rykiel, le catalogue pose de manière plus large la question du sens de la rousseur : séduction, transgression, malédiction. Toutes les œuvres présentées dans l’exposition sont reproduites avec leur notice. Il réunit avec une préface de Marie-Cécile Forest, directrice de l’Établissement public du musée national Jean-Jacques Henner et du musée national Gustave Moreau, les contributions de : Michel Pastoureau, directeur d’études émérite à l’École pratique des hautes études Claire Bessède, conservateur du musée national Jean-Jacques Henner Isabelle de Lannoy, historienne de l’art Yves le Fur, directeur du département du patrimoine et des collections de l’Établissement public du musée du quai Branly – Jacques Chirac Xavier Fauche, essayiste, scénariste Sonia Rykiel, créatrice de mode Roux ! L’obsession d’une couleur. De Jean-Jacques Henner à Sonia Rykiel

Cécile Cayol, responsable des publics et de la communication du musée national Jean-Jacques Henner

Coédition Le Seuil / Musée national Jean-Jacques Henner – Prix : 24,90 €

Sommaire

Parution janvier 2019

Préface | Marie-Cécile Forest Une brève histoire de l’orangé en Occident | Michel Pastoureau Le peintre des « ors fauves » | Claire Bessède Des portraits aux « têtes de fantaisie » Henner n’a-t-il vraiment peint que des rousses ? | Isabelle de Lannoy Roux maudits ou magnifiques | Yves le Fur Les perceptions de la couleur rousse : l’opprobre ou la gloire | Xavier Fauche Rouge | Sonia Rykiel Héros de la littérature jeunesse, la revanche de la rousseur | Cécile Cayol Toutes les œuvres de l’exposition

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Annexes (notes, bibliographie)

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Extraits du catalogue Le peintre des « ors fauves » Claire Bessède, conservateur du musée national Jean-Jacques Henner

Une brève histoire de l’orangé en Occident Michel Pastoureau, directeur d’études émérite à l’École pratique des hautes études

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Dans les traditions gréco-romaines, la chevelure rousse est toujours prise en mauvaise part. La mythologie grecque, par exemple, la place sur la tête de Typhon, être monstrueux, fils révolté de la Terre, ennemi des dieux, particulièrement de Zeus. Diodore de Sicile, historien grec du Ier siècle avant notre ère, raconte ainsi comment « autrefois » on sacrifiait des hommes roux à Typhon pour apaiser sa colère. Légende peut-être venue de l’Égypte ancienne, où Seth, le dieu identifié au principe du Mal, passait lui aussi pour être roux et pour recevoir, aux dires de Plutarque, le sacrifice d’êtres humains aux cheveux de même couleur. […] Le Moyen Âge chrétien, doté de ce lourd et triple héritage, ne pouvait que renforcer et prolonger de telles traditions. Toutefois, son originalité semble résider dans la spécialisation progressive de la rousseur comme couleur du mensonge et de la trahison. Certes, tout au long du Moyen Âge, être roux c’est encore, comme dans l’Antiquité, être laid, cruel ou ridicule ; mais au fil du temps cela devient surtout être faux, rusé, menteur, trompeur, déloyal, perfide ou renégat. […]

Roux !

Le roux, c’est l’autre, le différent, le réprouvé, l’exclu. Point n’est besoin de convoquer une très contestable « dégénérescence ethnique » pour cerner les causes et les enjeux du rejet dont furent victimes en Europe, dans la longue durée, les hommes et les femmes ayant les cheveux roux. Il s’agit avant tout d’un problème de sémiologie sociale : le roux n’est pleinement roux qu’au regard des autres et pour autant qu’il s’oppose au blond ou au brun. Mais il s’agit aussi, dans la culture médiévale, d’une question de symbolique chromatique. Roux est plus qu’une nuance de couleur ; c’est presque devenu au fil des siècles une couleur à part entière, une couleur dévalorisée, « la plus laide de toutes couleurs »va jusqu’à proclamer le célèbre traité de blason du héraut Sicile, compilé vers 1435. Elle réunit en elle tous les aspects négatifs et du rouge et du jaune.

