Haiti observateur 31 juillet 2013

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haiti observateur Lè manke gid, pèp la gaye !

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31 juillet -7aout 2013

MALGRÉ LE DÉCÈS DU JUGE D’INSTRUCTION JEAN SERGE JOSEPH

Martelly craint que Sophindeed took place ia et Olivier atterrissent à « Bois-Verna »

Me Newton Saint-Juste (à gauche) et Me André Michel, armés seulement de la force du droit, ils saffrontent le chef suprême du pays accusé de lèse-patrie avec toute sa famille. nes, le pouvoir Martelly/ Lamothe régimes dictatoriaux. C’est prati- fils aîné du couple présidentiel, (Collaboration vient de franchir un nouveau pas quement l’inculpation devant les Olivier Martelly, qui a motivé le spéciale) vers ce que les Haïtiens craignent tribunaux haïtiens de la première président Martelly à passer à une Dans le contexte politiquement le plus au monde : le retour aux dame de la république, Mme So- vitesse supérieure. Il craint de les explosif de ces dernières semai- pratiques barbares propres aux phia Saint-Rémy Martelly, et du voir atterrir à « Bois-Verna »,

DU DÉCÈS DU JUGE INSTRUCTEUR JEAN SERGE JOSEPH

Manipulation des circonstances du décès par le régime… Le Canada entame sa propre enquête

La police nationale utilisée à des fins politiques Suite en page 2

JUSTICE ET VIE EN SOCIÉTÉ

Spoliation inquiétante de propriétés à travers le pays

Depuis que des énergumènes, au plus haut chef du gouvernement lorgnent des propriétés de plage à l’Île-a-Vache et à Port-Salut, d’au(Collaboration simples compétences de sa terre sier. Rendu méfiant en raison de tres coins paradisiaques à travers spéciale) natale, d’autant que les différentes l’implication présumée des plus le pays se retrouvent dans la mire enquêtes, au nombre de trois, ins- hautes autorités du pays dans cet des malfrats. Le gouvernement de Les circonstances nébuleuses en- tituées dans le pays menacent de acte crapuleux, le pouvoir Martel- René Garcia Préval les avait mis tourant le décès du juge Jean Ser- s’éterniser. Entretemps, la panique ly/Lamothe tente de prendre le en déroute en mettant la main au ge Joseph ont convaincu le Bu- s’est emparée des instances gou- contrôle de l’enquête sur la mort collet de plusieurs arpenteurs et reau du coroner du Québec (Ca- vernementales haïtiennes concer- du juge Jean Serge Joseph. Ceci, notaires malhonnêtes. Après un nada) à instituer sa propre enquête nées par la mort suspecte du près de quinze jours après que séjour en prison, ceux-ci ne pousur la mort du juge Jean Serge magistrat, dès l’annonce officielle d’autres institutions, dont les deux vaient plus continuer à opérer dans ces sphères d’activités. AuJoseph. Citoyen canadien d’origi- de l’implication des instances Suite en page 3 jourd’hui, fort de leurs accoinne haïtienne, son statut dépasse les légales canadiennes dans le dostances, ils reprennent bel et bien du service en toute impunité, au PARTS ANTICIPATIONS DES R SULTATS DE L AUTOPSIE DU JUGE JOSEPH FUSENT DE TOUTES vu et au su de tout le monde. Dans le pays profond, les cas de spoliation de propriété deviennent monnaie courante sans que la population n’ait un quelconque recours à se prévaloir de ses droits, tellement les couloirs de la Par Léo Joseph semblent s’inspirer de déclara- la mort de Me Joseph au compte justice sont encombrés par les tions faites par les parents du d’un « poison » qui lui aurait été nouveaux magistrats à la solde du Les anticipations des résultats de défunt. Citant soit le frère aîné du administré lors d’une réunion pré- pouvoir. Que ce soit en Plaine du l’autopsie devant être pratique sur magistrat décédé ou un de ses sumée qui serait tenue au cabinet Cul-de-Sac, à Laboule, Thomasle cadavre du juge Jean Serge neveux, des organes de presse, en de Me Garry Lissade. Plusieurs sin, Kenscoff, et surtout aux enJoseph fusent de toutes parts et Haïti comme à l’étranger, mettent Suite en page 7 droits susceptibles de tomber sous l’effet d’un décret présidentiel,

Ce qu’il faut attendre du coroner responsable du post-mortem

quartier privilégié du Pénitencier national, plus connu sous le nom de Grand Prison. Au cas où ces membres puissants de la famille présidentielle rentreraient dans le cercle vicieux d’une quelconque procédure judiciaire, nul ne peut prévoir son aboutissement. Et surtout l’avilissement d’une probable condamnation avec un dossier renforcé par le décret signé par le président Martelly pour placer différents ministères à la disposition de la première dame de la république. Quant à Olivier Martelly, un jeune gamin qui n’a pas eu le temps de boucler ses études, cinq (5) millions de dollars ont été mis à sa disposition pour aménager 20 terrains de football. Le passage à l’infinitif du juge Jean Serge Joseph n’ayant pu enterrer l’encombrant dossier, le président Martelly s’acharne maintenant à acculer les avocats plaignants à gagner la clandestinité ou à fuir vers l’étranger.

c’est la folie furieuse. Les retombées de la construction de l’aéroport des Cayes Actuellement, la région des Cayes, où le projet d’instauration d’un aéroport international prend corps, subit les retombées sauvages du développement commercial et domiciliaire. La grande avenue menant jusqu’à Carrefour Quatre-Chemins est devenue depuis un vaste chantier. Des terres autrefois cultivables ne sont pas protégées par la municipalité, qui vit des fruits de l’impôt locatif. Il faut aller au Tribunal de Paix pour constater que les principaux litiges proviennent de la vente illicite de terres, sans que l’appareil judiciaire diligente à remplir ses obligations pour arrêter l’hémorragie. Dans cette vague qui s’apparente comme une course contre la montre, de Saint-Louis du Sud jusqu’à Camp-Perrin, les spoliaSuite en page 15


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MALGRÉ LE DÉCÈS DU JUGE D’INSTRUCTION JEAN SERGE JOSEPH

Martelly craint que Sophindeed took place ia et Olivier atterrissent à « Bois-Verna » Dans l’espace de quelques heures, le vendredi 26 juillet dernier, le gouvernement Martelly/Lamothe a fait revivre le spectre hideux du passé. Des dizaines de policiers de

C’est sur l’instigation de la présidence et de la primature que les hommes de Godson Orélus sont arrivés précipitamment sur les lieux. Selon un praticien en

Le président Michel Martelly pris en flagrant délit d’abus d’autorité. droit, il a fallu une concertation des ministres de l’Intérieur, de la Justice et de la Sécurité publique, avec le président Michel Joseph Martelly et le Premier ministre Laurent Lamothe, pour envoyer un mémorandum au chef titulaire de la Police nationale, Godson Orélus. Celui-ci, un officier sorti des rangs, ne serait pas apte à manifester une certaine impartialité, voire à afficher quelques objections quant à l’utilisation de la Police nationale à des fins politiques. D’ailleurs, on le voit sou-

Olivier Martelly, tout jeune, il a appris de ses parents l’art de detourner les fonds du pays.

l’escouade BIM (Brigade d’intervention métropolitaine), l’une des unités d’intervention de la Police nationale, ont encerclé les bureaux de Me. André Michel, l’un des avocats qui poursuivent Olivier et Sophia Martelly pour corruption, détournement de fonds publics et usurpation de titres. Armés de fusils-mitrailleurs et d’autres armes offensives, ils ont passé une bonne partie de la journée à faire le pied à l’Avenue Christophe, créant une situation trouble dans les environs. Toutes les voies d’ac-

cès menant à cette artère achalandée de la capitale étaient instantanément fermées à la circulation et les habitants de la zone se voyaient obliger de montrer patte blanche pour franchir les rues de leur quartier.

vent porter le brassard rose du pouvoir têt kale. Il faut remonter aux régimes des militaires des années 80-90 pour retrouver pareille situation. Malgré l’encadrement des forces onusiennes de la MINUSTHA et

l’appui tactique non négligeable de certains pays amis, les principes de neutralité de la PNH ont été bafoués.

L’intervention du corps diplomatique déjoue le plan du président Martelly

L’intervention expresse de plusieurs ambassades accréditées dans le pays a réussi à faire déjouer momentanément l’aboutissement d’un tel acte de népotisme, avons-nous appris. Le président Martelly, qui est une force de la nature, répète-t-on dans les couloirs du Palais national, ne digère pas encore que de « petits avocats », comme il les a en maintes occasions nommés, interpellent sa femme et son fils alors qu’il est « le tout puissant président de la république ». L’arrogance du président Martelly va jusqu’à les qualifier de « voleurs de poules et de bœufs ». Voilà pourquoi il aura agi selon ses reflexes primaires, conformément à son niveau intellectuel peu élevé. C’est muni expressément d’un mandat d’amener du juge Lamarre Bélizaire que les hommes de Godson Orelus se sont présentés au cabinet de Me. André Michel. Précisément pour exécuter un ordre de justice émanant du cabinet d’instruction asservi ou du commissaire du gouvernement à la solde de la présidence. Dans un pays où les normes sont respectées, jamais pareille dérogation ne serait rendue possible. Après de telles bévues, ni le titulaire de la Justice (un ex-membre de l’ancienne Arrmée d’Haïti qui a gardé le reflexe des hommes en kaki), ni le Conseil supérieur du pouvoir judiciaire (CSPJ), nul n’a émis une quelconque réaction. Ce qui est indigne de ces entités appelées à encadrer un éventuel État de droit. M. Martelly, qui avait fait de la lutte contre les gens instruits la pierre angulaire de sa campagne électorale, doit maintenant se réjouir de pouvoir réduire des juges et des magistrats à leur plus simple expression. Donc, quoiqu’anormale, l’intervention du corps diplomatique a eu l’effet bénéfique d’épargner le pays d’un affrontement armé démesuré contre un homme de loi qui ne fait que son devoir de citoyen et de professionnel.

L’ordre de retraite est venu tard dans l’après-midi

Cette incursion diplomatique a commencé au moment même où

les policiers de l’escouade tactique de BIM prenaient position devant le cabinet de Me. André Michel. Celui-ci, qui se trouvait à l’intérieur, a dû vivre des moments

Juste et Michel à prendre le maquis ou à fuir à l’étranger pour que la poursuite contre Sophia et Olivier Martelly tombe d’ellemême. Figurent également sur la

Sophia Martelly avide de pouvoir et de millions. d’intense émotion et se préparait au pire, selon ses proches. Fort heureusement, les policiers n’ont pas eu le temps de pénétrer les lieux et ont dû attendre un ordre de retraite qui est venu tard dans l’après-midi. Soulagé, sans être à l’abri de nouvelles attaques, Me. Michel est parti à la sauvette tard dans la soirée. Selon plusieurs sources proches de la basoche, il est maintenant dans la clandestinité, tout comme son associé et inséparable ami, Me. Newton SaintJuste.

Le Palais national détient une liste d’individus à mettre sous les verrous

Selon une source proche du Palais national, la tentative d’arrestation de Me. André Michel inaugure une nouvelle ère dans les relations entre le pouvoir et ceux qui émettent une opinion divergente, sans être nécessairement qualifiés d’opposants. On parle même d’une liste noire établie afin de mettre hors d’état de nuire de tels individus. Le nom de Me. Newton Saint-Juste, l’autre homme de loi qui poursuit les corrompus qui sucent les moindres deniers de l’État, figurerait sur cette fameuse liste. La manœuvre, instiguée par Martelly lui-même, serait apparemment de porter Mes. Saint-

liste noire de la présidence, les noms de Me. Samuel Madistin, qui a déclaré au journal La Presse de Montréal que des proches lui ont conseillé de se mettre à couvert, et de ceux qui sont sous le parapluie du Réseau national des droits humains (RNDDH), considérés comme des empêcheurs de tourner en rond ou opposants par le régime Martelly/Lamothe. Ce coup de maitre que mijote ce gouvernement s’apparente aux vaines tentatives du régime de Jean-Claude Duvalier pour annihiler le mouvement d’opposition, à la fin des années 80. Quoique les temps aient changé, les pratiques demeurent les mêmes, s’il faut se fier aux manœuvres d’intimidation de l’actuelle équipe, surtout quand on parle d’une fameuse liste noire préparée par la présidence. Cette nouvelle stratégie adoptée par Michel Martelly ne fait que confirmer les coups de force orchestrés par le chef de l’exécutif et ses proches collaborateurs contre le juge instruction Jean Serge Joseph. En clair, donc, confronté au spectre d’une poursuite judiciaire contre sa femme et son fils, le président Martelly perd le contrôle de ses réflexes et ne semble disposé à reculer devant rien pour assurer l’impunité à sa famille.


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DU DÉCÈS DU JUGE INSTRUCTEUR JEAN SERGE JOSEPH

Manipulation des circonstances du décès par le régime… Le Canada entame sa propre enquête Suite de la page 1 x chambres et le Conseil supérieur du pouvoir judiciaire (CSPJ), se soient prévalues d’un tel privilège. Le chef du parquet Lucmane Delille appelé à la rescousse La fin justifiant les moyens, c’est le commissaire du gouvernement, Lucmane Delille, un vrai vassal du pouvoir, qui a été chargé de la délicate mission d’aménager des avenues acceptables pour tenter de sauver la face d’un gouvernement qui génère, depuis deux ans, de multiples scandales dont les plus récents impliquent des proches du premier mandataire dans un réseau mafieux, tandis que d’autres intimes de la famille présidentielle sont associés à uns affaire de fausses cartes du Palais national. En sus d’un sénateur en fonction proche du Palais national et un ex-sénateur, qui s’est porté candidat pour se succéder à luimême et nommé « conseiller spécial » du président de la République, sont impliqués dans le trafic de drogue, kidnapping et assassinats. Ces derniers ont été accusés par un jeune tueur à gages âgé de 25 ans engagés pour de telles

besognes dès l’âge de 11 ans, selon son témoignage. Ancien partisan du coup d’État qui renversa le gouvernement de Jean-Bertrand Aristide, en 2004 (tout comme le président Martelly d’ailleurs), Lucmane Delille roule sa bosse depuis au parquet, en tant que juge et parti à la fois. Une situation anormale qui le met en porte-à-faux dans l’épineux dossier sur le décès du juge Joseph. Muet depuis l’éclatement du scandale, c’est Delille lui-même qui annonça sa prise en charge du dossier, allant jusqu’à se déclarer celui « qui doit conduire une enquête et donner le résultat final ». Avec un retard de près de quinze jours, Delille doit remuer les cendres pour trouver quelques indices, ou bien en inventer, comme s’amusent à le faire de puissants commis de l’État, sinon les tenants de l’exécutifs dont le président et son Premier ministre. En intégrant tardivement les rangs des enquêteurs, le commissaire du gouvernement vient prouver le manque de confiance que le pouvoir place dans le CSPJ, organisme régulateur de la justice en Haïti. Sensé être apolitique, le CSPJ serait en temps normal non inféodé au ministère de la Justice dont le titulaire est au

banc des accusés. Le nom du ministre, Jean Renel Sanon, est, en effet, sur la liste des personnes ayant participé à la fameuse réunion où le juge d’instruction, Jean Serge Joseph, aurait été empoisonné tout en subissant les invectives du président. Nommé de manière arbitraire par Michel Martelly, le commissaire Lucmane Delille vient, sans aucune gêne, interférer dans le processus mis en branle pour éclaircir les conditions qui ont envoyé à l’infinitif le juge chargé du dossier accusant de corruption la première dame de la république, Mme Sophia Saint-Rémy Martelly et le fils aîné du couple, Olivier Martelly. Visite mouvementée de Sophia Martelly à L’Estère Prise entre l’enclume et le marteau, la première dame de la République, Sophia Saint-Rémy Martelly, a entamé une campagne de charme dans le nord du pays, notamment à L’Estère, patelin du juge instructeur défunt, qui était chargé de l’instruction du dossier de Mme Martelly, accusée de corruption, de détournements de fonds publics et d’usurpation de titres. Il lui fallait toute l’audace du monde pour mettre les pieds

dans le pays du défunt juge, alors que les larmes ne sont pas encore séchées et que des manifestations avaient embrasé cette partie du pays. La liberté de la presse a été violée à cette occasion (25 juillet) quand il a été interdit aux journalistes présents pour couvrir l’événement d’utiliser cameras et magnétophones. Une situation qui renvoie aux heures maudites de la dictature duvaliériste. Au fait, c’est pour épargner la population des invectives que subissait Mme Martelly que la décision de ne pas filmer, ni d’enregistrer l’événement, a été envisagée. Mais, malgré les aléas du métier, les journalistes présents sur les lieux ont pu constater la morosité de la population, malgré les promesses d’une aide substantielle de la créatrice du programme « Ti manman cheri » et d’autres programmes-bidons qui lui

valent des déboires avec la justice. Entretemps, Me Samuel Madistin, qui est la première personne appelée à témoigner devant le commissaire du gouvernement Lucmane Delille, conteste cette convocation pour vices de forme. Plusieurs anomalies ont été intentionnellement glissées dans l’acte de convocation. Tous les juristes qui se sont prononcés sur l’invalidité de cette prétendue convocation affirment qu’elle serait plutôt une « invitation à un entretien » avec le commissaire du gouvernement. La plupart des juges et magistrats soutiennent que cette « invitation » serait suivie de l’arrestation pure et simple de Me. Samuel Madistin. Et, ils le persuadent de ne pas répondre à cette convocation entachée de vices procéduraux. Donc, une nouvelle manœuvre pour l’attirer dans un guêpier.

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Léon Laleau et la musique nègre Par Saint-John Kauss Léon Laleau naquit à Port-auPrince (Haïti) le 3 août 1890. Études secondaires au Lycée Alexandre Pétion. À moins de vingt ans paraissait dans Le Matin son premier article de journaliste. Diplomate et homme de lettres, Léon Laleau a représenté Haïti en Europe et en Amérique latine comme consul ou chargé d’Affaires. Dans

sique nègre (1931), Ondes courtes (1933) ; en prose : Jusqu’au bord (1916), La danse des vagues (1919), Le choc (1922) ; pour le théâtre : Amitiés impossibles (1916) et Une cause sans effet (1916) ; des essais : Maurice Rostand Intime (1926), Apothéoses (1952). Il a collaboré au Figaro Littéraire, au Mercure de France et à Paris-Soir. En Haïti, il fut directeur des journaux Haïti-Journal et Le Nouvelliste. Léon Laleau a obtenu le prix littéraire Deschamps en 1978. Les Éditions Henri Deschamps, la même année, ont publié une vaste rétrospective de son œuvre poétique. SACRiFiCE Sous le ciel, le tambour conique se lamente Et c’est l’âme même du Noir : Spasmes lourds d`homme en rut, gluants sanglots d’amante Outrageant le calme du soir.

