ECOSY 10e congrès à Bucarest 31 Mars - 3 Avril
1 jeunes-socialistes.fr
Construire une Europe plus juste, plus solidaire et plus proche des citoyens Du 31 mars au 3 avril 2011 se tiendra à Bucarest le 10ème Congrès d’Ecosy. Nous attendons de ce Congrès qu’il soit placé sous le signe du renouveau et du travail politique collectif. Parce qu’Ecosy a trop longtemps été une organisation crispée sur les enjeux de pouvoir, au détriment de la réflexion politique de fond ; parce qu’Ecosy ne peut se contenter de rester dans le sillage du Par ti socialiste européen et de ses par tis membres quand sa vocation est d’être une force motrice et une source d’inspiration pour la gauche européenne ; parce qu’Ecosy ne doit pas se contenter de dénoncer les politiques destructrices de la droite mais of frir aux citoyens européens des alternatives crédibles for tement ancrées à gauche, le Mouvement des jeunes socialistes continuera d’œuvrer, avec ses alliés de la Left Wing, pour un meilleur équilibre politique au sein de l’organisation et la définition d’un véritable projet de société. Des avancées significatives ont été obtenues à cet égard depuis le désastreux Congrès de 2009, qui confirment, s’il en était besoin, que l’électrochoc provoqué par le dépar t des organisations de la Left Wing a été salutaire : Ecosy s’est enfin remise au travail, dans un esprit de dialogue et de respect mutuel. Au Mouvement des jeunes socialistes, nous prenons acte du chemin déjà parcouru, sans excès d’optimisme ni scepticisme stérile. Nous nous rendons donc en Roumanie à la fois confiants dans la volonté de nos camarades d’entretenir la dynamique positive de ces derniers mois et vigilants quant à une possible résurgence des errements passés. Le Mouvement des jeunes socialistes a réalisé un impor tant travail de préparation en amont du Congrès et prendra toute sa par t aux discussions et décisions qui marqueront ces quatre jours avec encore et toujours un même objectif : construire une Europe plus juste, plus solidaire et plus proche des citoyens et faire en sor te qu’Ecosy soit en première ligne dans ce combat.
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Interview de Thomas Maes
Thomas Maes, 24 ans est né en Belgique. Diplômé en physique mais passionné par la politique depuis ses 14 ans, il travaille actuellement pour l’université d’Anvers comme assistant de recherche Quelles sont les motivations qui t’ont poussé à présenter ta candidature au poste de Secrétaire général d’Ecosy ? Pour des raisons diverses, les années passées ont été un vrai désastre, tant pour Ecosy que pour la gauche européenne. Durant le mandat à venir, notre organisation aura besoin d’un exécutif qui s’occupe d’une vraie réorganisation: une réorganisation qui pourra rendre à l’organisation la capacité d’agir sur le plan européen comme sur le plan local de façon unie, avec une ligne politique claire et clairement à gauche. Je pense que ma candidature peut nous por ter dans cette direction. Quelle est pour toi la tâche principale à laquelle devra s’atteler le prochain Secrétaire général d’Ecosy ? Quelles qualités sont nécessaires pour assumer cette fonction ? Le secrétaire général est le principal acteur organisationnel d’Ecosy: en principe, c’est celui qui tient en ordre l’administration et les finances et s’occupe de l’organisation pratique et logis-
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tique des activités. Cela dit, il est bien sûr nécessaire d’avoir une ligne politique claire en tête en ce faisant: l’impor tance politique de la position de secrétaire général réside en ce que c’est lui qui décide des activités à organiser et des priorités politique reflétées dans le programme d’activités. Quelles doivent être selon toi les priorités politiques d’Ecosy pour les prochaines années ? Comment l’influence de l’organisation pourrait-elle être renforcée ? C’est une thèse répétée tant de fois que ça devient presqu’un cliché, mais je crois que c’est encore le principal défi en face de nous: la gauche européenne est toujours en crise profonde et continue à connaître défaite après défaite électorale. Heureusement des pays comme la France et l’Irlande présentent quelques exceptions, mais la tendance de baisse générale persiste. Il est donc nécessaire que comme organisation de jeunesse, Ecosy prenne la responsabilité de présenter une vraie alternative pour battre la droite européenne qui devient de plus en plus brutale. L’influence de l’organisation peut être décidément renforcée avec une stratégie de communication bien claire (actuellement, nous n’avons pas de vraie stratégie) et en renforçant les liens entre Ecosy et les organisations nationales en mettant à disposition des outils bien concrets: l’exemple
