Journal du 16 - 23 avril 2014 :hO 4/16/14 4:06 aM Page 1
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haiti observateur Lè manke gid, pèp la gaye !
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RÉPERCUSSION À L’ÉTRANGER DE LA DILAPIDATION DE LA CAISSE PUBLIQUE
Des proches de Martelly dans les lunettes de juges fédéraux Par léo Joseph
Environ deux ans depuis que les agents américains enquêtent sur la lessive de l’argent sale longtemps suspectée au sein du régime Martelly-Lamothe, les premières inculpations sont sur le point d’être annoncées. En attendant que les « gros gibiers» soient mis dans le sac, des proches du Palais national et de la primature vont devoir, dans les prochaines semaines, sinon les jours, faire face à des inculpations ordonnées par des juges fédéraux, sous l’accusation d’avoir déposé dans des banques américaines des avoirs acquis dans de mauvaises conditions, plus précisément dans le cadre des activités illégales, dont certaines sont franchement illicites. En effet, des sources proches des enquêteurs fédéraux ont révélé qu’au moins une trentaine
de personnes en orbite autour du pouvoir, soit en tant que fonctionnaires ou amis de la premiè-
re famille ou considérés proches de l’exécutif, ont été et sont encore sous investigation fédé-
Le commissaire divisionnaire Will Dimanche.
EN MARGE D’UNE VASTE OPERATION DE PILLAGE DES FONDS PUBLICS
Martelly admet la mise à sac des caisses de l’État
Dix millions de dollars américains sont investis dans la réfection des cinémas Rex et Triomphe depuis plus de deux ans. raux, Michel Joseph Martelly vient de reconnaître officiellement (Collaboration que le pays qu’il dirige depuis le spéciale) Une semaine après avoir installé 14 mai 2011 est actuellement en un gouvernement de quarante- banqueroute. C’est en présence du trois membres, et autant d’admi- général américain John Kelly et nistrateurs et de directeurs géné- de l’ambassadrice des États-Unis
dans le pays, Mme Pamela Ann White, qu’il a fait cette déclaration qui n’a pas tardé à mettre le feu aux jambes des investisseurs potentiels ainsi que les secteurs d’affaires impliqués dans le négoce local et les activités transfrontalières. Passé pour maître dans la tromperie et la fourberie, le président haïtien a déclaré textuellement, au cours d’un périple dans le sud, que « nou telman travay ke paret lajan anko ». Cette affirmation du premier mandataire vient renforcer les appréhensions de ceux qui avançaient l’épongeage des finances publiques par l’équipe Martelly/Lamothe, troisième version. La plupart des nouveaux membres de l’actuel gouvernement (4e) nouvellement installés la semaine dernière (du 3 au 11 avril) serviraient de couverture à la faillite consacrée ou constatée par leurs prédécesseurs. Entre temps, lundi 14 avril, c’était la panique au niveau des principales banques. Un nombre considérable de moyens et gros épargnants s’affairaient à retirer de fortes sommes afin de mettre à Suite en page 9
rale. Au bout d’une enquête de plusieurs mois, les premières inculpations vont être annoncées. On laisse croire qu’une des propriétaires de l’hôtel Ibo Lélé (à Pétion-Ville) et deux beauxfrères de celle-ci se trouvent sur la liste des premiers accusés. Elsa Beaussan et Will Dimanche, celle-là originellement pressentie pour être secrétaire d’État à la Culture, mais qui fait figure de « conseillère » du président de la République, ainsi que le directeur général du Service de Circulation des véhicules sont en passe d’être arrêtés. On laisse croire que Mme Baussan et M. Dimanche sont sous le coup d’inculpations séparées « pour blanchiment d’argent ». Selon des sources proches des enquêteurs fédéraux, bien que les deux accusés aient des liens de parenté, ils ne sont nullement liés par les activités pour lesquelles ils sont accusés. On affirme que tous les deux ont déclenché le système de surveillance des activités bancaires mises en place par les autorités américaines afin d’identifier les déposants dont les ressources financières sont jugées incompatibles avec leurs activités professionnelles et/ou commerciales. Dans les deux cas, les autorités fédérales
auraient constaté des activités bancaires intenses portant sur des sommes faramineuses que ces possédants n’avaient pas auparavant, mais qu’ils ont injectées dans le système bancaire américain au cours d’une période de temps record. Selon toute probabilité, les actes d’accusation, qui n’ont pas été rendus publics jusqu’ici, mais qui auraient été communiqués aux intéressés, feront état des montants relevés.
Des marshals U.S. bientôt en Haïti pour faire des arrestations?
Les mêmes sources ont indiqué que des marshals fédéraux seront bientôt expédiés en Haïti afin de procéder à l’arrestation des accusés qui, apprend-on, seront transférés aux États-Unis, probablement à Miami, pour répondre de l’« accusation criminelle » portée contre eux. Selon le protocole établi en pareils cas, les accusés ne seront pas autorisés à se présenter euxmêmes au tribunal accompagné de leurs avocats, dans le cadre du processus de leur mise en accusation officielle. Histoire, dit-on, d’éviter toute tentative de « fuite ». Ce serait surtout le cas pour Mme Baussan, qui est Suite en page 15
SUITE À LA BANQUEROUTE DE L’ÉTAT ANNONCÉE PAR MARTELLY
Des centaines de fonctionnaires ne toucheront pas En Haïti, lorsque l’État tombe en panne d’argent et que le cabinet tombe, les fonctionnaires qui n’avaient pu retirer leurs chèques sont forcés de partir la queue basse, sans aucune possibilité de se faire payer. À moins que le ministre pour lequel ils travaillaient parvienne à survivre au renvoi du Cabinet ministériel. C’est le cas de plusieurs centaines de hauts cadres qui étaient engagés à titre de contractuels. Les hommes et femmes qui
travaillaient au cabinet des ministres mis à pied, à l’occasion du replâtrage qui vient d’être effectué la semaine dernière, ne verront pas un sou. Car la déclaration de banqueroute faite par le président haïtien, Michel Martelly, ipso facto met l’État haïtien à l’abri de réclamations qu’auraient pu faire ces personnes qui sont abandonnées à elles-mêmes, sans aucun recours. On apprend qu’une Suite en page 2