dossier de presse Elisabeth Louise Vigée Le Brun 1755-1842 23 septembre 2015 – 11 janvier 2016 Grand Palais Galeries nationales entrée Clemenceau
communiqué
p. 3
press release
p. 5
文稿 (communiqué mandarin)
p. 7
chronologie
p. 9
plan de l’exposition
p. 11
scénographie
p. 13
textes des salles
p. 14
liste des prêteurs
p. 18
liste des œuvres exposées
p. 19
extraits du catalogue
p. 29
quelques notices d’œuvres
p. 39
les voyages de Vigée Le Brun
p. 43
catalogue de l’exposition
p. 44
autres publications
p. 45
film de l’exposition
p. 46
développement numérique
p. 47
activités pédagogiques
p. 48
programmation culturelle
p. 50
la pièce de théâtre
p. 52
« Voir et être vu », installation olfactive et ornementale par Francis Kurkdjian
p. 53
informations pratiques
p. 54
visuels disponibles pour la presse
p. 55
produits dérivés
p. 63
La Vallée Village, mécène de l’exposition
p. 65
partenaires
p. 67
Elisabeth Louise Vigée Le Brun, Hyacinthe Gabrielle Roland, plus tard Countess of Mornington (détail), 1791, huile sur toile ; 99 x 75 cm, San Francisco, Fine Arts Museums of San Francisco, Collection Mildred Anna Williams, legs de Henry S. Williams, en mémoire de H.K.S. Williams, © Fine Art Museums of San Francisco
communiqué Elisabeth Louise Vigée Le Brun 1755-1842 23 septembre 2015 - 11 janvier 2016 Grand Palais Galeries Nationales entrée Clemenceau Cette exposition est organisée par la Réunion des musées nationaux-Grand Palais, The Metropolitan Museum of Art et le Musée des Beaux-Arts du Canada. L’exposition sera présentée à New York du 8 février au 15 mai 2016 et à Ottawa du 10 juin au 12 septembre 2016.
Cette première rétrospective consacrée à l’ensemble de l’œuvre d’Élisabeth Louise Vigée Le Brun montre une artiste dont la vie s’étend du règne de Louis XV à celui de Louis-Philippe (l’une des périodes les plus mouvementées et orageuses de l’histoire européenne et surtout française des temps modernes). Les autoportraits de Vigée Le Brun abondent : peintures, pastels et dessins associent élégamment grâce et fierté féminines. Alors que l’Ancien Régime et son institution des beaux-arts touchent à leur fin, elle supplante la plupart de ses concurrents portraitistes. Vigée Le Brun utilise l’autoportrait pour affirmer son statut, diffuser son image et rappeler la mère qu’elle est parvenue à devenir malgré les servitudes d’une carrière. Son plus grand coup de force à cet égard est de présenter au Salon de 1787 deux peintures qu’on ne peut dissocier. D’un côté, le portrait de Marie-Antoinette entourée de ses enfants, en reine soucieuse de redresser son image de libertine dispendieuse ; de l’autre, le portrait d’une femme artiste serrant contre sa poitrine, avec une effusion raphaélesque, sa fille Julie. Ce dernier tableau, l’un des plus beaux et des plus populaires parmi les nombreuses œuvres du peintre que possède le Louvre, est resté l’emblème de la « tendresse maternelle » depuis sa première apparition publique. La culture des Lumières, rousseauisme oblige, impose à l’artiste d’endosser ce rôle ; ce qu’elle fait de gaieté de cœur et avec un succès retentissant. En contrepoint elle peint le portrait d’Hubert Robert. Ces tableaux, véritables icônes du bonheur de vivre et du génie créateur, se parlent, se répondent et se complètent. Plus notable encore est sa volonté de triompher des obstacles qui entravent ses ambitions professionnelles. Née à Paris en 1755 dans un milieu relativement modeste, sa mère est coiffeuse et son père portraitiste de talent. Il meurt alors qu’elle est à peine adolescente. S’inspirant de son exemple, à dix-neuf ans la jeune virtuose est reçue maître peintre au sein de l’Académie de Saint-Luc. Son mariage en 1776 avec le marchand d’art le plus important de sa génération, Jean-Baptiste Pierre Le Brun (1748-1813), l’empêche d’être admise à l’Académie royale de peinture et de sculpture, dont le règlement interdit formellement tout contact avec les professions mercantiles. Toutefois cette union a des effets bénéfiques sur sa carrière. Alors que le prix des tableaux flamands flambe, elle apprend à maîtriser la magie des couleurs et la belle facture d’un Rubens et d’un Van Dyck. Dès 1777 la clientèle essentiellement bourgeoise s’élargit à la grande aristocratie, aux princes de sang et enfin à la reine Marie-Antoinette. Il faut cependant l’intervention de Louis XVI en 1783 pour que la portraitiste de sa royale épouse puisse rejoindre l’Académie royale de peinture à l’issue d’une polémique. Depuis la fondation de l’Académie royale en 1648, sous la Régence d’Anne d’Autriche, les femmes artistes ne sont reçues qu’en nombre très restreint. Non autorisées à dessiner d’après des modèles nus masculins, elles sont écartées du grand genre, la peinture d’histoire, qui nécessite une parfaite compréhension de l’anatomie et l’assimilation des codes gestuels. Vigée Le Brun se limite donc aux portraits, malgré quelques Elisabeth Louise Vigée Le Brun, Portrait de l’artiste avec sa fille, dit « La Tendresse maternelle » (détail), 1786, huile sur panneau de chêne ; 105 x 84 cm, Paris, musée du Louvre, département des Peintures, don de Mme Tripier le Franc, suivant le vœu de sa tante Mme Vigée le Brun, 1843, © Photo : RMN-Grand Palais (musée du Louvre) / Franck Raux
très belles incursions dans la peinture d’histoire et les scènes de genre. Sa volonté d’outrepasser les contraintes imposées aux femmes artistes lui permet de développer une technique et des critères esthétiques très personnels. Elle maîtrise la science des couleurs et invente toute une gamme de poses et de costumes qui lui permettent d’apporter une grande variété à ses portraits et à ses improvisations. Cette exposition révèle l’ambition de l’artiste, loin de la condescendance de ses premiers biographes et de certains historiens qui ont pu nuire à la compréhension des différents enjeux de ce prodigieux destin et de cette carrière longue et nomade. Pendant la Révolution, l’Émigration, le Consulat et l’Empire, elle vit et travaille en Italie, en Autriche, en Russie, en Angleterre et en Suisse. Elle y ouvre un dialogue très particulier avec les maîtres anciens et entre en compétition avec ses contemporains, souvent à son avantage. Genre mineur aux yeux de l’Académie, le portrait sera le genre majeur d’une nouvelle France en ébullition où le « moi social » prend souvent le dessus sur le « moi profond ». On ne peut réduire l’art de Vigée Le Brun à ses séductions les plus apparentes ni aux vertus du « beau sexe » : ses portraits d’hommes ont une très grande force de caractère, tel le portrait d’Hubert Robert. À rebours de l’histoire de l’art d’obédience féministe, qui préfère diagnostiquer en Vigée Le Brun une double victime de sa condition de femme et d’épouse, cette exposition met en relief les raisons d’un succès durable à travers une sucession de salles thématiques : le coup de force académique ; la formation artisanale mais solide ; le défi versaillais ; la stratégie du Salon au cours des années 1780 en les mettant en contexte ; les étapes de son long exil ; ses cercles de sociabilité ; et son retour en France. Approche nécessairement chronologique et thématique, le parcours se permet quelques entorses et ose des séquences transversales : la famille et les amitiés ; les portraits d’artistes et de la scène théâtrale ; la symbolisation du pouvoir politique; la déclinaison des schèmes empruntés à Raphaël, Titien, Dominiquin, Rubens, Van Dyck et même à son contemporain Greuze ; sa pratique de l’allégorie mythologique ou encore du portrait travesti. Femme exceptionnelle, sans doute, cheminement opiniâtre, plus encore, Vigée Le Brun a su faire de ses pinceaux une arme autant qu’un charme. Ce premier hommage de la France à Vigée Le Brun réunit plus de 150 œuvres, techniques et supports confondus, dont certaines sont exposées pour la première fois. Elles proviennent de prestigieux établissements –dont la Galerie des Offices à Florence, le musée du Louvre, le château de Versailles, le Musée de l’Ermitage à Saint-Petersbourg, le Metropolitan Museum of Art de New York ou encore le Kunsthistorisches Museum de Vienne– et de nombreuses collections particulières.
....................................... commissaires : Joseph Baillio, historien de l’art, Xavier Salmon, conservateur général du patrimoine, directeur du département des Arts graphiques du musée du Louvre scénographie : Loretta Gaïtis
....................................... ouverture : tous les jours de 10h à 20h, nocturne le mercredi jusqu’à 22h fermé le mardi fermeture à 18h les jeudis 24 et 31 décembre 2015 fermeture le vendredi 25 décembre 2015 Nuit Blanche le 3 octobre : gratuit de 20h à minuit tarifs : 13 €, 9 € TR (16-25 ans, demandeurs d’emploi, famille nombreuse). Tarif tribu (4 personnes dont 2 jeunes 16-25 ans) : 35 €. Gratuit pour les moins de 16 ans, bénéficiaires du RSA et du minimum vieillesse. accès : métro ligne 1 et 13 «Champs-ElyséesClemenceau» ou ligne 9 «Franklin D. Roosevelt»
publications aux éditions de la Réunion des musées nationaux - Grand Palais, Paris 2015 : • catalogue de l’exposition, 24,5 x 29 cm, 432 p., 380 ill., 50 € • album de l’exposition, 21 x 26,5 cm, 48 p., 40 ill., 10 € • Elisabeth Louise Vigée Le Brun l’Expo, 15 x 20 cm, 320 p., 200 ill., 18,50 € • le film de l’exposition, réalisé par Arnaud Xainte, 2x52 mn, 19,90 € • e-Album de l’exposition (Appstore et Google Play), 3,99 €
informations et réservations : www.grandpalais.fr #vigeelebrun
Avec le soutien exceptionnel du Musée national des châteaux de Versailles et de Trianon L’exposition bénéficie du soutien de
contact presse : Réunion des musées nationaux - Grand Palais 254-256 rue de Bercy 75 577 Paris cedex 12 Florence Le Moing florence.le-moing@rmngp.fr 01 40 13 47 62 Pauline Volpe pauline.volpe@rmngp.fr 01 40 13 47 61
press release Elisabeth Louise Vigée Le Brun 1755-1842 23 September 2015 - 11 January 2016 Grand Palais Galeries Nationales entrée Clemenceau This exhibition is co-produced by the Réunion des Musées Nationaux-Grand Palais, The Metropolitan Museum of Art and the National Gallery of Canada. It will be presented in New York from 8 February to 15 May 2016 and in Ottawa from June 10 to September 12, 2016.
This first retrospective devoted to the works of Elisabeth Louise Vigée Le Brun presents an artist whose life stretched from the reign of Louis XV to that of Louis-Philippe (one of the most eventful and turbulent periods in European and above all French history in modern times). Self-portraits by Vigée Le Brun abound: paintings, pastels and drawings that elegantly associate womanly refinement and self-respect. With the Ancien Régime and its arts establishment coming to an end, she surpassed most of her rival in the field of portraiture. Vigée Le Brun used self-portraits to assert her status, advertise her image and demonstrate her maternal pride despite the constraints of a career. In this respect, her most masterful performance was shown at the 1787 Salon where she presented two paintings that cannot be dissociated. First, a portrait of Queen MarieAntoinette surrounded by her children, an attempt to counter the public’s impression of her as an extravagant libertine; secondly, the portrait of a female artist pressing her daughter Julie to her bosom in an effusive Raphael-like manner. The latter is one of the finest and most popular of the many works by the artist in the Louvre and has remained emblematic of maternal affection since its first public exhibition. The culture of the Enlightenment and the influence of Rousseau induced the artist to assume this role, which she did gladly and with resounding success. As a counterpoint, she painted the portrait of Hubert Robert. These paintings have become absolute icons embodying joie de vivre and creative genius, complementing and responding to each other in kind. What is even more remarkable was her determination to overcome obstacles standing in the way of her career. Born in Paris in 1755, she came from a relatively modest background, her mother a hairdresser and her father a talented portrait artist. The latter died when she was barely an adolescent. Drawing inspiration from his example, the brilliant young artist was accepted as a master painter in the old artists’ guild, the Académie de Saint-Luc. In 1776, she married the most prominent art dealer of her generation, Jean-Baptiste Pierre Le Brun (1748-1813), but his profession prevented her from being accepted in the prestigious Royal Academy of Painting and Sculpture because its regulations formally forbade any contact with the art trade. That being said, the marriage had a beneficial effect on Vigée Le Brun’s career. As the price of Flemish paintings soared, she became better acquainted with them, she learnt how to master the magic of colour and the secrets of the technical mastery of Rubens and Van Dyck. Until her marriage he clientèle had mainly come from the upper middle class and the aristocracy, but by 1777, she was working for the members of the royal family, and the following year for Queen Marie-Antoinette, her exact contemporary. However, it was not until 1783, after intense polemical debate within the Académie, that the opponents to her admission to the Royal Academy were thwarted by the direct intervention of king Louis XVI. Since the Académie royale was founded in 1648, during the Regency of Anne of Austria, only a very limited number of female artists had been elected to the establishment. As they were not allowed to draw nude males in life classes, they were excluded from practicing the most presitigous genre, history painting, which required a perfect of anatomy and the assimilation of codes of gesture, emotion and bodily movement. Therefore, Vigée Le Brun concentrated on portraiture, despite some very accomplished incursions into the fields of Elisabeth Louise Vigée Le Brun, Portrait de l’artiste avec sa fille, dit « La Tendresse maternelle » (detail), 1786, oil on oak panel, 105 x 84 cm, Paris, musée du Louvre, département des Peintures, don de Mme Tripier le Franc, suivant le vœu de sa tante Mme Vigée le Brun, 1843, © Photo RMN-Grand Palais (musée du Louvre) / Franck Raux
history and genre painting. Her desire to break away from the constraints imposed upon female artists enabled her to develop very personal techniques and aesthetic criteria. She mastered the science of colour and improvised a whole range of poses and costumes that brought great variety to her portraiture. This exhibition organizers succeed in emphasizing the artist’s extraordinary professional ambitions and discret the vacuous condescension of her first biographers and some more recent writers who have vitiated our understanding of the various challenges that Vigée Le Brun had to face during her long and nomadic career. During the Revolution, Emigration, Consulate and Empire she lived and worked in Italy, Austria, Russia, Prussia, England and Switzerland. She engaged in a dialogue with the old masters and competed on an equal footing with her contemporaries, often to her own advantage. In the eyes of Academicians, portraiture was a secondary genre, but after the upheavals in France the ‘social self’ had begun to take ascendency over the ‘inner self’. The art of Vigée Le Brun cannot be limited to the ovious seductiveness of her art or any qualities attaching to the “fair sex”: her portraits of men, such as her portrait of Hubert Robert, have tremendous strength of character. Contrary to the strictly feminist approach to art history, which sometimes treats Vigée Le Brun as a victim of her condition as a woman, wife and mother, this exhibition highlights the reasons for her enduring success in a series of theme-oriented spaces: the autodidactic charter of her training, her forceful entry into the male-dominated bastion of the Académie royale; the challenges posed by the demands of the Court; the strategies she devised to succeed in the Salon during the 1780s when she was at the top of her game. Moreover it provides historical context by delineating the stages of her long exile, the nature of her social achievements while living abroad and the steps taken to regain her citizenship. A chronological, but also theme-based approach has in the main been adopted. However there are a few tangential sequences relating to family, friends and the artistic, theatrical and musical communities in which she lived and worked, the symbolization of political power, her use of topoi taken from such inspirational masters as Raphael, Titian, Domenichino, Rubens, Van Dyck and even her contemporary Greuze. Finally in her incursions into allegorical and mythological painting both in her history paintings and in her portraiture. Vigée Le Brun was without doubt an “exceptional woman” (Mary Sheriff) who advanced with incredible resolve and tenacity. She used the tools of her art not only as allurements but also as armement. France’s first tribute to Vigée Le Brun brings together over 150 works executed in different techniques and in various media, some of which are exhibited for the first time. They come from prestigious institutions, among them the Uffizi Gallery in Florence, the Museo di Capodimonte in Naples, the Louvre Museum, the Château de Versailles, the National Gallery and The Royal Collection Trust in London, the State Hermitage Museum in Saint Petersburg, the Pushkin Museum in Moscow, the Metropolitan Museum of Art in New York, the National Gallery of Art in Washington, the Kunsthistorisches Museum in Vienna and from many private collections.