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Pourquoi tant de rousses ? La question, peut-être du fait de son apparente futilité ou du manque de sources dont nous disposons concernant la vie privée de l’artiste, a été éludée tant par ses contemporains que par les historiens du xxe siècle. […] La première rousse est la flûtiste d’Idylle (Paris, musée d’Orsay, voir p. 36) qu’il expose au Salon de 1872. S’il s’inspire manifestement du Concert champêtre de Titien alors attribué à Giorgione (Paris, musée du Louvre), il en simplifie la composition en la recentrant sur les deux figures féminines nues. Alors que Titien utilisait le rouge du costume de l’un des hommes pour créer un contraste de couleurs complémentaires avec le vert du paysage, Henner pour retrouver cet effet pictural peint une flûtiste aux cheveux roux. On voit donc comment le travail de synthèse qui caractérise sa peinture le conduit au choix d’une couleur de cheveux comme substitut d’un vêtement rouge, le roux prenant en quelque sorte le rôle du rouge. […] Le roux est, pour Jean-Jacques Henner, une couleur avant toute chose. Il intervient dans la création d’un équilibre chromatique, que ce soit dans un subtil camaïeu de bruns comme La Femme qui lit, dite La Liseuse (1883, Paris, musée d’Orsay, en dépôt au musée national Jean-Jacques Henner) où le ton des cheveux du personnage prolonge celui de l’ensemble du tableau, ou, plus rouge-orangé, dans un contraste avec sa couleur complémentaire sur le cercle chromatique, le bleu-vert, comme dans La Source. […] Il l’utilise et le généralise ensuite comme une couleur et une signature, qui permet de dire au premier regard : c’est un Henner.


Rouge, préface du Dictionnaire des mots et expressions de couleur Sonia Rykiel, créatrice de mode

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Je suis née rousse. Rousse comme il n’est pas permis de l’être. Rousse sang, pas d’une couleur orangée très vive, mais d’un rouge flamboyant, un rouge rubis, un rouge hurlant. J’étais extrême, couleur révolution. Rouge incandescent, chauffée au rouge, enflammée, écarlate, feu. Toute petite, je pensais même que mes cheveux étaient lumineux la nuit comme les yeux d’un chat. Rousse et rouge c’était trop mais c’était trop bien, c’était juste, juste assez pour moi. Je vivais éblouie par ces rayons qui me collaient au corps comme une seconde peau. Théâtral le rouge, interminé, inconfondu comme le mot qui compose le texte. Rouge, lisez Rousse.

Roux maudits ou magnifiques Des portraits aux « têtes de fantaisie », Henner n’a-t-il vraiment peint que des rousses ? Isabelle de Lannoy, historienne de l’art

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Dans les salles des ventes, les tableaux attribués à Jean-Jacques Henner sont nombreux. Il s’agit généralement de petits portraits de femmes rousses à la chair blanche. Mais l’artiste a-t-il été aussi répétitif qu’on pourrait le penser en consultant leurs catalogues ? N’est-il pas victime d’une fausse réputation ? […]

Roux !

Les modèles professionnels qui posaient pour Henner étaient aussi bien blonds et bruns que roux. Pourtant, il existe un plus grand nombre de rousses. On peut donc se demander si Henner ne faisait pas ses répliques sans modèle tant il existe, dans ses archives, de croquis de têtes dessinées rapidement à la sanguine. Quant à celles qu’on lui attribue systématiquement, parce qu’elles sont rousses et assez semblables, elles sont trop nombreuses pour être des portraits ou être authentiques. Il en existe deux archétypes, souvent présentés en pendants : l’une de face, les yeux regardant en l’air, avec la raie au milieu, et l’autre de profil à gauche avec une frange. Elles portent invariablement le même corsage rouge ou bleu. Nous en avons comptabilisé plus de trois cents passées en vente publique en France et à l’étranger depuis 1900. À l’origine de ces têtes qui ont contribué à donner une mauvaise image du peintre des rousses sont ses poétiques « têtes de fantaisie » et ses beaux portraits.

