Orchidaceae

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ORCHIDACEAE



ORCHIDACEAE Jussieu, 1789 Appareil végétatif. Ce sont des plantes terrestres (ou épiphytes, et plus rarement des lianes). L’appareil souterrain est constitué d’un rhizome, de cormes ou de racines tubéreuses. La tige est souvent épaissie à la base, où elle forme des pseudobulbes. Les racines sont fortement mycorhizées, et recouvertes d’un épiderme spongieux (et aquifère), formé de cellules mortes, le velamen. La pilosité est variable, souvent absente. Qu’elles soient basilaires ou caulinaires, les feuilles sont simples, entières parallélinerves, engainantes à la base, non stipulées. Appareil reproducteur. Les fleurs peuvent être solitaires (terminales ou axillaires), ou groupées en inflorescences indéterminées. Les fleurs, hermaphrodites, ont une zygomorphie très marquée ; elles sont grandes, et souvent visibles. Du nectar peut être produit par un éperon du labelle, les extrémités des sépales ou par l’ovaire. Elles sont résupinées. Selon le genre, le périanthe est plus ou moins divisé en calice et corolle. On parle de trois sépales pétaloïdes (souvent). Il y a trois pétales dont un, médian, forme une lèvre : le labelle ; il prend des formes et des couleurs spécifiques. Les deux autres pétales sont semblables aux sépales. Il y a une ou deux étamines (parfois trois) adnées au style et au stigmate, en un gynostème. Les grains de pollens sont agglutinés en masses charnues ou indurées, les pollinies. Il y trois carpelles soudés ; l’ovaire (qui peut avoir subit lui-même la résupination), est infère, à placentation pariétale (parfois axile). Le stigmate porte une partie non réceptive (rostellum) éventuellement transformée en masse collante reliée aux pollinies (viscidium). Les ovules sont membraneux ou crustacées (spermoderme), ténuinucellés, et donnent de minuscules graines exalbuminées ; elles sont dépourvues de phytomélanine. Le fruit est une capsule déhiscente par trois à six fentes longitudinales. Distribution. La famille est cosmopolite (plus diversifiée en zones tropicales). Biologie. Beaucoup d’Orchidées sont entomogames. Leurs fleurs revêtent de nombreux aspects, attirant ainsi un large éventail d’Insectes (abeilles, guêpes, papillons nocturnes et diurnes, mouches). Si certaines espèces sont assez éclectiques quant aux pollinisateurs, d’autres sont très sélectives. La monnaie d’échange peut être du pollen, du nectar ou du parfum. D’autres Orchidées leurrent le pollinisateur en prenant par exemple l’aspect et l’odeur d’une abeille femelle. Il y a une pseudocopulation avec le mâle, sur le dos duquel se collent les pollinies. Le labelle joue aussi le rôle de piste d’atterrissage (signaux tactiles et visuels). Les pollinies sont ensuite déposées sur le stigmate d’une autre fleur (dans une dépression du gynostème). Bien qu’allogames, les fleurs peuvent être autogames. La spécificité du pollinisateur peut être telle que la fécondation reste un évènement rare, et les fleurs sont épanouies longtemps, mais se fanent rapidement après fécondation. Les graines, pulvérisées par le vent, nécessitent un champignon mycorhizien et la mise en place d’une symbiose pour germer. Utilisations. L’essence de vanille est extraite des fruits de Vanilla planifolia. La famille est surtout intéressante pour ses propriétés ornementales (genres Cattleya, Dendrobium, Paphiopedilum...).



Sous-famille Orchidioideae. Une seule étamine fertile ; anthère soudée par le dos au gynostème, dressée, parfois courbée, à deux loges presque toujours parallèles ; grains de pollen en tétrades, réunies dans deux pollinies typiques, assez fragiles, parfois à un rétinacle commun ; plantes possédant des tubercules. Tr i b u O r c h i d e a e . A n t h è r e s m u n i e s latéralement de deux auricules ; rostellum formant un pli plus ou moins continu entre les loges de l’anthère. Sous-tribu Orchidinae. Plantes à tubercules globuleux ou ellipsoïdes ; éperon présent (sauf Serapias) ; anthères à loges parallèles ; un ou deux rétinacles contenus dans une brusicule unique. Genre Orchis O. militaris ; O. purpurea ; O. antropophora ; O. mascula

face dorsale du gynostème ; masses polliniques de compacité variable ; plantes sans tubercules. Tribu Neottieae. Plantes à rhizome ; anthère légèrement rabattu en avant ; masses polliniques plus ou moins compactes, attachées ou non à un viscidium par leur sommet ; fleurs toujours résupinées aux sépales et pétales libres. Sous-tribu Limodorinae. Labelle bipartite ; masses polliniques pulvérulentes ; viscidium (glande rostellaire ou viscarium) présent ou non ; rostellum convexe, parfois très réduit ; présence d’un clinandre et quelquefois d’un court filet chez Epipactis. Genre Limodorum L. abortivum Genre Cephalanthera C. rubra ; C. longifolia

Genre Anacamptis A. pyramidalis ; A. morio A. laxiflora ; A. palustris

Genre Epipactis E. helleborine

Genre Himantoglossum H. hircinum Genre Serapias S. lingua

Sous-tribu Listerinae. Labelle non divisé ; anthère à filet court ou allongé ; rostellum allongé, pointu, en gouttière, dont la partie sommitale libère facilement au toucher une gouttelette visqueuse.

Genre Neotinea N. ustulata

Genre Neottia N. nidus-avis

Genre Dactylorhiza D. incarnata

Genre Listera L. ovata

Sous-tribu Ophrydinae. Plantes à tubercules globuleux ou ellipsoïdes ; éperon absent ; deux pollinies parallèles attachées à deux rétinacles contenues dans deux bursicules contiguës. Aucune hybridation intergénérique irréfutable connue. Genre Ophrys O. aranifera ; O. funerea ; O. passionis ; O. insectifera ; O apifera ; O. scolopax Sous-famille Epidendroideae. Une seule étamine fertile ; anthère articulée, caduque, couchée ou rabattue en avant, implantée sur la



DESCRIPTIONS



Genre Orchis L.,1753 Ce genre est très présent en Europe, avec le genre Ophrys. Les espèces sont vivaces par 2 à 3 tubercules ovales ou arrondis (orchis signifie testicule en latin). Les feuilles sont ovales, oblongues à lancéolées, parfois carénées, le souvent nombreuses à la base ou bractéiformes le long de la tige. Les bractées florales sont membraneuses. Sépales et pétales sont souvent connivents en un casque souvent un casque ; les sépales latéraux sont étalés. Le labelle est entier ou trilobé et prolongé vers l’arrière par un éperon nectarifère, plus ou moins long et tourné vers le bas. L’anthère et vertical, à loges parallèles, soudées par le dos au gynostème et persistant. Les deux masses polliniques sont compactes, à caudicules distincts et le plus souvent à 2 rétinacles renfermés dans une bursicule à 2 loges. Les fleurs, de couleur variable, sont groupées en épis lâches. Les espèces ont des morphologies stables, sauf O. purpurea et O. militaris.

