Haiti-Observateur: 5-12 fevrier, 2014

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haiti observateur Lè manke gid, pèp la gaye !

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TÊTE-À-TÊTE OU CONVOCATION À LA MAISON BLANCHE ?

Obama, peut-il apporter un nouveau souffle à Martelly ? (Collaboration spéciale)

Le premier tête-à-tête entre le président américain, Barak Obama, et son homologue haïtien, Michel Martelly, donne lieu à toute sorte de conjectures à la capitale haïtienne. Sans préjuger de la noblesse du geste de l’homme le plus puissant de la planète, qui ose convier l’interlocuteur haïtien (et pas n’importe lequel) à ce sanctuaire par excellence du pouvoir, on retient surtout le caractère humanitaire de l’événement. Et, Port-au-Prince se prend très au sérieux, comme on le dit dans le langage du milieu. À part l’activité fébrile qui règne dans les couloirs du Palais national, Martelly joue aussi sa carte dans le « dialogue » amorcé par le Conseil épiscopal d’Haïti (CEH), sous l’égide du cardinal Chibly Langlois. Les discussions ani-

affirmant à une agence de presse étrangère que « ce ne sera pas l’échec de l’église ». Afin de faire face aux multiples défis de la conjoncture, la routine, installée sous la tente servant de bureaux au chef de l’État, a été rompue. Des professeurs d’anglais et des membres notoires du service du Protocole, appelés au chevet de l’ex-chanteur de compas direct, s’activent, jusqu’à la dernière minute, à peaufiner le

langage grivois de celui-ci. Jugé non conforme aux exigences de la Maison-Blanche, jusqu’à tout récemment, M. Martelly se débat comme le diable dans un bénitier pour parler convenablement la langue de Shakespeare. Et tout au moins arriver à transmettre une autre image de lui-même que celle colportée sur You tube. Malgré les nombreuses années Suite en page 2

DEUXIÈE ÉDITION DU DIALOGUE BINATIONAL À JIMANI

Les Dominicains occupent toujours le haut du pavé

Dix millions de dollars prélevés des fonds Petrocaribe servent aux travaux de réfection du cinéma Triomphe (toutes photos Mirabel). mées par des échanges musclés que même son éminence affiche manquent tellement de sérénité des airs de veuve offensée en

La deuxième édition du dialogue binational s’est tenue dans la ville frontière de Jimani, en République dominicaine. En dépit des déclarations triomphalistes faites par le Premier ministre Laurent Lamothe, du genre « dialogue

auront pris connaissance de ce qui a l’allure d’un communiqué conjoint d’en analyser le contenu et de tirer ses propres conclusions. Suit le texte intégral de ce communiqué :

UN GRAND CONCOURS DE PARENTS ET D’AMIS PRÉSENTS À CHICAGO

Derniers hommages et adieu à Laurette Germain Joseph

Laurette Germain-Joseph à 36 ans. Le week-end du 17-19 janvier écoulé des centaines de parents et d’amis de Laurette Germain Joseph s’étaient donné rendez-vous à Chicago, dans l’Illinois, afin de rendre leurs derniers hommages à

la défunte, enlevée à leur affection le 2 janvier 2 janvier. C’était l’occasion non seulement d’heureuses retrouvailles, mais encore de faire le panégyrique d’une femme dont la vie a été un modèle d’abnéga-

tion, de sacrifice personnel, mais encore et surtout d’amour du prochain. C’est le témoigne qui s’est dégagé dans les différentes interventions, tour à tour au parloir funèbre et à l’église. En effet, bravant une neige qui tombait dru, des neveux, nièces, cousins, cousines, amis ou simples admirateurs de Laurette avaient rejoint les frères et sœurs de la disparue, l’ex-ambassadeur Raymond Alcide Joseph, Léopold L. Joseph et Mme Joséphine Joseph-Favre, avec leurs enfants et petits-enfants, pour participer à la veillée funéraire qui se déroulait à Leak et Sons Funeral Chapel, située au 7828 S. Cottage Grove. Dès 6 h 30 p.m., les proches de la défunte arrivaient par petits groupes. Trente minutes plus tard, plus d’une centaine de personnes avaient déjà pris place dans la salle où étaient exposés les restes de leur bien-aimée. Vers 7 h 30, il ne restait quasiment que quelques sièges encore disponibles dans un espace pouvant contenir quelque Suite en page 13

Le Premier ministre Laurent Lamothe, chef de la Délégation haïtienne, et Wilson Laleau, min. des Finances et des Affaires économiques. binational de haut niveau », rien n’autorise à croire que la question de la dénationalisation des Dominicains d’origine haïtienne a avancé d’un iota. Tout semble indiquer que les Dominicains occupent le haut du pavé et ont déjà commencé à rouler Lamothe et sa suite dans la farine. Il appartient à tous ceux qui

DIALOGUE BINATIONAL DE HAUT NIVEAU HAÏTI - RÉPUBLIQUE DOMINICAINE DÉCLARATION DE JIMANI 3 FEVRIER 2014 Les représentants des Gouvernements de la République d’Haïti et de la République Dominicaine Suite en page 9

HEALTH NUGGETS FOR SMART PEOPLE

Did You Know? Volume 2, Issue 21 By Garry Emmanuel Secondhand smoke is as harmful as firsthand smoke. Perhaps, you might think since you are not a smoker, you are immune to the

side effects of smoking. Think again! There is no risk-free level of exposure to secondhand smoke. Secondhand smoke is the Suite en page 5


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TÊTE-À-TÊTE OU CONVOCATION À LA MAISON BLANCHE ?

Obama, peut-il apporter un nouveau souffle à Martelly ?

conseillers sont mobilisés par le Palais national. Filtrés par la première dame, Sophia Saint-Rémy, ceux-ci sont à pieds d’œuvre journellement, et parfois jusqu’aux petites heures du matin, avons-nous appris. Le président doit posséder tous ses dossiers, voire les apprendre par cœurs, dans certains cas. Contrairement aux nouvelles orchestrées par des faucons du Palais national, ce ne serait pas de gaité de cœur que le président Obama a accepté finalement de voir un Michel Martelly déambuler sur les rives du Potomac, répète-t-on dans les milieux diplomatiques proches de l’ambassade américaine de Tabarre. Presqu’unanimement, on s’accorde à dire qu’il s’agit plutôt d’une convocation pour amener celui-ci à mettre de l’eau dans son vin et à ne pas transgresser à la parole donnée. Car, le faisant, le président américain prend le risque énorme d’être associé Malgré son piteux état, le Rex Théâtre par ses adversaires de tous figure parmi les bénéficiaires des fonds bords à un homme dont les de dix millions de dollars de Petrocaribe. pulsions aux affrontements Un gros scandale dans un pays pauvre. et aux grivoiseries sont un de polichinelle. Marl’État haïtien n’ont pas suffi à telly secret Maison-Blanche ? C’est éloigner Sweet Micky du prési- tout àlelaprestige États-Unis dent Martelly, d’autant qu’il pre- d’Amérique, avecdes la fleur de l’innait un malin plaisir à entraîner telligentsia, qui sont menacés par dans son sillage des affidés de propagé par les son ancien groupe musical. l’obscurantisme engendrées par Même Sophia, sa femme, n’a pas contradictions qui est considéré comme un réussi à écarter la bande à Roro celui hors de l’ordinaire, voire (Nelson) et d’autres saltim- accident erreur de l’histoire, dans son banques qui lui collent à la peau une propre pays. comme des sangsues. Un pouvoir incapable Tête-à-tête de régler les affaires ou convocation ? La rencontre avec le président courantes faits sont bien criants aux américain s’avère un rêve long- Les yeux, et le président Martelly, temps caressé par celui qui s’était l’appareil de propagande est autoproclamé « président du dont à merveille pour tenter de compas », il y a une vingtaine rodé la vigilance des Haïtiens, d’années. Selon des gens de son tromper ne pourra nullement glisser sur ce entourage, il aurait déclaré terrain avec l’homme le plus que : « après ma victoire aux ur- puissant du monde. Au juste, les nes, c’est le plus beau jour de ma derniers mois ont prouvé l’incavie ». Voilà pourquoi, tout est mis pacité de l’équipe Martelly/ Laen œuvre pour faciliter l’événe- mothe, et surtout la corruption ment. À part les professeurs d’an- qui gangrène toutes les sphères glais, un bataillon d’experts et de Suite de la page 1 passées au pays de l’Oncle Sam, le président haïtien est souventes fois trahi par les séquelles des soirées bien arrosées sur les stands de carnaval qui jonchent sa longue carrière d’amuseur public. Trois années à la tête de

dudit gouvernement. Haïti demeure un état paria dans une Amérique qui sort des sentiers battus. Le président Martelly, malgré le geste humanitaire du locataire de la Maison-Blanche d’essayer de transformer ce loup en agneau, apparaî aujourd’hui comme un homme du passé. À mi-mandat, il ne s’est pas évertué à mettre son pays sur les rails du développement, malgré les centaines de millions de dollars engloutis dans le trou sans fond de la caisse publique. Pire encore, la gestion obscure des fonds Petrocaribe reste une pomme de discorde entre les deux pays. À ce point de vue, aucun satisfecit ne peut être accordé au gouvernement haïtien, qui entreprend des programmes-bidons, de connivence avec « le partenaire numéro un du pays », à savoir le Venezuela (Michel Martelly dixit). Voilà pourquoi, un audit financier desdits fonds devrait être à l’ordre du jour afin que le gouvernement haïtien indique sa bonne volonté de montrer patte blanche dans leur gestion, qui a d’ailleurs fait l’objet de remontrances de la part de la Banque mondiale. Ce que le président Obama doit savoir S’il est bien renseigné par son ambassade, le président Obama doit savoir que dix millions de dollars sont engagés dans des travaux de réfection des cinémas Rex et Triomphe. Un luxe exagéré qui ne répond guère à une quelconque priorité du pays le plus pauvre de l’hémisphère, comme on désigne encore Haïti. Que dire des cinq millions de dollars alloués au prochain carnaval qui se tiendra à la ville des Gonaïves, alors que les professeurs, qui ont des arriérés de salaire équivalant à huit mois, ont entamé une grève générale à travers les principales villes du pays pour que justice leur soit rendue ? D’autre part, des travaux entamés à l’emporte-pièce partout dans le pays, et surtout à la capitale, accusent des retards ou sont pratiquement abandonnés pour insuffisance de fonds. Ces contrats octroyés sans appel d’offre sont tombés à des amis de la famille présidentielle, quand on n’accuse pas la primature de connivence. Un contexte de copinage qui ne permet nullement à la concurrence de jouer sa partition dans un marché pourtant libre. Les travaux de construction d’aéroports à la ville des Cayes et à l’Ile-à-Vache sont ainsi abandonnés. Dans ces deux cas, des litiges opposent le gouvernement aux riverains qui se sentent lésés dans leur droit. Quant au contexte politique, le pouvoir exécutif est en porte-àfaux avec la population. Le service public y est presqu’inexistant. Pour simple exemple, l’enlèvement des déchets domestiques se fait uniquement dans les principales artères, c’est-à-dire aux endroits visibles. L’actuel gouvernement, qui est d’origine bourgeoise, ne se préoccupe pas des droits inaliénables de la majorité de la population, abandonnée depuis toujours à son propre sort. Le programme d’écoles gratuites et obligatoires ainsi que l’aide sociale (Ede pèp,

Ti manman cheri…) sont un fiasco monumental, voire une goutte d’eau dans l’océan des besoins du pays. La récente tentative de l’Église catholique d’Haïti de mettre

l’élection de l’ex-chanteur de compas direct, associé aux milieux qui ont causé des tords irréparables au pays. La mise en branle de l’appareil électoral avec l’écartement des hommes-lige du

À Delmas 32, des tonnes de déchets s’accumulent sans éveiller l’attention des dirigeants, qui se préoccupent surtout des quartiers huppés. différents intervenants à la même pouvoir, placés intentionnelletable de négociation représente ment au sein du Conseil Elecune honte flagrante pour le gou- toral, est un pré-requis vers le vernement qui n’a pas pu arriver retour, par la grande porte, à la à de telle fins. L’arrogance de démocratie dont l’idée est reveMichel Martelly, qui ne cache nue au bercail sous l’instigation

Plutôt que de payer les professeurs, le gouvernement alloue cinq millions de dollars au carnaval des Gonaïves. Ici, des élèves en grève se prélassant au Champs-de-Mars. pas ses velléités à gérer les af- de l’ex-président démocrate, Jimfaires de l’État dans le copinage, my Carter. Des élections généa miné le peu de crédibilité qu’il rales en 2015 ? aurait pu acquérir dans la sagesse Aujourd’hui, le président et la compétence. L’année 2013 Obama, qui occupe les mêmes aura tué l’idée de justice qui ani- bureaux que son prédécesseur, ne mait la majorité de la population. saurait s’acoquiner avec des Des emprisonnements arbitraires hommes qui remettent sur un piéà la mort suspecte du juge Jean- destal des éléments douteux du Serge Joseph, nous aboutissons duvaliérisme qui déniaient les aujourd’hui à la reprise en catimi- urnes comme moyen de choisir ni de l’enquête sur la mort du ses dirigeants. Jean-Claude Dujournaliste Jean Léopold Domi- valier et ses acolytes figuraient nique. L’actuel ministre de la parmi les invités spéciaux du préJustice, Jean Renel Sanon, avocat sident Martelly, le 2 janvier derde plusieurs inculpés, est juge et nier, à la ville des Gonaïves. Une parti à la fois. Curieusement, les présence encombrante pour un noms de ses principaux clients ne pays qui vit d’images et tarde à figurent plus sur la liste des sus- penser les plaies béantes laissées pects. Une simple parenthèse qui par ses bourreaux, toutes origines renvoie aux calendes grecques confondues. Le peuple haïtien les espoirs que pourraient susciter s’attend à ce que le président l’ouverture des procédures pour Obama annihile tout espoir que le mettre le grappin sur ses assas- régime Martelly/Lamothe ne soit sins. qu’un piédestal pour que n’émerge des vomissures le monstre Le président Obama duvaliériste. Haïti, le pays de face à l’histoire Toussaint Louverture et de 1804, Donc, Haïti est un pays malade mérite mieux ! C’est seulement là dont les États-Unis d’Amérique que la présence à Washington du sont souvent accusés d’être à la président controversé, Michel base de son sort misérable. Cer- Joseph Martelly, prendra tout son tains milieux voient sa main dans sens.


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Mythe de l’authenticité haïtienne : La question identitaire en Haïti Par Yves Saint-Gérard La question culturelle est périodiquement soulevée en Haïti à travers certains aspects comme la langue créole, le vodou, l’artisanat, les peintres naïfs, le folklore... mais nous pensons qu’elle est rarement étudiée de manière dynamique et fonctionnelle en intégrant globalement le processus identitaire de référence que certains comme L. Denis et F. Duvalier ont à leur manière étudié dans les « civilisations négro-africaines et le problème haïtien ». Certes, ses deux auteurs s’étaient figés dans leurs éternelles idées préconçues en se demandant si « la mentalité haïtienne est africaine ou gallo-latine ». Néanmoins, d’autres auteurs ont préféré étudier le vodou à leur manière, tantôt avec l’énergie du désespoir, parfois avec originalité, quelquefois dans une approche purement fantasmatique, d’autres fois avec démagogie. J.-C. Dorsainvil l’a fait dans « une explication philosophique du vodou » (1924) ainsi que dans « vodou et névrose » (1931) et « vodou et magie » (1937). A. Holly l’a fait dans « Les démons du culte voudo », 1918 et J. Hergoz dans « L’expulsion des vaudoux », 1921. L. Bijou en parle dans « Aspects psychiatriques du vodou haïtien », 1963 et J. Kerboull dans « Le vaudou, magie ou religion », 1973. L. Mars l’a abordé dans « La crise de possession dans le vaudou » (1946) ainsi que dans « La crise de possession dans le vaudou » (1972) et « Psychopathologie du vaudou ». L. Maximilien a publié son essai sur « Le vodou haïtien » (1945) que L. Hurbon aborde dans « Dieu dans le vodou haïtien », 1972. Enfin, A. Aristide l’étudie dans « Les croyances des masses haïtiennes », 1956, tandis que W. Apollon l’a fait dans « Le vaudou, un espace pour les voies », 1976 et M. Rigaud n’a pas manqué d’intriguer ses lecteurs dans son étude sur « La tradition voudoo et le voudoo haïtien »... La hardiesse de cette dernière approche pourrait dérouter tous ceux qui abordent cette problématique avec des idées préconçues, car sa manière d’écrire le mot voudoo semble relever d’une certaine provocation. De son côté, P. Pompilus a étudié le « vodou dans la littérature haïtienne » (1963), tandis que A. Métraux l’a fait dans « le vaudou haïtien » et M. Marcelin dans la « Mythologie du vaudou » (1950). Les réflexions ne manquent pas à ce sujet et nous nous demandons si le vaudou est ou demeure une nécessité culturelle en Haïti. Il est vrai que de telles études permettent de mieux comprendre Haïti et son peuple, mais la problématique haïtienne de fond reste