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Yves Le Fur, directeur du département du patrimoine et des collections de l’Établissement public du musée du quai Branly – Jacques Chirac

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Du roux néandertalien au dieu Seth des Égyptiens, on trouve loin dans l’Histoire et la mythologie l’association de la rousseur au sauvage et au néfaste. Pourtant, dans nombre de cultures, chez des peuples ayant habituellement les cheveux bruns ou noirs, l’apparition de cheveux roux est aussi assimilée à un trait exceptionnel et, de ce fait, recherché. Un détour chez quelques roux du monde pourrait peut-être éclairer le goût du roux de Jean-Jacques Henner. […] Dans l’archipel Bismarck, en Papouasie-NouvelleGuinée, les peuples de l’île de Nouvelle-Irlande créèrent des sculptures rendues célèbres par la passion des surréalistes pour leur art. Parmi les nombreux rituels, la danse des masques tatanua intervient encore au sein des rites malanggan, important cycle de célébrations funéraires. Elle est l’occasion de créer des masques caractéristiques par leurs cimiers roux impressionnants […] Si les interprétations diffèrent selon les informateurs sur l’origine de la crête qui aurait pu correspondre à une coiffure portée par des jeunes se rasant les côtés du crâne, le sens général s’accorde sur l’affirmation de la vitalité masculine. […] Ces quelques exemples choisis dans d’autres continents tendent à montrer certains traits communs qui, tout en se gardant des généralités, ne laissent pas d’être équivoques. On aurait été curieux d’avoir l’avis de Jean-Jacques Henner sur ces rousseurs. Leurs ambivalences tantôt rejettent le roux vers l’obscur, le dramatique ou la sauvagerie, tantôt l’assimilent au divin, aux plus éclatantes manifestations de vitalité, au sang, à la noblesse ou à la séduction.


Les perceptions de la couleur rousse : l’opprobre ou la gloire Xavier Fauche, essayiste, scénariste

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Rousses et roux ne constituent pas une ethnie ; ils n’ont ni communauté de langue ni patrimoine culturel commun. Peu nombreux par ­rapport aux blonds ou aux bruns, ils font partie de ces minorités qui se définissent par le regard que les autres portent sur elles. […] On le voit, les préjugés sont ambigus. Car si l’art montre à l’envi des Judas roux, les Christ roux sont innombrables et les Marie-Madeleine rousses foisonnent, tout comme les Vierge rousses. Ces préjugés insidieusement élevés au rang de certitudes, puis transmis de génération en génération comme une évidence, sont naturellement, à ce titre, épargnés de toute remise en cause. Le regard sur la rousseur est sans doute aussi la conséquence d’un rapport de forces. Pour ceux et celles qui acceptent leur singularité et parviennent à en faire, à l’instar de Renart ou de Sonia Rykiel, « un pôle plus », la couleur s’avère structurante, séduisante, énigmatique ; ceux-ci seront sur le versant ensoleillé de la vie, considérés, voire adulés. Pour les autres qui n’auront pu s’affranchir du regard dévalorisant jeté sur eux, ils traîneront un mal-être existentiel leur vie durant et ne pourront que valider la réflexion de Julien Green : « Ainsi, à cause de cette chevelure couleur de chaudron, mes rapports avec les hommes ont quelque chose de singulier. »

Roux !

On peut imaginer l’embarras de Botticelli lorsque Laurent le Magnifique le pria de concevoir une œuvre représentant la naissance de Vénus. ­Vénus est la déesse de l’amour, de la séduction et de la beauté. Elle naquit au large de Paphos, de la dispersion dans la mer de la semence d’Ouranos. Comment représenter une telle extraterrestre ? Se posait en outre une difficulté d’ordre diplomatique : représenter une Vénus brune aurait convenu aux populations du Sud de l’Europe et disqualifié les blondes du Nord. Opter pour le blond aurait eu l’effet inverse. En faisant de Vénus une rousse rayonnante, échevelée, Botticelli ménageait toutes les susceptibilités. L’étrangeté de l’œuvre doit beaucoup à cette masse fauve de cheveux défaits, expression d’un bonheur sensuel contrarié, à la manière d’un oxymoron, par un regard empreint de mélancolie.

