Haiti-Observateur: Journal du 19 au 26 fevrier 2014

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haiti observateur Lè manke gid, pèp la gaye !

Vol. XXXXIV, no. 8 New York : Tel : (718) 812-2820; •

Fondé à New York, cet hebdomadaire est édité par la société Haïti-Observateur Group, Inc.

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CRAIGNANT SON ÉVENTUEL RENDEZ-VOUS AVEC LA JUSTICE

Martelly prend des décisions politiques pour se protéger Par léo Joseph Parmi les hommes qui ont occupé le Palais national, pas un seul n’avait autant redouté la justice que Michel Martelly, qui remporte la palme en matière de violations des lois et de la Constitution du pays. C’est pourquoi

toutes les décisions politiques qu’il a prises, tout au long de son administration, visent à se protéger personnellement, lui et sa famille, contre une série de poursuites judiciaires qui pourraient se déclencher contre lui. En effet, tous les démêlés que le président Martelly a eus avec

les parlementaires, les partis politiques et la société civile trouvent leurs origines dans ses transgressions, qui ne se comptent plus. Au fil des trois ans et demi qu’il a passé au pouvoir, il a été aux prises avec quasiment tous les secteurs de la vie nationale. Mais c’est le con-

tentieux électoral qui résume la lutte menée par Michel Martelly pour assurer sa survie politique.

BANDITISME ET INSÉCURITÉ LA TERREUR FRAPPE CROIX-DES-BOUQUETS

À 72 heures d’intervalle, un « team » écumé américain et la prison civile ciblés par des inconnus (Collaboration spéciale) La prison civile de la Croix-desBouquets, où croupit sans jugement, depuis plus deux ans, l’homme d’affaires Clifford Brandt, a été pris pour cible par

des « individus » non encore identifiés, au cours de la soirée du lundi 17 février. C’est ce qu’a laissé entendre le porte-parole adjoint de la Police nationale d’Haïti (PNH), Gary Desrosiers, qui s’était précipitamment rendu sur

place dès les premiers tirs enregistrés. Selon ses déclarations, le policier en faction, Nicolas Sadrac, est tombé sous les balles meurtrières des bandits. Suite en page 12

Inauguration d’une nouvelle église méthodiste à Croix-des-Missions Par Etzer M. Depestre

Bien avant les neuf coups de l’horloge, une activité fébrile régnait dans les parages de la nouvelle Église méthodiste de la Croix-des-Missions, le dimanche 16 février dernier. C’était, en effet, le jour de son inauguration. À part les fidèles et les invités spéciaux qui y prenaient place, des marchands ambulants s’affairaient à l’extérieur. Comme de fins renards, ils avaient bien guetté leur proie.

Le président de la Conférence méthodiste d’Haïti, le pasteur Gesner Paul (à gauche) coupe le ruban avec le frère Robert Parker, l’un des responsables de la United Methodist Church de Lebanon (New Hampshire). Au centre, le Rév. Marco Depestre fils, surintendant de l’Église Méthodiste de Port-au-Prince.

Ce sont les pasteurs Gesner Paul, Marco Depestre fils, Junie Hyacinthe et Fède Jean-Pierre qui officiaient pour la circonstance. D’autres membres du corps pastoral, notamment les révérends Jacky Sincère, Lucien Lamartinière et Mitau Émile rehaussaient de leur présence ladite cérémonie. Arrivés des États-Unis d’Amérique, les frères Joe Perrigo et Robert Parker, de la United Methodist Church de Lebanon (New Hampshire) manifestaient encore Suite en page 9

Michel Martelly, l’homme par qui éclatent les scandales. Les infractions imputées à Sweet Mickey relèvent de toutes les catégories. On eut dit que le chanteur du compas s’est fait élire président rien pour démontrer à tous qu’il peut violer les normes établies avec impunité. Mais la fin justifiera les moyens.

Le gouvernement Martelly a annoncé très tôt la couleur. Car peu après sa prestation de serment, la journaliste d’investigation Nuria Pierra a dénoncé les pots de vin dont le candida à la présidence Martelly était le bénéficiaire de la part des firmes de construction du sénateur Félix Bautista, proche de l’ex-président dominicain Léonel Fernandez et patron du Parti de libération nationale créé par Juan Bosch et sous la bannière duquel M. Fernandez était élu pour ses deux mandats. On ne peut énumérer tous les actes de brigandage commis par le président haïtien, on se contente d’en signaler ceux jugés les plus graves. On doit nécessairement commencer par la corruption. Car c’est de là que sont nés tous les malentendus. Sous cette rubrique, il faut mettre les détournements de fonds de l’État imputés à la famille présidentielle, notamment, le président de la République, la première dame Sophia Saint-Rémy Martelly et le fils aîné du couple présidentiel. C’est d’ailleurs suite à ces Suite en page 2

PROTESTATION CONTRE LA VISITE EN FRANCE DE MICHEL MARTELLY

Appel au président français de ne pas recevoir « l’ami de Duvalier » Deux semaines après que le président haïtien Michel Martelly et celui de France François Hollande eurent été tour à tour l’hôte du président des États-Unis Barack Obama, le projet du chef d’État

d’Haïti de se rendre en visite officielle en France a déclenché la protestation d’une organisation œuvrant pour que Jean-Claude Duvalier soit jugé pour les « criSuite en page 5

Did You Know? Volume 2, Issue 23 By Garry Emmanuel A heavy fat intake is toxic to health. Today, however, people have a reckless tendency to consume more fat and cholesterol than their bodies need.

Medical researchers have established the following top four health hazards associated with fat. Heart Disease Suite en page 3


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CRAIGNANT SON ÉVENTUEL RENDEZ-VOUS AVEC LA JUSTICE

Martelly prend des décisions politiques pour se protéger Suite de la page 1

scandales que les avocats Newton Saint-Juste et André Michel ont porté plainte contre la femme et le fils du président qu’a éclaté le scandale de la mort suspecte du juge chargé de l’instruction du dossier, en l’occurrence le juge instructeur Jean Serge Joseph. Une autre pomme de discorde suscitée par le président Martelly est bien la nomination illégale de dix membres

La première dame Sophia SaintRémy Maratelly.

de la Cour supérieure des comptes et du contentieux administratif par la présidence, niant ainsi au Sénat la prérogative à lui réservée par la Constitution en tant qu’unique entité compétente pour nommer ces hauts fonctionnaires. Plus que tous ses prédécesseurs, Michel Martelly a mis son grappin sur le système judiciaire, faisant des juges les exécutants de ses basses œuvres. Aussi, sous la dictée du Palais national, des proches

du président, de la première famille ou de leurs alliés, des personnes accusées de crimes graves ont-elles eu leurs peines allégées ou blanchies tout bonnement. Pendant ce temps, d’autres citoyens pris pour opposants ou refusant d’agir dans la logique du pouvoir, sont arrêtés, persécutés ou réduits au silence. C’est, par exemple, le cas de l’arrestation suivi de l’emprisonnement des frères Énold et Josué Florestal, accusateurs de la première dame et du fils du président pour corruption. En faisant mainmise sur le système judiciaire, le chef de l’État met des bâtons dans les roues de tous ceux qui cherchent à faire juger Jean-Claude Duvalier pour assassinats politiques, viols et torture. De même l’homme d’affaires Clifford Brand, accusé de kidnapping et d’association de malfaiteurs, ne s’est pas présenté devant son juge naturel voici bientôt deux ans depuis son incarcération. Sous la rubrique de la confiscation du système judiciaire par l’Exécutif est mis également le scandale de l’effort déployé par le président Martelly et ses suppôts pour étouffer la plainte portée contre sa femme et son fils. La mort du juge Joseph, survenue suite à des pressions indues exercées sur lui par l’Exécutif pour le

Tournée en Floride de la Chorale Méthodiste de Duplan MIAMI Vendredi 28 Fevrier 2014, 7 h PM Norland United Methodist Church 885 North West, 195th Street Miami Florida 33179 FoRT-PIERCE Samedi 1er Mars, 7 h PM First Haitian Nazarene Church 3425 De berry Road Fort-Pierce, Fl 34034 PoMPAno BEACH Dimanche 2 Mars, 7 h PM Eglise Baptiste de la Redemption 3501 Norht East 3rd Ave Pompano Beach Florida, 33065 lAKE WoRTHI Lundi 3 Mars, 7 h PM Eglise Baptiste Péniel 1110 South A. Street Lake Worth, FL 33460 Pour informations : Past. Edzaire Paul edzairep@hotmail.com

forcer à fermer définitivement le dossier, trouve son origine dans le contrôle du système judiciaire par le Palais national.

nité versés par l’Uruguay, suite à la sodomisation d’un jeune Haïtien par les casques bleus de ce pays. Mais, plus important encore sont les millions décaissés Un brigandage finan- du fonds PetroCArie, soit un cier à nul autre pareil total de USD 432 millions $ Le détournement des fonds millions dépensés à la suite du public pourrait être le plus gros scandale enregistré sous la gestion de l’équipe Martelly-Lamothe. On ne peut déterminer l’énormité des abus perpétrés au cours des trois dernières années tout au temps que le régime tèt kale est au pouvoir. Mais indéniablement, il s’agit d’un brigandage financier à nul autre pareil. Sous ce chapitre, il faut énumérer les contrats signés Le fils aîné du couple présidentiel de gré à gré, surtout avec des Olivier Martelly. firmes dominicaines, en échanges de juteuses commis- passage de l’ouragan Sandy, sions versées aux dirigeants. en 2012. Malgré les rappels à Dans le cadre de ces accords, l’ordre et les cris de protestale Premier ministre Laurent tions exigeant un rapport sur Lamothe s’arrange pour que l’usage qui a été fait de ces ses amis et les compagnies de valeurs, l’administration Marses derniers bénéficient des telly-Lamothe s’est retrancontrats pour lesquels sont chée dans un silence couversées d’intéressantes ris- pable. tournes. Dans de telles conditions, il est aisé de compren- Il faut tout tenter pour dre pourquoi l’équipe au pou- éviter d’affronter la voir tient tellement à mener de justice telles opérations dans l’opac- En clair, toutes ces dérogations mises au compte du ité totale. Ici encore doit être placé le président et de son gouvernecontrat d’USD 45 millions $ ment ont un prix à payer, et passé avec la firme « Smart- dont l’échéance doit arriver matic», à la fin de l’année tôt ou tard. C’est donc dans la 2012. Cette firme est engagée perspective d’écarter, si possipar l’équipe Martelly-Lamo- ble, définitivement son renthe, dans la perspective des dez-vous avec la justice que le prochaines élections, pour président s’est révélé le violacréer les cartes d’identifica- teur numéro un de la tion électorale (CIE). On con- Constitution et des lois du naît la hauteur en dollars US pays. Au niveau de la justice, M. du contrat octroyé à Smartmatic, mais les conditions Martelly s’est arrangé pour dans lesquelles il a été conclu que les juges lui rendent persont connues uniquement par sonnellement compte. Les magistrats inculpent et blanles chefs de l’Exécutif. Un autre scandale finan- chissent ceux que lui indique cier constaté sous Martelly le chef de l’État et exécutent réside dans l’énigme entou- scrupuleusement les listes rant l’usage qui a été fait des fournies par le Palais national. USD 3,4 millions $ d’indem- Voilà pourquoi la première

famille, ses amis et les proches du Palais national, qui sont les varis corrupteurs, ne sont jamais inquiétés. Dans le cadre de cette même logique, le président joue pieds et mains pour que ses amis accèdent au pouvoir au niveau des deux Chambres. Aussi a-t-il forcé la note pour nommer ses amis à la Cour de cassation (exemple : Arnel Joseph comme président), au Conseil électoral permanent (CEP) ainsi qu’à la Cour supérieure des comptes et du contentieux administratif (CSCCA). Et il n’hésitera pas à commettre les pires monstruosités contre quiconque tente de contrarier ses plans. Parmi les institutions de l’État que redoutent Michel Martelly et sa clique, la CSCCA passe pour numéro un. Car c’est elle qui a la responsabilité constitutionnelle de mener des enquêtes financières indépendantes sur les hautes fonctionnaires de l’État, notamment, le président de la République, les ministres, les directeurs généraux et autres. Si les fonctionnaires qui y sont nommés ne sont pas des hommes et femmes contrôlés par chef de l’État, mais qui ont les coudées franches pour faire leur travail avec toute indépendance, Martelly et son équipe craignent que ne soient diligentées des enquêtes sur les brigandages financiers commis sous le gouvernement rose; ainsi que sur la corruption qui bat son plein sous l’équipe Martelly-Lamothe. À la lumière de ces faits, il est aisé de comprendre pourquoi Michel Martelly se bat du bec et des ongles pour qu’il remplisse les institutions de l’État d’inconditionnels de Sweet Mickey. À cette fin, rien n’autorise à croire qu’il fera quoi que ce soit pour favoriser la solution de la crise électorale. l.J.


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Haïti-observateur HEALTH NUGGETS FOR SMART PEOPLE

Did You Know? Volume 2, Issue 22 Suite de la page 1 Cholesterol is essential for proper bodily function. The body produces cholesterol and also gets it from certain foods. Too much cholesterol in the diet, however, can lead to atherosclerosis. According to the National Heart, Blood and Lung Institute, atherosclerosis develops when a significant amount of cholesterol accumulates in the arterial walls and forms a plaque that narrows the arteries. Consequently, the flow of blood through the arteries is reduced. This can result in a heart attack or angina, also called chest pain. High cholesterol also contributes to coronary disease. Like high blood pressure, high cholesterol is a silent killer that can exist for years before the condition is discovered — usually after a heart attack. For every pound of fat you gain, your body manufactures more blood vessels. That makes your heart work harder. In addition, this reduces the effectiveness of nutrients you take in. Obesity The body needs some fat to burn energy and provide a back-up energy source when the body is without food for a long period of time. Fat helps in the absorption of nutrients and provides insulation from heat and cold. Too much body fat, however, can lead to being overweight or obese. According to the National Heart, Blood and Lung Institute, obesity can cause sleep apnea, type 2 diabetes, and gallstones. It can also cause irregular menstrual periods and female infertility. Being overweight puts a strain on the joints and wears away the cartilage between the joints, causing joint pain. Furthermore, being overweight increases your risk of certain cancers, such as gallbladder, breast and colon cancer. The good news is that if you lose the weight, you will not need the excess blood vessels anymore. Diabetes According to the Obesity Society, excess body weight contributes greatly to the development of diabetes. In fact, it is reported that 90 percent of diabetics are obese. Overweight people are at a higher risk for type 2 diabetes than people who are having normal weight. How? Excess fat

pakingtonVICTIMES

hinders the body’s ability to produce enough insulin to regulate blood sugar. And this should not be overlooked because uncontrolled diabetes can lead to kidney disease, stroke, and blindness. Stroke Excess fat and cholesterol is a dangerous combination that can cause a stroke. A stroke occurs when the blood flow to a part of the brain is severely reduced or interrupted. The affected brain region is then deprived of food and oxygen. What is the result? Brain cells begin to die. An artery narrowed by a buildup of cholesterol or a blood clot is often the problem. Being overweight or obese forces the heart to work harder, and this can result in high blood pressure. According to the National Heart, Blood and Lung Institute, high blood pressure is the number one risk factor for a stroke. The above four negative effects linked to fat consumption are life-threatening. If you are a fat addict, maybe it is time to consider cutting it out. Keep in mind, however, that a healthy diet should include an adequate amount of fat and cholesterol, even if you are trying to lose weight. Fat in and of itself is not bad; the problem is the excess amount of it. So don’t be too generous with your health! The challenge: The solution? Proper nutrition, regular exercise and staying busy in order to avoid eating out of boredom are the first steps to taking back control of your health and stopping the negative effects of fat in your life. Remember, your health is the most precious asset you have. It is up to you to choose how to preserve it. Let us start today a fat awareness campaign for a happier, healthier, stronger, and richer 2014! Food for Thought: “Your daily choices determine the quality of your health. Your lifestyle reveals your choices.” Disclaimer: The information contained in Health Nuggets for Smart People is for general information or entertainment purposes only and does not constitute professional health advice. Please contact your personal physician or an independent health professional for advice regarding your specific situation. Published: February 19, 2014

