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haiti observateur
Fondé à New York, cet hebdomadaire est édité par la société Haïti-Observateur Group, Inc.
Lè manke gid, pèp la gaye !
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15- 22 may 2013
CONTREBANDE, BLANCHIMENT D’ARGENT ET ACTIVITÉS ILLICITES
Arrestation de Roger Placide : Les autorités couvent un gros scandale Quelles son t les responsabilités du ministre Théanot et de l’ex-ministre Saint-Cyr dans les 550 mille $ ?
SOURCES COMBINÉES, 14 mai — Voici bientôt deux semaines depuis qu’un Haïtien a
été arrêté à la frontière haïtianodominicaine, au niveau de Jimani, avec en sa possession USD
550 mille $, ni le commissaire du gouvernement de Port-auPrince ni le ministre de la Justice
ISOLOLÉE PAR L’ADMINISTRATION OBAMA
L’équipe Martelly/Lamothe se laisse attirer vers un autre pôle
P i e r re - R i c h a rd - C a s i m i r, ministre des Affaires étrangè̀res d'Haiti
Décidément, le gouvernement Martelly/Lamothe a perdu tout espoir d’améliorer ses relations avec l’administration Obama et paraît sur le point de porter ses espérances ailleurs. De plus en plus, les déplacements des dirigeants haïtiens s’effectuent vers les États du sud, renforçant la diplomatie d’affaires prônée par Laurent Lamothe vers d’autres sphères. Les interminables périples des deux chefs de l’Exécutif haïtien à des pays de l’Amérique latine et de la Caraïbe, dont le plus récent, celui de Michel Martelly à Caracas (pour la éniè-
me fois) aurait ouvert la voie à une nouvelle initiative, l’ouverture vers la Russie en temps que pôle d’attraction. C’est l’idée évoquée chez les observateurs par la participation du chancelier haïtien à une rencontre à Moscou à laquelle prendront part aussi Cuba, Chili, Costa Rica Une note insolite diffusée et attribuée à une source d’origine russe fait état de la tenue à la capitale de la Russie d’une réunion, le 29 mai, au cours de laquelle les participants discuteront les modalités de fonctionneSuite en page 3
Percée de « A Dollar A Tree For Haiti » à Kenscoff
n’en a soufflé mot. Dans les différents compartiments du pouvoir a été passé le mot d’ordre du silence, car il s’agit d’un gros scandale qui risque d’éclabousser des ministres actuellement
en fonction et d’autres qui ont été déjà casés ailleurs dans l’administration publique. En tout cas, les hommes du pouvoir tenSuite en page 4
LE GOUVERNEMENT MARTELLY TRADUIT EN JUSTICE À LA HAYE
Franck Ciné et Haitel déposent une plainte contre Martelly, Lamothe , Préval et autres Au moment où les autorités fiscales haïtiennes ont pris des dispositions pour la mise en vente aux enchères des biens de la Haitel et de la famille
Ciné, le président directeur général de cette compagnie a attaqué les dirigeants haïtiens sur trois fronts. Une plainte est Suite en page 5 DANS L’ATTENTE D’UNE NOUVELLE COMPARUTION
Aristide revient en force grâce à Martelly (Collaboration spéciale)
La deuxième convocation de l’ex-président Jean-Bertrand Aristide au parquet du tribunal civil de Port-au-Prince n’a pas eu l’effet escompté par le pouvoir Martelly/Lamothe. En guiAristide prend un bain de foule.
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L’ANMH condamne l’agression contre Télé Ginen L’Association nationale des médias haïtiens (ANMH), organisme regroupant les patrons de la presse en Haïti, a élevé la voix contre la violence perpétrée contre un journaliste de RadioTélé Guinen, le bris d’appareils photo et de camera, en plus de jets de pierre dirigés en direction d’au moins un véhicule de cette même station. En effet, la nouvelle selon laquelle Frantz Henry Délice, journaliste de Radio-Télé Guinen, a été agressé par les lavalassiens, alors qu’il couvrait la manifestation lavalassienne du 8 mai, faisait la une à toutes les
Les élèves des écoles de Kenskoff s’initient à la reforestation. « A Dollar A Tree for Haïti » est devenue une réalité vivante avec une première percée dans la commune de Kenscoff, dans les hauteurs surplombant la capitale. Depuis quelques mois, en
effet, les préparatifs étaient orchestrés pour l’événement qui prenait place le 1er mai dernier. Des milliers de plantules poussaient dans des sacs en plastic noir préparées sous la direction d’un
agronome qui encadrait citoyens et citoyennes bien motivés de la région. Et comme de fait, c’est une agglomération bien conscienSuite en page 2
Liliane- Pierre-Paul.
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Haïti-observateur 15- 22 may
Percée de « A Dollar A Tree For Haiti » à Kenscoff
Suite de la page 1 tisée qui s’est mise debout pour le grand jour. Associé pour la circonstance au député de la circonscription de Kenscoff, André Gustave Louis, l’ambassadeur Raymond Joseph, fondateur de « A Dollar A Tree For Haïti », a procédé au lan-
rent comme des biches, plantules en main, pour faire le reste du trajet à pied. Tant à Kikwa qu’à Carrefour Badio, les 1er et 2 mai, près de 2 000 personnes, dont 1 200 élèves, participèrent avec enthousiasme à la mise en terre de ces plantules. Le troisième jour, au centre de Kenscoff même, quelque 1 500
rier de l’organisation « A Dollar For A Tree For Haïti » fit le déplacement de Baltimore (dans le Maryland, aux EU) pour participer à une autre journée de reboisement. Selon le député André Gustave Louis, l’objectif de ce premier koumbite, soit 20 000 plantules, a été dépassé. Cette opération, qui connut
Le député Gustave Louis et l’ambassadeur Raymond Joseph donnent des instructions aux villageois impatients de procéder à la mise en terre des plantules. cement de ladite opération. Les difficultés engendrées par la pluie, la nuit précédente, n’ont point diminué l’ardeur des villageois.
élèves se réunirent sur la cour d’une école pour s’approvisionner en plantules en vue de participer au programme de reboisement
un grand succès, continuera certainement dans la région de Kenscoff tout en s’étendant dans d’autres localités du pays dévasté. Il
Le député Gustave Louis en train de planter un arbus-
Les deux camions qui transportaient des milliers de plantules n’ont pu atteindre leurs destinations à cause d’une avalanche qui coupa la route. Cependant, les jeunes et les moins jeunes s’empressè-
dans les communautés de Godet, Viard Un et Deux. Pendant ces trois bonnes journées, 17.800 arbustes ont été plantés. Samedi dernier 11 mai, Frantz Kénol, tréso-
est à espérer que d’autres organisations se joignent à cet effort qui souhaite l’engagement agissant de tous les hommes et femmes de bonne volonté.
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L’ANMH condamne l’agression contre Télé Ginen Suite de la page 1
stations de la capitale et des provinces. Les organes de presse ont fait chorus pour dénoncer cette attaque contre un organe de presse et un journaliste en plein exercice de sa profession. C’est donc en réaction à ce geste inqualifiable que l’ANMH a émis le communiqué suivant signé par sa présidente, la très respectée journaliste Lilianne Pierre-Paul. Voici le texte intégral de l’avis daté du 10 mai 2013. « L’Association Nationale des Médias Haïtiens (ANMH) est consternée et scandalisée par l’agression physique perpétrée contre le journaliste Frantz Henry Délice de Radio-Télé Ginen, suite à l’audition de l’ancien Président Jean-Bertrand Aristide au cabinet d’instruction le mercredi 8 mai dernier. L’ANMH déplore et condamne cette attitude d’intolérance. « L’ANMH déplore et condamne du même coup, l’acte de vandalisme perpétré par les manifestants supporteurs de l’ancien Président Aristide contre le véhicule de RadioTélé Ginen. « La liberté de la presse est le fruit d’un long combat du peuple haïtien et aucun groupe, aucun secteur de notre société, sous aucun prétexte ne saurait remettre en question les prérogatives constitutionnelles des médias qui doivent à tout moment et en tout lieu, avoir plein et entier accès d’exercer le devoir d’informer. « La Constitution et les lois de la République garantissent le pluralisme idéologique qui est l’un des fondements de la démocratie représentative. Les médias, même s’ils sont contraints à la neutralité et à l’impartialité qui les mettent à l’abri des passions et des rivalités de groupe, n’échappent pas cependant à la dynamique sociale pouvant créer des perceptions positives ou négatives de positionnement dans un clan ou
dans un autre. « L’Association Nationale des Médias Haïtiens (ANMH) se rappelle des nombreux événements malheureux survenus sous la présidence de Jean Bertrand Aristide de 2001 à 2004. Elle invite toute la corporation à la vigilance et à la défense des espaces de conquête de libertés acquises de hautes luttes. « L’ANMH appelle les médias, dans leur diversité, à faire échec aux tenants du délit d’informer. C’est le professionnalisme de la presse qui nous prémunira contre toute prétention de maintenir les médias dans la dynamique de l’intimidation des régimes répressifs hier, aujourd’hui ou demain. « Liliane Pierre-Paul Présidente 9-5-13 ». Qu’il soit dit aussi que Radio-Télé Guinen s’affiche en tant qu’organe de presse s’érigeant en défenseur du gouvernement Martelly/ Lamothe. Dans ses prises de position en faveur de l’équipe rose, les observateurs constatent qu’elle va encore plus loin que la Radio-Télévision nationale. Quant au journaliste violenté par les partisans d’Aristide, des témoins rapportent qu’il portait un brassard rose, symbole de son appartenance au gouvernement en place. Nonobstant ces détails, rien ne saurait justifier l’acte de violence perpétré contre Radio-Télé Guinen et un membre de son personnel. Par ce geste Lavalas ne fait que confirmer sa nature violente, mais surtout son agressivité aveugle contre tout organe de presse qui ne ménage pas ses critiques de sa politique et ce qu’il représente. Par cette attitude on reconnaissait le prêtre de Saint Jean Bosco aussi bien que l’Aristide président (première et seconde version). L’incident du 8 mai prouve que les lavalassiens n’ont point changé, mais surtout que leur leader n’a point évolué au fil des ans.
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ISOLOLÉE PAR L’ADMINISTRATION OBAMA
L’équipe Martelly/Lamothe se laisse attirer vers un autre pôle
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nement du monde moderne. Le ministre des Affaires étrangères de Russie, qui sera l’hôte de cette réunion, accueillera ses homologues de Cuba, de Chili, de Costa Rica et d’Haïti ainsi que d’autres « membres de la communauté d’États latino-américains et Caraïbes », qui ne sont pas identifiés. La note précise qu’au cours de leur rencontre, les parties rédigeront un document conjoint reflétant leur vision commune des termes de référence des relations entre les pays, notamment en ce qui concerne leurs responsabilités envers l’un l’autre. Le document définitif issu de cette rencontre « reflétera leur convergence d’approches de l’organisation du monde moderne et de l’ordre du jour international ». Le chancelier russe a indiqué qu’au cours des prochaines années, son gouver-
nement entreprendra des démarches auprès des États latino-américains qui porteront sur l’admission sans visa des citoyens russes sur leurs territoires. De l’avis de nombreux observateurs, la réunion du 29 mai, à Moscou, pourrait bien être la continuation des discussions entamées par le défunt Hugo Chavez sur l’intégration des pays de l’hémisphère dans le cadre d’une coopération politique, diplomatique et commerciale ayant la velléité de supplanter les marchés communs dont font partie les États-Unis et leurs alliés. Pour eux, le Venezuela devrait être un des principaux acteurs ayant négocié l’initiative de Moscou. Aussi, fait-on savoir, on ne devrait pas s’étonner d’apprendre que les membres de l’Alba seront aussi présent, à côté de Richard Casimir, le ministre des Affaires étrangères d’Haïti. Un universitaire latinoaméricain qui requiert l’ano-
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nymat a précisé que le projet de réunion à Moscou a été conçu par Hugo Chavez, qui n’a pas eu le temps de voir sa concrétisation. Il aurait, fait remarquer ce même professeur, confié à son successeur, Nocolas Maduro, la mission de faire de ce projet une réalité. C’est pourquoi on croit dur comme fer que Caracas sera au centre des discussions qui vont se dérouler le 29 mai. Entre-temps, une source diplomatique, à la capitale américaine, a affirmé que cette rencontre inopinée à Moscou des États latino-américains et de la Caraïbe ne prendra point Washington au dépourvu. Car l’administration Obama en a été «informé par des amis » également intéressés dans ce qu’aura accouché cette rencontre. En tout cas, le gouvernement rose semble trouver la
situation de ses relations avec Washington extrêmement grave, au point de vouloir imiter «le cri de Jacmel » de François Duvalier. En effet, quand Papa Doc était confronté à l’hostilité diplomatique de Washington, sous le président John Kennedy, qui lui tenait la dragée haute en matière d’aide, il avait décidé de trouver l’assistance financière là où elle était « disponible ». Aussi, à l’occasion d’une visite à Jacmel, dans le Sud-Est, il devait s’écrier : « Il y a deux pôles d’attraction dans le monde. Si je ne me laisse pas attirer vers l’un, je naviguerai vers l’autre ». Au moment où la guerre froide faisait rage entre l’Ouest et l’Est (communistes et capitalistes), il signifiait son intention d’opter pour l’un ou l’autre.
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CONTREBANDE, BLANCHIMENT D’ARGENT ET ACTIVITÉS ILLICITES
Arrestation de Roger Placide : Les autorités couvent un gros scandale Quelles son t les responsabilités du ministre Théanot et de l’ex-ministre Saint-Cyr dans les 550 mille $ ?
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hommes du pouvoir tentent l’impossible pour garder isolé l’homme qui transportait le magot. Quoique fassent les hommes au pouvoir pour cacher la vérité, des bribes importantes d’informations sur les USD 550 mille ont été libérées. En effet, l’individu arrêté avec cette forte somme d’argent par la Police haïtienne s’appelle Roger Placide, fonctionnaire attaché au bureau du ministre chargé des Relations avec le Parlement, Ralph Théanot. Il revenait de la République dominicaine avec une valise dans laquelle étaient entassés des billets verts totalisant le montant signalé plus haut. Il a été rapporté, dans la précédente édition, que Placide avait été saisi par des policiers haïtiens et la valise rempli d’argent qu’il transportait confisqué. Déposé en prison à la Croix des Bouquets, il se retrouve isolé, car ni l’expéditeur ni le réceptionnaire n’a essayé de le contacter, encore moins d’en-
l’Intérieur Incapable de communiquer avec ceux avec qui il traitait, en plus de se voir privé de sa liberté, Roger Placide ne peut s’empêcher d’évoquer le cas du comptable du ministère de l’Intérieur, qui a été assassiné avec sa famille, un soir après son retour du travail. Des gens qui le connaissent ont révélé la crainte qu’il éprouve, car, aurait-il fait remarquer, ceux qui ont commandité la mort de Manès Monchéry sont encore en poste et détiennent de « grands pouvoirs » En effet, Manès Monchéry, 54 ans, sa femme, née Carline Guillaume, 48 ans, enseignante, et leurs deux enfants, Olivier, 18 ans et Sanika, 12 ans, furent victimes d’un crime ignoble, le 27 septembre 2012, après que presque toute la famille soit revenue du travail ou de l’école. Les cadavres calcinés des victimes étaient retrouvés dans la résidence de la famille, à Thomassin 38. Un seul memPlacide évoquerait bre de cette famille, la fille l’assassinat du comp- aînée du couple, Cindy, 25 table du ministère de ans, a été épargnée. Infirmiè-
gager des démarches en vue de son élargissement. Selon des sources proches de Placide, il se savait assuré de la protection de ses patrons, d’un côté comme de l’autre de la frontière. On prétend que Roger Placide craint qu’un mauvais sort ne lui arrive, car ceux qui assurent le brassage d’affaires ayant produit tout cet argent n’entendent pas que le transporteur livre leur identité au grand public. Mais ce dernier est d’autant plus effrayé que l’ex-ministre de l’Intérieur Ronsard Saint-Cyr et Ralph Théanot l’ont lâché. Selon des sources proche du ministère de l’Intérieur, à Port-au-Prince, l’ex-ministre de l’Intérieur et de la Défense nationale, Thierry MayardPaul, serait lui aussi « très inquiété » par cette affaire, car se trouvant dans l’incapacité de communiquer avec Placide et ne sachant au juste de quelle information il dispose sur l’origine des 550 mille $.
re, apprend-on, dans les milieux proches de la famille Monchéry, elle aurait été retenue à son travail. À l’époque où fut perpétré ce crime, on avait évoqué la théorie d’une action menée afin d’empêcher que le comptable en chef du ministère de l’Intérieur ne fournisse des informations concernant les opérations financières de l’institution. On apprenait également alors que les assassins de la famille Monchéry avaient emporté sa valise qui contenait des documents officiels du ministère de l’Intérieur.