O. mascula. Tuzie (16), mai 2008


Orchis militaris Orchis militaire

L., 1753 Protection : 83, 22

Du latin militaris, relatif au soldat, allusion au périanthe en casque. L’Orchis militaire est une plante vivace d’aspect élancé, assez grande (20-60 cm) et glabre. Les feuilles sont ovale-lancéolées et vertes, brillantes. Les fleurs, rose grisâtre ponctué de pourpre, se regroupent entre miavril et mi-juin en épi oblong peu serré à floraison débutant par le bas. Les bractées sont petites par rapport à l’ovaire. Les divisions du périanthe sont conniventes en casque, blanc rosé et veiné de pourpre sur la face interne, mais libres à leur sommet. Le labelle est découpé en trois : les lobes latéraux sont linéaires, écartés et courbés vers l’avant (formant comme des bras) et le lobe médian brusquement divisé en deux lobules divergents arrondis (au centre de l’échancrure, on peut trouver un petit appendice aigu). L’éperon est deux fois plus court que l’ovaire.

Tuzie (16), mai 2008

C’est une espèce qui apprécie les broussailles, les lisières de forêts, les bois clairs, les pelouses calcaires ensoleillées. C’est une espèce commune sauf en Bretagne et Basse-Normandie, dans le centre de la France et sur la côte sud-atlantique. Cette espèce peut être confondue avec O. simia, qui s’en distingue par un labelle coloré à la base, par des lobes plus effilés et plus nettement recourbés. De plus, chez O. simia, c’est le sommet de l’inflorescence qui fleurit en premier, à l’inverse d’O. militaris. En revanche, les hybrides entre ces deux espèces, très fréquents sont difficiles à séparer des parents. Tuzie (16), mai 2008


Tuzie (16), mai 2008


Orchis purpurea

Huds., 1762

Orchis pourpre

Protection : 43

rose pâle. Il est divisé en trois, mais présente des formes extrêmement variables : les lobes latéraux sont généralement linéaires, le lobe central est plus grand, dilaté vers le bas et se divise en deux lobules plus ou moins divergents et crénelés plus ou moins profondément (voire dentés). L’éperon est deux fois plus court que l’ovaire. Cette espèce se rencontre dans presque toute la France (exception faite de la Bretagne). Elle apprécie les bords de route, les pentes ensoleillées herbeuses en lisière de bois, les broussailles, sur sols calcaires. Il faut être vigilant quant aux dénominations vernaculaires trompeuses, cette espèce étant l’une de celle que l’on surnomme « Pentecôte » en raison de sa floraison au mois de mai. Elle peut en outre être confondue avec l’Orchis militaris, moins trapu et au labelle plus fin. L’O. purpurea a des fleurs plus grandes que O. militaris et O. simia, même si elles peuvent être très ressemblantes. Les hybrides entre ces trois espèces sont très fréquentes, et peuvent remplacer les parents dans certaines stations. Tuzie (16), mai 2008

Du latin purpureus, pourpre, allusion à la couleur du casque. Cet Orchis est d’aspect assez massif. C’est une plante vivace assez grande, à gros tubercules. On trouve une rosette de feuilles basales lissées, brillantes et sans taches. La tige est pourvue d’un certain nombre de feuilles engainantes dans la moitié inférieure. Les bractées sont lancéolées. Les fleurs sont pourpres à brun foncé, parfumées ; elles se regroupent en un gros épi trapu. Les pièces du périanthe, comme chez tous les Orchis, sont conniventes en casque rouge sombre. Le labelle est de couleur blanche ou

Tuzie (16), mai 2008


Orchis antropophora Orchis (ou Acéras) homme-pendu De anthropos, homme, et phorum, porter, allusion à la forme du labelle. L’Orchis à l’homme-pendu est une plante vivace, assez basse (ne dépasse pas 40 cm). Elle possède à sa base deux bulbes arrondis. Les feuilles sont nombreuses et la tige porte de nombreuses gaines brunes la base. Les feuilles basales sont oblongues, d’abord dressées. Les fleurs sont de couleur ver t-jaunâtre parfois bordées de rouge sombre. Elles apparaissent d’avril à juin, groupées en épi long, étroit et serré. Les pièces du périanthe sont conniventes en casque (les deux intérieures bien plus petites). Le labelle est caractéristique : il est trilobé, les deux lobes latéraux effilés et pendant, le lobe médian, plus long, nettement échancré donc bifide et pourvu ou non d’une pointe dans l’échancrure (il imite un homme pendu, d’où le nom spécifique). Bien qu’appartenant depuis peu au genre Orchis, cette espèce a un labelle dont l’éperon est réduit à une cupule nectarifère. Le gynostème est sans bec ; les deux masses polliniques sont compactes et portées par des caudicules courts ; les rétinacles sont cohérents, et la bursicule est uniloculaire. Cette espèce apprécie les coteaux calcaires et les pelouses sèches bénéficiant d’un bon ensoleillement, même si on peut aussi le retrouver dans des endroits plus ombragés. Elle est présente dans toute la France sauf en Bretagne et en Basse-Normandie.

(L.) All., 1785 Protection : 23, 24, 25, 52

Cette espèce est caractéristique. Classée autrefois dans le genre Aceras, son arrivée récente dans le genre Orchis trouve sa justification dans la facilité qu’elle a de s’hybrider avec les représentants de ce genre, en particulier O. simia, O. militaris, O. purpurea.

Trizay (17), mai 2005


Tuzie (16), juin 2008


Orchis mascula

(L.) L., 1755

subsp.

mascula

Orchis mâle forme de losange, est parfois un peu plié dans le sens de la longueur ; la pliure est blanchâtre et marquée de macules pourpres. Il est également trilobé, à lobes presqu’égaux, le médian échancré. L’éperon est ascendant et a une forme de massue ; il est de la même taille que l’ovaire. L’espèce apprécie les bois et les prés, plutôt humides et sur sol plutôt acide. Elle est commune en France, sur l’ensemble du territoire, et elle pousse souvent en association avec Scilla nonscripta, dans les bois de feuillus.

Asnois (86), avril 2008

Du latin masculus (masculin, viril), allusion aux parties souterraines ou à l’éperon. Cet Orchis est vivace par des tubercules ovoïdes. Il est de taille variable, entre 15 et 50 cm. La tige porte à sa base une rosette de feuilles oblongues obtuses et engainantes, souvent tachées de pourpre ou de brun. Les bractées, trinervurées, égales l’ovaire en longueur. Les fleurs s’épanouissent au printemps, ce qui rend cette espèce identifiable ; elles exhaleraient une odeur de chat mouillé. Elles se regroupent en épi ovoïde assez dense. Ces fleurs sont roses ou tirant sur le pourpre. Les divisions extérieures du périanthe sont de formes diverses, soit obtuses, soit aiguës voire acuminées ; les latérales sont redressées en ailes, la supérieure et les 2 intérieures conniventes en un capuchon. Le labelle, en

Cette espèce pourrait éventuellement se confondre avec d’anciens Orchis devenus Anacamptis (A. morio, A. laxiflora) dont les inflorescences sont plus lâches et les feuilles immaculées. L’Orchis mâle est de plus une espèce variable par la largueur des feuilles, les macules noires qu’elles peuvent por ter ou non, la densité de l’inflorescence, la couleur des fleurs, de sorte qu’il existe un certain nombre d’écotypes. Il faut également différencier ce type des autres sousespèces (notamment O. m. subsp. acutiflora, logiflora, longibracteatoides).

Asnois (86), avril 2008


Genre Anacamptis Rich.,1817 Il est difficile de donner aujourd’hui une description morphologique de ce genre. Il vient en effet, grâce ou à cause des données de la biologie moléculaire et de la phylogénétique, de subir un certain nombre de bouleversements en accueillant des espèces du genre Orchis. Le genre Anacamptis perd donc de son homogénéité. Ainsi, les pollinies recourbées en arrière de Anacamptis pyramidalis (Anacamptis vient de anacamptos, recourbé vers l’arrière) n’est plus un caractère commun aux différentes espèces du genre. Tout au plus peut on trouver des feuilles ligulées en gouttière ?

