La Gazette du Japon - 4

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Sommaire n° °4 - Août 2003 Kamon – les emblèmes familiaux (Jean-Michel) - La représentation du nom de famille - le signe de chance - la commémoration - l’esprit martial - le symbolisme religieux - la superstition - la classification Naginata : Championnats du Monde (Naginata) - les acteurs - le voyage - le championnat - les résultats Sumo : Tournoi de Nagoya 2003 (Tony) - les hommes forts du tournoi - les déceptions Conte bilingue (Agnès) - le conte - les explications grammaticales - la traduction Mots à Caser (Agnès) - squelette - liste des mots Tanizaki – Puisque je l’aime – suite (Antoine) - Acte II - scène 1 - Acte II - scène 2 Voyage à Okinawa (Hiroe) - version japonaise - version française Mots à Caser – Solution (Agnès)

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La Gazette du Japon 家紋 Kamon - Emblèmes familiaux (Auteur : Jean-Michel) Les « kamon » ou emblèmes familiaux, sont des marques distinctives qui identifient les familles au Japon. Bien que les avis divergent sur leurs origines exactes, on pense qu’ils sont apparus tout d’abord sur les palanquins et les vêtements de la noblesse vers le XII ème siècle, puis se sont répandus chez les guerriers, les commerçants et la population . Les motifs de nombreux « kamon » sont des plantes, probablement en raison de l’admiration que les japonais ont depuis longtemps pour la Nature. Ils sont en noir et blanc et le dessin est souvent symétrique. Ils peuvent symboliser différentes choses. En voici quelques exemples. Représentation du nom de famille Certains kamon furent choisi simplement pour identifier des noms de famille. Par exemple, l’emblème du cerisier (sakura) a été utilisé par la famille Sakurai. La porte du temps shintô (le torii) a lui été utilisé par le clan Torii. La famille Yoshino a elle, adopté l’emblème du cerisier car un endroit célèbre de Nara s’appelant Yoshino était réputé pour la beauté de ses cerisiers en avril. Signe de bon augure Les kamon peuvent aussi représenter le souhait de bonne chance, de longévité, de bonne santé, de joie ou de prospérité pour la famille. Pour exprimer cela, on peut utiliser tout simplement des kanji comme par exemple 天 (ten, ciel, destin, paradis, providence), 長 (chô, la longévité), 大(dai, la grandeur), 福 (fuku, la fortune), 寿 (kotobuki, la joie), 吉 (kichi, la chance).

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La commémoration

Pour commémorer les origines honorables d’un illustre ancêtre, on pouvait également créer des « kamon ». Par exemple, la tradition dit que quand le clan Nambu a battu le clan Akita, deux grues se sont posées dans le campement des Akita. Pour commémorer cet évènement miraculeux, les Nambu ont alors pris un emblème représentant deux grues.

L’esprit martial

Les familles de samurai ont souvent pris d’élégants emblèmes de la cour impériale et les ont modifiés de façon à exprimer leur esprit de combat. Une méthode consistait à y ajouter des armes (sabre, armure, arc, flèches). Ils ont aussi quelques fois choisi des animaux féroces comme le lion ou le tigre pour emblème.

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Symbolisme religieux Certains « kamon » ont aussi un rapport avec les religions : Shintô, Bouddhisme, Christianisme, Confucianisme. Par exemple, certains guerriers ont pris l’emblème de Hachiman qui était le dieu des arcs et des flèches (shintô). Certaines familles ont pris la swastika 卍 , ou le caractère 無 (mu, néant) en rapport avec le bouddhisme. D’autres familles ont également pris la croix pour marquer leur attachement au christianisme. Et d’autres encore l’emblème du « tai ji » qui était un diagramme chinois illustrant la création de toutes choses en rapport avec le yin et le yang (confucianisme).

La superstition Les gens très superstitieux ont aussi essayé de se protéger des maladies ou d’attirer la chance en utilisant des « kamon » en forme de talismans. Par exemple le motif de « jumonji ».

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La Gazette du Japon Classification des kamon On peut distinguer plusieurs groupes de « kamon » : -

Les plantes : le chrysanthème (kiku), le paulonia (kiri), la rose trémière (aoi), la glycine (fuji), la gentiane (rindô), la prune japonaise (ume), la pivoine (botan), le pin (matsu), le bambou (take), le cèdre (sugi), le plant de riz (ine), le ginkgo (ichô), l’iris (kakitsubata), le cerisier (sakura)

-

Le ciel et la Terre : soleil, lune, étoiles, nuages, montagnes, vagues, neige

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Les animaux : le lion, le phénix chinois (hô-o), la grue (tsuru), la tortue (kame), le dragon (ryû), le faucon (taka), l’oie sauvage (kari), la colombe (hato), le lapin (usagi), le papillon (chô), la libellule (tombo)

-

Les objets : les baguettes à prière (nusa), les plateaux (oshiki), les pots à sake (heishi), les croix (kurusu), les amulettes Gion (gion mamori), les arcs et les flèches (yumi-ya), les mors (kutsuwa), les roues, les éventails (uchiwa, ha-uchiwa et ôgi), les pièces de monnaie (zeni ou sen), les instruments de mesure en bois (masu), etc…

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Les constructions : les portes de temple (torii), les puits (i-zutsu, i-geta), etc…

-

Les formes géométriques : tomoe, hishi, hikiryô, mokkô, meyui, wachigai, uroko, kikkô, karahana

-

Les kanji : 一 八 十 卍 大 無 吉 加 丸 上 寿 服 福

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Les diagrammes : le Kuji Mantra et le Genjikô-zu

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La Gazette du Japon 3eme Championnats du Monde de Naginata (récit d’un voyage) Les acteurs : Fabienne : ma belle mère, 3 Dan de Naginata et grande promotrice du Naginata Isabelle : ma sœur, 14 ans et déjà premier Dan de Naginata Meryem : mon épouse, supportrice et mascotte Tyl : mon élève, 1 Dan de Naginata François : mon élève, 2 Dan de Naginata Jonathan : mon frère, 2 Dan, s’en revient d’un stage de 6mois de Naginata au Japon Moi, David D’hose alias Naginata pour lejapon.org, 4Dan de Naginata Un long voyage : Le 24 juin 2003 les représentants de notre club sont donc partis de Bruxelles vers San Francisco pour les 3ème Championnats du Monde de Naginata. Après un voyage de 16 heures sans encombre Fabienne, Isabelle, Meryem, David, Jonathan, Tyl et François découvrirent la Californie de nuit avant de rejoindre leur auberge de jeunesse à Fort Mason, au bord de la baie de San Francisco. Après une bonne nuit de repos notre petite équipe s’arrêta, parmi bien d’autres visites, à la maison de thé du Jardin Japonais afin de porter un toast à un grand absent Marc, notre professeur, dont nous sentions l’esprit nous accompagner.