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I want the world to see Haiti as I do By Jimmy Jean-louis * I think about Haiti every day. It is where my roots lie and my old memories live. Haiti is where I lived as a boy before I left for Europe with my family to start a new life far from everything I had ever known and loved. That experience taught me a way to see the world, and to understand how the world sees Haiti. As a boy growing up in France, and later working as a model and actor, I learned about popular perceptions of my country—chronically corrosive politics, insecurity, corruption, the poorest place in the Western Hemisphere. Rather than alienate me, learning these perceptions gave me the strength to speak out and find meaningful ways to change how people see my homeland. In 2006, I landed the role of “The Haitian” on the NBC television series “Heroes.” This opportunity pushed me to accept and embrace the responsibility of representing Haiti and the culture of my homeland. The impact was unexpected as suddenly, and perhaps for the first time in a long time, the world could juxtapose the words Haiti and heroes in the same sentence. In 2012, I was cast as Toussaint Louverture in a film that told the story of Haiti’s greatest hero and leader of the Haitian Revolution whose military genius and political shrewdness transformed an entire society of slaves into the world’s first independent black nation. These were positive achievements, I thought. But in my mind I couldn’t just leave it at that. I needed to do something more for my country, especially for the many young Haitians who remain the most vulnerable and excluded members of Haitian society. I was inspired to create Hollywood Unites for Haiti, a non-profit organization named after a soccer team I played for in Los Angeles called the Hollywood United Football Club. For Haitian youth, sports bring new opportunities and open their minds to the world beyond. Positive focus on Haiti has always been in short supply and I felt it was important to boost interest in youth through activities, and in turn in the country itself. Not long after, the Pan American Development Foundation (PADF), a Washington D.C.based organization that has worked in Haiti for more than three decades, asked me to join their campaign as a PADF Goodwill Ambassador to push to end the exploitation of children in all forms. Having learned about their long history of sustainable development in the Americas, including Haiti, I was pleased and proud to accept. The role has allowed me to raise awareness among Haitians, members of the Haitian Diaspora, diplomats, U.S. members of Congress, and many others in the U.S. and abroad about the damaging effects of child exploitation. Traveling to and from Haiti over the years, I began to notice a shift. My country was changing. I could sense hope when I spoke to people. I was inspired to think that things were getting better. Then the earthquake hit. In those dark early days following the January 2010 disaster,

I felt like everything had collapsed: Not only the buildings, but worse, the human spirit of everyday Haitians. I walked among ruins in a place I did not recognize anymore. My heart broke. Four years after that terrible tragedy, I still cannot stop thinking about Haiti. Yes, progress has been made. Thanks to the work of organizations like PADF that have partnered with the Haitian government, local organizations, and private sector service providers, the rubble no longer chokes the streets. Homes are being repaired, neighborhoods are springing back to life, and small businesses are creating new jobs. Wherever I go, I tell everyone that Haiti is open for business. As Haitians, we must come together to foster this budding hope and ensure it continues to grow. We cannot afford to be divided as we face the challenges ahead: creating jobs, repairing damaged and building new infrastructure, eliminating child exploitation, creating after-school programs for children and youth, providing education and access to quality healthcare, reducing insecurity, developing tourism, and ensuring political stability and government transparency. We have our work cut out for us. With Hollywood Unites for Haiti, we are working to do our part. We have built a school in Petion-Ville’s isolated Cadet area where access to the rest of the city is difficult, and almost no basic services are available. I know this area well because it is near where

I would visit my grandparents when I was a boy. Today, about 130 children of all ages are receiving free education and one hot meal a day. The school is powered by solar energy and in time we hope to make more improvements. In partnerships with The Heart Fund, a French non-profit that fights cardiovascular disease, we are also drawing attention to the issue of healthcare access and heart disease prevention. Through our partnership, we bring heart specialists to provide specialized care to vulnerable, ill children, and perform difficult surgeries in partnership with local private clinics and doctors. There is still a lot to accomplish in Haiti. That is why we can’t stop now. We need to create an environment that gives young Haitians access to more opportunities than we have ever had before. As we leave behind Haiti’s worst natural tragedy, I hope that we continue to engage others to move Haiti forward into an irresistible future, one where perceptions of our homeland will be what we want them to be, and when we will no longer need television characters to convince us of who we truly are. * Actor, philanthropist and activist

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Haïti : le consensus et les grands enjeux Par Yves Saint-Gérard Il y a lieu de s’interroger sur la poursuite de cette politique chaotique des dirigeants haïtiens qui attendent chaque fois la survenue de la crise politique (pourtant prévisible) pour se mettre précipitamment autour d’une table de négociation et proposer un accord virtuel dans le cadre d’un sempiternel dialogue de sourds. En effet, après trois décennies environ de dérives post-Duvalier, chaque individu ou parti (organisation) pense résoudre le problème haïtien tout seul avant de prouver son cynisme et son incompétence. Pour notre part, nous restons convaincu (bien avant 7 février 1986) que la complexité du problème haïtien réside dans le fait que les Haïtiens n’ont pas encore compris pour la plupart que, indépendamment des résultats des élections successives, seuls les élus et hommes politiques qui auront la lucidité d’envisager un véritable gouvernement de sauvegarde nationale et de salut public laisseront leurs noms dans l’histoire nationale de notre époque car, de l’indépendance nationale de 1804 à nos jours, il existe un véritable problème haïtien que les dirigeants politiques et les élites pour la plupart ont toujours refusé d’élucider : ils se sont obstinés à ne pas offrir à leurs concitoyens l’alternative tant sociale que politique et économique que ceux-ci attendaient d’eux. Naturellement les élites locales subliment plus la médiocrité des dirigeants haïtiens au lieu de tout faire pour que le pouvoir aille aux plus capables pour que le plus grand bien aille au plus grand nombre. De toute évidence, elles font tout pour qu’après deux siècles d’indépendance fictive le pays reste sous une tutelle qui leur offre quelques subsides à travers l’aide internationale. Il ne nous est pas permis de rester indifférent au débat que certains voudraient aujourd’hui banaliser à travers un pseudo-dialogue « interhaïtien ». Néanmoins, tout est encore possible alors même que l’espoir des Haïtiens de bonne volonté reste encore en captivité comme s’il s’agissait d’une fatalité. Certains observateurs vont sûrement contester notre réflexion, parce qu’ils prennent au sérieux les actuelles tentatives d’accord du gouvernement Matelly/Lamothe. Toutefois, ils n’auront pas tiré des leçons des expériences du passé parce qu’ils négligent le fait que le pouvoir haïtien (d’Henry. Namphy (1986) à M. Martelly (2014) a toujours trouvé un prétendu accord inter-haïtien sur mesure pour sortir le pays d’une crise qui perdure. Certains Haïtiens condamnent l’ensemble du processus quand d’autres l’avalisent globalement en se réfugiant derrière la légitimité factice du président Martelly. De toute manière, les ambitions de ces accords inter-haïtiens sur mesure sont dérisoires. Ceux qui y adhèrent le font par intérêt quand ils sont dans un parti politique ou simplement par une approche affective de la question nationale. En réalité, on donne à l’actuel dialogue entre le pouvoir et les partis politiques une dimension qu’il n’a pas. Pourtant, beaucoup d’Haïtiens semblent bien comprendre la situation du pays mais cela n’implique pas de leur part une attitude cohérente : ils négligent le problème essentiel qui

est un changement fondamental aussi bien social qu’économique et politique dans un pays devenu l’un des plus pauvres du monde après plus de deux siècles d’indépendance. Aujourd’hui, il existe une situation nationale exceptionnelle qui exige des remèdes inhabituels. Toutefois, on voudrait, une fois de plus, tromper les masses populaires en organisant un énième « dialogue inter-haïtien » sous les auspices de la Conférence épiscopale d’Haïti, mais de manière anecdotique, rappelons qu’il est éternellement question de « dialogue » et « d’accord » alors qu’il faudrait enfin au pays une démarche prospective en vue d’un vrai consensus devant aboutir à la mise en place d’un gouvernement de sauvegarde nationale et de salut public. Depuis le congrès créateur de l’IFOPADA , en 1980, nous étions de ceux qui avaient adhéré à l’idée qu’il fallait à Haïti un gouvernement de sauvegarde nationale pour réussir l’après-Duvalier. Certes, des voix discordantes étaient venues alimenter un faux débat. Nous n’avons cessé de penser que seul un consensus pourrait offrir au pays une alternative pour que demain ait un avenir en Haïti. Alors, pourquoi un consensus ? Parce que la sortie de crise en Haïti concerne tous les Haïtiens, aussi bien les apolitiques ou majorité silencieuse que les politiques qui ont des appréciations fort différentes de la situation chaotique de leur pays ; parce qu’aussi le contexte du pays a favorisé l’éclosion d’une lutte fratricide du chacun contre tous ; parce qu’enfin il faut tout faire pour changer cette mentalité de référence qui dévalorise l’homme d’Haïti en l’enfermant dans des ghettos idéologiques qui piègent le devenir du pays. Le consensus en question n’est pas un mot en vain, car il ne s’agit pas d’envisager un énième « gouvernement d’ouverture » sans perspective pour le pays. Ce consensus recherché impose avant tout un projet alternatif pour créer les prémisses d’un changement tant politique, économique que social. Le consensus que nous appelons de nos vœux s’adresse à tous les Haïtiens : aussi bien ceux de la société civile que ceux de la classe politique ; aussi bien ceux des régimes politiques antérieurs que ceux du régime politique actuel. C’est un consensus qui doit inviter les Haïtiens à se mettre autour d’une table pour dépasser leur ego et proposer un projet économique, politique et social viable à leur pays. Autrement, comme d’habitude, rien ne sera possible, car seule cette volonté consensuelle rendra le nécessaire possible en Haïti si on laissait du temps au temps. De notre point de vue, le vrai problème haïtien n’est pas le partage du pouvoir ; ce n’est pas aussi de savoir quels sont les candidats (présents ou futurs) qui vont l’emporter aux divers simulacres électoraux si d’aventure ces vainqueurs potentiels n’étaient ni compétents, ni capables de dépasser leurs ambitions personnelles pour enfin offrir à leur pays une véritable sortie de crise. L’actuel gouvernement Martelly/Lamothe n’est pas capable d’offrir au pays une alternative viable, mais il s’offrirait une chance historique à nul autre pareille s’il acceptait l’initiative de tous ceux qui prônent le consensus national. Dans nos ouvrages et interventions des

années 80, nous n’avons cessé de plaider en faveur d’une convention (ou conférence) nationale, parce que nous sommes convaincu que seule pareille démarche pourrait aboutir à ce que nous avons appelé un véritable gouvernement de sauvegarde nationale et de salut public, lequel aurait comme credo un « pacte national », c’est-à-dire une volonté partagée et un programme établi de manière consensuelle pour mettre un terme aussi bien à cette guerre fratricide du chacun contre tous qu’à cet intolérable arbitraire socioculturel généralisé. En effet, nous pensons que ce consensus ne peut se faire qu’à partir d’un véritable « pacte national » clairement consenti. En 1998, déjà, Serge Gilles avait invité la classe politique à une telle démarche qu’il ne faudrait pas confondre avec les initiatives de simple rapprochement de secteurs politiques comme la convergence démocratique dont il était partie prenante. Ce pacte national est avant tout une concertation pour étudier en toute connaissance de cause les besoins du pays à travers des débats capables de mobiliser toutes les couches sociales du pays afin de rendre lisibles l’alternative recherchée. Comme chacun le sait, le changement démocratique est à portée des mains de tous ceux qui le souhaitent mais il leur faut aussi convaincre patiemment la majorité silencieuse pour qu’elle mette enfin tout son poids dans la balance. Cela implique un effort de compréhension réciproque et chacun, aussi bien le pouvoir que la classe politique, doit respecter la parole donnée. Le consensus, c’est avant tout une volonté collective d’offrir au pays une alternative irréversible pour tourner la page du mal-développement... C’est sans nul doute une utopie si d’aventure le rapport des forces ne changeait pas en faveur des forces du changement démocratique. De toute évidence, il faudrait éviter de donner trop d’importance à l’accessoire au détriment de l’essentiel, car chaque groupe, voire chaque individu, doit tourner le dos à cette démarche marginalisante des autres qui fait d’Haïti une double nation, celle des « Nèg » la ville et celles du « pays d’en dehors » ; celle des créolophones et celle des francophones ; celle du christianisme et celle du vaudou... Depuis le 7 février 1986, le pouvoir est aux mains d’individus qui parlent sans cesse de « gouvernement d’ouverture » quand ils sont confrontés aux manifestations populaires. Sitôt la paix revenue, ces dirigeants deviennent hautains et font pour jouir seuls du pouvoir en méprisant systématiquement tous les autres secteurs de la classe politique (opposition, dit-on) et toutes les castes de la société civile. Nous refusons de croire que le pays va être encore condamné à s’enliser dans la démagogie d’un nouveau « gouvernement d’ouverture » avec les mêmes dirigeants bornés et autoritaires. Le pays a déjà connu maintes expériences qualifiées ou de « gouvernement de la petite concorde » moyennant le retour de J.-B. Aristide ou « gouvernement d’ouverture » au prix de l’acceptation de la réélection rocambolesque de R. Préval... Aujourd’hui, c’est le probable « gouvernement d’ouverture » sur la base d’accords en échange seulement d’une promesse de simulacre électoral de M. Martelly. C’est un jeu de

dupe qui risque de rendre la situation politique plus chaotique dans la mesure où de tels « gouvernements d’ouverture » ont l’art de créer et de multiplier les discordes entre tous ceux, opportunistes pour la plupart, condamnés à partager le pouvoir avec un président autoritaire qui n’a aucun sens de la parole donnée. L’un des traits les plus répugnants des prétendus « gouvernements d’ouverture » consiste à donner une impression d’entente alors que c’est faux. Contrairement à ce qui se passerait avec des gouvernements dits de sauvegarde nationale et/ou de salut public, issus d’un consensus national, le gouvernement dit d’ouverture n’a aucun objectif social et économique bien déterminé puisqu’il est le souvent dépourvu de programme que seul un « pacte national » peut convenablement offrir. De toute manière, ce n’est ni le première fois, ni la dernière que l’on va prétendre au dialogue alors qu’il s’agit depuis 1986 d’un interminable dialogue de sourds (guidés par le seul égoïsme instinctuel individuel des dirigeants et élites au détriment de l’égoïsme instinctuel collectif). Après tout ce que le peuple haïtien a vécu jusqu’à présent, il ne faut pas s’étonner qu’il se révolte contre le gouvernement Mattely/ Lamorthe comme il l’a déjà fait contre les régimes dictatoriaux des Duvalier et de JeanBertrand Aristide. Serge Gilles a longuement mis l’accent sur les approches dogmatiques qui ont fait échec au pacte national en 1998. En effet, selon lui, les uns comme les autres s’inscrivent dans une démarche purement sectaire qui exclut tous ceux qui pensent différemment ou qui ont appartenu à un gouvernement antérieur. Pour notre part, nous trouvons ces attitudes aberrantes en Haïti où ceux qui déclarent publiquement refuser tout pacte national avec ceux qui ont des options politiques (ou un passé politique duvaliériste, lavalassien...) se retrouvent très souvent avec les mêmes prétendus « ennemis du peuple » dans une mondanité locale déconcertante : s’abreuvant de whisky ou de rhum « en tête à tête » alors qu’ils ne pouvaient pas discuter entre eux en vue d’élaborer par consensus un programme de gouvernement viable. Actuellement, il semble qu’un accord ait été trouvé entre l’Exécutif, le Parlement et les Partis politiques, dans le cadre du dialogue inter-haïtien, sous la médiation de la Conférence épiscopale d’Haïti. Comme d’habitude chacun (groupe ou individu) marchande pitoyablement : le président du Sénat, Dieuseul Simon Desras, pourrait ne pas signer l’accord conclu entre les partis politiques et l’Exécutif dans le cadre du « dialogue inter-haïtien ». On remarquera que le chef de l’État et les leaders du Sénat n’étaient pas encore parvenus à un accord autour du dossier de la nomination des membres de la Cour supérieur des comptes et du contentieux administratif (CSCCA). Tout cela prouve qu’il s’agit d’une tartufferie dans le cadre d’accords/contre-accords aux limites floues. Néanmoins, M. Martelly aurait, selon certains observateurs, promis de publier la liste des conseillers de la Cour des comptes, mais n’aurait nullement fixé de date pour l’instant. L’éternel problème électoral revient au devant de la scène et on notera que, depuis 1986, aucune des élections réalisées n’a été véritable-

ment démocratique. L’on comprendra indiscutablement pourquoi, comme du temps de Jean-Claude Duvalier, des partis politiques et l’Exécutif prétendent avoir bouclé hier la deuxième phase du « dialogue inter-haïtien sur un accord en vue de l’organisation des prochaines élections ». À l’issue de ce marchandage, le chef de l’État aurait approuvé la recommandation des dirigeants de partis politiques et promettrait de (re)transformer le Collège transitoire du Conseil électoral permanent (CTCEP) en Conseil électoral provisoire (CEP). De leur côté, les dirigeants des partis concernés accepteraient de ne plus envisager le départ de tous les conseillers électoraux puisque chaque pouvoir devrait éventuellement désigner un nouveau membre en remplacement d’un conseiller électoral déjà en poste. Heureusement que l’ubuesque ne tue pas. Décidément, plus ça change plus c’est pareil à tous les niveaux et le Parti Kontra Pep la ainsi que la Fusion des Sociaux démocrates ont déjà claqué la porte. Dans un second temps, la dissidence s’est amplifiée avec le départ de Fanmi Lavalas. Dans la foulée, représentants des partis non dissidents et l’Exécutif formeraient une énième commission spéciale devant préparer l’amendement de la loi électorale dans un délai de 15 jours. Étonnamment, les partis politiques non dissidents et le chef de l’État sembleraient opter pour le maintien du Premier ministre, dans le cadre d’un fantasmatique « gouvernement d’ouverture » regroupant qui ? Comment ? Pourquoi ? dans cet état de non droit. En attendant, nous n’avons aucune réponse à ce sujet et on viole la constitution qu’une démarche consensuelle aurait permis de repenser en toute connaissance de cause pour mieux l’adapter aux us et coutumes de la population. Ce rapide survol de ce « dialogue inter-haïtien sur mesure » nous permet de rappeler que seule une conférence nationale ou une convention nationale d’ampleur permettrait à la société civile, à la classe politique et aux dirigeants du pays de penser et d’œuvrer autrement pour que demain ait un avenir en Haïti. Nous pensons qu’une telle initiative impose un véritable « pacte national » qui est à la portée des Haïtiens, si la classe politique et les dirigeants du pays devenaient enfin crédibles. Cette absence de crédibilité est à l’origine de ces multitudes de partis et d’organisations « zombis ». Elle explique pourquoi les responsables politiques et dirigeants du pays sont dans l’incapacité d’amender la constitution dans un respect mutuel qui n’existe pas. Pour notre part, nous sommes fermement contre la persistance ou la mutation du CEP, car les mairies devaient pouvoir tout organiser avec les représentants des candidats. Nous sommes aussi contre le poste de Premier ministre, car incompatible avec la mégalomanie des présidents élus. Nous sommes enfin pour des élections à la proportionnelle intégrale parce qu’elles limiteraient les fraudes et favoriseraient une représentation adéquate. En ce sens, le candidat à la présidence pourrait être la tête de liste de tous ceux qui le soutiennent. Naturellement, ceux qui s’intéressent aux palabres interminables opteront pour le statu quo, sans prendre en considération les mentalités de référence.