Saint-John Kauss l’île même (Haïti), il fut quatre fois ministre. Léon Laleau est décédé à Port-au-Prince le 7 septembre 1979, à l’âge de 89 ans. Grand officier de la Légion d’honneur française, Médaille d’or des lettres, des sciences et des arts, membre de diverses académies, il avait reçu, en 1962, le prix Edgar Poe, décerné par les maisons de poésie. Léon Laleau a publié en poésie : À voix basse (1919), La flèche au cœur (1926), Le rayon des jupes (1928), Abréviations (1929), Mu-

Des quinquets sont fixés aux coins de la tonnelle, Comme des astres avilis. L’ombre sue un parfum de citronnelle Séchée à l’acajou des lits. Et montent, par moments, du houmfort tutélaire, Parmi des guirlandes d`encens, Les bêlements du bouc qui, dans la brise, flaire L’odeur prochaine de son sang. (Musique nègre)

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TRAHiSOn Ce cœur obsédant, qui ne correspond Pas avec mon langage et mes costumes, Et sur lequel mordent, comme un crampon, Des sentiments d’emprunt et des coutumes D’Europe, sentez-vous cette souffrance Et ce désespoir à nul autre égal D’apprivoiser, avec des mots de France, Ce cœur qui m`est venu du Sénégal ? (Ibid) CAnniBALE Ce désir sauvage, certain jour, De mêler du sang et des blessures Aux gestes contractés de l’Amour Et de percevoir, sous les morsures Qui perpétuent le gout des baisers, Les sanglots de l’amante, et ses râles… Ah ! Rudes désirs inapaisés De mes noirs ancêtres cannibales… (Ibid) THOMAZEAU L’horloge du presbytère marque midi. La montagne, au grand air, expose sa pelade Et dort contre le ciel. Le vent s’est attiédi, Et sa chanson semble bercer quelque malade Que la fièvre recroqueville aux creux d’un lit, Dans cette chaumière à la toiture crevée. Un bétail en désordre, œil sans but, poil sali, Tond le gazon cuivré. L’Église inachevée, D’une porte aux vantaux craquelés, regarde (et Comme avec de grands yeux déchirés par l’Envie Et fatigués aux pleurs d’un chagrin débridé) L’immeuble peint à neuf de la Gendarmerie. (Ibid) LE LOnG DES QUAiS… Somnolents, les voiliers dansent le long des quais Aux caprices du vent qu’héberge leur voilure. Et l’ombre, maigrement blessée à leurs quinquets, Se parfume de moisissure et de friture. Une lune imparfaite est bercée aux cordages… D’un groupe nostalgique une pauvre chanson Monte, et son rythme mou s’enroule aux bavardages D’un subrécargue vain qui trône en caleçon. Vers l’aube, ils partiront, les vétustes voiliers Dont les noms sont troublants de syllabes naïves Pour d’autres ports aux paysages familiers : Jérémie ou Pestel, Le Môle ou Gonaïves… Et puis, un jour, on parlera d’un grand naufrage. Quel d’entr’eux a sombré ? Croyance, Le Réveil, Ou Dieu-Protège ? On se demande : -Et l’équipage ? Mais la mer est muette et se pâme au soleil… (Ibid)

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LE COIN DE JEAN DE L’AQUARIUM

Le principe divin au féminin « Simon Pierre répondit: Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant.» (Matthieu 16: 16) Frères et Soeurs en Christ, Nous sommes à la recherche de Marie-Madeleine (ou Miriam de Magdala) pour les raisons suivantes: a) Le principe peut-il être féminin? ; b) Miriam de Magdala, fut-elle la disciple et l’apôtre préférée de Jésus-Christ? ; c) Pourquoi a-t-elle été évincée par l’Apôtre Pierre et les Pères de l’Église? ; et d) Pourquoi pas une femme-prêtre, Pape ou Pasteur? Le Principe christique dans l’Être principal est le fait, le résultat d’une incarnation divine, d’une manifestation extraordinaire d’un Esprit de la Divinité à travers un corps de chair. L’exemple parfait demeure l’adombrément par Vishnu (le Fils, pour les Chinois et les Hindous - Brahma, le Père; et Shiva, l’Esprit-Saint) de Jésus, la présence de l’Esprit du Christ (le Logos, le Verbe ou Dieu) en Jésus, à partir de son baptême dans le Jourdain. Deux initiations suprêmes ont fait de Jésus, le Christ ou la Conscience suprême (...le Verbe s’est fait chair!): a) son séjour de quarante jours dans le désert face à toutes les tentations tant diaboliques qu’humaines; b) son baptême par JeanBaptiste, l’Essénien. Jésus donc a été l’homme; le disciple de JeanBaptiste; pour, en fin de compte, devenir le Christ. Comme Yoshua Joseph (ou Jésus), Marie-Madeleine (pour l’Église) ou Miriam de Magdala (Magdil, village près de la mer de Galilée, lac de Tibériade), n’aelle pas été adombrée en rencontrant le Christ, munie des sept

démons? La démonstration la plus parfaite n’est nulle autre que l’expulsion de ces démons du corps de Miriam de Magdala, par et pour la prise en charge de l’Esprit saint - nettoyage de l’Aura ou la Rédemption des péchés. Dès lors, cette femme, la pécheresse aux démons, s’est vite métamorphosée pour devenir la “ Sainte Marie de la Mer “, autre étape de sa vie. Des biblistes, historiens et chercheurs du Nouveau Testament raisonnent aujourd’hui sur l’importance de cette femme salie par l’Église. Il est bruit, dans les apocryphons retrouvés vers 1945 en Haute-Égypte - Les Manuscrits de Nag Hammadi), qu’elle fut disciple et apôtre de Jésus-Christ, qu’elle recevait de l’enseignement particulier et privé, et qu’elle fut sa préférée de toutes les femmes qui Le suivaient. Ce sont, sans aucun doute, des commérages sur papier ou papyrus qui ne doivent pas faire peur à la la chrétienneté, ni aux pasteurs et ni aux prêtres.Après la mort de Jésus, Miriam de Magdala enseignait-elle aux disciples restants? Ne fut-elle pas l’une des femmes à suivre Jésus jusqu’à Golgotha; bref, jusqu”à Sa mort? Évincée probablement par Simon Pierre jaloux de son charisme et de son savoir appris du Maître (Les Manuscrits..., Actes de Pierre), elle a du quitter son pays pour la Gaule (Les Saintes Marie de la Mer, village près de Nîmes, sud de la France) où elle vécut, paraît-il, trente ans en ermite dans une grotte, entre Marseille et Aix-en-Provence,

dans le Massif des Saintes Baumes. Selon la légende, elle y est venue avec le Saint-Graal, une coupe sacrée contenant le sang de Jésus-Christ. Cependant, deux autres femmes dans la Bible font l’objet d’approches très sérieuses en ce qui a trait à leur identité à travers Miriam de Magdala. Ce sont Marie de Béthanie et Marie l’adultérienne, la pécheresse. Béthanie (de l’hébreu Beth-Ananiah) est le village, en Terre Sainte, où habitaient les amis de Jésus: Marthe, Marie et Lazare. C’est au cimetière de Béthanie qu’aurait eu lieu la résurrection du célèbre mort Lazare. Pour les Orthodoxes, les trois Marie sont différentes. Pour l’Église catholique, ce sont une seule et même personne. Mais pour NOUS, elles sont des archétypes de la femme. Elle représente, chacune et respectivement, les difficultés de l’être humain à s’épanouir et à se faire accepter; le bégaiement et le désespoir de notre quotidien; le voeu de dépassement complet de l’être humain face aux frontières réelles de la vie; l’amour inconditionnel de la femme, Ève, pour Dieu; et finalement les dimensions et limites de l’humanité, soit au féminin. Chrétiens, que l’Éternel vous soit! Jn de L’AQUARiUM Frère bien-aimé de JésusChrist et de toutes les églises chrétiennes

JOB OFFER in JACMEL, HAiTi Artists for Peace and Justice (APJ) - www.apjnow.org Position Open at The Artists institute of Haiti in Jacmel, Haiti Position: Director – Audio Engineering and Music Production Division Location: Jacmel, Haiti Length of position: Minimum one year commitment Salary: Competitive Language Requirement: Fluency in spoken and written Haitian Creole, English & French Organizational Summary The Artists Institute is a free college for art and technology in the city of Jacmel, and is a partnership with Cine Institute, the We Are the World Foundation, and Artists for Haiti. The Institute creates modern opportunities for Haiti’s underprivileged youth to foster entrepreneurship and business development in local creative industries. It currently offers programs in film, and soon will offer programs in music, audio engineering, and design. Position Summary We are seeking a School Director for the Artists Institute’s new audio engineering and music production division opening in Fall 2013. The ideal candidate will have experience in education and/or education administration, will be a dynamic and effective leader and will have proven experience working in Haiti with local communities. Music or audio industry background or interest is a plus though not a prerequisite. The candidate will need to be extremely organized and passionate about the project. He or she should also be looking to make a long-term commitment toward the success and growth of the Artists Institute. interested Applicants Please Request for information or Send CV and letter to: recruiting@apjnow.org *Please be sure to include your name and the position you’re applying for in the subject line.

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Haïti-Observateur

Kreyòl

Dayiti mande nou tout sèlman yon ti konsyans, souple #1 LESON POU TOUT JENERASYON K AP VINI YO POU YO PA TONBE NAN RIZIB Kominike : Peyi

Nou te gen yon aswiv semenn pase paske twòp koze te pale e espas nou an te rive nan bout li. Nou kontinye menm atik la ki te gen tit : « Ki lè peyi Dayiti ap vrèman soti nan zapzap sa a ki dire twòp » ? Nou pote swit la pou ou paske « bourik chaje pa kanpe ». Se sèten atik k ap vin apre a ap yon manman penba ki kapab gen aswiv tou. Antouka, fini ak sa, pou pase a lòt la.

menm espere. Nou tout chita sou ti chèz ba nou, ap gade san nou pa janm di anyen. Se nòmal pou yo te pase bokit pise nan figi nou kòm manm initil. Se pou nou tout Ayisyen pran konsyans pou bagay yo ka fèt. Deplis, se pou nou tout Ayisyen konsyan e onèt mete tèt nou ansanm pou ede peyi a. Nou kapab fè bon bagay pou soulaje mizè pèp la. Se pa gouvènman sèlman ki responsab ! Nou tout

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fè bagay yo vin pi grav. Yo akize entèl pou fè lòt yo konnen ke moun sa se yon kriminèl, oubyen yon asasen, reyaksyonè, lougawou ou atoufè.Twò vye koze kredi ki lakòz Nèg yo vin yon fanatik malad ki fè yo pèdi tout lisidite yo e pran nan twa wa tou. Jesi: Sa ki pi grav nan sosyete a, sè ke moun pa respekte moun Ayiti tounen yon savann kote anpil voryen ap voltije tankou chen fou. Pèp la pa bezwen souflantchou, malfektè, mantè, jalou, teworis ak lang vipè. Nèg yo deja nan kafou wakite sòt ki se vrèman kafou tenten nan tout sans Yo tout se blofè fini nan peyi a ! Toma : Bagay yo pa dwe fiti mal. Nou eseye bay sijesyon pou wè si bagay yo ta chanje yon jan pou pèp la ta pran yon ti souf aprè tout peripesi li pase depi plis ke 2 syèk sa a. Daprè tout konsta ki fèt, yo fin pa remake ke se dirijan yo ki pa vle pran responsabilite yo, men toujou gen bann ensan-

Y ap gentan konnen po ak piman ki youn nan yo ki pi pike Klebè : Ou di yon bagay la a ki ekstrèmman fò e m apiye w 100 pou 100. Mesye yo se yon kansè pou peyi zansèt nou yo kite pou nou jere li nan bon kondisyon pou yon bon amelorasyon nan kondisyon lavi nou. Nou dwe denonse tout malveyan. Nou oblije di sa, paske nou pa nan kache lonbrit pou benyen. Mwen konnen tout bon vre ke peyi Dayi gen pou l kanpe sou 2 pye militè l pou nou sa kòmanse travay pou bonè peyi nou. Kòm gen Bondye pou soulaje doulè malere pou peyi a kapab chanje figi, nou rete kwè ke mirak pou viktwa nou an pa twò lwen. Igèt : Tout sa w di yo fè sans. Se pa san rezon ke majorite moun nan peyi a oubyen aletranje fè konnen ke bagay yo te miyò 30 tan de sa. Gen yon amelyorasyon ki ta vizib si bann makloklen yo pa t ap aji konsa. Nou tout kapab konstate ke se verite ! Lavi a, souple, te miyò paske otorite Leta te respekte e respè-a te aplike nan peyi a san patipri. Nou pase anpil gouvènman ki te demisyone paske yo pat janm rive fè travay yo nòmalman. Dirijan nou yo pa konn enpòtans gadyen yon peyi nan yon kontèks pou fè bagay yo mache byen pou evite pwoblèm. Yo te fè eksprè, paske yo chita sou blòk glas yo san yo pa travay avèk konviksyon pou bagay yo chanje. Gabriyèl : Ou pa manti ditou, paske nou kapab wè pat janm gen anyen ki te regle. Bon, ki sa n te vle e

dwe pran responsabilite nou tèt kale. Pa gen moun k ap vin fè pou nou. Se nou ki, kèlkeswa sikonstans ki prezante a, dwe rele sou kò nou pou bagay yo ka fèt nan bon ti mamit. Nou dwe bay verite yo pou konsyans nou sa lib e anpè. Nou gen yon bann vagabon ki pap regle anyen ki konprann se afwonte yon gouvènman nan bay manti pou l konprann y ap rive. Ya yan e ya gentan konnen ! Igèt : Adye, frè mwen, nou kapab wè ke tout aksyon mesye yo ap mennen yo se aksyon krab mazòrèy. Yo mèt sote-ponpe, yo pèdi lagè a. Se pou krab mazòrèy yo antre nan twou yo. N ap siveye yo e nou mande pou pèp la kenbe yo tout. Nou wè mannèv tout vagabon yo ki konprann yo kapab detounen lespri pèp la ki pa kwè nan radòt. Klebè : Nan peyi Dayiti, moun pa gen dwa mouri, paske yo pi fò ke Jezi pitit Bondye ki, definitivman, te pwouve nou ke lanmò se yon reyalite e ke nou tout sipoze pase pa chemen sa a. Lè yon moun mouri nan peyi Dayiti, lang vipè yo fè konnen ke lanmò a pa natirèl e ke yo lonje dwèt yo sou lòt moun. Se bann malpwòpte nan sans sa yo ki lakòz nou pa fouti vanse pou pi douvan. Bagay yo grav e malveyan yo a mete plis piman pou

se yo ka p bloke tout bagay, paske se pa gouvènman yo k ap fè tout bèl bagay pou peyi a. e yo prefere itilize dwèt long yo ak tout akolit yo pou piye Ayiti. Se pou yo fouke tout sendenden yo pou peyi a ka rale yon soufe pou popilasyon an kapab viv. Igèt : Mwen pa kache di nou sa, nan peyi kote lalwa aplike, tout tèt loke yo dwe nan yon sant sikatri ap pran ti grenn pou bese kòlè yo ak radote san panse. Fòk nou fè tout moun konnen nou pa ni gate pati, ni fè pati okenn vye pati politik komokyèl ki pa p regle anyen nan peyi a. Nou pa vin fè lagè nonplis, ni nou pa vin pou kraze pèsonn, kèlkeswa konviksyon politik yo. Okontrè, n ap eseye fè yon travay pou yon chanjman total kapital nan peyi Dayiti ki se yon reyalite. Nou pa p sipòte sa k pa bon, ni nou pa mache dèyè okenn dirijan medyòk. Se pa objektif nou pou n kraze youn pou lòt. Anbisyon ak foli nou, se wè peyi n chanje konplètman e swiv wout devlopman an pou rannman nasyonal la. Sesilya : Mezanmi, mwen pa fouti konprann pou ki rezon se toujou menm moun yo, yon ti ponyen moun ki toujou ap pale, ranse e di tout sa ki pa vre. Yo vin degoutan nan je tout moun, paske yo pa janm vin ak verite e yo pa serye nan tout sa y ap di yo. Se bèl bagay pou wè sitwayen konsekan yo k ap reflechi pou peyi a rive rale yon souf tout bon vre nan tout domèn. Se toujou menm moun yo nou wè nan je nou. Sa tris pou wè pa gen okenn pwogrè nan sen opizisyon an, ke tout moun deklare tèt poul. Se sa ki vrèman kesyon an. Mwen pa janm vle kwè ke nou mele e nou antrave tou. Se pou nou leve pye nou byen wo pou n evite derapaj tout kote l ap soti. Se pou nou mare tout mantè Klebè : Mwen dakò avèk ou, Sesilya. Men, ki sa nou pra l fè pou nou jwenn solisyon ki nesesè a pou nou kapab respire. Mwen bouke viv nan sitiyasyon sa a. Nou gen yon pakèt reyaksyonè ki pran pòz dirijan yo e k ap bay pèp la yon panzou pou kenbe plas yo. Nou gen pou nou kouri dèyè yo tout si yo pa rete nan wòl yo. Fòk woulibè yo rete nan wòl yo pou yo pa kriye. Yo gen chans se pa Franswa Divalye, oubyen ti pè a, JanBètran Aristid ki sou pouvwa sa a, se nan nen yo t ap bwè dlo. Yo mèt di mèsi Granmèt la ki epaye yo nan malè pandye a. Ya va konprann ke demokrasi a triyonfe sou gouvènman sila a ki pa ba yo tèt chaje e oblije yo kraze rak. Omwen, ya di ke te gen yon demokrasi toleran. Si yon politisyen bezwen tire kòn, li preferab pou l fè li nan eleksyon e non pa pale anpil kont gouvènm an k ap travay. Anverite, yo tout sezi ! Jesi : Awi, yo tout sezi pou yo pa

