Histoire
Jamésie
de la
6
1
3 5
7
2
Survol du développement des villes jamésiennes
4
Rédac t io n :
Liste des ser vices d’ar chives :
Réjean Girard
Co llabo rateur s : Dominique Bélanger Philippe Boivin Frédér ic Fort ier J ean-Robert Gagno n Richard Leclerc Marie-Jo sée Rac ico t St éphanie R. Canuel Ariane Sanso uc y -Brou illet te
Révisio n : Gen eviève Morass e et Les Aid’Ispensables
Remerciements L’équ ipe de produ ct ion tien t à remercier tout spécialement la Société d’histoire r ég ionale de Chibo ug a ma u et la So c iét é d’histoire de Matagami pour leur expertise et leur précieuse collaboration au cours de la réalisation de ce projet.
Ar c hives de la Ville d e Chib ou gam au Ar ch ives d e la V ille de Lebel-s ur - Qu évillo n Ar c hives d’Hy d r o- Q uéb ec A s so ciatio n ch asse et p êch e d e Chib ou gam au Bib lio t hèque et Ar ch ives n atio nales d u Qu éb ec Ch ant ier s Ch ibo ugamau lt ée Co r po ratio n Ar ch éo -08 Franc e L ajo ie Fr éd éric For tier Hy dr o - Q uéb ec Loc alité d e Valc an t on Mo uvem en t J eunes se B aie-James M un icip alit é d e Baie-J ames Plac e au x jeu nes d e la Jam ésie R ess ou r ces nat ur elles Can ada So ciét é d’éner gie d e la Baie-J am es So ciét é d’h isto ir e d ’Am os Soc iété d’his to ir e d e M at agam i So ciété d’histo ir e r égio nale d e Chibo u gam au Sy lvain Rob er ge Tou r is me Baie-J am es © 2012 M o u vem en t Jeu n es s e B aie-Jam es. To us d ro it s réser vés I S B N 978-2-9812944-0-1 Dépôt légal - Bibliothèque et Archives nationales du Québec, 2012 Dépôt légal - Bibliothèque et Archives Canada, 2012
La réalis ation de ce projet a é t é re ndue possible grâc e à la c ollaborat ion de :
Table des
matières
3 À la rencontre d’une région : Bienvenue en Jamésie, la région de la démesure!
6 L’exploration d’une région :
1
.. ..
Des gens et des ressources Une région riche et convoitée Le secteur minier, là où tout a commencé… L’essor de l’industrie forestière Le lancement de la production hydroélectrique
24 La consécration d’une région :
.. .
Un casse-tête à assembler Citoyens, aux urnes! La naissance de la région du Nord-du-Québec La régionalisation des services publics
16 L’édification d’une région :
29 L’identité d’une région :
.. .
L’avènement des transports La densification du réseau routier L’arrivée du chemin de fer La Jamésie à vol d’oiseau
18 L’affirmation d’une région :
.. .
Une communauté créative et active Les manifestations culturelles Les loisirs au cœur des communautés Les attraits touristiques de chez nous
34 L’avenir d’une région :
.. . .
Les racines sociales de la Jamésie L’apparition des médias de communication Autre technologie Une population grandissante, en santé et éduquée La religion, source de rassemblement
Relève à l’horizon !
35 Bibliographie Références : Numérotation dans le texte
1- Canot en eau calme. Sylvain Roberge. 2- La mine Campbell en 1959. Société d’histoire régionale de Chibougamau. 3- Pont couvert Maurice-Duplessis à Beaucanton. Société d’histoire régionale de Chibougamau. 4- Motoneige. Société d’histoire régionale de Chibougamau. 5- Usine de Chantiers Chibougamau. Chantiers Chibougamau. 6- Premier atterrissage à l’aéroport de Matagami. Société d’histoire de Matagami. 2
3
4
5
6
L aJamésie Caniapiscau Chisasibi RADISSON Québec Montréal
Route Transtaïga Wemindji
TERRITOIRE DE LA BAIE-JAMES
Eastmain
Waskaganish
Nemaska
Route du Nord Route de la Baie-James Mistissini Oujé-Bougoumou
MATAGAMI VAL-PARADIS
Waswanipi
(Valcanton)
1055
VILLEBOIS BEAUCANTON
(Valcanton)
La Sarre
109
CHIBOUGAMAU
167
113
Amos RouynNoranda
CHAPAIS Desmaraisville Miquelon LEBEL-SUR-QUÉVILLON
Saint-Félicien
111 Val-D’Or
117 Carte de la Jamésie. Céline Côté.
2
À la rencontre d’une région Bienvenue en Jamésie, la région de la démesure!
La Jamésie est située dans la région administrative du Nord-du- Québec, entre le 49 e et le 55 e parallèle. Cela représente un territoire immense couvrant 350 000 km 2 , soit l’équivalent de la superficie de l’Allemagne ! Sur le plan politique, la Jamésie est comprise dans la circonscription électorale d’Ungava et est habitée par deux communautés qui se côtoient formellement depuis les années 1950 : les Québécois et les Cris. D’entrée de jeu, il importe de préciser que la Jamésie est exposée à un climat de type subarctique. Il se situe entre le climat continental humide au sud et le climat arctique au nord. Les étés y sont moins chauds et les hivers plus rigoureux et plus longs que dans les régions soumises au climat continental humide, mais la Jamésie jouit aussi de journées de
Route des vents sur le lac Mistissini. Escapade Boréale.
canicule tout comme Montréal et Québec !
Villes
M o yen n es des t em p érat ur es ( o C) JAN V I E R
JUILLET
Beau c anton - Val-Paradis - Villebois
-18,8
16,3
Chapais - Chibougamau
-18,2
16,9
Lebel-sur - Quévillon
-17,7
17,1
Matagami
-20
16,1
Radisson
-23,2
13,7
Kuujjuaq
-24,3
11,5
Montréal
-8,9
22,1
Québec
-12,4
19,1 Couvert forestier automnal. Sylvain Roberge.
Source : Environnement Canada, 2010.
3
Jamésie et
qualité de la vie ...
La Jamésie est également perçue comme un territoire isolé en raison de sa grande superficie, de sa faible démographie ainsi que des importantes distances qui séparent les villes jamésiennes entre elles, mais égalem ent des r égio ns limit r o p h es, soi le Saguenay–Lac-Saint-Jean et l’AbitibiTémiscamingue. Par exemple, il faut parcourir 370 km entre Chibougamau et Matagami en passant par la route 113 et le chemin forestier R-1005, 183 km entre Matagami et Amos par la route 109 et 240 km entre Chibougamau et Saint-Félicien en empruntant la route 167 1 . Par contre, les résidents de la Jamésie vous confieront que franchir ces longues distances occasionnellement est une réalité plus accommo dante que d‘être pris tous les matins dans les bouchons de circulation! Dans la vie de tous les jours, les Jamésiens profitent d’une qualité de vie remarquable qui est basée, entre autres, sur la proximité des services dans leurs municipalités respectives. Vo i l à p o u r q u o i , c o m p t e t e n u d e s m o y e n s d e communication actuels, il serait plus juste de parler d’éloignement que d’isolement.
Rose des distances à Radisson. France Lajoie.
4
Saviez-vous que? La Municipalité de Baie-James est la plus vaste municipalité au monde!
En 2009, la population jamésienne était estimée à 14 654 habitants 2 , répartie dans cinq municipalités majoritairement concentrées dans la portion sud du territoire. D’ouest en est, nous trouvons Matagami, Lebel-sur- Quévillon, Chapais, Chibougamau et la Municipalité de Baie-James (MBJ) qui regroupe les localités de Beaucanton, Radisson, Val-Paradis et Villebois, les hameaux de Miquelon et Desm araisville, ainsi q ue l’ensem ble des ter r es publiques. Par ailleurs en 2009, 15 272 Cris 3 étaient ét ablis dans neuf villages. Ce livret bro sse u n t ableau s ucc inc t de la J am és ie actuelle qui, malgré sa jeunesse en tant que région, es t néanmo in s c har gée d’hist oir e. Ce document présente un survol du dévelop pement des villes jamésiennes qui ont d’abord été marquées par l’exploitation des richesses naturelles, puis consolidées par la volonté d’établissement et l e dyn amis me d e leur population. Voici la vraie histoire de la Jamésie, cette vaste région, au passé, formée à même les découvertes, au présent, fondée sur des valeurs communautaires et à l’avenir, édifiée sous le signe du développement durable.
La porte de la Baie-James lors du 75 e anniversaire de Villebois. Localité de Villebois.
5
L’exploration d’une région Des gens et des ressources Une région riche et convoitée
d’Hudson en 1671, témoignent du fait que la région de Chibougamau est un axe de circulation et d’échanges4. À cette même époque, Matagami, «lieu de rencontre
La Jamésie est un territoire habité depuis longtemps
des eaux» 5 en langue crie, est également un endroit
par les Cris puis convoité pour ses ressources naturelles
stratégique pour les échanges. Point de confluence des
e
depuis l’arrivée des Européens. Au XVII siècle, de
rivières Bell, Allard et Waswanipi, le lac Matagami est un
nombreux commerçants, explorateurs et coureurs des
emplacement prisé par les Cris pour la traite des fourrures
bois fréquentent la région qui est traversée par la
et plus tard, au début du XX e siècle, pour la pêche
route des fourrures, la voie maritime reliant le lac
commerciale par la Nottaway Fisheries Company, devenue
Saint-Jean à la baie James. D’ailleurs, Chibougamau
Quebec Fisheries Ltd en 1930. Ainsi, les Cris, les Européens
signifie «lieu de rencontre» en langue autochtone.
puis les Québécois ont été en mesure de s’adapter à un
Les récits des missionnaires européens, tels que ceux
territoire qui, à première vue, pouvait sembler aussi
du père Charles Albanel qui a voyagé jusqu’à la baie
hostile que prometteur.
Expédition du géologue Albert Peter Low au lac Chibougamau en 1892. Ressources naturelles Canada.
