Exposition Rouge au Grand Palais

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Viktor Perelman, Correspondant ouvrier (détail), 1925, Huile sur toile, 70 x 100 cm, Moscou, Galerie nationale Tretiakov © Droits 1 réservés / photo, collection de la Galerie nationale Trétiakov, Moscou


dossier de presse

Rouge.

Art et utopie au pays des Soviets 20 mars – 1er juillet 2019 Grand Palais galeries nationales entrée Clemenceau

communiqué p. 3 press release p. 5 plan de l’exposition p. 7 textes des salles p. 8 repères chronologiques p. 14 biographies des artistes p. 16 liste des œuvres et des documents exposés p. 20 catalogue de l’exposition p. 63 extraits du catalogue de l’exposition p. 66 le journal de l’exposition p. 74 ROUGE ! l’art au pays des Soviets, le DVD

p. 75

activités pédagogiques p. 76 programmation culturelle p. 78 informations pratiques p. 81 visuels disponibles pour la presse p. 82 Total Foundation, mécène de l’exposition

p. 91

partenaires média p. 92

Alexandre Deïneka, Lénine en promenade avec des enfants (détail), 1938, huile sur toile, 136 x 190, Musée Central des Forces Armées, Moscou, © Adagp, Paris, 2019

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communiqué

Rouge.

Art et utopie au pays des Soviets 20 mars – 1er juillet 2019 Grand Palais galeries nationales entrée Clemenceau Cette exposition est organisée par la Réunion des musées nationaux - Grand Palais et le Centre Pompidou

En 1917, la révolution d’Octobre provoque un bouleversement de l’ordre social dont les répercussions sur la création artistique s’avèrent déterminantes. De nombreux artistes adhèrent au projet communiste et veulent participer par leurs œuvres à l’édification de la société nouvelle. Conduits pour la plupart par d’authentiques convictions, à l’instar de Maïakovski, ces artistes s’opposent dans la définition de ce que doit être l’art du socialisme. Mais dès la fin des années 1920, les débats sont clos par la mise en place du régime stalinien. Celui-ci entraîne l’instauration progressive du réalisme socialiste, doctrine esthétique qui régit peu à peu tous les secteurs de la création. Dans les pays capitalistes, ces débats sont suivis avec attention : de multiples échanges artistiques se nouent avec la jeune Russie soviétique, qui attire intellectuels et artistes curieux de découvrir la « patrie du socialisme ». Quarante ans après la mythique exposition Paris-Moscou au Centre Pompidou, c’est cette histoire, ses tensions, ses élans comme ses revirements, que relate l’exposition à travers une série d’œuvres majeures prêtées par les grands musées russes et le Centre Pompidou ; une histoire où innovations plastiques et contraintes idéologiques, indissociablement liées, posent la question d’une possible politisation des arts. L’art dans la vie : le productivisme La première partie de l’exposition met en exergue les débats qui animent avec vigueur la scène artistique soviétique au lendemain de la révolution et se prolongent durant les années 1920 : que doit être l’art de la nouvelle société socialiste ? Le parcours s’articule autour du projet porté par une large part des avant-gardes : abandonner les formes d’art jugées « bourgeoises » au profit d’un « art de la production » susceptible de participer à la transformation active du mode de vie. Le design, le théâtre, le photomontage et le cinéma s’affirment comme les médiums privilégiés de cette entreprise radicale, autour de figures-clefs comme Gustav Klucis, Vladimir Maïakovski, Lioubov Popova, Alexandre Rodtchenko ou Varvara Stepanova. L’architecture constructiviste invente de nouvelles typologies de bâtiments - clubs ouvriers, habitats collectifs – et rêve de villes idéales. Cette utopie artistique de fusion de l’art dans la vie est rapidement contrariée par l’hostilité croissante du pouvoir bolchevique vis-à-vis des avant-gardes. Ceux-ci favorisent un art « compréhensible des masses », reflétant les transformations en cours de la société, tandis que sont organisées sur le territoire soviétique de grandes expositions consacrées à l’art révolutionnaire des pays capitalistes, notamment allemand (1924). Petrov-Vodkine Kuzma, Fantaisie (détail), 1925, huile sur toile, 50 x 64,5, Musée Russe, Saint-Pétersbourg, Russie

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La vie rêvée dans l’art : vers le réalisme socialiste La concentration des pouvoirs entre les mains de Staline, totale à partir de 1929, entraîne la fin du pluralisme défendu jusqu’alors par Trotski ou Boukharine. Alors que la répression s’abat sur l’art de gauche, accusé de « formalisme bourgeois », un consensus s’établit autour de la figuration, considérée comme la plus apte à pénétrer les masses et à leur présenter les modèles du nouvel homme socialiste. Un groupe d’artistes modernistes, formés à l’école des avant-gardes, joue un rôle central dans la lente définition des fondements picturaux du réalisme socialiste : la Société des artistes de chevalet à Moscou – avec Alexandre Deïneka ou Youri Pimenov - et le Cercle des artistes à Leningrad – Alexandre Samokhvalov ou Alexeï Pakhomov - proposent une peinture monumentale célébrant des héros idéalisés, dont l’exposition rend compte par grandes sections thématiques consacrées notamment au travail ouvrier, au corps et à l’avenir radieux. Un ensemble spectaculaire d’oeuvres sera également consacré à l’architecture stalinienne qui, comme la peinture, se monumentalise : tandis qu’ouvrent à Moscou les premières lignes de métro, aux stations luxueusement décorées, des projets pharaoniques sont conçus pour faire de la ville le phare mondial du socialisme. De fait, Moscou accueille alors de nombreux artistes proches de la mouvance communiste, de John Heartfield à Diego Rivera, pour des séjours plus ou moins prolongés. L’exposition se conclut par une sélection d’oeuvres témoignant de l’avènement du dogme réaliste socialiste, à travers des tableaux de facture académique qui mettent en scène la figure mythifiée du chef. Entièrement assujetti à l’idéologie, transformé en machine à produire des images, l’art se noie dans un kitsch d’état.

....................................... commissariat : Nicolas Liucci-Goutnikov, conservateur, assisté de Natalia Milovzorova, chargée de recherche, Musée national d’art moderne, Centre Pompidou scénographie : Valentina Dodi et Nicolas Groult

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ouverture : du jeudi au lundi de 10h à 20h ; mercredi de 10h à 22h ; fermeture hebdomadaire le mardi ; fermé le 1er mai. tarifs: 14 €, TR 10 € ( 16-25 ans, demandeurs d’emploi et familles nombreuses), tarif tribu (4 personnes dont 2 jeunes 16-25 ans) 33 €, gratuit pour les moins de 16 ans et bénéficiaires des minima sociaux. accès : métro ligne 1 et 13: «Champs Elysées-Clemenceau» ou ligne 9 : «Franklin D. Rossevelt»

publications aux éditions de la Réunion des musées nationaux - Grand Palais, 2019 : - catalogue de l’exposition sous la direction scientifique de Nicolas Liucci-Goutnikov broché + bandeau, 22 × 26 cm 288 pages, 250 illustrations, 45 € - journal de l’exposition Piqûre métal, 24,5 x 32,9 cm, 28 pages, 40 illustrations, 6 €

contacts presse : Réunion des musées nationaux - Grand Palais 254-256 rue de Bercy 75577 Paris cedex 12 Florence Le Moing florence.le-moing@rmngp.fr 01 40 13 47 62 Mathilde Wadoux mathilde.wadoux@rmngp.fr @Presse_RmnGP

#ExpoRouge

informations et réservations : https://www.grandpalais.fr/fr/evenement/rouge

Cette exposition bénéficie du soutien de la Fondation Total

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press release

Red.

Art and utopia in the land of Soviets 20 March – 1 July 2019 Grand Palais galeries nationales entrée Clemenceau Exhibition organised by the Réunion des musées nationaux - Grand Palais and the Centre Pompidou The October revolution of 1917 led to an upheaval in the social order, the repercussions of which proved decisive in terms of artistic creativity. Many artists were committed to the communist cause and wanted to participate in the construction of the new society through their works. Led for the most part by genuine convictions, as with Mayakovsky, these artists held opposing ideas on what the art of socialism should be. From the end of the 1920s, such debates were silenced by the Stalinist regime. This led to the gradual establishment of socialist realism, an aesthetic doctrine that came to govern all areas of creativity. Such debates were followed closely in capitalist countries: many artistic exchanges were established with the young Soviet Russia, which attracted intellectuals and artists curious to discover the «fatherland of socialism». forty years after the mythical exhibition Paris-Moscow at the Centre Pompidou, it is this story, with its tensions and its ups and downs, that the exhibition relates through a series of important works on loan from the major Russian museums and the Centre Pompidou; a history where material innovations and ideological constraints, inextricably linked, raise the question of a possible politicisation of the arts. Art in life: productivism The first part of the exhibition highlights the debates that vigorously animated the Soviet art scene in the aftermath of the revolution and continued during the 1920s: what form should the art of the new socialist society take? The exhibition is organised around the policy supported by many in the avant-garde: to abandon forms of art judged «bourgeois» in favour of an «art of production» that could help towards the active transformation of the way of life. Design, theatre, photomontage and cinema became the favoured media of this radical enterprise, with such key figures as Gustav Klucis, Vladimir Mayakovsky, Lyubov Popova, Alexander Rodchenko and Varvara Stepanova. Constructivist architecture created new categories of buildings – workers’ clubs, collective habitats – and dreams of ideal cities. This artistic utopia of a fusion of art and daily life was rapidly thwarted by the growing hostility of Bolshevik rulers to the avant-garde. They believed in art that was «understandable to the masses», reflecting the ongoing transformations of society, while large exhibitions of revolutionary art from capitalist countries, especially Germany (1924), were organised in Soviet territory. Petrov-Vodkine Kuzma, Fantasy (detail), 1925, oil on canvas, 50 x 64.5, Russian Museum, Saint Petersburg, Russia

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The dream life in art: towards socialist realism The level of power held by Stalin, at its apex from 1929, led to the end of pluralism hitherto defended by Trotsky or Bukharin. While repression befell the art of the left, accused of «bourgeois formalism», a consensus was established around figuration, considered the most adept to penetrate the masses and to present to them the models of the new socialist man. A group of modernist artists, schooled in the avant garde, played a central role in the emerging definition of the pictorial foundations of socialist realism: the Society of Easel artists in Moscow – including Alexander Deïneka and Yuri Pimenov – and the Circle of Artists in Leningrad – Alexander Samokhvalov, Alexei Pakhomov – produced monumental paintings celebrating idealised heroes, which the exhibition covers in major thematic sections devoted in particular to manual workers, the body and the bright future. A spectacular collection of works will also be devoted to Stalinist architecture, which, like painting, became monumental: while Moscow opened the first metro lines, with their luxuriously decorated stations, Pharaonic projects were designed to transform the city into a global capital. Indeed, Moscow welcomed many artists from the Communist International, from John Heartfield to Diego Rivera, for extended visits. The exhibition concludes with a selection of works demonstrating the advent of realist socialist dogma, through paintings in an academic style that depict the mythical figure of the leader. Entirely subject to ideology, transformed into a machine to produce images, art had become mired in state kitsch.

....................................... curator : Nicolas Liucci-Goutnikov, curator, assisted by Natalia Milovzorova, research fellow, Musée national d’art moderne, Centre Pompidou set design : Valentina Dodi and Nicolas Groult

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opening : from Thursday to Monday from 10 am to 8 pm, wednesday from 10 am to 10 pm ; closed on Tuesdays and the 1st of May. prices: 14 €, reduced price 10 € (16-25 years old, jobseekers and large families), tribal rate (4 people including 2 young people 16-25 years old) 33 €, free for children under 16 and beneficiaries of social minima.

published by the Réunion des musées nationaux - Grand Palais, 2019 : - exhibition catalog under the scientific direction of Nicolas Liucci-Goutnikov. Paperback + wraparound band, 22 × 26 cm, 288 pages, 250 illustrations, 45 € - exhibition diary metal pique, 24,5 x 32,9 cm, 28 pages, 40 illustrations, 6 €

press contacts : Réunion des musées nationaux - Grand Palais 254-256 rue de Bercy 75577 Paris cedex 12 Florence Le Moing florence.le-moing@rmngp.fr 01 40 13 47 62 Mathilde Wadoux mathilde.wadoux@rmngp.fr @Presse_RmnGP

access : métro line 1 and 13: «Champs Elysées-Clemenceau» or line 9 : «Franklin D. Rossevelt»

#ExpoRouge

information and tickets : https://www.grandpalais.fr/fr/event/rouge

This exhibition is organized with the support of the Total Foundation


DEPUIS RDC

Ennemis de classe et ennemis du peuple

Une nouvelle figuration

Les arts imprimés au plus près du "fait"

Une culture de la vigueur

AKhRR

Avenir radieux

Le théâtre, laboratoire de la vie nouvelle

Vc 6

Réalisme critique allemand

L'internationale des arts

Reinventer les objets du quotidien

La ville stalinienne

Club Ouvrier

L'architecture des "condensateurs sociaux"

Vc 5

Cinéma des années 1930 et 1940

LA VIE RÊVÉE DANS L'ART : VERS LE RÉALISME SOCIALISTE

VERS 1er ÉTAGE

Cinéma des années 1920

L'ART DANS LA VIE : LE PRODUCTIVISME

Peinture d'histoire et mythification

Mobiliser les masses

SORTIE

Boutique

VERS RDC

ENTRÉE

plan de l’exposition

scénographie de Valentine Dodi et Nicolas Groult

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textes des salles partie I l’art dans la vie : le productivisme En 1917, la révolution d’Octobre provoque un bouleversement de l’ordre social dont les répercussions sur la création artistique s’avèrent déterminantes. De nombreux artistes adhèrent au projet communiste, mais s’opposent dans la définition de ce que doit être l’art de la nouvelle société. Les artistes d’avant-garde - dits « artistes de gauche » - militent pour une redéfinition radicale de l’œuvre d’art et de ses fonctions. Ils souhaitent rompre avec les formats traditionnels, jugés bourgeois, au profit d’un art susceptible de participer de façon active à la transformation du mode de vie. Dès les lendemains de la révolution, Vladimir Maïakovski exhorte l’« armée des arts » à investir l’espace public et à se soumettre à la « commande sociale », tandis que les théoriciens Ossip Brik ou Nikolaï Pounine appellent à la naissance d’un « art de la production » inscrit dans une logique industrielle. Rejetant avec fracas la peinture de chevalet, les constructivistes s’adonnent ainsi au design, à l’architecture, au graphisme ou au cinéma. Premiers à exprimer leur adhésion à Octobre, ils dominent la vie artistique des années qui suivent la révolution. Toutefois, dès le début des années 1920, leurs positions sont contestées par des peintres traditionnalistes qui rencontrent à leur tour les faveurs du pouvoir bolchevik. mobiliser les masses Le coup d’État bolchevik plonge l’ancien Empire russe dans la guerre civile. Pour le nouveau pouvoir, il est crucial de mobiliser la population autour du projet porté par la révolution. D’ingénieux dispositifs d’« agitation et de propagande » [agit-prop] sont mis en œuvre. Des trains aux fonctions multiples sillonnent les lignes de front, tandis que des spectacles sont mis en scène à plus ou moins grande échelle, du théâtre ambulant aux actions de masse participatives. Dans cette entreprise, les bolcheviks peuvent compter sur le soutien des nombreux artistes d’avant-garde qui se rallient à eux dès les lendemains de l’insurrection grâce, notamment, à l’action d’Anatoli Lounatcharski, commissaire du peuple à l’Instruction publique (Narkompros). En mars 1918, le « Décret n°1 sur la démocratisation des arts » que Maïakovski rédige avec ses amis futuristes proclame aboli le « séjour de l’art dans les entrepôts et les granges du génie humain – palais, galeries, salons, bibliothèques, théâtres » : les rues deviennent « une fête de l’art destinée à tous » à travers les multiples projets d’affiches et de décorations urbaines conçus par les artistes. la peinture traditionnelle et ses nouveaux sujets Accusés d’être indifférents au prolétariat tout en monopolisant les commandes de l’État, les cercles de l’art de gauche voient leur étoile pâlir dès 1920. Leurs principaux adversaires sont des artistes traditionnalistes plus tardivement ralliés à Octobre, mais défendant les vertus du réalisme et suscitant de ce fait, l’intérêt de hiérarques bolcheviks en quête d’images aisément compréhensibles par les masses. Créée en 1922, l’Association des Artistes de la Russie Révolutionnaire (AKhRR) se donne pour mission de « capturer de façon artistique et documentaire le plus grand moment de l’histoire dans son élan révolutionnaire ». Conçus selon une logique de genres (portraits, paysages, etc.), les tableaux produits par l’Association représentent les protagonistes de la nouvelle société, du correspondant ouvrier à l’instituteur de campagne. L’AKhRR devient la plus importante association artistique du pays, mais aussi la plus hétérogène, regroupant jusqu’à trois cents membres et attirant dans son giron de célèbres peintres d’ancien régime comme Isaak Brodsky, Boris Kustodiev ou Kouzma Petrov-Vodkine. Au cours des années 1920, elle capte les financements publics à travers ses grandes expositions thématiques à la gloire du socialisme. La faiblesse plastique de la plupart des toiles présentées à ces expositions - relevée par Lounatcharski lui-même - ne nuit nullement à leur succès. 8


le réalisme critique allemand en Russie soviétique Quelques années après le sanglant l’échec de la révolution spartakiste, portée pour les idéaux communistes, la République de Weimar est le premier pays à reconnaître la Russie soviétique en 1922. La même année, une « première exposition d’art russe » se tient à la galerie Van Diemen, à Berlin. Elle permet au public local de découvrir les œuvres de l’avant-garde russe, notamment Pur Rouge de Rodtchenko. En retour, les artistes communistes Eric Johansson et Otto Nagel suggèrent aux autorités soviétiques l’organisation d’une exposition d’art allemand en Russie. Préparée avec le soutien du Secours ouvrier international (SOI), l’exposition ouvre à Moscou le 18 octobre 1924 et accueille plus de 40 000 visiteurs. Elle voyage ensuite à Saratov, capitale de la République autonome des Allemands de la Volga, où elle connaît un large succès, puis à Leningrad en mai 1925. Environ 500 œuvres sont exposées, dont certaines seront acquises par les musées soviétiques. La plupart des 120 artistes représentés sont proches des milieux communistes allemands. Le réalisme critique domine l’exposition : la noirceur de l’art révolutionnaire engendré par le capitalisme, marqué par la dénonciation des injustices sociales et de la dépravation morale, est largement commentée. le théâtre, laboratoire de la vie nouvelle En septembre 1921, à Moscou, l’exposition « 5x5=25 » voit la présentation de ce que le critique d’art Nikolaï Taraboukine appellera le « dernier tableau » : Pur rouge, un monochrome d’Alexandre Rodtchenko. Dans la foulée, plusieurs artistes constructivistes - dont Rodtchenko, Popova ou Stepanova - renoncent publiquement à la peinture et passent à un « art de la production » qu’ils veulent en prise directe avec la vie. Le théâtre s’affirme d’emblée comme un terrain de recherche fécond. Le metteur en scène Vsevolod Meyerhold, qui a proclamé en 1920 l’« Octobre théâtral », veut révolutionner la discipline. Il invite les artistes constructivistes à travailler avec lui. La scénographie permet à ces derniers de créer des dispositifs de jeu fonctionnels et de concevoir des prototypes d’objets utilitaires (mobilier, vêtements). Le théâtre de Meyerhold devient un lieu d’expérimentation de nouvelles formes de vie sociale. Profondément renouvelé, le répertoire promeut des modèles de vie collective. Le jeu de l’acteur, bouleversé par les apports de la biomécanique, se double d’un nouveau rapport au spectateur, alors que l’espace scénique tend à englober l’ensemble de la salle. réinventer les objets du quotidien Dès les lendemains de la révolution, de multiples théoriciens « de gauche » appellent les artistes à passer à l’« art de la production ». En décembre 1918, Ossip Brik préconise ainsi que les peintres puissent « se préparer au travail de création de nouveaux objets d’usage pour le prolétariat » : l’artiste doit devenir le producteur d’objets utilitaires « consciemment produits », destinés à transformer le mode de vie en suscitant de nouveaux rapports. En novembre 1921, de nombreux constructivistes renoncent à l’art « pur ». Rodtchenko devient le modèle-type de l’artiste-ingénieur. Avec Popova, Stepanova ou Vesnine, il forme le noyau dur du groupe « productiviste », qui fait son bastion des Ateliers supérieurs d’art et de technique (Vkhoutemas), principal établissement d’enseignement artistique de Moscou. Les pièces de mobilier, généralement transformables ou mobiles, sont conçues pour rendre à l’homme la maîtrise de l’objet. Restant à l’état de prototype faute de débouchés, elles sont néanmoins utilisées au théâtre, au cinéma ou dans certaines grandes expositions. Les imprimés textiles dessinés par Popova ou Stepanova, seules parmi les constructivistes à intégrer durablement l’usine, connaissent en revanche une fabrication industrielle. l’architecture des « condensateurs sociaux » Par sa capacité à agir de façon directe dans la vie, l’architecture intéresse rapidement le nouveau pouvoir. En 1923, Léon Trostky déclare qu’il ne sera plus question désormais de « construction d’un temple, d’un château ou d’un hôtel particulier, mais plutôt d’une maison du peuple, d’un hôtel 9


à nombreux locataires, d’une maison communautaire, d’une école de grandes dimensions ». Quatre ans plus tard, le théoricien du constructivisme Moïsseï Ginzbourg formule la notion de « condensateurs sociaux ». Les bâtiments doivent devenir des machines à transformer le mode de vie, capables de forger l’homme nouveau et de préfigurer la société future. Un « nouveau type d’habitat communautaire, un nouveau type de club, (…) d’usine nouvelle, (…) doivent devenir le cadre de vie, le CONDENSATEUR DE LA CULTURE SOCIALISTE ». Dans la seconde moitié des années 1920, les architectes constructivistes ou formalistes proposent des réponses à cette demande. Les clubs et maisons communautaires de l’époque prérévolutionnaire sont repensés à l’aune de la société nouvelle, tandis que renaissent les projets utopiques. les arts imprimés au plus près du « fait » Les arts imprimés constituent pour les constructivistes acquis aux thèses du productivisme, le moyen de revenir aux arts visuels sans renier leur engagement. Ils trouvent dans l’activité graphique l’occasion de capter les commandes d’un État considérant désormais le « réalisme » comme la forme d’art propre au prolétariat. L’usage de la photographie, à travers la surimpression et surtout le photomontage, permet à ces artistes de produire un « réalisme » de nature documentaire, se référant aux faits de façon immédiate. La technique du montage ménage pour sa part la possibilité - relevée par le critique Nikolaï Tchoujak - d’une forme d’« abstraction ». Enfin, les procédés de reproduction mécanique inhérents aux arts imprimés assurent à ces œuvres une diffusion massive : mises au service de la propagande, elles contribuent de façon décisive à la formation de la culture visuelle soviétique, elles accompagnent les grands chantiers du socialisme - notamment la politique d’industrialisation à marche forcée - et célèbrent la figure des chefs. Le design graphique constructiviste aura encore cours dans les années 1930, au prix d’un affadissement de plus en plus illustratif. une nouvelle figuration Au milieu des années 1920, une nouvelle génération d’artistes de gauche assimile les acquis de la factographie, sans renoncer pour autant au tableau. Fondée à Moscou en 1925, la Société des artistes de chevalet (OST) réunit des élèves de David Chterenberg aux Vkhoutemas, notamment Alexandre Deïneka, Youri Pimenov ou Piotr Williams. Créé à Leningrad en 1925, le Cercle des artistes rassemble également de jeunes peintres formés à l’école des avant-gardes, comme Viatcheslav Pakouline ou Alexandre Samokhvalov. Pour beaucoup de leurs contemporains, ces artistes parviennent au plus près du « style d’une époque », intégrant à la peinture des thèmes industriels et urbains tirés de la vie soviétique, ainsi que la biomécanisation des corps. Leurs œuvres dénotent un effort de synthèse : les figures souvent monumentales, aux traits simplifiés, représentent des types sociaux plutôt que des individus. Leurs sources sont variées, mêlant références au modernisme français et allemand, à l’art classique ou à l’icône russe. Mais le mode de composition de la plupart de leurs tableaux atteste l’influence décisive du constructivisme : la translation des procédés de montage à l’espace pictural - à travers l’assemblage laconique de formes nettement découpées - leur permet de représenter des temporalités différenciées. À partir de 1928, Deïneka et Samokhvalov adhèrent au groupe Octobre. Celui-ci réunit diverses figures de l’art de gauche (dont Eisenstein, Klutsis, Lissitzky ou Rodtchenko) désireuses de mener une « guerre des classes sur le front des arts ».

