Les rĂŠsolutions du Mouvement des Jeunes Socialistes
jeunes-socialistes.fr
Sommaire - Pour une autre politique agricole européenne .................................................................page 3 - L’Europe dans le monde .........................................................................................................page 4 - Extrême-Droite(s) en Europe ................................................................................................page 5 - Lutter contre l’évasion fiscale ...............................................................................................page 7 - Lutter contre le chômage par la réduction du temps de travail ....................................page 9 - Une politique d’éducation européenne ............................................................................page 10 - Pour une politique migratoire de gauche en Europe .....................................................page 12
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Pour une autre agriculture européenne
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tre écosocialiste, c’est porter une réforme ambitieuse de la PAC, qui aujourd’hui est toujours tournée vers les gros producteurs et consommateurs de pesticides. Nous devons soutenir les petites exploitations pratiquant une agriculture paysanne, raisonnée et biologique : une agro-écologie. Ce positionnement encouragerait les circuits courts et favoriserait le développement des territoires ruraux. Des territoires engagés dans une durabilité tant au niveau économique, social, environnemental et touristique. La question n’est pas à l’augmentation ou à la diminution de la PAC mais plutôt à sa réorientation.
des écosystèmes, fait pleinement partie de la boucle. Que ce soit à l’étape de la production où la complémentarité des cultures permet la circularité des échanges des produits entre exploitants, comme à l’étape de la distribution qui doit s’intégrer aux circuits-courts en ayant recours à la vente directe et à des points de vente collectifs. Les déchets produits par l’agriculture doivent également être traités, les sous-produits et les déchets pouvant notamment être transformés en gaz avec la méthanisation.
Face à l’échec des objectifs fixés au niveau européen en matière de réduction de pesticides à l’horizon 2018 et au regard des enjeux de dérèglement climatique, nous devons totalement repenser notre modèle de production et de consommation.
Nous devons reprendre la main sur un certain nombre de sujets, en particulier celui des biotechnologies sur lequel un débat doit s’ouvrir (entre autres sur les risques qu’elles comportent) pour que la représentation démocratique soit à la base de ce choix environnemental. La régulation des biotechnologies émergentes, notamment par le renforcement de la transparence sur ce sujet (en publiant les données de biosécurité des produits), et la définition de priorités dans la recherche dans ce secteur sont nécessaires à l’équilibre démocratique, donnant ainsi plus de crédit aux citoyens qu’à l’expertise et aux lobbies économiques.
Interdire la culture des OGM : une nécessité Cela passe d’abord par l’interdiction à l’échelle européenne de l’utilisation de pesticides dans l’agriculture, mais aussi des collectivités territoriales, dans la gestion des propriétés publiques et sur les OGM pour redonner de l’indépendance aux exploitants face aux grandes compagnies productrices de pesticides et d’OGM. L’interdiction de cultiver des OGM est une priorité. Ils représentent un risque majeur pour notre santé. A ce titre, nous devons mettre en œuvre un principe de précaution, reconnu par les traités européens. L’environnement est lui aussi mis en danger par les cultures OGM. Ces modes de cultures considérés comme modernes et censés permettre aux agriculteurs de dépasser certaines contraintes naturelles ont en réalité pour conséquence de participer à l’appauvrissement des sols et à la perte de biodiversité.
Redonner du pouvoir aux citoyens sur le sujet des biotechnologies
Nous devons répondre en matière d’agriculture à trois défis majeurs pour notre avenir: Garantir une alimentation saine et accessible à tous, permettre à nos agriculteurs de vivre décemment de cette activité et en bonne santé. Enfin, protéger les écosystèmes de l’activité agricole. L’agroécologie est une solution mais elle nécessitera une réorientation ambitieuse de la politique européenne.