Anacamptis pyramidalis subsp. pyramidalis. Civaux (86), mai 2008


Anacamptis pyramidalis

(L.) Rich., 1817

subsp.

pyramidalis

Orchis pyramidal

Protection : 24

De pyramidalis, pyramidal, allusion à la forme de l’inflorescence avant la floraison. L’Orchis pyramidal est assez caractéristique. La plante paraît grêle , élancée , et mesure entre 25 et 60 cm. Elle est vivace par des tubercules ovoïdes. L’appareil végétatif est entièrement glabre. Les feuilles sont oblongues, étroites, et d’un vert franc. Les bractées sont rosées et égalent l’ovaire. Les fleurs apparaissent vers mai-juin, parfois plus tard. E l l e s s o n t ro sées e t s e regroupent en un épis terminal plus conique et globuleux que réellement pyramidal. Les divisions du périanthe sont plutôt aiguës ; les deux plus extérieures sont étalées, la troisième est légèrement conniventes avec les deux intérieures. Le labelle est étalé, plus large que long, trilobé à lobes presque égaux. On trouve à sa base deux petites excroissances verticales. L’éperon est filiforme et plongeant (il dépasse l’ovaire). Les rétinacles sont soudés ; la bursicule est uniloculaire. C’est sans doute une des orchidées les plus fréquentes en Europe de l’Ouest, même si elle apprécie les coteaux et les lisières de bois plutôt secs, même dans les dunes de sable, mais toujours sur sol calcaire.

Civaux (86), mai 2008

La pollinisation est assurée par des mineuses ou des papillons, qui peuvent accéder au fond du long éperon. Attention à la sous-espèce tanayensis, retrouvée en Haute-Savoie, et qui peut cohabiter avec le type ci-dessus. La fleur de cette sous-espèce est d’un rouge beaucoup plus soutenu et l’éperon est plus court que l’ovaire. En dehors de ce cas, d’autres orchidées présentent une inflorescence similaires , mais d’autres caractères les différencient. Les hybrides sont fréquents, en particulier avec Orchis et Gymnandenia.


Saint-Hyppolite (17), mai 2002


Anacamptis morio

(L.) Bateman, Pridgeon & Chase, 1997

Orchis bouffon L’Orchis morio est assez bas. Les feuilles forment une rosette à la base ; elles sont lancéolées, non maculées et les plus supérieures sont engainantes ; elles sont non mucronées. Les bractées sont au maximum aussi longues que l’ovaire. La floraison intervient précocement, dès le mois de mars. Les fleurs sont de couleurs variées : purpurines, violacées, rosées ou blanches. Elles se regroupent en épi lâche. Les divisions du périanthe sont conniventes en un casque, très obtus et toujours nervuré de vert. Le labelle est à peine plus long que le casque ; il est trilobé, les lobes latéraux plus grands, réfléchis, comme rongés ; la pliure du labelle est lavée de blanc et

Saint-Savinien (17), avril 2008

ponctuée de pourpre. L’éperon est ascendant ou horizontal, presque droit, dilatébilobé au sommet et plus court que l’ovaire. Un terrain pauvre et non amendé convient à cette espèce peu exigeante. Elle peut former d’importantes colonies partout en France. L’espèce est très variable ; il existe par exemple des formes blanches. L’espèce picta, méridionale, peut induire en erreur (elle semble plus élancée, a des infloresence pus lâches, des fleurs plus petites avec des lobes latéraux du labelle nettement pliés). La confusion peut également être possible avec A. laxiflora (et A. palustris), dont les sépales ne sont pas confluents et tournés vers l’arrière.

Les Sables d’Olonne (85), mars 2006


Saint-Savinien (17), mai 2008


A. laxiflora

(Lam.) Bateman, Pridgeon & Chase, 1997

Orchis à fleurs lâches L’espèce est hygrophile, elle apprécie les prés humides à détrempés, éventuellement les coteaux à la faveur des suintements. Elle a une préférence pour les substrats basiques à faiblement acides.

A. palustris

(Jacq.) Bateman, Pridgeon & Chase, 1997

Orchis des marais Palustris, le nom d’espèce, fait allusion au fait que l’espèce est plus hygrophile que A. laxiflora. On pourrait décrire cette espèce en la comparant à la précédente. Le lobe médian est plus long que les lobes latéraux, moins plié, et maculé. Les sépales redressés sont dirigés vers l’avant. L’épi est allongé et plus dense. Geay (17), juin 2010

Laxiflora désigne l’aspect lâche de l’inflorescence. Cet Anacamptis est assez grand (30-60 cm). Les tiges sont anguleuses, vertes à la base, et devenant violettes vers le sommet. Les feuilles, lancéolées à linéaires, sont dressées jusqu’au sommet de la tige. Les fleurs sont pourpre foncé (mais des variations existent), grandes, en épi long (25 cm) et lâche. Les bractées sont rougeâtres, plurinervées, un peu plus courtes que l’ovaire. Les divisions extérieures du périanthe sont étalées à dressées, ou un peu renversées. Le labelle est large, non ponctué, subbilobé même si le lobe moyen est presque nul ou bien plus court que les latéraux, fortement réfléchis. L’éperon est ascendant ou horizontal, dilaté et échancré au sommet, d’un tiers à peine plus court que l’ovaire. Mauprévoir (86), juin 2002


Geay (17), juin 2010. Forme blanche. Encadré : forme pâle.


Genre Serapias L.,1753 Ce genre tient son nom de Serapis, dieu égyptien de la fertilité. Les représentants de ce genre possèdent en effet 2, 3 ou plus tubercules globuleux entiers, parfois plus ou moins longuement pédonculés. Toutes les divisions du périanthe excepté le labelle sont conniventes en casque, les 3 extérieures soudées à la base, les 2 intérieures dilatées à la base, cuspidées et soudées au sommet avec les extérieures. Le labelle n’a pas d’éperon mais il est gibbeux à la base, trilobé, les deux latéraux courts, redressés et partiellement masqués par le casque, le médian grand et réfléchi. On trouve à la base du labelle une calosité pourpre à noirâtre, ou de deux labelles. Le gynostème est terminé par un bec comprimé. L’anthère est soudée par le dos au gynostème, à loges parallèles. Les pollinies sont atténuées en caudicules, fixées sur le rétinacle commun logé dans une seule bursicule. Le rostellum est dressé et petit. L’ovaire n’est pas tordu. Les bractées florales, engainantes, sont colorées et parcourues de nervures foncées.

Serapias lingua. La Coubre (17), juin 2005


Genre Himantoglossum Koch.,1837 Le genre fournit les plus grandes orchidées d’Europe. Les plantes portent deux tubercules ovoïdes ; la tige est forte glabre, et pourvues de feuilles immaculées, brillantes et fânées à la floraison. Les bractées florales sont membraneuses ; les fleurs nombreuses, odorantes, aux couleurs ternes, ont un labelle éperonné, trilobé, avec un lobe médian court et bilobé ou rubané. Les fleurs sont regroupées en inflorescences allongées. De himanto-, lanière, et -glôssa, langue (en raison de la forme allongée et étroite de H. hircinum). Le nom Loroglossum, autrefois utilisé, regroupait également Aceras et Barlia.