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partie II La vie rêvée dans l’art : vers le réalisme socialiste La concentration du pouvoir entre les mains de Staline, totale à partir de 1929, met fin au pluralisme culturel défendu jusqu’alors par certaines factions du parti. En 1932, les groupes artistiques sont dissouts et laissent place à des unions professionnelles. La signification du « réalisme » - dont on s’accorde à dire depuis la fin des années 1920 qu’il est la forme d’art propre au prolétariat - reste débattue. En 1934, l’instauration officielle par Andreï Jdanov du « réalisme socialiste », mot d’ordre régissant tous les arts à partir du modèle littéraire, s’accompagne d’une injonction à « représenter la réalité dans son développement révolutionnaire ». À l’inverse du réalisme critique, ancré dans le réel, le réalisme socialiste dépeint un monde idéal, celui du futur. Devant contribuer au « travail de remodelage idéologique et d’éducation des travailleurs », il donne en exemple des modèles héroïques. Mais dans le domaine pictural, aucune définition précise n’est énoncée par le pouvoir. Une logique thématique prévaut de facto, obéissant peu à peu à une hiérarchie implicite des genres. Du point de vue formel, la figuration moderniste, suspectée de dérive « formaliste », cède face aux tenants d’un retour au réalisme russe de la fin du XIXe siècle. À la veille de la seconde guerre mondiale, le réalisme socialiste trouve sa forme canonique : transformé en une industrie à produire des images, il fait sombrer l’art soviétique dans un kitsch d’état. ennemis de classe et ennemis du peuple Le « Grand Tournant » opéré par Staline en 1929 met un terme définitif à la NEP (Nouvelle politique économique). La collectivisation forcée des campagnes est enclenchée. Le premier plan quinquennal provoque une industrialisation à marche forcée (« Le Plan en quatre ans ! ») ; les objectifs économiques deviennent des défis relevés grâce à l’« émulation socialiste » entre « brigades de choc ». Les fortes tensions sociales suscitées par cette politique poussent le pouvoir à la radicalisation. Le « Grand Tournant » est présenté comme une révolution culturelle visant à éradiquer les « ennemis de classe ». Les « saboteurs » sont « démasqués » et jugés, tandis que la rhétorique du « complot » accapare l’espace public, amplement relayée par les arts visuels. En décembre 1934, l’assassinat de Sergueï Kirov, membre éminent du Politburo, ouvre la voie à une vague de répression sans précédent. Les procès de Moscou (1936-1938) sont largement médiatisés. La « Grande Terreur » touche toutes les couches de la société et fait des millions de victimes. Les artistes ne sont pas épargnés : ainsi, Klucis est arrêté et exécuté en 1938, Meyerhold en 1940. une culture de la vigueur « Un esprit sain dans un corps sain » : la fameuse locution latine connaît une fortune particulière en URSS, où la culture physique est massivement encouragée. Promu à travers compétitions, concours et parades, le sport est réputé former « une culture de l’optimisme, une culture de la vigueur » (Anatoli Lounatcharski, 1930). Il permet l’expression du volontarisme sans limites du stalinisme, exaltant le dépassement de soi et le triomphe de l’homme sur la matière. Symbole d’une quête obsessionnelle de la maîtrise, le corps-machine de l’athlète devient un des stéréotypes de l’art soviétique dès la fin des années 1920. Il se militarise au cours des années 1930, alors que le régime soviétique entretient la crainte permanente d’une agression extérieure. Récurrente dans les photographies de Rodtchenko ou les peintures de Deïneka et Samokhvalov, la thématique sportive offre à ces artistes le prétexte de multiples recherches formelles : elle les met au défi du mouvement, souvent dans une dimension collective, les incite à tester de nouveaux points de vue et permet enfin une forme d’érotisme, dans une société stalinienne revenue au puritanisme.

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la ville stalinienne Longtemps resté une simple formule, « le réalisme socialiste en architecture » est officiellement adopté en 1937, accompagné, comme dans les arts visuels, de la dénonciation du constructivisme et du retour en force de l’ornementation. Les grands architectes staliniens, formés sous le régime tsariste, promeuvent un retour aux styles du passé, en particulier au classicisme russe. Dès le début des années 1930, l’attention du pouvoir se concentre sur Moscou, vouée à devenir une ville modèle, une « troisième Rome » socialiste reflétant la grandeur de la nouvelle société. Établi en 1935, le « plan général de reconstruction de Moscou » aboutit à la création de places et de parc urbains, ainsi qu’au percement de grandes artères selon le principe d’un rayonnement à partir du Kremlin. Les nouveaux bâtiments sont l’objet d’une décoration extérieure d’apparat et d’une monumentalité accrue. Les « palais souterrains » du nouveau métro, le colossal projet de palais des Soviets et les gratte-ciels réalisés après-guerre synthétisent cette entreprise de glorification. Les problématiques proprement socialistes sont peu à peu délaissées au profit d’un programme « impérial » de type haussmannien. l’Internationale des arts Durant les années 1920, la « patrie du socialisme » devient un pôle d’attraction majeur pour de nombreux artistes et intellectuels qui séjournent en URSS. L’État soviétique finance nombre de leurs voyages : en 1927, Käthe Kollwitz ou Diego Rivera sont ainsi invités à assister aux célébrations fastueuses du Xe anniversaire de la révolution. Durant leur séjour, ces visiteurs étrangers participent généralement à la vie culturelle à travers des conférences, des expositions ou des publications. Le mouvement s’accentue au début des années 1930. La crise économique et la montée du fascisme provoquent l’installation de nombreuses personnalités en URSS. Celles-ci sont intégrées au système et reçoivent des commandes de l’État. Dans le même temps, divers organismes sont créés pour fédérer et encadrer l’activité internationale des « artistes révolutionnaires ». À Moscou, de nombreuses expositions monographiques ou thématiques – « L’art anti-impérialiste » (1931) ou « L’art révolutionnaire dans les pays capitalistes » (1932) – présentent les œuvres d’artistes internationaux proches de la « cause prolétarienne ». Dans la seconde moitié des années 1930, tandis que l’URSS se replie sur elle-même, les étrangers qui y résident sont victimes de la suspicion entretenue à leur égard par le régime. avenir radieux L’optimisme est une composante essentielle de l’esthétique réaliste-socialiste en cours de formation dans les années 1930. En 1933, Maxime Gorki appelle les artistes à produire des peintures « joyeuses, contagieuses », contenant « plus de sourires ». A l’instar de la littérature, optimiste par essence « puisqu’il s’agit de la littérature d’une classe ascendante, le prolétariat » (Jdanov, 1934), les arts visuels doivent mettre en valeur les éléments qui, dans la réalité soviétique, annoncent l’avenir radieux du communisme. Des images idéalisées donnent à voir le nouvel homme soviétique sous les traits exemplaires et omniprésents du héros, enthousiaste et décidé. Les avancées technologiques de l’Union soviétique sont célébrées par de nombreux artistes, notamment dans le domaine aéronautique, fournissant leur lot de nouvelles figures héroïques parties à la conquête du ciel (aviateurs, parachutistes).

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peinture d’histoire et mythification À la fin des années 1930, le réalisme socialiste acquiert sa forme canonique, celle d’un art académique caractérisé par la place privilégiée accordée à la peinture d’histoire et une tendance à la monumentalité. Les « Itinérants », peintres réalistes russes de la seconde moitié du XIXe siècle, sont érigés en modèles. Alors que toute possibilité d’innovation formelle est désormais bridée, et que le formalisme comme le « naturalisme non inspiré » sont tous deux condamnés, la représentation des chefs vire à l’hagiographie. Dans ce processus de mythification, qui touche aussi bien la peinture, le cinéma que le théâtre, fait et fiction se trouvent souvent mêlés de façon inextricable. A l’instar du metteur en scène, le peintre travaille les gestes et la pose avec une attention particulière pour la psychologie de ses personnages. Lénine et Staline sont mis en scène selon des codes iconographiques stables, strictement contrôlés. Staline apparaît en tenue semi-militaire ; sa gestuelle est réduite au minimum ; ses expressions sont contenues ; sa courte taille et son bras gauche atrophié sont escamotés ; il est entouré de ses plus fidèles seconds et délesté si nécessaire des « traîtres », effacés de l’histoire. Les grands tableaux produits par Alexandre Guerassimov ou Vassili Efanov, sommités de l’Académie des Beaux-Arts de l’URSS, sont reproduits à des millions d’exemplaires sous forme de cartes postales ou d’affiches.

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repères chronologiques 1917

3 février 1926

7 novembre Coup d’État bolchevique ; décrets sur la terre, sur la paix, sur les nationalités ; début de la guerre civile

Lettre d’un groupe d’artistes à Staline signée par les membres de l’OST, de Makovets, des Quatre Arts, de Bytie, de l’OBMOKhOU, pour protester contre le monopole de l’AKhRR

Novembre Institution du Narkompros (commissariat du peuple à l’Éducation), dirigé par Anatoli Lounatcharski 12 avril 1918 Décret « Sur les monuments de la République », plan de propagande 15 avril 1919 Premiers camps de travail pour «  contrerévolutionnaires » 1921 Passage à la Nouvelle Politique économique (NEP) Novembre Alexandre Rodtchenko, Ossip Brik et Lioubov Popova proclament leur rejet de la peinture de chevalet au profit de l’art de production 21 janvier 1924 Décès de Lénine ; funérailles nationales, embaumement de son corps, début du culte de Lénine 18-31 décembre 1925 XIV Congrès du parti, décision d’industrialiser le pays e

1927 Staline écarte son adversaire Trotsky, et ses alliés Kamenev et Zinoviev 1928 Octobre Création du groupe Octobre avec Gan, Eisenstein, Rodtchenko, Deïneka, Boris Ignatovitch, Klucis, Evgueni Lagman, Lissitzky, Alexandre et Viktor Vesnine 1929 7 novembre Article de Staline « L’année du grand tournant » dans la Pravda 29 décembre Lancement de la collectivisation forcée de l’agriculture 1931 Politique de grands chantiers  : barrage hydroélectrique sur le Dniepr, métro de Moscou, canal de la mer Blanche, cité industrielle de Magnitogorsk 23 avril 1932 Résolution du Comité central du Parti communiste « Sur la refonte des organisations littéraires et artistiques » ; dissolution de tous les groupes artistiques 14


1934 17 août-1er septembre Ier Congrès des écrivains soviétiques ; discours d’Andreï Jdanov sur le « réalisme socialiste » 10 juillet 1935 Plan de reconstruction de Moscou ;  ouverture de la première ligne de métro 1937 Début de la Grande Terreur (1937-1938) conduisant à l’exécution de huit cent mille personnes, une immense purge de l’administration d’État, du Parti et de l’armée 22 juin 1941 Invasion de l’URSS par la Wehrmacht ; début de la « Grande Guerre patriotique » 8-9 mai 1945 Capitulation de l’Allemagne 13 avril 1946 Conférence de Nikolaï Pounine durant laquelle il formule une critique cachée de l’art officiel 5 mars 1953 Mort de Staline, lutte pour sa succession, décision de l’embaumer et le placer aux côtés de Lénine dans le mausolée de la place Rouge

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biographie de 19 artistes présents dans l’exposition Alexandre Deïneka (Koursk, 1899 – Moscou, 1969) La carrière artistique d’Alexandre Deïneka commence durant la guerre civile : il conçoit alors des décorations urbaines, peint des wagons de trains d’agit-prop et dessine quelques « fenêtres ROSTA ». Entre 1921 et 1925, il étudie aux Vkhoutemas. En 1925, il participe à la fondation de la Société des Peintres de Chevalet, puis, en 1928, à celle du groupe Octobre qui réunit notamment Klucis, Eisenstein ou Rodtchenko. Dans les années 1930, Deïneka reçoit de nombreuses commandes qui l’amènent à voyager à l’étranger. Accusé de formalisme, il infléchit progressivement sa pratique vers un réalisme plus traditionnel. Serge Eisenstein (Riga, 1898 – Moscou, 1948) Après des débuts au théâtre et sa rencontre déterminante avec Meyerhold, Sergueï Eisenstein transpose nombre de ses découvertes au cinéma. Outre ses innovations dramaturgiques et son parti pris de décors et d’accessoires industriels authentiques, La Grève (1924) applique les principes du « montage des attractions » (éléments extérieurs à l’intrigue, destinés à produire un choc) ; dans Le Cuirassé Potemkine (1925), les acteurs sont remplacés par des non-professionnels représentant des « types » sociaux. En prise avec la lutte contre le « formalisme » au cours des années 1930, Eisenstein réalise notamment Alexandre Nevski (1938) puis Ivan le Terrible, dont la première partie lui vaudra le prix Staline en janvier 1946, tandis que la seconde est interdite et condamnée en août de la même année. Vassili Kouptsov (Pskov, 1899 – Leningrad, 1935) Vassili Kouptsov est l’un des premiers et des plus fidèles élèves de Pavel Filonov, dont il fréquente l’atelier en 1924, après des études à l’école d’art industriel de Pskov puis à l’Académie des beauxarts arts de Leningrad. Désireux de synthétiser les apports de Filonov et de Malévitch, il se rapproche du Cercle des artistes de Leningrad, en quête d’une figuration alliant au modernisme des contenus « socialistes ». Dans les années 1930, il peint des tableaux sur des thèmes aéronautiques. Il met fin a ses jours après une perquisition et des interrogatoires laissant présager une arrestation, tandis que commence la traque de Pavel Filonov et de son école. Sa nécrologie mentionne qu’il travaillait alors à un grand tableau, La Tempête des dieux. Le dirigeable Tsiolkovski dans les cieux. Gustav Klucis (Rūijena, Lettonie, 1895 – Moscou, 1938) En 1915, Klucis émigre de Riga à Petrograd, puis à Moscou, où il étudie aux Vkhoutemas auprès de Kazimir Malévitch. D’abord membre de l’Ounovis, il se rapproche du constructivisme au début des années 1920. Klucis conçoit des projets de tribunes, de kiosques et de dispositifs de propagande. Il inaugure l’usage du photomontage en Russie, qu’il utilise pour des décors urbains, des stands d’expositions, des couvertures de livres, mais surtout pour des affiches. En 1938, Klucis est condamné dans l’affaire - forgée de toutes pièces - du « complot fasciste des nationalistes lettons » et est exécuté. Alexandre Labas (Smolensk, 1900 – Moscou, 1983) En 1919, durant la guerre civile, Labas s’engage comme volontaire dans l’Armée rouge. Une fois démobilisé, il entreprend des études à la faculté de peinture des Vkhoutemas. Il a notamment pour professeurs V. Kandinsky, I. Machkov, P. Kontchalovski ou A. Lentoulov. En 1925, il participe à la fondation de la Société des peintres de chevalet (OST) et développe une peinture expressive aux formes estompées, tranchant avec le dessin aux lignes nettes de ses collègues Deïneka ou Pimenov. En 1928, il peint Octobre, une suite de tableaux consacrés à la révolution. En 1936, il subit des attaques pour formalisme et perd la possibilité d’exposer. Il travaille alors pour le théâtre. 16


Ivan Leonidov (oblast de Tver, 1902 – Moscou, 1959) La révolution permet à Leonidov, fils de paysans, d’entrer aux Ateliers libres de Tver en 1920, puis aux Vkhoutemas, dans la faculté d’architecture dirigée par Alexandre Vesnine. Son projet de diplôme (1927) lui apporte une notoriété soudaine. Leonidov rejoint l’Union des architectes contemporains (OSA) et conçoit de premiers projets fonctionnels répondant à la théorie constructiviste des « condensateurs sociaux ». Peu porté sur la théorisation, Leonidov se distingue en revanche par ses talents de dessinateur. En 1930, il est victime d’une virulente campagne de dénigrement dans la presse – connue sous le nom de « leonidovchtchina » - qui critique son formalisme et son manque de pragmatisme : « il faut croire au socialisme, écrit Leonidov en 1936, et dans ce domaine, ce n’est pas un péché que se laisser emporter par la fantaisie imaginative ». El Lissitzky (Potchinok, gouvernement de Smolensk, 1890 – Moscou, 1941) Lazar Lissitzky étudie à l’école des beaux-arts de Vitebsk, puis à Darmstadt (1909-1914). Après son retour en Russie en 1914, il participe au mouvement de renaissance de la culture juive. Dans les années 1918-1920, il enseigne à l’école des arts du peuple de Vitebsk et rejoint l’Ounovis, groupe fondé par Kazimir Malévitch. En 1921, il est envoyé en Allemagne pour contribuer au rétablissement des relations culturelles entre les deux pays : il jouera à diverses reprises ce rôle de promoteur l’art soviétique à l’étranger. Se rapprochant rapidement du constructivisme, il conçoit des projets architecturaux et de scénographiques. En 1928, il adhère au groupe Octobre. Maître du photomontage, il collabore régulièrement à la revue L’URSS en construction (1932-1940). Vladimir Maïakovski (Bagdadi, Koutaïssi, 1893 – Moscou, 1930) Figure adulée d’Octobre, Maïakovski participe au mouvement révolutionnaire dès avant la révolution et est arrêté à trois reprises. Durant ses études artistiques à Moscou, entre 1911 à 1913, il fait la connaissance de Vladimir Bourliouk et s’invite dans les cercles futuristes. Après la révolution, Maïakovski devient le concepteur - à la fois dessinateur et rédacteur – d’innombrables Fenêtres ROSTA (1919-1922). Il publie dans le journal L’Art de la commune et prend une part déterminante dans la formation du Front gauche de l’art (LEF) en 1922 : militant du productivisme et de la factographie, adepte de la « commande sociale », il collabore à diverses reprises avec Rodtchenko. Maïakovski se suicide en 1930. Vsevolod Meyerhold (Penza, 1874 – Moscou, 1940) En 1896, Meyerhold débute ses études théâtrales. En 1902, il met en scène ses premières pièces puis assume la direction de différents studios et théâtres. Nommé à la tête de la Section théâtrale du Commissariat du Peuple à l’Education (Narkompros) en 1919, il invite à partir de 1923 des artistes constructivistes à contribuer à ses réflexions sur la transformation intégrale de l’espace scénique. Les années 1920 sont pour lui celles d’une profonde rénovation du théâtre : au renouvellement du répertoire, s’ajoute celui du jeu d’acteur à travers la biomécanique. Meyerhold s’efforce de poursuivre ses activités au cours des années 1930, en dépit des attaques virulentes pour « formalisme » dont il fait l’objet. En janvier 1938, son théâtre ferme. Le 20 janvier 1939, Meyerhold est arrêté à Leningrad, torturé puis exécute en secret. Ousto Moumine Alexandre Nikolaev se forme aux SVOMAS sous la direction de Malévitch. Envoyé à Tachkent en 1920 par le Comité Central Exécutif du Turkestan pour participer à un programme de développement des arts « nationaux », il s’installe dans différentes villes de l’Asie centrale soviétique. Converti à l’Islam en 1922, il prend le nom d’Ousto Moumine (« Le Maître »). Il travaille pour le théâtre ainsi que pour des journaux et des revues. En 1938, il est arrêté et condamné a trois ans d’emprisonnement pour participation à une organisation terroriste contre-révolutionnaire.

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Alexeï Pakhomov (Varlamovo, gouvernement de Vologda, 1900 – Leningrad, 1973) En 1917, Pakhomov commence ses études artistiques à Petrograd avant de servir dans l’Armée rouge durant la guerre civile. Dès 1923, il travaille pour des revues et illustre des livres. Il est l’un des fondateurs du Cercle des artistes (1926-1932) : à l’instar de l’OST à Moscou, ce groupe tente de donner une dimension à la fois « socialiste » et moderniste à la figuration. En 1937, son panneau Les Enfants du pays des Soviets lui vaut la médaille d’or à l’Exposition internationale de Paris. Son œuvre ultérieure est essentielle graphique. Pakhomov reçoit son premier Staline pendant la guerre, puis un second en 1946. Youri Pimenov (Moscou, 1903 – Moscou, 1977) Pimenov étudie la peinture aux Vkhoutemas avant de se former à la faculté de typographie. En 1924, il est membre fondateur de l’OST et reçoit diverses commandes de l’État, qui lui permettent notamment de voyager en Allemagne et en Italie. Son attirance pour l’expressionnisme, doublée d’un recours à des procédés empruntés à la photographie et au cinéma, lui valent d’être accusé de formalisme dans les années 1930. Pimenov détruit une large partie de ses œuvres adoucit fortement son style : Renoir devient l’une de ses principales références. Récompensé en 1937 pour ses panneaux à l’Exposition internationale de Paris, il est également lauréat de plusieurs Prix Staline après-guerre, pour ses décors de théâtre. Lioubov Popova (Ivanovskoïe, 1889 – Moscou, 1924) Fille d’un marchand fortuné et philanthrope, Popova anime des ateliers d’art privés à Moscou. En 1912, elle s’initie au cubisme à l’Académie de La Palette, à Paris. De retour à Moscou, elle peint des compositions cubofuturistes. D’abord proche de Kazimir Malevitch, Popova réalise de nombreuses œuvres suprématistes. Se ralliant progressivement au constructivisme naissant, elle réalise un extraordinaire cycle de peintures – les « formations de forces dans l’espace » - avant d’adhérer aux thèses productivistes, participant en 1921 à l’exposition-manifeste « 5x5=25 ». Popova réalise des dispositifs scéniques, des costumes de scène, des compositions graphiques et de nombreux motifs imprimés. Elle s’éteint en 1924, épuisée par la scarlatine. Mikhaïl Prekhner (Varsovie, 1911 – Tallinn, 1941) Dès ses plus jeunes années, Mikhail Prekhner se passionne pour la photographie, qu’il pratique dès la fin de ses études. Proche des milieux constructivistes, il travaille pour diverses revues spécialisées et effectue de nombreux reportages. En 1931, il prend part à l’élaboration d’ouvrages commémoratifs, comme La Première Armée de cavalerie, conçu par Rodtchenko. Contributeur de L’URSS en construction à partir de 1932, il y réalise de nombreux sujets. À partir de 1933, il participe à des expositions de photographie. Correspondant de guerre pour la Pravda, il meut en combattant pour la défense de Tallin. Alexandre Rodtchenko (Saint-Petersbourg, 1891 – Moscou, 1956) Figure par excellence de l’artiste-ingénieur, Alexandre Rodtchenko nait et grandit au théâtre, où son père est accessoiriste. Arrivé à Moscou en 1916, il rejoint les cercles d’avant-garde. Rapidement proche de Tatline, il est l’un des inventeurs du constructivisme : à ses tableaux résolument expérimentaux, réduits à quelques-uns des aspects élémentaires du médium pictural, s’ajoutent à partir de 1918 des constructions spatiales. Après l’exposition « 5x5=25 », Rodtchenko délaisse la « phase de laboratoire » du constructivisme et devient l’un des principaux représentants du productivisme. Son extraordinaire énergie créative s’étend aux domaines du photomontage, de la photographie, de la conception graphique, de la scénographie ou du design. La période stalinienne n’épargne cependant pas Rodtchenko : progressivement marginalisé au cours des années 1930, il est reconnu coupable de formalisme en 1951 et est exclu de l’Union des artistes. Il sera réhabilité peu de temps avant sa mort en 1956.