chape. Non mezanmi, sa pa fè sans ditou pou se menm moun sa yo k ap fè bri sapat e bay kont manti yo. Si lanati t ap jije yo pou prije yo tout, zo yo pa t ap bon pou fè bouton. Fòk nou debarase peyi a de bann malonnèt yo. Nèg yo pa janm bay bouch yo manje pou yo sa sispann radote. Yo prefere bwè kleren manti pou pete fyèl yo e koupe trip yo. Pa gen anyen yo youn ap regle ke sèlman fè difamasyon ak di pawòl medizans. Yo tout se yon bann zoboukechen. Sesilya : Lè w tande y ap radote konsa, se dlo pou yo vide sou tèt yo, paske yo pran pwen pou yo ranse e pou yo kimen tou. Jodi a se pou nou lage mayèt la nan men jèn yo pou yo sa pran responsabilite yo pou chanje bagay yo, paske nou gen yon obligasyon pou nou kenbe libète nou ke zansèt nou yo te kite pou nou nan yon linyon fè lafòs. Se bagay sa a malandren yo pa vle nan lakou peyi Dayiti. Yo prefere ap mete divizyon nan sen sosyete a. Se pou yo bay talon yo pou yo pa regrèt aprè. Se pou nou tout fè yon sèl pou nou pare tout kou e mete tout vwayou sa yo deyò. Nou pa bezwen bann malfektè sa yo ki toujou la pou mete pwav ak pwa grate nan sen nou pou bagay yo vin pi grav. Divizyon, se sa yo tout vle. Li lè pou bann rapya yo bay peyi a chans e pran konsyans tou. Klebè : Si yo konpran y ap fè demagoji pou yo mete latwoublay nan peyi a, van toubiyon ap pase pote yo tout ale. Se pou nou tout veyatif pou nou pa pran nan kou pa konprann. Nou te konstate tout bagay sa yo se tenten y ap fè pou gate tout sa k ap fèt nan peyi a. Annou pran konsyans pou n wè si nou kapab fè peyi nou an, Ayiti, dekole soti nan ma labou li ye la a. Ayiti, dabò, souple ! Nou pa bezwen pèp pou n met men nan travay pou devlopman peyi a. Se pou nou pa pran nan kraponay. Nou kwè ke yo pa gen anyen nan men yo. Depi ki lè bwa mayi te kapab pote pye mapou. Se pou malonnèt yo bay Ayiti yon chans paske peyi a pran ase. Igèt : Mezanmi, lè a gen tan pase sou nou la a san nou pa pote atansyon. Nou pa menm santi chalè anba pye bwa a ki pote bon van pou nou. Kite bann avadra yo ranse. Y ap pase tout vi yo nan opizyon santi, nan di tout sa ki pa janm sa, nan tentennad. Yo pa gen dwa rive okenn kote, paske yo se mantè klase. Yo deja antere nan bay tèt yo manti, paske sosyete a rejte yo. Lè apèl la ap fèt, yo tout gen pou yo absan, piske se yon bann malfektè. JanBèbè 24 jiyè 2013 Nou espere ou te viv tout sa ki te pase nan lakou Bwouklin lòt jou. Semenn sa nou te fè nan Manatann, premye kapital mondyal, pou pote pou ou tout opinyon sila yo. Pran ti chèz ba ou pou tande koze yo. Manatann, Nouyòk — Ayiti, tankou tout lòt peyi sou planèt la, pa pwopriyete pèsonn, men yo bay chak sitwayen yon kote pou yo rete e mennen ti vi yo jiskaske lè a rive pou yo retounen kote yo soti a pou yo kraze yon kite sa, san bri, san kont. Peyi sa se vrèman yon trezò pou tout Ayisyen e pèsonn pa gen dwa pou enpoze l sou lòt pou okenn rezon. Malerèzman, nou refize konprann ke wout la pa trase pou yon sèl pòsyon moun, men pou nou tout alawonnbadè. Kòm règ ak lalwa mache ansanm pou evite derapaj, kèlkeswa kote li soti, li trè enpòtan pou nou tout pran konsyans e konprann trè byen ke nou gen yon responsabilite pou nou ede fanm sila a ki fin deplimen tankou yon « Je vandaisz au crédit ». Nan tire kouto, nou tout san lè pèdi ni sak ni krab, paske nou refize fè linyon e pran konsyans reyalite ke peyi a te toujou ofri nou pou nou kapab viv tankou moun e non pa tankou zannimo sovaj. Nou konprann byen ke kafou nou vle rive a pa bon, paske li pa gen anyen serye ladann. Men kòm nou gen tèt di e nou pa vle aplike metòd zansèt nou yo te ban nou pou nou te kapab kenbe drapo nou an djanm, nou prefere kopye vye bagay ke lòt nasyon yo genyen e yo pa menm vle sèvi ak yo. Nou gen sa pou

defo, kopye tenten ki pa p sèvi e k ap antrave nou yon jou kanmenm. Si nou te pran san nou e konprann byen ke nou tout se yon sèl nasyon fonde sou baz endyen nwa ak milat, nou ta fè mèvèy. Men, nou kite egoyis pran nanm nou e menm pran devan nou pou nou grennen tenten nètalkole. Nou tout konnen ke tout bagay nan monn nan fòme de 3 poto, ou ankò plis de 3 eleman pou l fonksyone. Se nan sans sa a ke nimewo 3 okipe espas la toupatou e li tounen yon nimewo nesesè nan tout sistèm. Menm nan wayòm Granmèt la li jwe yon wòl ekstraòdinè. Pou Bondye te fòme linivè, li te twouve li enpòtan pou l te kreye syèl, tè ak lamè. Lè li gade ke klate a te enpòtan, li te kreye solèy, lalin ak zetwal. Li pat kontante l rete konsa, li te kreye moun, zannimo ak plant. Tout eleman sa yo, se 3 etap ke nou pap rete twòp sou li paske nou limite. Kòm nou tout konnen ke Adan ak Èv te konsidere kòm premye kreyati sou tè a, Bondye te vle yo respekte règ la, li te kite yo akouple pou yo te grennen ti moun pou anndan yon fwaye gen papa, manman ak pitit pou fòme 3 eleman an. Pou li te demontre nou se pa yon plezantri e ke lèt 3 prime sou tout bagay, li fin fè pwòp pitit li pa operasyon Espri Sen an, Mari ki t ap viv avèk Jozèf pou Jezi ki te fèt kapab konsolide fwaye a. Se nan sans sa a ke nou tout konnen, amwens ke gen nan nou ki payen, ke nan Bondye gen 3 pèsòn ki se Papa a, Pitit la ak Espri Sen an. Kote bagay la pral pi bèl, li te voye Jezi pitit li sou tè a, mouri pou sove nou. Lè Jezi te kloure sou kwa a, li te antoure de 2 lawon, lawon dwat pou demontre nou ke se 3 moun ki te kloure sou kwa a. Fòn pa bliye ke nan wayòm Bondye a gen Wa a ak didip yo e zanj yo. Kidonk lèzom imite lwa natirèl la pou yo fonksyone tou. Yon recho gen 3 pye e menm nan pwovens yo itilize 3 wòch dife pou mete chodyè yo pou fè manje. Si manke youn nan yo, chodyè a pa fouti chita. Se nan menm lojik 3 tèt sa a ke gouvènman sou latè gen 3 branch ki se Ekzekitif, Lejislatif ak Jidisyè. Sepandan, gouvènman peyi Dayiti pa fouti fonksyone, paske gen youn nan branch sa a ki pouri e menm febli, e ki bezwen yon bon jan reparasyon. Toutotan travay pase men an pa fèt, se toujou menm penppenp la pou lage latwoublay nan peyi a. Pa gen yon jefò ki vle fèt pou bagay yo sa nan plas yo. Mesye yo kite jalouzi ak egoyis ap brase sèvèl yo, paske se pa yo menm ki te dwe okipe yon fonksyon byen detèmine. Yo panse ke pozisyon yo pral fini e yo refize pran san yo. Gen yon dezòd jeneralize nan moun ki konprann ke se sa yo vle fè nan peyi a ki pou fèt. Bagay serye pa janm fèt konsa. Tout sa ki nan monn nan gen lè pou yo pwodwi. Si vrè, pwovèb la di : « Twò prese pa fè jou louvri ». Sa se yon verite ke nou pa fouti ekate, paske l vivan e klè devan je tout moun. Se sèl enkonsyan ak payen ki pa vle kwè ke Bondye te ban nou yon modèl pou nou tout te kapab mennen vi nou byen. Si nou rete nan egoyis ak kesyon siperyorite ak enferyorite, nou pa gen dwa regle anyen. Gen moun ki pran pòz kretyen yo pou yo regle zafè yo pandan nanm yo dane e yo gen yon rayisman ki donnen nan fon kè yo. Kòm nou dwe bay lòt moun yo okazyon pou yo pase opinyon yo tou, n ap rete la e na retounen sou kesyon nimewo 3 a nan yon lòt okazyon. Ayiti pap janm peri Nou te nan Santral Pak, nan Manatann, samdi 27 jiyè 2013 la pou nou te fè yon ti flann, paske nou te gen kèk jou nou pat janm gen chans pou nou te fè yon kout pye la. Pandan nou t ap mache, nou te remake 2 pèsonaj, yon koup ki kapab nan 80 lane, si nou kapab byen devine. Yo te trè anfòm, djnanm e yo te gen yon sans imou ki travay byen. San ezitasyon, nou te pwoche bò kote yo pou n te salye yo e pwofite fè yon ti konvèzasyon avèk yo. Chans pou nou, yo te trè konpreyansif e abòdab. Yo te tèlman kontan apwòch la, nou te menm fè yon ti konvèzasyon avèk yo. Sa nou remake sè ke se tè sèk ki t ap tann lapli. Jan Bèbè : Bonswa, papi ak

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Haïti-Observateur 31 juillet -7aout 2013

ANTICIPATIONS DES R SULTATS DE L AUTOPSIE

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DU JUGE JOSEPH FUSENT DE TOUTES PARTS

Ce qu’il faut attendre du coroner responsable du post-mortem Suite de la page 1

de lui.

témoins qui avaient dénoncé les pressions dont était l’objet le juge instructeur de la part du président Michel Martelly et du Premier ministre Laurent Lamothe, allant même jusqu’à évoquer les appréhensions exprimées par la victime selon lesquelles il y aurait « mort d’homme », ont cru à une concrétisation de ces craintes en apprenant le décès inopiné de ce juge, quelque quarante-huit heures après cette réunion fatidique. En effet, la plus grande confusion règne sur les causes du décès du juge. Il semble que le coroner prenne des précautions pour éviter de répandre de fausses informations. D’après une entrevue réalisée par Dan Alberti, correspondent d’H-O, il n’était pas encore possible d’établir la présence de substances toxiques dans le corps du défunt. Bien que les déclarations de deux membres de la famille de Jean Serge Joseph aient indiqué le contraire. Selon le coroner responsable, Jean Brochu, cité par Dan Albertini, l’autopsie retient la même cause de mort que celle décrite dans le rapport de décès émis par l’hôpital où le patient avait été admis quelques heures seulement avant d’expirer, soit un accident vasculaire cérébral. Jusqu’à mardi (30 juillet) M. Brochu dit n’avoir émis d’ «autres versions ». Il devait ajouter que des examens toxicologiques suivront, mais il y a « une mince possibilité de conclusion rigoureuse » car, précise-t-il, «le corps avait déjà été embaumé en Haïti », indiquant aussi que « le rapport définitif ne sera pas réalisé avant l’automne prochain». Toutefois, les informations disponibles n’autorisent guère à déterminer de manière conclusive la cause de la mort. Il reste quand même à savoir quel genre d’opération il est possible d’effectuer sur un cadavre qui avait été «préalablement embaumé ». Si cette information a été communiquée aux parents de la victime, pourquoi persister à évoquer le poison comme cause du décès? Il est certain que le coroner doit préparer un rapport technique, tant du pont de vue médical que juridique, afin de présenter un document qui servira également de référence dans le cadre d’éventuelles poursuites judiciaires.

À quelles questions le coroner doit-il répondre? Le statut d’officier public conféré au coroner par la loi garantit son impartialité, son indépendance et son objectivité. Lorsqu’il est avisé d’un décès, le coroner fait la lumière sur les causes médicales et les circonstances de ce dernier.

Que faut-il donc attendre du coroner ? La réalisation d’un post mortem suit un processus que le coroner et ses associés doivent suivre à la lettre. En visitant le site internet du coroner du Québec on peut se faire une idée de ce qu’on peut attendre

Concrètement, il répond aux questions suivantes : Qui est décédé ? Où et quand cette personne est-elle décédée? Quelles sont les causes médicales probables du décès ? • Quelles sont les circonstances du décès ? • Comment ce décès aurait-il pu être évité ? Comment le coroner accomplit-il cette fonction? La loi prévoit, pour le coroner, deux moyens d’effectuer ses recherches : L’investigation : Processus privé par lequel le coroner collecte les informations nécessaires pour exercer ses fonctions. L’enquête : Processus par lequel les informations pertinentes et les faits sont présentés au coroner lors d’audiences publiques. LE SAViEZ-VOUS? L’inVESTiGATiOn Que fait le coroner lors d’une investigation ? Lors d’une investigation, le coroner pose plusieurs actions. Ainsi, il: 1. Prend possession du corps et le libère Pendant une période de quelques heures à quelques jours, le corps est sous l’autorité du coroner. Ce dernier verra alors à : déterminer l’identité de la personne décédée; examiner lui-même le corps ou demander qu’un médecin le fasse; demander qu’une autopsie soit pratiquée en milieu hospitalier ou au Laboratoire de sciences judiciaires et de médecine légale à Montréal; demander, au besoin, des analyses toxicologiques; remettre le corps à la famille pour que celle-ci puisse en disposer. 2. Recueille de l’information Le coroner peut prendre possession d’objets ou de documents et demander à la police de faire enquête en rencontrant des personnes afin d’obtenir de l’information lui permettant de faire la lumière sur les causes et les circonstances du décès. 3. Produit un rapport d’investigation Lorsqu’il a en main toute l’information entourant le décès, le coroner produit un rapport, lequel est un document public.

4. Transmet au coroner en chef son rapport et les documents complémentaires au rapport. Lorsque son rapport est complété, le coroner transmet aux archives du coroner en chef l’original de son rapport et tous les documents qui lui ont été utiles dans son investigation (rapport d’autopsie, d’enquête policière, de toxicologie, dossier médical, etc.).

Jean Érich René

L’EnQUÊTE Pourquoi certains cas requièrent-ils une enquête publique ? Le coroner en chef ordonne une enquête lorsqu’il devient nécessaire et utile de questionner sous serment, lors d’une audience publique, les personnes pouvant fournir des informations de nature à éclairer le coroner. Quelles sont les étapes de l’enquête publique ? Les étapes d’une enquête publique sont les suivantes : La préparation – Assisté par son procureur, le coroner collecte et analyse des informations. Il procède également à l’identification des témoins et des experts qui viendront témoigner. L’audition publique – Présentation publique, devant le coroner, des informations, des documents, des témoignages et des résultats d’expertises par les témoins; La rédaction du rapport public – L’appréciation des faits et, s’il y a lieu, les recommandations du coroner, sont consignées dans un rapport une fois l’audition terminée. Le régime MartellyLamothe pris de court par le transfert au Canada du corps du juge décédé Un des éléments troublants pour le régime Martelly-Lamothe, dans le décès du juge d’instruction Jean Serge Joseph, est la perte de contrôle du cadavre. En effet, immédiatement après que soit prononcé la mort de Me Joseph, à l’hôpital Bernard Mevs, à Port-au-Prince, la famille a fait transférer ses restes à la morgue familiale, à Pont-Sondé, dans le Nord, pendant que les autorités s’affairaient à se défendre des accusations rendant le président Martelly et son Premier minis-

tre, Laurent Lamothe, responsables de sa disparition. Personne au niveau du Palais national ou de la primature ne s’était donné la peine d’identifier et de contrôler le lieu où le cadavre serait gardé. On apprend de sources diplomatiques que, quand la famille du juge, qui était citoyen canadien, contacta l’ambassade du Canada, à Port-auPrince, ses interlocuteurs étaient surpris, mais heureux d’apprendre que le corps du défunt se trouvait à la morgue de la famille Joseph. Aussi des démarches ont-elles été menées dans l’immédiat afin de le faire aboutir au Canada. De toute évidence, le déplacement des restes du juge décédé a pris de court le régime Martelly-Lamothe, qui a découvert qu’il ne possède plus les moyens de manipuler les résultats d’un éventuel post mortem. Aussi s’est-il rabattu sur ses ressources journalistiques pour tenter de contrecarrer ses nombreux détracteurs, mais surtout ceux qu’il accuse de vouloir instrumentaliser la mort du juge. Une telle tâche est confié e à un polémiste chevronné qu’aucun gouvernement ne voudrait avoir sur le dos. Il s’agit de Jean Érich René, dont la présence de ses essais sur l’internet (Haitianpolitics) était très remarquée pendant des années, jusqu’à ce qu’il décidât de prendre congé de cet espace de discussion, suite à un malentendu avec un autre habitué de Haitianpolitics. En dépit de nombreuses interventions, également sur le net, l’implorant de renoncer à l’idée de se taire, il s’était définitivement éclipsé. En effet, les écrits satiristes savamment rédigés de M. René ne se lisent plus. On avait appris, par la suite, qu’il était devenu diplomate depuis qu’il aurait été désigné ministre conseiller d’Haïti à La Havane, par Michel Martelly. C’est précisément Jean Érich René qui intervient en faveur du gouvernement tèt kale dans le cadre de la défense de ce dernier, face aux amis du juge Jean Serge Joseph et ceux qui réclament justice pour sa famille. Sous le titre « La politique de la terre brûlée », René évoque l’édition du 12 décembre 2012 de Le Monde Diplomatique pour accréditer la thèse du décès du juge Joseph provoqué par un accident vasculaire cérébral. Et il cite : « La plupart des morts provoquées par ACV ou Accident CérébroVasculaire sont généralement dues par l’ingestion d’une pilule de la nature du Viagra. Vraiment je connais des victimes qui, à la recherche d’une virilité affaiblie par l’âge, se sacrent dans le viagra, le kanpe

king, le zo devan, le hum. Au décompte, si elles ne sont pas mortes, elles sont définitivement aujourd’hui clouées sur un lit. Malheureusement les observateurs mal avertis, se contentent d’opiner tout de go, sans tenir compte de l’avis des médecins légistes. Pourtant selon la littérature médicale, un arrêt cardiaque, une embolie pulmonaire massive sans aucune assistance technique immédiate peuvent enfoncer la victime ipso facto dans le coma et provoquer sa mort subite, suite à un œdème cérébral ».

Jean Érich René réfute à sa façon la thèse du poison Jean Érich René s’en prend à ceux qui affirment que le juge Joseph a succombé à un « poison » qui lui aurait été administré pendant qu’il participait à cette réunion funeste avec le président Martelly et le Premier ministre Lamothe, au cabinet de Me Garry Lissade, le jeudi 11 juillet 2013. Faisant un plongeon dans sa prodigieuse érudition, il en remonte avec l’explication suivante :« Celui ou celle qui a évoqué la thèse de l’empoisonnement au whisky en sait trop. Moun ki di men koulèv la, se li ki tiye l. Le simple gros bon sens doit nous permettre de découvrir la supercherie de ces mandataires forains qui pour jouer leur numéro montent leur échafaudage. Comme quoi dirait, les analyses médico-légales ne seraient pas en mesure de retracer ce liquide et les éléments mortifères qu’il contient au niveau des boyaux de la victime suite à une autopsie ! « A partir du moment où le cadavre est sorti de la morgue, pour être transféré sur un autre territoire et vers une autre juridiction, tout échappe au contrôle de la justice haïtienne. Le dossier est fermé ! Il y a trop d’opportunités de fraude et la thèse d’empoisonnement au whisky ne tient plus debout. Lors du transfert du cadavre, on peut donner le change en lui inoculant le poison à la saveur de whisky. D’ailleurs c’est ce qui explique cette thèse d’empoisonnement en recours à l’ACV qui serait écarté d’un revers de la main par le Médecin Légiste. Ne peut-on pas faire l’opposition avec un peu plus de jugeotes en Haïti ? C’est vraiment malodorant ! » Haïti sombre en plein dans une controverse — encore une autre — qui risque de perdurer. Le décès du juge Jean Serge Joseph constitue le énième scandale à éclater sous le gouvernement rose. Si la thèse de l’empoisonnement est confirmée par le post mortem, il y a fort à parier qu’on aura trouvé le talon d’Achille de Sweet Mickey.