de la «Pool of Trainers», qui sera bientôt mise à disposition des organisations nationales et même des sections locales avec des sessions éducatives sur des thèmes européens. Comment vois-tu le rôle d’Ecosy par rapport au PSE ? Au niveau européen comme au niveau national, je vois le rôle d’une organisation politique de jeunesse comme futur et conscience du par ti mère. Il doit être très clair qu’Ecosy réclame une influence sur la ligne politique du PSE (entre autres, Ecosy est représenté et a le droit de vote dans tous les organes délibératifs du PSE) et se considère comme le par tenaire de jeunesse unique du par ti, tout en maintenant une ligne strictement indépendante et, bien sûr, bien plus à gauche que le par ti. Comment pouvons-nous réconcilier la jeunesse avec la politique, redonner aux jeunes de l’espoir et l’envie de s’impliquer que ce soit en votant, en militant, etc. ? Si les jeunes d’aujourd’hui se détournent de plus en plus de la politique, c’est parce que la politique s’est détournée de plus en plus d’eux, de leur vie et de leurs problèmes. Mais cela ne veut pas dire qu’il est impossible de rendre immédiatement l’envie de s’impliquer
aux jeunes: si des organisations politiques de jeunesse comme Ecosy et nos organisations nationales s’engagent clairement pour la cause d’une politique qui s’occupe vraiment de leurs besoins et, au lieu d’avoir comme principal but la cultivation de carrières politiques, entretiennent de vrais liens avec la jeunesse (par exemple, avec des organisations syndicales ou encore non-gouvernementelles) se battent sans compromis pour leurs priorités politiques au sein des par tis et dans la rue. Que représente/signifie pour toi la «Lef t Wing» ? quel rôle doit-elle avoir au sein d’Ecosy ? Comme j’ai déjà impliqué plus haut, il existe au sein de la famille socialiste européenne et plus par ticulièrement au sein d’Ecosy une cer taine confusion de buts: il y a ceux qui trouvent la ligne politique dominante au sein de la famille (la troisième voie en emballage cadeau) assez confor table et ont pour but de se créer une carrière politique dans le cadre existant, et ceux, par fois nommés la «left wing», qui se battent pour une relevance politique à par t entière pour Ecosy. Pour la plupar t des organisations de la «left wing», comme pour moi, cela signifie aussi une ligne politique bien à gauche de la ligne dominante.
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Pour un financement public de l’enseignement supérieuret des conditions de vie décentes pour les étudiants
Proposée par SJÖ Austria, VSStÖ Austria, Animo Belgium, SONK Finland, MJS France, JS in de PvdA Netherlands, Mladi Forum Slovenia, SSF Sweden, Labour Students UK L’automne et l’hiver derniers, dans un cer tain nombre de pays européens, les étudiants sont descendus dans la rue pour défendre leurs intérêts et le droit à un accès libre et égal à l’enseignement supérieur. Ces événements en Autriche, aux Pays-Bas et en Grande-Bretagne ont éveillé chez les étudiants la conscience des processus politiques. Ils ont non seulement montré que les étudiants sont capables de s’organiser en tant que groupe impor tant de la société possédant des exigences politiques claires, mais également qu’il existe un projet conser vateur et néolibéral clair derrière les débats sur les réformes de l’enseignement supérieur. Les institutions de l’enseignement supérieur ont en ef fet été l’objet d’une attaque néolibérale depuis les années 1990. A cause de la crise financière et économique de l’Union européenne, les Etats membres se sont embarqués dans un programme de consolidation budgétaire. Aujourd’hui, alors que les groupes et par tis conser vateurs et libéraux ont gagné le pouvoir dans la plus grande par tie de l’Europe, ils l’utilisent pour exercer encore davantage de pression sur les établissements et les