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PROTESTATION CONTRE LA VISITE EN FRANCE DE MICHEL MARTELLY

Appel au président français de ne pas recevoir « l’ami de Duvalier » Suite de la page 1 imes » commis sous son gouvernement aussi bien que sous celui de son père. Dans une lettre adressée au président français, l’organisation demande que l’ancien dictateur ne soit pas reçu à l’Élysée. En effet, dans une lettre ouverte adressée au président Hollande, en date du 1o février, le « Comité pour juger Duvalier », dont le président est Gérald Bloncourt, qui est aussi le signataire du document, proteste avec véhémence contre la visite officielle de Michel Martelly en France. Voici le texte intégral de la lettre ouverte du Comité pour juger Duvalier : « Une information nous parvient : Le président haïtien Martelly doit rencontrer prochainement le Président de la France M. François Hollande. Nous dénonçons dès à présent auprès de M. le Président Hollande l’attitude négative du président haïtien envers les actions concernant la vitale question de mettre fin à l’impunité, impunité héritée en ligne directe des 29 ans de la dictature des Duvalier père et fils. C’est au gouvernement qu’il revenait de procéder à la mise en accusation de Jean-Claude Duvalier au moment de son retour-surprise le 16 janvier 2011. Rien n’a

été fait, ce sont les victimes qui ont porté plainte et il est évident qu’il n’y a aucune volonté du gouvernement en place pour que justice se fasse. Au contraire, de plus en plus nous assistons à la ‘duvaliérisation’ du système. « Le président Martelly a accueilli non seulement ce bourreau du peuple haïtien dans des réceptions amicales mais il l’a invité à des cérémonies officielles y compris récemment, le 1er janvier à Gonaïves, lors de la célébration du jour de l’Indépendance. Les organisations des droits humains ont protesté contre cette insulte à la nation également dénoncée par tous les démocrates et patriotes haïtiens. « Nous nous permettons de rappeler à M. le Président Hollande que c’est sous la Présidence de M. Mitterrand que cet assassin a trouvé refuge en France. C’est un Premier Ministre socialiste qui a annoncé à l’époque (1986) que Duvalier ne devait séjourner qu’une semaine en France. Il y est resté un quart de siècle ! C’est le ministre de l’Intérieur, M Chevènement, socialiste à l’époque, qui a déclaré en Avril 1999 que le tyran avait disparu et que les services de police avaient perdu sa trace ! Alors qu’il payait des impôts et avait le permis de conduire ! Cette attitude burlesque a donné

lieu à des articles dans la presse dont Le Monde. « Jamais Jean-Claude Duvalier n’a été inquiété. Bénéficiant de protections efficaces et de l’attentisme des pouvoirs qui se sont succédé. Enfin les preuves fournies par des organisations internationales (dont Amnesty International) par d’innombrables témoignages de victimes, par un grand nombre d’enquêtes prouvent que des dizaines de milliers de gens ont été torturés et ont perdu la vie dans des cachots tel Fort-Dimanche, sous les dictatures des Duvalier. JeanClaude Duvalier est encore poursuivi pour les millions de dollars escroqués à l’État haïtien. « Il est donc pour nous inconcevable que le Président Hollande reçoive M. Martelly que nous dénonçons comme un des soutiens essentiels de Jean-Claude Duvalier. Tous les arguments mettant en avant des obligations diplomatiques ne seraient à nos yeux que la poursuite du laxisme qui a entouré les bourreaux de notre pays. « Nous demandons avec la plus grande fermeté au Président de la République Française de différer cette rencontre avec l’ami de l’ex-dictateur jusqu’à l’obtention d’un authentique procès de ce

tyran. « Paris le 10 février 2014 « Pour le Comité pour juger Duvalier (France) « Le président : Gérald Bloncourt ». Né en Haïti, Gérald Bloncourt a émigré en France depuis plus de quarante-cinq ans où il n’a jamais cessé de lutter contre la dictature des Duvalier.

Bientôt un verdict concernant Duvalier de la Cour de cassation d’Haïti

Dans les milieux juridiques, à la capitale haïtienne, des rumeurs persistantes font état de la déclaration prochaine d’un verdict de la Cours de cassation concernant Jean-Claude Duvalier. De l’avis de certains juristes, la plus haute instance judiciaire du pays pourrait ordonner que l’ancien dictateur soit mis en accusation pour « corruption ». Rappelons que le 30 janvier 2012, le juge Carvès Jean avait déterminé que Duvalier ne pouvait être jugé sous l’accusation de violations des droits humains commises durant les quinze ans qu’il était au pouvoir, arguant que la prescription avait expiré par rapport aux accusations portées contre lui, savoir : torture, viols et assassinats. Le récent revers juridique

essuyé par Jean-Claude Duvalier remonte au 1er février 2011, lorsque la justice fédérale suisse avait rendu un verdict contre fiston Duvalier. La Cour fédérale suisse avait ordonné le gel depuis 1986, d’un compte en banque d’USD 6,2 millions $ de Duvalier. En février 2011, la même Cour fédérale suisse devait ordonner que cette valeur soit restituée au gouvernement haïtien, à titre de restitution. On se souvient qu’au moment où l’on s’y attendait le moins, Jean-Duvalier, dans la foulée du retour d’exil de JeanBertrand Aristide de l’Afrique du sud, débarqua en Haïti le 30 janvier 2012 détenteur d’un billet Paris-Port-au-Prince avec escale à Pointe-à-Pitre. D’aucuns prédisent que le président Hollande de France saura trouver une réponse satisfaisante à la requête du Comité pour juger Duvalier. Car les observateurs estiment qu’il est trop tard pour qu’il revienne sur sa décision de recevoir Martelly. D’ailleurs ce serait une rebuffade à son homologue américain, Barack Obama, qui avait été l’hôte du président haïtien environ vingt-quatre heures avant d’accueillir M. Hollande à la Maison-Blanche.

DIPLOMATIE INTERNATIONALE ET SOCIÉTÉ

Haïti : la nouvelle lecture intérimaire Par Dan Albertini Entre (). Les Suisses ont voté, le 9 février écoul,é contre SHENGEN. Une faible majorité a dit NON. Certains, même de l’intérieur, crient au vote xénophobe. Si c’était une manipulation raciste qui avait mené ce vote xénophobe, donc un vote raciste camouflé. Alors, les conventions internationales sont-elles bien hébergées ? C’est un pays qui prétend offrir ses bons offices pour la paix en Syrie, par exemple. Soyons plus sérieux que d’aller boire du vin vaudois à Genève, ou manger du filet de perches pour diplomates, sur la Côte. Ou la Suisse peut-elle démontrer hors de tout doute, que l’Europe est un danger ? Fermons les (). C’est carrément oui, la République a définitivement dépassé le cap du provisoire. Nous sommes rentrés essentiellement dans l’intérimaire. La différence est importante pour la compréhension du citoyen comme celle du diplomate étranger présent au pays. La nouvelle lecture doit être intérimaire, car elle obéit à une logique implacable, celle de la transition avec échéancier. Où, un mandat à venir est sûr de se voir accomplir, car la République est détentrice. L’échéancier n’est matière de ponctualité d’horloge mais de logique républicaine, la montre haïtienne se règlera, en effet, mais plus tard. Trois raisons soutiennent ma rigueur : la fin réelle de la révolution des compères, je l’ai

déjà soulignée. L’agenda du président Martelly ou les 7 vedettes, j’ai attiré l’attention sur la différence entre Haïti la Nation a besoin de stars. Et, incidemment la fin de Sur les Traces de Duvalier. La « Pensée Hoover » sur la notion de céder une part de souveraineté est une utopie mensongère sans intelligence. La fin de la révolution des compères, je l’écris d’ailleurs au singulier. Le sénateur Deras vient de signer les derniers devoirs en s’appliquant la recommandation émise sur son statut : Sénateur de la République. J’ai alors expliqué qu’elle cédait à celle de la culture. Ce que l’arrivée de Laferrière à l’AF, en France, va démontrer, non comme une sommité mondiale médiatisée mais comme le creuset de la véritable Pensée haïtienne, un standard longtemps étouffé par l’esclavage et après l’indépendance, pour d’autres raisons. Ce que je préconisais par récupérer nos standards. Ce que l’on retrouve ironiquement aussi dans la musique, par rapport à Martelly, avec l’interprétation de « Pye alman » par le Baldwin Wallace. N’ai-je pas soutenu ceci : « gageons qu’elle, la culture, réussira mieux que celle des généraux, dans l’esprit d’un substitut comme Cédras » ?. Mais, soyons sobres ! L’agencement de Martelly, que je définissais par les 7 vedettes. L’échéancier est ponctuel, même plus précis que je le croyais, je disais à l’époque que l’avenir s’en instruira. C’est à dire

les grands luminaires de sa présidence : le pont de l’audace, une tour de communications, l’Heure Martelly, Showbiz, l’Horizon Martelly, l’Économie du droit, la République et la nation. Réitérons le souhait, car je ne suis pas très « Armée » par rapport à l’éducation. Cependant, c’est une prescription constitutionnelle. L’armée existe aujourd’hui, dans le symbole de la Constitution, mais en fonction des besoins de la culture et de l’éducation. Il revient donc, d’une part, à la compétition politique, et à la gestion de l’ambition du président, de définir si l’Horizon Martelly est un lever ou un coucher de soleil. Sur les Traces de Duvalier est une chronique sociopolitique que j’ai tenue pendant plusieurs années. Voici ce que je disais le 29-06-08 dans la rubrique Editor & International de Réseau HEM Canada : « Les récents événements en Haïti et l’incapacité de la formation d’un nouveau gouvernement crient, interpellent et appellent à l’évidence (…) Si le Canada de son côté, a remis ses compteurs à zéro, par bien des gestes honorables, les poussières de l’argent des Duvalier en Suisse ne peuvent cacher dans l’histoire, le passage et l’établissement de bien de...., de cette école, nous le rappelons, décriée de kleptocratic pas les archives du Congrès Américain. (…) Alors, hélas l’argent des Duvalier en Suisse ». L’ironie du sort démontre aujourd’hui que le gouvernement

qui récupère ces fonds pour la République est celui dans lequel on retrouve le nom de Duvalier comme conseiller ; mais la Suisse ne peut plus feindre ni faire marche arrière. J’ai officiellement mis fin à cette chronique, le lendemain du 12 janvier 2010, car je me suis dit que nous devrions nous regarder autrement quand on peut s’assoir amicalement avec une descendance esclavagiste. Pire, pour revenir aux 7 vedettes cirées, mais précisément à : Une tour de communications, l’Heure Martelly, Showbiz, l’Horizon Martelly. L’Horizon Martelly n’est pas plus que le Showbiz, même l’Heure Maretelly, son heure de « gloire » mais réductrice, en dépit d’une grande Tour de communications qui l’a singulièrement amené à Washington, en connaissance de cause, quand le président américain le reçoit, avec la même odeur de ce que les archives du Congrès décrivent, répétons-le, comme Kleptocratic. Même relations avec Sur les Traces de Duvalier. Obama ne m’étonnera guère, quand la ville de Bridgeport se meurt sous le fardeau de la pauvreté, après Detroit. Quand l’Amérique fonctionne consciemment dans l’illégalité avec des sans papiers qui soutiennent une économie d’Amway comme entreprise du savoir. Que dalle pour Martelly, il faudrait peut-être consulter le sénateur Murphy, qui se décrit novice, pour savoir ce qu’il a pu rapporter à la Maison-

Blanche, après avoir rencontré le pasteur Pierre D’Haïti à Bridgeport. Revenons aux raisons de la notion de la lecture intérimaire. Je crois profondément qu’aucun Haïtien ne peut plus mentir à un autre sans conséquence. Nonobstant l’effet d’un par défaut, quand la compétition politique se soule avec des manifestations à vide. C’est pourtant là, je crois, un signe de maturité chez beaucoup d’Haïtiens. C’est exactement cette intelligence qui, à travers les associations communautaires haïtiennes à l’étranger, s’est manifesté pour décentraliser autrement leur localité et leur région. Créer une nouvelle forme d’économie devant déboucher à un bassin de rétention de même nature. Obama n’a absolument rien à voir avec ça. C’est, en effet, de réseau d’ambassadeurs de la culture haïtienne, des standards à récupérer, de nouveaux commissaires industriels bénévoles au service de leur ville respective, Petit-Goâve, par exemple, avec Dany Laferrière, que des institutions américaines généralement élitistes viennent puiser dans notre culture profonde. Je ne veux simplement croire en une utopie, mais les signes vitaux sont là à travers des exemples parfois cachés à l’ombre de la modestie. Le devoir nous appelle à renforcer les acquis. dan@danalbertini.com


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Kreyòl

Bay peyi zansèt nou yo yon chans : Bann mechan

YON JOU YA VA KENBE YO TOUT POU MALVEYANS

Sprin Vale, Nouyòk – Nou pwofite okazyon ti konje yon jou an pou n te pase wikenn 15 feviye a nan Sprin Vale (Spring Valley) nan Nouyòk. Nou te tou pwofite al bay yon sè nou sipò ki malad. Nou menm bò kote pa nou, Bondye ban nou toujou ti sante a pou n okipe ti zafè nou e ede popilasyon an nan tout sans. Nou eseye fè tout sa ki bon pou n vin an èd ak tout pwochen ke nou kapab ede yon fason oubyen yon lòt. Nou oblije louvri parantèz sa a pou lòt yo fèmen li.

Valanten se yon fèt ki te dwe fete chak jou Konstan : Nou konstate anpil woz ak chokola pèdi lavi yo pandan jou yo te rezève pou Sen Valanten an. Nou kapab konprann sa paske lanmou se pa yon bagay nou kapab achte, men ki vini natirèl. Valanten, nan sans moun yo pran li a, pa t yon gason ki te renmen plezi e ki te gen sa nou rele egoyis nan kè l. Se te yon gason ki nan li menm e nan fon kè l te pataje lanmou pou frè l ak sè l. Lanmou sa te inik paske li pa t pwouve nan aparans tankou anpil nan nou viv li e demontre l. Lanmou Valanten an se yon lanmou ki manifeste chak sekond, chak minit, chak è, chak jou e chak lane paske li pa gen yon jou fiks. Mari : Kòman yon moun chaje ipokrizi, egoyis, mechanste, malonètte, èn, mepri ak tout sa ki definitivman pa jan bon vle fè moun konnen l ap fete Sen Valanten. Non, moun sa se satan, Jida Eskayòt k ap twonpe tèt li e non pa lòt yo. Se pa janm lanmou sa Valaten te pwone pou n ke kapab adopte l nan lavi nou. Konstan : Alò, yon moun ki chak minit ap voye toya sou yon lòt nan di bagay tèt chaje e repiyan ka vin fè konnen l ap fete Valanten nan pote yon flè ak chokola anpwazone pou twonpe lòt yo tandiske nan kè li se laterè k ap manifeste. Non se pa lanmou sa ke Valanten te kite pou nou. Lanmou se yon bagay ki rete nan fon kè e ki manifeste san montre yon lòt kòm fasad. Kretyen tout bon dwe modere e vire lang ou 7 fwa 7 fwa, 77

fwa avan ou lanse yon mo ki reyèlman pa dwe blese yon lòt. Mari : Nou dwe sensè e onèt nan lavi nou paske nou gen yon obligasyon pou nou renmen lòt yo tankou nou renmen tèt nou. Lanmou ke Valanten kite pou nou an pa aplikab paske nou toujou renmen demontre konplèks siperyorite nou pou nou reyèlman fè tout moun kwè se nou menm ki veritabman fò e sèl wa

oubyen rèn nan kanton an. Ayisyen pa vle kiltive lanmou nan fason ideyal e senp. Nou prefere blayi rayisman e pèsekisyon ki yon fason ou yon lòt pa janm pote bon bagay. Nou renmen desrespekte lòt yo paske awogans nou depase limit li nan tout sans. Si nou pa rele sou kò nou nan jan tout lòt nasyon ap pwpofite moman an pou yo fè vòldefas pou reponn reyalite jodi a. Nou rete nan yon chen manje chen ki lage nou nan tout sa k pa bon. Mezanmi, fèt Valanten se yon fèt ki dwe fete chak jou nan sen nou e non pa chak 14 fevriye kitounen yon woutin pou gwo bizisman yo fè magou. Nou menm Ayisyen, nou pa fouti di nou gen lanmou Sen valanten an paske nou pa janm konprann ke se nan linyon k ap gen lanmou reyèl la. Pa bliye nou se yon sèl pèp, yon sèl nasyon ki penmèt nou gen menm idantite. Konstan : Se jalouzi ki mare nan fon kè nou ki lakoz nou pa fouti tann tou pa n k ap vini. Nan lavi a, chak bagay gen lè li e se pa tout moun ki gen okazyon pou rive paske tout sa k