....................................... curators: Joseph Baillio, Art Historian, Xavier Salmon, Director of the Graphic Arts Department at the Louvre Museum scenography: Loretta Gaïtis
....................................... open: every day from 10 a.m. to 8 p.m. (except Tuesdays). Late-night opening until 10 p.m. on Wednesdays. closed at 6 pm on December, 24th and 31th closed on December, 25th prices: €13, €9 concession (16-25-year-olds, jobseekers, large families). Free for all visitors under 16, income support beneficiaries and state pensioners. access: metro line 1 and 13 «Champs-ElyséesClemenceau» or line 9 «Franklin D. Roosevelt»
publications by the Réunion des musées nationaux - Grand Palais, Paris 2015: • exhibition catalogue, 24,5 x 29 cm, 432 p., 380 ill., €50 • exhibition album, 21 x 26,5 cm, 48 p., 40 ill., €10 • Elisabeth Louise Vigée Le Brun l’Expo, 15 x 20 cm, 320 p., 200 ill., €18,50 • the film of the exhibition, by Arnaud Xainte, 2x52 mn, €19,90 • exhibition e-Album (Appstore and Google Play), €3,99
informations and booking on: www.grandpalais.fr #vigeelebrun
With the exceptional support of the Museum of the châteaux de Versailles et de Trianon This exhibition benefits from the support of
press contact: Réunion des musées nationaux - Grand Palais 254-256 rue de Bercy 75 577 Paris cedex 12 Florence Le Moing florence.le-moing@rmngp.fr 01 40 13 47 62 Pauline Volpe pauline.volpe@rmngp.fr 01 40 13 47 61
文稿 Elisabeth Louise Vigée Le Brun 1755-1842年 2015年9月23日 - 2016年1月11日 大皇宫 国家美术馆 入口:Clemenceau 本次展览由国家博物馆协会-巴黎大皇宫博物馆、大都 会艺术博物馆- 以及加拿大美术博物馆联合组办。 展览将于2016年2月8日至5月15日在纽约举行,2016 年6月10日至9月12日在渥太华举行。
这是首次专门为画家伊丽莎白·路易斯·维热·勒布伦举办的作品回顾展。她生活在路易十五到路易-菲利普 统治期间,也是欧洲历史上-尤其是法国现代史上-最动荡和混乱的时期之一。 维热·勒布伦的自画像比比皆是:油画、粉彩和素描结合细腻的笔触表现出女性的优雅和骄傲。旧制度和当 时的美术制度即将结束,而她却已经超越了大部分的肖像画家。 维热·勒布伦利用自画像来巩固其做为画家的地位和发行她的肖像,并借此展现出一个同时追求职业生涯的 成功母亲形象。她为此而做出的最大胆表现当属在1787年巴黎沙龙展上展出的两幅紧密相连的画作。其中一 幅是玛丽·安托瓦内特和她的孩子们的肖像,这位皇后正试图从其“挥霍无度的放荡女”形象中摆脱出来; 另一幅则是以拉斐尔的手法描绘出怀抱着女儿朱莉的女画家肖像。第二幅画也是卢浮宫迄今所收藏的维 热·勒布伦作品中最著名也是最美丽的一幅,自其首次向公众展出即被誉为“母性的温柔”的代表性作品。 在卢梭主义的推动下,画家充满喜悦地承担起启蒙运动文化赋予她的这个角色并且取得了巨大的成功。在同 时期她还完成了休伯特·罗伯特的肖像。这些画作充分展示出作者对生活的乐趣和创造性的天分,作品之间 遥相呼应,相辅相成。 但与之相比更引人注意的还是画家克服重重障碍、施展职业抱负的坚强意志。伊丽莎白·路易丝于1755年出 生在巴黎一个相对贫穷的家庭中,母亲是理发师,父亲却是一名颇有才华的肖像画家。父亲去世时,她才是 一个十几岁的少女。在父亲的熏陶下,年仅十九岁的伊莉莎白因出色的绘画才能而被圣-卢克学院收纳为成 员。1776年,伊丽莎白嫁给了当时最重要的艺术品经销商让·巴蒂斯特·皮埃尔·勒布伦(1748-1813 年),但却因此失去了进入皇家绘画和雕塑学院的机会,原因是后者明确禁止任何与商业人士的往来。不 过,这次婚姻还是对画家的职业生涯产生了有益的影响。尽管佛兰芒画风作品的价格不断攀升,她却努力学 习和掌握鲁本斯和范戴克的色彩运用技术和表现手法。从1777年开始,原本以资产阶级为主的客户群体逐渐 扩大到大贵族和王族皇子阶层,最后连皇后玛丽-安托瓦内特都委托她为其作画。1783年,在国王路易十六的 干预下,他妻子的肖像画师才得以在一场论战后进入皇家绘画学院。建立于奥地利的安娜皇后摄政期间的皇 家学院自1648年开设以来吸纳的女性屈指可数。由于院方禁止她们使用裸体男模作画,这些女艺术家被完全 排除在需要对人体构造和动作形态有着深入了解、多采用历史主题的主流画派之外。尽管已经有一些历史和 风俗题材的不俗作品,维热·勒布伦还是不得不局限在肖像画的领域之内。她勇于超越强加在女性艺术家身 上的繁复约束,并且发展出非常具有个人特色的技术和审美标准。她熟练掌握色彩运用的科学性,为她的肖 像画和即兴画创造出多种多样的姿势和服饰。 伊丽莎白·路易斯·维热·勒布伦,怀抱女儿朱莉的勒布伦夫人自画像,被称为“母性的温柔”(详细介绍),1786年,105x84厘米橡 木板油画,巴黎卢浮宫绘画部,卢浮宫©
不同于维热·勒布伦的首批传记作家和某些历史学家刻意表现出来的那种高傲- 那会影响我们对画家 传奇般的命运及其漫长和游历性的职业生涯的重要性的理解,此次作品展着重表现画家对艺术的追求。经 历了大革命时期、流亡时期、执政府时期和帝国时期的维热·勒布伦曾先后在意大利、奥地利、俄罗斯、英 国和瑞士生活和工作过。她在这些地方与资深名家开展非常独到的交流,并在与同辈人的竞争中屡占上风 。做为学院眼中的二流画派,肖像画渐渐成为一个从“社会自我”转向“内心自我”的动荡的新法国社会 中的主流。 我们不能将维热·勒布伦作品的艺术性单纯归结于其作品最显而易见的魅力或是“女性美”的效果 :她笔下的男性肖像画,如休伯特·罗伯特的肖像等,都具有鲜明的个性特征。与女权主义者们一直试图将 维热·勒布伦做为女性和妻子的双重受害者的出发点相反,本次作品展希望通过不同专题的展厅着重体现画 家作品长盛不衰的原因:学院内的变革;简陋却扎实的学习过程;凡尔赛宫的挑战;具有当代背景的18世 纪80年沙龙展策略;流亡生涯的不同阶段;画家的社交圈;重返法国。以时间和专题顺序做为主线设计的 展厅中也有一些例外或是穿插着其他片段:家庭和友谊;艺术家和戏剧舞台肖像画;政治权力的象征;对 拉斐尔、提香,多米尼甘、鲁本斯、范戴克及同辈作者格勒兹的艺术形式做出的变化;以神话寓言或化装 肖像为主题的作品。 特立独行的女性,也许吧,不屈不挠、顽强前进的精神却更胜一筹,维热·勒布伦在赋予手中画笔 迷人魅力的同时更将它变成了一把利器。 做为向维热·勒布伦致敬的法国首次作品回顾展收集了画家的130多幅采用不同绘画技术和题材的作 品,其中不乏首次公开展览的珍品。这些作品全部来自于包括佛罗伦萨的乌菲兹美术馆、卢浮宫、圣彼得 堡冬宫博物馆、纽约大都会博物馆和维也纳艺术史博物馆等在内的久负盛名的机构及众多私人收藏。
....................................... 策展人:Joseph Baillio,艺术史学家;Xavier Salmon,卢浮宫图形艺术部部长
设计:Loretta Gaïtis
....................................... 开放时间:每天10点至20点,星期三 晚上直至22点 周二闭馆 2015年12月24日和31日 (星期四) 18 点闭馆 2015年12月25日星期五全天闭馆 票价:13欧元,减价票9欧元(16-25 岁人士、失业人士或多子女家庭)。 小团体票(4人,其中包括2个16-25 岁人士):35欧元。16岁以下儿童及
RSA或最低养老金领取者免票。 前往方式:地铁1或13号线“ Champs-Elysées- Clemenceau”站 ,9号线“Franklin D. Roosevelt”站
国家博物馆协会-巴黎大皇宫博物馆 2015年展览出版刊物: • «Catalogue de l’exposition», 24.5 x 29厘米,432页,380幅插图,4950 欧 元 • «Album de l’exposition»,21 x 26.5 厘米,48页,40幅插图,10 欧元 • «Madame Vigée Le Brun l’Expo», 15 x 20厘米,416页,200幅插图, 320 18.50 欧元 • 展览纪录片, Arnaud Xainte摄制, 19,90欧元 52分钟,20 • 展览电子画册 (Appstore和Google Play)
咨询信息及预订:www.grandpalais.fr #vigeelebrun
With the exceptional support of the Museum of the châteaux de Versailles et de Trianon This exhibition benefits from the support of
媒体联系: 国家博物馆协会-巴黎大皇宫博物馆 254-256 rue de Bercy 75 577 Paris cedex 12 Florence Le Moing florence.le-moing@rmngp.fr 01 40 13 47 62
Pauline Volpe pauline.volpe@rmngp.fr 01 40 13 47 61
chronologie 1755 16 avril : naissance à Paris d’Élisabeth Louise Vigée, fille du pastelliste Louis Vigée et de Jeanne Maissin. Elle est confiée à une nourrice, puis mise au sevrage à Épernon. 1767 9 mai : suite au décès de son père, son oncle, le sculpteur Alexandre Vigée, est nommé tuteur d’Élisabeth Louise. 24 décembre : sa mère se remarie avec Jacques François Le Sèvre, orfèvre joailler. 1768 Melle Vigée dessine chez Mme Bocquet et dans l’atelier de Briard. Joseph Vernet, ami de son père, lui conseille de ne suivre « aucun système d’école ». Elle reçoit ses premières commandes. 1774 Elle est admise à l’Académie de Saint-Luc, confrérie des peintres et sculpteurs. 1776 11 janvier : Élisabeth Louise Vigée épouse Jean-Baptiste Pierre Le Brun, peintre, restaurateur et marchand d’art. Ils vivent à l’hôtel de Lubert, rue de Cléry. 1778 L’artiste peint le premier portrait de Marie-Antoinette « en robe à paniers » destiné à l’impératrice MarieThérèse. 1780 12 février : Jeanne Julie Louise Le Brun naît à l’hôtel Lubert. 1781 mai-juin : le couple Le Brun fait un voyage en Hollande. La jeune femme peint sur place son portrait Mme Le Brun par elle–même, dit « au chapeau de paille ». 1783 31 mai : elle est admise à l’Académie royale de peinture et de sculpture. 1785-1787 L’architecte Raymond dirige des travaux d’aménagement à l’hôtel Lubert qui devient l’hôtel Le Brun. Mme Vigée Le Brun achève son premier Autoportrait avec sa fille Julie, dit « La Tendresse maternelle », en 1786. Une campagne de calomnie contre Mme Le Brun commence. 1787 L’artiste achève le portrait de La reine Marie-Antoinette et ses enfants, toile exposée au Salon de l’Académie royale de peinture et de sculpture, puis à Versailles. 1789 Dans la nuit du 6 octobre Mme Vigée Le Brun, menacée, part vers l’Italie avec Julie. 1790-1791 L’artiste achève l’autoportrait destiné à la galerie de Ferdinand III, au Palazzo degli Uffizi à Florence. Elle est reçue à l’Accademia di San Luca. À Naples, la reine Caroline et une de ses filles posent pour la portraitiste. 1792-1794 août 1792 : son nom est inscrit sur la liste des émigrés du département de Paris ; elle perd ses droits civiques. Afin de sauvegarder leurs biens, son époux demande le divorce (prononcé en 1794). À Vienne, elle portraiture une société cosmopolite. Elisabeth Louise Vigée Le Brun
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1795 L’artiste et son entourage arrivent à Saint-Pétersbourg. Elle est présentée à l’impératrice Catherine II. La noblesse russe lui fait bon accueil. 1800 5 juin : le nom de l’artiste est rayé de la liste des émigrés. Elle est reçue à l’Académie des Beaux-arts de Russie. Elle part pour Moscou. 1801 Mme Vigée Le Brun regagne Saint-Pétersbourg qu’elle quitte en juin. Fin juillet, la voyageuse fait une longue étape à Berlin. À Potsdam, elle revoit la princesse Louise Radziwill (née Hohenzollern) et réalise des pastels préparatoires aux portraits de la reine de Prusse et de membres de sa famille. Elle est reçue à l’Académie de Berlin. 1802 18 janvier : arrivée de Mme Vigée Le Brun à Paris, fête et concert à l’hôtel Le Brun. 1803 15 avril : l’artiste se rend à Londres. Elle s’impose sur le marché du portrait anglais. 1805 L’artiste revient de Londres en passant par la Hollande et par la Belgique. En juillet, elle s’installe à l’hôtel Le Brun. 1806 15 mars : Mme Vigée Le Brun reçoit la commande impériale d’un portrait de Caroline Bonaparte, princesse Murat, par l’intermédiaire de Dominique Vivant Denon. 1807 Mme Vigée Le Brun devient propriétaire d’une partie de l’Hôtel Le Brun. Jean-Baptiste Pierre Le Brun conserve l’autre partie, rue du Gros-Chenet. En été, Mme Vigée Le Brun voyage en Suisse. 1808 Mme Vigée Le Brun effectue un second voyage en Suisse. 1813 7 août : décès de Jean-Baptiste Pierre Le Brun. 1819 8 décembre : décès de Julie Nigris, la fille de l’artiste. 1820 7 août : décès d’Étienne Vigée. À la fin de l’été, Mme Le Brun fait un voyage à Bordeaux, en compagnie de Marie Adélaïde Landré, en passant par Méréville, Orléans, Blois, Tours. 1824 septembre : Mme Vigée Le Brun expose au Salon de peinture les portraits de la duchesse de Berry, de la duchesse de Guiche et du jeune comte Tolstoï. 1835 août : l’artiste lit les épreuves des Souvenirs. Le premier tome, Lettres à la princesse Kourakine, paraît. 1842 30 mars : Mme Vigée Le Brun s’éteint. Sur sa tombe à Louveciennes figure l’inscription : « Ici enfin, je repose ».
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plan de l’exposition
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REZ DE CHAUSSEE
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1 - L’image de l’artiste 2 - Mes proches 3 - Les années de formation 4 - La consécration 5 - Emulation et concurrence féminine 6 - Portraiturer la famille royale et la cour 7 - L’élégance à la française 8 - Peindre l’enfance et l’amour maternel 9 - La dessinatrice et la pastelliste
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rez-de-chaussée
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Galerie
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10 - L’émigration (1789-1802) 11 - De retour à Paris 12 - Le Chant du Cygne
HSPo 2.06
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scénographie par Loretta Gaïtis
La scénographie reprend l’esprit des intérieurs et salons du XVIIIe siècle, elle permet de retrouver la ligne, l’élégance, la majesté et l’épure des espaces, sans toutefois avoir recours à des artefacts. Il s’agit de s’inspirer des proportions et astuces architecturales de l’époque, plutôt que d’être dans le pastiche en reprenant des éléments d’ornements (moulures, corniches, lambris, voûtes et plafond). La modénature architecturale de l’époque est donc reprise dans l’esprit par : • les volumes et les formes des salles : elles sont simples, carrées ou rectangulaires. La courbe et les formes arrondies se trouvent dans les mises à distance mais également dans les angles de pièces ou dans certaines salles de sections. Les œuvres ne sont pas accrochées dans les arrondis, qui sont dédiés au graphisme. Les espaces définis par de larges demi-cercles accueillerons les peintures de petite taille ainsi que des pastels et dessins, qui y trouvent aisément leur place. • effet de perspective : l’enfilade centrale des portiques qui marquent le passage d’une section à l’autre crée une majesté dans le déroulé des salles. Les passages sont délicatement travaillés. Un cadre – soit menuisé, soit au trait graphique – donne du corps à ces portiques. • modénature et gabarit des hauteurs de cimaises : les corniches, moulures et dorures dans l’architecture du XVIIIe siècle créent, par leurs découpes, des hauteurs différentes dans les pièces. La scénographie comporte trois hauteurs de cimaises différentes, qui participent ainsi à faire « vibrer » l’architecture : – les cimaises du bâtiment (elles varient d’un étage à l’autre) ; – les cimaises de partition des sections ; – les cimaises en forme de « L » qui redonnent une échelle à la pièce et permettent de recréer des entités et regroupement d’œuvres. Ces cimaises de longueurs différentes d’adaptent parfaitement aux impératifs de présentation des œuvres. Entre ces cimaises en « L » se dégagent des espaces dans lesquels peuvent être mis en valeur des œuvres phares ou des séries d’œuvres.
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Le graphisme joue un rôle important car il participe au raffinement de l’ensemble tout en discrétion et légèreté. • portiques d’entrée de salles : de part et d’autre du portique, un espace se dessine entre les cimaises de retours qui permet de placer les éléments didactiques, citations et autres informations. Ces éléments de contenu graphique, situés sur un autre plan que les œuvres, permettent la diffusion en toute clarté du propos scientifique. Un liseré au trait fin encadre les contenus didactiques à la manière d’une moulure. • salles courbes : sur les parties courbes de début et de fin de parcours, un rythme de cadres au trait fin est créé, pour donner un écrin aux dessins et aquarelles de petite taille.
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textes des salles Je n’ai eu de Bonheur qu’en peinture De toutes les femmes artistes qui s’illustrèrent dans la France du XVIIIe siècle, seule Élisabeth Louise Vigée Le Brun est aujourd’hui encore peu connue du grand public. Non seulement, on associe son nom aux portraits de Marie-Antoinette, et peut-être aussi au célèbre tableau du Louvre figurant La Tendresse maternelle, mais l’artiste est également restée dans les esprits comme une femme d’une grande beauté, dont l’art élégant sut s’adapter à une vie particulièrement mouvementée relatée dans ses Souvenirs publiés à la fin de sa vie. Née en 1755, décédée en 1842, Vigée Le Brun a connu les fastes de la vie d’Ancien Régime, les heures sombres de la Révolution, l’essor d’une société nouvelle sous l’Empire et le développement de nouveaux codes artistiques. Placée entre deux époques, elle incarne le portrait français dont elle sut diffuser les beautés tout au long de ses voyages européens. Mais, paradoxalement, son pays natal ne l’a jamais honorée d’une exposition monographique. Seuls les États-Unis lui avaient dédié en 1982 l’hommage qu’elle méritait. L’exposition organisée au Grand Palais lui rend enfin justice. Bien évidemment, elle présente la portraitiste qui sut saisir la ressemblance tout en l’idéalisant. Sous son pinceau, toute une société revit, solennelle, heureuse, sensuelle ou innocente, attentive aux raffinements de la mode et à sa position sociale. Consciente de son talent, l’artiste chercha aussi à s’imposer dans un milieu éminemment masculin où les femmes avaient beaucoup de difficultés à être reconnues. En 1783, lorsqu’elle fut reçue à l’Académie avec le soutien affiché de la reine, elle entendait démontrer que la peinture d’histoire, le genre le plus noble, ne lui était pas interdite et qu’elle pouvait se mesurer aux hommes. Avec les années, elle sut aussi donner une vision très personnelle du paysage. Aujourd’hui réunis, peintures, pastels et dessins, permettent de redécouvrir son art dans toute sa variété, raffiné et palpitant de vie. L’image de l’artiste Tout au long de sa carrière, Élisabeth Louise Vigée Le Brun s’est attachée à se représenter sur la toile et sur le papier. Soulignant sa beauté, ses ambitions et son ascension sociale et professionnelle, ses nombreux autoportraits sont pour la plupart autant d’œuvres qui ont ajouté à sa renommée, de son vivant comme après sa disparition. Par ailleurs, la portraitiste a été attentive à ce que d’autres artistes fixent ses traits, en particulier le sculpteur Augustin Pajou, qui a fait d’elle un chef-d’œuvre en terre cuite présenté en 1783 au Salon de l’Académie royale, l’année même au cours de laquelle Mme Vigée Le Brun était admise au sein de cette prestigieuse institution. Mes proches Élisabeth Louise Vigée est née dans une famille liée à la communauté artistique parisienne. Son père, Louis, auquel elle était très attachée, était un pastelliste de renom admis à l’Académie de Saint-Luc. Disparu lorsque Louise n’avait encore que douze ans, il avait eu le temps de reconnaître ses dons artistiques et de lui enseigner le maniement des instruments de l’art, et surtout les secrets de la peinture au pastel, sa propre spécialité. De manière prophétique, Louis Vigée dit à sa fille : «Tu seras peintre, mon enfant, ou jamais il n’en sera». La jeune artiste eut tout naturellement ses proches pour premiers modèles leur manifestant ainsi son affection, tout en perfectionnant sa technique. Sa mère, Jeanne Maissin, son frère, Étienne, puis plus tard l’épouse de celui-ci, Suzanne Marie Françoise, posèrent ainsi pour elle. Le marchand de tableaux JeanBaptiste Pierre Le Brun, qu’elle épousa en 1776, certaines amies, telles Anne Rosalie Bocquet ou Marguerite Émilie Chalgrin, formèrent le cercle de l’artiste, et lui apportèrent soutien et admiration. Nota : Anne Rosalie Bocquet Filleul et Emilie Chalgrin furent guillotinées en 1794.
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Les années de formation Après avoir observé et pris des leçons dans les ateliers de Blaise Bocquet, Pierre Davesne et Gabriel Briard, après avoir également reçu les conseils des académiciens Joseph Vernet et Gabriel François Doyen, Mlle Vigée étudia, dans les collections royales et privées et chez son époux, les œuvres de maîtres anciens et contemporains, notamment celles de Jean-Baptiste Greuze. Elle acquit ainsi peu à peu une technique sophistiquée et très personnelle qui lui permit de se mesurer aux portraitistes les plus habiles de son temps. Cette maîtrise, la renommée de son frère poète, son mari avisé et un réseau de relations influentes, lui assurèrent rapidement une clientèle choisie et une célébrité grandissante. La consécration Membre de l’Académie de Saint-Luc, corporation des maîtres peintres et sculpteurs, à partir de 1774, l’artiste devient quatre ans plus tard le peintre officiel de la reine Marie-Antoinette, sa protectrice. Afin d’élargir le champ de son activité artistique, elle exécute de rares scènes de genre et quelques tableaux à sujets mythologiques et allégoriques appartenant à la peinture d’histoire. En 1783, grâce à l’intervention de la souveraine, Mademoiselle Vigée, épouse Le Brun, est reçue à l’Académie royale de peinture et de sculpture avec pour morceau de réception un tableau à sujet allégorique, La Paix ramenant l’Abondance. Le directeur de l’institution, Jean-Baptiste Marie Pierre s’était fortement opposé à la candidature de la nouvelle venue. Selon les règles en vigueur, la profession commerçante de son époux n’aurait pas dû lui permettre de prendre place parmi l’assemblée, une femme n’ayant pas de statut social autre que celui de son époux. En obtenant cet honneur, la portraitiste accédait à la consécration. Émulation et concurrence féminine Toutes deux portraitistes, toutes deux reçues à l’Académie royale de peinture et de sculpture en 1783, Élisabeth Louise Vigée Le Brun et Adélaïde Labille-Guiard furent mises en concurrence par la critique et par le public dès lors qu’elles exposèrent leurs œuvres aux Salons. Avec les années, les deux rivales s’acheminèrent vers la perfection. On loua Vigée Le Brun pour la beauté de sa technique et de ses innovations chromatiques et le caractère vivant de ses compositions (poses, costumes, accessoires, décors). Quelques commentateurs attribuèrent à Labille-Guiard un pinceau moins flatteur, louant un style plus vigoureux et réaliste, la justesse dans les ressemblances, ainsi que des compositions plus sagement agencées, des tons plus vrais et plus harmonieux. L’année 1789 sépara les deux artistes. L’une, en émigrant, diffusa sa conception du portrait en Europe et jusqu’en Russie. L’autre, en demeurant à Paris, mit son talent au service des élites de la Révolution. En outre, toutes deux formèrent à l’art de la peinture et du dessin de nombreuses élèves dans les années qui précédèrent la Révolution. Elles aidèrent à promouvoir la peinture au féminin et permirent ainsi à d’autres jeunes femmes de faire carrière. Portraiturer la famille royale et la cour Après avoir livré en 1778, à la satisfaction générale, le premier grand portrait officiel de Marie-Antoinette, Madame Vigée Le Brun fut régulièrement sollicitée afin de fixer les traits de la reine. Elle s’inscrivit alors parfaitement dans la tradition courtisane qui, sans cesser d’être fidèle, c’est-à-dire sans trop perdre la ressemblance, embellissait imperceptiblement certains modèles. Aussi son succès fut-il complet. En 1783, elle prit cependant quelques libertés en représentant la souveraine en robe de gaulle. Exposé au Salon, le portrait suscita des réactions indignées, la critique s’étonnant qu’un modèle aussi noble puisse paraître en tenue d’intérieur. L’artiste n’en perdit pour autant, ni la clientèle royale, ni celle de la cour. La manière dont elle savait transcrire les carnations, les étoffes et les autres matières, ses contrastes insolites de couleurs et ses effets subtils d’ombre et de lumière assurèrent son succès auprès de cette clientèle choisie.