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étudiants de l’enseignement supérieur en diminuant les fonds pour l’enseignement supérieur et la recherche, en réduisant les prestations et les aides, en introduisant des frais de scolarité ou en imposant de plus élevés. Les conser vateurs font cela car ils ont leur propre idée de l’éducation. Ils veulent des institutions privées d’élite avec un accès limité et sans garantie de conditions de vie décentes pour les étudiants issus de la classe ouvrière ou des milieux les moins privilégiés. Ils veulent que le secteur privé disent aux universités ce qu’elles devraient enseigner et ce que les résultats de la recherche devraient être. Notre vision de l’enseignement supérieure est complètement dif férente. Nous défendons un système d’enseignement supérieur inclusif, sans barrières visibles ou cachées à l’accès, qui assure que personne, quel que soit son milieu socio-économique d’origine, ne doive abandonner son parcours en raison de limitations financières, et que tous ceux qui souhaitent intégrer l’enseignement supérieur puissent le faire. Nous défendons des systèmes d’enseignement supérieur avec des financements publics adéquats permettant de garantir l’indépendance des établissements d’enseignement supérieur vis-à-vis des intérêts et de l’influence des entreprises privées. Nous exigeons une taxation
adéquate de la for tune, des hauts revenus, des successions et des transactions financières pour lever des fonds en faveur d’un secteur public de l’enseignement supérieur. Dans cette bataille, que cer tains d’entre nous ont aussi à mener à l’intérieur de nos partis-mères, nous avons besoin de solidarité européenne. Solidarité avec les enseignants et chercheurs, avec les syndicats et organisateurs politiques ainsi qu’avec les mouvements étudiants sur le terrain. A la lumière de cela, ECOSY-Les Jeunes Socialistes Européens : - défendent des systèmes d’enseignement supérieur financés par le public et demandent
l’abolition de tous les frais de scolarité ; - condamnent toutes les tentatives visant à utiliser les conséquences de la crise financière comme un argument pour tailler dans les budgets de l’enseignement supérieur et/ou dans les aides financières aux étudiants. De telles mesures ne constituent en aucun cas une solution pour conduire un pays à se désendetter. Au contraire, une taxation des hauts revenus, des transactions de capital et des successions est nécessaire. - saluent et soutiennent par tout en Europe les mouvements étudiants qui se battent pour l’accès libre et égal à l’éducation et pour un soutien adéquat aux étudiants.
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Le futur des systèmes de retraite en Europe : la nécessité d’aborder les bonnes questions
Proposée par le MJS France, Animo Belgium, SJÖ Austria et le MJS Belgique
l’emploi, les politiques fiscales et le droit du travail.
Le futur des systèmes de retraite est devenu une question cruciale en Europe, a for tiori dans le contexte de la crise économique. Dans la plupar t des Etats membres, de lourdes réformes ont été adoptées, qui sont basées sur une même idée : la combinaison entre l’allongement de l’espérance de vie, des taux de natalité faibles et le dépar t à la retraites des Baby Boomers crée un déséquilibre démographique grave qui met en péril les systèmes de pension, et la seule solution pour les sauver est d’inciter les gens à travailler plus longtemps. Comment ? En repoussant l’âge légal de la retraite, en allongeant la durée de cotisation et/ou en modifiant le mode de calcul des droits à la retraite.
Dans son Livre ver t intitulé «Vers des systèmes de retraite adéquats, viables et sûrs en Europe», la Commission européenne dresse un tableau alarmiste de la situation démographique en Europe et prône ─ cer tes à mots couver ts ─ le recul de l’âge légal de la retraite.