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malgré tout confuse sur beaucoup de points parce que trop d’intervenants s’enferment dans les mêmes sentiers battus qu’emprunte C. Planson quand il fait parler un initié du vaudou dans cette « Île magique » décrite par W. Seabrook. Au demeurant, l’UNESCO a fait allusion, en 1951, à « L‘expérience témoin d’Haïti » et J.-M. Salgado a publié, en 1963, « Le culte africain du vodou et les baptisés en Haïti ». En ce sens, nous pensons qu’il existe une véritable problématique identitaire haïtienne puisque la nation haïtienne devrait se définir clairement dans une communauté territoriale et historique ainsi que dans une collectivité économique, sociale et politique. Tout cela suppose aussi une même communauté culturelle et linguistique... Pourtant, de 1804 à nos jours, c’est toujours la difficile symbiose postcoloniale qui fait défaut aux Haïtiens parce qu’il existe un certain déficit d’affirmation de soi, puisqu’on observe très souvent un évident mésestime de soi qui empêche une vraie prise de conscience de soi, et qui porterait les Haïtiens à vivre ensemble autrement en vue d’une nécessaire convergence nationale. Ceux qui décrivent et étudient les principaux aspects de la mentalité haïtienne sous-estiment fréquemment le fait que la chanson haïtienne reflète, d’une époque à l’autre, certaines constantes qui méritaient toute leur attention. On notera un refrain qui dit que le Noir possède des mœurs dissolues (« Nèg gen move manyè ») et le répertoire local étale cette mauvaise estime de soi dans de très nombreuses chansons. On aurait tort de banaliser ce phénomène qui a des conséquences psychopathologiques multiformes. Il en est de même pour ce que renvoient certaines peintures haïtiennes dites naïves. Tout cela offre un large champ d’exploration socioculturelle, parce qu’il dévoile couramment des facettes d’une certaine altération de l’identité culturelle. De plus, il y a tous ces mythes qui ont piégé l’histoire d’Haïti à travers aussi bien de cette image ensorcelante de la femme que ces adages qui ont fait d’Haïti un pays d’insouciants où l’on chante et danse malgré les conditions de vie exécrables. Il s’agit d’un mal-être néocolonial haïtien général qui englue chacun dans sa propre bonne ou mauvaise image de soi, laquelle est une source de jugement péjoratif sur soi-même et généralement inconscient malgré le choc évident des deux mondes socio-économiques à tous les niveaux. Il convient ainsi de rappeler que les minorités privilégiées décrivent leur pays comme la Perle des Antilles, un paradis sur terre que beaucoup d’Haïtiens —

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plus d’un sixième de la population — ont fui à grands pas dans les années Duvalier, parce que le système dictatorial rétrograde avait aggravé le chaos économique qui les a forcés à l’exil économique et/ou politique. De toute évidence, Haïti est un enfer au paradis, un exemple tristement classique de ce « mal développement » qui prive la grande majorité de la population de ses besoins les plus élémentaires, puisque les masses populaires vivotent dans des conditions d’extrême misère et endurent une souffrance physique et psychique. Il est clair que le paradoxe est partout en Haïti et il s’exprime d’abord à travers le dilemme français/créole, qui oppose une langue de prestige (le français) à la langue nationale (le créole) présentée comme un patois pour gens incultes. De ce fait, les masses populaires ne vont jamais adhérer totalement à la langue créole d’Haïti en l’absence de revalorisation, le parler français étant jusqu’à présent un élément de discrimination sociale : On est des élites parce que francophone, on est du « peuple » (comme on le dit de manière péjorative) parce qu’étant exclusivement créolophone. Naturellement, le créole, la littérature et les arts sont sans cesse de se confronter au dogmatisme de ceux qui plaident pour une authenticité haïtienne qu’ils n’ont pas encore su définir autrement qu’en utilisant les mêmes sentiers battus. Néanmoins, la géographie humaine et physique du pays permet de mieux cerner la phénoménologie de son « mal développement », qui est à l’origine de tant de dominantes socio-pathologiques que ne sauraient dissimuler le paraître mortifère des élites et dirigeants qui simulent un bonheur qu’ils n’éprouvent guère. La dichotomie haïtienne ne cesse d’opposer la religion chrétienne — catholique en particulier — au vodou, qui est la religion nationale que l’on considère comme le véritable « poto mitan » (ou force d’appui) de la culture haïtienne, mais que plus d’un réduisent aisément à une banale sorcellerie associant pratiques médicales traditionnelles, pratiques magiques (wanga) et processus de zombification... De 1804 à nos jours, de très nombreux Haïtiens, toutes classes sociales confondues, ont prôné une authenticité haïtienne, mais ils n’ont aucun argument sérieux pour la définir, puisque cette question identitaire haïtienne a trois dimensions en constante interaction : identités nationales, identités collectives et identités individuelles concernant tous ceux qui ont vécu dans la société haïtienne de référence. De toute évidence, ceux qui se battent pour une authenticité haïtienne posent, directement ou non, un véritable problème identitaire en pensant créer un Haïtien-type sur mesure dans un monde qui ne cesse de bouger. Perdu dans l’accessoire, chacun semble se tisser cette identité sur mesure qui l’enferme dans son credo, alors que cet « haïr les siens » mène sa lutte fratricide du chacun contre tous. C’est, à juste titre, que F. Fanon explique qu’il « y a une constellation de données, une série de propositions qui, lentement, sournoisement, à la faveur des écrits, des journaux, de l’éducation, des livres scolaires, des affiches, du cinéma, de la radio, pénètrent un individu — en constituant la vision du monde de la collectivité à laquelle il appartient. Aux Antilles, cette vision du monde est blanche parce

qu’aucune expression noire n’existe pas » (Peau noire, masques blancs, éd. Seuil, 1975). Et on notera que cette réflexion peut aussi s’appliquer à la société haïtienne. Pour notre part, nous ne pensons pas que « l’expression haïtienne », à travers son ambivalence, puisse métamorphoser cet « autre » qui hante chacun. De toute évidence, l’Occident convoité et l’Afrique perdue ont conduit les Haïtiens tout droit dans des ghettos idéologiques et culturels. Sans nul doute, l’Haïtien doit laisser tomber ses « masques blancs » tout en sachant que la négritude, en définitive, n’est autre qu’une image caricaturale de ses propres « masques blancs » maquillés par le rationalisme « vulgaire ». C’est ce qui explique aujourd’hui l’attrait de plusieurs anciens combattants de la négritude pour un métissage aussi biologique que culturel. Dans ce monde de plus en plus ouvert on ne saurait sans danger préconiser une culture dont la trame serait une pseudopureté identitaire comme la négritude, une « fabulation biologique » qui historiquement s’explique sans pour autant se justifier. Les troubles de l’identité culturelle en Haïti nous incite à aborder la culture haïtienne d’une manière plus globale et nous amène à relever et à analyser l’évidence de ce qu’il est convenu d’appeler « les ghettos de la dernière chance », ces « ghettos culturels » qui, en Haïti ou ailleurs, ont une véritable valeur thérapeutique comme tant de préjugés, de lieux communs, de jugements de valeur, les idéologies et les religions. Et, pour parodier H. Laborit, disons que de 1804 à nos jours, ces ghettos ont constamment fourni à l’Haïtien « désemparé un règlement de manœuvre qui lui évite de réfléchir, classe les informations qui l’atteignent dans un cadre préconçu; mieux encore, lorsque les informations n’entrent pas dans ce cadre, elles ne sont pas signifiantes pour lui; en quelque sorte, il ne les entend pas ». La réponse à toutes ces questions intéressantes n’apportera aucune solution aux problèmes d’Haïti, un pays capable d’emboîter le pas vers un État de droit. En attendant, la société démocratique haïtienne, que nous appelons tous de nos vœux,

restera toujours une angoissante utopie si cette mentalité rétrograde perdure chez cet Haïtien de la modernité. La situation d’extrême pauvreté n’est pas à l’origine du régime dictatorial, qui est plutôt l’expression d’un arbitraire socioculturel qui fait de chaque Haïtien, répétons-le, un homme haï des siens et menant une lutte implacable du chacun contre tous. Certes, il existe une grande misère physique et psychique qu’il faudra déraciner pour offrir au pays une alternative tant économique, politique et socioculturelle, mais le fait haïtien ne s’accorde pas toujours avec la théorie régnante. De plus, l’actuel mode de pensée ne peut que maintenir un statu quo révoltant qui subsiste depuis 1804. Il est clair que tous les Haïtiens de bonne volonté doivent sortir des sentiers battus pour accepter le fait haïtien et abandonner les théories et les interprétations abusives qui trompent les Haïtiens en leur donnant une conscience fausse de leur réalité nationale. Le processus d’exclusion des masses populaires haïtiennes est évidente et se perçoit fort bien à travers les chansons, les danses, le vaudou, l’organisation de la famille et autres prétendues spécificités socioculturelles indécemment cultivées par des élites pour simuler un bonheur qu’elles n’éprouvent guère. La culture haïtienne mérite d’être interprétée à travers tous les rapports de domination haïtiens qui sont pour la plupart la source du mal-être haïtien. En Haïti, on s’est largement adonné au jeu de la différence au détriment de la diversité enrichissante qui mettrait un terme à la marginalisation infamante des couches sociales défavorisées. La conscience des masses populaires est faussée et régulièrement troublée par l’empreinte d’un colonialisme qui a opéré hier à visage découvert et aujourd’hui, de manière plus subtile, la population subit une pénétration étrangère qui manipule des concepts supposés scientifiques parce que, pour parodier G. Politzer (Ecrits, La philosophie et les mythes, éd. Sociales, 1969), rappelons que le « rationalisme » est perméable à « l’irrationalisme ». Y.S.-G.


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A Ouanaminthe, j’ai touché la main d’un « Bredjen » assoiffé d’électricité Par Saint-John Kauss Lundi, mardi, mercredi 22 janvier 2014, ce fut le carnage de la sociét ouanaminthaise. La ville, feu et sang, mettait genoux les autorités. De vieux routiers et menteurs des anciens régimes haïtiens, des duvaliéristes et des lavalassiens de belle date, qui se positionneraient, bon retour dans les coulisses du pouvoir. Le peuple de Ouanaminthe ne veut plus, paraît-il, avoir affaire avec ces «gangs » au pouvoir. Les comités des communes, des sections et quartiers furent et sont mobilisés en ce sens. Deux ou trois mandats, et les mandataires (députés et sénateurs) disparaissent dans la nature et politique port-auprincienne. Ouanaminthe d’hier et d’aujourd’hui La ville actuelle de Ouanaminthe, qui est plus d’une vingtaine de kilom tres, fut un petit village bien tranquille que ma mère adora ainsi que

Saint-John Kauss ses anciens amis d’enfance, les Fleurant et Théodore. Vers les années ’60, on ne parlait que du colonel Buchet, du général Cantave ainsi que du président Paul E. Magloire, lesquels se donnaient pour tracasseries de frustrés le renversement du président François Duvalier, en passant par Dajabon et Ouanaminthe. Toute une épopée, faiseuse d’histoires du major Lhérisson, défenseur du duvaliérisme, a été construite sur Ouanaminthe, ville frontalière assise près de la rivière Massacre et de la belle ville dominicaine Dajabon. Ce village d’une centaine de familles, en sus d’une petite bourgeoisie remontant à la colonie saintdominguoise (Dumay, Bastien, Fleurant, Beaubanoir, etc.), demeure aujourd’hui le théâtre de violentes manifestations et d’une vive tension entre les forces de l’ordre et sa population. Confusion, disent certains. Dépression, répliquent les autres. Des barricades enflammées dans plusieurs quartiers de la ville, notamment à Gaillard (la fameuse), Mapou, Calvaire, Sansé, Route de la Douane, Duraud (alias Diro), Canari (nan Dil ), Morne Coucou, etc.). Des pierres et des tessons de bouteilles ont été lancés dans tous les sens, de l’est à l’ouest, et ce durant trois jours. Des agents de l’Unité de maintien d’ordre (UDMO) intensifiés d’éléments de la Mission des Nations Unies pour la stabilisation en Haiti (MINUSTAH), ont fait des leurs dans plusieurs quartiers sensibles de la ville, précisément dans Gaillard (banlieue nord de la ville). Des ministres lourds, comme celui de la Defense (sans armee) et celui de l’Interieur (sans macoutes), ont été envoyés par Port-au-Prince pour calmer les ardeurs, mais vainement. La ville de Fort-Liberté (Fort-Dauphin) y était de la pression. Toutes les activités ont été paralysées: commerce, transport en commun, école, zone franche, hormis la contrebande et la prostitution. Revendications locales et frontalières Il n’y a pas seulement l’électricité qui a provoqué tout ce tohu-bohu dans une ville si paisible comme

Ouanaminthe. Il y a aussi la pauvreté des gens du pays et le changement spontané des statuts sociaux. Le paysan ne plante plus. Le jeune paysan vend ses terres acquises par héritage pour s’acheter une « Haojin », la motocyclette la mode dans la région du nord-est. D’où les accidents sauvages à chaque coin de rue et les pieds cassés de toutes sortes. Le chômage ainsi que l’oisiveté des lieux et des jeunes ont rallumé les passions vers la Révolution. D’aucuns disent que le président Martelly a trop de plages vers la mer. D’autres, qu’Olivier et Sophia Martelly ont trop d’argent sans même travailler. Tout ceci nous fait penser que l’histoire des économies haïtiennes est un perpétuel recommencement. Pourquoi ne pas construire des petits parcs industriels ou des usines à Sansé, Dosmont, Morne Coucou ou dans la zone de l’Aviation civile (Avyason) ? Pourquoi ne pas essayer de concurrencer, en beauté, la ville de Dajabon et même Puerto-Plata ou Santiaguo, comme disent les Haïtiens de la frontière, en lieu et place de ne construire que des terrains de football ? Les jeunes Haïtiens de cette zone rêvent plutôt d’universités (d’annexes de l’État), de collèges, de lycées, de propreté des rues et des places publiques, d’électricité et d’eau potable (enfants souvent atteints de parasites). Certaines rues et impasses, adjacents aux grandes allées et boulevards de la ville de Ouanaminthe, devraient être adoquinées ou pavées d’adoquins, comme plus ou moins Fort-Liberté. En attendant, les plus jeunes de la ville ne font que les rues à motocyclettes. Les paysans des communes avoisinantes, répète-t-on, vendent tout pour avoir une Haojin. Aucun cochon noir l’horizon. Les discoclubs, les boites-de-nuit et putains, les motels, les motocyclettes, pullulent à Ouanaminthe. Les maladies sexuellement transmissibles également. Dans 99 % des quartiers, on ne parle guere, comme à Jeremie ou à Jacmel, de bibliothèques, de poètes, d’écrivains ou de Dany Laferrière (connais pas). On parle plutôt de Juana et de marijuana. On s’interroge sérieusement sur l’avenir de Ouanaminthe face aux prochains gouvernants, députés et sénateurs. On s’inspire beaucoup du « Collège chrétien Univers » de Me Hugues et de Me Djo Dumay. On ne parle que des prochaines élections et des acteurs potentiels. Les jeunes, la nuit La majorité des jeunes filles de moins de 23 ans ont deux ou trois enfants à nourrir. Des clubs, la nuit, comme «La Patience-Disco», « Le Refuge », « Ideal », « Oasis », « El Rinconcito » «Canari Plaza », etc., font partie des meilleurs sites à fréquenter. Bien sûr, il y a « Plaisir Gourmand », «Majestic», pour les bourgeois. Mais pour fêter tard et dangereusement, il faut aller ailleurs. Dans les bars, clubs ou boîtes-de-nuit, ou les déphasés et marginalisés de la société font des leurs (alcool, sexe, fumée de cigarettes ou de marijuana). Mezanmi, il faut davantage plaider en faveur de la création d’un espace dans la ville où les jeunes pourront développer leur talent travers, par exemple, le théâtre, le chant, la danse ou la poésie. Lisons alors : SENTINELLES À Pascal T. Augustin et pour André Morissette « Je suis une main qui pense à des murs de fleurs… » (Paul-Marie Lapointe) tous mes amis sont partis et je les regarde dans la nuit à deux yeux dans la nuit à cent crimes à neuf cent mille lieues d’ici équipages de poutres d’hommes roulés dans leur faim que nourrit le fil à plomb printemps tout ce jeune âge de l’enfance et ses

tours de Babel bouleau des parquets de soleil dans les cheminées sumac de mousse et de terriers caravaniers d’avant-garde et sifflets entre les doigts enroulement nu de vos mains au gré des pucelles jusqu’à ce que le sourcier des soifs et des sources agite les mollets de vos corps allongés sous la supervision des os entés à l’arbre de vie mois de mai / mois d’été seins farouches aux bouts durs en quête d’une consolation rapide de / par l’aimé et le profane épuisé d’énervement mois ouvert sur les dalles et la mosaïque des passions de feuilles torturées durant l’hiver mois de seins de hanches et de jambes plus longues que l’habitat des mages été des cerceaux de l’enfance des courses de gamin et des jeux de marelle

des contes tirés sous la tonnelle des filles inhabituelles sur la piste d’élus mois de chants et de poèmes à la naissance des mousses et des fesses doubles automne des forêts permanentes porte-bonheur de tous ceux qui espèrent la naissance de l’orme et du genévrier imaginés dans la solitude des gestes et de nos amours dans le son froid des pluies de province et de la prochaine récolte ce mois de frisquet qui encourage l’intransigeance du cormier vastes jours ouvrables aux caresses des orchidées perpétuelles messes chantées pour le miracle et l’audace de posséder la femme hiver des races sans engrais des capitales blanchies par les copeaux de neige à la pénible sensation d’habiter les corps d’ancêtres durs qui maîtrisaient le bois de chauffage

dans la connaissance des femmes ignares que l’on ordonne saison des amants à la tâche pour la synthèse de la chaleur d’aimer au vent des phrases possédées par la femme saison de la douleur de l’homme agité contre les mantes de l’amour myrtilles de l’amitié des petits enfants crayonnés pour la prochaine saison des cigales tous mes témoins sont partis et je les réclame dans la nuit à deux yeux dans la nuit à deux cent crimes dans l’altitude des morts fleurs d’homme contrarié qui m’ont accompagné dans la métropole des mages passagers plus que prophètes dans mes livres et dans mes rémissions aux nœuds coulants … car il y eut aussi des hommes dans ma vie ajustés aux nids des oiseaux (Ouanaminthe, 31 janvier 2014)


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Haïti-Observateur HEALTH NUGGETS FOR SMART PEOPLE

Did You Know? Volume 2, Issue 21 Suite de la page 1 combination of smoke from the burning end of a cigarette and the smoke breathed out by smokers. According to the U.S. Centers for Disease Control and Prevention (CDCP,) the following are some of the negative health effects of secondhand smoke:

smoke appear to affect the brain in ways that interfere with its regulation of infants’ breathing. Infants who die from SIDS have higher concentrations of nicotine in their lungs and higher levels of cotinine (a biological marker for secondhand smoke exposure) than infants who die from other causes.