Himantoglossum hircinum. Trizay (17), juin 2005


Himantoglossum hircinum (L.) Spreng., 1826 Orchis (à odeur de) bouc De hircinus, de bouc, allusion à l’odeur des fleurs. Il s’agit d’une plante vivace et vigoureuse, d’assez grande taille (40 à 80 cm). Elle possède des racines tubéreuses. La tige est marquée de pourpre et ne porte des feuilles qu’à la base. Les feuilles (4 à 6, inférieures) sont vert sombre et apparaissent souvent comme brûlées au moment de la floraison. Les fleurs sont produites en juin-juillet. Elles s’organisent en épi long, fourni, et sont pourvues de bractées plus courtes qu’elles. Elles sont grises ou vert pâle, et marquées par une puissante odeur. Il y a 3 sépales verdâtres en forme de casque. Il y aussi 3 pétales : les 2 supérieurs sont petits et verts ; le labelle est très long (3 à 5 cm), d’abord enroulé sur luimême dans le bouton floral ; il développe de petits bras à sa base, ondulés à l’extérieur dans le tiers supérieur, et est bifide à l’extrémité ; il est verdâtre, taché de pourpre à la base (cette coloration est variable).Un éperon très court (5 à 7 mm) est

Asnois (86), juillet 2008

pointé vers le bas. Le gynostème est court et obtus ; l’anthère est dressé ; les pollinies sont portées par des caudicules reçues dans un rétinacle unique. Le rostellum est saillant. L’espèce est assez répandue en France, sauf dans l’Est, le Nord et la région méditerranéenne. Elle apprécie les prés secs, les broussailles, les bois claires, les lisières de bois et le bord de routes, sur terrain calcaire, en pleine lumière. On la trouve sur les dunes. C’est une orchidée pionnière, qui est souvent la première à coloniser un milieu. Il n’y a pour ainsi dire aucun risque de confusion tant cette espèce est caractéristiques. Certaines formes méridionnales ont une odeur agréable. Les variations de coloration du labelle (densité et couleur de la ponctuation) sont nombreuses.


Beaulieu sur Layon (49), mai 2008


Serapias lingua

L., 1753

Sérapias à languette, Sérapias-langue

Protection : 19, 22, 23, 29, 35, 42, 56, 87

Le Sérapias-langue peut se présenter isoler ou en groupe. Les tiges sont moyennes (10-40 cm), assez grêle, arrondie. Les feuilles sont lancéolées, aiguës, canaliculées. Les fleurs sont moyennes, en épi lâche de 2-6 fleurs. Les bractées, ovales-lancéolées, aiguës, égalent le plus souvent les fleurs. Les pièces du périanthe sont soudées dans presque toute leur longueur, les deux intérieures étroitement lancéolées, atténuées en un acumen presque deux fois plus long que le limbe, 3-5 fois nervuré. Le labelle est le double du casque, étalé et dirigé en avant, portant à sa base une seule callosité noirâtre oblongue et pourvue d’un sillon longitudinal. Les lobes sont largement masqués par le casque ; le lobe médian est elliptique, à bords onduléssubcrénelés, ordinairement glabre (mais offrant parfois quelques poils ténus), de couleur assez variable allant du violet rouge au jaunâtre

Taillant (17), juin 2010

ferrugineux, plus clair au milieu. Le gynostème a un bec projeté en avant. La floraison a lieu entre mai et juin. L’espèce est adaptée à tout type de terrain, pourvu qu’il soit frais et humide jusqu’à la floraison.

Château d’Oléron (17), juin 2010


Château d’Oléron (17), juin 2010


Genre Neotinea Rch.,1852 Le genre Neotinea est très proche du genre Orchis. Les fleurs ont un labelle qui se projette vers l’avant ; il est profondément trilobé, le lobe médian étant lui-même échancré. Le genre est dédié au botaniste sicilien Tineo.

Neotinea ustulata subsp. ustulata (L.) Bateman, Pridgeon & Chase, 1997 Orchis brûlé, Orchis mignon Du latin ustulatus, grillé, brûlé, allusion à la couleur du périanthe. L’Orchis brûlé est une plante vivace assez basse (10 à 30 cm), glabre. Les feuilles sont oblongues, vertes bleuté ; il y en a deux ou trois à la base, les autres sont réduites à de nombreuses gaines le long de la tige. Les fleurs sont bicolores : le sommet est d’un brun pourpre, comme brûlé (d’où le nom latin), le labelle est blanchâtre et ponctué de pourpre. Elles ont une odeur agréable. Les bractées sont ovales-lancéolées et plus courtes que les ovaires. Les fleurs se regroupent en épi conique dense, Les pièces du périanthe sont conniventes en un casque globuleux ; elles sont libres jusqu’à la base. Le labelle est plus long que le casque ; il est trilobé à lobes subégaux (le médian est un peu plus long et bifide). L’éperon est très court (1-2 mm). Les rétinacles sont libres, et les bursicules à deux loges.

auteurs comme un écotype, cette dernière ce distingue du type ci-dessus par un épi longuement cylindrique et une floraison plus tardive.

L’espèce apprécie les prés et les broussailles claires, les pâturages. On peut l’apercevoir au mois d’avril avant la floraison des graminées, dans les prairies un peu humide. Elle pousse sur sol calcaire. Cette espèce est caractéristique et a peu de chance d’être confondue. Elle connaît peu de variations. Il existe en revanche une sous-espèce aestivalis, montagnarde. Considérée par certains

Tuzie (16), juin 2008


Saint-Hyppolite (17), juin 2002


Genre Dactylorhiza L.,1753 Le genre Dactylorhiza était autrefois classé dans le genre Orchis. Il s’en distingue par des tubercules sont palmés (en forme de doigts d’où le nom). Les feuilles basales ne sont pas en rosette, l’épi n’est pas enfermé jusqu’à l’émergence en des feuilles stimulant une spathe ; les bractées sont souvent vertes et d’apparence foliaire, les divisions du périanthe, sauf le labelle, dressées ou étalées, l’éperon toujours plus ou moins dirigé vers le bas, d’une longueur inférieure généralement à 10 mm. Malgré tout, identifier les espèce au sein du genre est difficile, car il n’est pas évident de trouver des populations homogènes et les sous-espèces, les hybrides et variétés sont courantes.

D. fuchsii. Saint-Savinien (17), juin 2010.


Dactylorhiza incarnata Dactylorhize incarnat, Orchis incarnat

(L.) Soó, 1778 Protection : 22, 24, 26, 42

Geay (17), juin 2010 Geay (17), juin 2010

C’est la Dactylorhize est précoce. Les tubercules ont des lobes divariqués. La tige est robuste, haute de 15 à 50 cm, largement creuse surtout au sommet. Les feuilles sont dressées, étroites, lancéolées, élargies à la base et insensiblement atténuées, non maculées. Les fleurs sont pâles, carnées ou roses, rayées et ponctuées de pourpres, disposées en épi dense et cylindrique. Les bractées inférieures dépassent les fleurs. Les divisions latérales extérieures du périanthe sont étalées à redressées. Le labelle est peu profondément trilobé, les lobes latéraux ordinairement à peine repliés, le médian

petit et triangulaire. L’éperon est un peu plus court que l’ovaire, robuste et dirigé vers le bas. C’est une espèce qui apprécie particulièrement les prairies humides non amendées à tendance alcaline. Elle est menacée par la disparition des prairies inondables.


