II portfolio (diplôme)

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JeanCharles Bel

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CHAUMONT INFRA-ORDINAIRE soutenu le 16 Novembre 2016 Sous la direction de Lionel Lemire architecte DESA & professeur à scienceS po paris.


Au début il n’y avait rien. Un territoire vierge . Puis, du calvaire à la Porte-Cachée. On a protégé la ville d’un cercle de calvaires qui ne laissaient pas passer les loups. Plus loin, il fallait passer par l’une des 3 portes pour entrer dans la ville : la Porte de l’eau, la Porte de Buxereuilles ou la Porte de Chamarrandes. Mais aujourd’hui, par où entrer ? Dans quelle direction ? Quel but ? Suis-je capable de l’atteindre ? pour quels efforts ? J’y suis. La Porte-cachée, celle où le caché montre sa beauté. C’est par elle que j’entre dans la ville. Il fallait passer par là pour voir et comprendre. C’est par cette porte que la ville s’éclaire. C’est son premier point de lumière. Malgré le désespoir qui la menace, et qui souvent est son seul lot, Cette porte se rêve phare. Lumière par où passer. Par où changer et transformer. Mais quoi ? Soi-même ? Le monde ? La Porte-cachée est faite de toutes ces lumières. Lumière fragile mais lumière qui donne plus de jour à la ville. Il y a des cris sur les murs, des rumeurs dans le vent il y a la lumière qui court entre les étoiles. Et ce sont les visages qui donnent cette lumière et la pierre qui montre leurs traces.


CHAUMONT. L’infra-ordinaire. Encore faut-il trouver les chemins ? Se méfier des lumières racoleuses autant que des mauvaises réputations. Déjouer les fausses pistes, les dépliants touristiques, les registres à chiffre et à date, les cadastres et même l’officiel « plan poche » qui fait du « centre-ville » une île privée de toute attache et de la « périphérie » une sorte d’anneau de Saturne tournant autour du vide. Cela m’a appris à me méfier des évidences cartographiques. Le Nord ? Le sud ? La ville à bien d’autres repères, d’autres axes qui la rythment. S’en tenir au seul plan, c’est la mettre hors le temps, hors les rapports avec ce qui l’entoure, l’ailleurs, le plus loin, et donc une part des rêves. J’ai cherché la vie, les éclats. J’ai mis à jour des bribes, des fragments détachés de la gangue des murs. De la fatigue. Du temps qui passe et qui lasse. Des morceaux rassemblés sans prétendre à un être un tout n’en sont pas moins désormais manières / matière d’être cette ville. De lui donner figure. Il faut tellement de pierre et de visages pour faire une ville. Maintenant que l’on est entré dans la ville, il faut trouver le pas, la démarche, l’imaginaire.



LE DEHORS ET LE DEDANS - ENTRE CENTRE ET PERIPHERIE Les remparts ont beau avoir étés rasés, la ville n’en perpétue pas moins une division rigoureuse du territoire - division soulignée par la tranchée de la voie ferrée, le boulevard circulaire et consacrée si besoin en était encore par la disposition reproductible dans le « plan poche », centre et périphérie imprimées dos à dos, s’ignorant l’un l’autre, comme deux monde séparés. Pile. Face. Comment y circuler ?

DIALOGUE DU HAUT ET DU BAS - L’ENVOL Il faut se rendre à l’évidence. C’est une ville où les rapports entre le haut et le bas imposent leurs langages. Et pas seulement dans la difficulté d’aller ou de venir. Pas seulement dans le face à face entre les rivières (Marne, Suize) et l’avancée de calcaire contenue. Le dialogue m’est plus intime. Dans le rapport de chacun à l’espace de sa vie. Dans l’obstination à bâtir. A rebâtir. A tendre un viaduc vertigineux là où d’autres se seraient glissés dans les fonds. A rêver du bord de la falaise à d’autres cieux où les pas ne mèneront jamais. ( ) Entre le haut et le bas, les visages se cherchent. Entre l ‘élan et la peur. Entre attirance et vertige. Confrontation inévitable. Voudraiton y échapper que le donjon, le viaduc, y reconduisent. Plus haut il n’y a que le ciel, les étoiles. Les pierres ont-elles été dressées pour les rendre plus proches ou, au contraire, pour rendre palpable l’impossibilité de les atteindre ?




DIALOGUE DU HAUT ET DU BAS - LA CHUTE Lieu de passage obligé entre le dehors et le dedans, l’ici et l’ailleurs, le viaduc impose sa verticalité dressée à main d’hommes. Ce n’est pas seulement le monument à voir qui orne les images officielles de la ville, et dont les arches se déclinent en porcelaine, plastique, cendrier ou vase à fleur. C’est toute une manière d’être de la ville qui tient lieu de passage et s’offre à la vue. On imagine les moyens considérables mis en oeuvre pour arracher ainsi la pierre de son milieu naturel puis à l’injonction de la pesanteur. La défense n’était plus à l’ordre du jour. D’un même mouvement on rasait les murailles, on dressait les arches du pont. Le XIXème siècle faisait resplendir la technique.