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Sur la route du cinema

SAFE HOUSE ou Ed’S à MOSCOU. Un film et une réalité, qui se comparent. En vedette, Denzel Washington est Tobin Frost, Edward Snowden est Ed’S. Et Ryan Reynolds Les Américains digèrent le cinéma au point qu’ils s’y sont jetés par l’affaire Snowden, dans une trappe sino-russe, sans même s’en rendre compte. L’ex opérateur/ CIA-NOC Tobin Frost en est la preuve. C’est SAFE HOUSE de Guggenheim. Direction de Daniel Espinosa. La technologie prend la place des espions

e t mémoire auraient fait les frais sinorusses, peut-être y reviendrions-nous. Le lien s’établirait, d’autre part. Considérons le cruel silence millénaire du Vatican. Ce qui se passe aujourd’hui n’est pas sans référence, pour mieux comprendre nous devons saisir le sens profond du silence millénaire coupable de Rome. La Presse montréalaise reprend AFP. 11/07/13, titre : Le Pape durcit les sanctions contre les pédophiles. « L‘ensemble de la catégorie des délits contre les mineurs ». La NSA, de ce fait, aurait observé un silence coupable, pénalisant des victimes mineures. Révéler un peu plus, la foi catholique tombe, les cultes réformés ne sont prêts à assurer. Continuité ou relève d’un pouvoir, ils attendront Dieu pour le faire. Lien. L’ONU déjà de regrettée mémoire, interpelle Rome aujourd’hui seulement, comme membre observateur

Dan Albertini du domaine. Mais notre mémoire possède une telle capacité de rétention. Artificielle ou naturelle, mémoire quand même. C’est la capacité de Matt Weston de balancer la « Dirty list » dans les médias, avant d’aller voir sa bien-aimée à Paris. Ed’S, lui, avait-il une fiancée à Hong Kong ? Plus, qui donc coulera d’ici là ? Parallélisme : qu’est-ce qui serait à craindre dans une « Dirty list» d’Ed’S ? Investiguons à la lueur de ceci : Tobin Frost n’était pas un simple agent, il était opérateur. Lourd de sens pour le milieu initié. Recyclé en solo dans l’entreprise du crime international, il négocie un support numérique externe (d’importantes informations compilées), d’Alec Wade (Liam Cinningham). Wade meurt assassiné sur les ordres de David Barlow. Pourquoi. À l’origine, c’est à cause de la Dirty list. Que peut vouloir dire cela pour nous ? EdS détiendrait le blueprint de l’agence évoquée, ce qui, plus que contiendrait des Dirty List en rapport aux espions étrangers transfuges, donne ou bloque

l’accès à d’importantes Slots centrales. D’une part, il peut faire chanter n’importe quel État du monde, provoquer n’importe quelle crise mondiale d’envergure, imposer le reformatage du système mondial d’espionnage. Mais, pour DC, bousiller la carte des espions étrangers transfuges qui lui permettent de recueillir des informations vitales. Là, ce serait une affaire d’État qui ne nous concerne pas directement. EdS ne doit être maître du jeu. Restons sur une hypothèse : machine

permanent. Pour affaire de pédophilie, antérieure à sa naissance. Un défunt n’interpelle un vivant. Comprenons objectivement ce monde pervers. Nous réagissons finalement, comme Ed’S aurait tenté de le faire comprendre. Scénario ! Restons à Rome. Politique. L’Italie raciste, fasciste s’est affichée, au beau mépris de l’ONU, dans l’affaire de sa

ministre d’origine congolaise. Évidence. Cette référence est pour renforcer, non seulement ce qui suivra, mais aussi ce qui explique Charles de Wales, Berlusconi, Albert de Monaco. Ed’S y a accès et peut en savoir plus. No one is safe ! Tobin Frost, no one is safe. Les cascades sont un peu en accéléré, comme on dit en électronique, fast-forward, ce qui laisse une impression de fiction. Mais rappelons-nous, la mémoire. Elle nous concerne tous. Le cinéphile réclame plus au

grand écran. Plus d’actions/ moindre temps. La technologie y répond, plus d’images/ seconde, notre cerveau fonctionne mieux qu’auparavant. Tobin Frost se révèle par contre d’une autre sphère d’importance. Qui l’a formé, et tant d’autres, au point de se recycler ailleurs ? Autrement formulée : de quoi dérive-t-il ? Criminalité étatique, avancera-t-on évidemment. Mais, l’idéologie coloniale française risque de refaire surface, même dans les sphères secrètes des grandes agences américaines. Une fois de plus, nous y reviendrons. Convenons qu’à ce stade du film, les référents de la violence sur écran ne paraîtront pas si différents de ceux de la réalité. Nous sommes là sur la route du cinéma. Reprenons la Dirty Lst, version Ed’S. Affaire TM, larmoiements du président. « When Trayvon Martin was first shot, I said this could’ve been my son. Another way of saying that is, Trayvon Martin could have been me 35 years ago ». Elan du cœur, frustration, manipulation, dénonciation systémique ? Dans le système de la violence. Ça laisse à désirer, quand on considère les menaces directes de Kerry face aux pays de la région ibérique : « Immunity is for the president, not the plane ». Pire, il s’agit du droit et de la liberté d’expression au pays même, alors qu‘EdS tend à démontrer qu’ils sont menacés. La déclaration de Kerry s’avère monstrueuse et, se voit lourdement s’affaisser, diront les adversaires féroces des Américains. Le système serait, en effet, vulnérable, d’ailleurs EdS à Hong Kong et à Moscou. C’est aussi la chute de la contradiction et des paradoxes : EdS sera jugé objectivement au civil, ne sera ni torturé ni exécuté. Guantanamo demeure. Si le système ne s’affaisse, beaucoup d’hommes, de la Dirty List, tomberont. Faut restaurer. Revenons à la CIA, pourquoi Cape Town, Afrique du Sud ? Invoquons l’idéologie coloniale française si nous voulons nous assurer de notre chute. L’Amérique de Tobin Frost l’a fait, quand elle se prétendait nouveau monde. L’ancien. C’était un système d’idées, de conceptions, de représentations visant à promouvoir, à défendre l’idée des colonies en France, qui fournit une interprétation globale du monde impliquant certains points de vue, engageant à des normes, à des directives d’action. Lecture à la source. C’est là la limite du Républicain américain. La Révolution française a péché par excès de confiance dans un monde monarchique pervers. Allez donc comprendre les privilèges ancestraux cachés du prince Charles de Wales, ça éclaire. La France s’est souvent trouvée dans ses ambitions, sous la férule de l’Allemagne. L’Amérique républicaine se voit déjà, elle, sous la férule de la grande Chine millénaire, plus de réflexes, de références. Qui connaît la Chine ? C’est ce que le film SAFE HOUSE ne dévoilerait pas. On étale les effets de causalité, point. D’où la question suivante : à qui appartient le monde, dans quelle logique, sur quel principe ? N’oublions pas : « périssent les colonies plutôt qu’un principe ». L’attitude de flibustier des Américains est bâtie sur un principe. L’hégémonie républicaine américaine, même chose. Elle se serait torpillée par ignorance historique, faute d’avoir suivi les vieilles méthodes Kissinger, qui avaient fait du Chili un enfer, sous prétexte de communisme, alors que, par exemple, à Meriden, le communisme est dans la rue le matin pour un snack, le midi pour un lunch, avec obligation de consommer sur place. N’oublions pas que cette école a avoué financer Duvalier1 sous le même prétexte, validant les crimes les plus barbares et, par la suite, feindre de dénoncer Duvalier2 quand la France lui a accordé l’asile et que cette même France ne protège Ed’S de part les conventions onusiennes en vigueur. Questions fondamentales pour tenter de situer les Américains, du Potomac à l’Hudson. 1). La leçon de la guerre civi-

le a-t-elle été : vaudrait-il mieux s’affronter ailleurs que sur le territoire ? 2). Conséquemment, acquérir ou annexer des territoires ailleurs pour ce faire ? Indice révélateur, la bataille de la NSR dans le domaine de la possession d’armes d’assaut démontre le risque élevé de mutinerie, tandis qu’on prétend que l’Armée américaine est là ? Revenons au film, le déclenchement de toute cette bataille à Cape Town nous démontre en soi que le ver ronge de l’intérieur, plus que les effets d’une quelconque machination étrangère. Ce serait

rible, et qu’il fallait qu’il aille à la Maison-Blanche ». Références. Il y a de ces phrases assassines quand on les lâche, ça fait l’effet d’un plasticage. Là, c’est quand on passe à l’offensive. Les phrases dont je veux parler de préférence, ce sont celles boomerang que l’on croyait fabuleuses. Mais qui, plus tard, démentent catégoriquement les masques démocratiques. Taking Haiti de Mary A. Renda, Military Occupation & the Culture of U.S. Imperialism : « On the ground, each ‘’bayonet’’ would have to work out for himself

un argument massue de la défense de l’avocat d’EdS, s’il revient au pays. L’avocat d’EdS - Le président a évidemment menacé et condamné sans procès ? Vice de procédure, l’ingérence politique enlève à Ed’S toute garantie d’un procès équitable. D’ailleurs, lui enlever son passeport n’est issu d’un jugement légal. Nulle part aux Etats-

his relation to the nation he was sent to represent, the empire he was on hand to built, and the people whose shores he had breached », Lyle, What shall Haiti’s future be. Oups! Impasse. Avant de se renvoyer, qui sont ces Américains qui disent nous aimer, pourra-t-on s’amuser dans un film. Mémoire et actualité. Doit-on com-

Unis, aucun jury, aucun juge ne pourra prétendre être objectif, indépendant, après une telle publicité mondiale négative. L’avocat. Comey a raconté, lors de son audition devant le Sénat, sa vaine opposition aux méthodes alors employées en secret par la CIA. Comey : « Quand j’ai appris pour la première fois que la simulation de noyade était utilisée, ma première réaction, en tant que citoyen et responsable, était que c’était de la torture, et c’est toujours ce que je pense ». Il poursuit : « Je suis allé voir le ministre de la Justice pour lui dire que c’était mal, hor-

prendre Bill par évoquer Eugene P. Lyle Jr. Ou, découvrir une Dirty list sur 2004 ? Concluons, Daniel Espinosa n’a peut-être souhaité voir sa direction bouleverser la politique américaine, la compétition est énergique, musclée. Le rêve ne lui était permis. Mais, c’est le cas de se demander si Ed’S n’a pas vu SAFE HOUSE avant de se décider à brandir la « Dirty List ». Eh oui, c’est bien de ça qu’il s’agit. MAYDAY, « no one is safe », dixit Guggenheim, sur la route du cinéma. Fin. Merci d’y croire ! lovinsky2008@gmail.com


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ÉDITORIAL

Encore une autre enquête, tentative de jeter la confusion dans le cas du juge Jean Serge Joseph

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lus de dix jours après la mort suspecte du juge Jean Serge Joseph, le chef du parquet de Port-auPrince, Lucmane Dellille, a annoncé qu’il a lancé une enquête « afin de faire le jour » sur les circonstances dans lesquelles a eu lieu le décès de ce magistrat. Non seulement cette initiative est trop peu trop tard, cette décision vise à jeter la poudre aux yeux et à provoquer la confusion dans ce cas, qui prend une dimension internationale. Homme lige de Michel Martelly, le commissaire du gouvernement de la capitale s’est impliqué dans le dossier, à l’instigation du Palais national, s’imaginant qu’il est opportun de rivaliser avec les autres enquêtes en cours. En déclarant d’ores et déjà que l’appareil judiciaire est l’unique entité compétente pour enquêter sur ce dossier, cet instrument passif entre les mains de Martelly se prépare pour déclencher une controverse autour des résultats qui seront proclamés en Haïti et au Canada, résultats dont l’équipe au pouvoir craint les conséquences. En effet, comme toujours, le régime Martelly-Lamothe avait banalisé les incidents provoqués par la mise en accusation de la première dame et le fils aîné de la première famille, estimant avoir tous les moyens à sa disposition pour étouffer la vérité relative aux pressions que le président et son Premier ministre faisaient subir au juge. Les reniements formulés sur la tenue des réunions du chef de l’État et de celui du gouvernement avec la victime, en plus de la conférence de presse convoquée par les médecins de l’hôpital de la fondation Bernard Mevs, à la demande de la primature, pour faire croire que le juge Joseph avait succombé à un accident vasculaire cérébral n’ayant pas réussi à convaincre grand monde, le Palais national et la primature ont fini par comprendre qu’ils avaient bel et bien sacrifié leur crédibilité. Au grand dam de Martelly et de Lamothe, les opinions émises en général sur la mort du magistrat instructeur Jean Serge Joseph accréditent la thèse selon laquelle Me Joseph avait trouvé la mort suite aux pressions psychologiques explicites dont il était l’objet de la part de MM. Martelly et Lamothe pour le porter à clore le dossier d’accusations lancées par les avocats André Michel et Newton Saint Juste contre l’épouse du chef de l’État et son fils. Dans le cadre de cette affaire, le juge d’instruction défunt avait convoqué le Premier ministre et plusieurs membres du cabinet ministériel, ainsi que des secrétaires d’État, ayant, de surcroit, adressé une lettre au président Martelly pour qu’il autorise ces hauts fonctionnaires à témoigner sur les rôles présumés joués dans cette affaire par les différentes entités de l’État qu’ils dirigent. De toute évidence, le chef du

parquet de Port-au-Prince n’avait Dellile, les deux branches du Parleaucune intention d’ouvrir une en- ment haïtien sont habilitées par la quête sur les circonstances de la Constitution à mener une enquête mort du juge Joseph. Non seule- sur tout ce qui concerne les affaires ment le retard qu’il a mis pour l’an- du pays. Y compris sur les circonsnoncer dénonce ses intentions, mais tances de la mort douteuse de ce en tant que représentant de Michel magistrat. Quant au CSPJ, en raison Martelly, il n’a jamais fait montre de sa mal nomination par Martelly, d’indépendance dans le traitement n’a aucune qualité pour s’engager des dossiers soumis à sa sagacité. dans une telle initiative. En effet, le En agissant ainsi, il affiche la désin- choix du président de la Cour de volture du pouvoir à l’égard de ce cassation a été fait en dehors de la grave incident et affiche le compor- Constitution. Car celle-ci établit les tement coupable des autorités qui conditions requises pour que le canont opté pour faire le silence sur ce didat accède à cette fonction. Elle dossier, mais qui ont été toutefois stipule : ˙ La limite d’âge est fixée acculées à s’impliquer par la force à soixante-cinq (65) ans pour qu’un des choses. Le cas du juge Joseph juge voit son nom porté sur une n’a pu être géré avec le même silen- liste pour fin de nomination. Les ce que le gouvernement Martelly- juges sont maintenus en fonctions Lamothe avait traité l’assassinat du jusqu’au terme de leur mandat. Ils comptable en chef du ministère de sont admis à faire valoir leur droit l’Intérieur et de la Défense nationa- à la retraite à l’âge de cinquantele. Peut-être une des premières vic- cinq (55) ans révolus, après avoir times de l’action judiciaire intentée fourni vingt-cinq (25) années de contre Sophia et Olivier Martelly, service ». Manès Monchéry, sa femme et ses Dans la foulée du décès du juge deux enfants furent assassinés dans Joseph, de nombreux témoins ayant la maison familiale, le 27 sep- eu des conversations avec le défunt, tembre 2011, peu après que des par- immédiatement après la réunion lementaires eurent annoncé l’ou- fatidique du 11 juillet 2013, ont fait verture d’une enquête auprès des état des confidences qu’il a faites ministères afin d’établir les faits relatives aux pressions dont il était relatifs aux accusations portées l’objet, allant jusqu’à exprimer sa contre la première dame et le fils ai- crainte qu’il y aurait « mort d’homné de la famille présidentielle. me ». N’est-il pas troublant de constater Le président et les hommes du que, à l’instar de l’assassinat de la famille Monchéry passé totalement sous silence par le gouvernement en place, le décès du juge instructeur Jean Serge Joseph ne fait l’objet d’aucun communiqué officiel. Sinon d’une mention personnelle au compte « Twitter » du Premier ministre Lamothe où, incidemment, il présente ses sympathies individuelles à la famille du défunt. Dans les conditions normales, la présidence aussi bien que la primature se font le devoir de diffuser des communiqués de presse séparés. C’est ce qu’ils font, même pour les cas de moindre importance. Pour sa part, Lucmane Dellile justifie son retard à proclamer la tenue d’une enquête par la nécessité « de collecter des indices dans le cadre de cette affaire ». Sans l’ombre d’un doute, en tant que chien couchant du président Martelly, Lucmane Dellile, en proclamant le système judiciaire commet étant le seul habilité à « ouvrir une enquête et donner le résultat final », semble vouloir nier la compétence des autres institutions du pays ayant diligenté leurs propres enquêtes sur la mort du juge Joseph. Dans cette logique, il n’aurait aucune objection à cautionner l’initiative du Conseil supérieur du pouvoir judiciaire (CSPJ), une des trois organisations à avoir annoncé la mise sur pied d’enquêtes séparées, sinon à accueillir sa collaboration dans le traitement des données avec toujours pour objectif de faire primer les conclusions officielles. Nonobstant les opinons émises par

pouvoir, notamment le Premier ministre Laurent Lamothe et le ministre de la Justice Jean Renel Sanon, en sus de Me Garry Lissade, l’hôte présumé de cette rencontre, s’acharnent tous à nier la rencontre avec le défunt, dans les conditions expliquées par ces témoins. Dans de telles conditions, Martelly et ses hommes doivent trouver des moyens pour déjouer les révélations à venir. Sans l’ombre d’un doute, faute par les plus hautes autorités du pays de dire la vérité, il sera établi scientifiquement que la réunion entre le juge Jean Serge Joseph et le président Martelly avec le Premier ministre Lamothe et les individus mentionnés avait bel et bien lieu. Du même coup, les résultats du post-mortem pratiqué sur le cadre, au Canada, ne manqueront pas de révéler les motifs de la mort de la victime. C’est, sans doute, ce que redoutent le plus le président haïtiens et ceux qui cautionnent et/ou sont parties prenantes de ses dérives. Il appartient donc aux citoyens haïtiens et aux institutions qui font de nous une nation, malgré tout, indépendante, de s’armer de courage pour donner une réplique en bonne et du forme à ces actes criminels qui décrivent plutôt un repaire de bandits. Haïti-Observateur P.O. Box 356237 Briarwood, NY 11435-6235 Tél. (718) 812-2820