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L’élégance à la française Servie par son talent, une grande puissance de travail et une beauté généralement reconnue, Vigée Le Brun sut admirablement promouvoir sa carrière en fréquentant l’élite et en gravissant les degrés de l’échelle sociale. Les œuvres des années 1780 témoignent particulièrement de son succès. L’artiste laisse ainsi une galerie de portraits qui illustre à merveille les variations de la mode. Des femmes à la silhouette généreuse, à la bouche pulpeuse découvrant parfois les dents, aux radieuses carnations, sont représentées indolentes, le regard perdu ou provoquant. Elles se distinguent souvent par une grande sensualité, un magnétisme animal, voire une charge érotique. Peindre l’enfance et l’amour maternel L’art de Vigée Le Brun suivit l’évolution de la société française, laquelle, sensible aux idées de Jean-Jacques Rousseau développées dans L’Emile, accorda une place plus marquée aux liens unissant une mère et ses enfants. Chantre de cet amour maternel dont elle laissa deux véritables « icônes » la mettant en scène avec sa fille Julie, la portraitiste multiplia les effigies d’enfants seuls ou en compagnie de leur mère. Dans l’exécution de ces images, elle prit souvent pour modèle les compositions de Raphaël. Exposés au Salon, ces tableaux emportèrent l’adhésion de la critique et incitèrent d’autres artistes à traiter les mêmes sujets. La dessinatrice et la pastelliste Initiée à l’art du pastel par son père, Vigée Le Brun ne délaissa jamais cette technique. Les beaux dégradés et les brillants effets de couleur et de matière auxquels elle parvint lui permirent de rivaliser avec la peinture à l’huile. Dessinatrice de talent, elle a laissé un petit nombre d’œuvres graphiques d’une remarquable sensibilité. Pastel, pierre noire ou sanguine se prêtaient à une exécution instinctive et rapide, souvent en présence des modèles. La portraitiste se plut aussi à les utiliser pour réaliser des têtes d’expression, genre popularisé par son ami Jean-Baptiste Greuze. L’émigration (1789-1802) Dépendant professionnellement et socialement de la clientèle de la famille royale, de la cour et de l’aristocratie, Vigée Le Brun fit l’objet de virulentes attaques diffamatoires dans des pamphlets. Dans la nuit du 6 octobre 1789, elle quittait Paris avec sa fille et sa gouvernante pour se diriger vers la péninsule italienne. Commençait alors un long voyage d’exil qui dura un peu plus de douze années. Eloignée de son mari, l’artiste usa de son renom et de son charme pour servir une clientèle européenne fascinée par le modèle français. Entre 1789 et 1802, son talent fut officiellement reconnu par les académies artistiques de Rome, Bologne, Parme, Florence et Saint-Pétersbourg. Partout, sur son passage Vigée Le Brun rencontra un vif succès et parvint à maintenir, grâce aux prix demandés pour ses œuvres, un train de vie digne de sa réputation. Elle continua aussi à développer ses cercles de sociabilité. Italie (1789-1792) Si le voyage en Italie fut une merveilleuse occasion de découvrir tout au long de son itinéraire le plus grand nombre possible de villes et de sites, il se révéla aussi une expérience éprouvante, l’artiste n’ayant pas imaginé s’absenter de France pendant une longue période. Accueillie à Rome par son ami François Guillaume Ménageot, directeur de l’Académie de France, elle fut peu après sollicitée à Naples afin de fixer les traits de la comtesse Skavronskaïa et ceux des enfants du roi et de la reine de Naples. Elle portraitura également lady Hamilton en Ariane et en Sybille. Sa renommée et celle de ses nouveaux modèles lui assurèrent ainsi les revenus nécessaires à un plus long séjour.
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Autriche (1792-1795) À l’automne 1792, Vigée Le Brun arriva à Vienne où elle retrouva le comte de Vaudreuil et la famille Polignac. L’annonce des massacres de septembre puis des exécutions de Louis XVI et de Marie-Antoinette, le 21 janvier et le 16 octobre 1793, ainsi que le prononcé de son divorce le 3 juin 1794, confirmèrent que son séjour étranger allait devoir se prolonger. À la clientèle viennoise, la portraitiste ajouta celle des personnalités russes présentes dans la capitale impériale. Russie (1795-1801) Arrivée à Saint-Pétersbourg le 23 juillet 1795, Vigée Le Brun fut officiellement présentée dès le lendemain à Catherine II. S’ouvrirent alors jusqu’en juin 1801 six années au cours desquelles elle travailla non seulement pour la famille impériale, mais aussi pour toute l’aristocratie russe. Elle sembla alors retrouver dans ces terres lointaines la vie qu’elle avait menée à Paris avant 1789. Dans ses Souvenirs, elle relatait ainsi : « Tous les soirs j’allais dans le monde. Non seulement les bals, les concerts, les spectacles, étaient fréquents, mais je me plaisais dans ces réunions journalières, où je retrouvais toute l’urbanité, toute la grâce d’un cercle français ; car, pour me servir de l’expression de la princesse Dolgorouki, il semble que le bon goût ait sauté à pieds joints de Paris à Pétersbourg. » De retour à Paris Le 18 janvier 1802, après un peu plus de douze années d’absence, Vigée Le Brun fut fêtée à Paris par son époux, son frère Etienne, sa belle-sœur et sa fille. Le soir même, un concert était donné en son honneur dans la maison de son mari, rue de Cléry. La citoyenne Tallien assistait à l’évènement. Peu après, la portraitiste fréquentait Laure Regnauld de Saint-Jean-d’Angely et voyait Joséphine Bonaparte. Très vite, elle retrouva aussi certains de ceux qui avaient constitué son cercle avant 1789 ; Greuze, Hubert Robert, Brongniart et Ménageot comptaient au nombre des fidèles. Si l’artiste plaça son pinceau au service de la société du Consulat et de l’Empire, elle ne cessa pas pour autant de portraiturer l’aristocratie européenne. Les années 1803, 1804 et 1805 furent ainsi marquées par un long voyage en Angleterre. Le Chant du Cygne Rentrée définitivement en France en 1805, Madame Vigée Le Brun ne cessa cependant pas de voyager, faisant notamment deux séjours en Suisse. Elle chercha à maintenir dans ses portraits ce métier délicat et cette sensibilité qui avaient fait son succès avant la Révolution et pendant l’émigration. Son salon attirait toujours les personnalités, étrangers de passage, artistes et écrivains à la mode, car elle avait été le témoin des jours les plus glorieux du règne de Louis XVI. Continuant à s’adonner portrait, l’artiste se livra aussi à un genre qu’elle pratiquait depuis son séjour en Italie, le paysage en plein air. Dans les listes de ses œuvres, elle révèle en avoir peint plus de deux cents au pastel, pour son plaisir. Peu d’entre eux nous sont aujourd’hui parvenus, mais ils attestent de ce nouveau sentiment de la nature qui marquera les peintres des générations romantiques et réalistes.
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liste des prêteurs Allemagne Berlin Gemäldegalerie Staatliche Museen zu Berlin Autriche Vienne Kunsthistorisches Museum Canada Ottawa Musée des Beaux-Arts du Canada National Gallery of Canada États-Unis Baltimore (Maryland) Baltimore Museum of Art Bloomington (Indiana) Indiana University Art Museum
San Francisco (Californie) Fine Art Museums of San Francisco
Versailles Musée national des châteaux de Versailles et de Trianon
Toledo (Ohio) Toledo Art Museum
Italie Florence Galleria degli Uffizi
Washington, DC National Gallery of Art National Museum of Women in the Arts
Naples Museo e Gallerie Nazionali di Capodimonte
Williamstown (Massachusetts) Sterling and Francine Clark Art Institute
Royaume-Uni Birmingham The Barber Institute of Fine Arts
France Angers Musée des Beaux-Arts
Knole, Swindon The National Trust
La Fère Musée Jeanne d’Aboville
Boston (Massachusetts) Museum of Fine Arts
Orléans Musée des Beaux-Arts
Columbus (Ohio) Columbus Museum of Art
New York The Metropolitan Museum of Art
Paris École nationale supérieure des beaux-arts de Paris Le Petit Palais – musée des Beaux-Arts de la Ville de Paris Musée Carnavalet Musée de la Comédie- Française Musée Jacquemart-André Musée du Louvre, département des Peintures département des Arts graphiques département des Sculptures
Phoenix (Arizona) Phoenix Art Museum
Rouen Musée des Beaux-Arts
Richmond (Virginia) Virginia Museum of Fine Arts
Toulouse Fondation Bemberg Musée des Augustins
Fort Worth (Texas) Kimbell Art Museum Indianapolis (Indiana) Indianapolis Museum of Art Minneapolis (Minnesota) The Minneapolis Institute of Arts
Saint Louis (Missouri) Saint Louis Art Museum
Troyes Musée des Beaux-Arts
ainsi que de nombreuses collections particulières
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Liverpool National Museums Lady Lever Art Gallery Liverpool Londres Royal Collection Trust The National Gallery Russie Moscou Galerie nationale Tretiakov Musée d’État des beaux-arts Pouchkine Saint-Pétersbourg Musée d’État de l’Ermitage Suisse Berne Kunstmuseum Bern Genève Musée d’Art et d’Histoire
liste des œuvres exposées 158 œuvres exposées dont 140 œuvres d’Elisabeth Louise Vigée Le Brun
L’image de l’artiste Elisabeth Louise Vigée Le Brun Portrait dit «aux rubans cerise» vers 1782 huile sur toile ; 64,8 x 54 cm Fort Worth (Texas), Kimbell Art Museum Augustin Pajou (1730-1809) Madame Vigée Le Brun 1783 terre cuite ; 55,5 cm (avec le piédouche : 70,5 cm) x 44,5 x 21 cm Paris, musée du Louvre, département des Sculptures Elisabeth Louise Vigée Le Brun Madame Le Brun au chapeau de paille orné d’une plume vers 1783 pierre noire et estompe, rehauts de fusain sur papier crème ; 48 x 37 cm New York, collection particulière Elisabeth Louise Vigée Le Brun Portrait de l’artiste en costume de voyage 1789-1790 pastel sur papier ; 50 x 40 cm New York, collection particulière Elisabeth Louise Vigée Le Brun L’artiste exécutant un portrait de la reine MarieAntoinette 1790 huile sur toile ; 100 x 81 cm Florence, Galleria degli Uffizi, Corridoio Vasariano Elisabeth Louise Vigée Le Brun Portrait par elle-même 1800 huile sur toile ; 78,5 x 68 cm Saint-Petersbourg, musée de l’Ermitage Elisabeth Louise Vigée Le Brun Portrait par elle-même de profil 1801 pastel sur papier ; 54 x 31,5 cm Rouen, musée des Beaux-Arts
Elisabeth Louise Vigée Le Brun Portrait par elle-même vers 1808 huile sur toile ; 41,3 x 33 cm collection particulière
Mes proches Louis Vigée (1715-1767) Femme au mantelet bleu à «coqueluchon» 1745 pastel sur papier marouflé sur toile ; 73 x 60 cm collection particulière Louis Vigée (1715-1767) Portrait présumé d’Alexandre Jean-Joseph Le Riche de La Pouplinière 1747 pastel sur papier marouflé sur toile ; 99 x 78 cm collection particulière Anne-Rosalie Bocquet (1752-1794) Portrait par elle-même vers 1775 huile sur toile ; 83 x 66 cm collection particuière Elisabeth Louise Vigée Le Brun Madame Chalgrin 1789 pastel sur papier de forme ovale ; 43,5 x 35,5 cm collection particuière Jean-Baptiste Pierre Le Brun (1748-1813) Portrait par lui-même 1795 huile sur toile ; 131 x 99 cm collection particulière Adèle Romany, née Marie Jeanne Mercier de Romance-Mesmon (1769-1846) Louis Jean-Baptiste Étienne Vigée 1800 huile sur toile ; 60,5 x 50 cm collection particulière Auguste Louis Jean-Baptiste Rivière (1761-1833) Portrait par lui-même 1808 huile sur toile ; 145 x 112 cm Paris, collection Max Blumberg et Eduardo Araújo Elisabeth Louise Vigée Le Brun
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Elisabeth Louise Vigée Le Brun Madame Vigée, née Suzanne Marie Françoise Rivière 1785 huile sur toile ; 56 x 46 cm collection particulière
Elisabeth Louise Vigée Le Brun L’acteur Pierre Louis Dubus, dit Préville, dans le rôle de Mascarille vers 1776 huile sur toile ; 80 x 65 cm Paris, musée de la Comédie-Française
Elisabeth Louise Vigée Le Brun Joseph Vernet 1778 huile sur toile ; 92 x 72 cm Paris, musée du Louvre, département des Peintures
Elisabeth Louise Vigée Le Brun Le prince Charles Henri Nicolas Othon de NassauSiegen 1776 huile sur toile de forme ovale ; 64,4 x 53,5 cm Indianapolis, Indianapolis Museum of Art, don de Mrs. Ralph W. Showalter
Les années de formation Elisabeth Louise Vigée Le Brun Madame Le Sèvre, Jeanne Maissin, la mère de l’artiste, en pelisse blanche vers 1774-1778 huile sur toile de forme ovale ; 65 x 54 cm collection particulière Elisabeth Louise Vigée Le Brun Louis Jean-Baptiste Étienne Vigée 1773 huile sur toile ; 61,5 x 50,5 cm Saint-Louis (Missouri), Museum of Fine Art Elisabeth Louise Vigée Le Brun Jeune femme vêtue de bleu 1773 pastel sur papier marouflé sur toile ; 50 x 49 cm collection particulière Elisabeth Louise Vigée Le Brun Jeune garçon au livre 1773 pastel sur papier marouflé sur toile ; 50 x 49 cm collection particulière Elisabeth Louise Vigée Le Brun Le vicomte Jean Falcoz de La Blache vers 1774 huile sur toile de forme ovale ; 78 x 62 cm collection particulière Elisabeth Louise Vigée Le Brun La vicomtesse de La Blache, née Catherine Le Roy de Senneville vers 1774 huile sur toile de forme ovale ; 78 x 62 cm collection particulière Elisabeth Louise Vigée Le Brun Jacques Louis Guillaume Bouret de Vézelay 1775 huile sur toile de forme ovale ; 78,3 x 64,7 cm collection particulière
Elisabeth Louise Vigée Le Brun Le Concert espagnol 1777 huile sur toile ; 82 x 101 cm collection particulière Elisabeth Louise Vigée Le Brun Madame Lesould, née Marie Françoise Devilly Desmarchais 1780 huile sur toile de forme ovale ; 73 x 59 cm Orléans, musée des Beaux-Arts Jean-Baptiste Greuze (1725-1805) Jeune femme couronnant de fleurs un petit épagneul noir, dite «Madame de Porcin» vers 1770 huile sur toile de forme ovale ; 72 x 57 cm Angers, musée des Beaux-Arts Elisabeth Louise Vigée Le Brun Jeune femme (figure d’expression) vers 1780-1783 huile sur toile de forme ovale ; 54,5 x 45,5 cm Paris, musée du Louvre, département des Peintures, legs Marguerite Lebaudy
La consécration Elisabeth Louise Vigée Le Brun Allégorie de la Poésie 1774 huile sur toile ; 80 x 65 cm collection particulière Elisabeth Louise Vigée Le Brun Étude pour la figure de la Paix 1780 fusain, pastel, tracé préparatoire à la pierre noire sur papier anciennement bleu ; 47,9 x 40,5 cm Paris, musée de l’École nationale supérieure des beaux-arts
Elisabeth Louise Vigée Le Brun Étude pour la figure de l’Abondance 1780 pastel et pierre noire sur papier ; 45 x 48 cm collection particulière
Adélaïde Labille-Guiard (1749-1802) Marie Marguerite Carreaux de Rosemond 1785 pastel sur papier bleu marouflé sur toile ; 72 x 58 cm Paris, collection particulière
Elisabeth Louise Vigée Le Brun La Paix ramenant l’Abondance 1780 huile sur toile ; 102,5 x 132,5 cm Paris, musée du Louvre, département des Peintures
Adélaïde Labille-Guiard (1749-1802) Marie Emilie Louise Victoire de Coutances, épouse d’Hilarion de Becdelievre vers 1787 huile sur toile de forme ovale ; 80 x 63,5 cm Paris, collection particulière
Elisabeth Louise Vigée Le Brun Vénus présentant sa ceinture à Junon 1781 huile sur toile ; 49 x 38,5 cm New York, collection particulière Elisabeth Louise Vigée Le Brun Bacchante 1785 huile sur toile de forme ovale ; 73,3 x 59,5 cm Williamstown (Massachusetts), The Sterling and Francine Clark Art Institute
Émulation et concurrence féminine Marie Guillemine Le Roulx de La Ville (1768-1826) Portrait par elle-même 1786 huile sur toile ; 92 x 75 cm New York, collection particulière Marie Victoire Lemoine (1754-1820) L’Atelier d’une femme peintre (Hommage à Madame Vigée Le Brun) 1789 huile sur toile ; 116,5 x 90 cm New York, The Metropolitan Museum of Art, don de Mrs Thorneycroft Ryle, 1957 Adèle Romany, née Marie Jeanne Mercier de Romance-Mesmon (1769-1846) Portrait d’une femme peintre dans son atelier, ou Portrait par elle-même vers 1799 huile sur toile ; 176 x 129 cm Rouen, musée des Beaux-Arts, don de M. Visiniet, 1842 Adélaïde Labille-Guiard (1749-1803) L’Artiste dans son atelier avec deux de ses élèves, Marie Gabrielle Capet et Marie Marguerite Carreaux de Rosemond 1785 huile sur toile ; 210,8 x 151,1 cm New York, The Metropolitan Museum of Art, don de Julia A. Berwind, 1953
Portraiturer la famille royale et la cour Elisabeth Louise Vigée Le Brun Portrait présumé de Marie Adélaïde de Bourbon Penthièvre, duchesse de Chartres 1778 huile sur toile de forme ovale ; 70 x 58 cm collection particulière Elisabeth Louise Vigée Le Brun Marie-Antoinette en grand habit de cour 1778 huile sur toile ; 273 x 193,5 cm Vienne, Kunsthistorisches Museum Elisabeth Louise Vigée Le Brun Louis Stanislas Xavier de France, comte de Provence 1782 huile sur toile de forme ovale ; 73,5 x 58,5 cm collection particulière Elisabeth Louise Vigée Le Brun Marie-Joséphine Louise de Savoie, comtesse de Provence 1782 huile sur toile de forme ovale ; 80,7 x 64,8 cm collection particulière Elisabeth Louise Vigée Le Brun Marie-Antoinette en chemise ou en gaulle vers 1783 huile sur toile ; 89,8 x 72 cm Kronberg, Hessische Hausstiftung Elisabeth Louise Vigée Le Brun Marie-Thérèse Charlotte de France, dite Madame Royale, et son frère le dauphin, Louis Joseph Xavier François 1784 huile sur toile ; 132 x 94 cm Versailles, Musée national des châteaux de Versailles et de Trianon
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Elisabeth Louise Vigée Le Brun Marie-Antoinette et ses enfants 1787 huile sur toile ; 275 x 215 cm Versailles, Musée national des châteaux de Versailles et de Trianon
Elisabeth Louise Vigée Le Brun La maréchale-comtesse de Mailly, née Blanche Charlotte Marie Félicité de Narbonne Pelet 1783 huile sur toile de forme ovale ; 72 x 58 cm collection particulière
Elisabeth Louise Vigée Le Brun Hyacinthe François de Paule de Rigaud, comte de Vaudreuil 1784 huile sur toile ; 132 x 100 cm Richmond, Virginia Museum of Fine Arts, don de Mrs. A. D. Williams, 1949
Elisabeth Louise Vigée Le Brun Madame Grand, née Noël Catherine Verlée 1783 huile sur toile de forme ovale ; 92,1 x 72,4 cm New York, The Metropolitan Museum of Art, legs d’Edward S. Harkness, 1940
Elisabeth Louise Vigée Le Brun Charles Alexandre de Calonne 1784 huile sur toile ; 149 x 128 cm Windsor Castle, The Royal Collection, Her Majesty Queen Elizabeth II Elisabeth Louise Vigée Le Brun Philippe Henri Marie, marquis de Ségur 1789 huile sur bois ; 115 x 81 cm Versailles, Musée national des châteaux de Versailles et de Trianon Elisabeth Louise Vigée Le Brun Mohammed Dervich Khan, ambassadeur du sultan de Mysore 1788 huile sur toile ; 225,5 x 136 cm collection particulière
L’élégance à la française Elisabeth Louise Vigée Le Brun Jeanne Bécu, comtesse Du Barry, en peignoir, avec un chapeau de paille 1781 huile sur toile marouflée sur isorel ; 86 x 66 cm collection particulière Elisabeth Louise Vigée Le Brun Gabrielle Yolande Claude Martine de Polastron, duchesse de Polignac 1782 huile sur toile ; 92,2 x 73,3 cm Versailles, Musée national des châteaux de Versailles et de Trianon
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Elisabeth Louise Vigée Le Brun Une dame pliant une lettre, Portrait présumé de la comtesse Du Barry de Cérès, née Anne Marie Thérèse de Rabaudy Montoussin 1784 huile sur toile ; 93,3 x 74,5 cm Toledo, The Toledo Museum of Art, acquis grâce aux fonds du Libbey Endowment, don d’Edward Drumond Libbey Elisabeth Louise Vigée Le Brun Antoinette Élisabeth d’Aguesseau, comtesse de Ségur 1785 huile sur toile ; 92 x 73 cm Versailles, Musée national des châteaux de Versailles et de Trianon Elisabeth Louise Vigée Le Brun La baronne Henri Charles Emmanuel de Crussol Florensac, née Bonne Marie Joséphine Gabrielle Bernard de Boulainvilliers 1785 huile sur panneau de bois ; 112 x 85 cm Toulouse, musée des Augustins Elisabeth Louise Vigée Le Brun La comtesse Stanislas Marie Adélaïde de ClermontTonnerre, née Louise Joséphine Marie Delphine de Rosières de Sorans, plus tard marquise de Talaru, en sultane 1785 huile sur panneau de bois ; 98 x 72 cm collection particulière Elisabeth Louise Vigée Le Brun Louise Rosalie Dugazon dans le rôle de Nina ou la Folle par amour 1787 huile sur toile ; 147 x 115 cm collection particulière
Elisabeth Louise Vigée Le Brun Joseph Caillot en costume de chasse 1787 huile sur toile ; 92 x 72 cm collection particulière Elisabeth Louise Vigée Le Brun La marquise de Grollier, née Charlotte Eustache Sophie de Fuligny Damas 1788 huile sur panneau ; 92 x 72 cm collection particulière Elisabeth Louise Vigée Le Brun Hubert Robert 1788 huile sur panneau de chêne ; 105 x 84 cm Paris, musée du Louvre, département des Peintures, don de Mme Tripier le franc, suivant le vœu de sa tante Mme Vigée Le Brun, 1843 Elisabeth Louise Vigée Le Brun La comtesse de la Châtre, née Marie Louise Perrette Aglaé Bontemps, plus tard marquise de Jaucourt 1789 huile sur toile ; 114,3 x 87,6 cm New York, The Metropolitan Museum of Art, don de Jessie Woollworth Donahue, 1954
