Exposition Chandigarh - 50 ans après Le Corbusier

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DOSSIER DE PRESSE

Cité de l’architecture & du patrimoine Palais de chaillot - 45, avenue du Président Wilson, 75116 Paris - M°Trocadéro / Iéna

Le devenir indien d’une ville moderne

EXPOSITION DU 11 NOV. 2015 AU 29 FÉV. 2016


CONTACTS PRESSE Claudine Colin Communication Lola Veniel | 01 42 72 60 01 | 06 85 90 39 69 | lola@claudinecolin.com

CitÊ de l’architecture & du patrimoine Fabien Tison Le Roux | 01 58 51 52 85 | 06 23 76 59 80 | ftisonleroux@citechaillot.fr Caroline Loizel | 01 58 51 52 82 | 06 86 75 11 29 | cloizel@citechaillot.fr 2


DOSSIER DE PRESSE

Le devenir indien d’une ville moderne

EXPOSITION DU 11 NOV. 2015 AU 29 FÉV. 2016

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Introduction à l'exposition

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1. vie domestique

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2. nature

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3. être mobile

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4. secteur, un mésocome

p.16

5. informel

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6. polis

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7. héritage

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Capitole

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Commissariat et scénographie

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Visuels presse

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Mécènes

Affiche de l’exposition : © Graphisme : Keva Epale, 2015, d’après les travaux de Christian Barani/ Enrico Chapel/Thierry Mandoul /Rémi Papillault/ Chandigarh College of Architecture

CITÉ DE L’ARCHITECTURE & DU PATRIMOINE -PALAIS DE CHAILLOT 45, AVENUE DU PRÉSIDENT WILSON, PARIS 16 e - M O TROCADÉRO 3


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À l'occasion du cinquantenaire de la mort de Le Corbusier, la Cité de l’architecture & du patrimoine présente une exposition consacrée à Chandigarh, seul projet urbain de grande ampleur de l'architecte. L’exposition entend présenter la capitale du Pendjab telle qu’elle est aujourd’hui, vécue et appropriée par les Indiens. Elle souhaite montrer la quotidienneté, la façon dont ses habitants vivent la modernité corbuséenne, et rendre compte de la façon dont les Indiens l’ont assimilée, détournée ou non.

« Tout ce que je croyais savoir sur la ville a été remis en question [...] parce que, le soir, les gens prennent leur lit sur l’épaule et vont dormir dehors » Le Corbusier au sujet de Chandigarh

Décidée par le Premier ministre Nehru à la suite de l’indépendance de l’Inde en 1947, la construction de la ville s’inscrit dans un vaste plan de modernisation du pays prenant appui sur l’industrie, l’agriculture et l’aménagement du territoire. Un réseau de plus de cent villes nouvelles est conçu dans un but de rééquilibrage et de renforcement des grands États indiens. Chandigarh devient la capitale administrative du Pendjab. Le Corbusier travaille ainsi sur la nouvelle capitale du Pendjab de 1951 à sa mort en 1965, avec l’aide de ses associés Pierre Jeanneret, Maxwell Fry, Jane B. Drew et d’architectes indiens. Chandigarh est organisé en zones indépendantes, selon quatre fonctions : l’habitat, le travail, les loisirs et la circulation. La réalisation de la ville lui permet de reformuler les préceptes de sa doctrine urbanistique en tenant compte de certaines leçons de l’urbanisme anglo-saxon, de ses propres expériences de la vie indienne. Il renonce à la verticalité de la Ville radieuse et de ses unités d’habitation et favorise une ville horizontale faite de maisons et laissant une large place à la végétation.