Penser une agriculture circulaire Alors que la Commission Juncker a considéré que l’économie circulaire n’était plus une priorité, nous pensons au contraire que celle-ci est centrale pour le modèle de société européen auquel nous aspirons. L’agriculture, qui dépend du maintien
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Europe dans le monde
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Pour une politique de développement et de défense commune en Europe
L’apparition de nouvelles menaces -ainsi, les récents attentats sur le sol français, et précédemment à Bruxelles, Londres et Madrid- nous appelle à la nécessaire coopération entre les Etats dans la lutte contre le terrorisme. De plus, les tensions aux portes de l’Union Européenne doivent nous mener à unir nos diplomaties européennes afin de peser dans les rapports de force de la nouvelle marche du monde et contribuer à prévenir les conflits.
L’Union européenne a été bâtie sur un idéal de paix et sur le refus de l’expansionnisme ; valeurs dans les lesquels doivent impérativement s’inscrire nos politiques en matière de défense et de développement. La lutte actuelle contre les terrorismes, qui cherche à lier de manière plus étroite les services de sécurité des pays de l’UE et ceux des pays associés à cette démarche, ainsi qu’à faciliter le partage d’informations et les actions communes, doit impérativement s’organiser dans le respect absolu des droits et libertés fondamentales.
orté par le refus de la guerre et la construction de la paix entre les peuples, l’idéal Européen a pris tout son sens au sortir de la Seconde Guerre Mondiale.
La Diplomatie européenne Aujourd’hui, force est de constater que la diplomatie européenne est trop souvent éparpillée, étouffée par les nombreuses voix dissonantes des intérêts nationaux, qui priment souvent sur l’intérêt Européen. Ainsi, le pouvoir de la cheffe de la diplomatie européenne doit être renforcé, pour que l’Union européenne, sans nier les différences entre les Nations qui la composent, soit plus entendue dans le concert des relations internationales. Une politique de développement ambitieuse devrait être au cœur des priorités de l’Union Européenne, afin de renforcer ses relations avec les partenaires extérieurs, et traduire en actes forts les idées progressistes dont elle est le porte-étendard. Le dialogue avec ses partenaires de l’Est –et l’actualité nous le rappelle- est un impératif pour l’Union Européenne, pour être moteur d’une sortie de crise pacifique. Ce dialogue, dans le respect des autres Nations, doit être porté par les moteurs diplomatiques de l’Union européenne. L’initiative commune de François Hollande et Angela Merkel pour tenter d’amorcer une pacification de la crise Ukrainienne l’illustre. Enfin, l’Union européenne doit porter le souhait d’une réforme et d’une démocratisation du conseil de sécurité de l’ONU afin d’actualiser la nouvelle donne diplomatique mondial. En effet, le conseil de sécurité de l’ONU est, encore aujourd’hui, resté figé sur le lendemain de la Seconde Guerre mondiale, et néglige encore de nos jours les pays émergents, pourtant partenaires de l’Union Européenne.
La création d’une force européenne de mutualisation des moyens de défense pourrait permettre, de plus, une politique de défense commune. Pour cela, une réduction des forces nationales accompagnée par la création de forces communes serait l’un des leviers de cette mutualisation. L’Europe, et notamment sur la question de la géolocalisation par satellite, est actuellement dépendante du système américain. Face au développement des technologies actuelles, nous devons repenser nos frontières : celles-ci ne s’arrêtent pas à notre simple atmosphère. L’Europe ne peut plus se contenter d’un new deal dans la recherche fondamentale. L’industrie spatiale en Europe doit être envisagée pour assurer une politique spatiale plus ambitieuse, et ainsi mettre un terme à notre dépendance au système américain. On ne s’engage jamais dans un conflit de manière totalement volontaire, mais dans l’espoir de rendre service aux individus et de protéger nos intérêts communs. Ainsi, les interventions militaires menées par des forces européennes ne devraient qu’être permises dans le cadre de l’ONU, pour mettre un terme à des conflits meurtriers, et s’accompagner d’une politique de développement, permettant l’autonomie des populations concernées. L’Europe de la défense et l’émergence d’une ambitieuse politique de développement sont des outils indispensables pour avancer dans l’harmonisation Européenne.