Un Championnat du Monde sans Japonais : Je saute quelques étapes pour vous parler de la Welcome Party, où nos superbes kimonos firent forte impression. A chaque championnat nous ouvrons les « hostilités » par une fête de bienvenue. Il faut savoir que régulièrement l’une ou l’autre équipe fait un petit show, genre une danse ou un chant, nous avons improvisé un chant et une petite chorégraphie.

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Ce fut également l’occasion de revoir beaucoup d’amis et également de faire connaissance avec de nouveaux venus comme les Canadiens. Bien que la délégation japonaise ne se déplaça pas par crainte du SARS et des attentats, certains de ses membres bravant cette décisions estimèrent impossible d’ignorer cet évènement. Ainsi deux « Hanshi » et quatre « kyushi » du Japon avaient fait le déplacement.

Le jour des Championnats : La tension était palpable chez chacun d’entre nous. Après une cérémonie d’ouverture marquée par un discours incisif à l’égard de l’absence des japonais, monsieur Kondo, président de la fédération européenne, ouvrit le tournoi. Nous avons, ensuite, assisté à des danses folkloriques d’indien d’Amérique Centrale, en guise de spectacle d’ouverture.

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La Gazette du Japon Et enfin le tournoi commença par la technique ; chaque couple dut présenter les premier, cinquième et sixième katas. Malgré la contre performance de David et Tyl, la Belgique parvint à obtenir une deuxième place grâce à François Dermine et Philibert Vandersleyen (du club du Kenbukan). Les USA s’imposèrent dans cette épreuve, et les français décrochèrent la troisième place. Ensuite les présentations des rythmiques de la Belgique et des Etats Unis vinrent clôturer la première partie du Championnat. Nous avions choisi de faire un rythmique Naginata sur la musique d’American Beauty.

La compétition individuelle féminine fut remportée par Jana Soukupova de Tchéquie devant Catherine Parisis de France et Annick Henrot de Belgique (du Kenbukan). Après un bon repas, la compétition individuelle homme fut une véritable consécration de la Belgique et surtout de notre club. En effet ; après avoir vaincu tous leurs adversaires ; Tyl Dermine, Jonathan D’hose et Francois Dermine se hissèrent dans cet ordre aux trois premières places.

Ce fut un grand moment pour eux comme pour leurs professeurs. Ensuite l'équipe féminine permis à la Belgique, grâce à Fabienne Bauwens, Sandra Vandevijver et Annick Henrot de décrocher une deuxième place après la France. L’équipe masculine composée de David D’hose, Jonathan D’hose et François Dermine fit aussi bien derrière les Etats Unis.

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Tous ces excellents résultats permirent à la Belgique de s’imposer première nation du Naginata. Même si l’absence des Japonais fausse les données du problème c’est un exploit qu’il ne sera pas facile de renouveler mais nous nous y emploieront. La cérémonie de clôture fut animée de combat Naginata contre Kendo surprenant en tous points.

Pour couronner : Après tant d’émotions et une bonne nuit de sommeil le Goodwill tournament Dan du lendemain consacra Philibert Vandersleyen (du Kenbukan) et David D’hose. Au terme du stage de deux jours, Fabienne Bauwens réussit l’examen au premier grade d’arbitre, David D’hose obtint son quatrième Dan et Isabelle D’hose son premier Dan, devenant ainsi la plus jeune première dan que la Belgique ait connue. Après des adieux chaleureux lors de la Sayonara party notre petit groupe célébra sa victoire autour d’un repas dans le quartier chinois de San Fransisco.

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Les prochains championnats du monde de Naginata se dérouleront en 2007 à Bruxelles, vous êtes tous invités. En attendant je vous invite à découvrir mon petit site : http://naginataforet.multimania.com

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La Gazette du Japon Nagoya basho 2003 – sumo (Auteur : Tony) En division « makuuchi » (première division), chaque « rikishi » (mot japonais désignant les lutteurs de sumo) réalise au total quinze combats, soit un combat par jour. Le but est d'obtenir plus de victoires que de défaites, pour pouvoir monter dans la hiérarchie. Du 6 au 20 juillet dernier, s'est déroulé à Nagoya, le quatrième « hon-basho » (tournoi majeur) de l'année. Le tournoi a été des plus disputés puisqu'à cinq journées de la fin, ils étaient dix, fait rarissime, à pouvoir encore remporter le titre. Ce « Nagoya basho » a aussi été marqué par les déconvenues des deux « yokozuna ». Il est légitime de souligner, à notre grand regret, la relative faiblesse de niveau de sumo proposé. Les hommes forts Kaiô L' « ôzeki » a remporté le tournoi avec une fiche de 12 gains pour 3 pertes. Il n'a pu développer son style habituel, en raison de son problème, à présent récurrent, de sciatique. Il a fait preuve de beaucoup de courage pour remporter le quatrième titre de sa carrière. Chiyotaikai L'ôzeki a terminé en seconde position, avec 11 gains et 4 pertes. Il a perdu 14 kg depuis le dernier tournoi, et ceci semble lui avoir donné plus de vivacité. Il est apparu très véloce, et finalement, a du céder le « yushô » à Kaiô lors de la dernière journée, au terme d'un affrontement dantesque entre les deux ôzeki. Takamisakari La coqueluche du public a réussi un des meilleurs tournois de sa carrière. Bien qu'il n'ait remporté que 9 gains pour 6 pertes, il s'est tout de même débarrassé des deux yokozuna et des ôzeki Musôyama et Chiyotaikai. Un « shukun-shô », ou prix de la performance, est venu récompenser ces prouesses. Il a également réalisé un combat épique contre Kyokutenhô, au cours duquel il a emporté la décision grâce à un « utchari », c'est-à-dire un soulèvement de l'adversaire en même temps qu'un pivotement sur soi-même. Les déceptions Musashimaru De retour après 8 mois d'absence, le yokozuna n'était pas en assez bonne condition physique pour faire honneur à sa charge. Deux petits succès, et surtout trois revers consécutifs ont brisé net ses espoirs de bien figurer. Il s'est retiré en fin de première semaine. A 32 ans, s'il ne se reprend pas très vite, il se pourrait qu'il soit amené à prendre sa retraite. Asashoryû Le cas du jeune yokozuna a fait, une nouvelle fois, couler beaucoup d'encre. Tout le monde se souvient de son coup de sang après son combat, en mai, contre Kyokushuzan. Depuis, l'atmosphère entre les deux Mongols était électrique. Cette fois-ci, leur combat a encore dégénéré. Le yokozuna a tiré les cheveux de son adversaire, ce qui est formellement interdit. Ainsi, Asashoryû a été disqualifié. Quelques jours plus tard, après la défaite du yokozuna contre Takamisakari, les deux compatriotes en sont venus aux mains dans les vestiaires. Une attitude indigne d'un « rikishi »! Le jeune homme doit impérativement se reprendre, et faire preuve d'une attitude plus conforme aux exigences que sa charge lui incombe. © http://www.lejapon.org