Quelle est l’origine des 550 mille $ ? Une foule de curieux s’est mobilisée afin de découvrir l’origine de ces 550 mille $ qu’on prétend provenir soit d’une transaction de drogue ou en paiement sur des contrats consentis en dehors des normes administratives. On sait que la République dominicaine a été transformée en point de chute de pots-devin. Le président lui-même a effectué plusieurs voyages
liés à la récupération d’importantes sommes d’argent données en contrepartie des contrats signés de gré à gré entre les autorités haïtiennes et des représentants de compagnies dominicaines. On se souvient d’heureuse mémoire que même avant de prêter serment, le président élu d’Haïti se rendait chez les Dominicains en vue de réceptionner des centaines de milliers de dollars que lui versaient les firmes du sénateur dominicain Bautista. Il est fort probable que l’argent confisqué sur la frontière provienne d’une transaction illicite. Le fait d’entourer l’affaire Roger Placide du plus grand secret indique que les personnes impliquées sont très influentes au sein du gouvernement. Plus de soucis d’argent, dit Saint-Cyr En mois de deux ans, l’exministre de l’Intérieur, Ronsard Saint-Cyr a amassé suffisamment d’argent pour se déclarer immunisé contre la pauvreté pour le reste de ses jours. C’est ce qu’il a confié à des amis, il y a à peine quelques mois. Cette affirmation devrait faire sourciller ceux qui ont pour responsabilité de surveiller la caisse de l’État. Surtout que depuis la prise du pouvoir par l’équipe Martelly, ce ministère, d’abord désigné « ministère de l’Intérieur et de la Défense nationale » confié à Thierry MayardPaul; ensuite « ministère de l’Intérieur » tout court placé sous la direction de M. SaintCyr, était transformé en « mangeoire » pour ses titulaires. Il faut préciser que les hommes qui ont fait leurs fortunes dans ce département ministériel ont pu mener leurs opérations sans encombre parce qu’ils ont partagé la somme ramassée avec la famille présidentielle, sous forme de contributions aux programmes sociaux de la première dame. Du train où évolue le dossier Roger Placide, les 550 mille $ confisqués par la Police ne seront pas préservés comme corps du délit. Car les dirigeants vont jouer pieds et mains pour que les propriétaires de cet argent les récupèrent. Si toutefois cela n’est déjà fait ! Les autorités sont en train de couver un autre gros scandale.
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Haïti-observateur DIP LOMATIE INTERNATIONALE E T SOCIE TE
on ne réveille pas un monstre endormi Par Dan Albertini Entre (). Israël et ses misogynes du judaïsme au pied du mur : est-ce encore la faute de la critique, ou l’intolérance loge à quelle enseigne ? Fermons les (). Monstre pour monstre, si le TPI n’accuse pas formellement, ou le Haut Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme, ne classe le duvaliérisme comme un artifice dangereux du nazisme, dans la Caraïbe, peut-être que le débat serait mieux instruit autrement. Haïti avait eu le courage de l’interdire pen-
dant dix ans. Si dans le cas contraire le courage parvint à manquer aux UN, il faudra se taire. JBA lui-même n’en avait-il pas récupéré certains ? Par association de malfaiteurs, ou par lâcheté ? La République ferait mieux d’être vigilante. Jean Dominique. Si JBA était honnête, dirait-il au juge, pourquoi sa deuxième administration avait si mal géré un tel dossier. D’ailleurs, serait-il convoqué aujourd’hui comme témoin, dans le cas contraire ? Où était le garde des sceaux de l’époque, pour qu’on abou-
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tisse à des interrogations non instrumentées en 2013 ? Pascale Gosselin de la Justice helvétique en dirait si long sur un autre aspect qui éclaire. L’entraide judiciaire méprisée sous Aristide. Mais, revenons à ce parti politique qui héberge un député Bélizaire, par exemple. Un monstre politique dans l’ombre peut l’instrumenter pour causer beaucoup de torts à la Nation. JBA qui, brusquement, se réveille, pour endosser en réaction politique la femme de Morse (Le Matin Haïti 6 mai 2013 : « M. Morse a déclaré avoir déjà rencontré l’ancien président Lavalas en plusieurs occasions chez lui en compagnie de Lunise, WPC/ LM».), tente-t-il de politiser son cas par effet pervers ?
Cependant, c’est tout de même curieux de revoir des sympathisants, comme chez Duvalier, se la perdre pour un homme qui n’éprouve aucun respect pour les siens. Un homme qui avait fait surveiller ses pairs par des agents de sécurité américains, au Palais présidentiel. Que dirait Neptune, aujourd’hui ? Que dirait l’agent de sécurité surnommé Ti Paul Coten, qui avait dû prendre la fuite ? Que dirait l’ancien ambassadeur Dessources, aujourd’hui, lui qui, peu avant la deuxième chute de JBA, disait en entrevue au Canada, que le président Aristide « faisait construire des places publiques avec des télés, pour permettre au peuple de dormir en sécurité ». Etait-ce le rôle d’un président d’abord
et, quel rôle ! Si certains pourraient le voir moins monstrueux en remettant aux bénéficiaires l’argent qu’il a ramassé en leur nom, dixit Ti Sony, ce n’est sûrement pas pour demain. Atteint mais pas abattu, celui qui, président, faisait l’apologie du « Pè Lebrun », est un risque politique énorme pour le pays. Il serait important de ne pas réveiller le monstre, politique entendons-nous. Car, si Maryse Narcisse est réellement la coordonnatrices du parti, pourquoi l’occasion d’une convocation judiciaire récupérée politique aux dépens du parti, n’est commentée dans les règles de l’art ? L’art politique, bien entendu. lovinsky2008@gmail.com
LE GOUVERNEMENT MARTELLY TRADUIT EN JUSTICE À LA HAYE
Franck Ciné et Haitel déposent une plainte contre Martelly, Lamothe , Préval et autres Suite de la page 1
déposée au tribunal international de La Haye, consécutivement à la saisie de l’instance d’arbitrage de Bermudes, en plus d’adresser une lettre au ministre de la Justice d’Haïtien demandant qu’une enquête soit ouverte sur les actes du gouvernement, notamment sur les abus de pouvoir et toutes sortes d’actes illégaux perpétrés contre Franck Ciné et sa famille. Dans sa lettre datée du 8 mai 2013 adressée à Mme
Fatou Bensouda, bureau du procureur, Me Guy Lewis, de la firme d’avocats Lewis & Tein, réclame de cette Cour qu’elle ouvre une enquête sur les actes de Michel Martelly, Laurent Lamothe, René Préval ainsi que d’autres responsables du gouvernement haïtien qu’ils ont perpétrés contre Franck Ciné et sa famille, notamment arrestation injuste, incarcération illégale, torture, poursuite illégale, confiscation de propriétés. Plus loin dans cette même lettre, Me Lewis a indi-
qué que dans la plainte formulée contre les dirigeants haïtiens sont fournis de plus amples détails concernant les mauvais agissements dont ses clients ont été victimes. Pour ces raisons, dit encore l’avocat,« nous demandons à la Cour d’investiguer et de poursuivre ces personnes », conformément à l’article 15 de la Loi de Rome. Parallèlement à la plainte déposée à la Cour internationale de La Haye, les avocats de Franck Ciné ont
traduit ces mêmes personnes par devant la juridiction d’arbitrage de Bermudes, le tribunal prévu dans les statuts de création de la Haitel pour trancher en cas de litige entre cette société et le gouvernement haïtien. La troisième action déclenchée contre les dirigeants haïtiens est purement théorique. Dans une lettre acheminée au ministre de la Justice René Sanon, Me Lewis sollicite une enquête contre Martelly, Lamothe et Préval. Sans l’ombre d’un doute,
le dossier Haitel a évolué. Par cette triple action, Franc Ciné a fait un bon géant. De toute évidence, les hommes du pouvoir, en Haïti, seront obligés de répondre dans le délai prévu par la loi. Cela va de soi, le marronnage juridique et les dilatoires dans lesquels les décideurs haïtiens passent pour maîtres ne sont pas de mise dans ces juridictions. Dans la prochaine édition, plus détails concernant ces actions déclenchées par Franck Ciné.
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Haïti-observateur
Kreyòl
Ki kote bann moun sa yo vle retounen ? Yo pa manke san wont !
Wèsbèri, Nouyòk —Kanta sa, mesye-dam yo gen rezon, paske lojik ki avanse a pa gen sibstans si nou vle byen konprann travay ki gen pou fè peyi a avanse reyèlman nan lojik devlopman. Antouka, si pèp ayisyen pa gen nen nan figi li, se nòmal pou l aksepte benyen nan vomisman chen an ki te manje kont chawony li. Nou pa kwè se sa pèp la vle, paske l te boule nan dlo cho deja e kèlkeswa dlo ki sou chimen li, l’ap eseye eskive l pou l kontinye fè wout ki mennen nan sa sove peyi a. Li pa p manje rasi e ranje a ki definitivman pase anpil tan deyò, e ki chaje ak mikwòb pou kontamine l nan tout sans. Li pa p manje l pou okenn rezon. Li deja fè yo konnen avèk fòs ke manje ranje sa a li pap manje menm. Semenn sa a, nou remake ke aktyalite a dirije sou randevou ak deklarasyon ansyen prezidan pè defwoke a, Jan-Bètran Aristid, ki te parèt nan mèkredi 8 me 2013 devan jij responsab dosye sou lanmò « Jando » oubyen Jan Dominik avèk gadyen biwo estasyon radyo li a, Jan Klod Lwisen. Nan landmen jedi 9 me, li te bay yon konferans pou laprès te vin tande sa li te gen nan djakout li. Anpil palab te fèt e patizan Lavalas yo te kontan pou wè lidè yo a soti nan kwoki li pou wè sa k ap fè l pè a. Pawòl piman bouk te voye monte pou demontre ke pati Lavalas la retounen tout bon pou pran pouvwa a e pou reprann menm aktivite entimidfasyon a, paske gen yon jounalis Radyo Ginen ke yon aladen te frape, pou nou pa di yon sanmanman. Men pwoblèm ke tout moun gen avèk pati sa a, ki kwè sèlman nan vyolasns. Anverite, fòk bagay yo chanje, paske pa gen moun k ap tolere zak malonnèt e brigandaj sa yo, kèlkeswa kote l soti nan peyi a ki bezwen pran yon souf. Moun Lavalas yo vle retounen sou pouvwa avèk tout fòs. Men fòk yo konnen tou ke lidè yo Aristid gen pou l reponn anpil kesyon sou zafè peyi a. Premyèman, ki moun ki te ba li otorizasyon pou mande anbago ki kraze ekonomi peyi a ? Ki moun ki te otorize l mande ansyen prezidan Bil Klintonn pou l te anvayi peyi a 19 septanm 1994 ? 2 kesyon sa yo vital pou tout Ayisyen konsekan ki bezwen yon repons nan men Aristid, ki vle refè sifas. Nou pa janm bliye, paske « bay kou bliye, pote mak sonje ». Nou tout gen sikatri la toujou devan je nou. Se sak lakòz anpil moun di yo pa manke san wont. Yo tout kwè nan Tonton Nwèl, ki toujou
ap chache yon chapo pou l mete, defason pou l blofe tout bouki, daprè pawòl ki gaye toupatou. Kounye a se pa ekriven, nèg ki ekri anpil ka p fè lajan nan distribisyon liv pou l vin millyonè, men se chapo dòktè, toujou nan menm sans la pou blofe lòt yo ki reyèlman pa konprann anyen nan anyen, paske pwovèb la di : « se sòt ki bay, enbesil pa pran ». Jan Bètran Aristid, ke tout mounn ki gen tèt yo byen plase sou zepòl yo fè konnen ke JBA se yon gwo blofè, ki gen dyòl dous pou di bèl pawòl, sitou nan repete pwovèb
yo. Poutan, m’sye konnen byen ke politik pa fèt pou li, paske wòl li se soulve moun pou yo fè dezòd. Nou pa gen dwa janm bliye ke zafè « Pè Lebren » se èv JBA, ki te mande patizan li yo pou ba tout moun ki kont gouvènman li a « sa yo merite ». Pa gen manti nan sa, paske verite yo la pou tout moun ki konprann se pa yon reyalite. Men dezòd la kòmanse pou bwouye kat la pou peyi a sa bloke nan tout sans. Se nan sikonstans sa a ke anpil moun mande san gade dèyè pou gouvènman an kòmanse yon travay pou sispann tout dezòd nan aplike politik zewo tolerans nan 4 kwen peyi a; pou tout moun kapab viv nan lapè e pou envestisè kapab rantre pou envesti lajan yo pou ekonomi a rive bouje. Twòp vagabon lage nan peyi a pou yo mete panik e pou kreye yon klima ensekirite tou. Fòk gouvènman an pa nan plezantri avèk jan derapaj sa yo k ap antrave evolisyon bagay yo ann Ayiti. Obsèvatè atantif yo fè konnen tout bon ke mouvman pou aktivite dezòd la reprann plas li nan peyi pou anpeche tout bagay legal. Si gouvènman ki la a pa chache mwayen pou konbat tout vye mannèv yo, li mèt tann yon gwo deblozay. Fè politik pou asire plas ou se pa rete ap
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ranse ni betize avèk tout moun ki konprann yo kapab di tout sa yo vle pou antrave lòt yo. Pèp ayisyen trè atantif pou l pa pran kou ankò apre 4 kou pa konprann yo nan lane 1991, 1996, 2001 ak 2006. Pa janm gen anyen serye ki fèt pou amelyore kondisyon vi nan peyi a pandan tout peryòd gran manjè yo. Jodi a, menm ekip sa a vle retounen sou pouvwa a pou yo vin pi rich e fè kont dezòd yo pou kraze-brize. Pèp la ap pare pou yo tout ki konprann ke l se Bouki. Wi, yo konprann jwèt la tout bon vre paske li « pran kou sou do nen ». Yon pakèt pwopagann ap fèt pou pwouve ke se Lavalas la ki pi bon. Yo mèt ponpe sote, lantèman pou 4 trè, paske pa gen plas pou gran manjè yo nan lakou a. Nou konstate pa gen anyen serye ke Lavalas gen pou pèp la, paske se toujou menmman, parèyman. Gran
manjè yo pa konpran ke tan yo fin pase e ke yo pa gen mwayen pou yo vin pran daso ankò. Yo mèt kontinye ap fè pwopagann, « Ti-Mari pa p monte ni desann ». Pèp la abitye avèk jan demagoji sa yo. Nou te fè yon ti monte nan Long Ayilann samdi aprè midi malgre tan an te demwazèl pou nou te vizite yon paran. Nou te rankontre avèk anpil zanmi ak fanmi kay la. Pandan rankont sa a, yon ti deba te dewoule ki te penmèt nou anrejistre tout sa ki te di. Lidè nou an reprann mayèt la pou li pote tout koreksyon ? Linda : Yo te konprann nou te kite sa pou yo te kontinye ap galope. Nou retounen pou nou mete lòd nan dezòd e pou nou korije tout fot yo. Nou t ap medite travay pou nou te ka retounen an plèn fòm. Toma : Nou fout pwouve l, paske nou fò e nou se sèl pati politik ki kapab fè tout bon bagay. Tout lòt yo se fo mamit. Nou pa bezwen okipe vagabon k ap divage, ranse, betize. Nou se sèl mèt beton an. Tout sa se twokèt la, paske chaj la, ki se yon manman penba, dèyè avèk woulo konpresè a. Y ap gentan konnen. Lisyen : Se yon senp demonstrasyon nou ba yo kounnye a, paske nou pa vle mete tout sa nou genyen yo deyò pou nou pa febli, malgre nou pa gen dwa janm febli nan konjonkti a. Se sèl lidè-doktè Jan-Bètran Aristid ki kapab fè travay la. Satan yo te kwè li t ap dòmi, poutan se priye li t ap priye pandan tout tan sa a pou l fè yo tout tranble, fanm kou gason, ki definitivman pa vle konprann reyalite a. Toma : Anverite, Lisyen ak Linda, nou di anpil bagay la a ki reyèlman fè sans pou nou nan Lavalas e ki definitivman fè anpil machwè gonfle nan moman sila a. Nou prepare pou nou pran pouvwa a pou yon bout tan. Lidè a pran wout li pou yon viktwa total. Pa gen tankou lidè limanite a ki u toujou fè tout moun tranble. Tout fo lidè nan peyi a tranble, paske yo wè yon mèvèy ki pa janm fè nan peyi a. Nou pral montre Mateli ak Lamòt ki jan lidè dirije. Dayè, pap gen yon twazyèm anivèsè k ap fete paske tout tèt kale ap gen tetanòs pou yo tonbe plat e kite sa pou letan e letènite. Solon : Mwen konprann nou trè byen e se moman pou nou defoule nou. Se nòmal pou nou tout kontan. Sepandan, mwen pa dakò avèk anpil nan patizan nou yo pou y ap fè dezòd, kraze vit machin e mete gwo vye penti sou machinm moun. Se pa serye sa. M ap mande prezidan nou an, lidè san parèy la, pou l mande patizan l yo pou yo pa kreye divizyon avèk kè sote nan sosyete a. Nou dwe la pou n