Geay (17), juin 2010


Dactylorhiza fuchsii

(Druce) Soó, 1778

Dactylorhize (ou Orchis) de Fuchs, Orchis des bois

Protection : 42

La tige est élancée (jusqu’à 60 cm), pleine, et parfois lavées de violet au sommet. Les feuilles inférieures sont obovalesoblongues, obtuses, les supérieures plus étroites et plus courtes, aiguës et un peu écartées de la tiges. Elles sont toutes maculées de taches brun violacé plus ou moins allongées. Les fleurs, petites, sont roses, blanchâtres à rose, tachées de lignes et de points pourpres. Elles se répartissent en épi allongé-cylindrique, dense. Les bractées inférieures dépassent parfois les fleurs. Le labelle est large de 12 mm au plus,

Saint-Savinien (17), juin 2010

profondément trilobé à lobes subégaux, le médian plus long que les autres et triangulaire. L’éperon est conique, égalant les 2/3 de l’ovaire. La floraison a lieu en juin-juillet. L’espèce apprécie les milieux alcalins, en lisière de bois ou en pleine lumière, toujours sur milieu plus ou moins humide. C’est une espèce difficile à distinguer de D. incarnata. La morphologie de la fleur peut aider : labelle nettement trilobé avec labelle médian plus long que les lobes latéraux ; l’éperon est généralement moins descendant. Saint-Savinien (17), juin 2010. Forme blanche.


Genre Plantanthera Rich.,1817 Les espèces du genre Plantanthera ont des parties souterraines en forme de cigare. Les tiges possèdent 2-4 feuilles basales larges, les supérieures bractéiformes. Les fleurs sont assez grandes, blanchâtres, sessiles, groupées en épi lâche. Les divisions extérieures latérales du périanthe sont étalées, les autres conniventes en casque. Le labelle est étroit, en forme de lanière, entier, à long éperon grêle. Le gynostème est court ; on compte deux stigmates allongés transversalement. L’anthère est complètement soudé au gynostème ; les pollinies sont atténuées en caudicules à rétinacles libres au moins au sommet, nus. Le rostellum est peu différencié et sans bursicules. L’ovaire est tordu. Les fleurs exhalent un parfum surtout le soir.

Platanthera chlorantha. Saint-Savinien (17), juin 2010


Platanthera chlorantha

(Custer) Rchb., 1778

Platanthère à fleurs verdâtres loges des anthères sont convergentes au sommet, écartées à la base. Cette Platanthère affectionne les terrains calcaires, aussi bien secs qu’humides, dans des zones souvent dégagées. La floraison survient de mai à juillet. La confusion est possible avec P. bifolia, chez qui les loges de l’anthère ne sont pas convergentes mais parallèles au sommet.

Saint-Savinien (17), juin 2010

Platanthera chlorantha est une orchidée vivace, robuste, glabre. Elle est assez grande (20-50 cm), plus ou moins anguleuse vers le haut avec 1-2 gaines brunâtres à la base. Les 2 à 3 feuilles inférieures sont ovales, obtuses, atténuées en pétiole par tiellement engainant ; les supérieures sont lancéolées, sessiles, decurrentes. Les fleurs sont presque inodores. Les divisions extérieures du périanthe sont blanches, les intérieures blanc verdâtre. L’éperon est arqué, un peu élargie au sommet, environ deux fois plus long que l’ovaire. Les bractées sont herbacées, acuminées, égalant l’ovaire. Les


Saint-Savinien (17), juin 2010


Genre Ophrys L.,1753 Genre très représenté en France (mais surtout en région méditerranéenne), il est formé de plantes vivaces à racines tubéreuses. Les feuilles sont surtout basilaires, dont 1 ou 2 engainant la tige. Les fleurs, brûnatres, rosées, jaunâtres, sont disposées en épis plutôt lâches ; elles ont de grands sépales, et 2 petits pétales assez insignifiants. Le labelle est sans éperon. Il est très visible, façonné, entier ou trilobé, et souvent muni de 2 excroissances à la base. Il peut être duveteux avec un motif brillant, le speculum. L’anthère est verticale et ses loges sont parallèle ; il est soudé par le dos au gynostème, obtus ou terminé en bec ; les deux masses polliniques sont compactes, à caudicules insérées sur deux rétinacles libres contenus dans deux bursicules distinctes. L’ovaire est sessile et non tordu. Du grec ophrys, sourcil, au vu de la forme du labelle. Selon Pline l’Ancien, Ophrys désigne une fleur qui pourrait être Listera ovata.

O. aranifera. Tuzie (16), mai 2008


Ophrys aranifera Ophrys araignée, Ophrys guêpe

Huds., 1778 Protection : 22, 42, 53, 83

marque blanchâtre en forme de H ou de X. Le champ basal est pâle, plus clair que le reste du labelle. On peut trouver 2 bosses à la base. L’appendice est très petit et inséré dans une petite échancrure. Il y a trois sépales pétaloïdes jaune verdâtre et glabres, lancéolés ; les 2 pétales supérieurs sont courts, larges et ondulés, généralement verdâtres. C’est une espèce assez commune en France, où elle affectionne les terrains calcaires (alcalins). Elle peut en revanche être rare dans certaines régions (Est, Bretagne, Nord, Massif Central).

Tuzie (16), mai 2008

Les confusions portent principalement sur O. araneola, qui se distingue par la bordure jaune qui borde le labelle et des fleurs beaucoup plus petite. Rapidement après le début de la floraison, cette dernière espèce prend une teinte brun jaunâtre. La cohabitation est également possible avec Ophrys passionis. Enfin, les hybrides sont nombreux.

Du latin araneus, araignée, et fero, je porte, allusion à la forme du labelle. L’Ophrys araignée (appelée ailleurs Oiseau-coquet) est une plante vivace (par 2 tubercules ovoïdes) atteignant 10 à 40 cm de haut. Sa tige est dressée et feuillue ; elle porte des feuilles ovales allongées (les feuilles inférieures sont étalées, les feuilles supérieures plus petites et dressées. Les fleurs qui apparaissent d’avril à juin, sont groupées en épis très lâches de 2 à 8 fleurs. Les bractées sont plus longues que les fleurs, qui mesurent 2 à 3 cm de largeur. Les fleurs sont d’un vert jaunâtre ; le labelle est convexe, arrondi, comme velouté, brun et porte une

Tuzie (16), mai 2008


Ophrys funerea

Viv., 1824

Ophrys funèbre L’Ophrys funèbre était classé dans parmi les Ophrys bruns regroupés sous le nom Ophrys fusca. C’est un petit Ophrys à tige robuste (20 cm) qui porte 1 à 4 fleurs petites, en inflorescence assez dense au sommet ; les pétales sont assez longs, dressés ou légèrement inclinés vers l’avant de couleur vert olive voire bicolores (vert et brunâtre). Le labelle est subhorizontal, 10 cm environ, largement ovale, cunéiforme ou un peu cintré ; il est jaunâtre à la base à brun rouge, éventuellement à pilosité droite et dense pourpre foncé à brun noir, poils qui s’éclaircissent autour de la macule donnant un aspect zoné toujours marqué. Le bord du labelle, glabre, est étroit, jaunâtre à rougeâtre. La macule est bissectée le plus souvent, étroite, de bleu à noirâtre, plus ou moins brillante, et elle est prolongée distalement par deux lunules claires. La gorge basale à une forme de V relativement court et prolongé par un sillon net mais peu profond, assez court et bordé de part et d’autre d’un large bourrelet. La cavité stigmatique a des parois large et souvent striée par une barre horizontale rougeâtre. La floraison a lieu à la fin du printemps.

