Article Languedoc - Journal à Part 8

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TOUR DES RÉGIONS

Le

LanguedocRoussillon

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Plus ancien terroir de France


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TOUR DES RÉGIONS

Une histoire mitigée Les Romains furent les premiers à introduire la viticulture dans le Languedoc-Roussillon, environ 600 ans avant J.-C. Les vins produits purent être aisément échangés grâce à la proximité avec la mer. Ainsi, des villes comme Agathé Tyché (Agde), alors entourées de vigne, constituent une véritable aubaine pour échanger du vin ainsi que de nombreuses autres denrées. Les vins produits étaient déjà variés, et on retrouve durant l’Antiquité des traces de Clairette blanche, cépage unique employé à ce jour pour produire la fameuse Clairette du Languedoc (A.O.C.). Les Gallo-Romains avaient donc eux aussi le privilège de goûter ce nectar. La chute qui suivra sera vertigineuse : d’abord avec l’édit de Domitien en l’an 92, qui réduira de façon drastique les plantations de vigne, puis les nombreuses invasions sévissant les siècles suivants. Entre attaques barbares et arabes, peu de répit sera laissé à la région. Il faudra que les hommes d’Église prennent la relève pour enfin rendre au Languedoc-Roussillon son identité. S’en suivra une notoriété plus que respectable des siècles durant. Charles IX et Catherine de Médicis tomberont d’ailleurs sous le charme du Muscat de Frontignan à l’occasion de leur voyage dans la région. Mais d’où vient la mauvaise réputation si tenace des vins du midi ? Car s’il est vrai que le vignoble languedocien reconquiert aujourd’hui peu à peu une digne réputation, on reprocha longtemps à ses vins un manque de qualité. Cela s’explique en grande partie par la grande crise du phylloxéra, à la fin du XIXème siècle. En effet, les dégâts

infligés par l’insecte furent très hétéroclites, et alors que l’Hérault et le Gard essuyaient de catastrophiques pertes, l’Aude et les Pyrénées-Orientales connurent une période faste, où le prix du vin atteint des sommets. Afin de satisfaire la demande, l’heure fut à la production intensive, au détriment de la qualité. Certains virent dans cette crise une fabuleuse manne commerciale, d’autres y laissèrent à la fois leur réputation et leur gagne-pain. Cette surproduction eut des répercutions dramatiques. En effet, afin de produire toujours plus, on vendit des vins frelatés, ou même de l’alcool de sucre coloré que l’on fit passer pour du vin. Les ravages furent terribles. Une fois la crise maîtrisée, le Languedoc se retrouva avec des stocks colossaux de vin de mauvaise qualité,

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Région à la beauté légendaire, le Languedoc-Roussillon s’est forgé à travers les siècles. Son histoire est très riche, notamment celle de son vignoble, existant depuis le Ve siècle avant J.-C. Il est d’ailleurs le plus ancien de France ! Avec ses 246 000 hectares de vigne plantés sur les départements de l’Hérault, de l’Aude, du Gard et des Pyrénées-Orientales, il s’agit également de l’un des plus vastes. Depuis la frontière espagnole jusqu’au porte de Nîmes, voyage au cœur d’un terroir fascinant.

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qui ne trouvèrent donc point d’acheteurs ; à tel point que le prix du vin descendit en dessous de celui de l’eau. Ainsi, sur l’ensemble de l’année 1907, environ 600 000 vignerons manifestèrent leur détresse en la ville de Montpellier : ce fut “la révolte des Gueux du Midi”. Le vignoble languedocien fut parmi les premiers à bénéficier de l’A.O.C. en 1948, grâce à son lourd bagage historique et à sa superficie importante, mais aussi dans le but de remettre de l’ordre dans les modes de production viticole. Depuis, le terroir récupère progressivement une réputation à la hauteur de ses capacités. Les vieux démons hantant les vins du Midi s’effacent peu à peu et ces derniers trouvent une place de choix dans le cœur des amoureux du vin.

Du côté des blancs, la finesse du Chardonnay a su séduire le Languedoc-Roussillon, qui côtoie le Carignan blanc, la Clairette, le Picpoul (cépage local), le Grenache blanc, le Macabeu et le Bourboulenc. Bien entendu, le fameux Muscat est employé pour élaborer de nombreux vins doux naturels. Selon les producteurs, on trouve aussi bien des vins issus de mono-cépages que d’assemblages.

Climat et terroir Le terroir bénéficie d’un climat méditerranéen, même si certaines zones à l’Ouest demeurent sous influence océanique. On y trouve des étés chauds et secs, ainsi que des automnes et des printemps doux. L’hiver reste ensoleillé et les précipitations globalement faibles. On trouve en ses sols une grande diversité selon la localisation : argile, calcaire, schistes, molasse, sable, basalte, poudingues et alluvions sont répartis sur le territoire. Les vins s’en trouvent donc fort différents d’une zone à l’autre. La fameuse Tramontane permet de sécher les vignes, leur évitant de nombreuses maladies.

La grande diversité des sols permet au LanguedocRoussillon d’exploiter des cépages très divers. Au niveau des vins rouges, on retrouve Carignan, Cinsault, Grenache, Syrah, Mourvèdre et Fer Servadou. Les incontournables Cabernet Franc, Merlot et Cabernet Sauvignon sont également bien présents.

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Les cépages


A.O.C. Comme nous l’avons dit, le Languedoc-Roussillon bénéficie rapidement de l’A.O.C. L’appellation classe les vins de la région en différentes catégories, selon les modes de production, la qualité, mais également le prix. On trouve donc tout d’abord l’A.O.C. Languedoc qui, depuis 2007, remplace la dénomination “Coteaux du Languedoc”. Souvent issus d’assemblages, les résultats sont en général considérés comme des vins de base. Suivent les Grands vins du Languedoc, vins de terroir obtenus en obéissant à un cahier des charges précis.

Des appellations comme Corbières, Limoux, SaintChinian, ou encore Terrasses du Larzac en font partie. Enfin, on trouve les Crus, vins plus complexes et réputés pour leur grande qualité ou leur rareté. Les appellations Corbières Boutenac, Faugères ou Minervois la Livinière bénéficient de cette dénomination.

En route vers le bio À l’heure actuelle, la culture conventionnelle implique un nombre important de traitements pour la vigne. Les pesticides et fongicides régulièrement employés soulèvent des interrogations toujours plus nombreuses, auprès des consommateurs comme des producteurs. Leur innocuité est en effet souvent remise en question. C’est pourquoi l’agriculture biologique rencontre un succès croissant. Le Languedoc-Roussillon est ainsi la première région productrice de vins biologiques en France, avec 32% des surfaces nationales de vigne biologique. Une tendance qui se démocratise et gagne de l’ampleur chaque année, aussi bien dans la région que dans le reste de la France. Laurence Delacroix

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Notons également que bien des cépages locaux souffrent de leur anonymat : si l’Aspiran et le Picpoul restent présents, les oubliés demeurent majoritaires : Rybeyrenc, Mauzac et bien d’autres. Les producteurs sont de plus en plus nombreux à renouer avec ces autochtones. Si leur culture est parfois fastidieuse et délicate, il en résulte un vin rare, voire unique. Un engouement qui augmentera peut-être avec le temps : c’est une affaire à suivre.

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