6
Le secteur minier, là où tout a commencé… Les premières villes de la Jamésie sont fondées dans les années 1950 en raison de la présence des ressources minérales. Le potentiel géologique Le géologue Joseph Obalski. Société d’histoire régionale de Chibougamau.
est connu depuis la fin du XIX e siècle, à la suite
Le géologue Robert Bell. Ressources naturelles Canada.
des rapports respectifs des explorateurs James Richardson (1857), Robert Bell (1895) et Joseph
particulièrement vraie pour le cuivre, très prisé
Obalski (1906).
pour l’armement (contexte de la guerre froide) et pour différents matériaux utilisés dans la vie
Cependant, en raison des conclusions négatives
quotidienne (fils de cuivre pour l’électricité,
de la Commission minière de Chibougamau (1910),
tuyaux pour les infrastructures, etc.). Cette époque
du contexte historique entourant la Grande
marque donc une véritable ruée vers le cuivre!
D é p r e s s i o n ( a n n é e s 19 3 0 ) e t d e s d e u x g u e r r e s
En 1955, la mine principale de la compagnie Campbell
mondiales (1914-1918 et 1939-1945), l’exploi tation
commence sa production. Cinq ans plus tard, la
est retard ée d urant plusieur s décennies.
compagnie minière Patino investit 16 millions de dollars pour exploiter la mine Copper Rand, toujours
Finalement, Chibougamau, première ville créée en
à Chibougamau. Ainsi, au début des années 1960, on
Jamésie, voit le jour en 1954. Cet essor s’explique
compte déjà 800 travailleurs dans le secteur minier
par le véritable engouement pour les métaux qui a
et la population de Chibougamau avoisine les 5000
suivi la Seconde Guerre mondiale. Cette situation est
personnes.
7
L’exploration d’une région Des gens et des ressources fin des années 1950, Opémiska procède à des travaux d’expansion afin d’augmenter sa capacité de tonnage en 1958 et entreprend de creuser un second puits qui est opérationnel dès 1959. À Matagami, ce sont les travaux du géologue Robert Bell en 1895 qui lancent une ruée vers le diamant, laquelle culmine dans les années 1930, sans résultats probants. Il faut attendre jusqu’en 1963 avant de voir la première compagnie minière, la Mattagami Lake Mines, s’établir sur les rives du lac Matagami; la ville de Matagami est fondée. Dans la même lancée, la mine New Hosco 8 et Orchan entrent en activité. En 1966, grâce à une croissance économique rapide, on dénombre déjà plus de 3000 résidents. Dans la Le site minier Opémiska vers la fin des années 1960. Société d’histoire régionale de Chibougamau.
décennie 1970-1980, Minéraux Noranda acquiert Durant cette même période, soit en 1955, Chapais,
les propriétés de ces camps miniers en créant la
nommé en l’honneur du politicien et écrivain
division Matagami.
Thomas Chapais, est fondé en tant que village minier. Deux années auparavant, la compagnie
Saviez-vous que?
Opémiska y avait entrepris l’exploitation d’une
En 1962, les c itoy en s d e M at agam i s e so n t op pos és à la d écis io n d e la Co mm iss io n d e t opo n ym ie d u Qu éb ec, qu i vo ulait no mmer la ville M az en o d .
première mine dont le site avait été découvert en 1929 par le prospecteur Léo Springer qui « aperçut du haut des airs un riche filon qui brillait au soleil sur la cime d’une montagne dominant une verte vallée 7 . » Avec la hausse de la valeur des métaux à la
8
Groupe de mineurs à la mine Opémiska. Société d’histoire régionale de Chibougamau.
Dans le village minier de Joutel, la mine Poirier
L e s a n n é e s 19 8 0 v o i e n t c e p e n d a n t s u r g i r d e s
commence l’extraction du minerai en 1965 grâce à la
difficultés
multinationale Rio Algom, à la suite de la découverte
phénomène tout à fait naturel lié au secteur
d’importants gisements de cuivre et de zinc sept ans
minier : l’épuisement des ressources. Comme les
plus tôt. En 1975, lorsque la mine Poirier cesse ses
gisements sont exploités depuis une trentaine
9
causées
principalement
par
un
opérations, Joutel compte près de 1 000 habitants .
d’années, les réserves minérales sont de plus en
Par la suite, deux autres compagnies minières,
plus profondes et, par conséquent, de plus en plus
Agnico-Eagle et Mines Selbaie, prennent la relève
dispendieuses à extraire. Il devient donc essentiel
e t e n t r e n t e n a c t i v i t é , r e s p e c t i v e m e n t e n 1975
pour les compagnies minières de la région d’investir
e t 19 8 0 .
prioritairement dans l’exploitation des filons les plus rentables. Ainsi, les annonces de fermeture de mines
Les premières années d’existence de ces quatre
se succèdent.
villes minières sont marquées par la prospérité et la confiance en l’avenir. Des chevalements (structures métalliques installées au-dessus d’un puits, dotés d’une cage d’ascenseur permettant de faire descendre et remonter les mineurs ainsi que le minerai) et des puits de mine sont érigés partout sur le territoire. Chaque année, les entreprises minières investissent des sommes importantes, puisque les métaux prennent de la valeur. Par exemple, la livre de cuivre qui se détaille à 0,24$ en 1958, grimpera à 0,30$ un an plus tard. Les profits sont également au rendez-vous : de 1960 à 1972, le camp minier de Chapais et Chibougamau est le plus gros producteur de cuivre de l’est du Canada 10 . La mine Mattagami Lake Mines en 1963. Société d’histoire de Matagami.
9
L’exploration d’une région Des gens et des ressources
Les mines de la Jamésie ont produit en moyenne Jeune femme devant l’usine de Domtar à Lebel-sur-Quévillon. Archives de la Ville de Lebel-sur-Quévillon.
20 % d e l a r e s s o u r c e m i n é ra l e d u Q u é b e c d e p u i s
L’essor de l’industrie forestière
leur mise en exploitation dans les années 1950. Cependant, il s’agit d’un secteur qui connaît beaucoup de difficultés depuis la fin des années 1990 en raison
La Jamésie bénéficie d’une seconde ressource naturelle
de l’épuisement des réserves, de la baisse du prix
importante : la forêt. C’est d’ailleurs en Jamésie que se
des métaux et de la faible teneur des gisements.
situe la limite nordique de la forêt boréale, au 52 e
La localité de Joutel, entre autres, ferme définitive-
parallèle, tout juste avant la taïga. La région de la
ment en 1998. Mentionnons toutefois une percée du
Jamésie produit environ 20% de la matière ligneuse
secteur minier à Lebel-sur- Quévillon au milieu des
du Québec, ce qui la place au deuxième rang des
années 1990 avec la découverte d’un gisement de
fournisseurs, derrière le Saguenay–Lac-Saint-Jean.
zinc et la mise en production de la mine Gonzague
L’immense potentiel forestier de la région a été un
Langlois, procurant ainsi de l’emploi à une centaine
moteur du développement économique de plusieurs
de travailleurs.
villes jamésiennes.
Depuis le tournant du nouveau millénaire, la tendance
Dans le contexte de la Grande Dépression, durant les
s’est toutefois inversée avec le lancement d’une
années 1930, le ministre québécois de la Colonisation,
nouvelle ruée vers les métaux avec la découverte,
de la Chasse et des Pêcheries, Irénée Vautrin, lance
en 2001, d’un important filon d’or à la Baie-James,
un plan de colonisation visant à encourager les
soutenu par la découverte d’un gisement de diamants
familles du sud du Québec à s’établir en Abitibi-
dans la région des monts Otish, au nord-ouest de
Témiscamingue afin de pratiquer l’agriculture et
Chibougamau. Le sous-sol de la Jamésie regorgeant
la coupe du bois. Cet effort de migration visant
encore de richesses, les investissements massifs
à contrecarrer les effets de la crise mène à
pour l’exploitation minière se multiplient, assurant
la naissance des villages de Saint-Joachim de
un avenir prometteur à une main-d’œuvre jeune et
Beaucanton et de Saint- Camille de Villebois en
11
spécialisée . Les monts Otish. Sylvain Roberge.
19 3 5 , e t d e S a i n t - É p h r e m d e Va l - P a r a d i s e n 19 37.
10
La ressource forestière est aussi à l’origine de la fondation de la ville de Lebel-sur- Quévillon, en 1966. Lebel-sur- Quévillon tire son nom de Jean-Baptiste Lebel, un entrepreneur forestier qui a construit une scierie à Rapide-des- Cèdres dès 1948 et de LouisAmable Quévillon, un maître menuisier, architecte et
L’infirmière Blanche Pronovost de Villebois. Bibliothèque et Archives nationales du Québec.
sculpteur qui a décoré de nombreuses églises du Québec 13 . En raison de l’immense potentiel forestier
Saviez-vous que?
que forme le triangle Chapais, Matagami et
La localité de Villebois est la patrie de Blanche Pronovost qui est personnifiée dans la série télévisée Les filles de Caleb. Elle a été la première infirmière de Villebois en 1936 12 .
Senneterre, la compagnie Domtar construit, à Lebelsur- Quévillon, la première usine de pâte Kraft du Québec qui ouvre ses portes en février 1967. Avec l ’ a j o u t d ’ u n e s c i e r i e e n 19 7 3 , l a c o m p a g n i e possède un véritable complexe d’exploitation f o r e s t i è r e q u i , a u d é b u t d e s a n n é e s 19 8 0 , em p lo ie p lu s d e 700 t ravailleu r s .
Le s p r e m i e r s a g r i c u l t e u r s fondent de grands espoirs dans cette nouvelle vie. Malheureusement, l’effervescence est de courte durée, puisque le
Saviez-vous que?
gouvernement ne mettra pas en place les mesures
Le p lan d’u rb an ism e d e Lebel-su r - Q uévillon , c on çu par la c o mp agn ie Dom tar , pr end la for m e d ’un ar br e. Les r ues d es s ect eu r s r ésid en tiels r ep r és ent en t les bran ches , alor s q u e le cent r e s oc ial et co mm er c ial r epr és ent e le tr o nc d e l’ar br e 14 .
nécessaires pour écouler la production agricole. La ressource forestière deviendra par la suite le cœur du développement de ces trois villages situés dans la portion sud-ouest de la Jamésie.