Peindre l’enfance et l’amour maternel Elisabeth Louise Vigée Le Brun Bébé endormi vers 1783 pierre noire, sanguine et craie blanche, estompe, sur papier beige avec effets d’estompe ; 32,5 x 26 cm collection particulière Elisabeth Louise Vigée Le Brun Étude d’un enfant de la famille de Lastic-Sieujac sur un oreiller vers 1780-1783 pastel sur papier ; 32,5 x 24,5 cm collection particulière Elisabeth Louise Vigée Le Brun Étude d’un enfant de la famille de Lastic-Sieujac endormi sur un coussin vers 1780-1783 pastel sur papier ; 32,5 x 24,5 cm et 24,5 x 32,5 cm collection particulière Elisabeth Louise Vigée Le Brun Eugène de Montesquiou-Fezensac, à l’âge de cinq mois, endormi sur un coussin janvier 1783 pastel sur papier ; 23 x 31,5 cm collection particulière
Elisabeth Louise Vigée Le Brun Jeanne Julie Louise Le Brun se regardant dans un miroir 1787 huile sur panneau ; 73 x 60,3 cm collection particulière Elisabeth Louise Vigée Le Brun Marie Renée Louise de Foucquet 1786 huile sur toile ; 54,5 x 45 cm collection particulière Elisabeth Louise Vigée Le Brun Alexandrine Emilie Brongniart 1788 huile sur panneau de chêne ; 65 x 53,3 cm Londres, National Gallery, legs de Sir Bernard Eckstein, 1948 Elisabeth Louise Vigée Le Brun Le prince Henryk Lubomirski en Amour de la gloire 1787-1788 huile sur panneau de chêne ; 105,5 x 83 cm Berlin, Preussischer Kulturbesitz, Gemäldegalerie, Staatliche Museen zu Berlin Elisabeth Louise Vigée Le Brun Julie Le Brun en baigneuse 1792 huile sur toile ; 73 x 55,5 cm collection particulière Elisabeth Louise Vigée Le Brun Une mère et son fils devant une table de toilette 1777 pastel sur papier marouflé sur toile ; 93 x 111 cm collection particulière Elisabeth Louise Vigée Le Brun Portrait de l’artiste avec sa fille, dit « La Tendresse maternelle » 1786 huile sur panneau de chêne ; 105 x 84 cm Paris, musée du Louvre, département des Peintures, don de Mme Tripier le Franc, suivant le vœu de sa tante Mme Vigée le Brun, 1843 Adélaïde Labille-Guiard (1749-1802) Portrait présumé de Madame Claude Charlot et son fils Nicolas-François ou de Madame Nicolas-François Charlot et son fils Vincent 1799 huile sur toile ; 118 x 90 cm Paris, collection particulière
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Elisabeth Louise Vigée Le Brun La marquise de Pezay, née Caroline de Murat, et la marquise de Rougé, née Victurnienne Delphine Nathalie de Rochechouart, accompagnée de ses fils Alexis Bonabes Louis Victurnien et Adrien Gabriel Victurnien 1787 huile sur toile ; 123,4 x 155,9 cm Washington D.C., National Gallery of Art, don de la fondation Bay en mémoire de Joséphine Bay Paul et de l’Ambassadeur Charles Ulrich Bay
La dessinatrice et la pastelliste Elisabeth Louise Vigée Le Brun Etude de femme assise, dite « Ma bonne » 1773 pierre noire sur papier crème ; 21,7 x 15,6 cm Paris, musée Carnavalet Elisabeth Louise Vigée Le Brun Jeune fille portant un voile 1785 pierre noire, estompe grise et rehauts de craie blanche sur papier brun ; 27,8 x 20,4 cm Paris, musée du Louvre, département des Arts graphiques Elisabeth Louise Vigée Le Brun Jeune fille couronnée de fleurs portant un voile 1785 pierre noire, pastel marron et rehauts de gouache blanche sur papier crème ; 30,2 x 20,2 cm Paris, musée du Louvre, département des Arts graphiques Elisabeth Louise Vigée Le Brun Le duc Louis-Philippe d’Orléans, surnommé le « Gros duc » 1779 pastel sur papier marouflé sur toile de forme ovale ; 80 x 62 cm Paris, collection particulière Elisabeth Louise Vigée Le Brun Le duc Louis-Philippe d’Orléans, surnommé le « Gros duc » 1779 pastel sur cinq morceaux de papier bleu marouflés sur toile de forme ovale ; 80,1 x 60,9 cm Paris, musée du Louvre, département des Arts graphiques
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Elisabeth Louise Vigée Le Brun Charlotte Jeanne Béraud de la Haye de Riou, marquise de Montesson 1779 pastel sur cinq morceaux de papier bleu préparés en rose et marouflés sur toile de forme ovale ; 81,4 x 65 cm Paris, musée du Louvre, département des Arts graphiques Elisabeth Louise Vigée Le Brun Anne Louise Hyacinthe Augustine de MontesquiouFezensac, marquise de Lastic 1779 pastel sur papier marouflé sur toile de forme ovale ; 71 x 57 cm collection particulière Elisabeth Louise Vigée Le Brun La comtesse Pierre de Montesquiou-Fezensac, née Louise Charlotte Françoise Le Tellier de LouvoisCourtanvaux de Montmirail de Creuzy 1780 pastel sur papier marouflé sur toile de forme ovale ; 70,5 x 55,5 cm collection particulière Elisabeth Louise Vigée Le Brun Louise Françoise Gabrielle Aglaé de Polignac, duchesse de Guiche 1784 pastel sur papier marouflé sur toile de forme ovale ; 80,5 x 64 cm collection particulière Elisabeth Louise Vigée Le Brun Jeune garçon de la famille Caillot en veste bleue 1787 pastel sur papier rose de forme ovale ; 47 x 38 cm collection particulière Elisabeth Louise Vigée Le Brun Augustine Catherine Caillot en robe rouge et tablier bleu 1787 pastel sur papier rose de forme ovale ; 47 x 38 cm collection particulière Elisabeth Louise Vigée Le Brun La duchesse de La Rochefoucauld d’Enville, née Alexandrine Charlotte Sophie de Rohan Chabot, plus tard marquise de Castellane 1789 pastel sur papier marouflé sur toile de forme ovale ; 100 x 84 cm collection particulière
L’émigration (1789-1802) Italie (1789-1792) Elisabeth Louise Vigée Le Brun Maria Teresa Carolina Giuseppina di Borbone, princesse des Deux-Siciles et future impératrice d’Autriche 1790 huile sur toile ; 121 x 84 cm Naples, Museo Nazionale di Capodimonte Elisabeth Louise Vigée Le Brun Maria Luisa Amelia Teresa di Borbone, princesse des Deux-Siciles, dessinant une tête de profil 1790 huile sur toile ; 119 x 82 cm Naples, Museo Nazionale di Capodimonte Elisabeth Louise Vigée Le Brun Francesco Gennaro Giuseppe Saverio Giovanni Battista di Borbone, duc de Calabre, prince des Deux-Siciles, futur Francesco I, roi de Naples et des Deux-Siciles 1790 huile sur toile ; 123 x 91 cm Naples, Museo Nazionale di Capodimonte Elisabeth Louise Vigée Le Brun Maria Cristina Teresa di Borbone, princesse des Deux-Siciles, cueillant des roses dans un jardin 1791 huile sur toile ; 123 x 91 cm Naples, Museo Nazionale di Capodimonte Elisabeth Louise Vigée Le Brun Madame Adélaïde de France 1791 huile sur toile de forme ovale ; 79 x 68 cm La Fère (Aisne), musée Jeanne-d’Aboville Elisabeth Louise Vigée Le Brun Madame Victoire de France 1791 huile sur toile de forme ovale ; 77,2 x 64,8 cm Phoenix (Arizona), Phoenix Art Museum, achat du musée avec des fonds provenant d’une fondation anonyme de New-York, en mémoire de Mr. Donald D. Harrington Simon Joseph Alexandre Clément Denis (17551813) Madame Vigée Le Brun, sa fille Julie et Madame Charost au pied des cascatelles de Tivoli 1790 huile sur papier marouflé sur toile ; 29 x 22 cm collection particulière
Elisabeth Louise Vigée Le Brun Giovanni Paisiello 1791 huile sur toile ; 129 x 94 cm Versailles, Musée national des châteaux de Versailles et de Trianon (dépôt du musée du Louvre) Elisabeth Louise Vigée Le Brun Isabella Teotochi Marini, plus tard comtesse Albrizzi mai-juin 1792 huile sur papier marouflé sur toile ; 48,2 x 35,2 cm Toledo, The Toledo Museum of Art, don d’Edward Drummond Libbey Elisabeth Louise Vigée Le Brun La comtesse Skavronskaïa, née Ekaterina Vassilievna Engelhardt 1790 huile sur toile ; 135 x 95 cm Paris, Institut de France, musée Jacquemart-André Elisabeth Louise Vigée Le Brun La comtesse Anna Potocka, née Anna Cetner 1791 huile sur toile ; 142 x 126,5 cm collection particulière Elisabeth Louise Vigée Le Brun Anna Flora von Kageneck, plus tard Gräfin Wrbna 1792 huile sur toile (ovale inscrit dans un rectangle sur une préparation rouge brique) ; 75,3 x 62,6 cm Toulouse, Fondation Georges Bemberg Elisabeth Louise Vigée Le Brun Frederick August Hervey, 4e Earl of Bristol et Bishop of Derry 1790 huile sur toile ; 100 x 74,9 cm Ickworth, The Bristol Collection (acquis par le National Land Fund et transféré au National Trust en 1956) Elisabeth Louise Vigée Le Brun Hyacinthe Gabrielle Roland, plus tard Countess of Mornington 1791 huile sur toile ; 99 x 75 cm San Francisco, Fine Arts Museums of San Francisco, Collection Mildred Anna Williams, legs de Henry S. Williams, en mémoire de H.K.S. Williams Elisabeth Louise Vigée Le Brun Lady Hamilton en bacchante dansant devant le Vésuve 1792 huile sur toile ; 131 x 104 cm Wirral, Port Sunlight, Lady Lever Art Gallery (National Museums Liverpool) Elisabeth Louise Vigée Le Brun
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Elisabeth Louise Vigée Le Brun Lady Hamilton en Sibylle de Cumes 1792 huile sur toile ; 73 x 57,2 cm collection particulière François Guillaume Ménageot (1744-1816) Portrait par lui-même vers 1797 huile sur toile ; 105 x 81 cm Florence, Galleria degli Uffizi Angelika Kauffmann (1741-1807) Portrait par elle-même 1787 huile sur toile ; 128 x 94 cm Florence, Galleria degli Uffizi
Autriche (1792-1795) Elisabeth Louise Vigée Le Brun Gräfin von Bucquoi, née comtesse Maria Theresia von Paar 1793 huile sur toile ; 136 x 99 cm Minneapolis, The Minneapolis Institute of Arts, The William Hood Dunwoody Fund Elisabeth Louise Vigée Le Brun Auguste Jules Armand Marie de Polignac 1793-1794 pierre noire et rehauts de pastel sur papier brun ; 37,5 x 26,5 cm Paris, musée du Louvre, département des Arts graphiques Elisabeth Louise Vigée Le Brun La duchesse de Guiche, née Aglaé Louise Françoise Gabrielle de Polignac, plus tard duchesse de Gramont 1794 huile sur toile ; 57 x 46 cm New York, collection particulière Elisabeth Louise Vigée Le Brun La princesse Karoline Felicitas Engelberte von und zu Liechtenstein, née comtesse von ManderscheidtBlankenheim 1793 huile sur toile de forme ovale ; 65,4 x 53,6 cm New York, collection particulière Elisabeth Louise Vigée Le Brun La princesse Maria Josepha Hermenegilde von und zu Liechtenstein, épouse du prince Nikolaus II Esterházy von Galantha, en Ariane à Naxos 1793 huile sur toile ; 221 x 159 cm Vienne, collection princière de la famille Liechtenstein
Elisabeth Louise Vigée Le Brun Comtesse Pelagia Róza Potocka, épouse du généralprince Franciszek Sapieha-Rożański vers 1794 huile sur toile ; 140 x 110 cm collection particulière Elisabeth Louise Vigée Le Brun Baron Grigori Alexandrovitch Stroganov 1793 huile sur toile de forme ovale ; 92 x 66 cm Saint-Pétersbourg, musée de l’Ermitage
Russie (1795-1801) Elisabeth Louise Vigée Le Brun La princesse Alexandra Petrovna Golitsyna, née Protassova, avec son fils Piotr 1794 huile sur toile ; 137 x 101 cm Moscou, musée d’État des Beaux-Arts Pouchkine Elisabeth Louise Vigée Le Brun Baronne Anna Sergueïevna Stroganova avec son fils vers 1795-1801 huile sur toile ; 90,5 x 73 cm Saint-Pétersbourg, musée de l’Ermitage Elisabeth Louise Vigée Le Brun Comtesse Skavronskaïa, née Ekaterina Vassilievna Engelhardt 1796 huile sur toile ; 80 x 66 cm Paris, musée du Louvre, département des Peintures, don de Melle Edith Blum, en mémoire de ses parents, M. et Mme Albert Blum, 1966 Elisabeth Louise Vigée Le Brun La grande-duchesse Elisaveta Alexeïevna 1795 huile sur toile ; 262,5 x 200 cm Saint-Pétersbourg, musée de l’Ermitage Elisabeth Louise Vigée Le Brun Les filles de Paul Ier, les grandes-duchesses Alexandra Pavlovna et Elena Pavlovna 1796 huile sur toile ; 99 x 99 cm Saint-Pétersbourg, musée de l’Ermitage Elisabeth Louise Vigée Le Brun La grande-duchesse Elisaveta Alexeïevna 1797 huile sur toile ; 98,5 x 87,5 cm Kronberg, Hessische Hausstiftung
Elisabeth Louise Vigée Le Brun Comtesse Tolstaïa 1796 huile sur toile ; 135,5 x 102 cm Canada, collection particulière, en dépôt au musée des Beaux-Arts du Canada, Ottawa Elisabeth Louise Vigée Le Brun La comtesse Ekaterina Vladimirovna Apraxina 1796 huile sur toile ; 112 x 94 cm collection particulière Elisabeth Louise Vigée Le Brun La comtesse Ekaterina Sergueïevna Samoïlova avec ses enfants 1797 huile sur toile ; 229 x 178 cm Saint-Petersbourg, musée de l’Ermitage Elisabeth Louise Vigée Le Brun La princesse Anna Alexandrovna Golitsyna vers 1797 huile sur toile ; 136 x 100,5 cm Baltimore, The Baltimore Museum of Art, The Mary Frick Jacobs Collection Elisabeth Louise Vigée Le Brun La princesse Catherine Ilinitchna GolenichtchevaKoutouzova 1797 huile sur toile ; 82 x 68 cm Moscou, Musée d’État des Beaux-Arts Pouchkine Elisabeth Louise Vigée Le Brun Portrait de femme vers 1797 huile sur toile ; 82,2 x 70,5 cm Boston, Museum of Fine Arts, Robert Dawson Evans Collection, legs de Mrs. Robert Dawson Evans Elisabeth Louise Vigée Le Brun La comtesse Varvara Nicolaïevna Golovina, née Golitsyna 1797-1800 huile sur toile ; 83 x 66,5 cm Birmingham, The Trustees of the Barber Institute of Fine Arts, University of Birmingham Elisabeth Louise Vigée Le Brun Varvara Ivanovna Ladomirskaïa 1800 huile sur toile ; 63,5 x 55,2 cm Columbus (Ohio),Columbus Museum of Art, Derby Fund Purchase
Elisabeth Louise Vigée Le Brun Le prince Ivan Ivanovitch Bariatinski 1800 huile sur toile ; 77,5 x 68 cm Moscou, Galerie d’État Trétiakov Elisabeth Louise Vigée Le Brun Aniéla Angelica Radziwiłłowna, future épouse du prince Konstanty Adam Aleksander Tadeusz Czartoryski 1801 pastel sur papier brun marouflé sur toile ; 42,2 x 32,1 cm Paris, Petit Palais, musée des Beaux-Arts de la Ville de Paris
De retour à Paris Elisabeth Louise Vigée Le Brun Louise Auguste Wilhelmine Amalie de MecklenbourgStrelitz, reine de Prusse 1802 huile sur toile (ovale inscrit dans un rectangle) ; 90 x 85 cm Collection de S.A.R. Georg Friedrich Ferdinand von Hohenzollern, Prinz von Preussen Elisabeth Louise Vigée Le Brun Frederike Dorothea Louise Philippine von Hohenzollern, princesse Radziwiłł 1802 huile sur toile (ovale inscrit dans un rectangle) ; 80,5 x 64 cm Etats-Unis, collection particulière Elisabeth Louise Vigée Le Brun Arabella Diana Cope, Duchess of Dorset 1803 huile sur toile ; 75 x 62 cm The Sackville Collection, Knole House, Sevenoaks, Kent Elisabeth Louise Vigée Le Brun Mrs Chinnery, née Margaret Tresilian 1803 huile sur toile ; 89 x 68,5 cm Bloomington, Indiana University of Art Museum Elisabeth Louise Vigée Le Brun Le prince Ivan Ivanovitch Bariatinski 1803-1805 huile sur toile (ovale inscrit dans un rectangle) ; 87 x 67 cm Moscou, Musée d’État des Beaux-Arts Pouchkine
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Elisabeth Louise Vigée Le Brun Giuseppina Grassini en costume de sultane 1805 huile sur toile ; 135 x 99 cm Rouen, musée des Beaux-Arts
Elisabeth Louise Vigée Le Brun Tatiana Borissovna Potemkina 1820 huile sur toile ; 108 x 82 cm collection particulière
Elisabeth Louise Vigée Le Brun Marie Annonciade Caroline Murat, reine de Naples, sœur de Napoléon avec sa fille 1807 huile sur toile ; 217 x 143 cm Versailles, Musée national des châteaux de Versailles et de Trianon
Elisabeth Louise Vigée Le Brun Le comte Emmanuel Nikolaïévitch Tolstoï 1823 huile sur toile ; 91 x 71,5 cm collection particulière
Le Chant du Cygne Elisabeth Louise Vigée Le Brun Germaine Necker, baronne de Staël, en Corinne au Cap Misène 1807-1809 huile sur toile ; 140 x 118 cm Genève, collection des musées d’Art et d’Histoire de la Ville de Genève Elisabeth Louise Vigée Le Brun La Fête des bergers à Unspunnen, le 17 août 1808 1808-1809 huile sur toile ; 84 x 114 cm Berne, Kunstmuseum Bern (en dépôt de la fondation Gottfried Keller) Elisabeth Louise Vigée Le Brun Jeanne Rosalie de Reghat, comtesse de Thellusson 1814 huile sur toile ; 80 x 63 cm collection particulière Elisabeth Louise Vigée Le Brun Le comte Armand Gaston Félix d’Andlau 1815 huile sur toile ; 78,8 x 55,2 cm Allemagne, collection particulière Elisabeth Louise Vigée Le Brun Jeune garçon en chasseur 1817 huile sur toile ; 45 x 53,3 cm Washington, D.C., National Museum of Women in the Arts, don de Wallace et Wilhelmina Holladay, 1986 Elisabeth Louise Vigée Le Brun Portrait de femme 1819 huile sur toile ; 61 x 51 cm New York, collection particulière Elisabeth Louise Vigée Le Brun
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Elisabeth Louise Vigée Le Brun Charles-Yves-César-Cyr, comte du Coëtlosquet 1824 huile sur toile ; 75 x 59,5 cm New York, collection particulière Elisabeth Louise Vigée Le Brun La comtesse Joséphine Mathilde Bernard de Baussancourt, née de Sassenay 1830 huile sur bois ; 73 x 59,5 cm Troyes, musée d’Art et d’Histoire Elisabeth Louise Vigée Le Brun Jeune femme, dite Léontine de Rivière 1831 huile sur toile ; 80 x 65 cm Saint-Petersbourg, musée de l’Ermitage Elisabeth Louise Vigée Le Brun Paysage avec une rivière sillonnant une vallée 1820-1830 pastel sur papier bleu ; 14 x 16,3 cm Paysage au clocher pastel sur papier beige ; 13,8 x 16,4 cm Paysage avec un arbre sur les berges d’une rivière pastel sur papier crème ; 14 x 16,5 cm Paysage aux buissons pastel sur papier bleu ; 14,4 x 16,7 cm collection particulière Elisabeth Louise Vigée Le Brun Étude de ciel 1821 Paysage des Ardennes avec l’église de Mohon 1826 Étude de ciel avec un arbre, dans la vallée de la Meuse (?) 1826 La vallée de la Meuse avec un village et des personnages 1826 pastel sur papier ; 15 x 18 cm chacun collection particulière
extraits du catalogue Vigée Le Brun : l’itinéraire artistique et social hors pair d’une artiste française Aujourd’hui, pour qui le connaît, le nom de Vigée Le Brun évoque surtout deux ou trois peintures « icônes », vocable bien galvaudé, portraits emblématiques de la coquetterie féminine, de l’affection de la mère comblée ou du souvenir d’une reine suppliciée.[...] L’objectif est de projeter l’image d’une femme remarquablement douée, vivant pleinement dans son temps – un temps marqué par des événements qui ont bouleversé l’histoire de l’Europe pendant un demi-siècle. Aussi inconcevable que cela puisse paraître, la France, sa patrie, n’a jamais honoré Élisabeth Louise Vigée Le Brun d’une exposition monographique. La seule qu’on lui ait jamais consacrée a eu lieu il y a plus de trente ans à l’initiative du Kimbell Art Museum de Fort Worth [...]. Depuis 1982, quantité d’œuvres de Vigée Le Brun qui manquaient alors à l’appel et n’étaient connues que par les listes établies par l’artiste elle-même [...], ont refait surface. Entre temps, les historiens ont fait preuve d’un intérêt croissant pour l’artiste, et la bibliographie la concernant s’est considérablement enrichie. Aujourd’hui, on compte par dizaines, voire par centaines, les nouvelles publications traitant de sa vie et de sa production artistique, imprimées ou mises en ligne sur Internet. D’un intérêt et d’une qualité inégaux, elles comprennent des biographies, des études synthétiques et des articles sur des sujets ponctuels, des éditions annotées des mémoires du peintre et des compilations d’images et de descriptions de tableaux qui, parfois, mêlent et confondent œuvres authentiques, copies et faux. [...] Le prestige de Vigée Le Brun était tel qu’elle se sentait à l’aise dans les relations qu’elle entretenait avec des monarques, la noblesse de cour et de robe, les ministres et les grands commis de l’État, les banquiers, traitants et autres gens de finance, les diplomates et les sommités de la nébuleuse cosmopolite qui constituait l’univers des lettres et des arts à la fin de l’époque des Lumières, et pendant la période de l’émigration et le premier quart du XIXe siècle. [...] Le salon de l’artiste à l’hôtel Le Brun Le Brun fit construire à côté de l’hôtel de Lubert, par l’architecte toulousain Jean Arnaud Raymond, une superbe salle de ventes et d’expositions en forme d’amphithéâtre ovale [...]. À partir d’avril 1787, quand elle fut inaugurée, la salle Le Brun devint l’un des hauts lieux du commerce de l’art à Paris. La même année, Le Brun et sa famille quittèrent l’hôtel de Lubert pour emménager dans le nouvel hôtel. Cette demeure à la sobre élégance néoclassique, dont la façade principale donnait sur la rue du Gros-Chenet (aujourd’hui, 8, rue du Sentier), était également l’ouvrage de Raymond. Chaque époux y disposait de ses propres appartements, séparés par une longue galerie. C’est là sans doute que se déroula la « soirée grecque » improvisée avec brio par Louise pour Vaudreuil et pour le financier Simon Gabriel Boutin, le créateur de la Folie-Boutin ou Grand-Tivoli. Le souper, inspiré par le Voyage du jeune Anacharsis en Grèce de l’abbé Jean Jacques Barthélemy, fit date dans l’histoire des salons du XVIIIe siècle : la maîtresse de maison réussit à faire revivre au cœur de Paris une civilisation antique dont de récentes fouilles en Grèce et en Italie avaient exhumé des vestiges. Dans un décor emprunté à des intérieurs imaginés par Poussin, les participants, vêtus de tuniques, de manteaux et de voiles, s’attablèrent, mangeant et buvant dans des plats et des vases « étrusques » prêtés par le cousin de Vaudreuil, le comte de Paroy, qui continuait à vivre à l’hôtel de Lubert. Sa notoriété grandissante, son succès financier et ses triomphes au Salon, et plus encore ses liens avec les éléments les plus impopulaires de la cour de Versailles [...] contribuèrent à faire de Mme Le Brun une cible vulnérable. [...]