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fè te ekri e te predi. Bagay yo tèlman senp devan je n ke nou refize konprann reyalite a k ap rete devan nou pou touttan. Nou gen yon bann kongo ki okipe espas pouvwa a nan peyi nou e se yo menm ki sòti nan bwa san yo pa gen yon fòmasyon ki vin krazebrize pou layite divizyon an nan peyi zansèt nou yo ki reyèlman pa t janm atann demagoji sila nan sen nou. Yon ban demagòg ki konprann ke yon enstitisyon se chanm kay yo pou yo di tout tenten ki vin nan bouch yo. Nou mande pèp la pou l gade byen pou l kapab fè diferans lan. Bann kongo yo ki sòti toupatou pa gen lòt objektif mete divizyon nan kapital la pou pwouve lemond ke nou enkapab dirije tèt nou e ke se etranje ki kapab aprann nou sa nou gen pou n fè. Sa se yon move ekzanp pou jèn yo k ap vin pou ranplase nou. Anpil jèn ap plenyen konpòtman mesye nan chanm yo. Sa se yon obsèvasyon ke pèsonn

pa fouti konteste. Palman aysyen an tounen yon mache pwason nan tout sans Sovè : Mwen te toujou di ke moun nan chanm nou ba ou an wo pa sitwayen onèt men yon bann mèsenè ki vin regle zafè yo e non pa zafè pèp. Ann kite tout pasyon de kote pou n pale verite k ap bon pou nou tout. Dayè, nou gen yon palman defakto paske yo pa gen manda ankò, tout sa ki te dwe jete yo. Mesye senatè yo te dwe ale pou y al nan eleksyon. Men, jis jounen jodi a nou pa konnen rezon ki fòse yo rete. Pèp la nan fè nwa paske respè pou li pa ekziste menm. Nou pa fouti konprann lojik ki genyen lè bagay yo refize fè nan transparans. Depi m te tou piti, mwen te toujou konnen ke Leta se pèp la avèk gouvènman ki fòme l. Nou te gen yon diktati ekzekitiv ki chanje an diktatif palmantè ke n ap viv jodi a. Pou ki rezon nou anfas yon lit ant ekzekiti ak palmantè. Nou nan yon demonkrasi olye yon demokrasi reyèl e veritab. Mari : Sovè, se verite sou tanbou paske li klè. Mwen konstate ke prezidan an jwe yon wòl ekstraòdinè ki penmèt li ap make pwen sou tout djèdjè adwat-agòch ki definitivman pa gen anyen y ap regle. Anpil moun fè konnen ke mateli tounen bèbè paske konseye li yo resi ba l yon piki nan lang pou l pa reponn bann avadra yo paske wòl yon prezidan se fè travay li pandan epav yo ap bavade tout jounen. Diferans Mateli ak Preval, dènye a te pèdi kontwòl paske l pa t janm reyalize anyen ke sèlman li te pèdi palè l nan tranblemeann tè a ki reyèlman detwi palè a. Se Prezidan Preval ki te di : « I lost my palace » mwen pèdi palè m. Men Prezidan Mateli, malgre pèsekisyon, tripotaj, difamasyon ak tout move koze, pa rate okazyon pou l kontinye travay li. Se sa ri rann nèg yo nève e egri menm paske yo te atann yon reyaksyon pou te gen yon lese frape kote anpil viktim t ap blayi atè a. Sovè : Se sa menm, Mari. Yo pran nan pwòp pyèj yo paske se yon pakèt kongo ki nòmalman pa t janm espere yo t ap janm jwi privilèj sa a. Yo gen vètij ak djare vèbal nan tout sans. Ann fè yon ti koze pou nou tout kapab

konprann reyalite a san pasyon e san demagoji. Yon palman, nan tout peyi, se yon enstitisyon ki reyèlman plase pou travay pou peyi a e non pa pou enterè pèsonè l yo. Yon prezidan chanm dwe manye bouch li pou l pa di tout bagay paske se youn nan moun ki dwe bay bon direksyon. Jodi a nou an afè avèk yon bann moun ki definitivman pa la wotè tach yo paske yo reyèlman pa fòme. Se pa al lekòl pou pran yon edikasyon san yon fòmasyon nan men papa ak manman. Nou reyèlman pa fouti konprann wòl palmantè nou yo ki fin anraje nan reyaksyon tèt anba. Mari : Se yon reyaksyon 2 grenn gòch. Nou twouve nou nan mache pwason kote tout machann yo nan mache a pa respekte achtè yo paske yo tout pa gen fòmasyon pou yo konprann ke se souplès ki reyèlman rale achtè tankou se siwo ki vrèman rale foumi. Non, Derat se pa serye sa pou rete nan radyo oubyen kote te ye la pou lanse yon bevi parèy. Plas ou pa la. Se sèl moun tankou yo ki la pou asepte w kòm machann lòbèy nan mache palman an. Ou pa konprann konsekans pawòl sa ki sot nan bouch ou kòm yon reprezantan palman an. Ou pa menm panse yon minit pou repete malpwòpte sa a ki sanble avèk ou : « Se jou Prezidan Mateli ap konte. » Si w t ap viv nan peyi kote lwa ekziste ou pa t ap rete ap gonfle kou tankou rat pou lanse malpwòpte sila. Ou gen pou wè konsekans bagay sa paske yon prezidan sena pa sipoze yon vagabon abiye men yon moun debyen ki gen fòmasyon pou aprann konpòte nan sosyete. Gen anpil Ayisyen ki gen ideyal e ki konprann ke respè ak diyite se yon bagay nòb. Dayè, ou se yon sekyèm kolòn paske w te mande lòt peyi pou anvayi nou tankou Titid te fè an 1994. Tribinal revolisyonè gen pou l monte pou bay tout moun vèdik yo. Konstan : Se pa anyen yo genyen ki pwouve awogans yo konsa. Bann ensanse yo tèlman fache e sezi tou, yo pran wont sèvi kòlè. Sa yo te panse a pa rive. Yon nonm tankou Derat te konprann li t ap vin prezidan pou l ranplase Mateli. Monsè se nan diksyonè waw è mo sa ekri paske pa gen okenn moun ki konprann you e fè w konfyans paske w se yon panzouyis ki bezwen rive tou cho, tou bouke. Se pou di pèp la ki bon bagay ou reyalize nan zòn ou sòti a e pou pèp la nan bagay serye ou gen pou regle. Ou te dwe nan prizon kòm trèt peyi a paske w se yon move ganeman. Nou gen yon opozisyon inoperab paske l gen yon bann payaya tankou Derat avèk tandòt ki vin avèk konviksyon pou yo fè magouy e pou bay panzou lè yo jwenn pozisyon. Sèlman, nou mande yo pou yo reflechi paske y ap kenbe yo tout kanmenm. Anpil nan yo se konplotè ak magouyè Mari : Ou fè tout ! Mwen pa vle pale de opozisyon ki nan reyalite pa ekziste nan peyi Dayiti kote yon bann konplotè, panzouyis tankou sè Mimi ki se yon mimi myaw nan tout sans e nan tout pozisyon. Tandiske lòt yo kontinye ap betize, ranse, radòte, fè vye mannèv ridikil, kalbende, pwovoke lot, fè ti dife boule, fè fo temwayaj, pwovoke tout move bagay e menm tenten pou blayi divizyon, kalewès, bay vye blag ki reyèlman pa gen sans pou yo kapab manifeste chimè yo, fè vye plezantri ki te kapab kreye anpil pwoblèm nan sen yo, bay vag, refize pran konsyans nan obligasyon yo genyen pou itil tèt yo ak sosyete a. Mwen pa fouti konprann kote ras Kayen sa sòti ki vin pou anmèdde lemonn. Peyi Dayiti pa fouti rete nan demagoji sa a ki tounen yon wòb antrav pou li. Mesye yo rayi Mateli kòm si se li ki reyèlman fè dappiyan sou pouvwa a e ke se pa pèp la pa pouvwa Bondye voye Mateli

pou sove peyi sila. Yo mèt sote ponpe, yo kòmanse pèdi nèt ale pou y al jete tèt yo nan lanmè. Konstan : Yo egri pou yon pozisyon ke yo pa kalifye pou li. Se yon wont fondamantal pou yo wè Mateli sòti nan mizik pou l bat tout politisyen vere, tout save avèk plòm nan deba kote li rale sentiwon nan pantalon li pou l pase 2 kout raso. Menm, si moun sa yo te gen nen nan figi yo, olye pou yo t ap aji konsa, yo te dwe refòme yo pou itilize taktik reyèl la kryèlman pa lòt bagay : « òganizasyon ». Yo refize òganize yo e yo tout kite lè a ap pase nan pale anpil initil ki pwofite antre klou a pi fon. Politisyen Ayisyen yo tounen yon wobo paske yo pa fouti fonksyone avèk tèt yo pou yo rive nan reyalite a. Yo ba l tout non kom si yo te okazyon pou yo te pèse yo tout pa t ap fè l san gade dèyè. Malgre tout pwopagann malonnèt yo fè pou efase gouvènman sa a k ap travay pou byenèt peyi a, yo pa janm rive. Se wont y ap rekòlte depi 14 me 2011 pou rive jounen jodi a. Wi Mateli te yon mizisyen ki t ap fè kòb li nan fason piblik la te renmen li. Kòm yon nèg ki toujou konnen sa l ap fè li pran chans li poze kanditati l pou l rive prezidan peyi Dayiti. A mesyedam, si m te nou men mwen ta repanse pou m ta prepare aprè Mateli ki ban nou tout yon leson aprann òganize. Yo tout ki swadizan opoze ap jape tankou chen fou e tankou kochon ki bezwen labou pou raboure. Gouvènman Mateli/Lamòt pral fete 3 an gouvènans li paske nan mwen 3 an yo reyalize anpil bèl bagay pase tout sa k pase avan li depi 1990. Si yo gen kouraj ap radote se kè y ap kenbe. Mari : Si yo pale tout bon vre se kè y ap kenbe paske yo gen twòp odas. Yon bann odasye san rezònman e san karaktè konprann ke pèp la pral pran lari pou yo nan radòt ke anpil ap fè nan peyi a. Nou pa fouti konprann si moun sa yo reflechi e konprann reyalite a e ke tan yo fin pase pou yo kite jenès la pran desten peyi a. N ap oblije nonmen non paske tout sa nou gen pou n di yo se verite sou tanbou. Te gen kèk palmantè ki jodi a malgre yo wè reyalite a yo te kontinye ap radote. Fe yo kase paske 3 an ap betize, fè difamasyon e rantre nan tout lojik ki nòmalman pa ede yo nan anyen pou yo lage yo nan dans kimele. Se pa mwen menm ki te vle voye pèp labatwa. Se yo tout nan manèv matchavèl yo pou yo te voye gouvènman Mateli/Lamòt la ale nan tout sans visye pou yo retounen avèk krazebrize pou yo likide anpil sitwayen onèt. Pèp la di li bouke avèk vi sa a ke mesye yo vle retounen ak li. Ba yo Mateli avèk tout ekip li ya pou yo fè kesyon yo. Konstan : Y ap fè l nan bon ti mamit san madou. Wi, pèp la rechte tout move sije yo paske yo pa itil peyi a anyen ke medyokrite ak mechanste pou avili peyi a k ap reprann plas li nan nasyon sivilize yo. Mezanmi, nou tout okouran travay Moyiz Jan Chal nan destabilizasyon li tanmen depi 14 me 2011. Jis jounen jodi a m’sye pa fouti vini avèk reyalite a. Diplomat ameriken an te demanti l devan lemond antye pou manti li t ap bay yo. Bagay sa fè lèd nan figi moun paske mesye nan palman an pa gen dekowòm e yo konpòte pi mal ke machann pwason. Tout moun sa yo pa gen konpetans pou yo ranpli objektif nesesè a. Nou pa gen anyen avèk yo men yo fè touit moun wont kòm machann lòbèy ki renmen voksal. Yon palmantè te dwe limyè pou jèn yo e non pa Lisifè pou yo. Nan jenerasyon pa m, nèg yo te gen prestij e yo te fè lonè enstitisyoin an ke yo reprezante. Jodi a tout voum se do. Palmantè mazèt, palmantè woywoy, palmantè blofè, palmantè resèlè, palmantè san prestij, palmantè san lan-

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LA VRAIE AFRIQUE QUE JE CONNAIS/ THE REAL AFRICA I KNOW

Glimpses of Uganda (Part 8)

Topic: Burial place By Réginald Barthélemy South African traditions — African traditions, for that matter — are very powerful. They define your identity and follow you all the way up from birth to death. As we saw, a couple of weeks ago, they determine your initiation into adulthood. They set the rules for your family and, in many cases, who you should marry. More importantly, even in death you cannot escape your traditions, as this was the case with Nelson Mandela’s burial place this past December. Neither did he decide his burial place. Nor did his family choose it. Rather, it was his clan elders who had the final word.

Traditions rule Despite Nelson Mandela’s Methodist background, South African traditions ruled throughout the burial process. According to his clan’s chief elder, traditional Xhosa rites, including the slaughtering of an ox, accompanied Nelson Mandela’s burial in his boyhood home of Qunu. Overseen by male elders of his clan, the burial took place inside the family’s expansive estate, perched on a hilltop overlooking the rolling plains of the Eastern Cape region. The slaughtering of the animal — a ritual performed through various milestones of a person’s life – was a crucial part of the event. An ox was slaugh-

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tered in the morning of the burial, to accompany the spirit of the deceased Mandela. And the animal blood was spilled during the burial process, which is seen as very important by clan elders. During the ceremony, Mandela was referred to as Dalibhunga, the name given to him at the age of 16 after undergoing the initiation into adulthood. Cries of “Aaah! Dalibhunga,” shouted three times, greeted his body as it arrived home, and was to be repeated during the ceremony as people paid their last respects. Xhosa mourners wore traditional Xhosa garments, with blue and white beaded head gear and necklaces. In keeping with Xhosa traditions, Mandela’s casket was brought to Qunu Saturday draped in a lion skin, an honor bestowed on those of a high rank like Mandela, who was the son of a traditional clan chief. His body laid for the night in his family home before burial, a time when tradition dictates that family elders “talk” to the body to explain to his spirit what is happening. “The Xhosa funeral is an elaborate ceremony that involves communicating with the ancestors and allowing the spirit of the departed person to rest,” said Chief Jonginyaniso Mtirara of the Thembu clan that Mandela hails from. Clan elders versus South African government Because of Nelson Mandela’s global status, there were attempts made by the African National Congress (ANC) and South African government to capitalize on his death and take total control over the burial process. As a result, the commission of traditional affairs in the Eastern Cape region asked the government to “take a back seat” in the preparation and conduct of the burial ritual. The head of the commission said: “If the government intervenes, the ancestors will not accept and welcome him (Nelson Mandela), and this will have a detrimental effect on the family members left behind as his spirit will come back to haunt them.” After much negotiation and pressure, the government finally gave in and let the Xhosa take over. South African television showed Mandela’s casket at the family gravesite. However, in keeping with burial traditions, the broadcast was stopped just before the coffin was lowered into the ground at the request of the Mandela family. Mandela’s body was buried around noon, “when the sun is at its highest and the shadow at its shortest,” said Cyril Ramaphosa, deputy leader of the African National Congress. Closing Remarks

As Westerners, we should not make light of the threat of the clan elders toward the South African government. In South Africa, death is simply a physical separation. However, the dead are believed to continue to be present among the living. In short, the deceased relatives continue to be part of the family. How does this manifest itself? They are frequently consulted by surviving members for various reasons ranging from health, professional and family purposes. In some cases, children are named after the dead so their names will live on. For these and many other reasons, South Africans believe that it is unwise and even foolish to displease the spirit of the deceased who “have the ability to torment and disturb their lives and cause many distressing and

unpleasant situations for them and for their offspring.” reggiescornergcs@gmail.com Published: February 19, 2014

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Inauguration d’une nouvelle église méthodiste à Croix-des-Missions Suite de la page 1 une nouvelle fois leur attachement au milieu. Pendant le processus de reconstruction, ils venaient continuellement, prêter main forte aux ingénieurs chargés de la construction. D’ailleurs, Brother Parker devait prendre la parole au nom de

toire d’amour avec l’Eglise Méthodiste de Croix-des-Missions. Leurs liens remontent à plusieurs années, et bien avant les moments douloureux de janvier 2010. Dans un élan de générosité, elle avait offert son aide pour l’acquisition du vaste terrain où se trouve actuellement la nouvelle Église