Draveurs sur la rivière Turgeon. Bibliothèque et Archives nationales du Québec.
Vue aérienne de Lebel-sur-Quévillon. Archives de la Ville de Lebel-sur-Quévillon.
11
Saviez-vous que?
L’exploration d’une région Des gens et des ressources L’industrie forestière occupe également une place importante à Chibougamau et à Matagami, ce qui permet à c es m unicipalités de d iver sifier leu r éc on omie init ia lement or ien tée ver s le s ec t eu r min ier. Chan t ier s Chibou gam au , u ne ent r ep r is e familiale fabriquant des structures de bois pour les mines et ex pédiant ses r ésid us d e copeau x à la pap et ière d e L a Tuqu e, com menc e ses ac tivit és en 1963. En 1992, avec la signature de l’Accord de libre-échange nord-américain (ALÉNA), Chantiers Chibougamau délaisse le marché des copeaux et du bois d’œuvre pour se lancer dans la production de bois à valeur ajoutée. En 1974, Produits forestiers Chapais voit le jour, mais la compagnie vend sa scierie et ses actifs à BarretteChapais dès l’année suivante. Au cours des années 1980, Barrette- Chapais devient l’un des plus grands producteurs de bois d’œuvre de l’est du Canada et maintient depuis ses hautes performances de production en employant près de 500 travailleurs. La prospérité de cette entreprise repose sur une qualité de bois exceptionnelle et des coûts de production inférieurs à la moyenne. La diversification de l’économie de la municipalité a permis à BarretteChapais de demeurer en activité malgré l’exode d’une partie de la population à la suite de la fermeture de la mine Opémiska en 1991 15 . Moulin à scie Gauthier à Matagami. Société d’histoire de Matagami.
12
La première usine de cogénération du Québec a été ouverte à Chapais. L’usine de Chapais produit de l’électricité à partir des résidus de bois qui proviennent des scieries.
À Matagami, sur les rives de la rivière Bell, la compagnie Bisson et Bisson obtient son premier droit de coupe en 1968, amorçant ainsi l’exploi tation f o r e s t i è r e d a n s c e s e c t e u r. D e s i n v e s t i s s e m e n t s per mettent l’acquisition de nouveaux bâtiments et le renou vellement de la machinerie. En 1988, Domtar s’en porte acquéreur et, en 2001, elle investit massivement dans la construction d’une nouvelle ligne de sciage qui est ouverte officiellement en avril 2001. L’entreprise emploie en ce moment 200 travailleurs.
Usine Bisson et Bisson à Matagami. Société d’histoire de Matagami.
Avec u n tau x d e c h ange d u d o llar am éric ain qu i es t t r ès favo rab le et u n e dem an de élevée p o ur les p r o d u it s d u b o is , les an n ées 1990 p rof it ent gén ér eu s em en t au x en t r ep r is es f or es tières de la Jamésie. Cette prospérité se prolonge jusqu’en 2004, mais la hausse du taux de change, la baisse de la possibilité forestière décrétée par le gouvernement de Jean Charest et la signature de la Paix des Braves plongent ensuite l’industrie dans un contexte plus difficile.
La Paix des braves de 2002 De quoi s’agit-il?
Usine de Chantiers Chibougamau. Chantiers Chibougamau.
Les effets de la crise forestière se font également ressentir dans la plupart des entreprises forestières
Signature de la Paix des Braves. Hydro-Québec.
de la région avec des fermetures temporaires
La Paix des braves est une entente signée le 7 février 2002 entre le premier ministre du Québec, Bernard Landry, et le grand chef des Cris, Ted Moses. L’accord permet à la société d’État Hydro- Québec de procéder à l’aménagement de l’infrastructure hydroélectrique Eastmain-Rupert. Par cette signature, les Cris ont renoncé aux poursuites qu’ils avaient entamées contre le gouvernement du Québec pour faire respecter la Convention de la Baie-James et du Nord québécois (1975), mais ils se sont vus octroyer 4,5 milliards de dollars qui seront versés au cours des 50 années subséquentes. Cet accord historique ouvre la voie au partenariat entre le gouvernement du Québec et les neuf communautés cries de la Baie-James pour le développement hydroélectrique régional.
ou définitives et la mise à pied de dizaines de travailleurs. Chantiers Chibougamau est l’une des rares exceptions à la règle, les investissements effectués durant la décennie 1990 dans la production de bois d’ingénierie ayant porté leurs fruits. Si le marché traditionnel du bois d’œuvre et des copeaux est en panne, celui de la construction d’édifices commer ciaux comme le Complexe de soccer intérieur du parc Chauveau et l’édifice Saint-Roch à Québec, dont Chantiers Chibougamau a été le principal fournisseur, est en plein essor. Somme toute, l’industrie forestière est vérita ble ment le second moteur économique lors de la naissance des villes jamé siennes. Jusqu’en 2005, la Jamésie
Source : Archives de Radio- Canada — Les droits territoriaux des autochtones, 2010.
compte cinq usines de sciage et une usine de pâte. L’avenir de cette industrie repose sur la gestion En novembre 2005, les activités de l’usine de Lebel-
intégrée et durable des ressources pour assurer la
sur-Quévillon sont interrompues en raison de conditions
pérennité des forêts et des emplois en Jamésie.
économiques défavorables. Domtar annonce finalement
L’exploitation des produits forestiers non ligneux
la fermeture définitive de l’usine en décembre 2008,
(PFNL) est un excellent exemple des avenues
une décision qui porte un dur coup à la population
s’offrant à ce secteur qui doit se remettre de la
quévillonnaise et à l’économie de la ville.
crise forestière qui a secoué le Québec.
13
Production de bois d’ingénierie par Chantiers Chibougamau. Chantiers Chibougamau.
Saviez-vous que? À vol d’oiseau , R ad iss o n s e tr o u ve à m i-ch em in en t r e M on tr éal et l’ext r êm e no r d d u Q uéb ec .
L’exploration d’une région Des gens et des ressources
Dans la même veine, la localité de Radisson est fondée en 1974 pour accueillir les travailleurs sur les chantiers 16 . En 1996, la centrale LG-2, la plus grande c en t rale s o u t er rain e au m o n d e, es t r en om mée en l’honneur du défunt premier ministre du Q u éb ec , R o b er t Bourassa, surnommé «le père de la Baie-James». De son côté, la ville de Matagami a également
Entrée de la localité de Radisson. France Lajoie.
Le lancement de la production hydroélectrique
profité des retombées de ce projet titanesque en
L’intérêt des Québécois pour la Jamésie est également
secteur minier qui fonctionne à plein régime,
dû à la présence de la ressource hydrique. Les rivières
l’économie matagamienne est plus que prospère
de la Jamésie — Caniapiscau, aux Mélèzes, Rupert,
durant la première phase du projet de la Baie-James.
devenant la porte d’entrée pour le transport de la machinerie et des travailleurs vers LG-2. Avec le
de la Grande Baleine, à la Baleine, George — que les Européens comparent plutôt à des fleuves, présentent
De 1987 à 1996, on procède à la seconde phase des
un potentiel hydroélectrique parmi les plus
travaux avec la construction des centrales LG-1,
importants au monde. Les premières études
LG-2A, Laforge 1 et 2 et Brisay, mais les retombées
exploratoires pour ce type de projet se réalisent
économiques sont toutefois moins importantes
dans les années 1950, mais la première phase du
que lors de la phase précédente. Finalement, en
projet de la Baie-James ne débute qu’en 1972 avec
2002, le gouvernement du Québec lance un autre
l ’ a m é n a g e m e n t d e t r o i s c e n t r a l e s ( LG - 2 , LG - 3 ,
projet hydroélectrique d’envergure : la construction
LG - 4 ) . D e s o r g a n i s a t i o n s v o i e n t l e j o u r p o u r
des centrales Eastmain 1, Eastmain 1-A et Sarcelle.
coordonner cette ambitieuse réalisation la Société
L’aménagement de ces nouvelles infrastructures
de dévelop pement de la Baie-James (S DBJ) et la
sous-tend la dérivation du cours supérieur de la
Municipalité de Baie-James (M BJ).
r i v i è r e R u p e r t , l o n g u e d e 516 k m , d o n t l a s o u r c e
14
Évacuateur de crue de la centrale LG-2. France Lajoie.
Quelques statistiques démesurément étonnantes à propos du
complexe La Grande
est le lac Mistassini et l’exutoire, la baie James. Ce projet a vu le jour à la suite de la signature d e l a P a i x d e s b r a v e s ( v o i r e n c a d r é p a g e 13 ) . La Jamésie produit aujourd’hui 55 % de l’énergie hydro électrique consommée au Québec et, en 2012, le complexe La Grande d’Hydro- Québec aura une puissance installée de 17 500 MW.
Robert Bourrassa devant la centrale LG-2. Archives d’Hydro-Québec.
La c en trale La G rand e-1 ( LG - 1). .. … a nécessité assez de béton pour aménager un trottoir de Montréal à Genève, soit une distance de 6000 km!
Inauguration de la centrale LG-2 par René Lévesque en 1979. Archives d’Hydro-Québec.
Ces projets hydroélectriques ont généré des retombées économiques considérables en Jamésie. Songeons par exemple au fait que le projet Eastmain a entraîné des dépenses de 123 millions de dollars entre janvier 2007
… a été construite par plus de 6 000 personnes! … est la dernière des neuf centrales du complexe La Grande à turbiner l’eau de la Grande Rivière avant que celle-ci ne se jette dans la baie James.
et août 2008 dans le Nord-du- Québec. Par ailleurs, Hydro- Québec s’engage, dans le cadre d’une entente
La c en trale R o ber t -Bou rassa (LG- 2 ). . .
avec les municipalités jamésiennes, à verser de
… avec ses 483 m, est aussi longue que cinq terrains de soccer!
manière compensatoire près de 300 millions de dollars au cours des 50 prochaines années pour favoriser la réalisation de projets à caractère social, environnemental et économique.