Pour ECOSY - Les jeunes socialistes européens, ce qui est présenté aux citoyens européens comme un raisonnement purement logique est en réalité hautement idéologique et repose sur une vision étroite des choses, comme si le problème des retraites ne pouvait être résolu que par une modification de la législation en matière de retraites. Nous croyons au contraire que toute réflexion sérieuse sur les retraites doit englober un vaste éventail de questions et de politiques, en par ticulier les politiques de
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ECOSY - Les jeunes socialistes européens estiment que cette approche est non seulement par tiale mais également contestable sur le plan économique et social. Comme la Commission le souligne elle-même, «moins de 50% des citoyens travaillent encore à l’âge de 60 ans». Et nous savons que dans une grande majorité des cas, les gens ne choisissent pas de quitter le marché du travail prématurément : ils sont contraints de le faire à cause d’un licenciement ou de problèmes de santé. Le principal ef fet du recul de l’âge légal de la retraite sera d’aggraver la situation sociale et économique des plus vulnérables et de transférer le coût financier des systèmes de retraite vers les caisses d’assurance chômage. En outre, si la durée de vie moyenne augmente en Europe, l’espérance de vie en bonne santé demeure bien plus cour te et de grandes inégalités existent : en France, par exemple, un cadre peut espérer vivre en bonne
santé 10 années de plus qu’un ouvrier. ECOSY - Les jeunes socialistes européens sont convaincus qu’il est possible d’arriver à des systèmes de retraite socialement justes et économiquement viables du moment que les bonnes questions sont posées. Quelle est la meilleure solution pour améliorer le ratio retraité/travailleur et pour augmenter les cotisations retraite ? Notre réponse est : la conduite de politiques de l’emploi ambitieuses. La plus grande menace pour nos systèmes de retraite est le chômage et, par conséquent, l’objectif premier devrait être de garantir que chaque personne qui souhaite travailler puisse ef fectivement avoir un emploi et par ticiper ainsi au financement des retraites. Nous reconnaissons qu’il n’est pas normal que tant de personnes quittent le marché du travail prématurément, mais nous savons que repousser l’âge légal est inutile voire contreproductif quand le vrai problème est celui de l’employabilité des seniors. De nombreuses actions pourraient être entreprises afin d’améliorer cette dernière, en par ticulier dans les pays où le taux d’emploi des seniors est le plus faible : un meilleur accompagnement tout au loin de la carrière, des programmes de formation spécifiques, des
méthodes et des r ythmes de travail adaptés, des incitations pour les entreprises employant des travailleurs âgés, etc. Une autre manière d’élargir la base des contributeurs aux systèmes de retraite est de garantir que toute personne qui occupe un emploi est rémunéré et a un contrat décent. C’est le raison pour laquelle ECOSY - Les jeunes socialistes européens sont contre les stages non rémunérés et demandent l’instauration de salaires minimum. Qui devrait por ter le fardeau du financement des systèmes de retraite ? Pour ECOSY - Les jeunes socialistes européens, les travailleurs ne peuvent pas être les seuls à suppor ter les coûts comme cela est le cas dans la plupar t des réformes passées et actuelles. Le fardeau doit être par tagé de manière équitable, ce qui suppose notamment que cer tains types de revenus qui ne par ticipent pas - ou très insuf fisamment - au financement des retraites, soient mis à contribution (par ticipation, bonus, parachutes dorés, etc.) et que les Etats membres remettent à plat l’ensemble des systèmes d’exonérations existants.
The future of pension systems has become a crucial question in Europe, all the more so in the context of the economic crisis. In most Member States, far-reaching reforms have been adopted, which are based on a similar idea: the combination of improved life expectancy, low bir th rates and baby boomers’ retirement creates a serious demographic imbalance, that jeopardises pension systems, and the only solution to save them is to incite people to work longer. by raising the legal retirement age, increasing the length of pension contributions in time and/or modif ying the calculation of pension rights.