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Georgui Roublev (Lipetsk, 1902 – Moscou, 1975) Entre 1919 à 1922, Georgui Roublev étudie aux Ateliers libres de Lipetsk avant de rejoindre la faculté de peinture des Vkhoutemas. Chargé de décorations urbaines, il conçoit à partir de 1935 les grands défilés organisés à l’occasion des grandes fêtes du calendrier rouge. La peinture de chevalet demeure pour lui une activité une activité essentiellement privée, l’unique présentation publique de son travail lui ayant valu l’accusation de « formalisme ». Alexandre Samokhvalov (Bejetsk, 1894 – Leningrad, 1971) En 1919, Alexandre Samokhvalov étudie à la faculté de peinture des Vkhoutemas auprès de Kouzma Petrov-Vodkine. Entre 1926 et 1929, il est l’un des membres les plus notables du Cercle des artistes de Leningrad. En 1930, il devient membre du groupe Octobre. Dans les années 1930, Samokhvalov produit de nombreuses œuvres sur des thèmes sportifs et forge une nouvelle image de la femme soviétique, forte et libre. En 1937, son panneau L’Education physique soviétique lui vaut le grand prix à l’Exposition internationale de Paris. À la même époque, il commence à travailler pour le théâtre. Varvara Stepanova (Kovno [aujourd’hui Kaunas en Lituanie], 1894 – Moscou, 1958) En 1914, durant ses études à l’école des beaux-arts de Kazan, Varvara Stepanova rencontre son futur mari Alexandre Rodtchenko. Tous deux s’installent à Moscou, où Stepanova suit des cours dans des ateliers privés et rejoint les cercles d’avant-garde. A partir de 1918, elle réalise des séries de collages et de compositions abstraites, avant d’adhérer aux thèses productivistes après sa participation à l’exposition « 5x5=25 ». En 1922, Stepanova conçoit les décors et les costumes de La Mort de Tarelkine, pièce mise en scène par Meyerhold. Entre 1924 et 1926, elle dessine des tissus pour la Fabrique de cotonnades imprimées no 1, puis développe de nombreux projets graphiques pour des livres et des revues et des affiches. Dans les années 1930, Stepanova collabore à L’URSS en construction. Vladimir Tatline (Kharkov, 1885 – Moscou, 1953) Fondateur du constructivisme, Tatline s’enfuit à quatorze ans de chez lui et s’engage comme mousse. Il étudie à l’école des Beaux-Arts de Penza puis il se rend à Moscou. En 1914, après un voyage en Europe, durant lequel il visite l’atelier de Picasso, Tatline travaille à ses « contre-reliefs ». Il est peu à peu suivi par plusieurs jeunes artistes, dont Popova ou Rodtchenko. En 1919, il commence l’élaboration du Monument à a la IIIe Internationale, œuvre-manifeste de la fusion révolutionnaire de l’art dans la vie. Dans les années 1920, Tatline travaille à des scénographies théâtrales, conçoit des « vêtements normaux », des meubles et de la vaisselle. Son dernier projet d’ampleur est une machine à voler, le Letatline. Au début des années 1930, en prise à des accusations de formalisme, Tatline ne peut plus exposer ses œuvres. Il gagne sa vie comme scénographe et poursuit dans la sphère privée un œuvre pictural revenu au paysage et à la nature morte.

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liste des œuvres et des documents exposés (près de 450 numéros)

mobiliser les masses Dziga Vertov Kino-Nedelia n°17 (Ciné-semaine n°17). Le train de propagande V.I. Lenine n°1 24 septembre 1918 Film 35 mm Extrait de 50 secondes Krasnogorsk, Archives nationales russes de films et photographies documentaires Exposition du département Politique et Education Leningrad 1925 papier peint «L’art dans la vie» © Multimedia Art Museum, Moscow Nikolaï Lakov Esquisses pour décoration de wagon d’agit-train «L’éducation est la base de la liberté» 1919-1920 Aquarelle, crayon de graphite sur papier Galerie d’Etat Trétiakov Manifestation place Uritsky Leningrad, 1er mai 1925 1925 Papier peint, procession tour Tatline © Multimedia Art Museum, Moscow fenêtres ROSTA Vladimir Lebedev  Le fantôme rouge du communisme se déplace à travers l’Europe 1920 Gouache et crayon graphite sur carton Moscou, Galerie nationale Tretiakov Vladimir Maïakovski  Le Travailleur conscient 1920-1921 Pochoir pour les affiches Fenêtres ROSTA  Peinture sur papier Moscou, Musée d’État d’histoire de la littérature russe Vladimir Dahl Vladimir Maïakovski « Chaque absentéisme est une joie pour l’ennemi. Un héros du travail est un coup pour la bourgeoisie ». Affiche ROSTA n°858 1921 Pochoir, peinture sur papier Moscou, Musée d’État d’histoire de la littérature russe Vladimir Dahl

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Mikhail Cheremnykh Affiche du Glavpolitprosvet (Direction générale de l’éducation politique du Comité du peuple à l’Éducation) N° 191 « Pour que le prolétaire distingue mieux ses ennemis de ses amis... » 1922 Peinture, pochoir sur papier Moscou, Musée d’État d’histoire de la littérature russe Vladimir Dahl Vladimir Maïakovski Okno satiry Rosta n°314 Moscou, Musée d’État d’histoire de la littérature russe Vladimir Dahl légende : En haut à gauche : « Les gris ! On vous crie dessus » En haut à droite : « Ca suffit de s’agiter dans la vase bourgeoise » En bas à gauche : « La seule rédemption est le communisme » En bas à droite : « Attrapez-le ! Heureusement, la seule issue est cet escalier » porcelaine de propagande Natalia Danko Les Rouges et les blancs Jeu d’échec de 25 pièces Moscou, Musée d’État d’histoire de la littérature russe Vladimir Dahl Pyotr Vytchegzhanin Assiette « Laissons la classe bourgeoise périr, laissons le capital disparaitre » 1920 Porcelaine Saint-Pétersbourg, Musée d’État russe Sergueï Tchekhonine Assiette « Qui n’est pas avec nous est contre nous » 1918 Porcelaine Saint-Pétersbourg, Musée d’État russe Sergueï Tchekhonine Assiette « L’intelligence ne tolère pas l’esclavage » 1918 Porcelaine Saint-Pétersbourg, Musée d’État russe plan de propagande monumentale Boris Korolev  Mikhaïl Alexandrovitch Bakounine Projet de monument pour Moscou 1918  Bronze Moscou, Galerie d’Etat Tretiakov

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Boris Korolev  Monument à Mikhaïl Alexandrovitch Bakounine 1918 Impression photographique © Moscou, Archives d’État de littérature et d’art Diaporama : Plan de propagande monumentale photographies documentaires actions de masse Ivan Pugni (Jean Pougny)  Esquisse pour un panneau, n. d.  Encre de Chine et aquarelle sur papier Saint-Pétersbourg, Musée d’État russe Ivan Pugni (Jean Pougny)  Esquisse pour un panneau, n. d.  Encre de Chine et aquarelle sur papier Saint-Pétersbourg, Musée d’État russe Nikolaï Evreinov Captation de la Prise du Palais d’hiver Film 35 mm 1 minute 1920 Nanterre, La Contemporaine Youri Annenkov Décor pour la Prise du Palais d’hiver. Projet de scénographie de spectacle populaire sur la place du Palais. 1920 Crayon, plume, aquarelle, gouache, encre de Chine sur papier Moscou, Musée d’Etat du théâtre Bakhrouchine Nikolaï Evreinov La Prise du Palais d’Hiver. Le gouvernement provisoire. Fragment de scène de masse. Photographe : Boulla frères, studio de photographie. 7 novembre 1920 Tirage noir et blanc sur papier photo Saint-Pétersbourg, Musée du théâtre et de la musique (x4) Photographie. Fêtes en l’honneur du 1er anniversaire de la Révolution d’Octobre. Décoration de bâtiment Petrograd, 7 novembre 1918 Tirage noir et blanc sur papier photographique Musée central d’état d’histoire contemporaine de Russie

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Photographie. Fêtes d’Octobre. Affiche sur le bâtiment du commissariat à l’agriculture : « Qui ne travaille pas ne mange pas » Petrograd, 7 novembre 1918 Tirage noir et blanc sur papier photographique Musée central d’état d’histoire contemporaine de Russie Photographie. Fêtes d’Octobre. Décoration sur des bâtiments. Affiche sur la place Saint-Isaac Petrograd, 7 novembre 1918 Tirage noir et blanc sur papier photographique Musée central d’état d’histoire contemporaine de Russie Photographie. Décoration sur des bâtiments. Affiche à l’angle de l’avenue Volodarski et de la rue Saint-Panteléimon. Petrograd, 7 novembre 1918 Tirage noir et blanc sur papier photographique Musée central d’état d’histoire contemporaine de Russie Photographie. Affiche sur le bâtiment de l’ancienne Société économique de la Garde. Petrograd, 7 novembre 1918 Tirage noir et blanc sur papier photographique Musée central d’état d’histoire contemporaine de Russie Photographie. 1er anniversaire de la Révolution d’Octobre. « Celui qui n’était rien sera debout » Au palais d’hiver Petrograd, Octobre 1918 Tirage noir et blanc sur papier photographique Musée central d’état d’histoire contemporaine de Russie Photographie. Fêtes d’Octobre. Décorations sur des bâtiments Petrograd, 7 novembre 1018 Tirage noir et blanc sur papier photographique Musée central d’état d’histoire contemporaine de Russie Photographie. Fêtes d’Octobre. Décoration sur des bâtiments. Affiche sur la place Saint-Isaac Petrograd, 7 novembre 1918 Tirage noir et blanc sur papier photographique Musée central d’état d’histoire contemporaine de Russie Photographie. Fêtes d’Octobre. Décoration sur des bâtiments. Affiche sur la place Saint-Isaac Petrograd, 7 novembre 1918 Tirage noir et blanc sur papier photographique Musée central d’état d’histoire contemporaine de Russie Photographie. Colonne de manifestants avec une image du solgan « Le travail deviendra maître du monde » Petrograd, 1er mai 1920 Tirage noir et blanc sur papier photographique Musée central d’état d’histoire contemporaine de Russie

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Photographie. Union des Ouvriers-Métalurgistes sur des automobiles décorées pour la manifestation du 1er mai. Moscou, 1er mai 1918» 1918 Tirage noir et blanc sur papier photographique Musée central d’état d’histoire contemporaine de Russie Célébration du 1er mai. Défilé costumé, Moscou 1er mai 1919 1919 Tirage noir et blanc sur papier photographique Musée central d’état d’histoire contemporaine de Russie Photographie. Siège de l’ancien Conseil d’état (aujourd’hui de l’Académie de l’Industrie) décoré pour le 1er mai Petrograd, 1er mai 1918 Musée central d’état d’histoire contemporaine de Russie Photographie. Affiche sur le bâtiment de « Petrochlopo » Petrograd, 1er mai 1918 Tirage noir et blanc sur papier photographique Musée central d’état d’histoire contemporaine de Russie Natan Altman  Esquisse d’aménagement de la place du Palais, entre les bâtiments de l’état-major de la garde et de l’état-major général 1918 Encre de Chine, aquarelle, mine de plomb et ornement de papier glacé sur papier Saint-Pétersbourg, Musée d’État russe Natan Altman  Esquisse d’aménagement de la place du Palais, entre le Palais d’hiver et l’état-major de la garde 1918 Encre de Chine, aquarelle, mine de plomb et ornement de papier glacé sur papier Saint-Pétersbourg, Musée d’État russe la peinture traditionnelle et ses nouveaux sujets Boris Koustodiev  Le Bolchevik 1920 Huile sur toile Moscou, Galerie nationale Tretiakov Isaac Brodsky (1883-1939) Devant le cercueil du chef 1925 Huile sur toile Moscou, Musée d’État d’histoire Sergueï Malioutine  V.I. Lénine sur son lit de mort 1925  Huile sur toile Moscou, Musée d’État d’histoire 24


Evgueni Katsman L’Instituteur de campagne 1925 Huile sur toile Moscou, Galerie d’Etat Tretiakov Viktor Perelman  Le Correspondant ouvrier 1925  Huile sur toile, 70 × 100 cm Moscou, Galerie d’Etat Tretiakov Efim Tcheptsov Séance de la cellule villageoise du Parti communiste 1923-1924 Huile sur toile Moscou Moscou, Galerie d’Etat Tretiakov Kouzma Petrov-Vodkine Fantaisie 1925  Huile sur toile Saint-Pétersbourg, Musée d’État russe Kouzma Petrov-Vodkine Ouvriers 1926  Huile sur toile Saint-Pétersbourg, Musée d’État russe Ivan Chadr L’Ouvrier au marteau 1922  Bronze Moscou, Galerie d’Etat Tretiakov le réalisme critique allemand en Russie soviétique Eric Johansson  En bas on a faim, parce qu’en haut on s’empiffre 1923  Huile sur toile Moscou, Musée central d’histoire contemporaine de Russie Otto Nagel Le Jubilaire 1924  Huile sur papier marouflé sur contreplaqué Moscou, Musée central d’histoire contemporaine de Russie

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Heinrich Vogeler Le Secours rouge international 1924  Huile sur toile Moscou, Musée central d’histoire contemporaine de Russie George Grosz  Dieu-Capital 1923-1924  Encre de Chine sur papier Moscou, Musée central d’histoire contemporaine de Russie George Grosz Dieu-Capital 1923-1924  Encre de Chine sur papier Moscou, Musée central d’histoire contemporaine de Russie George Grosz Dieu-Capital 1923-1924  Encre de Chine sur papier Moscou, Musée central d’histoire contemporaine de Russie Otto Griebel  Exposition des marchandises bon marché 1923  Aquarelle, pinceau et stylo sur papier Moscou, Musée d’État des beaux-arts Pouchkine Jankel Adler Homme et petite fille Début des années 1920 Moscou, Musée d’État des beaux-arts Pouchkine Rudolf Schlichter Grève à Berlin 1920 Moscou, Musée d’État des beaux-arts Pouchkine A. V. Leontyev et V. V. Leontyev  Vue de la Première exposition internationale des artistes allemands Saratov, 1924-1925  Tirage photographique papier peint ©Saratov, Musée national d’art Radichtchev

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mobiliser les masses (suite) Nikolaï Pounine Le Monument à la IIIe Internationale de Vladimir Tatline Saint-Pétersbourg, Izdanie Otdela izobrazitelnykh iskousstv N.K.P. 1920 Paris, Centre Pompidou Musée national d’art moderne, Bibliothèque Kandinsky* Vladimir Tatline  Affiche originale : « Ni vers le nouveau, ni vers l’ancien, mais vers le nécessaire » Slogan du groupe Union des nouvelles tendances de l’art 1923  Crayon graphite et gouache sur papier Moscou, Musée d’État du théâtre A. Bakhrouchine Vladimir Tatline (1885-1953) Maquette du monument à la IIIe Internationale communiste 1919 Reconstitution de D. G. Dimakov, E. G. Lapchina et I. N. Fedotiv (école des Beaux-Arts K. A. Savitski de Penza, Gorki, 1986-1987) Bois, carton, papier, assemblage et peinture Moscou, Musée d’État et Centre d’exposition ROSIZO Alexandre Rodtchenko  (1891-1956) Pur Rouge (du triptyque Couleur lisse) 1921 Huile sur toile Moscou, collection privée Gustav Klucis Esquisse pour stand de propagande avec Design plate-forme haut-parleur 1922 Encre, papier Thessalonique, MOMus, Musée d’art moderne - collection Costakis Gustav Klucis Ecran-Radio-Orateur n°5 1922 Encre, papier Thessalonique, MOMus, Musée d’art moderne- collection Costakis Gustav Klucis Esquisse pour stand d’agitation rotatif pour 4e congrès du Komintern 1922 Encre, papier Thessalonique, MOMus, Musée d’art moderne- collection Costakis Gustav Klucis Projet d’une construction pour le 5e anniversaire d’Octobre 1922 Papier, encre, aquarelle Galerie d’Etat Trétiakov 27


théâtre Photographie d’une scène du spectacle Le Cocu magnifique d’après la pièce de F. Crommelynck. Mise en scène par V. E. Meyerhold au GosTIM (metteur en scène assistant – P. V. Tsetnerovitch). Au verso – notes de P. V. Tsetnerovitch.» 1921 Impression moderne Moscou, Archives nationales russes de la littérature et l’art (RGALI) Photographie d’une scène du spectacle Le Cocu magnifique d’après la pièce de F. Crommelynck. Mise en scène par V. E. Meyerhold au GosTIM (metteur en scène assistant – P. V. Tsetnerovitch). Au verso – notes de P. V. Tsetnerovitch» 1921 Impression moderne Moscou, Archives nationales russes de la littérature et l’art (RGALI) Photographie de la scène finale du spectacle Le Cocu magnifique d’après la pièce de F. Crommelynck, mise en scène par V. E. Meyerhold à l’Atelier libre V. E. Meyerhold associé aux GVYTM (Ateliers nationaux supérieurs du théâtre - Théâtre de l’acteur). 1921 Impression moderne Moscou, Archives nationales russes de la littérature et l’art (RGALI) Le Cocu magnifique de Fernand Crommelynck, mise en scène de Vsevolod Meyerhold au Théâtre d’État Meyerhold (dans le rôle de Bruno : I. V. Ilinski) Après 1922 Impression moderne Moscou, Archives nationales russes de la littérature et l’art (RGALI) Le Cocu magnifique de Fernand Crommelynck, mise en scène de Vsevolod Meyerhold à l’Atelier libre V. E. Meyerhold, associé aux GVYTM (Ateliers nationaux supérieurs du théâtre – Théâtre de l’acteur) 1922 Impression moderne Moscou, Archives nationales russes de la littérature et l’art Lioubov Popova Esquisse du costume de travail de l’acteur no 7 pour Le Cocu magnifique de Fernand Crommelynck 1921 Crayon graphite, instruments de dessin sur papier crème, Moscou, Galerie nationale Tretiakov Lioubov Popova  Installation, projet de construction scénique et esquisse de décor de spectacle pour Le Cocu magnifique de Fernand Crommelynck 1921 Papier, aquarelle noire, crayon rouge, crayon graphite, collage de papier, instruments de dessin, Moscou, Galerie nationale Tretiakov

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Liubov Popova Maquette, Le Cocu magnifique de Crommelynck, mise en scène Meyerhold 1921 Gouache, bois, métal Moscou, Musée d’Etat du théâtre Bakhrouchine Photographie d’une scène du spectacle La terre cabrée mis en scène par V. E. Meyerhold au GosTIM. Metteur en scène assistant – P. V. Tsetnerovitch Impression moderne 1923 Moscou, Archives nationales russes de la littérature et l’art Photographie d’une scènde du spectacle Le Cocu magnifique de Crommelynck, mise en scène Meyerhold 1921 Impression moderne Saint-Pétersbourg, Musée du théâtre et de la musique Photographie d’une scène du spectacle La terre cabrée mis en scène par V. E. Meyerhold au GosTIM 1923 Moscou, Archives nationales russes de la littérature et l’art Photographie d’une scène du spectacle La terre cabrée mis en scène par V. E. Meyerhold au GosTIM (Théâtre national Meyerhold), avec le concours de N. P. Okhlopkov, A. A. Temerine et al. Impression moderne 1923 Moscou, Archives nationales russes de la littérature et l’art Photographie d’une esquisse préparatoire de la scénographie conçue par L. Popova pour La Terre cabrée, de S. Tretiakov, mise en scène par V. Meyerhold au Théâtre d’État Meyerhold. Années 1920. Impression moderne Moscou, Archives d’État de littérature et d’art Scène de La Terre cabrée (mise en scène de V. E. Meyerhold, assisté de P Tsetnerovitch, au Théâtre d’État Meyerhold), 1923 Impression moderne Moscou, Archives d’État de littérature et d’art Lioubov Popova  « Le travail deviendra maître du monde ». Etude de slogan pour le spectacle La Terre cabrée de S. Tretiakov 1923 Collage de papier noir sur papier beige Moscou, Galerie nationale Tretiakov Lioubov Popova  « La religion est l’opium du peuple ». Etude de slogan pour le spectacle La Terre cabrée de S. Tretiakov 1923  Collage de papier noir sur papier beige Moscou, Galerie nationale Tretiakov 29


Lioubov Popova Esquisses pour grue pour La terre cabrée de S. Tretyakov 1923 Moscou, Musée d’Etat du théâtre Bakhrouchine Photographie pour La terre cabrée de S. Tretyakov 1923 Impression argentique Moscou, Musée d’Etat du théâtre Bakhrouchine Scènes de la pièce Masques à gaz de S. Trétiakov, mise en scène de S. Eisenstein, Théâtre du Proletkult 1924 Impression argentique Moscou, collection Alexandre Dobrovinski (x6) Sergueï Eisenstein Projet de décor pour Masques à gaz, 1924, de S . Tretiakov mise en scène par S. Eisenstein au Premier Théâtre ouvrier de Proletkult Mine graphite sur papier Moscou, Archives d’État de littérature et d’art Sergueï Eisenstein Note manuscrite concernant la répartition des rôles pour Masques à gaz, de S. Tretiakov, mise en scène par S. Eisenstein au Premier Théâtre ouvrier du Proletkult. 1924. Mine graphite sur papier Moscou, Archives d’État de littérature et d’art Sergueï Eisenstein Photographie d’une scène du spectacle adapté de la pièce S. M. Tretiakov Les Masques à gaz, mis en scène par S. M. Eisenstein au Premier Théâtre ouvrier du Proletkult. Impression moderne Moscou, Archives nationales russes de la littérature et l’art Photographie d’El-Lissitzky Lazare Markovitch travaillant sur une maquette pour la pièce de S. M. Tretiakov Je veux un enfant ! 1928 Impression moderne Moscou, Archives nationales russes de la littérature et l’art Photographie de maquette de décors pour le spectacle Je veux un enfant d’après pièce de S. M. Tretiakov, réalisés par F. M. El-Lissitzky» 1928 Impression moderne Moscou, Archives nationales russes de la littérature et l’art

