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RENCONTRE AVEC VÉRONIQUE HALPOUTER DE L’ILFAC
QUI ÊTES-VOUS ET QUELLE EST VOTRE FONCTION AU SEIN DE L’ILFAC ?
Je m’appelle Véronique Halpouter et je suis responsable de projets à l’ILFAC depuis 22 ans. Par projets, j’entends tout ce qui est culturel : visite de musées, expositions, voyages, conférences, soirées théâtre, etc.
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Actuellement, je suis seule dans l’association. Mais d’ici peu, une personne sera engagée pour reprendre la partie « éducation permanente ».
QUEL EST VOTRE PARCOURS PROFESSIONNEL ?
J’ai un parcours tout à fait atypique. J’ai fait le conservatoire de théâtre et j’ai été comédienne pendant une dizaine d’années. Avec mon mari, nous travaillions tous les deux en soirée. Puis, nous avons eu des enfants. Je me suis consacrée aux enfants et de là, j’ai fait d’autres jobs. J’ai travaillé dans l’informatique en tant que Public Relation et avant d’arriver à l’ILFAC j’ai également travaillé pour une société qui faisait du support promotionnel. Mon parcours n’a rien avoir avec mes études et je me suis à chaque fois formée sur le terrain.
Avec l’ILFAC, je suis retournée vers un métier plus culturel. Je propose des soirées théâtre parce qu’il s’agit de ma formation, de ma passion et donc je choisis dans tout le programme culturel bruxellois, des pièces que j’estime intéressantes. Les gens sont toujours ravis du choix des pièces.
QU’EST-CE QUE L’ILFAC PLUS PRÉCISÉMENT ? QUELLES SONT LES ACTIVITÉS QUI SONT PROPOSÉES ACTUELLEMENT ?
Au niveau de l’animation culturelle, lorsque je suis arrivée, rien n’était proposé. L’ILFAC était en sommeil depuis un certain nombre d’années. On m’a demandé de faire de l’animation culturelle. Je suis partie d’un répertoire assez important de gens que je connaissais. J’ai donc commencé à organiser des activités et faire venir ces gens. J’ai pu développer les activités par la suite via un magazine - qui n’existe plus actuellement - qui s’appelait « La carte Senior ». Les gens qui venaient par ce biais-là, bénéficiaient de réductions. Et grâce au magazine d’ING qui était distribué à l’époque à 700.000 exemplaires, j’ai pu annoncer des voyages et des activités culturelles. C’est de cette manière que notre public s’est fidélisé.
Mon but est évidemment de faire de l’animation culturelle mais aussi de permettre la rencontre entre les gens. Les activités de groupes et surtout le partage et le retour qu’ils font de ces sorties culturelles autour d’un repas par exemple sont des choses qui me tiennent fortement à cœur. Cela permet de sortir un peu les gens de leur isolement.
Une ou deux fois par an, généralement au mois de janvier et un peu plus tard dans l’année, j’organise un repas festif car je me suis rendue compte qu’à la période de Noël, beaucoup de gens étaient seuls. Il y a toujours énormément d’inscriptions car ça permet aux gens de se revoir, de parler des projets de l’ILFAC, de se stimuler les uns les autres,
de participer aux différents projets. Il y a une émulation qui est assez intéressante lors de ces déjeuners. Lors des voyages, je ne me contente pas d’envoyer le programme. Je prévois également des réunions préparatoires autour d’un verre ou d’un repas. De cette manière, les gens peuvent déjà se rencontrer. Cela permet de créer des liens entre eux.
A QUI S’ADRESSE L’ILFAC ? QUEL EST SON PUBLIC CIBLE ?
On rencontre principalement des pensionnés et ce, pour deux raisons : ce sont des gens qui ont du temps et qui ont envie de voyager autrement. Les voyages ont un un coût mais tout un chacun peut y avoir accès. Notre public est donc un public de seniors actifs avides de culture. Les voyages sont assez variés et cela permet à un certain nombre de personnes de s’y retrouver. Le public est essentiellement bruxellois mais j’ai également des groupes qui viennent de Charleroi, du Brabant wallon et de Liège.
QUELS SONT LES PROJETS FUTURS DE L’ILFAC ?
Pour l’instant, je suis en train de réorganiser les projets de 2020 qui ont été annulés en raison de la crise sanitaire. Je travaille avec des guides qui sont historiens ou historiens de l’art et avec qui je conçois les voyages. Moi, je m’occupe de tout ce qui concerne la logistique et l’historien est notre guide sur place.
Très prochainement, j’ai rendez-vous avec ces historiens pour les projets de 2022 même si quelques-uns sont déjà en route. Notamment, deux croisières et un weekend à Paris.
Chaque voyage a un thème culturel bien précis. Par exemple, lorsque nous sommes partis à Venise la dernière fois, le thème était « Sur les traces de Casanova ». Cela permet de découvrir une ville mais avec un fil conducteur. Les gens sont d’ailleurs très demandeurs. Ce sont des voyages qui sont toujours complets.
Très prochainement, nous allons également redévelopper le volet « Éducation permanente » de l’asbl.
DE QUELLE MANIÈRE LA CRISE DU COVID A-TELLE MODIFIÉ LE TRAVAIL QUOTIDIEN DE L’ILFAC ?
Le rapport au public a été très important tout au long de la crise. Je suis restée en contact avec les gens par échanges de mails. Je les tenais régulièrement informés de la situation, j’essayais de connaitre les besoins, de les mettre en contact. Le but était vraiment de garder le réseau et le lien social parce que je me suis rendu compte qu’ils étaient très seuls pour la plupart.
Au niveau des projets, cela a été dramatique car j’ai dû tout annuler. La gestion quotidienne a été un boulot titanesque parce qu’il fallait à chaque fois annuler les réservations, puis les refaire, changer les hôtels, etc.
On a eu un petit regain d’activités en septembre 2020. J’ai pu organiser une journée à la mer, quelques expositions, des visites de lieux insolites, des conférences mais ça s’est très vite arrêté avec la troisième vague.
Actuellement, les visites d’expositions, je ne peux toujours pas les faire parce que ce sont des groupes de dix et financièrement cela revient beaucoup trop cher de prendre un guide pour 10 personnes. Pour l’instant, je suis dans l’attente
Malgré les annulations dues à la crise, le public reste fidèle et c’est plutôt chouette.
FAITES-VOUS APPEL À DES BÉNÉVOLES ? EN QUOI CONSISTE LEUR TRAVAIL ET QUELLE EST LEUR IMPLICATION DANS LE QUOTIDIEN DE L’ILFAC ?
Je n’ai qu’une seule bénévole pour l’instant. Elle voyage avec moi depuis des années et elle m’aide énormément. Elle gère les listes, les payements, les remboursements et la préparation à la comptabilité.
Il m’est aussi arrivé de faire appel à des bénévoles pour des conférences, des gens qui ont un acquis dans une branche bien précise et qui sont venus partager leurs expériences avec d’autres. Dans le même esprit, je fais parfois appel à des artistes bénévoles.
Propos recueillis par Adrien Pauly Jeunes & Libres