Heart disease Exposure to secondhand smoke has immediate adverse effects on the cardiovascular system and can cause coronary heart disease. Secondhand smoke causes an estimated 46,000 premature deaths from heart disease each year in the United States among nonsmokers. Nonsmokers, who are exposed to secondhand smoke at home or at work, increase their risk of developing heart disease by 2530%. Breathing secondhand smoke can have immediate adverse effects on your blood and blood vessels, increasing the risk of having a heart attack. Breathing secondhand smoke interferes with the normal functioning of the heart, blood, and vascular systems in ways that increase the risk of having a heart attack. Even a brief exposure to secondhand smoke can damage the lining of blood vessels and cause your blood platelets to become stickier. These changes can cause a deadly heart attack. People who already have heart disease are at especially high risk of suffering adverse effects from breathing secondhand smoke and should take special precautions to avoid even brief exposures.

Secondhand smoke and children Secondhand smoke can cause serious health problems in children. Studies show that older children whose parents smoke get sick more often. Their lungs grow less than children who do not breathe secondhand smoke, and they get more bronchitis and pneumonia. Wheezing and coughing are more common in children who breathe secondhand smoke. Secondhand smoke can trigger an asthma attack in a child. Children with asthma who are exposed to secondhand smoke have more severe and frequent asthma attacks. A severe asthma attack can put a child’s life in danger. Children whose parents smoke around them get more ear and respiratory infections. They also have fluid in their ears more often and have more operations to put in ear tubes for drainage. A good friend of mine who had never been a smoker herself died as a result of secondhand smoke. She suffered from chronic asthma. She contracted the illness from her mother, a heavily addicted smoker. So it pains me when I see pregnant women smoking or adults smoking around children. CDCP further says that parents can help protect their babies or children by taking the following actions: Do not smoke when pregnant. Do not smoke or allow others to smoke in your home or car. Opening a window does not protect your children from smoke. Put the baby down to sleep on its back. Use a smoke-free day care center. Do not take your child to restaurants or other indoor public places that allow smoking. Teach children to stay away from secondhand smoke.

Lung cancer Secondhand smoke causes lung cancer in adults who themselves have never smoked. Nonsmokers who are exposed to secondhand smoke, at home or at work, increase their risk of developing lung cancer by 2030%. Secondhand smoke causes an estimated 3,400 lung cancer deaths among U.S. nonsmokers each year. Nonsmokers, who are exposed to secondhand smoke, are inhaling many of the same cancer-causing substances and poisons as smokers. Secondhand smoke contains about 70 cancer-causing chemicals. Even a brief exposure to secondhand smoke can damage cells in ways that set the cancer process in motion. As with active smoking, the longer the duration and the higher the level of exposure to secondhand smoke, the greater the risk of developing lung cancer. SIDS (Sudden Infant Death Syndrome) SIDS is the sudden, unexplained, unexpected death of an infant in the first year of life. It is the leading cause of death in otherwise healthy infants. Secondhand smoke increases the risk for SIDS. Smoking by women during pregnancy increases the risk for SIDS. Infants who are exposed to secondhand smoke after birth are also at greater risk for SIDS. Chemicals in secondhand

The challenge: The solution? Do not hang around smokers. Your health is the most precious asset you have. It is your choice to preserve it. And if you have friends or family members who are themselves addicted smokers, you can counsel them on the side effects of smoking. Let us launch today a secondhand smoke awareness campaign for a happier, healthier, stronger, and richer 2014! Food for Thought: “Your daily choices determine the quality of your health. Your lifestyle reveals your choices.” Disclaimer: The information contained in Health Nuggets for Smart People is for general information or entertainment purposes only and does not constitute professional health advice. Please, contact your personal physician or an independent health professional for advice regarding your specific situation. February 5, 2014

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PERSONNEL DEVELOPMENT

Celabrating Black History month By Rosie Bourget Throughout the month of February, we, the Black society, will join in paying tribute to the generations of African-Americans who struggled with adversity to achieve full citizenship in American society; in learning more about the history of our ancestors that were enslaved. Let alone to examine their accomplishments and limitations, and their impact on the generations that followed. As well as honoring those who have the courage to fight for justice during the Civil Rights movement. African-Americans provided vital support and service during the Civil War. Their service and participation can be explored through many types of Federal records. Although Blacks have been in America at least as far back as colonial times, it was not until the 20th century that they gained a respectable presence in history books. February is African-American History Month in America. This story begins in Chicago during the late summer of 1915 with Carter G. Woodson. Born to parents who were former slaves, he spent his childhood working in the Kentucky coal mines and enrolled in high school at age twenty. An alumnus of the University of Chicago with many friends in the city, Carter G. Woodson traveled from Washington, D.C. to participate in a national celebration of the fiftieth anniversary of emancipation sponsored by the state of Illinois. Thousands of African-Americans travelled from across the country to see exhibits highlighting the progress their people had made since the destruction of slavery. Awarded a doctorate in Harvard three years earlier, Woodson joined the other exhibitors with a Black history display. Despite being held at the Coliseum, the site of the 1912 Republican Convention, an overflow crowd of six to twelve thousand waited outside for their turn to view the exhibits. Inspired by the three-week celebration, Woodson decided to form an organization to promote the scientific study of Black life and history before leaving town. On September 9th, Woodson met at the Wabash YMCA with A. L. Jackson and three others and formed the Association for the Study of Negro Life and History (ASNLH.) As early as 1920, Woodson urged Black civic organizations to promote the achievements that researchers were uncovering. A graduate member of Omega Psi Phi, he urged his fraternity brothers to take up the work. In 1924, they responded with the creation of Negro History and Literature Week, which they renamed Negro Achievement Week. Their outreach was significant, but Woodson desired greater impact. As he told an audience of Hampton Institute students, “We are going back to that beautiful history and it is going to inspire us to greater achievements.” In 1925, he decided that the Association had to shoulder the responsibility. Going forward it would both create and popularize knowledge about the Black past. He sent out a press release announcing Negro History Week in February, 1926. Carter G. Woodson chose the second week of February to be “Negro History Week” for reasons of tradition and reform. It is commonly said that Woodson selected February to encompass the birthdays of two great Americans who played a promi-

nent role in shaping Black history, namely Abraham Lincoln and Frederick Douglass, whose birthdays are the 12th and the 14th, respectively. More importantly, he chose them for reasons of tradition. Since Lincoln’s assassination in 1865, the Black community, along with other Republicans, had been celebrating the fallen president’s birthday. And since the late 1890s, Black communities across the country had been celebrating Douglass’. Well aware of the pre-existing celebrations, Woodson built Negro History Week around traditional days of commemorating the Black past. He was asking the public to extend their study of Black history, not to create a new tradition. In doing

Rosie Bourget so, he increased his chances for success. Woodson believed that history was made by the people, not simply or primarily by great men. He envisioned the study and celebration of the Negro as a race, not simply as the producers of a great man. And Lincoln, however great, had not freed the slaves, the Union Army, including hundreds of thousands of Black soldiers and sailors had done that. Rather than focusing on two men, the Black community, he believed, should focus on the countless Black men and women who had contributed to the advance of human civilization. From the beginning, Woodson was overwhelmed by the response to his call. Negro History Week appeared across the country in schools and before the public. The 1920s was the decade of the New Negro, a name given to the Post-War I generation because of its rising racial pride and consciousness. Urbanization and industrialization had brought over a million African-Americans from the rural South into big cities of the nation. The expanding Black middle class became participants in and consumers of Black literature and culture. Black history clubs sprang up, teachers demanded materials to instruct their pupils, and progressive Whites stepped-up and endorsed the efforts. Woodson and the Association set a theme for the annual celebration, and provided study materials, pictures, lessons for teachers, plays for historical performances, and posters of important dates and people. Provisioned with a steady flow of knowledge, high schools in progressive communities formed Negro History Clubs. To serve the desire of history buffs to participate in the reeducation of Black folks and the nation, ASNLH formed branches that stretched from coast to coast. In 1937, at the urging of Mary McLeod Bethune, Woodson established the Negro History Bulletin, which focused on the annual theme. As Black populations grew, mayors issued Negro History Week proclamations, and in cities like Syracuse progressive Whites joined Negro History Week with National Brotherhood Week. Like most ideas that resonate with the spirit of the times, Negro History Week proved to be more dynamic than Woodson or the Association could control. In the 1940s,

efforts began slowly within the Black community to expand the study of Black history in the schools and Black history celebrations before the public. In the South, Black teachers often taught Negro History as a supplement to United States history. One early beneficiary of the movement reported that his teacher would hide Woodson’s textbook beneath his desk to avoid drawing the wrath of the principal. During the Civil Rights Movement in the South, the Freedom Schools incorporated Black history into the curriculum to advance social change. The Negro History movement was an intellectual insurgency that was part of every larger effort to transform race relations. The 1960s had a dramatic effect on the study and celebration of Black history. Before the decade was over, Negro History Week would be well on its way to becoming Black History Month. The shift to a month-long celebration began even before Dr. Woodson’s death. As early as 1940s, Blacks in West Virginia, a state where Woodson often spoke, began to celebrate February as Negro History Month. In Chicago, a now forgotten cultural activist, Fredrick H. Hammaurabi, started celebrating Negro History Month in the mid1960s. Having taken an African name in the 1930s, Hammaurabi used his cultural center, the House of Knowledge, to fuse African consciousness with the study of the Black past. By the late 1960s, as young Blacks on college campuses became increasingly conscious of links with Africa, Black History Month replaced Negro History Week at a quickening pace. Within the Association, younger intellectuals, part of the awakening, prodded Woodson’s organization to change with the times. In 1976, fifty years after the first celebration, the Association used its influence to institutionalize the shifts from a week to a month and from Negro History to Black History. Since the mid-1970s, every American president, Democrat and Republican, has issued proclamations endorsing the Association’s annual theme. The expansion of Black History Week to Black History Month was first proposed by the leaders of the Black United Students at Kent State University in February 1969. The first celebration of Black History Month took place at Kent State one year later, in February 1970. Negro History Week was met with enthusiastic response; it prompted the creation of Black History clubs, an increase in interest among teachers, and interest from progressive Whites. Negro History Week grew in popularity throughout the following decades, with mayors across the United States endorsing it as a holiday. In 1976, as part of the United States Bicentennial, the informal expansion of Negro History Week to Black History Month was officially recognized by the U.S. government. President Gerald Ford spoke in regards to this, urging Americans to seize the opportunity to honor the toooften neglected accomplishments of Black-Americans in every endeavor throughout our history. However, February has much more than Douglass and Lincoln to show for its significance in Black American History. r_bourget@yahoo.com MSW (Masters of Social Work) CSW/therapist (Clinical Social Worker)


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Haïti-Observateur

Kreyòl

nou dwe pran moral la pou gid nou Vale Strim, Nouyòk — Nou nan Vale Strim ki kòmanse Long Aylann nan finisman Kwins nan bò ès la. Pa gen pwoblèm ditou nan sen nou, paske tout moun dwe jwenn yon kiyè nan bon bòl soup sa a ke jounal la pibliye chak semenn pou tout pitit peyi a kapab jwenn bon gou nan manje sila a k ap distribiye a. Se pa maji nou fè pou n jwenn enfòmasyon yo nan bon jan ti mamit. Djakout nou toujou chaje e nou gen anpil enfòmasyon ak opinyon ke nou toujou anrejistre pou ou chak semenn. Tout detay yo pibliye san wete, san mete chak semenn. Se pa fòt nou si gen moun ki rayi nou pou travay sa a nou kreye tan pou n fè li avèk lanmou pou peyi Dayiti ak konpatriyòt nou yo. Nou gen yon misyon espesyal pou n ranpli san okenn pretansyon, paske nou ta renmen wè yon amelyorasyon nan peyi nou. Nou pa ta renmen pami tout ipokrit ki pran pòz y ap regle yon bagay. Poutan se zafè yo ke tout endividi sa yo vin regle. Nou ta prefere rete lwen si nou ta trayi konviksyon nou e rete nan divizyon ki definitivman pa janm regle anyen pou nou. Nan chire pit sa a ki simaye nan nannan peyi a, nou rete kwè ke anpil nan frè ak sè nou yo ta renmen yon okipasyon dirèk pou Ayiti rete nèt anba pye peyi etranje, paske nou pa kwè nan sa ki rele « linyon fè lafòs ». Nou prefere viv nan divizyon ak nan chen manje chen ki reyèlman pa janm regle anyen pou nou depi 17 oktòb 1806. Si nou menm Ayisyen te bezwen yon amelyorasyon se pa nan sans sa a nou ta ale, paske se pa jodi a nou nan sitiyasyon sa a e nou refize travay pou nou soti ladann. Nou rete ap fè kwè nou se premye nasyon nèg ki pran libète l, men nou pa janm rive bay viktwa zansèt nou yo jarèt pou nou pwouve lemonn antye nou konnen sa n vle. Nou prefere ap fè jalouzi pou granmesi. Tout peyi mete dèyè yo divizyon pou fè kichòy valab, paske yo konnen ke se nan linyon pou yo rive fè pwogrè ki reyèlman bon. Nou gen dwa gen diferan konviksyon politik, men enterè nou pa dwe lòt bagay ke ede peyi nou, Ayiti, ki bezwen konkou tout pitit li. Sa ki movè lakay nou se emosyon nou gen lakay nou ki lage nou tout nan rayisman dezagreyab e nan tout konfizyon

nou ye la a paske chak grenn nan nou gen pwòp ajennda l ki reyèlman pa gen okenn rapò youn ak lòt. Bagay sa kreye a dezòd ak yon divizyon enfènal ki lage peyi n kote l ye la a. Èske nou janm imajine ki pwogrè nou ta fè si nou te me ttèt nou ansanm san demagoji e anbisyon mesken ? Jodi a tout moun panche sou yo kesyon manifestasyon jiskaske nou tonbe nan ribanbèl : elèv lekòl ki te dwe nan sal klas yo e non pa nan lari ap voye ou kalonnen wòch. Bagay yo depase limit yo nan tout sans, paske moral la pèdi tout valè li. Kote nan ane avan 7 fevriye 1886 bagay sila a pa t ap oze fèt nan peyi a pou elèv ap

pran lari pou yo fè demagoji. Se pa wòl elèv pou yo gaye nan lari pou yo fè ajitasyon. Men Ozetazini, ki se yon peyi kote demokrasi a yon ti jan ap bouje tout bon, lalwa pa penmèt elèv yo pran lari tankou chen fou. Se yon bagay ki deplorab ke pa gen okenn moun serye ap tolere. Se pa yon senp bagay, paske se pa konsa ditou pou elèv yo ta pran lari. Kote Depatman Edikasyon nasyonal ki chaje pou kontwole tout aspè lavi edikasyon nan tout peyi a ? Nou pa fouti konprann sa k ap regle la a e dimansyon ke patizan dezòd yo vle kreye pou mete yon twoub nan peyi a k ap chache envestisè pou gen travay pou ekonomi an kapab demare. A wi, nou konprann jwèt la tout bon. Se yon akimilasyon dezobeyisans sosyal pou kreye enstabilite pou peyi a retounen a zewo e pou nou toujou a rekòmanse. Se pou Leta pran tout dispozisyon li pou mete lòd nan dezòd. Nan menm Leta a gen anpil gwo chabrak ki ta renmen yon deblozay pete nan peyi a, daprè deklarasyon yo. Se yon bagay ki entolerab,

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paske imite sa a penmèt Nèg yo di sa yo pi pito, paske prezidan pa papa yo e wa pa bò pè yo. Kidonk, lekòl lage pou elèv yo gaye nan lari a. Bagay sa a pa dwe kontinye konsa, paske nou pa nan yon sosyete koukou. Nou rete la, paske gen mo konpatriyòt yo vle plase nan moman nou twouve nou jodi a. Semenn pase nou te nan yon sant acha kote gen anpil va-e-vyen, moun ap monte-desann pou achte e menm gade nan vitrin. Gen moun ki chita sou chèz ak ban yo plase pou moun k ap fè yon ti apiye si yo santi yo fatige mache. Se konsa nou te pantan sou 2 konpatriyòt ki te pwofite okazyon an pou yo te bay oipinyon yo. Jako : Mwen pa regrèt mwen te vin nan « Mól la » (Mall) ou sant acha a avèk Selin. Madanm nan gaye nan fè acha ke l bezwen pou kay li. Mwen pwofite ap gade bèl moun k ap pase, sitou bèl dam lakay yo ki byen fèt e ki

gen yon ti mache « koutoup-koutap ». Mwen pran plezi m pou m gade yo avèk yon enterè e yon sansasyon san parèy. Sanon : O ! O ! Gade Jako ki pran plezi l pou l gade medam yo ki gen fòm koka kola ! Jako : Sa k pase, Sanon ? Anverite, se bò isi a pou Nèg vini pou gade medam yo e pran reyèlman gou ak sansasyon de kreyati ke Bondye kreye pou toumante gason. Sanon : Ou pa manke, Jako. Ou toujou menm jan an. Pa gen anyen ki chanje nan ou. Jako : Fòk yon nonm natirèl pou rete nan lanati. Depi w gen malè ou chanje, ou tonbe nan twou e w ap gen tout maladi tou. Jako, lòm dipèp, pa gen dwa gen tèt fè mal. N ap viv lavi a nan jan li vle nou kondwi tèt nou. Sanon : Mwen kontan rankontre w nan sant acha a. Kouman Selin ye ? Jako : Tèt chaje a toujou la ap bay tèt fè mal. Toujou menm jan an ap fè jalouzi pou ti pouchon li a. Mwen pa p bay li pou yon milyon dola. Se fanm sa a Bondye te kreye pou mwen. Li se trezò mwen. Sanon : Kenbe la, gason. Epi pinga lage, paske pa gen anyen seye deyò a. Se pa w ki di w verite. Tout lòt sou kote se lajan pèdi. Jako : W ap mande, frè m. Mwen konnen yo byen. Sa pa di pou otan pou m pa gade yo. Gade pa boule je. Sanon :Ala ou menm sa ! Jako, ou gen nan kò w, paske w pa janm kite. Ou tande sa k ap pase nan peyi a ? Jako : Nou nan yon dans vire n 2 bò ki pa p janm regle anyen pou nou, paske pa gen anyen serye k ap vrèman regle nan sen nou. « Depi ki tan mouvman sa yo te konn jete gouvènman » daprè sa anpil moun ap di nan peyi a ? Sanon : Bagay yo grav. Lavalas yo vin avèk yon kesyon lavi chè. Poutan yo pase 25 kan sou pouvwa a, pat janm gen okenn chanjman nan tout sans. Yo bezwen kapote nouvo gouvènman an nan yon estrateji chimè ki definitivman pa p konkretize anyen serye pou yon amelyorasyon nan peyi a. Se pa mòd chanjman sa a ke pèp la vle, paske bann moun sa yo pa gen anyen serye y ap regle. Si estrateji sa a te konn jete gouvènman, anpil nan yo ta tonbe. Pèp ayisyen pa antre nan lojik sa a, paske l pa p travay pou peyi

