dossier de presse Les Nabis et le décor Bonnard, Vuillard, Maurice Denis... 13 mars - 30 juin 2019 Musée du Luxembourg 19 rue Vaugirard, 75006 Paris
Exposition organisée par la Réunion des musées nationaux-Grand Palais et l’Etablissement public des musées d’Orsay et de l’Orangerie, Paris.
communiqué de presse
p.3
press release
p.5
comunicado
p.7
plan de l’exposition, principes scénographiques
p.9
textes des salles
p.10
liste des prêteurs
p.14
13 artistes présentés dans l’exposition
p.15
liste des œuvres exposées
p.16
catalogue de l’exposition
p.24
extrait du catalogue de l’exposition
p.26
quelques notices d’œuvres
p.28
autre publication : journal de l’exposition
p.36
programmation culturelle
p.37
le Musée du Luxembourg
p.41
informations pratiques
p.42
visuels disponibles pour la presse
p.43
partenaires
p.50
communiqué Les Nabis et le décor Bonnard, Vuillard, Maurice Denis... 13 mars - 30 juin 2019 Musée du Luxembourg 19 rue Vaugirard, 75006 Paris
Cette exposition est organisée par la Réunion des musées nationaux-Grand Palais et l’Etablissement public des musées d’Orsay et de l’Orangerie, Paris.
Aucune exposition en France n’a encore été consacrée à l’art décoratif des Nabis. Il s’agit pourtant d’un domaine essentiel pour ces artistes qui voulaient abattre la frontière entre beaux-arts et arts appliqués. Dès la formation du groupe, à la fin des années 1880, la question du décoratif s’impose comme principe fondamental de l’unité de la création. Cette conception qui n’était pas entièrement nouvelle, tirait ses origines de la pensée de William Morris qui fut avec John Ruskin l’initiateur du mouvement Arts & Crafts en Angleterre dans les années 1860. Le mouvement parti d’Angleterre essaima en Espagne avec le modernisme catalan, en Belgique avec Victor Horta, Van de Velde et Paul Hankar, en France puis dans toute l’Europe. L’art décoratif des Nabis s’inscrit dans un courant global de renouveau défendu et popularisé par Siegfried Bing dans sa galerie de l’Art nouveau. Il constitue une expérience spécifique d’art total basée sur un dialogue entre les artistes et une admiration commune pour l’art du Japon. L’intérêt des Nabis pour l’ornemental occupe une place importante dans leur création en leur permettant d’élargir leurs expériences techniques dans le domaine de la peinture – de chevalet mais aussi sur paravent et éventail -, de l’estampe, de la tapisserie, du papier peint, du vitrail. Fascinés par les estampes japonaises qu’ils découvrent à l’occasion d’une exposition organisée en 1890 à l’Ecole des beaux-arts de Paris, ils s’inspirent de ces images expressives pour mettre au point une nouvelle grammaire stylistique. En proscrivant l’imitation illusionniste et en affirmant la planéité naturelle du support, les Nabis ont développé un art aux formes simplifiées, aux lignes souples, aux motifs sans modelé, destiné à agrémenter des intérieurs contemporains. Leurs compositions se distinguent par l’emploi de couleurs vives, de lignes ondulantes, de perspective sans profondeur avec des motifs soulignés d’un cerne pour mieux les détacher du fond. Véritables pionniers du décor moderne, Bonnard, Vuillard, Maurice Denis, Sérusier, Ranson, ont défendu un art en lien direct avec la vie permettant d’introduire le Beau dans le quotidien. Ils prônent une expression originale, joyeuse, vivante et rythmée, en réaction contre l’esthétique du pastiche qui était alors en vogue. « Notre âge ne hait rien tant que les répétitions, affirmait Roger Marx, les recettes héritées du passé, il est tourmenté par l’appétence de l’interdit, il convoite le frisson Edouard Vuillard, Le Corsage rayé (détail),1895, huile sur toile, 65,7 x 58,7 cm, Washington, National Gallery of Art, Collection of Mr. and Mrs. Paul Mellon, 1938.1.38 © Washington, National Gallery of Art
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nouveau ; échapper à la hantise du ressouvenir, bannir ce qui est voulu, enseigné, telle est son ambition, sinon sa règle. » L’exposition au musée du Luxembourg permettra de reconstituer des ensembles décoratifs qui ont été démantelés et dispersés au cours du temps. Parallèlement à la peinture, elle consacrera une part significative aux créations des Nabis dans le domaine de la tapisserie, du papier peint, du vitrail et de la céramique. Son parcours articulé en quatre sections aborde le sujet à travers des thèmes importants comme l’association symbolique de la femme et de la nature dans les œuvres de jeunesse de Bonnard, Maurice Denis, Vuillard et Ker-Xavier Roussel, ou encore le thème des intérieurs chez Vuillard. Y sera également évoquée la contribution de ces artistes aux innovations encouragées par Bing dans sa galerie de l’Art nouveau. L’exposition se conclura sur la présentation de décors à thèmes sacrés évoquant l’engouement de certains Nabis pour l’ésotérisme et le spirituel.
press release Les Nabis and the Decorative Arts Bonnard, Vuillard, Maurice Denis... 13 March - 30 June 2019 Musée du Luxembourg 19 rue Vaugirard, 75006 Paris
....................................... This exhibition is organized by the Réunion des musées nationaux-Grand Palais and the Etablissement public des musées d’Orsay and Orangerie, Paris.
commissariat : Isabelle Cahn, conservatrice générale des peintures au musée d’Orsay ; Guy Cogeval, directeur du Centre d’études des Nabis et du symbolisme scénographie : Hubert Le Gall, assisté de Laurie Cousseau
....................................... ouverture : tous les jours du lundi au dimanche de 10h30 à 19h, nocturne les lundis jusqu’à 22h00, fermeture le 1er mai
publication aux éditions Réunion des musées nationaux-Grand Palais et les musées d’Orsay et l’Orangerie :
tarifs: 13 € ; TR 9 €, spécial jeune 16-25 ans : 9 € pour 2 personnes du lundi au vendredi après 16h gratuit pour les moins de 16 ans, bénéficiaires des minima sociaux
- journal de l’exposition, 24 pages, 40 illustrations, 21 x 29 cm, 6 €
accès : M° St Sulpice ou Mabillon Rer B Luxembourg Bus : 58 ; 84 ; 89 ; arrêt Musée du Luxembourg / Sénat informations et réservations : https://museeduluxembourg. https://www.grandpalais.fr/fr/ evenement/les-nabis-et-le-decor #ExpoNabis
- catalogue de l’exposition, 192 pages, 250 illustrations, 27 x 31 cm, 39 €
contacts presse : Réunion des musées nationaux Grand Palais 254-256 rue de Bercy 75 577 Paris cedex 12 Florence Le Moing florence.le-moing@rmngp.fr 01 40 13 47 62 Audrey Rouy audrey.rouy@rmngp.fr
There has never been an exhibition dedicated to the decorative arts of Les Nabis until now. This is an essential area of activity for this group of artists who sought to break down the barriers between fine arts and applied arts. From the formation of the group at the end of the 1880s, the notion of decoration is applied as a fundamental principal of the unity of creation. This conception, which was not entirely new, had its origins in the philosophy of William Morris, founder of the Arts & Crafts movement with John Ruskin in England in the 1860s. The movement began in England and spread to Spain with Catalan modernism, to Belgium with Victor Horta, Van de Velde and Paul Hankar, to France and then all over Europe. The decorative art of the Nabis was part of a global trend of innovation defended and popularised by Siegfried Bing in his Art Nouveau gallery. It constitutes a specific experience of total art based on dialogue between the artists and a shared admiration for the art of Japan.
@Presse_RmnGP
The interest of the Nabis for the ornamental occupes an important place in their creativity by allowing them to expand their technical experiences in the field of painting – on easels but also on screens and fans –, printing, tapestry, wallpaper and stained glass. Fascinated by the Japanese prints they discover during an exhibition organised in 1890 at the Ecole des Beaux-Arts in Paris, they take inspiration from these expressive images to develop a new stylistic grammar. By proscribing illusionist imitation and affirming the natural flatness of the medium, the Nabis have developed an art with simplified forms, flexible lines and patterns without modelling, intended to embellish contemporary interiors. Their compositions are distinguished by the use of bright colours, undulating lines and perspective without depth, with motifs underlined by a border to better detach them from the background. True pioneers of modern décor, Bonnard, Vuillard, Maurice Denis, Sérusier and Ranson defended an art relating directly to life to introduce beauty into the everyday. They preach an original expression, joyous, lively and rhythmic, in reaction against the aesthetics of pastiche in vogue at that time. «Our age hates nothing so much as repetition,» declared Roger Marx, «recipes inherited from the past, it is tormented by a yearning for the forbidden, it covets the new thrill; to escape the haunting of
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Edouard Vuillard, Le Corsage rayé (detail), 1895, oil on canvas, 65.7 x 58.7 cm, Washington, National Gallery of Art, Collection of Mr. and Mrs. Paul Mellon, 1938.1.38 © Washington, National Gallery of Art
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remembrance, to banish what is required and taught, such is its ambition, if not its rule.» The exhibition at the Musée du Luxembourg will allow the reconstruction of decorative ensembles that have been dismantled and dispersed over time. Alongside paintings, it will devote a significant portion to the creations of the Nabis in the field of tapestry, wallpaper, stained glass and ceramics. Its four sections address the topic through important themes such as the symbolic association of woman and nature in the early works of Bonnard, Maurice Denis, Vuillard and Ker-Xavier Roussel, and the theme of interiors in the work of Vuillard. It will also discuss the contribution of these artists to the innovations encouraged by Bing in his Art Nouveau gallery. The exhibition will conclude with a presentation of sacred themes depicting the enthusiasm of some Nabis for the esoteric and the spiritual.
comunicado Los Nabis y la decoración Bonnard, Vuillard, Maurice Denis... 13 mars - 30 juin 2019 Musée du Luxembourg 19 rue Vaugirard, 75006 Paris
....................................... curators : Isabelle Cahn, senior curator of paintings at the Musée d’Orsay Guy Cogeval, director of the Centre for the study of the Nabis and symbolism set design : Hubert Le Gall, assisted by Laurie Cousseau
Exposición està organizada por la Réunion des musées nationaux-Grand Palais y l’Etablissement public des musées d’Orsay et de l’Orangerie, Paris.
....................................... opening hours : everyday from Monday to Sunday from 10.30 am to 7pm, late opening on Mondays at 10pm the museum is closed on the 1st of May tarifs: 13 € ; concessions 9 €, special young persons rate : 9 € for 2 visitors from Monday to Friday after 4pm free for those under 16 years, minum wage earners directions : M° St Sulpice ou Mabillon Rer B Luxembourg Bus : 58 ; 84 ; 89 ; arrêt Musée du Luxembourg / Sénat informations and reservations : https://museeduluxembourg. https://www.grandpalais.fr/fr/ evenement/les-nabis-et-le-decor #ExpoNabis
published by Réunion des musées nationaux-Grand Palais et les musées d’Orsay et l’Orangerie : - exhibition catalogue, 192 pages, 250 illustrations, 27 x 31 cm, 39 € - exhibition diary, 24 pages, 40 illustrations, 21 x 29 cm, 6 €
press contacts : Réunion des musées nationaux Grand Palais 254-256 rue de Bercy 75 577 Paris cedex 12 Florence Le Moing florence.le-moing@rmngp.fr 01 40 13 47 62 Audrey Rouy audrey.rouy@rmngp.fr @Presse_RmnGP
Todavía no se ha organizado ninguna exposición en Francia dedicada al arte decorativo de los Nabis. Se trataba sin embargo de un ámbito esencial para estos artistas que querían derribar la frontera entre las bellas artes y las artes aplicadas. Desde la formación del grupo, a finales de la década de 1880, la cuestión de las artes decorativas se impuso como principio fundamental de la unidad de la creación. Este concepto, que no era completamente nuevo, tuvo sus orígenes en el pensamiento de William Morris que, junto con John Ruskin, fue el iniciador del movimiento Arts & Crafts en Inglaterra en la década de 1860. El movimiento nacido en Inglaterra se expandió en España con el modernismo catalán, en Bélgica con Victor Horta, Van de Velde y Paul Hankar, en Francia y posteriormente en toda Europa. El arte decorativo de los Nabis se inscribe en una corriente global de renovación defendida y popularizada por Siegfried Bing en su galería de Art Nouveau. Constituye una experiencia concreta de arte total basada en un diálogo entre los artistas y una admiración común por el arte de Japón. El interés de los Nabis por lo ornamental ocupa un lugar importante en su creación al permitirles ampliar sus experiencias técnicas en el ámbito de la pintura, sobre caballete pero también en biombos y abanicos, de la estampa, de la tapicería, del papel pintado, de las vidrieras. Fascinados por las estampas japonesas que descubren con motivo de una exposición organizada en 1890 en la Escuela de Bellas Artes de París, están inspirados en estas imágenes expresivas para elaborar una nueva gramática estilística. Con la proscripción de la imitación ilusionista y la afirmación de la planitud natural del soporte, los Nabis desarrollaron un arte con formas simplificadas, de lineas ágiles, de motivos sin modelado, destinado a embellecer las decoraciones interiores contemporáneas. Sus composiciones se distinguen por el empleo de colores vivos, líneas ondulantes, perspectivas sin profundidad con motivos realzados por un contorno para despegarlos más del fondo. Auténticos pioneros de la decoración moderna, Bonnard, Vuillard, Maurice Denis, Sérusier, Ranson, defendieron un arte relacionado directamente con la vida que permitió introducir lo Bello en la vida diaria. Preconizan una expresión original, alegre, animada y rítmica, en contraposición a la estética del pastiche que estaba entonces de moda. « Nuestra generación odia las repeticiones, afirmaba Roger Marx, las recetas heredadas del pasado, está atormentada por la apetencia por lo prohibido,
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Edouard Vuillard, Le Corsage rayé (detalle), 1895, óleo sobre lienzo, 65,7 x 58,7 cm, Washington, National Gallery of Art, Collection of Mr. and Mrs. Paul Mellon, 1938.1.38 © Washington, National Gallery of Art
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desea un nuevo estremecimiento; huir de la obsesión por el recuerdo, proscribir lo intencionado y lo instruido es su ambición, por no decir su regla ».