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Extrême-Droite(s) en Europe
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es politiques d’austérité menées de concert par la droite européenne et une partie de la gauche conduisent de nombreux citoyens à reporter leurs suffrages vers les extrêmes et on constate, à l’exception de la Grèce et de l’Espagne que ce report profite d’abord à l’extrême droite. Les socialistes peinent aujourd’hui à lutter contre le développement des extrême-droites européennes. Pour mieux se battre contre des partis d’extrême-droite, il est essentiel de prendre en compte leur diversité. Nous pouvons identifier quatre idéaux-types de partis et mouvements d’extrême-droite. Les premiers mettent au cœur de leur discours la reconquête de la souveraineté de l’Etat (Debout la France, UKIP, AFD), le recentrage de l’action de l’Etat dans ses compétences régaliennes. Ils adhérent généralement au néo-libéralisme économique, une europhobie exacerbée et un discours de plus en plus ferme sur l’immigration. Les deuxièmes (Front national, Vrais Finlandais, Parti de la Liberté de Geert Wilders), s’ils développent les même discours souverainistes et eurosceptiques que les premiers, donnent une connotation ethnique ou religieuse à la nation, à laquelle doit s’appliquer un programme social, servant parfois de masque à des limitations de liberté. Les troisièmes tirent leur légitimité de la rue, on assiste en effet à une multiplication des manifestations d’extrême-droite en Europe, généralement dirigée contre une minorité (PEGIDA, English Defence League). Ils tirent leur légitimité de leur apparente non affiliation à un parti et veulent donner l’impression d’une mobilisation populaire et spontanée. Les derniers plongent leurs racines idéologiques dans le nazisme (Aube Dorée, Jobbik, NPD). Ils donnent évidement une connotation ethnique à la nation et prévoient d’en resserrer les rangs en vertu de critères ethniques, religieux, d’orientation sexuelle ou validité physique. À la différence des partis dits nationalistes ils utilisent une sémantique, des formes d’action politique et des symboles les liant clairement au nazisme. La lutte contre les partis d’extrême droite doit prendre en compte la réappropriation par ces partis de concepts de gauche pour en modifier le sens. Il nous faut apprendre à déceler le double
discours qui se cache derrière certains thèmes. Ainsi, lorsque Marine Le Pen parle de laïcité, c’est systématiquement pour en faire un outil de stigmatisation des musulmans. Elle se rend acceptable aux yeux du grand public et s’adresse en même temps aux islamophobes. Le mot démocratie est aussi récurent dans le discours d’extrême-droite, en lui donnant une connotation anti-européenne et nationaliste. Il nous faut être vigilants quant à la capacité de l’extrême-droite d’altérer le sens de certains mots à son avantage. Nous devons imposer dans le débat politique la définition première de certains termes : la solidarité, la laïcité, la démocratie ne peuvent pas avoir pour fondement l’exclusion. Ces thèmes cachent l’identitarisme de l’extrême-droite. Ainsi, si le FPÖ fait de la protection sociale un de ses principaux thèmes de campagne, il prévoit de la restreindre aux seuls autrichiens et d’interdire l’immigration en provenance de pays musulmans. Savoir révéler les impostures de l’extrême-droite et montrant qu’ils utilisent une sémantique galvaudée est essentiel pour lutter contre ces partis. La lutte contre l’extrême droite ne peut pas se limiter à la déconstruction des propositions, elle doit s’attaquer aux causes de sa prospérité. On voit dans de nombreux pays européens que l’extrême droite sait investir ce que les socialistes ont délaissé : les populations les plus précaires, les territoires ruraux et les périphéries des villes. Les socialistes doivent donc tout d’abord revenir à leur fondamentaux, c’est à dire la lutte contre les différentes formes de pauvreté et d’exclusion et la répartition des richesses. C’est parce que l’extrême-droite progresse grâce au rejet de l’Union européenne qu’il faut que la lutte contre la pauvreté et les inégalités se fassent à l’échelle communautaire. Une Welfare-Europe découragera les tentations de repli national. Ce retour aux fondamentaux du socialisme conditionne la redirection de notre parole et de notre militantisme vers les plus modestes. Il nous faudra militer partout au niveau européen pour s’adresser à ceux qui sont à l’écart des réseaux de transport, à l’écart de l’emploi, des services publiques, du numérique.