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け れ ど も 、 小 さ い お う ち は 、 い つ も 同 おな じ で し た 。

そ し て 、 あ た り の 景 けし 色き は 、 毎 まい 日 にち 、 少 すこ し ず つ 変 かわ わ っ て い ま す 。

今 きょ 日う が 過す ぎ る と 、 明 あし 日た が き ま す 。

夕 ゆが 方た に は 、 お 日ひ さ ま が 沈 しず み ま す 。

朝 あさ に

り の

成な る と 、

景 けし 色き は

お 日ひ さ ま が 上の り ま す 。

た い へ ん 綺 きれ 麗い で し た 。

小 さ い

ち ゃ ん と

お う ち は 、

た っ て

お か の 上 うえ で 、 た い へ ん

い る だ ろ う 」 。

き な い ぞ 。 わ

私 たし 達 たち の ま ご の ま ご の そ の ま た

幸 あわ せ に

ま ご の

暮く ら し ま し た た 。 ま わ

と き ま で 、 こ の う ち は

「 ど ん な に た く さ ん の お 金 かね を も っ て き て も 、 こ の う ち を 売 うる る こ と は で

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こ の 丈 じょ 夫 うぶ な う ち を

し た 。

そ れ は 、 小 さ い

ひ と

言い い ま し た 。

む か し む か し 、 ず っ と

お う ち

た て た 人 は

し た 。

可か 愛わ い う ち で し た 。 丈 じょ 夫 うぶ な し

田 いな 舎か の 静 か な と こ ろ に 、 小 さ い

確 っか り し た

お う ち が

う ち で

あ り ま

し ず

小 ちい さ い お う ち


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小 おが 川わ で は 子 こど 供も が 遊 ん で い ま す 。

あ す

野 のは 原ら は 緑 に

み ど り

成な り ま し た 。 林 りん 檎ご の 木き は 花 盛 り に

な ざ か

成な り ま し た 。

思 おも い ま し た 。

南 なみ の

春 はる に

国 くに か ら

成な り ま し た 。

小 こと 鳥り た ち が 早 く

は や

帰 かえ っ て く れ ば

あ た た か く 成な り ま し た 。

と き は ど ん ど ん た っ て 行い き ま し た 。

い い な と 、 小 ちい さ い お う ち は

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う と 、

町 っ て

小 さ い

小 さ い

ど ん な

お う ち が 、

お う ち は

の ん び り

思 おも い ま し た 。

と こ ろ だ ろ う 、

辺 あた り の 景 けし 色き を 眺 なが め て い る う ち に 、

町 に 住す ん だ ら 、 ど ん な 気み 持も ち が す る だ ろ

ず っ と 遠 く に 、

と お

町 まち の 明あ か り が 見み え ま し た 。

お 月 さ ま が で な く 成 る と 、 小 さ い お う ち は お 星 ほし さ ま を 眺 なが め ま し た 。

ま る に な っ た り し ま す 。

夜 よる に 成な る と 、 お 月 つき さ ま が 出で ま し た 。 お 月 つき さ ま は 、 三 みか 日づ 月き に な っ た り ま ん


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EXPLICATIONS GRAMMATICALES (Auteur : Agnès) この じょうぶな じょうぶな うちを たてた ひとは いいました = たてた ひとは est une proposition déterminante. たてた est la forme passée du verbe 立てる = たてる. Le sujet de いいました est le groupe déterminé par たてた dont le sujet est ひとは . Proposition déterminante : ● ● ● ● ●

Le déterminant précède l’élément déterminé. Le déterminant s’intègre dans la phrase par l’intermédiaire du déterminé. Avec une proposition déterminante => UNE FORME NEUTRE et jamais la copule です。 Le sujet de la proposition déterminante est marqué par が ou の mais jamais par は。 Seul le dernier verbe exprime le degré de politesse de l’ensemble.

Exemples : わたし が よんで いる しんぶん は おもしろい おじょうさん に 話している田中さん の おくさん

です。 わ 日本人

でわありません。

できないぞ 「。。。このうち ことはできない できない ぞ。」 「。。。このうちを このうちを 売る ことは

Les noms fonctionnels (ou pseudo substantifs ou noms à détermination obligatoire) tels que こと, n’ont pas de signification particulière. C ‘est dans une structure syntaxique spécifique qu’ils acquièrent un sens complet : ils s’emploient toujours comme noms déterminés tout en assumant leur fonction grammaticale. Dans cette phrase, こと est déterminé par une expression indiquant une éventualité, une probabilité non souhaitée. En français, l’infinitif du verbe p eut être employé comme un nom (ex. : vivre, c’est difficile.), mais en japonais, un verbe ne peut pas être à lui seul employé comme un nom ; il faut qu’il soit suivi de こと qui sert à nominaliser le verbe. Exemple : 話す こと は

かならずしも

びとくではありません。

Quant au verbe できる 「出来る」, il signifie entre autres, « être possible », « être capable ». Il peut suivre « un verbe + こと » pour exprimer la capacité ou la potentialité. [Un verbe + こと が できる correspond en français à « SAVOIR + INFINITIF », « POUVOIR + INFINITIF », être capable de.]. Exemple : こんな せいかつ を

つづける

こと

もう できません。

どんなに たくさんの おかねを かねを もって きても きても、このうちを このうちを 売る ことはできない ことはできないぞ できないぞ。 VERBE A LA FORME NEUTRE +

こと

+

できる。=

POUVOIR FAIRE.

« Même si on nous offrait beaucoup d’argent, (jamais) nous ne vendrons cette maison. Attention ! 今日 se lit de deux façons différentes, selon le contexte : きょう : Aujourd’hui. => 今日は 雨が ふる。 こんにち 「は」 ! => Bonjour ! に なる と : なる est un verbe intransitif qui exprime le changement,, la transformation ou le passage d’un état à un autre. なる , quand il suit un substantif, doit être précédé de la particule に。 Par contre, s’il suit un adjectif verbal, ce dernier prendra la forme en ~く く。 (l’adjectif nominal, lui, sera suivi de に).

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La Gazette du Japon に indique le résultat d’un changement ; il s’emploie avec les verbes exprimant une certaine évolution : 「(ほん) やくーする (traduire)」、「かわる se changer, se transformer)」、「かえる (changer, échanger)」、 「な る (devenir, se rendre)」、「する (rendre, faire)」、etc. Dans le texte, par exemple 「朝 に なる と、お日さま が のぼります。」なる indique un point dans le temps et précède un changement, la conséquence du passage à un autre. 「朝 に なる と、お日さま が のぼります。」Littéralement, la phrase se traduirait par : Quand (dès que) le matin arrive, le soleil se lève. [Au matin, le soleil se lève.] Exemple avec に

なる

と:

夜 に なる と 急 に 雪が 降り出しました。 La nuit tombée, soudain il s’est mis à neiger.