redonner à Pierre Jeanneret la place et le rôle de concepteur qui fut la sienne dans la construction de cette ville. La ville est inaugurée le 7 octobre 1953. Prévue en 1951 pour 150 000, puis 500 000 habitants, sa population s’élève aujourd’hui à près d’un million et demi de citadins. Les riches commerçants et industriels de Delhi ont été et sont nombreux à venir s’installer à Chandigarh. Le développement des communications a placé la ville à trois quarts d’heure de vol de la capitale New Delhi. Par ailleurs, la ville bénéficie d’un climat subtropical plus agréable que celui de Delhi et possède, depuis sa création, de nombreux équipements scolaires publics, des dispensaires, des musées, des équipements sportifs. Elle offre à ses habitants de nombreux services culturels et des commerces. Son hôpital et son université en font une ville de premier rang en Inde dans le domaine de la santé et de l’enseignement supérieur scientifique. Enfin, Chandigarh a su attirer des entreprises de la nouvelle économie numérique. Pour ces raisons mais aussi parce que les Indiens la considèrent comme l’une des plus belles et plus agréables villes à vivre du pays, Chandigarh est célébré comme « la Suisse de l’Inde », une ville modèle symbole et figure optimiste de la démocratie indienne.

Chandigarh est aussi le fruit d’un intense travail de ses trois partenaires et de jeunes architectes indiens. Sans eux, Chandigarh n’aurait jamais vu le jour. L’exposition souhaite

31. Le Palais de l’Assemblée en construction, Vidhan Sabha, années 1960 © Chandigarh College of Architecture © F.L.C./Adagp, Paris, 2015

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plan de l'exposition


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plan

de l'exposition

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l’exposition

Commerce informel, green belt © Enrico Chapel

2. Joueuse de sitar dans une maison conçue par Jane Drew © Christian Barani

PRINCIPE

Entre les deux, une allée « d’interprétation » avec des maquettes réalisées pour l’exposition, livre une lecture raisonnée et critique de ville de Chandigarh.

Comment présenter la ville de Chandigarh à un public européen ? Comment capturer dans l’espace clos d’une galerie d’exposition la nature multi-sensorielle, spatiale, sociale et politique d’une ville contemporaine ? Qui plus est indienne ! Comment retranscrire l’appropriation de cette ville et son développement par ses habitants tout en retraçant son histoire ? L’espace d’exposition et la scénographie visent à immerger le visiteur dans une double réalité, à la fois historique et actuelle. En associant les matériaux traditionnels de l’architecte et de l’urbaniste – des documents tirés des archives, des croquis de Le Corbusier et des maquettes – à des films documentaires tournés en 2014 et 2015, l’exposition cherche à faire comprendre la dimension temporelle de Chandigarh, la richesse de son espace urbain et la diversité et l’intensité de sa vie urbaine. Sept plus un grands écrans et des moniteurs de différentes tailles constituent un dispositif sonore et visuel visant à donner un aperçu du paysage urbain et de la matière vécue quotidiennement par les habitants de Chandigarh. L’objectif est de faire du visiteur non pas un simple spectateur du contenu de l’exposition, mais un flâneur, le temps devenant la substance même de l’exposition. Se promener au hasard et sans hâte. Avancer lentement, observer Chandigarh et ses rythmes. Trois espaces organisent le dispositif scénographique. Des films sont projetés entre les arches, sur le grand côté de la salle. Au pied de chaque écran repose une plateforme et du mobilier conçus par Jeanneret sur lesquels le visiteur peut s’assoir. Des documents originaux dessinés par Le Corbusier et les collaborateurs de son agence sont exposés sur le mur d’en face et sur les murs latéraux.

Le caractère pluriel des contenus de l’exposition ouvre à différents niveaux de lecture. Il fait découvrir un univers urbain nouveau dont il révèle aussi bien la complexité et l’étrangeté que la beauté. Par là même, l’exposition voudrait développer la capacité du visiteur à être en empathie avec l’Inde et Chandigarh, sans pour autant exclure un point de vue critique.

SÉQUENCES Sept séquences plus une promenade filmée sur le Capitole présentent aux visiteurs différents aspects particuliers de la ville. Cette grille de lecture et d’interprétation compose avec les films, les objets, les maquettes et les documents d’archives un dispositif d’examen et de réflexion. L’exposition interroge en particulier la postérité d’une planification qui reposait à l’origine sur la tentative d’élaboration d’un « universel » urbain et architectural moderne. Il questionne, 60 ans après sa création, la capacité de ce paradigme urbain de la modernité à capter, à assimiler et à développer une singularité indienne, une ‘indianité’. Le dispositif explore enfin la faculté du projet à répondre aux défis d'une nouvelle écologie urbaine.