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Il faudra enfin être capable de déconstruire les thèses de l’extrême droite et mettre l’accent sur la formation des militants. La formation militante doit nous apprendre à écouter ceux qui sont tentés par l’extrême-droite, à leur proposer des réponses de gauche et à déconstruire plutôt que diaboliser les propositions des partis d’extrême-droite. La jeunesse de gauche européenne a donc ce devoir d’être vigilante et active contre l’extrême-droite, pour ne pas la laisser boucher d’avantage nos horizons pour l’avenir.
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La lutte contre les paradis fiscaux
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a campagne Rise Up, menée à l’échelle européenne et dénonçant les politiques d’austérité traitait notamment de la lutte contre l’évasion fiscale et de la multiplication des paradis fiscaux. Hélas, trois ans plus tard, cette question est toujours d’actualité. En témoigne les dernières révélations de la presse européenne sur l’argent dissimulé par HSBC, l’une des multiples banques au soupçonnée par la justice européenne d’avoir permis l’évasion fiscale à travers des sociétés fantômes situées dans les paradis fiscaux. L’évasion fiscale est une des problématiques majeures de l’Union Européenne. Il s’agit d’un moyen d’échapper à l’impôt en déplaçant tout ou partie d’un patrimoine ou d’une activité vers un autre pays. Il en résulte un manque à gagner conséquent pour les budgets des Etats.
I - L’évasion fiscale , un obstacle à des politiques alternatives A. Les mécanismes d’évasion fiscale L’évasion fiscale peut se faire de différentes manières. Il peut s’agir de fraude fiscale c’est-à-dire d’un moyen illégal d’échapper à l’impôt ou d’en réduire le montant. Cela peut également être un simple déplacement de l’assiette de l’impôt dans un pays disposant d’une législation plus souple. Enfin, il peut également s’agir d’optimisation fiscale. Ainsi, des grandes entreprises, sont les adeptes de l’optimisation fiscale dans les paradis fiscaux, qui consiste à créer des filiales dans des pays où l’impôt sur les bénéfices est dérisoire afin d’y faire apparaître l’essentiel des profits. Elles ont par ce biais recours à la planification fiscale qui tire profit des textes de lois avec l’objectif de réduire au minimum le paiement des impôts.
effectivement une source essentielle du budget des États et leur permet de financer les politiques publiques. Cet immense manque à gagner pour les pays nourrit le sentiment qu’une minorité d’individus est audessus des lois et n’a pas à consentir à des politiques sociales. Aujourd’hui, l’évasion fiscale permet les politiques d’austérité et légitime la pensée libérale. En effet, l’absence de réglementation renforce l’idée selon laquelle, une seule politique est possible pour sortir de la crise budgétaire et qu’elle consiste à faire des économies drastiques dans les secteurs publics Par conséquent, ce paradoxe nourrit la crise démocratique et le fossé entre la politique voulue démocratiquement par le peuple et celle qui est menée par les gouvernements au pouvoir. L’argent dissimulé chaque année est un obstacle à des politiques d’investissement qui pourraient non seulement relancer la consommation mais permettre un meilleur accès à l’éducation, à l’emploi, à la santé et à la culture. Par ailleurs, l’évasion fiscale est un frein à la transition énergétique qui permettrait pourtant de créer des emplois et de préparer l’avenir. Ainsi, la lutte contre l’évasion fiscale apparaît davantage essentiel aujourd’hui. Pour autant, les Etats semblent parfois sans solutions face à l’ampleur des sommes en jeu et les techniques d’optimisation fiscales de plus en plus sophistiquées. L’Union Européenne doit donc jouer son rôle et assumer une politique ambitieuse dans ce domaine.