15
… est aussi haute qu’un immeuble de 53 étages. Elle dépasse donc tous les gratte-ciels de Montréal! Source : Hydro-Québec, 2010.
L’édification d’une région L’avènement des transports Blocus de 1971 sur la route 167. Société d’histoire régionale de Chibougamau.
Construction de la route reliant Amos et Matagami en 1960. Société d’histoire d’Amos.
La densification du réseau routier
Saviez-vous que?
C’est véritablement en 1949 que la Jamésie prend son envol grâce à la construction de la première route gravelée praticable à l’année. Initialement nommée boulevard Onésime- Gagnon (lieutenantgouverneur du Québec de 1958 à 1961), cette route reliant Chibougamau au Saguenay– Lac-Saint-Jean deviendra ensuite la route 167. L’asphaltage de cette route sera terminé en 1976. Dans la même lignée, la route 113 reliant Chapais et Chibougamau est achevée au cours des années 1950 et asphaltée en 1963 17 .
Le 15 ao û t 1971, en vir on 2000 manifest ant s s e s on t r end us d an s le p ar c d e Ch ibo ugamau, af in de r even d iq u er l’as ph alt age co mp let de la r o ut e 167.
R-1005) reliant Matagami et Lebel-sur- Quévillon sera asphalté, représentant un raccourci de près de 200 km. Aujourd’hui, cet engagement ne s’est toujours pas concrétisé, mais «La Traverse» demeure entretenue et praticable à l’année. En novembre 1991, le gouvernement du Québec donne le feu vert à la construction de la route du Nord qui fera la jonction entre Chibougamau et la route de la Baie-James.
À Matagami, le gouvernement unioniste d’Antonio Barrette décide en 1960 de financer une route permanente, qui partira de la ville d’Amos, située à 191 km au sud. La route 109 est achevée un an plus tard et est asphaltée en 1970 18 tandis que les 620 km de la route de la Baie-James entre Matagami et LG-2, en passant par Radisson, sont finalement achevés en 1976. La même année, on termine la route Transtaïga qui relie LG-2 à Caniapiscau. En 1980, le ministère de l’Énergie et des Ressources annonce que le chemin forestier (N-805 devenu
La route du Nord. Société d’histoire régionale de Chibougamau.
16
Construction du pont de la rivière Bell à Matagami en 1973. Société d’histoire de Matagami.
Inauguration chemin de fer à Matagami en 1963. Société d’histoire de Matagami.
Aéroport de Chibougamau-Chapais en 1982. Société d’histoire régionale de Chibougamau.
Inaugurée en 1993, la route du Nord a été tracée
La Jamésie à vol d’oiseau
principalement pour le développement du projet Eastmain d’Hydro- Québec. Le dernier projet routier
Le transport aérien a également marqué l’histoire de
d’envergure, lancé en 2005, vise à prolonger la route
la Jamésie, bien que dans une moindre mesure. À la
167 Nord vers les monts Otish, au nord-est du lac
fin des années 1950, les villes de Chibougamau et
Mistassini. Cette route donnerait un accès au parc
de Chapais possèdent chacune leur propre piste
national Albanel-Témiscamie- Otish, à un territoire
d’atterrissage. Cependant, comme ces infrastructures
forestier exploitable, de même qu’à une zone au
appartiennent à des entreprises privées, les deux
potentiel minéral important.
municipalités souhaitent se doter d’un aéroport digne de ce nom pour desservir leur territoire.
L’arrivée du chemin de fer
C’est finalement au lac Caché, à 10 km au sud de Chibougamau, qu’est aménagée une piste d’atterrissage
L’avènement du train a été un autre élément
de 900 m en gravier qui est opérationnelle en 1970,
déterminant pour le développement des municipalités
mais qui n’est toutefois pas dotée d’une aérogare
de la Jamésie. En 1949, une demande est faite au
pour recevoir les passagers. La lutte pour l’obtention
Canadien National (CN) pour que le chemin de fer
d’infrastructures modernes reprend et, en 1982, un
de l’Abitibi-Témiscamingue soit prolongé jusqu’à
aéroport doté d’une piste asphaltée de 1800 m est
Chibougamau afin de faciliter l’acheminement des
érigé aux abords de la route 113, entre Chapais et
produits forestiers et miniers. En 1957, on procède
Chibou gamau. À Lebel-sur- Quévillon, un aérodrome
à l’inauguration du chemin de fer Senneterre-
e s t e n f o n c t i o n d è s 19 6 6 e t , e n 1970 , M a t a g a m i
Chibougamau et, en 1963, à celui de Senneterre-
est à son tour pourvue d’une piste de 1 800 m.
Matagami. À ses débuts, la liaison vers Chibougamau
L’aéroport le plus important de la Jamésie a cependant
19
permet le transport de marchandises et de voyageurs .
été aménagé à Radisson. Lors des travaux de la
En 1959, le Saguenay– Lac-Saint-Jean est à son
p h as e 1 d e la B aie-J am es , o n y c o n s t r uit en 1973
tour relié à la région avec l’inauguration de la ligne
u n aér o p o r t avec u n e p is t e d e p lu s d e 2 080 m et
Chibougamau et Saint–Félicien.
u n e tour de contrôle.
17
Construction de la route de la Baie-James en 1973. Archives d’Hydro-Québec.
L’affirmation d’une région Les racines sociales de la Jamésie Radio CIAU-FM à Radisson. France Lajoie.
L’apparition des médias de communication
Lebel-sur- Quévillon, Le Courrier de Quévillon est publié dès 1974. Parallèlement à ces journaux, les municipalités publient localement des bulletins d ’ i n f o r m a t i o n c o m m e L’informateur à Matagami, La Tr ib u n e à Ch ap ais , Le B o r éal et Le F eu illeto n à L e b e l - s u r - Q u é v i l l o n , a i n s i q u e Le M i r a d o r à de B e a u c a n t o n , Va l - P a r a d i s e t V i l l e b o i s . La radio a également contribué au développement des villes jamésiennes. La première station de radio, nommée CHIB-FM, émet à Chibougamau à partir de 1962 depuis la base des Forces armées canadiennes. Toujours à Chapais et Chibougamau, la station privée commerciale CFED-CJMD diffuse pour la première fois
Journal régional Le Jamésien. Société d’histoire régionale de Chibougamau.
son contenu radiophonique en 1969. Cette dernière est En ce qui concerne le domaine des communications,
vendue au Groupe Antenne 6 de Roberval en 1991 et
la région de la Jamésie est desservie par un seul
est convertie et passe à la bande FM 93,5 en 2007 à la suite
média régional, Le Jamésien, un mensuel publié à
de l’acquisition des six stations du groupe Antenne 6
partir de 1997 par Quebecor. D’ailleurs, ce même
par Radio-Nord Communications. À Radisson, on syntonise
groupe publie l’hebdomadaire La Sentinelle de
la station de radio communautaire CIAU-FM 103,1
Chapais et Chibougamau, qui paraît pour la première
depuis 1998. En ondes depuis avril 2000, CHEF-99,9,
fois en juin 1957 (après Le Chibougamau Miner, Le
l a rad io co m m u n au t air e à M at agami, d if fu se d es
Courrier et Le Sentinel). À Matagami, un premier
informations locales et régio nales. Finalement,
journal, Nouvelles de Matagami News, est lancé
la Société Radio- Canada couvre tout le territoire
par une compagnie minière en 1962 et un second,
depuis la fin des années 1960 à partir des régions
La Jonction, fait son apparition en 1983. Quant à
voisines.
18
Télévision communautaire de Chapais. Société d’histoire régionale de Chibougamau.
Base militaire de Chibougamau en avant-plan. Société d’histoire régionale de Chibougamau.
Station radar de Chibougamau en 1972. Société d’histoire régionale de Chibougamau.
Pour ce qui est de la téléphonie, les résidents de la
que le ministère des Ressources naturelles et de la
Jamésie ont mené des luttes importantes au cours
Faune utilisent ce nouveau mode de communication
de leurs cinquante années d’histoire pour obtenir
pour leurs réunions.
des services adéquats malgré leur éloignement. Ainsi, en 1975, le ministre des Communications du
Cette même année, le CRSSS de la Baie-James investit
Québec, Jean-Paul L’Allier, intervient pour exiger
p ou r d évelo p p er d es s er vices d e télérad io logie;
de l’entreprise Téléphone du Nord, acquise en
un spécialiste de Montréal peut lire en temps réel
1976 par Télébec, des investissements justifiant les
une radiographie prise à Chibougamau, aidant ainsi
augmentations de tarifs 2 0 . Pour ses abonnés, Télébec
le médecin à prononcer le diagnostic et à prodiguer
rend disponible l’accès à Internet en 1997 et à
les soins appropriés plus efficacement.
la téléphonie cellulaire en 2003 dans les milieux urbanisés.
Autre technologie
En 1983, la première télévision communautaire de
En octobre 1958, dans le contexte de la guerre froide,
la Jamésie est créée à Chapais, mais cette chaîne ne
la Défense nationale annonce qu’elle installera une
diffuse que dans le secteur Chapais- Chibougamau.
station radar sur le mont Bourbeau à Chibougamau,
Par la suite, les autres municipalités se dotent de
faisant partie de la «ligne Pinetree», intégrée au
leur propre télévision communautaire.
système de défense nord-américain (NOR AD). Deux cents militaires s’installent en perma nence dans la
En 1997, l’instauration d’un service de téléconférence
municipalité et auront une influence très marquée
réduit le sentiment d’éloignement et facilite la
sur le milieu socioéconomique. En 1988, avec les
commu nication entre les acteurs du domaine de
nouveaux systèmes de communication par satellites,
l’éducation et de la santé de la Jamésie. Le Centre
la Défense nationale met fin à la «ligne Pinetree» et
d’études collégiales à Chibougamau, la Commission
démantèle la station radar de Chibou gamau. Les
scolaire de la Baie-James et le Centre régional de santé
militaires quittent alors Chibougamau, portant un
et de services sociaux (CRSSS de la Baie-James) ainsi
dur coup à l’économie locale.