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EDITORIAL

Yet another inquiry, an attempt to throw the case of Judge Jean Serge Joseph into confusion

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ore than ten days after the suspicious death of Judge Jean Serge Joseph, the chief public prosecutor of Port-au-Prince, Lucmane Dellille, announced that he has launched an investigation in order “to bring to light“ the circumstances under which the death of the judge occurred. Not only is this initiative too little too late, this decision aims to set-up a show and cause disinformation in this case, which takes on an international dimension. One of Michel Martelly’s liegemen, the government prosecutor of the capital, became involved in the case, at the behest of the National Palace, imagining that it’s appropriate to compete with other already ongoing investigations. Having stated that the judiciary is the only competent body to investigate this issue, this passive instrument in the hands of Martelly is poised to trigger a controversy on the results that are due to be announced, in Haiti and Canada, which will most certainly have dire consequences for those in power. Indeed, as always, the MartellyLamothe regime had trivialized the lawsuit filed against the first lady and the eldest son of the first family, thinking it has all the means at its disposal to suppress the truth about the pressures the president and the Prime Minister were exerting against the judge. Denials made about the meetings of the heads of state and government having taken place with the victim, in addition to the press conference called by the doctors at the hospital of the Bernard Mevs Foundation, at the request of the Prime minister, to make believe that Judge Joseph had succumbed to a stroke, did not convince many people; the National Palace and the Prime Minister’s Office finally realized that they had definitely lost their credibility. To the chagrin of Martelly and Lamothe, opinions expressed in general on the death of magistrate Jean Serge Joseph give credence to the argument that the judge had died as a result of explicit psychological pressure to which he was subjected by Messieurs Martelly and Lamothe to force him to close the file on the accusations made by lawyers André Michel and Newton Saint-Juste against the wife of the head of state and their son. In the context of this case, the deceased investigating magistrate had summoned the Prime Minister and several cabinet ministers also secretaries of state. In addition, he had sent a letter to President Martelly asking him to authorize these officials to testify about the alleged role played in this case by the various state entities they manage. Obviously, the chief public prosecutor of Port-au-Prince had no intention of opening up an investigation into the circumstances of the

death of Judge Joseph. Not only has he delayed announcing the investigation his office is supposed to be carrying out, but as a personal representative of Michel Martelly he has never shown an ounce of independence in handling the cases submitted to his jurisdiction. In doing so, it demonstrates the casualness of the authorities with regard to this serious incident, further manifesting the culpable behavior of those occupying their offices who have opted to remain silent on this issue; but who were nevertheless forced to become involved by circumstances that mushroomed well beyond their control. The case of Judge Joseph could not be contained with the same silence that the MartellyLamothe Government treated the assassination of the chief accountant of the Ministry of Interior and National Defence. Perhaps one of the first victims of the legal action brought against Sophia and Olivier Martelly, Manes Monchéry, his wife and two children were murdered in the family home on 27 September 2011, shortly after some members of Parliament had announced the opening of an investigation of the ministerial departments in order to establish the facts relating to the charges against the first lady and the eldest son of the presidential family. Isn’t it disturbing that just as the murder of the Monchéry family was not the least mentioned by this government, the death of investigative Judge Jean Serge Joseph was not mentioned in any official press communiqué? Otherwise in a personal statement posted on his “Tweeter” account, Prime Minister Lamothe, incidentally, presents his personal sympathies to the family of the deceased. Under normal conditions, the Presidency, as well as the Prime Minister’s Office, makes it a sacred duty to publish separate press releases. That’s what they do, even for minor cases. For his part, Lucmane Dellile justifies his delay in proclaiming an investigation by the need “to collect evidence in this case.“ Without a shadow of a doubt, as President Martelly’s crawling dog, Lucmane Dellile, proclaiming the judiciary to be the sole authority empowered to “investigate and give the final result“ seems to deny the jurisdiction of other institutions in the country which have already commissioned their own investigations into the death of said Judge Joseph. In this respect, he would have no objection to endorsing the initiative of the Higher Council of the Judiciary Police (French acronym CSPJ,) one of the three organizations which had announced the launching of separate investigations, if not welcoming it to cooperate in the handling of data always aiming at giving precedence to any and all official conclusions on the matter.

Notwithstanding opinions Dellile issued on this subject, the two branches of the Haitian Parliament are empowered by the Constitution to investigate all matters relating to the affairs of the country; including the circumstances of the questionable death of any judge. As for the Supreme Council, due to its illegal appointment by Martelly, it has no legal capacity or authority to engage in such an initiative. Indeed, the choice of the president of the Supreme Court was made outside of the Constitution; because the latter establishes the guidelines for the candidate to be named to this function. It states: “The age limit is sixty-five (65) years for a judge to see his name on a list to be considered for appointment. Judges shall hold office until their term ends. They are allowed to exercise their right to retire at age fifty-five (55), having provided twenty-five (25) years of service. “ In the wake of the death of Judge Joseph, many witnesses who had conversations with the deceased immediately after the fateful meeting of July 11th 2013, reported confidences he made about pressures he was under, to the extent that he expressed his fear that he would soon be a “dead man.” The president and the men in power, including Prime Minister

Laurent Lamothe and Minister of Justice Jean Renel Sanon, in addition to attorney Garry Lissade, the alleged host of the meeting, are all bent on denying that the meeting with the deceased under the conditions outlined by these witnesses ever took place. Under such conditions, Martelly and his men must find ways to circumvent the coming revelations. Without a shadow of a doubt, because by the highest authorities of the country failing to tell the truth, it’s scientifically possible to prove that the meeting between Judge Jean Serge Joseph and President Martelly with Prime Minister Lamothe indeed took place indeed took place indeed took place, as well as with other individuals mentioned. At the same time, the results of the post-mortem performed on the body in Canada will surely reveal the cause of death of the victim. This is, without doubt, what is most feared by the Haitian president and those who endorse and/or are directly involved in his excesses. It’s up to the Haitian citizens and institutions that make us an independent nation, after all, to muster all their courage to give an appropriate reply according to the proper form to these criminal acts which rather describe a den of thieves and thugs. Haïti-Observateur P.O. Box 356237 Briarwood, NY 11435-6235 Tél. (718) 812-2820


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TOURiSM in HAiTi Presented by irlène Augustin-Whiteman

(Continued)

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LE TOURiSME En HAÏTi Presenté par irlène Augustin Whiteman

Prezante pa irlène Augustin Whiteman

(Suite)

(nap kontinye)

From Our Cities and Our Villages by Constantin Henriquez, foreword by Luc Grimard, Port-au- De Nos villes et nos bourgades, par Constantin Henriquez, préface de Luc Grimard, Port-au-Prince, 1932 Prince, 1932 Now we are taking words, the etymological or phonet- Nous passons maintenant aux mots dont la formation ic formation, which alone can free us from perplexity. étymologique ou phonétique peut seule nous tirer So Lhérisson — although he understood it — was d’embarras. Aussi Lhérisson — quoique l’ayant compris — n’a not fortunate in his attempt. It is with regret that I see myself obliged to set aside all that he conceived on this pas été heureux dans son essai. C’est avec regret que je matter. Croix-des-Bouquets, Croix-des-Missions, me vois dans l’obligation de faire table rase de tout ce Grande-Rivière-du-Nord, Haut-du-Cap, Petit-Trou-de- qu’il a imaginé à ce sujet, Croix-des-Bouquets, CroixNippes. Petite-Rivière-de-Nippes et Petite-Rivière-de- des-Missions, Grande-Rivière-du-Nord, Haut-du-Cap, l’Artibonite would be names too grotesque if I kept Petit-Trou-de-Nippes, Petite-Rivière-de-Nippes et them in formation like: «Boucroissais,» «Rivarnor- Petite Rivière-de-l”Ärtibonite seraient des noms grodais,” “Caputhautiens,» “Trounippois,” “Flunippois,” tesques si je conservais les formations suivantes : «Boucroissais », « Rivanordais », « Caputhautiens », “Rivartibonitiens,» etc. Am I better inspired in presenting to the public for «Trounippois », «Flunippois », « Rivartibonitiens », Croix-des-Bouquets, Boucrussins (crux, crucis. Cross, etc. Suis-je mieux inspiré en présentant au public pour the second c is changed into s and, by metathesis, s has taken the place of the i), for Croix-des-Missions, Mis- Croix-des-Bouquets, Boucrussins (crux, crucis, croix, sicruciens, for Grande-Rivière, Ripenordais (from le second c s’est changé en s et par métathèse, s a pris ripa, river, bank,) for Haut-du Cap, Alticapois (from la place de l’i), pour Croix-des-Missions, altus: high)? “Caputhautiens” is rather odd and certain- Missicruciens, pour Grande-Rivière, Ripenordais (de ly doesn’t suit in the etymological sense. Here Cap- ripa, rive), pour Haut-du-Cap, Alticapois (de altus, Haïtien is at stake, of which Capois was formed. In this haut). « Capuhautiens» est pour le moins bizarre et ne case it’s not possible to resort to caput: head. Only the répond certainement pas au sens étymologique. Il s’agit Latin term high (altus, genitive alti) can be adjoined to véritablement du Cap-Haïtien, duquel on a fait capois. the word Cap in maintaining its usual ending, thence On ne peut plus ici recourir à caput, tête. On ne peut Alticapois. qu’adjoindre le terme latin, haut (altus, génitif alti) au About the Nippes region, in reference the beans mot Cap en lui conservant sa désinence habituelle. that our friend Lhérisson whishes the people of that D’où Älticapois. locality to consume, (1) we spare them that, knowing Pour la région de Nippes, quant aux pois que l’ami how much the Capois are complaining of being over- Lhérisson veut faire manger aux gens de l’endroit, nous stuffed. leur en faisons grâce sachant combien les Capois eux(1) It’s a joke cracked on the people of Cape- mêmes se plaignent d’en être trop gavés. Haitian. For that, the ending pois (meaning beans) Trouvons-leur des vocables plus seyants et appefrom the word Capois is used. lons-les de préférence des Nippolitains au lieu de Let’s find for them more suitable words and instead «Trounippois » et Nippins ou Flunippins au lieu de let’s call them Nippolitains instead of “Trounippois” «Flunippois». and Nippins or Flunippins in lieu of “Flunippois.” Et me voici maintenant au Môle. O toi que toutes And here I am at the Môle. Oh thee that all the les grandes nations admirent et convoitent, on se sert de great nations admire and covet, deformed words are mots laids (Lhérisson: « Môlais ») pour désigner tes used (by Lhérisson: “Môlais”) to designate thy coura- courageux et rudes habitants... Non, Môlais ne cadre geous and hard-working inhabitants... Nay, Môlais pas, plutôt Môliens ou surtout *Môlois; car Dol (Ille-etdoesn’t suit... preferably Môliens or better still *Môlois, as Dol (Ile~et-Vilaine) gives Dolois and Dole Vilaine) donne Dolois et Dôle (Jura), Dôlois. Pour Mont-Organisé et Montrouis, je propose, (Jura), Dôlois. For Mont-Organisé and Montrouis, I propose for d’une part, Montorganais, et de l’autre Montroussins. the first, Montorganais, and for the second Ce dernier nom vient de montroui (sans s), c’est-à-dire Montroussins. This last name derives from mount roui qui a subi l’opération du rouissage par laquelle la mon(without s), meaning which has undergone the process tagne a perdu son humus... sa chlorophylle. On sait la provenance du nom Ouanaminthe. C’est of retting by which the mountain has lost its humus, its pourquoi il est plus pertinent de dire Ouanamendais, au chlorophyll. The origin of the name Ouanaminthe is known. For lieu de « Ouanaminthais ». Perches, dont les habitants sont désignés sous les this reason it’s more suitable to say Ouanamendais, vocables *Percherons, *Percheronnes, rappelle les instead of “Ouanaminthais.” Perches, whose inhabitants are designated under solides et beaux chevaux pommelés de la race renomthe names *Percherons, *Percheronnes, reminds the mée des percherons; Pétionville n’aime pas être troublée dans sa fraîsolid, fine and dappled horses of the renowned race of cheur tranquille. Les deux appellations lui conviennent the percherons. Pétionville doesn’t like its calm coolness to be trou- parfaitement : Pétionpolitains ou Pétionvillois, au bled. The two appellations match it excellently: Pétion- choix. Les habitants de Pilate préféreraient sans doute politains or Pétionvillois, optionally. The inhabitants of Pilate doubtless would prefer Pilatins, Pilatines, à « Pilatiens ». Encore un mot dont Pilatins, Pilatines, to “Pilatiens.” Once more, a word la formation, je crois, est meilleure quand elle est faite whose formation, I reckon, is better when it’s shaped par analogie. Et voici qu’une brise légère annonce Plaisance. by analogy. Behold, a light breeze presages sublime pleasure! L’esprit plus fluide évoque naturellement l’enchanteThe mind refreshed naturally evokes enchanted Italy. resse Italie. O Plaisance italienne, ton charme ne dépasO Italian delight, thy charm surpasses not our own se pas celui de notre pittoresque site..., dont les enfants picturesque panorama... whose children wish to be veulent porter le même nom que les tiens: *Placentins, called by the same name as thine: *Placentins, *P1a- *Placentines Port-à-l’Ecu fournit Portécutains, Portécutaines centines. Port-à-l’Ecu gives Portécutains, Portécutaines, tiré de deux mots latins, portus, port, scutum, écu derived from two Latin words, portus, port, scutum, armorial, bouclier. Les gens de Port-de-Paix, se modelant sur le coat-of-arms, shield. The people of Port-de-Paix, modeling themselves vocable port-au-princien, n’ont pas daigné se conforon the appellation of port-au-princien, did not design to mer à l’étymologie latine, pax, pacis, et devenir conform themselves to the Latin etymology, pax, pacis « Portpaciens. » Dame Routine a le dessus. .. Et les fils and become “Portpaciens.” The Old Lady Routine de l’ancienne Valparaiso aiment mieux s’entendre wins. .. And the children of the ancient Valparaiso pre- dénommer Port-de-Paiciens, Port-de-Paiciennes. fer to be called Port-de-Paiciens, Port-de-Paiciennes. Port-Margot est déjà un peu long pour allonger Port-Margot is rather long by itself. It cannot be encore sa... sauce : Portmargotins, Portmargotines doit lengthened: Portmargotins, Pottmargotines must sure- inévitablement l’emporter sur « Portmargotiens », ly prevail over “Portmargotiens,” “Portmargotiennes.” « Portmargotiennes ». Pôteaux has taken as its crutches her two children Pôteaux a pris pour étais ses deux enfants Pôtelois, Pôtelois, Pôteloises, proving that union in everything Pôteloises, prouvant ainsi que l’union en toute chose is Strength. fait la force. A district is not a town. If in the future, taking some Un quartier n’est pas une ville. Si demain, prenant extension, Quartier-Morin became a town, its inhabi- de l’extension, Quartier-Morin devenait une ville, ses tants will recall perhaps their former modest condition habitants se rappelleront peut-être leur modeste condiand will refuse undoubtedly to call themselves tion première et refuseront sans doute de s’appeler “Morinvillois” by maintaining the appellation Mori- « Morinvi1lois » pour conserver 1’appe1lation nois, Morinoises, so elegant, so pretty. Morinois, Morinoises, si élégante, si jolie.

Please note: Next week, we come to the last presentation of this series. Dear friends, readers-travelers, let us declare that we are grateful to Mr. Constantin Henriquez for his extended research, his clever writing, his great love for his homeland, and the hours of pleasure and education he provided us in our journey in his company through the landscapes of Haiti.