plan de l’exposition, principes scénographiques
La exposición en el museo de Luxemburgo permitirá reconstruir conjuntos decorativos que fueron desmantelados y dispersados en el transcurso del tiempo. Paralelamente a la pintura, la exposición dedicará una parte importante a las creaciones de los Nabis en el ámbito de la tapicería, del papel pintado, de las vidrieras y de la cerámica. Su recorrido articulado en cuatro secciones aborda el asunto a través de temas importantes como la simbólica asociación de la mujer y la naturaleza en las obras de juventud de Bonnard, Maurice Denis, Vuillard y Ker-Xavier Roussel, o incluso el tema de la decoración interior de la casa de Vuillard. También evocará la aportación de estos artistas a las innovaciones impulsadas por Bing en su galería de Art Nouveau. La exposición finalizará con la presentación de decoraciones de temas sagrados que evocan el entusiasmo de algunos Nabis por el esoterismo y la espiritualidad.
Chaque exposition présente son caractère particulier. Dans l’exposition Les Nabis et le décor, le statut des œuvres présentées en fait sa particularité. A l’origine ces œuvres sont des décors commandés pour l’aménagement de demeures privées. Aujourd’hui ces décors sont présentés dans des musées comme des œuvres d’art, des peintures, à part entière. La scénographie doit donc tenir compte de ce double statut. Tout au long du parcours de l’exposition, le parti pris est donc de regrouper les œuvres par ensemble. L’alternance des ensembles contribue à identifier chaque décor par rapport au suivant. Pour autant, l’exposition doit trouver son unité. Pour cela une gamme assez restreinte de couleurs se succèdent au rythme des sections. Les teintes évoquent la nature si chère aux Nabis. Elles évoluent donc entre le brun et le vert en alternance avec des espaces lumineux.
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IV.Rites sacrés
comisario : Isabelle Cahn, comisario general de pinturas en el museo de Orsay ; Guy Cogeval, director de Centre d’études des Nabis et du symbolisme escenografía : Hubert Le Gall, asistido por Laurie Cousseau
horarios : todos los dias 10:30 a 19:00, nocturna el lunes hasta 10:00, cerrado el 1 de mayo tarifas: 13 € ; TR 9 €, especial jóvenes 16-25 años : 9 € por dos entradas de lunes a viernes a partir de las 16:00 horas gratuita para los menores de 16 años, beneficiaros de prestaciones sociales mínimas
publicacion en la editorial de la Réunion des musées nationaux-Grand Palais et les musées d’Orsay et l’Orangerie : - catálogo de la exposición, 192 páginas 250 ill., 27 x 31 cm, 39 € - periódico de la exposición, 24 páginas, 40 ill., 21 x 29 cm, 6 €
contactos de prensa : Réunion des musées nationaux Grand Palais 254-256 rue de Bercy 75 577 Paris cedex 12
I.Femmes au jardin
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Florence Le Moing florence.le-moing@rmngp.fr 01 40 13 47 62 Audrey Rouy audrey.rouy@rmngp.fr @Presse_RmnGP
III.Art nouveau
información y reservas : https://museeduluxembourg. https://www.grandpalais.fr/fr/ evenement/les-nabis-et-le-decor
II.Intérieurs
acceso : Metro St Sulpice o Mabillon Rer B Luxembourg Bus : 58 ; 84 ; 89 ; arrêt Musée du Luxembourg / Sénat
#ExpoNabis
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Les Nabis et le décor, Bonnard, Vuillard, Maurice Denis...
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textes des salles Les Nabis et le décor Bonnard, Vuillard, Maurice Denis…
les étapes des fiançailles associées à des mois de l’année. Dans une autre composition destinée à orner un plafond, Arabesque poétique, il symbolise un arrêt du temps sous la forme de quatre silhouettes de jeunes filles identiques perchées sur une échelle, dans un mouvement ascendant ou descendant qui compose un trait d’union entre le monde terrestre et le monde céleste.
Les Jardins publics Véritables pionniers du décor moderne, Bonnard, Vuillard, Maurice Denis, Sérusier, Ranson et Vallotton ont défendu un art en lien direct avec la vie. Ils ont créé des œuvres originales, joyeuses et rythmées, destinées à agrémenter les intérieurs contemporains en réaction contre l’esthétique du pastiche historique qui était en vogue à la fin du XIXe siècle. Les décors des Nabis constituent une expérience spécifique d’art total, basée sur un décloisonnement des techniques. Répondant le plus souvent à des commandes d’amis et de mécènes proches du groupe, ils reprennent des thématiques familières aux artistes comme l’association de la femme à la nature, l’intériorité, la spiritualité. Animés par le désir de créer un art accessible à tous, les Nabis ont innové dans le domaine de la tapisserie, du papier peint, du vitrail et de la céramique. Leurs créations, restées à l’état de prototypes, s’inscrivent dans le mouvement du renouveau décoratif défendu et popularisé en France par Siegfried Bing. La plupart des panneaux décoratifs des Nabis ont été dispersés au cours du temps. L’ambition de l’exposition est de reconstituer le plus complètement possible quelques-uns des ensembles majeurs de leur production. Mais il est devenu impossible de montrer leur accrochage d’origine en l’absence de documents ou de photographies.
Qui sont les Nabis ? À la fin des années 1880, de jeunes artistes fascinés par la peinture de Gauguin se regroupent pour affirmer leur opposition à l’impressionnisme, qu’ils jugent trop proche de la réalité. Ils se désignent eux-mêmes comme des « nabis » – mot qui signifie « prophètes » en hébreu et en arabe – car leur ambition est de révéler un art nouveau. Le groupe, actif entre 1888 et 1900, se compose au début de peintres tels que Paul Sérusier, Paul-Élie Ranson, Pierre Bonnard, Édouard Vuillard, Maurice Denis, bientôt rejoints par d’autres artistes, notamment Ker-Xavier Roussel. Ces personnalités très différentes s’accordent à donner à la peinture un rôle essentiellement décoratif avec l’idée d’abolir la frontière entre beaux-arts et arts appliqués. Fascinés par les estampes japonaises découvertes à l’occasion d’une exposition organisée à l’École des beaux-arts de Paris en 1890, les Nabis s’inspirent de ces images planes et colorées pour créer un style original. Leur art se nourrit de l’observation du monde contemporain, mais aussi de diverses philosophies, des religions et de doctrines comme l’ésotérisme. Il s’inspire également de la littérature, du théâtre et de la poésie.
Femmes au jardin Le thème des femmes au jardin dans les décors des Nabis ne décrit pas un lieu précis mais une temporalité fragile renvoyant au cycle des saisons ou de la vie. Contrairement aux femmes fatales de la littérature fin de siècle ou aux nus mythologiques de la peinture classique, ces personnages sont posés par des modèles familiers des peintres, sœurs ou fiancées. En 1891, Pierre Bonnard est le premier à associer des figures féminines à un motif végétal pour composer un décor. Il accentue le caractère ornemental des éléments naturels par des déformations linéaires, des couleurs vives posées en aplats, une perspective sans profondeur. Les silhouettes féminines subissent la même stylisation en arabesque. Bonnard est rapidement suivi par Maurice Denis, Édouard Vuillard et Ker-Xavier Roussel. Dans son premier décor allégorique, conçu pour une chambre de jeune fille, Maurice Denis montre 10 Les Nabis et le décor, Bonnard, Vuillard, Maurice Denis...
Vuillard est âgé de trente-six ans lorsqu’il reçoit une commande de son ami Alexandre Natanson pour réaliser un décor monumental destiné à orner le salon-salle à manger de son hôtel particulier. Le mécène lui laisse carte blanche pour le sujet des panneaux destinés à être encastrés dans des boiseries. Vuillard, qui travaille alors sur le thème des jardins publics, conçoit un cycle de neuf compositions en diptyque ou triptyque représentant différents lieux ainsi que des dessus-de-porte. Ce thème de plein air tiré de la vie moderne, où chaque scène peut être lue de manière autonome ou dans la continuité, était inédit pour un décor intérieur. Les panneaux, démantelés à la mort du commanditaire, se trouvent aujourd’hui conservés dans plusieurs musées et collections. Certains n’ont pu être prêtés en raison de la fragilité de leur technique, peinture à la colle sur toile.
Intérieurs Vuillard bénéficie très tôt de commandes de panneaux destinés à orner les intérieurs de ses amis, comme la famille Natanson, ou d’amateurs de peinture moderne, comme le docteur Vaquez, un cardiologue réputé. Dans les deux ensembles exposés, il choisit de montrer les occupants des lieux dans leur propre environnement. Cette mise en abyme permettait aux commanditaires de se voir dans leur décor comme dans un reflet de la réalité. Les intérieurs sophistiqués de Vuillard montrent un lieu protégé de toute intrusion extérieure et des agressions de la société moderne. Ils constituent un écrin idéal pour l’épanouissement des arts, de la musique et de la littérature. Une sensation d’enfermement se dégage néanmoins de ces espaces saturés de taches de couleurs vibrantes où les personnages semblent sur le point d’être absorbés par le décor. La dimension symbolique des intérieurs de Vuillard est directement liée à son expérience de metteur en scène au théâtre de l’Œuvre. Inspiré par le répertoire d’Ibsen et de Strindberg, l’artiste s’intéresse à l’expression de la psyché et des tensions entre les personnages. Une impression de mélancolie se dégage de l’atmosphère séduisante et vénéneuse de ses intérieurs bourgeois.
L’Art nouveau En décembre 1895, les Parisiens découvrent la première exposition organisée par Siegfried Bing dans sa Maison de l’Art nouveau. Les pièces remplies de meubles, de bibelots, de peintures, de sculptures et d’estampes sont aménagées comme un appartement. Des frises décoratives commandées par Bing à Denis et Ranson figurent au milieu de meubles conçus par l’architecte décorateur d’intérieur Henry Van de Velde. Bing avait eu l’idée géniale de conjuguer le talent des artistes avec celui des artisans pour renouveler le décor des intérieurs modernes. À cette époque, presque tous les Nabis dessinent des projets d’arts appliqués répondant ou non à des commandes. Ils produisent des prototypes de petit format, comme des éventails ou des abat-jour, ou plus importants, comme des tapisseries ou des papiers peints. À l’issue d’un voyage aux États-Unis en 1895, Bing commande à Bonnard, Maurice Denis, Roussel, Toulouse-Lautrec et Vallotton des cartons pour des vitraux, qu’il fait exécuter par le maître verrier américain Louis Comfort Tiffany. Les créations des Nabis dans le domaine des arts appliqués, bien que restées expérimentales, ont joué un rôle important dans l’abolition de la frontière entre art et artisanat. Les Nabis et le décor, Bonnard, Vuillard, Maurice Denis... 11
Japonisme Aucun témoignage ne permet de dater avec précision le début de l’intérêt des Nabis pour l’art japonais. Il est cependant établi que la plupart d’entre eux ont découvert les estampes de l’ukiyo-e (« image du monde flottant ») en visitant l’« Exposition de la gravure japonaise » organisée à l’École des beaux-arts de Paris au printemps 1890. Ils commencent alors à collectionner des estampes, qu’ils épinglent sur les murs de leurs ateliers. Le génie japonais est particulièrement admiré pour sa capacité à simplifier les formes, pour son amour des couleurs vives, sa façon de fixer des impressions fugitives et sa fantaisie décorative. L’engouement pour l’art du Japon, appelé japonisme, a une influence considérable sur le renouveau des arts appliqués. À partir de 1888, Siegfried Bing publie Le Japon artistique, une revue luxueusement illustrée, destinée à faire connaître les techniques traditionnelles japonaises et les grands artistes.