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vie domestique

séquence 1

1. Fête de Diwali © Christian Barani

L’architecture domestique constitue l’une des composantes essentielles du projet de Chandigarh. Pour les concepteurs la qualité des espaces de l’habitation conditionne le plan de la ville et sa fortune, tout comme leur répartition hiérarchisée est fondamentale à l’organisation sociale de la ville. Le projet de Chandigarh repose sur une grande attention à la définition d’une habitation moderne adaptée aux modes de vie et au climat du Pendjab. À partir des esquisses de Le Corbusier, Jeanneret, Fry et Drew conçurent quatorze types d’habitations pour autant de catégories sociales. L’exposition rend compte de cette production rationnelle et de sa diversité qui articulent le social et le spatial. Les croquis de maisons de Le Corbusier, la grille climatique, les carnets de plans de maisons de Jeanneret, de Fry et de Drew et les

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travaux du couple anglais sur les maisons tropicales restituent les recherches des architectes. Quelques pièces de mobiliers conçues par Jeanneret témoignent de toute l’attention portée à l’espace domestique. Les films contemporains racontent quant à eux l’appropriation de ces habitations et racontent la vie quotidienne. L’exposition relate aussi les formes d’habitat plus récentes : des grandes villas postmodernes construites surtout au nord de Chandigarh aux gated communities, en passant par les logements d’urgence de la périphérie.


nature

séquence 2

10. Vendeur de baie rouge le long de la Jang Marg © Christian Barani

Ville ou cité-jardin ? La place de l’élément végétal dans la capitale du Pendjab est singulière et exceptionnelle. La recherche d’une harmonie entre la nature et le cadre bâti remonte aux origines du projet. Elle a été poursuivie, développée et adaptée durant toutes ces années par les responsables de l’aménagement. Soixante ans après sa conception, le plan d’arborisation prend aujourd’hui toute sa puissance et donne corps au rêve de l’architecte : la disparition de la ville dans la nature. Il consacre l’omniprésence à toutes les échelles des éléments naturels dans l’agglomération.

Un ordre nouveau s’instaure où la nature se mêle indissociablement à l’environnement construit. La séquence expose les plans d’arborisation, les dessins et croquis de Le Corbusier des jardins mogols et insiste sur la richesse de la faune et de la flore. Elle présente le travail du comité consultatif de l’aménagement paysager (Landscape Advisory Committee) présidé dès 1953 par l’agronome et botaniste indien Mohinder Singh Randhawa. Les vidéos racontent, elles, les façons dont les Indiens occupent selon les heures et les saisons ces lieux de récréation que sont les parcs, les jardins...

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etre séquence 3 mobile

3. Fly Over secteur 17 © Christian Barani

Chandigarh est célèbre pour son plan de circulation qui repose sur une hiérarchisation et une séparation théorique des flux selon le schéma des « 7V » ; 7 voies de circulation allant de la voie rapide autoroutière au chemin piéton. Ce schéma dissocie, selon leurs positions dans la grille, les voies pour automobiles plus ou moins rapides et larges, de celles réservées aux piétons. Il permet de fluidifier le trafic et de préserver les zones d'habitation de ses nuisances. Pendant longtemps, la circulation s’est organisée sans feu et on note peu d’embouteillages malgré un parc automobile important. Toutefois, ce dispositif circulatoire, qui caractérise la modernité de la ville, a ses disfonctionnements : il est par exemple difficile d’aller d’un secteur à l’autre ou de traverser les voies rapides à pied.

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L’exposition montre comment la population s’est adaptée à ce schéma de circulation original et ses inconvénients. Elle interroge aussi certains principes comme les « trames vertes » qui devaient assurer les continuités piétonnes entre secteurs. Cette séquence ouvre une réflexion sur l’aptitude du système circulatoire à intégrer par exemple, l’arrivée du transport en commun, dont la création de deux lignes de métro d’ici 2020.