TOURiS An AYiTi

Vil nou ak tout ti bouk nou yo, pa Constantin Henriquez, prefas pa Luc Grimard, Pòtoprens, 1932

Kounye a nou pase nan mo ki sèl sans etimolojik (sans orijin mo a) oswa fonetik (jan mo a sonnen) yo ka ede nou eklèsi sitiyasyon a. Epitou Lhérisson — byenke li te konprann sa — pat rive nan esè ke’l te fè. Se avèk regrè ke mwen twouve mwen oblije fè yon bale pwòp de tout bagay li te panse sou sijè sa a : Kwa-de-Boukè, Kwa-Misyon, Gran-Rivyè-di-Nò, Wo-di-Kap, Ti Rivyè-deNip, Ti-Twou-de-Nip ak Ti RivyèLatibonit ta gen non komik si mwen ta kenbe fòmasyon sa yo : «Boukwasè », « Rivanòdè », «Kapuwosyen», « Twounipwa » «Flunipwa » « Rivatibonisyen », etc Eske’m enspirasyon miyò si’m prezante bay piblik la pou Kwa-deBoukè, Boukrysen, (krux, krusi, kwa, dezyèm C a chanje an S ak metatèz (renvèsman), S pran plas I), pou Kwa-Misyon, Misikrisyen, pou Gran-Rivyè-di-Nò, Ripnòdè (ki vinn de mo laten ripa, bò, kote), pou Wodi-Kap, Altikapwa (ki soti de laten altus, wo). « Kapiwosyen » yon ti jan dròl e sètènman pa koresponn a sans etimolojik mo a. Sa a se vrèman KapAyisyen, ki fè Kapwa. Nou pa kapab sèvi isit ak caput, ki Mme Whiteman a travaillé vle di tèt. Nou ka sèlman kole ekspre- trente et un ans comme membre du syon laten pou wo (altus, jenitif alti) a Corps Enseignant du Département mo Kap la e konsève konjigezon nò- de Chimie à Hunter College de New mal li, de la, Ältikapwa. Nou pase kounye a mo ke sèl York. Madan Whiteman te pase transans etimolojik (sans orijin mo a) oswa fonetik (jan mo a sonnen), ka teyennan ap travay kòm Asistan Chimi nan Depatman Chimi Onntè ede nou eklèsi sitiyasyon a. Epitou Lhérisson — byenke li te Kolèj (Hunter College) nan Nouyòk konprann sa — pat rive gen siksè nan Ms Whiteman worked thirtyesè ke’l te fè. Se avèk regrè ke mwen one years as an Instructional Staff twouve mwen nan obligasyon fè yon member at the Chemistry Departbale pwòp de tout bagay li te panse ment of Hunter College, New sou sijè sa a: Kwa-de-Boukè, KwaMisyon, Gran-Rivyè-di-Nò, Wo-di- Yorkew York. Kap, Ti Rivyè-de-Nip, Ti-Twou-de-Nip ak Ti Rivyè-Latibonit ta gen non komik si mwen ta kenbe fòmasyon sa yo: “Boukwasè,“ “Rivanòdè,“ “Kapuwosyen,” “Twounipwa“ “Flunipwa“ “Rivatibonisyen,” etc Eske enspirasyon’m miyò si’m prezante bay piblik la pou Kwa-deBoukè, Boukrisen, (krux, krusi, kwa, dezyèm C a chanje an S ak metatèz (renvèsman), S pran plas I), pou Kwa-Misyon, Misikrisyen, pou Gran-Rivyè-diNò, Ripnòdè (ki soti nan de mo laten : ripa, bò, kote), pou Wo-di-Kap, Altikapwa (ki soti de laten altus, wo). « Kapiwosyen » yon ti jan dròl e sètènman pa koresponn a sans etimolojik mo a. Sa a se vrèman Kap-Ayisyen, ki fè Kapwa. Nou pa kapab sèvi isit ak caput, ki vle di tèt. Nou ka sèlman kole ekspresyon laten pou wo (altus, jenitif alti) ak mo Kap la e konsève konjigezon nòmal li, de la, Ältikapwa. Pou rejyon Nip, kant a pwa ke zanmi Lhérisson vle moun nan lokalite yo manje, nou fè yo gras, piske nou konnen konbyen Kapwa yo yomenm plenyen ke yo boure yo avèk twòp pwa. Annou jwenn kalifikatif pou yo ki pi flatè e rele yo pito Nipoliten, oswa Nipen olye de « Twounipwa », oswa Flinipen olye pou yo « Flinipwa ». Epi, koulye a, isit la mwen rive nan Mòl. O ! Oumenm ke tout gran nasyon admire e ta renmen genyen, yo sèvi ak mo lèd (Lhérisson « Molè ») pou deziye moun ou yo ki si brav e bon traveyè. Pa gen mwayen, Molè pa kadre; annou di pito Molyen ou pi espesyalman * Molwa, paske Dol (Il-et-Vilèn an Frans), bay Dolwa e Dôle (rejyon Jura), bay Dôlwa. Pou Montòganize, epi Monwi, mwen pwopoze yon kote Montòganè, e pou lòt la, Monwousen.. Non sa a soti nan monwi, ki vle di, ki sibi operasyon wisaj kote mòn la vin koulè zabriko, kan mòn nan parèt tankou’l pèdi imis li,... klowofil li (ki fè fèy yo vèt). Nou konnen orijin non Wanament. Se poutèt sa li pi apwopriye pou n di Wanamandè olye de « Wanamentè ». Pèch, ki gen moun li yo refere kòm vokab . * Pechron * Pèchròn, raple bèl chwal solid e pomle nan ras yo rele Pèchron; Petionvil pa renmen ke yo twouble frechè trankil li. Tou 2 non li yo konvni pafètman: Petionpoliten oubyen Petionvilwa, jan w vle. Moun Pilat yo pwobableman pito Pilaten, Pilatinn olye de « Pilatyen ». Yon lòt mo ki rann fòmasyon li miyò, mwen kwè, kan li fèt pa analoji. Men yon briz lejè anonse Plezans. Nan lespri yon moun pi klè, natirèlman fè sonje peyi Itali nan cham li. O Plezans italyèn, cham ou pa depase pa nou ki si pitorès... kote moun la vle pote menm non ak pa’w yo : *Plasanten, * Plasantinn. PôtaLeki bay Pòtekiten, Pòtékutèn -sòti nan 2 mo laten, pòtis : pò ak eskitòm : bouklye, gwo plak pwoteksyon. Moun PòdPè, ki pran modèl sou moun PòrtoPrens, pa menm eseye deranje tèt yo pou konfòme yo ak etimoloji laten, ki se pax, pacis, e vini « Pòpasyen ». Madam Woutin vinn chèf. E men pitit ansyen Valparezo a pito tande yo rele yo Pò-de-Pesyen, Pò-de-Pesyèn. Pò-Mago deja yon ti jan long pou’l ta ap alonje ...sòs li toujou: Pòmagoten, Pòmagotinnn dwe san mank vini « Pòmagotyen », «Pòmagotyèn». Poto pran pou beki, apiye li sou 2 pitit li : Potlwa, Potlwaz, pwouve konsa ke nan tout sikonstans linyon fè la fòs. Yon katye se pa yon vil. Si demen, Katye-Moren pran ekstansyon e vinn Attention : La semaine prochaine, nous serons au der- tounen yon vil, moun li yo va sonje ansyen kondisyon modès yo, e pwobableman va refize rele tèt yo « Moeinvi1wa » pou kenbe de preferans nier feuilleton de cette présentation. Chers amis, lecteurs-voyageurs, disons-le bien, nous Morinwa, Morinwaz, ki si elegan, si bèl. sommes reconnaissants à M. Constantin Henriquez pour ses recherches approfondies, son écriture habile, Remak: Semèn kap vini an, nou rive nan dènye feyton prezantasyon sa a. son grand amour de la patrie, et les heures de plaisir et Zanmi lektè-vwayajè, ann di franchman nou gen anpil rekonesan pou Mesye Constantin Henriquez pou gwo rechèch li yo, ekri entelijan li, pakèt lanmou d’information qu’il nous a procurées en notre tour des li gen pou peyi l, e tout bèl moman plen plezi ak enfòmasyon li bannou nan paysages d’Haïti en sa compagnie. vwayaj avèk li nan tout peyizaj Ayiti yo.


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Haïti-Observateur

Blagues de Louis

En traduisant en français des blagues conçues et écrites en allemand, Louis, citoyen haïtiano-allemand, jette un pont culturel entre la franco-créolophone Haïti et la germanophone Allemagne qui réunit Prussiens et Bavarois.

1926 — « Si vous ne payez pas la facture immédiatement, monsieur, je vais appeler la police ! » — « Pensez-vous qu’ils vont payer pour moi ? » 1927— Devant un abime assez profond un touriste demande au guide tremblant : — « C’est vraiment dangereux ici. Est-ce qu’il y a souvent des touristes qui sont tombés dans ce trou sans fond ? » — « Non, répond le guide calmement, la plupart du temps ils en ont assez après la première fois ». 1928— Le gestionnaire d’embauche après l’entrevue déclare à l’aspirant : — « Vous pouvez commencer lundi prochain…Vous serez payé d’après votre performance ». Le candidat répond : — « Je suis désolé, je ne peux pas vivre avec si peu ». 1929 — On sonne à la porte — «Bonjour, je suis l’accordeur de piano ». — « Mais je ne vous ai pas engagé ! » — « Vous pas, mais vos voisins ! » 1930— Deux vers de terre se rencontrent dans le jardin. L’un demande à l’autre : — « Où est ton mari aujourd’hui ? » — « Ah, il est à la pêche ! »

1931— Mme Huber se noie lors d’une plongée à Ibiza. Deux ans plus tard, on retrouve sa dépouille et on envoie un télégramme au veuf : — « Le corps de votre femme a pu être retrouvé. Il est cou-

vert de moules perlières. Les perles ont une valeur de 500 000 euros » M. Huber répond : — «Vendez les perles, transférez-moi l’argent et remettez de nouveau l’appât à la même place ». 1932— L’enseignant remet les cahiers aux élèves : – « Lisa, tu devras écrire de nouveau ta dissertation, mais cette fois d’une telle manière que n’importe quel imbécile puisse la comprendre ».

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La petite Lisa réplique, piquée : — « Eh bien, monsieur, pouvezvous me dire au préalables quel paragraphes vous n’avez pas pu comprendre ? » 1933— En classe, les élèves doivent parler de leurs bonnes actions. Karl : — « J’ai voulu aider une vielle femme à traverser la rue ». Le prof de répondre : — « C’est bien, mais pourquoi es-tu tellement égratigné ? » — « Elle ne voulait pas ! » 1934 — Professeur : — « On dit de quelqu’un qui n’est pas encore marié qu’il est célibataire. Que dit-on de celui qui est déjà marié ? » Hans s’y connaît : — « Il est foutu, monsieur… » 1935 — « Docteur, ma femme a des douleurs de l’appendicite » — « C’est absurde ! Je la lui ai enlevé, il y a de cela trois ans ! Personne ne possède une deuxième appendicite ! » — « Mais certains hommes ont une seconde épouse ». 1936— Que doit-on considérer comme cruauté envers les animaux ? —Si l’on donne du Viagra à un serpent. 1937— Le chef fait rassembler tout le personnel à qui il annonce avec fierté : — « Ma femme aura un bébé dans six mois! » Silence embarrassé. Enfin, demande Mayer courageusement : — «Avez- vous déjà un soupçon ?» 1938— Dans un petit aéroport dans un pays exotique, un avion s’apprête à décoller. On peut entendre des hauts parleurs qu’il a oublié d’éteindre le pilote dire avec colère : — « Je refuse catégoriquement de voler avec ce moteur défectueux : Je suis responsable de la sûreté de mes passagers ». Après un quart d’heure, l’avion décolle. Un passager demande anxieux à l’hôtesse : — « A-t-on pu remplacer le moteur en un si court laps de temps ? » Celle-ci répond : — « Le moteur, non, mais le pilote… » 1939— Une prvince d’Allemagne déclare la guerre à la Chine — « Nous avons 5 chars d’assaut et 221 soldats ». Voici la réponce chinoise : — « Nous avons 25 000 chars d’assaut et 22 000.000 de soldats ». Alors les allemands de dire : — « Nous retirons notre déclaration de guerre : Nous n’avons pas suffisamment de lits d’hôpitaux pour les prisonniers de guerre blessés ». 1940— Dialogue entre deux lions dans un zoo : — « On raconte que tu as une fois réussi à t’évader, Est-ce vrai ? » — « Oui, c’est vrai… » — « Dis-moi, comment est-ce dehors, en liberté, qui t’a donné à manger? » — « Je me suis caché dans la mairie et chaque jour, j’ai pu dévorer secrètement un fonctionnaire…» — « Et comment ont-ils pu te rattraper ? » — « Ça a été stupide de ma part…! Un jour, j’ai accidentellement mangé la femme de ménage… » 1941— Pourquoi 50 pour cent des hommes mariés ne peuvent pas s’endorment après le sexe ? — Parce qu’ils doivent s’habiller pour retourner à la maison !

Le régime Martelly, une parfaite antithèse du gouvernement d’Élie Lescot (Suite et fin) Du mulâtrisme au noirisme, la vision de l’homme politique haïtien ne diffère pas. Les acteurs politiques de ‘46, par leur appétit du

Par Michel Léandre pouvoir, voulant brutalement substituer le mulâtrisme au noirisme dans un esprit de vengeance, ont créé des fissures dans l’édifice du changement annoncé par cette nouvelle forme de pensée de l’élite intellectuelle noire. Avec Dumarsais Estime au pouvoir, ,un ancien ministre de l’Éducation nationale, sous le gouvernement de Sténio Vincent et député des Verrettes, les tenants du mouvement de 46, notamment ,l’écrivain Edriss SaintArmand, Laurore Saint-Juste, Lorimer Denis, Daniel Fignolé, ,François Duvalier, etc..se trouvaient en bonne position pour prêcher l’évangile noiriste Ainsi, les régimes qui vont se succéder reflètent la même tendance jusqu’à l’avènement de Michel Joseph Martelly. En effet, le nouveau présidentmusicien, n’a de vrais amis que dans les rangs des jeunes Mulâtres de Pétion-Ville et quelques flagorneurs, « Ti-Rouges » de leur état, et qui se sont réveillés un beau matin pour constater la surprise générale que leur ami est devenu le premier mandataire de la nation. Notons qu’après les cinq journées glorieuses de janvier 1946, les Mulâtres ne se faisaient pas prier pour abandonner les avenues du pouvoir afin d’éviter des représailles généralement inérrantes à tout changement de régime politique en Haïti. À la faveur de l’arrivée de Martelly, les Mulâtres tentent, d’abord, de placer des hommes dévoués à leur cause dans les postes clés, avec l’ultime objectif de prendre le pouvoir au moment opportun. Michel Martelly a eu un premier affrontement avec les parlementaires qui avaient vu en lui un adepte du mulâtrisme, lors de la désignation de Gérald Rouzier comme chef du gouvernement. Le Premier ministre désigné n’avait même pu franchir le cap de la ratification de sa candidature par les deux chambres du Parlement. Vite en besogne, le président désigna un autre Mulâtre, tout au moins un TiRouge, en la personne de Bernard Gousse. Ce dernier devait connaître le même sort que Rouzier. Certains parlementaires très influents montaient au créneau pour dénoncer la tendance manifeste du chef de l’État à s’entourer d’hommes au teint clair et controversés. .Dans l’impossibilité de trouver parmi ses ouailles un candidat qui soit en mesure d’apaiser la fureur des parlementaires, Martelly aurait suivi les sages conseils de l’ancien président américain, Bill Clinton, en désignant, cette fois, un Noir, en la personne du Dr Serge Conille, haut fonctionnaire des Nations Unies et très proche des Clinton Dès lors,. Martelly va être obligé de cohabiter avec un Premier ministre qu’il lui était totalement étranger, et une

chambre des députés qui s’agite en permanence. Entre-temps, l‘Opposition avait gagné du poil de la bête, surtout avec les révélations du sénateur Moïse Jean-Charles relative à la double nationalité présumé du chef de l’État. Ce dossier tait devenu une tête d’affiche et dominait l’actualité au quotidien, au point où M. Conille et son gouvernement était quasiment -paralysés. Plus d’une dizaine de ministres et de secrétaires d’État du gouvernement Conille étaient de souche mulâtre. Au milieu de la confusion dans laquelle se débattait le gouvernement Conille, le Premier ministre est acculé à démissionner, englouti dans le tourbillon de la lutte exécutif-parlement. Et Laurent Lamothe, son alter-ego en affaire et totalement dévoué à l’idéal mulâtre, en plus de représenter les intérêts de la gent à peau claire, était désigné pour le remplacer.. .Le tandem Martelly-Lamothe est une bonne paire de dirigeants véhiculant une pensée mulâtrisante qui a longtemps vécu en Haïti. Lamothe ne pouvait pas tolérer dans son cabinet l’ambitieux ami du président, Thierry Mayard-Paul,, un autre sous-produit du mulâtrisme. Dans les sphères de décision du pouvoir rose, ,une équipe de

Elie Lescot Mulâtres pur crin a le dernier mots. Tapis dans l’ombre, nombre d’entre eux s’en remettet à d’autres pour décider à leur place. Et ces derniers sont trop heureux d’être nommés ministres, secrétaires d’État de facto ou à d’autres hautes fonctions pour lesquelles ils n’ont pas la compétence nécessaire. Cette approche du gouvernement rose de diriger par personnes interposées rappelle bien le système politique du président Nicolas Geffrard, instituant un groupe de vieillards ignorants dénommés les « Gérontes », qui devaient décider de l’avenir du pays .Mais chez Martelly, la nouvelle gérontocratie constituée est encore plus dangereuse parce que composée uniquement de Mulatres avides de plaisir du ventre et du bas ventre et de fils et filles de revanchards qui sont loin d’oublier l’échec du mulatrisme, en 1946, avec le départ pour l’exil du président Élie Lescot. C’est cette face cachée du régime Martelly/Lamoteh qu’il faut exposer pour mieux comprendre les décisions politiques et les scandales en cascades et à rebondissement qui annoncent l’orage ou qui apportent une senteur de fin de règne. Les Haïtiens étant devenus plus politisés après la chute de Duvalier et le parlement moins assujetti, à l’exécutif, Lamothe et Martelly vous font voir des marins de couleur noire montés sur un bateau battant pavillon mulâtre. Ce système est à la fois dangereux et dépassé, en sus d’être incapable d’apporter le changement tant prôné par ces deux compères au pouvoir.


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k manmi, kouman nou ye anba chalè a? Polikap : Pitit mwen, yon pye, yon dan. N ap gade e n ap boule tou. Nèg Dayiti pa janm pè solèy. Toutfwa, n ap gade anba mechan yo. Jan Bèbè : E ou menm, manmi cheri ? Nimita : Gras adye, n ap kenbe la jiskaske Granmèt la rele m. Mwen menm Nimita ak Polikap gen konfyans ke Bondye ap ban nou chans pou nou wè chanjman ke tout moun ap tann nan peyi a. Twòp lougawou an pèsòn, denigrè, mantè, difamatè anvayi peyi a pou yo prann lajan kontan. Yo gen pou yo sezi wè verite a. Polikap : Nimita gen sa pou defo. Pou ti krik, ti krak, li rantre nan politik san li pa menm konnen avèk ki moun l ap pale. Sèlman, yon lè w ap pran nan pongongon ! Nimta : Se sa m ap chache menm. Peyi Dayiti se pou tout pitit li e ankò plis li pa pitimi sankadò. Pa gen nou youn ki gen dwa sou lòt. Mwen ka konprann ke nou dwe òganize nou pou fè bagay yo mache. Nan jan mesye yo ap fonksyone nan egoyis, koupe tèt, bay manti pou yo rantre tèt yo, pa gen anyen serye k ap fèt pou bagay yo chanje. Baboukèt la soti! Polikap : Se sa m vle tou tankou anpil lòt sitwayen tankou nou e menm jenòm sa ke mwen ta renmen konnen non li. Jan Bèbè : Non mwen se Jan Bèbè, yon sitwayen konsène e pitit peyi Dayiti, ke n renmen anpil. Polikap : A, a ! Se ou menm towo lakou nan jounal Ayiti-Obsèvatè k ap pote enfòmasyon ban nou chak semenn nan ? Se yon plezi pou nou li atik repòtaj ou yo chak senmenn. Travay sa a pa fasil. Mwen pa konnen si tout moun konprann li, men nou apresye l anpil. Mwen pa konnen si tout moun ba l valè, men nou respekte l tou. Mwen Polikap, avèk Nimita, nou apresye l anpil. Ou merite yon aploldisman kanpe pou bon travay w ap fè pou jounal la. Sa nou renmen nan tyravay la, ou ale toupatou pou jwenn enfòmasyon pote pou nou. Ou pa nan fè zen, paske ou montre dyalòg ki fè anpil diferans. Nimita : Tout sa w di la, cheri, se sa mwen ta pral di. Ou rache mo yo nan bouch mwen. Jan, ou chaje ak ennmi, paske ou pa janm pote sa yo vle. Pou yo, ou merite mouri poutèt ou pa fè yo plezi. Antouka, « ou pè sa w fè, ou pa dwe pè sa w pa fè ». Kite mele w yo pa renmen w. Granmesi Bondye ou pa manje nan men yo. Se sa ki fè anpil sans. Toujou pran anpil prekosyon ak malveyan yo ki pa renmen w. Mwen remake ou te pran anpil tan pou w te idantifye w. Si n pat parèt moun rezonab, ou pa t ap di nou anyen. Jan Bèbè : Ou t ap swiv, manmi. Nou pa pè malè, paske nou se pitit malè. Nimita : Bravo, gason ! Sepandan, mwen remake ke jounal la ap talonnen gouvènman ki la kounye a. Mwen konnen Polikap fache poutèt mwen fè remak sa a. Se dwa m pou m poze kesyon si nou kwè vrèman nan demokrasi. Detoutfason, Nimita, pitit tè a konpòte l tankou lanmè. Mwen kwè ou konprann mwen. Antouka, « mwen se lanmè, mwen pa sere klas ». Polikap : Mwen konn sa, manman. Epi tou, chapo ba, kòkòt ! Nimita : Gwo aprè midi sa a, ou gen yon chalè lanmou ki monte w. Mwen gen kèk tan mwen pa tande mo sa a nan bouch ou. Polikap : Ou konnen, cheri, jan mwen renmen w pase 2 grenn je nan tèt mwen ! Nimita : Se pa posib ! Gen lè se Jan Bèbè ki pote chans sa a pou mwen. Pitit mwen, mèsi. Ou mèt vizite nou nenpòt lè ou gen yon ti chans. Polikap : E pa w ap bay yon gason randevou nan figi mwen. Gade, Nimita, pa betize ak mwen. O, o ! Nimita : Ki kote wè l ? Polikap : Gade yon Nimita pou mwen ! Gade Yon bagay ! Nimita : Ki kote fè l ? E pa w ap fè jalouzi krapo. Si m te ou menm, chè frè m, mwen ta pito fè pèsyèn olye