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El Lissitzky Etude de costume (Milda) pour Je veux un enfant (mise en scène non réalisée de Vsevolod Meyerhold au Théâtre d’État Meyerhold [Moscou]) 1927  Crayon, aquarelle, papiers collés, impression, blanc de céruse sur carton Moscou, Musée d’État du théâtre A. Bakhrouchine El Lissitzky Etude de costume (vêtement de travail) pour Je veux un enfant (mise en scène non réalisée de Vsevolod Meyerhold au Théâtre d’État Meyerhold [Moscou]), 1928 ; crayon, aquarelle, papiers collés, impression sur carton, 52,9 × 35,7 cm Moscou, Musée d’État du théâtre A. Bakhrouchine El Lissitzky Etude de costumes (machinistes) pour Je veux un enfant (mise en scène non réalisée de Vsevolod Meyerhold au Théâtre d’État Meyerhold [Moscou]), 1927-1930 ; crayon, aquarelle, papiers collés, impression sur carton El Lissitzky Maquette du spectacle Je veux un enfant de Tretyakov, mise en scène Meyerhold 1928 (spectacle non réalisé) technique Moscou, Musée d’Etat du théâtre Bakhrouchine Photographie pour La punaise de V. Maïakovski, mise en scène V. E. Meyerhold par les Koukryniks et Rodtchenko, musique Chostakovitch 1929 Impression moderne Moscou, Archives nationales russes de la littérature et l’art Photographie pour La punaise de V. Maïakovski, mise en scène V. E. Meyerholdpar les Koukryniks et A. Rodtchenko, musique V. Chostakovitch 1929 Impression moderne Moscou, Archives nationales russes de la littérature et l’art Photographie d’une scène du spectacle La punaise mis en scène par V. E. Meyerhold au GosTIM 1929 Impression moderne Moscou, Archives nationales russes de la littérature et l’art Photographie d’une scène du spectacle La punaise mis en scène par V. E. Meyerhold au GosTIM 1929 Impression moderne Moscou, Archives nationales russes de la littérature et l’art Photographie des étudiants des GVYTM pendant le cours de « biomécanique » 1921 Impression moderne Moscou, Archives nationales russes de la littérature et l’art

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Cours de biomécanique de mouvement plastique aux Ateliers théâtraux V. E. Meyerhold  tirage photographique Impression moderne Moscou, Archives d’État de littérature et d’art Artistes du Théâtre d’État Meyerhold (E. B. Bengis, Z. P. Zlobine, I. I. Koval-Samborski, I. V. Hold ...) aux cours de biomécanique Tirage photographique Impression moderne Moscou, Archives d’État de littérature et d’art Dziga Vertov Enthousiasme [La Symphonie du Donbass] Film 1930 V. E. Meyerhold Cours de biomécanique Film 2 minutes Moscou, Musée d’Etat du théâtre Bakhrouchine Photographie d’artistes du Théâtre national V. E. Meyerhold aux cours de « biomécanique » (E. B. Bengis, Z. P. Zlobine, I. I. Koval-Samborski, I. V. Hold...). 1929 Moscou, Archives nationales russes de la littérature et l’art Photographie d’artistes du Théâtre national V. E. Meyerhold aux cours de « biomécanique » (E. B. Bengis, Z. P. Zlobine, I. I. Koval-Samborski, I. V. Hold...) 1929 Moscou, Archives nationales russes de la littérature et l’art Photographie d’artistes du Théâtre national V. E. Meyerhold aux cours de « biomécanique (E. B. Bengis, Z. P. Zlobine, I. I. Koval-Samborski, I. V. Hold...) 1929 Moscou, Archives nationales russes de la littérature et l’art Alexandre Rodtchenko Etude de costume (personnage en vêtement de travail avec une image de la punaise sur la poitrine et sur la manche) pour La Punaise (mise en scène de Vsevolod Meyerhold au Théâtre d’État Meyerhold, Moscou 1929 Papier noir sur papier, encre de Chine, plume, crayon, blanc de céruse, pastel, papiers collés Moscou, Musée d’État du théâtre A. Bakhrouchine Alexandre Rodtchenko Etude de costume (le président du Soviet de la ville) pour La Punaise (mise en scène de Vsevolod Meyerhold au Théâtre d’État Meyerhold [Moscou]) 1929 Papier noir sur papier, papiers collés, encre de Chine, plume, blanc de céruse, crayon de couleur Moscou, Musée d’État du théâtre A. Bakhrouchine

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Kurinistky Esquisse pour le premier acte de La punaise de V. Maïakovski, mise en scène Meyerhold 1929, musique Chostakovitch 1929 Musée du théâtre Bakhrouchine Photographie de groupe pendant la préparation de La punaise de V. Maïakovski, mise en scène Meyerhold 1929 musique Chostakovitch 1929 Tirage moderne Moscou, Musée d’Etat du théâtre Bakhrouchine Photographie de La punaise de V. Maïakovski, mise en scène Meyerhold 1929 par les Koukryniks et Rodtchenko, musique Chostakovitch 1929 Tirage moderne Moscou, Musée d’Etat du théâtre Bakhrouchine Photographie de La punaise de V. Maïakovski, mise en scène Meyerhold 1929 par les Koukryniks et Rodtchenko, musique Chostakovitch 1929 Tirage moderne Moscou, Musée d’Etat du théâtre Bakhrouchine Photographie de La punaise de V. Maïakovski, mise en scène Meyerhold 1929 par les Koukryniks et Rodtchenko, musique Chostakovitch 1929 Tirage moderne Moscou, Musée d’Etat du théâtre Bakhrouchine Documentation photo pour La punaise de V. Maïakovski, mise en scène Meyerhold 1929 par les Koukryniks et Rodtchenko, musique Chostakovitch 1929 Saint-Pétersbourg, Musée du théâtre et de la musique Gustav Klucis Principes NOT (Organisation scientifique du travail) Encre, stylo et aquarelle sur papier Thessalonique, MOMus, Musée d’art moderne – collection Costakis Premier cercle, au centre (de gauche à droite et de haut en bas) Agit-Prop Prod-Réclame — (prod. pour « production », « industrie » etc.) Spectacles Vie quotidienne V. Meyerhold Biomécanique Film 35 mm 2 mn. Moscou, Musée du théâtre Bakhrouchine

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Alexeï Gastev  Comment il faut travailler. Une introduction pratique à la science de l’organi¬sation du travail (Kak nado rabotat’. Praktitcheskoe vvedenije v naouku organizatsii truda) Moscou, éditions VTsSPS, 1927 Moscou, Bibliothèque nationale russe Tirage moderne réinventer les objets du quotidien mobilier « Le nouveau mode de vie ». Photomontage consacré à la conception par Tatline de modèles de vêtements. Sur les feuillets 3 et 5 : photographies de Tatline 1924 Papier marouflé sur carton, papiers collés (papier de couleur, coupures de journaux), papier photographique, tirage noir et blanc, collage Moscou, Musée d’État d’histoire de la littérature russe Vladimir Dahl Varvara Stepanova  Echantillon de textile imprimé d’après ses dessins à la Première Fabrique de tissu imprimé 1924  Tissu éponge Moscou, collection particulière Varvara Stepanova  Soirée du livre, scène d’une représentation donnée dans un club 1924  Epreuve gélatino-argentique de l’artiste Moscou, collection particulière Mikhaïl Kaufman  Alexandre Rodtchenko dans un vêtement de travail, confectionné d’après ses croquis par Varvara Stepanova 1923  Tirage gélatino-argentique Moscou, collection particulière Alexandre Rodtchenko Varvara Stepanova vêtue d’une robe, taillée dans un tissu imprimé d’après ses dessins à la première fabrique de tissu imprimé 1924  Epreuve gélatino-argentique de l’artiste Moscou, collection particulière Varvara Stepanova  Projet de tenue féminine sportive 1923  Gouache et encre sur papier Moscou, Musée d’État des beaux-arts Pouchkine

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Lioubov Popova Esquisse de tissu. Caliquot, dessin filet 1923 -1924 Mine de plomb, encre de chine noire et couleur, plume, instrument du dessin sur le papier Galerie d’Etat Trétiakov Lioubov Popova Esquisse de tissu. Caliquot, dessin Etoiles encerclées 1923 -1924 Encre de chine noire et couleur, plume, instrument du dessin sur le papier Galerie d’Etat Trétiakov Lioubov Popova Esquisse de tissu. Caliquot, dessin Raies noir-blanc-rose 1923 -1924 Mine de plomb, encre de chine noire et couleur, plume, instrument du dessin sur le papier Galerie d’Etat Trétiakov Lioubov Popova Esquisse de tissu. Caliquot, dessin 1923 -1924 Mine de plomb, gouache, plume, instrument du dessin sur le papier Galerie d’Etat Trétiakov M. M. Anoufrieva  Indienne pour chemise Aeroflot, produite à l’usine de coton « IIIème Internationale » 1930 Cotonnade, impression Moscou, Musée d’État d’histoire L.Y. Raitser Dessous en satin Grève, produit dans la Première Fabrique de tissu imprimé URSS, Moscou Fin des années 20 – début des années 30 Cotonnade, impression Moscou, Musée d’État d’histoire Artiste inconnu Tissu pour robe «Mécanisation agricole» produit dans la Seconde Fabrique de tissu imprimé URSS, Serpukhov. Fin des années 20 – début des années 30 Cotonnade, impression Moscou, Musée d’État d’histoire M.M. Anufrieva Tissu imprimé Sport nautique, produit dans la Fabrique de tissu de la « IIIème internationale » URSS, Karabanovo. 1930 Cotonnade, impression Moscou, Musée d’État d’histoire

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V.D. Lotonina Echantillon de tissu Flotte maritime, produit dans la Première Fabrique de tissu imprimé URSS, Moscou 1933 Cotonnade, impression Moscou, Musée d’État d’histoire Vera Lotonina Tissu imprimé Transport ferroviaire Début des années 1930  Cotonnade, impression Moscou, Musée d’État d’histoire Alexandre Rodtchenko Esquisse de tenue pour travailleur industriel 1922 Encre et crayon Musée d’Etat Pouchkine Varvara Stepanova Dessin pour textile 1924 Gouache, papier collé sur carton Musée d’Etat Pouchkine mobilier Vladimir Tatline  Fauteuil 1927 - 1929 Tube d’acier chromé et cuir Édition : Nikol Internazionale (Italie) Paris, Centre Pompidou Musée national d’art moderne/Centre de création industrielle Photos numériques Factographie collection particulière Dont (reprise catalogue) : Piotr Galaktionov travaillant à son projet de diplôme (projet de la faculté de métallurgie des Vkhoutemas-Vkhoutein) : modélisation de l’équipement de salles de spectacle 1929  Tirage argentique Moscou, collection particulière Alexandre Rodtchenko Dans l’atelier de la faculté de métallurgie des Vkhoutemas De gauche à droite : Vsevolod Pavlov, Pavel Jigounov, S. Malichevski (enseignant en sciences de l’ingénieur et de la technique), Bykov (travaillant à un prototype de théière-bouilloire) ; Tirage argentique Moscou, collection particulière 36


Alexandre Rodtchenko Dans l’atelier des Vkhoutein De gauche à droite : Ivan Morozov, Alexandre Galaktionov, Vladimir Tatline, deux personnes inconnues, Abraham Damsky 1928-1929 Tirage moderne Moscou, collection particulière Alexandre Rodtchenko (1891-1956) Vkhoutemas Projet d’enseigne pour le stand «VKHOUTEMAS» à l’Exposition internationale des arts décoratifs et industriels modernes à Paris. 1925 Gouache et crayon sur papier Moscou, collection privée Lev Koulechov La Journaliste (Journalistka) (connu également sous le titre Votre connaissance [Vasha znakomaïa]). Décors d’Alexandre Rodtchenko 1926 Film 35 mm Gosfilmofond le club ouvrier d’Alexandre Rodtchenko (1925) Alexandre Rodtchenko  Couverture du catalogue de l’Exposition internationale des arts décoratifs et industriels modernes de Paris : Union des républiques socialistes soviétiques 1925  Impression couleur sur papier Paris, Centre Pompidou – Bibliothèque Kandinsky Documentation photo Club Ouvrier Moscou, Collection particulière (x3) Rodtchenko à la table d’échecs. Fragments intérieur du club ouvrier 1925 Photographie, tirage photo-argentique tardif Moscou, Collection particulière Alexandre Rodchenko Coin Lénine, Série N°3. Années 1920 Papier, impression Moscou, collection privée Alexandre Rodchenko Panneau d’entrée pour le club ouvrier du pavillon de l’URSS à l’Exposition des arts décoratifs et industriels modernes de Paris 1925  Gouache et encre sur papier Moscou, Musée d’État des beaux-arts Pouchkine 37


Alexandre Rodtchenko  Bibliothèque, esquisse d’équipement pour le club ouvrier du pavillon de l’URSS à l’Exposition des arts décoratifs et industriels modernes de Paris 1925  Gouache et encre sur papier Moscou, Musée d’État des beaux-arts Pouchkine Alexandre Rodtchenko  « Lénine », projet de vitrine pour le club ouvrier du pavillon de l’URSS à l’Exposition des arts décoratifs et industriels modernes de Paris 1925  Encre de Chine et collage sur papier Moscou, musée d’État des Beaux-arts Pouchkine Alexandre Rodtchenko  Table et chaise, esquisse d’équipement pour le club ouvrier du pavillon de l’URSS à l’Exposition des arts décoratifs et industriels modernes de Paris 1925  Gouache et encre sur papier Moscou, Musée d’État des beaux-arts Pouchkine Alexandre Rodtchenko Table pour jeu d’échecs, esquisse d’équipement pour le club ouvrier du pavillon de l’URSS à l’Exposition des arts décoratifs et industriels modernes de Paris 1925  Gouache et encre sur papier Moscou, Musée d’État des beaux-arts Pouchkine Henri Manuel  Club ouvrier du pavillon de l’URSS à l’Exposition des arts décoratifs et industriels modernes de Paris (vue intérieure) 1925 Tirage gélatino-argentique tardif Moscou, collection particulière Alexandre Rodtchenko Club ouvrier Ensemble de 20 éléments : 12 chaises, 2 tables-pupitres, 1 présentoir photographique, 1 bibliothèque, 1 échiquier et 2 chaises, 1 tribune équipée d’un panneau-écrans 1925/1979 Bois et métal Paris, Centre Pompidou, Musée national d’art moderne, Centre de création industrielle Dziga Vertov Kino-Glaz Cinéma, film. Durée 71 minutes 54 secondes Extrait : 1 minute 20 secondes 1924 Paris, Centre Pompidou Musée national d’art moderne/Centre de création industrielle

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Mikhaïl Kaufman Moskova 1927 Film 35 mm noir et blanc, 80 secondes Paris, Centre Pompidou Musée national d’art moderne/Centre de création industrielle Alexandre Rodtchenko Portrait de Vladimir Maïakovski 1924 Paris, Centre Pompidou, Musée national d’art moderne, Centre de création industrielle Don de Mouli Rodtchenko, 1981 A. I. Strakhov (Braslavski) Vladimir Ulyanov (Lénine) Papier sur panneau de fibre de bois 1924 Galerie d’Etat Trétiakov Sergueï Tretiakov Les Fils d’Octobre 1924 Moscou, Archives nationales russes de la littérature et l’art (RGALI) Sergueï Tretiakov Hurle, Chine ! 1926 Moscou, Archives nationales russes de la littérature et l’art (RGALI) Sergueï Tretiakov Li-Yan est têtu. 1927 Sergueï Tretiakov Le Mariage de Den Chi-Hua 1928 Sergueï Tretiakov Den Chi-Hua 1933 Moscou, Archives nationales russes de la littérature et l’art (RGALI) Sergueï Tretiakov Den Chi-Hua 1933 Moscou, Archives nationales russes de la littérature et l’art (RGALI) Sergueï Tretiakov Le Pays-carrefour 1937 Moscou, Archives nationales russes de la littérature et l’art (RGALI) 39


Boris Kouchner 103 jours à l’Ouest 1928 Paris, Bibliothèque Nationale de France (BNF) Petr Neznamov Il fait beau dehors 1929 Paris, Bibliothèque Nationale de France (BNF) Nikolaï Tchoujak (dir.) Littérature du fait Pod red. N.F. Čužaka. 1929 Paris, Bibliothèque Nationale de France (BNF) Sergueï Tretiakov couverture d’Alexandre Rodtchenko Retchevik 1929 Paris, Bibliothèque Nationale de France (BNF) REVUE Sovetskoe photo, 1926, 1927,1930 (x 15 numéros) Novyi LEF, 1927,1928 tirages modernes (x 28 numéros) Vladimir Maïakovski Ça va bien !  Poème d’octobre (Horocho ! Oktiabr’skaia poema) Moscou, Leningrad, Gosudarstvennoe izdatelstvo 1927 Moscou, Archives nationales russes de la littérature et l’art (RGALI) Vladimir Maïakovski  Ça va bien ! Poème d’octobre (Horocho ! Oktiabr’skaia poema) Moscou, Leningrad, Gosudarstvennoe izdatelstvo 1927 Impression couleur sur papier Paris, Centre Pompidou – Bibliothèque Kandinsky Vladimir Maïakovski et El Lissitzky Pour la voix (Dlia golosa) Berlin, RSFSR, Gosudar¬s¬tvennoe izdatel’stvo 1923  Impression couleur sur papier, 19 × 13,5 cm Paris, Centre Pompidou – Bibliothèque Kandinsky [El Lissitzky se définit comme le « Constructeur du livre »]

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Vladimir Maïakovski Pour la voix 1923 Avec dédicace de l’auteur adressée à V. D. Zeldovitch. Moscou, Archives nationales russes de la littérature et l’art (RGALI) Alexandre Rodtchenko Portrait de Serge Tretiakov 1928 Paris, Centre Pompidou Musée national d’art moderne/Centre de création industrielle architecture des «condensateurs sociaux» Konstantin Melnikov Club ouvrier du syndicat des employés des services municipaux I. V. Roussakov. Façade principale 1927 Papier, cyanotype Moscou, Musée d’Etat de recherche d’architecture Chtchoussev Leonidov Ivan Moscou. Projet de bâtiment du commissariat du peuple à l’industrie lourde d’URSS. Concours, 1er tour, vue perspective 1934 Crayon, encre, gouache, badigeon sur papier Moscou, Musée d’Etat de recherche d’architecture Chtchoussev Mikhaïl Prekhner Maison-Commune du Narkomfin 1930 Impression argentique Moscou, Multimedia Art Museum Prokofiev I., Khroutski V. N., Tchegodaïeva T. N. Tchaïko I. M., avec le concours de Prochkine A. N. Projet de « maison-commune » destiné à loger 2000 personnes, pour les ouvriers de Leningrad. Plan d’un étage, plan d’une cellule d’habitation, axonométrie d’une cellule d’habitation, vue perspective d’un couloir et vue perspective de la façade du secteur résidentiel 1930 Papier Whatman, carton, encre de Chine, crayon, papiers collés Saint-Pétersbourg, Musée du théâtre et de la musique Prokofiev I., Khroutski V. N., Tchegodaïeva T. N. Tchaïko I. M., avec le concours de Prochkine A. N. Projet de « maison-commune » destiné à loger 2000 personnes, pour les ouvriers de Leningrad. Plan du rez-de-chaussée, plans des sous-sols, vue perspective de l’intérieur de la salle de réunion et de cinéma, vue perspective de l’intérieur de la cantine du secteur communautaire. 1930 Papier Whatman, carton, encre de Chine, crayon, papiers collés. Saint-Pétersbourg, Musée du théâtre et de la musique 41


Prokofiev I., Khroutski V. N., Tchegodaïeva T. N. Tchaïko I. M., avec le concours de Prochkine A. N. Projet de « maison-commune » destiné à loger 2000 personnes, pour les ouvriers de Leningrad. Centre communautaire pour enfants. Façade, coupe, plans du rez-de-chaussée et du 1er étage 1930 Papier, carton, encre de Chine, papiers collés. Saint-Pétersbourg, Musée du théâtre et de la musique Leonidov I. I. (1902-1959) Projet de réaménagement de la côte Sud de Crimée. Mont Darsan. Plan général, vue perspective, façades. 1935 - 1938 Tempera, laque, blanc de céruse, poudre de bronze sur contreplaqué, Moscou, Musée national de recherche scientifique d’architecture Chtchoussev Ivan Leonidov Projet de réaménagement de la côte Sud de Crimée. Mont Darsan. Plan général, vue perspective, façades. 1935-1938 Tempera, laque, blanc de céruse, poudre de bronze sur contreplaqué Moscou, Musée national de recherche scientifique d’architecture Chtchoussev Ivan Leonidov Projet d’aménagement du village des « Klioutchiki ». Nijni Taguil. Plan général. 1935-1938 Laque, blanc de céruse, tempera sur bois Moscou, Musée national de recherche scientifique d’architecture Chtchoussev tirages modernes : barrage du Dnieprogue, Sotsgorod immeuble du Narkomfin (commissariat du peuple aux Finances) les arts imprimés au plus prèt du «fait» Vladimir Maïakovski Le prolétaire volant Livre 1925 Paris, Centre Pompidou Musée national d’art moderne/Centre de création industrielle Vladimir Maïakovski Tout va bien! 1927 Paris, Centre Pompidou Musée national d’art moderne/ Centre de création industrielle Vladimir Maïakovski et El Lissitzky Pour la voix 1923 Paris, Centre Pompidou Musée national d’art moderne/Centre de création industrielle 42