a fè bak. Yon pakèt asasen, vòlè okipe chanm yo Jako : Ou pa manti, Sanon. Dayè, ou pa ta gen enterè pou bay manti, paske y ap dekouvri w kanmenm. Mesye yo te frape Nèg la fò. Li pat demerite. Moun sa yo se asasen, move ganeman. Peyi a bezwen yon souf. Yo gen pou yo tout rete nan wòl yo. Mwen kwè mesye lage kò yo deyò a pou fè strateji Lavalas la pase pou yo reprann pouvwa a. Yo tout pa gen repondong ase pou yo retire yon ti branch nan pye mapou a. Mwen rete kwè tout bon ke se kounye a pral gen sa nou te kapab rele gè sivil la, paske divalyeris yo ak tandòt pa p aksepte ni Lavalas ni Inite repran pouvwa a pou yo retounen nan menm vomisman chen an. Nan sans sa a Ayiti ap sote yon fwa pou tout. Nou pa ta renmen sa, paske se sa mesye yo ap chache, y ap jwenn li san gade dèyè. Pa gen yo youn ki gen prensip ak moral pou yo aksepte règ jwèt la. Sanon : Nou gen yon peyi kote divizyon okipe yon plas nan sen sosyete a. Vi a chanje konplètman. Se pa menm peyi nou te konnen avan tran tan ki sot pase a, paske se chak koukou klere pou je’w, malgre ti gwoup ki ta renmen gade valè nasyonal la ap lite anpil pou yo ta rive, men mwayen an pa penmèt yo ale byen vit. Men, yo gen konfyans ke peyi Dayiti gen pou l reprann plas li nan gwoup peyi yo k’ap travay pou devlopman e pou pwogrè. Peyi Dayiti gen moun ki vle travay, men tou, gen anpil mechan ki nòmalman pa vle li fè okenn pwogrè pou peyi a kapab rive pran plas li nan monn nan. Nou regrèt sa pou bann avadra yo. Nou menm nan ki konn bon bagay tout bon vre, ankouraje mouvman k’ap itil peyi a pou nou kapab pwogrese e fè bèl bagay pou lonè nou. Mwen rete kwè se sa menm ki dwe fèt pou sa gen siksè nèt ale. Ou pa bezwen pè, tout bagay gen pou vin nòmal lè tout move sije yo al chita yon kote pou yo reflechi tout bon. Jako : Ou pale dò, Sanon. Men pou travay la pote fwi, se pou nou ankouraje e ankadre tout teknisyen yo ki gen talan pou yo kapab jwenn bon aparèy pou ede yo fonksyone nòmalman e fè lonè peyi nou. Tout sitwayen nan peyi a fikse je yo pou yo kapab wè kote derapaj ap soti pou yo fè Leta konnen pou elimne tout vye vyolans ki kapab antrave evolisyon peyi a. Nou bezwen touris lokal ou etranje antre nan peyi a. Pou nou ankouraje yo, nou dwe prepare pou sekirite yo, paske si yo pa santi yo anfòm pou yo antre nan peyi a, y’ap pè fè ti vwayaj la ki te kapab bouche anpil twou. Nou pale de sekirite, paske nou konnen trè byen li nesesè pou ekonomi yon peyi ki vle avanse tout bon. Se sosyete anndan peyi a ki dwe louvri je li byen kale pou l veye tout move zak ke yon endividi oubyen yon gwoup vle fè. Kòm se Leta ki gen monopòl pou kwape tout rekalsitran, li gen pou devwa pou l ankadre sosyete a nan mete sekirite toupatou nan peyi a. Depi gen sekirite, tout bagay ap regle. Yo bezwen jete gouvènman pwogresis la san yo pa janm fè okenn preparasyon. Jodi a se avèk anpil tristès n ap founi je nou gade anpil nan konpatriyòt yo ki reyèlman fè defeksyon, paske yo tounen yon kat make. Nou pa kache di yo yo gen pou yo regrèt nan tout sans, paske yo pat janm chita sou bon bagay, men sou kesyon malatchonn, poud ravèt ki kontamine yo tout. Nou pèdi tout valè moral nou avèk bann demon yo Sanon : Jako, anpil pa konnen si lavi a se yon gwo liv ke nou dwe louvri chak jou pou n aprann. Se nan li menm pou jwenn bon ak move enfò-

masyon pou nou sa mennen bak nou byen. Sa va depann de kondwit nou dabò ak volonte n nan sosyete a. Tout moun fèt pou viv nòmalman san tèt chaje, daprè deklarasyon oubyen nan kwayans ou. Sa pral depann de aprantisaj sa a ki definitivman pa lòt bagay ke « fè volonte Granmèt la k ap tann tout pitit li nan lapè ak kè kontan ». Jako : N ap viv nan yon sosyete kote diferans opinyon ak vizyon layite kò l pou kreye tèt chaje. Si nou pa pran tèt nou, fè abnegasyon ki nesesè pou kontwole tout mouvman avèk yon atansyon espesyal, nou san lè wè nou nan kafou tente na p pale koze kredi. Pou nou rive evite tout maskarad sa yo, nou dwe rele sou kò nou e pran bagay yo avèk yon enpòtans kapital pou n pa kontinye ap viv nan tenèb, tankou anpil konpatriyòt ki te konprann tout bon ke Lopès se blan. Sanon : Nou dwe kenbe moral la pi djanm. Li se yon gid ki penmèt nou djanm, itil tèt nou tout ak lòt yo tou. Si nou aplike e respekte règ lwa moral, nou pa gen dwa gen pwoblèm pou vire lòlòj nou. Jan sa bèl pou wè yon moun gen moralite lakay li. Nou tout fèt avèk li, men nan kontak nou avèk sosyete a, nou vin anfouwaye tèt nou pou n fè sa k pa bon. Se pa nòmal pou nou kite ensten nou tout natif-natal ap dirije nou. Bondye kreye nou pou n viv nan lanmou, paske nou pa zannimo men kretyen vivan ki dwe pran angajman li. Nou pa fouti nan plezantri nan sikonstans sa a. Respè youn pou lòt se sa nou tout bezwen nan sen nou. Pou nou jwenn respè a, nou dwe chache konprann lòt yo nan tout ti mannyè pou sa gen amoni san tèt chaje. Jako : Ou pa bezwen yon save, yon entèlektyèl avanse pou w gen moral. Moralite a pa pou vann e ou pa p jwenn li okenn kote nan mache isit ak lòt bò. Depi n pran tèt nou, konprann youn-lòt, pa gen diferans nan bagay sa a ant entèlektyèl ak analfabèt. Yo gen menm trè ki penmèt yo viv. Sanon : Sa fè lèd anpil pou wè nou pa aji tankou yon fanmi byen soude. Nou prefere viv nan denonse lòt yo ki gen okipasyon pa yo. Sanon : Na p viv nan chen manje chen kote nou bliye tout bon ke bou se yon kòt fanmi. Nou pa vle prèv moun ki rezone e ki nan ladwati. Nou pèdi tout prestij nou nan fè maak ki nòmalman pa p itil nou anyen. Nou pèdi tout pèsonalite n. Jodi a si n jwenn chans pou n antre nan lit lavi a san tèt bese, se paske zansèt nou yo te trase yon bon wout pou nou tout san eksepsyon. Yo te kite yon edikasyon sivik pou nou ki te dwe itil nou. Malerezman, nou kite divizyon anvayi nanm nou. Nou kite egoyis, chen manje chen, jalouzi, mechanste ak panzou anvayi konsyans nou pou peyi a fini nan men nou. Jako : Nou gen defakto toujou ki anpeche peyi a foksyone nan nòmalite l. Yon bann palmantè ensolan ki jwenn yon favè nan men prezidan an jiskaske gen eleksyon konprann yo se yon afè. Moyiz Jan-Chal, ki gen dosye li nan Okap nan fè malvèzasyon nan evènman yo ki te fèt 17 desanm 2001. Kote m’sye te parèt nan Kabinè Enstriksyon le 4 avril 2003. Aprè yo te fin tande l, jij la te konvèti manda pou l te reparèt an manda pou arete l, gade l nan prizon. M’sye te pran raje pou li. Se menm Jan-Chal sa a ki te tire sou moun ki t ap manifeste e Donal Jilmis te mouri rèd. Moyiz te jwenn non li tranpe nan asasina Gitz Adriyen Salvan le 15 fevriye 2004. Nou menm pa jan rete ap fè nouvèl, nou bay nouvèl avèk dosye alapwi pou pensonn pa vin di nou te di. Nou gen prèv pou nou founi de Kabinè Enstriksyon e Depatman Lajistis date 18 mas 2003. Sanon : Mwen te li enfòmasyon sila a e m sere li kòm dokiman. Se

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La Vraie Afrique Que Je Connais/The Real Africa I Know Glimpses of Uganda (Part 6)

Initiation into manhood

By Réginald Barthélemy

I vividly remember when I wore my first pair of long pants for the very first time. In a way, this was my rite of passage into adolescence, and I was very proud of it. There was nothing peculiar about it. Well, in South Africa, initiation into manhood is something very elaborate and highly regarded in society. It is even mandatory for certain tribes. Yet, it leaves scars on one’s body and at times can be a deadly process. Black South African rite of passage

Traditional circumcision is a common practice among Xhosa and Ndebele tribes, which are the two largest communities in South Africa. When young Xhosa boys reach the age of 15 or 17, their families send them to an initiation school. This ritual is usually performed during the school holidays, in June and December. Young South African men venture out to their village to take part in the traditional circumcision ceremony. Traditional surgeons and nurses licensed by the South African Health Ministry perform the procedure at an initiation school. The circumcision ushers the initiates into manhood.

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According to the health department statistics, approximately 20,000 teenage boys in Eastern Cape alone go to initiation schools during each season. The circumcision ritual is surrounded with secrecy. Deep in the mountains, the young initiates spend at least three weeks in a hut in a secluded area where only men can visit them. They learn the virtues of manhood and how to become responsible citizens in their communities. It is a common practice that women are not allowed to come into contact with them during their initiation period. They are not allowed to ask questions about what happens in the mountains. This is a sign of the patriarchy that exists in rural South Africa. The South African rite of passage, however, is not without its share of tragedy. According to news reports, many of these teenage initiates die every year. In many cases, the procedure is performed without anesthesia and with a knife that is used without being cleaned between circumcisions. For instance, at the end of May 2009 eight initiates died and another 14 were admitted to the

hospital after being circumcised in Eastern Pretoria. The reason for the deaths and for hospitalization was an excessive loss of blood after the procedure. Sadly, the numbers of deaths and those being admitted to the hospital keep increasing year by year. In South Africa, circumcision as a rite of passage is typically a Black South African tradition. The Afrikaners – the White South Africans – do not embrace such a practice. A white South African teenager underwent traditional circumcision According to a BBC News report, a couple of years ago a White South African teenager, who attended school in Great Britain, traveled to his homeland with his Black South African classmate to undergo the traditional ceremony. The question that was asked: What made him decide to do that? He said that he and his Black South African friend have been friends since they started school as young boys. He explained that going through that experience with his friend has strengthened their friendship even more. He further explained: “I also have a better understanding of his culture. (But) it was a really tough road and was like nothing I’ve ever experienced.” According to BBC News, the two attended an almost-White private school in the city of East London. “On the day of their homecoming, there was a huge feast and euphoric celebration. The boys, now considered men, were

received like kings. There was singing, ululating, and dancing. The outpouring of love from the community was just overwhelming. Some villagers were surprised to see a White boy with the other initiates initially but he did not feel out of place because they made him feel like part of the community.” Closing Remarks If there are deaths every year as a result of malpractice and charlatan surgeons, why is it that the central South African government has not taken swift actions to curb and solve the problem and bring peace to the minds of South African mothers and fathers? One way would be to enforce the use of modern technology coupled with traditional methods for the safety and well-being of the young initiates. In addition, it would be wise that the ritual circumcision operation is performed under the close and constant supervision of a health authority to ensure compliance with established policies and regulations. reggiescornergcs@gmail.com February 5, 2014

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Sur la route du cinema

LES ÉPAULETTES DE VERTIÈRES. Le film est un ictus amnésique causé par un rêve prémonitoire interrompu, exposant autre que Pivot, la nouvelle dictée en planche d’édition. Il a fallu le roman pour parchemin, l’histoire pour écritoire, la francophonie pour encre, une Remington comme plume, pour écrire l’acte de hardiesse de la nouvelle Haïti. La référence proposait une citadelle, j’y ai person-

Dan Albertini nellement cru. Les lumières s’allument. Curieux pour le cinéma. Mais je parle de siècle. Une voix, désinvolte, sortie de nulle part, marmonne en chanson. On le reconnaît, Max Kénol, sobre tel un théâtre, avance. Sa voix porte un correctif à l’éloquence des académiciens. De tout acabit. «Laferrière n’est pas une citadelle, c’est un Windsor ». Précise. «Windsor n’est pas un nœud British, c’est Dany ». Vertières est vivant, d’ailleurs il parle. Une épopée désormais épique, la version II signée Dany Laferrière. Le 70 mm nous rassemble dans une grande salle d’assemblée qui n’est l’aréopage. Alors, ce sont les Nations Unies qui reçoivent un immortel dans Remembrance. L’image éloignée présente un homme, zoom en plongée. Incliné. La table est mise. L’hôte y est installé. Dictée ! La scène, un flash back, New York reçoit avec la signature légendaire d’un Haïtien, Léopold. L’hôte s’exclame : «Mes épaulettes je les ai gagnées sur le champ de bataille ». Racineséchasses signé Laferrière. Les armes de la République : une dictée prémonitoire de passage. Le rêve Qui peut me rappeler mon rêve et de son contenu est prophète. Qui veut m’expliquer mon rêve ? Je suis Daniel, pas celui, biblique, impliqué dans une affaire de rêve de roi en quête de lumières, de Port aux Princes. Je rêve du souci économique de celle qui remplace Pivot, la dictée sociologique d’H-O. Carte Blanche par Dany Laferrière, l’épreuve de passage à Paris. Dany rentre sous un feu de projecteurs, l’histoire rotative se résume, proverbe : des racines profondes et nombreuses, la guerre des mots. Des acteurs illustrant, jouent la médiocrité. Point de départ. Jean Prophète n’est disciple ni du statut de son nom.

Disciple, doctement non, il ne l’est dans le contemporain, c’est-à-dire de la valeur du fer de lance, de l’illustre immortel. Prophète est docteur en lettres, il simule la médiocrité, s’énerve, s’étouffe, les mots ne sortent, il résiste. Il réussit à jouer le jeu du crétinisme. Bon acteur, mais n’illustre pas l’illustre qui ainsi gagne en lustre, prend la parole. La grande Assemblée le livre en gros plan sur écran géant. Sa femme, discrète, préfère se mêler à la foule. Un témoin, journaliste adepte de l’observation, il est dans les colonnes. Observateur, l’histoire est rapportée, elle se confirme une nouvelle dictée dans la littérature de gallinacées, botanique aussi, racines-échasses prof.... Le film propose un second tableau, s’il n’implique l’universalité large du premier, il est plutôt spécifique de choix, tel un zoom in d’une culture profonde visitée par une autre, les deux partageant la même grande assemblée. Je ne sais pourquoi l’auteur a choisi ce nouvel étalage, un restaurant tamisée, non pas Bollywood, mais carrément indoue des castes, l’image est psychédélique. L’odeur, pas du café, du curry au poulet grillé, caméra obscura qui dénonce de l’intérieur, dissimulée sous demilune de lumière inversée. Rouge des années 60’ d’avant Alpha Color. L’étranger qu’on voit arriver tombe directement dans le piège. L’ambiance, une sorte de transition vers le nirvana. Passage qui amène l’illustre accompagné : femme et éditeur. Le rouge devient non pas caravagiste, mais Rembrandt sous le boisseau d’une lampe. Exclusif, ambiance d’initiés que je traduis aujourd’hui par sélect. Le luxe est convoqué, son symbole, une Mercedes Benz quadra motion s’est garée juste en avant. Un homme, riche, descend en compagnie d’une beauté giraffidae, un short drink, dit-elle au bar. C’est-à-dire lancé d’un coup, elle s’émancipe immédiatement. L’homme, Eric est entrepreneur, il a le flair, dit-on. Il décide de créer une rareté sur la place du marché. La dictée des ouvrages de l’illustre font le jeu du butin de guerre. Vertières évaluée économique. Il la remettra plus tard en circulation, mais plus tard la nuit tomba et il lança une invitation : dictée en Griots gradués. L’épopée épique Le lendemain arrive, un troisième tableau, beaucoup plus ensoleillé. La scène est surélevée, 26e étage Rockefeller Plazza I, la délégation générale d’un Éétat conspué en république imaginaire, non pas de l’imaginaire des Haïtiens d’Haïti. La caméra obéit à une régie. Non, elles sont deux. L’une est un gros plan intérieur, l’autre, panoramique, une rue distance lunaire. Une grande vedette de l’antenne est chef de délégation, ce sont les retrouvailles, elle connaît Da. La