secteur séquence 4 un mesocosme

11. Place centrale, secteur 17 © Christian Barani

Le plan de Chandigarh est caractérisé par des voies rectilignes et larges qui se croisent à angle droit. Ce réseau viaire définit une grille qui découpe des secteurs résidentiels rectangulaires de 800 × 1200 mètres de côté. Puisant leurs origines dans les recherches corbuséennes du plan de Bogota mais aussi dans la contribution d’Albert Mayer pour le premier plan de Chandigarh, ces secteurs sont l’élément novateur de cette ville moderne. Desservis par des voies rapides en périphérie, ils composent un havre de paix intérieur avec leurs commerces et leurs équipements de proximité. Leur surface à la taille d’un quartier parisien, forme un mésocosme* modelé à l’échelle des activités

humaines quotidiennes. Tous singuliers, certains secteurs sont quasi monofonctionnels comme le secteur 17 central, dédié au commerce ou le 14 qui est le secteur de l’université. Dans l’exposition, les films témoignent des vies collectives et domestiques dans différents secteurs. Ils se juxtaposent aux dessins originaux de Le Corbusier et de ses équipes.

*Un mésocosme est un univers urbain de taille moyenne, entre le microcosme de la maison et la macrocosme de la ville. Cet univers à Chandigarh à un dessein particulier et une organisation spécifique dans lequel peut se développer un voisinage de qualité, c’est-à-dire qu’il favorise les rapports de proximité au logement dans la vie de tous les jours. Dans le monde anglo-saxon on parle d’unité de voisinage.

Page 15 : 26. Vue du secteur 17, années 1960 © Chandigarh College of Architecture Page 16 : 25. Vue sur les commerces d’une V4, Vidhan Sabha, année 1960 © Chandigarh College of Architecture

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informel séquence 5

13. Fête religieuse © Christian Barani

Dans cette séquence, le visiteur est invité à s’imprégner de l’intensité de la vie urbaine de Chandigarh. Il y découvre les nombreuses activités extérieures informelles, si caractéristiques de l’Inde, qui envahissent les lieux publics. Telle la présence permanente, en tous lieux, de petits commerces : des barbiers coiffent sous les arbres, des clercs de notaire et des avocats conseillent leurs clients sous des portiques... Ailleurs, des structures de toile transforment des jardins en lieu de fête. Il s’agit de rendre compte de ces pratiques « microbiennes » singulières.

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14. Fête de mariage © Christian Barani

7. Émailleur dans la rue © Christian Barani 6. Joueur de cricket devant la main ouverte © Christian Barani © F.L.C./Adagp, Paris, 2015

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polis séquence 6

8. Atelier de sculpture de l’école des Beaux Arts de Chandigarh © Christian Barani

Souhaité par Nehru comme un des symboles de liberté et de modernité de la nouvelle nation indienne, Chandigarh devait incarner la société civile indienne présente et future, capable de réaliser les espoirs de justice sociale. Le statut particulier de Chandigarh, Union Territory, ville d’État dirigée par un préfet où sont logés principalement des fonctionnaires, a permis au projet d’origine de se déployer à large échelle dans une grande cohérence spatiale malgré le fait que Chandigarh soit la capitale de deux États. Aujourd’hui, l’agglomération est la somme de trois entités : Chandigarh UT, Mohali, ville du Pendjab, et Panchkula ville de l’Haryana.

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L’agglomération de Chandigarh doit composer avec ces entités, leurs pouvoirs, leurs frontières administratives et physiques. Des cartographies tracent les limites et la partition des deux États, des plans et des maquettes montrent les édifices liés aux diverses institutions. Les vidéos présentent comment dans la vie quotidienne les espaces urbains et les édifices publics sont aujourd’hui vécus mais aussi comment ils sont parfois traversés par des frontières.


16. Palais de l’Assemblée © Christian Barani © F.L.C./Adagp, Paris, 2015 15. Centre étudiant, restaurant universitaire, Panjab University © Christian Barani

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heritage séquence 7

17. Habitation contemporaine, secteur 9 © Christian Barani

Confrontée au problème d’une croissance démographique importante, l’agglomération de Chandigarh prévoit de doubler sa population d’ici 20 ans. Si certains secteurs du centre historique ont conservé leur aspect initial, d’autres sont en train de changer, leur architecture se confrontant à l’apparition de nouveaux modes de vie. La périphérie, elle, se développe de manière plus ou moins contrôlée. Chandigarh UT n’est plus qu’une partie d’une vaste agglomération dont les limites et la silhouette se sont dissoutes. À l’instar des systèmes de construction et des matériaux, le visage de Chandigarh a changé. Des quartiers dont l’accès est contrôlé s’érigent. Le tracé des secteurs est simplifié. De grandes opérations immobilières autarciques voient le jour. L’urbanité de ces nouveaux quartiers semble être à l’opposé des intentions d’une ville ouverte de Nehru et de son architecte.