Alexandre Rodtchenko Projet d’illustration pour la première édition du poème de V. Maïakovski De ça (Pro èto), partie 2, chapitre « Requête adressée à… » 1923  Photographie, carton, coupures de revues, collage, Moscou, Musée d’État Maïakovski Alexandre Rodtchenko  Projet de couverture pour la première édition du poème de V. Maïakovski De ça (Pro èto) 1923  Photographie, carton, texte dessiné Moscou, Musée d’État Maïakovski Alexandre Rodtchenko  Projet d’illustration pour la première édition du poème de V. Maïakovski De ça (Pro èto), partie 2, chapitre « Le mari de Fekla Davydovna… », 1923 ; photographie, carton, coupures de revues, collage, 47,5 × 32,5 cm Moscou, Musée d’État Maïakovski Gustav Klucis Lénine est à la frontière de deux âges dans l’évolution de l’humanité Photomontage faisant partie d’une série consacrée à Lénine dans la revue Jeune Garde (Molodaya gvardya) 1924, nos 2-3 Collage, gouache sur papier et carton Riga, Musée national des arts de Lettonie Gustav Klucis KPR. Parti communiste de Russie 1924 Photomontage faisant partie d’une série consacrée à Lénine pour la revue Jeune Garde (Molodaya gvardya), nos 2-3 C Collage, gouache et crayon sur papier et carton Riga, Musée national des arts de Lettonie Gustav Klucis Lénine est à la frontière de deux âges dans l’évolution de l’humanité Photomontage faisant partie d’une série consacrée à Lénine dans la revue Jeune Garde (Molodaya gvardya) 1924, nos 2-3 Collage, gouache sur papier et carton Riga, Musée national des arts de Lettonie Sergueï Senkine  Photomontage extrait de la revue La Jeune Garde (Molodaya gvardya), Moscou, éditions La Jeune Garde, 1924, n°4  Impression typographique sur papier Moscou, Musée d’État Maïakovski

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Gustav Klucis  Millions de travailleurs ! Rejoignez la compétition socialiste ! Esquisse pour une affiche Vers 1927 Photomontage, collage, crayon et gouache sur carton Riga, Musée national des arts de Lettonie El Lissitzky  L’Union des républiques socialistes soviétiques, catalogue du pavillon soviétique de l’Exposition internationale de la presse à Cologne en 1928 (Pressa) Impression couleur sur papier Paris, Centre Pompidou – Bibliothèque Kandinsky El Lissitzky  Pavillon soviétique de l’Exposition internationale de la presse à Cologne en 1928 (Pressa)  papier peint © Moscou, Archives d’État de littérature et d’art Valentina Koulaguina Ouvrières de choc, renforcez les équipes de choc, maîtrisez la technique, augmentez le nombre de cadres de spécialistes prolétariens OGIZ-IZOGIZ, Moscou-Leningrad, 1931 Chromolithographie Moscou, Bibliothèque nationale russe Gustav Klucis L’URSS est la brigade de choc du prolétariat mondial affiche 1931 impression typographique sur papier 143 × 104,3 cm Riga, Musée national des arts de Lettonie Gustav Klucis  Dressez la bannière de Marx, Engels, Lénine et Staline ! Panneau sur la façade de l’hôtel Moskva pour les célébrations de mai 1933  papier peint Tirage photographique Riga, Musée national des arts de Lettonie Gustav Klucis Esquisse pour l’affiche « Tous aux élections! » et « Devant notre tâche » 1930 Photmontage, aquarelle, crayon Riga, Musée national des Beaux-Arts de Lettonie Gustav Klucis Dressez la bannière de Marx, Engels, Lénine et Staline ! Esquisse pour une affiche 1933 Photomontage, peinture à l’huile, gouache et encre de Chine sur carton Riga, Musée national des arts de Lettonie 44


Artiste inconnu  « Le coin de Lénine » affiche, série no 3, années 1920  Impression sur papier Moscou, Fondation d’appui et de développement de programmes scientifiques et culturels Mardjani El Lissitzky Etude pour l’affiche Komsomolie, photo¬montage Années 1920  Tirage gélatino-argentique Moscou, Musée d’État Maïakovski Gustav Klutsis Accélérons le rythme de l’industrialisation. Esquisse pour un poster 1930 Photomontage (expositions multiples) Musée national des Beaux-Arts de Lettonie Alexandre Rodtchenko Pionnier avec trompette Epreuve gélatino-argentique, 1930 Paris, Centre Pompidou Musée national d’art moderne/Centre de création industrielle Don de Mouli Rodtchenko, 1981 Varvara Stepanova (Rodtchenko ?) Sois prêt ! Photomontage pour le livre Le Pays de la construction (Strana stroïki ), 1932  Photographie, tirage gélatino-argentique de l’artiste, gouache Moscou, collection particulière une nouvelle figuration Kazimir Malevitch et la révolution Kazimir Malévitch Le Cheval blanc Vers 1930-1931  Huile sur toile Paris, Centre Pompidou Musée national d’art moderne/Centre de création industrielle Kazimir Malévitch Aveniriens (cinq personnages à la faucille et au marteau) Vers 1931-1932 Encre brune sur papier Paris, Centre Pompidou Musée national d’art moderne/Centre de création industrielle

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Kazimir Malévitch Gota 1927-1932/1978  Œuvre en trois dimensions, assemblage 187 éléments originaux et 56 éléments reconstitués. Plâtre Paris, Centre Pompidou Musée national d’art moderne/Centre de création industrielle Kazimir Malévitch Thèmes pour des monuments architecturaux dans des parcs et sur des places 1927-1932/1978  Plâtre Reconstitution de l’Architectone de Malévitch datée de 1927-1928 par Paul Pedersen en 1978 ; 8 éléments : 4 pièces originales et 4 pièces reconstituées Paris, Centre Pompidou Musée national d’art moderne/Centre de création industrielle Kazimir Malévitch Silhouette de femme 1928-1929 Huile sur contreplaqué Mosou, Musée d’Etat russe Alexandre Deïneka (1899-1969) Sur le chantier de construction de nouveaux ateliers 1926 Huile sur toile Moscou, Galerie nationale Trétiakov Youri Pimenov  « Héroïnes de film de chez nous et pas de chez nous », frontispice pour la revue L’Écran soviétique, 1927, no 19 Encre de Chine, pinceau, plume et crayon graphite sur papier Moscou, Galerie nationale Trétiakov David Chterenberg  Meeting au village 1927 Huile sur toile Moscou, Galerie nationale Tretiakov David Chterenberg  Le propagandiste 1927 Huile sur toile Moscou, Galerie nationale Tretiakov Piotr Williams Installation d’un atelier 1932 Huile sur toile Moscou, Galerie nationale Tretiakov 46


Ekaterina Zernova  Usine de conserves de poisson 1927  Huile sur toile Moscou, Galerie nationale Tretiakov Alexandre Deïneka  Avant la descente dans la mine, 1924  Encre, stylo et peinture sur papier Moscou, Musée d’État des beaux-arts Pouchkine Youri Pimenov Matinée (Oudelnaïa. Eté) Moscou, Musée d’État des beaux-arts Pouchkine Viatcheslav Pakouline  Carter de turboréacteur 1931-1932  Huile sur toile Saint-Pétersbourg, Musée d’État russe Georgi Roublev Le Premier Tracteur d’Ukraine 1931 Huile sur toile Moscou, collection Roman Babichev Victor Ivanovitch Oufimtsev La quatrième condition du camarade Staline 1932 Papier, crayon Moscou, Fondation d’appui et de développement de programmes scientifiques et culturels Mardjani Ousto Moumine  Mais à présent même les aveugles devraient voir que le secteur agricole, même lorsque nous aurons mécanisé les kolkhozes à 100 %, ne saurait se passer du cheval…, Affiche 1933  Impression sur papier Moscou, Fondation d’appui et de développement de programmes scientifiques et culturels Mardjani Georgi Roublev Portrait de J. V. Staline 1935 Huile sur toile Moscou, Galerie nationale Tretiakov Mikhail Kaufman Le Printemps 1929 Krasnogorsk, Archives nationales russes de films et photographies documentaires 47


Partie II - La vie rêvée dans l’art : vers le réalisme socialiste ennemis de classe et ennemis du peuple M. Reïkh  Pour une plus grande sévérité contre les dilapidateurs et les fumistes 1933  Impression sur papier Moscou, Musée central d’histoire contemporaine de Russie Bruni Tatiana (1902 – 19XX) Étude de costume d’homme pour Le Boulon, ballet de D. Chostakovitch. L’Ivrogne. Théâtre académique d’État d’opéra et de ballet (GATOB), Leningrad, 1931 Aquarelle et gouache sur papier. Saint-Pétersbourg, Musée d’État du théâtre et de la musique de Saint-Pétersbourg Bruni Tatiana (1902 – 19XX) Étude de costume pour Le Boulon, ballet de D. Chostakovitch. L’ouvrier tire-au-flanc. Théâtre académique d’État d’opéra et de ballet (GATOB) Leningrad, 1931 Aquarelle et gouache sur papier Saint-Pétersbourg, Musée d’État du théâtre et de la musique de Saint-Pétersbourg Bruni Tatiana (1902 – 19XX) Étude de costume d’homme pour Le Boulon, ballet de D. Chostakovitch. L’Ouvrier instable. Théâtre académique d’État d’opéra et de ballet (GATOB) Leningrad, 1931 Aquarelle et gouache sur papier. Saint-Pétersbourg, Musée du théâtre et de la musique Alexandre Rodtchenko Photographies et graphisme pour la couverture et le dépliant intérieur de L’URSS en construction, Décembre 1933, no 12 Papier imprimé « Le canal “Staline” de la mer Blanche à la mer Baltique » Paris, La contemporaine Le canal de la mer Blanche du nom de Staline. Une Histoire de la construction Leopold Leonidovitc Averbakh Moscou, Gosizdat, 1934 Paris, Bibliothèque Nationale de France (BNF) Alexandre Rodtchenko BBVP est prêt, photomontage pour le numéro L’URSS en construction sur la construction du canal de la mer Blanche 1933  Tirage de l’artiste ©A. Rodtchenko – V. Stepanova Archive Moscou, Multimedia Art Museum

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Alexandre Rodtchenko Travail avec orchestre, série La Construction du canal de la mer Blanche 1933 Tirage gélatino-argentique de l’auteur A. Rodtchenko – V. Stepanova Archive Moscou, Multimedia Art Museum Alexandre Rodtchenko Construction du canal de la baltique 1933 Papier, impression argentique Moscou, Multimedia Art Museum Alexandre Rodtchenko et Varvara Stepanova  La Première Armée de cavalerie (Pervaâ Konnaâ) Moscou, Ogiz-Izogiz 1937 Paris, La contemporaine Alexandre Rodtchenko et Varvara Stepanova  La Première Armée de cavalerie Edition biffée, 1938 Paris, La contemporaine Alexandre Rodtchenko et Varvara Stepanova Les Dix Ans de l’Ouzbékistan, album illustré (langue de publication : ouzbek), édition biffée de 1935 Moscou, collection particulière Auteurs de la conception artistique et de la mise en forme de l’album : Alexandre Rodtchenko et Varvara Stepanova Album Les Dix ans de l’Ouzbékistan. Édité sur décision du Comité central exécutif et du Conseil des commissaires du peuple de la RSS d’Ouzbékistan Moscou, OGIZ Éditions d’État des Beaux-Arts. Imprimé à la Première imprimerie modèle de l’OGIZ ОГИЗА (Moscou). 1934 Solomon Nikritine  Le Tribunal du peuple 1934  huile sur toile 142 × 142 cm Moscou, Galerie nationale Tretiakov Ievgueni Tcherviakov Détenus Film 1936 «Les Artistocrates» 1933 Film 49


13 Jours (Procès du Parti Industriel) 1930 Film Arkady Shishkin Le procès des ravages de l’industrie et de l’économie nationale Moscou, 1928 ©Moscou, Multimedia Art Museum Arkady Shaikhet Les accusés du procès Shakhty emmenés dans la salle des colonnes de la Maison des syndicats Defendants in the Shakhty Trial are brought to the Column Hall of the House of Unions Moscou ,1928 Moscou, Multimedia Art Museum Arkady Shishkin The presidium of the meeting and members of the government commission for the cleaning of the apparatus of the USSR Academy of Sciences Leningrad, 1929 Moscou, Multimedia Art Museum Arkady Shishkin Interrogation of the main accused Ramzin in the process of the Promparty Interrogatoire de l’accusé principal Ramzin au procès du Pomparty (parti industriel). Moscou,1928 Moscou, Multimedia Art Museum Arkadi Chaïkhet Procès des mencheviks-internationalistes dans la salle des Colonnes de la Maison des syndicats (Moscou) 1931  tirage photographique Multimedia Art Museum, Moscow Arkadi Chaïkhet Procès des mencheviks-internationalistes dans la salle des Colonnes de la Maison des syndicats (Moscou), confronta¬tion entre Nikolaï Soukhanov et Leonid Ramzin, 1931 ; tirage photographique Multimedia Art Museum, Moscow Arkady Shaikhet Queue pour le procès du parti de l’industrie dans la salle des Colonne de la Maison des syndicats Moscou, 1930 Moscou, Multimedia Art Museum Arkady Shaikhet Procès des Internationalistes-Mencheviks dans la salle des Colonnes de la Maison des Syndicats. A. Vyshinsky, member de la cour supreme, lit la sentence. V. Antonov-Saratovsky à droite, Ivanov, travailleur et membre de la cour Ivanov, à gauche Moscou, 1930 Moscou, Multimedia Art Museum

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Arkady Shaikhet Procès des Internationalistes-Mencheviks dans la salle des Colonnes de la Maison des Syndicats. L’accusé Yakubovich parle Moscou, 1931 Moscou, Multimedia Art Museum Arkady Shaikhet Procès des Internationalistes-Mencheviks dans la salle des Colonnes de la Maison des Syndicats. Procureur d’Etat N.V. Krylenko parle. Moscou, Multimedia Art Museum Arkady Shishkin Travailleurs dans la salle d’audience du processus de lutte contre les parasites dans les salles à manger de la Staline National food trust. Moscou, 1933 Moscou, Multimedia Art Museum Anonyme Album avec des photos de scènes de la pièce de théâtre. Evg. Vakhtangov. Les Aristocrates 1936 Photographie (tirage argentique) Moscou, Archives nationales russes de la littérature et l’art Scène du spectacle « Les Aristocrates » de N.F. Pogodine. Mise en scène de Zakhav. Première en 1935. Théâtre Bakhtangov Photographie noir et blanc Saint-Pétersbourg, Musée du théâtre et de la musique E.G. Alexeeva, jouant Sonia dans le spectacle « Les Aristocrates » de N.F. Pogodine. Mise en scène de Zakhav. Première en 1935. Théâtre Bakhtangov. Photographie noir et blanc Saint-Pétersbourg, Musée du théâtre et de la musique une culture de la vigueur Alexandre Deïneka Bather 1951 Huile sur toile Galerie d’Etat Trétiakov Alexeï Pakhomov Le bain des matelots de la flotte rouge du bord d’un bateau 1933 Huile sur toile Galerie d’Etat Trétiakov Alexandre Rodtchenko Le plongeon. Stade Dynamo Tirage argentique Moscou, Multimedia Art Museum 51


Alexandre Deïneka Donbass, la pause-déjeuner 1935 Huile sur toile Musée national des Beaux-Arts de Lettonie Gustav Klutsis Les hirondelles (plongeon). Esquisse pour carte postale. Version non utilisée 1928 Collage, photomontage, gouache Musée national des Beaux-Arts de Lettonie Abram Room Un Jeune homme sévère Film 35 mm Extrait : 2 minutes 08 secondes 1936 Krasnogorsk, Archives nationales russes de films et photographies documentaires A. Médvedkine La Jeunesse fleurissante Film, 35 mm Extrait : 1 minute 06 secondes 1937 Krasnogorsk, Archives nationales russes de films et photographies documentaires Alexandre Samokhvalov Athlète avec bouquet 1933 Huile sur toile Galerie d’Etat Trétiakov Alexandre Rodtchenko Colonne de la société sportive « Dynamo » 1935 Impression argentique Moscou, Multimedia Art Museum Alexandre Rodtchenko Fusils en surabondance Dressez vos armes 1935 Impression argentique Moscou, Multimedia Art Museum Alexandre Samokhvalov Komsomol militarisé 1932-1933 Huile sur toile Saint Pétersbourg, Musée d’Etat Russe

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Parades des sportifs à Moscou Film 1934 Krasnogorsk, Archives nationales russes de films et photographies documentaires Parades des sportifs à Léningrad Film 1937 Krasnogorsk, Archives nationales russes de films et photographies documentaires la ville stalienne Varvara Stepanova Livre «De la Moscou marchande à la Moscou socialiste» 1932 Couverture du livre Moscou, Musée d’Etat Pouchkine Gustav Klucis Tout Moscou construit le métro : livrons pour le 17e anniversaire de la révolution d’Octobre la première ligne du meilleur métro du monde OGIZ-IZOGIZ, Moscou-Leningrad, 1934 Chromolithographie Moscou, Bibliothèque nationale russe Victor Сhklovski, Alexandre Rodtchenko, Varvara Stepanova Moscou se reconstruit URSS 1938 Paris, Centre Pompidou Musée national d’art moderne/Centre de création industrielle Alexandre Labas Escaliers mécaniques 1935 Huile sur toile Moscou, Galerie d’Etat Trétiakov L.S. Teplitsky Moscou. Projet pour la station de métro « Place de l’Arbat » (aujourd’hui « Arbat », de la ligne Filovskaïa). Salle des quais. Vue perspective 1934 Crayon, aquarelle et blanc de céruse sur papier. Moscou, Musée national de recherche scientifique d’architecture Chtchoussev Leonid Teplitsky  Moscou. Projet de décoration extérieure pour la station de métro Place de l’Arbat (aujourd’hui « Arbat » sur la ligne Filiovskaïa), pavillon en surface. Façade, 1945  crayon, encre de Chine et aquarelle sur papier 83,4 × 58,4 cm Moscou, Musée national de recherche scientifique d’architecture Chtchoussev

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Alexandre Samokhvalov Avec une perceuse, série Jeunes Femmes dans le métro 1934 Aquarelle sur papier, Saint-Pétersbourg, Musée d’État russe Alexandre Samokhvalov Avec une perceuse, série Jeunes Femmes dans le métro 1934 Aquarelle sur papier, Saint-Pétersbourg, Musée d’État russe Alexeï Douchkine Moscou. Projet pour la station de métro « Place de la Révolution ». Salle des quais. Vue perspective 1935 Crayon, aquarelle, encre de Chine sur papier Moscou, Musée national de recherche scientifique d’architecture Chtchoussev Documentation pavillon 1938 et 1940 tirages modernes L. M. Poliakov Moscou. Projet pour la station de métro « Octobre », de la ligne circulaire. Vestibule en surface. Intérieur de l’avant-salle 1948 Crayon, aquarelle, blanc de céruse, papiers collés, encre de Chine sur papier Moscou, Musée national de recherche scientifique d’architecture Chtchoussev Alabian Iofan Pavillon de l’URSS pour l’exposition universelle de Paris. Maquette 1937 Plâtre, bois Moscou, Musée national de recherche scientifique d’architecture Chtchoussev Youri Pimenov La nouvelle Moscou 1937 Huile sur toile Moscou, Galerie d’Etat Trétiakov Dmitri Tchetchouline et Andreï Rostkovsky  Gratte-ciel résidentiel sur le quai Kotelnitcheskaïa, vue perspective depuis la Moskova à Moscou 1947-1949 Crayon, encre de Chine, aquarelle et blanc de céruse sur papier marouflé sur tissu, Moscou, Musée national de recherche scientifique d’architecture Chtchoussev « L’URSS est le rempart de la paix. Le fascisme, c’est la guerre ». 1935 Laque de Palekh. Papier-mâché, tempera, laque. Moscou, collection Alexandre Dobrovinski

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Boris Ignatovitch La Construction du métro (« Sur les chantiers, cadences redoublées ») 1934 Tirage gélatino-argentique Moscou, Multimedia Art Museum N. Tchetchouline, ingénieur Tigraniv I. M, avec la collaboration de Tarkov A. F et Bogolepov M.I Moscou. Bâtiment administratif dans le quartier de Zariadié. Vue panoramique du quai de la Moscova, du Palais des Soviets au gratte-ciel du quai Kotelnitcheskaïa 1947-1949 Crayon, encre de Chine, aquarelle sur papier Moscou, Musée national de recherche scientifique d’architecture Chtchoussev Iofan, Chtchuko, Gelfreikh Pavillon des Soviets à Moscou. Variante. Maquette 1932 Plâtre, bois, verre, rehauts de couleur Moscou, Musée national de recherche scientifique d’architecture Chtchoussev Medvedkine Alexandre Nouvelle Moscou Film 35 mm 1938 Extrait : 3 mn Krasnogorsk, Archives nationales russes de films et photographies documentaires Iofan, Chtchuko, Gelfreikh Moscou. Projet de Palais des Soviets. Élaboration de la version définitive. Projet technique. Panorama à vol d’oiseau englobant les constructions avoisinantes. 1932 Crayon, aquarelle, blanc de céruse sur papier Moscou, Musée national de recherche scientifique d’architecture Chtchoussev avenir radieux Alexandre Labas Le premier dirigeable soviétique 1931 Huile sur toile Galerie d’Etat Trétiakov Georgy Nissky Saut en parachute Huile sur toile 1933 Moscou, Institut d’art réaliste russe Vassily Kuptsov Dirigeable 1933 Huile sur toile Moscou, Musée Central des Forces Armées 55


Alexandre Deïneka Pleine liberté 1944 Huile sur toile Saint-Pétersbourg, Musée d’Etat russe URSS en construction, N°12 1935 Paris, Centre Pompidou Musée national d’art moderne/Centre de création industrielle Mikhaïl Prekhner Aviomodeliste. Pour le journal L’URSS en construction n°1 Impression argentique Moscou, Multimedia Art Museum Alexandre Rodtchenko, Varvara Stepanova Jeunes planeristes. Esquisses pour L’URSS en construction. 1933 Carton, photomontage Moscou, Multimedia Art Museum V. I Govorkov Au Kremlin, Staline se soucie de chacun de nous Iskousstvo, Moscou-Leningrad, 1940 Chromolithographie Moscou, Bibliothèque nationale russe Vassily Svarog Staline et les membres du Politburo parmi les enfants au Parc Gorki 1939 Galerie d’Etat Trétiakov Alexandre Deïneka (1899-1969) V. I. Lénine en promenade avec des enfants 1938 Huile sur toile Moscou, Musée central des forces armées Une journée dans un parc Film Krasnogorsk, Archives nationales russes de films et photographies documentaires l’Internationale des arts Jacob Burck Morgan and Co. Crayon lithographique, encre sur papier Moscou, Musée d’Etat Pouchkine

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Jacob Burck Heil! Crayon lithographique, encre sur papier Moscou, Musée d’Etat Pouchkine Fred Ellis L’obésité dorée du capitalisme américain Crayon lithographique, encre sur papier Moscou, Musée d’Etat Pouchkine Fred Ellis La journée de la femme dans l’Allemagne fasciste Crayon lithographique, encre sur papier Moscou, Musée d’Etat Pouchkine Frans Masereel Dans le parc de la culture et des loisirs 1937 Pinceau, encre sur papier Moscou, Musée d’Etat Pouchkine Frans Masereel La fin de la manifestation 1937 Pinceau, encre sur papier Moscou, Musée d’Etat Pouchkine Frans Masereel Place rouge 1935 Huile sur toile Musée Pouchkine Bela Uitz Le front rouge 1930 Pastel sur papier de journal Musée central d’état d’histoire contemporaine de Russie Bela Uitz Années 1930 Travailleurs allemands Pastel sur papier de journal Musée central d’état d’histoire contemporaine de Russie Vladislav Griffel (Laszlo Dallos) L’Armée rouge 1933 Moscou, Musée d’Etat Pouchkine