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L’art de Vigée Le Brun : considérations techniques Mme Vigée Le Brun fut, à sa façon, une selfmade woman en ce sens qu’elle inventa quasiment de toutes pièces son identité professionnelle et sociale en imitant le comportement de quelques artistes-courtisans qui l’avaient précédée, notamment Raphaël, Rubens et Van Dyck. Elle se voyait comme l’héritière et la dépositaire d’une riche tradition du portrait d’apparat ou du portrait plus intime, sujet d’une superbe exposition présentée au Grand Palais en 2006-2007, « Portraits publics, portraits privés, 1770-1830 », où notre artiste était du reste bien représentée. En France, avant elle, les principaux praticiens du genre en peinture à partir du règne de Louis XIV se nommaient Nicolas de Largillierre, Hyacinthe Rigaud, Jacques Aved, François et Jean François de Troy, Jean Marc Nattier, Louis Tocqué, Jean-Baptiste et Carle Vanloo et François-Hubert Drouais. Mais Vigée Le Brun se montra réceptive à d’autres influences ; tout au long de sa carrière, elle trouva son inspiration aussi bien dans la sculpture antique que dans la sculpture française contemporaine et puisa aux sources de la peinture ancienne comme à celles – par l’intermédiaire de la gravure – du portrait anglais. En s’imprégnant de l’art du passé et des inventions de l’époque moderne, elle sut créer une heureuse synthèse entre tradition classique et tradition moderne. Pourtant, chez elle, les emprunts ne sont pas toujours aisément décelables. Dans les moments où son génie prenait son essor, Vigée Le Brun pouvait se ranger aux côtés des grands maîtres de son temps. Elle ne laissa brider ni son talent ni sa vocation par les préjugés culturels liés à sa condition de femme, d’épouse et de mère, par les réalités biologiques de son corps, ou même par un système de conditionnement psychologique auquel les « personnes du sexe » étaient alors soumises. C’est donc pour ainsi dire seule qu’elle parvint à développer son goût, son sens de la couleur et sa maîtrise des différentes techniques qu’elle employa avec tant d’habileté – peinture à l’huile sur toile ou sur bois, et œuvres sur papier au pastel, à la sanguine, à la pierre noire et au crayon –, autrement dit son « style ». Sous l’Ancien Régime, elle l’emportait de loin, par des inventions picturales inédites et une audace de coloriste inégalée, sur les autres portraitistes en vogue à Paris. Seule une autre femme, Adélaïde Labille-Guiard, put parfois faire figure de rivale. [...] Avant la Révolution, sa peinture se caractérise souvent par des préparations chaudes et des glacis transparents – appliqués au pinceau et à la brosse et adoucis au blaireau –, capables de suggérer le sang affleurant sous la peau. [...] Il lui arrive de peindre très rapidement, un peu à la manière de Fragonard [...]. Mme Le Brun visita les Pays-Bas en compagnie de son mari et se rendit en Flandre : elle prit, à cette occasion, des leçons auprès de Rubens pour affiner sa science de la couleur et perfectionner sa technique du glacis sur des préparations claires. C’est aussi à la suite de ce voyage qu’elle adopta le panneau de bois comme support pour ses peintures de chevalet les plus ambitieuses, dont l’Autoportait « au chapeau de paille » constitua un coup d’essai d’une beauté à couper le souffle. [...] Certaines femmes sont caractérisées par une sensualité et une charge érotique qui auraient certainement plu à un impressionniste comme Renoir. Il suffit de regarder les portraits de l’aguichante comtesse de Gramont Caderousse costumée en vendangeuse, de la comtesse Du Barry, retirée de la cour mais encore suprêmement belle et provocante avec ses yeux de biche, de la courtisane Catherine Grand, future princesse de Talleyrand, transformée en une moderne sainte Cécile, de la comédienne et cantatrice Mme Dugazon dans le rôle d’une Nina qui attend, haletante, l’arrivée de son amant, de la pétillante actrice Élisabeth Félicité Pinet, de son nom de théâtre Mme Molé-Raymond, représentée avançant dans le tableau du Louvre comme si elle patinait en plein air, de la ravissante femme du banquier Jean Frédéric Perregaux, se tenant devant une balustrade et écartant un rideau, de l’indolente comtesse Skavronskaïa, de la pulpeuse aventurière Gabrielle Hyacinthe Roland, s’enveloppant de ses longs cheveux blonds, d’Emma Hart, la future lady Hamilton, déguisée tantôt en « Ariane gaie », tantôt en bacchante, tantôt en pythonisse de Cumes, ou de la jeune comtesse Potocka en ingénue à côté d’un brûle-parfum. D’autres portraits nous séduisent par l’air contemplatif qu’arborent leurs modèles : ainsi ceux [...] des élégantes beautés slaves que sont la comtesse Apraxina, la comtesse Samoïlova et la princesse Golitsyna. [...]
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Vigée Le Brun la mal-aimée [...] La vie et l’œuvre de Louise Vigée Le Brun, sa fabuleuse destinée apportent un démenti à la question posée en 1971, d’une manière d’ailleurs assez nuancée, par l’éminente historienne de l’art américaine Linda Nochlin : « Pourquoi n’y a-t-il pas eu de grandes femmes-peintres ? ». En fait, Vigée Le Brun pose un sérieux problème à certains partisans d’un féminisme pur et dur. Sans doute pour leur mouvement, son cas ne constitue-t-il pas un archétype. L’artiste n’a jamais ressenti sa féminité comme une malédiction ou comme un obstacle au plein épanouissement de ses facultés intellectuelles, de sa créativité et de sa personnalité. Elle s’en est même glorifiée et en a fait une sorte de blason. [...] Certaines femmes de lettres et quelques historiennes ont éprouvé une gêne, voire une répugnance à l’égard de Vigée Le Brun. Simone de Beauvoir, dans son essai philosophique paru en 1949, Le Deuxième Sexe, jeta l’anathème contre elle en l’incluant parmi les femmes narcissistes, entièrement occupées d’elles-mêmes : « […] Mme Vigée-Lebrun ne se lasse pas de fixer sur ses toiles sa souriante maternité. […] Certes, le moi n’est pas toujours haïssable. Peu de livres sont plus passionnants que certaines confessions : mais il faut qu’elles soient sincères et que l’auteur ait quelque chose à confesser. Le narcissisme de la femme au lieu de l’enrichir l’appauvrit : à force de ne faire rien d’autre que se contempler, elle s’anéantit : l’amour même qu’elle se porte se stéréotypie : elle ne découvre pas dans ses écrits son authentique expérience, mais une idole imaginaire bâtie avec des clichés. » L’auteur semble dire dans ces phrases qui ont fait couler beaucoup d’encre qu’une maternité heureuse ne devrait pas être proclamée mais faire partie du vécu intime, sans célébration. Pourtant, ce thème sera réinterprété dans la même veine à de multiples reprises par les peintres de la seconde moitié du XIXe siècle et du début du XXe, en particulier par Pierre-Auguste Renoir, Berthe Morisot, Mary Cassatt, Paul Gauguin ou Pablo Picasso, sans que ceux-ci ne soient critiqués pour autant. [...] Joseph Baillio
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« Je ne me connais pas en peinture ; mais vous me la faites aimer. » Louis XVI. Portraiturer la famille royale « C’est en l’année 1779 […] que j’ai fait pour la première fois le portrait de la reine, alors dans tout l’éclat de sa jeunesse et de sa beauté. […] À la première séance, l’air imposant de la reine m’intimida d’abord prodigieusement ; mais S. M. me parla avec tant de bonté que sa grace si bienveillante dissipa bientôt cette impression. C’est alors que je fis le portrait qui la représente avec un grand panier, vêtue d’une robe de satin et tenant une rose à la main. Ce portrait était destiné à son frère, l’empereur Joseph II, et la reine m’en ordonna deux copies : l’une pour l’impératrice de Russie, l’autre pour ses appartemens de Versailles ou de Fontainebleau. J’ai fait successivement à diverses époques plusieurs autres portraits de la reine. Dans l’un, je ne l’ai peinte que jusqu’aux genoux, avec une robe nacaral et placée devant une table, sur laquelle elle arrange des fleurs dans un vase. On peut croire que je préférais beaucoup la peindre sans grande toilette et surtout sans grand panier. Ces portraits étaient donnés à ses amis, quelques-uns à des ambassadeurs. Un entre autres la représente coiffée d’un chapeau de paille et habillée d’une robe de mousseline blanche dont les manches sont plissées en travers, mais assez ajustées : quand celui-ci fut exposé au salon, les méchans ne manquèrent pas de dire que la reine s’était fait peindre en chemise ; car nous étions en 1786, et déjà la calomnie commençait à s’exercer sur elle. Ce portrait toutefois n’en eut pas moins un grand succès. […] La timidité que m’avait inspirée le premier aspect de la reine avait entièrement cédé à cette gracieuse bonté qu’elle me témoignait toujours. Dès que S. M. eut entendu dire que j’avais une jolie voix, elle me donnait peu de séances sans me faire chanter avec elle plusieurs duos de Grétry, car elle aimait infiniment la musique, quoique sa voix ne fût pas d’une grande justesse. Quant à son entretien, il me serait difficile d’en peindre toute la grace, toute la bienveillance ; je ne crois pas que la reine Marie-Antoinette ait jamais manqué l’occasion de dire une chose agréable à ceux qui avaient l’honneur de l’approcher, et la bonté qu’elle m’a toujours témoignée est un de mes plus doux souvenirs. Un jour il m’arriva de manquer au rendez-vous qu’elle m’avait donné pour une séance ; parce que étant alors très avancée dans ma seconde grossesse, je m’étais sentie tout à coup fort souffrante. Je me hâtai le lendemain de me rendre à Versailles pour m’excuser. La reine ne m’attendait pas, elle avait fait atteler sa calèche pour aller se promener, et cette calèche fut la première chose que j’aperçus en entrant dans la cour du château. Toutefois je ne montai pas moins parler aux garçons de la chambre. L’un d’eux, M. Campan, me reçut d’un air sec et froid, et me dit d’un ton colère, avec sa voix de stentor : “C’était hier, madame, que Sa Majesté vous attendait, et bien sûrement elle va se promener, et bien sûrement elle ne vous donnera pas séance.” Sur ma réponse, que je venais simplement prendre les ordres de Sa Majesté pour un autre jour, il va trouver la reine, qui me fait entrer aussitôt dans son cabinet. Sa Majesté finissait sa toilette ; elle tenait un livre à la main pour faire répéter une leçon à sa fille, la jeune Madame. Le cœur me battait ; car j’avais d’autant plus peur que j’avais tort. La reine se tourna vers moi et me dit avec douceur : – Je vous ai attendue hier toute la matinée, que vous est-il donc arrivé ? – Hélas ! madame, répondis-je, j’étais si souffrante que je n’ai pu me rendre aux ordres de Votre Majesté. Je viens aujourd’hui pour les recevoir, et je repars à l’instant. – Non ! non ! ne partez pas, reprit la reine ; je ne veux pas que vous ayez fait cette course inutilement. Elle décommanda sa calèche et me donna séance. Je me rappelle que dans l’empressement où j’étais de répondre à cette bonté, je saisis ma boîte à couleurs avec tant de vivacité qu’elle se renversa ; mes brosses, mes pinceaux tombèrent sur le parquet ; je me baissais pour réparer ma maladresse. « Laissez, laissez, dit la reine, vous êtes trop avancée dans votre grossesse pour vous baisser » ; et, quoi que je pusse dire, elle releva tout elle-même. […]
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La dernière séance que j’eus de S. M. me fut donnée à Trianon, où je fis sa tête pour le grand tableau dans lequel je l’ai peinte avec ses enfants. […] Après avoir fait la tête de la reine, ainsi que les études séparées du premier dauphin, de Madame Royale et du duc de Normandie, je m’occupai aussitôt de mon tableau auquel j’attachais une grande importance, et je le terminais pour le salon de 1788. La bordure ayant été portée seule, suffit pour exciter mille mauvais propos : « Voilà le deficit », disait-on ; et beaucoup d’autres choses qui m’étaient rapportées et me faisaient prévoir les plus amères critiques. Enfin j’envoyai mon tableau ; mais je n’eus pas le courage de le suivre pour savoir aussitôt quel serait son sort, tant je craignais qu’il ne fût mal reçut du public ; ma peur était si forte que j’en avais la fièvre. J’allai me renfermer dans ma chambre, et j’étais là priant Dieu pour le succès de ma famille royale, quand mon frère et une foule d’amis vinrent me dire que j’obtenais le suffrage général. Après le salon, le roi ayant fait apporter ce tableau à Versailles, ce fut M. d’Angevilliers, alors ministre des arts et directeur des bâtiments royaux qui me présenta à Sa Majesté. Louis XVI eut la bonté de causer longtemps avec moi, de me dire qu’il était fort content ; puis il ajouta, en regardant encore mon ouvrage : « Je ne me connais pas en peinture ; mais vous me la faites aimer. » […] À l’exception de M. le comte d’Artois dont je n’ai pas fait le portrait, j’ai peint successivement toute la famille royale ; les enfants de France ; Monsieur, frère du roi (depuis Louis XVIII) ; Madame, madame la comtesse d’Artois et madame Élisabeth.» Nonobstant quelques erreurs et certaines approximations qui s’expliquent aisément par le temps écoulé entre la date des événements décrits et la rédaction des Souvenirs, le texte d’Élisabeth Louise Vigée Le Brun demeure l’un des rares témoignages sur les relations que la famille royale pouvait entretenir avec les portraitistes et sur le mode de travail qui leur était imposé. Il met également en exergue, mais à dessein, la relation particulière que l’artiste était parvenue à établir avec la souveraine, et ce sans que l’on puisse aujourd’hui réellement juger quelle est la part de vérité et celle d’affabulation. Aucun autre document ne vient en effet étayer les propos développés. Aussi convient-il d’être prudent et de s’interroger en fonction de ce que l’on sait des pratiques du portrait autour de la famille royale. [...] Xavier Salmon
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Entre réalité et fiction, les choix vestimentaires de madame Vigée Le Brun. De prime abord, Élisabeth Louise Vigée Le Brun semble un de ces peintres remarquables pour leur attention aux vêtements et aux textiles, un témoin exemplaire de la mode de son époque. Le rendu fidèle et flatteur des étoffes est indéniable dans son œuvre, tout comme le rôle essentiel du costume dans sa vision esthétique. Cependant, dans la lignée de certaines études américaines, on peut s’interroger sur les choix vestimentaires de l’artiste, voire sur l’existence réelle des tenues qu’elle a proposées. Leslie Reinhardt, dans son étude relative au « costume inventé » dans l’œuvre du peintre américain John Singleton Copley (1738-1815), définit celui-ci comme radicalement différent de ceux de son époque – de fait un vêtement dont il n’existe aucune trace matérielle. Dans ses Souvenirs, Mme Vigée Le Brun évoque à plusieurs reprises la mode de son temps pour exprimer son goût à la fois personnel et artistique. [...] Si l’artiste exprime son désir de s’émanciper du vêtement contemporain, elle y recourt finalement pour des raisons politiques. En cela, elle paraît se démarquer de cette tendance chez les peintres qui, depuis le Flamand Antoon Van Dyck (15991641), préfèrent parfois des chemises, tuniques, robes flottantes et draperies fictives aux réalités de la mode. Certains vêtements représentés par Vigée Lebrun sont véridiques, au point de trouver de parfaits homologues dans les fonds spécialisés. [...] Pour le vestiaire de ses modèles féminins, Mme Vigée Le Brun choisit également des tenues réelles : entre autres, un grand habit de cour et une robe à la française pour la reine de France, des caracos et des jupes pour la comtesse Louis Philippe de Ségur et la baronne de Crussol Florensac. L’ornementation du grand habit de la reine correspond aux descriptions de ceux que facturent les marchandes de modes. [...] En revanche, si la robe de velours rouge de la reine sur le tableau où elle est représentée en compagnie de ses enfants ne paraît pas fictive, elle intrigue par un détail insolite. Le dos ajusté est invisible mais le corsage aux devants écartés témoigne en faveur d’une robe à l’anglaise. Le détail du corsage blanc, interrompu par un lien rouge, correspondrait à une mode récente, plusieurs fois évoquée dans le Magasin des modes nouvelles, françaises et anglaises. [...] Les vêtements féminins que Mme Vigée Le Brun semble avoir préféré entre tous sont les déshabillés et la robe chemise. La mode de sortir en ces tenues dites « de négligé », empruntées au vestiaire intime, s’épanouit à partir des années 1780, motivée par un désir nouveau de naturel et de confort. En 1782, le déshabillé est arboré par l’artiste elle-même dans deux autoportraits, ainsi que par la duchesse de Polignac et la comtesse Du Barry. [...] Quasi simultanément, en 1782 et 1783, Mme Vigée Le Brun habille d’une robe chemise la princesse de Lamballe, la reine Marie-Antoinette, la comtesse de Provence et la duchesse de Polignac. Proche de la chemise de lingerie, la robe chemise s’enfile « par la tête ou par les pieds » et tombe droit comme le déshabillé. Une large ceinture d’étoffe serre à la taille l’ampleur des plis lâchés à partir du corsage. Des liens peut-être intérieurs et des rubans font bouffer les manches. Le décolleté est orné de volants.[...] Cependant, l’artiste ne fournit pas un éventail fidèle de la mode féminine de son temps. Au début des années 1780, les robes à l’anglaise, les polonaises à la jupe retroussée, les caracos et jupes sont aussi prisés, voire plus, que les déshabillés et robes chemises qui passent encore pour des tenues de détente et de négligé. C’est à partir des années 1785-1786 que la presse de mode recommande ces derniers pour une vie citadine élégante. Pourtant, ils forment les vêtements les plus représentés par Mme Vigée Le Brun. [...] Ces tenues de négligé qu’elle représente avec insistance dans les années 1780 correspondent sans aucun doute à un goût personnel affirmé. Ce goût rejoint, semble-t-il, ses préoccupations artistiques, puisqu’elle exprime à plusieurs reprises son aversion pour le costume féminin contemporain. « Comme j’avais horreur du costume que les femmes portaient alors, je faisais tous mes efforts pour le rendre un peu plus pittoresque, et j’étais ravie, quand j’obtenais la confiance de mes modèles, de pouvoir draper à ma fantaisie. » [...] Ainsi, Vigée Le Brun paraît choisir dans la mode contemporaine ce qui correspond à sa vision d’artiste ; elle se pose en arbitre du goût auprès de ses modèles dont elle façonne l’apparence. [...] Pascale Gorguet Ballesteros Elisabeth Louise Vigée Le Brun
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Les femmes à l’Académie royale
Les carrières des femmes artistes à Paris à la fin du XVIIe et au XVIIIe siècle étaient déterminées par leur accès limité à l’Académie royale de peinture et de sculpture, fondée en 1648 1. Les requérants, peintres et sculpteurs employés par la cour et la couronne, estimaient que, parce qu’ils étaient mieux formés, plus instruits, et avaient des visées morales, ils devaient être soustraits aux règles gouvernant le corps plus large des maîtres artisans et des marchands de la maîtrise. L’Académie garantirait les droits de ses membres au cas où la corporation continuerait à leur infliger des amendes, saisir leurs œuvres ou leur demander réparation pour non-respect des règles. À leur tête était Charles Le Brun. Lui et d’autres pratiquaient un style classicisant influencé par Nicolas Poussin et s’inspiraient de l’Académie de Saint-Luc à Rome. [...] L’admission à l’Académie donnait accès aux commandes royales par l’intermédiaire de l’administration des beaux-arts. Louis XIV et les membres de sa famille, les courtisans et les conseillers avaient l’exclusivité du mécénat centré sur Versailles, l’une des grandes entreprises de construction de la fin du XVIIe siècle. Le château fut en grande partie construit, et son intérieur décoré, lors de travaux lancés en 1669 et 1678. Il était crucial pour un artiste de bénéficier des contacts de l’Académie avec Versailles, centre de la vie de cour et siège du gouvernement de 1682 à la Révolution. [...] Les étrangers étaient admis, mais pas les femmes jusqu’en 1663, date à laquelle Le Brun déclara : « Il est du devoir et de l’honneur de l’Académie, en suivant l’intansion du Roy quy est d’espandre sa grasse sur tous ceux quy excellent dans les artz de Peinture et de Sculpture, d’en faire part à ceux quy seront jugéz dignes sans avoir regard à la déférence du sexe. » Il présenta un tableau de « Mademoiselle » Girardon, qui fut la première et la seule femme mariée admise au XVIIe siècle. [...] L’artiste française la plus douée de l’époque fut sans doute Élisabeth Sophie Chéron, fille d’un artiste mineur, peintre et graveur. Quand Le Brun présenta deux de ses portraits en 1672, les académiciens les jugèrent d’une force exceptionnelle pour une artiste femme. Ils l’admirent à l’Académie et acceptèrent son autoportrait comme morceau de réception ; celui-ci fut exposé au Salon de 1673. [...] Ces femmes n’avaient pas droit à l’enseignement académique ni à aucune promotion. Leur admission in absentia les maintenait à distance. Elles ne pouvaient ni assister aux assemblées ni participer à l’élection des nouveaux membres. Seules Geneviève et Madeleine Boullogne et Élisabeth Sophie Chéron choisirent d’exposer au Salon de 1704. Puis, en 1706, une décision fut prise en assemblée stipulant que les femmes ne devaient plus demander leur admission. La vraie question était que ces dernières n’étaient pas autorisées à dessiner des nus. Sans connaître l’anatomie, elles n’étaient pas préparées à peindre des sujets historiques, mythologiques ou religieux. [...] Le 31 mai 1783, Élisabeth Louise Vigée Le Brun fut reçue « par ordre » à l’Académie, dans des circonstances exceptionnelles. Le comte d’Angiviller, ministre de Louis XVI, rapporte que, lorsqu’il mit sous les yeux de Marie-Antoinette l’article des statuts excluant quiconque était impliqué directement ou indirectement dans la vente d’œuvres d’art, la reine le chargea d’obtenir une dispense pour Mme Vigée Le Brun de la part du roi. Étant donné le soutien de la reine et les compétences de l’artiste, et puisque c’était son mari et non ellemême qui était impliqué dans le marché de l’art, Louis XVI donna l’ordre qu’elle soit admise à l’Académie et stipula que le nombre de femmes reste fixé à quatre. [...] L’Académie cessa d’exister par décret de l’Assemblée nationale du 8 août 1793. Le nombre d’académiciens atteignait alors presque cinq cent cinquante, et plus d’une centaine d’autres avaient été admis à titre préliminaire. Parmi eux, il y avait quinze femmes. Croyant manifestement que leur statut s’améliorerait sous le nouveau gouvernement, les artistes femmes furent nombreuses à se présenter au premier Salon ouvert, celui de 1791. [...]