bay bon jan direksyon. Nou pa dwe kontinye ap kraze san rezon, paske sa nou genyen, nou genyen nèt e li difisil pou nou ranplase yo, paske fòk nou jwenn lajan pou peye bann depans initil yo. Pinga nou konprann mwen yon lòt fason paske nou dwe fè bagay yo avèk tèt repoze, piske nou gen monopòl la ak mas pèp la nan men nou. Twòp gaspiyay fèt nan peyi a e nou pèdi anpil bèl bagay pou granmesi. Ze pa paske mwen fè pati Lavalas pou m aksepte tout move bagay ke konpayèl mwen yo ap fè. Non, se pa serye sa e tout moun ki refize dakò avèk pwen-d-vi sa a, se pwoblèm pa yo, paske nou dwe chanje karaktè pou peyi nou reprann kap li. Simòn : Solon, ou gen rezon e m ale nan menm sans avèk ou pou yon chanjman total-kapital. Nou pa di ke Toma, Lisyen, ak Linda pa byen pale. Se nòmal pou nou tout bay opinyon ki diferan, paske nou gen yon peyi pou nou rekonstwi. Mwen, Simòn, gen opinyon pa m paske mwen gen yon mwayen pou mwen konprann tankou tout moun. Se divizyon ak gade yon sèl kote tankou cheval yo mete brid ak tout bòn nan chak bò je l pou l pa gade ni adwat ni agòch. Si Lavalas bezwen fè sifas pou pran pouvwa a, fòk gen yon lòt apwòch, yon lòt mwayen pou nou fè kesyon yo, paske nou te depase bòn pandan 2 okazyon yo. Fòk nou gen kouraj pou nou di lidè nou an li fè erè, paske li pa Letènèl. Wi, prezidan Aristid te komèt anpil erè nan fason li te abòde bagay yo. Si misye vle retounen tout bon pou bagay yo kapab mache, li dwe chanje. Menm fanatik yo wè bagay la klè tou e se sa k fè yo te rive chante pandan manifestasyon mèkredi a : « Fòk nou tout ansanm fè youn Se lòd Aristid te pase Nou pa kapab trayi san nou San nou se san Aristid Nou pa fouti trayi Titid ». Men yon lojik ki reyèlman fè sans. Gen anpil travay ki pou fèt, paske bagay yo poko fin klè. Prezidan Aristid poko defini klèman ki moun ki pral ranplase l. Nou konprann ke dòktè Nasis se koòdonatris pwen ba. Men se pa li ki pral kòm kandida pou prezidan. Nou toujou vle pou transparans la rete. Nou pa pral kraze kò nou pou granmesi lè nou pa wè klè. M ap viv nan peyi etranje kote mwen aprann anpil. Mwen pa gen rezon pou m rezone tankou anpil moun lakay ki nòmalman pa gen mwayen pou yo patisipe nan bon deba, mitin ak koze tou. Nou pa nan repete anba bouch tankou anpil mou ap repete aloral san pran sans la paroli. Nou antrave tout bon vre paske edikasyon sosyal la pa janm fèt. Prezidan Aristid konn sa tou, paske li toujou ap ri kapris nou paske li wè nou se yon pèp nayif ki reyèlman pa konprann mouvan yo. Gran manjè yo vle retounen pou replen dyakout yo Janba : Mwen pran plezi pou m tande nou nan reflesyon nou paske nou tout ki la a gen dwa pou n bay opinyon nou sou kesyon peyi nou avèk kondisyon pou nou pa tonbe nan demagoji. Se bèl bagay lè opinyon ap tonbe san voye monte e san di mo deplase. Sepandan, tout moun gen dwa pou yo patisipe nan gato a. Men si youn deja pase, li pran pa l avèk tout akolit li yo, li dwe met kò l akote, paske pa gen yon lwa sosyal ki di fòk tout pou ou, anyen pou lòt yo. Toma : Mwen pa konprann kote nèg Janba a vle rive la nan radòt li plake nan figi nou a. Nou pa fout bezwen senkyèm kolòn nan sen nou, paske nou tout ki la a se Lavalas dane ki pa bezwen moun vin fè nou lalwa. Nou pa bezwen okenn moun pou vin preche nou, paske nou deja gen yon lidè ki bon nan domèn sa a. Se pou Janba al dousman pou l pa rankontre ak zo grann li. Simòn : Janba pa di anyen la a pou eksite Toma. Li senpleman fè yon remak ki gen sans li. Se bagay sa a mwen pa janm dakò avèk nou nan sikonstans sa a. Nou presipite san nou pa menm obsève jan bagay yo ap dewoule. Nou aji avèk emosyon ki reyèlman pa p janm regle anyen pou nou pitit peyi Dayiti. Non, se pa serye
sa pou nou enpoze moun fè pwen li jan Janba di li a. Toma, pa gen okenn derapaj k ap fèt la a, paske se pa moman an sa. Nou sipoze gen tèt nou byen plase sou zepòlo nou pou nou pa kite emosyon anvayi kalbas tèt nou. Jodi a pa gen mwayen, tankou mwen sot di nou la a, pou nou plonje tèt anba san gade. Si nou pa vle tande lòt, kouman n ap aprann pou nou rekonstwi yon peyi ki delabre. Aristid fè anpil erè e li rekonèt li tou. Men pou ki rezon nou vle lage tèt nou nan vye pwoblèm demagoji yo ankò ? Linda : Ou gen rezon. Mwen pa wè rezon pou Toma lage kò l nan yon emosyon tèt chat ki pa p regle anyen pou li. N ap viv nan yon peyi etranje ki se yon lekòl pou nou. Se avèk anpil enterè pou nou tande lòt yo pou nou kapab pote koreksyon. Mwen ta mande Toma pou l mete dlo nan diven li oubyen retire kò l pou ti pawoli a kapab dewoule nan amoni. Se domaj mwen gen pou m al travay. M ap kite nou avèk regrè, paske mwen te santi m nan ben mwen kote anpil enfòmasyon ap tonbe, paske nou gen yon bann obsèvatè avize ki konn kesyon yo. Toma : Nou tout pran bòt mwen san rezon. Dayè, se pat plas mwen pou m te la ap bay opinyon nan sen yon pakèt konvèjans, defakto. Mwen kite sa. M ale ! Linda : Toma, pran wont sèvi kòlè. Deba sa a depase nivo li e se sa k fè li pa gen sibtans ak agiman pou l kontrekare tout sa li santi ki pa bon pou li. Nou kapab konprann sa, paske nou pa nan voye monte, nou gen yon peyi pou nou defann, pa yon sitwayen. Ayiti se peyi nou tout e nou dwe li tout sèvis. Se pou Toma rale kò li, paske nou pa gen tan pou n pèdi nan ti dife boule ni nan rale kouto. Si nou pat rete nan tout voksal sa yo, nou t ap byen lwen. Toma, ann ale frè. Mezanmi, bòn aprè midi. Janba : Atwa osi Linda. Nou gen yon peyi pou nou defann nan tout sans. Aristid se yon imen ki sijè a fè erè tankou nenpòt nan nou. Devwa nou kòm pitit peyi a se pou nou veye toupatou tout derapaj tankou n ap veye kay nou pou etranje ak vòlè pa antre pou dilapide nou e dechèpiye tout sa nou genyen. Nou tout ki la a gen sans objektivite e nou kapab konprann tou. Se pou tout veyatif. Kalin : Jiska prezan ou pa di anyen ki pou fè moun fache. Si Toma te tande yon replik ke yon moun te fè, li t ap fin mande anraje : « Fòk tout Lavalas wè klè Nan sen yo gen gran manjè Ki pa vini fè anyen Ke kalonnen kont tenten Nan fome gann toupatou Pou yo piye peyi a ». Se yon dwa lòt yo genyen pou yo replike, paske si w pa pwason ou pa fouti antre nan nas. Jodi a nou pa gen tan pou nou pèdi, paske nou dwe ale nan pase pou nou prepare fiti pandan n’ap pote koreksyon. Anpil nan yo pa gen lòt objektif y ap pouswiv osnon chache okipe yon pozisyon pou yo ramase mago yo pou yo jete yo e pou yo vin milyonè nètalkole, piske se chache yo vin chache pou yo ranpli makout yo pou tèt yo ak jenerasyon yo. Nou pa janm nan voye monte, paske nou tojou prezante fè yo avèk tèt repoze. Nou gen anpil sitwayen ki reyèlman te avèk 2 ran dan yo paske yo pat fouti jwenn mwayen pou yo te vin gen lajan, alewè pou yo ta vin milyonè. Poutan, yo vin rich nan tout kwen dan yo e yo gaspiye lajan pèp la pandan ti tan yo pase sou pouvwa a. Ayisyen pa janm vle tande laverite ki se meyè mwayen pou demaske tout moun ki kache pou yo pa wè yo nan zak malonnèt y ap fè. Yo toujou kwè se paske ou pa renmen entèl poutèt li se pitit Sò Yèt ki reyèlman pa janm ekziste ki lakòz non li ap nonmen oubyen y ap lonje dwèt sou li. Si nou rete nan lojik sa a, Ayiti pa p janm fè yon pa pou li soti nan meli-melo nou mete li la a. Se zak malonnèt nou renmen, paske nou rauo pwogrè. Nou dwe di bagay yo jan yo ye pou l blese moun li dwe blese pou peyi a kapab pran kap li byen. Mwen kwè ke anpil nan nou gen bon memwa e nou kapab konprann tout bon bagay. Solon : Ou fè yon bon pwen, Kalin,
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Raul Castro et Nicolas Maduro, les deux absents de marque du 5e Sommet annuel de l’AEC à Port-au-Prince PORT-AU-PRINCE, lundi 29 avril 2013 — Le grand show médiatique orchestré par le tandem Martelly-Lamothe, symbole original du pouvoir rose, n’a pas eu l’effet escompté. Certains diraient même que la montagne a accouché d’une sourie. Aussi, le Palais national et la primature ont-ils dû faire contre mauvaise fortune
que des Reagan, de Clinton, de Bush ou d’Obama. D’aucuns pensent que Castro a refusé de devenir le dindon de
Raul Castro.
Par Michel Léandre bon cœur. En effet, le tapage fait par certains média pro-Martelly autour de l’arrivée des dignitaires cubain et venezuelien comme un exemple de rassemblement des leaders de la région, qui servirait d’appui à l’équipe au pouvoir, s’est calmé totalement. Certains chefs d’État tels ceux de la Colombie et du Honduras sont arrivés le vendredi 26 avril, le jour de la clôture du Sommet et sont repartis quelques heures après la signature du ducument intitule :« L‘Accord de Pétion-Ville »,un texte en 30 points traitant de la stabilité régionale, de l’environnement et de la biodiversité, de la lutte contre la drogue, de l’assainissement, de l’urbanisme et de la solidarité régionale. Les discussions avaient commence le mardi, dans l’après midi, après l’ouverture des séances annoncées par Pierre richard Casimir, ministre des Affaires étrangères d’Haïti qui, dans son discours initial, posait les bases d’une entente régionale et d’une Caraibe souveraine, comme pour lancer des flèches en direction du « grand voisin accapareur», oubliant sans doute l’énoncé de la Doctrine de Monroe : « L’Amérique aux Américains ». Certains pays se contentent d’envoyer des délégations de rang inférieur, de ministres ou de secrétaires État, ou encore des responsables d’agences étatiques tout court. Mais pourquoi Castro et Nicolas Maduro étaient si attendus ? La réponse s’énonce très clairement quand on tient compte du peu d’influence de leaders de l’hémisphère ou leur manque de charisme. Il y a toujours Castro pour soulever l’interminable question de la levée de l’embargo, déjà vieille de 50 ans, et cette question fait les frais de toutes les réunions de l’OEA, du SELA et est fortement agitée au cours des les réunions du groupe andin, et même aux Nations Unies. Et cela ne semble pas inquiéter l’Améri-
la farce, car à plusieurs reprises ces petites réunions de copains ou de leaders en mal de propagande, comme c’est bien le cas de ceux d’Haïti, sont acculés par leurs citoyens, pour avoir manqué à trop de promesses faites. Les frères Castro (aujourd’hui Raul) en général ne se déplacent pas pour des banalités. Quant à Nicolas Maduro, l‘héritier politique d’Hugo Chavez, sa situation est bien précaire. Car, sans l’aréole de son mentor, il ne peut dominer l’actualité comme ce dernier et mobiliser l’opinion autour de sa personne. Il est, certes, issu d’élections controversées et fortement contesté par son rival de droite Henrique Capriles. M. Maduro est élu par une infirme majorité ssur Capriles. M. Maduro tente de consolider son pouvoir et de promouvoir la réconciliation au sein d son gouvernement afin d’éviter des fissures au sein de la famille bolivarienne fortement dominée par les chavistes inflexibles. Le partage du gâteau doit se faire avec équité, s’il veut tout au moins boucler son mandat sans encombre. Pas question pour lui de se positionner pour le moment sur la scène politique et diplomatique régionale ou tenter de s’afficher en vedette comme son prédécesseur. De toute évidence, l’absence des deux poids lourds de la région constitue un échec diplomatique retentissant pour l’équipe rose. Les dirigeants haïtiens pensent que l’organisation de tels colloques pourrait faire avancer la cause haïtienne, et du même coup faire la promotion touristique d’Haïti sur le plan international. Entre-temps, des critiques s’élèvent contre ce qu’ils croient être les excès du gouvernement dans l’organisation de des ces réunions hémisphérique. On estime à près d’USD 2 millions $ la facture du Sommet de la Caraïbe imposée à un petit État, le plus pauvre de l’hémisphère, alors que le pays est confronté aux problèmes d’insalubrité et de misère chronique. Mais les délégués ont été protégés contre tout ce spectacle de misère atroce et de saleté répugnante pourtant omniprésents à Portau-Prince, car de l’aéroport international Toussaint Louverture au Karibe Convention Center, à Pétion-Ville, où devaient séjourner les visiteurs, ces scènes affreuses sont
invisibles. En effet, le trajet de l’aéroport à l’hôtel passe par la nouvelle route via carrefour Fleuriot, à Tabarre, longeant Delmas 95 et Colette pour aboutir à Péguy-Ville, où se trouve la résidence privée de Michel Martelly; les maisons de la zone sont en béton et servent aussi de zone commerciale réaménagée après le tremblement de terre du 12 janvier 2010. À Karibe Center, les délégués sont logés dans un hôtel de qualité; les réunions se déroulent dans une salle de conférence moderne. Nonobstant tout le tintamarre orchestré par le gouvernement Martelly-Lamothe, cette conférence a laissé le peuple totalement indifférent, car n’en comprenant pas sa raison d’être, ni les avantages qu’elle est susceptible de lui apporter. Au fait, les hommes de la rue, ceux qui gagnent leur pain au quotidien, parti-
Prestation de serment de Nicolas Maduro en présence du député Diosdido Cabello, président de la Chambre basse. culièrement les marchands et marchandes n’en n’ont cure. Par exemple, Un cireur de chaussures à qui le reporter d’H-O s’est adressé, et qui se trouvait non loin du siège de la réunion, ne cachait pas son indifférence. Aussi a-t-il fait remarquer à haute voix, à qui voulait l’entendre : « Se pa 2 gren-n Blan k ap antre soti nan otel la...depi w wè sa se konplo sou do malere...Ale yo tout la voum ». L’on comprendra bien le sort de dirigeants qui ne sont pas collés à la réalité de leurs pays et qui s’exhibent en public tout en se félicitant de travailler pour le bonheur d’un peuple qui ne comprend rien de ce qu’ils font. À la clôture du Sommet, Martelly, dans son discours officiel — ironie de l’histoire —, a souligné la satisfaction du peuple haïtien et de son gouvernement pour la réussite de la cinquième réunion de l’Association des États de la Caraibe(AEC). L’AEC devra redéfinir sa position par rapport à toute la région et redynamiser ses intentions, car le flou persiste autour de cette association, à en juger par l’absence d’action d’éclat depuis sa création. Sinon, elle ne sera qu’une de plus à côté de l’OEA qui, depuis sa création, n’arrive pas à trouver les moyens de sa politique. mleandre51@gmail.com
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Sur la route du cinema
Tant Mezi men dlo Une histoire sur les pas de Psirico (interprète du compas) mettant en valeur un personnage de Sixto. Le langage aussi. Avis aux grammairiens, nous sommes dans la meringue pour le cinéma, non pas à l’académie des lettres. Un plateau de tournage, ça se planifie des mois à l’avance. La machine doit être bien aiguillée, sinon ce sera la galère, non seulement chez le metteur en scène, mais aussi, la confusion qui fera échouer le réalisateur. Donc, le film. Il nous faut ainsi donc une histoire, un thème, une raison de tourner. Celle-ci s’appelle Tant
Dan Albertini Mezi Men Dlo. J’ai souvent parlé de Fernandel dans CARNAVAL. J’en parlerais encore si nécessaire. Il se trouve que nos histoires passent souvent à saveur politique, même celles tant contées par le très mythique Sixto. Trop politique comme la meringue ALORAL, nos écrivains n’en font pas leurs choux gras. Le cinéma les voit s’éloigner, l’intérêt meurt ainsi. Sixto dans l’histoire de Tant Mezi a été « court », mais merveilleux. Ça mérite d’être rentré sur la route du cinéma. Tant Mezi équivaudrait, pour l’avarice de sa nièce, à l’histoire de Fernandel dans Carnaval d’Henri Verneuil. Il
faut donc préparer le plateau pour le prochain carnaval national. Gonaïves est d’abord sa ville natale. Gonaïves est une ville côtière, sous l’eau, plat eau, car navale, d’où Tant Mezi Men Dlo, dans l’esprit du conteur. Un thème pour honorer Sixto. Imaginez Gonaïves, ce n’est pas Cannes, c’est chez nous. Immense plateau de tournage, porte d’entrée, une de sortie. Accès sur mer. Héberger la caméra là-bas, mais sans déluge. Une puissante histoire en sus, elle concerne le monde entier, l’humanité. La place de l’indépendance aux Gonaïves comme artifice. Bolivarisme concerné, politique. Samba invitée, carnaval (Psirico malgré Etzer qui a su changer de foi). Pure provocation quand on regarde d’un littoral à l’autre, le Quai Colomb d’une citée effondrée ? Ou, estce un défi, plus de deux siècles plus tard ? Car Tante Mezi, bonne actrice dans Sixto, est pauvre au point de mystifier ses héritiers dans un pays qui a livré l’or à Isabella. Ancêtre de la reine Sofia. La production est carrément internationale. Les organisateurs ont-ils compris, mieux, sont-ils prêts à cet effet ? Sixto est mort, dit-on, Tant Mezi aussi, mais ils parleront d’un « govi ». Avant-scène. L’affaire va se politiser. Non, elle l’est depuis sept ans. Aujourd’hui la baie des Gonaïves est connectée aux côtes de l’Hudson à Manhattan, par le sel marin. Des affaires salées, une traversée périlleuse, pour retrouver des temps à venir. Gonaïves 2014, 3e Année Carnaval national. Ce n’est pas un voyage de réfugiés économiques Sud-Nord, mais d’intérêts économiques Nord-Sud. La merin-
gue ALORAL en est-elle une simulation, présentera-t-on un aperçu au Carnaval Labor Day de New York, en septembre 2013 ? Le consul général du pays des Gonaïves a peur d’y toucher. Si la première scène n’atterrit pas, c’est-à-dire ne
tourne pas sur Eastern Parkway pour le Labor Day, n’est-ce la faute du CG de New York ! C’est donc un profond paradoxe pour un pays que l’on dit « open for the business ». Que sera alors donc février 2014 aux Gonaïves ?