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For ECOSY - Young European Socialists, what is presented to European citizens as a purely logical reasoning is in reality highly ideological and takes a narrow view of things, as if the problem of pensions could only be solved through changes in pension law. ECOSY – Young European Socialists, on the contrar y, believes that any serious reflection on pensions must encompass a wider range of issues and policies, in par ticular employment policies, fiscal policies and labour law. In its Green Paper entitled «Towards adequate, sustainable and safe European pension systems», the European Commission draws an alarmist picture of the demographic situation in Europe and advocates, although in rather veiled terms, the raising of the legal retirement age. ECOSY – Young European Socialists believes that this approach is not only biased, but also economically and socially questionable. As the European Commission itself underlines, «less than 50% of people are still in employment by the age of 60». In addition it is known that in a large majority of cases, people do not choose to leave the labour market early: they are forced to do so because of redundancies or health problems. Therefore, the main ef fect of the deferment of the legal retirement age will be to worsen the economic and social situation of the most vulnerable and to transfer the financial cost from pension systems to unemployment benefit systems. Besides, if the average life expectancy is increasing in Europe, the time people may reasonably be expected to live in good health remains much lower and huge inequalities exist: in France for example, an executive can hope to live in good health 10 years longer than a manual worker. ECOSY – Young European Socialists is convinced that it is possible to achieve socially fair and
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economically sustainable pension systems as long as the right questions are addressed: The best solution to improve the pensioner-toworker ratio and to increase pension contributions is the implementation of ambitious employment policies. The biggest threat to our pension systems is unemployment, so the main objective should be to make sure that ever y single person who wants to work (at whichever age) can actually have a job and thus par ticipate in the financing of pensions. There is indeed something wrong with the fact that so many people leave the labour market early, but raising the legal retirement age is useless when the real problem is senior citizens’ employability. Many actions could be taken in order to enhance the latter, especially in the countries where senior citizens’ employment rates are par ticularly low: better follow-up processes during the entire career, specific training programmes, adapted working rhythms and methods, incentives to encourage businesses to employ older workers, and so on. Another way to broaden the base of contributors to the pension system is to guarantee that ever yone who is in a job is paid and has a decent contract. This is one of the reasons why ECOSY – Young European Socialists is against unpaid internships and calls for the introduction of minimum incomes. The burden and cost of the pension systems cannot only be suppor ted by workers as it is the case in most past and current reforms. The burden must be fairly shared, which for instance implies that cer tain types of income which do not yet par ticipate, or ver y insuf ficiently, in the financing of pensions should be contributing (bonuses, golden parachutes, income from capital, and so on) and that Member states should re-examine all existing exemptions.
Réstaurer la confiance
Proposée par MJS France La jeunesse a toujours été une période incertaine de la vie. Mais pour notre génération plus que pour la précédente, cette incer titude est synonyme de dif ficultés à trouver une véritable place dans la société. La soi-disant frivolité de la jeunesse est, sinon un mythe, en tout cas le privilège d’une très petite caste. Au contraire, pour la plupar t des jeunes, le champ des possibles devient de plus en plus réduit, et le quotidien est une bataille permanente pour obtenir davantage d’autonomie et échapper à la pauvreté. Pour tant, il y a une chose dont les jeunes sont riches : leur capacité à se mobiliser en faveur de ce en quoi ils croient. Les récents événements en Grèce, en Espagne, au Por tugal, en France, au Royaume-Uni, en Tunisie, en Algérie ou encore en Egypte ont montré une jeunesse confrontés à des problèmes dif férents mais par tageant les mêmes aspirations à davantage de démocratie, de justice et d’égalité. Les socialistes peuvent et doivent répondre à ces aspirations, mais ils subissent la désillusion générale de la jeunesse vis-à-vis de la politique et des hommes politiques. Un tel désenchantement est, à cer tains égards, compréhensible : pourquoi ferait-elle confiance à des dirigeants politiques qui, pour la plupar t, semblent incapables de leur garantir un futur ?
ECOSY-Les Jeunes socialistes européens ont conscience que la confiance n’est pas quelque chose que l’on peut s’arroger mais bien quelque chose que l’on doit mériter. Et la meilleure manière de prouver que la droite et la gauche ça n’est pas pareil, est d’of frir des alternatives crédibles visant à une réelle transformation sociale. Parce que nul ne devrait quitter le système éducatif sans un diplôme, parce que le chômage des jeunes n’est pas une fatalité, parce que nous pouvons laisser à nos enfants une planète plus saine, et pour de nombreuses autres raisons, ECOSY-Les Jeunes socialistes européens proposent des politiques de gauche ambitieuses. Quel que soit le pays ou le continent, la principale préoccupation des jeunes demeure la même : trouver un emploi. Selon un récent rappor t du Bureau international du travail, en 2010, 78 millions de jeunes étaient au chômage dans le monde, soit 4,5 millions de plus qu’avant la crise. La même année, le taux de chômage des jeunes entre 15 et 24 ans a atteint 12,6%, ce qui est 2,6 fois plus élevé que pour les plus de 25 ans. Et bien que le fait d’avoir un diplôme reste la meilleure protection contre le chômage, il ne constitue en rien une garantie d’avoir un emploi correspondant à ses qualifications ou même seulement un emploi décent.