Katharine Baetjer
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Une femme de lumière Dans ses Souvenirs, publiés en 1835 et réédités depuis presque sans interruption, Élisabeth Vigée Le Brun s’est à la fois racontée sur le mode des contes de fées et sur celui des romans d’apprentissage. Un certain équilibre parvient donc à s’établir, au fil des pages, entre le merveilleux des récits légendaires et la vérité des destins opiniâtres, le modèle vasarien des Vite et l’affirmation individualiste propre à son siècle. On y voit naître, grandir et s’imposer une jeune bourgeoise à l’aspect plaisant, fille d’un peintre de second plan et d’une coiffeuse « célèbre », rejeton précoce que le talent, indéniable talent, et les faveurs royales, indéniables faveurs, vont hisser parmi les « heureux » du règne de Louis XVI. Proche de Marie-Antoinette et du clan Polignac, familière de Calonne, de Vaudreuil et d’Artois, qui ne collectionnaient pas uniquement les femmes, épouse enfin d’un marchand d’art aux idées révolutionnaires à maints égards, la portraitiste des grands est désormais indissociable de l’éclat qu’elle sut leur donner et du prestige qu’elle sut leur prendre. Ces gens-là, dit-on, n’ont pas d’histoire. Or elle existe bel et bien cette histoire, et les Souvenirs nous la laissent entrevoir ici et là, au détour du texte et surtout de ses brouillons. Ainsi cet extrait, superbe de concision et de vérité : « J’étais la seule dont on payait les portraits aussi cher [mots barrés]… aussi comme j’avais la vogue à la Ville, et la Cour, j’eus des ennemis en peintre, et en femme pour ma figure, ce qui a redoublé les calomniateurs. » Pinceau ou plume à la main, l’écriture de soi, chez Vigée Le Brun, ne s’embarrasse pas de scrupules concernant le sexe, l’argent et le pouvoir. Cette femme est dans la vie, embrasse son temps et trace son sillon au cœur d’une société qui, pour être d’ordres, n’en est pas moins ouverte, et beaucoup plus compétitive ou flexible que les historiens de la Révolution ont longtemps voulu nous le faire croire. Ramenés dans leur lumière, ces Souvenirs si enchanteurs et souvent trompeurs peuvent se lire comme la confirmation d’une carrière où le génie des arts, l’ambition féminine et les logiques de médiation ont leurs parts respectives. [...] La société et ses structures traditionnelles n’ont jamais empêché certaines femmes d’accéder au droit d’écrire ou de peindre en leur nom. On ajoutera, avec Mona Ozouf et Bérénice Levet, que « les moeurs héritées des siècles aristocratiques », de l’art de la conversation à la mixité des salons littéraires, leur ont été très favorables. Sans négliger le poids des préjugés et des stéréotypes qui ont conditionné la pratique picturale du «beau sexe», on ne saurait nier l’espace et l’espèce de liberté qu’elles surent se donner à travers une activité, voire une profession, qui était loin de leur être acquise. L’inégalité sociale des sexes, si elle a pesé sur la création et la représentation picturales, aura stimulé chez certaines le désir de défier le monde de l’art et ses règles. Femme « exceptionnelle », sans doute, cheminement opiniâtre, plus encore, Élisabeth Vigée Le Brun fit de ses pinceaux une arme autant qu’un charme. Éros, style et signes, y déploie une énergie inlassable. [...] Vigée Le Brun fut loin d’être la seule à avoir échappé, sous Louis XVI, à la « dictature mâle » et au numerus clausus de l’Académie royale de peinture. De cette victoire sur la « fatalité sociétale », le cas d’Adélaïde Labille-Guiard offre aussi un exemple éclatant. Stéphane Guégan
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Du pinceau à la plume Alors que ses proches pressent Élisabeth Louise Vigée Le Brun de se mettre à l’écriture de ses mémoires, l’artiste tergiverse. « Il faut savoir trancher l’emploi,/Du moi, du moi,/ L’ennui/ Marche avec lui », telle est la maxime qu’elle a adoptée. Comment concilier ce principe de discrétion avec l’écriture de mémoires ? On composera ses mémoires à sa place, lui dit-on, « et Dieu sait ce qu’on y écrira » ! L’argument fait mouche. « J’ai compris cette raison, écrit-elle, ayant été souvent si méconnue, si calomniée que je me suis décidée… » C’est avant tout par souci de contrôler son image que la portraitiste ouvre son cahier de mémorialiste. Elle n’a pas tenu de journal mais dispose de lettres reçues par ses proches et de quelques carnets de comptes et de voyage. Surtout, elle s’en remet à sa sensibilité : « Mon cœur a de la mémoire », avoue-t-elle. [...] Sans savoir qu’elle s’engage dans une entreprise qui l’occupera presque une douzaine d’années (de 1825 à 1837), Élisabeth Louise Vigée Le Brun se met au travail. « Je note à mesure ce dont je me rappelle dans tous les temps, dans tous les lieux », explique-t-elle. Grâce aux brouillons miraculeusement conservés, nous suivons les chemins de l’anamnèse. S’étonnant de la puissance de sa mémoire, elle confie à son ami Crespy Le Prince : « C’est comme lorsqu’on touche les premiers chaînons d’une chaîne, les autres correspondent. » Elle distingue des périodes auxquelles elle donne un titre : « ma première enfance », « avant mon mariage, jeune encore », « ma première jeunesse », etc. sur des pages numérotées de sa main. Le côté gauche de la feuille est rempli, puis l’apprentie mémorialiste nourrit le récit sur le côté droit par des détails. Les événements marquants se présentent, puis les faits secondaires les accompagnent. L’artiste hésite entre l’ordre chronologique et l’ordre thématique. Elle décide, par exemple, de rassembler en un seul chapitre toutes ses rencontres avec Mme Du Barry. Puis, s’apercevant qu’elle a plus de matière qu’il ne faudrait – elle a croisé tant de personnes au cours de sa vie –, elle ajoute une galerie de portraits à la fin du premier volume. [...] Revivre sa vie par l’écriture devient une aventure. Elle place en exergue une phrase extraite des Rêveries du promeneur solitaire : « En écrivant mes souvenirs je me rappellerai le temps passé qui doublera pour ainsi dire mon existence. » C’est vivre une seconde fois. Et comme en un portrait où elle corrigerait la forme d’un nez ou l’implantation d’une chevelure, elle gomme les aspects qui lui déplaisent, ne se souvient que du meilleur. Ce qui la desservirait aux yeux de la postérité est mis de côté. Elle ne nomme pas sa rivale, Adélaïde Labille-Guiard, et reste évasive sur les détails de son élection à l’Académie royale. Le récit qu’elle construit, s’il est varié et captivant, est peu contrasté. Bien au contraire, elle en lisse les aspérités. [...] En se remémorant de mauvais moments, certains jours, elle souffre alors qu’elle préférerait l’oubli. Le comportement peu honorable d’Étienne, les écarts de conduite de Julie ne sont pas mentionnés. En outre, sa vie sentimentale est laissée dans l’ombre. Pas question de passer aux aveux. Seuls des silences, des coïncidences la trahissent. Mais, si elle ne dit pas tout, elle n’invente rien, et le pacte de sincérité passé avec elle-même plus qu’avec d’éventuels lecteurs est honoré. En revanche, elle souligne tout ce qui peut embellir son image publique, ce qui, selon son expression préférée, « lui fait honneur », tout ce qui scintille, ce qui la consacre dans son statut d’artiste face au pouvoir : Marie-Antoinette ramassant ses pinceaux, Paul Ier lui offrant une tasse de café, le roi de Pologne s’excusant de l’avoir dérangée, la reine de Prusse enlevant ses bracelets pour les lui offrir. Tout geste devient signe sur le théâtre de la royauté. Mais elle se souvient d’hommages plus difficiles à obtenir : l’admiration des jeunes artistes, la requête des pensionnaires de l’Académie de France à Rome venus lui demander « quelques-unes des brosses dont elle s’est servie pour peindre », ou l’enthousiasme des jeunes Parmesans à genoux devant sa Sibylle. [...] Ainsi le récit de sa vie est-il partagé entre le désir d’extérioriser sa réussite et le besoin de faire reconnaître ses difficultés : que l’on sache enfin combien, malgré l’effet radieux produit par sa peinture, Mme Vigée Le Brun eut à surmonter, seule, l’adversité. [...] La parution est un succès. Les Lettres parisiennes font l’éloge du troisième volume. « Pour elle, note le journaliste, la postérité a déjà commencé, elle sait déjà que le temps ne lui ôtera rien. » À quatre-vingt-deux ans, s’entendre dire que « la postérité a déjà commencé » est désobligeant. Par bonheur, le fondateur du musée des Monuments français, Alexandre Lenoir, lui tresse des louanges dans une notice de Dictionnaire. Elisabeth Louise Vigée Le Brun
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Les tout derniers mots de ses mémoires traduisent sa recherche d’un apaisement : ils révèlent son souhait d’ordonner « une vie errante mais calme, laborieuse mais honorable ». Grâce à l’écriture de sa vie, l’artiste a trouvé le moyen de faire de l’avenir avec son passé et de réinventer son destin. Geniève Haroche-Bouzinac
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quelques notices d’œuvres
Elisabeth Louise Vigée Le Brun Marie-Antoinette en grand habit de cour 1778 huile sur toile ; 273 x 193,5 cm Vienne, Kunsthistorisches Museum
Élisabeth Louise Vigée Le Brun fut la première portraitiste à donner satisfaction à la reine Marie-Antoinette. À la vue du portrait qui obtint le suffrage de la souveraine, on peut presque paraître surpris tant la composition en demeure convenue et l’exécution non dénuée de maladresses. Devenue dauphine de France, Marie-Antoinette avait été harcelée par sa mère, Marie-Thérèse, qui souhaitait recevoir un portrait. Malheureusement, avec les années, aucun peintre ne lui avait donné satisfaction. Devenue reine, elle écrivait le 18 octobre 1774 : « C’est bien à moi de me désoler de n’avoir pu encore trouver un peintre qui attrape ma ressemblance ; si j’en trouvais en, je lui donnerais tout le temps qu’il voudrait ; et quand même il ne pourrait en faire qu’une mauvaise copie, j’aurais un grand plaisir à la consacrer à ma chère Maman. » Le 16 novembre suivant, elle enchérissait : « Les peintres me tuent et désespèrent ; j’ai retardé le courrier pour laisser finir mon portrait ; on vient de me l’apporter : il est si peu ressemblant que je ne puis l’envoyer. J’espère en avoir un bon pour le mois prochain. » Il lui faudrait attendre l’année 1778 pour obtenir enfin l’œuvre qui lui donnerait satisfaction. Vigée Le Brun en serait l’auteur. [...] « C’était en 1779 [en fait en 1778], ma chère amie, que j’ai fait pour la première fois le portrait de la reine, alors dans tout l’éclat de sa jeunesse et de sa beauté. Marie-Antoinette était grande, admirablement bien faite, assez grasse sans l’être trop. Ses bras étaient superbes, ses mains petites, parfaites de formes et ses pieds charmants. Elle était la femme de France qui marchait le mieux, portant la tête fort élevée, avec une majesté qui faisait reconnaître la souveraine au milieu de toute sa cour, sans pourtant que cette majesté nuisit en rien à tout ce que son aspect avait de doux et de bienveillant. Enfin, il est très difficile de donner à qui n’a pas vu la reine une idée de tant de grâce et tant de noblesse réunies […]. À la première séance, l’air imposant de la reine m’intimida d’abord prodigieusement, mais Sa Majesté me parla avec tant de bonté que sa grâce si bienveillante dissipa bientôt cette impression. » La portraitiste ajoutait encore au sujet du royal visage : « Les traits n’étaient point réguliers : elle tenait de sa famille cet ovale long et étroit, particulier à la nation autrichienne. Elle n’avait point de grands yeux, leur couleur était presque bleue ; son regard était spirituel et doux, son nez fin et joli, et sa bouche pas trop grande quoique les lèvres fussent un peu fortes. Mais ce qu’il y avait de plus remarquable dans son visage, c’était l’éclat de son teint. Je n’en ai jamais vu d’aussi brillant et brillant est le mot ; car sa peau était si transparente qu’elle ne prenait point d’ombre. Ainsi ne pouvais-je en rendre l’effet à mon gré : les couleurs me manquaient pour rendre cette fraîcheur, ces tons si fins qui n’appartenaient qu’à cette charmante figure et que je n’ai retrouvés chez aucune autre femme. » Contrairement aux portraits postérieurs, Élisabeth Louise Vigée Le Brun n’avait pas cherché à travestir la réalité. Tout empourpré, le visage de la reine ne dissimulait rien de la physionomie des Habsbourg. La composition respectait les consignes de Marie-Thérèse et obéissait à l’iconographie traditionnelle des souveraines. Vêtue d’une grande robe de cour à paniers en satin blanc et d’une traîne fleurdelisée, MarieAntoinette était représentée avec la couronne à ses côtés, dans un décor palatial où l’on reconnaissait aisément le buste de Louis XVI placé sur un haut piédestal orné de la figure de la Justice. Assurément peu à l’aise dans un genre très codifié, ne maîtrisant pas encore parfaitement certaines règles d’échelle et ne témoignant pas de ce métier éblouissant qui allait caractériser son œuvre par la suite, Vigée Le Brun avait cependant donné toute satisfaction. Le 1er avril 1779, après avoir reçu la toile à Vienne, Marie-Thérèse écrivait à sa fille : « Votre grand portrait fait mes délices ! Ligne a trouvé de la ressemblance ; mais il me suffit qu’il représente votre figure, de laquelle je suis bien contente. » La reine de France avait enfin trouvé sa portraitiste. Xavier Salmon Elisabeth Louise Vigée Le Brun
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Elisabeth Louise Vigée Le Brun Gabrielle Yolande Claude Martine de Polastron, duchesse de Polignac 1782 huile sur toile ; 92,2 x 73,3 cm Versailles, Musée national des châteaux de Versailles et de Trianon [...] Représenté à mi-corps, de face, une rose à la main, le modèle, âgé de trente-trois ans, porte une robe-peignoir de linon blanc, robechemise dont l’encolure en V, « parfait contentement », s’orne d’un volant de dentelle et se resserre grâce à un ruban bleu ciel, à la façon des manteaux de lit. Une ceinture jaune paille rayée de bleu prend la taille sous la poitrine ; le mantelet noir de taffetas bordé de filets a glissé le long du bras gauche. Dans ce portrait au naturel, les blonds cheveux retombent sur les épaules « en confidents abattus », la bouche entrouverte découvre la blancheur des dents, trait commun de plusieurs portraits de l’artiste dont son Autoportrait avec sa fille. Le chapeau de fine paille à larges bords, dit « à la jardinière », « à la laitière » ou « à la bergère », s’accorde à l’esprit champêtre du Petit Trianon où cette intime de la reine séjourna à plusieurs reprises. Il est ici surmonté d’un bouquet de fleurs et d’une « follette » noire, plume retenue par un ruban bleu ciel. Ce motif de la femme au chapeau s’inspire de Rubens dont Mme Vigée Le Brun avait vu le Portrait au chapeau de paille à Anvers, chez le collectionneur Jean Michel van Havre. Il n’est pas inutile de préciser que le « chapeau de paille » de ce portrait de Suzanne Lunden, belle-sœur de l’artiste flamand, est en réalité de feutre noir. L’essentiel n’est pas ici l’exactitude de la citation mais l’effet d’ombre portée, le traitement des lumières dorées et chaudes sur le visage du modèle, l’élégance de la jeune femme ainsi parée. Ce couvre-chef apparaît de façon récurrente dans l’œuvre de la portraitiste. On le retrouve dans son Autoportrait au chapeau de paille ; elle en pare la comtesse Du Barry, Madame Élisabeth, Marie-Antoinette, à nouveau la duchesse de Polignac, d’autres encore. Mme Vigée Le Brun appréciait cette amie de la reine : « La duchesse de Polignac joignait à sa beauté, vraiment ravissante, une douceur d’ange, l’esprit à la fois le plus attrayant et le plus solide. » Elle la portraitura au moins à six reprises. [...] Gwenola Firmin Elisabeth Louise Vigée Le Brun Marie-Antoinette et ses enfants 1787 huile sur toile ; 275 x 215 cm Versailles, Musée national des châteaux de Versailles et de Trianon Le 12 septembre 1785, la direction des Bâtiments du roi, sur ordre de Louis XVI, commanda à Mme Vigée Le Brun un grand portrait de la reine. La consigne était précise : le tableau, monumental, la représenterait dans son intérieur, en compagnie de ses enfants, garants de la continuité dynastique. Il devait restaurer l’image de Marie-Antoinette, lui rendre une respectabilité en l’exaltant dans son rôle de mère. L’esquisse préparatoire ayant reçu l’approbation du comte d’Angiviller puis du modèle, le Garde-Meuble livra, le 22 juillet 1786, le mobilier qui, placé dans le grand cabinet de la reine – actuel salon de la Paix –, devait servir de décor. Réalisé d’après un dessin de François-Joseph Bélanger (Paris, BNF), le serre-bijoux, aux vantaux décorés des armoiries royales, « couvert en dehors de velours cramoisi orné de broderie en bosse d’or sur son pied de bois doré sculpté » (extrait de la vente du 30 septembre 1793, lot n° 2353), avait été fourni par les MenusPlaisirs en 1770 ; hélas, même dans la pénombre, il constituait un malheureux écho à l’affaire du collier. À son sommet, sur un coussin fleurdelisé, une couronne rappelait l’auguste dignité des modèles. [...]