Des « grosses têtes de Sixto». C’est, en effet, « Tant Mezi Men Dlo » dans les règles de l’art. L’art de Maurice Sixto que je veux honorer. Merci d’y croire ! lovinsky2008@gmail.com
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Emmanuel Antoine Jean-Baptiste (Ti-Manno) : La voix du silence Par Robert Noël Dans la vie, il existe une vérité immuable, universelle et absolue, c’est la mort, que j’appelle transition, simplement parce qu’elle n’est pas une fin. Elle est plutôt une porte charnière qui débouche sur un nouveau monde que nous devons tous découvrir un jour. La mort nous apprend à mieux apprécier et valoriser la vie sur cette terre de vanité. Ceci nous permet de définir la vie comme étant la plus courte distance qui s’étend de la naissance à la transition. Naître, grandir, mûrir, mourir, retourner \ la poussière constituent le cycle de la vie, c’est-à-dire le fondement de l’existence. Emmanuel Antoine Jean-Baptiste, dit « TiManno », a complété le cycle de sa vie physique avant nous. Le nom Rossini prit son origine au sein même de la famille de l’artiste. Il était né Emmanuel A. Jean-Baptiste. Le 13 mai 1985, Ti Manno, après une maladie courageusement supportée, rendit l’âme. Sa transition avait touché tout le monde. Tous les cœurs étaient plongés dans le deuil, allant des plus sensibles aux plus durs. J’ai vite compris que Ti-Manno n’avait pas d’ennemis, mais peutêtre que son succès lui avait fait des jaloux et des envieux sans qu’il ne s’en rendait pas compte. Le corps de Ti-Manno a été inhumé le 18 mai 1985, à Queens, New York, date à laquelle le maestro Nemours JeanBaptiste a transité. On ne peut pas les oublier. La vraie mort, c’est l’oubli, c’est à dire quand on ne parle plus de nos défunts ou quand on ne pense plus à eux Ti Manno au delà de l’univers commun J’ai eu l’opportunité de côtoyer TiManno. On se rencontrait chez Dernst Emile, musicien, arrangeur, compositeur, pianiste, guitariste, instructeur, que l’artiste visitait souvent pour apprendre les notions fondamentales de la musique. Je le trouvais simple, sincère, honnête, sage et modeste. Il ne se gonflait pas la poitrine comme le font les chanteurs d’aujourd’hui. Il nous parlait de notre société qu’il connut mieux que Dernst et moi. Il acceptait les critiques, aussi dures qu’elles puissent être. Ti-Manno avait une vision large, de grandes aspirations et des rêves gigantesques. Sa philosophie de la vie le plaçait dans un univers au-delà du commun. Il croyait au changement et au bien-être collectif. Il avait fait un bon choix en engageant Dernst Emile comme arrangeur. J’accompagnais toujours Dernst Emile à Power Station, un studio d’enregistrement professionnel, situé en plein cœur de Manhattan, à New York, où fut enregistré le dernier album de ce musicien. Dernst se chargeait des arrangements et de l’orchestration de ce dernier disque du chanteur. Au studio, Katty, l’épouse du chanteur, était toujours à ses côtés. On dirait que l’artiste vivait pour et en elle, et elle en lui. Elle l’accompagnait dans toutes ses activités. TiManno nous a laissé une chanson qui traduit son grand amour pour elle et qui démontrait son appréciation du support qu’il recevait de sa bienaimée. Ce n’est pas sans raison qu’il
a partagé avec nous les paroles significatives qui suivent, à travers une chanson qui a fait pleurer tous ceux qui l’aimaient, particulièrement sa chère moitié : « S’il faut mourir un jour, je veux que tu sois là ». Physiquement, il était frêle, dépouillé d’énergie, mais mentalement et spirituellement il tenait fort à ce projet musical qui allait être son dernier. Il ne voyait ni ne sentait venir l’heure de la transition. Même sur son lit de mort, Ti-Manno crut qu’il allait sortir de cet état pour produire d’autres albums. Heureusement, il avait eu le temps de chanter en référence, ce qui
a servi de guide aux musiciens qui l’accompagnaient. Il avait bénéficié d’un contrat pour cinq ans d’une compagnie française de production, mais qu’il n’a pas eu le temps d’honorer. Ti Manno : Une étoile qui brille encore Un artiste ne peut se dire grand tant qu’il n’a laissé une empreinte profonde que le temps ne peut balayer et que le vent de l’oubli ne pourra emporter. Un vrai artiste, tout comme le soleil, se couche et ne meurt jamais. Dès qu’on dit Ti-Manno, on voit un géant. Son physique était loin d’être impressionnant, mais son courage et sa bravoure avaient fait de lui un honorable messager, un chevalier sans peur et sans reproche. Il n’hésitait pas à dévoiler ce qu’il pensait. Il disait les choses telles qu’elles étaient et non comme un petit groupe aimerait qu’elles soient dites. Ti-Manno disait bien haut ce que beaucoup ont eu peur d’exprimer même tout bas. Il jouait un rôle d’éducateur et fut un grand chroniqueur d’une réalité sociale. Il possédait un don verbal qui fit de lui le porte-parole des marginaux et des exploités de la société haïtienne. On dirait qu’il a été le plus brave des chanteurs de toutes les générations. Aucun des présents chanteurs ne peut se comparer à Ti-Manno car n’ayant pas sa vision, ses qualités, sa discipline et sa compréhension musicales. Emmanuel Rossini Jean-Baptiste avait horreur de la trivialité. À travers la chanson Korije, l’artiste a pointé du doigt les patrons qui abusaient de leur pouvoir pour séduire les jeunes en quête d’emploi pour
subvenir à leurs besoins et à ceux de leur famille. Ces hommes voulaient toujours placer les demoiselles à l’horizontal pour découvrir et drainer le contenu de leur réservoir d’amour avant de les embaucher, comme si c’était une condition sine qua non pour leur garantir un emploi. Ti-Manno mit clairement en relief l’une des conditions d’embauchage « Au lit on dort pour être à bord ». Et, dit-il, pour que ces dames bénéficient d’une augmentation de salaire, les conditions étaient beaucoup plus rigides : menaces de mise à pied par les patrons, violence ver-
bale et physique, transferts d’un bureau à un autre ou bien d’une ville à une autre. Techniquement, disait-il, ce sont des cas de viol, d’abus sexuel. Tout ceci met en évidence un rapport constant maîtres-esclaves. Cela a été et est peut-être encore une réalité chez nous. Qui sait ? Outre les messages que Ti-Manno délivrait, sa voix, son articulation, son dynamisme musical le différencient des autres et le rendent spécial et unique. A travers la chanson Lajan, il nous fait la leçon : « Lajan fè Nèg sòt chanje klas devan sa ki kiltive, lajan fè anpil fan m kiltive al pran Nèg ki gwo soulye.» La vérité transcende le temps, c’est-à-dire qu’elle ne change pas de nature après une période déterminée. Elle demeure inchangeable, même sous les rigueurs du temps. Et, mentir peut courir à la vitesse de la lumière, mais un beau jour la vérité l’attrapera sans effort— manti te mèt kouri jan l vle, verite ap toujou kenbe l. Les mots de pouvoir et le pouvoir des mots Ti-Manno faisait le travail d’un sociologue. Il avait une vision des choses qui permit de voir au-delà de l’horizon commun à tous. Dans son album titré Bamboche Créole, l’artiste nous a présenté un tableau où, avec précision, il dépeint la réalité de notre société. Dans la chanson Kilti pa nou, le chanteur a utilisé des mots forts qui ont fait vibrer les cœurs et les âmes. Ti-Manno possédait le pouvoir des mots et les mots de pouvoir capables de faire frissonner les mondes les plus subtiles. Cette chanson Kilti pa nou est si forte que l’énergie qui s’y dégage atteint sou-
vent le psychisme de certains vodouisants, pour la plupart des femmes. Cela reste et demeure une énigme. Pourquoi les femmes ? J’ai été en plusieurs occasions témoin oculaire d’une telle aventure. Je les ai vues entrer en transe, soit au petit bal de salon ou dans les boîtes de nuit. Dans ce même morceau, l’artiste fait s’affiche en homme à conviction et de principe qui choisit de s’attacher à sa culture plutôt que de chanter l’opéra que les snobs font semblant de comprendre et d’apprécier. Il ne voulait pas rejeter ce que la tradition culturelle nous impose. TiManno fut un vrai prophète du XX e siècle. Aujourd’hui, ses rêves deviennent réalité. Nous vivons maintenant tout ce qu’il avait prédit. Il dénonça l’hypocrisie des «tchulutchutchus » qui, au grand jour, jouent à l’aristocratie et deviennent très dévergondées au coucher du soleil lorsque résonnent en parfaite harmonie les bambous, les tambours et les cornets de nos bandes de rara. Elles se déhanchaient au roulement des tambours quasiment sans arrêt, ne se rendant même pas compte que la musique entrait en coda, elles tournaient au même rythme que du début. Notre chanteur les pointait du doigt sans se cacher derrière une figure de style ou une quelconque métaphore. La vérité sans fards Le chanteur de Gemini All Stars mettait tout à nu, cela au vu et au su de tout le monde. Certaines gens réagissaient aux paroles de l’artiste comme si l’eau leur a été jetée en pleine face, mais cela n’a pas empêché qu’ils continuèrent à danser au rythme de la musique des raras, surtout à Léogâne, ou bien dans l’Artibonite. Les paroles de la chanson titrée Kilti pa nou traduisent l’idée et la philosophie que prônait Ti-Manno, « woy, di m sa ka p pase la e, ala mwen gen folklò mwen, mwen gen vye tanbou mwen, mwen gen Lafrik nan san m, yo vle pou m voye l jete pou m chante opera pou yo, se lè vendredi sen rive pou w kenbe ipokrit nan Leogane o , sou pon Latibonit pou n kanpe gade tchulutchutchu , la jounen zèl fèmen lan nwit yo dekolte, bann anbachal yo, frape tanbou a pou yo ». Le chantre national pensait à l’unification de tous les Haïtiens. Il a su bien utiliser la musique, ce grand medium, pour passer des messages importants et substantiels, contrairement à la majorité des chanteurs d’aujourd’hui. Il n’avait pas trop d’espace pour crier à longueur de journée « voye konpa monte ak de men nou, leve demen n anlè », comme le font les chanteurs de la génération actuelle, tous des soi-disant super-superstars. Antoine Rossini Jean-Baptiste se concentrait beaucoup plus sur les messages qu’il devait passer pour essayer de réveiller la conscience collective afin de mieux travailler pour un lendemain meilleur. Il savait aussi méditer et pleurer, larmoyant le sort des déshérités et des domestiques, des cireurs de bottes, des porte-faix au marché Croix des Bossales, à Port-au-Prince, des « brouettiers », des vidangeurs en Haïti, vivant avec leur misère au quotidien et qui ne peuvent trouver de quoi manger chaque jour. Ils n’ont
pas les moyens leur permettant de répondre à leurs besoins immédiats Ti-Manno considérait la forte contribution des paysans dans la balance économique du pays. Il insinuait le développement de l’agriculture et montrait comment les provinces assuraient une grande fonction dans la vie quotidienne des citadins. Si pwovens pa desann, mounn lavil pa manje, nous rappelle la chanson. Il avait déclaré qu’un beau jour la misère deviendrait palpable et ferait augmenter le taux de prostitution et même engendrer la prostitution infantile. Il avait aussi prédit l’immigration massive des gens vers Port-au-Prince où ils pensaient trouver une vie meilleure, après avoir abandonné leurs outils de travail de planteurs-cultivateurs. Il avait déclaré qu’un beau jour la misère deviendrait palpable et ferait augmenter le taux de prostitution et même engendrer la prostitution infantile. Il avait aussi prédit l’immigration massive des gens vers Port-au-Prince où ils pensaient trouver une vie meilleure. L’artiste et les valeurs sacrées de l’existence Ti-Manno n’était pas seulement un artiste, il fut aussi un conseiller. Il encourageait les jeunes à aller et à rester à l’école pour meubler leur esprit. Il leur mettait en garde contre les méfaits de l’argent, leur faisant comprendre que leur cerveau représentait leur passeport. Il faisait allusion à l’instruction, à l’éducation et à la connaissance générale capables de façonner leur habilité cognitive. Il fut très porté vers les choses de l’esprit et se gardait de tomber dans la polémique futile. N’avait-il pas dit : «polemik pa p fènn avanse » ? Emmanuel Antoine Rossini Jean-Baptiste condamna l’égoïsme et se montrait toujours contre la division. Sa chanson Operasyon men kontre nous en dit long. Nous savons tous que la division a traversé des siècles d’histoire sans jamais rien apporter à l’humanité, sinon des querelles interminables et stérile , des conflits, des crises incessantes, des luttes fratricides et des guerres tendant à entraver ou à atrophier le développement de notre société. TiManno fut un vrai panégyriste. Il sut apprécier les valeurs. Il faisait toujours l’éloge de ses amis ou d’un autre artiste, chose rare chez les Haïtiens. A travers toutes ses chansons, il prêchait surtout l’amour, la paix et l’harmonie, chemen lanmou, se li pou n chèche, nous conseille l’artiste Toutes les œuvres de TiManno furent sociocritiques. Il est parti sans avoir eu le temps de concrétiser tous ses rêves. Il n’a même pas eu le temps d’auditionner son dernier CD, qui témoigne de son souffle puissant. Il fallait qu’il parte et réponde à l’appel de Dieu. Certes, Ti-Manno a transité, mais son nom fait encore écho et reste gravé au cœur de tous ceux qui peuvent apprécier son talent et ses messages à travers les œuvres qu’il nous a laissées. Manno, dans le ciel de notre mémoire, tu scintilles encore de mille feux. Tu as bien rempli ta mission sur cette terre de vanité, ce qui t’a valu une couronne que personne ne peut t’enlever. robertnoel22@yahoo.com
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ÉDITORIAL Aristide a des velléités de reconquérir le pouvoir, mais qu’il rende compte d’abord des actes de sa présidence
L
’ex-président Jean-Bertrand Aristide a sauté sur l’occasion de sa convocation par le juge chargé de l’instruction du dossier de l’assassinat de Jean Dominique pour donner une démonstration de sa popularité, affichant son intention de retourner au Palais national. Une telle effronterie n’aurait pas été possible si la justice haïtienne avait la capacité d’agir en toute indépendance et la société haïtienne était à la hauteur de ses devoirs pour exiger qu’il rende compte des actes de sa présidence. À côté des accusations de détournement de fonds, d’abus de pouvoir et une longue liste d’autres méfaits constatés après le retour du premier exil du prêtre défroqué, toute une série d’assassinats perpétrés sous son administration, en sus de celui de M. Dominique, attendent d’être abordés ou de faire l’objet d’une décision judiciaire. M. Aristide, à l’instar de JeanClaude Duvalier, doit être rendu responsable des actes criminels perpétrés sous son gouvernement, dont certains directement liés et/ou planifiés au Palais national. À observer la mobilisation lavalassienne déclenchée par les partisans de l’ex-président Aristide, de toute évidence réagissant à son mot d’ordre, on ne peut s’empêcher de s’inquiéter d’un retour au règne de terreur, d’intimidation et d’assassinats politiques qui ont été monnaie courante sous l’administration du baron de Tabarre. Surtout que les nostalgiques de l’ère aristidienne ont, au cours de cette mobilisation du 8 mai, signifié leur intention d’œuvrer pour que se renouvelle l’expérience du régime Aristide post-retour d’exil à Washington. Les non-lavalassiens et la majorité des familles haïtiennes qui ont subi les abus du pouvoir ou qui ont été victimes d’actes de violence sous cette administration ne peuvent de si tôt oublier que le pays tout entier était mis sous la coupe réglée des organisations populaires qui faisaient la pluie et le beau temps, semant la terreur et la mort d’un bout à l’autre du pays. Pour démontrer leur intention, les partisans zélés d’Aristide ont, au cours de la marche du 8 mai, malmené un journaliste de Radio-Télé Guinen. Cette attaque est loin d’être un incident isolé. Elle s’inscrit dans la logique d’intolérance de Jean-Bertrand Aristide de la presse indépendante haïtienne, première ligne de défense de la démocratie contre la dictature. La violence perpétrée contre le journaliste Frantz Henry Délice, dans l’exercice de son métier, évoque l’acte d’intimidation verbale posé en janvier 1991, par le président élu Aristide, contre le journaliste Rodrigue Louis, un reporter d’Haïti-Observateur, dans la foulée du coup d’État avorté orchestré par le Dr Roger Lafontant. Par ce geste, M. Aristide avait annoncé la couleur. Maintenant, en violentant M. Délice, le 8 mai 2012, les lavalassiens donnent une idée de ce qu’il faudra attendre au cas où Jean-Bertrand Aristide serait de retour au Palais national. De toute évidence, les forces qui