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Héros de la littérature jeunesse La revanche de la rousseur Cécile Cayol, responsable des publics et de la communication du musée national Jean-Jacques Henner

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D’un point de vue iconographique, le flamboiement de la rousseur est apprécié par les artistes à la recherche de contrastes. Et la question se pose toujours de savoir si c’est la couleur ou le sujet qui guide leur choix. À moins que ce ne soient les deux ? Sont-ce les personnages qui sont roux ? Sont-ce les peintres qui les ont faits roux ? La couleur est-elle choisie pour elle-même ou pour ce qu’elle symbolise ? La question se pose avec la même acuité pour l’album jeunesse illustré et encore plus avec la bande dessinée : sur le papier, le roux attire plus le regard. […] Par ailleurs, la palette chromatique de la rousseur est plus large que celle du brun et du blond ; elle offre beaucoup de nuances entre le « roux cuivré » ou auburn (Laureline), le roux orange carotte (­Spirou ou le sergent Chesterfield des Tuniques bleues) et le fameux blond vénitien, la version “noble” de la rousseur. Autant de nuances dont peuvent jouer les illustrateurs : de Spirou à Obélix en passant par Tintin, Boule (le copain de Bill), le sergent Chesterfield, le professeur Mortimer (Blake et Mortimer), les héros roux ne manquent pas ! […] Très présente dans la littérature, et plus particulièrement dans la littérature jeunesse, la rousseur aurait tendance à incarner aujourd’hui plutôt des valeurs positives comme le courage, l’audace, la volonté, la bravoure, l’espièglerie, tout en mettant en avant les plus belles qualités de l’enfance. Car enfin, le combat de la rousseur, c’est celui de l’acceptation de la différence et des richesses insondables qu’apportent l’altérité et la singularité. Emblématique de son temps, la littérature, particulièrement la littérature jeunesse, porte aujourd’hui haut les couleurs de la rousseur, notamment chez les héroïnes féminines. Ce qui est rare, comme le roux, semble désormais précieux…


Le musée Jean-Jacques Henner en quelques mots Le musée national Jean-Jacques Henner a réouvert ses portes le 21 mai 2016. Ses nouveaux aménagements et son nouvel accrochage mettent en lumière 300 œuvres, objets et documents, retraçant la vie et le parcours artistique du peintre Jean-Jacques Henner (1829-1905).

Un hôtel particulier devenu musée Situé au cœur de la plaine Monceau qui devient à la fin du xlxe siècle le quartier d’artistes tels que Sarah Bernhardt, Alexandre Dumas fils, Edmond Rostand, Charles Gounod, Debussy ou encore Gabriel Fauré, l’hôtel particulier construit par l’architecte Nicolas Félix Escalier (1843-1920), est l’un des rares témoignages de l’architecture privée sous la IIIe République. Habité par le peintre Guillaume Dubufe (1853-1909), qui en fit sa demeure et son atelier, il est acquis en 1921 par Marie Henner, nièce du peintre Jean-Jacques Henner, pour devenir en 1924 un musée dédié à l’artiste.

Musée national Jean-Jacques Henner Photo © Hartl-Meyer

Ses collections Ses collections déployées sur trois étages développent dans le goût du xlxe siècle deux grands thèmes : la carrière d’un artiste officiel et l’atelier du peintre. L’accrochage dense retrace l’itinéraire de Jean-Jacques Henner, de son Alsace n ­ atale à Paris, en passant par la Villa Médicis où il a séjourné suite à son Prix de Rome. Après une présentation interactive du quartier de la Plaine Monceau, qui devient à la fin du xlxe siècle le quartier des artistes à la mode, le visiteur est invité à se rendre au premier étage où trois salles retracent l’itinéraire de Henner : l’une est consacrée à l’Alsace, l’autre à l’Italie ; la dernière, le salon rouge, illustrant sa carrière officielle, met en exergue son célèbre tableau L’Alsace, Elle Attend.

Roux !