Saint-Savinien (17), juin 2010


Ophrys passionis

Sennen, 1926

Ophrys de la Passion, Ophrys du mont Gargano représentatifs d’une population. Ainsi par comparaison avec O. aranifera, les pétales sont souvent plus larges, à bords sinueux et parfois teintés d’orange. Les gibbosités du labelle sont souvent plus faibles chez O. passionis. Sa macule, assez étendue, bleutée brillante, entoure largement le champ basal et s’étend souvent latéralement en formant des épaulements. Au centre, elle est souvent formée de deux larges bandes verticales parfois en partie soudées. D’autres détails encore peuvent compléter l’analyse (forme et pilosité du labelle, forme et teinte de la bride pseudoculaire, etc.). Enfin O. passionis fleurit généralement après O. aranifera (vers Pâques, d’où son nom). La pollinisation est vraisemblablement assurée par Andrena carbonaria alors que pour O. aranifera elle serait due à Andrena nigroaenea.

Île Madame, Port-des-barques (17), mai 2008

Ophrys passionis est si proche de O. aranifera que certains auteurs n’admettent que difficilement de séparer ces deux taxons, même si ils sont officiellement homologués par les Services du Patrimoine Naturel du MNHN. La prinicipale différence porte sur la couleur du champ basal, plus sombre que le reste du labelle chez O. passionis ; de même la cavité stigmatique est noirâtre. Il y a d’autres caractères qui permettent de préciser l’identification, mais leur grande variabilité nécessite l’observation de plusieurs pieds

Saint-Savinien (86), juin 2010


Ophrys insectifera Ophrys mouche Du latin insecta, insecte, et fero, je porte, allusion à la forme du labelle.

L., 1753 Protection : 83

plus très stable, même si des variations à labelle bordé de jaune ou d’orangé peuvent apparaître. Les hybrides sont nombreux.

L’Ophrys mouche est une plante d’apparence grêle, élancée et glabre ; elle mesure enter 20 et 50 cm. Elle est vivace par des tubercules subglobuleux. Les feuilles sont oblongues. Les bractées florales dépassent l’ovaire. Les fleurs, qui apparaissent aux environs du mois de mai, sont Civaux (86), mai 2008 petites et disposées en épis étroits et peu denses, par 2 à 10. Les 3 sépales pétaloïdes sont verdâtres, et courbés vers l’intérieur. Ils abritent 2 pétales bruns, filiformes, veloutés. Le labelle est quant à lui plus long que large, et dépasse les pièces extérieures. Il est de couleur brun-pourpre, velouté, et porte en son centre une tache gris bleuâtre ou brunâtre, vaguement quadrangulaire. Ce labelle est également trilobé, les 2 lobes latéraux oblongs, le lobe central, plus grand, est échancré. Le gynostème est obtus, sans bec. Les loges des pollinies sont rougeâtres. La pollinisation de cette espèce est assurée par les abeilles mâles du genre Polytes. L’espèce apprécie les lieux herbeux ou les lisières de bois, les cépées, les prés rocailleux, sur sol calcaire. Elle est présente dans une grande partie de la France. Sa vaste répartition laisse supposer certains auteurs que cette espèce pourrait être à l’origine de l’expansion du genre. Il y a peu de chance de confondre cette espèce caractéristique avec d’autres Ophrys. Elle est de

Saint-Savinien (17), juin 2010


Ophrys apifera Ophrys abeille

Huds., 1762 Protection : 43, 74

Du latin araneus, araignée, et fero, je porte, allusion à la forme du labelle. L’Ophrys araignée (appelée ailleurs Oiseau-coquet) est une plante vivace (par 2 tubercules ovoïdes) atteignant 10 à 40 cm de haut. Sa tige est dressée et feuillue ; elle porte des feuilles ovales allongées (les feuilles inférieures sont étalées, les feuilles supérieures plus petites et dressées. Les fleurs qui apparaissent d’avril à juin, sont groupées en épis très lâches de 2 à 8 fleurs. Les bractées sont plus longues que les fleurs, qui mesurent 2 à 3 cm de largeur. Les fleurs sont d’un vert jaunâtre ; le labelle est convexe, arrondi, comme velouté, brun et porte une marque blanchâtre en forme de H ou de X. Le champ basal est pâle, plus clair que le reste du labelle. On peut trouver 2 bosses à la base. L’appendice est très petit et inséré dans une petite échancrure. Il y a trois sépales pétaloïdes jaune verdâtre et glabres, lancéolés ; les 2 pétales supérieurs sont courts, larges et ondulés, généralement verdâtres.

qui borde le labelle et des fleurs beaucoup plus petite. Rapidement après le début de la floraison, cette dernière espèce prend une teinte brun jaunâtre. La cohabitation est également possible avec Ophrys passionis. Enfin, les hybrides sont nombreux.

C’est une espèce assez commune en France, où elle affectionne les terrains calcaires (alcalins). Elle peut en revanche être rare dans certaines régions (Est, Bretagne, Nord, Massif Central). Les confusions portent principalement sur O. araneola, qui se distingue par la bordure jaune

Saint-Hyppolite (17), juin 2004


Saint-Savinien (17), juin 2010


Ophrys scolopax

Cav., 1793

Ophrys bécasse Scolopax signifie « bécasse », nom donné à l’espèce car le gynostème peut faire penser à la tête ou au bec de l’oiseau. L’Ophrys bécasse est une espèce moyenne (15-45 cm). Les fleurs sont regroupées par 3 à 10 en un épi long et lâche. Les divisions extérieures sont roses, oblongues, étalées, les deux divisions intérieures sont 2-3 fois plus courtes, linéaires, rosées et veloutées. Le labelle est plus long que les divisions extérieures ; oblong et subcylindrique, il est de couleur brune à pourpre, velouté et marqué de taches symétriques ; il est également trilobé

Le Château d’Oléron (17), juillet 2010

et atténué au sommet, terminé par un appendice lancéolé courbé en dessus ; on trouve enfin à sa base deux gibbosités coniques. Le gynostème porte un bec grêle et aigu. L’espèce est assez difficile à confondre sauf avec la sous-espèce santonica, aux fleurs plus petites et à la floraison plus tardive. Cet Ophrys apprécie les lieux herbeux ou boisés, dans le Midi, et l’Ouest.

Le Château d’Oléron (17), juillet 2010. Forme à divisions blanches et macule modifiée.


Ophrys scolopax subsp. santonica (J. M. Mathé & Melki) R. Engel & Quentin, 1996 Ophrys araignée, Ophrys guêpe sommet. La cavité stigmatique s’avance largement sur le labelle. Cette espèce se rencontre sur les mêmes terrains qu’O. scolopax, à savoir les prés, les coteaux, les bois, ensoleillés, sur terrain calcaire. L’aire de répartition de cet Ophrys de Saintonge, est comme son nom l’indique, aux limites nord et est de l’ancienne province éponyme. Il semble donc endémique. Lorsque le temps a été trop chaud, sa floraison peut être réduite. La sous-espèce conradiae est corse.