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Alex Keil (Ek Sandor) Cela ne doit pas être comme cela ! Esquisse d’affiche 1932 Musée Pouchkine Alex Keil (Ek Sandor) 1er mai, lutte contre le fascisme. Esquisse d’affiche 1932 Moscou, Musée d’Etat Pouchkine Ernst Neuschul Chômeurs 1931 Huile sur toile Moscou, Musée d’Etat Pouchkine Sergueï Tretiakov et Bertolt Brecht Années 1930 Impression argentique Moscou, Archives nationales russes de la littérature et l’art Sergueï Tretiakov (à l’arrière-plan) et John Heartfield (au premier plan à droite) en mission à la commune « Le Phare communiste », en Ciscaucasie 1931 Impression argentique Moscou, Archives nationales russes de la littérature et l’art Sergueï Tretiakov et John Heartfield en mission à la commune « Le Phare communiste », en Ciscaucasie 1931 Impression argentique Moscou, Archives nationales russes de la littérature et l’art Tretiakov Sergueï, John Heartfield Catalogue exposition Heartfield Éditions d’État des Beaux-Arts (GOSIZO), Moscou, 1936. Moscou, Bibliothèque nationale russe John Heartfield URSS en construction, n°9 (1931) 1931 Paris, Centre Pompidou Musée national d’art moderne/Centre de création industrielle John Heartfield Affiche électorale du parti communiste d’Allemagne « La main a cinq doigts. Avec eux tu saisiras l’ennemi à la gorge » Musée central d’état d’histoire contemporaine de Russie Salle française de l’exposition des cadeaux à Staline, au Musée Pouchkine 1950

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Boris Taslitzky Escalator dans le métro parisien 1935 Huile sur toile Moscou, Musée d’Etat Pouchkine Renato Guttuso Travailleurs journaliers 1949 Huile sur toile Moscou, Musée d’Etat Pouchkine peinture d’histoire et mythification Vassily Efanov (1900-1978) J.V. Staline, V. M. Molotov et K. E. Vorochilov au chevet de A. M. Gorki malade. 1940-1944 Huile sur toile Moscou, Galerie Nationale Trétiakov A. lar-Kravchenko 11 September 1931. Gorky lit à Staline Molotov et K. E. Voroshilov son conte “La jeune fille et la mort” Huile sur toile 1941 Moscou, Galerie d’Etat Trétiakov Alexandre Guerassimov (1881-1963), Staline devant le cercueil de Jdanov 1948 Huile sur toile Moscou, Musée d’État et Centre d’exposition ROSIZO Mikhail Romm Lénine en 1918 1939 Film Sergueï Youtkevitch L’Homme au fusil 1938 Film Mikhaïl Tchiaoureli La Grande Lueur 1938 Film Gueorgui et Sergueï Vassiliev La Défense de Tsaritsyne 1942 Film 59


Mikhaïl Tchiaoureli Le Serment 1946 Film Portrait d’un acteur dans le rôle de Staline. «Les carillons du Kremlin» de N. Pogodine. 1942 Tirage argentique Saint-Pétersbourg, Musée du théâtre et de la musique Portrait d’un acteur dans le rôle de Lénine Les carillons du Kremlin de N. Pogodine. 1942 Tirage argentique Saint-Pétersbourg, Musée du théâtre et de la musique Photographie. Scène de la pièce de de N. Pogodine L’homme au fusil URSS. Lettonie. Riga 1949 Tirage argentique Moscou, Musée central d’état d’histoire contemporaine de Russie Photographie. Scène de la pièce de de N. Pogodine L’homme au fusil URSS. Lettonie. Riga 1949 Tirage noir et blanc sur papier photo Musée central d’état d’histoire contemporaine de Russie I. Belitsky Esquisse pour «L’homme à la carabine Sur les quais de la Néva. 1938 Saint-Pétersbourg, Musée du théâtre et de la musique Portrait d’un acteur dans le rôle de Lénine. «Les carillons du Kremlin» de N. Pogodine. 1937 Saint-Pétersbourg, Musée du théâtre et de la musique

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films palier bas : cinéma des années 1920 Vsevolod Poudovkine Les Derniers jours de Saint-Pétersbourg 1927 Film, 35 mm Extrait : 1 minute 41 secondes Sergueï Eisenstein La Ligne générale [L’Ancien et le Nouveau] 1929 Film Extrait 2 minutes 47 secondes Fridrikh Ermler Débris de l’empire 1929 Film 1 minute 53 secondes Lev Koulechov Quarante Cœurs Film 1931 2 minutes 56 secondes Les enfants sans abri Film 1926 290 millions Film / images d’archives 1933 palier haut : cinéma des années 1930 et 1940 Grigori Aleksandrov Volga-Volga 1938 47 secondes Fridrikh Ermler Les Paysans 1935 49 secondes Ivan Pyriev La Porchère et le Berger 1941 1 minute 11 secondes 61


Konstantin Youdine La Fille avec du caractère 1939 2 minutes 30 secondes Alexandre Matcheret La Vie privÊe de Piotr Vinogradov 1934 1 minute 40 secondes Alexandre Ivanovski et Gerbert Rappaport Histoire musicale 1940 1 minute 40 secondes

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catalogue de l’exposition sous la direction scientifique de Nicolas Liucci-Goutnikov Broché + bandeau, 22 × 26 cm 288 pages, 250 illustrations éditions de la Réunion des musées nationaux - Grand Palais 2018 en librairie le 20 mars 2019 en vente dans toutes les librairies ou sur : www.boutiquesdemusees.fr

sommaire : Derniers tableaux. Utopie et réalité de la fin de l’art dans la Russie des soviets, Nicolas Liucci-Goutnikov Boris Groys, Jacques Rancière, Entretien avec Nicolas Liucci-Goutnikov Chronologie politique et culturelle, Alexandre Sumpf avec Natalia Milovzorova et Marija Podzorova La politique culturelle de l’État soviétique, 1917-1953, Alexandre Sumpf Les trains d’agit-prop, Alexandra Selivanova Le plan de propagande monumentale 1918-1921, Maria Silina Les Fenêtres ROSTA, Dmitry Karpov L’IZO-Narkompros (section des Arts plastiques du commissariat du peuple à l’Éducation), Faina Balakhovskaya Le Proletkoult, Gérard Conio Rues, pinceaux, places, palettes : l’art de gauche dans la vie, Nicolas Liucci-Goutnikov L’Art de la commune, Gérard Conio Les fêtes de masse, Natalia Milovzorova Vladimir Maïakovski : « Appelé par la révolution… », Vera Terekhina Malévitch et la révolution en Russie, Aleksandra Shatskikh L’art productiviste, Oksana Bulgakowa La tour de Tatline, Gérard Conio Vkhoutemas – Vkhoutein, 1920-1930, Alexandre Lavrentiev L’architecture des « condensateurs sociaux », Jean-Louis Cohen La participation de l’URSS à l’Exposition des arts décoratifs de Paris, 1925, Jean-Louis Cohen

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« Nous veillons sur le fait ». La factographie entre avant-garde et réalisme socialiste, Natalia Milovzorova Le LEF, Natalia Milovzorova Le photomontage, Nicolas Liucci-Goutnikov L’URSS en construction, Natalia Milovzorova Rodtchenko et le raccourci visuel, Alexandre Lavrentiev De l’« Octobre théâtral » au « dressage des arts », Marie-Christine Autant-Mathieu La Blouse bleue Marie-Christine Autant-Mathieu La biomécanique de Vsevolod Meyerhold et la taylorisation, Olga Kouptsova Quelques idées reçues sur le cinéma soviétique qu’il serait bon de réviser,Valérie Pozner L’AKhRR (Association des artistes de la Russie révolutionnaire), Faina Balakhovskaya Les doyens de l’art et le pouvoir soviétique, Faina Balakhovskaya Internationale des arts. Expositions étrangères d’art révolutionnaire en URSS, 1920-1930, Sergey Fofanov Le renouveau de la figuration en Russie soviétique : la Société des artistes de chevalet et le Cercle des artistes, Cécile Pichon-Bonin Le « Grand Tournant » Nicolas Liucci-Goutnikov Belomorkanal ,Natalia Milovzorova La Première Armée de cavalerie, Carole Ajam La Moscou de Staline, Elena Zheludkova Le pavillon de l’URSS à l’Exposition internationale des arts et des techniques appliqués la vie moderne de Paris, 1937, Maria Kostyuk La Moscou du futur, Elena Kostyusheva Le métro moscovite, Vladimir Paperny La lutte et la palette. Des artistes étrangers en URSS, 1920-1930, Sergey Fofanov Le réalisme socialiste en peinture : éléments de définition, Cécile Pichon-Bonin L’Union des artistes, Faina Balakhovskaya Le corps du « Guide » au siècle de la reproduction technique, Oksana Bulgakowa La civilisation soviétique vue de l’intérieur, Boris Groys Biographies d’artistes, Faina Balakhovskaya, Maria Kostyuk, Elena Zheludkova et Valérie Pozner Bibliographie sélective, Marija Podzorova

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auteurs : Carole Ajam, Chargée des collections de langue russe à La contemporaine, Paris ; Marie-Christine Autant-Mathieu, Historienne du théâtre russe et soviétique, directrice de recherche au Centre national de la recherche scientifique, Paris ; Faina Balakhovskaya, Historienne de l’art ; Oksana Bulgakowa, Historienne du cinéma ; Jean-Louis Cohen, Historien de l’architecture et des villes, professeur à l’Université de New York ; Gérard Conio, Historien, professeur émérite à l’Université Nancy II ; Sergey Fofanov, Historien de l’art, commissaire d’exposition, chercheur au département d’art contemporain de la Galerie nationale Tretiakov, Moscou ; Boris Groys, Professeur d’études slaves à l’Université de New York ; Dmitry Karpov, Historien de l’art ; Maria Kostyuk, Conservatrice en chef au Musée national de recherche scientifique en architecture Chtchoussev, Moscou ; Elena Kostyusheva, Directrice adjointe du Musée d’État d’histoire politique de Russie, Saint-Pétersbourg ; Olga Kouptsova, Historienne du théâtre, Institut d’État d’histoire de l’art, Moscou ; Alexandre Lavrentiev, Historien de l’art, professeur à l’Académie Stroganov de design et des arts appliqués, Moscou ; Nicolas Liucci-Goutnikov, Conservateur au Musée national d’art moderne – Centre de création industrielle, Centre Georges-Pompidou, Paris ; Natalia Milovzorova, Chargée de recherche au Musée national d’art moderne – Centre de création industrielle, Centre Georges-Pompidou, Paris ; Vladimir Paperny, Historien de l’architecture, professeur associé à l’Université de Californie, Los Angeles ; Cécile Pichon-Bonin, Chargée de recherche au Centre national de la recherche scientifique, Paris ; Marija Podzorova, Ingénieure de recherche à l’École universitaire de recherche ArTeC ; Valérie Pozner, Directrice de recherche au Centre national de la recherche scientifique (Thalim, Cercec), Paris ; Jacques Rancière, Philosophe ; Alexandra Selivanova, Historienne de l’architecture, conservatrice au Centre de l’avant-garde, Moscou ; Aleksandra Shatskikh, Historienne de l’art ; Maria Silina, Professeure associée, département de l’histoire de l’art, à l’Université du Québec, Montréal ; Alexandre Sumpf, Maître de conférences en histoire contemporaine à l’Université de Strasbourg ; Vera Terekhina, Historienne de l’art et de la littérature ; Elena Zheludkova, Responsable des collections graphiques d’architecture des XXe et XXIe siècles au Musée d’État de recherche scientifique en architecture Chtchoussev, Moscou.

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extraits du catalogue de l’exposition Derniers tableaux. Utopie et réalité de la fin de l’art dans la Russie des Soviets. Existe-t-il un art propre au communisme ? Voilà une question à laquelle il est simple de répondre non, puisque, comme diraient les logiciens, il est faux qu’il existe une chose telle que le communisme. Il pourrait en être autrement si l’« hypothèse communiste », ainsi que la nomme Alain Badiou , venait à être vérifiée [...] En Russie soviétique, [la] première tentative de réalisation de l’hypothèse communiste a bel et bien engendré des formes d’art spécifiques. De fait, tout au long des années 1920, différents groupes artistiques s’opposent, dans une compétition de tous contre tous pour la définition de ce que doit être l’art du socialisme. Rapportée à la dialectique moderniste de reddition des arts à leur médium, cette compétition peut être condensée en deux pôles. D’une part, un art de l’exemplification intégrale en prise directe avec le matériau, que ce matériau soit physique, social ou humain : le productivisme. D’autre part, un art de la figuration manipulant ce même matériau au filtre de la représentation : le réalisme socialiste. De l’art dans la vie [...] quelques mois à peine après le déclenchement de la révolution, en mars 1918, le « Décret no 1 sur la démocratisation des arts » publié par les futuristes est placardé dans les rues de Moscou. Parodiant les grands décrets d’Octobre, David Bourliouk, Vassili Kamenski et Vladimir Maïakovski ordonnent la fusion de l’art dans la vie : l’art doit quitter les lieux de l’art pour se répandre partout où il y a la vie ; les rues doivent être « une fête de l’art destinée à tous ». La politique d’agit-prop mise en œuvre par les bolcheviks dès 1917 donne aux artistes de gauche l’occasion de mettre leur désir à l’épreuve et de produire un art utile à la victoire de la révolution. À l’automne 1918, alors que la guerre civile fait pourtant rage, cette fusion de l’art dans la vie ne constitue déjà plus seulement un besoin conjoncturel. Elle s’affirme aussi comme une nécessité inhérente à la construction de la nouvelle société socialiste. Nikolaï Pounine appelle l’artiste à produire des objets susceptibles de participer à la transformation du mode de vie. Dans les mois qui suivent, des articles parus dans la revue L’Art de la commune exigent que la séparation entre l’art et l’industrie, jugée bourgeoise, soit abolie.[...] Les bases idéologiques de l’« art de la production » ainsi jetées, celui-ci ne tarde pas à prendre son essor pratique, au début des années 1920, grâce à un groupe d’artistes constructivistes. [...] Dès 1914, Vladimir Tatline souhaite « faire descendre l’art de son piédestal » en faisant usage de matériaux industriels situés en dehors du domaine artistique, et en ouvrant l’œuvre à l’espace, à un espace qui, avec le monument à la IIIe Internationale (1919), se révélera éminemment social. À la suite de Tatline, la plupart des constructivistes durcissent leurs positions et font bientôt leurs adieux officiels à la peinture. C’est le cas d’Alexandre Rodtchenko, dont Nikolaï Taraboukine décrit le monochrome rouge exposé dans l’exposition 5 × 5 = 25 (1921) comme le « dernier tableau ». Ces artistes s’emparent des médiums susceptibles de participer à la transformation du mode de vie. Ils s’intéressent au théâtre ou au design, tandis que les architectes se soumettent pleinement à la « commande sociale » et inventent des typologies de bâtiments adaptées au projet d’édification du socialisme, à l’instar des clubs ouvriers ou des habitats collectifs. Comme le souligne Jacques Rancière, il s’agit pour ces artistes de construire les « formes d’un nouveau monde sensible ». Les constructivistes réinvestissent aussi les arts visuels. Ils privilégient des formes ouvertes à une « réception collective simultanée », établissant un rapport au réel, non plus médiatisé par la représentation, mais situé au plus près du « fait » grâce à l’usage des techniques d’enregistrement photographique. L’imprimé et le cinéma – le plus crucial des arts selon Lénine – partagent ces deux qualités décisives. La peinture semble avoir disparu des cercles de l’art de gauche [...] Cependant 66


cette fusion de l’art de la vie ne signifie nullement l’anéantissement de l’art. Au contraire, comme l’écrit Arvatov, le but ultime demeure la transformation de la vie en quelque chose d’« artistique » : l’esthétisation de la vie. Inscrit dans la matérialité du monde, le productivisme constitue une sorte d’« utopie concrète », pour reprendre l’expression d’Ernst Bloch . Mais une utopie diaphane, à peine esquissée, incapable d’émerger de l’océan des possibles : coupés de la production de masse, les projets productivistes sont pour l’essentiel restés à l’état de prototypes. Un état en quête d’images L’art qui se développe au pôle opposé se révèlera rapidement beaucoup plus effectif que le premier. [...] Dès le début des années 1920, de nombreux artistes traditionalistes – luttant eux-mêmes pour l’existence dans un bref moment de domination des artistes de gauche – revendiquent l’autonomie des arts, quitte à assujettir leur pratique au pouvoir politique. Créée en 1922, l’AKhRR (Association des artistes de la Russie révolutionnaire) [...] reçoit très vite le soutien d’un État en quête d’images et de récits compréhensibles des masses. Dans le même temps, de nouveaux groupes d’artistes modernistes, formés dans les bastions du productivisme, refusent de renoncer au tableau sans renier pour autant leurs positions « de gauche ». L’OST (Société des peintres de chevalet), fondée en 1925 à Moscou, souhaite la naissance d’une « industrie artistique » apte à produire une figuration nouvelle, à la fois dans la forme et dans les contenus. Contrairement à leurs rivaux de l’AKhRR, les artistes de l’OST se montrent capables de dépasser la représentation de situations individuelles particulières – tel ouvrier, telle kolkhozienne – au profit de celle de figures typiques abstraites – l’ouvrier, la kolkhozienne – généralement inscrites dans un espace idéalisé, structuré selon la grille géométrique héritée du photomontage. [...] Les tableaux produits par l’OST donnent à voir une vie transformée, plus radicalement et plus totalement transformée dans l’image que par n’importe lequel des prototypes productivistes. La vie figurée à l’intérieur de l’espace pictural, quoique arrimée à quelques éléments tirés du quotidien, est déjà la vie rêvée du socialisme en cours d’édification. Femmes et hommes y apparaissent comme des héros positifs proposés en exemple à la population. Cet art de la figuration reste séparé de la vie, la vraie. L’artiste déserte le terrain de la transformation sociale active, désormais totalement occupé par l’État. [...] Un État dont l’emprise sur la vie devient totale avec l’accession de Joseph Staline au pouvoir en 1929. L’art, en deux mots, est absorbé par l’État. Dès 1932, celui-ci décide d’en régler l’organisation, puis, à travers différents congrès et décrets, les formes et les contenus : l’art doit être « réaliste dans sa forme, socialiste dans son contenu » dira en 1939 le peintre Alexandre Guerassimov, bientôt président de l’Union des artistes d’URSS. À cette date, les artistes ont perdu toute possibilité de s’écarter de la nouvelle doctrine : privés du libre choix des contenus, ils voient leur inventivité formelle strictement bridée au profit du modèle académique imposé [...]. Nicolas Liucci-Goutnikov

Boris Groys, Jacques Rancière, Entretien avec Nicolas Liucci-Goutnikov Nicolas Liucci-Goutnikov : En Russie soviétique, la création artistique se singularise dès les prémices par le rejet de la part des artistes d’avant-garde des formes artistiques traditionnelles, notamment la peinture de chevalet. Dès les lendemains de la révolution d’Octobre, nombre d’entre eux expriment leur désir de participer à la « transformation du mode de vie ». L’idéologie productiviste – adoptée par une grande partie des artistes constructivistes à l’instar d’Alexandre Rodtchenko – prône ainsi la fusion totale de l’art dans la vie, à travers la production industrielle. L’art ne devient-il donc pleinement politique qu’au prix de sa propre suppression ? 67


Boris Groys : Après la révolution d’Octobre, le marché, y compris le marché de l’art, est liquidé, et cette liquidation n’est que partiellement compensée pendant le court moment que dure la Nouvelle Politique économique (NEP), dans les années 1920. Dans le même temps, le patrimoine culturel est considéré comme profondément idéologique, en tant que symbole de la domination de la classe aristocratique et bourgeoise. Ce patrimoine ne sera pas physiquement détruit, contrairement à ce que proposait Kazimir Malevitch dans son célèbre texte « Sur le musée » (1919), mais, dans les musées, il devait être présenté comme irréversiblement dépassé et sans pertinence pour la culture socialiste. Ainsi, les deux institutions qui garantissaient la position extérieure du spectateur face à l’art – le système muséal et le marché de l’art – sont annihilées. Dès lors, l’art est compris, en termes marxistes traditionnels, non pas comme une partie de la superstructure, mais comme une partie de la base, comme une pratique purement matérielle, une technique. Il est donc pratiqué et analysé du point de vue de la poétique, et non de l’esthétique. Les spectateurs perdent leur position extérieure contemplative et sont entraînés à l’intérieur de l’œuvre telle qu’elle est construite par les artistes du suprématisme et du constructivisme. Ainsi, dans son « manifeste constructiviste » programmatique, Alexeï Gan écrivait : « Ne pas réfléchir, ne pas représenter et ne pas interpréter la réalité, mais construire et exprimer réellement les tâches systématiques de la nouvelle classe, le prolétariat. […] Surtout maintenant, alors que la révolution prolétarienne a été victorieuse et que son mouvement destructeur et créatif progresse sur les rails de fer pour entrer dans la culture organisée selon un grand plan de production sociale, chacun – le maître de la couleur et de la ligne, le constructeur des formes de l’espace-volume et l’organisateur des productions de masse – doit devenir le constructeur de l’œuvre générale des masses humaines qui s’arment et bougent par millions. » Cependant, l’expérience de l’œuvre d’art « de l’intérieur » n’implique pas une rupture totale avec l’esthétique traditionnelle. Les constructivistes essayaient de concevoir un environnement qui abolirait l’individualisme bourgeois et créerait un style de vie soviétique collectivisé. Ils voulaient que ce style de vie produise chez ceux qui y prenaient part un sentiment d’appartenance, de bonheur et d’enthousiasme. De ce point de vue, les projets constructivistes n’étaient ni purement technocratiques ni purement politiques. Ils faisaient plutôt appel à la sensibilité et à la vie émotionnelle des citoyens soviétiques. En ce sens, le constructivisme russe est un précurseur de l’art de la participation tel qu’on le connaît aujourd’hui. Jacques Rancière : La peinture de chevalet n’a jamais été le modèle du travail de l’art dans le régime esthétique de l’art. Ruskin l’avait stigmatisée bien avant Boris Arvatov. La « libre apparence » esthétique prônée par Schiller a pour modèle un art grec pensé comme expression de la liberté d’un peuple. L’art est perçu comme ayant été une forme de vie et comme appelé à le redevenir. Les appels révolutionnaires à mettre fin à l’art doivent être pensés en référence à une autre fin de l’art, celle qui est conceptualisée par Hegel : la fin de l’art arrive quand il n’est plus que de l’art. L’art, en somme, est pris entre deux fins : celle où il n’est rien d’autre que de l’art et celle où il n’est plus du tout de l’art. Entre les deux, il y a toutes ces formes qui ont traversé l’histoire du régime esthétique de l’art : l’entreprise des Arts and Crafts pour laquelle le véritable art est celui qui crée des édifices destinés à abriter et à exprimer la vie ; celle du Werkbund et du Bauhaus, qui se préoccupe de créer des objets et des instruments utiles qui forment et symbolisent en même temps tout un mode de vie où le beau et l’utile ne soient plus séparés. Les proclamations des artistes soviétiques peuvent avoir des accents plus radicaux car elles adviennent dans le contexte d’une révolution qui affirme son désir de changer radicalement la vie de tous. Mais leurs fondements ne sont pas très différents de cette tradition. Il ne faut pas se laisser impressionner par les mots de production ou de construction. Ils ne signifient pas un abandon de l’art pour les tâches utilitaires de l’industrialisation. Production et construction sont des mots qui ont un spectre très large et placent les travaux publics ou la production industrielle dans un cadre d’ensemble où il s’agit de produire une nouvelle société, de construire les formes de vie de cette nouvelle société, des plus prosaïques aux plus spirituelles. En définitive, les constructions des artistes constructivistes n’ont guère eu d’applications utilitaires. Elles ont fourni des symboles de nouveaux rapports à la matière et à l’espace. Et ces symboles sont rarement sortis de la sphère où évoluaient les artistes. [...] 68