1- Nichée entre cocotiers, manguiers et d’autres arbres fruitiers, l’Eglise Méthodiste de Croix-des-Missions peut accueillir plusieurs centaines de fidèles. Elle a été inaugurée le dimanche 16 février dernier (toutes photos Mirabel). son institution. Il exprima sa joie de participer à cette inauguration en des termes qui soulevèrent l’enthousiasme de l’assistance. «Malgré la distance qui nous sépare, a-t-il dit en substance, nous sommes frères et sœurs. Je

méthodiste de Croix-des-Missions. Par la suite, le Court Street United Methodist Church de Flint (Michigan) a défrayé les coûts de sa construction. Ces deux institutions donatrices permettent ainsi à l’œuvre du Seigneur de s’accom-

Le frère Robert Parker (à gauche), lors de son speech, traduit en français par le pasteur Depestre. suis tellement fier d’être parmi vous, que j’aimerais chanter l’al-

plir dans la paix et la sérénité dignes de Son royaume. Avec,

Le groupe des « Filles de Dorcas » interprète un cantique (toutes photos Mirabel.) léluia pendant toute la journée ». La United Methodist Church de Lebanon a établi une belle his-

bien sûr, la participation de deux institutions méthodistes qui œuvrent sur le terrain depuis plu-

sieurs années, à savoir UMCOR et UMVIM. Il faut remonter aux années 50 pour retracer la présence de l’Église Méthodiste d’Haïti au nord de la capitale, précisément à Croixdes-Missions. L’évangéliste Oriol Lascaze, de regretté mémoire, y organisait des « boukan », un genre de réunions sous les tonnelles. La famille Apollon en fut le porte-étendard, selon la choriste Myrtha Thomas. Ces réunions de prière s’étendaient jusqu’à proximité de l’ancien marché public. Suite à une correspondance entre le révérend Ormond McConnell, alors chairman de l’institution méthodiste, et le ministre de l’agriculture de l’époque, une petite chapelle put émerger juste en face de Damien, l’école d’agriculture. Beaucoup d’eau a coulé sous le pont de la Rivière Grise jusqu’à l’acquisition du vaste terrain, grâce à la générosité des frères en Christ des États-Unis d’Amérique. Nichée entre cocotiers, manguiers et d’autres arbres fruitiers, l’Église Méthodiste de Croix-desMissions peut accueillir plusieurs centaines de fidèles, et en mode haïtienne, on peut y ajouter d’autres bancs, selon le besoin. Il a été curieux de constater, au nombre des activités, une vénération de la famille sous forme de festivités au cours du mois de juillet. C’est aussi dans ce même esprit que les personnes âgées sont honorées durant le mois de décembre, chaque année. Quant à la cérémonie d’inauguration, elle revêtait plusieurs aspects, les uns aussi captivants que les autres. En tout premier lieu, l’aspect inaugural fut axé autour de ce verset du psaume 122 : « Je suis dans la joie quand on me dit : allons dans la maison de l’Eternel ». Ces paroles, tombées de la bouche du roi David, traduisaient à elles seules les vœux de bonheur exprimés en la circonstance afin de louer le nom de l’Éternel. Par la suite, le pasteur Marco Depestre fils, surintendant de l’Église Méthodiste de Port-auPrince, exprima toute la gratitude de l’institution à l’endroit des généreux donateurs américains. Une plaque honorifique a été décernée au pasteur et Mme Robert Parker pour leur contribution à cette œuvre dont le gigantisme dépasse de loin les attentes de cette congrégation protestante. D’autres personnalités du milieu ont également été honorées. Quatre jeunes ont été initiés au baptême, à l’instar du Fils de l’Homme, Jésus, qui fut oint par Saint Jean Baptiste à la rivière du Jourdain, comme le rapporte les Saintes Écritures. On conviendra que, toutes les dénominations attachent à ce symbole sa véritable signification quand il s’agit pour jeunes et moins jeunes de rentrer dans le giron de l’église chrétienne. Dix autres personnes ont, par la même occasion, été reçues comme membre actif de l’église de la Croix-des-Missions. Après avoir mangé le pain et bu le vin, ils ont reçu leur carte de membre de ladite institution. C’est le Rév. Gesner Paul, président de la Conférence méthodiste d’Haïti, qui délivra le message de circonstance. Dans ses propos

La chorale des enfants de Croix-des-Missions, lors d’une interprétation. liminaires, pasteur Paul prit paix, de partage et d’amour, tel l’exemple de David qui se fiait à que prescrit par le Seigneur. La l’Éternel avec une foi jamais éga- Sainte Scène allait la clore avant

Initiation au sacrement du baptême par le pasteur Marco Depestre fils, lors de l’inauguration de la nouvelle Église méthodiste de la Croix-desMissions. lée. « Lorsque l’Éternel est avec nous, nous ferons de grands exploits. Nous somme dans son temple pour recevoir des instructions du maîre, pour aider les autres à connaitre la foi, à

que l’assemblée, debout, entonne avec ferveur le traditionnel Gloria, cet ultime appel à la clémence du Très-Haut. À l’instar des premiers chrétiens, une véritable agape s’en suivit. Cornets, croissants et d’au-

Une vue de l’intérieur de l’Eglise Méthodiste de la Croix-des-Missions. l’exemple de David ». Empreinte de symbolisme, cette cérémonie d’inauguration va dans le sens même du message de

tres pâtisseries aménagés par les dames de la congrégation, firent les délices des participants.


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ÉDITORIAL En très peu de temps, Martelly démontre l’impossibilité de respecter ses engagements envers obama

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nviron deux semaines après avoir été reçu à l’Office ovale par Barack Obama, lors d’une rencontre assortie de promesses solennelles, Michel Martelly a démontré à quel point il lui est impossible de respecter ses engagements. Principal motif de la « convocation » du président tèt kale, à Washington, la question des prochaines élections reste le talon d’Achille de Sweet Mickey qui, en se déclarant prêt à organiser des «élections démocratiques, crédibles et sincères », s’imaginait qu’il pouvait compter sur ses possibilités d’ « envouter » ses interlocuteurs du « dialogue national » pour traverser le cap difficile de l’accord tant attendu. Mettant à exécution sa menace de ne pas signer ce document au cas où M. Martelly ne publierait pas les noms des membres de la Cour supérieure des comptes et du contentieux administratif (CSCCA), le président du Sénat, sous la pression de ses pairs, ne s’est même pas présenté à la réunion prévue à cette fin, à l’hôtel El Rancho. De ce fait, les perspectives de la tenue du scrutin promis au président Obama par son homologue haïtien se présentent plutôt très mal. En effet, dans la mesure où Michel Martelly avait indiqué à ses hôtes américains, d’abord le secrétaire d’État John Kerry, avant de rencontrer le président Obama durant deux à quatre minutes, qu’il allait tout mettre en œuvre pour que les élections aient lieu en 2014, la non-signature de l’accord entre l’Exécutif et le Parlement avec les partis politiques constitue un revers pour le président haïtien. Car avec le chef de l’État haïtien parti en visite officielle en France, avant de se rendre à Rome pour assister à l’intronisation du cardinal Chibly Langlois, au Vatican, puis à Bruxelles; et l’absence du prélat ayant voyagé à Rome où il doit recevoir sa coiffure liturgique du Pape, le samedi 22 février; ainsi que le sénateur Dieuseul Simon Desras absent du pays, également en visite officielle en Europe, les chances sont minces que les discussions seront reprises afin d’assurer la signature de l’accord dans un délai raisonnable. À la lumière des comportements affichés par Martelly, il y a fort à parier qu’il ne prendra pas des décisions qui favorisent le dénouement de la crise. En effet, les menaces formulées par Simon Desras contre la signature de l’accord ne tombaient pas de nulle part. Il avait annoncé son intention d’omettre de parapher le document si le président Martelly néglige de publier la liste des membres du CSCCA. Mais ce dernier s’est contenté d’en publier seulement sept, se réservant le droit de diffuser les autres ultérieurement, dès qu’il sera satisfait de l’intégrité de leur caractère. Aux yeux des observateurs — c’est aussi l’opi-

nion de M. Desras —, il s’agit d’une stratégie du président Martelly pour donner le change. D’aucuns pensent que ce procédé s’inscrit dans la même logique par laquelle il avait choisi les membres du Conseil électoral permanent (CEP). À ce titre, ceux qui entretenaient des soupçons quant à la sincérité du chef de l’État se frottent leurs mains de satisfaction d’avoir vu juste. À l’hôtel El Rancho, samedi dernier, Michel Martelly a tenté d’infliger un coup fourré au cardinal Langlois, qui a su esquiver à temps, apparemment après avoir consulté au téléphone avec d’autres membres de la Commission épiscopale. Selon des sources proches des négociations, une fois constatée l’absence de Desras, insatisfait de la publication de seulement sept noms sur dix des membres du CSCCA, et qu’il était établi qu’il ne serait pas présent pour apposer sa signature sur l’accord, le président Martelly a demandé au prélat de signer par anticipation. Puisque, disait-il, les autres noms seront publiés une fois faites les vérifications les concernant. De toute évidence, le prélat avait été prémuni contre la fourberie du président haïtien et n’était pas disposé à se laisser rouler dans la farine par Sweet Mickey. Voilà ce dernier battu sur son propre terrain. S’il reste encore un peu de décorum chez le chef de l’Exécutif, il doit se sentir dans ses petits souliers. Car il est universellement admis que ses premiers gestes après sa visite à Washington ne sont pas de nature à établir sa bonne foi par rapport à ses promesses. Quand bien même le torchon brûlerait déjà entre Dieuseul Simon Desras et le président Martelly, le président du Sénat n’a aucune possibilité de faire des concessions à ce dernier. Car il est confronté à une véritable révolte parmi ses paires. Si Desras devait se laisser séduire par les sirènes de Martelly, il devrait alors subir un quorum infirmé en permanence. Ce qui rendrait impossible la tenue des séances régulières du Sénat. Face à cette menace des sénateurs dits de l’opposition, les partisans de Martelly au Grand Corps menacent eux aussi de jouer à l’infirmité de quorum. Une telle intention, si elle était bien réelle, risquerait de n’aboutir nulle part. Car, après que le président haïtien eut promis à Washington de tenter l’impossible pour que les élections se tiennent dans le meilleur délai, les sénateurs pro-Martelly ne peuvent agir dans un sens contraire à ses serments. À force de pratiquer la politique jusqu’au-boutiste et de nier la moindre concession à ses adversaires politiques, le locataire du Palais national ne se rend même pas compte qu’il se met le doigt dans l’œil jusqu’au coude. En refusant de régler le problème de la Cour supérieure des comptes et du

contentieux administratif, malgré ses promesses de tout faire pour créer le consensus nécessaires à la tenue des élections, Michel Martelly s’expose d’emblée au verdict de ses interlocuteurs de Washington. À moins qu’il sache déjà que, de toute façon, les meilleurs sentiments qu’il aura manifestés dans le dossier des élections ne lui rapportent aucun avantage politique. De toute évidence, l’échec du dialogue inter-haïtien constaté samedi dernier, à l’hôtel El Rancho,

ne semble pas démontrer la bonne foi de Martelly par rapport, d’abord, à ses interlocuteurs haïtiens, mais encore et surtout à l’égard de Washington qui mesure à sa juste valeur chaque mot de chaque promesse faite. Désormais, il faut attendre les premières réactions, de part et d’autre. Mais, manifestement, en très peu de temps, Martelly a démontré avec éloquence qu’il n’est pas homme à tenir les promesses faites même à Barack Obama. HaïtiObservateur P.O. Box 356237 Briarwood, NY 11435-6235 Tél. (718) 8122820


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EDITORIAL

In a short time, Martelly demonstrates the impossibility of meeting his commitments to obama

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bout two weeks after being admitted to the Oval Office by Barack Obama, during a meeting marked by solemn promises, Michel Martelly has demonstrated how impossible it is to meet the commitments he made. The main reason for the bald-headed president’s “summons“ to Washington, the issue of the next election remains Sweey Mickey’s Achilles heel. In declaring himself ready to hold “democratic, credible and sincere elections,“ he imagined he could rely on his ability to “bewitch“ his interlocutors on “national dialogue” to make it across the difficult period of the long expected agreement. Putting out his threat not to sign this document if Mr. Martelly failed to publish the names of the members of the Superior Court of Auditors and Administrative Disputes (French acronym CSCCA,) the President of the Senate, under pressure from his peers, did not even show up at the meeting scheduled for that purpose, at Hotel El Rancho. Therefore, the prospects of the vote promised to President Obama by his Haitian counterpart are not faring very well at all. Indeed, to the extent that Michel Martelly told his American hosts, firstly Secretary of State John Kerry, before meeting President Obama for two to four minutes, he would make every effort to ensure that elections are held in 2014, the non-signing of the agreement between the Executive and Parliament with the political parties is considered a setback for the Haitian president. Because with the Head of the Haitian State off to an official visit to France, before going to Rome to attend the inauguration of Cardinal Chibly Langlois, at the Vatican; and then to Brussels; in addition to the absence of the prelate who also traveled to Rome where he is to receive his liturgical headdress from the Pope, Saturday, Feb. 22; and Senator Simon Dieuseul Desras out of the country, also on official visit to Europe, chances are slim that the discussions will be resumed on time to ensure the signing of the agreement within a reasonable time. In light of the behavior displayed by Martelly, there is a good chance he will not take decisions promoting the resolution of the crisis. Indeed, the threats made by Simon Desras against the signing of the agreement did not fall out of nowhere. He had announced his intention to omit signing the document if President Martelly fails to publish the list of members of the CSCCA. But he was content with publishing only seven, reserving the right to make public the others later, once he is satisfied with the integrity of their character. In the eyes of many observers — that’s also the opinion of Mr. Desras —, it’s President Martelly strategy to deceive. Some believe that this

process is part of the same logic by which he selected the members of the Permanent Electoral Council (French acronym CEP.) As such, those who entertained suspicions about the sincerity of the Head of State are rubbing their hands in satisfaction of having guessed right. At Hotel El Rancho, last Saturday, Michel Martelly sought to impose a dirty trick on Cardinal Langlois, who was able to dodge it just in time, apparently after consulting by phone with other members of the Episcopal Commission. Sources close to the negotiations explained that, once Desras’ absence was acknowledged, dissatisfied with the publication of only seven names out of ten members of CSCCA; and it was determined that he would not be agree to sign the agreement, President Martelly asked the prelate to sign in advace. Because, he said, the other names will be published once the vetting on them is completed. Obviously, Cardinal Langlois had been guarded against the treachery of the Haitian president and was not willing to allow the wool to be pulled over his eyes by Sweet Mickey, who was beaten at his own game. If there remains the slightest decorum within the Chief Executive, he must feel very small. Because it’s universally accepted that his first acts after his visit to Washington are not capable of establishing good faith with respect to keeping his promises. Even though there were friction already between Dieuseul Simon Desras and President Martelly, the President of the Senate is in no position to make concessions to him, for he is facing a real revolt among his peers. If Desras were to be seduced by the Martelly’s sirens, then he would have to permanently contend himself with a Senate without quorum; which would make it impossible to hold regular meetings. Faced with the threat of the socalled opposition senators, supporters of Martelly in the Senate also threaten to play the quorum game. Such an intention, if it were real, might not lead anywhere. Because, after the Haitian president had promised Washington that he would do his utmost for the elections to take place in the shortest time, proMartelly senators cannot act in a manner contrary to his pledge. By dint of practicing the hardliner policy and denying the slightest concession to his political opponents, the tenant of the National Palace did not even realize he is barking up the wrong tree. By refusing to resolve the issue of the Superior Council of Administrative Disputes, despite his promises to do everything possible to create the consensus necessary for holding elections, Michel Martelly is laid bare immediately to the verdict of his interlocutors in Washington. Unless he already knows that,

whatever the outcome, there is no political advantage to be gained from the best disposition he may show regarding the issue of the elections. Clearly, the failure of the interHaitian dialogue last Saturday, at Hotel El Rancho, doesn’t seem to show good faith on the part of Martelly in respect to, firstly, his

Haitian counterparts; but also and especially, to Washington, which measures at its fair value every word of every promise. Now we must wait for the first reactions on both sides. But obviously in a very short time, Martelly has eloquently demonstrated that he is not a man to keep promises made even to Barack Obama. HaïtiObservateur P.O. Box 356237 Briarwood, NY 11435-6235 Tél. (718) 8122820