Tuzie (16), mai 2008

Du latin Santonicus, relatif aux Santons, peuple de l’actuelle Saintonge. Cet Ophrys pourrait être qualifié de scolopaxoïde, tant il ressemble à l’O.  scolopax. Il se différencie de ce dernier par sa période de floraison beaucoup plus tardive, de la fin juin, jusqu’après le 15 août, et par des fleurs deux fois plus petites. Lorsqu’il est en fleur, les feuilles se sont desséchées et ont disparu. Les sépales sont recourbées en cuiller et teinté de rose plus ou moins vif. Les deux pétales, pièces intérieures du périanthe, sont petits, triangulaires et rosés. Le labelle est étroit et allongé ; il est fortement retourné, voire bombé. Il possède un appendice tridenté, replié vers l’avant. Les gibbosités du labelle sont nettement marquées et velues. Il est bordé de jaune vers le Tuzie (16), mai 2008


Genre Cephalantera Rich.,1817 Les Céphalanthères sont des orchidées vivaces par un rhizome rampant muni de nombreuses racines adventives. Elles donnent des fleurs assez grandes, non parfumées, sans éperon, et groupées en épis lâches. Les sépales et les pétales sont semblables, connivents en forme de cloche, à peine ouverte et recouvrant le labelle. Le labelle ne possède pas d’éperon et est brusquement rétréci en deux articles : l’hypochile, inférieur, est concave est glanduleux, l’épichile, supérieur, est un peu courbé, entier, et marqué de crêtes saillantes. Le gynostème est allongé ; les anthères sont libres, mobiles, obtuses, à filet court et à loges contiguës ; les deux masses polliniques pulvérulentes, sessiles, bilobées et sans rétinacle. Autrefois rangées parmi les Epipactis, les Céphalanthères s’en distingue par l’absence de pédoncule floral, un ovaire résupiné, un labelle non découpé. De cephalê, tête, et antheros, anthère : allusion à la forme des anthères.

Cephalantera rubra. La Coubre (17), juin 2005


Cephalantera rubra Céphalantère rouge

(L.) Rich., 1817 Protection : 11, 21, 23, 24, 52, 83

L’insecte qui pollinise les céphalanthères doit se frayer un chemin à travers les pièces florales serrées entre elles, ce qui favorise la récupération des pollinies. C’est d’ailleurs la seule espèce dont les pollinies, en formes de corne, s’extraient facilement. L’espèce apprécie plutôt les sols calcaires bien ensoleillés, dans un environnement arbustif. Elles peut former d’importantes colonies dans les pinèdes littorales. Elle se rencontre dans toute la France, mais manque en certains endroits : SudOuest, Massif Armoricain et Basse Normandie, Nord. Une fois la distinction entre Céphalanthères et Epipactis faite, il n’y aucun risque de confondre cette espèce, en particulier avec les autres céphalanthères qui sont blanches.

La Coubre (17), juin 2005

De ruber, rouge, du fait de la couleur des fleurs. La Céphalanthère rouge est une plante vivace, élancée, mesurant jusqu’à 60 cm. Les tiges sont teintées de pourpres, et recouvertes d’une fine pilosité au sommet, et parcourues de nombreuses bractées brunâtres. Les feuilles, élancées et presque distiques, au nombre de 5 à 8, sont pliées en carène. Les fleurs éclosent entre mai et juillet. Elles sont d’un rose vif, réparties par 7 ou 8 sur un épi lâche, et pourvues chacune d’une bractée foliacée. Les divisions du périanthe sont ovales à lancéolées, acuminées ; les sépales sont étalés. Le labelle, dépassant à peine les autres pièces florales, possède à sa base deux lobules latéraux dressés ; l’épichile, ovale et acuminé, est marqué de 7-9 crêtes sinueuses bordées de jaunes. L’ovaire est grêle, pubescent-glanduleux.


Cephalantera longifolia

(L.) Fritsch, 1888

C. à feuilles étroites, à longues feuilles, en épée

Protection : 21, 22, 24, 52, 53

large tache jaune au sommet ; l’épichile est en forme de coeur, et porte 5 rides longitudinales. L’ovaire est glabre. La forme du labelle, très petite, n’autorise la pose que de petits insectes. On trouve cette espèce assez largement répandue en France , dans des lieux ombragés tels que les bois secs, les coteaux pierreux, où elle peut former des colonies importantes. La Céphalanthère à longues feuilles se distingue nettement de la céphalanthère rouge par la couleur des fleurs, et de C. damasonium, espèce robuste est dont la fleur n’est jamais complètement épanouie.

La Coubre (17), mai 2006

Du latin longus, long, et folium, feuille, allusion à la forme des feuilles. La Céphalanthère blanche est une plante de 20 à 60 cm, d’aspect assez robuste, entièrement glabre mais dont la tige est ridée, et vivace par un rhizome pourvues dont les racines adventives sont filiformes. La tige est enveloppées dans 2 à 4 gaines blanchâtres duveteuses au sommet. Les feuilles, distiques, sont lancéolées, voire linéaires, et d’un vert soutenu. Les bractées sont foliacées, et plus longues que l’ovaire, sessile, seulement pour les plus basses, les autres pouvant être réduite à des membranes. Les fleurs sont blanches. Elles se regroupent par 6 à 20 en un épi assez lâche, en mai-juin. Les divisions extérieures du périanthe sont aiguës, étalées et dépassent le labelle, tout comme les pièces intérieures, obtuses. Le labelle est marqué d’une


Genre Limodorum Boehm., 1760 Le genre Limodorum en France est représenté par des orchidées saprophytes, voire parasites. Le rhizome est court et à racines tuberculoïdes, profondément enterré. Il donne naissance à une tige munie de feuilles à l’état d’écailles avec un épi lâche de fleurs essentiellement autogames.

Limodorum abortivum. Port d’Envaux (17), mai 2010


Limodorum abortivum

(L.) Sw., 1799

Limodore à feuilles avortées, Limodore sans feuilles

Protection : 22, 24, 26, 41, 43, 52, 74

Du latin abortivum, en raison de l’absence de feuilles.

mai. Elle se rencontre à mi-ombre en lisière de bois sur des sols calcaires.

L’ensemble de la plante est glabre et d’un violet livide. La tige est robuste, sans feuilles, munie d’écailles engainantes. Les fleurs sont violet pâle et parcourues de tries plus sombres. Les bractées sont grandes, égalant ou dépassant l’ovaire. L’épi floral est long et lâche. Peu de fleurs sont épanouies en même temps. Le labelle est un peu plus court que les divisions du périanthe, dirigé en avant, subarticulé, rétréci à la base, à languette oblongue ou ovoïde concave, crénelée, à éperon en alène, dirigé en bas, aussi long que l’ovaire. L’hypochile est long et concave est jaunâtre et veiné de violet en dedans. L’anthère est libre, mobile, persistante. L’éperon est long et dirigé vers le bas. Les deux pollinies sont pulvérulentes, indivises, sessiles et réunies en un rétinacle commune. L’ovaire n’est pas contourné.

L’émergence de nouvelles pousses est aléatoire, sans doute en raison de conditions climatiques défavorables. Elle serait cependant capable de se reproduire et de porter des fructifications souterraines (cléistogamie).

Parfois isolées, parfois en colonies, c’est une orchidée thermophile qui fleurit de mi-avril à mi-

Port d’Envaux (17), mai 2010

Port d’Envaux (17), mai 2010


Genre Epipactis Zinn,1757 Le genre Epipactis regroupe des espèce à feuilles embrassantes nombreuses, fortement nervurées, les plus basses réduites à des gaines. Les espèces sont vivaces par un rhizome et des racines charnues peu profondes. Les bractées sont longues et foliacées. Les fleurs à dominante verdâtre ou rougeâtre, sont groupées en grappe plus ou moins lâches. Elles sont pédicellées, le pédicelle subissant la résupination, permettant à l’ovaire de rester droit (critère de différenciation par rapport aux céphalanthères). Le périanthe est verdâtre, et ses divisions sont plus ou moins étalées. Le labelle, comme celui des céphalanthères, est organisé en 2 articles : l’hypochile est glanduleux et concave, pourvu de 2 saillies latérales et l’épichile est entier et épaissi à la base. L’anthère est libre, obtuse, à filet court et loges contiguës. Les deux pollinies sont pulvérulentes sessiles, bilobées, et portées par 1 seul rétinacle. De Epipactis, nom grec de l’Hellébore.