II - Des propositions pour démanteler l’évasion fiscale A. Relancer une réelle volonté politique
B. Les conséquences sur l’économie et les libertés démocratiques D’après le Parlement Européen, l’argent public qui disparaît chaque année de l’Union Européenne s’évalue à mille milliards d’euros. Cela représente deux fois le déficit des Etats de la Zone Euro et six fois le budget annuel de l’UE. L’impôt représente
Le problème majeur que pose l’évasion fiscale n’existe que parce que ni les Etats Européens, ni l’Union Européenne elle-même ne se dotent des moyens juridiques et coercitifs pour lutter efficacement contre l’évasion fiscale. Il est tout d’abord impératif de marquer une volonté politique de l’Union Européenne pour lutter contre cette évasion fiscale. Pour cela, créer un une instance
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permettant d’impulser un réel travail dans ce domaine est important. On peut imaginer créer une haute autorité de lutte contre l’évasion fiscale. Le deuxième élément afin d’impulser une politique à l’échelle européenne est de permettre l’échange des données et de mettre fin au secret bancaire. La mise en place d’une politique similaire au FATCA ( Foreign Account Tax Compliance Act) est essentielle. Cette politique obligerait les banques européennes à communiquer le nom des contribuables européens qui détiennent des comptes chez elles afin que les Etats identifient leurs ressortissants se rendant coupables de fraude fiscale. Elle permettrait ainsi aux Etats de pouvoir ensuite mettre en place des politiques nationales afin de récupérer les sommes échappant illégalement ou illégitimement à l’impôt. A cela s’ajouterait une taxe sur les transactions financières permettant d’abonder un budget européen plus ambitieux. B. Renforcer l’arsenal juridique de lutte contre l’évasion fiscale La consécration d’une volonté politique au niveau européen ne peut suffire, il faut également que l’Union Européenne se dote de réels moyens
juridiques et coercitifs pour pouvoir lutter efficacement contre l’évasion fiscale. En effet, il faut tout d’abord récupérer les sommes colossales qui échappent et ont échappé à l’impôt. La création d’un registre, à l’échelle européenne, répertoriant les sociétés écrans, prête-noms et autres structures juridiques opaques s’impose afin de faciliter leur démantèlement. Il est également impératif de mettre en place une taxation différentielle des ressortissants européens. Ce type de taxation est déjà appliquée aux États-Unis. L’objectif de cette taxe est de rendre inefficace l’optimisation fiscale. L’évasion fiscale est peut-être l’un des maux les plus importants des Etats. La réponse ne pourra se faire sans une réelle volonté au niveau européen ainsi que des solutions ambitieuses. Mais ce changement ne sera possible que si nous menons la bataille culturelle. Cela pourrait passer par une campagne européenne dans la continuité de Rise-up mais aussi en interpellant les députés du PSE sur l’ensemble de la législation en vigueur sur l’évasion fiscale et en travaillant avec eux à son amélioration.
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Lutter contre le chômage par la réduction du temps de travail
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epuis de nombreuses années les européens subissent un chômage de masse, notamment les jeunes. De nombreux gouvernements se trouvent dans une impasse, et font le choix de la précarisation des salariés et de notre modèle européen de société pour atteindre l’illusion du pleine emploi.
publique européenne organise cette répartition du temps de travail.
Ainsi les pays qui aujourd’hui voient une baisse du chômage sont ceux qui précarisent l’emploi (Exemple : Mini-job en Allemagne ou zero hours contract au Royaume uni).