まちって どんな ところだろう、* voir と de citation plus loin. La particule って exprime la thématisation renforcée ; elle renforce le thème de la phrase avec une nuance d’insistance et de surprise, de reproche, etc. Elle peut être interprétée comme la forme contractée de と いう の は 。Elle peut suivre une proposition. とう

いう

peut se contracter en って

いう ou って dans la langue parlée et familière.

Exemple : 村上さんって 「いう」 人 から 電話 が あったよ。 Il y a eu un coup de téléphone d’un nommé Murakami. から が 先生 に なたーって 「いう」 の ほんとう。 Est-ce vrai qu’il est devenu prof ?

まちって どんな まちって (言う

ところだろう。。。[littéralement dans la phrase.] の は)

どんな ところだろう。。。

Le と est transformé en て et signifie : « Qu’est-ce que c’est ? » ou bien représente les guillemets. Exemple :

これ は なん て「と」 いう もの。 これ は 本 て 「と」 いう もの。

お月さまは、みかづきに なったり

まんまるに なったり

します。

La particule conjonctive たり。 Formation (en prenant l’exemple de なる) : なる => なって => なったり。 Sons sens : なったり する => Tantôt … tantôt… La particule conjonctive たり suit un verbe, un adjectif verbal, だ、です et certains suffixes verbaux. (Il suffit d’ajouter り à la forme passée.)

たべる = たべたり。 おきる = おきたり。 かく = かいたり。 する = したり。 くる = きたり。 おおきい = おおきかったり。 だ = だったり。 です = でしたり。

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Succession désordonnée des actions (ou des faits), alternance. La particule conjonctive たり exprime la succession des actions ou des faits, en suivant au moins deux verbes. Elle est suivie de する ou de できる。 Exemple :

きのお の ばん は トランプ を したりしょうぎ を したり して よる おそく まで あそびました。 Hier soir, nous nous sommes amusés tard dans la nuit ou aux échecs japonais.

VERBE FORME NEUTRE +

うち に。

[…のんびり 辺りの 景色を 眺めて いるうちに、 ときはどんどん たって いきま した。] Son sens : TANDIS QUE… Se place entre deux propositions. Exemples :

鈴木さん が うちを 山田さん に 見せる うち に つま は お茶 つくります。 Tandis que (pendant que) M. Suzuki montre sa maison à M. Yamada, son épouse fait le thé.

あなた が

おもって いる、 うち に 私 は べんきょう します。

Tandis que vous pensez, j’étudie. どんどん : Onomatopée adverbiale, qui signifie rapidement. 南の 国から 小鳥たちが 早く 帰ってくれば : 帰ってくれば : Forme conditionnelle du verbe 帰る 「かえる」。 La forme conditionnelle des mots variables : On utilise le suffixe ば pour obtenir la forme conditionnelle (ou hypothétique) des mots variables [verbes, adjectifs verbaux.]. La forme conditionnelle du verbe : On remplace, dans la forme conclusive du verbe, la voyelle finale う par えば pour obtenir la forme conditionnelle.

かく => する =>

かけば すれば

たべる => たべれば くる => くれば

La forme conditionnelle du verbe a trois sens : 1 – Condition nécessaire. Ex. : その ぶんしょうは じてんを つかえば やくできます。 Si j’utilise le dictionnaire, je peux traduire ces phrases. 2 – Condition universelle (ou éternelle). Elle exprime un fait conditionnel considéré comme universel et rend valable le fait exprimé par la proposition indépendante. Ex. : 五に 三を たせば 八 です。 Cinq et trois font huit. (Lit. : Si on ajoute trois à cinq, c’est huit.) 3 – Concomitance temporelle. Elle exprime une concomitance de deux faits en situant le premier fait à un moment donné dans le temps où on © http://www.lejapon.org


La Gazette du Japon aperçoit simultanément le deuxième fait dans le souvenir ou dans la réalité actuelle. Ex. : 窓を 開ければ 夏の よぞらに こうこう と かがやく 星が 見えた。 En ouvrant la fenêtre, je vis les étoiles qui brillaient avec éclat dans le ciel nocturne de l’été. [La forme conditionnelle de certains verbes 「いう、 locutions toutes faites.]

する、 見る、etc.」s’emploie pour construire des

TRADUCTION 1 – Il était une fois, une petite maison aux fins fonds de la campagne tranquille. [Autrefois, aux fins fonds de la campagne tranquille, il y avait une petite maison.] C’était une charmante petite maison, bien portante et courageuse. Les gens qui avaient construit cette maison en bonne santé, disaient : « Même si on nous propose beaucoup d’argent jamais nous ne vendrons cette maison ! ». Elle restera debout jusqu’à nos arrières-arrières-arrièrespetits-enfants. 2 – La petite maison vivait sur une colline, très heureuse. Le paysage aux alentours était magnifique [très beau]. Au matin le Soleil se lève ; le soir le Soleil se couche. La journée passait et le lendemain arrivait. Et le paysage du voisinage changeait chaque jour un peu plus. 3 – Quand venait la nuit, la lune sortait. « Madame » la lune est parfois (simple) croissant, parfois pleine lune. Quand « madame » la lune n’était pas apparente, la petite maison contemplait les étoiles. Tout au loin, la petite maison apercevait les lumières de la ville. La petite maison se demandait : « c’est quoi la ville ? » « Quel genre d’endroit est-ce la ville ? ». Si j’habitais en ville, quelle impression ressentirais-je ? 4 – Tandis que la petite maison regardait le paysage environnant avec insouciance, le temps passait rapidement. Ce fut le printemps. Il se mit à faire chaud. La petite maison songeait : « ce serait bien si les petits oiseaux pouvaient rentrer rapidement des Pays du Sud ». Les champs verdoyaient. Les pommiers fleurissaient. Les enfants s’amusaient dans le ruisseau.

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スケルトン

H

B

C

G D

A E F

APM---4 A

B

C

D

E

F

G

H

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リスト ●

2

文字 ●

イカ 「烏賊」 ウニ 「雲丹」 カキ 「牡蛎」 ゴマ 「胡麻」 スシ 「寿司」 タイ 「鯛」 タコ 「蛸」 タラ 「鱈」 ナシ 「梨」 ナス 「茄子」 ネギ 「葱」 パン 「パン」 マメ 「豆」 ワン 「椀」

3

アブラ イチゴ イワシ オチャ キカツ カラシ キノコ ココア サトウ チーズ ニシン パセリ

文字 ● 「油」 「苺」 「鰯」 「お茶」 「飢渇」 「芥子」 「茸」 「ココア」 「砂糖」 「チーズ」

バター ビール ミカン リンゴ レモン ワサビ

4

「ばたー」 「ビール」 「蜜柑」 「林檎」 「レモン」 「山葵」

文字 ●

アワモリ イチジク カボチャ カラビン キャベツ キャベツ キュウリ コウチャ コーヒー コショウ サトイモ ショウユ シュジュ テンプラ トンカツ ニンジン ニンニク ブタニク ベーコン ヤキイモ ヤキイモ ワンモリ