Epipactis helleborine. Tuzie (16), juillet 2008


Epipactis helleborine

(L.) Crantz, 1719

Épipactis elléborine (helléborine), Épipactis à larges feuilles Allusion aux feuilles rappelant celle de l’Ellébore blanc, ancien nom du Vératre blanc. Cette espèce est assez haute (elle peut atteindre 80 cm) et robuste. La tige est velue vers le haut et teintée de rouge en bas, souvent flexueuse avant la floraison. Les feuilles (4 à 10) sont elliptiques et disposée en spirale. Les bractées inférieures sont bien plus longues que les fleurs. Celles-ci connaissent de grandes variations de couleur, du jaunâtre au pourpre. Portées par un pédicelle teinté de rouge à la base, elles sont assez grandes, organisées en grappe peu serrée de juillet à septembre. Les pièces du

périanthe sont étalées, à divisions aiguës. Le labelle, plus court que le périanthe est rosé. L’hypochile est une cupule, d’un brun luisant. L’épichile est cordiforme, replié vers l’arrière et parcouru d’un sillon longitudinal pourpre. Les ovaires sont glabres, obovales. L’espèce peut apparaître à mi-ombre dans les bois clairs (elle sera alors de grande taille, à feuillage étalé à ascendant), ou à l’inverse en plein soleil, en lisière de bois (elle sera alors plus trapue, à feuilles fermes à rapproc hée). On la trouve essentiellement sur les sols calcaires. On peut la trouver dans les peupleraies quand le sol devient plus acide. En réalité, c’est une espèce à large spectre écologique. Les formes variables qui en résultent sont parfois difficiles à dirstinguer de sous-espèces. Le périanthe est largement ouvert et l’hypochile nettement nectarifère : l’allogamie est de mise. Il ne faut pas confondre cette espèce avec les autres Epipactis, notamment Epipactis muelleri, qui fleurit plus tôt en saison, qui est plus grêle, à feuilles distiques et à bords ondulés ; les fleurs sont également plus petites.

Tuzie (16), juillet 2008


Genre Neottia L.,1753 Les Néotties sont des plantes vivaces, par une tige souterraine et à racines courtes et charnues, non chlorophylliennes. Les feuilles sont réduites à des gaines le long de la tige. Les fleurs sont portées par un pédoncule très court et sont disposées en un épi étroit et cylindrique. Les pièces du périanthe et les deux pétales intérieurs sont groupés en casque mais non soudé. Le labelle est divisé à l’extrémité en deux lobes écartés. De neotteia, nid d’oiseau, à cause de la forme que prend l’ensemble de racines.

Genre Listera R. Br.,1813 Le genre Listera regroupe en France 2 espèces, à deux feuilles seulement, ovales, opposées, sessiles ; les plantes sont d’aspect vert et sont vivaces par une souche fibreuse. Les fleurs sont verdâtres, pédicellées, groupées en grappes peu serrées. Les divisions du périanthe sont soudées légèrement, à moins que les pièces extérieures ne soient étalées. Le labelle dépassent largement ; il est pendant, non éperonné, en languette bifide. Le gynostème est court, acuminé ; l’anthère est libre, persistante ; les pollinies sont pulvérulentes, sessiles, fixées par un rétinacle commun. L’ovaire est droit grâce au pédicelle qui est résupiné. Peut-être ce genre rejoindra-t-il un jour le genre Neottia, avec lequel il présente de grandes similitudes. En l’honneur de Lister, naturaliste anglais.


Neottia nidus-avis

(L.) Rich., 1817

Néottie nid-d’oiseau

Protection : 74, 53

Tuzie (16), juin 2008

De nidus, nid, et avis, oiseau, allusion à l’entrelacement des racines. Le nom botanique est en fait un pléonasme. La Néottie nid-d’oiseau est une plante vivace assez petite puisqu’elle ne dépasse pas 40 cm. Elle est glabrescente, ce qui lui donne un aspect velouté, et de couleur entièrement brun clair, roussâtre. Les fibres radicales forment un ensemble compact formant une sorte de nid d’oiseau. Les feuilles sont des réduites à des écailles engainantes. Les fleurs sont nombreuses, de la même couleur que la plante, regroupées en épi dense (au sommet, et plus lâche à la base). Les bractées sont plus courtes que les ovaires de motié. Le périanthe formé par les sépales et les pétales latéraux est peu ouvert, mais les pièces ne sont pas soudées. Le labelle est deux fois plus long que les autres pièces ; il est dirigé en avant et très concave ; il est enfin découpé en deux lobes divergents crénelé. Les anthères sont libres, mobiles et persistantes. L’ovaire n’a pas subi la résupination. Cette espèce apprécie les hêtraies mais se plaît sous d’autres essences, comme des conifères. Le

Tuzie (16), juin 2008

terrain doit être alcalin ou neutre. Elle est largement distribuée en France, sauf en Bretagne. La plante est autogame, malgré une cupule nectarifère qui ne semble guère attirer les pollinisateurs. Des floraisons cléistogames souterraibes ont été signalées. La multiplication végétative est possible, ce qui explique la présence de hampes florales poussant à proximité. Cette espèce a permi la découverte de la symbiose entre les Orchidées et les champignons du genre Rhizoctonia. Aucune Orchidée ne pourrait se confondre avec la Néottie nid-d’oiseau. Attention aux Orobanches, qui de loin ont un aspect similaire.


Listera ovata

(L.) R. Br., 1813

Grande Listère, Listère ovale, L. à feuilles ovales du labelle. Toute une variété d’insecte est ainsi guidée par cette traînée sucrée jusqu’au rostellum. Le moindre contact avec le rostellum éjecte une goutte visqueuse (viscarium) collant le pollen sur la tête de l’insecte visiteur. C’est une espèce ubiquiste, qui se retrouve dans beaucoup d’habitat, des bois aux terrains marécageux, souvent sur sol calcaire. Elle sera plus rare sur sol acide. Cette orchidée est discrète, ce qui ne l’empêche pas d’être ne des plus communes en France.

Tuzie (16), juin 2008

Du latin ovatus, ovale, allusion à la forme des feuilles.

On peut confondre cette espèce avec sa cousine montagnarde, L. cordata, qui a des feuilles cordiformes. Au final, ce ne sont pas tant les confusions qui posent problème pour cette espèce, mais sa discrétion.

La Listère à feuilles ovales est une espèce vivace par une souche rhizomateuse de 20 à 60 cm. La tige, raide et élancée, est finement poilue dans sa partie supérieure et porte de nombreuses écailles engainantes brunes à la base. On ne trouvera que deux feuilles, insérées en dessous du milieu de la tige ; celles-ci sont grandes, elliptiques et mucronées, à nervures saillantes. Les fleurs, estivales, sont d’un vert jaunâtre ; petites mais nombreuses (20-80), elles sont munies d’une bractée minuscule. L’inflorescence est un épi grêle et lâche où les fleurs sont dressées sur un pédicelle torsadé. Les pièces extérieures du périanthe forment un capuchon assez lâche, les deux intérieures sont plus linéaires. Le labelle est pendant voire rejeté vers l’arrière. Il porte une échancrure profonde qui donne des lobes presque parallèles et linéaires. S’il n’y a pas d’éperon nectarifère, les insectes sont tout de même servis en nectar grâce à une cupule qui se prolonge par un sillon jusqu’à l’échancrure

Saint-Savinien (17), juin 2010




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