Il est impératif que cette politique soit menée à l’échelle européenne pour éviter toute compétition entre les États. Cette harmonisation permettrait de mettre fin au dumping social en Europe, et de renforcer la position de l’Union européenne dans le monde, que ce soit économiquement ou socialement.
Depuis 30 ans le partage des richesses s’est fait en faveur du capital et non du travail (par le chômage et la stagnation des salaires). L’augmentation des gains de productivité, notamment par la robotisation, ne s’est pas accompagnée d’une réduction du temps de travail. De nombreux intellectuels, économistes et décideurs politiques on mis en avant la nécessité de réduire le temps de travail pour travailler tous, moins et mieux.
Les possibilités sont nombreuses, réduction dans le travail hebdomadaire, mensuel, annuel ou dans la carrière, à rémunération constante.
Cette réduction s’inscrit dans le cadre de l’invention d’un nouveau modèle de développement et de société, qui ne cherche pas la surproduction et la surconsommation au détriment de l’environnement et des générations futures. Elle permettra aussi, d’offrir aux salariés du temps pour construire du lien social, favoriser l’engagement et les temps de partage qui manquent cruellement dans nos sociétés.
Face à ce constat d’une réduction du temps de travail, subie plutôt que choisie par les salariés, nous pensons qu’il est nécessaire que la puissance
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Une politique éducative européenne I - Politique éducative II - Mobilité en Europe L’éducation, qu’elle soit une prérogative nationale ou régionale suivant les pays de l’Union, est une politique publique incontournable pour donner du sens à la citoyenneté européenne. À quoi bon être citoyen européen si l’on reste enfermé dans son carcan national. L’éducation, qui a été un outil pour la développement des nationalismes qui ont conduit lors du XXe Siècle l’Europe à sa ruine, doit servir au XXIe siècle à favoriser le dialogue et l’ouverture vers l’autre. L’Histoire est l’exemple par excellence d’un enseignement très largement imprégné de particularismes nationaux. C’est pourquoi nous proposons des programmes communs d’Histoire en Europe ou qu’à minima des pans entiers de cet enseignement puisse être communs pour favoriser le développement d’une citoyenneté européenne. Afin de donner un sens à l’Europe, une meilleure coordination et harmonisation des diplômes doit aussi être orchestrée sur le continent. Si le processus de Bologne (réforme LMD) a permis une nette amélioration de cette coordination pour de nombreux diplômes universitaires, certains domaines continuent à ne pas reconnaître les diplômes de leurs voisins européens. Nous demandons donc un nouveau cycle de négociation afin que tout diplôme acquis, quelque soit le niveau, dans un pays européen soit reconnu par les autres membres. Dans le cas où la formation serait trop différente, un système de passerelles devrait être possible pour valoriser les acquis professionnels. L’apprentissage des langues communautaires reste, quant à elle, l’élément principal d’une politique éducative devant ouvrir les élèves à l’autre. Donner les moyens de communication et d’interaction culturelle communs doit être l’objectif premier d’une politique des langues. Pour cela il faut axer l’éducation des langues communautaires vers l’interaction, la communication, et non pas sur un simple enseignement savant et abstrait. Ainsi nous proposons que durant le cursus scolaire obligatoire soient mis en place des jumelages de classes qui pourront suivre via visioconférence des cours communs, et développer des correspondances personnelles via les nouvelles technologies, qui permettront de tisser des liens d’amitiés durables au delà des frontières.