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Cette séquence pose la question de l’avenir de Chandigarh. Comment envisager sa croissance urbaine ? Par une densification de ses secteurs centraux qui nécessite une destruction partielle du bâti ou bien par un fort étalement urbain ? Chandigarh conservera-t-il sa spécificité ? Son avenir et la fortune du modèle corbuséen ne se jouent-ils pas dans la capacité de ce dernier à résister à l’avancée de la « ville générique » ? L’exposition interroge aussi le processus de patrimonialisation de la capitale du Pendjab et l’inscription de son architecture au Patrimoine mondial. Chandigarh doit-il devenir une ville musée ou bien se dissoudre dans l’urbanisation contemporaine? Existe-t-il une troisième voie pour la ville indienne de Le Corbusier ?


capitole

19. Palais de Justice, Le Capitole, Le Corbusier © Christian Barani © F.L.C./Adagp, Paris, 2015

« Quelque intérêt que puisse présenter la ville, c’est à partir du Capitole que la partie s’engage », a écrit Le Corbusier. C’est dire l’intérêt qu’a porté l’architecte franco-suisse à l’édification de cet ensemble. Sa conception et sa réalisation semblent se dérouler indépendamment de celles du reste de Chandigarh. Le Corbusier, considère qu’il réalise la synthèse de son art. La Haute Cour –premier bâtiment réalisé - et le Palais de l'Assemblée y apparaissent comme deux des édifices les plus extraordinaires de son œuvre. Pourtant aujourd’hui, il est difficile d’avoir une idée claire de l’ensemble du projet du Capitole tant sont nombreux les éléments manquants.

Le Capitole est la huitième et dernière projection de l’exposition. Comme le Capitole dans la ville, elle est à l’écart - ici du propos scénographique. Elle fait du Capitole l'apothéose de la ville, mais dénonce en même temps l'éloignement de ces lieux de pouvoir sur le reste de la ville. La caméra de Christian Barani dérive à l’intérieur de ces architectures monumentales. Elle révèle des situations architecturales sublimes tout comme des détails ordinaires. Les images extérieures exposent la réalité de l’inachèvement.

Page 22 & 23 (haut) : 23 & 27. Vue du palais de l'Assemblée, Vidhan Sabha, années 1960 © Chandigarh College of Architecture © F.L.C./Adagp, Paris, 2015 Page 23 (bas) : 28. Logements, Pierre Jeanneret arch. © Chandigarh College of Architecture © F.L.C./Adagp, Paris, 2015

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La ville fait aujourd’hui la démonstration des vertus d’une planification soutenue à son origine par une politique engagée et une administration forte, s’appuyant sur des outils urbanistiques qui pour la plupart furent théorisés dès l’origine. Pensé dans un équilibre de l’urbanisation dans la nature et fort d’une stratégie d’’arborisation et de création et d’entretien de parcs, Chandigarh « ville verte », est devenu une réalisation urbaine exemplaire. L’espace végétal associé à un système de circulation hiérarchisée, certes non dénué de défaut, a donné jour à une infrastructure horizontale qui s’est révélée un vrai outil de gestion inventive et de génération d’espaces, tout en faisant preuve d’une capacité à absorber la croissance urbaine et ses différentes formes et ce - jusqu’à il y a peu dans le respect des objectifs d’origine.

En contrepoint de l’ordre monumental de cette grille, le secteur a su générer le plus souvent une unité de vie collective susceptible de développer des actions quotidiennes communes donnant à presque tous les habitants leur place dans une ville devenue aujourd’hui une immense métropole. Enfin, cette infrastructure fait preuve quotidiennement de sa capacité d’accueil de pratiques et de structures nouvelles qui répondent librement et concrètement à des besoins non satisfaits par la ville planifiée. L’assimilation de ces événements met en lumière la malléabilité des éléments préexistants et l’inventivité créatrice des habitants de Chandigarh, véritables acteurs du devenir de la ville.

