Jcer rouenenseine cr conferences

Page 1

COMPTE-RENDU DES CONFERENCES

Le cycle de conférence a été ouvert par le vice-président du SMEDAR et vice-président de la CREA en charge de l’économie, Monsieur Alain OVIDE, qui a présenté la principale innovation du centre de valorisation énergétique inaugurée dernièrement : VESTA. Elle permettra une production électrique avec un meilleur rendement par rapport à l’électricité et alimentera jusqu’à 10 000 foyers (Grand-Quevilly et Petit-Quevilly), cela étant rendu possible grâce à la masse d’eau que représente la rivière coulant à proximité, permettant de refroidir les turbines et peut-être, à terme d’acheminer les ordures. L’unité de valorisation énergétique (UVE), a dès sa construction excédée les normes européennes d’impact sur l’environnement, en faisant à son inauguration une des plus modernes d’Europe de sa génération. Elle constitue une excellente introduction à la conférence économique et à la promotion des savoir-faire rouennais en lien avec la Seine. Madame BERTHO-BEDEL, représentant l’ADEAR, a présenté les différentes forces de Rouen pour des entreprises souhaitant s’y installer : elle fait partie de l’hinterland parisien, via la Seine, et constitue un nœud de communication non négligeable dans une région proche du cœur de l’Europe : carrefours ferroviaire, routier, fluvial avec le canal Seine-Normande. Les plateformes multimodales, la situation géographique et les coûts modérés sont autant de facteurs clefs de succès pour les entreprises parisiennes souhaitant « délocaliser » leurs fonctions supports (gestion, recherche) voire leur production à Rouen, qui rappelons-le n’est qu’à 1h15 de la Défense et de la plupart des sièges sociaux des grandes entreprises… toutefois, elle lance un avertissement au sujet de l’image de marque de la Seine-Maritime qu’elle juge insuffisamment travaillée pour valoriser au mieux les atouts du territoire et remporter la bataille européenne de la 1 ère façade maritime économique. Madame Christine LEROY, représentant le GPMR (Grand Port Maritime de Rouen), reprend cet avertissement et rappelle que Paris, pour asseoir sa position de ville globale /ville-monde, doit être capable de maîtriser sa façade maritime pour s’ouvrir sur la mondialisation. Elle souligne la concurrence avec les villes portuaires néerlandaises et les désavantages dont souffre Rouen, par rapport à ses rivales : manque de concentration des pouvoirs décisionnels au niveau de la Seine-Maritime et de coopération économique inter-métropole (Rouen-Paris, etc.). L’enjeu pour Rouen est de rivaliser avec les axes girondin et rhodanien et donc de concevoir les relations avec la capitale dans le cadre d’une stratégie nodale nationale. Elle n’oublie pas de rappeler les enjeux économiques de la Seine et de son estuaire : 2.3 milliards €, 20.000 emplois directs et indirects, sachant que le Havre et Rouen pèsent 20% de la valeur ajoutée produite seinomarine… Partenaires sur cette action


COMPTE-RENDU DES CONFERENCES

Monsieur Antoine Potié, représentant Nutriset, apporte un éclairage « opérationnel » par rapport aux deux intervenantes, en soulignant l’importance du territoire dans le développement de l’entreprise, tant au niveau logistique (approvisionnement) que RH (importance de l’image de marque dans le recrutement du personnel et de leur famille). Toutefois, il a pu souligner qu’il existait une marge de progression dans l’utilisation de la Seine pour leur activité, ce qui promet des projets de coopérations futurs avec l’ADEAR et le GPMR faisant partie intégrante de l’HAROPA… L’ADEAR et le GPMR ont également rappelé que les prochains axes de réflexion concerneraient le tourisme d’affaires, le tourisme industriel, les croisières et le PORT CENTER, tourisme portuaire, ce qui nous amène à la seconde conférence.