Le deuxième étage s’ouvre à la salle des dessins, à l’abri d’un moucharabieh jadis installé par Dubufe. Au troisième étage, l’atelier gris permet de saisir le processus de création du peintre grâce aux esquisses, œuvres inachevées, objets, meubles et plâtres provenant de son atelier place Pigalle.

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Musée national Jean-Jacques Henner Salon rouge Photo © Hartl-Meyer


Jean-Jacques Henner, repères biographiques Une jeunesse en Alsace

1872 Expose au Salon Idylle.

5 mars 1829 Naissance de Jean-Jacques Henner à Bernwiller, dans le sud de l’Alsace, de parents cultivateurs.

1873 Promu Chevalier de la Légion d’Honneur.

1841-1855 Le talent de Henner est d’abord remarqué par Charles Goutzwiller, son professeur de dessin au collège d’Altkirch ; il suivra ses cours de 1841 à 1844 puis ceux de Gabriel Guérin à Strasbourg, de 1844 à 1846. Grâce à l’aide financière du Conseil général du Haut-Rhin, il poursuit ses études à Paris de 1846 à 1855, à l’École des Beaux-Arts et dans les ateliers de Drolling et de Picot. Henner y reçoit une formation traditionnelle qu’il complète par une fréquentation assidue des musées. Il est surtout influencé par la peinture de la Renaissance italienne, notamment par Titien, Raphaël et Corrège. Il apprécie également Holbein, dont il connait Le Christ mort du musée de Bâle, et les peintres français de la première moitié du xlxe siècle comme Ingres, Prud’hon et Corot. 1856-1857 Revient en Alsace. Peint des portraits de commande.

Le Prix de Rome et le séjour à la Villa Médicis 1858 Après deux échecs, il remporte le Grand Prix de Rome de peinture avec Adam et Ève trouvant le corps d’Abel. Ce succès lui permet de séjourner cinq ans à Rome, de 1859 à 1864, à la Villa Médicis. Il s’inspire de son nouveau cadre de vie avec, en 1860, Rome, terrasse de la Villa Médicis, son seul paysage « italien » de grand format. Le peintre visite Rome, Florence, Venise, Naples… Il y admire les œuvres de l’Antiquité et de la Renaissance italienne conservées dans les musées mais découvre aussi un pays qui le charme par la beauté de ses paysages et le pittoresque de sa vie quotidienne. Arrivé à Rome comme peintre d’histoire, il peint de nombreuses scènes de genre et de lumineux petits paysages.

1874 Ouvre avec Carolus-Duran l’Atelier des Dames et expose au Salon Le Portrait de Mme*** dit La Femme au parapluie. 1877 Peint Les Naïades, pour la salle à manger de Mr et Mme Soyer, 43 faubourg Saint-Honoré. 1878 Promu Officier de la Légion d’Honneur. Il expose au salon La Magdeleine. Jules Claretie publie la première monographie consacrée à Henner. 1879 Expose au Salon Eglogue. 1880 Peint Andromède pour les Raffalovitch et expose au Salon La Fontaine. 1881-1885 Expose au Salon Saint-Jérôme et La Source, puis La Femme qui lit, dit La Liseuse en 1883, La Nymphe qui pleure en 1884, Madeleine et Fabiola en 1885. 1887-1888 Il expose sa célèbre Hérodiade et Saint-Sébastien (1888). 1889 Est élu membre de l’Institut, au siège de Cabanel à ­l­’Académie des Beaux-Arts. 1903 Promu Grand Officier de la Légion d’honneur. Pour sa dernière participation au Salon, il expose Nymphe endormie. Il reçoit peu de commandes en dehors de La Vérité (toile aujourd’hui disparue) pour la Sorbonne mais plusieurs de ses œuvres sont achetées par l’État pour être exposées au m ­ usée du Luxembourg, alors consacré aux artistes vivants, ou envoyées dans les grands musées en région. 23 juillet 1905 Jean-Jacques Henner s’éteint à son domicile, 41 rue La Bruyère, Paris 9e. Il est enterré au cimetière Montmartre.

Après sa mort Une carrière officielle

Roux !