L’Union Européenne doit engager une réforme ambitieuse de sa politique de mobilité. Pour cela, les jeunes socialistes proposent d’étendre les dispositifs existants (interrails,…) en matière de transport européen pour tendre vers un pass européen, offrant aux jeunes la possibilité de voyager librement à moindre frais. Il nous appartient de poursuivre le rêve européen et d’aller plus loin en matière de mobilité, après la création de l’espace Schengen, nous devons concrétiser l’espoir suscité et faciliter les transports en Europe. De plus, une politique volontariste doit prendre le pas pour les pays frontaliers, où l’harmonisation du rail reste insuffisante. Nous rêvons de pouvoir demain nous rendre librement d’un endroit à un autre en Europe sans avoir à envisager de changements de compagnie ferroviaire. D’autre part, l’Union Européenne doit renouer avec les projets de jumelage européen. Durant longtemps, l’organisation de jumelage revêtait un aspect social et culturel intéressant. Echange de jeunes scolaires entres les deux pays, présentation des cultures locales de chaque commune... Désormais, les jumelages constitue un acte très symbolique sans pour autant adopter une démarche d’échange et de partage entre communes, il convient donc de soutenir et de revaloriser cette forme de partenariat au risque de le voir disparaître au fil du temps. Les jeunes socialistes proposent de revaloriser le service civique européen en augmentant les rémunérations déjà existantes. Ce service civique mérite pour autant d’être développé : par des campagnes de promotion dans les établissements scolaires, valorisation des expériences faites au cours du service civique par les jeunes eux-mêmes,... Mais cette politique européenne de mobilité ne peut voir le jour sans la mise en place concrète de moyen de financement. Aussi, nous proposons un prélèvement d’un euro sur chaque titre de transport entre Etats européens (billets d’avions, de trains, de cars, circulant au sein de l’UE). III - Erasmus Les jeunes socialistes ne peuvent que se féliciter
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de l’existence du programme ERASMUS, créé en 1987. Ce programme est d’une importance capitale pour notre génération afin de se former, de créer des relations mais aussi de contribuer au processus d’intégration européenne. Nous nous félicitons donc de son élargissement aux filières professionnels et à ses extensions au-delà de l’enseignement supérieur (projets Comenius, Leonardo,…), qui doivent être poursuivies et concrétisées pour le plus grand nombre, et pourquoi pas, permettre un jour, que ce programme touche tous les Jeunes dès l’enseignement secondaire, indépendamment de leur origine sociale ou de leurs résultats scolaires.
que nécessaire que le montant des bourses soit augmenté; la somme d’argent allouée chaque mois pour bon nombre d’étudiants n’est pas suffisante. Ainsi une augmentation des bourses ERASMUS permettrait d’élargir le nombre d’étudiants ayant recours à ce programme.. Enfin, les projets en cours sur le développement d’un ERASMUS euro-méditerranéen doivent être concrétisés. L’ouverture du programme aux pays voisins de la méditerranée doit être possible pour chaque jeune le désirant, ce qui permettra de multiplier les échanges entre nos pays, notamment entre universités européennes et méditerranéennes.
Il est essentiel que la partie du Budget européen consacrée à ce programme, soit non seulement maintenu –comme l’ont défendu les socialistes Européens en 2013- mais élargi. En effet, il est plus
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Pour une politique migratoire de gauche en Europe !
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ors des dernières élections européennes, les socialistes européens n’ont pas été en capacité de proposer aux électeurs une vision progressiste en matière de politique migratoire. Cela a aujourd’hui de graves conséquences : aucune évolution sensible de la politique menée n’est prévue, contrairement à ce que l’on peut observer en matière économique avec l’annonce d’un plan d’investissements. Les jeunes socialistes européens aspirent à une autre politique migratoire en Europe. Il nous faut combattre la vision d’une «Europe-forteresse» : l’Europe ne peut pas se couper du reste du monde. Il appartient au contraire aux socialistes et sociauxdémocrates de proposer une politique migratoire plus respectueuse des droits des personnes, plus juste, et favorisant l’émergence d’une véritable citoyenneté européenne.