Une passerelle ronde pour Louise Michel






C’EST UNE FEMME A TETE D’OISEAU En témoignent aussi bien les photographies d’époque, les gravures, que l’imaginaire crée autour de son nom. Combattre c’est voler. Du passage de cette femme peut-être ne reste-t-il que l’empreinte d’un vol. Mais vol de quel oiseau ? Peut-être son nom est-il trop connu, nom de rue, nom de cité, nom de collège, trop connu pour qu’on puisse la connaître. On sait ce nom, mais après ? Même les lieux qu’elle fréquentait sont sujet à caution. Où, l’institution Beths-Royer où elle à étudié pour devenir institutrice ? Où, la librairie Surcot où elle passait commandes de livres ? Où la maison du recteur Fayel qui protégeait contre les bienpensants ses innovations pédagogiques ? Sur quelle porte bourgeoise, la nuit, peignait-elle d’étranges oreilles d’âne ? Peut-être faut-il se tourner vers les pages de « l’Echo de la Haute-Marne » pour retrouver quelque chose du déplacement d’air causé par son passage. Mais quelle traces, dans les archives, peut laisser un coup de vent ?



LA COUCHE MANQUANTE - UNE FEMME POUR PAYSAGE « Louise Michel, j’ai la sensation de te connaître, de t’avoir déjà vue. Tu es une rose qui ne fane pas, qui parcourt les siècles, immortelle. Et pourtant je ne te connaissais pas avant d’avoir entendu conter ton histoire par quelqu’un qui n’habite même pas cette ville. Aurais-tu donc été mise à l’abandon par cette ville où tu avais laissé des traces dans le coeur des hautes personnalités comme dans celui des pauvres gens ? T’ont-ils donc bannie de leurs mémoire ? Veulent-ils parcourir à grands pas le temps pour avoir la sensation d’être forts de leurs développement économique, intellectuel, pour avoir la sensation de se surpasser alors que Chaumont n’est qu’une petite ville ? Louise Michel, femme, où est ton nom, ta signature, ton empreinte entre ces murs fortifiés ? Une rue ? Une statue ? Je te vois nulle part. Je suis aveugle de ton nom. La ville aussi est-elle aveugle de ton nom ? Non. La ville ne t’a pas complètement oubliée. Un bâtiment de l’enseignement porte ton nom. Ta signature est gravée sur une toute petite pancarte, ridicule à l’entrée du bâtiment, près des grilles, accrochée à un long mur inerte, sans vie. Auraient-ils des regrets ces gens de la cité pour vouloir donner ton nom à un autre lieu, une résidence : logement pour déshérités ou pour nantis ? Louise Michel, je voudrais que cette ville soit intensément imprégnée de ton être. Je voudrais entendre ces simples mots : « C’était une femme »

Carine / Mission locale




UNE FENêTRE DANS UNE TRANCHéE





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UNE USINE dédiée à LA NATURE



DIALOGUE DU HAUT ET DU BAS - LE TROISIèME MONUMENT Pour qui vient de loin par la route, c’est le premier signe. Le premier monument. Bien avant le Donjon, le viaduc, les clochers. Un château d’eau. Comme si l’on n’avait pas pu faire autrement que d’inscrire dans le paysage la complexité des rapports que cette ville pourtant entourée d’eau n’a cessé d’entretenir avec l’eau. Eau très proche mais trop basse. Eau qu’il a toujours fallu aller chercher, faire venir. Autrefois par la porte de l’eau, aujourd’hui par ce château d’eau. Le dialogue du haut et du bas tient ici le langage de l’eau. La porte de l’eau voyait passer la noria des porteurs. Le château d’eau règne sur une périphérie urbaine qui fait déjà figure de banlieue. Comment s’étonner, alors, que notre rencontre avec le château d’eau ait eu lieu dans le prolongement direct de cette PorteCachée par laquelle nous sommes entrés dans la ville ? C’est le caché qui m’y a conduit. A ses pieds une usine sombre. Les murs y sont marqués du bruit des machines et du silence des visages. Des visages hors normes gravissant avec grande difficulté les étages du chateau d’eau. Comme une échelle dont il fallait inventer les barreaux au fur et à mesure de l’ascension. Pour enfin arriver en haut, et voir ce qui touché de près leur brûle parfois si cruellement les pas.