L’art productiviste Le productivisme est un art d’abord conçu par des théoriciens qui, en 1918-1919, font du journal L’Art de la commune (Isskoustvo kommouny) leur plateforme. Il est ensuite développé par les successeurs des futuristes et cubo-futuristes. Ce sont des peintres abstraits, des graphistes, des designers, rejoints plus tard par des réalisateurs et des architectes regroupés à l’Inkhouk (Institut de la culture artistique) et devenus professeurs au sein des Vkhoutemas (Ateliers supérieurs d’art et de technique de Moscou, créés en 1920, qui ont formé les maîtres de l’industrie). En 1922-1923, ils commencent véritablement à mettre en œuvre leur projet de transformation totale de l’environnement matériel, et choisissent le nom de constructivistes. Un art utile et nécessaire Paradoxalement, les tenants de l’art abstrait cherchent à créer un nouveau monde d’objets pour le prolétariat : ils s’intéressent au milieu urbain, aux centrales électriques, aux immeubles, aux ustensiles quotidiens, aux vêtements, ainsi qu’au corps et aux organes des sens. L’art productiviste ne veut pas transformer le canon artistique, mais affranchir le corps de ses habitudes routinières et permettre aux mentalités d’échapper à une perception du monde figée, tout comme le souhaitait le futurisme. Aujourd’hui, les constructivistes connaissent un regain d’intérêt, car ils ont été les premiers à se tourner vers l’objet et ont essayé de le théoriser bien avant Bruno Latour et le nouveau matérialisme. L’objet n’est pas simplement un instrument, il contient un programme de comportement. Le nouveau matérialisme s’efforce de comprendre comment les objets construisent les gens, les aident, les brisent, les programment, ou les changent en fétiches, en symboles et en signes. Cette évolution accompagne durablement les courants artistiques du XXe siècle qui succèdent à l’art productiviste, au Bauhaus et au ready-made de Marcel Duchamp. Oksana Bulgakowa

De l’« Octobre théâtral » au « dressage des arts » « Les rues sont nos pinceaux, les places sont nos palettes . » Cet extrait d’un poème de Vladimir Maïakovski de 1918 exprime la frénésie qui s’empare des artistes après Octobre 1917 pour entretenir et répandre la foi dans la révolution. Le travail d’agitation engendre de nouvelles formes artistiques qui prolongent les innovations de l’avant-garde depuis la fin du XIXе siècle et débordent les lieux consacrés aux représentations pour envahir tout l’espace urbain. Tracts, affiches, drapeaux, banderoles, panneaux multicolores, spectacles et courtes pièces joués sur les places, les toits et bennes des camions, dans les trains ou les bateaux d’agitation essaiment dans l’ensemble du pays. Pour une population illettrée à plus de 80 %, les slogans courts, les images colorées, pimentées de légendes humoristiques et lapidaires font mouche. La théâtralisation de la vie crée la confusion entre le réel et l’utopie, et permet sans doute de supporter la faim, le froid, les épidémies que cause la guerre civile. [...] Les pièces d’agitation (agitki), interprétées sur les lieux de travail ou les places publiques, prônent l’organisation, la discipline, l’hygiène, l’athéisme. Toute cette production inspirée des formes populaires (cirque, guignol, théâtre de foire, marionnettes) vise à expliquer la situation politique intérieure et extérieure, les mesures économiques en liaison avec la guerre civile, à attiser l’héroïsme de masse et la haine des ennemis : koulaks, mencheviks, popes, bourgeois, capitalistes. [...] Tabula rasa : « Au nom de l’avenir, nous brûlerons Raphaël, nous détruirons les musées et nous piétinerons les fleurs de l’art . » 69


La représentation de Mystère-Bouffe pour le premier anniversaire d’Octobre est exemplaire de la guerre qui oppose dès 1918 le théâtre « bourgeois » et les militants révolutionnaires. Les comédiens du Théâtre impérial Alexandrinski où travaille alors Meyerhold refusent de jouer la pièce de Maïakovski qui parodie le déluge biblique en faisant appel aux slogans des meetings, aux cris de la rue et au langage des journaux. La rupture entre l’ancien et le nouveau provoque l’affrontement entre traditionalistes et révolutionnaires : un « Octobre théâtral » est proclamé par Meyerhold fin 1920 et ses partisans lancent une déclaration de guerre au théâtre bourgeois « véritablement contre-révolutionnaire ». « Nous sommes clairement en présence d’un front théâtral. La guerre civile au théâtre bat son plein », affirment-ils. Pour « une approche marxiste de l’art », la quête de formes correspondant à l’actualité est nécessaire. Dans Le Cocu magnifique de Fernand Crommelynck, premier manifeste de la biomécanique et du constructivisme au théâtre que Meyerhold présente en 1922, les acteurs-ouvriers, revêtus d’une salopette de travail, sans maquillage ni perruques, s’activent non dans un décor mais sur une machine à jouer. Cette composition de Lioubov Popova, faite d’escaliers, de plans inclinés, de passerelles, d’un châssis à claire-voie, d’une porte tournante et d’un cadre triangulaire supportant les ailes d’un moulin, offre un support dynamique au jeu. La farce sur la jalousie, poussée jusqu’à l’absurde, devient « une étude de la passion à l’état pur, traduite dans le langage non de la psychologie mais des réflexes, de la physiologie et de la mécanique du corps ». [...] Les élans créateurs générés par l’utopie de l’homme nouveau ont parfois une terrible radicalité. En témoigne la pièce Je veux un enfant de Tretiakov, que Meyerhold essaie de monter deux fois en 1927 et 1928, en invitant El Lissitzky pour aménager un dispositif scénique transformable. La piècedébat prône un eugénisme de classe permettant d’assurer une reproduction saine et efficace de la « race » prolétarienne . En témoigne encore, en 1935, la pièce de Nikolaï Pogodine Les Aristocrates, qui chante la rééducation par le travail de délinquants affectés à la construction du canal de la mer Blanche… Ce chantier fera vingt-cinq mille victimes et Pogodine, comme Rodtchenko et Maxime Gorki, fit partie des nombreuses brigades d’artistes envoyés pour glorifier sa réalisation. La fin des utopies, « le dressage des arts » (années 1930) [...] Soumis à une censure de plus en plus paralysante, le théâtre subit la dictature des auteurs prolétariens, réunis au sein de la RAPP (Association russe des écrivains prolétariens). Au nom du matérialisme dialectique, l’association très puissante dicte une vision manichéenne du monde et presse les modérés ou apolitiques « compagnons de route » de choisir leur camp. Comédies et satires disparaissent des répertoires. Parce qu’il convient à la méthode matérialiste, le réalisme est imposé. [...] Les écrivains prolétariens s’infiltrent dans tous les théâtres, même les plus réfractaires à un engagement idéologique. Pour les dix ans d’Octobre, les vieux théâtres comme le Maly ou le Théâtre d’art doivent prouver leur loyauté en célébrant la victoire des bolcheviks. Maïakovski se moque de ces simulacres d’adhésion révolutionnaire dans La Punaise (1929) mais se résigne, lui aussi, à adhérer à la RAPP en 1930. [...] Le Théâtre d’art devient la vitrine du pouvoir stalinien, le système de formation de l’acteur mis au point par Konstantin Stanislavski façonne tous les élèves-acteurs. Les scènes sont peuplées de personnages positifs : communistes exemplaires, stakhanovistes, et, à partir de 1937, Lénine luimême, qui ouvre un cycle, la « Léniniana », avec la création de L’Homme au fusil de Pogodine en 1937 au Théâtre Vakhtangov. D’abord évoqué, le personnage de Staline ne tarde pas à le rejoindre, puis à l’éclipser (Les Carillons du Kremlin de Pogodine, 1942 ; L’Inoubliable Année 1919 de Vsevolod Vichnevski, 1949). Après le XXe Congrès du Parti communiste, en 1956, une timide réhabilitation des avant-gardes sera menée principalement par les élèves de Meyerhold et d’Evgueni Vakhtangov. Marie-Christine Autant-Mathieu 70


La Moscou de Staline Premières approches Dès le mois de mars 1918, Moscou redevient capitale ; l’idée apparaît alors de reconstruire la ville. Les décrets sur « la socialisation des terres » et « l’abrogation de la propriété privée » conduisent à la penser comme un organisme social unique, sans parcellisation ni constructions chaotiques. Les bases d’une nouvelle approche urbanistique et d’une planification générale sont posées. Entre 1918 et 1925, des planifications de la ville, respectueuses des traditions de l’urbanisme de la fin du XIXe et du début du XXe siècle, sont conçues. Ces projets sont étroitement liés à la théorie et aux pratiques étudiées à l’étranger ; on peut relever une inclination pour la « ville-jardin » du sociologue et philosophe utopiste anglais Ebenezer Howard, telle qu’il l’avait imaginée dans son ouvrage Les Cités-Jardins de demain (1898) . Au début des années 1920, le projet d’une « nouvelle Moscou », limitée aux territoires de la ville déjà existants, est examiné, sous la direction d’Alexeï Chtchoussev et Ivan Joltovski, tandis que le professeur Sergueï Chestakov travaille au plan d’une « Grande Moscou » comprenant la zone périurbaine. La période du premier plan quinquennal soviétique (1928-1932) marque une nouvelle étape dans l’histoire de l’urbanisme et de la reconstruction de Moscou. Les urbanistes mènent alors des recherches intenses, expriment des points de vue divergents, souvent diamétralement opposés, et travaillent en priorité sur de nouveaux concepts . La transformation de la capitale provoque bien des débats. D’âpres discussions entre architectes, bientôt rejoints par des personnalités publiques, économistes, sociologues, ingénieurs ou encore journalistes, trouvent place dans les pages de la presse. Le questionnement sur ce que doit être une habitation socialiste occupe toutes les attentions : il s’agit de prévoir, de la plus petite à la plus grande échelle, la construction de logements cellulaires intégrés à un système urbanistique conçu pour l’ensemble du pays [...] Le palais des Soviets Moscou la socialiste doit non seulement se transformer en une ville confortable pourvue de larges rues et de places ouvertes, mais aussi s’affirmer comme capitale, hiérarchiquement structurée, d’un État soviétique qui occupe pas moins d’un sixième du globe terrestre. L’accent est particulièrement mis sur le rôle de Moscou comme lieu de résidence du gouvernement soviétique, siège de l’incarnation concrète et visible du nouveau pouvoir, de son sens et de ses idées. Le palais des Soviets est l’exemple de cette propagande grandiose, monumentale : il est conçu comme le plus grand édifice au monde. Il s’agit, d’après Anatoli Lounatcharski, de « donner à Moscou – centre rouge du monde – un centre architectural tangible ». Les architectes admettent, à juste titre, que l’image du principal édifice du pays doit dominer la composition artistique et idéologique de toute la ville de Moscou reconstruite. Pour ce faire, il est nécessaire de raccorder la planification de tout le quartier central de la ville au futur édifice monumental qui deviendra l’élément central dominant ; de procéder à un nouveau tracé des rues adjacentes d’après un nouveau plan ; de construire une nouvelle perspective centrale, longée de bâtiments administratifs (dite « allée d’Ilitch »), traversant la capitale depuis la place Dzerjinski (l’actuelle place Lioubianka) jusqu’au stade Loujniki ; d’ouvrir sur le palais les perspectives d’une série de rues qui convergent en faisceau jusqu’à une place de plus de 10 hectares. [...] Elena Zheludkova

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Le réalisme socialiste en peinture : éléments de définition On a coutume de penser que le réalisme socialiste serait le style obligatoire de l’art officiel soviétique. Il se résumerait, en peinture, aux portraits de leaders politiques et à des tableaux d’histoire monumentaux, représentés dans une forme pompière, figée dès 1932 et se délitant progressivement à partir des années 1980. Le système culturel soviétique reposerait sur l’opposition entre deux catégories d’artistes : les créateurs reconnus et les dissidents. L’art serait ainsi totalement soumis au politique. Cette vision de l’art soviétique est à mettre en perspective avec les trois grandes phases de son historiographie. [...] Le rôle du Parti La formule « réalisme socialiste » est adoptée au cours d’une discussion houleuse entre cinq membres du Politburo (Bureau politique) et une délégation de la RAPP (Association russe des écrivains prolétariens). Elle naît donc dans le champ littéraire, apparaît pour la première fois dans la presse en mai 1932 , et suit la dissolution des groupes d’artistes et le rassemblement des créateurs au sein d’unions des artistes dans les grandes villes d’URSS. Cette mesure associée à l’adoption du réalisme socialiste a longtemps été perçue comme l’expression de l’embrigadement des artistes. À l’époque, ces décisions sont interprétées comme la mise au pas par le Parti des groupes de jeunes artistes communistes zélés qui avaient cherché à imposer leur conception de l’art à l’ensemble des créateurs. Il s’agit notamment de la RAPP dans le champ littéraire et de la RAPKh (Association russe des artistes prolétariens) dans la sphère des arts plastiques. Durant la période du « Grand Tournant » (1928-1932), la RAPKh décline, dans le domaine culturel, la politique de lutte des classes décidée par Staline. Ainsi, ses membres fondateurs s’appliquent, à travers une violente campagne critique, à catégoriser les peintres en fonction de leur conscience de classe : prolétariens, bourgeois ou compagnons de route à rééduquer. Ils prennent également une part active dans les réformes institutionnelles, tentant d’infléchir le choix des sujets, les méthodes de travail et les réflexions formelles de nombre de leurs pairs, instaurant un climat de forte pression. Enfin, ils cherchent à imposer leur conception restrictive, rationaliste et traditionaliste de l’art, selon laquelle la création s’effectue en toute conscience, l’œuvre étant un reflet de la réalité. En 1932, leur volonté est encore de contraindre tous les artistes à adopter leur méthode de création dite « dialectico-matérialiste ». Le rejet par les membres du Politburo de cette expression au profit de « réalisme socialiste » apparaît donc comme une façon de repousser les prétentions monopolistes des artistes prolétariens. Le choix de cette expression, entièrement nouvelle, permet de rassembler les artistes, et d’éviter que l’un ou l’autre des anciens collectifs ne soit favorisé. Durant un laps de temps très court, certains artistes et critiques imaginent que le réalisme socialiste désigne simplement l’ensemble de la création soviétique d’alors, dans sa variété et sa richesse. Par la suite, les débats se complexifient en raison du flou qui entoure le réalisme socialiste, dont on ne sait finalement s’il est une tendance, un style, une thématique ou une méthode de création, comme le décrivent Maxime Gorki et Andreï Jdanov lors du Ier Congrès des écrivains soviétiques, en 1934. [...] Face à ce flou et à cette attente pesante, la palette des réactions des artistes est variée : elle s’étend de l’autocensure à l’indifférence, en passant par la dépression. Les artistes et la critique laissent généralement de côté l’expression « réaliste socialiste » et continuent de s’interroger sur l’élaboration d’un art soviétique [...] Le réalisme socialiste, une question de formes ? En 1932, le réalisme socialiste peut a minima se définir en creux. Le réalisme exclut toute forme d’abstraction et la critique condamne aussi les tendances expressionnistes et cubo-futuristes. Le réalisme dominant déjà largement la scène artistique des années 1920, comme ailleurs en Europe, il s’agit davantage d’entériner une situation existante et de clore les débats. La fin des avant-gardes 72


résulte ainsi de plusieurs facteurs : mesures administratives impulsées par le Parti, action de la RAPKh et usure naturelle des recherches plastiques. L’essoufflement de l’abstraction et des tendances cubo-futuristes s’observe dans l’ensemble des pays européens. En URSS, ce recul se conjugue à l’émigration de plusieurs artistes (Vassili Kandinsky, Mikhaïl Larionov ou Natalia Gontcharova, par exemple) et prend une tournure radicale puisque la non-figuration se voit officiellement proscrite. [...] Le flou terminologique qui entoure le réalisme socialiste est entretenu de différentes manières. À l’absence de définition consensuelle et à la désignation de modèles tardifs et controversés s’ajoute le désintérêt relatif des artistes et de la critique pour ce terme, tout au moins dans les années 1930. Les artistes, chargés de trouver une application concrète à cette appellation de l’art soviétique, sont en profond désaccord. Comme ils participent activement aux jurys des expositions et au suivi des commandes, la situation de l’art soviétique est le fruit de rapports de force importants. [...] Cécile Pichon-Bonin

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le journal de l’exposition ROUGE

Riga, Musée national des arts de Lettonie

ISBN : 978-2-7118-7385-2 EA107385

en vente dans toutes les librairies ou sur : www.boutiquesdemusees.fr

art et utopie au pays des Soviets

20.03-01.07.2019

éditions de la Réunion des musées nationaux - Grand Palais 2019

⯆ Gustav Klucis : L’URSS est la brigade de choc du prolétariat mondial, affiche, 1931 ; impression typographique sur papier, 143 × 104,3 cm

parution le 20 mars 2019

journal de l’exposition Galeries nationales du Grand Palais 20 mars – 1er juillet 2019

GALERIES NATIONALES DU GRAND PALAIS

Piqûre métal, 24,5 x 32,9 cm, 28 pages, 40 illustrations, 6 €

6€

1917, la révolution d’Octobre provoque un bouleversement de l’ordre social dont les répercussions sur la création artistique sont considérables. De nombreux artistes adhèrent au projet communiste et veulent participer par leurs œuvres à l’édification de la société nouvelle. Le journal Rouge traite de six thématiques : l’agit-prop, l’art productiviste, l’esprit internationaliste, la répression stalienne et le réalisme socialiste. Les œuvres emblématiques de cette période sont également présentées : les «Fenêtres ROSTA», Pur Rouge d’Alexandre Rodtchenko, des photomontages constructivistes dont Dressez la bannière de Marx, Engels, Lénine et Staline de Gustav Klucis, des œuvres internationalistes du réalisme critique allemand dénonciatrices du capitalisme et des peintures réalistes socialistes emblématiques telles que Pleine Liberté d’Alexandre Deïneka. Grâce à un texte vivant et accessible, le journal permettra de mieux comprendre les ruptures et les continuités de l’art engendré par le socialisme, de la révolution d’Octobre 1917 à la mort de Staline en 1953, et la manière dont l’URSS vécut le passage de la modernité radicale des avant-gardes aux fantasmagories staliniennes. auteurs : Nicolas Liucci-Goutnikov est le commissaire de l’exposition, conservateur au Musée national d’art moderne, Centre Pompidou. Docteur en philosophie de l’art, il a été le commissaire de l’exposition Kollektsia ! Art contemporain en URSS et en Russie 1950-2000 (2016). Natalia Milovzorova est chargée de recherche au Musée national d’art moderne, Centre Pompidou. Marija Podzorova est ingénieure de recherche à l’École universitaire de recherche ArTeC.

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ROUGE ! l’art au pays des Soviets, le DVD Réalisateur : Pierre-Henri Gibert Auteurs : Adrien Minard, Pierre-Henri Gibert durée : 52 minutes film couleurs prix : 14,90 € langues : français, anglais parution le 20 mars 2019 diffusion le 31 mars à 17h20 sur arte Édition © 2019 – Rmn-Grand Palais /INA Coproduction © 2019 - INA, Arte France, RmnGrand Palais

Dans la Russie des années 1910, un groupe de peintres visionnaires opte pour une abstraction radicale et bouleverse les codes artistiques de son temps. Malevitch et Tatline forgent un art nouveau qui se développe bientôt grâce à l’extraordinaire effervescence générée par la révolution de 1917. Architecture, graphisme, photomontage – après la prise du pouvoir par les bolcheviks, avec Lissitzky, Rodtchenko et Stepanova, l’avant-garde souhaite faire table rase du passé et apporter sa contribution au projet communiste. Les artistes expérimentent alors des formes d’expression qui exaltent les imaginaires et se révèlent d’une modernité stupéfiante. Sous Staline, cette atmosphère de liberté prend fin, la création est de plus en plus régentée, mais certains, comme Alexandre Deïneka, s’efforcent, par la peinture, à cultiver leur originalité tout en composant avec les exigences du régime. Inspirées tour à tour par l’espoir, l’enthousiasme, la désillusion, ces oeuvres fascinantes, nées de la révolution, donnent à voir la dimension utopique et la fécondité de l’art au pays des Soviets. réalisateur : Pierre-Henri Gibert est auteur de documentaires sur la peinture, la danse et le cinéma. Rouge ! l’art au pays des Soviets est sa deuxième collaboration avec Adrien Minard, auteur du film et historien ; leur premier documentaire ensemble « la Grande Guerre à travers les Arts » avait reçu le Grand Prix Varenne au festival Web&Doc FIGRA 2015. intervenants : Jean-Claude Marcadé - Historien de l’avant-garde russe, spécialiste de l’œuvre de Malévitch ; Angela Lampe - Conservatrice au Musée National d’Art Moderne ; Cécile Pichon-Bonin – Historienne de l’art en URSS ; Elitza Dulguerova – Historienne de l’avant-garde russe ; Christina Kiaer – Historienne de l’avant-garde russe ; Christina Kiaer – Historienne du réalisme socialiste ; Nicolas Liucci-Goutnikov – Conservateur au Musée National d’Art Moderne extrait du film : https://bit.ly/2XcS0hO

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activités pédagogiques adultes visite guidée De 1917 à 1953, l’Union soviétique connaît une période de bouleversements qui transforme la société. Témoins actifs de ces changements, de nombreux artistes investissent toutes les techniques afin de partager leurs ambitions politiques avec tout un peuple. Accompagnés d’un conférencier, les visiteurs pourront suivre un parcours riche composé d’œuvres variées et parfois rarement exposées en France. dates : lundi, mercredi, jeudi, vendredi et samedi (hors jours fériés) sur réservation* durée : 1h30 tarifs : 24 € / TR : 17 € / offre tarifaire tribu (billet pour groupe de 4 payants composé de 2 jeunes de 16 à 25 ans) : 65 € visite-atelier Dessins en promenade Pour les amateurs de dessins, professeur d’arts plastiques, responsable d’un atelier de dessin, artistes ou encore artiste professionnel, les participants pourront venir goûter à l’ambiance du Grand Palais en ouverture restreinte. Accompagnés d’un conférencier, ils prendront le temps de remplir les pages d’un carnet de croquis de créations inspirées par la révolution russe et l’utopie d’un monde meilleur. Matériel de dessin non fourni. date : mardi 4 juin à 13h45, sur réservation* durée : 2 h tarifs : 30 € / TR : 22 € famille et enfants visite guidée famille (à partir de 5 ans) éclairés des commentaires d’un conférencier, les visiteurs pourront découvrir en famille des œuvres inspirées par le rêve d’une société nouvelle. dates : les mercredis et les samedis sur réservation* durée : 1 h tarif : 22 € / TR 15 € / tarif famille (2 adultes et 2 jeunes de moins de 16 ans) : 49 € / tarif tribu (2 adultes et 2 enfants de moins de 16 ans) : 59 € visite en français uniquement visite-atelier 8-11 ans Créations graphiques Après la visite guidée de l’exposition, les participants pourront s’inspirer des œuvres graphiques les plus colorées pour créer leur grande affiche. dates : les mercredis et les samedis sur réservation* durée : 2 h tarif : 10 € visite en français uniquement handicap visite guidée en langue des signes française accompagnés d’un conférencier sourd signant, les visiteurs pourront découvrir la production artistique en Union soviétique entre 1917 et 1953. Un parcours riche de sculptures, peintures, 76


dessins et objets d’art qui raconte toute la créativité d’hommes qui croyaient en l’avènement d’une société nouvelle. date : samedi 13 avril à 10h30, sur réservation* durée : 2 h tarif : 7 € pour les personnes titulaires d’une carte d’invalidité tarif accompagnateur : 10 € champ social visite guidée Accompagné d’un conférencier, le groupe suit un parcours sur mesure pour partager un moment de découvertes, d’émotions et d’échanges. En donnant toutes les informations utiles sur la structure et la composition du groupe (objectif de l’association, nombre de personnes, maîtrise de la langue française, participation à des projets culturels, etc.), il s’agit d’élaborer avec le groupe une visite adaptée. durée : 1h30 tarif : 30 € / exonération du droit d’entrée les procès historiques avec Polymnia Polymnia est une société qui promeut l’éloquence et la rhétorique. Elle met en scène des étudiants en Droit également champions de France de débat 2018. Avec eux, les participants pourront découvrir l’Histoire de l’art de façon ludique et pédagogique. places aux jeunes nocturnes gratuites pour les jeunes de moins de 26 ans, les premiers mercredis de chaque mois (sauf le 1er mai), de 19h à 22h. Dernière entrée à 21h15. dates : 3 avril, 8 mai, 5 juin, 3 juillet Cette opération a été rendue possible grâce au mécénat de la Caisse d’Epargne Ile-de-France.

