Introduction - Priorité Jeunesse

Page 1

INTRODUCTION

« Je ne veux être jugé que sur un seul objectif : est-ce que les jeunes vivront mieux en 2017 qu’en 2012 ? » Ces mots prononcés par François Hollande au Bourget le 22 janvier 2012 résonnent encore dans les oreilles de centaines de militants et de millions de jeunes qui ont alors espéré que leur vote pour François Hollande améliorerait leur vie quotidienne et leur destin collectif. Le 6 mai 2012, les jeunes ont majoritairement voté pour la gauche, permettant à François Hollande de devenir Président de la République après dix années de gouvernements de droite. Pour la première fois, notre génération a connu l’espoir de lendemains meilleurs. La gauche au pouvoir a fait de la jeunesse sa Priorité avec la mise en œuvre des emplois d’avenir, la Garantie jeunes, l’encadrement des stages, l’augmentation des bourses étudiantes, le remboursement à 100% de la contraception pour les mineures, la refonte des rythmes scolaires, la création de 60 000 postes dans l’Education nationale et l’enseignement de l’égalité entre les filles et les garçons. Dans le même temps, si l’emploi des jeunes a connu une légère amélioration grâce à cette politique volontariste, de nombreux espoirs ont été déçus. Deux ans plus tard les jeunes se sont massivement abstenus lors des élections municipales et européennes. La défiance de notre génération n’a jamais été aussi grande vis-à-vis de la politique. A mi-mandat, nous voulons faire un bilan et dresser des perspectives.

Transformer la vie des jeunes Jeunes urbains ou ruraux, de métropole ou d’outremers, diplômés ou non, nous subissons plus que les autres classes d’âge les difficultés économiques et sociales. La crainte de devenir une génération sacrifiée s’affirme au moment où trois quart des 18/25 ans ont la conviction

que leur vie ne sera pas meilleure que celle de leurs parents. Pourtant, notre génération est la plus qualifiée de l’Histoire, elle est engagée, mobile, créative, connectée au monde entier. Au delà des craintes et des angoisses qui pèsent sur eux, les jeunes sont optimistes et volontaires. Des orientations budgétaires prises souvent en notre nom « pour ne pas faire peser la dette sur les générations qui viennent », sont porteuses de plus de risques que d’espoirs. En 2014, on parle davantage de niveaux de déficits que de transition énergétique ou de création d’emplois Quand 23% des jeunes vivent sous le seuil de pauvreté, la baisse de 50 milliards d’Euros des dépenses publiques et des baisses d’impôts mal ciblées risquent d’aggraver leur situation plus que de l’améliorer. A travers les taux et les courbes, on peine à voir se dessiner un projet de société qui était pourtant bien là en 2012. Après les années Sarkozy, l’attente était forte de voir changer le discours sur les habitants des quartiers populaires, de passer des paroles aux actes pour lutter contre les discriminations et de remettre la République au centre de l’action de l ‘Etat. Nombre d’espoirs ont été déçus. La différence avec les périodes précédentes se situe dans ce paradoxe : face aux inégalités, au chômage de masse, au dérèglement climatique, aux discriminations, il y a l’impuissance, le sentiment que la couleur du bulletin de vote ne changera de toute façon rien de tout cela. La France est, parmi les pays riches, l’un de ceux où la reproduction sociale est la plus forte. C’est pour mettre fin aux injustices, à la toute puissance de la finance, pour transformer la société socialement et écologiquement que la gauche a été élue. La Priorité jeunesse, souvent présente dans les discours, ne peut se limiter au service civique, à l’apprentissage ou au numérique à l’école. Une nouvelle étape ambitieuse doit être engagée 3


pour permettre aux jeunes d’accéder enfin à l’autonomie à laquelle ils aspirent.

De la réussite de la Priorité Jeunesse dépend la réussite du quinquennat La gauche n’a jamais gagné une élection présidentielle sans la participation massive des jeunes. Sans leurs votes, ni François Mitterrand en 1981, ni François Hollande en 2012 n’auraient été élus. Les socialistes ne pourront réussir sans incarner auprès des jeunes une politique radicalement différente de celle de leurs adversaires, de transformation sociale, démocratique et écologique, qui élargit le champ des possibles et nous extirpe de l’hégémonie culturelle de la droite. La progression du Front national chez les jeunes ébranle nos convictions et met en péril notre famille politique. L’extrême-droite attire à elle de nombreux jeunes en se nourrissant de la désillusion, du désenchantement et du

sentiment que tout se décide ailleurs, loin de nous, dans des bureaux de technocrates à Bruxelles, au dernier étage des gratte-ciels des multinationales ou dans la connivence d’une oligarchie qui domine au sommet de l’échelle. C’est parce que nous refusons de renoncer à faire réussir la gauche au pouvoir que les Jeunes Socialistes apportent leur contribution aux Etats généraux des socialistes, convaincus qu’il n’est pas trop tard pour retrouver la confiance des jeunes, cela nécessite de l’ambition et la compréhension des réalités vécues par les jeunes, loin des préjugés dont ils font l’objet. Les Jeunes Socialistes portent un diagnostic concret et sérieux, pour proposer une nouvelle étape de la Priorité jeunesse, pour les deux années qui viennent, mais aussi pour tracer la perspective d’une action politique qui change dans la durée et pour longtemps la vie de jeunes en transformant la société.


Turn static files into dynamic content formats.

Create a flipbook
Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.