Désormais la ville est prise entre une volonté de renforcer sa place de capitale politique, économique et universitaire par une densification-extension et l’idée de patrimonialisation qui très lentement fait son chemin en tant que symbole historique de la modernité du pays voulu par Nehru lors de l’indépendance de l’Inde. Mais la métropolisation de Chandigarh avance aujourd’hui à grand pas sans vision urbanistique claire. Les responsables des futurs aménagement sauront-ils tout de même tirer des leçons du projet initial de Chandigarh ? Enrico Chapel. Thierry Mandoul. Rémi Papillault.

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© F.L.C./Adagp, Paris, 2015


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commissariat & scenographie

les artistes

ENRICO CHAPEL

CHRISTIAN BARANI

Architecte docteur en urbanisme et aménagement, habilité à diriger des recherches, il est professeur à l’école nationale supérieure d’architecture de Toulouse. Il a notamment travaillé sur les Congrès internationaux d’architecture moderne (CIAM) et l’urbanisme en France et en Italie et a publié différents ouvrages consacrés à l’urbanisme.

Christian Barani construit une pratique qui associe le champ du documentaire à celui des arts visuels. Son processus de réalisation met en place un dispositif performatif qui va générer des images sans à priori. Au terme d’une expérience de réalisation engageant un corps/caméra, un matériau est récolté qui prendra différentes formes en fonction du projet à venir et des lieux d’exposition : film en salle, film déployé dans l’espace d’exposition, installation, performance...

THIERRY MANDOUL Architecte et docteur en architecture, il enseigne à l’école nationale supérieure d’architecture de Paris-Malaquais. Il a publié plusieurs ouvrages sur l’architecture et la ville moderne et contemporaine et participé au commissariat de plusieurs expositions. Il développe depuis trois ans un enseignement de projet sur Chandigarh dans le cadre du programme pédagogique international de l’ENSA Paris-Malaquais.

RÉMI PAPILLAULT Professeur HDR à l’ENSA de Toulouse, docteur en histoire EHESS, il a notamment publié des ouvrages autour des projets de Léon Jaussely (Barcelone), de Candilis, Josic et Woods (Toulouse-le Mirail) et de Le Corbusier (Chandigarh). Comme architecte il réalise des projets à différentes échelles entre ville et architecture.

24. Séquence de vie urbaine © Chandigarh College of Architecture

BERTRAND GAUGUET Bertrand Gauguet est musicien et s'inscrit dans une approche élargie de la musique et du sonore. Saxophoniste, improvisateur et compositeur de musique électronique, il multiplie les collaborations dans les champs de la danse, du cinéma et de la radio, et répond à des commandes de design en réalisant des décors sonores ou des dispositifs de diffusion pour des contextes d’exposition. Il a été pensionnaire de la villa Kujoyama au Japon en 2011.

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legendes & credits Visuels issus des vidéos de Christian Barani 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22

Fête de Diwali © Christian Barani Joueuse de sitar dans une maison conçue par Jane Drew © Christian Barani Fly Over, secteur 17 © Christian Barani Gare routière, secteur 17, Pierre Jeanneret, Prabah Walkar et Aditya Prakash © Christian Barani Place centrale, secteur 17 © Christian Barani Joueur de cricket devant la main ouverte © Christian Barani © F.L.C./Adagp, Paris, 2015 Émailleur dans la rue © Christian Barani Atelier de sculpture de l’école des Beaux Arts de Chandigarh © Christian Barani Vendeur de barbes à papa © Christian Barani Vendeur de baies rouges © Christian Barani Secteur 17 © Christian Barani Secteur 17 © Christian Barani Fête religieuse © Christian Barani Fête de mariage © Christian Barani Centre étudiant, restaurant universitaire, Panjab University. Bah. P. Mathur © Christian Barani Palais de l’Assemblée © Christian Barani © F.L.C./Adagp, Paris, 2015 Habitation contemporaine, secteur 9 © Christian Barani Secteur 17. Chantier du 1er parking souterrain © Christian Barani La Haute Cour, Le Capitole, Le Corbusier © Christian Barani © F.L.C./Adagp, Paris, 2015 Palais de Justice, Le Capitole, Le Corbusier © Christian Barani © F.L.C./Adagp, Paris, 2015 Palais de Justice, Le Capitole, Le Corbusier © Christian Barani © F.L.C./Adagp, Paris, 2015 Palais de Justice, Le Capitole, Le Corbusier © Christian Barani © F.L.C./Adagp, Paris, 2015