ont contribué à bâtir le mythe Aristide, et mis en œuvre la mission satanique d’un apôtre du mal ayant mis bas sa soutane, n’ont pas renoncé à leur idole, ni à son idéal maléfique. Autant qu’on sache, l’ancien prêtre n’a jamais fait acte de contrition pour les actes criminels qu’il a commandités ou qui ont été commis en son nom. Comme il n’avait jamais exhorté ses partisans à renoncer à la violence lorsqu’ils se déchaînaient contre l’Église catholique, réduisant en cendre l’ancienne cathédrale et attaquant la résidence du Nonce Apostolique, à la recherche de feu Mgr Wolff Ligondé, archevêque de Port-au-Prince, à qui ils voulaient infliger le supplice du collier enflammé, communément appelé « Père Lebrun ». Violant le siège diplomatique du Vatican, les hordes lavalassiennes, qui envahirent la cour et pénétrèrent la maison située jusque dans les hauteurs de Pétion-Ville, à Morne Calvaire, blessèrent cruellement à coups de machette le secrétaire zaïrois de la Nonciature. Quant au nonce lui-même, les rapports de presse faisaient croire qu’il fut saisi par les envahisseurs et exposé en petite tenue, tandis qu’on faisait des femmes dévergondées parader devant lui. Aucune intervention personnelle et spontanée de M. Aristide alors pour rappeler ses partisans à l’ordre et au respect des normes, en dehors de l’exhortation de diplomates étrangers lui demandant de maîtriser ses ouailles. C’était les premiers bégaiements d’une campagne de terreur qui allait être déclenchée contre le pays, et dont le bilan des victimes n’a jamais été établi objectivement. Ceux qui veulent rester neutres ou qui sombrent dans le silence face à la remontée de Lavalas n’ont qu’à se rappeler la longue liste de citoyens et citoyennes assassinés sous le régime d’Aristide, en plus des tentatives d’assassinat enregistrées. Il suffit de consulter l’inventaire établi par l’ex-sénateur Irvelt Chéry, dont on se contente d’en relever seulement quelques cas, faute d’espace, pour en avoir une idée. En effet, dans la rubrique des assassinats, se détache le meurtre en plein jour de l’avocate Mireille Durocher Bertin commandité par le ministre de l’Intérieur d’Aristide, Mondésir Beaubrun, qui en aurait confié l’exécution aux frères Moïse. Les pistes de ce crime avaient été clairement tracées par l’Armée d’occupation américaine. Deux autres crimes, qui ressemblent au meurtre de Mme Bertin, sont à signaler : l’exécution sommaire du pasteur Antoine Leroy et de Jacques Florival, imputé aux frères Arbrouet, aussi hommes de main attitrés d’Aristide impliqués dans d’autres forfaits de cette nature sous l’administration du prêtre défroqué. On ne peut énumérer tous les assassinats perpétrés sous JeanBertrand Aristide durant les sept à huit ans qu’a duré sa campagne de terreur contre le pays, contentons-nous d’en rappeler quelques-uns : Eugène Baillergeau jr, le député Jean Hubert Feuillé, Me Michel Gonzalez, la poli-
cière Marie Christine Jeune, Benson Joseph, Eddy Arbrouet, le général Titi (ainsi connu), le général Covington (ainsi connu aussi), Gary Obas, chauffeur du sénateur Méhu Garççon, le député Emilio Passe, Emmanuel Arbrouet, l’inspecteur de Police Berthony Bazile, le Rév. Père Jean PierreLouis (Pè Ti-Jan), l’inspecteur de Police Ricelin Dornéus, tué à Mirebalais, le Dr Jimmy Lalanne, le sénateur Jean Yvon Toussaint, le colonel Jean Lamy, les frères Versailles, Michel-Ange Philistin, dit Ti-Bora, Mme Jean Coulanges, etc. Sur le chapitre des tentatives d’assassinat dont les victimes n’ont pas été tuées, il faut citer les noms de Mme Marie-Claude Préval Calvin (sœur de l’ex-président René Préval), le député Jean Gabriel Fortuné, le sénateur Méhu Garççon, le Dr Carrénard, le sénateur Edgard Leblanc fils, le professeur Sauveur Pierre Étienne, Pierre Lespérance, directeur de la Coalition nationale pour les droits des réfugiés haïtiens (NCHR) et membre de la Plate-forme des organisations haïtiennes de droits humains, Mme Carmel Moïse Bley, éditrice de
la Revue Carribbean Network Magazine, l’agronome Dieugrand JeanBaptiste. Les scandales financiers à rebondissement et les dénonciations de détournement de fonds publics et d’autres brigandages de cette nature sont légions. Ils feront l’objet d’une analyse séparée dans une prochaine édition. Certes, les bénéficiaires du gangstérisme politico-financier installé en Haïti sous l’administration de M. Aristide ont hâte de renouer avec ce passé honteux de notre histoire. Mais les amants de la liberté, de la démocratie et de l’État de droit ont intérêt à se battre comme un seul homme pour barrer la route à un retour au pouvoir de Lavalas. En attendant que la justice se prononce sur tous ces méfaits, l’ex-président Aristide a l’obligation de fixer sa position sur les actes de son administration. Tout comme il avait mené une guerre obstinée contre Jean-Claude Duvalier et les putschistes qui étaient poursuivis en justice pour « crimes financiers » et «massacres de citoyens innocents ». Haïti-Observateur P.O. Box 356237 Briarwood, NY 11435-6235 Tél. (718) 8122820
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EDITORIAL Aristide has ambitions to regain power; he should first be held accountable for acts of his presidency
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ormer President Jean-Bertrand Aristide has seized the occasion of his meeting with the judge investigating the case of the assassination of Jean Dominique to give a demonstration of his popularity, showing his intention to return to the National Palace. Such effrontery would not have been possible if the Haitian justice system were truly free to act and the Haitian society were functioning appropriately in respect to its duties to demand that he is held accountable for acts committed under his presidency. In addition to charges of embezzlement, abuse of power and a long list of other misdeeds recorded after the return from the first exile of the defrocked priest, a series of killings under his administration, in addition to that of Mr. Dominique, are awaiting proper handling or/and to be the subject of a judicial proceedings. Mr. Aristide, like Jean-Claude Duvalier, must be held responsible for criminal acts committed under his government; some of which may even be linked to the National Palace. Observing the Lavalas mobilization triggered by supporters of former President Aristide, obviously reacting to his beck and call, one can’t help but worry about a planned return to the reign of terror, intimidation and political assassinations which were commonplace under the administration of the Baron of Tabarre; especially those who long for a return to the Aristide era have, during this mobilization of May 8, signified their intention to work to renew the experience of the post-Aristide return from exile in Washington regime. Non-Lavalas people and the majority of Haitian families who have suffered the abuse of power or have been victims of violence in his administration can’t so soon forget that the whole country had fallen under the clutches of popular organizations which dictated what went on in the country, spreading terror and death throughout Haiti. To demonstrate their intent, zealous supporters of Aristide, during the march of May 8, manhandled a journalist from Radio-TV Guinen. This attack is far from being an isolated incident. It is part of the logic of intolerance of Jean-Bertrand Aristide of Haiti’s independent press, the first line of defense of democracy against dictatorship. The violence against journalist Henry Frantz Delight, in the exercise of his profession, refers to the act of verbal intimidation perpetrated in January 1991 by President-elect Aristide against journalist Rodrigue Louis, a reporter for Haiti-observateur, in the wake of the failed coup orchestrated by Dr. Roger Lafontant. By this gesture, Aristide made no secret of his intentions. Now, by assaulting Mr. Délice, May 8, 2012, the Lavalas people give an idea of what to expect if Aristide were to return to the National Palace. Clearly, the forces that helped build the Aristide myth and carry out the satanic mission of an apostle of evil who defrocked, have neither
renounced their idol, nor his evil ideals. For all we know, the former priest never made an act of contrition for the crimes he has sponsored or which have been committed in his name. He had never urged his supporters to refrain from violence when they unleashed against the Catholic Church, reducing to ashes the old cathedral and attacking the residence of the Apostolic Nuncio, in search of the late Bishop Wolff Ligondé, the Archbishop Port-au-Prince. They wanted to inflict upon the latter the punishment of the flaming necklace, known as “Father Lebrun.” Violating the diplomatic mission of the Vatican, the hordes of Lavalas faithful invaded the court and entered the house located in the heights of PétionVille, at Morne Calvaire, and badly wounded with machetes the Zairian secretary of the Nonciature. As for the nuncio himself, press reports indicated that he was seized by the invaders and exposed in his underwear while licentious women were made to parade before him. No personal and spontaneous intervention by Mr. Aristide then to call his supporters to order and compliance with the law, outside the exhortation of foreign diplomats asking him to control his flock. It was the first stammering of a terror campaign that would be launched against the country, and of which the death toll has never been objectively established. Those who want to remain neutral or who sink into silent in the face of the resurgence of the Lavalas only have to remember the long list of citizens murdered during the Aristide regimes, in addition to assassination attempts also recorded. We only need to mention the report prepared by former Senator Irvelt Chery, of which only a few cases are mentioned due to spatial constraints, just to get an idea. Indeed, under the heading of murder, the assassination in broad daylight of lawyer Mireille Durocher Bertin sponsored by Aristide’s Interior Minister Mondesir Beaubrun, who has entrusted the execution to the Moïse brothers stands out. The tracks of this crime were clearly drawn by the U.S. Army during their time as occupying forces. Two other crimes, which resemble the murder of Ms. Bertin, are worth noting: the summary execution of Pastor Antoine Leroy and Jacques Florival attributed to the Arbrouet brothers, also known Aristide’s henchmen involved in other crimes of this nature perpetrated during the administration of the defrocked priest. We can’t enumerate all the killings having occurred under Jean-Bertrand Aristide in the seven to eight year period of his terror campaign against the country. Suffice it to recall a few: Eugène Baillergeau Jr., Congressman Jean Hubert Feuillé, Michel Gonzalez, policewoman Marie Christine Jeune, Joseph Benson, Eddy Arbrouet, General Titi (as he is known,) General Covington (also as he is known ,) Gary Obas, the driver of
Senator Méhu Garççon, CongressAgronomist Dieugrand Jeanman Emilio Passe, Emmanuel Ar- Baptiste. brouet, Inspector of Police Berthony Financial scandals and repeated Bazile, Rev. Father Jean Pierre-Louis accusations of misappropriation of (Pè Ti-Jan), Police Inspector Ricelin public funds and other robberies of Dornéus killed in Mirebalais, Dr. this nature are legion. They will be the Jimmy Lalanne, Senator Jean Yvon subject of a separate analysis in a fuToussaint, Colonel Jean Lamy, the ture edition. Versailles brothers, Michel-Angel The beneficiaries of political and Philistin (nicknamed Ti-Bora,) Ms. financial gangster-ism installed in Jean Coulanges, etc. Haiti under the administration of Mr. On the subject of assassination at- Aristide are eager to reconnect with tempts in which the victims were not the shameful past of our history. But killed, we mention the names of Ma- lovers of freedom, democracy and the rie-Claude Préval Calvin (sister of rule of law need to bind together in former President René Préval), Con- fighting as one man to bar the way to gressman Jean Gabriel Fortuné, Sena- a return to power of Lavalas. tor Méhu Garççon Dr. Carrénard, Until the court rules on all these Senator Edgard Leblanc jr, Professor misdeeds, former President Aristide Sauveur Pierre Étienne, Pierre Les- has the obligation to state his position pérance, Director of the National on the acts of his administration. Just Coalition for the Rights of Haitian as he had led a relentless war against Refugees (NCHR) and member of the Jean-Claude Duvalier and the coup Platform of Haitian Human Rights leaders who were prosecuted for organizations, Carmel Moïse Bley, “financial crimes” and “massacres of editor of the Carribbean Network Ma- innocent citizens.” gazine, and HaïtiObservateur P.O. Box 356237 Briarwood, NY 11435-6235 Tél. (718) 8122820
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ToURiSM iN HAiTi
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LE ToURiSME EN HAÏTi
ToURiS AN AYiTi
Presented by irlène Augustin-Whiteman
Présenté par irlène Augustin Whiteman
Prezante pa irlène Augustin Whiteman
After Our Cities and Our Villages published in 1932 by Constantin Henriquez. (Text as is)
D’après Nos Villes et nos Bourgades par Constantin Henriquez, publication originale, 1932
Dapre Gwo Vil ak Bouk Nou Yo pa Constantin Henriquez, premyè piblikasyon, 1932
Port-de-Paix - Is situated opposite the island of la Tortue. At the time Columbus landed in l4-92, there existed at a distance from the coast a native village. Columbus, struck by the natural splendor of the panorama, named it Valparaiso (valley of delights, valley of paradise.) However, in 1665, the French buccaneers and filibusters driven away from La Tortue by English Corsairs, took refuge at Valparaiso where they founded the town of Port-de-Paix. A local poet, Tertullien Guilbaud, sang the following verse in its honor: “ SaIut, riants vallons, et toi, beau ciel d’azur...” (I greet you, cheerful valleys, and thee beautiful azure sky). Formerly, business was very prosperous in Port-de-Paix. Automobile transports for passengers and merchandise. The tobacco industry is well developed there. Large banana crops. Famous fruits and vegetables. The climate is cool. Its fruits and vegetables are well known. The sea-beach is wonderful. The spacious grotto, known as Trou-Bon-Dieu, is a marvel. At a distance of 45 minutes ride in automobile there is another grotto, known as Jumelle, which is as beautiful as its twin-sister. Guano in abundance. Football ground. Aviation field. Hotels. A Catholic bishop. Maurepas, Capois, Georges Sylvain-Henriquez were born in Port-de-Paix. Distance from Cap-Haitian, 168 kilometers, from Môle-St.-Nicolas 75 kilometers, from Gonaïves 78 kilometers, from Port-au-Prince 258 km. Port-Salut - (1784) Lighthouse of Pointe-à~Gravois. Distance from Les Cayes 27 kilometers. Port-Margot - Situated at a distance of 8 kilometers from the sea shore, one of the most ancient establishments of the filibusters (1630). Delightful sea beaches. Distance from Cap-Haitian 40 kilometers. In Port-Margot, delicious oysters, lobsters and oranges. Quartier-Morin - Was formerly known as Trou-Morin. The first sugarcane plantations were originated in 1699. In 1755 Mr. Fournier de Varennes planted the first bamboo trees at Quartier-Morin. The cassavas of Quartier-Morin are a specialty. Distance from Cap-Haitian 13 km. Saint-Jean-du-Sud - Was known, before l909, as Etronc-de-Porc and was made a commune in 1910. Saint-Louis-du-Nord - Founded by the old buccaneers in 1670. Comrnercial activity. The surrounding country is very pleasant and well cultivated. Vegetables and fruits are well known. Good roads. Distance from Port-au-Prince 274 km, from Cap-Haitian 152 km, from Port-de-Paix 10 kilometers. Saint-Louis-du-Sud - Village founded in l698 by the “Compagnie de St. Domingue,“ which established its head office there. Distance from Les Cayes 32 kms. Saint-Marc - Founded in 1677. This town is connected with Port-auPrince by the Compagnie Nationale des Chernins-de-Fer. Bay unsafe. Lighthouse. Automobile service. Hotels. Distance from Port-au-Prince: 100 km, from Gonaïves, 80 km, from CapHaitian 180 km. (Ruins of ‘Habitation Saget,’ President Nissage Saget’s old property i.w.) Saint-Michel - There is a modern tobacco plantation in Saint-Michel. Saint-Raphael - (1780). Sainte-Suzanne - (1779). This town produces syrup and brown sugar of a very good quality. Saltrou - (now Belle-Anse i.w.) (1779 or l780). Saltrou became the last refuge of the Indians escaping the bad treatments of the Spaniards. Terre-Neuve - Was taken by the Spaniards before l789. They called the town “Ville-Neuve”. Warm mineral springs highly prized (temperature 70 to 80°). An active businessman of Port-au-Prince, Mr. François Cajuste, is at the head of the exploitation of the warm mineral waters or thermal of Boynes, The water of the spring, “La Fontaine» is cooled for drinking. This water is average and contains, proportionately, all the elements constituting the good mineral waters. Boynes can advantageously replace the similar thermal waters of the foreign springs of Plombières, Châtel-Guyon or others. Their efficiency is against digestive and liver troubles. Chlorosis, hysteria, lymphatism, sciatica, rheumatisms (bath,) paralysis (bath,) neuralgias, gout. They are laxative. Doctor A. Victor Carré controls the technical and medical part. Mr. Eugene Le Bossé is the Commercial Agent, Rue Férou, Port-au-Prince. Grottoes. The distance from Gonaïves 20 kilometers, from Port-an-Prince 200 km, from Port-de-Paix 58 km. Terrier-Rouge - (1707). In this town were planted in I729 the first coffee plants imported from the island of Martinique. Tiburon - Indian word meaning country of sharks. Plenty of sharks in this bay. Foundation November 6, 1742. Torbeck - (1660). At a distance of 10 kilometers from Les Cayes, is a very industrial town. Climate healthy. Trou - (1700). Distance from Cap-Haitian 32 kilometers. Trouin or Trouin- la-Montagne - Was made a commune in 1924. Is a main cross-road between Port-au-Prince and Jacmel. Distance from Port-au-Prince: 68 kilometers, from Jacmel 27 kms. Altitude 350 meters. Vallière - At a distance of 55 kilometers from_Cap-Haitian. Founded in 1773. Verrettes - Founded in 1720. Is situated on the North side of the rich Valley of the Artibonite River. It is a great productive center. Distance from Port-au-Prince 144 km, from Gonaïves 62 km, from Petite~Rivière-de-l’Artibonite 10 kilometers. Ville-Bonheur (Saut-Eau) – Consecrated to Our Lady of MountCarmel, whose feast day is July 16. Popular pilgrimage. Beautiful waterfall. (town added by i.w.) Far from my mind to weary your patience by adding that many of these towns, apparently quite modest, have given birth to Haitians who illustrated themselves in our glorious history. It is not only generals and remarkable men, for their devotion to the country, that I would have to mention, it would be necessary to point out also the educators and patriots who, women or men, by their talents, have contributed to enriching the moral and intellectual patrimony of our young Nation. How happy I would be, if their example could awaken among the present generation such noble vocations! Beloved readers, next week, it’s back to Victorious Attitude.