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rencontre est d’un autre passage, tels trois héros de la rigueur. Dany dans la pensée, Dominique dans l’entrevue, Léopold dans l’édition. Une expression de la veille revient avec autorité, plus précise. Carte Blanche. La scène en rétro, les débuts professionnels font défiler un jeune couple dans

geant des faits. Comment ? Ça a su franchir l’espace, la performance est haïtienne. L’économie de Vertières. Pourquoi Pivot se perdrait dans la dictée ? Josaphat Robert Large…

l’oral. Ti koze. Nuance absente chez Pivot, chez Sing Ming, une absurdité. H-O l’inscrit en lettre d’or : Carte Blanche, Dany, Prince immortel ! N’allez croire à une épargne de l’intelligence, en allant sans y aller, je spéculais. Absolument pas, d’ailleurs Pivot existe. Il a

une vieille Ford. Il se trouve un emploi à mille lieux du lit. Il obtient Carte Blanche. Désormais, l’expression érectile de la nouvelle dictée. Ah, la Dictée HO, le rêve me revient. Séquence, Paris flirt avec un monument dans un livre, il lutte contre la dictature qui torture, efface, tue. Résilience. Deux témoins encore vivant, Dany, Léopold. La mission n’est encore accomplie, laisse glisser l’illustre, Léo avait raison. Continuité revêt alors un autre sens dans cette dictée qui prévoit l’invasion des Haïtiens à l’Académie. Cromwell aussi. L’autre, Dominique, une habitude de rigueur en interro-

La grammaire a ses règles, raconte Leconte. Mais, les règles ne font pas de grammaire sans histoire. Bémol de Knoll à l’académie. Il chante l’intimité de ti manman chéri. Intimité prend un autre sens dans une dictée recalibrée par rapport à une cécité séculaire. Elle intègre, transition de passage, rétention de passage à une culture d’immortels. Large-Kénol polarise : Écrivain en pyjama, double monologue, dialogue confus, non, échos, pas cognitif. Pivot est une dictée artisane, tandis que Laferrière, maître d’œuvre, fait des héritiers. Dynamisme d’ingrédients sociaux. Revanche s’écrit à

fallu le lui reconnaître. Si sa dictée est en dimension vague à la dérive douce pour langue morte, Vertières néanmoins est une dictée dynamique qui fracasse la certitude du prochain mot chez le curieux, un cyclone à venir. Renferme une littérature de gallinacée au grand dam de Roland la Panique (Paret). Car, derrière ti coq il y a une valeur réelle, une symbolique, une concrète. Une ergonomie de la langue où passage-Vertières s’oppose à Bastille. Seul Haïti sait livrer. Max Kénol l’a simulé comme une hypermnésie. Merci d’y croire ! dan@danalbertini.com


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DEUXIÈE ÉDITION DU DIALOGUE BINATIONAL À JIMANI

Les Dominicains occupent toujours le haut du pavé

Suite de la page 1 ont noté des avancées réalisées à l’issue de la deuxième réunion de la Commission binationale de haut niveau Haïti-République

notamment du tionaux, Chancelier de la République bolivarienne du Venezuela, Elias Jaua, que les deux Etats ont remercié pour son accompagne-

Jean Yonel Trécile, inspecteur générale de la Police nationale. Dominicaine; la première réunion ayant eu lieu le 7 janvier dernier. Cette deuxième réunion témoigne de la qualité des relations entre les

ment. La réunion a porté sur les questions touchant la migration,

MIchel Chancy, secrétaire d’État à la production animale. deux pays et leur volonté d’approfondir la coopération dans les domaines prioritaires de l’agenda bilatéral. Les représentants des deux pays ont reconnu les progrès réalisés ainsi que le travail effectué par la Commission binationale de haut niveau. La rencontre a eu lieu en présence des représentants interna-

les douanes, la sécurité et l’environnement. Les deux délégations ont signé des accords entre les institutions douanières, de l’agriculture, de l’environnement et de la lutte contre le trafic illicite de la drogue. Copies desdits accords sont annexées à la présente déclara-

tion. Aussi, les deux parties ont convenu d’un programme de coopération entre leur police. Ce programme contient 6 axes, dont : Formation, échange d’information de renseignements, recherche criminelle, recherche de fugitifs et opérations conjointes. De même, un accord interinstitutionnel entre la Direction Nationale de Contrôle de Drogue (DNCD) et la Police Nationale d’Haïti, a été signé, en vue de lutter contre le trafic de la drogue. En ce qui concerne le thème migratoire, plusieurs points d’intérêts communs ont été abordés 2 1. Les avancées dans la mise en oeuvre du «Plan national de régularisation des étrangers » ; 2. La Promulgation d’un nouveau type de visa pour les travailleurs ; et 3. Les règles régissant le séjour des étudiants haïtiens, incluant la gratuité des visas et la liberté de rentrée et de sortie du territoire dominicain sans aucun frais additionnel. La République Dominicaine a réitéré son engagement à introduire au Parlement dominicain le 27 février 2014, au début de la nouvelle législature, une loi spéciale traitant de la situation des personnes nées sur le territoire dominicain et qui, actuellement, ne détiennent aucun type de document. Pour sa part, le Gouvernement haïtien a réaffirmé son engagement à faciliter l’émission de passeports et d’actes d’état civil en faveur de ses ressortissants au niveau des postes frontaliers et dans les consulats haïtiens. Sur le plan commercial, les deux pays ont exprimé leur satisfaction d’être parvenu, pour la première fois, à un accord qui permettra la coordination et l’échange d’informations entre les deux autorités douanières et l’interconnexion des systèmes SIGA-SYDONIA. Le dernier thème abordé fut celui de l’environnement. A ce sujet un protocole d’accord a été signé pour réitérer formellement l’engagement des deux pays à protéger les ressources naturelles. D’autre part, les gouvernements d’Haïti et de la République dominicaine ont décidé de favoriser la communication et la réflexion commune par la mise en place d’un observatoire binational qui sera financé par l’Union européenne, composé d’universités et d’organisations de la société civile des deux pays comme lieu de recherche, d’analyse et de participation dans les mécanismes de dialogue entre les deux pays, tels que la Commission mixte bilatérale. En ce qui concerne la Commission mixte bilatérale, les deux parties ont reconnu la nécessité de jouer un rôle de premier plan dans la mise en oeuvre et le suivi des accords convenus, en ayant des réunions de façon régulière et en produisant les réflexions nécessaires pour les réunions ultérieures de haut niveau. La principale nouveauté de la réunion a été l’implication du secteur privé des deux pays. Les deux pays ont considéré cette participation comme un signe du renforcement des relations entre les diffé-

rents secteurs binationaux. 3 Les deux délégations se sont également mises d’accord pour impliquer dans le dialogue binational les représentants représentatifs de leur société civile respec-

général des Douanes. Pour la République dominicaine : Gustavo Montalvo, ministre de la Présidence, José Manuel Trullols, vice-ministre des Affaires étrangères, José Ramón Fadul, Ministre de l’Intérieur et de la

Godson Orélus, directeur général de la Police nationale d’Haïti. tive. La prochaine réunion du Dialogue de haut niveau se tiendra le mercredi 12 Mars en Haïti.

Police; Saviñón José del Castillo, ministre de l’Industrie et du Commerce et César Pina Toribio, consultant juridique exécutif, Luis

Nesmy Manigat, conseiller du Premier ministre. Ont participé à la réunion : Pour la République d’Haïti, Laurent Lamothe, Premier ministre, Pierre- Richard Casimir, ministre des Affaires étrangères, Wilson Laleau, ministre du Commerce et de l’Industrie, David Basile, ministre de l’Intérieur et des Collectivités territoriales, Nesmy Manigat, conseiller du Premier ministre, Thomas Jacques, ministre de l’Agriculture, des Ressources naturelles et du Développement rural, Michel Chancy, secrétaire d’État à la Production animale, Thomas Jean-François, ministre de l’Environnement, Godson Orélus, directeur général de la Police nationale d’Haïti, Lionel Trécile, inspecteur général de la Police nationale d’Haïti, Fresnel Jean-Baptiste, directeur

Ramon Rodriguez, ministre de l’Agriculture, Bautista Roja Gomez, ministre de l’Environnement, Fernando Fernandez, directeur des Douanes, major général Manuel Castro, chef de la Police nationale, major général Julio César Souffront, directeur de la DNCD. Faite, à Jimani, République dominicaine, le 3 février 2014 en deux exemplaires originaux, en langues française et espagnole, les deux textes faisant également foi.

Supplication de Lamothe aux Dominicains

Si le Premier ministre Laurent Suite en page 16


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ÉDITORIAL Le dialogue national lancé par Martelly : Astuce pour les naïfs et porte ouverte à ceux qui recherchent le pouvoir

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e soi-disant dialogue national mis en train sous la houlette du nouveau cardinal haïtien, Chibly Langlois, est accueilli avec bonheur par les secteurs qui, depuis quelque temps, guettaient une occasion pour s’empiler dans la barque du régime tèt kale. Le prétexte trouvé, ceux qui estiment avoir été trop longtemps écartés du pouvoir se jettent tête baissée dans le « débat » qui, selon eux, ouvre la porte qui débouche sur le « partage» des privilèges que procurent les postes gouvernementaux. Les yeux fixés sur des positions longtemps convoitées, la majorité des participants au dialogue ne mettent nullement en question la sincérité de Michel Martelly, dont les nombreuses dérives se sont traduites en violations de la Constitution et des lois du pays, en plus d’afficher un souverain mépris pour le Parlement, la société civile et ceux qu’il assimile à l’opposition à son gouvernement. Aux yeux de plus d’un, l’ouverture du « dialogue national » est l’annonciateur d’un climat de sérénité favorable à la stabilité politique nécessaire à la tenue des élections législatives et municipales, délibérément ajournées par Michel Martelly, afin d’en tirer le maximum de dividendes politiques. Finis les appels à écourter le mandat du président Martelly; aussi bien les menaces du chef de l’État de constater la caducité du Parlement. Avec le cardinal Langlois à la direction de la conversation inter-haïtienne, s’est amplifiée la foi dans le succès du prélat. Mais on ne devrait pas aller si vite au point de prendre les promesses de l’équipe au pouvoir pour argent comptant. Car la présidence du gouvernement rose compte à son actif une série d’actes et de décisions malséants et indignes de la fonction de chef d’État. Face à l’engagement pris par le président de la Conférence épiscopale d’Haïti (CEH), il faut se demander s’il reste encore chez M. Martelly un quelconque respect pour l’homme d’Église pour l’épargner d’être « roulé dans la farine », à l’instar de tant d’autres avant lui ? Puisque, tout au long de la présidence de Sweet Mickey, nombre d’interlocuteurs politiques naïfs, qui avaient mis foi en ses promesses de dialogues politiques, avaient fini par comprendre que les actes et décisions du chef de l’État allaient à l’encontre de ses dires. En effet, on savait la présidence de Martelly mal partie depuis que le chef de l’État avait avalisé la réforme constitutionnelle illégale contre les avertissements de juristes expérimentés. Se faisant, il a agi comme si les secteurs farouchement opposés à cette décision n’existaient pas. Cette tendance manifestée chez le président haïtien consistant à appeler au dialogue pour finalement décider sans ses interlocuteurs allait se répéter dans ses moindres décisions. Son refus de faire des concessions et sa persistance à fouler

aux pieds la Constitution et les lois du pays installés en système de gouvernement, il ne s’impose plus aucune retenue. Les dirigeants dits de l’opposition en savent long des invitations au dialogue antérieurement faites par le président Martelly autour de la tenue des élections. Car les pourparlers organisés sous la direction du Palais national, en 2012, avec les partis d’opposition, en vue de la création d’un organisme électoral de « consensus» avaient achoppé sur le désaccord. Repris l’année dernière, il n’y avait rien de consensuel dans le choix du Conseil transitoire du Conseil électoral permanent (CTCEP). Passant outre aux avertissements des uns et aux protestations des autres, Michel Martelly avait décidé dans le sens de ses intérêts personnels et de ceux de ses partisans. L’organisme électoral qu’il a créé illégalement est rempli d’inconditionnels de Michel Martelly et d’exécuteurs des décisions du Palais national. Au fil des mois, les dérives de Sweet Mickey, ses violations de la Constitution et ses promesses non tenues n’avaient plus de limites. Aussi a-t-il nommé, illégalement encore, les membres de la Cour supérieure des comptes et du contentieux administratif (CSCCA). Sa prise en otage du système judiciaire impose des décisions aux juges, faisant libérer ses partisans inculpés pour meurtre, comme Calixte Valentin; ou bloquant l’instruction de dossiers sensibles, notamment les cas de la première dame Sophia Saint-Rémy Martelly et du fils aîné du couple présidentiel Olivier Martelly. L’immixtion directe du président Martelly dans ce double cas a entraîné la mort suspecte du juge Jean Serge Joseph, qui était chargé de l’instruction de l’affaire. C’est aussi dans le cadre du dossier des membres de la famille présidentielle qu’il faut situer l’arrestation suivie de l’emprisonnement des frères Florestel, Énold et Josué, pour avoir osé accuser la première dame de détournement de fonds publics. Dans la foulée, l’affaire Clifford Brandt, incarcéré pour son implication dans des activités de gang, piétine. On craint qu’elle ne finisse en queue de poisson, surtout que M. Brandt aurait identifié le fils aîné de la première famille comme ayant fait partie de son gang. La nation consternée constate les scandales financiers à rebondissement ayant éclaté autour de la présidence, notamment les contrats signés de gré à gré avec des firmes dominicaines en échange de juteux pots de vin; en sus des millions versés directement au président Martelly par des firmes de construction du sénateur multimillionnaire dominicain Félix Bautista, lui-même un proche de l’ex-président dominicain Léonel Fernandez, en plus d’être le secrétaire général du Parti de libération national dominicain (PLD) dont est issu ce dernier.

Sous la rubrique des contrats suspects signés sous la présidence de Martelly, il faut ajouter l’accord portant sur USD 45 millions $ conclu avec la firme « Smartmatic » pour la création de cartes d’identification électorale. Dans la plus pure tradition d’opacité du régime Martelly-Lamothe le contrat octroyé à cette société fait craindre que le prochain scrutin ne soit entaché de fraude électronique massive. Autres scandales dénoncés sous le gouvernement tèt kale : Les millions collectés sous forme de taxes (plus de USD 200 millions $) perçus sur les appels téléphoniques entrants provenant de la diaspora; également imposées sur les transferts d’argent effectués par les parents à l’étranger de familles restées au pays. Soit disant réservées pour alimenter le Fonds d’éducation universelle gratuite obligatoire, ces ressources sont placées dans des institutions bancaires anonymes à l’étranger, alors que des enseignants du système éducatif haïtien attendent des mois sans toucher leurs salaires. Pourtant, les intérêts générés par les fonds d’éducation pourraient servir à payer les professeurs. Mais, ni le Palais national ni la primature n’a pipé mot sur les plus de USD 400 millions $ décaissés du Fonds PetroCaribe, dans l’irrespect total de l’obligation d’audit institutionnel en ce qui a trait à ces valeurs et aux accords passés et réalisés par rapport à ce compte. Le dernier scandale en date entoure l’usage mystérieux qui a été fait des d’USD 3,4 millions $ versés par l’Uruguay en guise de

dédommagement pour la sodomisation d’un jeune Haïtien par les casques bleus de ce pays. Aux yeux des hommes et femmes, qui respectent la Constitution et qui œuvrent inlassablement pour un État de droit en Haïti, tous ces dérives et manquements graves de l’équipe au pouvoir mettent en cause l’intégrité de ses dirigeants. Les secteurs appelés à participer au dialogue, et qui se respectent, n’ignorent pas que les chances de succès de ces pourparlers sont très minces. Et pour cause. Car la gent du pouvoir feint d’ignorer que les nombreuses crises qui assaillent le régime rose sont porteuses du levain de discorde susceptible de déboucher sur l’échec du dialogue. De toute évidence, ceux qui ont souscrit à cette logique de dialogue ont leur raison de croire à son réussite. En réalité il est spécieux de croire à l’heureux aboutissement de cette initiative avant de réaliser la réconciliation nationale. Le président Martelly a tout fait pour semer le ferment de discorde dans le pays. Avant de lancer les pourparlers inter-haïtiens, il devrait mettre tout le monde en confiance par rapport à son nouveau repentir et la sincérité de son approche. Autrement, cette démarche reste une astuce pour les naïfs et une porte ouverte à ceux qui recherchent le pouvoir. L’objectif de Martelly : gagner les élections par la fraude. Il fait tout pour avoir un parlement fait sur mesure. Dans son arsenal il compte sur l’élection de son conseiller Youri Latortue et de son beau-père Béby Saint-Rémy. Haïti-Observateur P.O. Box 356237 Briarwood, NY 114356235 Tél. (718) 812-2820


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EDITORIAL The national dialogue launched by Martelly: A trick against the naive and an open door to those seeking power