Décor pour une chambre à coucher En 1895, Siegfried Bing demande à Maurice Denis de réaliser une frise décorative pour une chambre à coucher destinée à sa Maison de l’Art nouveau. Denis s’inspire du cycle de lieder de Schumann L’Amour et la vie d’une femme pour représenter des épisodes marquants de l’existence féminine, de la passion amoureuse à la maternité. Peint dans une tonalité crépusculaire dominée par la couleur bleue, le décor mêle des motifs familiers à des visions symbolistes. Seuls deux panneaux sont actuellement connus sur un ensemble de sept, dispersés par des ventes successives. Très attaché à ce décor, Denis en réalise à la fin des années 1890 une nouvelle version pour la chambre de son épouse Marthe, frise qui connaît plusieurs ajouts et modifications. Les petits paysages peints vers 1900 dans un style naïf représentent le jardin clos de la villa de l’artiste entre 1896 et 1900 à Saint-Germain-en-Laye, théâtre des premiers émois amoureux de Marthe et Maurice pendant leurs fiançailles.
La recherche d’un principe supérieur, d’une transcendance à la réalité, se retrouve également chez Maurice Denis, qui avait placé sa foi chrétienne au centre de son travail. Reprenant les simplifications formelles des Primitifs italiens, il associe monde profane et vision mystique dans un important cycle décoratif réalisé pour le baron Denys Cochin. Son interprétation de la musique, des danses et des chants sacrés dans les panneaux destinés à orner le salon de musique d’un amateur d’Art nouveau d’origine allemande, Kurt von Mutzenbecher, élève le décor des intérieurs privés au niveau des décors d’églises ou de palais.
La Légende de saint Hubert Commandé en 1895 par Denys Cochin, ce décor monumental était destiné à orner le cabinet de travail de son hôtel particulier. Le sujet avait été suggéré par le commanditaire, fervent amateur de chasse à courre. Pendant trois ans, Denis s’imprègne du thème en participant à des chasses à courre et en réalisant de nombreux croquis et photographies. La succession des panneaux montre un déroulement linéaire du récit, depuis le départ de la chasse, avec des portraits de la famille Cochin, jusqu’au dénouement, avec l’arrivée à l’ermitage. Entre les deux, la chasse est devenue une légende convoquant l’apparition de la croix du Christ à saint Hubert entre les bois d’un cerf. La réalité cruelle de la chasse est ainsi transcendée par les forces spirituelles. Le dernier panneau du décor représente les Cochin comme un modèle de famille chrétienne, réunie dans la paix et la prière.
Décor pour Bing Cet ensemble composé de sept panneaux, dont six sont aujourd’hui conservés au musée départemental Maurice Denis à Saint-Germain-en-Laye, a été conçu pour l’aménagement d’une salle à manger commandée par Bing à l’occasion de l’ouverture de son Salon de l’Art nouveau en 1895. Une photographie d’époque montre le décor placé en hauteur dans des lambris en bois de cèdre, au-dessus de meubles dessinés par Henry Van de Velde. Ranson choisit plusieurs thèmes liés au travail en plein air des femmes pour ses compositions. Le traitement décoratif des silhouettes et du paysage aux lignes souples, la gamme chromatique simplifiée, le traitement rythmique des formes donnent une dimension allégorique au décor. Les motifs de la fontaine et de la récolte renvoient aux fondamentaux de la terre nourricière et au cycle de la vie associant la femme à la fertilité de la nature.
Rites sacrés Certains artistes du groupe des Nabis se sont plus particulièrement intéressés à des sujets symbolistes, qu’ils ont transposés dans leurs décors. Les principaux représentants de ce courant sont Paul Sérusier, Paul-Élie Ranson, Maurice Denis, qui conçoivent l’art comme l’expression d’une pensée supérieure en lien avec la spiritualité, la philosophie, la poésie, l’ésotérisme. En 1897, Paul Sérusier s’inspire du thème de la forêt – lieu de rites magiques, peuplé de créatures fantastiques – pour composer un ensemble destiné à la salle à manger de son ami, le sculpteur Georges Lacombe. Il applique dans ses panneaux le principe du nombre d’or, une formule mathématique de proportions idéales, qu’il avait étudiée à l’abbaye de Beuron, en Allemagne, auprès du moine théoricien Desiderius Lenz. 12 Les Nabis et le décor, Bonnard, Vuillard, Maurice Denis...
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liste des prêteurs Allemagne Remagen Arp Museum Bahnhof Rolandseck / Sammlung Rau für UNICEF
13 artistes présentés dans l’exposition Pierre Bonnard (1867-1947) Maurice Denis (1870-1943) Utagawa Kunisada (1786-1865)
Etats-Unis Dallas Dallas Museum of Art
Utagawa Kuniyoshi (1797-1861) Aristide Maillol (1861-1944)
Houston The Museum of Fine Arts Pittsburgh Carnegie Museum of Art
Paul Ranson (1861-1909) Ker-Xavier Roussel (1867-1944) Utagawa Sadakage (fl.1820-1844)
Richmond Virginia Museum of Fine Arts Washington National Gallery of Art
Marguerite Sérusier (1879-1950) Paul Sérusier (1864-1927) Félix Vallotton (1865-1925)
France Brest musée des beaux-arts de Brest métropole
Edouard Vuillard (1868-1940) Utagawa Yoshimura (1846-?)
Paris musée d’Orsay Fondation Dina Vierny - Musée Maillol Petit Palais, Musée des Beaux-Arts de la Ville de Paris Quimper musée des beaux-arts Saint-Germain-en-Laye musée départemental Maurice Denis Japon Gifu The Museum of Fine Arts Kanagawa Pola Museum of Art Pays-Bas Otterlo musée Kröller-Müller
14 Les Nabis et le décor, Bonnard, Vuillard, Maurice Denis...
Les Nabis et le décor, Bonnard, Vuillard, Maurice Denis...
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liste des œuvres exposées 89 œuvres
Femmes au jardin Pierre Bonnard Femmes au jardin Femme à la robe à pois blancs 1891 peinture à la colle sur toile, panneau décoratif 160,5 x 48 cm Paris, musée d’Orsay Pierre Bonnard Femmes au jardin Femme assise au chat 1891 peinture à la colle sur toile, panneau décoratif 160,5 x 48 cm Paris, musée d’Orsay Pierre Bonnard Femmes au jardin Femme à la pèlerine 1891 peinture à la colle sur toile, panneau décoratif 160,5 x 48 cm Paris, musée d’Orsay Pierre Bonnard Femmes au jardin Femme à la robe quadrillée 1891 peinture à la colle sur toile, panneau décoratif 160,5 x 48 cm Paris, musée d’Orsay Maurice Denis Femmes assises à la terrasse dit aussi Soir de septembre 1891 huile sur toile 38 x 61,2 cm Paris, musée d’Orsay, don de la comtesse Vitali en souvenir de son frère le vicomte Guy de Cholet, 1923
Maurice Denis Soir d’octobre 1891 huile sur toile 38 x 61,2 cm Paris, musée d’Orsay Maurice Denis Avril 1892 huile sur toile 38 x 61,3 cm Otterlo, musée Kröller-Müller Maurice Denis Juillet 1892 huile sur toile 38,4 x 61,5 cm Remagen, Arp Museum Bahnhof Rolandseck / Sammlung Rau für UNICEF Maurice Denis Arabesque poétique dit aussi L’Echelle dans le feuillage 1892 huile sur toile montée sur panneau de bois 235 x 172 cm Saint-Germain-en-Laye, musée départemental Maurice Denis Ker-Xavier Roussel La Terrasse vers 1892 huile sur toile 36 x 75 cm Paris, musée d’Orsay Pierre Bonnard La Cueillette des pommes vers 1895 huile sur toile 167,3 x 103,5 cm Richmond, Virginia Museum of Fine Arts, Millenium Gift from the Sara Lee Corporation to the Virginia Museum of Fine Arts, 98.34
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Pierre Bonnard Le Grand Jardin vers 1895 huile sur toile 168 x 221 cm Paris, musée d’Orsay, don de Jean-Claude Bellier, en souvenir de son père Alphonse Bellier, 1982
Edouard Vuillard Jardins publics La Promenade 1894 peinture à la colle sur toile 214,3 x 97,2 cm Houston, The Museum of Fine Arts, The Robert Lee Blaffer Memorial Collection, gift of Mr. and Mrs. Kenneth Dale Owen, 53.9
Pierre Bonnard Enfants jouant avec une chèvre vers 1899 huile sur toile 168 x 130 cm Kanagawa, Pola Museum of Art Pierre Bonnard La Cueillette des pommes vers 1899 huile sur toile 168 x 129,8 cm Kanagawa, Pola Museum of Art Edouard Vuillard Jardins publics Fillettes jouant 1894 peinture à la colle sur toile 214,5 x 88 cm Paris, musée d’Orsay, legs de Mme Vve Alexandre Radot, 1978 Edouard Vuillard Jardins publics L’interrogatoire 1894 huile sur toile 214,5 x 92 cm Paris, musée d’Orsay, legs de Mme Vve Alexandre Radot, 1978 Edouard Vuillard Jardins publics Les Nourrices, La Conversation, L’Ombrelle rouge 1894 peinture à la colle sur toile 213,5 x 154 cm Paris, musée d’Orsay
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Intérieurs
L’Art nouveau
Edouard Vuillard Le Corsage rayé 1895 huile sur toile 65,7 x 58,7 cm Washington, National Gallery of Art, Collection of Mr. and Mrs. Paul Mellon, 1983.1.38
Le Japon artistique n°9 janvier 1889 revue 33 x 24,5 cm Paris, bibliothèque du musée d’Orsay
Edouard Vuillard Le Pot de grès 1895 huile sur toile 65,3 x 114,2 cm collection particulière Edouard Vuillard Personnages dans un intérieur Le Travail 1896 peinture à la colle sur toile 212 x 71,3 cm Paris, Petit Palais, Musée des Beaux-Arts de la Ville de Paris Edouard Vuillard Personnages dans un intérieur Le Choix des livres 1896 peinture à la colle sur toile 212 x 77 cm Paris, Petit Palais, Musée des Beaux-Arts de la Ville de Paris Edouard Vuillard Personnages dans un intérieur L’Intimité 1896 peinture à la colle sur toile 212,5 x 154,5 cm Paris, Petit Palais, Musée des Beaux-Arts de la Ville de Paris Edouard Vuillard Personnages dans un intérieur La Musique 1896 peinture à la colle sur toile 212,5 x 154 cm Paris, Petit Palais, Musée des Beaux-Arts de la Ville de Paris 18 Les Nabis et le décor, Bonnard, Vuillard, Maurice Denis...