Visuels du Chandigarh College of Architecture 23 24 25 26 27 28 29 30 31

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Vue du palais de l'Assemblée, Vidhan Sabha, années 1960 © Chandigarh College of Architecture © F.L.C./Adagp, Paris, 2015 Séquence de vie urbaine © Chandigarh College of Architecture Vue sur les commerces d’une V4, Vidhan Sabha, année 1960 © Chandigarh College of Architecture Place centrale, secteur 17, Vidhan Sabha, années 1960 © Chandigarh College of Architecture Vue du palais de l’Assemblée, Vidhan Sabha, années 1960 © Chandigarh College of Architecture © F.L.C./Adagp, Paris, 2015 Logements, Pierre Jeanneret arch. © Chandigarh College of Architecture © F.L.C./Adagp, Paris, 2015 Panjab university © Chandigarh College of Architecture Logements en construction © Chandigarh College of Architecture Le Palais de l’Assemblée en construction, Vidhan Sabha, années 1960 © Chandigarh College of Architecture © F.L.C./Adagp, Paris, 2015


generique CHANDIGARH 50 ANS APRES LE CORBUSIER Le devenir indien d’une ville moderne Une exposition présentée à la Cité de l’architecture & du patrimoine du 11 novembre 2015 au 29 février 2016 CITÉ DE L’ARCHITECTURE & DU PATRIMOINE Guy Amsellem, président Luc Lièvre, directeur général délégué L’EXPOSITION Commissariat et scénographie Enrico Chapel, architecte, professeur à l’Énsa de Toulouse Thierry Mandoul, architecte, enseignant à l’Énsa de Paris-Malaquais Rémi Papillault, architecte, professeur à l’Énsa de Toulouse assistés de Martin Gillot, architecte

Œuvre audiovisuelle originale

Auteurs : Enrico Chapel, Thierry Mandoul, Rémi Papillault et Christian Barani Réalisation : Christian Barani, Création sonore : Bertrand Gauguet Prise de sons : Bertrand Gauguet et Julien Gourbeix Assistante : Flora Moricet Production et coordination générale Direction de la production des expositions, Cité de l’architecture & du patrimoine Myriam Feuchot, directrice Delphine Dollfus et Maëlle Viard, chefs de projet Amélie Matray, régisseur des œuvres Jonathan Deledicq, régisseur, assisté de Junior Mwanga, apprenti Yan Gaillard, contrôleur de gestion Multimédia Cité de l’architecture & du patrimoine Renaud Sagot, directeur des systèmes d’information Jérôme Richard, responsable du pôle diffusion des données numériques Graphisme Martin Gillot, architecte Aide à la visite Enora Prioul et Pauline Robert, direction des publics,Cité Relecture Claire Gausse Réalisation Encadrement : Éric Galliache Menuiserie : Corégie expo Reprographie : Cristal Serigraphie Transports : LP Art, Erima, Excess Events Montage : l’association des étudiants de l’école nationale supérieure d'architecture de Paris-Malaquais Éclairage : Raymond Belle, éclairagiste Maquettes des différentes typologies Conception : Martin Gillot, architecte et Luca Karim Di Meco, étudiant, Énsa de Paris-Malaquais Réalisation : Énsa de Paris-Malaquais - Stéphane Papin et Benoît Véran, responsable de l’atelier