C’est VNF (Voies Navigables de France) qui a ouvert cette conférence en la personne de Madame Gaëlle GAMBLIN. Elle a tenu à rappeler que Rouen est précisément une escale incontournable des croisiéristes anglais et américains, grâce à ses nombreux atouts : route des fruits, route des abbayes… si le trafic est en forte hausse, tout l’enjeu est la captation de la rente touristique, c’est-à-dire la captation des retombées économiques. Quantifier la manne des croisières et de la plaisance privée n’est pas chose facile, d’autant que le secteur souffre de la crise, par le ralentissement de l’activité et des investissements publics dans les infrastructures d’accueil. C’est l’éclairage qu’a apporté Monsieur FURET, PDG de Normandie Croisières, qui a rappelé la volatilité et le manque de visibilité à moyen terme dans ce secteur. Toutefois, il reste important comme support d’autres activités. Il a également confirmé le manque de promotion de la région malgré un potentiel de l’image de marque fort : la Seine, d’un point de vue touristique, à l’international, c’est bien sûr celle de M Monet… mais pas seulement. Là encore, il faut permettre à tous les acteurs de (re)découvrir la Seine, au-delà du « pèlerinage » classique (Rouen-Paris-Giverny), en facilitant l’intégration du territoire, en facilitant le passage sur le fleuve. Les synergies entre pouvoirs publics, organismes publics et entreprises du secteur sont plus que jamais nécessaires, pour penser la Seine de manière linéaire, intégrée, et non plus fragmentée.

Partenaires sur cette action


COMPTE-RENDU DES CONFERENCES C’est, dans un autre ordre d’idée, le message que souhaitait faire passer les deux jeunes « aventuriers », Arnaud Berman (photographe) et Victor Alexandre (journaliste indépendant), qui a descendu la Seine en bateau au cours d’un périple mémorable. Ils en ont tiré une série de photographie (réunies en une exposition intitulée Seinographie) et d’anecdotes compilées en un livre. Arnaud, photographe d’instants comme il se définit lui-même, a pu restituer la richesse et la diversité des méandres de la Seine entre Paris et Rouen, tandis que Victor a décrit les multiples rencontres qu’ils ont pu faire, dépeignant ainsi tous les charmes du tourisme fluvial. Ils plaident aussi pour une plus grande ouverture des personnes vivant à proximité du fleuve sur les réalités économiques, touristiques, historiques de la Seine, pour qu’elle puisse un peu plus… occuper le devant de la scène. Que retenir de ces deux conférences ? Tout d’abord, la mondialisation tend à accentuer de plus en plus la concurrence entre les territoires, sans distinction de frontières. Aussi, il devient de plus en plus urgent de développer des synergies entre « bassins » ou régions, pour créer des avantages concurrentiels, difficilement imitables. En ce sens, la Seine doit jouer le rôle de catalyseur de l’intégration des territoires, des stratégies nodales logistiques, des écosystèmes d’entreprises (numérique pour accompagner le développement de la logistique, chimie pour tirer avantage de la proximité du port, etc.) et bien sûr de l’image de marque du territoire. Pour ce dernier point, la conférence touristique a bien mis en évidence l’utilité de penser ensemble sphère touristique et économique, les deux pouvant en retirer des bénéfices mutuels. Le mot de la fin revient à Monsieur Alain OVIDE, qui a rappelé que longtemps le Havre et Rouen avaient d’importants atouts (situation à l’entrée de la Manche, ports en eaux profondes, régions industriels proches), face à d’autres ports comme Rotterdam ; mais ce dernier a su les distancer : désormais les bateaux passent au large de Rouen sans s’arrêter… Ces 2 conférences ont été animées et orchestrées par Michel MURLIN, que tous les membres de la Jeune Chambre Economique de Rouen remercient. Nous remercions également l’ensemble de nos intervenants. Propos et résumé réalisés par Edouard BEERENS – JCE de Rouen

Partenaires sur cette action


Turn static files into dynamic content formats.

Create a flipbook
Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.