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Les par tis politiques de droite ont toujours traité l’éducation et l’emploi comme les parents pauvres, et rejeté la responsabilité sur les élèves et étudiants en dif ficultés et les chômeurs, leur reprochant de manquer de volonté ou simplement de ne pas s’adapter au système. ECOSY-Les Jeunes socialistes européens dénoncent for tement cette vision qui est basée sur des préjugés inacceptables et justifie le fait que l’on laisse cer taines personnes sur le bord du chemin. Il est urgent d’améliorer les systèmes éducatifs en les rendant plus adaptables aux capacités et besoins de chaque enfant ou étudiant, et de mener des politiques de création d’emplois volontaristes, ce qui suppose de revoir toute une série de politiques dans le domaine des travaux publics, de l’industrie ou encore de l’environnement, puisque les activités liées à la protection de l’environnement constituent un formidable vivier d’emplois. Investir massivement dans des formes d’énergie propres et renouvelables et faire évoluer les compor tements individuels et collectifs est d’autant plus vital que si des changements radicaux ne sont pas opérés dans la façon dont nous produisons et consommons, nous courons tous au désastre. Par tout dans le monde, les catastrophes écologiques et humaines se multiplient en raison des désordres climatiques, mais malgré une conscience écologique grandissante parmi les citoyens, et en par ticulier parmi les jeunes, les grandes puissances mondiales continuent à fixer des objectifs environnementaux qu’elles n’essaient même pas d’atteindre, par peur que le premier à bouger soit le perdant de la par tie. Pour ECOSY-Les Jeunes socialistes européens, il n’y a pas le temps pour la lâcheté. Nous ne pouvons pas nous permettre d’attendre que tous les pays aient la volonté d’agir comme un seul homme. Nous ne pouvons cependant rien attendre de la droite à cet
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égard. Bien sûr, les conser vateurs et les libéraux prétendent se préoccuper des questions environnementales, mais l’ensemble de leur corpus idéologique et les modèles économiques qu’ils préconisent sont totalement incompatibles avec un développement durable et une gestion prudente des ressources. ECOSY-Les Jeunes socialistes européens l’af firment avec clar té : l’écologie n’est pas une af faire d’oppor tunisme politique ; c’est une question de conviction et d’engagement sur le long-terme. Mais dans le domaine de l’environnement comme dans tous les autres, un projet politique ne peut avoir de sens que si les gens peuvent se l’approprier. Malheureusement, la sphère politique est souvent vue comme un panier de crabes possédant un langage et des codes qui lui sont propres, et où les décisions sont prises sans aucune forme de contrôle. ECOSY-Les Jeunes socialistes européens sont convaincus de la nécessité de repenser complètement la manière donc on fait de la politique afin de redonner du pouvoir aux citoyens. Bien que les medias constituent un intermédiaire précieux entre les décideurs politiques et les citoyens, il est essentiel d’établit une relation plus directe et de s’assurer que les échanges fonctionnent dans les deux sens. C’est en créant de nouveaux espaces de consultation et d’expression et en allant à la rencontre des gens sur les lieux où ils vivent, travaillent et socialisent que nous réunirons autour de nous tous ceux qui refusent
d’être sacrifiés sur l’autel du profit et de la compétitivité et veulent être maîtres de leur propre destin.
understandable: why would they trust political leaders who, for the most par t, seem unable to secure them a future?
Youth has always been an uncer tain period of life. For our generation more than for the previous one, this uncer tainty is synonymous with dif ficulties in finding a proper place in society. The so-called frivolity of youth, if not a myth, is the privilege of a ver y small caste. On the contrar y, for most young people, the field of possibilities is getting more and more restricted, and day-to-day existence is a permanent struggle to gain more autonomy and escape pover ty.
ECOSY – Young European Socialists is aware that confidence is not something to be assumed upon oneself but something to be deserved. And the best way to prove that the left and the right are not all much of a muchness is to of fer credible alternatives aiming at a real social transformation.
