/// DEBRIEF DRINK’n’THINK #1 /// 23 MARS 2016 Le Mercredi 23 mars 2016, la Jeune Chambre Economique de Rouen (JCER) a proposé une soirée découverte du Mouvement Jeune Chambre d'un nouveau genre : un « Drink'n'Think ». L’objectif était de réunir action et convivialité pour présenter la JCE de Rouen. Dans un bar de Rouen, le Malt d'Or, un échange sur le thème du "Mieux manger en Normandie" a suivi une courte présentation de la JCER. Une trentaine de participants étaient présents, et avec eux, pour amener un peu de "fond" au débat, la JCER avait convié Benjamin DE COSTER, fondateur de l'épicerie Alternoo & Marie MABILLE, coordinatrice du réseau des AMAP de Haute-Normandie. NDRL AMAP = Association Pour le Maintien d’une l’Agriculture Paysanne
Crédit Photo : alternoo.fr
Crédit Photo : normandieecologie.fr
Une méthode d’Intelligence Collective a été utilisée, le World Café, pour engager des conversations entre les participants et faire émerger des idées. Le principe : •
3 sous-groupes sont constitués, avec chacun un sous-thème à étudier ; un rapporteur fait le compte-rendu des discussions. Chaque groupe travaille sur la thématique pendant 20 minutes
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Le groupe change de place pour aborder une deuxième thématique ; le rapporteur reste à sa place (NDRL enfin dans notre cas on a fait l’inverse vue la foule) ; deuxième temps d’échange de 10 minutes
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Le groupe change de place pour aborder la troisième thématique ; le rapporteur reste toujours à sa place ; dernier temps d’échange de 5 minutes
Les 3 sous-thèmes étaient les suivant : Mieux manger qu’est-ce que ça vous évoque ; Quelles seraient vos courses idéales ; et que seriezvous prêts à faire pour mieux manger. Voici le résultat de nos échanges ! 1/8
Sous-thème : mieux manger, qu’est-ce que ça vous évoque ? Le premier groupe qui a travaillé sur cette thématique a souhaiter classer les propositions en 2 catégories : les choses à éviter & les choses à conseiller. La liste des choses à éviter est courte… & parfois surprenante… •
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Éviter le gras, le trop sucré, le trop salé. Pour trop salé la restauration, en particulier collective, fait attention maintenant, bien que sans sel le goût manque parfois. A noter l’existence de dérivés du sel de mer. Éviter l’élevage intensif et enfin, un peu « extrême » sans doute: il faudrait éviter les restaurants…
Crédit photo : 100000v.wordpress.com
trop souvent la solution quand on n’a pas envie de se faire à manger… cette proposition surprenante permet de faire le lien avec les choses à conseiller quand on parle de « mieux manger » En effet la liste des choses à conseiller commence par • Cuisiner + ! En évitant les produits transformés, en faisant des ateliers pour apprendre à cuisiner les produits et pour avoir + d’idées recettes avec les fruits & légumes « moins connus ». •
« Mieux manger » a évoqué aux participants la notion de produire soi-même ◦ avec un potager dans son jardin ou sur son balcon, ou un potager collectif ; ◦ en élevant des poules (possible même en ville) qui ont aussi pour avantage de diminuer nos déchets avec leur tendance à « tout manger » ◦ la notion d’apprentissage du jardinage dès le plus jeune âge, dans les écoles par exemple, a aussi été évoquée
Crédit photo : thisgivesmehope.com/
Crédit photo : poulailler-pas-cher.eu •
Et puis si on ne peut produire soi-même ou en tout cas en étant auto suffisant, mieux manger était synonyme de « manger local » pour les participants 2/8
◦ Un point important était de pouvoir savoir d’où venait le produit. A la ferme des Authieux, c’est encore plus vrai puisque le visiteur cueille lui même les fruits & légumes dont il a besoin Crédit photo :mondadorisengage.fr ◦ L’autre point important de cette pratique du « manger local » était de créer du lien avec le producteur et le considérer comme le « fermier de famille ». ◦
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L’important était de mettre un visage sur un produit. Une notion qui change non seulement son regard sur le produit acheté mais aussi sur le produit jeté. En effet on respecte plus le produit en connaissant qui l’a produit
« Mieux manger » c’est également manger des produits frais, de saison
Crédit photo :cremtl.qc.ca
«Mieux manger » ça n’est pas forcément manger « bio ». Le label n’est pas forcément gage de qualité. Pour preuve le « fait maison » des restaurants… ◦ Au label, il faut peut-être mieux garantir un mode de culture et d’élevage ◦ Les labels évoqués ▪ Les AOC ou AOP existent pour garantir un goût ▪ Le label Gourmandie existe, créé par l’IRQA
Crédit photo :gourmandie.fr
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▪ Une alternative aux labels : l’agriculture raisonnée NDRL : selon le site consoglobe.com, il s’agit d’« un mélange entre techniques modernes et de savoir-faire traditionnels à l’ancienne ». Il y est aussi précisé : « Certains puristes contestent ce mode de culture et la considère comme aussi négative que l’agriculture intensive classique ». ▪ A noter sur le bio ◦ Le label bio n’est accessible qu’après avoir produit 3 ans sans pesticides. ◦ Pour les agriculteurs qui sont passés au bio, ils peuvent accuser jusqu’à une perte de 30 % de leur récolte en n’utilisant pas de pesticide. ◦ L’accès au bio n’est pas simple et mériterait d’être facilité par l’État. ◦ Tout comme l’usage du bio dans les collectivités : le grenelle de l’environnement avait fixé un objectif à 20 % de bio en 2020… « on n’y sera pas » d’après Marie MABILLE. A noter : 1 % seulement de la surface agricole utile (SAU) est « bio »
Crédit photo :observatoire-des-territoires.gouv.fr
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◦ « Mieux manger » est aussi synonyme de « manger sain » ▪ Pourquoi pas faire appel à un coach comme au sport ? Une idée était de dire : après une séance de sport, on propose au client un accompagnement pour l’en-cas qu’il prendra ensuite Encore faut-il se méfier des arnaqueurs ▪ Il faut aussi éviter le grignotage, manger varié & équilibré. Il faut ré apprendre à écouter son corps pour manger quand on a faim & non parce que la convention nous dit de manger ▪ Il faut aussi prendre le temps de manger… & de se faire à manger ◦ Mieux manger c’est aussi manger des produits avec un meilleur goût Quand on parle de goût il est important de pouvoir mettre des mots sur les goûts, comme le font les œnologues avec le vin. Une idée serait de proposer aux clients de restaurants utilisant des produits locaux de faire découvrir ces goûts, avec pourquoi pas le producteur qui parlerait lui-même de son produits ◦ Si on reste sur la thématique des restaurants, de nouvelles idées naissent en lien avec le mieux manger. Cf l’idée de Kathleen, diplômée de NEOMA qui veut monter un «fast good » à Rouen Nous terminerons cette restitution par une dernière idée : il faudrait augmenter la visibilité des produits locaux. On ne sait pas forcément ce qui est produit à 2 pas de chez nous. Des vitrines pourraient être créées, présentant ces produits locaux ou des visites guidées dans des exploitations pourraient être organisées (avec les contraintes que l’on sait quand il s’agit d’accueillir du public…). A noter : France bleu propose à ses auditeurs des « recommandations » de producteurs par les auditeurs eux-même.