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BANDITISME ET INSÉCURITÉ

LA TERREUR FRAPPE CROIX-DES-BOUQUETS

À 72 heures d’intervalle, un « team » écumé américain et la prison civile ciblés par des inconnus Suite de la page 1 D’après les premiers constats, des rafales seraient parties d’une automobile de marque Terios garée à proximité, sans que l’on connaisse les mo tivations des agresseurs. On ne sait pas encore si la vie du prévenu Clifford Brandt était en danger au moment de l’attaque, ni si les précautions d’usage ont été orchestrées lors de l’escarmouche. Chef d’un présumé réseau de kidnapping, selon certains, témoin à charge dans une affaire de trafic de drogue, selon d’autres, toute la classe politique actuellement au pouvoir et celle dite d’ « affaires » se sentiraient menacée par sa simple présence au banc des accusés. Voilà pourquoi, son procès piétine honteusement dans les couloirs tortueux d’une justice asservie par le pouvoir Martelly/ Lamothe. Don du Canada à Haïti, la prison de la Croix-des-Bouqu ets serait une citadelle imprenable Construit grâce à l’aide canadienne, la prison civile de la Croixdes-Bouquets est conçue selon les normes internationales. Des détecteurs d’armes y sont installés et il faut passer plusieurs portes automatiques, impossibles à la manipulation manuelle, avant d’aboutir à l’intérieur. Au dire de ses concepteurs, il serait plus difficile de s’évader qu’à la prison américaine d’Alcatraz, de funeste mémoire. Pourtant, des « individus » armés jusqu’aux dents, guettaient à l’extérieur. Dans un pays comme Haïti où les choses les plus simples prennent une tout autre allure, on voit cet événement d’un autre œil. Il faut se rappeler que Clifford Brandt, le plus célèbre prisonnier de ladite prison, attend son jugement qui tarde à venir. Le corps du délit ainsi que le dossier complet auraient disparu sans laisser de traces. L’administration carcérale, tout comme d’ailleurs le secrétaire d’État à la Sécurité publique, Reginald Delva, et son compère de la justice, Jean Renel Sanon, gardent un mutisme inquiétant, voire coupable sur le sujet. Membre puissant de la communauté des affaires, avec des accointances politico-sociales tentaculaires, les premières déclarations laissaient entendre qu’on aurait trouvé dans ses papiers une carte du Palais national, l’habilitant à vaquer librement dans les édifices publics, notamment au Palais national résidence officielle du chef de l’État national, résidence officielle du président de la république. Certaines sources font de ce prisonnier un conseiller du président Michel Joseph Martelly, comme d’ailleurs d’autres individus louches, et voire des repris de justice, qui font partie desdits « conseillers ». Malgré toutes ces affirmations, reprises continuellement, aucun éclaircissement n’a été apporté sur cet encombrant

dossier par le Palais national et ses porte-paroles, si avares en commentaires quand il s’agit de Ti manman cherie, Ede pèp, Pantalon sans fouk ou d’autres sujets susceptibles d’attirer l’opinion publique dans des divagations à l’emporte-pièce. Ce qui est sûr, pris dans le collimateur de la justice avec l’inculpation dans une affaire d’enlèvement (kidnapping), Clifford Brandt serait encore interné à la prison civile de la Croixdes-Bouquets, malgré des informations à propos de multiples sorties autorisées par certains ayantsdroits, pour ne pas dire la main agissante du chef de l’État. Pour le moment, personne dans le pays ne connaît encore l’aboutissement d’un tel procès, si toutefois il aura lieu. Son principal avocat, Me Calixte Delatour, avait laissé entendre aux premières heures suivant son arrestation, qu’ « il s’agissait d’un malentendu ». Un « team » américain dépouillé en pleine nuit, puis abandonné en pyjama Dans les 72 heures précédant l’attaque contre la prison civile de la Croix-des-Bouquets, un groupe (équipe) de bénévoles américains a connu des heures éprouvantes dans cette même localité. Ils étaient réveillés en plein sommeil par huit bandits armés de pistolets, de machettes et de bâtons. Ceux-ci les ont systématiquement dépouillés de tous leurs effets personnels (passeports, téléphone cellulaires, montres, bijoux, argent, vêtements…) avant de s’emparer du matériel d’aide dont des milliers de paires de lunettes qu’ils avaient sur place. Selon les informations que nous avons pu obtenir sur les lieux, il s’agissait d’un groupe d’ophtalmologues, et surtout de chirurgiens des yeux, venus offrir gratuitement leur service aux plus démunis. Ils feraient partie de la mission de l’Eglise épiscopale d’Haïti, qui procure ce genre d’aide partout dans le pays. Leur base à la Croix-des-Bouquets est pourvue de matériels parmi les plus sophistiqués existant dans les pays occidentaux. Donc, il s’agirait de spécialistes où se retrouvent des scientifiques notoires attachés à plusieurs universités nord-américaines. Après cette nuit d’horreur où ils auraient pu laisser leur peau, la plupart ont juré de « ne plus remettre les pieds dans ce pays ». Dans cette tragédie où le pays est livré aux malfrats, bandits légaux, quand les officiels au plus haut chef, les qualifient d’escadrons de la mort, aucune mesure n’est envisagée par la PNH. Le laxisme de son directeur général, Godson Orelus, rend l’action des bandits très néfaste pour la population. On a remarqué, depuis deux ans qu’il occupe ce poste, une désaffectation des quartiers et des villes à travers le pays. Parallèlement, on assiste à une

réaffectation de l’effectif auprès des autorités politiques dont les ministres, secrétaires d’Éétat et autres officiels de tous les paliers gouvernementaux. De douze tous-terrains, la caravane présidentielle est passée à sept automobiles de sécurité de couleur noire, à vitres teintées. Quant au Premier ministre, Laurent Lamothe, sa caravane est constituée de six automobiles de couleur blanche. Il est à remarquer qu’à l’intérieur de ces automobiles, qu’on qualifie de backup, quatre policiers armés jusqu’aux dents prennent place. La famille présidentielle jouit d’ailleurs des mêmes privilèges que le titulaire du Palais national. Il va sans dire que la Police nationale s’occupe principalement d’assurer la sécurité personnelle du président de la république et de sa famille. Comme cela se pratiquait sous Duvalier. On comprend

donc que des étrangers se fassent agresser, à l’instar de toute la population dont le couple Larèche/Dorsinvil (8 février), sans que les troupes de la PNH ne puissent réagir. Les policiers ne sont pas dans les rues et manquent désespérément à leur rôle premier de « protéger et servir » la population sur toute l’étendue du territoire national. Source de revenus pour le pays à travers les emplois générés par leur simple présence, sans compter les frais aéroportuaires en green back, et surtout l’aide précieuse qu’ils procurent au démunis, ces étrangers vont abandonner tout projet d’envisager Haïti comme une destination sécuritaire. Avant d’engloutir des milliards de dollars dans des projets touristiques controversés qui enrichissent des favoris, le gouvernement Martelly/Lamothe ferait mieux de

garantir la sécurité des vies et des biens. Alors, des dérogations comme celles abattues sur la tête de la vingtaine d’ophtalmologues américains, fin de semaine dernière, seraient interprétées comme des accidents et non une suite d’actes répréhensibles dans un pays à fuir comme la peste.

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TECHNIQUES DE CONVERSATION

Fini konvèsasyon avèk elegans Volume 2, Edition 15

Pa Doktè loren Ekroth, Ph.D. [2] Yon lektè ekri, « Mwen toujou ap chache fason ki pi elegan pou m fini yon konvèsasyon (san mwen pa parèt bosal oswa blese santiman pèson). Petèt gen kèk estrateji ki ka byen entèrese lektè yo ». Lektè sa a kòrèk. An reyalite, mwen gen anpil etidyan ak kliyan ki di mwen yo ezite antre nan kèk konvèsasyon paske yo panse yo ka gen difikilte pou fini yo avèk tak. Santiman ke w santi prizonye yon konvèsasyon w vle kite se yon pwoblèm ki ekziste toupatou. Men kèk estrateji ki toujou bay bon rezilta lè moun vle fini konvèsasyon ak elegans : 1. «Plis - flèch - plis» sekans. Yon komantè oswa yon konpliman ki pozitif, lè sa a ou bay siyal

ke ou prale, epi yon lòt kòmantè ki pozitif, tankou nan Plis: « Ou te pataje kèk lide kaptivan, Fred ». Flèch : « Malerezman, mwen oblije deplase pou yon randevou ». Plis : « Mwen espere wè w ankò byento ». Mete plis - flèch – plis pandan yon ti pòz nan konvesasyon an. Si pa gen okenn pòz, entèwonp jantiman. 2. Fason ki pi senp la se jis deplase avèk politès. Ou pa bezwen bay yon rezon. « Tanpri, eskize m. Mwen oblije deplase kounyè a ». Gen anpil chans pa gen moun kap mande w pou ki « bon rezon » wa p deplase. Si ou santi ou dwe kreye youn, tou senpman ale nan direksyon twalèt la. 3. Lè w nan reyinyon avek zanmi, rasanbleman, resèpsyon, elatriye, li preferab ke ou di davans ke ou kapab pale sèlman

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pou yon ti tan toupiti. Pa egzanp, nan yon rasanbleman ou kapab di, « Mwen nouvo nan gwoup sa a, konsa mwen ap eseye rankontre anpil moun nan ti tan sa a ». Konsa tou ou ka mande lòt moun pou entwodui w a lòt moun, lè konsa ou kapab deplase aprè ou fin fè yon ti koze pandan kèk minit. 4. Mwen konnen kèk moun ki gen yon bipè, oswa telefòn pòtab sou yo ki kapab aktive pwòp tèt yo. Lè yo tande bip la, yo deplase pou yo pran apèl la, aprè lè sa a pou yo ka ale nèt yo di konsa : « Eskize m, mwen gen yon bagay ijan pou mwen al fè ». Pandan nou rekonèt sa a se yon estrateji ipokrit, moun yo ki itilize l la di li bay bon rezilta san yo pa blese santiman moun ke ya p separe de yo a. (Sòf si yo arive dekouvri blòf, natirèlman). 5. Si wa p pale ak yon moun epi ou pa vle kite l pou kont li, ou ka mache avèk li epi entwodwi l bay yon lòt moun. Lè sa a, lè yo kòmanse pale antre yo, avèk politès ou kapab deplase kite yo. 6. Si moun nan w ap pale ak li a se yon moun ki pa twò sosyab, ki bwè, oswa ka p di mo sal, ki gen prejidis, oswa lòt manyè ki deplezan, pandan yon ti pòz ou ka di l klèman « Konvèsasyon nou an fini kounyè a » epi ou deplase ou ale. Ou pa bezwen okipe w de santiman yon moun ka p di tenten ak bouch li oswa kap pale lèd. 7. E pa ekzamp lè w ap pale ak moun ki trèzenpòtan ? Klèman, zafè estati a enpòtan. Anjeneral, moun ki gen pi gwo estati a gen pouvwa pou l di konbyen tan yon konvèsasyon ap dire. Pa egzanp, yon bòs nan travay, yon vizitè distenge, oswa yon kliyan enpòtan. Si yo chwazi pou kontinye konvèsasyon an avèk ou, wa konsidere konsekans ant deplase pi bonè ke lè yo vle ou deplase a. Eksepsyon sa a ka aplike sèlman nan ka ijans. 8. Finalman, chèche evite konvèsasyon ak moun ou konnen oswa sispèk gen tandans domine, ki agresiv, oswa difisil. Si yo rankontre w bab pou bab oswa sipliye w pou pale ak yo, ou kapab di, « M regrèt, mwen pa ka pale kounyè a » epi mete tèt ou nan direksyon twalèt la. [1] Ki te pibliye ak pèmisyon Dr Loren Ekroth, editè magazin Pi bon konvèsasyon. Pou moun ki prefere vèsyon orijinal la nan lang angle, yo ka enskri pou abònman gratis magazin nan chak semèn nan: www.conversationmatters.com [2] Dr Loren Ekroth se yon espesyalis ameriken nan kominikasyon moun ak yon ekspè nasyonal nan convèsasyon biznis ak lavi sosyal. Pibliye : 19 fevriye 2014 [1] Tradui soti nan angle pa Réginald Barthélemy, MBA reggiescornergcs@gmail.com

Quel avenir pour la MInUSTAH ? PORT-AUPRICE, 16 fevrier — La Mission des Nations Unies en Haïti fête ses 10 ans de présence au milieu d’une vague de protestations de la population à l’encontre cette entité jugée budgétivore et improductive, par la faune politique, en particulier, et par la population en général. Après dix années de présence constante, ces étrangers contrôlent logisti-

Par Michel léandre quement le territoire, en l’absence d’une force de défense haïtienne, créant plus d’instabilité. Les gouvernements qui se sont succédés au cours de cette décennie d’occupation n’ont pas abordé le problème de la désoccupation du territoire haïtien avec conviction, si ce n’est que discours creux visant à satisfaire les votants en période électorale. La MINUSTAH reste une force de dissuasion au service du pouvoir central, qui s’accommode de sa présence, ayant besoin d’elle pour mâter toute velléité de rébellion politique ou tentative d’organiser une attaque contre le pouvoir. En effet, l’État central reste affaibli depuis le départ de Duvalier et sa clique; il est devenu encore plus vulnérable avec le bannissement des Forces armées d’Haïti, voilà déjà 20 ans. Plus soucieux de donner une leçon à l’Armée défunte, qui l’avait renversé du pouvoir, en 1991, Aristide a opté pour la disparition totale de l’institution militaire, laissant le pays sans défense et son gouvernement privé d’un appareil répressif. Ironie du sort, dix ans plus tard, soit en 2004, Aristide est renversé sans une armée. Preuve que sa peur morbide des Forces armées devrait démontrer sa capacité à gérer les affaires de l’État. Au fait,

sa vision consistait à créer de petites bandes de voyous dans les quartiers défavorisés, en vue d’intimider la classe politique, qui digérait mal ses actions, au lieu d’harmoniser ses relations avec l’opposition politique. Aristide est succédé par un René Préval, qui a su, par la ruse, récupérer ce lourd héritage, sans jamais poser le problème de la désoccupation. En mai 2013, les décideurs de l’organisme mondial avaient estimé nécessaire de réduire l’effectif de la Mission, qui devrait être réduite de 40 % en vue de régler le problème de budget, à un moment où une autre mission de paix allait s’installer en juillet au Mali. Il était question de déployer 20 500 casques bleus à Bamako, la capitale du Mali, avec l’idée d’en déployer des contingents sur l’ensemble du territoire maliens. Certains soldats étaient mutés d’Haïti au Mali. Mais le budget reste inchangé en Haïti, voire s’alourdit davantage avec l’arrivée de nouveaux policiers. Le drame est que l’ONU devra payer la facture du gouvernement haïtien, déjà en proie à la tourmente provoquée par la mauvaise gestion des fonds PetroCaribe. À l’analyse des données, on pourrait conclure que l’avenir de la Mission est hypothétique. Mais c’est allé trop vite en besogne dans le cas d’un pays comme Haïti confronté périodiquement à des scandales en cascade. Les dirigeants de l’ONU ne croient pas en une possibilité d’entente chez les Haïtiens pour penser à un retrait systématique de leurs forces déployées sur le terrain. Il leur semble plus facile de faire un retrait partiel de soldats pour afin d’éviter de revenir environ une année après le désengagement des troupes onusiennes. Sans nul doute, la gouvernance reste un défi en Haïti. Quelle que soit la forme ou la volonté d’un dialogue entre les Haïtiens, il ya toujours des politiciens très soucieux de leur avenir politique, et qui ne manqueront pas de brouiller les cartes. L’avenir de la MINUSTAH en Haïti dépend de beaucoup de facteurs, et les dirigeants actuels, qui mettent le cap sur les élections, ne vont pas, à coup sûr, poser le problème de la présence des casques bleus sur le terrain. (À suivre)

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Kreyòl Soti nan paj 6

gaj, palmantè ti koulout, palmantè odasye, palmantè ti Lolit, palmantè ti Sovè, palmantè sèpida. Mari : Monchè, mwen fè w konpliman e se konsa ou konn site non paske tout sa w di la se verite. Men gen yon non ki echape m e m bliye sa l ye. Konstan : Gade Mari ki vle pran m nan blòf. Se pa ou men sa ditou ki ta fè m sa. Men kounnye a Mari prepare pou l vale m. Bagay yo ekstrèmman grav. Mari : Pa fè sa Konstan pou lanmou Bondye nan syèl la. Magouyè toupatou, vòlè nan tout sòs. « Yo bare sovè Sovè rele way Yo bare Sovè Sovè rele way Yo bare Sovè Sèt fwa nan lakou Okap o E wa, e wa E wa e wa yo bare sovè o… Mezanmi ki kote te ye ? Nan jaden an li te ye… » Konstan : Mwen konnen ou te konnen byen. Se Bondye pou mwen, Konstan pa janm pran nan Tonton Nwèl paske li gen twòp tan ap tann tonton Nwèl sa ki nan wout toujou. Peyi Dayiti gen pou l repran plas li lè bann enkonsyan yo va pran konsyans pou tout al chita yon kote pou yo tout di se fòt mwen peyi a pa rive pi lwen paske mwen pa t ap defann yon koz jis men yon moun ak yon pati ki reyèlman fè peyi a anpil mal. Mari : Tout moun konnen byen mwen se kalbas gran tou, mwen pa sere kras. Bann majò jon tankou Mannyèl Boujoli, Polikap, Gi Jera Jòj, Sinyak Bètran, Sadrak Dyedone, Anèl Belizè Betizè, Aklis Lwijèn, Evalyè Boplan, Franki Ekziyo, djonn Jorè Jozèf, Meliyis Meleyo Ipolit, Willyam Janti, Anik Franswa, Janbatis Byenneme, Jan Chal e latriye, tout se yon pakèt bèkèkè, pedevi k ap kriye pou dlo kafe ak yon mos open ki gen 2 ran dlo ap koule nan nen yo avèk 2 ran larim nan nen yo. Moun sa yo fe lawont palman an nan apwòch yo paske se pa jan de moun sa yo ki reyèlman te dwe nan palman an pou yo fè Wendi Erivo, Wennnelas Jozèf bLanbè ak Edou Zeni, san mwen pa bliye senatè Woumè ak yon lot bann ankò ke m bliye non yo nan moman sa a. Panndan ti konvèzayon nou yo ma kontinye site non sitwayen onèt yo ki konprann nesesite pou peyi a avanse nan chemen pou devlopman. Mwen bat yon gwo bravo lakontantman pou Kplim ki konprann nesesite pou peyi a ale sou ray devlopman e se pa yon lide pou konbat gato a gonfle pandan li nan fou a pou tout moun kapab patisipe nan separasyon an. Mesye yo mechan yo kontinye ap betize ranse e di kont tenten yo pou yo vin kontredi tèt yo ankò. Nou di bravo pou tout reprezantan gouvènman an k’ap fè bon travay pou fè reyalite a blayi toupatou. Se Tinèb Dèlpe li men sou Emisyon Ramase jodi samdi 15 fevriye a ki jistifye travay gouvènman lòske reprezantan te mande èske l pa kwè gouvènman an ap travay nòmalman pou devlòpman pweyi a. Tinèb te fè konnen ke gouvènman an gen kòb nan men li, se nòmal pou l fè kesyon yo. Sa pwouve ke gen yon movèz fwa lakay mesye yo ki wè verite a. Men piske se yon mizisyen ki sòti nan miziuk ki vin okipe espas la, yo tout gen pwoblèm. Nan lavi, tout moun gen chans pa yo e tout bagay gen lè yo. Se pou mesye yo ki di yo se politisyen refòme yo pou yo òganize yo paske yo pral bwè plis te vèvenn paske mwen pral yon lòt kandida k ap pran pouvwa a nan manyè Mateli pou popilarite. Moun yo fatige avèk bann enkonsyan yo ki rete ap voye flè olye yo travay danble pou bagay yo kapab mache pou yo. Peyi Dayiti pral tounen yon mèvèy nan Karayib la. Konstan : Aswè a, mwen pa pral