Yet, there is one thing in which young people are rich: their capacity to mobilise in favour of what they believe in. The recent events in Greece, Spain, Por tugal, France, the United Kingdom, Tunisia, Algeria and Egypt all showed a youth facing dif ferent problems but sharing the same aspirations for more democracy, justice and equality. Socialists can and have to respond to those aspirations, but they suf fer from the youth’s general disillusionment about politics and politicians. Such disenchantment is in some respects
Because no one should leave the educational system without a degree, because youth unemployment is not a fate, because we want to leave our children a healthier planet, and for many other reasons ECOSY – Young European Socialists proposes ambitious left-wing policies. Whatever the countr y or the continent, young people’s main concern remains the same: finding a job. According to a recent International Labour Organisation repor t, in 2010, 78 million young people were unemployed worldwide, or 4.5 million more than before the crisis. The same year, the unemployment rate among 15 to 24-year-olds reached 12.6%, or 2.6 times higher than for people above 25. And although having a degree remains the best protection against
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unemployment, it is in no way a guarantee to get a job that is suited for one’s qualifications or even merely decent. Right-wing political par ties have always treated education and employment as the poor relation and blamed underper forming pupils and students and unemployed persons for lacking willpower or simply not fitting the system. ECOSY – Young European Socialists strongly denounces this vision, for it is based on unacceptable prejudices and justifies the fact that some people are left behind by the side of the road. It is urgent to improve educational systems by making them more adaptable to each pupil and student’s abilities and needs, and to carr y on pro-active job-creation policies, which implies reviewing a whole range of policies in the fields of public works, industr y, and the environment, since activities related to environmental protection provide a great breeding-ground for jobs. Investing massively into clean, renewable forms of energy and making individual and collective behaviours evolve is all the more vital as if no radical changes are achieved in the way we produce and consume, we are all heading for disaster. Ever ywhere on the globe, ecological and human tragedies have multiplied because of climate disturbances, but despite a growing ecological awareness among citizens, and in par ticular among young people, world powers keep setting environmental goals they do not even tr y to reach, out of fear that the first one to move might be the loser. For ECOSY – Young European Socialists, there is no time for cowardice. We cannot af ford to wait until all countries are willing to act as one. However, nothing can be expected from the right in this respect. Of course, conser vatives and liberals pretend to care about environmental issues, but their whole ideological corpus and the economic models they advocate are completely incompatible with sustainable development and a prudent management of resources. ECOSY – Young Euro-
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pean Socialists states it clearly: ecology is not a matter of political oppor tunism; it is a matter of conviction and long-term commitment. But in the field of environment as in ever y other, a political project is only meaningful if people can appropriate it. Unfor tunately, the political sphere is often seen as a rat race possessing its own language and codes, and where decisions are made without any kind of control. ECOSY – Young European Socialists is convinced of the need to completely rethink the way politics is done in order to re-empower citizens. Although the media are a precious intermediar y between political decision-makers and citizens, it is essential to establish a more direct relation and to make sure exchanges work both ways. It is by creating new spaces for consultation and expression and by meeting people in the places where they live, work and socialise that we will gather around us all those who refuse to be sacrificed on the altar of profit and competitiveness and want to be the masters of their own destiny.