Lors de 2 soirées réservées aux 15-25 ans, les participants pourront assister à un procès fictif mené par Polymnia. Il opposera les tenants de l’art abstrait et ceux du réalisme socialiste. date : les mercredis 3 avril et 5 juin à partir de 20h30, dans la limite des places disponibles. durée : 1h30 tarif : gratuit

* lien de réservation : https://www.grandpalais.fr/fr/billets-individuels

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programmation culturelle la présentation de l’exposition mercredi 20 mars - 18h30 Rouge, art et utopie au pays des Soviets par Nicolas Liucci-Goutnikov, conservateur au Musée national d’art moderne, Centre Pompidou, commissaire de l’exposition les rendez-vous du mercredi - 18h30 cycle « Art et communisme » mercredi 10 avril Y a-t-il un art communiste ? conférence par Jacques Rancière, philosophe mercredi 15 mai Le constructivisme russe : mort de l’art ou triomphe de l’art ? conférence par Gérard Conio, professeur émérite de l’Université de Nancy mercredi 5 juin La peinture soviétique des années 1930 : le réalisme socialiste conférence par Cécile Pichon-Bonin, chargée de recherche au CNRS (Centre Georges Chevrier) et chercheuse associée au Centre d’études des mondes russe, caucasien et centre-européen (CERCEC) les lundis sur scène - 18h30 Les élèves du Conservatoire national supérieur d’Art dramatique, classe de Robin Renucci «Dire et lire le vers et la prose» évoquent à travers une sélection de textes, le destin des poètes, auteurs, artistes, femmes et hommes de théâtre dans le tourbillon de la révolution russe lundi 15 avril lecture : Le monde va changer de base (1917-1928) lundi 13 mai lecture : Staline au Kremlin veille sur chacun d’entre nous (1928-1940) lundi 17 juin conférence : La révolution théâtrale de Meyerhold et son anéantissement par Béatrice Picon-Vallin, directeur de recherche émérite du CNRS les films du vendredi – 12h Cycle « Eisenstein, une conception du cinéma » vendredi 12 avril La Grève de Sergei M. Eisenstein,1924, avec Alexandre Antonov, Gregori Alexandrov et Michaïl Gomorov film muet avec musique et intertitres sous-titrés en français, 1h20

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vendredi 10 mai Octobre de Sergei M. Eisenstein,1928, avec Vladimir Popov et Vasili Nikandrov film muet avec musique et intertitres sous-titrés en français, 2h15 vendredi 7 juin La Ligne Générale de Sergei M. Eisenstein,1929, avec Marfa Lapkina, M. Ivanin et Konstantin Vasiliev film muet avec musique et intertitres sous-titrés en français, 2h05 soirée partenaire lundi 27 mai à 20h30 Ciné-concert au cinéma Le Balzac* La Maison de la rue Troubnaïa de Boris Barnet, 1927, avec Vera Maretskaïa, Vladimir Fogel et Vladimir Batalov muet, durée : 1h06 Pierre-Michel Sivadier (piano) et Jean-Yves Roucan (percussions) tarifs : 12 €, TR 9 € (étudiant et moins de 26 ans) * une place achetée une place offerte sur présentation du billet de l’exposition le documentaire de l’exposition Rouge ! L’art au pays des soviets fllm de Pierre-Henri Gibert et Adrien Minard, 2019, 52’ les lundis 8 et 15 avril, 13 mai et 17 juin à 16h30 les mercredis 20 mars, 10 avril, 15 mai et 5 juin à 16h les vendredis 5, 2 et 19 avril, 10 et 24 mai, 7 et 14 juin à 14h15 la Nuit européenne des musées samedi 18 mai exposition gratuite de 20h à 1h (denier accès à minuit). les performances design samedi 15 juin à 17h 4 nuances de rouge workshop imaginé et conçu par les élèves de l’école Estiènne en design graphique et création numérique, avec Marina Wainer, artiste numérique et Florence Jamet-Pinkiewicz, professeure à l’École Estienne la Fête de la musique vendredi 21 juin à 18h30 музыка ! Chostakovitch, Prokofiev, Kabalevsky, Roslavets, Mossolov : concert avec les chanteurs issus de la classe de répertoire lyrique des Conservatoires de la Ville de Paris de Jean-Marc Pont Marchesi, avec la participation exceptionnelle de la mezzo-soprano,Yaroslava Kosina entrée gratuite à l’auditorium Champs-Elysées, Square Jean Perrin accès prioritaire sur présentation d’une invitation à retirer sur grandpalais.fr 79


au Centre Pompidou chroniques russes * mercredi 17 avril de 14h à 20h colloque Le réalisme socialiste, du pays des Soviets à celui d’Aragon Organisé avec le soutien de la Vladimir Potanin Fondation et de l’EUR ArTeC mercredi 29 mai à 19h Le «Musée du futur» il y a cent ans Conférence par Lioubov Pchelkina, Galerie nationale Tretiakov : Organisé avec le soutien de la Vladimir Potanin Fondation mercredi 12 juin de 14h à 20h colloque « Paris-Moscou » : 40 ans de l’exposition légendaire Organisé avec le soutien de la Vladimir Potanin Fondation *Petite salle (Forum – 1) entrée libre dans la limite des places disponibles cycle « Cinéma rouge » – 19h Mercredi 3 avril : Esher Choub Jeudi 4 avril : Mikhaïl Kalatozov Vendredi 5 avril : Mikhaïl Kaufman Samedi 6 avril : Konstantin Mikaberidze Dimanche 7 avril : Dziga Vertov * Cinéma 2 / 5€, TR 3€, gratuit ADH

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informations pratiques ouverture : du jeudi au lundi de 10h à 20h mercredi de 10h à 22h fermeture hebdomadaire le mardi fermeture le mercredi 1er mai. Nocturnes gratuites pour les moins de 26 ans, le premier mercredi de chaque mois entre 19h et 22h, dernière entrée 21h15 (sauf le 1er mai) tarifs : 14 €, TR 10 € ( 16-25 ans, demandeurs d’emploi et familles nombreuses), tarif tribu (4 personnes dont 2 jeunes 16-25 ans) 33 €, gratuit pour les moins de 16 ans et bénéficiaires des minima sociaux. accès : métro ligne 1 et 13: «Champs Elysées-Clemenceau» ou ligne 9 : «Franklin D. Rossevelt» informations et réservations : https://www.grandpalais.fr/fr/evenement/rouge ou par téléphone au 01 44 13 17 17 L’Application de l’exposition l’application mobile permet de suivre l’actualité du Grand Palais, préparer sa venue, vivre pleinement les expositions et les événements et conserver en souvenir ses œuvres préférées, ses plus belles photographies et ses meilleurs moments de visite. L’utilisateur se l’approprie par une mise à jour à chaque nouvelle visite. pour smartphones (Iphone et Android) accès gratuit : l’exposition salle par salle, programmation culturelle, activitésjeux pour les enfants (nouveau), visite en audiodescription (en français) accès payant 2.29 € : audioguides en français, anglais, et une version pour les enfants (en français) à télécharger sur Google Play et l’Appstore https://tinyurl.com/appligrandpalais les visiteurs pourront prendre la pose et créer une affiche personnalisée sur instagram puis ajouter les stickers #ExpoRouge et la partager. sur Messenger : Betty le chatbot guide les visiteurs dans l’exposition et répond à leurs questions. Propagandiste, bâtisseur, athlète, ils pourront choisir leur profil. www.grandpalais.fr vidéos, extrait du film co-produit par la Rmn-GP, Arte et l’INA www.histoire-l’image.org une thématique sur le totalitarisme Russe #ExpoRouge

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visuels disponibles pour la presse autorisation de reproduction uniquement pendant la durée de l’exposition et pour en faire le compte-rendu

L’œuvre doit être reproduite dans son intégralité, ne doit être ni taillée, ni coupée, et aucun élément ne doit y être superposé. L’intégralité de la légende doit être impérativement mentionnée à chaque reproduction de l’œuvre. Toute reproduction en couverture ou à la une devra faire l’objet d’une demande d’autorisation auprès du service presse de la Réunion des musées nationaux-Grand Palais. Ces conditions sont valables pour les sites internet étant entendu que pour les publications de presse en ligne, la résolution des fichiers ne doit pas dépasser 72 DPI. Le justificatif de parution est à adresser à : Florence Le Moing, Service de presse / Réunion des musées nationauxGrand Palais / 254/256 rue de Bercy / 75012 Paris *** Tout ou partie des oeuvres figurant dans ce dossier de presse sont protégées par le droit d’auteur. Les oeuvres de l’ADAGP (www.adagp.fr) peuvent être publiées aux conditions suivantes : - Pour les publications de presse ayant conclu une convention avec l’ADAGP : se référer aux stipulations de celle-ci - Pour les autres publications de presse : • Éxonération des deux premières oeuvres illustrant un article consacré à un événement d’actualité en rapport direct avec celles-ci et d’un format maximum d’ 1/4 de page; • Au-delà de ce nombre ou de ce format les reproductions seront soumises à des droits de reproduction/ représentation; •Toute reproduction en couverture ou à la une devra faire l’objet d’une demande d’autorisation auprès du Service Presse de l’ADAGP • Le copyright à mentionner auprès de toute reproduction sera : nom de l’auteur, titre et date de l’oeuvre suivie de © Adagp, Paris 2018 *** Reproduction authorised only for reviews published during the exhibition. The image must be shown in its entirety. It must not be bled or cropped in any way. Nothing may be superimposed on the image. The full credit line must be mentioned for each use of the image. For any use on cover or front page, please contact the Réunion des musées nationaux-Grand Palais press office. These conditions apply to websites too. Images‘ files online shall not exceed 72 DPI. A copy of the review is to be sent at: Florence Le Moing, Head of Press Department / Réunion des musées nationauxGrand Palais / 254/256 rue de Bercy / 75012 Paris

Jean Pougny (Ivan Puni) Esquisse pour un panneau Encre de chine, aquarelle sur papier 65,5 x 43,7 cm Saint-Pétersbourg, musée national russe © Adagp, Paris, 2019 / photo State russian museum, St. Petersburg

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Natan Altman Esquisse de décor pour la Place Ouritski pour le premier anniversaire de la révolution d’Octobre 1918 papier, encre, aquarelle, crayon graphite, 30,6 x 82,7 cm Saint-Pétersbourg, musée russe. © Adagp, Paris, 2019 / photo State Russian Museum, St. Petersburg

Isaac Brodsky Devant le cercueil du chef 1925 Huile sur toile 124 x 208 cm Moscou, Musée national d’histoire © State historical museum, Moscow

Viktor Perelman Correspondant ouvrier 1925 Huile sur toile 70 x 100 cm Moscou, Galerie nationale Tretiakov © Droits réservés / photo Collection de la Galerie nationale Trétiakov, Moscou

Kouzma Petrov-Vodkine Fantaisie 1925 Huile sur toile 50 x 64.5 cm Saint-Pétersbourg, Musée Russe © State Russian Museum, St. Petersburg

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Vladimir Tatline Maquette du Monument à la IIIe internationale 1919 Bois, carton, peinture 92 х 65 х 68 cm Moscou, Centre d’Etat muséal et d’exposition ROSIZO © Droits réservés / photo State Museum and Exhibition Center ROSIZO, Moscou

Alexandre Rodtchenko Pur rouge (triptyque Couleur unie) 1921 Huile sur toile, 62,5 x 52,7 cm Moscou, collection privée © Adagp, Paris, 2019 / photo A. Rodchenko & V. Stepanova Archive

Gustav Klucis Esquisse pour un stand d’agitation avec écran 1922 Encre, stylo et aquarelle sur papier 34,3 x 18,9 cm Thessaloniki, The MOMus - Museum of Modern Art – Costakis Collection © The MOMus - Museum of Modern Art - Costakis Collection

Le Cocu magnifique de Fernand Crommelynck, mise en scène Meyerhold photographie 1921 Archives nationales russes de la littérature et l’art (RGALI), Moscou © RGALI 84


El Lissitsky Esquisse de costumes (non réalisés) pour Je veux un enfant de Sergueï Tretiakov, mise en scène Vsevolod Meyerhold 1928 35 x 52,9 cm Moscou, Musée central national du théâtre Bakhrouchine © A. A. Bakhrushin State Central Theatre Museum, Moscow

Mikhaïl Kaufman Alexandre Rodtchenko dans le costume productiviste qu’il a imaginé et confectionné par sa femme Varvara Stepanova, 1923 Moscou, collection privée © Droits réservés / photo A. Rodchenko & V. Stepanova Archive

Alexandre Rodtchenko Portrait de Vladimir Maïakovski 1924 Epreuve gélatino-argentique, 39,8 x 30,8 cm Paris, Centre Pompidou, musée national d’art moderne © Adagp, Paris, 2019 / photo Centre Pompidou, MNAM-CCI, dist. RmnGrand palais / Philippe Migeat

Novyj Lef, 1927, n°6 1927 Couverture par Alexandre Rodtchenko 23 x 15,5 cm Centre Pompidou - Bibliothèque Kandinsky © Adagp, Paris, 2019 / photo Centre Pompidou, MNAM-CCI Bibliothèque Kandinsky, dist. Rmn-Grand Palais / image de la Bibliothèque Kandinsky

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Gustav Klucis Millions de travailleurs! Rejoignez la compétition socialiste! vers 1927 Esquisse pour une affiche photomontage, collage, crayon, gouache sur carton 44 x 34,8 cm Riga, Musée national des BeauxArts de Lettonie © Collection du musée national des Beaux-Arts de Lettonie Gustav Klucis Dressez la bannière de Marx, Engels, Lénine et Staline !, Esquisse pour une affiche 1933 Photomontage, peinture à l’huile, gouache, encre de chine sur carton, 48,2 x 99,4 cm Riga, Musée national des Beaux-Arts de Lettonie © Collection du musée national des Beaux-Arts de Lettonie Kazimir Malevitch [Le Cheval blanc] 1930-1931 Huile sur toile 66,5 x 51,5 cm Paris, Centre Pompidou, musée national d’art moderne © Centre Pompidou, MNAM-CCI, dist. Rmn-Grand Palais / Jacqueline Hyde

Alexandre Deïneka La Construction de nouvelles usines, 1926 Huile sur toile 212 x 201 cm Moscou, Galerie nationale Tretyakov © Adagp, Paris, 2019 / photo Collection de la Galerie nationale Trétiakov, Moscou 86


Georgi Roublev Portrait de J.V. Staline 1935 huile sur toile 152 x 152 cm Moscou, Galerie nationale Tretyakov © Droits réservés / photo Collection de la Galerie nationale Trétiakov, Moscou

Salomon Nikritine Le tribunal du peuple 1934 Huile sur toile 142 x 142 cm Moscou, Galerie nationale Tretyakov © Droits réservés / photo Collection de la Galerie nationale Trétiakov, Moscou

Alexandre Rodtchenko Plongeon, 1934 Tirage gélatino-argentique de l’auteur, 58,3 x 39 cm Moscou, Multimedia Art Museum (MAMM) © Adagp, Paris, 2019 / photo A. Rodtchenko - V. Stepanova Archive / Multimeda Art Museum, Moscou

Alexandre Deïneka Donbass, la pause déjeuner 1935 Huile sur toile 149,5 x 248,5 cm Riga, Collection du musée national des Beaux-Arts de Lettonie © Adagp, Paris, 2019 / photo Collection du musée national des Beaux-Arts de Lettonie 87


Alexandre Samokhvalov Komsomol militarisé 1932-1933 Huile sur toile 198,5 x 276 cm Saint-Petersbourg, musée national russe © Adagp, Paris, 2019 / photo State russian museum, St. Petersburg

Youri Pimenov La nouvelle Moscou 1937 Huile sur toile 139,5 x 171 cm Moscou, Galerie nationale Tretiakov © Adagp, Paris, 2019 / photo Collection de la Galerie nationale Trétiakov, Moscou

Iofan, Chtchuko, Gelfreikh Palais des soviets 1932 Shchusev State Museum of Architecture, Moscow

Alexandre Deïneka Pleine liberté 1944 Huile sur toile 204 x 300 cm Saint-Pétersbourg, Musée national Russe © Adagp, Paris, 2019 / photo State Russian Museum, St. Petersburg 88


Alexandre Rodtchenko / Varvara Stepanova Jeunes planeristes. Esquisses pour la revue L’URSS en construction. 1933 Photomontage sur carton 41,2 x 60,5 cm Moscou, Multimedia Art Museum (MAMM) © Adagp, Paris, 2019 / photo A. Rodtchenko - V. Stepanova Archive / Multimeda Art Museum, Moscou

L’URSS en construction, N°12 (1935), revue Graphisme de Alexandre Rodtchenko et Varvara Stepanova 1935 Paris, Centre Pompidou - Bibliothèque Kandinsky © Adagp, Paris, 2019 / photo Centre Pompidou, MNAM-CCI Bibliothèque Kandinsky, dist. Rmn-Grand Palais / image de la Bibliothèque Kandinsky

Alexandre Deïneka Lénine en promenade avec des enfants 1938 huile sur toile 136 x 190 Musée Central des Forces Armées, Moscou © Adagp, Paris, 2019 / photo Musée Central des Forces Armées, Moscou

Frans Masereel Place Rouge 1935 peinture et encre sur papier 81x100 cm Moscou, musée national des beauxarts Pouchkine © Adagp, Paris, 2019 / photo The Pushkin State Museum of Fine Arts, Moscow 89


Anatoly Yar-Kravtchenko Le 11 Septembre 1931, Gorki lit son conte La jeune fille et la mort à Staline, Molotov et Vorochilov 1941 Huile sur toile 210,5 x 240,5 cm Moscou, Galerie nationale Tretyakov © Droits réservés / photo Collection de la Galerie nationale Trétiakov, Moscou

Art et utopie

au pays des soviets

Affiche de l’exposition Gustav Klucis, reproduction d’après L’URSS est la brigade de choc du prolétariat mondial (affiche) (détail), 1931 © musée national des Arts de Lettonie, Riga

GRAND PALAIS 20 mars – 1er juil. 2019

.fr Gustav Klucis, reproduction d’après L’URSS est la brigade de choc du prolétariat du monde entier (détail), 1931 © Collection du musée national des Beaux-Arts de Lettonie

design c-album - adaptation Virginie Langlais

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Total Foundation, mécène de l’exposition

Total Foundation Total Foundation recouvre les actions de solidarité menées chaque jour dans le monde par nos sites, nos filiales et notre Fondation d’entreprise. Avec ce programme, Total souhaite contribuer au développement de ses territoires d’ancrage. En privilégiant la jeunesse, il agit à travers quatre axes : la sécurité routière, les forêts et le climat, l’éducation et l’insertion des jeunes, le dialogue des cultures et le patrimoine. Dialogue des cultures et Patrimoine : engagés pour l’ouverture culturelle et la valorisation des patrimoines Présents dans 130 pays et riches de plus de 150 nationalités, nous nous engageons à promouvoir le respect de l’autre et la diversité. Au-delà de notre présence locale auprès des communautés, notre responsabilité est aussi de contribuer à la valorisation de cultures riches, plurielles et vivantes, conditions du vivre ensemble. Pour ce faire, les moyens d’action retenus sont d’œuvrer à la préservation et à la transmission du patrimoine des zones d’implantation du Groupe ; de favoriser l’accès à la culture et l’éducation artistique et culturelle des publics qui en sont éloignés ; et de soutenir la jeune création contemporaine. La Fondation Total a soutenu plusieurs expositions de la Rmn-Grand Palais. Après « Mexique (1900-1950) » et « Sites éternels. De Bâmiyân à Palmyre, Voyage au cœur des sites du patrimoine universel » en 2016, « Rouge. Art et utopie au pays des Soviets » est l’occasion pour Total de contribuer à faire rayonner la culture d’un de ses territoires d’ancrage majeurs. Installé en Russie depuis 25 ans, le Groupe y développe des activités dans les domaines de l’exploration-production, du trading et de la distribution de produits pétroliers. Le mécénat de « Rouge » s’inscrit dans la continuité de notre engagement, dès 2006, auprès de la Fondation Gergiev et de son œuvre de diffusion de la musique, de la danse et du chant au Théâtre Mariinsky de St Petersbourg, et prend la suite, en France, des grandes expositions « Sainte Russie » en 2010 avec le Musée du Louvre, puis « Monumenta » consacrée à l’œuvre d’Ilya et Emilia KABAKOV en 2014 dans la Nef du Grand Palais, ou encore « Pierre le Grand, un Tsar en France » en 2017, au Château de Versailles. En 2018, la Fondation Total s’est également associée au Centenaire de Soljenitsyne et en 2019, au Festival du film russe de Paris, deux évènements s’inscrivant dans le cadre du Dialogue du Trianon.

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