19
Saviez-vous que?
L’affirmation d’une région Les racines sociales de la Jamésie
À Lebel-sur- Quévillon, avant la construction d’une clinique, les patients étaient accueillis dans des roulottes.
Hôpital de Chibougamau. Société d’histoire régionale de Chibougamau.
Une population grandissante, en santé et éduquée Vivre dans des villes éloignées les unes des autres signifie également se munir de services de santé dans chaque municipalité. En 1960, Chibougamau c o m p t e p r è s d e 5 000 r é s i d e n t s e t l a t e n d a n c e démographique est à la hausse; la construction d’un hôpital devient une priorité. Après de multiples pressions effectuées par le premier conseil municipal en 1955, le député d’Abitibi-Est, Lucien Cliche, promet un investissement pour bâtir un hôpital d’une capacité de 75 lits en janvier 1961. En 1963, le ministre des Affaires municipales, Pierre Laporte, en fait l’inauguration 21 . Chapais se dote d’une première clinique dès 1957, gracieuseté de la compagnie minière Opémiska. En 1973, le conseil d’administration de la clinique propose un projet d’agrandissement qui est accepté un an plus tard. Chapais obtient ainsi le premier centre local de services communautaires ( C LSC) de la Jamésie, qui desser t égalem en t le secteur de Ch ibougamau. Lebel-s u r - Qu évillo n travaille à un projet d’hôpital dès 1966 et celui-ci est inauguré au début de l’année 1975. À Matagami, un établissement comportant 23 lits ouvre ses portes en 1969 pour être ensuite nommé Centre de santé Isle-Dieu en 1983.
20
Roulottes servant de cliniques en 1966. Archives de la Ville de Lebel-sur-Quévillon.
Un autre aspect intéressant est la rapidité avec laquelle on doit construire des écoles pour répondre aux besoins occasionnés par la croissance démographique. C’est ainsi qu’à Chibougamau le ministère de l’Éducation autorise la construction de quatre écoles en moins de 10 ans : Notre-Damedu-Rosaire en 1958, Vinette en 1961, Bon-Pasteur en 1963 et Vatican II en 1967. À Chapais, on ouvre deux écoles en moins d’une décennie : l’École No-1- en 1955 et le Collège Saint-Dominique-Savio en 1961. À Lebel-sur- Quévillon, on construit deux écoles de 1967 à 1970 : J. A. Tremblay et Boréale. À Matagami, deux établissements, l’école Le Delta et Galinée, sont bâtis de 1962 à 1965.
Inauguration de l’école Galinée de Matagami en 1965. Société d’histoire de Matagami.
Polyvalente Le Filon de Chapais. Commission scolaire de la Baie-James.
Polyvalente Le Delta de Matagami. Commission scolaire de la Baie-James.
Au tournant des années 1970, cette croissance
49 étudiants y entreprennent des études collégiales
démographique oblige les commissaires à demander
en sciences humaines, sciences de la nature, sciences
la construction d’écoles pour les élèves de niveau
administratives et techniques administratives. L’offre
secondaire. À Chibougamau, la polyvalente La
de formation d e n iveau u n iver sitair e s e co n crétis e
Porte-du-Nord accueille 1 200 élèves dès septembre
en 1983 avec la création de l’Université du Québec
1973. À Chapais, après un premier refus en 1974,
en Abitibi-Témiscamingue (UQAT), la plus récente
la polyvalente Le Filon est construite et ouvre
constituante du réseau des Universités du Québec.
s e s p o r t e s e n 1977. F i n a l e m e n t , à M a t a g a m i , l a
En 2001, l’UQAT annonce la création du Fonds
polyvalente Le Delta est inaugurée en 1981.
Nord-du- Québec, spécialement créé pour contribuer à la recherche et à l’enseignement dans la région du Nord-du- Québec.
Tou jo u rs en 1981, le Cégep d e Sain t -F élic ien , s itu é à 240 km au sud d e Ch ibo ugam au, d o nn e s on ac co rd pour l’o u ver tu r e du Cent r e d’ét u d es collégiales à Chibougamau (CECC). En septembre,
Évolution démographique de la Jamésie 19 61 - 2 0 0 6 1961 1971 1981 1991 2001 2006 Lebel-sur- Quévillon Mat agami MBJ Chapais Chibougamau Source : Statistique Canada, Recensement 1961 à 2006.
Centre d’études collégiales à Chibougamau. Société d’histoire régionale de Chibougamau.
21
L’affirmation d’une région Les racines sociales de la Jamésie Église de Beaucanton. Société d’histoire régionale de Chibougamau.
La religion, source de rassemblement L’histoire de la Jamésie témoigne également d’une vie religieuse intense. Catholiques à 95%, les différentes paroisses jamésiennes sont regroupées au sein du diocèse d’Amos et coexistent avec les a u t r e s c o n f e s s i o n s . E n 19 4 8 , a p r è s h u i t a n s d e travaux effectués par les fidèles, on inaugure l’église catholique de Saint-Joachim de Beaucanton; la première église de la Jamésie est ainsi instituée. Un an plus tard, Villebois fait de même pour l’église Sainte- Camille.
Démolition de l’église Saint-Marcel en 1998. Société d’histoire régionale de Chibougamau.
22
Église de Villebois. Bibliothèque et Archives nationales du Québec.
Saviez-vous que? L’église de Saint-Joachim de Beaucanton est l’un des rares exemples québécois du style architectural «Dom Bellot», caractérisé par les fenêtres en pointes. Il s’agit d’un monument historique aux murs de pierres des champs et de granit taillé qui fait aujourd’hui la fierté de la localité 23 . En 1957, à Chibougamau, l’église Unie est érigée, aujourd’hui appelée l’église de la Pentecôte. Quant à la première paroisse catholique, Saint-Marcel, elle est fondée en 1952 avec la célébration de la première messe par le curé Marcel Vinette et l’abbé Rosaire Leblanc 2 2 . Cependant, l’église Saint-Marcel n’est érigée qu’en 1963. En 1965, on inaugure une seconde paroisse et, par le fait même, une deuxième église catholique, Reine du Rosaire, fondée par le père Laframboise. Les deux églises chibougamoises n’évoluent cependant pas au même rythme. S i l’église Reine du Rosaire est consacrée en 1980, celle de Saint-Marcel connaît sa part d’ennuis financiers de telle sorte que, en juin 1998, devant l’incapacité de procéder à des travaux de réfection majeurs, l’église est démolie devant 500 croyants et curieux rassemblés pour l’occasion. Le dernier lieu de culte à être inauguré à Chibougamau est l’église Évangélique Baptiste en 1979. Église Saint-Marcel. Société d’histoire régionale de Chibougamau.
Première église de Matagami en 1963. Société d’histoire de Matagami.
Par ailleurs, à Matagami, la paroisse du Sacré- Cœur
Dans les municipalités de la Jamésie, la vie spirituelle
voit le jour en 1963. Fait particulier, à la suite de
a aussi été animée par des communautés religieuses.
discussions entre l’évêque d’Amos, l’évêque anglican
Qu’elles soient Sœurs du Bon-Pasteur à Chapais,
et le surintendant de l’Église Unie en 1965, les trois
Dominicaines de l’Enfant-Jésus à Chibougamau ou
confessions religieuses décident de partager les coûts
Filles de la Charité du Sacré- Cœur-de-Jésus à Lebel-
et l’utilisation d’une même église, qui est inaugurée en
sur- Quévillon, ces religieuses ont tour à tour occupé
24
juin 1969 .
des fonctions importantes dans les écoles et dans les hôpitaux de la région.
À Lebel-sur- Quévillon, la paroisse Sainte-Famille est fondée en 1968, ce qui coïncide avec la construction de la chapelle. Pour les grandes célébrations cependant, les fidèles doivent se résigner à célébrer dans des lieux de culte improvisés, comme le centre commercial pour la messe de minuit de 1968 ou encore la taverne Atco. Une église œcuménique, c’est-à-dire un lieu de culte commun, est finalement inaugurée en 1973 2 5 . À Chapais, la paroisse Notre-Dame-de-Lourdes voit le jour en 1957, soit deux ans après la création de la municipalité. Auparavant, l’école N o -1- faisait office de lieu de culte jusqu’à la bénédiction de la première église, en septembre 1959 2 6 . Cette même année, la communauté anglicane se dote aussi d’un lieu de culte : Saint-Alban-le-Martyr. À Radisson, la paroisse des Saints-Martyrs- Canadiens est inaugurée en avril 1975. Inauguration de l’église de Lebel-sur-Quévillon en 1973. Archives de la Ville de Lebel-sur-Quévillon.
23
La consécration d’une région Un casse-tête à assembler Citoyens, aux urnes! Le député Michel Létourneau. Société d’histoire régionale de Chibougamau.