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jalouzi. Jouk ou menm tou ki fini tankou yon min kreyon. Al chita nan yon kwen, Poli, Poli, Polikap. Polikap : Yo gen rezon di ou se komedyèn. Mwen pral enskri w nan twoup Anakawona ki fè reklam nan Ayiti-Obsèvatè a. Nimita :An, an ! Pou fè plis pèsyèn alaj ou ye la a. « Pa kriye cheri Pa kriye Pa kriye cheri Pa kriye …… » Polikap : Men kounnye a ou tonbe nan teyat. Ki moun k ap wè bout ou ? Jan Bèbè, mwen konnen ou ri nan tout fon kè w. Wa va ekskize nou. Kòm mwen konnen se Nèg teyat ak dans ou ye, nou te nan ben w. Lavi a se yon teyat kote nou jwenn tout bagay e menm tout dans : dans Kongo, ki dekri lanmou, dans Banda, ki tradyi lanmò, dans Nago, ki vledi konba, dans Petwo, ki si lagè, dans Afranchi, ki mete lajwa, e dans Kimele, ki lage moun nan won. Nimita : Ou bliye yon bagay ki enpòtan anpil nan definisyon w bay la. Mwen pa p kite l pase. Si m kite l pase, mwen t ap komèt yon erè grav, paske dans fòklorik nou an gen yon enpòtans kapital ke nou pa eksplwate. Kote atis dans nou yo ? Sa y ap fè, souple ? Èske y ap kite dans nou an al bwat chat tankou politik rapyay kraze peyi nou ? Pou memwa e pou respè zansèt nou yo, fòk nou di dans Banda se dans yayad. Menm defen Maykol Jaksonn te itilize anpil nan li pou l te fè fòtin li. Nou pa renmen kilti nou, se sa k fè nou anreta nan tout sans. Polikap : Pa ban mwen ! Mèsi pou bèl remak ou a. Se sa ki pral fè nou pote kèk konsèy pou tout moun k ap sèvi tout jenerasyon. Respè se yon zouti endispansab Nimita : Mete pou grann ! Nou pa gen chwa. Depi se yon bagay ki bon e k’ap sèvi jenerasyon yo, se mete deyò, paske egoyis pa janm bay anyen ki bon. Epi, rekonpans moun k ap fè zèv pa anba syèl la, men an wo. Polikap : Se byen sa Tata ! Mwen kwèke plis nou monte pi wo, se plis nou gen chans tout bon pou Bondye rfeponn lapriyè nou. Pwoblèm yo anpil. Nimita : Se byen sa dèske se wout Bondye nou chache pou n rezoud pwoblèm nou. Nou pa dwe dekouraje, nou dwe pèsevere nan tout sa n ap fè. Koupe te gen rezon di nan chante li a : « Pa dekouraje Fòk nou kolabore Si nou vle rive… » Polikap : Bondye pa nan kondisyon. Se Satan tankou bann voryen nan peyi a ki nan kondisyon e ki konprann pou yo bay pwoblèm. Yo gen pou yo jwenn ak zo grann yo. Nimita : Ou pa manti, gason mwen. Satan se makak Bondye. Se tout bon bagay Bondye mande pou lèzòm fè pou nou tout fè pou nou mete tout satan deyò. Nèg yo konplike lavi a pou granmesi. Ayisyen pa mande anpil bagay ke travay, manje, lajan pou yo voye pitit yo lekòl pou yo sa jwenn pen enstriksyon an, lajan pou peye lwaye kay e pou reponn a bezwen yo. Se sa sèlman li ye. Se pa mwen ki di sa. Si nou renmen li Labib, na wè sa nan Sòm 112 : 1-3. Polikap :Ou menm, Nimita, ou se yon alimèt Bengal. Nimita : Ou vle di mwen se yon paspatou. Ala ou menm sa, Polikap ! Se Bondye ki kreye m konsa pou m simaye verite. Se chans pa mwen. Lalin ak solèy pa menm ditou, men pou mizèrikmòd Letènèl ak benediksyon Bondye se menm bagay, sètadi lonbray nou. Pa gen tankou mizèrikòd, ki se gras Bondye pou tout kreyati li. Mezanmi, nou pa dwe kreye pwoblèm. Se pou nou respekte lalwa nan tout sans e se sa ki mete lapè nan sen nou tout bon. Polikap : Se pa ti kontan mwen kontan ke Tata ap ban m boustè pou nou pote bon jan enfòmasyon pou tout jenerasyon yo. Se ba li ye e se fasil pou tout moun ki kwè nan pawòl Granmèt la. Nou pa pote anyen nouvo, nou sèlman ap rafrechi me-

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mwa frè n ak sè n pou bagay yo sa chanje. Nou gen yon bout tan pou nou pale e nou kwè ke Jan Bèbè ap ban nou yon bon ti bout tan pou nou pale. Jan Bèbè : Di tout sa nou gen pou n di pou enfòme lòt yo. Se pa yon travay prepare, se sa ki fè bote tout sa nou gen pou nou di. Mwen la avèk nou tèt kale, tankou lòt yo di. Sèlman evite tout move pawòl. Mwen deja wè ki moun nou ye. Nou mèt kontinye. Nimita : Mèsi anpil. Polikap, nan tèt jwèt li. Jan Polikap renmen pale pou bay konsèy. Li pral pale pou yon bilyon moun. Si nou te konpran n pawòl Levanjil la nan tout sans li, lemonn ta chanje tout bon. Se fasil, Bib la fè konnen ke na rekonèt yon pye bwa selon sa li donnen. Li fè konnen 3 bagay ki enpòtan anpil : Moun Bondye beni, se moun ki genyen posibilite e ki bay moun sa yo ki grangou manje, ki bay moun ki touni rad e ki pran swen moun ki malad ak pwòp lajan l. Legliz Bondye beni, se legliz ki gen posibilite pou pran swen ouvriye k ap travay, ki bati lekòl, lopital, òfelina, azil e latriye avèk kontribisyon fidèl ki nan legliz la. Peyi Bondye beni, se peyi ki toujou gen pou bay, ki toujou dispoze ede lòt peyi ki nan difikilte ; peyi Bondye beni sa yo ki pa nan zizani, ki pa gen dirijan tèt chat, vòlè, bakoulou, ki pa gen otorite k ap fè abi e ki konprann yo se sèl kòk ki chante. Polikap : Mezanmi, nou pa kapab kontinye viv jan nou ye a, fòk nou fè yon jefò pou yon jou nou kapab soti nan lamizè sa a. Nimita : Se ta pi bèl bagay, si nan epòk n ap viv la, chak Ayisyen te pran konsyans reyalite peyi a. Ala ta bèl bagay. Mechanste lèzòm pa gen tankou l. Levanjil la fè nou konnen ke chak bagay se pou yon tan. Polikap : Pagen manti nan sa ! Se verite sou tanbou. Nimita : Pale mwad sa ! Anpil konpatriyòt pran lavi pou anyen, y ap voye monte, fè tenten, fè difamasyon, fè abi, bay manti tout lasent jounen, pase tan yo ap fè rizib e kreye kriz pou anbete lemonn. Polikap : Nou di fòk sa fini nan peyi a, paske nou pa p pran yon lòt 300 lane nan malpwòpte, nan zapzap pou granmesi e nan tout sa ki pa bon. Men sa n pote pou retire lasi nan je tout moun. Kominike ! Kominike ! Kominike ! Polikap : Pou tout frè m ak sè m yo ki vle yon chanjman nan peyi a. Nou dwe gen tèt frèt pou nou rive nan kafou pwogrè. Avan mwen pran wout koze a se pou m salye zansèt nou yo ki te bay san yo e ki te mouri pou sove nou. Se èv Jezi a ke yo te swiv pou yo te ban nou libète sa a ke nou pa konprann enpòtans li. M ap mande pou nou tout leve kanpe. Tata, mwen konnen pye a pa bon, men se pou w fè sakrifis la pou zansèt nou yo. Nimita : Polikap, mwen pa gen pwoblèm menm. Sa pa anyen pou m pa fè pou yo. Ou mèt kontinye, paske travay sa k ap fèt aprè midi a se yon wòch n ap depoze pou rekonstriksyon mantalite nou, paske nou bouke viv nan malpwòte sa a e nou dwe jire san demagoji pou nou fè tout sa ki bon pou nou ede peyi nou, Ayiti. Polikap : Mèsi anpil e nou tout ki la a ap travay pou delivrans peyi nou ki nan kwòk Satan, ledyab, nan peyi Dayiti. An nou kòmanse travay la nan linyon ke zansèt nou yo te mande pou nou aplike a. I « Pou Ayiti Peyi Zansèt nou yo Se pou n mache Men nan men Nan mitan n pa fèt pou gen trèt Nou fèt pou n sèl mèt tèt nou. An nou mache men nan lamen Pou Ayiti ka vin pi bèl An nou, an nou met tèt ansanm Pou Ayiti, onon tout zansèt yo. II Pou Ayiti Onon Zansèt yo Se pou n sekle Se pou n plante Se nan tè, tout fòs nou chita Se li ki ba nou manje Ann bite tè, ann voye wou

Ak kè kontan, fòk tè a bay Sekle, wouze, fanm kou gason Pou n rive viv ak sèl ponyèt nou. III Pou Ayiti Ak pou Zansèt yo Fòk nou kapab Vanyan gason Moun pa fèt pou rete ak moun Se sak fè tout manman ak tout papa Dwe pou voye timoun lekòl Pou yo aprann, pou yo konnen Si Tousen, Desalin, Kristòf, Petyon Te fè pou wet Ayisyen anba kòd Blan. IV Pou Ayiti Onon Zansèt yo Ann leve tèt Nou gad anlè Pou tout moun mande Granmèt la Pou l ba nou pwoteksyon Pou move zanj pa detounen n Pou n ka mache nan bon chimen Pou libète ka libète Fòk lajistis blayi sou peyi a ! V Nou gen drapo Tankou tout pèp Se pou n renmen Mouri pou li Se pa kado Blan fè nou Se san zansèt nou yo ki te koule Pou nou kenbe drapo nou wo Se pou n travay met tèt ansanm Pou lòt peyi ka respekte l Drapo sila a se nanm tout Ayisyen. Nimita : Bravo ! Anpil bèl pawòl pou tout Ayisyen te dwe konnen pou nou te rive fè yon sèl e non pa etensèl. Polikap, mari m, konpliman. Jan Bèbè, frè mwen, konplman tou. Se sa nou bezwen. Polikap : Nou te toujou konnen se nan inyon pou nou pwogrese. Jodi 27 a ki jiye 2013, lavèy jou ki pral fè okipasyon ameriken nan peyi a 98 an, nou pral pale enpe de tout sa nou konnen ki enpòtan e pou bay pèp la direksyon reyèl pou yon amelyorasyon nasyonal. Nimita : Nou pral fè sa san demagoji e san rankin. Maten an, se pati ri mwen ri lè m tande kèk politisyen devègonde byen azizwèl ap ranse e ki pa janm pran resposabilite yo. Lè yon vagabon kanpe pou di ke tout moun konnen pozisyon m. Nou ka konprann sa. Men ki sa w janm regle pou peyi a kòm doktè, agwonòn, teknisyen, enjenyè, depite, prezidan e menm senatè ou prezidan chanm sena pou yo ta pale de ou. Anyen, absoliman, osnon vin radote nan radyo. Mèt radyo yo dwe mande bann ensanse yon kontribisyon pou yo sispann radote, paske yo pa janm gen anyen pou yo ofri. Polikap : Se sa li ye menm ! Si vagabon nan peyi lakay te pran konsyans, nou ta lwen kounnye a. Se politisyen ayisyen ki mete peyi a nan ti soulye l. Mwen pran angajman pou m di li ak tout fòs san mwen pa mele Nimita ak tout lòt moun de prè ou de lwen. Polikap se yon kiyè bwa ki pa pè chalè. Si yo vle, sa ki pa kontan va ban mwen randevou pou rankontre ak yo. Nimita : Nou pa nan pwovokasyon. Se verite n ap bay. Moun ki pa kontan nou bay verite, anbake nètale. Ou sot pale de 28 jiyè 1915 ke anpil konpatriyòt nou yo bliye e pa konnen tou. Gen yon paskèt ipokrit ki voye pye poutèt yon lansman kanaval ki se rejwisans popilè e ki mennen yon ti tchotcho pou pèp la nan moman sa a. Se pou moun yo pa konfonn presipitasyon ak reyalite. Nou gen yon pakèt mechan nan peyi a. Yo trayi Chalmay Peralt. Men ki jan pèp la te wè Okipasyon ameriken an Polikap : Se yon bann Konze ! Men avan mwen vin nan manman koze a, fòk mwen di ke mwen te li yon atik an franse ke m’sye Chal Dipi te ekri, yon istoryen ayisyen ki pa nan voye monte. Lale nan sous la pou l jwenn enfòmasyon pou l pote bann nou. Nan premye fraz la, li fè konnen ke tout ti moun ki te fèt nan kòmansman okipasyon an fè pati 5yèm jenerasyon an. Lale pi lwen pou li fè konnen ke minis Finans la, m’sye Edmon de Lespinas, te anonse peyman dèt peyi nou an nan lane 1914. Tout lane 1915 la Ayiti te kontinye ap peye dèt

li san pwoblèm. Malgre tout bagay sa yo okipasyon an te vini kanmenm. Se yon bèl rapò. Nan menm rapò a, li fè konnen ke elit entèlektyèl la aprè yo eseye sansibilize opinyon piblik amerikèn nan te gwoupe yo nan kan òganizasyon defans peyi a. Okipasyon an te fèt kanmenm e se Ayisyen sèlman ki te resiste kont fòs okipan an nan Karayib la. Li pale de Petyon Janbatis, ak Antwan Moransi ki te refize siyen papye a tan ak soumisyon. Marin amerikèn yo te itilize fòs ak britalite. Nimita : Ou pa bezwen di m. Yo touye anpil frè n ak sè n pou yon rezon senp ki antann ki pa gen antre nou. Se menm bagay la k ap kontinye jodi a. Polikap : Ou pa manti. Se sa menm ! Mwen pa fouti rete sou rapò a, men mwen retni yon pawòl ke li fè konnen ke sekretè Deta ameriken Lansin nan epòk sa a. Men ki jan deklarasyon an te sòti : « Ras afriken an pa fouti òganize yo politikman. Yo gen yon tandans pou yo tonbe nan babari pou kreye dezòd… » Nimita : Tout moun kapab wè sa byen klè, paske n ap viv menm sitiyasyon an kote mesye politisyen yo pa fouti antann yo. Gade dezòd k ap fèt nan sen palman an ak opozisyon ki pa janm pote yon altènativ. Mande yo tout ki lès ki antèt opozisyon an nan mouvman pou yo jete Mateli a. Yo youn pa fouti reponn kesyon sa a. Yo pa janm prepare e yo prefere fè ti pilgwo pil pou yo pa janm abouti a anyen. Se yon meli-melo ak konfizyon total. Y ap tire kouto, ranse e radote tout jounen. Tandiske gouvènman Mateli/Lamòt la ap travay pou peyi a dekole nètale san rete. Sa se yon leson ki kapab sèvi yo si yo gen santiman. Polikap : Adye ridan ! Moun sa yo se gwo pous. Se menmman-parèymman ! Nan lojik Okipasyon amerikèn nan, peyi Dayiti te an dezòd nan lane 1915 la, ki fè pi fò Ayisyen yo te panse Ameriken yo t ap vin ranje pwoblèm dezòd sa a pou yo. Nimita :Yo te panse tout bon vre ke Ameriken ta pral sèvi enterè peyi Dayiti nètale. Yo pat gen je pou yo te wè tout politik ki te gen dèyè okipasyon an. Malgre tou, okipasyon an te fè anpil pou peyi a. Polikap : Moun ki te gen pouvwa politik ak pouvwa ekonomik nan men yo, sètadi moun ki okipe aparèy Leta yo ak gwo komèsan yo. Yo te dakò avèk Ameriken yo, paske yo te ede yo kenbe plas yo ak pouvwa yo. Dayè, pi fò nan yo, se sèl enterè pèsonèl yo ke yo t ap defann. Nimita : Kòm yo te bouke wè se vye jeneral yo ki pa t konn pale franse yo ki t ap plede goumen pou premye plas nan Palè nasyonal la e ki t ap mete tout kalite dezòd nan peyi a. Mezanmi, pi fò nan yo dakò ak prezans ameriken yo, paske yo te panse Okipan an te vin mete lòd nan dezòd. Gen nan yo ki te vin chanje pozisyon lè yo te wè Ameriken te vin kontwole tout administrasyon peyi a. Anpil moun te leve kont okipasyon sa a. Anpil te fè konnen ke se sèl peyi Lafrans ki te gen bon bagay lakay li. Men otorite Legliz katolik te trè kontan prezans Ameriken yo nan peyi a. Si m gen bon memwa, m ap site evèk Pòtoprens nan, Monseyè Konan ak evèk Okap la, Monseyè Kènizan. Polikap : Fòk ou pa bliye tou lalwa sou komès nan lane 1926 e lwa sou kleren nan lane 1928. Nan menm penppenp sa a, Konstitisyon 1918 la te fè sifas. Se pa sou okipasyon an ke Kako yo te vini. Gwoup moun sa yo te la depi byen lontan ap swiv pou yo leve kanpe lè bagay yo pa mache byen nan peyi a. Yo te sèvi ak tout moun san eksepsyon. Yo te sèvi ak abitan yo ki te deja chaje ak pwoblèm. Li lè pou nou sispann afè moun rich boujwa ak pòv pou nou seye elimine divizyon an. Nimita : Fòk nou pa bliye pou n fè konnen ke Chalmay Peralt te fèt Ench, li te pitit boujwa e li te youn nan gran don yo tou. Konsyans nasyonal li ak patriyotik li te monte wo pou l te leve kont Blan ameriken yo ki, reyèlman, fè Ayisyen yo tounen esklav e kont yon sistèm politik ki t ap toupizi abitan yo. Malerèzman, Kako yo te pèdi lafas. (Aswiv). Jan Bèbè 31 jiyè 2013