Le Japon artistique n°10 février 1889 revue 33 x 24,5 cm Paris, bibliothèque du musée d’Orsay Le Japon artistique n°14 juin 1889 revue 33 x 24,5 cm Paris, bibliothèque du musée d’Orsay Le Japon artistique n°15 juillet 1889 revue 33 x 24,5 cm Paris, bibliothèque du musée d’Orsay Le Japon artistique n°16 août 1889 revue 33 x 24,5 cm Paris, bibliothèque du musée d’Orsay Le Japon artistique n°17 septembre 1889 revue 33 x 24,5 cm Paris, bibliothèque du musée d’Orsay Le Japon artistique n°20 décembre 1889 revue 33 x 24,5 cm Paris, bibliothèque du musée d’Orsay Le Japon artistique n°35 mars 1891 revue 33 x 24,5 cm Paris, bibliothèque du musée d’Orsay
Le Japon artistique n°36 avril 1891 33 x 24,5 cm Paris, bibliothèque du musée d’Orsay Le Japon artistique n°30 octobre 1890 revue 33 x 24,5 cm Paris, bibliothèque du musée d’Orsay Utagawa Kunisada L’acteur Nakamura Utaemon IV dans une scène de Kabuki xylographie sur papier 36,8 x 24,5 cm collection particulière ancienne collection de Pierre Bonnard Utagawa Kuniyoshi Tokiwa Gozen, maîtresse de Minamoto no Yoshitsune, dans une scène de Kabuki xylographie sur papier 35,5 x 24,5 cm collection particulière ancienne collection de Pierre Bonnard Utagawa Yoshimura Jeune femme dans une barque xylographie sur papier 27,5 x 18,5 cm collection particulière ancienne collection de Pierre Bonnard Gototei Kunisada L’acteur Nakumara Shikan II dans la Visite de fleurs de prunier (Yoko Umemi) 1831 xylographie sur papier 38 x 26 cm collection particulière ancienne collection de Maurice Denis Utagawa Kunisada L’acteur Ichikawa Ebizô V dans le rôle d’Asahina Tôbei 1841 xylographie sur papier 36,5 x 24,2 cm collection particulière ancienne collection de Maurice Denis
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Utagawa Kuniyoshi L’acteur Ichimura Uzaemon XII dans le rôle de Princesse Yaegaki 1848 xylographie sur papier 37,5 x 25,3 cm collection particulière ancienne collection de Maurice Denis Utagawa Kuniyoshi Un acteur dans le rôle de Fukuoka Mitsugi, l’amant d’Okon en train de soumettre un ennemi, de la série Un miroir des femmes vertueuses (Teijo misaho kagami) 1843-1846 xylographie sur papier 37 x 24,5 cm collection particulière ancienne collection de Maurice Denis Utagawa Kuniyoshi L’acteur Seki Sanjûro III dans le rôle de Giheji Obâ et l’acteur Bandô Shûka dans le rôle de Danshichi Okaji 1830 xylographie sur papier 36 x 24,7 cm collection particulière ancienne collection de Maurice Denis Utagawa Sadakage Le jeu élégant des fleurs (Furyû hana asobi zu) entre 1804 et 1830 xylographie sur papier 38 x 24,2 cm collection particulière ancienne collection de Maurice Denis Crépons japonais impression sur papier crépon 28 x 20 cm chacun collection particulière ancienne collection de Paul Ranson Maurice Denis Marthe et Noële aux brebis 1896 projet d’abat-jour aquarelle, crayon et gouache 17,5 x 73,5 cm collection particulière
Maurice Denis Erlkönig [Le Roi des Aulnes] 17 novembre 1893 projet d’abat-jour gouache sur papier 17,5 x 73 cm collection particulière
Paul Ranson et Alfonse Ferdinand Hérold Femme nue adossée à un arbre vers 1899 boîte à cigares marqueterie 16,5 x 31,3 x 9,3 cm Paris, musée d’Orsay
Maurice Denis Farandole 1895 huile sur toile 48 x 205 cm collection particulière ancienne collection de Gabriel Thomas
Maurice Denis Le Trottoir roulant vers 1900 projet d’abat-jour gouache sur papier 32 x 76,5 cm collection particulière
Aristide Maillol La Baigneuse ou La Vague 1896-1899 tapisserie, laine brodée au point d’Orient dit aussi point de majolique 101,5 x 92,5 cm Paris, Fondation Dina Vierny - Musée Maillol
Maurice Denis La Jeune Fille à sa toilette 1895 huile sur toile 49 x 33,5 cm collection particulière
Félix Vallotton Les Bateaux 1898 projets d’abat-jour aquarelle sur papier fort 40 x 59 cm chacun collection particulière
Paul Ranson Printemps 1895 tapisserie à l’aiguille en laine sur toile à canevas 167 x 132 cm Paris, musée d’Orsay
Félix Vallotton La Promenade des nourrices 1898 - 1900 projet d’abat-jour aquarelle sur papier fort 30 x 145 cm collection particulière
Ker-Xavier Roussel Le Jardin 1894 carton de vitrail : huile sur carton contrecollé sur papier japonais, monté sur panneau 129,5 x 99 x 5 cm Pittsburgh, Carnegie Museum of Art, don de M. et Mme John F. Walton, Jr, 69.27
Marguerite Sérusier Paysage valloné 1900 paravent à quatre feuilles, huile sur toile sur bâti en bois 118 x 51 x 4 cm Paris, musée d’Orsay Paul Ranson et Alfonse Ferdinand Hérold Femme au panier vers 1899 boîte à cigares marqueterie 16,5 x 31,3 x 9,3 cm collection particulière
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Maurice Denis Les Chevreaux 1896-1900 détrempe sur toile contrecollée sur bois 43 x 96 cm collection particulière
Félix Vallotton Parisiennes vers 1894-1895 carton de vitrail : huile sur carton contrecollé sur toile 128,5 x 60 cm collection particulière Edouard Vuillard Les Marronniers 1894-1895 carton de vitrail : détrempe sur carton contrecollé sur toile 110 x 70 cm Dallas, Dallas Museum of Art, The Eugene and Margaret McDermott Art Fund, Inc.
Maurice Denis Les deux marronniers 1896-1900 détrempe sur toile contrecollée sur bois 53 x 53 cm collection particulière Maurice Denis Le Rosier blanc 1896-1900 détrempe sur toile contrecollée sur bois 43 x 96 cm collection particulière Maurice Denis Les Trains vers 1893 projet de papier peint aquarelle, crayon et gouache sur papier 96 x 50,3 cm collection particulière Maurice Denis Les Bateaux jaunes vers 1893 projet de papier peint aquarelle, crayon et gouache sur papier 87,4 x 50,3 cm collection particulière
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Maurice Denis Les Colombes vers 1893 projet de papier peint aquarelle, crayon et gouache sur papier 106 x 50,3 cm collection particulière
Paul Ranson Femme à la cruche 1895 peinture à la colle sur toile 128 x 58 cm Saint-Germain-en-Laye, musée départemental Maurice Denis
Maurice Denis Les Harpistes vers 1893 projet de papier peint aquarelle, crayon et gouache sur papier 65 x 50,3 cm collection particulière
Paul Ranson Femme au chien qui porte un collier 1895 peinture à la colle sur toile 152 x 117 cm Saint-Germain-en-Laye, musée départemental Maurice Denis
Paul Ranson Les Canards vers 1894-1895 projet de papier peint huile sur toile 64 x 81 cm Quimper, musée des beaux-arts
Paul Ranson Femme au chien qui saute 1895 peinture à la colle sur toile 132 x 94 cm Saint-Germain-en-Laye, musée départemental Maurice Denis
Pierre Bonnard Femme et chien vers 1905 porcelaine peinte diam. 24 cm collection particulière
Paul Ranson Quatre femmes à la fontaine 1895 peinture à la colle sur toile 134 x 225 cm Saint-Germain-en-Laye, musée départemental Maurice Denis
Edouard Vuillard Femme assise à la blouse à petit pois et jupe à bordure 1895 porcelaine peinte diam. 24 cm Paris, musée d’Orsay Edouard Vuillard Femme à la blouse avec des mances bouffantes, large jupe à carreaux et chapeau à plume 1895 porcelaine peinte diam. 23,8 cm Paris, musée d’Orsay
Paul Ranson Trois femmes à la récolte 1895 peinture à la colle sur toile 135 x 195 cm Saint-Germain-en-Laye, musée départemental Maurice Denis Paul Ranson Cinq femmes à la récolte 1895 peinture à la colle sur toile 134 x 273 cm Saint-Germain-en-Laye, musée départemental Maurice Denis
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Rites sacrés Maurice Denis La Légende de saint Hubert : Le Départ 1897 huile sur toile 225 x 175 cm Saint-Germain-en-Laye, musée départemental Maurice Denis Maurice Denis La Légende de saint Hubert : Le Lâcher des chiens 1897 huile sur toile 225 x 175 cm Saint-Germain-en-Laye, musée départemental Maurice Denis Maurice Denis La Légende de saint Hubert : Le Bien-Aller 1897 huile sur toile 225 x 175 cm Saint-Germain-en-Laye, musée départemental Maurice Denis Maurice Denis La Légende de saint Hubert : Le Miracle 1897 huile sur toile 225 x 212 cm Saint-Germain-en-Laye, musée départemental Maurice Denis Maurice Denis La Légende de saint Hubert : Le Défaut 1897 huile sur toile 225 x 175 cm Saint-Germain-en-Laye, musée départemental Maurice Denis
Maurice Denis La Légende de saint Hubert : L’Arrivée à l’Ermitage 1897 huile sur toile 225 x 175 cm Saint-Germain-en-Laye, musée départemental Maurice Denis Paul Sérusier Femmes à la source 1899 détrempe sur toile 131 x 57,4 cm Paris, musée d’Orsay Paul Sérusier La Vision près du torrent ou Le Rendez-vous des fées vers 1897 huile sur toile 111 x 182 cm Gifu, The Museum of Fine Arts Paul Sérusier Les Porteuses d’eau ou La Fatigue 1897 huile sur toile 111 x 69 cm Brest, musée des beaux-arts de Brest métropole Maurice Denis L’Éternel Été : Le Chant choral, L’Orgue, Le Quatuor, La Danse 1905 détrempe, peinture à la colle, gouache, crayon, fusain, sur papier collé en plein sur bois (les deux panneaux centraux) ou monté sur châssis (les deux panneaux latéraux) 179 x 78 cm chacun Paris, musée d’Orsay
Maurice Denis La légende de saint Hubert : La Chasse infernale 1897 huile sur toile 225 x 175 cm Saint-Germain-en-Laye, musée départemental Maurice Denis
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catalogue de l’exposition
3.
L’Art Nouveau
Japonisme : les Nabis collectionneurs d’estampes / Marina Ferreti 192 pages 250 illustrations 27 x 31 cm 39 euros coédition Réunion des musées nationauxGrand Palais et les musées d’Orsay et de l’Orangerie - Grand Palais 2019 en librairie le 13 mars 2019 en vente dans toutes les librairies ou sur : www.boutiquesdemusees.fr
Les abat-jour de Maurice Denis / Clémence Gaboriau Trois abat-jour de Vallotton / Katia Poletti Paysage vallonné à quatre feuilles de Marguerite Sérusier/ Claire Bernardi Deux boîtes à cigares de Ranson / Élise Dubreuil Les Nabis et la tapisserie / Cindy Kang La commande de vitraux pour Bing / Élise Dubreuil La Farandole et Jeune Fille à sa toilette de Maurice Denis / Fabienne Stahl
sommaire essais Sur les murs : entre rêve et réalité / Isabelle Cahn Le piège d’Hélène / Guy Cogeval Des prophètes chez les barbares. Nabis et artistes décorateurs au tournant du siècle / Élise Dubreuil
Trois panneaux décoratifs pour une chambre à coucher de Maurice Denis / Fabienne Stahl Les Nabis et le papier peint / Jérémie Cerman Les décors de Ranson pour Bing / Élise Dubreuil 4.
Rites sacrés
La Légende de saint Hubert de Maurice Denis / Fabienne Stahl La Vision près du torrent ou Le Rendez-vous des fées de Sérusier / Virginie Foutel
1.
Femmes au jardin
Femmes au jardin de Bonnard / Isabelle Cahn Avril, Juillet, Septembre et Octobre de Maurice Denis / Isabelle Gaëtan L’Échelle dans le feuillage de Maurice Denis / Sylvie Patry La Terrasse de Roussel / Mathias Chivot Cueillette des pommes de Bonnard / Isabelle Cahn Jardins publics de Vuillard / Gloria Groom 2.