Loin du génie tendre qui préside habituellement à ses doubles portraits de mère et d’enfant, l’artiste campe ici une reine hiératique. Sur les conseils de David, elle imagine, afin de sacraliser ses modèles, une composition triangulaire inspirée des saintes familles de la Renaissance. Le rouge de la robe est celui de la vertueuse Marie Leszczynska représentée par Nattier en 1748 (château de Versailles). Malgré un discours savamment orchestré, Marie-Antoinette ne saurait, comme l’a souligné Joseph Baillio, incarner Cornélia, mère des Gracques, dont les seuls bijoux sont ses enfants. Consciente de l’impopularité croissante de l’« Autrichienne », l’artiste n’osa pas envoyer le tableau au Salon. Le 25 août 1787, jour de l’ouverture, la place d’honneur qui lui était réservée resta donc vide, suscitant force quolibets, dont le célèbre « Voilà le déficit ! ». Pour endiguer le déferlement de critiques, l’ordonnateur du Salon, Amédée Van Loo, demanda à Mme Vigée Le Brun d’accrocher son œuvre. Si ses qualités picturales furent appréciées, elle ne toucha guère. On fut frappé par la tristesse des visages, l’évocation d’une maternité qu’on eût souhaitée plus rayonnante. Substituer à l’image d’une dynastie de droit divin celle d’une famille royale pleine de vertus domestiques n’allait pas de soi. Même le comte Potocki, grand amateur de l’art du peintre, se montra critique. Après la mort du dauphin en 1789, Marie-Antoinette ne pouvait passer sans pleurer devant le tableau placé dans le salon de Mars. On le retira donc des appartements de Versailles. Sous l’Empire, des nostalgiques, des curieux demandaient qu’on le leur montrât. Lorsqu’à son retour d’émigration, l’artiste le revit, le gardien la remercia des pourboires que le portrait lui procurait (Vigée Le Brun, 1835-1837, III, p. 317). Gwenola Firmin
Elisabeth Louise Vigée Le Brun Portrait de l’artiste avec sa fille, dit « La Tendresse maternelle » 1786 huile sur panneau de chêne ; 105 x 84 cm Paris, musée du Louvre, département des Peintures, don de Mme Tripier le Franc, suivant le vœu de sa tante Mme Vigée le Brun, 1843 [...] Vigée Le Brun qui s’est représentée avec sa fille Julie, alors âgée de six ans, aborde une composition ambitieuse. Elle accorde une attention flagrante aux accessoires (le canapé recouvert de remarquables soieries vertes et les vêtements aux riches étoffes) qui dénotent une enviable situation sociale. La vêture de l’artiste elle-même insiste sur son statut de créatrice, surtout si l’on prête attention au large turban ornant sa chevelure de façon assez fantasque qui rappelle bien entendu cet extrait des Souvenirs : « Ma coiffure ne me coûtait rien, j’arrangeais mes cheveux moi-même et le plus souvent je tortillais sur ma tête un fichu de mousseline ainsi qu’on peut le voir dans mes portraits, à Florence, à Pétersbourg et à Paris, chez M. de Laborde [il s’agit du portrait du Louvre] » (Vigée Le Brun, 18351837, I, p. 110). Nombre des commentateurs à l’époque ont relevé la séduction de l’image de la maternité élaborée par Vigée Le Brun pour cette peinture : « L’expression de l’amour, de la complaisance maternelle, se peint dans les traits et les regards de la mère » (Observations contenues dans l’Année littéraire, 1787, cité dans Marly-le-Roi, 2003, p. 58). Certains critiques reprocheront cependant à l’artiste d’user avec une certaine complaisance de ses propres attraits physiques pour contribuer au succès du tableau où elle semble adresser un sourire directement au spectateur : « Une mignardise que réprouvent également les artistes, les amateurs et les gens de goût. […] C’est qu’en souriant, elle montre ses dents [instruments de séduction à l’époque, surtout si, comme l’artiste sur ce tableau, on les a fort belles]. Cette affectation est surtout déplacée dans une mère » (Bachaumont, 1777-1789, p. 301). Il paraît particulièrement intéressant en effet que ce portrait de Vigée Le Brun qui fixe une certaine iconographie particulièrement aimable de la maternité soit entré aussitôt dans la collection du marquis de La Borde où se trouvait depuis 1769 une autre représentation iconique de la maternité, La Mère bien aimée de JeanBaptiste Greuze. Dans cette collection, l’autoportrait fut rassemblé avec son pendant, le remarquable portrait d’Hubert Robert de 1788, fixant ainsi l’image des deux amis, artistes éminents de la décennie qui précéda immédiatement la Révolution. Guillaume Faroult Elisabeth Louise Vigée Le Brun
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Elisabeth Louise Vigée Le Brun Hyacinthe Gabrielle Roland, plus tard Countess of Mornington 1791 huile sur toile ; 99 x 75 cm San Francisco, Fine Arts Museums of San Francisco, Collection Mildred Anna Williams, legs de Henry S. Williams, en mémoire de H.K.S. Williams Par une singulière disproportion, l’une des plus grandes réussites de Vigée le Brun en matière de portrait féminin, et l’un de ses tableaux les plus pulpeux, n’aura inspiré qu’une phrase, courte et plutôt sèche, des Souvenirs : « Je peignis ensuite mademoiselle Roland, alors la maîtresse de lord Welesley, qui a peu tardé à l’épouser. » La bienséance a sans doute dicté cette froideur, que dément le tableau, fort heureusement. Hyacinthe Gabrielle Roland (1760 ? – 1816), de père incertain mais d’une beauté éclatante, ensorcela Lord Richard Wellesley, comte de Mornington, dans les années 1780, et lui donna trois fils et deux filles superbes entre 1787 et 1794, date à laquelle le mariage des amants permit de légitimer leur descendance. [...] D’après ses Souvenirs, il s’agit de l’un des tout premiers portraits qu’elle ait peints, « aussitôt après [son] arrivée à Rome ». Vigée Le Brun, de nombreux commentateurs l’ont noté, avait une espèce de fascination pour les courtisanes et les femmes libres dont elle sut peindre, comme nul autre, le magnétisme animal et la personnalité conquérante. Hyacinthe et son corps « délicieusement potelé » (Joseph Baillio) ne pouvaient qu’être saisis en action, rappel de la scène où la belle brilla, et signe du feu qui l’animait et fit tomber quelques solides barrières sociales. La composition reprend, en l’inversant, celle de Mme Molé Raymond (1786, Louvre), actrice de la Comédie-Italienne au « tempérament de soubrette » et s’inspire, comme Joseph Baillio le notait justement en 1988, du Portrait d’Hélène Fourment à la petite pelisse (Vienne, Kunsthistorisches Museum), le chef-d’œuvre de Rubens ayant été gravé au XVIIIe siècle par F. van Stampart et A. J. Prenner. Stéphane Guégan
Elisabeth Louise Vigée Le Brun Varvara Ivanovna Ladomirskaïa 1800 huile sur toile ; 63,5 x 55,2 cm Columbus (Ohio),Columbus Museum of Art, Derby Fund Purchase [...] Dans le chapitre de ses Souvenirs consacré à son séjour à Moscou (de mi-octobre 1800 à mi-février 1801), Mme Vigée Le Brun écrit : « Dans mes premières courses, j’allais voir la comtesse Strogonoff, femme de mon vieux et bon ami […]. Je lui parlai de l’embarras où j’étais de trouver un logement. Elle me dit aussitôt qu’elle avait une jolie maison qui n’était point habitée et me pria de l’accepter ; mais comme elle ne voulait pas entendre parler du prix de la location, je refusai positivement. Voyant qu’elle me pressait en vain, elle fit venir sa fille, qui était fort jolie, et me demanda le portrait de cette jeune personne pour prix du loyer, ce que j’acceptai avec plaisir. » Vigée Le Brun ne donne pas le prénom de la fille de Stroganova. Les avis diffèrent à propos de la date de la mort de Sophia : 1794 (selon Kouptsov) ou après 1801 (selon Kouznetsov). Quoi qu’il en soit, depuis la publication du Portrait de la comtesse Sophia Alexandrovna Stroganova par Jean-Louis Voille (1787, collection du comte S. P. Zoubov, Buenos Aires), on peut affirmer que le portrait peint par Vigée Le Brun est celui de Varvara, la fille illégitime d’Ekaterina Pétrovna Stroganova. Elle tient son physique assez frappant, avec ses grands yeux bruns légèrement bridés, de son père Ivan Nicolaïevitch Rimski-Korsakov (le Portrait de Rimski-Korsakov figure dans les Portraits russes du grand-duc Nicolas Mikhaïlovitch, I, n° 175). La jeune Varvara, âgée alors de quinze ans, est représentée dans une tenue de style néo-grec : elle porte une chemise blanche transparente sous un manteau rouge brodé de motifs dorés, ceinturé sous la poitrine, comme une tunique, et fixé sur l’épaule par une fibule. Un bandeau rouge orne ses cheveux coiffés à la grecque. [...] Anna Soulimova Elisabeth Louise Vigée Le Brun
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les voyages de Vigée Le Brun
carte établie par Geneviève Haroche-Bouzinac ne peut être reproduite
Elisabeth Louise Vigée Le Brun
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catalogue de l’exposition
éditions dela Réunion des musées nationaux-Grand Palais, Paris 2015
ÉLISABETH LOUISE
24,5 x 29 cm, 432 pages, 380 illustrations, relié
ÉLISABETH LOUISE
VIGÉE LE BRUN
sous la direction de Joseph Baillio et de Xavier Salmon
VIGÉE LE BRUN
50 € en vente dans toutes les librairies parution le 16 septembre 2015 nomenclature Rmn-Grand Palais : EC106228 ISBN : 9782711862288 EXE OK VIGÉE CATALOGUE.indd 3
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sommaire : INTRODUCTION Vigée Le Brun : l’itinéraire artistique et social hors pair d’une artiste française par Joseph Baillio ESSAIS I. « Je ne me connais pas en peinture ; mais vous me la faites aimer. » Portraiturer la famille royale par Xavier Salmon II. Entre réalité et fiction, les choix vestimentaires de Mme Vigée Le Brun par Pascale Gorguet Ballesteros III. Les femmes à l’Académie royale par Katharine Baetjer IV. Une femme de lumière par Stéphane Guégan V. Élisabeth Louise Vigée Le Brun et « l’esprit européen » par Paul Lang VI. Entre deux mondes par Geneviève Haroche-Bouzinac VII. Du pinceau à la plume par Geneviève Haroche-Bouzinac CATALOGUE notices des œuvres exposées : 14 sections : L’image de l’artiste ; Les proches ; Les années de formation ; La consécration ; Émulation et concurrence féminine ; Portraiturer la famille royale ; L’élégance à la française ; Peindre le sentiment maternel ; La dessinatrice et la pastelliste ; L’émigration (1789-1802) : Le temps de l’Italie (1789-1792), À la cour impériale (1792-1795), Nuits blanches de Saint-Pétersbourg (1795-1801) ; De retour à Paris ; Crépuscule ANNEXES carte des voyages d’Élisabeth Louise Vigée Le Brun ; chronologie ; notes ; liste des œuvres ; bibliographie ; expositions ; index
....................................... auteurs : Alexander Babin ; Katharine Baetjer ; Joseph Baillio ; Ekaterina Deriabina ; Guillaume Faroult ; Gwenola Firmin ; Pascale Gorguet Ballesteros ; Stéphane Guégan ; Geneviève Haroche-Bouzinac ; Anabelle Kienle Ponka ; Paul Lang ; Xavier Salmon ; Anna Soulimova ; Catherine Voiriot Elisabeth Louise Vigée Le Brun
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autres publications •
L’exposition ALBUM DE
l’album de l’exposition
DU GRAND PALAIS
par Xavier Salmon et Geneviève Haroche 21 x 26,5 cm 48 pages, 40 illustrations, broché, 10 € en librairie le 16 septembre 2015 ÉLISABETH LOUISE
VIGÉE LE BRUN
ÉLISABETH LOUISE
E N G L ISH
I F RA N ÇA IS
par Xavier Salmon 20 x 15 cm 320 pages, 200 illustrations, broché, 18,50 € en librairie le 16 septembre 2015
VIGÉE LE BRUN
Elisabeth Louise Vigée Le Brun, l’expo VIGÉE LE BRUN
•
L’EXPO
L’EXPO
•
Elisabeth Vigée Le Brun, Découvertes Gallimard
par Geneviève Haroche-Bouzinac 12,5 x 17,5 cm 48 pages, 40 illustrations, 8,90 € en librairie le 24 septembre 2015 contact presse Gallimard : Béatrice Foti - 01 49 54 42 10
Élisabeth Vigée-Lebrun geneviève Haroche-bouzinac
Gallimard / Rmn – Grand Palais
• Louise Elisabeth Vigée Le Brun. Peindre et écrire Marie-Antoinette et son temps par Cécile Berly éditions Artlys 17 x 24 cm, broché, avec rabats 208 pages, 70 illustrations, 25 € en librairie le 23 septembre 2015
CÉ CI LE B E RLY
Louise Élisabeth
VI GÉE LE B RUN Peindre et écrire Marie-Antoinette et son temps A RT LY S
En s’appuyant sur de larges extraits des Souvenirs publiés par le peintre à son retour d’exil, l’historienne Cécile Berly dresse le portrait d’une artiste qui mena sa carrière et sa vie en femme libre et indépendante. Surdouée, ambitieuse, passionnée, mondaine, Vigée Le Brun, tout en incarnant l’Ancien Régime, aura pratiqué son art d’une façon résolument moderne.
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film de l’exposition Le fabuleux destin d’Elisabeth Louise Vigée Le Brun, peintre de Marie-Antoinette réalisé par Arnaud Xainte auteur : Jean Frédéric Thibault DVD-vidéo 2 x 52 mn - film couleurs NTSC - toutes zones langues : français, anglais, sourds et malentendants prix : 19,90 € édition © 2015 – Rmn-Grand Palais / ARTE coproduction © 2015 - ILLEGITIME DEFENSE, Arte France, Rmn-Grand Palais parution en DVD le 23 septembre 2015 diffusion en prime time sur ARTE en septembre 2015 disponible en VOD sur ArteVod et iTunes en octobre 2015 (possibilité de visionner le film en accès privé sur viméo, sur demande)
Peintre officielle et proche de la Reine Marie-Antoinette, Elisabeth Louise Vigée Le Brun peint une certaine douceur de vivre en cette fin du XVIIIe siècle. Qui se cache derrière ces visages féminins lisses aux doux sourires esquissés ? Née en 1755 et morte en 1842, cette exceptionnelle longévité permet à Elisabeth Louise Vigée Le Brun de traverser de multiples événements historiques. Née sous le règne de Louis XV, elle connut les tourmentes de la Révolution, vécut sous l’Empire, la Restauration et la monarchie de Juillet. Son exil pendant la Révolution la conduit en Suisse, en Italie, en Autriche, en Russie et en Angleterre. Elle fut fêtée dans les plus grandes cours d’Europe et gagna les cachets parmi les plus élevés de son temps. Ce documentaire suit les pas de Vigée Le Brun dans les musées et les collections privées de l’Europe entière, à la découverte des portraits des femmes et des hommes les plus influents de l’époque. Portraits qui, avec ceux de la cour de France, assurèrent sa postérité. Reconstitutions historiques, scènes de fiction, interviews d’historiens, écrivains… tous spécialistes du XVIIIe siècle, composent ce riche documentaire, à la découverte des œuvres de Vigée le Brun et à travers elles, une grande page de l’histoire de l’Europe.
....................................... réalisateur : Arnaud Xainte est scénariste, réalisateur, producteur et acteur. Il a notamment produit pour la Rmn-Grand Palais le film Cartier, La petite boite rouge qui avait accompagné l’exposition Cartier, le style et l’histoire en 2013.
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développement numérique
sur www.grandpalais.fr : • un teaser, 4 sujets vidéos, contenus textes… (disponible également en anglais) • une page Côté Jeune Public « les artistes du Grand Palais » et activités Jeux (Puzzle) contenus, animations et partage sur Facebook, Twitter et Instagram #vigeelebrun sur www.histoire-image.org, lettre d’info spéciale sur les œuvres de Vigée Le Brun
• l’Application mobile de l’exposition L’Exposition : accès gratuit à un contenu pour découvrir l’exposition (articles, informations pratiques, agenda, billetterie). Audioguides : accès payant à des audioguides (en versions française, anglaise, espagnole et visite pour enfants). prix : 2,99 € http://tinyurl.com/vigeelebrun
• e-Album L’album de l’exposition est enrichi par un design spécifique au format Tablette supports : tablettes (AppStore et Google Play) version française prix : 3,99 €
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activités pédagogiques INDIVIDUELS adultes visite guidée accompagnés d’un conférencier, découverte de la première rétrospective française de cette artiste à la carrière remarquable. durée : 1h30 tarifs : 22 €, TR 16 €, offre tarifaire Tribu (billet pour groupe de 4 payants composé de 2 jeunes de 16 à 25 ans) 60 € dates : hors vacances scolaires : lundi, mercredi, jeudi, vendredi, samedi 14h30, mercredi 19h vacances scolaires : lundi, mercredi, jeudi, vendredi, samedi, 11h, jeudi, vendredi 14h30 Visite atelier - Dessins en promenade accompagnés d’un conférencier, prendre le temps de remplir les pages d’un carnet de croquis des plus beaux portraits des contemporains d’Elisabeth Louise Vigée Le Brun, au Grand Palais en ouverture restreinte. Matériel de dessin non fourni. durée : 2h tarifs : 30 €, TR 22 € date : mardi 24 novembre à 14h visite guidée à deux voix accompagnés d’un conférencier et d’une comédienne qui feront partager l’intimité du peintre et de ses modèles. durée : 1h30 tarifs : 22 €, TR 16€ dates : samedi 7 novembre 10h45 et 16h30, samedi 5 décembre 10h45 et 16h30 ART DE VIVRE - visite atelier Art et senteurs La chimie de la seconde moitié du XVIIIe siècle favorise les combinaisons aromatiques les plus subtiles. Le parfum distingue les gens de cour, il parfait la toilette et permet de mieux séduire. Eventails parfumés, gants et autres flacons témoignent d’un art de vivre dont Vigée Le Brun s’est fait l’observatrice attentive. accompagnés d’un conférencier, puis découverte de l’univers olfactif de l’artiste avec Cinquième sens. durée : 2h30 (1h30 de visite guidée, 1h avec l’intervenant) tarifs : 70 €, TR 50 € dates : samedi 21 novembre 14h30, samedi 09 janvier 10h45 familles et enfants visite guidée famille Eclairés des commentaires d’un conférencier, découverte en famille de l’œuvre exceptionnelle du peintre officiel de la reine Marie-Antoinette. durée : 1h tarifs : 20 €, TR 14 €, tarif famille (2 adultes et 2 jeunes) : 45 €, offre tribu (billet pour groupe de 4 payants composé de 2 jeunes de 16 à 25 ans) : 54 € dates : hors vacances scolaires : mercredi et samedi 17h vacances scolaires : lundi, mercredi, samedi 17h
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visite d’introduction à l’exposition - offre réservée aux nouveaux visiteurs visite au cours de laquelle un conférencier évoque l’histoire du Grand Palais et fait découvrir la vie et l’œuvre d’Elisabeth Louise Vigée Le Brun, puis visite libre de l’exposition. durée : 1h tarif : 13 €, gratuit pour les moins de 16 ans dans la limite de 3 enfants par adulte (réservation obligatoire) date : samedi 28 novembre 11h visite-atelier Portrait - (pour les 8-11 ans) Tout en conservant les codes classiques du portrait, Elisabeth Louise Vigée Le Brun parvient à renouveler le genre. Les compositions sont à la fois ressemblantes et flatteuses pour les modèles, qu’ils soient homme ou femme, noble ou artiste. Après la visite de l’exposition, les participants réalisent leur autoportrait à la manière du peintre officiel de la reine Marie-Antoinette. durée : 2h tarif : 10 € dates : hors vacances scolaires : mercredi et samedi 14h vacances scolaires : lundi, mercredi, samedi 14h
GROUPES ADULTES visite guidée Peintre officiel de la reine Marie-Antoinette, Elisabeth Louise Vigée Le Brun est l’une des premières femmes à être reçue à l’Académie royale de Peinture et de Sculpture. Sous ses pinceaux, le genre du portrait est renouvelé : les compositions sont lumineuses et les visages empreints de réalisme. Accompagnés d’un conférencier, découverte de la première rétrospective française de cette artiste à la carrière remarquable. durée : 1h30 tarifs : 200 €, TR 135€ dates : hors vacances scolaires : lundi 10h15, 10h45, 13h15, 15h15, 16h30, mercredi 10h30, 13h45, 15h45, 16h45, 19h30, jeudi 10h30, 10h45, 13h45, 14h00, 15h45, 16h, 16h30, vendredi 10h, 10h15, 10h30, 13h45, 14h, 15h45, 16h, samedi 10h45, 11h, 16h30 vacances scolaires : jeudi et vendredi 16h30 projection commentée dans une salle de projection, découverte de l’exposition à partir d’une sélection d’œuvres. Les commentaires du conférencier éclairent leur histoire et favorisent ensuite un parcours dans les salles en toute liberté. durée : 1h tarifs : 140 €, TR 95 € dates : hors vacances scolaires : jeudi et vendredi 12h
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programmation culturelle entrée gratuite à l’auditorium, sur invitation à télécharger sur grandpalais.fr
les rencontres 18h30 mercredi 23 septembre : Elisabeth Louise Vigée Le Brun (1755-1842) conférence de Joseph Baillio, historien de l’art, et Xavier Salmon, conservateur général, directeur du département des Arts Graphiques du musée du Louvre, tous deux commissaires de l’exposition. samedi 10 octobre : Figure (‘s) : Soirée *di*/zaïn #24 par *designers interactif* production : Benoît Drouillat ; direction artistique : Marina Wainer ; présentation : Geoffrey Dorne mercredi 4 novembre : Elisabeth Louise Vigée Le Brun et Adélaïde Labille-Guiard : deux femmes dans la tourmente conférence de Xavier Salmon, conservateur général, directeur du département des Arts Graphiques du musée du Louvre et co-commissaire de l’exposition. mercredi 2 décembre : Elisabeth Louise Vigée Le Brun et l’amitié conférence de Geneviève Haroche Bouzinac, professeur à l’Université d’Orléans et biographe de l’artiste. lundi 14 décembre : Elisabeth Louise Vigée Le Brun et la mode conférence de Juliette Trey, conservatrice au musée du Louvre et auteur de « La mode à la cour de MarieAntoinette » Gallimard, 2014.