Port-de-Paix - En face de l’île de La Tortue. Lorsque Colomb y débarqua en 1492, il existait — un peu plus loin de la côte —, un hameau aborigène. Le Génois, émerveillé de la splendeur naturelle du panorama, lui donna le nom de Valparaiso (vallée de délices... du paradis). Mais en 1662, les boucaniers et flibustiers français, chassés de la Tortue par des corsaires anglais, se sont réfugiés à Valparaiso où ils fondèrent la ville de Port-de-Paix. C’est un site charmant. Un poète du terroir, Tertullien Guilbaud, l’a chanté en ces termes: « Salut, riants vallons, et toi, beau ciel d’azur...» Autrefois commerce très florissant. Un service de voitures automobiles assure le transport des voyageurs et des marchandises. La culture du tabac y prospère. Température fraîche. Fruits et légumes réputés. Plage en pente douce, sur un sable fin. La grotte spacieuse « Trou-Bon-Die » est une merveille. A 45 minutes se trouve la grotte « Jumelle » aussi jolie que sa sœur. Guano en quantité. Terrains de football et d’atterrissage. Hôtels, Evêché. Maurepas, Capois, Georges Sylvain-Henriquez naquirent en cette ville. Distance du Cap 168 km, de Môle St-Nicolas, 75 km, des Gonaïves, 78 km, de Port-au-Prince 258 km. Port-Salut - (1784). Phare à la Pointe à Gravois. Distance des Cayes 27 km. Port-Margot - Bâtie à huit kilomètres environ du rivage. Est l’un des plus anciens établissements des flibustiers français (1630). Délicieuses plages. Huîtres. Homards. Oranges succulentes. Distance du Cap 40 km. Quartier-Morin - Jadis Trou-Morin, fondé vers 1675. Premières plantations de canne à sucre y ont été faites en 1699. C’est aussi sur cette commune que le colon français Fournier de Varennes planta le premier bambou, en 1755. Saint-Louis est le nom que les Haïtiens voulurent lui donner (1881). Tabac. Ananas. Cassaves réputées. Distance du Cap 13 km. Saint-Jean-du-Sud - Débaptisée depuis 1909. S‘appe1ait alors Etronc-de-Porc. A été en 1910, érigée en commune. Saint~Louis-du Nord - Fondée par les anciens boucaniers vers 1670. Bourg d’un commerce très actif. Campagne agréable et bien cultivée. Fruits et légumes renommés. Autos. Distance de Port-de-Paix 16 km, du Cap 181 km, de Port-au-Prince 274 km. Saint-Louis-du-Sud - Bourg fondé en 1698 par la Compagnie de St-Domingue. En avait fait son principal établissement. Distance des Cayes 32 km. Saint-Marc - Fondée en 1677. Reliée à la capitale par une voie ferrée de la C.N.C.H. Port et ville font un commerce actif. Rade peu sure. Phare. Trafic des automobiles. Hôtels. Distance de Port-auPrince 100 km, des Gonaïves 80 km, du Cap 180 km. (Vestiges de l’Habitation Saget, ancienne propriété du président Nissage Saget i.w.) Saint-Michel - Moderne plantation de tabac.. Saint-Raphaël - (1780). Sainte-Suzanne - (1779 ou 80). Sirop et rapadous de bonne qualité. Saltrou – (Moderne Belle-Anse i.w.) (1779 ou l780). Cette région devint le dernier refuge des Indiens, lorsqu’ils voulurent se soustraire aux mauvais traitements des Espagnols. Terre-Neuve - Prise par les Espagnols avant 1789; ils 1’avaient appelée Ville-Neuve. Sources therma1es très estimées (température 70 à 80°). Un actif industriel de Port-au-Prince, M. François Cajuste s’occupe de l’exploitation des eaux minérales chaudes ou thermales de Boynes. L’eau de la source dite. «1a Fontaine» est consommée refroidie. Elle est une eau moyenne et contient, avec mesure, tous les éléments constituant les bonnes eaux minérales. Boynes peut remplacer avantageusement les eaux thermales similaires des stations étrangères de Plombières, Châtel-Guyon ou autres. Leur efficacité est contre les maladies des voies digestives et du foie, la chlorose, l’hystérie, le lymphatisme, 1a sciatique, les rhumatismes (bain), la paralysie (bain), les névralgies, la goutte. Elles sont laxatives. Le Dr. A. Victor Carré contrôle la partie technique médicale. Mr. Eugène Le Bossé en est l’agent commercial, Rue Férou, Port-auPrince. Grottes. Distance de Gonaïves 20 km, de Port-au-Prince 200 km, de Port-de-Paix 58 km. Terrier-Rouge - (1707). Les premiers caféiers venus de la Martinique y furent plantés, en 1729. Tiburon - Désignation indienne signifiant pays de requins, En effet, ce squale foisonne sur cette côte. Fondation, 6 novembre 1742. Torbeck - (1660). Distance des Cayes 10 km. Région industrielle et agricole. Climat sain. Trou - (1700). Distance du Cap 32 km. Trouin ou Trouin-la-Montagne - Erigée en commune (1924). C’est un carrefour entre Port-au-Prince et Jacme1. Distance de la première 68 km, de la seconde 27 km. Altitude 350 mètres. Vallière - (1773). Distance du Cap 55 km. Verrettes - (1720). Est située au nord de la riche Vallée du fleuve Artibonite. C’est un vrai grenier. Distance de la capitale 144 km, des Gonaïves 62 km, de Petite Rivière-Artibonite 10 km. Ville-Bonheur (Saut-Eau) – Dédiée à Notre-Dame du MontCarmel, dont la fête paroissiale est le 16 juillet. Lieu populaire de pèlerinage. Belle cascade. (Ville ajoutée par I.W.) Je ne pense pas non plus lasser votre patience en vous apprenant que beaucoup de ces villes, en apparence les plus modestes, ont donné le jour à des Haïtiens qui se sont illustrés au cours de notre glorieuse histoire. Ce ne sont pas seulement des généraux et des hommes remarquables par leur dévouement au pays, qu’il me faudrait signaler, il y aurait à citer également les éducateurs et les patriotes qui — femmes ou hommes — par leur talent, ont contribué à enrichir le patrimoine moral et intellectuel de notre jeune Nation. Quel serait mon bonheur, si leur exemple pouvait susciter parmi la jeunesse actuelle d’aussi nobles vocations ! Chers lecteurs, la semaine prochaine, retournons à l’Attitude Victorieuse.
PòdPè -An fas Il Latòti. Lè Kristòf Kolon te debake la an 1492 te gen — yon ti kras pi lwen soti nan kòt la — yon vilaj endyen. Kolon, ki te emèveye de bote natirèl panorama a, te ba’l non Valparezo (Laplenn delis… laplenn Paradi). Men an 1662, boukanye ak flibistye franse, ke pirat Angle te chase nan LaTòti, kouri pran refij nan Valparezo, kote yo te fonde lavil PòdPè. Sa a se yon bèl sit. Yon powèt local, Tètilyen Gilbo (Tertullien Guilbaud), chante’l konsa : « Bonjou, fon souriyan, epi wou, bèl syèl ble ...» Lontan sa, komès te florisan la. Sèvis machin otomobil fasilite transpò pasaje ak machandiz. Plantasyon tabak prospere la. Fè fre la. Gen repitasyon pou bon fwi ak legim. Plaj la ki sab li fen, desann an pant dous sou lanmè a. Gwòt laj la, ki rele « Twou-Bon Bondye »se yon mèvèy. A 45 minit, se Gwòt « Jimèl » bèl tankou lòt la, sè marasa’l. Gwano an kantite. Teren foutbòl ak teren aterisaj. Otèl, Eveche. Mopa (Maurepas), Kapwa (Capois), [Mopa, Kapwa te general gè lendepandans ayisyen. i.w.] Jòj Silven-Anrikès (Georges Sylvain-Henriquez) te fèt nan vil sa a. Distans soti Okap 168 km, soti Mòl Sen Nikola 75 km, Gonayiv 78 km, Pòtoprens 258 km. Pò-Sali - (1784). Fa nan Pwent-a-Gravwa. Distans soti Okay 27 kilomèt. Pò-Mago - Bati apeprè uit kilomèt pre bò lanmè a. Se youn nan etablisman ki pi ansyen flibistye franse (1630). Plaj ki fè plezi. Zwit. oma. Zoranj bon gou. Distans soti Okap, 40 km. Katye-Moren – Kèk tan anvan sa, te rele Twou-Moren, ki te fonde apeprè nan lane 1675. Premye plantasyon kannasik te fèt la an 1699. Se nan komin sa a tou ke kolon franse Founye DeVarèn, (Fournier de Varennes) te plante premye pye banbou an 1755. Sen-Lwi se non ke Ayisyen te vle ba li (1881). Tabak. Anana. Bon kasav. Distans soti Okap, 13 km. Sen-Jan-di-Sid - Chanje non depi 1909. Lè sa a, li te rele Etronc-de-Porc. Vinn yon kominn an1910. Sen-Lwi-di-Nò - Te fonde pa kèk ansyen boukanye an 1670. Bouk ki gen yon komès trè aktif. Kanpay la plezan e byen kiltive. Fwi ak legim apresye anpil. Sikilation otomobil. Distans soti PòdPè 16 km, soti Okap 181 km, Pòtoprens 274 km. Sen-Lwi-di-Sid - Bouk ki te fonde an 1698 pa ‘Cornpagnie de St Domingue.’ Yo te fè katye general biznis yo la. Distans soti LèKay 32 kilomèt. Sen-Mak - Te fonde an 1677. Konekte ak kapital la pa tren C.N.C.H. (Konpayi Nasyonal Chemendfè Ayisyen) Pò ak vil fè kòmès aktif. Lanmè ajite. Gen yon fa. Trafik oto. Otèl. Distans soti Pòtoprens 100 km, Gonayiv 80 km, soti Okap 180 km. (Rwin ‘Abitasyon Sajè,’ ansyen pwopriyete Prezidan Nisaj Sajè [Nissage Saget] i.w.) Sen-Michèl - Plantasyon modèn tabak. Sen Rafayèl - (1780). Sent-Sizann - (1779 ou 80). Siwo ak rapadou bon kalite. Saltwou - (Rele Bèl-Ans kounye-a i.w.) (1779 ou l780). Zòn sa a te vinn dènye refij Endyen yo, lè yo te kouri pou move tretman Panyòl t’ap bayo. Tè-Nèv - Panyòl yo te sezi li anvan 1789; te rele’l Vil- Nèv. Sous cho trèz apresye (tanperati 70 a 80 °). Yon endistriyèl aktif, moun Pòtoprens, M. Franswa Kajis (Francois Cajuste) ap eksplwate dlo mineral cho oswa tèmal ki gen nan Bwann. (Boynes) Dlo sous “1a Fontenn” refwadi anvan yo bwè’l. Li se yon dlo mwayèn ki gen yon mezi tout eleman bon dlo mineral. Bwann ka ranplase ak avantaj menm dlo tèmal estasyon etranje Plombieres, Châtel-Guyon oswa lòt. Efikasite li kont maladi aparèy dijestif ak fwa, kloroz, isteri, lymphatis. syatik, rimatis {pran bengn), paralizi (pran bengn), nevralji, gout. Yo relache entesten. Dr A. Victor Carré gen kontwòl pati teknoloji teknik medical la. Mesye Eugène Le Bossé se ajan komèsyal la, Ri Ferou, Pòtoprens. Gen kav la. Distans soti nan Gonayiv 20 km, Pòtoprens 200 km, soti Pòd-Pè 58 km. Terye-Rouj - (1707). Premye pye kafe ki te soti Matinik, yo te plante la an 1729. Tibiron – Mo Endyen ki vle di peyi reken, paske gen anpil bèt sa yo sou kòt la. Fondasyon, 6 novanm 1742. Tòbèck - (1660). Distans LèKay 10 km. Rejyon endistriyèl e agrè. Klima ki bay sante. Twou - (1700). Distans soti Okap 32km. Twen oswa Twen -la-Montay – Vinn yon Kominn (1924). Se yon kafou ant Pòtoprens ak Jakmè1. Distans soti nan premye vil la 68 km, dezyèm la 27 km. Altitid 350 mèt Valyè - (1773). Distans soti Okap 55 km. Vèrèt - (1720). Anplasman li nan nò laplenn pwodiktif ki pre Flèv Latibonit. Li se yon galata plen manje. Distans soti nan kapital la 144 km, Gonayiv 62 km, Ti Rivyè Latibonit 10 km. Vil-Bonè (SoDo) - Konsakre a Notre Dam MonKamèl, ki jou fèt li se 16 Jiyè. Pelerinaj popilè. Bèl kaskad. (vil ajoute pa i.w.) Mwen pa panse abize pasyans nou lè m aprann nou ke anpil nan lavil sa yo, ki an aparans pi enb yo, te gen Ayisyen fèt distenge nan istwa nou ki plen glwa ki te fèt ladans yo. Se pa sèlman jeneral ak moun remakab nan devosyon yo a peyi a, ke mwen ta gen pou’m siyale, mwen ta gen pou’m site egalman tout edikatè ak patriyòt — fanm kou gason — ki, avèk talan yo, kontribye anrichi eritaj moral e entelektyèl jenn Nasyon nou an. Ala’m ta kontan nan kè’ m si egzanp yo ta kapab enspire jèn jodi a yo, pou yo chwazi vokasyon ki si nòb! Lektè mwen, semèn pwochèn, n’ap tounen nan Atitid Viktoryèz
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Haïti-observateur
Blagues de Louis
Pétitions au soleil
En traduisant en français des blagues conçues et écrites en allemand, Louis, citoyen haïtiano-allemand, jette un pont culturel entre la franco-créolophone Haïti et la germanophone Allemagne qui réunit Prussiens et Bavarois.