LE DEHORS ET LE DEDANS - PARTIR OU RESTER Voler et partir : est-ce réellement différent ? Le sol est toujours d’ici ( la pesanteur ou les racines). Làbas, c’est toujours le ciel (et les rêves qui ne pèsent pas plus qu’une poignée de plumes). Qui décide d’aller ou de rester, de s’envoler ou de garder les pieds sur terre ? Destin d’une ville bâtie sur les marges (marges de Bourgogne, marges de Champagne) et dont les habitants ont du mal à se sentir de quel sol ils sont les héritiers ? Ou bien incertitude d’une ville que son désir de toujours plus s’ouvrir (fortifications rasées, viaduc construit, silos réinventé, Le Signe comme une porte ouverte sur le monde) livre aux appels du vents, aux attraits des modes, aux courants d’air ?


UNE AUTRE VISION / LA DIMENSION CACHEE Cette ville qui pourrait paraître hostile offre pourtant encore du rêve : le mien. Mais j’invite qui veut à entrer par la Porte-Cachée pour y découvrir sa véritable dimension. Maintenant, nous savons un peu mieux à quoi ressemble une ville. Et celle-ci en particulier : Chaumont, Haute-Marne, France. Mais cela ne m’est pas venu d’un coup. Aurais-je passé tous ces mois à tourner autour ... autour de cette ville, de cette tranchée, de cette usine sans volonté belliqueuse. Mais cherchant à la faire resplendir, à la comprendre et voir sa beauté insoupçonnable, moi qui voulais la cacher. J’ai maintenant conscience de la quantité de pierres et de visages nécéssaire à construire une ville. Je sais aussi qu’elles sont bâties d’histoire et de rêves. D’attentes. De craintes. Qu’elles sont faites de cette chair qui précisément, donne couleurs aux visages. Mais un visage n’existe que de se tourner vers …. Vers quoi ? Vers quoi se tourner quand on manque d’horizon, de perspectives (la perspective, c’est ça : ce point dans le tableau peint, vers lequel convergent toutes les lignes, tous les regards). Il manque un point à leur horizon : une cible.



JeanCharles Bel 11 rue Saint-Luc 75018 Paris (+33) 6 38 50 37 64 jeancharlesbel@gmail.com www.jeancharlesbel.com


JeanCharles Bel 11 rue Saint-Luc 75018 Paris (+33) 6 38 50 37 64 www.jeancharlesbel.com jeancharlesbel@gmail.com

ARCHITECTE DESA

éducation 2017 : Formation HMONP (en cours) 2016 : Diplôme d’architecture soutenu en novembre 2016: «Chaumont infra-ordinaire» mention très bien 2012 : Entrée à l’école Spéciale d’architecture de Paris en 2ème année 2012 : BTS Design d’espace, EPMC La Ruche, Paris 2009 : Mise a niveau en arts appliqués, EPMC La Ruche, Paris 2008 : étudiant à l’académie Commerciale Internationale (aCI), Dijon 2007 : Baccalauréat général Science Economique et Social, Chaumont. expériences profesionnelles Franklin azzi, Paris - aout / Octobre 2017 Mise en situation professionnelle de HMONP - concours pour un hotel de 400 chambres. atelier Pascal Gontier, Paris - septembre 2016 Stage de 3 mois durant lequel se sont succédés deux concours, des logements collectifs HQE et un lieu de culte. L’échelle variable des projets m’a permis d’aborder des détails techniques et constructifs mais aussi le design de mobilier. Bunker Palace, Paris - juillet 2016 Stage de 2 mois visant a assister à la naissance d’une agence d’architectes associés. aNMa, Paris - janvier 2014 Stage de 3 mois durant lequel j’ai participé à l’équipe concours du lycée Pierre Brossolette de Villeurbanne. Durant cette période j’ai pû assister aux réunions de BET (concours niveau aPS remporté) dessin de plans et coupe, organisation spaciale atelier Choiseul, Paris - janvier 2013 Stage de 2 mois au coté de Florence Crépu architecte conseil de la Ville de Chaumont. Création d’un état de lieux du centre historique de la ville de Chaumont. analyse urbaine Paul Guerin, compagnons tailleurs de pierre, Chamarandes 52000 - janvier 2012 Stage découverte de 2 mois architecture Pélegrin, Paris - mai 2011 Stage découverte de 2 mois compétences suite adobe / autoCaD / Rhino / Sketchup / Production de maquettes / Photographie Très bonnes connaissances Grasshopper / Revit Connaissances partielles publications Extrapolations Métropolitaines, éditions le Cabanon, ascenso expositions atlas, Dessin de Ville, Galerie Spéciale (Paris), 2 - 30 avril 2015 Venetian Stories, Biennale d’architecture (arsenale de Venise), 14 - 21 november 2014 Paris 1955-1965, une décennie architecturale revisitée au crayon, Galerie Spéciale (Paris), avril 2013 langues anglais (bonne connaissance) nombreux voyages : USa, amérique Latine, Inde... Permis B - instagram : __________bel


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