「泡盛」 「無花果」 「南瓜」 「空瓶」 「キャベツ」 「胡瓜」 「紅茶」 「コーヒー」 「胡椒」 「里芋」 「醤油」 「種種」 「テンプラ」 「豚カツ」 「人参」 「大蒜」 「豚肉」 「ベーコン」 「焼き芋」 「椀盛」

「鰊」 「パセリ」

5

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文字 ●


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ウイスキー

「ういすきー」

ギュウニク ケチャップ コウノモノ サツマイモ サクランボ ジャガイモ ジャンペン ジャンペン ソーセージ ヒツジニク マメゴハン マヨネーズ

「牛肉」

6

「ケチャップ」 「香の物」 「薩摩芋」 「桜ん坊」 「じゃが芋」 「シャンペン」 「ソーセージ」 「羊肉」 「豆御飯」 「マヨネーズ」

文字 ●

アスパラガス ホウレンソウ ギュウニュウ シャブシャブ テッパンヤ テッパンヤキ ンヤキ パイナップル ●

7

APM―4

「アスパラガス」 「法蓮草」 「牛乳」 「しゃぶしゃぶ」 「鉄板焼き」 「パイナップル」

文字 ●

アイスクリーム

「アイスクリー

ム」

シチメンチョウ

8

「七面鳥」

文字 ●

グレープフルーツ

「グレープフ

ルーツ」

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ACTE II La scène représente une rue dont l'axe est perpendiculaire à la rampe. L'angle droit de la rue est occupé par un café-gargotte (du genre de ceux où le service est fait par des filles), à l'enseigne de « Violette-Café ». Une nuit d'hiver. Les deux façades du café sont constituées par des devantures vitrées. A travers les vitres, on voit de la lumière. L'intérieur est vide. L'établissement est silencieux. A sa droite et sur son alignement, une maison dent les volets sont fermés. Au lever du rideau, du fond de la scène, vient, par la rue, un homme dont le collet est relevé et le chapeau rabattu sur les yeux. C'est Kazuma Miyoshi. Il marche comme un somnambule, d'un pas lourd. Arrivé au coin du café, il hésite un moment, puis il tourne à droite, et prenant son parti, il longe la façade et, finalement, il sort de scène par la droite. Une des filles entre-baille la porte face au public et regarde à l'extérieur.

SCENE 1 PREMIÈRE FILLE, SUMIKO, MIYOSHI PREMIÈRE FILLE (du seuil de la porte entr'ouverte) Houhouhou !... qu'il fait froid ce soir ! (Elle regarde dans la rue.) SECONDE FILLE (c'est la voix de Sumiko) Qu'est-ce que tu fais ? PREMIÈRE FILLE Qu'il fait froid ! SUMIKO (de l'intérieur) Qu'est-ce que tu fais là ? PREMIÈRE FILLE Ah ça, mais qu'est-ce qu'ils ont donc ce soir ?... Il n'est pourtant que minuit. Triste métier ! SUMIKO Tu te fais du mauvais sang ? Dame, c'est qu'il est déjà bien tard ! Pauvre petite ! PREMIÈRE FILLE - De quoi ? de quoi ?... Ah ! et puis tant pis! Mais, dis donc, tu m'as l'air d'être saoule, toi ? SUMIKO Pas du tout, je ne suis pas saoule. Un peu paf seulement. PREMIÈRE PILLE Paf ? Quelle menteuse ! (en se retournant vers l'intérieur) Tu as joliment bu avec M. Tanaka. Oh ! comme si je ne l'avais pas vu, voyons ! SUMIKO Et puis, après ?... Tu peux te moquer de moi, je m'en fiche ! PREMIÈRE FILLE C'est tout de même dégoûtant, ce soir : il n'y a eu d'agrément que pour Mlle Sumiko. SUMIKO En voilà assez. Allons-nous en. PREMIÈRE FILLE Oui, je m'en irai avec toi. (Elle regarde le ciel étoile) Quelle belle nuit ! Nous aurons beau temps demain.

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La Gazette du Japon (La première fille rentre dans le café et referme la porte. On entend des bruits de rangement. La lumière baisse à l'intérieur. Du côté droit, Kazuma Miyoshi reparaît et, voyant que le café est maintenant fermé, il s'enhardit et s'approche tout contre la devanture. Puis il la contourne en la scrutant. La première fille ouvre cette fois la porte de la façade donnant sur la rue, et elle apparaît, un fichu de laine sur les épaules. A sa vue, Kazuma Miyoshi s'arrête net. La première fille le regarde avec un air méfiant et curieux. Puis, se retournant, vers l'intérieur, elle dit :) PREMIÈRE FILLE Dépêche-toi donc ! Qu'est-ce que tu fiches ? SUMIKO Une seconde, voilà ! PREMIÈRE FILLE Dépêche-toi. J'ai froid. (En disant ces mois, elle lance un bref regard sur Kazuma Miyoshi.) MIYOSHI (gardant une attitude contrainte et timide en parlant à la première fille) Est-ce que Mademoiselle Sumiko est là ? PREMIÈRE FILLE Oui, elle est là. MIYOSHI Je voudrais la voir. PREMIÈRE FILLE (s'apprêtant à sortir et appelant Sumiko} II y a là un Monsieur qui est venu pour toi. SUMIKO (de l'intérieur) Un Monsieur ?.., C'est vrai ? PREMIÈRE FILLE Mais oui, c'est vrai. (Kazuma Miyoshi s'approche alors de la porte d'où vient de sortir la première fille. Sumiko, à son tour, sort dans la rue. Elle a à peu près le même costume que la première fille. Elle a une main gantée de laine, et elle est en train d'enfiler l'autre gant. En apercevant Kazuma Miyoshi, elle reste pétrifiée. Elle dit avec un accent d'effroi:) SUMIKO Ah ! MIYOSHI Vous allez toujours bien, Mlle Sumiko ? SUMIKO Oui... et vous ? MIYOSHI Je savais depuis longtemps que vous étiez à ce café, mais je n'étais pas sûr de pouvoir vous y parler. Alors, vous êtes toujours bien portante ?

SUMIKO Oui... et vous ? MIYOSHI Vous alliez partir. Je ne veux pas vous déranger.

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La Gazette du Japon SUMIKO Mais pas du tout ! MIYOSHI Si ça ne vous gêne pas, je voudrais vous parler. Seulement cinq ou dix minutes. SUMIKO Mais oui. Il n'est pas encore trop tard. PREMIÈRE FILLE Alors, comme ça, moi, il faut que je m'en aille toute seule ! SUMIKO (n'osant dire ni oui ni non) Je ne voudrais pas que tu te gênes pour nous. Tu m'excuseras. PREMIÈRE FILLE Alors, au revoir ! Bonne nuit ! SUMIKO Bonne nuit ! (La première fille saluant légèrement, s'enveloppe dans son fichu et s'éloigne par la rue perpendiculaire aux spectateurs.)