1815 — « Mmes Smith, pourquoi avez-vous mis votre souslocataire à la porte ? » — « Voyez, je ne me méfie pas si vite d’une personne quelquonque…Mais quand quelqu’un bouche de l’intérieur le trou de la serrure…il doit avoir quelque chose de louche à cacher…» 1816 — La femme se souvient avec enthousiasme de leur première tête-à-tête : — « Te rappelles-tu, Hans, de cette bonne nuit d’orage, quand nous nous sommes rencontrés pour la première fois ? » — « Oui, répondit-il avec un soupir douloureux, mais à l’époque je n’avais pas compris les signes d’avertissement de la nature ! » 1817 — « Aviez-vous eu des succès avec votre régime d’amaigrissement ? » — « Comme on le prend… De toute façon, mes cheveux sont certainement beaucoup plus minces! » 1818— Cours d’orthographe à l’âge de la pierre. Le professeur barbu dicte et les élèves sculptent frénétiquement sur la pierre. Un des enfants lève la main et demande : — « Écrit-on “ virilité” avec une ou deux testicules ? » 1819— Deux filles regardent avec admiration un homme jeu-
ne et très séduisant — «Regarde, souffle la première, il n’a pas un profil superbe ? » L’autre chuchote en retour : — « Mais ce pourait être une lampe de poche qu’il a dans la poche… » 1820 — « Regarde l’homme làbas qui tout le temps examine le sol autour de lui » — « Pourquoi, tu le connais ? » — « Non, mais je sais qu’il est
en train de chercher un billet de 10 euros ». — « Comment peux-tu le savoir ?» — « J’ai mon pied là-dessus»
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1820—Une jeune fille flâne dans un parc et tient dans la main une glace qu’elle lèche avec délice. Un garçon s’approche d’elle et lui dit : — « Je voudrais te demander de me faire un plaisir….mais je crains que tu ne me comprennes mal…» La jeune fille sourit malicieusement et répond : « Très bien. Poses ta question ». Le garçon de nouveau réplique : — « Mais ti vas me comprendre mal … » Déjà un peu agacée elle dit, cette fois : — « D’accord, dismoi enfin ce que tu veux. ! » Alors, il déclare : — « J’ai une envie folle de lécher ! » Elle l’interrompt, sourit et dit en lui tendant la glace sous le nez : — « Vas y, lèches ! » Mais insiste-t-il encore: — « Tu vois, j’étais sûr que tu allais me comprendriez mal ». 1821— Deux blondes se promènent dans un champ où elles trouvent deux bombes. L’une demande : — « Qu’allons-nous faire avec ? » L’autre propose : — « Apportons les au commissariat de police. » En route vers le commissariat de police, l’une demande : — «Que ferons-nous si l’une des bombes explose en route ? » —- «…Peu importe, nous leur dirons que nous n’avions trouvé qu’une seule bombe ». 1821— Un directeur de cirque veut embaucher un dompteur de lions. Il lui demande s’il est assez courageux pour mettre sa tête dans la gorge du lion ? — « Bien sûr», répond l’entraîneur, puis-je commencer aujourd’hui même ? » — « Revenez demain, pour aujourd’hui nous avons déjà embauché un dompteur ». 1822— Écriteau d’un mendiant sans-abri à New York : « Je suis comme Obama, je veux le changement ». 1823— Un client entre dans une auberge tyrolienne et est toute de suite ‘attaqué’ par un petit chien de petite taille qui lui saute sur les jambes en aboyant. L’hôte demande au vieux portier : — «Votre chien…Est-ce qu’il mord ? » — « Non. Mon chien ne mord pas ». Le client se penche alors sur le petit chien pour le caresser. Mais ce dernier le mord à la main. — « Mais vous avez dit que votre chien ne mord pas » — « Ce chien ne^m’appartient pas… » 1824— « Que dit ta femme quand tu rentres tard à la maison ? » — « Rien, je ne suis pas marié ». — « Alors, pourquoi vas-tu tard à la maison ? » 1825 — « Hé, je fais du sucre !» — « Et comment le reconnaistu?» — « Par les taches blanches dans mon caleçon ! » — « Oh ! Alors, moi je fais du chocolat ! » 1826 – Un médecin dit au au patient : — « Vous devez prendre ces comprimés unefois par jour jusqu’à la fin de votre vie ». Le patient de répondre : — «Mais, il n’y en a que trois …
Par Saint-John Kauss Adultes de quel âge? Dans la trentaine, quarantaine ou cinquantaine? Des réactions différentes, certain. Dans la trentaine, le racisme se voit surtout au boulot et dans les clubs québécois. Au boulot, question de compétition par peur de perdre gagne-pain au profit de l’autre ou pour faire rentrer un membre de la famille. Le Québécois devient sans conscience dans les
Saint-John Kauss « coup-de-langue », sans retenue dans les calomnies et médisances. L’Haïtien, vaudouisant, perd son job, porte plainte, et met le Québécois en face d’un esprit vengeur capable de l’éteindre à petit feu. Le « p’tit bon ange » du méchant Québécois se trouve capturé pour le temps et l’éternité, alors que son « gros bon ange » fonctionne et lui permet d’être debout dans un semblant d’homme normal. Ceci est courant dans le milieu québécois et haïtien, et nous avons des preuves de ce que nous avançons. L’Arabe fait avaler la même pilule au Québécois, et quitte le bureau. Les « djinns » arabes sont des esprits, des loas achetés ou non, version arabe. Dans la quarantaine, le Québécois est marié et plus conciliant avec les étrangers. Cela devient coutume chez lui de recevoir des amis, étrangers ou anciens copains de sa femme. L’Haïtien ou l’Arabe ne recevrait pas des anciens « coucheurs » de sa femme à la maison. Pour le Québécois, ce sont des choses anciennes, et toute chose ancienne est sujette à l’oubli. Pour l’Haïtien ou l’Arabe, l’ex-conjoint ou simple ami à sa femme est dangereux. Il est vrai que certaines filles ou femmes procèdent par transfert ou sub-
stitution des âmes; c’est-à-dire couchent avec un homme tout en pensant à un autre. Ce n’est pas pour rien que certaines femmes, consciemment ou inconsciemment, choisissent un homme qui ressemble à l’ancien. Les enfants nés de ce couple seront tels que l’on pourrait confondre le vrai père. Le Québécois « pure laine » et indigène n’a pas ce problème. Sa couleur le protège de tout immigrant. Mais pas des immigrants aussi blancs que lui. À moins que le bébé parle dès la naissance, et l’on saura par l’accent slave ou scandinave d’où il vient. Heureusement, de nos jours, on parle de l’ADN et de son dosage pour les causes perdues. Nombreuses sont les familles déchiquetées par ce test de l’ADN. L’assurance qui vous appelle, refusant de cautionner les cinq derniers enfants, à l’exception du premier, ce n’est pas un miracle. De ce fait, le Québécois non raciste peut le devenir et, brûlant du désir de manger du « steak » nègre ou brun ou arabe, il crache n’importe quoi. Dans la cinquantaine, il est encore plus conciliant. Vieillissant, perdant référendum sur référendum, il se sent battu et abattu comme tout homme. Et s’il ne fait pas attention, parlant de son avocat à toute étreinte, il peut se retrouver grand-papa d’un petit-fils mulâtre, non seulement d’un Africain, mais aussi d’un Amérindien de l’Amérique du Sud. Belle histoire de famille à raconter à la marmaille durant les contes de nuit.
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Haïti-observateur
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Kreyòl Soti nan paj 6
li san pasyon ,paske nou chita la a pou n blayi verite e non pa pou voye monte. Nou pase twòp tan ap betize, ranse e menm pase tèt nou nan betiz. Si nou rete nan kase fèy kouvri sa, nou pa p janm regle anyen serye e n ap toujou kritike etranje, patikilyèman tout etranje ki vle ede nou. Mwen pa fouti konprann rezon ki pouse nou pa vle pran responsabilite nou pou nou mete tren Ayiti a sou 2 ray devlopman li, tankou anpil moun ap di deyò a. Nou prefere ap betize ranse pandan tout tan pou granmesi pandan lòt pèp yo ap konfòme yo nan prensip nòmal pou yo sa ann amoni avèk règ evolisyon an. Kalin : Nou reyèlman nan tout sa ki definitivman pa bon si nou pa konfòme nou nan fikse lwa yo pou yo aplikab pou tout bagay. Respekte règ jwèt yo pou n sispann radote nan tout sans. Mezanmi, nou pa konstate ke nou pa janm fè okenn pwogrè. Genlè nou kondane pou nou rete nan kondisyon sa a pandan tout lòt nasyon ke yo te fè pa yo pou yo endepandan ap pwogrese. Nou menm ki reyalize endepandans nou avèk fòs ponyèt nou, enèji ak estrateji pa janm pwofite okazyon an pou nou vanse. Se pa pale san aksyon k ap regle anyen serye pou nou. Nou dwe pran konsyans ke se fòt nou tout si peyi a rive jodi a nan kafou tenten an, paske nou penyen lage nan tout tèt nou. Janba : Wi, se yon veriite ki jistifye. Mwen kwè nan sikonstans sa a nou tout koupab nan demach nou e nou tout demisyone nan responsabilite nou dwe pran pou nou regle zafè nou pou peyi a kapab repran plas li nan konsè kote tout nasyon ap jwe. Kalin : Etranje ede nou anpil pou nou te kapab rive lwen. Nou betize nan tout sa n ap fè e nou konfiske tout sa yo ban nou pou ede peyi a kòm
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pwopriyete prive nou. Se nan sans sa a ke anpil dirijan nou yo vin gen lajan, lajan ki definitivman pa rete avèk lajan. Yo gen lajan nan tout dan yo. Jabwen : Mwen pa regrèt mwen te vin bò isi a pou mwen te kapab enfòme m e aprann tou. Se pat ti koze k ap tonbe ki mande yon ekout atantif. Nou t ap kritike Franswa Divalye, ki te kite yon fòtin kolosal pou pitit li avèk madanm li. Nou tout kapab konprann te gen mildwèt ki te pase nan peryòd sa a. Nou te gen ansyen prezidan Aristid ki te tounen yon pongongon nan dèyè Jan- Klod Divalye kòm kriminèl e koriptè, vòlè, dwèt long siperyè tou. Poutan, se menm Aristid sa a ki reyèlman te fè ve de chastete sètadi pou l pa nan mouvman lajan ak byen pandan tout lavi li. Aristid li menm vin milyonè san li pa janm travay nan vi li e l ap byen mennen tou anndan peyi a. Nou pa kache di nou ke m’sye se yon entèlijan e konn pwovèb li tou tankou li konn fè mannèv mildwèt. Pa gen moun ki kapab kontrekare sa m di la a. Fòk nou mande Aristid sa l te fè avèk lajan « Voye Ayiti Monte ou VOAM », lajan ke Tayiwann te bay peyi a li te mete nan kont « Lafanmi se Lavi », lajan kooperativ la ak lajan li te prete ti machann yo e li chaje enterè chak vandredi ? Tout bagay sa yo bezwen klarifikasyon avan Aristid gen kouraj pou l ap fè kanpay. Nou pa mande anpil, paske vòlè pa janm vle wè vòlè parèy li pote gwo djakout. Lisyèn : Ou fè tout, paske Aristid pat janm travay. Men li te fè kòb li nan van n liv ak fè konferan s antre parantèz. Mwen pa anndan zafè yo, se Aristid ki dwe defann li, paske bagay sa a repete anpil san swit. Se li, se pa li, pou nou pa di se « rat mòde soufle ». Li reyalize mago li tou nan mannèv zanmitay ak lafanmi. Se Lajistis nan peyi Dayiti ki pa foksyo-
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ne byen ki lakòz tout derapaj sa yo. Aristid pa Bondye pou l pa reponn konvokayson yon jij. Jezi Kris li menm te pase devan Pons Pilat. Malerezman, nou toujou nan kafou kote nou pa konnen si pou nou monte oubyen desann, paske nou pèdi lafwa ak vizyon. Se pou lajistis fè travay li pou peyi a kapab pran yon souf. Janba : Mezanmi, sèvi avèk moun sivilize se yon pakèt bagay. Deba a byen anime e chak moun ap pote ti konkou li jan l kapab. Men amoni a, men sa ki rele respè youn pou lòt. Gen de moun ki konprann yo ka pase pèp ayisyen nan tenten ak nan betiz. Yo konprann se Malis yo ye e pèp vanyan an se Bouki nan tout sans mo a. Se poutèt sa yo tout eseye twonpe pèp la avèk yon bann slogan tèt chat, paske yo kwè li se yon bann moun sòt. Yo bliye ke chak fwa pèp la anfas malveyan yo ki soti pou dechèpiye l, menm pèp sa a jwenn fason pou l regle avèk yo. Moun sa yo bezwen tounen pou mete baboukèt nan bouch pèp la. Na sonje byen ke gwoup Koudyay te di klèman nan kanaval 96 nan chanson kanaval li a : « Nou pèdi 3 zan pou nou gen 5 an ». Lisyèm : Ou pa manti. Mwen sonje chante sa a trè byen. Mwen kwè lane pwochèn lane yo pral ogmante paske tout lane Aristid pèdi yo, fòk li rekipere yo e pa gen okenn moun k ap vin di lekontrè. Nou kapab fè mèvèey. Jabwen : Nou konprann ou trè byen, sè m Lisyèn. Nou rele tèt nou demokrat. Se yon mo sansib ke nou pa dwe jwe avèk li. Nou tout kwè nou gen yon Konstititisyon ki amande e ki byen klè. Aristid pase 2 tèm, li pa ladann ankò, pwen ba. Mwen pa vin fè okenn moun lalwa, tou senpleman, mwen baze sou Konstitisyon an pou m fè pwen mwen pase. Mwen kwè ke sè m konprann mwen byen. Lisyèm : Nou se demokrat e nou konprann tout bon bagay. Ou baze sou Konstitisyon an, mwen pa gen anyen pou m ajoute. Li jis e mwen dakò. Aristid dwe konfòme l pou l fè konnen ki moun l ap voye pou pran pouvwa a. Nou pa dwe nan kache men voye wòch. Frè Jabwen, ou fè yon bon pwen ke nou tout la a aksepte. A la bèel bagay se konpreyansyon Jabwen : Nou sonje byen nan yon emisyon sou Radyo Solèy, nan samdi ki te premye fevriye 1997, te gen yon patizan Lavalas tèt kale ki te rele pou mande Lyonèl Legran, de regrete memwa, pou ki rezon li kite chan te koudyay la pase nan stasyon an. « Èske w pa konprann sa y ap di nan chante a ?... Ou pa wè se yon fason pou kraze nou ? …Non, se pa posib, chante sa a pa k ap pase nan Radyo Solèy ». Enben, pawòl la te tèlman cho sou Radyo Solèy, ke direktè Riko Dipi, ki pat menm de sèvis jou swa sa a, te oblije entèvni pou l di ke yo pa kab rele chèf Lavalas yo gran manjè. Yo kapab di : « Ti manjè ». Tout manjè se manjè, kit li te ti oubyen gran, paske yo se vòlè.Vòlè milyon ou mwens egal menm bagay. Janba : Sa ki enteresan an, nou di bagay yo e nou bay referans pou pèsonm pa vin di n ap voye monte. Nou site non e nou bay dat tou pou yo pa panse nou nan ekip fabrikasyon. Pou fè analiz politik fòk ou gen memwa ak nòt pou referans pou yo pa lonje dwèt sou ou kòm senkyèm kolòn. Se la mwen touou dakò avèk Jan Bèbè, ki toujou fè nou konprann ke referans gen yon enpòtans kapital. Jabwen, sa fè m panse tou a sa ke Micha Gaya te ekri nan jounal Nouvelis ann Ayiti de 10 a 12 janvye 1997. Li di ke tout deblozay ki gen ann Ayiti kounnye a ant nèg Lavalas yo se yon batay pou yon ti gato e se yon batay ant gran manjè ak ti manjè k ap separe epi k ap kite ti kras pou ti rat ak ti sourit nan menm fanmi an. Nou kwè ke Jan-Bètran Aristid te konprann sa byen, paske l te toujou ap pale pou moun anba tab la. Menm lè sa a, li te fè pi mal pase tout bon patripòch nan peyi a ke li te konn ap kritike yo. Nou pa envante anyen, nou senpleman fè yon retoudaj nou rafrechi memwa nou tout. Fok nou chanje mantalite. Kalin : Istwa se yon pèpetyèl rekòmansman. Jan bagay yo te ale a, pèp la te leve nan dèyè Aristid pou eksplikasyon. Se konsa bagay yo te fèt oparavan. Lè pèp la te kòmanse bouke, li te fè chante. E lè chante te mache nan
san moun yo tout bon, yo te pase alaksyon. Se poutèt sa, Lavalas tèt kale a i te pale jan l te pale a. Li te konnen se yon gran danje lè chante koumanse di : « Pote kòd pou n mare gran manjè… pote kòd, pote kòd ! » Se nan sans sa a ke pwovèb la di : « Baton ki te bat chen nwè a pra l bat chen nwa a tou ». Janba : Sivilizasyon se yon pakèt bagay. Anpil nan frè nou yo gen je chèch. Anpil milyon pase nan gagòt sou gouvènman avan yo. Pèsonn pa fouti di otreman. Nou konn di se tèt pwason an ki toujou kòmanse pouri. Pa gen anyen serye k’ap regle nan peyi Dayiti avèk yon bann dirijan tèt kanna ki ta vle retounen fè sifas pou okipe pouvwa a pou fè sa yo pi pito e di tout tenten pou blofe moun. Yo chita ap fè zen. Reyalite a devan je tout moun ki konsyan e menm sa ki pran pòz ke yo reyèlman pa wè e pa konprann. Pèp ayisyen konprann byen jwèt marèl yo ke mimi myaw yo konprann yo pral fè. Jabwen : Se verite sou tanbou, Janba. Ou wè kote gen moun sivilize pa gen kont. Tout moun ap koute e fè brenn yo travay pou tout fè pwen pou kenbe deba a nan nivo li dwe ye a. Mwen felisite nou tout pou konpreyansyon nou. Mwen espere ke tout Ayisyen konsyan, konsène e konsekan, kit li se Lavalas, divalyeris, matelis e manigatis, kit li se demokmrat ou byen repibliken rive nan yon pwen pou nou tout fè meya koulpa e pou yo frape lestomak yo 3 fwa, pou yo kapab di san magouy : « sè ma fot, sè ma fot, wi sè ma trè grann fot. Mwen pat dwe ankouraje bann ti visye yo ak gwo mal chat mimi myaw yo t ap dechèpiye peyi a konsa ». Epi nou pa dwe aksepte bann chalatan yo mete pèp devan pou defann patat yo. Nou gen dwa konstate nan ki nivo bann vagabon nan peyi a pini pèp la nan fason yo konpòte yo. Se pa travay y ap vin travay. Y ap vin tou cho, tou bouke pou fè landyèz, kòm si yo avèk pèp e yo konn doulè li. Se yon pakèt blofè ki pran pòz inosan, senpatize ak pèp. Poutan, se zafè yo yo tout vin regle. Pèp la bouke avèk bann mètdam sa yo. Nou di non, nou pa ka aksepte ansyen ni nouvo vòlò nan peyi a. Sa pa akseptab ditou, ditou. Tout vòlò se vòlò, kèlkeswa ran sosyal yo. Nou pa bezwen pè denonse yo, paske nou gen yon gran responsabilite pou nou ede peyi nou. Kote boujwazi a ? Solon : Mwen remake ke Jabwen pran kòn nan nèt pou li. Se trè byen sa, paske se verite k ap tonbe pou eklere pèp la. Fòk bagay yo fèt pou peyi a gen yon chans pou l debloke. Nou kwè pèp la dwe pran yon desizyon pou kwape tout move sije ki anpeche peyi a devlope nan tout sans. Boujwazi ayisyèn nan ap betize. Se kòm si li pa gen wòl pou l jwe nan zafè peyi a. Yo kwaze bra yo ap gade yon peyi k ap fini nan men nou. Mòd ajisman sa a pa gen sans. Janba : Solon, ou soulve yon pwen ki sansib e ki merite yon bon bout tan pou nou debat li. Mwen pa kwsè n ap gen tan pou nou pale sou li. Toutfwa, mwen kwen nou kapab bwose sou li. Nou gen yon boujwazi amòf, sètadi ki pa gen okenn fòm. Boujwazi nou an se yon boujwazi payas ki la sèlman pou regle zafè l ou pou pwofite okazyon lè bazgay la bon pou li. Yo degize avèk kostim oubyen wòb demisyone a paske yo pa mele nan koze peyi a. Bagay sa a pa bon ditou devan je lemonn, paske li konsène tou. Kalin : Mwen kwè se ipokrizi nètale ki blayi nan sen yo.Yon boujwazi pa fouti fonksyone konsa. Yo gen patisyon pa yo pou yo jwe. Se pa sa ditou yo vin fè. Y ap founi je yo ap gade olye yo fè travay yo. Nou pa ka aksepte sa. Boujwazi a gen wòl li tou, paske pwovèb la di : « bourik pa p travay pou chwal galonnen ». Nou pa gen anyen kont boujwazi a, nou mande li pou li kòmanse jwe patisyon li tou pou penmèt peyi a reprann ray devlopman li. Bagay yo grav. Si li demisyone, fòk li fè nou konnen, paske nou pa fouti tolere yon boujwazi payas nan sen sosyete a. Tout boujwazi nan nenpòt peyi nan monn nan travay pou kapital yo rantab e ede peyi yo ki penmèt yo fè lajan. Nou pa atake moun sa yo, nou eseye reveye