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travay paske konvèzasyon an antre nan san mwen. Se yon lide m ki di m rantre nan magazen an petèt mwen kapab achte yon bagay pou m pote bay madanm mwen e se konsa mwen rankontre avèk ou, Mari, pou n pale sou peyi lakay. Ou konnen depi nou wè, fòk nou fè yon ti koze. Deyò déjà pa bon akoz de nèj la, pito m fin plen bòl mwen epi m ma rantre lakay paske 2 oubyen 3 è-d-tan pap fè m rich. Petèt se Bondye ki voye m pou m rankontre pou n pale avèk ou. Mwen wè zanmi an ap ri sèke sa m di a fè anpil sans. Mari : Mwen antyèman dakò avèk ou Konstan. Pafwa kouri pou lapli ou tonbe nan gran rivyè. Mwen kwè nan sa. Se petèt aksidan ke Bondye epanye pou ou. 10 oubyen 20 grenn dola kapab byen bouche yon twou touttotan pa gen tèt fè mal. Pito yon moun pèdi yon pen olye ou pèdi yon fou. Sa k pa di w se malè sèk ke Bondye ape paye pou ou. Monchè si lide w pa di w al kondwi pou rete dèyè bwa volan an, li preferab ou kite moman an pase e bliye al ravitaye. Konstan : Mari, mwen dakò avèk ou paske zòrèy yon moun pa dwe pi long ke tèt li. Mwen kwè nan pwovèb nou yo. Bon Konstan, gen anpil pwogrè ki reyèlman fè nan peyi zansèt nou yo. Mesye yo travay malgre bann bèkèkè yo ap fè konprann lekontrè. Ki gouvènman ki reyèlman reyalize tout sa gouvènman aktyèl la fè nan ti espas tan li gen sou pouvwa a. Se pa fanatik ki pouse m poze kesyon sila. Mesye-dam yo travay anpil pou yo rive kote y oye la. Yo gen pou yo sezi wè Ayiti paske mesye yo jouche lwen e travay devlopman an gen pou l fè chemen li san pwoblèm. Mwen kwè nan sa e mesye yo gen pou yo regrèt pou wè jefò nèg yo fè pandan ti bout tan sa a. Mari : Nou wè anpil otèl ap louvri pòt po e bati gwo chato pou yo fè vouvèl Ayiti a yon siksè. Peyi Datyiti gen pou l vin yon mèvèy nan devlòpman nan Karayib la. Anpil lotèl ap bati nan milye touristik la. Sonje byen Konstan, peyi Dayiti gen plis gas ak pwodwi mineral ke peyi Venezwela. Se pa nan rèv mwen ye se teknoloji a k avanse fè a. Se sou administrasyon Mateli a ke anpil gwo travay pral kòmanse pou penmèt peyi Dayiti sòti nan soudevlopman an. Gen anpil kongo k ap jwe ak bagay serye e yo pa pran bagay yo avèk seryozite mpaske yo pa gen je pou yo wè e zòrèy ppou yo tande. Konstan : Bon Mari, ou jouche lwen. Gade bagay ou konnen e ke bann palmantè nan peyi a pa okouran paske yo se yon paket idyo, kòsmòbè e bèkèkè k i tounen ti kriye. Anverite nou mele si nou rete ap okipe bann ensanse sa yo kip a menm konnen ki kote pwent nen yo plase alevwa pou yo ta fè rechèch e menm gen kontak pou konnen sa k ap pase. Yon pakèt vagabon san ideyal ki reprezante nou. Ti malere tèt grenn san kontak pa fouti fè yon bon reprezantan paskel pa gen bon kontak. Nan kèk mwa, peyi Dayiti pral reprezante yon danje pou Karayib antèm de devlopman. Nou pa remake ke etranje ap achte anpil tè nan peyi a e ke anpil Ayisyen ap pati pou peyi etranje. Tè Tousen ak Jan Jak pral vin pwopriyete etranje paske nou pa konn valè l e nou prefere viv nan chen manje chen kòm si nou pa gen okenn ideyal. Mari, koze sa w ou blayi a aswè a se verite sou tanbou. Peyi Dayiti pral travèse yon peryòd tranzisyon pou n sispann rete ak moun. Nou pral benefisye yon seri de bagay k ap penmèt evolisyon an pran yon elan ekstraòdinè. Nou pa bezwen pè tout malonnèt yo pral chita yon kote paske gen remèd pou yo. Nou chaje avèk yon bann bèkèkè, demeplè, fentè, grimas, enferyè, plenyadò, voryen, fantezi, pwovokatè, mantè pwofosesyonèl, woulibè ankre, blofè, vòlè entèlektyèl, fasè, ransè, tradòtè, flatè, egoyis e ti visye tou. Tout senden yo pa vin regle anyen pou yon

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chanjman reyèl e dirab nan sen sosyete a. Nou pa fout bezwen yo paske se chatiman yo pote pou peyi a. Ti Nèg tèt grenn pa ta renmen wè bèl bagay nan peyi l. Mari : Ou pa manti, frè m ! Anpil nan mesye sa yo se woulibè k ap pran woulib pou fè konnen yo se yon afè. Poutan yo tout pa gen repondong pou moun ta konte sou yo. Se yon pakèt vagabon bouda chire ki pran pòz yo se yon zafè. Yon bann blofè ki pran blòf kòm yon zouti pou kabre moun serye. Yo déjà konnen yo tout pa fouti pote anyen serye pou twonpe moun ki gen antite reyèl ke moun kapab konte sou yo. Yon sèl bagay yo gen nan tèt yo se elimine moun ki vle fè yon kichòy. Nèg yo tèlman egri yo di tout bagay de Mateli k ap travay pandan y ap bavade, di tout tenten pou demontre pa gen anyen k ap fèt. Yo vle gate tout bon bagay k ap fèt pou demontre ke gouvènman an pa genanyen serye l ap fè pou retire pèp la nan malsite. Se sou Mateli pou yo ta pran woulib di tout kalite bagay yo vle paske yo konnen trè byen ke Titi pa t ap janm tolere bagay sa sou gouvènman li. Bann sanwont san santiman yo tonbe ap voye monte tout lajounen san jistifikasyon e yo tonbe nan fè tout sa k pa bon e menm nan bay manti olye yo rete nan reyalite a. Ki sa ki prepare pou demisyon oubyen dekapote Mateli ke y ap pwone ki reyèlman pap janm yon reyalite nan jan yo vle l la. Yo mèt fè tout sa yo konnen pou bay panzou e reyalize tout tenten yo konnen pou efasman gouvènman pèp la. Yo mèt bliye sa tankou premye kazak yo, jete gouvènman sa nan moman sila, se kòm si al voye wòch pou konble lanmè. Nou pa di gouvènman Mateli/Lamòt la di tankou yon asye. Men konprann se konsa pou derasine l pa yon bagay fasil jan yo panse a. Mateli, mizisyen prezidan jan tout moun konnen an pa gen okenn vwayou ki kapab vin retire l kote l plase la paske yo pa gen fòs ase pou yo leve chaj sa ki deja twò lou pou yo. Mateli ap fè 5 an li an san manke yon jou. Nan tout sans Mateli byen jouche e opozisyon kont gouvènman li ya pa fouti touche l. Yo tout twouve yo nan yon pozisyon kritik Konstan : Men gouvènans demokratik la ke bann sanginè yo pa konprann travay k ap fè pou yon amelyorasyon nan peyi a. Yon dyalòg te antame nan peyi a sou lejid Konferans Episkopal la ki te pran chè sou administrsyon Mateli a. Se pou lepremyè fwa travay sa fè nan peyi a. Tout rekalsitran yo renmen tout pou yo e anyen pou advèsè a ki vle antant ak pwogrè. Nan negosyasyon ou pa fouti atann pou jwenn tout. Fòk ou atann ak yon separasyon efiskas kote w ap jwenn e w ap pèdi tou. Bann panzouyis yo pa fouti konprann ke nou pa dwe dakò sou tout pwen, men nou pa dwe fè ennmi pou sa. M’sye Erivo konnen sa trè byen e l konsyan ke laprezidans pa fouti bay tout bagay. Men moun k ap panse e ki reyèlman nan ladwati. Si se sa li pa gen rezon pou l rete. Alò, fòk nou pa kite anbisyon fin pran tèt nou pou l pote n ale. Mèsenè yo toujou nan dòmi paske yo pase twòp nay. Je yo tout pa fouti rete louvri paske lanbisyon tèt chat pote yo ale. Tout Moun konstate ke se jalouzi ki mele ak yon sezisman ki lakòz nèg yo ap aji konsa. Yo mele e yo nan tout sa kip a bon. Se Bondye ki te fè gen entènèt ki reyèlman pa fouti twonpe moun ki pote imaj yo vini san twonpri. Yo tout sezi pou yo wè se gouvènman Mateli/ Lamòt la ki reyalize gwo pwogrè yo. Mari : Sa rele moun ki gen bon gou. Se tout moun ki konstate bon bagay sa. Ayiti reyèlman an chantye. Nou pa gen pwoblèm se Swit Miki ki reyalize sa anpil entèlektyèl pa janm rive fè. Nou wè anpil diferans ant mizisyen an ak anpil politisyen rasi, radòtè, aktivis tèt anba, pwofesè, doktè e menm ansyen pè san vizyon. Yo tout sezi wè se ti mizisyen ki akonpli anpil bèl bagay. Wi, non Mateli ak Lamòt

ap grave avèk lank dò nan listwa peyi Dayiti. Ane 2011 a 2015 pral make 5 kan de pèfòmans de yon mizisyen pwogresis avèk yon òmdafè san parèy nan peyi Dayiti. Se domaj Konstitisyon 1987 amande a pa penmèt Mateli rettounen menm enstan an. San sa pèp la t ap reeli pou 100 an sou pouvwa a paske l gen lanmou pwòp. Se premye prezidan ki pran beny pèp la chak jou paske toujou ak yo pou travay la kapa fèt byen. Sa yo te konprann nan pa sa ditou Konstan : Pa janm gen tankou 2 mesye sa yo ki sou pouvwa nan peyi a ki reyèlman vle travay pou ede pèp la. Bann vagabon yo mèt fè tout sa ki nan enterè yo pou enpoze gouvènman konstitisyonèl la. Nou gen yon palman bò kote sena a ki defakto ki konprann yo se sèl kòk nan baskou a. Nèg yo pa gen respè pou pèsonn. Menm prezidan chanm sena a pa gen respè pou prezidan an. Ou tande anpil lavalasyen ap pale radòte poutèt prezidan Repiblik la pral nan peyi Wòm, yo tonbe ap di se lajan pèp la k ap gaspiye. Admeton ke se lajan pè la k ap depanse, men se pou yo mete nan tèt yo ke se chache prezidan an pral chache pou amenaje mìzè peyi a. Alò si se Prezidan Aristid ki te konn vwayaje pou ryen, li t ap fè bon bagay pou patizan li ya. Sa mwen pa fouti konprann nan sèke prezidan Aristid fini nèt nan kesyon prezidan e ke pati lavalas la divize an miyèt mòso pou li fini tou tankou fondatè l. Jodi a nou gen yon palman k ap twonpe pèp la e kip a konnen dwa li paske se yon pakèt kowonpi. Mari : Yo tout gonfle pou yo eklate paske yo twouve se yo menm ki te dwe nan pozisyon sila. Fache ou pa, prezidan an ap vwayaje e ke pèsonn pa fouti rete l. Twòp tenten ak vwayou rantre nan Leta a ki lakoz anpil derapaj. Mesye yo pi fò nan kriz pou anpeche bagay yo fè jan sa yo dwe fè. Nou gen yon lòt seri de moun ki la pou yo fè ti dife boule. Yo reyèlman pa bezwen konnen, yo taye nenpòt bonèt pou mete nan tèt moun yo vle. Bagay yo, mezanmi, pa fouti rete konsa paske se peyi a k ap soufri e se pèp la k ap rete nan lamizè nwè. Mwen, pètinamman, ta renmen konnen rezon ki pouse nèg palmantè yo nan pòs yo toujou paske tèm yo fini depi dezyèm jounen lendi mwa janvye a. Gen yon kesyon dyalòg k ap pale e k ap fèt tou. Mezanmi, Ayisyen pa fouti fè dyalòg paske li pa sensè e reyalis nan apwòch li. Gen yon travay ki dwe fè pou penmèt nou chanje karaktè. Jodi a tout moun wè klè ke Ayisyen pa fouti chita pou kont pou yo mregle zafè peyi yo paske se enterè pèsonèl yo ki vin anvan tout lòt bagay. Nou gen yon elit ki reyèlman pèdi tout lojik yo e yo kontinye ap antere pi fon nan twou labou yo twouve yo. Se pa nòmal pou nou kontinye ap viv nan yon anviwonnman ki, definitivman, pap janm pote anyen serye, reyèl e konkrè. Nou nan tout sa k pa bon nan moman kote teknoloji ap pran chè e nou toujou rete nan tire kouto pou granmesi. Se pa mwen ki di sa, se liv inivèsèl la : « Labib » ki di ke chak bagay gen lè li. Si yon moun pa dwe okipe yon fonksyon nan lavi li, moun sa pa fouti rive. Nou gen anpil ekzanp nan je nou. Alò, pou ki rezon nou p able kolabore nou. Konstan : Mwen poko kwè ka gen yon kolaborasyon nan sen nou paske divizyon an tojou nan sen nou tout ap manevre seryezman paske nou fin avèg de reyalite a. Bagay yo ekstremman grav si nou chita avèk tèt repoze pou nou analize tout sa k ap pase devan je nou. Nèg yo devlope yon rayisman avèk yon èn san parèy ki anpeche yo tout fè konpwomi pou yo ta rive ak yon rezilta valab. Yo vle tout pou yo e anyen pou lòt. Yo te konn ap pale de diktati ekzekitif, jodi a, nou an prezans yon diktati lejislatif. Nèg yo refize konprann ke se pa pawòl anpil, pini yon prezidan avèk yon premye minis p ap menen nou okenn kote. Dayè, mesye yo itilize tout mwayen,