Même si la région du Nord-du-Québec a officiellement
Depuis les premi è res élections tenues en 1981, la
été créée en 1987, des initiatives de nature politique
circonscription d’Ungava a toujours élu un député
ont eu lieu dès les années 1960 pour tenter de réunir
du Parti québécois. En 2002, la circonscription a vu
les villes de la Jamésie avec les communautés cries
le péquiste Michel Létourneau être nommé ministre
et inuites. Ainsi, en mai 1965, le Directeur général
délégué au Développement du Nord québécois et
des élections du Québec (DGEQ) propose de réunir
ministre délégué aux Affaires autochtones. En 2008,
dans une nouvelle circonscription électorale les
le Directeur général des élections du Québec propose
villes de la Jamésie, les communautés cries étant
une refonte de la carte électorale québécoise
établies jusqu’au 54 degré Nord et de regrouper les
incluant des modifications à la cir cons cription
villes de Dolbeau et Mistassini au sud 2 7 . Ce projet de
électorale d’Ungava. Avec ses 23 897 électeurs,
réforme ne sera cependant jamais adopté.
l’Ungava a un important déficit par rapport au nombre
o
En 1980, la Commission économique de ChibougamauChapais, après une tournée des villes jamésiennes, demande à la Commission de la représentation élect orale d e cr éer une c ir con scr iption élect o rale autonome qui couvrirait le territoire du 49 e parallèle jusqu’à l’extrémité nord du territoire québécois 28 . La Commission souscrit à cette demande et cette même année, les villes de la Jamésie font désormais partie de la circonscription électorale d’Ungava.
moyen d’électeurs par circonscription électorale au Québec. Les changements envisagés feraient passer les villes de Chapais et Chibougamau dans la circonscription d’Abitibi-Est ainsi que Lebel-sur-Quévillon et Matagami dans Abitibi- Ouest. Cette réforme ne constituerait ni plus ni moins qu’un retour à la situation qui prévalait avant la création de la circonscription électorale d’Ungava. Un tollé de protestations s’élève rapidement et 11 mémoires sont présentés lors de la visite de la Commission de la réforme électorale à Chibougamau en mai 2008.
Saviez-vous que? La circonscription électorale d’Ungava est la plus vaste du Québec, mais la deuxième comptant le moins d’électeurs!
Finalement, aucune modification n’est apportée dans la circonscription d’Ungava.
24
Une autre étape est franchie en mai 1984 lors du Sommet économique régional alors que les représentants de Chapais- Chibougamau demandent l’appui du Saguenay–Lac-Saint-Jean pour la création d’une région administrative englobant la Jamésie. Cette requête fait suite aux appuis reçus du Grand Conseil des Cris et du député d’Ungava. Une volonté commune de former une entité régionale avec les différentes villes du territoire prend forme 31 .
Robert Bourassa et le premier conseil municipal de la Municipalité de Baie-James. Hydro-Québec.
La naissance de la région du Nord-du- Québec Le premier évènement annonciateur de la création de la région du Nord-du- Québec peut être retracé en 1971 lorsque le gouvernement du Québec crée la Municipalité de Baie-James (M BJ) ainsi que la Société de développement de la Baie-James (SDBJ) et sa filiale, la Société d’énergie de la Baie-James (SEBJ) 29 . Ces organismes ont pour mandat de favoriser
Le député Marcel Lafrenière en compagnie du premier ministre René Lévesque. Société d’histoire régionale de Chibougamau.
le développement économique du territoire de la
Toutefois, une déclaration du premier ministre René Lévesque en surprend plus d’un et provoque une onde de choc. En effet, lors de son passage à Radisson en mai 1984, il déclare que «Radisson possède tous les atouts pour devenir la capitale régionale du Nord québécois» 32 . Rapidement, des voix s’élèvent contre cette vision et le projet de mise en place d’une région administrative est suspendu en raison, notamment, de la prise du pouvoir par le Parti libéral en décembre 1985.
Jamésie. Au départ, leur création soulève un certain mécontentement compte tenu du fait que leurs représentants n’habitent pas la région. Cet aspect est particulièrement troublant dans la mesure où les sept membres du conseil d’administration de la S DBJ, nommés par Québec, siègent également à celui de la MBJ. Il faut attendre jusqu’en 2001 pour voir des élus jamésiens siéger à la Municipalité de Baie-James 3 0 .
25
La consécration d’une région Un casse-tête à assembler Finalement, le 22 décembre 1987, l’Assemblée nationale du Québec décrète la naissance d’une nouvelle région administrative nommée «Norddu- Québec». Celle-ci englobe la Jamésie (49 e au 55 e parallèle) et le Nunavik. Puisque cette région n’existe alors que sur papier, le véritable défi est de lui donner les véritables outils pour assurer son développement et une cohésion régionale.
La porte de la Baie-James à Villebois. Municipalité de Baie-James.
Saviez-vous que? En 1996, un référendum s’est tenu à Beaucanton et à Val-Paradis à propos de l’appartenance de ces communautés à la nouvelle région. Le OUI l’a emporté, confirmant ainsi le désir de la population de demeurer en Jamésie et, à plus grande échelle, dans le Nord-du- Québec.
Centre de santé de Lebel-sur-Quévillon. Photographie Marilou. Droits d’auteur Mouvement Jeunesse Baie-James.
La régionalisation des services publics Avant les années 1990, sur le plan de la santé et des services sociaux, les secteurs de Matagami et de Lebel-sur- Quévillon sont desservis par l’AbitibiTémiscamingue tandis que ceux de Chapais et Chibougamau le sont par le Saguenay–Lac-Saint-Jean. En 1996, on procède à la fusion de cinq établissements de santé de la région du Nord-du- Québec pour créer le Centre régional de santé et de services sociaux de la Baie-James. Pour répondre adéquatement aux besoins des communautés dispersées sur le territoire, le CR S S S de la Baie-James compte des Centres de santé (CS) dans chacune des municipalités : Chapais (CS René Ricard), Chibougamau (CS de Chibougamau), Lebel-sur- Quévillon (CS de Le b e l - s u r - Q u é v i l l o n ) , M a t a g a m i ( C S I s l e - D i e u ) e t Radisson (CS de Radisson). Quant au secteur d e B e a u c a n t o n - Va l - Pa ra d i s - V i l l e b o i s , l e s l o c a l i t é s r e l è v e n t t o u j o u r s d e l ’ A b i t i b i -T é m i s c a m i n g u e e n raison de la proximité des services de santé à La Sarre.
26
Conseil d’administration de la CREBJ en 2010. Conférence régionale des élus de la Baie-James.
En matière de développement régional, le Conseil régional de concertation et de développement du Nord-du- Québec est créé en mars 1993. Comme pour le secteur de la santé, les villes étaient auparavant desservies par des organismes de développement situés à l’extérieur de la région. Compte tenu de la présence des trois nations habitant le Nord-duQuébec, on prend la décision de former un Conseil régional pour chaque entité et, en décembre 1993, le Conseil régional de la Radissonie (CRR) est fondé. Ayant son siège social à Matagami, cet organisme tient également lieu d’association touristique régionale (ATR) et de conseil régional des loisirs et de la culture. Il faut souligner qu’ailleurs au Québec ces trois institutions sont distinctes et autonomes 3 4 . En 1998, le CR R devient le Conseil régional de CRSSS de Chibougamau. Société d’histoire régionale de Chibougamau.
développement de la Baie-James (CRDBJ) et regroupe
En 1999, en plus d’assurer la gestion des centres de
près d’une trentaine de membres représentant
santé, le CR S S S de la Baie-James se voit attribuer
toutes les sphères de la société civile. En avril 2004,
une seconde mission. En effet, en étant intégré à
le gouvernement libéral du Québec annonce un
son tour à la Régie régionale de la santé et des
changement de forme et de fond. En vertu de la Loi
services sociaux du Nord-du-Québec, le CRSSS devient
sur le ministère du Développement économique
également responsable de la planification des soins
et régional et de la Recherche adoptée en
de santé en Jamésie. Il s’agit d’une structure unique
décembre 2003, le gouvernement du Québec
au sein du système de santé au Québec. Le siège
m o d if ie la st r u c tu r e d es C R D et le C R DB J devien t
social et administratif du CRSSS de la Baie-James est
la Conférence régionale des élus de la Baie-James
33
(CREBJ).
localisé à Chibougamau .
27
La consécration d’une région Un casse-tête à assembler Commission scolaire de la Baie-James à Chibougamau. Société d’histoire régionale de Chibougamau.
Les années 1990 marquent la dernière étape vers la r é g i o n a l i s a t i o n d e s s e r v i c e s d ’ é d u c a t i o n . Le t o u t débute en 1971, lorsque le gouvernement de Robert Bourassa adopte la Loi concernant le regroupement et la gestion des commissions scolaires menant à la fusion des commissions scolaires de Chapais et Chibougamau d’une part, et celles de Joutel et Matagami d’autre part. En 1986, en vertu de la Loi abrogeant la loi concernant la Commission scolaire du Nouveau- Québec, la Commission scolaire JoutelMatagami devient la Commission scolaire du NouveauQuébec à la suite de sa fusion avec cette dernière qui couvrait le territoire de Radisson 3 5 . Le ministère des Ressources naturelles et de la Faune à Lebel-sur-Quévillon. Mouvement Jeunesse Baie-James.
En 1996, la ministre de l’Éducation du Québec,
La région continue à s’organiser avec l’implantation
Pa u l i n e M a r o i s , c l a m e l a n é c e s s i t é d e r e g r o u p e r
d’organismes gouvernementaux. En 1997, le ministère
les commissions scolaires du Québec au sein
des Régions s’établit en Jamésie avec la création
d’entités plus vastes que celles des municipalités.
d’un poste de sous-ministre adjoint responsable
Concrètement, le Québec compte alors plus de
du Nord-du- Québec. En 2000, c’est au tour de la
200 commissions scolaires et la volonté est de
Direction de la Société de la faune et des parcs du
ramener ce nombre à 72. En août 1997, la ministre
Québec de venir s’implanter à Chibougamau, suivie
Marois décrète que les trois commissions scolaires
en 2003 par la Direction régionale du ministère de
francophones du territoire de la Jamésie (Chapais-
l’Emploi, de la Solidarité sociale et de la Famille du
Chibougamau, Lebel-sur-Quévillon et Nouveau-Québec)
Québec. Finalement, en 2006, la Direction régionale
forment désormais la Commission scolaire de la Baie-
du ministère des Ressources naturelles et de la
36
Faune (MRNF) est installée à Lebel-sur- Quévillon.
James (CSBJ) qui a son siège social à Chibougamau .