L’impossible Europe-forteresse Il y a dans le monde 230 millions de migrants, soit 3% de la population mondiale. Même si ces migrations se font majoritairement entre pays du sud, l’Europe n’est pas en reste. Les pays européens attirent ! Les candidats à l’immigration, quelle que soit leur origine, espèrent y trouver la sécurité pour eux et pour leurs familles, un travail, ou encore une qualité de vie. Ils tentent d’échapper aux difficultés : la dictature, la guerre, ou encore les catastrophes naturelles, qui créent de plus en plus de «réfugiés climatiques». Mais la réalité de l’immigration est aujourd’hui en Europe marquée par un rejet grandissant par les populations et les Etats, en dépit des bienfaits qu’elle représente, particulièrement pour des pays à la population vieillissante. Plusieurs milliers de candidats à l’immigration meurent chaque année aux frontières de l’UE, près de 3500 migrants ont péri en 2014 en Méditerranée, en cherchant rejoindre les rives des pays du sud de l’Europe. Le drame de Lampedusa a symbolisé cette réalité dramatique. La détermination des candidats à l’immigration, prêts à tout pour s’installer en Europe, et la politique de répression alimentent aussi la traite des êtres humains. L’échec de cette politique mérite d’être analysé. Le paradoxe de la politique migratoire européenne actuelle est qu’elle vise à fermer les frontières de l’UE, notamment à travers l’agence Frontex, alors
même que les conditions d’accueil, les droits des migrants, et les conditions de régularisation et d’accès à la nationalité diffèrent profondément selon les pays européens. L’absence de solidarité entre Etats membres conduit aussi à faire supporter aux pays du sud la mise en oeuvre de cette politique alors qu’ils n’en ont pas les moyens. Et alors que nous n’assumons pas une politique alternative, c’est l’extrême-droite qui monopolise le débat autour de ses idées.
Une politique migratoire commune au service d’une citoyenneté européenne Pour les jeunes socialistes européens, les Etats membres de l’Union doivent de toute urgence adopter une politique migratoire commune permettant que tous les migrants aient les mêmes droits et que les Etats participent également au financement de cette politique. Il faut tout d’abord harmoniser les critères d’accès à l’asile. Il n’est pas acceptable que certains pays refusent de faire leur part et d’accueillir les demandeurs d’asile dans des conditions décentes alors que les catastrophes naturelles et les tensions se multiplient à travers le globe. Les jeunes socialistes européens demandent aussi qu’une limitation de la durée maximale de rétention dans les Etats membres de l’Union soit votée par le Parlement Européen. Nous proposons ensuite de conditionner l’appartenance à l’Union Européenne à la signature des accords de Schengen. La libre circulation des personnes n’est pas à géométrie variable ! Enfin, la politique migratoire commune doit permettre de faire émerger une véritable citoyenneté européenne. Cette citoyenneté est aujourd’hui la conséquence automatique de la citoyenneté nationale. Nous proposons d’inverser le raisonnement et de faire de la citoyenneté européenne un facteur d’attraction : il faut mettre en place un titre de séjour européen ! Celui-ci sera la garantie que tous les migrants aient les mêmes droits dans l’ensemble de l’UE. Une réflexion doit aussi être engagée sur un droit du sol européen, et sur la politique d’intégration des migrants dans les sociétés européennes, qui suppose le maintien de services d’intérêt général financés par la collectivité.
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Généraliser la logique de co-développement L’aide au développement des pays d’origine des migrants par l’Union Européenne est aujourd’hui soumise à des clauses de ré-admission des immigrés clandestins. Si la problématique de l’accueil des migrants en situation illégale ne doit pas être ignorée, l’aide au développement ne peut pas servir de moyen de pression. Les socialistes et sociaux-démocrates doivent refuser et combattre ce type de chantage. Plus généralement, l’intégration des migrants et l’aide au développement méritent que les Etats européens consacrent des moyens plus importants aux politiques communes dont ils confient la responsabilité à l’Union. Cela passe par un véritable budget financé par un impôt européen. de financement. Aussi, nous proposons un prélèvement d’un euro sur chaque titre de transport entre Etats
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