yo nan dòmi si yo pa gen movèz fwa. Jabwen: Bagay yo grav tout bon vre ! Mwen pat pran kòn nan. Mwen te penmèt ou reflechi pou w te vin avèk yon bon pwen ki tonbe daplon. Sepandan, ou te gen rezon, Solon, sijè sa a pa kapab trete konsa, piske l mande pou n al nan sous la. Kote bann lidè yo pou anpeche akszidan sa a nan peyi a ? Kalin : Mwen toujou ap mande si nan tout lidè nan peyi nou an se yon sèl moun ki genyen. Mwen pa vle kwè sa, paske nou gen yon pakèt save ki kapab regle bon bagay nan peyi a. Nou konnen ke pwofesè a pran retrèt li, men madanm li ranplase l. Se pou madan Maniga mete tèt li sou zèpòl li pou l konnen byen sa l ap fè. Se pou l evite rantre nan demagoji ki pa p regle anyen pou li. Ou dwe òganize w tout bon vre pou w pa kite bagay yo dejenere. Madan Maniga rele sou kò w pou Aristid pa vin bay pwoblèm. Kounnye a ou gen travay pou w fè pou kontrekare tout mouvman k ap vin antrave lopozisyon, pou fè l parèt lèd. Nou konnen ou kapab. Aksyon! Janba : Si m byen konprann, se yon apèl n ap fè pou nou mande tout dirijan pati politik yo pou yo pran men yo. Kote pwofesè Benn, ou pi presizeman pwofesè Benwa ? Gade, mèt Benn, rele sou kò w, souple ! Ou te pran yon kout ba nan men Tinèb ak K-Plim, ki te ranplase w pa Aristid. M ap mande si w ap kite w vin benyen nan vomisman chen an. Bagay yo grav, paske opozisyon an pa janm òganize pou l ranplase yon gouvènman ki prale. Anpil erè fèt nan objektiv yo. Se sa ki lakòz pastizan Lavalas yo ap pase nou nan betiz. Gen yon karans politisyen nan peyi a, paske anpil nan yo ap veye pou yo antre kò yo. Yo tout ki pa konsyan boude men yo pa janm konstate yo pa vle janm òganize yo. Mwen pa vle site lòt non, paske nou pa gen yon vrè opozisyon, men yon bann moun ka p bay tèt yo manti ! Moman an rive pou nou pran yon angajman pou nou mete lòd nan dezòd. Si lidè politik yo aksepte yo pran yon lòt Lavalas ankò nan 2016, yo mèt di yo fini. Pa gen rezon pou yo kite jwèt ribanbèl sa a gaye nan sen yo. Pwofesè Benn, se pwofesè m ou te ye, mwen konn valè w. Ou gen kapasite pou w dirije peyi a. Se Ayisyen ki pa konn moun pou l chwazi. Ou konnen sa pral yon wont pou ou avèk lòt yo si nou kite kou sa a pase. Se pou nou fè jefò pou nou fè yon sèl fwon pou devye tout vye mannèv. JanBètran Aristid pase nou nan kont betiz, paske li kwè ke 10 milyon Ayisyen deyò kou anndan se yon pakèt tèt anba. Sepandan, sikatris la rete la, paske pèsonn pa fouti retire li. Se pou nou tout Ayisyen konsyan e onèt mete tèt nou ansanm pou ede peyi a. Nou kapab fè bon bagay pou soulaje mizè pèp la. Se pa gouvènman sèlman ki responsab. Nou tout dwe pran responsabilite nou tèt kale. Pèp la boude yo paske yo pa gen anyen serye yo ta p regle. Peyi nou, Ayiti, pa gen chans pou wè se moun sa yo ki vle retounen sou moun ankò pou okipe espas pouvwa a. Sa fè lapenn pou nou konstate ke se moun sa yo ki vle pran destine peyi a. Nou mele e nou nan tout sa k pa bon. Jabwen : Ou pa manti, gason. Nou pèdi anpil okazyon nan istwa peyi nou. Kote bann Ayisyen vanyan yo ki toujou prè pou defann peyi a ? Ou pa wè se nan tenten ansyen prezidan an ap pase nou. Opozan yo pa menm bati yon latrin nan peyi a, alevwa pou yo ta chita pou diskite. Se moun k ap travay, k ap panse ki kapab chita pou reflechi. Nou gen yon opozisyon payas tankou boujwazi payas la. Nou mele nan tout sans, paske peyi a p ap janm pran men li. Mezanmi, m ap oblije kite nou, paske fòk mwen mennen madanm nan travay. Kalin : Piske gen lòt moun k ap deplase, n ap fèmen chapit la pou 2 semèn nan menm plas la. Bòn semenn, tout moun. Se te yon agreyab plezi e yo bon ti moman nou te pase ansanm. Men youn nan mas krèm ayisyen ! Ayi pa gen dwa peri! Jan Bèbè 15 me 2013
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DANS L’ATTENTE D’UNE NOUVELLE COMPARUTION
Aristide revient en force grâce à Martelly Suite de la page 1 se d’acculer l’ex-exilé en Afrique du sud dans l’égarement, celui-ci a pu renouer sans encombre avec les plus grands rassemblements de son mouvement et voire se permettre une tournée triomphale dans certaines artères de la capitale. Depuis son retour au bercail, en mars 2011, M. Aristide était resté cloitré à sa résidence de Tabarre, se confinant dans un silence total et la discrétion absolue. C’est pour faire diversion aux multiples problèmes générés par son crétinisme dans la gestion de la chose publique que, pour la deuxième fois consécutive, l’ex-président a été appelé à la barre par le pouvoir. Le juge instructeur Ivickel Dabrézil, qui est à la solde du ministre de la Justice, Jean Renel Sanon, a été mis en demeure de « défendre son job par tous les moyens », d’autant que le sort de ces deux protagonistes de la justice haïtienne asservie reste intimement lié. Cette fois-ci, c’est dans le cadre de l’enquête sur l’assassinat du journaliste Jean Léopold Dominique et du gardien de la station, Jean-Claude Louissaint, que M. Aristide a été convoqué. Afin de masquer la main revancharde du président Martelly et ses suppôts nationaux, qui avaient cautionné les deux coups contre le président Aristide (1991 et 2004), cette mesure a interpellé d’autres per-
sonnalités dont l’ex-président René Préval, au pouvoir lors de cet horrible assassinat, l’ex-sénateur Dany Toussaint ainsi que l’ex juge instructeur Claudy Gassant.
Vaine tentative d’intimidation de la part du pouvoir
La veille de la comparution d’Aristide au parquet de la capitale (8 mai), le chef de la Police
tion en vigueur, qui bannit de telles restrictions, Orélus a mis tout son poids pour freiner l’ardeur des partisans de l’ex-président qui, dès la soirée, allaient tenir une vigile face a la résidence de leur leader charismatique. Le lendemain, c’est par dizaines de milliers que ceux-ci convergeaient vers le Bicentenaire où se trouve le ministère de la Justice. Les instances policières
L’ex-président Jean-Bertrand Aristide est joyeux de retrouver la chaleur des foules d’entan. nationale d’Haïti (PNH), Godson Orélus, a donné une conférence de presse pour interdire les manifestations sur toute l’étendue du territoire national, le mercredi 8 mai dernier. Quoique cette mesure d’interdiction soit en nette violation de la constitu-
tentèrent vainement de leur barrer la route. Cité Soleil, fief du leader lavalassien, a été encerclée aux petites heures du matin par les troupes de la MINUSTHA (soldats de l’ONU en Haïti) et celles de la PNH, tandis que des policiers et des soldats
onusiens prenaient position à des points de contrôle aux entrées nord et sud de la capitale pour décourager ceux qui venaient des villes de province. Grande Ravine, autre fief lavalassien de la banlieue de Carrefour, n’a pas été ménagée également. Malgré l’ordre formel du chef de la Police diligenté de toutes ces mesures pour contrecarrer l’affluence des partisans du prêtre défroqué, les abords du parquet étaient submergés de dizaines de milliers de personnes. Ouvertement décrié pour son ordonnance qui s’apparente aux reflexes rejetés par le peuple haïtien depuis la chute de la dictature des Duvalier, le chef de la police a joué un rôle de vieux macaque. Plusieurs personnalités politiques ont réclamé sa démission pour ses déclarations alarmistes laissant croire qu’il allait sévir de manière exemplaire à l’encontre des contrevenants. Une autre mesure disgracieuse du pouvoir Martelly/ Lamothe, qui s’apparente à une incursion dans le processus judiciaire, est l’octroi d’une automobile au juge Ivickel Dabrézil. C’est le conseiller du président Martelly, Guyler Cius Delva, qui accomplissait cette basse besogne du pouvoir en procurant ce véhicule au juge Dabrézil ; ce dernier l’a acceptée sans aucune gêne. Antérieurement membre d’une commission chargée de faire la lumière sur
l’assassinat de Jean Dominique, cet ancien secrétaire d’État du gouvernement Martelly/ Lamothe (Delva) s’est constitué en porte-parole dudit gouvernement, reléguant au second plan les services de presse de la présidence. Ainsi, il a été le premier à annoncer à la presse les manigances du pouvoir pour assiéger le président Aristide. Sans même soupçonner que sa main agissante impliquait celle de ses employeurs. L’association journalistique d’obédience française qu’il représente dans le pays (SOS journalistes) dessert de manière éhontée la liberté du quatrième pouvoir puisque son titulaire reste l’homme-lige du pouvoir Martelly/Lamothe, après avoir été le majordome servile de l’ex-gouvernement Préval/Bellerive.
J o u r n é e d’apothéo se pour le président Aris tide qui profite de la convocation de Dabrézil pour ra meu ter la troupe
C’est un Aristide vertical qui s’est pointé au parquet du tribunal civil de Port-au-Prince pour répondre à la convocation du juge Ivickel Dabrézil. Il s’agissait, en effet, de sa première apparition publique depuis son retour d’exil le 11 avril 2011. À l’instar de l’ex-président René Suite en page 16
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Haïti-observateur
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DANS L’ATTENTE D’UNE NOUVELLE COMPARUTION
Aristide revient enforce grâce à Martelly Tabarre que l’ex-président Aristide s’entretint avec des membres de la presse triés sur le volet. Il annonça d’emblée qu’il rencontrera ses partisans partout dans le pays, notamment à Cité Soleil, La Saline, Carrefour ou Croix des Bouquets. Il partage les souffrances du peuple haïtien, confronté aux problèmes so-
sassinat de Jean Dominique dans une direction bien déterminée. Des voix, venant même d’opposants au président Aristide, dénoncent ouvertement ce qu’elles qualifient de « persécutions politiques » contre celui-ci, alors que le puissant sénateur du nord, Moise Jean-Charles, y voit la main de certaines ambassades
surer ses partenaires du pouvoir. Comme une bête blesé Préval, il arriva aux portes sée, le ministre Jean Renel du Parquet bien avant l’heure Sanon criait très fort dans sa de sa convocation. Le présidémarche non articulée mais, dent et sa suite, notamment avons-nous appris, il prépareMme Maryse Narcisse, les rait un nouveau plan d’atsénateurs Moise Jean-Charles, taque pour sauver ( ?) la situaJean-Baptiste Bien- Aimé, tion. John Joël Joseph et Francky Selon une stratégie élaboExius, passèrent quelques rée de mains de maître par le ministre Jean Renel Sanon, l’ex-président Aristide sera convoqué de nouveau par le juge Ivirkel Dabrézil. Il s’agira de mettre le chef lavalassien face a ses dénonciateurs et/ou co-accusés dans le dossier, comme ce fut le cas pour l’ex-président-à-vie JeanClaude Duvalier qui dut affronter des ex-détenus de Fort-Dimanche et des membres du «Comité pour juger Duvalier ». Ainsi, Mme Michelle Montas (la veuve de Jean Dominique) et d’autres personnalités du milieu, dont les noms figurent sur les registres de l’enquête amorcée sous l’administration de l’ex-président René Préval et corrigés par le ministre Sanon et le pouvoir Martelly/ Lamothe, seront appelées à la barre. Pour le moment, le pouvoir attend d’être en sérieuses difficultés pour frapper de nouveau, même s’il s’avère que le conseiller présidentiel, Guyler Cius Delva, refuserait de comparaître devant le juge Dabrézil. Surtout que, par cette manœuvre, il pourra continuer à mettre du feu dans l’affaire Jean Dominique, véritable mangeoire, en Sous forte escorte de ses gardes du corps, Aristide envoie des baisers aux fanatiques assemblées massivement sur le passage de son véhicule. refusant de battre cartes sur les forces de l’ONU et celles ciaux-économiques et à la accréditées dans le pays. Tou- table. Selon une source probonnes heures avant de pou- de la Police nationale. C’est famine qui revient hanter la jours est-il que le titulaire de che des milieux lavalassiens, voir accéder à l’immeuble. au Bel-Air, autre fief lavalas- population. Quant à la dia- la Justice, visiblement dans « l’actuel conseiller de M. Vêtu de son traditionnel com- sien, qu’Aristide connut la spora, fit-il remarquer, elle ses petits souliers, allait don- Martelly, Guyler C. Delva, plet bleu, l’ex-président Aris- véritable apothéose, une scè- subit des taxes sur les appels ner sa version le 13 mai der- est aussi un transfuge de tide accéda aux bureaux affi- ne réellement émouvante téléphoniques internationaux nier. S’il nie toute implication Lavalas qui est incapable de chant son large sourire, pour dont la plupart des observa- et les transferts de fonds. Il dans le dossier, il n’a pu cré- regarder son ex-leader dans ne ressortir que plus d’une teurs manquèrent le sym- rendit une palme de recon- dibiliser sa thèse et voire ras- les yeux ». heure plus tard dans les mê- bolisme. Aristide monta sur le naissance au peuple haïtien et mes circonstances. Il évita de toit de son automobile blin- à ses partisans qui ont fait répondre aux journalistes qui dée pour lever le bras et sa- avec lui « cette journée extral’attendaient dans une salle luer a sa manière légendaire ordinaire ». contigüe avant de saluer la les milliers d’Haïtiens qui Toutefois, plongeant à bras foule des partisans qui avaient l’attendaient. D’après des raccourcis dans l’arène polispontanément franchie les cor- sources proches du leader de tique avec une détermination dons de sécurité des unités Fanmi lavalas, Aristide vou- sans pareille, le chef lavalasCIMO, BIM, SWAT, UDMO lait montrer au monde entier sien a prédit que son parti et de la Ppolice administrative. que son mouvement est à «gagnera des élections libres Ce fut une véritable liesse deux pas du Palais national, et démocratiques ». Une affirdont le sénateur pro-Martelly qu’il dominait depuis le toit mation qui vient prendre de du sud-est, Edo Zenny, a de son automobile blindée. court le gouvernement Marreconnu l’ampleur, tout « en Qu’il est surtout, comme il le telly/Lamothe en nette ruptuespérant que le gouverne- prouve, l’homme le plus po- re avec la majorité nationale. ment saura tirer les consé- pulaire du pays, en dépit des quences ». gouillades et verbiages du Sur la défensive, C’est un Jean-Bertrand chanteur de compas direct, Jean Renel Sanon Aristide, véritablement maî- lui-même acculé à vendre sa prépare un noutre du terrain, qui traversa la propre image dans une propa- veau coup d’éclat capitale dans une tournée gande fastidieuse. pour convoquer de triomphale. En l’espace de nouveau Aristide quelques heures, l’idole des Avec un bon chro- Le ministre de la Justice, Jean déshérités et des laissés pour n o m é t r a g e , Renel Sanon, dont la haine compte des années 90, rede- Aristide charme et implacable vouée à Aristide vint lui-même en renouant tranche à Tabarre et à ses partisans est un secret avec sa base. Un cadeau que Exploitant avec beaucoup d’- de polichinelle, a transgressé le crétinisme du gouverne- adresse le succès enregistré la toute apparence de justice en ment Martelly/Lamothe lui veille, c’est à sa résidence à orientant l’enquête sur l’asSuite de la page 15
accorda sur un plateau d’argent. Partout sur son passage, on s’empressait de le saluer, les plus téméraires allant même jusqu’à monter sur des arbres et des toitures de maisons ou d’autos. Un délire que le président Martelly n’a pas connu, même le jour de son assermentation. Cité Soleil étant barré par