28
L’identité d’une région : Une communauté créative et active Larry Wilson en 1963. Société d’histoire régionale de Chibougamau.
Les manifestations culturelles
Bibliothèque de Matagami en 1988. Société d’histoire de Matagami.
de service d’archives privées agréé par Bibliothèque et Archives nationales du Québec. Pour sa part, la
Plusieurs personnes se sont impliquées dans les
Société d’histoire de Matagami voit le jour en 1984.
municipalités jamésiennes pour développer le
Le mandat de ces deux organismes est de faire
domaine culturel, que ce soit pour la littérature,
l’acquisition, le traitement et la diffusion d’archives
l’histoire, les arts de la scène, la peinture etc.
historiques.
Le premier projet culturel propre à la Jamésie
Les arts de la scène s’expriment également en
revient à Larry Wilson avec la parution de son
Jamésie par le chant et le théâtre. En 1968, la chorale
ouvrage L’appel du Chibougamau (1956). M. Wilson
Les Voix de la Vallée du Cuivre de Chibougamau est
est également le principal donateur de la première
mise sur pied et, depuis, elle se donne en spectacle
bibliothèque municipale de la Jamésie, fondée à
annuellement au mois de mai. Ce groupe a
Chibougamau en 1961. À Matagami, la première
également participé à des prestations en France et y
bibliothèque (1965) est localisée dans une maison
a fièrement représenté la région. En 1980, Le Théâtre
prêtée par la mine alors que le véritable établissement
des Épinettes conçoit et met en scène sa première
sera inauguré en 1969. Lebel-sur- Quévillon se dote
création : L’épouvantable pouvoir de l’épouvantail
d’une bibliothèque municipale en 1970 tandis que
noir. En 1992, elle participe au Festival des arts de
la ville de Chapais acquiert la sienne en 1975 et
la scène de Victoriaville avec Risque d’orage en
Radisson, en 1995.
soirée 3 7 et est toujours en activité. À l’automne 2000, la troupe de théâtre Introspection voit le jour.
Sur le plan de la conservation et de la mise en valeur
Elle met en scène des étudiants du Centre d’études
du patrimoine historique, la région de la Jamésie
collégiales à Chibou gamau qui ont présenté, en
compte deux sociétés d’histoire. La Société d’histoire
2008, une pièce sur le décrochage scolaire puis la
régionale de Chibougamau est mise sur pied en
comédie L’envers du décor dans différentes villes de
1979. Depuis 1996, cet organisme détient le statut
la région.
Page couverture du livre L’Appel du Chibougamau. Société d’histoire régionale de Chibougamau.
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L’identité d’une région : Une communauté créative et active Fouilles archéologiques le long de la rivière Bell. Archéo-08.
Festival en août. Ville de Chibougamau.
La Jamésie est, par ailleurs, le territoire d’auteurs prolifiques et d’artistes peintres. En 2007, le pastelliste Pierre Bureau de Chibougamau, qui a commencé sa carrière comme enseignant, fête ses 30 années de carrière. Dans la même municipalité, Guy Lalancette est finaliste pour les Prix littéraires du Gouver neur général en 2005 avec son troisième roman Un amour empoulaillé .
En 2007, le Mouvement Jeunesse Baie-James (MJBJ) organise à Lebel-sur- Quévillon le premier Rassemblement Jeunesse Jamésien. Cette rencontre régionale de trois jours donne l’occasion à des Jamésiens âgés de 18 à 35 ans de s’informer, d’échanger et de se mobiliser autour de plusieurs thématiques. Une deuxième édition se tient également en 2009.
Certaines villes organisent des rencontres culturelles locales ou régionales qui se tiennent généralement pendant l’été. Par exemple, le Festival en août, créé en 2001, est présenté à Chibougamau au cœur du centre-ville, sur une scène extérieure. Les festivités durant quatre jours, sont l’occasion, autant pour la population jamésienne que pour les artistes du Nord québécois, de se réunir et de partager leur passion pour la musique 3 8 . En 2002, la Rencontre jeunesse Nord-du- Québec se tient pour la première fois à Chibougamau. Elle réunit quelque 600 jeunes de la quatrième année du primaire à la cinquième année du secondaire qui participent à des activités sportives, culturelles et récréatives. De plus, depuis 2003, la Commission Loisir et Sport de la Baie-James (CLSBJ) invite les écoles secondaires de chaque municipalité à organiser le concours «Secondaire en spectacle». L’équivalent existe également au niveau collégial sous le nom de «Cégep en spectacle» et est orga nisé annuellement partout au Québec.
30
Publicité du Rassemblement Jeunesse Jamésien en 2009. Mouvement Jeunesse Baie-James.
Enfin, en 2007, la Conférence régionale des élus de la Baie-James signe une entente avec le groupe Archéo-08. L’objectif de ce partenariat est de permettre à une équipe d’archéologues d’effectuer des fouilles dans la frange sud du territoire de la Baie-James, sur le bassin versant de la rivière Bell, au sud de Matagami, et sur d’anciens postes de traite dans les secteurs de Chapais et Chibougamau. Le grand public est invité annuellement à venir visiter les lieux durant les fouilles.
Saviez-vous que? Le complexe sportif de Chapais a été inauguré le 6 février 1971 en présence du célèbre hockeyeur Maurice Richard 4 0 .
Club de curling de Chapais en 1979. Société d’histoire régionale de Chibougamau.
Équipe de hockey Les Braves de Matagami. Société d’histoire de Matagami.
Les loisirs au cœur des communautés Dès la naissance des villes de la Jamésie, les sports et les loisirs jouent un rôle déterminant. Les compagnies forestières et minières contribuent grandement à l’édification des infrastructures sportives. Par la suite, les paroisses, les bénévoles, les clubs sociaux et les municipalités prennent la relève.
EN HIVER
Maurice Richard à Chapais en 1971. Société d’histoire régionale de Chibougamau.
Les adeptes du curling sont les plus choyés lors de
À la naissance des municipalités, le hockey se pratique
l’implantation des villes. Les entreprises minières
sur des patinoires extérieures. L’ouverture officielle
(Campbell, Opémiska, Mattagami Lake Mines)
de l’aréna de Chibougamau se fait en 1973. À
défraient les coûts de construction des infrastructures
Chapais, le conseil municipal développe en 1969 le
liées à ce sport qui est très prisé par la population
projet d’une infrastructure regroupant une glace et
et particulièrement par les anglophones, lesquels
une piscine avec la contribution de la compagnie
sont les principaux promoteurs du secteur minier
minière Opémiska. Cette même année, à Lebel-sur-
en Jamésie à l’époque.
Quévillon, le conseil municipal et Domtar investissent
Vient ensuite la pratique des sports extérieurs
dans la construction d’un édifice multifonctionnel
comme le hockey sur glace et le ski. À Chibougamau,
comprenant un aréna, une salle de cinéma et une
l’aménagement du centre de ski se fait par le Club
c h a p e l l e q u i e s t i n a u g u r é e n 1973 . F i n a l e m e n t ,
Kiwanis qui inaugure le Centre Précambrien en
mentionnons le Festival du hockey mineur de
1961 3 9 . Celui-ci devient le Centre plein-air Mont
C h i b o u g a m a u , l a n c é e n 1974 , e t d u F e s t i v a l d e s
C h a l c o e n 19 6 3 e t l a m u n i c i p a l i t é s ’ e n p o r t e
jeunes hockeyeurs, démarré en 1984, qui continuent,
acquéreur en 1983. À Lebel-sur- Quévillon, le Mont
encore aujourd’hui, d’avoir un vif succès auprès de
Surprise est aménagé en 1967.
la population.
31
Mont Surprise à Lebel-sur-Quévillon. Archives de la Ville de Lebel-sur-Quévillon.
L’identité d’une région : Une communauté créative et active Arrivée des coureurs au Rallye international de motoneige de Chibougamau en 1968. Société d’histoire régionale de Chibougamau.
D’autres festivals embellissent l’hiver des Jamésiens. Les municipalités ont orchestré des carnavals d’hiver mettant en vedette un aspect typique de la région : la motoneige. À Chibougamau, en 1967, Léo-Paul Larouche et d’autres bénévoles mettent sur pied le Festival Folifrets et le Rallye international de motoneige de Chibougamau, lesquels durent dix jours. Le clou de l’événement est une course de motoneige de 160 km autour du lac Chibougamau. La première année, alors que tous les observateurs s’attendent à ce qu’un gagnant prenne plus de huit heures pour compléter le trajet, Jules Côté le fait en 4 heures et 56 minutes. Chapais a également e u s o n c a r n a v a l d ’ h i v e r a n n u e l d e 19 67 à 2 0 0 2 , orchestré par le Club Lions.
Escrime à Chibougamau. Société d’histoire régionale de Chibougamau.
sur le lac Opémiska, situé 10 km de Chapais : le Festival du doré Baie-James vient d’être créé! Au f il d es an n ées , il es t deven u le p lu s imp ort an t tournoi de pêche au Québec. Chaque année, plusieurs milliers de personnes s’y réunissent, ce qui offre à la municipalité une belle visibilité et des retombées économiques très appréciables. Lebel-sur-Quévillon réserve également à la population de grandioses festivités de la Fête nationale du Québec avec son célèbre feu de joie.
Saviez-vous que? Le Festival Folifrets de Chibougamau comprend la traditionnelle Randonnée du Président, qui est la plus grande randonnée de motoneiges anciennes en Amérique du Nord 41!
Finalement, trois villes jamésiennes ont accueilli les finales régionales d’hiver des Jeux du Québec. En 1979, Chapais a accueilli les jeunes athlètes de l’Abitibi-Témiscamingue et Chibougamau, ceux du Saguenay–Lac-Saint-Jean. L’année suivante, Lebel-surQuévillon a fait de même pour l’Abitibi-Témiscamingue.