SCENE II SUMIKO, MIYOSHI

(Sumiko restée debout devant la porte avec un air humble, s'adresse à Kazuma Miyoshi.) Entrez si ça ne vous contrarie pas. Il n'y a personne dans le café.) MIYOSHI Non. Je suis bien ici. Causons dehors (ce disant, il s'approche de la devanture qui est face au public, et il se met sous le

rebord du toit). Comme il fait froid ce soir ! Non, non, je suis bien comme ça. Je n'en ai que pour une seconde. SUMIKO Mais, si vous alliez vous enrhumer... MIYOSHI Oh ! non. Mais c'est vous ! Je vous dérange ? Je sais bien que je ne devrais pas venir vous voir. Oui, je le sais bien. Mais ça a été plus fort que moi. Au fond, je n'ai rien à vous dire, je l'avoue. SUMIKO Vous allez toujours bien ?.., Je croyais que je ne vous reverrais plus. MIYOSHI Vraiment ?... Eh ! bien, vous voyez, vous, vous pensiez que je ne viendrais pas, et moi je suis venu. Mais j'étais sans volonté. Mademoiselle, il faut m'excuser. SUMIKO Mais non ! pourquoi ? — Vous continuez à aller de temps en temps voir ma famille ? MIYOSHI Non. Il y a déjà bien longtemps que je n'y suis. allé. Je ne vois personne en ce moment.

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La Gazette du Japon SUMIKO Alors, vous ne voyez plus ma famille depuis... Maman et mon frère, est-ce qu'ils vont toujours bien ? MIYOSHI Votre mère, je ne l'ai vue qu'une fois. Elle pleurait quand je l'ai vue. Quand M. Yamada a été arrêté, les journaux ont beaucoup parlé de vous. Il paraît que votre mère en. a été très , affectée. C'est votre frère qui me l'a raconté. Mais à quoi bon vous parler de ces choses ?

SUMIKO C'est pour maman que j'ai de la peine. Moi, je me suis résignée : il n'y avait rien à faire. Mais mon frère, il doit être bien en colère contre moi ? MIYOSHI Je ne sais pas. Il n'a plus de relations avec moi. Je suis très seul. (Sumiko baisse les yeux et se tait.) MIYOSHI Est-ce que M. Yamada est. sorti de prison ? SUMIKO Oui. Il y a quelque jours. MIYOSHI Et vous, depuis quand travaillez-vous ici ? SUMIKO Depuis le jour où il a été arrêté. Je ne voulais pas : il m'a forcée. Il exigeait que je me fasse actrice ou que je travaille dans un café. Je ne voulais pas tomber si bas. MIYOSHI C'est ce que m'a dit votre mère. Elle m'a demandé : « Comment se peut-il qu'elle se soit laissé dégrader à ce point ? » SUMIKO Oui, je comprends. Mais, maintenant, j'ai cessé d'être sa fille. Je crois bien que c'est aussi la pensée de Maman. A présent, mon devoir est de faire n'importe quelle chose que Yamada me dira de faire. MIYOSHI Est-ce que M. Yamada habite toujours à Nezu ? SUMIKO Oui. MIYOSHI Dans le même logement ? SUMIKO Oui. MIYOSHI Et c'est à cette heure-ci, chaque jour, que vous devez rentrer chez vous ? Tous les soirs ? SUMIKO Oh !... quelquefois bien plus tard encore. MIYOSHI Mais, à cette heure-là, il n'y a plus de tramway.

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La Gazette du Japon SUMIKO Je vais à pied. MIYOSHI ..Est-ce possible ! Mais il doit y avoir au moins une demi-lieue, jusqu'à chez vous ! SUMIKO Que voulez-vous, on s'habitue. » MIYOSHI M. Yamada travaille toujours à Asakusa ? SUMIKO Oui. De temps en temps, il vient me chercher ici après la représentation. Alors, quelquefois, nous rentrons ensemble. C'est très rare, du reste. MIYOSHI Est-ce que, maintenant, il est un peu gentil pour vous?... Plus qu'avant ?... SUMIKO II a peut-être changé un tout petit peu, c'est possible. Dame, il a dû pas mal souffrir. Mais ça a été une épreuve salutaire. MIYOSHI II est heureux, lui... plus que moi ! SUMIKO … MIYOSHI II n'est plus brutal avec vous ?... Il ne vous bat plus ? SUMIKO … MIYOSHI Vous ne m'en voulez pas ?... Je vous fais de la peine, n'est-ce pas, en vous posant toutes ces questions sur M. Yamada ? SUMIKO Non. Pas du tout. MIYOSHI Vous me pardonnerez d'être, peut-être, maladroit avec vous. Je voulais simplement savoir quelle existence vous aviez en ce moment. SUMIKO Je ne mérite plus que vous vous inquiétiez de moi. MIYOSHI J'ai le droit de m'inquiéter de vous. Vous ne me refuserez pas au moins ce droit. Il ne s'agit pas de vous, il s'agit de moi. Si vous refusiez, j'aurais trop de peine. Mon malheur serait trop grand, mademoiselle... Ah ! par pitié... SUMIKO Oh ! ne me parlez pas ainsi. Je ne sais comment vous répondre.

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La Gazette du Japon MIYOSHI Est-ce qu'il est un peu plus gentil pour vous ? Si vous avez lin peu de pitié pour moi, répondez à cette question, pour moi, pour mon bonheur. Vous pouvez répondre au moins à cette question. SUMIKO II m'aime. MIYOSHI II n'aime que vous ?... II n aime pas d'autres femmes ? SUMIKO … MIYOSHI Je ne vous demande pas seulement s'il vous aime : je vous demande surtout s'il est bon pour vous. Est-ce qu'il vous brutalise encore ? SUMIKO Je vous en prie, ne m'interrogez plus là-dessus. Ne parlez plus de cela. Parlez d'autre chose, je vous en supplie. Autrement, il me sera impossible de vous revoir. MIYOSHI Permettez-moi d'insister. Ce que vous me direz m'attristera ou me réjouira, qu'importe ? Rien que de vous entendre cela me fait du bien. Vous avez dit tout à l'heure que M. Yamada avait subi une épreuve salutaire et qu'il avait un peu changé. SUMIKO Oui, c'est vrai. Il a un peu changé. MIYOSHI Mademoiselle, dites-moi la vérité. SUMIKO … MIYOSHI On m'a dit que vous étiez toujours malheureuse ; qu'il n'était pas sorti de prison amélioré ; qu'il continuait à vous tourmenter tout en disant qu'il vous aimait ; qu'il vous maltraitait, qu'il voyait d'autres femmes. Est-ce que tout ça est vrai ? Pourquoi M. Yamada vous oblige-t-il à travailler ici ? Mademoiselle, ne me cachez pas la vérité. Dites la vérité, au moins à moi. SUMIKO A quoi bon ? MIYOSHI Si ! Pour moi, c'est quelque chose. Je ne dis pas que, d'avoir entendu vos confidences cela me rendra capable de vous sauver : je sais bien que je ne mérite pas cela. Mais si vous souffrez, dites-le moi franchement. Et c'est par ce moyen que je veux approfondir ma douleur. Dites-moi la vérité. Si ce qu'on raconte est faux, tant mieux! Mais, moi, je crois que vous souffrez. SUMIKO Je voulais ne pas vous causer de tourments en vous racontant ma vie. Oui, ce qu'on raconte est vrai. Il est comme il a toujours été. MIYOSHI Ainsi, c'est donc vrai qu'il vous martyrise toujours ?