Intérieurs
L’Album de Vuillard / Gloria Groom Les décorations du Dr Vaquez par Vuillard / Gloria Groom
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Femmes à la source de Sérusier / Claire Bernardi L’Éternel été de Maurice Denis / Sylvie Patry annexes bibliographie liste des œuvres index des noms propres crédits photographiques auteurs : Isabelle Cahn est conservatrice en chef des peintures au musée d’Orsay. Commissaire d’exposition, elle a écrit de nombreuses publications sur l’art de la seconde moitié du XIXe siècle et du début du XXe siècle qui font référence. Guy Cogeval, historien de l’art, conservateur général du patrimoine, a été président des musées d’Orsay et de l’Orangerie pendant près de dix ans. Spécialiste des Nabis et d’Édouard Vuillard en particulier, il dirige le Centre d’études des Nabis et du symbolisme. Élise Dubreuil est en charge des arts décoratifs au musée d’Orsay. Précédemment conservatrice au musée de l’Armée, elle a collaboré à plusieurs catalogues (Avec armes et bagages et De la Belle Époque aux Années folles, la parfumerie au tournant du XXe siècle). Les Nabis et le décor, Bonnard, Vuillard, Maurice Denis...
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extrait du catalogue de l’exposition Sur les murs : entre rêve et réalité [...] L’idée de décor moderne émergea à la fin des années 1880 au moment où une nouvelle génération d’artistes succédant aux impressionnistes fit son apparition sur la scène parisienne. En cette fin de siècle dynamique, la société appelait une refondation esthétique et l’avènement d’un art nouveau destiné à embellir les demeures. Cet élan en faveur de la liberté de création coïncidait avec la célébration du centenaire de la Révolution française. L’Exposition universelle de 1889 présentait la vitrine idéale d’une société occidentale au visage ambivalent, dominée par la croyance dans le progrès scientifique et technique comme vecteur de développement universel sur fond d’expansion coloniale. Les cultures du monde entier se trouvaient réunies dans l’enceinte de l’Exposition sous la forme de pavillons autonomes qui permettaient de faire cohabiter pacifiquement les peuples des cinq continents. Dans un périmètre relativement restreint, des productions vernaculaires voisinaient avec des ouvrages issus des dernières technologies, comme la tour Eiffel, le chemin de fer Decauville ou la fontaine lumineuse de Coutant avec ses gerbes animées par l’électricité. Ces attractions spectaculaires enthousiasmèrent les foules. Pendant six mois, l’Exposition universelle invita des millions de visiteurs de tous les pays à élargir leur horizon ordinaire en stimulant leur imagination. C’est dans ce contexte euphorique qu’un groupe de jeunes artistes émergea avec l’idée d’un art essentiellement décoratif qui abolirait les catégories traditionnelles de la création. Ils se disaient prophètes d’un art nouveau. [...] [...] Les prophètes d’un art nouveau [...] Les Nabis furent parmi les premiers à pointer cet écart entre décor suranné et temps modernes. Leur réflexion s’inscrivait dans un contexte de renouveau esthétique mené par des peintres comme Gauguin, Van Gogh et Seurat, qui proposaient des formules basées sur des théories scientifiques ou des réflexions en lien avec le symbolisme. L’histoire des Nabis commença à l’automne 1888 lorsque Paul Sérusier dévoila à ses condisciples de l’Académie Julian un petit tableau réalisé à Pont-Aven en suivant les conseils de Gauguin. Au lieu d’un paysage identifiable, la composition se présentait comme un assemblage de surfaces de couleurs lisses, simplifiées, juxtaposées. Cette pochade sans perspective, sans dégradé ni ombre, illustrait de manière radicale les recherches d’une peinture antinaturaliste où le tableau exprime une vision mentale. Quelques mois plus tard, les Nabis eurent l’occasion de voir pour la première fois la peinture de Gauguin, dont ils avaient beaucoup entendu parler, en visitant une exposition organisée au café Volpini, dans l’enceinte de l’Exposition universelle de 1889. Les murs de l’établissement étaient recouverts de toiles et de gravures signées Paul Gauguin, Émile Bernard et d’autres peintres. « Quel éblouissement d’abord, se remémorait Maurice Denis, et ensuite quelle révélation ! Au lieu de fenêtres ouvertes sur la nature, comme les tableaux des impressionnistes, c’étaient des surfaces lourdement décoratives, puissamment coloriées et cernées d’un trait brutal, cloisonnées, car on parlait aussi à ce propos de cloisonnisme et encore de japonisme. Nous retrouvions, dans ces œuvres insolites, l’influence de l’estampe japonaise, de l’image d’Épinal, de la peinture d’enseigne, de la stylisation romane. » Le premier noyau du groupe des Nabis constitué autour de Paul Sérusier comprenait les peintres Paul-Élie Ranson, Pierre Bonnard, Édouard Vuillard, Maurice Denis, tous élèves chez Julian. Ils furent bientôt rejoints par Henri-Gabriel Ibels, Georges Lacombe, Aristide Maillol, József RipplRónai, Ker-Xavier Roussel, Félix Vallotton, Jan Verkade. Chaque artiste reçut un surnom comme dans une société secrète. Les sobriquets commençaient tous par le terme nabi suivi d’un qualificatif particulier ; Vuillard, qui venait d’effectuer son service militaire, était surnommé le « nabi zouave », 26 Les Nabis et le décor, Bonnard, Vuillard, Maurice Denis...
Denis, qui vénérait la peinture des Primitifs italiens, le « nabi aux belles icônes », Sérusier le « nabi à la barbe rutilante » en raison de la couleur rousse de sa pilosité. Un humour potache caractérisait les réunions du groupe, qui ne se prenait pas trop au sérieux tout en caressant un rêve ontologique. Les Nabis cependant ne tardèrent pas à se diviser avant de se séparer définitivement en 1900. [...] [...] Fantaisies et rêves modernes [...] La question de l’amour et du mariage et celle de la place des femmes dans la création étaient au coeur des discussions des artistes novateurs. Guidé par les idées de Wagner, Gauguin conseillait à la jeune Madeleine Bernard – encore adolescente – de se séparer de son milieu d’origine comme l’héroïne Ondine pour trouver sa propre voie. Il prônait l’amour libre comme le faisaient alors les anarchistes ainsi que beaucoup d’intellectuels et d’artistes dans la mouvance libertaire. Les pièces d’Ibsen, de Strindberg et de Bjørnson, montées pour la première fois à Paris en 1887 au Théâtre d’art de Paul Fort puis, à partir de 1893, au théâtre de l’Œuvre de Lugné-Poe, interrogeaient la notion de famille, d’hérédité et de transmission. Les Nabis, qui connaissaient bien ce répertoire pour avoir participé à la réalisation de ses décors, ainsi que les idées d’Ibsen, exprimèrent dans leurs oeuvres une certaine tension entre la figuration d’une féminité pleine de charme destinée à être contemplée agréablement et la possibilité d’une action autonome chez la femme. Il serait tentant de voir dans la représentation élégante et mutine de certains modèles de Bonnard non seulement des muses modernes, des inspiratrices, mais aussi des figures de la modernité, comme Misia vantant La Revue blanche ou d’autres égéries anonymes regardant des estampes ou plongées dans la lecture de journaux. Les compagnes des artistes jouèrent un rôle important à leurs côtés : elles enluminèrent les cadres de leurs tableaux, tissèrent des tapisseries, brodèrent des motifs d’après des modèles dessinés par eux. Ces collaborations restaient malgré tout cantonnées dans un rôle traditionnel secondaire les associant aux arts d’agrément. La question de la place des femmes était d’autant plus centrale chez les Nabis que l’embellissement des intérieurs relevait de leur domaine. Ce sont elles qui choisissaient les papiers peints et les bibelots destinés à agrémenter les appartements. Les commandes de décors muraux restèrent néanmoins du ressort masculin – à l’exception des panneaux peints par Bonnard pour Misia entre 1906 et 1910 –, probablement en raison de leur caractère plus pérenne et plus coûteux. Les premiers commanditaires de Vuillard s’appelaient Paul Desmarais, Alexandre et Thadée Natanson, Henri Vaquez. Les décors des Nabis conçus pour des intérieurs privés furent démantelés à l’occasion de déménagements ou de ventes après décès. Il est aujourd’hui difficile, voire impossible, de les reconstituer et d’imaginer leur effet dans leur lieu d’origine lorsqu’ils étaient placés dans des boiseries, entre des portes et des fenêtres. Les décors des Nabis restent un domaine encore peu étudié et largement méconnu du public français. Cette exposition permet de mettre à l’honneur des exemples remarquables de cette production rare qui relève autant d’une esthétique nouvelle que d’idées modernes et audacieuses. L’utilisation par Vuillard et Bonnard de la technique de la détrempe à la colle, une peinture mate, fine et fragile expérimentée pour des décors de scène éphémères, ajoute un caractère précieux et fragile à leurs créations. [...] Isabelle Cahn
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quelques notices d’œuvres Pierre Bonnard Femmes au jardin Femme à la robe à pois blancs 1891 peinture à la colle sur toile 160,5 x 48 cm Paris, musée d’Orsay © Rmn-Grand Palais (musée d’Orsay) / Hervé Lewandowski
Edouard Vuillard Jardins publics La Promenade 1894 peinture à la colle sur toile 214,3 x 97,2 cm Houston, The Museum of Fine Arts, The Robert Lee Blaffer Memorial Collection, gift of Mr. and Mrs. Kenneth Dale Owen, 53.9 © The Museum of Fine Arts, Houston
[...] Femmes au jardin fut le premier décor des Nabis exposé dans une manifestation publique. Cet ensemble, qui n’était pas l’objet d’une commande, constitue un manifeste des idées nouvelles du groupe, et de Bonnard en particulier, qui voulait abolir la frontière entre peinture, décor et arts appliqués. Sa réflexion était un sujet d’actualité chez les artistes qui désiraient rapprocher l’art de la vie courante et faire descendre la peinture de son piédestal. À l’occasion de l’exposition des panneaux à la galerie Le Barc de Boutteville de décembre 1891 à février 1892, un journaliste de L’Écho de Paris recueillit cette confidence de l’artiste : « La peinture […] doit être surtout décorative. Le talent se révèlera dans la façon dont les lignes seront disposées. » [...] Les quatre panneaux influencèrent en partie Maurice Denis au moment où il reçut la commande de son premier décor pour une chambre de jeune fille, réalisé en 1891, dans lequel il met en scène des personnages juvéniles dans des paysages décoratifs. Quelques mois avant de peindre ses panneaux, Bonnard avait visité une importante exposition d’estampes japonaises, organisée à l’École des beaux-arts de Paris du 25 avril au 22 mai 1890. Il fut ébloui par cet ensemble de gravures présentées dans ce lieu prestigieux qu’il avait fréquenté comme élève. Le style synthétique, les lignes expressives, les couleurs vives traitées en aplats et les sujets centrés sur le caractère impermanent du monde le séduisirent. Ils déclenchèrent sa passion pour l’art de l’Extrême-Orient qui lui valut le surnom de « nabi très japonard » donné par le critique Félix Fénéon. Bonnard s’inspira des principes esthétiques des artistes japonais pour faire la synthèse entre peinture et décoration. Le format des Femmes au jardin, étiré en longueur comme un kakémono, met en valeur la ligne fluide des personnages et des motifs végétaux stylisés. Les sources japonaises de ces panneaux sont évidentes dans l’aspect aplati des corps, la perspective sans profondeur des fonds qui ramène les différents plans de la composition au même niveau, les lignes fluides, les oppositions de valeurs claires et de valeurs sombres. Ces artifices mis au service de l’imagination du peintre permirent à Bonnard d’exprimer une vision dynamique du monde transcrite à l’aide de traits, de points et de touches discontinues de couleurs posés sur la toile. L’impression d’apesanteur des figures est renforcée par le cadrage en contre-plongée et le décor stylisé qui envahit l’espace comme un motif de papier peint se répétant à l’infini. Les silhouettes graphiques des animaux – un chien bondissant et un chat assoupi – accentuent le caractère japonisant de ces geishas occidentales. [...] [...] Si la critique contemporaine fut en partie déroutée par ces panneaux, Femmes au jardin est considéré aujourd’hui comme un chef-d’œuvre de l’Art nouveau en raison du charme des personnages, de la fraîcheur des sensations, de l’humour délicat et de l’intimisme qui se dégagent de l’ensemble. Conservées par l’artiste jusqu’à sa mort, les quatre toiles furent achetées par la femme de lettres américaine et collectionneuse Florence Gould, avant d’être acceptées par l’État français à titre de dation pour le musée d’Orsay en 1984.