fè tout mannèv pou yo dechouke prezidan an pou y al fè chita pa yo. Men yo tout pa konnen kòman pou yo aji defason pou yo amelyore bagay yo. Ayisyen tèlman egoyis e yo renmen travay pou tèt yo pou yop kapab rive pou konn yo. Se sa ki toujou fè yo echwe nan tout sa y ap antreprann. Nou gen yon opozisyon ki gen yon ekzistans plis ke 200 lane ki nòmalman pa janm regle anyen serye ke rete tann kou pou yo rantre kò yo. Nou gade yo tout avèk lapenn paske y opa gen anyen y ap regle. Tèlman medyokrite a fò, ti ponyen ki reprezante yon bagay serye pa pouti pèse. Nou gen pou nou wè yo tout si yo pa chanje estrateji paske gen anpil sipriz ki pare pou yo. Mande youn nan yo si yo prepare yon fason sistematik pou yo reponn aprè Mateli pou pran pouvwa a. Yo tout ap reponn wi san yo tout pa konn konsekans wi sa ke yo di a. Nou antrave avèk bann blofè pwofesyonèl yo k ap fè lanavèt depi lontan. Nou pa fouti konprann kòman mesye yo pa rive mete lòd nan dezòd e gwoupe yo kòm yon sèl enstitisyon pou yo sispann divize. Non, se pa seye sa pou n rete nan menm sankoutcha sa a k ap degaje depi byen lontan. Mari : Ou gen rezon, frè m. Peyi Dayiti kòmanse pran wòut devlòpman li san ban chifwon, aganman tèt chat yo. Malgre tout sa tout bann demeplè, difamatè, radòtè, bègwè e bèkèkè yo ap fè a, Ayiti ap bouje e peyi a ap vanse nan wout chantye a. Yo rete ap ranse, radote, babye, voye pye, joure tou. Tandiske peyi a nan wout pou devlopman avèk ekip bann degoutan yo kalifye kòm enkonpetan. Pa gen enkonpetans menm e se bon bagay k ap fè nan sans pwòp. Mwen pa fouti konprann ki fil ki mare nou ki anpeche nou travay tankou tout lòt nasyon pou enterè peyi yo. Nou tout bliye si nou gen yon lòt jenerasyon k ap vini ranplase nou pou kontinye travay la. Se pou nou tout fè yon sèl pou nou kapab ede peyi nou. Konstan, mwen konnen ou gen pou ale paske w gen lòt bagay pou al fè. Konstan : Mwen pa gen pwoblèm menm depi se koze sou peyi m k ap debat. Yon sèl regrè mwen genyen sèke m reyalize ke magazen an pral fèmen. Distans pou yo fèmen la, gen anpil bagay n ap kapab vin sou tapi avèk li. Ayiti gen anpil chans pou l sòti nan kafou jennen sila. Mwen konprann byen apwòch ou a. Men se pa zafè peyi moun yo vin pou defann men zafè pèsonèl yo. Moun tankou sila yo ki nan palman yo pap janm rive fè okenn konsesyon paske majorite vagabon yo vin pou kraze-brize e non pa pou vin pote men fòt pou kòz peyi a. Jodi a tout moun bay yo yon bwa long kenbe paske yo pa vin pou peyi n andanje pou yo okipe bagay serye, men pou yo ranje chita yo. Ayiti se kinan nou ki bezwen konkou nou tout pou l sa fè fas ak bezwen yo. Mari : Tout peyi ap bouje pou yo fè wout yo nan devlopman an. Tandiske peyi nou vle fè wout la tou, men vagabon yo vle mete bwa nan wou li. Mwen sonje yon pwezi ke m te li ki te entitile : « Kote nou Kote nou pitit ginen Peyi n andanje Frè n ak sè n ap tonbe Nan vyolans dirije. Se pou n fè yon chèn Pou n rebati peyi n ki kraze. Se pa divizyon k ap ranje Ni vyolans k ap deside. Se yon tètatè k ap epanye Tout malè pandye. Yo pa t fè n kado libète Nan rete bra kwaze. An nou konsolide Tout sa zansèt nou te kite San nou pa retire, Men pou n ogmante. Nou se yon pèp mati Ki konn soufri Se nan linyon na triyonfe Pou peyi n ka devlope. » Jan Bèbè 19 fevrye 2014


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Arly larivière et nu look entre l’amour des uns et la haine des autres Par Robert noël La vie se fonde sur la dualité. Et rien de ce qui a été créé ne peut exister sans son contraire. Le jour et la nuit ne se ressemblent pas. L’homme possède en lui l’âme animale et l’âme humaine qui sont toujours en constante guerre. Grâce à notre intelligence humaine, nous pouvons empêcher que la première ait toujours raison. D’ailleurs, elle nous rend aveugles, au point même de perdre la raison. On devient jaloux, coléreux, passionné, envieux, méchant, haineux, intolérant et intolérable, quand nous ne pouvons contrôler nos passions et nos émotions. La promotion et le marketing se donnent la main dans toute industrie L’intolérance, la passion, le fanatisme, les émotions des fans se reflètent dans l’industrie musicale haïtienne, où la compétition devrait être vue et considérée comme un phénomène normal, qui obéit aux principes fondamentaux de l’économie de marché, particulièrement à la loi de l’offre et de la demande. À tout cela s’ajoutent le marketing et la promotion, deux termes que les musiciens, les fans, les promoteurs et les responsables de groupes musicaux substituent l’un à l’autre dans l’usage quotidien. Pourtant, l’un précède l’autre en business. Toute industrie musicale présente ses complexités. Dans la HMI, les musiciens sont livrés à eux seuls et

s’occupent de la promotion et du marketing de leurs ouvres. La promotion et le marketing marchent la main dans la main. Elle implique la publicité, la vente directe du produit, ou l’utilisation de moyens connexes capables d’accélérer ou d’augmenter la vente. La vente et la promotion font partie intégrante du marketing. La promotion constitue l’élément essentiel, primordial qui permet de réaliser, d’exécuter une stratégie, ou de mettre en application une bonne technique de marketing. Le marketing dicte les raisons qui doivent motiver les consommateurs à acheter le produit. Si ces deux conditions ne sont pas réunies, les formations musicales risquent d’échouer et c’est ce qui fait que le succès des CDs que produisent les groupes actuels ne dure que l’espace d’un matin. On voit bien qu’il existe une corrélation entre les « orchestres » et le public. Nous remarquons un surplus de production musicale par rapport à la demande puisqu’il existe des groupes ayant produit de bonnes œuvres, mais sans jamais créer un impact, voire acquérir la reconnaissance à laquelle ils ont droit. La redondance dérange et affecte l’industrie musicale haïtienne (la HMI). Comment expliquer le fait que beaucoup de groupes musicaux, tout aussi bien des artistessolos, ont composé une méringue carnavalesque, sans même avoir l’espoir de participer au défilé. Ils ne respectent pas le thème du carnaval que proposent les organisateurs de cette festivité culturelle. Tout voum se do. Le mot « manifestation »

est d’usage dans l’industrie musicale haïtienne Aujourd’hui un nouveau mot s’ajoute dans le vocabulaire quotidien de l’industrie musicale haïtienne. Il s’agit du mot « manifestation » qui traduit le succès d’une soirée qu’anime un groupe musical. C’est une façon de dire que le bal est joué à guichet fermé. Une manifestation se définit comme étant un rassemblement de personnes à une quelconque festivité. Elle peut tout aussi bien signifier un acte de revendications des droits légaux d’une population en faveur ou contre un fait, une décision ou une opinion. Le rôle d’une manifestation c’est de rendre publique ce qui menace les intérêts d’une majorité ayant les mêmes aspirations et les mêmes rêves. Il suffit de peu de gens pour faire passer un message. L’important, c’est de convier le massage au public. Une manifestation peut tout aussi prouver le contraire à ce que pense une quelconque opposition. En général, les manifestants exhibent des pancartes, des banderoles exprimant leurs désidératas, et ils lancent toujours des chansons et des slogans liés à leurs revendications. En démocratie, la manifestation est permise. En réalité, le nombre de manifestants importe peu pourvu qu’un message soit convié. La grande question demeure, est-ce que cette formation musicale peut-elle toujours faire salle comble. Si les fans de Nu Look jugent bon de qualifier de grande « manifestation » les soirées de Nu Look, on ne peut le leur empêcher.

Encore une fois, la dialectique nous le permet. On peut avoir une lecture différente d’une même situation. La loi des contraires tient bon. On ne peut pas être aimé de tout le monde. Les fans de Nu Look peuvent rendre hommage à Arly Larivière pour l’effort qu’il a déployé en produisant le nouveau CD « I Got This », qu’ils aiment tant. C’est aussi une façon de l’encourager dans ses démarches pour essayer d’accéder à la première position dans la HMI. Pourtant, cette place n’est pas vacante. Y a-t-il aujourd’hui un groupe qui attire plus de gens aux bals que le groupe Klass? Avec son nouveau CD, le groupe Nu Look est sorti de la fosse aux lions. Est-ce une raison suffisante pour que ses fans le placent déjà au premier rang ? Nu Look doit consentir des sacrifices énormes pour déplacer l’occupant. À qui la gloire ? Personne n’ignore qu’Arly Larivière et les musiciens de Nu Look ont fait un effort qui mérite d’être pris en considération. Toute la gloire ne revient pas à Arly, il faut considérer tous ses collaborateurs. Voilà l’erreur que commet le public. On doit le dire haut et fort, Arly n’aurait pas pu réaliser tout ce que le groupe a accompli au cours de son existence. Il faut donner crédit à qui il est dû. Nu Look se sent-il déjà au sommet de son jeu ? C’est une question à laquelle Arly doit consciemment répondre. Quand il se dit le plus grand hit-maker de la HMI, il semble qu’il ignore les compositeurs de l’Orchestre

de l’Orchestre Septentrional, Tropicana, du Skah-Shah, du Tabou Combo, Des Frères Dejean de Pétion-Ville et du System Band qui ont précédé le Nu Look. On doit lui pardonner cette gaffe. Cependant, on ne peut lui enlever ses qualités de compositeur-compas direct, ni nier son talent de musicien-compas, mais il doit cultiver la sagesse. Modestie exige! Avec ce nouveau CD, Nu Look participe légalement à la grande compétition. Toutefois, il faut dire qu’Arly n’a pas le talent de chanteur « compas-dur-pi lwen lakay-pike devan » de Gazzman Couleur, ni les qualités d’animateur de celui-ci. Arly doit utiliser d’autres stratégies quand il présente des prestations en live. Il aura besoin de chorégraphes et il faut que la chorale l’aide beaucoup plus, pour que sa voix ne craque après deux ou trois soirées consécutives. Arly n’est pas obligé de faire partie de la chorale. Il doit apprendre à appliquer le principe de la conservation de l’énergie et ainsi reposer ses cordes vocales. Pour faire ressortir les faiblesses d’Arly comme chanteur de pointe, certaines gens présentent Pipo sous deux angles, le Pipo de Nu Look et celui qui évolue au sein du groupe Klass actuellement. Cette comparaison dépasse le cadre de cet article. Il revient au public le droit d’établir la différence. Un fait est certain. Arly et Nu Look oscillent entre l’amour des uns et la haine des autres. robertnoel22@yahoo.com

Des merengues carnavalesques trop personnalisées ! Par Rosie Bourget C’est quoi cette polémique ridicule relative aux merengues carnavalesques 2014 ? Où est passée notre identité culturelle ? Peut-on parler encore de la musique haïtienne, parti-

Rosie Bourget culièrement le compas direct ? Est-il convenable de définir la polémique entre deux groupes musicaux comme une odieuse tyrannie ? À moins qu’on souffre d’amnésie rétrograde, qui ne se souvient pas du bon vieux temps, des merengues carnavalesques des Loups Noirs « Ambiance 77 », du Bossa Combo « Respecter Toto », du Scorpio Universel « Kasket sou tèt, « Sapata w », du DP Express « La Mort de la bête », « Zonbi »? Le bon vieux temps du carnaval en Haïti : les chars ornés de mariées, les reines à la beauté ensorcelante, les merengues à couper le souffle. Des bandes à pieds comme Lobodya, et le groupe Titato du quartier de Bel-Air circulaient tous les dimanches jusqu’au dernier jour gras. De tout cela il ne reste que des souvenirs. Qu’est devenu le carnaval haïtien ? Depuis longtemps la polémique a toujours été bien présente dans le carnaval haïtien. Dans la majorité des cas, les groupes musicaux (Nemours,

Sicot/ Cadance Rampa) utilisaient des thèmes simples comme (voisin, gason pa kanpe) dans le but de susciter ou nourrir artificiellement une polémique amicale, et plus généralement de perturber l’équilibre de l’orchestre concerné. Ils savaient bien soigner leurs chansons sans utiliser les noms des personnes ayant des rapports familiaux avec les musiciens de l’orchestre rival. On pourrait retenir sur les lèvres avec aisance des refrains qui faisaient rigoler à perdre haleine. Cette réjouissance populaire (le carnaval authentiquement haïtien) a malheureusement pris une autre ampleur. Depuis belles lurettes, les festivités carnavalesques ne suscite plus l’enthousiasme des années 70-80. L’ambiance a belle et bien disparu. Il est difficile de trouver un groupe musical offrant une mérengue de qualité. Diverses formations musicales profitent plutôt de cette période de réjouissance pour lancer des fléchettes directes, des propos absurdes et désobligeants, pour régler des comptes personnels. On a l’impression que le carnaval haïtien a perdu son vrai sens, celui de fournir à la populace l’occasion de se défouler pleinement. La mérengue carnavalesque 2014 du groupe Djakout # 1 « Avili yo », trop triviale, à mon sens, ne consiste qu’en l’envoi de messages délibérément hostiles et insultants avec l’intention de créer un conflit personnel. Que vient faire la conjointe de Roberto dans la polémique ? Depuis quand la vie conjugale d’un musicien faisait partie de son activité artistique ? Même en guerre, la famille d’un soldat dans les tranchées est pro-

tégée. Le groupe Djakout # 1 vient de se ridiculiser une fois de plus en prouvant à ses fans qu’il est à court d’inspirations. Les grands ténors de la musique haïtienne tels « Le Malouk Shoogar Combo, Les Loups Noirs, Le Super Neuf, Dixie Band », pour ne citer qu’eux, devraient servir de modèle pour ces musiciens. Attaquer l’honneur d’une femme qui, je suppose, a une conduite irréprochable et qui maintient intacte sa réputation, c’est porter atteinte à sa vie personnelle. Il est grand temps de cesser cette plaisanterie de mauvais goût, d’offrir un meilleur produit aux carnavaliers. Certaines personnes en ont marre de ces merengues personnalisées. Comme les pionniers de la musique haïtienne ont su bien le faire, on peut toujours pimenter les merengues carnavalesques sans faire de la personnalité. On n’apprécie pas ce qu’on a qu’après l’avoir perdu. Le carnaval haïtien fut, un temps, synonyme de grandes réjouissances populaires et d’intenses défoulements. Un événement purement culturel, une tradition nationale propre aux Haïtiens. Le carnaval fut très riche en couleurs, en humeurs et en costumes. Il faisait partie des manifestations qui réunissent le plus toutes les couches sociales. À cette époque, pour ces trois jours gras, chacun se déguisait selon sa préférence, y compris l’auteure. Ce fut DP Express face au Scorpio et les fanatiques de DP contre les fanatiques du Scorpio, dirigé par le fameux guitariste Robert Martino. Le défunt Alan Lucien de Radio Progrès nouvelle dominait les ondes radiophoniques. De nos jours, on constate que les

musiciens ne s’habillent plus pour l’occasion. Quant à certains chars, ils sont très mal décorés. Défiler torse nue paraît une pratique normale pour le ministère de la Culture. Les mérengues populaires haïtiennes, gaies et typiques ne sont plus de mise. Comment peut-on parler de carnaval sans la présence du vrai compas direct? Avec la frappe de Coupé Cloué, d’Alfred Michel, d’Ansito Mercier et d’autres orchestres et musiciens chevronnés, le carnaval haïtien était uniquement une affaire de groupe de compas direct et de bandes à pieds. À quoi sert le carnaval ? Le carnaval, dans la culture chrétienne, c’est la dernière occasion de tous les excès avant les 40 jours de l’austère carême qui précèdent la fête des Pâques. Contrairement au carême, le carnaval est une période de fête et de joie où chacun fait un peu ce qui lui plaît. On se déguise, on chante dans les rues, on s’amuse, on mange à plein gosier, car on ne le fera pas pendant ces 40 jours. En résumé, chacun essaye d’en profiter au maximum avant les privations du carême. Le mot carnaval nous vient d’Italie, où se célèbre un des plus beaux carnavals au monde, celui de Rio, dit-on. Par contre, même lorsque le carnaval haïtien a perdu sa vraie saveur, pour rien au monde je ne saurais commettre ce crime de haute trahison, à savoir, tourner le dos à mon produit local comme le font les autres compatriotes. Car à défaut de mieux on se contente de ce que l’on a. « Lakay se lakay ». Donc du 2 au 4 mars 2014, la Cité de l’Indépendance sera à l’honneur. C’est une occasion privilégiée

pour les carnavaliers de naviguer sur les sites historiques et touristiques comme La Ravine-à-Couleuvre, La Source Chaude, les trois sanctuaires vaudou des Gonaïves « Lakou Mistik » tels « Badjo, Souvenance et Soukri Danache », ainsi connus, l’Habitation Georges où Toussaint Louverture a été arrêté le 7 juin 1802. J’aimerais bien y prendre part afin d’enrichir ma connaissance durant cette période de réjouissance et d’abondance avant les restrictions du carême. En plus de ses sites historiques, Gonaïves est une ville où il fait bon vivre. Alors pourquoi ne pas profiter de cette grande fête populaire pour nouer des liens, décompresser le stress de la capitale, faire de nouvelles connaissances, sortir vous amuser seul ou avec des amis et connaissances. Partagez votre joie avec ceux qui vous permettent de vous sentir bien. Quoi qu’il arrive, peu importe le problème, vous devez tout de même profiter de la vie à votre façon, et sans regret. Le plaisir fait partie intégrante de votre personne. Cela vous aide à mieux croquer la vie à belles dents. Sortez de votre zone de confort, défoulez-vous, faites ce qui vous donne de l’énergie en permanence. En cette saison de carnaval, puissiezvous jouir du moment présent dans la satisfaction, dans la convivialité et dans la paix. Joyeux carnavals à tous ! r_bourget@yahoo.com MSW (Masters of Social Work) CSW/therapist (Clinical Social Worker)


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