Réformer l’Internationale Socialiste, une nécessité urgente
roposée par Animo Belgium, MJS France, JS in de PvdA Netherlands, Mladi Forum Slovenia, Labour Students UK Une vague d’agitation populaire a profondément trouble l’équilibre du pouvoir en Afrique du Nord et au Moyen-Orient. Nous Nous soutenons la cause de ces peuples courageux : le combat pour la liber té, les droits de l’homme, la démocratie et une répar tition plus égale des richesses. En Tunisie et en Egypte, nous avons vu comment ces protestations ont fait tomber les dictateurs, et en Libye, il est clair que de nombreuses vies seront perdues dans la lutte pour la liber té. Pour nous, socialistes et démocrates, il est temps de faire notre autocritique par rappor t à la manière dont le monde se développe et le rôle que nous jouons. Le socialisme et la socialdémocratie sont plus nécessaires que jamais. Les manifestations en Afrique du Nord et au Moyen-Orient ont montré que la démocratie et les droits de l’homme ne peuvent nulle par t dans le monde être refusés au peuple. Les mouvements globaux socialistes et sociauxdémocrates, l’Internationale Socialiste et l’Union internationale de la jeunesse socialiste (IUSY) ont un rôle crucial à jouer. Le fait que les par tis de gouvernement dans les régimes non démocratiques renversés, ait été, et que cer tains autres par tis de toute évidence douteux tels
que le Front populaire ivoirien soient encore, membre de l’Internationale Socialiste est triste et inacceptable et doit conduire à des actions, d’autant plus que le fait d’être membre de l’Internationale Socialiste accorde immédiatement une aura de légitimité et de respectabilité. A l’occasion du Congrès de l’Internationale Socialiste en 2008, l’organisation fraternelle d’ECOSY-Les Jeunes Socialistes Européens, l’Union internationale de la jeunesse socialiste, a proposé que l’Internationale Socialiste lance un processus de réforme. Cette initiative a été largement soutenue, mais aucune décision n’a été prise et peu de choses faites. En mars 2011, le Présidium de la IUSY a lancé une Proposition de réforme renouvelant ces demandes. ECOSY-Les Jeunes Socialistes Européens : - réaf firment leur soutien à l’initiative de 2008 de la IUSY visant à réformer l’Internationale Socialiste et déclare son soutien à la Proposition de réforme lancé en 2011 par le Présidium de la IUSY. - appellent l’Internationale Socialiste à nommer, lors du prochain Conseil mondial de l’IS en 2011, un organe de réforme doté d’un solide mandat et incluant une représentation adéquate de la IUSY et de l’Internationale Socialiste des
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Femmes. - cet organe de réforme devrait procéder à un examen et une évaluation approfondis de la liste des membres, quel que soit leur statut d’af filiation, et de tous les nouveaux candidats à l’Internationale Socialiste, au regard de leurs valeurs socialistes démocratiques. Dans le cas où des par tis se révéleraient ne pas remplir pas les critères requis, il devrait être mis fin à leur af filiation.
Replacing the original proposal “Reforming the Socialist International, an urgent necessity” (10th ECOSY Congress, draft resolutions and declarations, ll. 1366-1429). Rewritten incorporating suggestions from IUSY Presidium and PASOK Youth Greece A wave of popular unrest profoundly shakes the balance of power in Nor th Africa and the Middle East. We strongly sympathise with these courageous people’s cause: the fight for freedom, human rights, democracy and a more equal distribution of wealth. In Tunisia and Egypt we have seen how the protests have made dictators fall, and in Libya it is clear that many lives will be lost in the fight for freedom. For us, socialists and social democrats, it is time to be self-critical on how the world is developing and the role we play. Socialism and social democracy are more needed than ever. The demonstrations in Nor th Africa and the Middle East have shown that democracy and human rights cannot be refused to people in any par t of the world. The global socialist and social democratic movements, the Socialist International and the International Union of Socialist Youth, have a crucial role to play. The fact that the governing par ties in the toppled
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undemocratic regimes, the Tunisian Constitutional Democratic Rally and the Egyptian National Democratic Par ty, held, and some other evidently dubious par ties such as the Ivorian Popular Front continue to hold, membership in the Socialist International is sad and unacceptable and must lead to actions, especially as membership in the Socialist International immediately accords an aura of legitimacy and respectability. At the Socialist International Congress in 2008, ECOSY – Young European Socialists’s fraternal organisation, the International Union of Socialist Youth, put for ward the proposal that the Socialist International should launch a reform process. This initiative was broadly suppor ted, but no decision was taken and little happened. In March 2011, the IUSY Presidium launched a Reform Paper reiterating these calls. ECOSY – Young European Socialists: - reaf firms its suppor t for the 2008 initiative by the International Union of Socialist Youth to reform the Socialist International and declares its suppor t for the 2011 Reform Paper launched by the IUSY Presidium. - calls for the Socialist International to appoint a reform body with a strong mandate at the next SI World Council in 2011, which includes adequate representation of the International Union of Socalist Youth and SI Women. - this reform body should conduct a thorough examination and assessment of the list of members of any membership status of and all new applicants to the Socialist International with regard to their democratic socialist values. The membership of par ties found lacking in this respect should subsequently be terminated.