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Spoliation inquiétante de propriétés à travers le pays des vastes régions s’étendant teurs font mèche de tout bois. de L’Acul-de-Léogâne jusqu’à La manne qui menace de tom- Miragoâne font état de cas ber les amène aux pires exac- similaires. Plusieurs carreaux tions. Mais, leurs ambitions ne de terre sont visés par des voyous qui ont une certaine pros’arrêtent pas seulement là. tection à quelque niveau du gouvernement. Fort de l’autoriL’Acul-de-Léogâne à Taïno Beach, de té que leur confère leur alléSaint-Louis-du-Nord geance, ils tentent de tirer leur à l’Île de La Tortue épingle du jeu par tous les moDes nouvelles en provenance yens. Le cas classique revient à Suite de la page 1

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harceler le véritable propriétaire devant les tribunaux en s’opposant à une opération d’arpentage. La complicité de juges et commissaires du gouvernement délinquants fait atterrir inévitablement le projet d’accaparement illicite des propriétés visées. Et assez souvent, pour donner une apparence de légalité à l’opération, on met finalement le propriétaire face à l’évidence d’abandonner ou de vendre pour une peau de chagrin. Tel est le cas de plusieurs propriétés à Saint-Louis-duNord, l’Île-de-la-Tortue, Léogne, Jeanty-les-Bains ou Taïno Beach (Grand-Goâve). Dans cette dernière localité, ce sont des anciens requins et récidivistes notoires qui avaient fait leurs premières armes pendant l’ère Duvalier, et qui reprennent du service avec la même audace. Avocats et juges véreux sont mis à contribution afin qu’ils accomplissent leurs basses besognes. L’absence de justice véritable dans le pays met de paisibles citoyens à la merci de tels brigands, le ministère concerné n’étant qu’une sinécure. A la veille de la

Fête de NotreDame, Club Bon Repos en difficulté à Petit-Goâve À Petit-Goâve, au quartier de La Hâte (dans la haute ville), le club de danse Bon Repos, se trouve au centre d’une affaire rocambolesque. L’actuel acquéreur, qui avait acheté la propriété en bonne et due forme, en 2007 d’Henry Siclait jr., a vu apposer les scellées sur son bien par des individus suspects qui se disent « propriétaires », avons-nous appris. Mais, il avait déjà investi plusieurs dizaines de milliers de dollars dans la construction du plus coquet club socioculturel de la région quand ces problèmes viennent lui tomber sur la tête, quelques années plus tard. Surtout que, d’après des nouvelles circulant dans ladite ville, ce subterfuge serait un moyen pour lui soutirer des montants substantiels. À la veille des festivités couronnant le 350e anniversaire de la fondation de la cité de Faustin Soulouque, il n’est pas à douter que Bon Repos tirera de l’arrière en gardant ses portes closes. On le sait très bien, c’est au cours des festivités de la fête de Notre-

Dame que les clubs enregistrent leurs meilleures recettes de l’année. Cette affaire, qui traîne présentement devant les tribunaux, ne manquera pas de mettre au clair la validité des titres d’Henry Siclait jr., qui avait hérité ces propriétés de son feu père, ancien directeur de la Régie du Tabac et des Allumettes, sous François Duvalier. Plusieurs centaines de Petits-Goâviens, qui avaient acquis, à un titre ou à un autre, des propriétés dudit héritier, se trouveraient, du même coup, menacés par les mêmes soi-disant « propriétaires ». Ces différentes situations, qui sévissent à travers le pays, sous des formes apparemment différentes, n’ont pour dénominateur commun que l’esprit de racket entretenu au sein de la population. Elles fragilisent du même coup l’équilibre social acquis au prix de fortes persévérances au fil des ans. Aujourd’hui que les bergers du troupeau se convertissent en loups, les autorités devraient se ressaisir afin de répartir une saine et équitable justice pour redonner confiance à la population.


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Le groupe nu Look a perdu sa couronne d’or Par Robert noël La vie et tout ce qu’elle renferme sont éphémères. Personne ne peut déclarer n’avoir jamais fait face à un problème quelconque durant son existence. La nature et la dimension du problème peuvent être différentes d’une personne à une autre. Cependant, on doit se rappeler que rien de ce qui nous entoure sur cette terre de vanité ne peut exister éternellement, incluant nos problèmes. On dirait que dans l’industrie musicale haïtienne, les problèmes changent de camp à chaque saison et sont toujours de même nature. C’est comme une caractéristique de ce monde musical. L’industrie musicale haïtienne : Croyance, magie, superstition et perception En maintes occasions, le groupe Nu Look a fait face aux mêmes problèmes. Aujourd’hui, il se trouve dans l’œil d’un violent tourbillon et cela depuis le départ de son ancien chanteur. Ce divorce affecte le business et baisse considérablement sa valeur marchande. Voilà pourquoi Nu Look a peut-être réduit son tarif ? Certains fans font des spéculations graves autour de la descente de Nu Look, qu’ils pensent être sous l’effet de maléficesm puisque Gazzman Couleur et Pipo Stanis ont laissé dans les mêmes conditions, de la même façon et probablement pour les mêmes raisons. Dans les mêmes conditions d’évolution, les mêmes causes produisent toujours les mêmes effets. On ne nie pas non plus l’existence de magie noire dans l’industrie musicale haïtienne, de l’est à l’ouest, du nord au sud, toutes générations confondues, et cela depuis des décades. Un batteur d’un groupe m’a confirmé qu’une formation musicale rivale qui a connu un succès fou ne pourra plus exister, malgré ses tentatives de retour sur la scène musicale. Il déclare que son groupe a enterré son rival dans un lieu très connu dans le domaine de la magie. Ce qui me fait rire c’est que son propre groupe est aussi divisé puis dissout à jamais. En 1974, au cours d’une soirée dansante au défunt Club Coconut Grove, qui se trouvait au 8803 Foster Avenue (entre les rues East 89 et East 88, près de Remsen Avenue, à Brooklyn, New York, on a entendu un guitariste en pleine prestation crier fort, en tombant sur scène : « J’ai vu l’homme qui m’a soufflé la poudre magique ». Le guitariste l’a pointé du doigt, en disant : « C’est cet homme vêtu de noir qui s’en va vers la porte de sortie ». L’accusé s’est vite retiré au su et au vu de tous. J’ai été témoin oculaire d’un groupe qui était en concert, un dimanche, au sous-sol d’une église, à New York, avec trois baleines allumées et placées en triangle devant le batteur. Cette formation musicale n’a duré que quelques mois (mortalité infantile). J’avais aussi surpris un autre chanteur –vedette dans les toilettes d’un club à New York, où, à minuit, il a cassé une bouteille de rhum avant de jeter du sirop, en disant : « Kote moun yo, kote k gen siwo fòk gen foumi, pa gen plezantri la a ». J’ai vite vidé les lieux, parce que l’acteur s’exprimait dans un langage codé, qui m’était vraiment incompréhensible. Même Usain Bolt, le plus grand et rapide coureur du XXIe siècle, ne pourrait m’attraper dans ma course. Prudence l’exigeait — Atansyon pa kapon. Tout ce que l’homme ne peut comprendre est mystère et ce qu’il

ne peut savoir demeure secret. Un autre chanteur très connu d’un groupe musical de Brooklyn avait pris l’engagement devant un charlatan en acceptant une bouteille du soi-disant devin-clairvoyant, qu’il dit être une bouteille portechance, porte-bonheur, capable d’attirer la foule aux soirées dansantes. Le prestidigitateur lui fit croire qu’il serait frappé de malheur s’il ne paie pas le prix du travail, et ne respecte pas le pacte. Le chanteur du groupe accepta la bouteille et

Gazzman Couleur promit de respecter les conditions du gage. Un ancien musicien du même groupe, qui était aussi présent à la cérémonie de remise de bouteille-wanga, est aujourd’hui houngan à New York. D’après cette source, le chanteur ne s’est jamais acquitté cette dette. J’ai parlé à ce chanteur le mois dernier. Il vit aujourd’hui à Queens, New York, sans migraine, sans crainte et sans aucun danger. Superstition, perception ou précaution ? Les chanteurs n’aiment pas qu’un autre chanteur utilise, ou même touche à leur microphone. Il en est de même de certains batteurs. Même quand on voit deux chanteurs appartenant à la même formation musicale se parler sur scène, ils se méfient l’un l’autre. D’ailleurs, chaque chanteur a son propre microphone. L’autre chanteur ne doit pas utiliser le micro de son homologue pour chanter. Quand il ne chante pas, il tient fermement son micro dans sa main et s’il quitte le podium, il l’emporte avec lui. Chaque chanteur a une pochette ou sac pour micro. Est-ce une forme de précaution, une perception, ou encore de la superstition ? On a enregistré des décès de membres de quelques formations musicales qu’on associe à la magie, à la sorcellerie, au pacte non respecté. De tels faits ont porté beaucoup de musiciens à la conversion et à accepter Jésus-Christ pour leur sauveur. Tous les musiciens se disent chrétiens, mais fous qui y croient. Oublient-ils déjà cependant qu’on ne prononce pas le nom de Dieu en vain ? Un chanteur très populaire vibre toujours un mantra avant de monter sur scène, « Vade retro satana — retire-toi de là, Satan », dit-il à chaque fois. Voilà donc une situation très tendue dans laquelle évoluent nos musiciens, et qui, dans la plupart des cas, s’envoutent sans cause ni raison. Un houngan du nom de Sapirèd avait une belle clientèle de musiciens; et un autre connu sous le nom de « Rose en fer » recevait aussi la visite fréquente des artistes, d’après un ancien maestro-client. L’un se trouvait au nord de Port-au-Prince et l’autre au sud de cette même ville. Ils contrôlaient bien leur zone respective. D’après une source digne de foi, un

houngan de Miami travaille pour deux groupes rivaux/compétiteurs. Quand on a du talent et une solide connaissance musicale, on n’a pas besoin de support magique. Il serait mieux et plus rassurant si les musiciens apprenaient la vraie science musicale. Le groupe Nu Look serait-il victime de magie noire, comme certains le font croire ? Je ne le crois pas. Par contre, je sais que le succès est éphémère, surtout dans l’industrie musicale haïtienne. Cela est d’autant plus vrai quand le côté business de la musique est mal compris ou bien quand les règles qui gouvernent le business de la musique sont mal appliquées. En passant, je dois rappeler que si les défections se font en cascade au sein du Nu Look, cela prouve qu’il existe un problème. Ces difficultés liées au management peuvent être résolues si les responsables en connaissent les causes. Les managers de groupes musicaux et les artistes doivent comprendre qu’un à-valoir (deposit) est réclamé d’un promoteur ou d’un organisateur de soirées ou de festivals, en vue de garantir le paiement partiel ou total des musiciens. La mort du représentant de Nu Look affecte encore le groupe sur le plan business. Actuellement, il y a des musiciens de Nu Look qui sont à la recherche d’emploi. Ils ont verbalement soumis leur demande aux membres de quelques groupes rivaux. Si Arly peut comprendre le langage du corps et ce que révèle une poignée de main, il saura de qui il s’agit. Les hypocrites donnent toujours une poignée de main molle, rappelant un poisson sans vie, ce qu’en anglais j’appelle « a dead fish handshake ». Arly ne pourra pas empêcher que ces musiciens quittent Nu Look quand le moment sera venu. Les responsables de Nu Look doivent rebattre les cartes et traiter les musiciens en vrais professionnels. Les cartes sont marquées à l’ongle-kat yo doye. Ralph Condé n’est pas et ne sera pas le dernier à laisser Nu Look. Les murs ont des oreilles. Il n’y a rien de caché qui ne doive être connu, ni de secret qui ne doive être dévoilé. Nu Look peut-il sortir de l’impasse et reconquérir la couronne ? Qui aurait cru qu’on aurait enlevé la couronne au groupe Nu Look aussi vite, après la production de son disque « Confirmation » qui a dominé la scène musicale et a fait pâlir ses rivaux. Aujourd’hui, un seul être lui manque et tout est dépeuplé, dit le public. Certains souhaitent que Nu Look trouve un autre chanteur puisqu’ils veulent qu’Arly reprenne place aux claviers/ keyboard. Le départ de Pipo continue de faire effet sur l’ensemble des musiciens puisque le vide n’est pas encore comblé. Mais à part les petits problèmes d’ordre administratif, le groupe Nu Look se porte plus ou moins bien. Je ne peux pas dire qu’il se porte à merveille. Il a encore de bons musiciens qui ont du métier, qui peuvent faire la différence et remettre les pendules à l’heure. Le plus grand dilemme d’Alex Lavaud, le nouveau chanteur de Nu Look, c’est que le grand public et les fans cherchent en lui les qualités de Gazzman Couleur ou celles de Pipo Stanis. Le style, c’est l’homme. Il incombe à Arly Larivière le devoir et l’obligation de mettre Lavaud au diapason, disons mieux au pied du mur. Pourquoi ne produit-il pas une chanson-démo avec la voix d’Alex Lavaud en lead ?

Quelle est donc la raison qui l’empêche de le faire ? C’est une question que Lavaud doit aussi se poser. Préfère t-il jouer le rôle de choriste au sein du Nu Look toute sa vie puisqu’il ne pourra jamais voler la vedette à Arly Larivière ? On ne doit pas trop se mêler dans cette affaire. Ils sont tous deux originaires du Cap-Haïtien et ont les mêmes initiaux : A. L. Au moment où Zenglen, Klass, T-Vice et Disip ont mis leur CD en circulation, Nu Look se tient sur le même mode, le traditionnel-men m ti bagay la, en continuant à interpréter indéfiniment : « Wasn’t meant to be », « Legacy », « Destination finale », « À qui la faute », etc. Certaines gens, par malice ou jalousie, veulent déjà chanter le requiem de Nu Look, sans qu’il ne soit mort. Je veux leur rassurer que Nu Look respire encore. Contrairement à l’opinion publique, ce groupe continue d’honorer des contrats alléchants. Par exemple, le mercre-

Aly Larivierre di 24 juillet dernier, Nu Look devrait partager la scène avec le Magnum Band, à la Martinique. Mais la soirée a été annulée. Actuellement, Alex Lavaud, chanteur du Nu Look, est en tournée avec le groupe. À travers mes contacts, en Afrique, j’ai appris qu’une association de médecins au Gabon pense offrir un contrat au Nu Look. Je souhaite que ce projet se réalise. Nu Look doit mettre au moins une chanson-démo en circulation avant la Thanksgiving, pour réveiller les esprits. Arly doit aussi comprendre qu’avec seulement des chansons-compas-love dont il détient le secret, Nu Look ne pourra pas réussir dans cette compétition difficile. Un artiste ou un groupe de musiciens qui ne crée rien ne peut rien récolter comme succès. Je le redis aujourd’hui : qui ne risque rien n’a rien, et celui qui n’a rien ne peut rien risquer. Pour Nu Look, le succès ne sera que mirage, utopie, s’il ne change pas de mode. Nu Look peut encore rebondir puisqu’il se trouvait déjà dans la même situation et avait plus tard reconquis la couronne d’or. Le retour de Gazzman au Nu Look est-il encore possible ? Certains croient que Nu Look n’a pas vraiment perdu sa couronne, il l’a simplement hypothéquée par négligence. Le comité d’administration du groupe doit repenser sa stratégie puisque certains musiciens continuent à se plaindre. Les arriérés de salaire ne sont pas encore versés, au point qu’un musicien important avait refusé d’accompagner Nu Look dans sa tournée antillaise. D’ailleurs, il n’est pas le seul à réclamer son du. Nu Look peut remonter la pente raide, mais si la voiture est à court d’essence (pa gen gaz), elle risque de s’arrêter en che-

min. Arly Larivière doit maintenant utiliser d’autres stratégies pour entrer dans la compétition par la grande porte, puisque pa gen wout pa bwa. La possibilité de retour de Gazzman Couleur au Nu Look est réduite à zéro. Le chanteur vedette de Disip gère son propre business et ne voudra pas abandonner ses collègues musiciens. Autrement, il serait le plus grand Judas de tous les temps. Aujourd’hui, Gazzman obtient toujours la plus grosse partie du gâteau de Disip après chaque prestation. En plus de tout cela, son dernier CD lui a ouvert la grande porte. Comment peut-on croire encore qu’un tel retour au Nu Look soit possible ? Et tout le monde sait qu’Arly n’acceptera pas un contrat 50/50, voire 60/40 avec Gazzman Couleur. D’ailleurs, ce serait injuste, quand on considère le travail accompli par les autres musiciens du groupe Nu Look. Mais, dans cette industrie musicale, tout est possible; et avec ces musiciens, on ne sait jamais. On ne peut pas toujours leur accorder le bénéfice du doute. Certains d’entre eux ont déjà menti au cours des interviews qu’ils ont accordées dans le passé. Souvent, ils disent « huit » et le public croit entendre « oui » La période de vache maigre, c’est pour bientôt, après le Labor Day (fête du travail aux États-Unis), le 2 septembre. Les activités se reprendront pour la Thanksgiving (Action de grâce), en novembre, pour certaines formations musicales comme Septentrional et Tropicana, qui arrangent leur tournée nordaméricaine à cette période de l’année. Leurs soirées dansantes traditionnelles aux États-Unis réussissent toujours. Après la Thanksgiving, on tombera en saison morte, jusqu’à la Noël. Si Arly Larivière et Gazzman Couleur comprennent vraiment le côté business de la musique, ils peuvent organiser une grande tournée après la fête de Noël et du Nouvel An, c’est-à-dire avant la plus grande période de vache maigre, qui s’étend de janvier à fin mai (mois de mai, la saison des réceptions de première communion). Ces deux protagonistes/compères se parlent souvent au téléphone. Ils ne se laissent pas prendre au piège du public, qui fait tout ce qui est en son pouvoir pour les mettre dos à dos, en nourrissant une polémique futile. Voilà, c’est du showbiz. Toutefois, on ne peut s’empêcher de s’écrier : Entre l’arbre et l’écorce, on ne doit pas y mettre le doigt. robertnoel22@yahoo.com


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