La commande de la décoration du salon-salle à manger de l’hôtel particulier d’Alexandre et Olga Natanson, près du bois de Boulogne, marque un moment charnière dans la carrière de Vuillard, alors âgé de vingt-six ans. Pour la première fois, il travaille à une échelle monumentale et au moyen de la technique de la détrempe qu’il n’a utilisée jusqu’ici que pour des décors de théâtre. En faisant appel à Vuillard pour peindre d’immenses scènes dans une salle de réception, le riche et ambitieux Alexandre, directeur de la revue d’avant-garde La Revue blanche, témoigne de la confiance qu’il porte au peintre, mais sans doute a-t-il été encouragé dans son choix par son frère Thadée. Si Vuillard venait de démontrer sa capacité à créer des œuvres adaptées à un cadre intérieur en peignant les six panneaux du boudoir de l’hôtel particulier construit par Stéphane, cousin d’Alexandre et de Thadée, ce sont Les Jardins publics qui vont faire sa réputation de maître peintre décorateur, et le faire connaître du grand public. Le triptyque central, légué à l’État français en 1929, sera la seule œuvre décorative du peintre conservée dans une institution publique jusqu’au legs des panneaux Vaquez sept ans plus tard. [...]
Isabelle Cahn
Gloria Groom
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[...] Comme Seurat, qui agrandit et recombine les esquisses qu’il a dessinées et peintes dans le parc en bord de Seine pour produire sa composition finale, Vuillard trouve ses références visuelles dans ses observations personnelles et dans ses croquis de femmes et d’enfants. Il les agrandit, comme les sujets des tapisseries de Cluny, pour réaliser ce cycle décoratif panoramique composé de trois paires de toiles et d’un triptyque central. Dans une autre esquisse (aujourd’hui au musée d’Orsay), Vuillard indique les dimensions des panneaux et la manière de les regrouper au rez-de-chaussée du salon-salle à manger des Natanson. Les deux tableaux de chaque paire devaient être installés presque à touche-touche, les paires ellesmêmes étant séparées par des fenêtres, des portes et peut-être une cheminée. Quant au triptyque, il devait trouver place sur le long mur ininterrompu, les différents panneaux étant reliés visuellement par leurs éléments décoratifs. [...]
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Edouard Vuillard Personnages dans un intérieur L’Intimité 1896 peinture à la colle sur toile 212,5 x 154,5 cm Paris, Petit Palais, Musée des Beaux-Arts de la Ville de Paris © Petit Palais/Roger-Viollet
Edouard Vuillard Le Corsage rayé 1895 huile sur toile 65,7 x 58,7 cm Washington, National Gallery of Art, Collection of Mr. and Mrs. Paul Mellon, 1983.1.38 © Washington, National Gallery of Art
Edouard Vuillard Personnages dans un intérieur Le Choix des livres 1896 peinture à la colle sur toile 212 x 77 cm Paris, Petit Palais, Musée des Beaux-Arts de la Ville de Paris © Petit Palais/Roger-Viollet
La série connue sous le nom de L’Album est le projet décoratif le plus énigmatique, le plus complexe et le moins célèbre de Vuillard. Même sa genèse est incertaine puisque les panneaux, variés dans leurs formats (tout en ayant en commun une dimension de 65,6 ou 65,7 cm), ont été d’abord présentés dans un espace spécialement aménagé pour accueillir une exposition de meubles, peintures et objets décoratifs de Samuel Bing en décembre 1895. Ils portaient alors le titre de « cinq tableaux décoratifs appartenant à Mme Thadée Natanson ». À la fin de l’exposition, les panneaux ont été intégrés au décor de l’appartement des Natanson, près de la place de la Concorde. Vuillard a toujours parlé des « panneaux Thadée », mais la plupart des spécialistes récents s’accordent à dire que, par leur sujet langoureux et sensuel, leur ambiance, leur palette et leur technique, ils ont sans doute été inspirés par l’enjôleuse madame Natanson – Misia –, dont Vuillard était amoureux. [...]
[...] Contrairement aux panneaux qui ornaient le cadre éclectique et animé de l’appartement des Natanson, nous ne savons rien des intérieurs de l’appartement du médecin, qui se trouvait juste derrière la place Saint-Augustin. Vaquez commande les panneaux à Vuillard le 5 août 1895, le jour où il lui rend visite dans son atelier, à l’époque où le peintre travaille sur les panneaux des Natanson. La vue de ces compositions a pu l’inciter à choisir pour son appartement des thèmes similaires de jeunes femmes et de fleurs rivalisant avec le motif floral du papier peint. En 1905, quand les panneaux Vaquez sont exposés au Salon d’automne, Vuillard les intitule sobrement « panneaux décoratifs : Figures dans un intérieur », manière de préciser que les quatre scènes sont destinées à un même espace domestique, qui remplit simultanément les fonctions de bureau, bibliothèque et salle de musique, peut-être sur le modèle de l’espace multifonctionnel des Natanson. Mais la similitude entre les deux projets s’arrête là, car si les panneaux inégalement dimensionnés et plus petits de L’Album s’accordent psychologiquement et esthétiquement au style de vie décontracté et non conventionnel des Natanson, le « projet Vaquez », comme l’appelle Vuillard dans ses journaux (les différents titres seront ajoutés plus tard), avec son sens clair de l’ordre, sa continuité et ses passe-temps distingués, reflète sinon le goût du médecin, du moins le sérieux de son caractère. Alors que la série de L’Album dégage une sensualité langoureuse et une ambiguïté troublante, les panneaux Vaquez célèbrent les activités domestiques dans le domaine des arts d’agrément féminins (jouer du piano, coudre, lire) et les activités masculines de recherche et d’écriture. [...] [...] Les panneaux Vaquez seront réinstallés en 1928 dans le salon du logement qu’occupe alors le médecin sur la place Debussy, et ils y resteront jusqu’à sa mort en 1936. Légués par sa veuve à la Ville de Paris, ils trouvent place au Petit Palais, où ils sont encore visibles aujourd’hui. [...] Gloria Groom 30 Les Nabis et le décor, Bonnard, Vuillard, Maurice Denis...
[...] Pour cet intérieur excentrique mais accueillant, Vuillard a créé cinq panneaux, qui figurent sans doute parmi ses œuvres les plus oniriques et les plus complexes. L’espace bidimensionnel et tridimensionnel se fracture et s’effondre, de multiples figures féminines se fondent pour ne plus faire qu’une, et des formes solides se dissolvent dans le papier peint floral, comme une illustration d’une observation faite par Vuillard en 1894 selon laquelle il est plus facile de peindre des femmes que des hommes car, comme les meubles et les fleurs, elles sont décoratives par nature. Seulement deux des cinq toiles forment pendants : elles sont reliées entre elles par les tables que l’on y voit et par la bande verticale massive sur la bordure gauche et la bordure droite. En fait, chacune peut être considérée comme autonome dans sa composition, complète et compréhensible. Par leurs teintes et leur surface tachetée, les toiles correspondent à l’ambiance de la maison des Natanson plus qu’à ses dimensions ou à son cadre architectural. [...] Contrairement aux commandes décoratives antérieures ou postérieures de Vuillard, qui étaient adaptées aux moulures architecturales qui les encadraient, les panneaux de L’Album n’étaient pas encadrés et, à la façon des tapisseries médiévales, ils pouvaient être déplacés d’une maison à l’autre, en l’occurrence de Paris vers les résidences secondaires des Natanson, d’abord à Valvins, puis à Villeneuve-sur-Yonne. L’aura féminine de ces panneaux de jeunes femmes et de fleurs a ainsi accompagné Misia, leur inspiratrice. En 1903, le cadre confortable et lumineux des Natanson est radicalement et irréversiblement modifié. Les bureaux de La Revue blanche ferment leurs portes et Thadée et Misia, désormais séparés, divorcent. Cinq ans plus tard, les œuvres de Vuillard sont vendues et dispersées entre trois propriétaires. [...]
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Paul Ranson Les Canards vers 1894-1895 projet de papier peint huile sur toile 64 x 81cm Quimper, musée des beaux-arts © musée des beaux-arts de Quimper
Paul Ranson et Alfonse Ferdinand Hérold Femme nue adossée à un arbre vers 1899 boîte à cigares marqueterie 16,5 x 31,3 x 9,3 cm Paris, musée d’Orsay © Christie’s 2018
Alors que les Nabis firent de la décoration murale une composante importante de leur production, certains membres du groupe – Maurice Denis et Paul-Élie Ranson – dessinèrent des modèles de papiers peints. Une quinzaine de motifs différents, fortement stylisés et exécutés à la gouache, représentant des bateaux, des trains, des biches, des colombes, des poissons, des poussins, des harpistes, des fillettes, des feuilles et des fleurs, sont connus dans la production de Denis. [...]
Paul-Élie Ranson fut certainement celui des peintres nabis à avoir mené le plus loin son exploration dans le champ des arts décoratifs. En 1901, il fit partie des membres fondateurs de la société des artistes décorateurs ; dans le milieu des arts décoratifs, il fut apprécié notamment pour ses contributions à l’art du textile. Ses productions les plus connues sont en effet les tapisseries dont il dessinait les cartons et que sa femme France réalisait ensuite. [...]
Moins documentés, plusieurs modèles de papiers peints se rencontrent dans la production de PaulÉlie Ranson : Le Coq, Les Lapins, Les Canards et les feuilles, la Frise aux bucranes (ou Frise aux lutins), la Frise aux femmes nues, serpents et vases de fleurs, la Frise aux canards et Les Cerfs. Leur iconographie tout à fait personnelle est à rapprocher des thématiques qui étaient chères à l’artiste, telles que les représentations animalières et les figures ésotériques et sataniques. [...]
[...] Plus rares et moins connus en dehors du cercle des intimes, les quelques objets et bois marquetés, comme cette boîte à cigares, témoignent de l’intérêt de l’artiste pour des techniques variées. [...]
[...] À la différence de l’industrie textile, qui permit à l’une de ses œuvres de connaître une plus large diffusion, celle du papier peint ne semble pas avoir offert les mêmes possibilités à Ranson. Comme pour Denis, ces modèles relèvent davantage du domaine de l’expérimentation. Néanmoins, lors de leur création, la production française de papiers peints était encore bien en retrait de toute modernité et l’œuvre décoratif de ces artistes put être considéré comme annonçant les efforts à venir des fabricants pour se détacher de la pratique du pastiche. C’est en effet cette antériorité que souligne Charles Saunier, qui ne manque pas d’évoquer en 1900 la contribution des Nabis à la « renaissance du papier décoré ». Jérémie Cerman
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[...] Contribution modeste mais précieuse de Ranson à un domaine qui lui était plutôt étranger, cette boîte en bois marqueté trouve une place particulière dans les rares objets décorés par les Nabis, et a peut-être préludé aux travaux des décorateurs qui furent sous son influence directe, comme Maurice Biais ou François Waldraff, qui travaillèrent pour Meier-Graefe. Restée dans le cercle des intimes, on ne lui connaît qu’un équivalent, la boîte Femme au panier, œuvre exécutée à la même période, plus proche dans sa composition des tapisseries de P. et B. Ranson. L’objet boîte à cigares forme par ailleurs un écho plaisant au mythe entourant Le Talisman de Paul Sérusier, propagé un temps par Maurice Denis, selon lequel cette œuvre fondatrice du courant nabi aurait été peinte sur le couvercle d’une boîte à cigares.
Élise Dubreuil
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Paul Sérusier Femmes à la source 1899 détrempe sur toile 131 x 57,4 cm Paris, musée d’Orsay © Musée d’Orsay, Dist. RMN-Grand Palais / Patrice Schmidt
Maurice Denis La Légende de saint Hubert : La Chasse infernale 1897 huile sur toile 225 x 175 cm Saint-Germain-En-Laye, Musée départemental Maurice Denis © Rmn-Grand Palais / Benoît Touchard
Cette toile de Paul Sérusier trouve sa force dans la grande abstraction décorative de sa représentation. Un groupe de femmes forme un cortège solennel vers une source d’eau. Puisant à la source et portant leurs jarres dans un mouvement sans fin, elles baignent dans une lumière dorée irréelle. Le tableau est empreint de la splendeur hiératique d’une scène mythologique : les Danaïdes, filles du roi Danaos condamnées par les dieux grecs à remplir perpétuellement leurs amphores d’eau pour avoir tué leur mari, semblent ici avoir accepté leur destin.