de fabrication, Bruno Weiss, image audiovisuelle, Eddy Yoyo et Stephan Pavlovic, informatique, François-Xavier Lorrain, documentation, Miguel Hernandez, Arnaud Selve, Chloé Lescene, Iris Sené, Violaine Stassart, Alexandre Barrère, Daein Cheong, Maxime Cazemajour, étudiants Perspectives écrans tactiles Perspectives : Olga Tolmachevaa, Alexandre Barrère, étudiants, Énsa Paris-Malaquais Reproductions : Chandigarh College of Architecture, Fondation Le Corbusier (Paris), Archives Charlotte Perriand (Paris), Archives des CIAM (GTA), école polytechnique de Zurich, Services d'urbanisme de la ville de Chandigarh, Collections privées Retranscriptions traductions interviews : Alexandre Barrère, Iris Sené, Miguel Hernandez, Béatrice Villanueva, étudiants, Énsa ParisMalaquais, Clara Ballarini, Toulouse Prêteur Fondation Le Corbusier Ressources documentaires Archives Charlotte Perriand, Paris Chandigarh College of Architecture, Chandigarh, Inde Centre Canadien d’Architecture, Montréal, Canada Communication et mécénat Cité de l’architecture & du patrimoine David Madec, directeur de la communication et des partenariats Muriel Sassen, directrice du développement et du mécénat REMERCIEMENTS L’exposition a été rendue possible grâce à l’étude soutenue par le Département Environnement et Santé de Véolia et le bureau de la recherche architecturale et paysagère (BRAUP) du Ministère de la culture et de la communication Les commissaires tiennent à remercier tous ceux et celles qui ont permis l’organisation de l’exposition, et en particulier : Sandrine Sourrisseau, Directrice du Département Environnement et Santé, RECHERCHE & INNOVATION Véolia France, ainsi que Sandrine Oberti, Directrice du Programme Villes Durables, et Emmanuel Soyeux Panos Mantzarias, directeur du BRAUP Nasrine Seraji, directrice et Eliane Bohnert, directrice adjointe, Énsa Paris-Malaquais Monique Reyre, directrice, Énsa Toulouse Gwenaëlle Querrien, rédactrice en chef et Wilma Wols, secrétaire d’édition, Archiscopie

Clémence Blanchet, architecte-enseignant du studio de projet Chandigarh 2035 en 2013-2014 Thierry Peltrault, architecte La Cité de l’architecture & du patrimoine et les commissaires remercient : Les ayant-droits et en particulier, madame Jacqueline Jeanneret, et Julie Roulier ; Pernette Perriand et Jacques Barsac Les prêteurs institutionnels, Antoine Picon, président, Michel Richard, directeur, et Isabelle Godineau, responsable des collections et des expositions, Fondation Le Corbusier Les personnalités interviewées en 2014-2015 : Bijoy Jain, Balkrishna Vithaldas Doshi, Rahul Melhotra, Singh Johl, Bhagat Pradeep, Manmohan Nath Sharma, Kaipil Seita, Odette Louiset Ainsi que UT advisor K. K Sharma pour sa bienveillance, son aide et ses présentations successives de Chandigarh qu'il a administré de 2011 à 2014 Dominique Waag, directeur de l’Alliance française de Chandigarh pour son aide précieuse à la réalisation des copies de mobiliers originaux pour les besoins de l’exposition et le Centre George Pompidou, Paris, pour le prêt gracieux d’un support d’œuvre Alain Borie, Jean Louis Cohen, Bruno Reichlin Yannis Tsiomis, professeurs EXPOSITION RÉALISÉE AVEC LE CONCOURS De la Fondation Le Corbusier

L’EXPOSITION A BÉNÉFICIÉ Du soutien de Veolia, Terreal et des membres du Club entreprises de la Cité

et du partenariat média de Télérama, A Nous Paris, Trois Couleurs, O, France Culture, Arte

Les étudiants du Studio de projet Chandigarh 2035 de l’Énsa Paris-Malaquais Les étudiants du séminaire Histoire et Théorie du Projet de l’Énsa de Toulouse Les étudiants du séminaire « Architecture, territoire, société » de l’Énsa Toulouse Ainsi que Robin Barrault, Natacha Barouillet, Emilie Pillon, stagiaires au laboratoire de recherches en architecture (LRA), de l'Énsa de Toulouse Bruno Maurer, directeur, et toute l’équipe des archives des CIAM, Institut d'histoire et théorie de l’architecture (GTA) de l’école polytechnique de Zurich (Suisse)

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CITÉ DE L’ARCHITECTURE & DU PATRIMOINE PALAIS DE CHAILLOT – 45, AVENUE DU PRÉSIDENT WILSON PARIS 16 e – M O TROCADÉRO CITECHAILLOT.FR


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