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La Gazette du Japon SUMIKO Oui. Après sa sortie de prison, il avait un peu changé, c'est exact. Mais il est vite devenu encore pire qu'autrefois. Il est devenu irritable, soupçonneux. Tous les jours, il me bat. MIYOSHI Vous vous voyez tous les jours ? SUMIKO Oui. Il me prend le peu d'argent que j'ai, et puis, il s'en va. Où va-t-il ? Je n'en sais rien. Plus je gagne, plus il est content. MIYOSHI Mais, avec cet argent, qu'est-ce qu'il fait ? SUMIKO Ce qu'il fait ? Ça ne me regarde pas. J'aime mieux ne pas y penser. Ce que je veux, c'est tout simplement voir mon mari avec une figure contente. Je préfère, comme toutes les femmes, voir une figure contente et ne pas être battue. MIYOSHI Vous espérez être capable de sauver M. Yamada ? SUMIKO Le sauver ? Oui, autrefois, je le croyais. Mais maintenant je n'ai plus aucun espoir. Je ne me crois plus capable d'opérer un tel miracle. Tout cela, ce n'est plus qu'un rêve du passé. MIYOSHI Ah !... (il voudrait dire quelque chose, mais il se lait en. soupirant.) SUMIKO Je vous ai dit un jour, je m'en souviens, que je sauverais mon mari par la force de mon amour. Mais maintenant, je sais bien que, moi, je ne suis pas de force à faire cela. MIYOSHI Oui. Tous les êtres humains sont faibles. Il n'y a personne de fort. SUMIKO Ce que vous dites est vrai. La seule tâche qui soit à ma taille, c'est de l'aimer. Au lieu de le sauver, c'est moi qui me dégraderai avec lui. A mon avis, c'est-là là vraie façon de l'aimer. Si c'est un homme voué à être montré du doigt par les autres, il faut que je sois montrée du doigt avec lui. MIYOSHI Si vous aimez M. Yamada, il faut en effet que vous alliez jusque-là. Je me sens capable de comprendre votre sentiment. SUMIKO Vous le haïssez ? MIYOSHI Non. Je ne le hais pas. Tout ce que je puis faire, c'est d'envier son sort. Je l'envie d'être un malhonnête homme. C'est moi le vaincu. Pourquoi la victoire a-t-elle été pour lui ? Parce qu'il est un malhonnête homme. Il a cultivé sa malhonnêteté, et c'est ainsi qu'il a gagné votre sympathie. Plus il agit malhonnêtement, plus il rend solides les liens qui vous attachent à lui. Je ne puis m'empêcher d'envier l'arme qu'il possède et qui s'appelle la malhonnêteté. SUMIKO S'il n'était pas si malhonnête, en effet, je l'aurais quitté, et depuis longtemps. Je sais oien que c'est un misérable ; mais, maintenant, je ne suis plus capable de le détester. J'ai pitié de lui, de sa malhonnêteté. Me voilà entraînée malgré moi, ne sachant plus ce que je fais.

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La Gazette du Japon MIYOSHI Ce que vous dites est juste. Qu'est-ce que d'autres diraient de cela, je n'en sais lien ; mais moi, je ne peux m'empêcher d'en voir la justesse. Je me sens capable de comprendre votre gentiment, même aujourd'hui ; et pour moi, c'est une chose bien dure. J'ai été jadis trompé par lui. Voilà qu'aujourd'hui je suis vaincu par lui. Et par vous, je suis trahi. Mais je n'ai pas la force de détester ce qui se passe en vous, ce qui vous a tait me repousser et vous à entraînée vers lui. Dans ces actions successives, il me semble que je retrouve votre belle âme. Il ne s'est pas fait malhonnête homme tout exprès pour gagner votre sympathie et pour me vaincre : il est malhonnête par nature. On a donc raison d'avoir pitié de lui. Je trouve une parfaite raison en vous, qui ne voulez pas l'abandonner pour redevenir une honnête femme. Il était très logique, très naturel que votre nature si belle vous conduisît là. Lui, vous et moi, nous sommes malheureux tous les trois. Je serais plus heureux, évidemment, si je pouvais vous en vouloir ; mais je ne le peux pas, voilà mon malheur. Trahi, rejeté, je n'ai personne à qui je puisse adresser des reproches. De plus, je ne peux pas oublier que, malgré tout, il y a aussi un peu d'affection pour moi... SUMIKO Ne continuez pas, je vous en prie. C'est moi seule qui mérite des reproches ; car je n'aurais pas dû vous voir.

MIYOSHI Non, il n'y a pas de reproches à vous faire. Il n'y a de reproches à adresser à personne. Tous les trois nous nous trouvons dans la situation où nous devons être ; mais chacun souffre... Même lui, je crois qu'il souffre, bien qu'il agisse malhonnêtement, et avec la volonté d'agir mal. Il souffre de ce qu'il est malhonnête, et moi je souffre parce que je suis honnête. Je suis abandonné par tout le monde, comme lui, bien que moi je sois honnête. Non, ce n'est pas : bien que je sois honnête, c'est plutôt : parce que je suis honnête que tout le monde m'abandonne et qu'il faut que, tout seul, je subisse ma douleur. Oh ! il y a déjà bien longtemps que votre frère m'a abandonné. Même votre mère raille ma faiblesse. Il n'y a personne qui ait pitié de moi. Il n'y a personne qui veuille me comprendre.

SUMIKO Moi, je comprends votre douleur... Même à présent. Quant À moi... MIYOSHI Oui. Peut-être. Merci. Mais, même si vous me comprenez, que pourra-t-il en résulter ?

. .