1867 Jean-Jacques Henner revient à Paris et s’installe dans l’atelier du 11 place Pigalle. À son retour de Rome, le peintre s’oriente provisoirement vers un naturalisme dont témoigne La Femme couchée dite La Femme au divan noir qu’il présente au Salon de 1869.

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1871 Annexion de l’Alsace-Lorraine par l’Empire Allemand. Jean-Jacques Henner opte pour la nationalité française et conserve des liens forts avec sa région d’origine où il retourne chaque année. Il peint L’Alsace. Elle attend, une commande d’épouses d’industriels de Thann, faite à l’initiative d’Eugénie Kestner pour l’offrir à Gambetta. Le peintre devient, à partir des années 1870, un artiste à succès et un portraitiste recherché.

1906 Ouverture d’une salle Henner au Petit Palais, musée des Beaux-Arts de la Ville de Paris avec une trentaine d’œuvres offertes pour la plupart par Jules Henner, neveu de l’artiste. 1907 Première rétrospective de l’œuvre de Jean-Jacques Henner à Paris, au Cercle Volney. 1921 Marie Henner, veuve de Jules, achète l’hôtel particulier du 43 avenue de Villers aux héritiers de Guillaume Dubufe. 1923 Donation par Marie Henner à l’État français de l’hôtel particulier pour en faire un musée, de quatre cent quarante peintures ainsi que des meubles et objets ayant appartenu au peintre. 1924 Le Musée ouvre ses portes au public. 27 août 1926 L’État français accepte la donation.


Visuels disponibles Les visuels ci-dessous sont disponibles pour la presse dans le cadre unique de la promotion de l’exposition

Roux ! De Jean-Jacques Henner à Sonia Rykiel présentée au musée national Jean-Jacques Henner du 30 janvier au 13 mai 2019. L’article doit préciser le nom du musée, le titre et les dates de l’événement. Les légendes et crédits sont obligatoires. Toutes les images utilisées devront porter, en plus du crédit photographique, la mention Servicepresse/musée national Jean-Jacques Henner. Les œuvres dont la localisation n’est pas mentionnée sont conservées au musée national Jean-Jacques Henner.

Jean-Jacques Henner Idylle, 1872 Huile sur toile, 74 × 61,5 cm Musée d’Orsay

Jean-Jacques Henner Figures féminines, entre 1872 et 1879 Huile sur carton, 30 × 29,5 cm © RMN-Grand Palais / Tony Querrec

©Musée d’Orsay, Dist. RMN-Grand Palais / Patrice Schmidt

Jean-Jacques Henner Hérodiade, vers 1887 Huile sur carton collé sur toile, 109 × 68,5 cm © RMN-Grand Palais / Franck Raux

Roux !

Jean-Jacques Henner Camille Merval, vers 1886 ? Huile sur bois, 27 × 21,3 cm © RMN-Grand Palais / Adrien Didierjean

Jean-Jacques Henner Femme rousse, vers 1900 Carnet C 86, carré Conté et sanguine sur papier ligné collé sur papier bleu collé dans un carnet, 11 × 7 cm © RMN-Grand Palais / Adrien Didierjean

Jean-Jacques Henner La Comtesse Kessler, vers 1886 Huile sur toile, 109 × 69,5 cm © RMN-Grand Palais / Franck Raux

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Jean-Jacques Henner La Liseuse, 1883 Huile sur toile, 94 × 123 cm Paris, musée d’Orsay, en dépôt au musée national Jean-Jacques Henner

Jean-Jacques Henner Le Christ au linceul, 1896 Huile sur toile, 17,3 × 29,3 cm © RMN-Grand Palais / Franck Raux

© RMN-Grand Palais (musée d’Orsay) / Hervé Lewandowski

Auguste Renoir Jeune femme à la rose, entre 1918 et 1919 Huile sur toile, 41,5 × 33,5 cm Paris, Petit Palais, musée des BeauxArts de la Ville de Paris

Edgard Maxence Femme à l’orchidée, vers 1900 Huile sur toile, 59 × 45,3 cm © RMN-Grand Palais (musée d’Orsay) / image RMN-GP ADAGP, 2018 (en attente)

Roux !