La commande de cette décoration émane du baron Denys Cochin, homme politique et historien, passionné d’art et de science, avec lequel Maurice Denis entre vraisemblablement en relation par l’intermédiaire de son frère Henry Cochin ; ils ont par ailleurs des amis communs : Henry Lerolle, Ernest Chausson et Adrien Mithouard. Admirateur de l’œuvre du jeune peintre, il est l’un de ses premiers acheteurs. Cochin avait pratiquement un bureau à chaque étage de son hôtel particulier parisien de la rue de Babylone, et au rez-de-chaussée il disposait d’un local sans aménagement décoratif (si ce n’est une tenture rouge), tantôt désigné comme « bureau », tantôt comme « fumoir », « chambre » ou « petit salon », qui lui servait de cabinet de travail. En 1895, pour orner l’unique fenêtre de cette pièce donnant sur le jardin, il avait commandé à Denis un vitrail, le Chemin de la vie, et souhaitait compléter cet aménagement par un décor peint. L’espace, étroit (2,20 m de large sur 5,50 m de long) et relativement haut de plafond (environ 4,20 m), auquel on accédait par une unique porte basse, était peu éclairé, contraint (le bas des murs occupé par des bibliothèques, une cheminée et des meubles) et peu propice à l’ornementation (seule la moitié haute des murs disponible, sur une hauteur de 2,25 m). Les premiers croquis montrent que Denis envisageait d’abord de faire un seul grand panneau par mur longitudinal, mais le manque de recul aurait empêché d’en avoir une bonne visibilité, aussi décide-t-il de le fragmenter en trois panneaux latéraux, le mur du fond recevant un tableau unique, plus large que les autres – d’étroites baguettes de bois peintes en gris clair, harmonisées avec les moulures existantes, séparaient les différentes séquences –, un décor plafonnant venant couvrir l’ensemble. Le thème général est suggéré par le commanditaire, fervent amateur de chasse à courre. [...]
Ce panneau aurait fait partie originellement d’une série de décors peints par Paul Sérusier pour la maison de Georges Lacombe, le château de l’Ermitage, situé à Saint-Nicolas-des-Bois près d’Alençon. Le « nabi sculpteur » en avait fait réaliser le décor par ses compagnons peintres autour de 1899. Sérusier avait préalablement exécuté un autre programme décoratif pour Lacombe, plusieurs panneaux peints pour son atelier de Versailles surnommé « ergastère » par la petite communauté nabie. [...] [...] Femmes à la source souligne également la dimension collective et participative de la création des Nabis, autour de la réalisation de ces éléments de décor pour la demeure de Lacombe.
[...] Contrairement aux autres Nabis, surtout attachés à la création d’atmosphères, Denis travaille ici sur un mode narratif et linéaire. [...] Claire Bernardi
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Fabienne Stahl
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autre publication : journal de l’exposition Camille Viéville 24 pages 40 illustrations 28 x 43 cm 6 euros coédition Réunion des musées nationauxGrand Palais et les musées d’Orsay et de l’Orangerie - Grand Palais 2019 en librairie le 13 mars 2019 en vente dans toutes les librairies ou sur : www.boutiquesdemusees.fr
Véritables pionniers du décor moderne, Bonnard, Vuillard, Maurice Denis, Sérusier et Ranson défendaient un art en lien direct avec la vie, permettant d’introduire le Beau dans le quotidien. Dès la formation du groupe des Nabis, à la fin des années 1880, ces artistes prônaient une expression originale, joyeuse et rythmée. Leurs compositions se caractérisaient par l’emploi de couleurs vives et de lignes ondulantes, et s’appuyaient sur une perspective sans profondeur. Ils créèrent une peinture dans laquelle la question décorative s’imposait comme un fondement de l’unité de la création. Cet art ornemental – essentiel pour les Nabis qui voulaient abattre la frontière entre beaux-arts et arts appliqués – est mis à l’honneur dans ce journal. Les Nabis ne répondaient à aucune doctrine esthétique préexistante : leur art doit autant à leurs recherches formelles audacieuses qu’à leur fantaisie imaginative et à leur prédilection pour les estampes japonaises. Un choix d’oeuvres somptueuses nous offre une plongée dans des sujets de la vie moderne, au sein desquels se juxtaposent motifs (papiers peints, tapis, tissus imprimés) et plans colorés aux valeurs contrastées. Cette iconographie achève de démontrer avec éclat combien les Nabis surent réinventer un langage plastique décisif pour les avant-gardes du début du XXe siècle...
programmation culturelle conférences journée d’étude : De la peinture au décor. Abolir les frontières ? jeudi 28 mars 2019 de 10h à 17h au musée d’Orsay, studio 4.1 À l’occasion des expositions Le Talisman de Sérusier, une prophétie de la couleur (28 janvier – 28 avril 2019) au musée d’Orsay et Les Nabis et le décor. Bonnard, Vuillard, Maurice Denis... au Musée du Luxembourg, le musée d’Orsay organise une journée d’étude. Les liens entre couleur et spiritualité, le décloisonnement des arts et les principes formels qui régissent l’ambition d’un « art dans tout » et d’un « un art pour tous », seront au cœur des contributions. gratuit sur inscription sur www.musee-orsay.fr dans la limite des places disponibles conférence de présentation jeudi 21 mars à 18h30 Découvrez la première exposition consacrée aux décors nabis avec celle qui l’a conçue et apprenezen plus sur ces œuvres qui abolissaient la frontière entre arts décoratifs et Beaux-arts, ainsi que sur la façon dont des ensembles souvent dispersés ont pu être rassemblés le temps de l’exposition. Isabelle Cahn, co-commissaire de l’exposition et conservateur général des peintures au musée d’Orsay Hubert Le Gall, regards d’un designer contemporain sur les décors nabis jeudi 4 avril à 18h30 A la fin du XIXe siècle, les recherches des Nabis s’inscrivent dans le contexte d’un très grand dynamisme en matière d’art décoratif. Comment Hubert Le Gall, designer contemporain qui a donné le titre d’Éternel printemps à une récente exposition de son travail d’après un célèbre ensemble de Maurice Denis, perçoit-il ces œuvres ? Hubert Le Gall, designer, scénographe de l’exposition les intérieurs parisiens au temps des Nabis jeudi 11 avril à 18h30 Les Nabis cherchaient à créer pour leurs contemporains un décor moderne. Mais à quoi ressemblaient les intérieurs parisiens dans lesquels ces artistes évoluaient à la fin du XIXe siècle ? Comment se situent leurs recherches dans le grand mouvement de rénovation des arts décoratifs qui marque leur époque ? Ce sont quelques-unes des questions qui seront abordées lors de cette conférence. Elise Dubreuil, en charge des arts décoratifs au musée d’Orsay les Nabis et la musique jeudi 16 mai à 18h30 Les Nabis ont été profondément imprégnés par la musique. Passionnés par Beethoven, éblouis par l’art de Wagner, ils ont été étroitement liés au monde musical de leur temps, nouant de fécondes amitiés avec des musiciens et compositeurs, tels Ernest Chausson, Claude Debussy ou Claude Terrasse. L’inspiration musicale, sensible de leurs débuts à leur maturité, trouve sa pleine expression dans les décors, dont le plafond de la salle du Théâtre des Champs-Elysées est un des exemples majeurs. Fabienne Stahl, chargée de la mission valorisation et rayonnement des collections au musée Maurice Denis cinéma Les 3 Luxembourg, 67, rue Monsieur le Prince Paris 5ème conférences gratuites, réservation obligatoire sur museeduluxembourg.fr
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événements et soirées
médiation
Henri-Gabriel, le petit fantôme, un projet original des étudiants du Diplôme National des Métiers d’Art et Design Images & Narration et Objet-Livre, création éditoriale de l’Ecole Estienne samedi 6 et dimanche 7 avril au musée du Luxembourg de 10h30 à 19h Ombres intérieures, éclaboussées de lumière donnant sur l’extérieur, motifs floraux et jardins… Dans cette maison bourgeoise, par peur, par isolement, par un sortilège, s’est coincé Henri-Gabriel, le petit fantôme. Une famille s’installe alors ; ce bouleversement sauvera-t-il Henri-Gabriel ? Jeux de retournements, de transparences et de motifs, ce conte minimal imaginé par des élèves de l’Ecole Estienne se lit comme un prétexte à une exploration de l’univers nabi. entrée gratuite avec le billet d’entrée de l’exposition Les Nabis et le décor
visite guidée générale : « Des murs, des murs à décorer ! » des rendez-vous de visite guidée pour individuels sont proposés : du 16 mars au 22 avril, tous les jours à 12h15 du 23 avril au 24 juin, les samedis, les dimanches et les lundis à 12h15 du 16 mars au 24 juin, tous les lundis à 19h séance supplémentaire à 16h45 les dimanches et samedis des vacances scolaires le jour des ateliers enfants, une visite guidée est organisée pour permettre aux adultes de profiter également de l’exposition à partir de 13 ans Inspirés par les estampes japonaises, les Nabis ont cherché à créer un art nouveau, capable d’embellir le cadre de vie moderne. Par la réalisation de grands cycles décoratifs et la création d’objets, les différents artistes du groupe répondent chacun à leur façon à cet impératif, donnant à la représentation de la vie quotidienne la force de rituels sacrés. frais de réservation internet : +1€50 par billet
soirée Carnet de dessins mardi 9 avril de 19h à 21h, dernière entrée 20h30 au musée du Luxembourg C’est la tradition au Musée du Luxembourg : une soirée pour tous les amateurs qui veulent dessiner face aux œuvres. Que ce soit l’arabesque ou les couleurs, les extérieurs inondés de lumière ou les intérieurs richement décorés, vous trouverez forcément de quoi vous inspirer dans les décors nabis! 10 € et gratuit pour les moins de 26 ans Nuit des musées samedi 18 mai de 19h30 à minuit, dernière entrée 23h30 au musée du Luxembourg Une belle occasion de profiter de l’exposition et de découvrir un répertoire inspiré par les Nabis et interprété par les talentueux élèves du Conservatoire Jean-Philippe Rameau : musique, danse et art dramatique sont au programme ! entrée libre et gratuite dans la limite des places disponibles fête de la musique : L’Eternel été vendredi 21 juin de 19h30-22h au musée du Luxembourg Fêtez l’arrivée de l’été avec un programme live original concocté par Les Soirées dessinées et le label Tsuku Boshi ! Inspirés par le paravent L’Eternel été de Maurice Denis, dessinateurs, musiciens et danseur proposent une réinterprétation contemporaine et vivante de l’univers des Nabis. 10 € et gratuit pour les moins de 26 ans
médiation postée samedi 18 mai après-midi et Nuit des musées proposée par les étudiants de l’Université Paris-Dauphine pendant visite du Théâtre des Champs Elysées : Les Nabis et la mélodie française lundi 25 mars à 18h30 Rendez-vous au Théâtre des Champs Elysées pour découvrir ou redécouvrir la coupole monumentale peinte par Maurice Denis en 1912. Fabienne Stahl, conservatrice du Musée Maurice Denis, vous dira tout sur ce décor consacré à l’histoire de la musique. gratuit sur inscription : rencontre@theatrechampselysees.fr visite en famille : Dehors – dedans les dimanches à 14h (sauf les 24 mars, 19 mai, 16 et 30 juin) en période de vacances scolaires, des séances supplémentaires en semaine sont proposées à partir de 7 ans Parc emplis de jeux d’enfants ou prairies où des femmes se promènent par petits groupes, scènes de la vie de tous les jours : les décors imaginés par les Nabis pour orner les intérieurs de leur temps font la part belle aux représentations extérieures. Cette visite se propose d’explorer joyeusement et en famille les œuvres de l’exposition. visite « Mioches » samedi 6 avril et dimanche 16 juin de 9h45 à 10h30 2-5 ans A partir de quelques œuvres parmi les plus évocatrices se déploie un conte dans lequel les couleurs, les formes et les figures des Nabis dialoguent avec l’univers quotidien des petits : un premier contact tout en douceur avec l’exposition pour les jeunes enfants accompagnés de leurs parents. durée de la visite : 30 minutes 5 € pour les accompagnants (2 accompagnants maximum par enfant) visite scolaire : le décor de la vie S’intéressant à des techniques aussi diverses que l’estampe, le vitrail et la tapisserie, les Nabis étaient convaincus qu’un art décoratif pouvait changer l’existence de leurs contemporains en embellissant leur cadre de vie. Cette visite, adaptée au niveau de votre classe, vous permettra de découvrir le travail de ce mouvement au cœur des questionnements artistiques de la fin du XIXe siècle.