les films du vendredi 12h cycle Vigée Le Brun, une apparition vendredi 9 octobre : Marie-Antoinette reine de France de Jean Delannoy, 1956, avec Michèle Morgan, Richard Todd et Jacques Morel, 1h55 vendredi 16 octobre : Lady Oscar de Jacques Demy, 1978, avec Catriona Mac Coll, Barry et Christine Böhm, 2h vendredi 6 novembre : Beaumarchais l’insolent d’Edouard Molinaro, 1996, avec Fabrice Luchini, Sandrine Kiberlain et Manuel Blanc, 1h40 vendredi 18 décembre : Marie-Antoinette de Sofia Coppola, 2006, avec Kirsten Dunst, Jason Schwartzman et Rip Torn, 1h58
concert en famille samedi 7 novembre à 14h30 : La peinture racontée en musique avec Marianne Vourch et le Quatuor Parisii au programme le Grand Trio des compositeurs viennois : Haydn, Mozart, Beethoven. Arnaud Vallin, premier violon ; Doriane Gable, second violon ; Dominique Lobet, alto ; Jean-Philippe Martignoni, violoncelle
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documentaires Le Fabuleux Destin d’Elisabeth Vigée Le Brun, Peintre de Marie-Antoinette d’Arnaud Xainte et Frédéric Thibault, 2015, 1h30 à 15h30 les mercredis 14 et 28 octobre ; 4,18 et 25 novembre et 2 décembre à 12h les vendredis 20 et 27 novembre ; 11 décembre et 8 janvier Les Petits Secrets des grands tableaux : Elisabeth Louise Vigée Le Brun, « Marie-Antoinette de Lorraine Habsbourg, Reine de France et ses enfants », 2015, 26 minutes à 15h et à 17h, les mercredis 14 et 28 octobre ; 4, 18 et 25 novembre et 2 décembre
Nuit Blanche samedi 3 octobre : ouverture exceptionnelle de 20h à minuit. Entrée gratuite Perdre la tête au pays des selfies, une proposition performative du collectif PEZCORP parcours vivant & médiation inédite. PEZCORP revisite l’art du portrait, à l’occasion de l’exposition d’Elisabeth Louise Vigée Le Brun, la chute de la royauté, l’égotrip du selfie moderne, la beauté virtuelle, dans un monde où le cadre de l’image et le reflet de notre âme ne cessent de se redéfinir. avec Claire Serres, Félix Ramon, Elsa Lefebvre, Thomas Lasbouygues, Oriane Amghar, Gregory Mc Grew et Audrey Gleizes
programmation associée cycle « Histoire » dans le cadre des Lundis du Grand Palais lundi 9 novembre : Quelles leçons tirons-nous de l’Histoire ? lundi 16 novembre : Comment enseigner l’histoire de France aujourd’hui ? lundi 23 novembre : Histoire et fiction : accords et désaccords ?
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la pièce de théâtre La Légèreté française de Nicolas Bréhal mise en scène : Chantal Bronner Marie Antoinette : Emeline Bayart Elisabeth Vigée Le Brun : Julie Debazac son : Arnaud Sallé ; vidéo : Frédéric Koenig lumières : Mathilde Chamoux
Nous sommes à Versailles pendant l’été 1783. Il fait très chaud. Élisabeth Louise Vigée -Lebrun attend la Reine pour la dernière séance de pose du célèbre portrait de Marie-Antoinette en robe de mousseline ou « en gaulle » - une toilette qui fera scandale par sa trop grande sobriété et contribuera à l’impopularité croissante de la Reine. Ce tête à tête avec sa portraitiste lui offre un rare moment d’intimité. Les deux jeunes femmes, si opposées soient elles, l’une Reine de France, l’autre artiste reconnue, vont ainsi tenter de se confier l’une à l’autre. Tout au long de cette séance de pose, elles vont parler de l’amour, de l’enfance ou encore de leurs craintes concernant l’avenir. Car plane tout au long de cet après-midi une sombre prémonition. Les nuages s’amassent. L’orage gronde et se rapproche de Versailles.
A l’occasion de l’exposition « Elisabeth Vigée Le Brun, 1755-1842 » trois représentations exceptionnelles de la création de la pièce de Nicolas Bréhal La Légèreté française sont données au Grand Palais. le jeudi 24 septembre à 18h, le mercredi 21 octobre à 18h30, le mercredi 6 janvier à 18h30 Remerciements à Sophie Sennelier et au magasin Sennelier Paris, à la Comédie-Française et à Florence Emir.
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« Voir et être vu » installation olfactive et ornementale par Francis Kurkdjian, créateur-parfumeur
© Séverine Baehrel
A l’occasion de la première rétrospective en France consacrée à l’œuvre de la peintre Elisabeth Louise Vigée Le Brun, le créateur-parfumeur Francis Kurkdjian, entouré de Séverine Baehrel, réalise une installation olfactive autour de la porte d’entrée principale de l’exposition (entrée Clemenceau). Cela fait en effet près de dix ans que Francis Kurkdjian met le parfum en scène et signe de nombreuses installations éphémères dans des lieux culturels tels que le Châteaux de Versailles en 2006, 2007 et 2008 pour Versailles Off et les Grandes Eaux Nocturnes, le Grand Palais en 2010 pour la Nuit européenne des musées et pour la Biennale des Antiquaires en 2014. Juillet 2014, Francis Kurkdjian lance, en avant première au Japon, pour sa maison éponyme, le parfum À la rose, une ode à la féminité qui puise directement son inspiration dans le portrait iconique de la reine Marie-Antoinette par la peintre Elisabeth Louise Vigée Le Brun. Pour l’exposition Elisabeth Louise Vigée Le Brun, Francis Kurkdjian a donc imaginé un décor faisant le lien entre la rose, l’art du portrait pictural et les années versaillaises de l’artiste. L’intervention artistique telle que pensée sur la façade Clemenceau fait écho aux conseils picturaux laissés par Elisabeth Louise Vigée Le Brun à sa nièce : placer un miroir derrière le peintre qui, en se retournant, peut ainsi voir se refléter le modèle et le comparer à sa peinture. L’image du miroir devient ainsi une garantie de la ressemblance du modèle sur la toile. L’architecture de la porte d’entrée est magnifiée par le miroir, pièce centrale de cette mise en scène encadrée de colonnes de marbre symbolisées par les deux signalétiques. L’installation fait référence à la Galerie des Glaces du Château de Versailles où « voir et être vu » était parmi les usages de l’époque. Les visiteurs voient ainsi leur silhouette projetée dans ce miroir de 15 mètres de haut et deviennent, le temps de cette montée des marches, le modèle de la portraitiste Elisabeth Louise Vigée Le Brun. La diffusion dissimulée d’un parfum de rose spécialement créé pour cette installation olfactive, retient la curiosité des visiteurs avant qu’ils ne franchissent l’entrée dans le Grand Palais et ajoute une dimension sensorielle empreinte de féminité. Elisabeth Louise Vigée Le Brun
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informations pratiques
ouverture : tous les jours de 10h à 20h nocturne le mercredi jusqu’à 22h fermé le mardi fermeture à 18h les jeudis 24 et 31 décembre 2015 fermeture le vendredi 25 décembre 2015 Nuit Blanche : le 3 octobre, gratuit de 20h à minuit tarifs : 13 €, 9 € TR (16-25 ans, demandeurs d’emploi, famille nombreuse). Tarif tribu (4 personnes dont 2 jeunes 16-25 ans) : 35 €. Gratuit pour les moins de 16 ans, bénéficiaires du RSA et du minimum vieillesse. accès : Grand Palais, galeries nationales entrée Clemenceau métro ligne 1 et 13 «Champs-Elysées-Clemenceau» ou ligne 9 «Franklin D. Roosevelt» audioguides : disponibles en français, anglais, espagnol + parcours jeune public en français, 5 € audiodescription et 10 planches thermoformées également disponibles informations et réservations : www.grandpalais.fr ou par téléphone au 01 44 13 17 17 #vigeelebrun
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visuels disponibles pour la presse Autorisation de reproduction uniquement pendant la durée de l’exposition et pour en faire le compte-rendu. Reproduction authorised only for reviews published during the exhibition. Les images doivent être impérativement reproduites en intégralité, ne doivent pas être recadrées et aucun élément ne doit y être superposé. Reproduction authorised only for reviews published during the exhibition. Images must be used full size and must not be bled or cropped in any way. Nothing must be superimposed on images. Chaque photographie doit être accompagnée de sa légende et du crédit photographique appropriés. Each image should include the proper credit line. Toute reproduction en couverture ou à la une devra faire l’objet d’une demande d’autorisation auprès du service presse de la Réunion des musées nationaux-Grand Palais. No publication may use an image as a cover photo for a magazine, special insert, Sunday magazine, etc., without the prior consent of the press office of Réunion des musées nationaux-Grand Palais Les sites web ne peuvent reproduire les images dans une résolution supérieure à 72 dpi. Internet use shall be restricted to low resolution images, no greater than 72 dpi. Suite à la reproduction illégale d’images et à la mise en vente de contrefaçon, toutes les images numériques fournies devront être détruites après utilisation spécifiée dans les conditions ci-dessus.
Elisabeth Louise Vigée Le Brun Portrait par elle-même 1800 huile sur toile ; 78,5 x 68 cm Saint-Petersbourg, musée de l’Ermitage Photograph © The State Hermitage Museum / Vladimir Terebenin, Leonard Kheifets, Yuri Molodkovets, Svetlana Suetova, Konstantin Sinyavsky
Elisabeth Louise Vigée Le Brun L’Artiste exécutant un portrait de la reine MarieAntoinette 1790 huile sur toile ; 100 x 81 cm Florence, Galleria degli Uffizi, Corridoio Vasariano © Galleria degli Uffizi, Florence, Italy / Bridgeman Images
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Elisabeth Louise Vigée Le Brun Madame Le Sèvre, Jeanne Maissin, la mère de l’artiste, en pelisse blanche vers 1774-1778 huile sur toile de forme ovale ; 65 x 54 cm collection particulière © Collection particulière
Elisabeth Louise Vigée Le Brun Jeune garçon au livre 1773 pastel sur papier marouflé sur toile ; 50 x 49 cm collection particulière © Photo François Doury
Elisabeth Louise Vigée Le Brun La Paix ramenant l’Abondance 1780 huile sur toile ; 102,5 x 132,5 cm Paris, musée du Louvre, département des Peintures © Photo : RMN-Grand Palais (musée du Louvre) / Daniel Arnaudet
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Elisabeth Louise Vigée Le Brun Marie-Antoinette en grand habit de cour 1778 huile sur toile ; 273 x 193,5 cm Vienne, Kunsthistorisches Museum © Kunsthistorisches Museum, Vienne
Elisabeth Louise Vigée Le Brun Marie-Antoinette en chemise ou en gaulle vers 1783 huile sur toile ; 89,8 x 72 cm Kronberg, Hessische Hausstiftung © Hessische Hausstiftung, Kronberg im Taunus
Elisabeth Louise Vigée Le Brun Marie-Antoinette et ses enfants 1787 huile sur toile ; 275 x 216,5 cm Versailles, Musée national des châteaux de Versailles et de Trianon © Photo : RMN-Grand Palais (Château de Versailles) / Gérard Blot
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Elisabeth Louise Vigée Le Brun Charles Alexandre de Calonne 1784 huile sur toile ; 149 x 128 cm Windsor Castle, The Royal Collection, Her Majesty Queen Elizabeth II © Royal Collection Trust/© Her Majesty Queen Elizabeth II 2015
Elisabeth Louise Vigée Le Brun Mohammed Dervich Khan, ambassadeur du sultan de Mysore 1788 huile sur toile ; 225,5 x 136 cm collection particulière © Collection privée
Elisabeth Louise Vigée Le Brun Gabrielle Yolande Claude Martine de Polastron, duchesse de Polignac 1782 huile sur toile ; 92,2 x 73,3 cm Versailles, musée national des châteaux de Versailles et de Trianon © Photo : Rmn-Grand Palais (Château de Versailles) / Gérard Blot
Elisabeth Louise Vigée Le Brun La baronne Henri Charles Emmanuel de Crussol Florensac, née Bonne Marie Joséphine Gabrielle Bernard de Boulainvilliers 1785 huile sur panneau de bois ; 112 x 85 cm Toulouse, musée des Augustins © Photo : Daniel Martin
Elisabeth Louise Vigée Le Brun Hubert Robert 1788 huile sur panneau de chêne ; 105 x 84 cm Paris, musée du Louvre, département des Peintures, don de Mme Tripier le franc, suivant le vœu de sa tante Mme Vigée Le Brun, 1843 © Photo : RMN-Grand Palais (musée du Louvre) / Jean-Gilles Berizzi
Elisabeth Louise Vigée Le Brun Portrait de l’artiste avec sa fille, dit « La Tendresse maternelle » 1786 huile sur panneau de chêne ; 105 x 84 cm Paris, musée du Louvre, département des Peintures, don de Mme Tripier le Franc, suivant le vœu de sa tante Mme Vigée le Brun, 1843 © Photo : RMN-Grand Palais (musée du Louvre) / Franck Raux
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Elisabeth Louise Vigée Le Brun Hyacinthe Gabrielle Roland, plus tard Countess of Mornington 1791 huile sur toile ; 99 x 75 cm San Francisco, Fine Arts Museums of San Francisco, Collection Mildred Anna Williams, legs de Henry S. Williams, en mémoire de H.K.S. Williams © Fine Art Museums of San Francisco
Elisabeth Louise Vigée Le Brun Lady Hamilton en Sibylle de Cumes 1792 huile sur toile ; 73 x 57,2 cm collection particulière © Collection particulière
Elisabeth Louise Vigée Le Brun La princesse Anna Alexandrovna Golitsyna vers 1797 huile sur toile ; 136 x 100,5 cm Baltimore, The Baltimore Museum of Art, The Mary Frick Jacobs Collection © Baltimore Museum of Art
Elisabeth Louise Vigée Le Brun La comtesse Varvara Nicolaïevna Golovina, née Golitsyna 1797-1800 huile sur toile ; 83 x 66,5 cm Birmingham, The Trustees of the Barber Institute of Fine Arts, University of Birmingham © Birmingham, The Trustees of the Barber Institute of Fine Arts, University of Birmingham / Bridgeman images
Elisabeth Louise Vigée Le Brun Varvara Ivanovna Ladomirskaïa 1800 huile sur toile ; 63,5 x 55,2 cm Columbus (Ohio),Columbus Museum of Art, Derby Fund © Columbus Museum of Art, Columbus, Ohio
Elisabeth Louise Vigée Le Brun Jeune femme, dite Léontine de Rivière 1831 huile sur toile ; 80 x 65 cm Saint-Petersbourg, musée de l’Ermitage Photograph © The State Hermitage Museum / Vladimir Terebenin, Leonard Kheifets, Yuri Molodkovets, Svetlana Suetova, Konstantin Sinyavsky
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Adélaïde Labille Guiard (1749-1803) L’artiste dans son atelier avec deux de ses élèves, Marie Gabrielle Capet et Marie Marguerite Carreaux de Rosemond 1785 huile sur toile ; 210,8 x 151,1 cm New York, The Metropolitan Museum of Art, don de Julia A. Berwind, 1953 © The Metropolitan Museum of Art, Dist. RMNGrand Palais / image of the MMA
1755 - 1842
GRAND PALAIS GALERIES NATIONALES
grandpalais.fr 23 septembre 2015 11 janvier 2016
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Elisabeth Louise Vigée Le Brun, Duchesse de Polignac, Portrait « au chapeau de paille » en 1782 (détail), Châteaux de Versailles et de Trianon © RMN-Grand Palais (Château de Versailles) / G. Blot © Virginie Langlais
Affiche de l’exposition © Affiche pour la Réunion des musées nationauxGrand Palais, Paris 2015
produits dérivés À l’occasion de l’exposition consacrée au peintre, la Rmn-Grand Palais édite des produits de papeterie d’après les célèbres portraits peints par Élisabeth Louise Vigée Le Brun, notamment le portrait de MarieAntoinette à la Rose, dont les couleurs bleu et argent et la rose ont été déclinées en une ligne graphique.
Cahier, feuilles lignées, 15x21 cm, 64 pages, 4,90 €
Cahier, feuilles lignées, 15x21 cm, 64 pages 4,9 €
Bloc de papier à lettres, 64 feuilles détachables 9,5 €
Marque-pages - 1 € l’un
Chemise à élastique, trois rabats. 25x35 cm 6,9 € Lot de 3 carnets, feuilles lignées, 10x16 cm, 48 pages, 8,50 €
Notes adhésives 75 feuilles, 9,5 x 7 cm 4,5 €
Reproduction 30 x 40 cm, marges imprimées couleur rose nacré. Présentée sous cellophane. 12 €
Sous-chemise polypropylène, 22x31 cm 5,5 €
Crayon 1,70 € Magnets - 3,8 € l’un
Miroir de sac, diam. 7,5 cm 6,50 € Elisabeth Louise Vigée Le Brun
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Chalcographies et moulages en vente à la boutique du Grand Palais durant l’exposition.
Moulages en édition spéciale
Madame Vigée Le Brun et sa fille, Jeanne-Lucie, dite Julie original de Louise-Elisabeth Vigée Le Brun gravure par Jules-Louis Massard 1880 - Burin dimensions de la plaque de cuivre : H. 50 L. 37 cm feuille de papier : H. 65 L. 50 cm
Buste de Marie Antoinette d’après Louis Simon Boizot 1872 résine spéciale H.40,5 L.24,5 P.17 cm 1 450 €
85 €
Louis, Dauphin, fils de Louis XVI, et sa sœur Le-Brun original de Louise-Elisabeth Vigée Le Brun gravure par Maurice Blot 1786 - Burin dimensions de la plaque de cuivre : H. 52,2 L. 38,1 cm feuille de papier : H. 65 L. 50 cm
Madame Vigée Lebrun d’après le buste d’Augustin Pajou (1730-1809) plâtre patiné H. 75,5 L. 53 P. 29 cm 2 250 €
85 €
Portrait de Mme Molé-Raymond, sociétaire de la Comédie Française original de Louise-Elisabeth Vigée Le Brun gravure par Jules-Louis Massard 1886 – eau forte et burin dimensions de la plaque de cuivre : H. 50 L. 36,8 cm feuille de papier : H. 65 L.50 cm
Buste de Louise Brongniart (1772-1845) d’après Jean Antoine Houdon résine patinée H. 41 L. 22 P. 12 cm 990 €
85 € Moulages en série Marie-Antoinette, reine de France en buste original de Louise-Elisabeth Vigée Le Brun gravure par Charles Giroux eau forte et burin dimensions de la plaque de cuivre : H. 30,7 L. 25,7 cm feuille de papier : H. 50 L. 33 cm
La fillette aux nattes Jacques-François-Joseph SALY vers 1750 résine patinée H. 46 L. 22 P. 21 cm 310 €
65 € Portrait de Marie-Antoinette, archiduchesse d’Autriche, reine de France. Pour : Les Galeries Historiques de Versailles (collection Gavard) original de Louise-Elisabeth Vigée Le Brun gravure par Jean Denis Nargeot eau forte et burin dimensions de la plaque de cuivre : H. 39,7 L. 30,5 cm feuille de papier : H. 56 L. 38 cm
Baigneuse Etienne Maurice Falconet résine patinée H. 35 L. 12 P. 10,5 cm 269 €
65 € communication produits Rmn-GP : Sophie Mestiri, 01 40 13 41 95, sophie.mestiri@rmngp.fr