De plus, la Jamésie a vu naître des athlètes qui l’ont représentée sur la scène internationale. À Chibougamau, Henri Sassine, enseignant en éducation physique, fonde à la fin des années 1970 le célèbre Club Scaramouche, une école d’escrime reconnue partout au Canada. Il devient entraîneur de l’équipe nationale en 1984 et, cette même année, huit escrimeurs sous sa tutelle participent aux Jeux olympiques de Los Angeles. Sa fille, Sandra Sassine, est allée aux Jeux de 2008 à Beijing.
EN ÉTÉ La saison estivale est aussi synonyme de rassemblements. D’ailleurs, les nombreux plans d’eau permettent la pratique de nombreuses activités nautiques qui embellissent les étés des Jamésien! En 2000, un groupe de bénévoles organise un tournoi de pêche
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Groupe de pêcheurs. Association chasse et pêche de Chibougamau.
Visite du parc Robert A. Boyd. Tourisme Baie-James.
Pêche à la truite. Association chasse et pêche de Chibougamau.
Les attraits touristiques de chez nous
chasser le caribou. La Jamésie offre également le terrain de jeu rêvé aux adeptes de motoneige avec ses quelques 1 100 km de sentiers entretenus e t b a l i s é s serpentant à travers la forêt boréale et offrant des paysages grandioses 4 2 . Finalement, pour les fervents d’histoire et de patrimoine, un circuit d’interprétation des ponts couverts érigés dans les années 1940-1950 a été aménagé dans le secteur de Beaucanton, Val-Paradis et Villebois.
Après les mines, la forêt et l’hydroélectricité, le tourisme en Jamésie représente un axe économique non négligeable. À partir des années 1990, ce secteur prend une importance grandissante grâce à la volonté des acteurs sociopolitiques de diversifier l’économie en structurant le secteur touristique de la nouvelle région du Nord-du- Québec. Tourisme Baie-James, une association touristique régionale, est ainsi créé. L’attrait touristique le plus spectaculaire de la Jamésie est assurément le complexe hydroélectrique La Grande. D’ailleurs, le parc Robert-A.-Boyd, une initiative de la Société des sites historiques de Radisson, rend hommage à la contribution de cet ingénieur en reconstituant le campement où les premières campagnes d’exploration des travaux de la Baie-James ont eu lieu dans les années 1950. De plus, les aménagements du complexe La Grande sont également accessibles au public. À ce jour, plus de 200 000 personnes venues des quatre coins de la planète ont visité le site. Les innombrables lacs et forêts du territoire jamésien sont réputés pour leur richesse et en font une destination privilégiée pour les amateurs de chasse et de pêche. Les pourvoiries o f frent aux vis iteur s un séjou r m émo rab le ét é comme hiver, que ce soit pour taquiner la truite ou
Motoneige. Société d’histoire régionale de Chibougamau.
Les municipalités de la Jamésie ont beaucoup investi dans des infrastructures touristiques depuis les années 1990, souvent grâce à des projets mettant en valeur l’environnement, notamment ceux financés par Hydro- Québec. Ainsi, des sentiers pédestres et d’interprétation, des pistes c yclables et des plages municipales ont été aménagés à même le cadre naturel déjà prometteur afin de renforcer le potentiel récréatif et touristique de la région.
Saviez-vous que? La route de la Baie-James qui mène à Radisson est bordée de terrains de camping rustique et de rampes de mises à l’eau offerts gratuitement!
33
Pont couvert Maurice-Duplessis à Beaucanton. Société d’histoire régionale de Chibougamau.
L’avenir d’une région Relève à l’horizon! Visite de Place aux jeunes à la mine Persévérance de Matagami. Place aux jeunes de la Jamésie.
pour développer des services, améliorer la qualité de
La Jamésie est un vaste territoire plein de potentiel, avec un climat quelque peu rigoureux certes, mais dont l’avenir est prometteur. Initialement, il est vrai que les fondateurs des localités jamésiennes n’avaient pas nécessairement l’intention de fonder des villes permanentes puisque seule l’exploitation des ressources motivait leur implantation. D’ailleurs, à l’époque, la plupart des édifices et services muni cipaux ont été financés et construits par les compagnies minières et forestières afin d’attirer la main-d’œuvre en lui offrant une qualité de vie intéressante et des emplois bien rémunérés. Depuis, le développement de la Jamésie dépend, pour une grande part, du dynamisme de sa population.
la vie, démarrer des entreprises innovantes, attirer des investisseurs ou sauver des entreprises menacées de fermeture. Ces batailles témoignent avec éloquence que la population jamésienne a de plus en plus la volonté de développer le Nord québécois pour y habiter. Aujourd’hui, la Jamésie est un territoire où l’on trouve une diversité évidente. La cohabitation et les échanges entre les deux communautés, québécoise et crie, ajoutent à cette richesse culturelle. De plus, les fondements économiques qui ont mené à la création des villes sont en pleine transformation. Pensons par exemple qu’en 2012, Chibougamau et Chapais n’ont aucune mine en activité alors que c’est l’exploitation minière qui
De plus en plus de personnes désirent demeurer en Jamésie. Cela se voit par les infrastructures qu’on y aménage, tantôt pour répondre aux besoins des groupes sociaux, les personnes âgées par exemple, tantôt pour les besoins des amateurs de sports et loisirs : centres de ski, arénas, terrains de golf, cinémas, circuits touristiques, etc. On tente également de répondre aux préoccupations en matière de culture : spectacles, troupes de théâtre ou rencontres culturelles, de même qu’en éducation; formation technique et professionnelle de niveau secondaire, collégial ou universitaire. Ajoutons aussi que des groupes se sont mobilisés et le font encore Coucher de soleil à la pêche sur la glace. Frédéric Fortier.
est à la base de l’implantation de ces villes. Pour sa part, Lebel-sur-Quévillon s’efforce de redynamiser son économie à la suite du déclin de l’industrie forestière et à la fermeture de Domtar; l’annonce de réouverture de l’usine par Fortress Cellulose Spécialisé ravive l’espoir. Conséquemment, la population jamésienne et tout particulièrement la jeunesse, notre relève, doit dès aujourd’hui se renouveler et développer de nouveaux créneaux pour assurer le développement durable et prospère de la Jamésie, et ce, dans un contexte où les perspectives de développement semblent prometteuses avec le déploiement du Plan Nord.
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Bibliographie
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Références Numérotation dans le texte 1 2 3 4 5 6 7
: : : : : : :
8 : 9 10 11 12 13 14 15 16 17
: : : : : : : : :
18 : 19 : 20 : 21 : 22 : 23 : 24 :
Ministère des Transports, 2010. Institut de la statistique du Québec, 2010. Institut de la statistique du Québec, 2010. Municipalité de Baie-James, 2010. Commission de toponymie du Québec, 2010. Ville de Matagami, 2010. La Sentinelle de Chapais et Chibougamau, 16 août 1957. Ville de Matagami. Cahier souvenir 25 e anniversaire, 1963-1988. Vallières, 1989. Houle, 2008. La ruée vers le Nord, 2010. Localité de Villebois, 2010. Commission de toponymie du Québec, 2010. Grand Québec, 2010. Municipalité de Baie-James, 2010. Ministère des Régions, 2001. La Sentinelle de Chapais et Chibougamau, 24 juillet 1963. La Sentinelle de Chapais et Chibougamau, 18 mai 1971. La Sentinelle de Chapais et Chibougamau, 18 juillet 1958. La Sentinelle de Chapais et Chibougamau, 21 mai 1975. La Sentinelle de Chapais et Chibougamau, 23 octobre 1963. La Sentinelle de Chapais et Chibougamau, 3 avril 1963. Municipalité de Baie-James, 2010. Ville de Matagami. Cahier souvenir 25 e anniversaire, 1963-1988.
25 : Ville de Lebel-sur- Quévillon. Cahier souvenir 25 e anniversaire, 1966-1991. 26 : Ville de Chapais. Cahier souvenir 50 e anniversaire, 1955-2005. 27 : La Sentinelle de Chapais et Chibougamau, 18 mai 1965. 28 : Le Jamésien. Ungava : 20 ans, mai 2002. 29 : Loi sur le développement et l’organisation municipale de la région de la Baie-James (L.R.Q., chapitre D-8.2). 30 : La Sentinelle de Chapais et Chibougamau, 31 octobre 2001. 31 : La Sentinelle de Chapais et Chibougamau, 28 mars 1984. 32 : La Sentinelle de Chapais et Chibougamau, 6 juin 1984. 33 : Centre régional de santé et de services sociaux de la Baie-James, 2010. 34 : Conseil régional de la Radissonie, 1993. 35 : Le Regent, 1982. 36 : La Sentinelle de Chapais et Chibougamau, 1 e r juin 1997. 37 : La Sentinelle de Chapais et Chibougamau, 4 août 1992. 38 : Tourisme Baie-James, 2010. 39 : La Sentinelle de Chapais et Chibougamau, 12 avril 1961. 40 : Ville de Chapais. Cahier souvenir 50 e anniversaire, 1955-2005. 41 : Tourisme Baie-James, 2010. 42 : Tourisme Baie-James, 2010.
1
2
3
4
Photographies sur la couverture : 1- Inauguration du chemin de fer Chibougamau-Senneterre en 1957. Société d’histoire régionale de Chibougamau. 2- Coucher de soleil à la pêche sur la glace. Frédéric Fortier. 3- Le géologue Robert Bell. Ressources naturelles Canada. 4- Les portes de la Baie-James lors du 75e anniversaire de Villebois. Localité de Villebois. 5- Groupe de pêcheurs. Association chasse et pêche de Chibougamau. 6- École de rang à Villebois. Bibliothèque et Archives nationales du Québec. 7- Draveurs sur la rivière Turgeon. Bibliothèque et Archives nationales du Québec. Photographies au dos : 1- Pont de la rivière Bell à Matagami. Société d’histoire régionale de Chibougamau. 2- Kayak en eau vive. Sylvain Roberge. 3- Couvert forestier automnal. Sylvain Roberge. 4- Pêche à la truite. Association chasse et pêche de Chibougamau.
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