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he so-called national dialogue set in motion under the leadership of the new Haitian cardinal, Chibly Langlois, is welcomed with glee by sectors which have been, for some time, watching for an opportunity to pile into the boat of the bald-headed regime. Once this pretext is found, those who feel they have been kept too long out of power jumped headlong into the “debate” which, according to them, opens the door that leads to the “sharing” of privileges provided by government jobs. With their eyes fixed on long coveted positions, the majority of participants in the dialogue will not question the sincerity of Michel Martelly, whose many abuses have resulted in violations of the Constitution and the laws of the country, in addition to displaying a sovereign contempt for Parliament, civil society and those given the status of the opposition to his government. In the eyes of many, the opening of the “national dialogue” is the harbinger of a climate of political stability necessary for the holding of parliamentary and municipal elections, deliberately postponed by Michel Martelly in order to insure maximum political dividends. No more calls to shorten the term of President Martelly; neither threat of the Head the State to determine the deciduous nature of Parliament. With Cardinal Langlois at the helm of the inter-Haitian talks faith in the success of the prelate is maximized. But we should not go so fast as to take the promise of the team in power at face value. For, the president of the rose government garnered to his credit a series of acts and decisions deemed unbecoming and unworthy of the office of the president. Faced with the commitment of the president of the Episcopal Conference of Haiti (French acronym CEH,) one must ask if there is still left in Mr. Martelly any respect for the man of the church to save him from having “the wool from being rolled over his eyes,” like so many others before him. Throughout Sweet Mickey’s presidency many naive political interlocutors, who had put their faith in his promises of political dialogues, had come to understand that the actions and decisions of the Head of State went counter to his statements. In fact, we knew the Martelly’s presidency was misshapen since the Head of State had endorsed the illegal constitutional reform against the warnings of experienced lawyers. In doing so, he acted as if sectors fiercely opposed to this decision did not exist. This trend is manifested in the Haitian president’s call for dialogue, to ultimately decide without his interlocutors, would repeat itself in nearly every decision he made. His refusal to make concessions and his persistence to trample the Constitution and the laws of the land having

become a system of government, Martelly sinks unreservedly into illegality. Opposition leaders know a lot about invitations to dialogue previously made by President Martelly relating to the elections. Because the talks held under the leadership of the National Palace, in 2012, with the opposition parties, for the creation of a “consensual“ electoral body, came up against general disagreement. Resumed last year, there was no consensus in the choice of the Transitional Council of the Permanent Electoral Board (French acaronym CTCEP.) Ignoring the warnings of many and the protest of others, Michel Martelly decided according to his personal interests and those of his friends and supporters. The electoral body he created illegally is filled with fans of Michel Martelly and executors of the decisions of the National Palace. Over the months, Sweet Mickey’s drifts, his violations of the Constitution and his unfulfilled promises had no limits. Also he appointed, again illegally, members of the Superior Court of Auditors and Administrative Disputes (French acronym CSCCA.) Taking the judiciary system hostage, he imposed his own decisions to the judges, ordering his supporters and friends charged with murder, like Calixte Valentin, be set free; or blocking the investigation of sensitive cases, including the double case of first lady Sophia Martelly Saint-Rémy and eldest son of the presidential couple, Olivier Martelly. Direct interference of President Martelly in this affair led to the suspicious death of Judge Jean Serge Joseph, who was responsible for the investigation of the case. It’s also within the framework of the case of the members of the presidential family that be placed the arrest and the subsequent imprisonment of the Florestal brothers, Enold and Joshua, for daring to accuse the first lady of embezzlement. In addition, the case of Clifford Brandt, a member of the well to do families in Haiti imprisoned for his involvement in gang activity, is getting nowhere. It is feared that it doesn’t end without a satisfactory conclusion, especially when it’s alleged that Mr. Brandt would have identified the eldest son of the first family to have been part of his gang. The nation is dismayed by financial scandals that erupted in succession around the presidency, including contracts by mutual agreement with Dominican firms in exchange for juicy bribes; in addition to millions paid directly to President Martelly by construction firms belonging to multimillionaire Dominican Senator Félix Bautista, a close ally of former Dominican President Léonel Fernandez; in addition to being the General Secretary of the Party of Dominican National Liberation (PLD) the latter belongs to. With consternation the Nation

criticizes suspicious contracts signed under the Martelly’s presidency, to which must be added U.S. $45 million agreement with “Smartmatic” for the creation of electoral identification cards. In the purest tradition of opacity of the MartellyLamothe regime the contract awarded to this company raises fear that the next election will be marred by massive electronic fraud. Under the chapter of suspected contracts signed under the baldheaded government: Millions collected in taxes (over USD $ 200 million) related to incoming phone calls from the Diaspora; also taxes are imposed on money transfers from parents living abroad to families back home. Supposedly put aside to feed the compulsory universal education fund, these resources are placed in unidentified foreign banks, while teachers in the Haitian education system are spending months without their salaries. Yet, the interest generated by the education funds could be enough to pay the teachers. But neither the National Palace nor the Prime Minister’s Office has said a word about more than US $ 400 million withdrawn from the Petrocaribe Fund, in complete disregard of the obligation to institutional audit in regard to these monies and contracts executed with funds from this account. The latest scandal surrounding

the mysterious use of State funds has involves US $ 3.4 million paid by Uruguay in compensation for a young Haitian having been sodomized by peacekeepers from this country. The eyes of men and women who respect the Constitution and are working tirelessly to establilsh the rule of law in Haiti, all these abuses and grave breaches of the team in power challenge the integrity of the leaders. The sectors participating in the dialogue, and who respect themselves, are aware that chances for success of these talks are very slim; and for good reason. For those in power pretend to ignore that the many crises besetting the pink regime carry the leaven of discord susceptible to lead to the failure of the dialogue. Obviously, those who subscribe to the logic of dialogue may have a reason to believe in its success. In reality it is specious to believe in the successful outcome of this initiative before achieving national reconciliation. President Martelly has done everything to sow the seeds of discord in the country. Before starting the inter-Haitian talks, he should get everyone’s trust concerning his new repentance and the sincerity of his approach. Otherwise, the so-called dialogue remains a trick for the naive and an opened door to those seeking power. Haïti-Observateur P.O. Box 356237 Briarwood, NY 11435-6235 Tél. (718) 8122820


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TECHNIQUES DE CONVERSATION

Fè konpliman ak bay lwanj Volume 2, Edition 13

fè lwanj : 1. « Pa fè moun lwanj, se sèlman sa moun nan fè a. Ap toujou gen yon diferans ant sa yon moun tande ak sa li panse de tèt li, si nou pa fè kòmantè jeneral sou li kòm moun ». 2. « Otan ke posib, nou dwe espesifik nan fè lwanj. Olye ou di “Sa se yon istwa ki vrèman bèl” li pi bon pou w di “Sa a te reyèlman byen nan fen an lè ou kite karaktè prensipal la yon ti kras nan konfizyon sou sa ki te pral rive l ” ». 3. « Evite fè lwanj ipokrit .... Yon sentòm lwanj ipokrit se yon vwa wo epi dous ki glise monte desann echèl la e ki pa sanble ditou ak fason nou pale ak zanmi nou yo.... Se fasil pou yon timoun kat ran fè diferans ant lwanj ki sensè ak lwanj ki ipokrit, ant yon souri ki sensè ak youn ki fabrike e programe pou fè pi bon efè ». 4. « Evite fè lwanj pou limen dife konpetisyon. Fraz tankou

“Ou se pi bon elèv nan klas la ” (osnon pou granmoun nan depatman sa a), ki genyen kòm efè negatif ... ankouraje youn gade lòt kòm rival, olye kòm kolaboratè potansyèl. Sa ki pi rèd toujou, fraz sa yo ankouraje moun yo wè pwòp valè yo an tèm si yo bat tout lòt moun — sa se yon resèt pou ensekirite pèmanan ». Kohn prouve chak pwen sa yo ak bon jan rechèch, menm jan li sijere fason pou ankouraje moun ak bati motivasyon natirèl yo. Lè m te pi jèn, mwen te gen difikilte pou m fè konpliman, kounye a, mwen renmen fè sa anpil. Kilti nan Nò Eròp, kote mwen te grandi a, pa t renmen fè konpliman, pwobableman, fanmi yo te kwè nou menm timoun kapab « vin genyen gwo tèt » epi gwo ogèy. Mwen te gen pwoblèm fè konpliman, paske mwen te “ wè kamarad yo ansanm ak zanmi m yo kòm konpetitè nan klas la, epi sou

AFRIQUE ACTUALITES

Unies (MONUSCO). L’objectif de la MONUSCO consiste à neutraliser les groupes armés en République démocratique du Congo, qui peinent à se remettre de la guerre civile ayant coûté la vie à des millions de Congolais, entre 1998 et 2003. Mbuji-Mayi est la troisième plus grande ville de la République démocratique du Congo et détient la plus grande réserve de diamant du pays.

Pa Doktè Loren Ekroth, Ph.D. [2] Si ou wè anpil machin nan pakin lekòl la plen avèk otokolan ki li “Pitit mwen an se yon elèv eksepsyonèl nan Jones Elemantè”, ou gen rezon pou w doute. Mwen, o mwen! Èske sa a se vre, jan Garrison Keillor dekri l nan Lake Wobegon, ke “tout timoun yo depase mwayèn?” Pwobableman se pa vre, gen yon ti ekzajerasyon — sitou lè nou obsève kèk nan timoun sa yo ke machin paran yo fè konnen yo se « elèv eksepsyonèl ». Nan reyalite lwanj piblik e jeneral fè nou an yon jan sispèk. Li pa bay piès bon rezilta. E se pa sèlman pou timoun, menm pou granmoun tou li pa bon. Nan kokenn chenn liv li a, ki te pibliye nan lane 1996, Pini pa rekonpans, Alfie Kohn fè 4 bon jan rekòmandasyon sou zafè bay konpliman ak

Égypte : Organisation des élections présidentielles avant le vote parlementaire Le président provisoire d’Égypte, Adly Mansour, a, dans un discours télévisé, annoncé la décision d’avancer la date des élections présidentielles. Il a affirmé que cette ordonnance avait été prise après un dialogue avec les «forces nationales et des représentants de diverses orientations et tendances ». Les élections présidentielles auront lieu en avril prochain; et les législatives se tiendront avant la fin de juillet. Les partisans de l’armée ont organisé des rassemblements, le samedi 25 janvier, pour marquer le troisième anniversaire de la révolte populaire qui, en 201, avait renversé le président Hosni Moubarak. Des manifestations anti-gouvernementales ont également eu lieu, avec 49 personnes tuées dans des affrontements et des arrestations dans plusieurs villes du pays. Une nouvelle Constitution qui renforce les acquis de l’institution militaire a été adoptée mi-janvier

par 98 % de voix avec un faible taux de participation de 38,6 %, écartant ainsi toutes voix dissidentes. L’Alliance anti-coup, dirigée par des Frères musulmans de Morsi, a lancé des mots d’ordre de manifestations publiques pour 18 jours, à compter du samedi 25 janvier, pour marquer les 18 jours de la révolte populaire qui avait conduit à la démission de M. Moubarak, voilà déjà trois ans. République démocratique du Congo : Une vingtaine de personnes tuées dans une explosion Une explosion provoquée par un coup d’éclair a tué au moins 20 personnes dans la République démocratique du Congo. La déflagration s’est produite, le vendredi 24 janvier, après que la foudre eut causé un incendie dans une base militaire située dans la ville de Mbuji-Mayi. Plus de 50 personnes ont également été blessées et des maisons détruites, selon la Mission des Nations

République centrafricaine : Des scènes de revanche dans la capitale La violence aveugle dans la capitale de la République centrafricaine a fait 35 morts en trois jours, tandis que 65 autres personnes ont été blessées, selon un communiqué publié par la CroixRouge centrafricaine, le vendredi 31 janvier. Des femmes désolées et inconsolables pleuraient la mort d’un jeune chrétien lynché par des rebelles chrétiens qui l’ont pris par erreur pour un Musulman. Il y a eu des rapports faisant état de règlements de compte contre des anciens rebelles musulmans qui se sont retirés de la ville en abandonnant une base militaire qu’ils avaient préalablement occupée. Les brigades de vigilance chrétiennes semblaient ignorer l’appel à la paix et à la réconciliation lancé par Mme Catherine Samba–Panza, le nouveau chef d’État provisoire de la République centrafricaine. Faits Divers Saviez-vous que les Ougandais consument des sauterelles (criquettes en créole) ? Un jour, tandis que je m’entretenais avec une amie ougandaise, elle m’a invité à manger avec elle quelque chose de couleur verte. Je lui ai dit merci que je n’avais pas faim. Mais quand même par curiosité je lui ai demandé de me décrire ce que c’était. Elle m’a dit que c’était des sauterelles grillées. Des sauterelles ? J’avais envie de vomir. Pour me convaincre, elle m’a assuré que c’était délicieux et juteux. J’ai gentiment décliné son invitation une nouvelle fois, lui

teren espò tou. Sa ta p mande m pou m gen anpil matirite ke m pat genyen pou m ta fè rival mwen yo lwanj ki sensè. Kounye a depi anpil ane, mwen reyèlman renmen fè lòt moun konplimante nan fason ki espesifik, sitou mwen wè efè pozitif li pote. Lè mwen travay avèk pwofesyonèl sou pèfòmans yo, mwen fè yo konpliman espesifik sou konpòtman yo ak travay yo ki ka ede yo grandi e devlope. Kèk tan de sa, yon lektè te mande mwen, « Chak fwa mwen konplimante zanmi mwen an, li reziste sa mwen di a. Kouman mwen kapab fè yon konpliman ki fè sans pou li ? » Se vre : Genkèk moun ki gen abitid evite kritik, sa fè li difisil pou nou jwenn mwayen pou konplimante yo. Eseye metòd sa a : « Mwen panse reyèlman nouvo stil cheve w la sansasyonèl, Sally ! Ki moun ki te fè l pou ou ? » Lè w ajoute yon kesyon konsa a la fen, anjeneral sa anpeche moun nan evite konpliman an, paske yo reponn sak vin aprè a. « Jan w te li powèm nan te trè touchan, Fred. Eske ou te pratike l anpil fwa ? » Finalman, si ou menm ou gen tandans evite konpliman, fè anpil efò pou w aksepte yo. Di moun ki fè w konpliman an déclarant que je n’en avais jamais mangé de ma vie. Ce que je croyais être une exception était la norme. J’ai vu beaucoup de marchands ambulants circulant à travers les rues avec des bidons en plastique transparente remplie de criquettes grillées qu’elles vendaient aux passants et autres consommateurs. Il y a plusieurs mois de cela, j’ai même vu deux femmes bri-

yon senp « Mèsi » ase. Aprè ou fin jwe bilya, oswa ou fè bèl nòt nan egzamen an, li pa apwopriye pou w senpman di : « A, se pat anyen sa ». Menm jan an tou, li pa apwopriye pou yon foutbòlè demi otantik ki fè sèt touche di : « Se pa t mwen menm, se te lòt manm ekip yo “. Lè ou resevwa yon konpliman sensè, rekonèt li epi kite l rantre nan ou menm ! [1] Ki te pibliye ak pèmisyon Dr Loren Ekroth, editè magazin Pi bon konvèsasyon. Pou moun ki prefere vèsyon orijinal la nan lang angle, yo ka enskri pou abònman gratis magazin nan chak semèn n a n : www.conversationmatters.com [2] Dr Loren Ekroth se yon espesyalis ameriken nan kominikasyon moun ak yon ekspè nasyonal nan convèsasyon biznis ak lavi sosyal. Tradui soti nan angle pa Réginald Barthélemy, MBA reggiescornergcs@gmail.com Mèkredi, 5 fevriye 2014 [1]

tanniques qui en mangeaient dans un bus de transport en commun. Nous sommes maintenant à la saison des criquettes grillées. C’est un commerce qui rapporte beaucoup aux Ougandais. Que de choses ai-je à apprendre ici, dans le pays d’Idi Amin Dada ! Réginald Barthélemy 5 février 2014

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UN GRAND CONCOURS DE PARENTS ET D’AMIS PRÉSENTS À CHICAGO

Derniers hommages et adieu à Laurette Germain Joseph Suite de la page 1 200 personnes. Vu que nombre de parents de Laurette n’étaient pas encore arrivés pour la veillée funéraire, il n’y avait aucun doute qu’une foule encore plus nombreuse allait se converger vers l’église, le lendemain. Heureusement que Christ Bible Church, sise au 7977 S. Coles Avenue, encore à Chicago, a suffisamment de place pour accueillir au moins 300 personnes. Un service singulièrement édifiant à la maison funéraire Le service prévu pour la circonstance a débuté à 8 h. p.m. Le pasteur Ginette Larivière, assistée de sœur Ivelyne Armand et de Melle Jasmine Armand devait donner le signal, invitant l’assistance à entonner l’hymne favorite de la défunte. Après la prière, Mme Larivière a brossé la vie spirituelle de la défunte avec beaucoup de relief. Pendant une bonne quinzaine de minutes, elle décrivait la vie de Laurette Germain Joseph faite de générosité, d’humilité et d’amour du prochain. Elle a surtout attiré l’attention sur la bonne humeur qui la caractérise et sa manière bien à lui de toujours trouver des propos rassurants dans ses interactions avec les autres membres de la New Jerusalem Evangelistic Church. Prenant la parole, à son tour, Ivelyne Armand a su trouver ses mots propres pour parler de la défunte, qu’elle a présentée comme une chrétienne dotée d’une foi inébranlable et d’une patience légendaire. Une fois les hymnes chantés, la prière dite et les versets bibliques lus puis commentés, la sœur Armand passa le micro aux membres de la famille qui avaient quelque chose à dire. Le frère cadet de la défunte, l’ex-ambassadeur Joseph prit place devant l’assistance pour expliquer comment Laurette aimait tout le monde spirituellement. Il devait expliquer comment, quand il était appelé diriger la Mission diplomatique d’Haïti en tant que chargé d’Affaires, sous le gouvernement intérimaire dirigée par Mme Ertha Pascal Trouillot, Laurette était devenue la gouvernante, une tâche qu’elle avait accomplie avec soin et compétence. Succédant Ray Joseph sur le podium, Léo Joseph, le frère cadet de Laurette soulignait à quel point sa sœur partie pour l’au-delà avait mis sa vie au service des autres, précisant que rares sont les cousins et cousines qui n’avait pas trouvé en elle un guide, une protectrice, remplaçant les parents émigrés à l’étranger qui ne pouvaient emmener leurs progénitures avec eux dans l’immédiat. L’intervenant n’a point caché la tristesse qu’il éprouvait à penser qu’il n’avait pas dit suffisamment à sa sœur aînée combien il l’aimait. Aussi invita-t-il tout un chacun présent dans l’assistance à saisir l’occasion pour dire son amour aux êtres qui leur sont chers pendant qu’ils sont vivants et de ne pas attendre quand ils sont couchés sans vie dans leur bière pour l’exprimer.