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visite-atelier enfants : Paysages et paravent dimanche 24 mars, lundi 22 avril, dimanche 19 mai, lundi 10 juin, dimanche 16 juin à 14h30 Le paravent a été un terrain d’expérimentation apprécié des artistes Nabis. Au cours de cet atelier, les enfants découvrent les objets et décors de l’exposition puis réalisent un petit paravent décoré d’un paysage inspiré par les Nabis et l’art japonais. 8,50 €, tarif préférentiel enfant 6,50 € (enfants dont les parents sont bénéficiaires du RSA ou de l’ASS ou demandeurs d’emploi) visiteurs déficients visuels, avec le mécénat de Mikli Diffusion France samedi 13 avril et dimanche 19 mai à 10h15 Des visites en deux temps pour les visiteurs déficients visuels : une conférencière présente le propos de l’exposition à l’aide d’interprétations tactiles de quatre œuvres majeures, avant de mener une visite audio-décrite dans les salles. durée de la visite : 1h30, visite gratuite pour les visiteurs déficients visuels et leur accompagnateur, des créneaux sont aussi ouverts à la réservation de groupe contactez groupes@museeduluxembourg.fr pour plus d’informations information complémentaire tarification visite guidée plein tarif : 22 € tarif réduit : 18 € tarif Sésame + : 8 € offre tandem : 24,50 € un adulte et un enfant de moins de 16 ans tarif enfant : 6,50 €
in situ, une cabine photomaton vintage Dans le hall du musée, une cabine photomaton vintage est installée, le public peut réaliser son portrait devant un décor de Paul Ranson, peintre nabi, en 4 poses et repartir avec un souvenir de l’exposition. Photos téléchargeables en ligne. tarif : 3 € bandeau 4 poses
le Musée du Luxembourg D’abord installé dans le Palais du Luxembourg, que Marie de Médicis fait construire entre 1615 et 1630, le Musée du Luxembourg est le premier musée français ouvert au public en 1750. Les visiteurs peuvent alors y admirer les vingt-quatre toiles de Rubens à la gloire de Marie de Médicis et une centaine de tableaux provenant du Cabinet du Roi, peints par Léonard de Vinci, Raphaël, Véronèse, Titien, Poussin, Van Dyck ou encore Rembrandt. Après le transfert de ces oeuvres au Louvre, le Musée du Luxembourg devient, en 1818, un « musée des artistes vivants », c’est-àdire un musée d’art contemporain. David, Ingres, Delacroix, entre autres, y sont exposés. Affectataire du Palais et du Jardin du Luxembourg en 1879, le Sénat fait édifier le bâtiment actuel entre 1884 et 1886. Les impressionnistes y sont pour la première fois exposés dans un musée national, grâce au legs Caillebotte qui comporte des oeuvres de Pissarro, Manet, Cézanne, Sisley, Monet, Renoir... Cette collection se trouve aujourd’hui au musée d’Orsay. Fermé après la construction d’un musée national d’art moderne au Palais de Tokyo en 1937, le Musée du Luxembourg rouvre ses portes au public en 1979. Le Ministère de la Culture y organise des expositions sur le patrimoine des régions et les collections des musées de province, le Sénat conservant un droit de regard sur la programmation et l’usage du bâtiment. En 2000, le Sénat décide d’assumer à nouveau l’entière responsabilité du Musée du Luxembourg, afin de conduire une politique culturelle coordonnée dans le Palais, le Jardin et le Musée. S’il a pour missions premières, en sa qualité d’assemblée parlementaire, le vote de la loi, le contrôle du Gouvernement, l’évaluation des politiques publiques et la prospective, le Sénat se doit également de mettre en valeur le patrimoine dont il est affectataire. Pour garantir un rayonnement et un niveau d’excellence dans la production et l’organisation des expositions présentées au Musée du Luxembourg, le Sénat a choisi de faire appel à des professionnels de ce secteur. Le Musée du Luxembourg s’est ainsi imposé au fil des ans comme l’un des principaux lieux d’expositions parisiens, en permettant à ses très nombreux visiteurs d’apprécier les chefs-d’oeuvre de Botticelli, Raphaël, Titien, Arcimboldo, Véronèse, Gauguin, Matisse, Vlaminck, Modigliani, Chagall, Fragonard… Depuis 2010, le Sénat a confié la gestion du Musée à l’Établissement public de la Réunion des musées nationaux et du Grand Palais des Champs-Élysées (Rmn – Grand Palais) dans le cadre d’une délégation de service public avec pour mission de présenter des expositions ambitieuses à destination d’un large public. C’est ainsi que plus de 3 millions de visiteurs ont pu franchir les portes du Musée du Luxembourg pour venir voir notamment Cranach et son temps, Chagall entre guerre et paix, La Renaissance et le Rêve, Joséphine, Paul Durand-Ruel. Le pari de l’impressionnisme, Les Tudors, Fragonard amoureux, Chefs-d’œuvre de Budapest, Pissarro à Eragny, Tintoret, Naissance d’un génie ou encore plus récemment Alphonse Mucha. La Rmn – Grand Palais est l’un des premiers organisateurs d’expositions dans le monde. Exposer, éditer, diffuser, acquérir, accueillir, informer : elle contribue, pour tous les publics, à l’enrichissement et à la meilleure connaissance du patrimoine artistique aux niveaux national et international. Toute l’actualité du Musée du Luxembourg sur museeduluxembourg.fr
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informations pratiques adresse Musée du Luxembourg, 19, rue Vaugirard, 75006 Paris téléphone 01 40 13 62 00 ouverture tous les jours du lundi au dimanche de 10h30 à 19h, nocturne les lundis jusqu’à 22h00, fermeture le 1er mai tarifs 13 € ; TR 9 €, spécial jeune 16-25 ans : 9 € pour 2 personnes du lundi au vendredi après 16h gratuit pour les moins de 16 ans, bénéficiaires des minima sociaux accès M° St Sulpice ou Mabillon Rer B Luxembourg Bus : 58 ; 84 ; 89 ; arrêt Musée du Luxembourg / Sénat informations et réservations : museeduluxembourg.fr https://www.grandpalais.fr/fr/evenement/les-nabis-et-le-decor audioguides Pour cette exposition, en plus du commentaire d’une vingtaine d’œuvres majeures de l’exposition, un parcours en forme de promenade musicale sur des compositions originales sera proposé gratuitement. L’audioguide est disponible en français, anglais, espagnol, allemand et dans une version pour enfants en français. tarifs audioguide : 5 €, 4 € pour les adhérents Sésame+ application : 3,49 € (téléchargeable sur l’app-store et Googleplay)
#ExpoNabis
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visuels disponibles pour la presse http://www.grandpalais.fr/fr/salle-de-presse Autorisation de reproduction uniquement pendant la durée de l’exposition et pour en faire le compte-rendu. Reproduction authorised only for reviews published during the exhibition. Les images doivent être impérativement reproduites en intégralité, ne doivent pas être recadrées et aucun élément ne doit y être superposé. Reproduction authorised only for reviews published during the exhibition. Images must be used full size and must not be bled or cropped in any way. Nothing must be superimposed on images. Chaque photographie doit être accompagnée de sa légende et du crédit photographique appropriés. Each image should include the proper credit line. Toute reproduction en couverture ou à la une devra faire l’objet d’une demande d’autorisation auprès du service presse de la Réunion des musées nationaux-Grand Palais. No publication may use an image as a cover photo for a magazine, special insert, Sunday magazine, etc., without the prior consent of the press office of Réunion des musées nationaux-Grand Palais Les sites web ne peuvent reproduire les images dans une résolution supérieure à 72 dpi. Internet use shall be restricted to low resolution images, no greater than 72 dpi. Suite à la reproduction illégale d’images et à la mise en vente de contrefaçon, toutes les images numériques fournies devront être détruites après utilisation spécifiée dans les conditions ci-dessus.
Femmes au jardin Maurice Denis Avril 1892 huile sur toile 38 x 61,3 cm Otterlo, Kröller-Müller Museum © Otterlo, Kröller-Müller Museum
Pierre Bonnard Femmes au jardin Femme à la robe à pois blancs 1891 peinture à la colle sur toile, panneau décoratif 160,5 x 48 cm Paris, musée d’Orsay © Rmn-Grand Palais (musée d’Orsay) / Hervé Lewandowski
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Edouard Vuillard Jardins publics La Promenade 1894 peinture à la colle sur toile 214,3 x 97,2 cm Houston, The Museum of Fine Arts, The Robert Lee Blaffer Memorial Collection, gift of Mr. and Mrs. Kenneth Dale Owen, 53.9 © The Museum of Fine Arts, Houston
Maurice Denis Arabesque poétique dit aussi L’Echelle dans le feuillage 1892 huile sur toile montée sur panneau de bois 235 x 172 cm Saint-Germain-En-Laye, musée départemental Maurice Denis © Rmn - Grand Palais / Gérard Blot / Christian Jean
Edouard Vuillard Personnages dans un intérieur L’Intimité 1896 peinture à la colle sur toile 212 x 155 cm Paris, Petit Palais, Musée des Beaux-Arts de la Ville de Paris © Petit Palais/Roger-Viollet
Edouard Vuillard Personnages dans un intérieur Le Choix des livres 1896 peinture à la colle sur toile 212 x 77 cm Paris, Petit Palais, Musée des Beaux-Arts de la Ville de Paris © Petit Palais/Roger-Viollet
Intérieurs Edouard Vuillard Le Corsage rayé 1895 huile sur toile 65,7 x 58,7 cm Washington, National Gallery of Art, Collection of Mr. and Mrs. Paul Mellon, 1983.1.38 © Washington, National Gallery of Art
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L’Art nouveau Paul Ranson Trois femmes à la récolte 1895 peinture à la colle sur toile 35 x 195 cm Saint-Germain-en-Laye, musée départemental Maurice Denis © D. Balloud
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Paul Ranson et Alfonse Ferdinand Hérold Femme nue adossée à un arbre vers 1899 boîte à cigares marqueterie 16,5 x 31,3 x 9,3 cm Paris, musée d’Orsay © Christie’s 2018
Paul Ranson Les Canards vers 1894-1895 projet de papier peint huile sur toile 64 x 81cm Quimper, musée des beaux-arts © musée des beaux-arts de Quimper
Aristide Maillol La Baigneuse ou La Vague 1896-1899 tapisserie, laine brodée au point d’Orient dit aussi point de majolique 101,5 x 92,5 cm Paris, Fondation Dina Vierny - Musée Maillol © musée Maillol - Fondation Dina Vierny, photo Jean-Alex Brunelle.
Edouard Vuillard Femme assise à la blouse à petit pois et jupe à bordure 1895 porcelaine peinte Paris, musée d’Orsay © Rmn-Grand Palais (musée d’Orsay) / Hervé Lewandowski
Maurice Denis Les Colombes vers 1893 projet de papier peint aquarelle, crayon et gouache sur papier 106 x 50,3 cm collection particulière © catalogue raisonné Maurice Denis photo Olivier Goulet
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Edouard Vuillard Les Marronniers 1894-1895 carton de vitrail : détrempe sur carton contrecollé sur toile 110 x 70 cm Dallas, Dallas Museum of Art, The Eugene and Margaret McDermott Art Fund, Inc © Dallas Museum of Art, The Eugene and Margaret McDermott Art Fund, Inc. 2010.15.McD
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Rites sacrés Paul Sérusier Femmes à la source 1899 détrempe sur toile 131 x 57,4 cm Paris, musée d’Orsay © Musée d’Orsay, Dist. RMN-Grand Palais / Patrice Schmidt
Affiche de l’exposition Les Nabis et le décor © Affiche Rmn-Grand Palais, Paris 2019
couverture du catalogue
Maurice Denis L’Éternel Été : Le Chant choral, L’Orgue, Le Quatuor, La Danse 1905 détrempe, peinture à la colle, gouache, crayon, fusain, sur papier collé en plein sur bois (les deux panneaux centraux) ou monté sur châssis ( les deux panneaux latéraux) 179 x 78 cm chacun
coédition Réunion des musées nationaux-Grand Palais et les musées d’Orsay et de l’Orangerie Grand Palais 2019 192 pages, 250 illustrations, 27 x 31 cm 39 euros en librairie le 13 mars 2019 © Rmn-Grand Palais, 2019
Paris, musée d’Orsay © Musée d’Orsay, Dist. Rmn-Grand Palais / Patrice Schmidt
Maurice Denis La Légende de saint Hubert : La Chasse infernale 1897 huile sur toile 225 x 175 cm Saint-Germain-En-Laye, Musée départemental Maurice Denis © Rmn-Grand Palais / Benoît Touchard
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