© Petit Palais / Roger-Viollet

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Masque Kepong xxe siècle Papouasie Nouvelle-Guinée (Nouvelle-Irelande) Bois, fibres végétales, pigments, opercule de turbo, Paris, musée du Quai Branly-Jacques Chirac

Jules Jean Cheret Folies-Bergère. La Loïe Fuller, 1893 Papier, lithographie couleur, 123,5 × 87,5 cm

Poil de Carotte Jules Renard, Poil de Carotte, Livre illustré par Pierre Falké, Bruxelles, 1928

Photo © musée du quai Branly - Jacques Chirac, Dist. RMN-Grand Palais / Patrick Gries / Bruno Descoings

© MAD Paris

© RMN-Grand Palais / Mathieu Rabeau


Jean-Paul Gaultier Création spéciale pour Sonia Rykiel, 2008, Feutre sur papier, 21 × 29,5 cm Collection privée Nathalie Rykiel

Maison Martin Margiela Création spéciale pour Sonia Rykiel, 2008 Collection privée Nathalie Rykiel © Frédérique Dumoulin

© Jean-Paul Gaultier

Geneviève Boutry Les Trois Sœurs, 2009, argentique, Tirage sur papier, 50 × 40 cm, Collection de l’artiste Geneviève Boutry Lauriane, 2009, Argentique, tirage sur papier, 30 × 40 cm Collection de l’artiste

© Geneviève Boutry

Roux !

© Geneviève Boutry

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Jeune femme à la chevelure rousse, Musée national Jean-Jacques Henner Photo © Jalo, Paris


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Musée national Jean-Jacques Henner Salon rouge

Musée national Jean-Jacques Henner Salon rouge

Photo © Hartl-Meyer

Photo © Hartl-Meyer

Musée national Jean-Jacques Henner Atelier Gris

Musée national Jean-Jacques Henner Patio

Photo © Hartl-Meyer

Photo © Hartl-Meyer

Musée national Jean-Jacques Henner Jardin d’hiver

Musée national Jean-Jacques Henner Jardin d’hiver

Photo © Hartl-Meyer

Photo © Hartl-Meyer

Musée national Jean-Jacques Henner Salon aux colonnes Photo © Hartl-Meyer

Musée national Jean-Jacques Henner Photo © Hartl-Meyer


Informations pratiques

Roux ! De Jean-Jacques Henner à Sonia Rykiel Du 30 janvier au 20 mai 2019

Musée national Jean-Jacques Henner 43 avenue de Villiers 75017 Paris Tél. : 33 (0)1 47 63 42 73 www.musee-henner.fr publics@musee-henner.fr www.facebook.com/museehenner Accès Métro : ligne 3 station Malesherbes, ligne 2 station Monceau Bus : ligne 30, 31, 94 Jours et horaires d’ouverture du musée Le musée est ouvert tous les jours sauf le mardi et certains jours fériés de 11h à 18h, Nocturne et manifestations culturelles le 2e jeudi du mois (ouverture jusqu’à 21h).

Tarifs

Jean-Jacques Henner Idylle, après 1872, huile sur carton, musée national Jean-Jacques Henner, © RMN-Grand Palais / Tony Querrec

Plein tarif : 6 € Tarif réduit : 4 € Billet couplé Musée national Jean-Jacques Henner / Musée national Gustave Moreau : plein tarif 9 € / tarif réduit 7 € Gratuités et réductions aux conditions des musées nationaux L’équipe du musée

Roux !

Marie-Cécile Forest, directrice de l’établissement public Claire Bessède, conservateur du musée David Ben Si Mohand, secrétaire général Cécile Cayol, responsable des publics et de la communication Eva Gallet, chargée de la communication et des privatisations

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Contact presse

Contact au musée

Catherine Dantan Tél. : 06 86 79 78 42 33 (0)1 40 21 05 15 catherinedantan@yahoo.com

Cécile Cayol Responsable des publics et de la communication 01 47 63 64 35 cecile.cayol@musee-henner.fr


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