D’autres parents avaient également pris la parole pour dire combien Laurette avait remplacé leurs mères quand celles-ci devaient quitter Haïti en quête d’une vie meilleur à l’étranger avant de revenir les chercher, parfois jusqu’à deux ans après leur départ initial. C’était le cas de Kekette Jeanty et de Magdalie FontaineBigellow, qui n’avaient pas tari d’épancher leur cœur en exprimant ce que la défunte représentait pour elles. Par ailleurs, dans une présentation collective, les nièces de Laurette, Jacqueline Andrée Joseph-Patrick, Sheila Favre, Carole Marie Favre-Théodule et Karine Joseph s’en tenaient à Kekette Jeanty pour exprimer les bons souvenirs de leur tante et l’amour puissant qu’elle portait pour elles. Le service spécial tenu à la maison funéraire prit fin à 9 heures du soir. C’était de nouveau le moment d’affronter la neige, qui n’avait point cessé de tomber, pour que chacun pût regagner ses pénates sans encombre.

Un service funéraire des plus édifiants À l’église Christ Bible Church, demain matin (samedi 18 janvier), plus de 250 personnes avaient fait le déplacement. Ceux qui n’avaient pu arriver à temps pour la veillée étaient là, de très tôt, sous la neige qui ne s’arrêtait pas, pour dire l’ultime adieu à leur bienaimé. Un service funéraire des plus édifiants devait saluer le départ de Laurette Germain-Joseph. Selon le protocole établi pour la cérémonie, le pasteur Ginette Larivière prononça les propos d’introduction, invitant l’assemblée à se mettre debout pour changer l’hymne « Dieu Tout Puissant que Tu es Grand ». Après le chant, la sœur Ivelyne Armand dit la prière, suivie de l’entonnement par l’assistance d’un autre hymne, « Ô quel beau jour où, devant ta face ». Puis c’était le tour Jasmine Armand de lire un passage des Saint Écritures extrait de I The saloniciens 4 : 13-18. Après Melle Armand, M. Joseph Sanon, cousin de la défunte, au nom de la famille, fit la lecture de la notice nécrologique. Il devait céder la place à Mme Yolande Solange Jean, cousine de Laurette, dans l’interprétation d’un morceau spécial dédié à la mémoire de la défunte. Elle était suivie de la chorale de la New

Jerusalem Evangelical Church, l’église que fréquentait Laurette durant les dernières années de sa vie. Le message de circonstance était porté par le neveu par alliance de la disparue, le pasteur Yves Théodule, pasteur titulaire de la New Jerusalem Evangelical Church. Dans son message, le pasteur Théodule a pris le temps de camper sa tante par alliance comme une chrétienne passionnée d’appartenir à la maison du Seigneur et qui avait toujours un mot d’amour pour chaque personne rencontrée. Après le message d’Yves Théodule, M. Leslie Condé, le consul général d’Haïti à Chicago, gravit les marches du podium. Il s’était faire inscrire pour livrer son message. En en effet, M. Condé salua le mémoire de Laurette GermainJoseph qu’elle dit reconnaître comme membre de sa propre famille. Se déclarant du même patelin que les frères Joseph et de leur sœur Fifine, il expliqua que les liens qui l’unissent à la famille Joseph ont été tissés longtemps avant « notre rencontre » en diaspora. « Nous étions amis depuis aux Cayes », devait-il lire. « Voilà pourquoi, ajouta-t-il, que cette disparition me touche si profondément ». Quand il regagna sa place, Leslie ne pouvait plus contenir ses émotions. Il fondit en sanglots. Entre-temps,l’assemblée commençait à entonner l’hymne «Lè lavi mwen va fini ». Puis les pasteurs Daniel Dumont et Joseph Lanié se succédèrent dans la prière avant que s’immobilisa le cortège funèbre, toujours sous cette neige incessante, en route pour le cimetière situé à quelque 10 milles de l’église. Les formalités d’usage au moment de la mise en terre furent écourtées afin d’éviter que les véhicules ne deviennent des victimes de l’intempérie. De retour en ville, parents et amis se réunirent dans la salle à manger de l’église où fut servi le dîner. C’était l’occasion de revoir des parents longtemps séparés et de renouer avec des amis qu’on n’avait pas vu depuis des lustres. La perte d’un être cher donne à penser de la fragilité de l’existence humaine et rappelle à tous qu’il faut saisir ces rares moments que la vie nous permet de passer ensemble et en faire des fêtes familiales et amicales.

ÉDUCATIOn ET DÉVELOPPEMEnT

Investir dans l’éducation Qu’il s’agisse d’études classiques, universitaires, collégiales ou professionnelles, permettre à un jeune d’obtenir une éducation de qualité est l’un des meilleurs investissements à long terme qu’on puisse effectuer. Un avenir brillant pour Haïti repose principalement sur les avantages que tirent les jeunes de leur éducation. Représentant l’avenir du pays, la réussite des jeunes dans le système scolaire fait d’eux de meilleurs citoyens, heureux et

Par Michel Léandre prospères dans une société dynamique. « La nature a horreur du vide», dit l’adage. Alors que l’État refuse d’investir à fond dans l’éducation, les élèves des lycées et des écoles nationales de la ville des Cayes, par exemple, ont manifesté dans les rues de la ville, le mercredi 22 janvier 2014. L’investissement dans l’éducation est la meilleure façon pour les jeunes de se préparer pour ce que leur réserve l’avenir. Peut-on faire de l’éducation publique une véritable priorité nationale ? Pourquoi les élèves doivent-ils investir les rues pour exiger de l’État qu’il paye le salaire des professeurs pour qu’ils puissent continuer à dispenser des cours, à l’heure où ils devraient être en classe ? Ils ont même menacé d’empêcher d’autres écoles de la ville de fonctionner, si l’État haïtien ne prend pas en compte leurs revendications. Pourquoi le pays est-il confronté à une telle situation alors que des millions de dollars de taxes sont perçues sur les appels téléphoniques entrants venant de la diaspora et des transferts d’argent faits par les résidents d’origine haïtienne à l’étranger ? Indéniablement, l’investissement effectué dans l’éducation fournit des rendements considérables et constitue le meilleur qu’un pays puisse faire pour sa population et son avenir; elle joue un rôle crucial dans la lutte contre la pauvreté et les inégalités sociales. Miser sur l’éducation met au diapason de la technologie moderne et met Haïti en mesure d’être compétitif avec les pays de même taille que lui et pourvus de moyens égaux. Tout cela donne un plus sur le marché du travail et la productivité.

Sans conteste, l’enseignant haïtien est un maître polyvalent, capable d’enseigner l’ensemble des disciplines dispensées à l’école primaire. Il est capable d’instruire et d’éduquer de la maternelle jusqu’à la fin du cycle de l’enseignement fondamental. Il exerce un métier en constante évolution. Mais ayant des responsabilités familiales, il a besoin de son salaire. On ne peut pas compter sur lui pour faire du bénévolat toute l’année. Son pouvoir d’achat est au même niveau ou à un niveau supérieur par rapport à ceux qui travaillent dans d’autres domaines. Alors, il est tout a fait normal et digne de leur donner un meilleur salaire. Pour le ministère de l’Éducation nationale, il est absurde de dire aux professeurs « Les salaires seront payés quand nos moyens nous permettent de le faire ». Quel sacré toupet de la part du directeur départemental du ministère de l’Éducation de ne pas se gêner à dire qu’il déplore la façon dont les élèves revendiquent leurs droits ! Outre leur rôle habituel de dispensateurs du savoir, les enseignants doivent désormais être en mesure de réaliser toute une série d’autres tâches comme, par exemple, utiliser les technologies de l’information, travailler en équipe, favoriser l’intégration des enfants présentant des besoins éducatifs particuliers, contribuer à la gestion de l’établissement scolaire, etc. Parallèlement, le secteur de l’éducation est de plus en plus en concurrence avec celui des affaires en quête des jeunes diplômés les plus qualifiés. Les salaires et les conditions de travail doivent être compétitifs pour s’assurer qu’un nombre suffisant de personnes ayant le profil adéquat soient attiré dans l‘enseignement. En Haïti, le budget alloué à l’éducation reflète le mépris affiché par les dirigeants à l’égard des de ceux qui apportent le pain de l’instruction à nos enfants. Les décideurs actuels continuent de marcher sur les brisés de leurs prédécesseurs, faisant de l‘improvisation dans l’administration leur principale caractéristique. Le système d’enseignement haïtien n’est qu’une fabrique de chômeurs et constitue un cauchemar national, car que les mêmes ratés qui ont dirigé le système en deviennent des dirigeants. Nous sommes en présence de grandes priorités; l’éducation devrait être la priorité des priorités, si le pays veut faire son entrée dans le 21e siècle avec assurance. Les dirigeants peuvent toujours continuer à manipuler le peuple à l’aide de discours pompeux sur le développement, l’éducation universelle gratis obligatoire ou encore contre la contrebande. Mais l’opacité de leur gestion et l’incompétence qui les caractérisent sont des signes avant-coureurs du chaos qui les attend.

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Kreyòl Soti nan paj 6

yon pakèt vòlè-awogan nou gen anndan palman defakto a. Mesye yo nòmalman pa gen okenn respè pou pensonn. Yo di tout sa ki vin nan bouch yo san reflechi. Yo gen pou yo vin dou tankou mouton, paske fòk gen yon bagay ki fèt pou mete yo tout nan wòl yo. Y’ap batay pou yo retounen avèk mons yo a pou simaye panik nan peyi a. Se pou palman an tounen yon chanm nwa, paske anpil palmantè dwe pèdi iminite yo pou aksyon yo fè. An nou kontinye nan sijè trè enteresan sa a ki kapab bay limyè. Gen anpil moun ki vle pou peyi a vanse, paske yo vwayaje e yo pase yon bon bout tan nan Etazini ak nan lót peyi, e yo konnen kouman bagay yo fonksyone nan mouvman touris la, nou kwè gen yon travay an pwofondè ki pou fèt kounye a san pèdi tan. Fòk mesye yo dispoze e Premye minis la dwe pale ak minis li yo, yon mwayen pou li fè pou peyi a reprann plas li nan mouvman touris la. Se pou gen lajan la pou repare tout moniman nou yo e menm tout plas e kay ki sanse antik pou sèvi kòm lye pou vizit. Gen anpil moun nan peyi nou ki gen vizyon e ki konnen byen sa pou yo fè. Divizyon an tèlman monte wo nan peyi a pa gen yon moun konsyan ki kapab derape, paske mwayen pa p penmèt li. Nou dwe debarase n de zannimo yo ki pa vle wè peyi a fè yon pa ann avan pou nou tout kapab respire. Moun yo nou wè la a pa fouti konprann anyen nan yanyen Jako : Nou chaje ak pwoblèm, paske nou pa gen moun konsekan ki okipe yon seri fonksyon kle pou bay lòt yo bon jan limyè. Yo menm ki te jwenn api gwo zotobre sou pouvwa a ap layite kò yo pou yo mete divizyon nan peyi a. Anpil nan mesye dirijan yo kote palman an pa gen anpil ki vle wè byen pou peyi a. Yo chita ap fè dezòd, fè dilatwa pou anyen pa janm ranje nan peyi a, malgre yo sou woulib kòm defakto k ap touche san yo pa travay e depanse lajan pèp la pou granmesi. Yo tout pa vle kite pozisyon yo a paske y ap byen mennen pandan pèp la li menm ap trennen. Pa gen anyen serye depi se moun sa yo ki ann an chanm nan pou regle enterè pa yo. Yo fè eksprè pou simaye latwoublay. Senatè ak depite telegide yo pou bokou nan malpwòpte ki gaye nan peyi a. Yo pwofite sikonstans la pou mete plis kriz nan peyi a. Mesye yo mechan e yo malonnèt tou. Sanon : W ap mande, gason ! Yon peyi ki nan kriz ekonomik akòz malveyans bann malonnèt yo. Pou mesye yo kontinye ap aji konsa san reflechi paske pouvwa yo sou yo. A, wi, mesye yo se krab tout bon. Se yon tan pèdi avèk bann delenkan sa yo nan figi nou. Yon avni enfènal e san zespwa si bann sanwont, malonnèt yo rete toujou nan plas yo pou yon lòt 12 mwa ap kale wès. Yo gen rezon tout bon, pa gen yon diktati ki t ap fann fwa yo. Ayisyen renmen diktati. Toutotan pa gen yon diktatè k’ap fè travay li nan sans pwogresis pou fè tout rekalsitran al dousman, n’ap toujou rete nan menm penppenp lan, paske moun sa yo se krab nan tout sans. Jako : Twòp malveyan nan peyi a. Vòlè an wo, souflantchou nan mitan, pèp la li menm anba ap soufri jiskaske yo ba li kolera, yo tout ba l panzou. Nou pa fouti rete ap gade malè sèk sa a ki pandye sou tèt nou. Se yon ti ponyen sanginè k ap bay peyi a kont pwoblèm li. Nou dwe definitivman mete yo an karantèn pou nou kabab respire. Gen yon Simon ki rete ap betize, kòm si dire li pa konnen ke tradisyon se yon bagay etènèl e ke

Haïti-Observateur

okenn voryen pa fouti retire l e bay defi tou. Simon, li vo mye pote konkou pa w bay zòn ou an kòm yon ipokrit, malonnèt e flatè tou. Mesye sa yo bay moun repiyans. Pa gen mwayen ditou pou nou franchi. Nou pèdi tout prestij nou e nou depann de kominote entènasyonal la k ap dikte nou sa yo vle. Ayisyen mechan pou yo kontinye ap fè tchoul moun. Se yon pakèt resèlè ke pèp la konn anpil nan yo ki definitivman dwe peye pou fòfè yo. Se Simon ki te mande pou yo vin bay gouvènman an yon kou pa konprann. Sanon: Ou fè tout, frè mwen. Tèlman sa’w di a fè sans, mwen remake ke peyi nou an nan ka, paske divizyon an wo nan peyi a. Nan lane 1986, mwen sonje anpil bagay ki rete pou mwen yon move souvni. Nou gen yon pwoblèm, paske nou pa respekte youn lòt. Mwen te aprann ke se ansyen prezidan Jan-Klod Divalye ki te prezidan e ki te kouri kite peyi a pou te evite anpil san pat koule e pou san pa li pa t koule tou. Ou konnen nan batay la, anpil kout fizi ap tire pasi pa la, ou pa konnen ki kote y ap soti. Jan-Klod te kite vrèman, men anpil san te bouyi jiskaske yo te vin sèch. Jako : Ki sa’w di la a ? Sanon : Mwen di, anpil san te bouyi jiskaske yo te seche. Jako : Ou vle fè m konnen tout bon ke tèlman yo te boule moun vif nan mouvman dechoukay la ki nòmalman pa yon bon ekzanp pou nou menm ki te trè jèn. Nou eritye yon kilti boule vif ke Lavalas yo revandike. Sanon : Mwen kwè se sa menm ! Kòm se yon pakèt vagabon, yo pral aji avèk yo an vagabon pou yo fè yo konprann byen gen yon gouvènman anplas e ke lajistis ap itilize tout mwayen legal kont tout vagabon. Yo abiye tankou ti moun lekòl pou yo fè dezòd. Derapaj sa a pa fouti kontinye nan peyi a. Se arete tout vagabon pou mete yo yon kote. Jako : Se sa ki reyèlman fè anpil ti jèn nou yo vin tounen yon bann delenkan e tonbe nan tout sa’k pa bon. Mwen rete kwè ke chanjman an ap fèt kanmenm, depi gen volonte pou fè bon bagay. Malgre gen divizyon ki blayi nan peyi a depi 1986, ki ranfòse par yon Konstisyon 1987 tèt chaje, yon pasaj Lavalas avèk moun ki gen movèz fwa e ki se yon bann payas e krab tou pou rive jouk jounen jodi a. Sa vrèman tris ! Peyi nou nan gwo pwoblèm e nou pa fouti rete bra kwaze. Mete yo nan prizon pou fè yon jan avèk yo. Depi se omlèt n ap fè, fòk gen ze ki kase. Sanon: Lavalasyen yo pa manke san jèn, san santiman, san karaktè e san anyen bon lakay yo. Mwen santi m jennen pou m wè bann san manman sa yo ki pèdi pouvwa yo e ki pwofite sikonstans la pou reprann pouvwa a ki se byen manman yo ak papa yo. Lavalas yo, nou wè la a, pa manke sanwont, san karaktè, san diyite e san prestij pou yo konprann yo kapab vin sou moun ankò. Kidonk, pa gen moun nan peyi a pou se konsa bann machann yo panse pou yo retounen fè menm radòt yo. Fòk nou itilize tout mwayen pou bare yo Jako : Tèlman nou pran nan kou pa konprann, yo di se pichon yo lage nan peyi a pou nou pa janm rive regle anyen. An verite si nou kite Lavalas sa a retounen nan peyi a, n ap reyèlman nan tout s ak pa bon. An verite nou pran nan 3 wa si nou fè sòt kite menm moun sa yo reprann pouvwa a ke y ap chache tout mwayen pou yo pran. Mounn yo reyèlman pa gen moral pou nou ta kite yo vin sou moun ankò. Lavalas la se yon fenomèn. Se menm Lavalas yo k ap kontinye anndan palman an avèk bann