.SUMIKO Vous m'excuserez !... C'est justement... MIYOSHI Vous excuser ?... Oh! non, ce n'est pas de cela qu'il s'agit. ...Je voulais simplement que vous pensiez à notre triste sort. Nous savons si bien ce que nous sommes l'un et l'autre ! Et c'est bien pour cela que nous sommes obligés de rester séparés. Je vous ai cédée à lui parce que c'est moi qui vous aimais le plus et que c'est moi qui vous connaissais le mieux. Je connaissais votre belle âme. Je suis sûr que vous le savez très bien cela. Si je vous ai cédée à M. Yamada, c'est que je croyais que c'était la vraie manière de vous aimer. Nous voilà maintenant éloignés l'un de l'autre, et il nous est impossible de ne pas penser à cela. C'est triste. Je ne voudrais pas vous faire partager ma souffrance ; mais vous me permettrez bien d'en parler. Laissez-moi vous dire une chose, une folie. Vous n'avez pas cessé de me comprendre. Même, vous comprenez aujourd'hui mes sentiments mieux qu'auparavant. Je le sais. Je ne puis en douter ; c'est mon intuition qui me le fait croire. Je sens votre tendresse, même après notre séparation. Voilà mon malheur, voilà mon chagrin. Pour vous rester fidèle, pour vous prouver mon amour, il faut que je me sépare de vous. Plus nos sentiments, sont à l'unisson, plus, après vous avoir cédée à M. Yamada, je suis tenu à vous regarder de loin, souffrir auprès de lui. Le fait que nous nous sommes arrachés l'un à l'autre ne peut pas nous faire oublier l'un de l'autre. Au contraire, cela unit plus étroitement nos âmes. Nous le voyons clairement. N'est-ce pas, mademoiselle Sumiko ? Vous ne direz pas que ce n'est pas vrai. SUMIKO Je ne vous cacherai rien. Je ne pourrais pas mentir. Mais seulement, je regrette que la loyauté que je lui dois ne me permette pas de dire ce que je pense. MIYOSHI Vous êtes heureuse d'avoir quelqu'un à aimer. Aimez-le autant que vous le pourrez. Vous édifierez votre bonheur en vous fortifiant dans cet amour. Voilà ce que je vous souhaite. Mais quand parviendrez-vous à m'oublier ? Si vous aimez M. Yamada, il faudrait qu'un jour vous m'oubliiez tout à fait.

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La Gazette du Japon SUMIKO Ah ! si c'était possible !... Oui, il faudrait que je vous oublie. MIYOSHI Et pourtant Je ne le voudrais pas. Si, un jour, je cessais de vivre dans votre cœur, quel sort cruel pour moi I... Pourtant, d'un autre côté, si vous m'oubliiez tout à fait, je serais délivré de mon amour si ardent. Je suis passé déjà plusieurs fois, je l'avoue, devant cette maison, après que j'ai eu appris que vous travailliez ici. Ce soir même, je n'avais pas, d'abord, l'intention arrêtée de vous voir. La volonté me manquait. J'aurais préféré que vous me repoussiez de la porte. Je sais bien, au fond, que si je suis près de vous, c'est moi qui suis coupable. Mais un homme qui, comme moi, manque de caractère, cherche quelqu'un de non responsable à qui s'en prendre. SUMIKO Moi aussi, je suis faible. Est-ce que vous croyez que j'aurais eu la force de vous repousser de la porte ? MIYOSHI Alors, est-ce qu'il vous sera possible de me voir chaque fois que je viendrai ici ? Est-ce que nous pourrons causer comme ce soir ? Évidemment, ça ne pourra servir à rien qu'à nous faire souffrir davantage, de répéter indéfiniment ces entrevues. Mais je n'aurai pas la force de m'empêcher de venir vous voir tant que vous me le permettrez. On me conseille de faire un voyage dans un autre pays. Je n'ai pas le courage de quitter le Japon. — Est-ce que vous vous rappelez, mademoiselle, ce que vous m'aviez écrit après être revenue chez lui ? Vous m'engagiez à faire un voyage à l'étranger. Mais, dans cette lettre, vous n'aviez pas pu dissimuler vos sentiments, et que vous regretteriez mon départ. Vous me disiez que vous ne pourriez jamais supporter le chagrin de me savoir peut-être malade, et que votre dernier désir serait, au cas où je mourrais, de me voir avant que je meure. Je suis comme vous. Ne pouvant quitter le Japon, ni même Tôkyô, j'erre tous les jours dans les environs. Jusqu'à quand cela durera-t-il ? Nous ne pouvons ni être ensemble, ni être séparés. SUMIKO Ah ! si j'étais votre sœur ! Si vous pouviez me regarder comme votre pauvre sœur ?... Est-ce que cela ne sera jamais possible ? Je voudrais ne jamais être éloignée de vous. MIYOSHI Si vous pouviez être vraiment une sœur pour moi, si je parvenais à ne penser à vous que comme à une sœur, je ne demanderais pas mieux. Mais si, dans une tendresse soi-disant fraternelle, nous étions simplement dupes d'un mensonge et s'il restait quelque chose d'impur dans nos sentiments, nous serions sans excuse vis-à-vis de Yamada et vis-à-vis de notre conscience. M. Yamada, nous parviendrions bien à le tromper ; mais nous ne pourrions pas tromper nos cœurs. SUMIKO J'ai eu tort. J'ai été faible. Il n'y a que moi qui sois responsable de tout. Je suis entre lui et Vous, qui tous deux souffrez à cause de moi. Que la malédiction soit sur moi ! (On les voit tous les deux sur la scène, rapprochés dans un colloque très intime. Sumiko sanglote. Elle mâchonne le bout de ses gants avec ses dents. Elle s'oublie à étreindre très fort les mains de Kazuma Miyoshi. Sur ces entrefaites, Yamada, en compagnie d'une actrice qui s'appelle Hideko, apparaît au fond de la scène. Hideko porte un costume très voyant et de mauvais goût. Il est visible qu'elle ne peut être qu'une actrice d'Asakusa. Yamada porte une casquette et un paletot de caoutchouc. Tous les deux s'avancent dans la direction des spectateurs, étroitement serrés l'un contre l'autre. Ils s'arrêtent à hauteur de la porte du café donnant sur la rue.)

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解答

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サクラ ヒ― ト ツ イチゴ ジャガイモ ニ テ ク ッ パ ア ワサビ ン モ ― ヤキ セリ ル キ

ンカツ コ― ラ ギ ビ ュ レンソウ ニンニ タイ ク シ カキ ン ノ タコ パ ブラ ウ イ イ ナ パラガス ッ キ キ プ カボ ― ル ツ ジ リンゴ ギ キュウリ ミカン ウ ラ ニ オ シュジュ ケチ ウニ ャ

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La Gazette du Japon Crédits Remerciements à tous ceux qui ont participé avec moi, à la rédaction de ce 5ème exemplaire de La Gazette : Agnès, Hiroe, Naginata, Tony, Antoine. La Gazette du Japon est créée et diffusée par le site http://www.lejapon.org ; Ce site est financé en partie par les abonnements à la Gazette et en partie par la publicité. Une grosse partie reste à la charge du webmestre. Si vous appréciez ce travail et les informations qui sont données dans la gazette, si vous aimez l’interactivité et la convivialité qui existe sur le site lejapon.org , pensez à l’aider financièrement en vous abonnant à la Gazette et en cliquant sur les bannières des sponsors. Merci. Jean-Michel Webmestre

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