Crédit photo : Amélie Canhan
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Sous-thème : Quelles seraient vos courses idéales ? Voici un certain nombres d’idées et critères quand les consommateurs que nous sommes font leur courses. •
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Premier point important : l’accessibilité ◦ Au niveau des horaires (24h/24, 7j/7) ◦ Au niveau géographique : les distributeurs de fruits & légumes sont peut-être à généraliser (ou faire connaître), le Drive est à développer ou bien il faudrait une concentration de produits à un seul endroit type coopératives ou grossistes avec le soucis de supprimer les intermédiaires Lié à l’accessibilité : les consommateurs du Drink’n’Think veulent de la rapidité Ensuite le lieu… les consommateurs du Drink’n’Think voudrait avoir un endroit… dans lequel ◦ « on n’a pas l’impression de faire ses courses » ◦ dans lequel on apprend des choses : quels fruits & légumes sont « de saison », comment les cuisiner, comment ils ont été produits ◦ moins influencé par le marketing, en favorisant les produits avec moins d’emballage
Crédit photo :etiq-etal.com
Crédit photo :obocal.com •
Ensuite les produits les participants au Drink’n’Think voudraient ◦ avoir « quelque chose » de participatif… exemple des jardins participatifs donné, qui permettraient ▪ d’éduquer le grand public ▪ de prendre le temps ▪ d’avoir des produits de qualité (NDRL : enfin c’est l’intention ꙭ) NDRL : un autre exemple d’épicerie participative: l’EPI, ou comment mettre la main à la pâte >>> epiceriecollaborative.wordpress.com ◦ Trouver des produits locaux, sains, avec possibilité de les prendre en petites quantités. A noter : les participants sont prêts à boycotter les « mauvais produits » ◦ Trouver des produits locaux déjà cuisinés 6/8
◦ Avoir du choix… mais pas trop (trop de choix en supermarché) ◦ Avoir accès à des produits rares pour les découvrir, et avoir plusieurs variétés de fruits ou légumes (exemple : pour les carottes, des oranges, jaunes, etc.)
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Crédit photo :homegourmet.ch ◦ Tout cela emballé dans des sacs biodégradables et enfin les courses idéales devraient être synonymes de lien social ! Nos consomm’acteurs du soir souhaiteraient ◦ Connaître le producteur : savoir d’où vient le produit (traçabilité), créer du lien social consommateur – producteur ◦ avoir des « spécialistes » en face eux, dans les épiceries ou autre type de commerce, qui connaissent ses produits et sachent raconter leur histoire !
Crédit photo : lesupermarcheideal.com Clin d’œil à un ami de la JCER, Hugo CAFFAREL
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Sous-thème : Que seriez-vous prêts à faire pour mieux manger? Les participants du Drink’n’Think se sont attachés à lister dans un premier temps les causes détectées de la mal bouffe. Elles sont au nombre de quatre: • Je ne suis pas informé(e) • Je ne sais pas cuisiner • Je manque de temps • Ce n'est pas pratique d’aller au marché ou dans plusieurs magasins Parmi les choses qu’ils seraient prêts à faire: • Arrêter de mal manger • Prendre des cours de cuisine • Produire moi-même • Payer plus cher si besoin • Acheter local et bio (plus frais et plus sain) • Faire quelques kilomètres pour des ventes directes chez les producteurs Et les raisons invoquées sont les suivantes: -La qualité des produits -Leur fraîcheur -La traçabilité -Être en meilleure santé
Crédit photo : mylittlerecettes.com campagne contre la malbouffe au Chili, « Exercice your will power »
Pour conclure Le thème du « mieux manger en Normandie » n’a pas laissé indifférent la trentaine de participants qui avaient répondu à l’invitation de la Jeune Chambre Economique de Rouen le 23 mars 2016. Les échanges ont été riches, bien que les mêmes idées revenaient souvent d’un groupe à l’autre. Le consommateur de 2016 se dessine : un consomm’acteur avant tout, soucieux de manger sain & bon, en limitant son impact sur l’environnement, sans pour autant perdre son temps y compris dans la recherche d’informations sur le sujet.
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