5 - 12 février 2014

voryen ki pran woulib sou presidan Préval. Sanon : Ou pa manti, gason. Ou soulve yon pwen trè enpòtan. Mesye yo pa ta renmen wè peyi a avanse. Y’ap mete bwa nan wou gouvènman anplas la. Mesye yo mechan e yo anraje tou ! Y’ap chache tout mwayen pou yo anpeche gouvènman an fè travay li, paske se pa yo menm ki sou pouvwa pou yo fè diktati palman fè bèl mèvèy. Yo mechan e yo tout se ravèt. Nou pral achte begon pou flite tout pou peyi a gen lapè li avèk bann malonnèt yo k ap sikile e ki enpoze moun viv. Prezidan peyi a dwe itilize yon lòt estrateji pou li rive fè tout sa l gen pou l fè. Mesye yo fèk koumanse ap fè dilatwa pou yo anpeche travay yo fèt. Depi se ekip sa a ki nan palman an, pa gen anyen serye k ap regle. Mesye yo vin pou fè dezòd, pou gate pati. Se fèmen palman an e dirije pa dekrè, paske yon peyi pa sipoze ap fonksyone konsa. Demokrasi a tounen yon lisans pou mesye yo fè dezòd. Se pou gouvènman an pran tout responsabilite l pou l jere bagay yo. Si yo vle itilize tout mwayen pou ankouraje dezòd nan peyi a pou pèp la dwe ap kontinye soufri. Peyi Dayiti plonje nan grangou depi aprè 7 fevriye 1986. Pa gen okenn moun ki janm fè yon bagay serye. Manifestasyon pa janm jete gouvènman. Taktik yo itilize a pa p janm reyalize. Gouvènman an gen yon bann move sije nan lachanm nan ki enpoze l fonksyone. Li dwe degaje l pou l fè tout sa l konnen pou mete lòd nan dezòd. Ayiti gen twò lontan l ap soufri anban men bann denmèplè, reyaksyonè ak teworis yo ki definitivman pa janm reflechi. Jodi a fòk nou pa ba yo okenn jwen pou yo pase. Nan Nouyòk, gen yon pakèt sendenden k ap prepare pou yo al Wachintonn pou djèdjè. Yo bliye si Michèl Mateli se prezidan ofisyèl peyi a e ke tout divage y ap divage a pap rezoud anyen. Prezidan Mateli la pou 5 an kòm prezidan e ke ti Mari pa p monte e ti Mari pa p desann. Jako : Se sa menm, gason ! JanChal pran pòz li se wa nan peyi a. Ou wè li tounen chwal pou l monte l ankò. M’sye gen pou l fini tankou yon kreyon, paske l pa gen respè ni pèsonalite, ni moral tou, paske m’sye se yon mantè pwofesyonèl. Yo tout gen pou y al dousman, paske vitès siperyè a gen pou l pase pou yo tout kouri al kache pou touttan. Poutan, y’ap pale de Konstisyon 1987 la ki, nòmalman, pa janm kraze Lame a. Nou kwè tout vagabon ki mete ansanm pou Lame a pa retounen se yon bann ensanse. Yo menm bliye ke lendepandans nou an fèt sou baz Lame ayisyen. Bann Lavalas sa yo gen pou yo al dousman, paske tan yo fin pase e yo nòmalman pa gen dwa retounen sou pouvwa a. Se pou yo degèpi yo grenn pa grenn, paske yo se yon kansè pou peyi a nan tout sans. Y ap pale de Konstitisyon poutan yo vyole li chak fwa yo vle. Sanon : Toutotan moun sa yo anndan palman an, se yon andikap ak tèt chaje pou sosyete a. Yon pakèt palmantè di yo nan kan popilè a. Nou ta renmen konnen de ki kan popilè sa y’ap pale a ? Èske se mannèv pou yo kontinye ap fè dezòd tout lasent jounen ? Mesye yo gen anbisyon pouvwa. Yo ta renmen pran pouvwa a avi malgre yo toujou ap fè referans negativ a gouvènman Divalye yo. Se yon gwo mal ke Lavalas la fè peyi a pandan 27 an. Yo konprann yo kapab vin fè dezòd pou gate tout bon mouvman k’ap fèt. Yo pran libètinaj pou demokrasi. Nou di tout bobn vre : « fòk sa fini ». Yon pakèt bann volè ak kidnapè e asasen tou anndan palman an. Sa fè nou tout tris pou nou wè se konsa tout enstitisyon peyi a pouri e enfekte avèk maladi lapès. Nou pa fouti konprann sa k’ap pase konsa. Nou reyèlman avili nan tout sans. Yon bann vwayou san karaktè reprezante nou.

Sa se vrèman yon wont. Jako : Y’ap pale de iminite san yo pa menm konnen sa imnite a ye. Mwen kwè nan yon demokrasi tout bon vre, iminite pa vle di lisans pou fè tout sa’k pa sa : Kòm ou gen dwa vòlò, touye moun, kidnape moun, vyole moun, sove nan prizon, epi w vin kache lachanm nan pou anyen pa rive w, pèsonn pa ka manyen w. Nou konprann li gen iminite men pou prestij palman an, gen yon bagay ki dwe fèt pou bagay yo sa vin nan plas yo. N’ap founi je nou gade pou nou wè tout bon si apre nou se nou ki blayi nan peyi a. Nou konnen byen, entansyon yo se kapote gouvènman an. Kote lojik sa a, ak lojik sa yo sòti ? Kounnye a n’ap ret gade si yo pa p tounen eskòpyon. Nou konnen ke gouvènman an fè erè, men sa pa di pou otan pou chak minit yo vin avèk yon litani pou yo koupe tèt minis yo. Ya gen tan konnen si y’ap gen pouvwa pou yo fè sa yo swete a pa gen dwa rive. Y’ap veye yo nan tout demagoji y’ap fè. Divizyon sa a, ke Nèg inite yo kontinye ap simaye nan peyi a, gen pou l sispann. Atansyon Tchali, afè vòlè bèf la gen pou’l fini nan peyi a. Anpil moun ap tann lè lajistis pran kap li pou yo pote plent pou ou. Gen yon kesyon pèdi bèf nan Nò a ke anpil moun ap pleyen pou sa. Dwèt deja lonje sou ou, paske’w gen yon grenn zanno lakay òfèv. Yon pakèt bri sapat pou granmesi Sanon : Nèg yo pa gen disiplin avèk respè. Nou pa fouti te atann bon bagay nan men yo. Èske nou vle konnen pou ki rezon tout bagay k’ap fèt yo la a ? Se pa pou granmesi. Rezon ki lakòz tout bri nou tande yo se pou 11 milya dola yo tande ki dispoze pou rekonstwi Ayiti apre tranblemann tè a, ki lakòz je tout moun ki reyèlman pa bò tab la kounye a ap fè dran-dran. Nou tande, drandran pou granmesi. Epi tou, fòk gen yon refòm danble nan lajistis pou yo mete sou kote tout jij kòwonpi ki abitye lage tout vòlò, kidnapè, kriminèl, kadejakè, depi yo ba jij kòwonpi yo bon jan lajan pou yo byen mennen. Zewo tolerans pou kòwonpi ak kriminèl aplike nan peyi a pou nou kapab gen lapè. Anverite, fòk chanjman an fèt nan peyi a. Nou rive nan yon kafou kote pa gen okenn respè youn pou lòt nan peyi a. Se pwoblèm sa a ki lakòz y’ap derespekte yon prezidan, ki se premye sitwayen peyi a. Se rèv tout lavalasyen yo pou yo dechouke prezidan an avèk tout ekip li a. Se nan sinema ya va wè sa, paske gouvènman an la pou tan li. Jako : Bagay yo, nan jan yo ye la a, pa fouti kontinye konsa, paske nou tout gen yon responsabilite sou do nou e nou pa fouti fè bak nan tout sikonstans. Yo mèt sote ponpe, sa y’ap chache a, yo pa p janm reyisi, paske yo tout pa gen anyen serye y ap regle. Anpil nan yo al kache anndan palman an pou yo ranje zafè yo. M’ap fè yo konnen ke jou k ap vini yo ap trè nwa pou yo. Mesye lachanm yo pèdi tout lojik yo paske yo pa janm regle sa yo gen pou yo regle pou ranfòse lwa peyi yo. Fowòm yo se nan lari li ye e non pa anndan lachann nan. Peyi a tèlman tonbe ba avèk bann payaya yo, nou santi nou degoute e nou pa ta janm pale konsa, paske yo redwi nou. Mwen pa konnen ki sa ki kenbe bann malonnèt yo anndan palman an. Malgre 8 ladan yo gen tout valè men ki reyèlman pa defakto, nou oblije klase yo menm jan avèk bann san koutcha yo ki pa p regle anyen. Aktyèlman nou nan yon sitiyasyon kote nou nan wout pou peyi a sakrifye. Se bann palmantè yo k ap lakòz nou nan pwoblèm. Se yon pakèt machann peyi ki definitivman pa konn valè yo. Yo rete nan achte figi ki pa p janm regle anyen pou peyi a. Se pou prezidan an mete tout san fwa li sou li pou l rezoud tout pwoblèm peyi

a nan ladwati. Sepandan, nou konprann ke’w gen yon pakèt lennmi nan palman an, men ou dwe fè bagay yo avèk taktik. Sanon : Ou deja wè ke pèp la dèyè prezidan an pou bèl travay l ap fè, malgre bann enkonsyan yo pa konprann sa, paske yo reyèlman pa koute vagabon yo pou te pran lari. Peyi nou an nan pwoblèm e nou dwe soti nan tout voksal li ye a. Gen moun ki bay prezidan an 2013 pou l vole gagè. Kounye a nou nan 2014. Se sa yo te swete, yo nan dlo e yo definitivman pa fouti naje pou yo sòti. Kidonk, y ap neye. Prezidan an bwè kont soup li avèk degi ladann. Nou dwe retounen nan sous nou pou n kapab konprann wòl nou byen. Pa bliye ke ti liv Enstriksyon Sivik e moral la dwe fè sifas. Mezanmi, nan ki sosyete serye, yon enstitisyon tankou palman sitire vòlè ak tout moun ki gen vis. Y’ap konble prezidan tout peche paske se pa li menm yo te vle. Se Bondye ki voye l pou lchanje bagay yo e pou siye avèk tout vagabon yo. Se tande ya tande li pa p fè tout tan li sou pouvwa a. Prezidan Mateli pa yon Aristid. Li se yon pèsonaj inik ki vin pou l fè yon travay valab e kontoune tout lennmi yo si yo konprann yo kapab kaponnen li. Yo fè tout mannèv pou l pa t vini prezidan peyi a. Men sa Bondye vle se sa ki pou fèt, paske lèzòm pa gen okenn pouvwa pou devye li. Yo di tout tenten pou li pa t ap menm pase nan premye tou, se li menm yo te wè nan premye ranje a. Moun k ap anmède prezidan an e k ap fawouche li gen pou yo frape tèt zòtèy yo. Se divizyon y ap simaye nan peyi a. Nou gen yon sosyete ki rive konprann ke bann vagabon yo ap fè yo fè tenten pou yo pouse yon moun ke Bondye chwazi pou chanje bagay yo e pou mete tout bagay nan plas yo. Fòk nou soti nan twou kòwonpi nou twouve nou ye jodi a. Jodi a si Jan-Jak Desalin te la, li t ap fache, endiye pou l wè se nan eta sa a peyi nou ye. Kote li ye a nan tonm li a, li gonfle pou wè dezòd sa ki okipe yon plas anraje nan peyi a. Se pou lespri Desalin nan rantre anndan Michèl pou li kapab koresponn avèk move sije yo. An nou tout mete lògèy nou deyò pou n sove peyi a Jako : Nou pa fouti konprann konpòtman bann demokrat ki reyèlman se demagòg ki vle pran wont sèvi kòlè. Nòmalman, nou pat vote prezidan Mateli. Se li ki vin prezidan pou 5 kan, nou dwe travay avèk li pou pwogrè peyi a. Sa nou pa fouti konprann se konpòtman mesye yo ki nan tout vye bagay dwòg ak tout move tenten. Nou nan tout sa ki definitivman pa bon si nou kontinye ap viv nan malpwòpte sa a. Disiplin mache kòtakòt avèk respè pou yo fè alyans avèk moralite ke nou manke nan sen nou. Si nou kontinye nan menm lojik enposib sa a, nou pa p rive okenn kote. Yon peyi ki lib depi 1804 pa gen rezon pou l rive nan kafou tenten sa a. Jan Bèbè 5 fevriye 20104


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DEUXIÈE ÉDITION DU DIALOGUE BINATIONAL À JIMANI

Les Dominicains occupent toujours le haut du pavé

Suite de la page 9 Lamothe, en tant que chef de la délégation haïtienne chargée de négocier avec leurs vis-à-vis dominicains, ne se sent pas diminué face aux Dominicains, il a une drôle de manière d’indiquer le contraire. Il a vendu la mèche dans la note de presse rendue publique par la primature, au retour de M. Lamothe de Jimani.

Thomas Jean-Franco̧ is, min. de l’Agriculture (photo IPS) Voici encore un autre document qui vaut son pesant d’or et dont la lecture est vivement recommandée. NOTE DE PRESSE Haïti-République dominicaine : respect mutuel, clé de la réussite de ces pourparlers

tés des deux pays. « Le respect mutuel constitue un élément fondamental de la réussite de ces pourparlers », a insisté le chef du gouvernement haïtien qui invite tous les acteurs à faire preuve de détermination et de responsabilité en vue de résoudre les problèmes qui caractérisent les deux pays. C’était aussi l’occasion pour les deux parties de discuter de la régularisation de la situation des étudiants haïtiens et des travailleurs permanents en République dominicaine qui préoccupe grandement l’administration Martelly et le gouvernement Lamothe. Les autorités dominicaines, suite à l’insistance de la partie haïtienne, ont compris la nécessité de solutionner durablement ce problème. Ainsi, se sontelles engagées à fournir des visas d’une année, renouvelables, à chaque étudiant inscrit régulièrement à une université dominicaine. Le Premier ministre haïtien en a profité pour renouveler la volonté de son gouvernement à jouer son rôle dans ce processus de régularisation en attribuant des documents d’identité à tous les ressortissants haïtiens. Déjà, a-t-il expliqué, un arrêté pris en Conseil

Thomas Jacques, ministre de l’Environnement. Port-au-Prince, le lundi 3 février 2014.- Le Premier ministre, S.E.M. Laurent Lamothe, lors de la deuxième rencontre de la Commission binationale ad hoc haïtiano-dominicaine, a plaidé pour plus de respect dans le cadre du dialogue qui réunit les autori-

des ministres a permis de faciliter l’accès des citoyens à ces documents en réduisant la procédure de l’émission de ces pièces. Durant cette deuxième journée de travail entre les représentants des deux gouvernements,

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d’autres sujets d’intérêt général comme la question douanière, la sécurité et le commerce binational ont également été abordés. Les entrepreneurs des deux pays ont ainsi convenu de mettre sur pied le Conseil économique binational Quisqueya (CEBQ) qui devra, selon Manuel Diez, président du Conseil national des entreprises privées dominicaines, faciliter, entre autres, le développement économique et la création d’emplois durables dans les deux pays. Norma Powell, présidente de l’Association des industries d’Haïti (ADIH), qui prenait la parole au nom des entrepreneurs haïtiens, a présenté les différentes recommandations des entrepreneurs aux gouvernements des deux Républiques afin de résoudre de manière pérenne les problèmes communs qui font obstacle au développement économique des deux Républiques. Le CEBQ qui sera financé par un fonds d’investissements binational, se trouve investi de la mission d’identifier et de promouvoir la réalisation de projets conjoints. À cet effet, il disposera de bureaux permanents dans les deux pays, en vue d’assurer le suivi des projets validés. Par ailleurs, en ce qui a trait à la régularisation des tarifs et les contrôles douaniers, plusieurs protocoles d’accords ont été signés au cours de cette grande journée de travail, a informé le ministre dominicain à la présidence, Gustavo Montalvo. Des partenariats ont été établis entre les autorités douanières des deux pays pour lutter efficacement contre la contrebande sous toutes ses formes, le trafic de stupéfiants, le crime organisé, etc. D’un autre côté, au niveau de l’Agriculture, les deux parties ont paraphé un accord qui devra faciliter les contrôles phytosanitaires en vue de reprendre la commercialisation des produits carnés, a indiqué le ministre Montalvo. Cette proposition a été approuvée par M. Manuel Diez qui a invité les deux parties à trouver un accord afin d’éviter les mesures d’interdiction sur les produits sans un consensus préalable entre les acteurs. Le Premier ministre Laurent Lamothe a tenu à rappeler que les rencontres de cette commission binationale de haut niveau ont été provoquées par les différents problèmes auxquels font face les deux pays, notamment l’arrêt 168-13 de la Cour constitutionnelle dominicaine. Le Premier ministre souhaite que des solutions soient trouvées à ce drame humain créé par cette décision controversée. Aussi, s’est-il réjoui du dépôt, le 27 février prochain, au Parlement dominicain, d’une loi spéciale visant à résoudre les controverses provoquées par cet arrêt. « Nous avons trop à gagner pour les générations futures, pour reporter les décisions historiques», a conclu le Premier ministre Lamothe qui réitère la volonté infaillible de son gouvernement à résoudre à l’amiable les problèmes entre les deux pays tout en remerciant la communauté internationale, en particulier le Venezuela et l’Union européenne de leur support inconditionnel à la réussite de ce dialogue. Bureau de communication de la primature.

Les Haïtiens se laissent marcher dessus

La lecture des communiqués parle d’eux-mêmes. Dans le document conjoint, les Dominicains n’ont cédé un seul pouce de terrain. Sans l’ombre d’un doute, les négociateurs dominicains marchent sur leurs homologues haï-

au rendez-vous ? Et si les représentants du gouvernement dominicain refusent de répondre favorablement aux supplications de Laurent Lamothe, quels moyens dont dispose l’équipe MartellyLamothe pour mettre les Dominicains au pas ? Plusieurs diplomates pensent

David-Bazile, ministre de l’Intérieur et des Collectivités territoriales. tiens sans courir le risque de se voir rappeler à l’ordre. La CARICOM était là, qui voulait bien remplir cette mission, mais les dirigeants haïtiens, sous l’ordre du président de la République, ont pris la décision de prendre les choses en main. Selon ce que révèle le commu-

que le ton de la note de presse de la primature semble indiquer que les Dominicains ont de bonnes raisons de traiter les Haïtiens en subalternes dans le cadre des présentes négociations. Aussi tout semble indiquer que l’équipe dirigée par Lamothe a le dos au mur.

Fresnel Jean-Baptiste, directeur général des Douanes1. niqué conjoint, le ministre des Affaires étrangères du Venezuela, un allié des Dominicains, présent au dialogue binational à la tête d’une délégation de son pays, supervise le déroulement de la rencontre. Il paraît que les représentants de la CARICOM n’y aient pas assisté. En tout cas, dans le rapport conjoint la présence de ces derniers n’est pas signalée. À lire la note de presse diffusée par la primature, il faut poser la question : après deux séances de dialogue binational, dont une première avait eu lieu à Ouanaminthe, au début du mois de janvier, qu’est-ce qui fait croire à Lamothe que le « respect mutuel » n’est pas


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